Marbrume


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 La croisière s'amuse [Darius]

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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: La croisière s'amuse [Darius]   La croisière s'amuse [Darius] - Page 3 EmptySam 4 Jan 2020 - 2:42
- D'abord ta passion dévorante pour les panais, ensuite ton besoin d'informations et maintenant des marmelades? J'ai l'impression que tous les prétextes sont bons pour visiter ma ferme. Tu as sans doute manqué ta vocation avait-elle ricané alors déposait sa mise. Malgré tout, elle comprenait qu'il comptait bel et bien la revoir, et qu'il s'armait de prétextes plutôt que de le lui dire clairement. C'était pourtant simple... Ça viendrait peut-être. En attendant, leurs échanges mi-sérieux mi-insolents se poursuivraient. D'ailleurs, en laissant échapper une bonne douzaines de cartes, elle s'était vue mériter une belle remarque moqueuse à souhait. Et elle avait ri. Ses taquineries n'avaient plus rien de méchant depuis le moment où elle avait traversé la passerelle et où ils avaient largué les amarres.

Je t'ai laissée gagner. Elle avait gloussé doucement, lui lançant un regard entendu. Quelque chose qui voulait dire Je vais faire semblant de te croire. Mais c'est un Quelle galanterie! un peu moqueur qui avait franchi ses lèvres. Après les catastrophes de la matinée, elle était bien heureuse de finir la journée avec légèreté.

Le pirate se rapproche d'elle pour lui murmurer les histoires des constellations, sans doute empreintes de demi-vérités. Fréquemment, elle ferme les yeux, ne se concentrant que sur sa voix grave et tranquille. Parfois elle va jusqu'à incliner la tête pour s'en rapprocher un peu plus, mais pas trop. Malgré la beauté du moment, elle est dans la retenue. Toujours. Comme une enfant qui ouvre grands les yeux face à la flamme du bougie, et qui en approche le doigt avec prudence pour ne pas se brûler.

Elle le laisse guider sa main en douceur, cherchant réellement la constellation de la Fermière. C'était trop beau... elle sourit en l'écoutant, puis fronce les sourcils. Je vais investiguer. C'était clair et limpide, comme son regard. Il ne la lâcherait pas. Elle lui sourit un peu tristement, et murmure.

- On dit que plusieurs aventuriers ont tenté de découvrir les trésors de la fermière, mais à chaque fois qu'ils allaient toucher le but, ils disparaissaient mystérieusement. Vois-tu à quel point l'étoile au niveau de son coeur semble à peine luire? Il paraît que c'est parce qu'il est sur le point de s'éteindre à force d'être abandonné. Alors sois prudent, pirate, je voudrais pas que tu disparaisses toi aussi. Pas déjà.

Une mise en garde. Lisbeth a disparu trois jours après leur rencontre. Une belle idylle qui n'aurait jamais eu de lendemain en cette vie où deux femmes ne peuvent s'aimer sous le regard des Trois. Alcide a résisté trois mois avant de se volatiliser. Ils allaient se marier, sans attendre, peut-être un peu à la hâte. Peut-être un peu à l'aveugle. Mais elle l'avait aimé, vraiment. Pourrait-elle encore s'aventurer dans une romance en sachant qu'inévitablement, elle finirait mal? Elle ne s'était pas encore posé la question, jusqu'ici. Ne tire pas de plan sur la comète, Mathilde, combien en a-t-il séduites avant toi? Et combien l'attendent, demain et dans les prochains jours en se croyant réellement aimées?

Pourtant il est prévenant, le bougre. Il prend soin d'elle même pour de menus détails. Il veille sur elle, discrètement, sans grandes cérémonies. Ne frictionne-t-il pas ses mains gelées? Elle sourit. Par chance, personne n'est là pour voir le côté humain du capitaine. Personne sauf... Isak qui revient.

- Déjà?! Finie la tranquillité, fini le doux moment à deux. C'est la vie de marin. C'est aussi sa vie à elle. Les travailleurs viennent toujours rompre la magie de la ferme. Elle sourit. Résolument opposés, et pourtant si proches.

"On". Lui et elle. Il ne la laisse pas auprès d'Isak, il la veut auprès de lui. Pas la cale. Jamais la cale, trop insécure par rapport au pont où, à la vue de tous, elle ne risque pas d'être prise à revers. Pas par lui, mais par un membre de l'équipage qui, finalement, croquerait bien une fermière après avoir mis son capitaine hors d'état de nuire. Mathilde ne connait rien à la piraterie, rien d'autre que des histoires racontées par d'honnêtes saoûlards dans les tavernes. Des histoires de pillages des villages de la côte. Des enlèvements d'enfants qu'on éduque ensuite à devenir pirates. Des familles détruites, des vies ravagées par des hommes cruels et sanguinaires, sans pitié, sans âme. Mais cette nuit, sous la voûte céleste, Mathilde n'a pas d'autre choix que de reconsidérer ces histoires face à l'homme qu'elle découvre. Constat troublant.

