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 Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric]

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Rosen de Sombrebois



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MessageSujet: Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric]   Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric] EmptyVen 1 Mai - 1:07


Jamais trois sans quatre
Rosen feat Éric


29 septembre 1166


J’ouvre la porte de la ruine doucement. Un regard à droite, un regard à gauche… Pas de danger apparent. Je me dépêche donc d’aller mettre FrouFrou à couvert dans les fourrés d’une zone discrète et je me relance sur la piste de l’odieux détrousseur du dimanche – ou plus concrètement de la veille.

Le long chaperon de lin a aussi l’avantage - en plus de camoufler rapidement ma robe de satin - de me tenir chaud lors de la fraîcheur matinale.

Je ne sais pas si j’ai bien fait de ne pas le suivre de suite. La piste sera probablement moins nette aujourd’hui qu’hier soir avec la nuit qui est passée, mais je suis sûre qu’elle doit être tout de même visible. Si je me dépêche, je devrais avoir l’occasion de rentrer chez moi avant ce soir.

Je n’espère plus vraiment récupérer mes affaires désormais. Mais si je peux trouver la trace de ce brigand à demi masqué, je pourrais en savoir plus sur lui et éventuellement le retrouver. Je regarde donc ce bourbier si familier pour retrouver mes traces de la veille jusqu’à l’embuscade.

Là, Il ne me reste plus qu’à suivre ses traces de pas à lui, à supposer que j’arrive à les distinguer. Mais bien vite, de multiples traces s’y mélangent, des traces d’animaux – et je n’ai plus mon arc pour chasser – des pas de fangeux – que j’aimerais mieux éviter - et qui ont dû arpenter le territoire toute la nuit. Certaines semblent plus nettes, d’autres s’estompent déjà.

Finalement, j’estime avoir perdu assez de temps. Si je ne repars pas tout de suite, je risque de passer une nuit de plus à Balazuc et ça je ne veux pas. Tant pis. Je vais devoir rentrer bredouille et dépouillée, la queue entre les jambes comme on dit. Et merde ! Je soupire et fait demi tour. Inutile de me mettre encore plus en danger que je n’ai déjà pu l’être.

Mais au bout de quelques pas, alors que je repars en direction de Balazuc afin de rentrer au plus vite à Sombrebois, j’ai une énième mésaventure – Non, je ne les compte plus. J’ignore comment je fais mon compte mais je pose le pied dans une flaque profonde. Trop profonde…

C’est quoi encore ce merdier ?! Putain… Plus j’essaie de retirer mon pied et plus je m’enfonce… Mordiable ! Je suis en train de m’enliser dans de la tourbe ! Manquait plus que ça… vraiment.

Me voilà embourbée jusqu’aux genoux maintenant. Ah, je suis belle ! Manquerait plus qu’une fraise dans les cheveux et une pancarte 'Je suis appétissante'. Après le fangeux, la jument qui détale et le gredin qui me vole, maintenant, manquait vraiment plus que ce bourbier !

Non mais sérieusement, comment je fais pour toujours me retrouver dans des situations pareilles à la fin ?! Je panique. Si je ne me sors pas très vite de là, je suis fichue. Je ne tiendrai certainement pas jusqu’au lendemain. Ah, j’aurai dû rentrer directement à Sombrebois ! J’ignore bien comment m’extirper de ce merdier. C’est comme si mes pieds étaient cloués dans le sol.

Je passe un bon moment à me débattre vainement et le soleil monte au dessus de ma tête pour redescendre tranquillement vers l’ouest. Cet ouest si meurtrier lorsque le soleil disparaît… Mon arrêt de mort lorsqu’il disparaîtra pour la dernière fois. Ou même avant d’ailleurs.

Cette fois, c’est sûr, je suis perdue. Je ne vois pas comment je vais m’en sortir. Ça doit faire des heures que je me débats, mais je suis prise au piège. Essoufflée, épuisée, désespérée, paniquée, affamée malgré les nausées. Je n’ai rien mangé depuis la pauvre pomme d’hier, c’est tout ce qui passait. Et elle était pas bien grosse… Je suis perdue. Ah, c’est sûr, cette fois, je ne reverrai jamais Hector…

A quoi bon continuer de lutter ? J’arriverai jamais à me sortir de là.

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MessageSujet: Re: Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric]   Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric] EmptyMar 5 Mai - 10:20
L’automne approchait à grands pas. Techniquement, nous y étions déjà depuis quelques jours, mais les conditions atmosphériques passaient maintenant assurément de l’été à une période plus humide, plus fraîche et plus sombre. Les jours allaient raccourcir, les périodes de sécurité relative allaient s’amenuiser et la complexité pour trouver un lieu où passer la nuit allait s’avérer croissante.

J’avais quelques provisions dans ma sacoches, volées à contre-cœur dans une ferme, deux jours plus tôt. Deux gourdes d’eau complétaient ma logistique nutritionnelle et une grosse couverture comblait l’espace restant de mon sac.

Depuis ma rencontre avec Isaure, à proximité du village des bannis, j’avais filé vers l’est, arpentant, au gré des situations, les marécages et les bois sombres. Je savais qu’en poursuivant dans cette direction, je finirais par arriver sur le littoral. Ce que j’y trouverais restait cependant un mystère.

Danger ?
Sans doute, oui !
Ais-je le choix ?
Oui, et non ! Il faut bien errer quelque part !

Sur ma droite, un gémissement suivit d’un grognement. Je me stoppais net, dressant l’oreille et abaissant la capuche de ma cape.
Me parviennent des bruits humides, comme une masse prise dans un piège boueux, s’agitant pour s’en extraire.

Un fangeux ?
Possible !

Je dois m’en assurer, car il est sur ma route. Il serait fort désagréable qu’il réussisse à se sortir de là après mon passage et se retrouve de fait dans mon dos. Si je le peux, autant l’achever maintenant.

Je me ramasse sur moi-même et progresse donc en silence vers le bruit suspect, allant de buisson en fourré jusqu’à être en mesure d’observer l’endroit.
Ce que je découvre alors me laisse surpris.
Une jeune-femme blonde, si l’on omet la boue qui couvre une partie de sa chevelure, l’air épuisée, piégée jusqu’aux genoux dans une flaque de boue.
Ne m’en voulez pas si je ne décrit pas plus la personne, mais plantée comme elle l’est, ses vêtements amples et partiellement embourbés, je ne peux pas vraiment m’attarder sur la description de sa personne.

Fangeux ?
Non, elle n’en à pas l’allure du tout. Plutôt une personne isolée qui se fait avaler par Mère Nature.

Doucement, je me redresse de derrière mon buisson épineux et me signale à elle, les mains levées devant la poitrine en signe de non hostilité.

Eh ! Un coup de main ?