- Tu m'offres les étoiles, et l'instant d'après tu me proposes une cale humide dans laquelle mes légumes risquent de moisir? Tu veux vraiment te faire moraliser durant le restant de la nuit sur l'importance de bien stocker les vivres pour qu'ils soient de qualité? Elle sourit malicieusement, puis salue Isak d'un hochement de tête avant de sauter au bas de sa caisse. Fromage de chèvre, marmelade, pain. De quoi vous faire un savoureux déjeuner pendant que je traîne votre cousin jusqu'à l'avant du navire pour guetter le lever du soleil. Ça aussi, ça lui manque, elle ne l'a pas vu depuis longtemps. Elle regarde Darius d'un air entendu. Mathilde remet sa jupe, ramasse son arc et son carquois et embarque sa couverture sous le bras avant de suivre le capitaine qui l'emmène vers ce coin isolé du vent, momentanément des regards, mais pas des étoiles.

Elle s'assoit par terre, peu incommodée par le manque de confort, et s'adosse au bastingage. J'ai hâte de te faire visiter ma terre murmure-t-elle. J'espère que tu aimeras assez ce refuge que pour ne pas avoir besoin d'excuses pour y venir. C'est pas mal aussi d'avouer qu'on a juste envie d'être là. Promis, je ne le dirai pas à tes gars. Elle lui fait un clin d'oeil en riant doucement, encore. Lorsqu'il finit par s'asseoir à côté d'elle, ni trop près, ni trop loin, elle s'approche de lui sans trop y réfléchir, réinstaurant une proximité qu'elle n'a pas l'habitude d'initier, surtout pas avec des étrangers, allant jusqu'à lui saisir la main pour doucement lui faire lever le bras, avant de s'y nicher avec un petit sourire satisfait. Plus efficace qu'une couverture. Non... ne dis rien. Je sais que je creuse effroyablement ma dette, mais tant que tes hommes ne voient pas à quel point tu es prévenant, je profite un peu, d'accord? Je te donnerai un pot de marmelade. Ou une tarte avec les poires du verger. Et voilà, elle lui fournissait un autre prétexte pour le revoir. Payer sa dette. S'il n'admettait pas vouloir la revoir elle, elle pourrait bien lui fournir un bon millier de prétextes pour l'aider.

Une heure s'écoula dans un silence parfait, troublé parfois par des pas qui faisaient demi-tour avant même d'arriver à l'étrange duo, couvert par un Isak bienveillant envers son cousin. Mathilde somnolait, la tête posée au creux de l'épaule de Darius, dont la respiration calme et profonde la berçait. Elle finirait par porter son odeur, un savant mélange du sel de la mer et du cuir de son équipement, avec un soupçon de sueur du travail physique. Mathilde ouvrit un oeil. L'aube. Déjà. Ils allaient bientôt mettre les voiles. Elle remua un peu pour se dégager du capitaine, qui allait devoir reprendre son rôle. Elle en était conscience. La nuit leur avait offert un moment précieux, où les masques étaient presque tombés, où les acteurs qu'ils étaient avaient fini par se trouver.

Un peu plus loin, Isak grommela. Une lumière était en vue, plus loin sur la mer. Dans quelques instants, tout le monde serait sur le pont.
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Darius VortigernPirate - Capitaine
Darius Vortigern



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MessageSujet: Re: La croisière s'amuse [Darius]   La croisière s'amuse [Darius] - Page 3 EmptySam 4 Jan 2020 - 18:11

« Je suis tenace, fermière. »

C'est tout ce que Darius dit quand Mathilde, sous le couvert de l'histoire de la constellation de la fermière, explique que son cœur commence à s'éteindre à force d'être malmené, à force que ceux qui en dérobent une partie disparaissent. En réalité, il sait plus ou moins pourquoi il a dit ça. Il sait qu'il le pense, il sait qu'il a envie de revoir Mathilde alors que de retourner auprès d'une femme – à l'exception de la sienne, avant que la Fange le la lui prenne – est rarement une priorité. Il sait qu'il n'a pas envie de faire souffrir la belle fermière. Il sait qu'il n'est pas obligé de se montrer prévenant à son égard, de prendre soin d'elle, mais qu'il en a simplement envie. Ça vient naturellement. Et c'est perturbant.