Ma cape masque mon épée et ma sacoche mais mon arc et mon carquois sont clairement visibles. Mon plastron de cuir usé est perceptible et mon état général, pas particulièrement propre sans être complètement sale laisse paraître que je traîne dehors depuis quelques temps.
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MessageSujet: Re: Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric]   Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric] EmptyMar 5 Mai - 11:27


Jamais trois sans quatre
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J’en ai assez ! Comment vais-je faire ? Je ne vais jamais m’en sortir. C’est la fin, je vais crever comme ça ! C’est trop con c’est pas possible… Je ne sais plus quoi faire, j’ai tout essayé. J’ai même tenté de creuser dans la tourbe avec mes mains, mais évidemment ça ne sert à rien. Ce serait comme essayer de creuser un trou dans du potage…

Résultat j’ai de la boue partout, même sur le visage et dans les cheveux puisque j’en ai à présent plein les mains. La mort la plus stupide possible, c’est pour moi ! J’y crois pas. Ah, je suis sûre qu’il doivent bien se marrer là-haut ces cons de Dieux !

Moi, je suis au bord de la crise de nerfs et je crois que je ne vais pas tarder à hurler. A quoi bon rester silencieuse ? Je suis foutue. Je ne passerai pas la nuit, c’est certain, et c’est déjà bien si j’arrive jusque-là. J’ai mal aux jambes à force de me démener pour me tirer de ce putain de bourbier. J’ai forcé avec toute l’énergie que je peux disposer, je suis vidée.

Je crois que même si je sortais de là, je serais bien incapable de marcher jusqu’à Balazuc où j’ai laissée FrouFrou. C’est sans espoir…

« Eh ! Un coup de main ? »

Je me fige en relevant la tête. Mon premier réflexe est de rechercher mon arc dans mon dos, mais mes mains atteignent le vide. Ah, oui… c’est vrai. On m’a pris mon arc. Mes flèches. Ma nourriture. Mes affaires et dans ma connerie de vouloir retrouver cet abruti, c’est ma vie que j’ai jouée.

L’homme devant moi ne fait pas vraiment partie de ces gens qui ont une bonne tête. Il a surtout l’air d’un brigand venu dans l’idée lui aussi de me détrousser, mais il me propose de l’aide.

Peut-être compte-il me voler plus tard. Qu’il essaie, je n’ai plus rien de toute façon et pour sauver ma peau, on peut bien me prendre tout ce qu’il me reste, je crois que c’est toujours préférable à la mort, je ne m’en plaindrais donc pas.

Il ne me reste que ma monture et mon poignard caché sous mon long chaperon. Que lui répondre ? La question est stupide. Tellement stupide qu’elle en est arrogante. Je lui répondrais bien que tout va bien, que je prends juste un bain de boue.

Mais je crois que j’ai été assez sotte pour aujourd’hui et que je ne vais pas m’amuser à rembarrer mon seul salut. Du reste, si mon premier réflexe était méfiant, je suis bien soulagée à présent de croiser ce type, quoi qu'il puisse être amené à me faire.

« J’dis pas non… »

Je me demande bien comment il pourrait réussir à me sortir de la tourbe. C’est un coup à ce qu’il s’embourbe avec moi s’il s’approche de trop près.

« Évitez juste de vous enliser avec moi, le sol est traître… J’ai été distraite un instant et j’ai marché où il fallait pas. »  

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MessageSujet: Re: Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric]   Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric] EmptyMar 5 Mai - 13:59
La demoiselle brandit son bras dans son dos comme si elle cherchait à saisir quelque chose, envoyant un petit bloc de boue voler plus loin. Je demeure immobile tandis qu’elle me toise de long en large, de pieds en cape, s’attardant un peu sur mon visage poussiéreux.
J’ai l’impression que ses yeux cherchent à m’égorger et hausse un sourcil, commençant à me dire que je devrais peut-être passer mon chemin.
C’est alors qu’elle me répond enfin, acceptant mon aide non sans me prévenir de prendre garde à mes pieds.

Très bien, je ferais attention. Cela ne devrait pas prendre longtemps.

A ces mots, je dégaine mon épée et me dirige vers un très jeune chêne aux feuilles partiellement jaunies. En deux coups secs à la base du tronc, l’arbre de trois mètres de haut tombe au sol. Je le saisi par le tronc fraîchement tranché et l’effeuille grossièrement à coup de lame. Je rengaine ensuite mon arme et pose le long morceau de bois au sol. J’arpente rapidement les environs jusqu’à trouver du lierre, courant le long d’un marronnier. J’en sectionne la tige et, d’un violent mouvement de bras, je le décroche du tronc.

Je reviens vers la jeune-femme embourbée, nouant le lierre à un autre arbre avant de faire un gros nœud à ma ceinture. Ainsi, je suis sûr de ne pas finir aux côtés de l’infortunée voyageuse. Ceci fait, je tends la longue branche devant moi.

Le tronc, jeune et vert d’une épaisseur de trois à quatre centimètres, est souple et terriblement solide, fortifié par des fibres neuves et gorgées de sève.

Attrapez ça bien fort et je vous tire de là !


Le lierre est tendu dans mon dos, m’assurant de ne pas chuter et, dans le pire des cas, de pouvoir m’en servir comme d’une corde pour me hisser hors de danger.
Maintenant, il faut qu’il lui reste suffisamment de force pour pouvoir tenir bon sur la branche, parce que lorsque je vais tirer, la boue va essayer de l’aspirer plus. Il parait que dans ces moments là, on à l’impression que nos jambes veulent rester dans la boue alors que le reste cherche à sortir.

Il est préférable d'être du côté de celui qui tire, plutôt que de celui qui est tiré!
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MessageSujet: Re: Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric]   Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric] EmptyMar 5 Mai - 16:04


Jamais trois sans quatre
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Je regarde l’homme exécuter sa manœuvre. Couper un arbrisseau, s’éloigner, chercher quelque chose, arracher du lierre et revenir s’attacher avec à un autre arbre. L’ombre d’un instant, j’ai bien cru qu’il allait m’abandonner à mon sort, mais non, il revient et une fois prêt, il me tend le tronc ténu qu’il a coupé. Est-ce que ça va suffire ?

« Attrapez ça bien fort et je vous tire de là ! » me demande-t-il.

Alors oui, je l’attrape, mais il a beau tirer et faire de son mieux, j’ai l’impression que mes articulations vont se briser sous la traction. Non en fait, j’ai l’impression que toute la partie inférieure de mes jambes vont rester dans cette merde. C’est insupportable, mais je n’ai pas le choix, je dois sortir de ce bourbier pour survivre, dussé-je y laisser mes mollets !

Jet d'endurance

Je serre les dents et je m’agrippe à la branche. Finalement, l’homme parvient enfin à me libérer. Je m’assieds un instant, j’ai mal partout. Aux jambes, au dos…

« Merci… j’ai bien cru que j’allais y rester. Je ne m’en serai pas sortie seule », le remerciai-je haletante.  

J’ai toujours mal aux jambes et au dos, mais le soleil redescend dangereusement vers l’horizon et ne va pas tarder à se coucher si je traîne. Le temps passe toujours trop vite lorsque l’on est piégé dans les marais.

« Je m’apprêtais à retourner en direction de Balazuc pour retourner chez moi,
je lui explique. Je crois que je me suis trop éloignée... »

Et lui, que peut-il bien faire là ? Décidément, je n’ai jamais croisé tant de monde loin des chemins. Heureusement, cette rencontre là, contrairement à la précédente, m’a été profitable. Voilà qui équilibre un peu la balance, mais j’ai eu de la chance sur ce coup-là !