En voyant apparaître Isak, Darius propose à Mathilde de partir soit pour la cale, soit pour un coin du pont à l'abri du vent et des regards. Il rit quand elle menace de lui faire la leçon toute la nuit s'ils optent pour le premier choix, d'autant plus qu'il a réellement l'impression que ce n'est pas au-dessus de ses forces.

« J'ai l'impression qu'un jour ou l'autre, d'une façon ou d'une autre, je vais finir par recevoir cette leçon, que je le veuille ou non. »

Ce sera le pont, donc.

Isak les rejoint et les salue en bâillant à moitié. Quand Mathilde lui offre des tartines, par contre, il semble se réveiller un peu plus et une lueur gourmande apparaît dans son regard. Il remercie la fermière et attaque immédiatement le repas inespéré. Des yeux, il suit son cousin et la jeune femme, non sans sourire un peu ironiquement en se disant que, finalement, les autres avaient raison : Darius, même si ça n'a probablement pas été consciemment dans ses intentions, veut garder la fermière pour lui seul.

Ils se rendent jusqu'au « havre de paix ». Mathilde s'installe contre le bastingage. Darius s'y accoude brièvement pour jeter un coup aux alentours. D'un murmure, elle lui dit espérer qu'il aimera le refuge, assez pour ne pas avoir besoin d'excuses pour s'y rendre. Il se tourne vers elle et lui sourit en coin. Lui aussi a hâte, à vrai dire. Il a hâte de voir où et comment elle vit, à quoi ressemble cette ferme dont elle est si fière et cette maison qu'elle aime tant. Il sent qu'il aura envie de revenir. Il espère qu'elle voudra l'accueillir plutôt que de simplement lui fournir le gîte en raison de leur entente. Peut-être que ce sera le cas, au début. Peut-être tout le temps, même. Il sait cependant aussi qu'elle est une gentille fermière et qu'il est un vilain pirate, et que si ça ne lui pose pas de problème à lui, ça pourrait en devenir un pour elle un jour. Mais il a été honnête avec elle. Il est ce qu'il est et le sera toujours. Il ne changera pas, pas de façon substantielle. Elle le sait.

Une couverture sur les épaules, Darius finit par s'asseoir auprès de Mathilde. Il garde entre eux une distance raisonnable, laissant à la fermière son espace personnel. Cette fois, c'est elle qui se rapproche. Elle vient se blottir contre lui et appuyer sa tête dans le creux de son épaule. Il la laisse faire et referme son bras sur elle après avoir ajusté la couverture pour la mettre en partie sur ses épaules et éviter qu'elle ait froid. Ses paroles lui tirent un sourire amusé.

« Je prends volontiers ce que tu m'offres, belle fermière. »

Il a pensé s'arrêter là et se taire, laisser un silence confortable s'installer entre eux. Mais il n'est pas vraiment le genre à ne pas dire ce qui lui traverse l'esprit sauf s'il choisit consciemment de mentir, et ce, même si ce qu'il pense le trouble. Il se donne des excuses et des prétextes pour la revoir, plus par jeu que pour masquer son envie, qui reste plutôt explicite, mais tout de même. Ce n'est pas lui.

Darius déplace un peu sa tête pour pouvoir chuchoter à l'oreille de Mathilde.

« Mais tu sais aussi bien que moi que c'est pas ce que je veux vraiment », murmure-t-il.

Il dépose un baiser doux et léger contre le haut de son oreille, puis reprend simplement sa position initiale. Il ne dit ou ne fait rien de plus, ne tente rien de plus. Il se contente de fermer les yeux et de profiter du silence. De temps en temps, dans un geste mécanique, il caresse de son pouce le bras ou la main de Mathilde. Il somnole sans jamais dormir profondément, toujours un minimum aux aguets à bord – et partout où il va, en fait. Il perd la notion du temps qui passe et, bientôt, les premières lueurs de l'aube viennent éclairer son visage. Il sent Mathilde bouger dans ses bras et se dégager de son étreinte. Il lâche un long soupir, celui des gens qui auraient bien pris une heure de sommeil ou deux de plus, puis rouvre les yeux. Son regard tombe sur Mathilde et il sourit un peu en voyant sa tête. Ses tresses en ont pris un coup depuis la veille et elle est un peu échevelée. Darius s'étire et arrange quelques mèches d'une main d'un air amusé, puis se relève. Isak siffle. C'est l'heure, et aux coups de sifflet qu'il donne, Darius comprend qu'il y a un autre bateau en vue.

« Il faut partir », explique-t-il en tendant la main à Mathilde pour l'aider à se remettre sur pied.

Le coup de sifflet a eu un effet immédiat : tout le monde s'est levé et le navire, si calme quelques minutes auparavant, est redevenu grouillant d'activité. Darius se rend auprès d'Isak et observe le bateau qui file dans leur direction, ou plutôt, en direction de Marbrume.

« Adrian, commente Isak. Tu veux faire quoi?

- On part comme prévu, répond Darius. Je vais pas retarder le départ à cause de lui et encore moins me cacher de lui. C'est pas un bateau de miliciens ou de pirates ennemis.

- Il va venir t'emmerder directement une fois à Marbrume, tu le sais, hein?

- Qu'il vienne. Il aura ses caisses et ses catins, et ce sera un homme heureux.

- Si seulement. »

Darius hausse les épaules et va aider les autres hommes à préparer le départ pendant qu'Isak manœuvre pour les sortir habilement. Il ne sait pas trop où est Mathilde, si elle était là pendant qu'il parlait à Isak, mais il finit par la retrouver une fois les voiles déployées et la dernière portion du voyage vers Marbrume entamée.

« De potentielles nouvelles emmerdes nous attendent une fois à Marbrume, dit-il. [color=#ffcc33]C'est le navire des types qui nous ont aidés, là-bas. Ils vont probablement nous suivre. Mais ça ira, c'est entre le capitaine et moi. »[/clor]

Darius la regarde un instant. Peut-être qu'il vaudrait mieux éviter davantage d'emmerdes à la fermière, même si elle est féroce...

« On peut mettre l'annexe à la mer une fois relativement près du port et je peux t'emmener là-bas de cette façon. Ça prendra un peu plus de temps, mais c'est sans doute plus sûr pour toi. L'autre type est un peu imprévisible. »
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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: La croisière s'amuse [Darius]   La croisière s'amuse [Darius] - Page 3 EmptySam 4 Jan 2020 - 21:26
Mais tu sais aussi bien que moi que c'est pas ce que je veux vraiment. Mathilde sourit, alors qu'il dépose un baiser chaste et inattendu au-dessus de l'oreille qui vient tout juste de recueillir cette confidence. Elle se laisse aller contre lui, totalement en confiance.

Alors qu'est-ce qu'on fait, Mathie? On réinstaure une distance ou on prend ce que la vie nous donne? La question de la petite voix intérieure n'est pas simple. Mathilde s'est jurée de mourir en ne regrettant pas la vie qu'elle a menée, mais est-ce suffisant que pour justifier une romance avec un homme qui a tout du brigand malhonnête? Sa raison la pousse à se méfier, à se protéger, mais son instinct ne voit que ce lien si naturel qui s'est établi entre eux, sans se forcer. Son coeur lui... ne sait pas. Ne sait plus. Doit-elle porter le deuil de son fiancé? Combien de temps? Le veut-elle seulement alors qu'elle est convaincue qu'il est juste parti? Faut-il se plier à ce que la société voudrait qu'elle fasse, ou bien est-elle réellement assez solide que pour assumer sa liberté coûte que coûte?

Que veut-elle, elle? Libre de ses choix, libre des contraintes, elle investiguerait la constellation du Pirate. Elle en a envie. Lui aussi, à en juger par l'attitude qu'il a, avec elle. Peuvent-ils se créer un beau voyage ensemble, entrecoupés de missions pour lui et de récoltes pour elle? Peut-être. Et si le voyage ne dure qu'un jour, eh bien tant pis, elle le vivra pleinement et ne regrettera pas d'être passée à côté d'un beau moment sous prétexte qu'elle a peur. C'est sur son constat qu'elle sombre, tout contre lui.

Le matin qui se lève signe la fin du cocon de douceur qu'ils s'étaient aménagés, entre confidences, taquineries et franchise absolue. Darius l'aide à se relever, un dernier geste prévenant à son égard avant de reprendre son rôle de capitaine, de pirate. Il faut partir. Elle hoche de la tête, retenant les quelques mots qui allaient franchir ses lèvres. Ce n'est plus le moment, ce n'est plus leur moment. Déjà, il s'éloigne, et les consignes qu'il lui a données la veille remontent à son esprit. Jusqu'ici, tout s'est presque bien passé. Il n'y a eu qu'un mort. Il n'y en aura pas d'autres, elle l'espère.

Rapidement, elle défait sa tresse pour ramasser ses cheveux en un chignon purement pratique, qu'elle attache avec un petit lacet de cuir, jetant un oeil aux cousins qui semblent discuter. Le capitaine et son bras-droit. La discussion prend fin et Isak aboie des ordres auxquels Mathilde ne comprend rien... jusqu'à ce que les marins grimpent dans les voiles pour les libérer, et que d'autres s'apprêtent à tirer sur les haubans pour permettre au vent de gonfler les immenses voilures blanches. Ça, elle peut le faire. Elle ramasse les couvertures, les range dans la première caisse qu'elle croise et s'en va prêter main forte précisément là où Ronald aurait dû se trouver.