Il me faudrait bien me montrer plus prudente à l’avenir et éviter de voyager seule comme je le fais. Un jour ou l’autre, je risque de ne pas en revenir… Je me masse les jambes avant de me relever péniblement et de me nettoyer rapidement comme je le peux en époussetant mon long chaperon et en le réajustant. Il est inutile de vouloir cacher ma robe de satin, il a dû la voir depuis tout à l’heure, m’enfin.

« Allez-vous également là-bas ? Peut-être pourrions-nous faire un peu de chemin ensemble avant que la nuit ne tombe si vous suivez la même route. » 


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Eric LaporteVagabond
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MessageSujet: Re: Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric]   Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric] EmptyMer 6 Mai - 12:46
Elle se mets à tirer sur le jeune arbre, poussant sur ses jambes du mieux possible. De mon côté, je tracte sur le tronc aussi fort que je le peux, m’aidant de ma corde improvisée. Nous forçons tous deux comme des bêtes, la boue cherchant à tous pris à gober la demoiselle, à la conserver, à l’avaler.
L’impression que nous tirons pour rien est affreuse. Dans un premier temps, la jeune-femme ne bouge pas, semblant complètement piégée, condamnée à demeurer coincée. L’idée de l’abandonner là, vouée à périr dans la boue, ne m’effleure même pas l’esprit. Elle me serait peut-être venue si j’avais été à bout de force mais, fort heureusement, ce ne fut pas le cas.

Afin de dédoubler la force de traction, je finis par appuyer ma perche contre un arbre pour faire levier, jouant ainsi de toute ma force et de tout mon poids. Ce jeu de force me permis de multiplier par deux l’énergie déployée pour extraire l’inconnue de son piège.

Le résultat fut finalement payant puisque dans un magistral bruit de succion, un peu dégoûtant, la femme fut littéralement crachée par la bouillasse, se retrouvant vautrée dans la boue.
Utilisant la perche pour l’assister jusqu’à ce qu’elle retrouve la terre ferme, je me détache ensuite de ma corde tandis qu’elle se pose au sol.
Abandonnant mon matériel de sauvetage, je sors de ma sacoche l’une de mes gourdes que je tends à la personne boueuse. J’écoute ses remerciements, reprenant mon souffle également.

Je t’en pris…Par les temps qui courent, je n’aurais pu envisager de t’abandonner sur place…Cela n’aurait pas été humain de te laisser là, sachant qu’effectivement cela se serait à coup sûr mal terminé pour toi.

Je viens m’asseoir à proximité d’elle, levant le nez au ciel. Ce dernier arbore un soleil déclinant ainsi que de sombres nuages, venant du nord-est. Dans peu de temps, il fera sombre. Je l’observe brièvement, découvrant la réelle ampleur de son embourbement. Prise jusqu’au dessus des genoux, elle ne pouvait pas reposer ses jambes durant toute la durée de son emprisonnement. La boue, dans sa débâcle, lui était remontée jusque dans les cheveux. Si elle n’en était pas entièrement recouverte, du moins en avait-elle partout.

Lorsqu’elle m’indiquait se rendre à Balazuc où elle résidait, précisant avec ce qui était peut-être de l’humour qu’elle s’était visiblement trop éloignée, je fis une moue qui put lui paraître étrange.

Je ne connais pas le secteur. Te dire que tu t’es trop écartée de ta destination m’est compliqué. Je te confirme en revanche que l’habitation la plus proche est à bonne distance.

Tandis qu’elle redonne de la vigueur à ses muscles endoloris, je me lève et observe le ciel. Soleil déclinant, nuages sombres, en plein sous-bois, à la fin du mois de Septembre… Tout cela cumulé me fait dire qu’il ne nous reste que peu de temps de lumière. Je me tourne vers elle, l’observant se nettoyer grossièrement, étalant finalement plus la boue qu’autre chose. La robe qu’elle porte sous son chaperon me parait riche et de haute qualité. Une noble ou une dame de la bourgeoisie sûrement. Quelqu’un de financièrement aisé en tous cas.
J’arriverais peut-être à négocier quelques repas et un bain en remerciements.

Je n’ai pas de direction précise, ni lieux particulier où me rendre pas plus que de personnes à m’attendre. Je vais vers un abri encore inconnu pur passer la nuit. Je ne vois aucune objection à faire chemin avec toi. Cependant, je doute que l’on rejoigne ta destination avant la nuit.

J’ajuste ma sacoche sur mon épaule avant d’indiquer le plein est.

Dans tous les cas, il faut aller par là. J’ai fais le tour du secteur avant de te trouver et cette zone est pleine de pièges à l’image de celui-ci. La nuit tombante, il vaut mieux se trouver un abri et faire un feu. Avec des vêtements dans cet état, tu risques d’attraper un froid mortel. Il va falloir au minimum les faire sécher.

Je lui tends alors la main.

Appels moi Eric !
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MessageSujet: Re: Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric]   Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric] EmptyMer 6 Mai - 22:04


Jamais trois sans quatre
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Bon, je suis recouverte de boue – ô doux souvenirs – j’ai mal partout et je pue les marécages, mais au moins je suis en vie. Mon sauveur m’a même tendue une gourde pour me donner un peu d’eau et s’est assis à côté de moi les quelques minutes où je suis restée assise. Je n’ai rien bu depuis la veille, alors je ne me suis pas fait prier pour boire.

Par contre, j’ai dû boire un peu trop, ou un peu trop vite, je ne sais pas. Ou bien c’est l’émotion accumulée. Ou bien encore l’odeur épouvantable de ces marais, voir le tout conjugué. Toujours est-il que j’ai un haut le cœur et que je renvoie tout ce que je viens de boire.

« Rosen », dis-je en attrapant le bras, au niveau du coude, qu’il venait de me tendre après s’être présenté. 

Je reprends lentement quelque gorgées pour éviter de vomir une nouvelle fois.

« J’ai bu un peu vite… dis-je en lui rendant sa gourde. Bien, alors allons-y. Je dois récupérer ma monture que j’ai laissé vers Balazuc alors je dois y retourner, mais nous devrions avoir le temps d’y arriver avant la nuit, du moins je l’espère. nous pourrons dormir dans l’une des ruines. C’est ce que j’ai fait la nuit dernière. Mais pour le feu, je ne sais pas si c’est une bonne idée. Il ne faudrait pas attirer de créatures. »

Et nous nous mettons rapidement en route. Je traîne un peu la patte, mais je fais de mon mieux pour avancer le plus vite possible tout en restant méfiante vis-à-vis du vagabond. Rien ne m'assure qu'il ne soit pas un brigand.