- Bien le bonjour Monsieur Bill. lance-t-elle au gars juste devant elle. Belle journée pour naviguer! Isak a le mérite de nommer les gars par leur nom quand il les engueule. Bill s'étant trompé de poste, il n'a pas échappé à une réflexion assez violente et est maintenant de mauvaise humeur. Alors quand la bouseuse du capitaine l'appelle par son prénom, il grogne un peu plus et l'ignore superbement. Mathilde hausse les épaule et, au signal d'Isak, tire avec les autres gars.

Les voiles claquent dans le vent qui les gonfle sous les yeux impressionnés d'une Mathilde qui finit par trouver une place où elle ne gêne personne, alors que le bateau reprend sa course et que les pirates vaquent à leurs occupations matinales. Darius la rejoint alors qu'elle ramasse son arc et son carquois, laissés en plan pour la manoeuvre. Elle l'écoute. L'heure n'est plus aux taquineries, elle le sent.

- C'est toi le capitaine, c'est toi le maître à bord. Si tu estimes que c'est la meilleure chose à faire, on fera comme ça. Elle retient ses questions sur les potentielles emmerdes et sur le drôle d'associé qu'elle tâchera d'éviter. A-t-il une bonne mémoire des visages? Elle n'en a aucune idée, mais elle se promet de rester dans des lieux bondés et de ne pas se déplacer seule dans les rues. Sait-on jamais...

Darius s'éloigne pour faire préparer la barque, alors que Marbrume est en vue. Mathilde en profite pour filer auprès d'Isak avec une idée bien précise en tête. Je vais tâcher de trouver une autre gourmandise pour le retour, vous avez l'air d'avoir apprécié le déjeuner. Elle sourit franchement. Elle aime qu'on se régale de ce qu'elle offre à manger. Juste une question, Isak. Il a une femme? Une famille? Elle écoute sa réponse, hoche de la tête en guise d'approbation et sourit. On se revoit dans quelques jours. Impressionnantes vos manoeuvres, c'est la première fois que je voyais ça!

Appelée à tribord, elle quitte Isak et trottine pour rejoindre Darius qui lui tend la main pour embarquer dans une barque qui lui rappelle celle dans laquelle elle avait pris la mer pour la première fois. Très galant! glisse-t-elle à l'attention du capitaine qui, contre tout respect du code des marins, quitte le navire avant les autres pour naviguer avec une terrienne. La fermière ne sait pas trop ce qu'elle en pense. Aura-t-il des problème à asseoir son autorité, la prochaine fois? Elle ne dit rien. Il sait ce qu'il fait. Son navire, ses règles, elle a juste à obéir.

Mathilde s'asseoit dans le fond de la barque et regarde le pirate enjamber le bastingage avec souplesse pour la rejoindre. Alors, seulement, l'embarcation est descendue tandis que le bateau ralentit. Ça va secouer. La fermière s'accroche et s'apprête mentalement à chavirer lamentablement. Je ne sais pas nager. Elle regarde Darius qui n'a pas besoin de lui répondre pour la rassurer à ce sujet. De toute façon, il aurait sans dit un truc comme On coulera ensemble, dans ce cas pour la faire tiquer. Parfaitement coordonnée, la manoeuvre s'achève par une mise à l'eau en douceur doublée d'un coup de rame sur la coque pour que la barque s'éloigne du navire.

- J'espère que tu n'es pas trop en forme. Je ne suis pas pressée. murmure-t-elle en le regardant, un sourire complice aux lèvres. De quoi a-t-elle l'air, coiffée sommairement, les vêtements froissés, la mine fatiguée? Lui aussi a l'air fatigué. Elle l'a tenu éveillé alors qu'il aurait du dormir plus d'une heure. Ah ils ont fière allure tous les deux, au milieu de l'eau, dans une petite barque.
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Darius VortigernPirate - Capitaine
Darius Vortigern



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MessageSujet: Re: La croisière s'amuse [Darius]   La croisière s'amuse [Darius] - Page 3 EmptySam 4 Jan 2020 - 23:57

Puisque Mathilde n'a rien à dire contre le fait de finir le trajet en barque une fois près du port, Darius acquiesce et s'éloigne pour faire préparer l'embarcation. Mine de rien, cette solution va lui simplifier la tâche et lui éviter de nouveaux problèmes. S'il n'a pas pour habitude de quitter son navire avant qu'il soit arrivé à bon port, il n'est pas inquiet tant qu'Isak est à bord. Son cousin sait ce qu'il fait et ils sont tous deux le véritable noyau de l'équipage, attirant chacun le respect des autres à sa manière. Darius sait que certains pirates vont commencer par désapprouver les décisions qu'il a prises concernant Mathilde, mais il ne s'en préoccupe pas non plus. Quand ils sauront qu'il a pris la barque pour éviter qu'elle aperçoive le port clandestin où ils font passer la contrebande – enfin, ça, c'est la raison officielle -, ils ne diront plus rien. Et quand ils sauront que la fermière lui fait assez confiance pour lui donner des informations sur le mouvement des convois partant du Labret quand il se rend à la ferme - ça aussi, c'est une raison officielle -, il passera même pour un génie de la négociation. Ses hommes ne sont pas toujours d'accord avec lui, mais il livre la marchandise, et c'est ce qui compte pour eux, au final.

Tandis que Darius fait le nécessaire pour sécuriser la barque, Isak continue de diriger le navire le long des côtes qui leur permettront d'atteindre Marbrume sous peu. Quand Mathilde vient vers lui, il l'accueille d'un sourire tranquille. Lorsqu'il n'est pas en train de beugler des ordres aux marins, il a, en fait, bon caractère. Il complète bien son cousin, qui est plus sanguin, plus imprévisible. Lui, son truc, c'est beaucoup plus la navigation que l'assassinat de marins désobéissants à coups de pied, et ça se voit sur son visage.

« Je vais pas dire non, ça me change de nos provisions, clairement, et c'était délicieux », répond-il à la première remarque de la fermière.

Mathilde lui pose alors une question. C'est une question simple et, pourtant, il hésite avant de dire quoi que ce soit. Elle devrait aborder le sujet avec Darius lui-même, mais il sait à quel point c'est difficile. Non, pas difficile. Impossible. Lui-même n'a jamais réussi à parler de ce qui s'est passé avec son cousin. Il a essayé, mais s'est toujours heurté à un mur de silence et a fini par renoncer. Chacun souffre à sa manière. Là où d'autres se sont effondrés, Darius a souffert en silence ou a préféré l'oubli à la douleur. Un oubli volontaire d'où surgissent parfois des souvenirs que son regard clair ne peut parfois totalement réprimer. Isak l'a vu. Il comprend, même si ça le rend fou de voir que son cousin a effacé un pan complet de leur vie.

Isak avise la fermière. Il les a aperçus ensemble, plus tôt, quand ils somnolaient. Ces deux-là, ce n'est peut-être pas l'idée du siècle pour des raisons évidentes, mais il n'a jamais vu son cousin s'attacher à qui que ce soit aussi intensément, pas avec autant de facilité, de complicité et de naturel. Sauf à Catharina. C'est donc par pure bienveillance qu'il décide finalement de donner à Mathilde ce qu'elle aurait sans doute toute la misère du monde à obtenir de Darius :

« Non, plus maintenant. Il avait une femme et deux enfants, mais ils ont péri avec le reste de notre village pendant que nous étions en mer. Ne lui parlez pas d'eux, ça ne sert à rien. »

Il lui fait un vague sourire, un sourire qui dit qu'il a tout perdu aussi. Il ajoute :

« Il arrive qu'il parle dans son sommeil. Leurs noms reviennent parfois... Ne soyez pas étonnée. »

Cette fois, Isak se tait pour de bon. Il retourne ses salutations à Mathilde, puis repose son attention sur la mer.

Plus loin, Darius fait signe à Mathilde de venir le rejoindre. Quand elle arrive, il lui tend la main pour l'aider à prendre place dans l'embarcation, non sans sourire à son commentaire, auquel il répond un petit « N'est-ce pas? » d'un ton un brin pompeux. Les hommes grommellent un peu à cette histoire de débarquer avant le temps, mais ils semblent plutôt d'accord avec la manœuvre atypique malgré tout. Il vaut mieux se débarrasser de la fermière rapidement, juste au cas où. Et qu'elle ne voie pas où ils mènent leurs affaires les arrange. Darius sera de retour bien vite. Il sait par où passer. C'est l'essentiel.

Après quelques instructions finales et un dernier mot échangé avec Isak, Darius enjambe le bastingage pour s'asseoir à l'opposé de Mathilde dans la barque. Il regarde les pirates descendre l'embarcation. Mathilde lui dit qu'elle ne sait pas nager et, sans quitter du regard la manœuvre, il répond :

« Parfait, j'avais justement prévu une leçon de natation au programme du jour. »

Il lui glisse un sourire moqueur et, peu après, la barque touche l'eau dans une douceur relative. D'un coup de rame, Darius éloigne l'embarcation du navire et, une fois qu'il a assez d'espace pour faire le mouvement, se met à ramer pour rejoindre la côte, qui n'est plus très loin. Son geste fluide et régulier trahit l'habitude, mettant encore une fois la terrienne devant une évidence : Darius est un homme de la mer et il ne sait probablement pas comment être autrement.