« Comment ça se fait que tu vagabondes et que tu n’as personne qui ne t’attende nul part ? »


Certainement un banni - et ce n’est pas le genre de chose que l’on a envie de mettre en avant - mais je me demande bien quel pourrait être son crime. Il n'a pas l'air si mauvais en fin de compte, il a quand même perdu un temps considérable pour me tirer de là alors que le soir ne va pas tarder. Je reste tout de même sur mes gardes et je tente tout de même :

« Tu t’es fait mordre ? Moi, je me suis fait détroussée sur le chemin pour rentrer chez moi. Je revenais de la capitale avec des affaires et de la nourriture que j’étais partie chercher, mais je n’ai plus rien maintenant. Même plus mon arc. Ça fait deux jours que j’aurais dû rentrer. Mon époux doit s’inquiéter, j’ai un peu merdé je crois… »

Je soupire. Je suis saine et sauve, c’est le principal. Hector oubliera vite l’incident, je ne me fais pas de soucis. Les pertes de marchandises ne sont pas ce qu’il y a de plus rare après tout et il sera bien content de me revoir. L’autre, en revanche… elle sera sans doute moins contente.

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MessageSujet: Re: Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric]   Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric] EmptyVen 8 Mai - 15:54
Je vois la demoiselle recracher violemment l’eau qu’elle boit, ce qui me laisse à penser qu’elle a dû lutter un bon moment avant que je ne la trouve. Elle doit être épuisée.
Elle n’en oublie cependant pas de se présenter à son tour, disant se prénommer Rosen. Je hoche la tête pour saluer l’information en l’observant boire de nouveau en petites gorgées.

Tandis que je récupérais ma gourde, elle m’exprimait son besoin de retrouver sa monture qui se trouvait en théorie vers Balazuc. Je ne soulevais pas le fait qu’il était fort possible que quelqu’un, ou quelque chose, l’ai trouvé…à son goût. Depuis le temps que la pauvre bête était seule, rien n’était moins sûr. Elle enchaînait, précisant que nous devrions avoir rejoins le lieu-dit avant la nuit mais émit un doute quant au fait de faire un feu.
Je dois avouer que je manque parfois encore un peu de pratique, n’étant pas à l’extérieur de Marbrume depuis très longtemps, quelques mois seulement, il m’arrive encore d’avoir des réflexes peu adaptés.
En revanche, le fait qu’elle sache que nous ne sommes pas trop loin et que nous y trouverons des ruines me rassure. Cela fait plusieurs jours en effet que je dors dans les arbres et mon dos commence à en souffrir.

Mettons-nous en route. Si nous y arrivons avant la nuit, ce serait mieux pour nous en effet. Quant au feu, ma fois nous verrons. Cela sera fonction de la protection que nous offrirons les ruines. Nous aviserons.

Après quelques minutes de marches, j’avais adapté mon rythme à celui, plus lent, de ma camarade. Je devais reconnaître que malgré l’épreuve qu’elle venait de traverser et qu’elle peine un peu, elle tenait la cadence avec courage. Je calais mon allure sur la sienne pour la mener doucement à une vitesse qui soit suffisante pour avancer mais qui épargne ses muscles et son souffle. Il ne fallait pas perdre de vue que nous risquions à tout moment de devoir prendre nos jambes à notre cou.

C’est alors, après un petit moment, qu’elle commença à se faire curieuse et bavarde.
A sa question, je poussais un léger soupire, avant de répondre sans me retourner et sans ralentir.

Disons que si je suis tel que tu me vois, c’est que je l’ai décidé. Il y a quelques temps, je me suis aperçu que Marbrume, sa sécurité relative et, surtout sa déshumanisation, ne me convenait plus. Je n’ai pas été mordu, non. J’ai refusé d’abattre un homme qui lui, a été mordu. Il devait simplement être banni, il a refusé. Il voulait rester avec sa femme et ses enfants. Alors on m’a ordonné de l’exécuter.

Je lève le nez au ciel en revoyant la scène et renifle l’air frais et la brume de soirée montante.

J’ai refusé de commettre cet acte que je jugeais ignoble, inhumain. Quel droit nous autorise ainsi à mettre a mort un homme pour une morsure ? Il n’avait rien fait de mal et ne demandait qu’à vivre, à voir grandir ses enfants. Les morsures ne sont-elles pas dangereuses qu’après notre mort ?


Je lève la main droite, écartant les doigts pour qu’elle puisse bien les voir.

Devant ma désobéissance, on a placé un poignard dans cette main. Puis on l’a guidé tout en m’entravant pour que je porte le coup fatal. Ce jour là, j’ai compris que la peur et la fausse sécurité des murs avait enlevé l’humanité qui caractérise notre race. Nous ne vallons pas mieux que la fange en agissant ainsi. Tuer par anticipation, n’est-ce pas pire que tuer par nécessité ?

Je lui montrais une nouvelle flaque de bouillasse mortelle sur la gauche puis, je m’arrêtais et lui fis face, cherchant son regard pour m’y ancrer. Je tirais mon couteau de ma guêtre droite et le lui tendis en le tenant par la lame.

Tu as fais de bien malheureuses rencontres, tu m’en vois sincèrement navré.
De moi, tu ne crains rien du moment que tu ne me donnes pas une raison de m’inquiéter pour ma vie. Prends ce couteau, dès fois que j’ai besoin de toi pour m’aider à me sortir d’un piège quelconque. Jusqu’à ce que l’on se sépare, garde le, tu me le rendras alors.


Je repris la route, ne sachant pas quelle distance il nous restait avant d’atteindre ces ruines.
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MessageSujet: Re: Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric]   Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric] EmptySam 9 Mai - 13:46


Jamais trois sans quatre
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Peut-être n’aurais-je pas dû poser cette question. La réponse, elle, plombe clairement l’ambiance. Et en ce moment, avoir une ambiance glauque, c’est décourageant et je m’en passerais bien. Mais je ne peux pas lui demander de se taire, alors je suis bien obligée de l’écouter me répondre.

C’est ainsi que j’apprends qu’il a été contraint d’assassiner un homme dont le seul crime fut d’avoir voulu rester proche de sa famille après avoir été mordu. Cette scène semble des plus cruelles. Pourquoi avoir tenu à ce que ça soit de sa main que le bougre meurt ? Plus que cruel, c’est vicieux.

Le vagabond me montre une flaque de tourbe afin que je fasse attention, puis il s’arrête et me dévisage avec insistance. Voilà qui met mal à l’aise… Souhaitant alors se montrer rassurant, il tient à me donner sa lame. Je souris alors et pose ma main sur son poignet pour décliner.

« Ce doit être la seule chose que l’on ne m’a pas prise avec mon cheval. Elle est bien cachée… Sous ma robe. Mais ne te sens pas obligé d’aller vérifier… »
, plaisantai-je en souriant.

Bon, j’aurais peut-être pu m’abstenir de faire ce genre d’humour. C’est pas le moment de déconner... Le soleil descend de plus en plus vers l’horizon. J’essaie d’accélérer la marche. Où ai-je laissée FrouFrou déjà… ?

« C’était pendant l’invasion ? »
je demande finalement.  

Je crois que le silence est encore pire que ce sujet malaisant.

Pendant l’invasion, il y a eu beaucoup de gens mordus. Cela expliquerait pourquoi on lui aurait demandé un coup de main pour l’exécution. Beaucoup de citoyens ont dû être mis à contribution. Sinon, c’est sans doute un ancien milicien qui faisait son travail.

Ça pourrait expliquer cet air un peu sombre. Les miliciens sont souvent peu avenants et peu souriants. A moins que ce soit juste cet événement qui l’ait marqué. Dieux savent à quel point certains événements peuvent marquer une vie...

« C’était un beau merdier… J’ai quitté la capitale ce jour-là. Je me demande souvent si je n’ai pas eu tort. J’ai envie de croire que non. Je voulais me mettre à l’abri ailleurs, mais c’est bien pire depuis. Ma vie a radicalement changé et je peine réellement à m’y faire. » 


Au détour d’un chemin broussailleux, je reconnais le repère – j’en avais cherché un pour être bien sûre de retrouver l’ endroit. Il s’agit d’un arbre mort dont les branches s’élèvent sinistrement vers le ciel. J’avance à grand pas, inquiète. Ma monture sera-t-elle toujours là ?

« C’est là que j’ai laissé ma jument », j’indique au vagabond.

Jets jument & nuit


C’est avec soulagement que je l’aperçois alors. Dans un renâclement, la voilà qui me témoigne un certain intérêt, probablement contente de me revoir.

« FrouFrou ! je m’exclame soulagée en lui tapotant l'encolure. Désolée ma belle… j’aurais pas dû te laisser là. »

La pauvre bête serait probablement morte si je l’avais été. A moins que quelqu’un ne l’aurait trouvée et adoptée comme monture et non comme repas.

Je regarde le ciel rapidement.

« Balazuc n’est plus très loin, dépêchons-nous. »

Et après avoir libérée FrouFrou, j'attrape la bride pour la guider et qu'elle me suive.

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Eric LaporteVagabond
Eric Laporte



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MessageSujet: Re: Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric]   Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric] EmptyJeu 14 Mai - 11:56
Si elle m’écoute sans broncher, je vois bien que mon histoire ne lui plait pas. Non pas qu’elle doute de sa véracité, plutôt qu’elle lui mine le moral.
Certes, vu l’épreuve qu’elle vient de traverser, elle aurait surement préféré que je lui conte quelque chose de plus joviale, mais cela aurait alors été balivernes. Au moins, elle sait que je ne suis pas homme à tuer sans raison. Elle a un aperçu de mon âme.
Elle esquisse un sourire en voyant le couteau que je lui tends et décline avec un sourire. Tout en repoussant doucement ma main, elle m’explique qu’elle est toujours en possession de son propre couteau, arguant que c’est bien la seule chose que les brigands lui ont laissé. Elle plaisante en précisant où il est caché et en m’enjoignant à ne pas vérifier.
Un fin sourire étire mes lèvres alors que je range ma lame et, sur le même ton plaisant, je rétorque.

Je n’irais pas vérifier sans ton accord. En revanche, une fois que l’on sera à l’abri, je suis prêt à me dévouer si tu le souhaite.


Nous accélérons le pas, la nuit commençant à menacer d’arriver. Elle jette des regards dans tous sens, signe que nous approchons de l’objectif. Nous progressons en silence, jusqu’à ce qu’elle me demande si mon histoire se place au moment de l’invasion de la cité.

Juste après l’invasion oui. En mai pour être précis, lorsque le bannissement a été remis en place.


Elle m’apprend alors qu’elle résidait Marbrume avant et qu’elle a fait le choix de quitter la ville. Un peu à mon image en somme, à croire que cette invasion à fait partir plus de monde que n’en a condamné la fange. Si elle avoue avoir du mal à se faire à sa nouvelle existence, contrairement à moi, il n’en demeure pas moins qu’elle semble être une femme assez coriace. Malgré ses péripéties récentes, elle ne perd pas de vue notre objectif et je vois son regard s’illuminer lorsqu’elle aperçoit un arbre mort tordu aux branches semblables à de longues griffes cherchant à saisir le ciel.

Elle me confirme alors que c’est le lieu où elle a laissé sa monture et après quelques instants de suspense tendu, nous trouvons l’animal. Si elle est aux anges de retrouver sa jument, je suis passablement surpris que cette dernière soit en bonne santé. Elle ne semble pas avoir souffert outre mesure ni de la solitude ni des affres de la nuit.
J’observe les alentours tandis qu’elle rassure sa bête et la gratifie de caresses rassurantes, paré à toute éventualité. Après un court instant de retrouvailles, nous nous mettons en route. Elle m’indique que la destination n’est pas très éloignée et nous pressons le pas. Je demeure perplexe de la chance qui est la sienne, dans son malheur, de ne point avoir perdu son cheval.

Tu as une chance inouïe de retrouver ainsi ta jument. Avec un peu de chance, Balazuc nous offrira un repère pour la nuit où nous pourrons également abriter ton animal.


Je me place derrière la bête, fermant la marche et suivant la jeune-femme. Elle sait où nous allons, moi pas. Je cherche alors à plaisanter. Étant peu habitué à l’exercice, j’espère sinon réussir, au moins ne pas faire d’impair.

Moi qui espérais ne pas être observé lorsque je vérifierais la bonne présence de ton couteau sous ta robe…Je vais donc devoir accomplir mon méfait sous le regard désapprobateur de Froufrou !

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MessageSujet: Re: Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric]   Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric] EmptyVen 29 Mai - 1:14


Jamais trois sans quatre
Rosen feat Éric


Je me sens peu confortable avec toute cette boue collante et je me frotte la pommette pensivement. Eric essaie de plaisanter à son tour, mais ça ne fait qu’alourdir l’ambiance je crois.

Je souris tout de même, me forçant à faire encore un peu d’humour. Mon humeur n’est déjà pas très joyeuse ces dernier temps, et encore moins cette lune. Je crois que je vais arrêter de faire n’importe quoi et que je vais arrêter de voyager seule. Peut-être même arrêter de voyager tout court si je tiens à survivre.

Et là qu’Eric m’a parlé de son histoire de meurtre forcé, je ne peux m’empêcher de repenser à cette soirée dans les marais que j’ai vécu avec Hector. Cette histoire que je fais tout pour occulter. Cette histoire qui a bien failli avoir raison de ma santé mentale. J’ai quelques frissons et j’accélère le pas.

« Attention, elle se sentira obligé d’intervenir par solidarité féminine. Et deux femelles contre un mâle, on l’emportera rapidement. »

Les Dieux sont toujours aussi joueurs semblent-ils. Je peux régulièrement le constater, et aujourd’hui encore. Alors que j’essaie encore de passer à autre chose et d’oublier ce qu’il m’est arrivée, il faut que je tombe sur quelqu’un qui me remet en plein dedans.

« J’ai toujours beaucoup de chance... réponds-je lorsqu’il dit me trouver chanceuse de retrouver ma jument. trop, parfois même. »

Je souris à nouveau lorsqu’il me relance sur mon poignard.

« Laisse donc mon arme tranquille. » 


Et nous arrivons enfin aux ruines.