Mathilde n'est pas pressée. La remarque fait sourire le pirate. Il ne veut pas être pressé non plus. Il doit cependant éviter de trop traîner. Il faut s'occuper de décharger les cargaisons, puis organiser la revente. Depuis le temps, il sait où envoyer quoi et à qui. Il a des clients qui reviennent immanquablement vers lui; d'autres veulent parfois une rencontre pour discuter affaires. Il a du pain sur la planche. Pour une fois, il aurait aimé n'avoir rien de particulier à faire.

« Je suis juste assez en forme », dit-il pour lui signaler qu'il n'est pas à la course, mais qu'il ne peut pas se permettre d'aller trop lentement non plus.

Il lui sourit et l'observe en retour tandis qu'il rame ni trop lentement ni trop vite. Elle a vraiment une mine terrible, on dirait presque qu'elle s'est fait kidnapper par une bande de pirates et n'a pas dormi de la nuit... Ça n'a malgré tout pas d'importance. Il la trouve belle. Il essaie de s'imaginer de quoi elle a l'air quand elle décide d'être coquette ou juste quand elle est chez elle en train de préparer de la marmelade aux prunes. Elle doit être à croquer, voilà ce qu'il décide.

« Je te propose qu'on se rejoigne dans deux jours, à l'aube, suggère-t-il, brisant le silence entre eux. Ça devrait nous laisser le temps de nous occuper de nos affaires respectives avant de partir pour ta ferme. Il y a un bâtiment au sud du port, un ancien entrepôt à moitié en ruines avec trois poissons sur la devanture. Demande à n'importe qui près du port et on saura de quoi tu parles. Tu devrais pas être embêtée à cet endroit. Mais si tu préfères éviter de te promener seule et si tu sais où tu séjournes, je peux aussi passer là-bas. »

Darius la laisse décider, acquiesçant à son choix. L'un ou l'autre lui va.

Il continue de ramer en regardant Mathilde. Au fur et à mesure qu'ils approchent de la côte, l'eau se fait plus calme. Un peu plus loin, le port se dessine tranquillement. Tout est flou encore, mais quelques bruits de la cacophonie leur parviennent faiblement parmi les vagues.

Soudain, Darius dépose ses rames. L'embarcation est presque immobilisée, poussée doucement par les vagues de temps à autre. Darius regarde Mathilde et s'approche d'elle dans la barque. Celle-ci tangue un peu dangereusement et il la stabilise avant de faire pareil avec lui-même en déposant un genou par terre. Il réduit encore davantage l'espace entre lui et la fermière, glisse une main contre son cou et sa nuque, ses doigts dans la naissance de ce chignon à peu près ramassé.

« Désolé, Mathilde. Trois, quatre jours, c'est trop long, et ça va m'empêcher de dormir. »

Et, si elle le laisse faire, avec la mer seule pour témoin, il penche finalement son visage vers le sien pour l'embrasser.
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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: La croisière s'amuse [Darius]   La croisière s'amuse [Darius] - Page 3 EmptyDim 5 Jan 2020 - 3:16
Mathilde le regarde ramer d'un geste sûr, fluide, presque machinal. Elle repense aux mots d'Isak. Ne lui parlez pas d'eux, ça ne sert à rien. Peut-être parce que pour survivre, il a choisi d'enfouir les événements tragiques dans un recoin de sa mémoire, d'où les souvenirs ne sortent pas. Elle saura écouter le conseil d'Isak, il est le bras droit de Darius, il a toute sa confiance, il ne dit pas de connerie... alors elle n'abordera pas le sujet, sauf s'il en parle. Mais pourquoi le ferait-il?

Dans deux jours, à l'aube. L'aube... affronter ce qu'elle évite comme la peste depuis la Fange. Même à Marbrume, elle rentre avant le coucher du soleil pour ne ressortir qu'une fois le soleil haut dans le ciel. Survivre au Labret n'est possible qu'au prix d'une prudence qui frôle la paranoïa. Darius lui parle d'un entrepôt avec trois poissons au-dessus ou de son logement. Elle choisit l'entrepôt. Elle fera sans doute un repérage dès ce matin pour éviter de chercher inutilement le moment venu, dans une demi obscurité. Elle sera aussi discrète qu'une souris, pour éviter d'attirer l'attention.

- Va pour l'entrepôt en ruines... Tu as un don certain pour le romantisme, tu sais? Elle pouffe de rire. Elle n'a aucune idée de ce qu'elle va faire en arrivant. Où logera-t-elle? Est-ce que l'auberge où elle était sensée livrer ses vivres acceptera de la loger? Elle ne peut pas se présenter comme ça chez de Terresang, mais elle ira chez lui en dernier recours. Quoi qu'il en soit, il vaut mieux qu'ils se retrouvent à l'entrepôt, ça évitera à tout le monde de se chercher dans ce grand capharnaüm que sont les rues de la ville.