« Voyons… Il y a une ruine par-là où le toit s’est effondré sous la végétation qui le recouvre. Mais il y a une ou deux caisses pour bloquer la porte. Il faut espérer qu’il n’y ait personne. Ne faisons plus de bruits. »

Et je me dirige doucement vers le bâtiments. J’ai eu mon lot de rencontre pour ce voyage, alors j’espère bien qu’il n’y a personne. La porte est ouverte, ce qui annonce déjà qu’il ne doit pas y avoir d’humain. Avec prudence, je m’engage à l’intérieur. Il n’y a pas non plus d’animaux ou autre.

« Bon, et bien, il n’y a plus qu’à refermer la porte derrière nous et espérer que la nuit sera calme. »

Mon ventre se met à gargouiller. C’est vrai que je n’ai rien mangé depuis hier… Je soupire en m’asseyant contre un mur après avoir refermée et bloquée la porte avec les lourdes caisses.

FrouFrou reste dans un coin sans broncher. Je gage que c’est celle de nous trois qui a le mieux mangé dernièrement.

« La dernière fois que je suis venue ici, il pleuvait, expliqué-je. C’était la veille de la tempête… Je devais me rendre au Labret avec mon époux. Une longue histoire… J’avais vécu un peu trop de pressions cette période-là et j’ai voulu partir de chez moi. Mon époux, Hector, m’a suivie. Mais j’ai fini par comprendre que ça ne servait à rien de fuir et on est finalement rentrés. »

Je m’essuie le visage avec ma manche, insistant sur le haut de ma joue. La boue séchée n’est pas évidente à retirer…

« Ah, j’ai hâte de pouvoir prendre un bain et un repas... »


Un peu moins de retrouver les autres habitant du château, mais bon. Il y a toujours le chemin de ronde pour m’isoler, alors ça va. Je réalise soudain que le vagabond n’a sans doute ni mangé ni pris de bain depuis bien plus longtemps que moi.

« Ça fait combien de temps toi que t’as rien mangé ? Tu dois être affamé aussi… Puisque tu n’as nul part où aller , si tu veux venir avec moi à Sombrebois, ce sera avec plaisir. Quand on sera arrivés, tu pourras manger et te laver un peu. Bon, je ne parle pas de lavage pour insinuer que tu sens mauvais, hein… » 

Je ris doucement puis je soupire. C’est vrai qu’il fait froid, surtout avec des vêtements mouillés. Je regarde le ciel d’un air mélancolique. Le soir qui tombe, une ruine... Sinistre air de déjà vu.

Je regarde toujours le ciel, de plus en plus mal à l’aise.

« Tu crois que les Dieux peuvent nous pardonner d’avoir tué un innocent si on y a été forcé ? » 

Le cadre, ce vagabond et nos crimes qui ont des circonstances identiques. Ce n’est pas pour rien. Je suis sûre qu’il faut qu’on en parle. Qu’on s’est rencontrés pour ça.

Rien ne vient de rien.

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Eric LaporteVagabond
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MessageSujet: Re: Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric]   Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric] EmptyLun 1 Juin - 17:32
Visiblement, ma plaisanterie semblait avoir été comprise comme tel. La jeune femme me gratifiait d’un timide sourire avant d’y répondre avec un entrain mesuré. Alors, à mon tour, je laissais mes lèvres s’étirer en une mimique amusée. L’image de la jument ruant pour aider sa maîtresse contre moi était aussi improbable que drôle. Non pas que Rosen risque d’avoir besoin de batailler, évidement. Tout n’est là que plaisanterie.
Après, je demeure persuadé qu’elle est effectivement très chanceuse de retrouver sa monture.

Je suis rapidement pris d’un doute cependant lorsqu’elle me dit de ne pas m’occuper de sa lame. A mes oreilles, tout amusement semblait avoir disparu. Sans doute devenais-je trop impoli ?

Bien sûr que je laisse ton arme tranquille, rassure-toi il ne s’agissait là que d’une plaisanterie.

Je suis un peu désarçonné, peu habitué à des moments de drôleries. Je me contente donc de la suivre tandis qu’elle indique une ruine qui pourrait faire l’affaire pour la nuit. L’absence de toit n’est en soit pas le plus embarrassant. Arrivés sur les lieux, elle fait rapidement le tour avant de m’indiquer que la voie est libre et de faire entrer son animal. Je pénètre l’endroit à mon tour et l’aide à bloquer la porte, ajoutant quelques pierres au tas de caisses. Ceci fait, je regarde rapidement autour de nous. Une ancienne bâtisse, de taille moyenne. Le toit s’est en effet écroulé sur l’étage avant de finir au sol. L’avantage de cet abri, c’est que les murs sont encore hauts et solides, le plancher effondré couvert de verdure forme un petit abri de fortune contre l’un des pans de pierre. Pendant ce temps, elle s’installe contre un mur et me raconte son dernier passage. Je l’indique du doigt l’abri sommaire.

Je suppose que tu t’es caché de la pluie là-dessous ? S’il se met à pleuvoir cette nuit, ce qui risque d’être le cas, ce sera étroit pour deux. Tu n’auras qu’à t’y abriter, j’ai ma cape.


Elle me raconte alors son dernier passage, avec son époux, m’ouvrant un peu son cœur, à moi, le parfait inconnu. Sa vie ne semble pas être un fleuve tranquille, malgré une apparente aisance financière. Je la vois batailler un peu avec la boue qu’elle à au visage et un peu partout. Il n’y a pas des dizaines de façon de s’en débarrasser, mais après ma plaisanterie sur son poignard, je préfère me taire. A part enlever les vêtements pour les frotter vivement et qu’elle se frictionne avec de l’eau, je ne vois pas comment elle pourrait faire.
Elle confirme son besoin de se décrasser et de manger.

J’allais lui faire remarquer qu’elle avait plus à craindre de ses vêtements trempés que de la boue lorsqu’elle me coupa dans mon élan, me posant des questions propres à ma condition.
Je m’assis à ses côtés et posais ma sacoche devant nous, ouvrant le rabat.
Sauf qu’elle ne comptait pas s’arrêter à ces simples questions de nourriture. Elle me proposait de la suivre jusqu’à son domaine…
Je restais quelques instants interdits, prenant une expression neutre. C’est bien la première fois que l’on m’invite…

Je…
J’ai appris à me rationner. Je ne peux pas dire que je fais un repas par jour cependant, un encas serait plus proche de la vérité. J’ai mangé hier soir.


Je sortais alors de ma besace une gourde d’eau ainsi qu’un morceau de tissu renfermant quelques morceaux de viande séchée. Je déposais le tout devant nous avant de poursuivre.

Sers-toi, n’hésite pas. Tu as besoin de reprendre des forces après ta lutte contre le marais.

Je laissais ma tête aller contre le mur, réfléchissant brièvement avant de continuer de dérouler ma pensée.

Je te remercie pour ta proposition Rosen, je l’apprécie grandement. Cependant, je ne saurais m’imposer en ton domaine. Je…Vois-tu, je n’avais déjà pas grande facilité à vivre à la caserne, alors dans un milieu comme le tiens, j’ai peur de ne pas être de bonne compagnie.


Je sentais ma tournure maladroite, j’étais perturbé par cette invitation. Vraiment perturbé.

Je…Pardon, je n’ai guère l’habitude que l’on m’invite. Par ailleurs, je m’en méfis, c’est plus fort que moi. J’ai toujours peur de croiser la milice, ce qui me serait fatal.
Je suis encore mieux ici, avec toi qu’entre des murs. Du moi, je pense…A vrai dire, je n’en sais rien.


Je suis son regard et lève le nez au ciel. Sombre spectre d’une nouvelle journée écoulée laissant place à la noirceur de la nuit.
Une goutte s’écrase sur mon front. Je ne dis pas qu’il va pleuvoir, elle s’en rendra compte d’elle-même.
J’ai l’âme en peine, sans raison.
L’impression de vivre pour rien ?
Oui sans doute…

Elle me tire de mes pensées avec une question simple.
Je soupire et me redresse pour détacher ma cape que j’accroche à une pierre du mur. Je fais tomber carquois et arc que je mets à l’abri du plancher effondré, avec mon épée et ma cuirasse. Dos à elle, j’observe les ruines, fantômes du passé.

Je crois que les Dieux nous éprouvent en tant qu’un tout. Ils ont lancés un défi à l’humanité, non pas à chacun d’entre nous. C’est à la sortie qu’ils observeront comment j’ai réagis, comment j’ai agi. Je ne pense pas que les Dieux jugent d’un acte isolé, sortie de son contexte. Cela, seuls les hommes le font. Nous condamnons un homme pour avoir voler un sac de nourriture, nous condamnons son acte sans tenir compte de sa raison. Avait-il faim ? Voulait-il se venger ? Etait-ce par pure méchanceté ? Les Dieux prennent cela en considération, j’en suis convaincu. Sinon, nous aurions passé nos vies à croire en des êtres dénués d’âme et de cœur. Donc, oui, je pense que nous serons jugé pour nos meurtres forcés. Car nous aurions toujours pus mieux faire. J’aurais pus me débattre plus fort, j’aurais lutter plus fort pour lâcher la lame…Nous pouvons toujours mieux faire, cela il le prenne en compte aussi. Nous serons jugés et condamnés pour ces actes. En revanche, je suis certain que les Dieux prendront acte des contraintes que nous avions, et surtout, ils jugeront aussi ceux qui nous ont forcés la main. Nous ne serons pas pardonnés, mais nous serons excusés. Cela viendra dans la balance entre le bien et le mal.


Je me tourne vers elle, l’air embarrassé.

Tu me troubles Rosen. Tes questions me troublent quand ta présence m’apaise. C’est comme si les Dieux avaient désiré que l’on se rencontre, comme si…Comme si te parler était un premier pas vers la confession.
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MessageSujet: Re: Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric]   Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric] EmptyMar 2 Juin - 4:45


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Nous nous sommes installés côte à côte, l’un après l’autre. Eric semble d’une étrange prévoyance. Il m’a dit que s’il pleuvait, il me laisserait m’abriter dans le coin de la ruine où le toit tient encore à peu près. Puis il a répondu à mes questions. Il m’a donc informée qu’il mangeait bien peu, se rationnant pour avoir un peu de nourriture chaque jour. Sur quoi, il sortit sa gourde et un tissu contenant un peu de viande séchée et posé le tout devant nous.

« Sers-toi, n’hésite pas, dit-il. Tu as besoin de reprendre des forces après ta lutte contre le marais. »

Je hoche la tête en remerciement et me penche pour attraper un morceau. Bon, je suis donc celle qui aura le moins bien mangé depuis la veille semblerait-il et je suis bien contente qu’il m’offre un peu de viande. Alors que je mâchonne lentement pour ne pas tout engloutir en deux minutes et pour éviter de vomir, je l’écoute décliner mon invitation.

« Tu sais… il y a une bonne ambiance là-bas. Tout le monde s’entend bien avec tout le monde. Ce n’est pas un ramassis de nobliaux hautains… D'ailleurs, mon époux mis à part, je crois qu’il n’y a que son cousin qui est noble. Ils sont tous un peu comme une famille… »

J’évite de préciser qu’il en va autrement avec moi, puis je reprends.

« Moi même, je ne suis pas vraiment noble... je suis baronne parce que Hector m'a épousée, mais je ne suis qu'une roturière en réalité. »

Je soupire. On me le rappelle assez souvent à Marbrume pour que je puisse l'oublier.

« Tu m'as sauvé la vie. La moindre des choses que je puisse faire, c'est de te proposer de venir au moins quelques jours. Mais sinon, tu vagabondes et tu crains de croiser la milice à Sombrebois ? Tu auras plus de chance de la croiser dans les marais qu’à Sombrebois… la milice n’y passera pas. »

Il a eu une façon étrange de préciser qu’il était mieux ici avec moi. Peut-être que je me formalise un peu trop. Peut-être veut-il juste dire qu’il est bien ici, et que je suis là, pas qu’il est bien avec moi et qu’on est ici.

Puis il répond à ma dernière question et encore une fois, je regrette de l’avoir posée car sa réponse ne fait que m’enfoncer plus bas dans mes angoisses. Je continue de fixer le ciel et à mesure que je l’écoute, je ressens un poids m’oppresser la poitrine. Je prends un second et dernier morceau de viande. Je crois que je n’arriverai pas à avaler bien plus de toute façon. J’ai une de ces envies de vomir… c’est insupportable. J’ignore s’il a raison ou tort, mais là n’est pas la question. Je cherchais stupidement à me rassurer, à l’entendre me dire simplement un « oui » mais il est en train de me faire tout un discours sur le sujet.

Je soupire. Non, bien sûr que non, ce n’est pas pardonnable, circonstances atténuantes ou pas.

C’est alors qu’il dit que je le trouble et l’apaise. Qu’il a l’impression que les Dieux souhaitaient qu’on se rencontre. Je suis quelque peu ébahie, je ne sais pas vraiment que répondre et je le regarde mal à l’aise.

« Peut-être bien… que c’est ce qu’ils voulaient. » 

Lorsqu’il parle de premier pas vers la confession, je me demande bien ce qu’il peut avoir d’autre à confesser que ce meurtre. Et puisque l’ambiance est définitivement plombée…  

« Tu peux continuer si tu veux… Je ne suis pas vraiment la meilleure oreille, mais si ça peut te soulager je t’écoute. » 

Je regarde à nouveau le ciel. Je sens une goutte de pluie.

« Tiens, il commence à pleuvoir… on devrait peut-être se déplacer. »

Je regarde la mince portion de toit, perplexe.

« Je pense qu’il y a assez de place pour deux, si on se serre un peu… non ? »

Je me lève pour aller m’abriter, lui faisant signe de me rejoindre. Il m'a sauvé la vie... je peux bien lui laisser un peu de place.

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MessageSujet: Re: Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric]   Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric] EmptyLun 8 Juin - 1:44
Rosen n'hésite pas longtemps avant de prendre un morceau de viande, le grignotant doucement. J'en prends également un bout que je mange en silence. Il ne faut pas oublier que je ne suis pas un compagnon exemplaire concernant les échanges verbaux de courtoisie.
Je ne suis pas un grand bavard, si vous préférez!