Pendant un moment, bercée par le rythme des rames qui fendent l'eau, Mathilde contemple la rive qui se précise, tranquillement. Parfois, son regard croise celui de Darius. A quoi pense-t-il? Elle n'ose pas parler, elle ne veut pas briser le silence reposant dont il profite. Plusieurs fois, elle frissonne, à cause de la fatigue et de la fraîcheur du matin, mais elle n'en souffle mot. Inexorablement, la frêle embarcation se rapproche du port dont elle entend les bruits caractéristiques. Déjà. Elle regarde Darius, un peu tristement. Fin de la parenthèse, retour au quotidien. Rien ne lui dit que lorsqu'elle le retrouvera, le lien fragile n'aura pas disparu. Tu pourrais être un peu plus audacieuse et prendre les devants, idiote! Trop tard. Il est redevenu le capitaine, et elle la fermière. La nuit gardera leur secret.

Darius relève les rames et les dépose dans la barque. Mathilde le regarde sans comprendre. Elle jette un oeil aux alentours. Rien. Pas de menace. Est-ce que c'est là qu'il va lui dire de plonger pour la leçon de natation dont il a parlé plus tôt? Il était sérieux? Une boule d'angoisse se forme au creux de son estomac. La barque tangue alors que Darius se déplace, au point qu'elle s'accroche à deux mains aux bords, tout à coup incertaine.

- Mais qu'est-ce que... Darius approche, stabilise l'embarcation. Il a ce regard tranquille et sûr de lui. Il ne va pas la flanquer à l'eau. Il vient chercher son dû. Le coeur de Mathilde accélère, l'angoisse disparaît alors qu'il glisse une main dans son cou. Je suis tenace avait-il dit. Il n'a pas menti. Elle l'a mis en garde, mais de toute évidence, il se fiche éperdument des autres ou de ce qui peut arriver. Il ne voit que le présent, et le présent se trouve dans une barque, tout proche de lui.

L'idée de fuir ne lui effleure même pas l'esprit.Trois, quatre jours, c'est trop long, et ça va m'empêcher de dormir. Tenace et audacieux! Elle esquisse un sourire alors que leurs lèvres se rejoignent pour un baiser d'une infinie douceur, presque timide. Sans la brusquer, le pirate vient prendre ce qu'il convoite, lui laissant pourtant une chance de lui échapper sans avoir à plonger dans la mer. Elle pourrait le repousser en douceur, il reculerait et tiendrait son engagement de l'emmener saine et sauve au port, elle le sait. Mais Mathilde ne se dérobe pas. Elle approche, même. Ses mains glacées quittent le bord du bateau pour plonger dans le col haut de Darius, et en trouver le cou chaud. Ses pouces effleurent sa mâchoire couverte d'une barbe râpeuse. Elle l'embrasse, doucement, tendrement, avant que les lèvres ne se quittent et qu'un souffle chaud baigne le visage de l'autre. Son front appuyé contre celui de Darius, elle chuchote Je n'ai aucune patience. Trois ou quatre jours, c'est mortellement long. Un dernier baiser, du bout de lèvres. C'est elle qui le lui vole, avant de sourire malicieusement. Puis chacun reprend sa place. Il ne peut pas traîner plus, et elle a aussi à faire. Plus tard, peut-être, si la vie, la Fange et les Trois le leur permettent, ils pourront une fois encore partager un moment. Aucune promesse, aucune certitude.

Quelques minutes plus tard, Mathilde débarque sur un petit quai sans prétention qui s'avance dans la mer calme. Le soleil est déjà haut dans le ciel, les mouettes se disputent le moindre morceau de nourriture tombé d'une caisse et le port semble très animé. Monsieur Dartagnan je vous suis infiniment reconnaissante. Sans vous je... dit-elle à haute voix, laissant sa phrase en suspend, comme si elle veut éviter de prononcer des mots malheureux. Elle se retourne un instant pour héler un milicien qui se dirige vers elle d'un pas tranquille et adopte l'attitude d'une femme éprouvée par les derniers événements de sa vie, chose peu difficile compte tenu de ses vêtements mouillés, de la fatigue et de son aversion profonde pour la ville. Elle se retourne vers Darius mais... il est déjà reparti, à grands coups de rames, vers le large.

A bientôt, pirate. Elle sourit à la mer et, reprenant son attitude de frêle victime, suit le milicien qui, déjà, la questionne. Une longue journée s'annonce.
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