Alors que nous mangeons, la jeune femme se remets à me parler de son domaine. Elle me présente l'endroit comme une sorte de grande famille, où il fait bon vivre, à l'ambiance chaleureuse contrairement à beaucoup d'autre maison noble. Elle m'informe que finalement il n'y a que très peu de représentants de la noblesse. Son époux, évidemment et un cousin. J'apprends alors qu'avant d'épouser Hector elle était roturière. En réponse à cette grande nouvelle, je me contente de hausser les épaules. La catégorie sociale d'une personne est pour moi d'un non sens. Que faut-il penser?
Que parce qu'avant d'épouser un noble elle n'était personne?
Non, elle était elle. C'était sa vie, son environnement. A dire vrai, il est même possible que l'on se soit croisé dans la cité.
J'en suis là de mes réflexions lorsqu'elle renchérie.
Elle se sens redevable et met une certaine insistance à me faire venir à Sombrebois. Je pensais décliner de nouveau lorsqu'elle joue une carte que je n'avais pas vue venir.
Pas de milice dans le domaine contrairement au risque quasi permanent d'en croiser dans les marais ou au Labret.

Je...Euh!


J'hésite, mâchouillant négligemment mon morceau de viande d'un air pensif.

Bien, je pense qu'il ne serait en effet pas désagréable de pouvoir dormir une nuit ou deux sans se demander si quelqu'un ou quelque chose ne va pas me tomber dessus. Très bien, je t'accompagnerais à ton domaine. Merci.

Elle reste alors songeuse, le nez vers le ciel pendant que je réponds à sa question sur les Dieux et leur pardon. Je ne sais pas si c'est la réponse qu'elle attendais, cela dit, c'est ce que je crois.
Elle ne souhaitais pas entendre une réponse hasardeuse sans valeur j'espère?
Elle ne voulais peut-être qu'être rassurée...
Bon, si tel est le cas, je crois que j'ai raté un truc. Il me faudra peut-être un jour demander à quelqu'un de m'apprendre le comportement socialement admis... Pas gagné.

Je...J'espère ne pas t'avoir vexé avec ma réponse? Je suis loin d'être habile du langage. Je ne peux guère te répondre autrement qu'avec mon propre avis.

Dans un soupire presque las, elle me dit que je peux poursuivre mes confessions si je le souhaite. Je suis un peu surpris. Je ne souhaite pas forcément raconter ma vie qui, en plus de ne pas être passionnante, s'avère être aux oreilles des gens, généralement déplaisante voir désagréable.

Ma foi, raconter ma vie n'est pas le plus drôle pour passer une soirée...

A peine ais-je dis cela qu'elle confirme, tout comme moi, qu'il pleut. Après l'avoir signalé, elle se lève en me disant que le petit abri offre assez d'espace pour nous deux, à condition de jouer des coudes. Elle va donc se réfugier sous le toit pendant que je ramasse mes affaires. Il commence à faire très sombre, la nuit sera là dans peu de temps, alors autant ne pas éparpiller mes possessions dans tous les coins. Je balance mes armes et ma cuirasse au fond de l'abri et fixe grossièrement ma cape devant l'entrée avant de me glisser à ses côtés. Je glisse une petite remarque sur un ton que j'espère humoristique...
J'ai beau m'être complètement trompé tout à l'heure, je réitère, espérant avec plus de succès ce coup-ci.

Cela fait longtemps que je n'ai pas partagé un toit aussi petit avec quelqu'un.

L'espace, exiguë, à au moins l'avantage d'être assez long pour que l'on puisse s'allonger. Dans une légère contorsion, j'arrive à me débarrasser de mes chaussures et de mes guêtres qui vont rejoindre le reste. Je me débarrasse de ma tunique car, avec la pluie, l'endroit va devenir un peu chaud pour moi. C'est petit, mal aéré et avec la pluie, je vais devenir moite si je reste trop couvert. Surtout que mes habits sont prévus pour dormir à l'extérieur, ils sont donc assez épais. Mon vêtement rejoins donc le reste...

Euh...


Oui, je viens de percuter que la présence d'un homme, proche, peut-être dérangeant une femme mariée. Alors s'il se dénude en plus...
Certes, nous sommes dans la pénombre, mais bon.
Sans rien dire, je m'étire pour récupérer ma tunique.

Pardon, je prends un peu trop mes aises. Je...

Je finis par mettre la main sur mon habit.
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MessageSujet: Re: Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric]   Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric] EmptyLun 8 Juin - 19:01


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Le vagabond a finalement accepté ma proposition de venir à Sombrebois pour y passer quelques jours. Moi, je continue depuis tout à l’heure à fixer le ciel visible depuis mon emplacement. Ciel qui s’obscurcit lentement. Je soupire doucement, j’ai hâte d’être rentrée à Sombrebois.

Éric semble assez penaud, s’inquiète de me vexer et tente une autre plaisanterie. Il me fait sourire. C’est drôle, tous ces gens avec qui j’aurais pu développer un petit lien, aussi ténu soit-il, comme celui-ci. Mais je n’en ai rien fait. J’ai tout saccagé sans doute, alors tant pis pour le passé et bonjour à l’avenir puisqu’il faut bien aller de l’avant.

Le vagabond ne souhaite pas à en dire davantage sur lui contrairement à ce que j’ai cru… et le voilà qui commence à se déshabiller avant de se raviser en se rappelant de ma présence.

« Tu peux bien te mettre à l’aise si tu le souhaites…
dis-je nullement outrée. Cela dit, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée. On ne sait jamais ce qui peut nous arriver dans la nuit. »

Au loin, il me semble entendre un cri. Peut-être le hululement d’un hibou. Je me fige. Non, ce n’est sans doute rien d’autre, mais… je ressens un frisson désagréable me parcourir l’échine. C’est bête, j’ai l’impression d’avoir du mal à respirer subitement.

Toujours adossée au mur, je recherche machinalement la main d’Éric dans l’obscurité. Je pose la mienne dessus et la serre doucement pour me rassurer. Je crois qu’il vaudrait mieux que je m’endorme rapidement. Je n’ai pas été si perturbée hier, pourtant. Sans doute que je me suis vite endormie.

« J’espère que je n’aurai pas le sommeil trop agité cette nuit... »


Je ferme les yeux, toujours adossée au mur. Même les yeux fermés, je peux percevoir de nombreuses gouttes qui commencent à tomber. Les premières gouttelettes annonciatrices de la pluie se sont à présent transformées en pluie. Je ne me sens pas assez à l’aise pour m’allonger, alors je reste dans ma position.

« Et j’espère que la pluie ne durera pas… s’il pleut encore demain, on va être bloqué là... sans pouvoir se laver, ni rien faire… »

Puis je décide de rajouter une énième plaisanterie pour tenter de détendre l’atmosphère :

« Et nous allons devoir nous entretuer pour savoir qui pourra manger le dernier morceau de viande. »

Bon… ça sonne moins drôle que ce que je pensais, en fait. Pas drôle du tout même.

« Bon, elle était pas drôle celle là, je crois... »


Je soupire. Je crois qu’il faudrait vraiment que je dorme.

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