Jamais trois sans quatre [Rosen x Éric]

Puisque visiblement cela ne la dérangeait pas que je sois torse nu, je renvoyais ma tunique plus au loin. Sa remarque sur le fait que ce ne soit pas la meilleure idée que je pouvais avoir, me fit sourire dans le noir.

Ma foi, non ce n'est surement pas une bonne idée. Cela dit, notre refuge ne comporte qu'une entrée. Si quelque chose entre, ce sera par là. Nous n'aurons donc qu'une issue et je ne suis pas certain que devant un fangeux, une tunique fasse la différence en terme de protection.

A ces mots, je me positionne au mieux, à savoir pas vraiment allongé puisque la place fait défaut. Je suis adossé au mur, à moitié étalé. Soudain, un bruit me parviens et je sens du mouvement à côté de moi, jusqu'à ce que Rosen me prenne la main. Sa main est fraîche tandis qu'elle se crispe en douceur sur la mienne, m'arrachant un frisson.

Je suis passablement surpris par ce contact déroutant. Comprenez-moi bien, je ne suis pas quelqu'un de pudique, je n'en ai jamais eu l'occasion. Mais avoir un contact physique est bien différent d'un simple contact visuel.
Sa peau est douce et je sens son coeur battre nerveusement dans ses veines. Elle dit alors espérer ne pas trop s'agiter en dormant et de nouveau, je souris. Elle enchaîne alors quelques paroles et je la laisse finir.

Nous risquons de toute façon de ne pas bien dormir. Essaye surtout de te détendre et de te calmer. Si ta jument à pus passer la nuit dernière sans dommage, peut-être bien que sa présence éloigne les menaces les plus dangereuses.

Elle bouge un peu, gigote, mais préfère rester assise avant de parler de la pluie.

Tu pourras toujours te laver sous la pluie, c'est ce que je fais régulièrement...
J'ajoute rapidement:
Je resterais ici, derrière la cape, évidemment...
Après, il y a peu de chance que la pluie se maintienne, nous sommes en une saison instable mais ce n'est là qu'une petite pluie. Ce sont des nuages éparses et cela ne m'étonnerais pas que durant la nuit nous puissions apercevoir les étoiles.

Je ris avec un court instant de retard à son trait d'humour. En effet, même si ce n'était que pour quelques jours, il n'en demeurait pas moins que nous risquions de manquer de nourriture. Je raffermis la prise sur sa main, la serrant à mon tour.

Je défendrais mon morceau de viande, même si je dois supporter de me faire frapper ou insulter. Ne t'inquiète pas pour la nourriture, nous trouverons toujours des petites baies ou des racines à grignoter pour nous caler l'estomac.

Je tends mon autre bras vers ma sacoche et en sors ma petite couverture usée que je veux lui donner. Dans la pénombre, je me retrouve à la lui poser sur les jambes.

Tu devrais retirer une partie de tes habits mouillés et t'envelopper là dedans. Il fait frais la nuit et mouillée, tu risque plus d'attraper la mort que de dormir.

Cette proximité était vraiment perturbante. Son odeur m'arrivait aux narines et sa main dans la mienne, nos avants-bras qui se frôlaient...Bizarre, vraiment étrange.

Je suis surpris que le fait que je me lave sous la pluie l’étonne. Je hausse les épaules avant de m’expliquer.

Je suis un simple vagabond, je n’ai pas de repère et je n’ai nul par de précis où vivre. Du coup, lorsque je me lave c’est généralement dans une rivière ou sous la pluie, oui. Comment le ferais-je sinon ?

Je ne sais pas ce qu’elle est aller s’imaginer mais cela déclenche un beau rire chez elle. Son rire finit par être contagieux et je me laisse entrainer. Je n’ai pas l’habitude de rigoler, mais là, cela me vient tout seul et sans aucun effort. Je me contente de la suivre dans son amusement.
Nous rions donc, main dans la main. Je ne remarque pas vraiment qu’elle sert un peu plus fort mes doigts et, petit-à-petit, nous nous calmons. Après tout, à la nuit tombée, mieux vaut être un peu discret. Nous n’avons pas explosés de rire, mais bon, nul besoin de tenter le diable.
Elle ramène alors la discussion à des choses plus terre-à-terre.

Oh ! Je ne parlais pas de m’aventurer sous la pluie pour chasser trois petites baies. Je parlais de ce que l’on trouverait durant notre trajet jusqu’à Sombrebois. Je ne tiens en effet pas vraiment à finir en repas.

Je lui mets une petite accolade, une tentative de rester sur ce ton de plaisanterie, comme pour souligner que non, je ne ferais pas un bon dîner. Sa main sur la mienne, se réchauffe doucement, son rythme cardiaque semble s’apaiser.
C’est alors qu’elle réagit à ma suggestion de retirer les vêtements mouillés. Sur le coup, je ne comprends pas pourquoi elle répond que j’insiste. Me revient alors en mémoire une discussion pas si lointaine sur son poignard. Je pense alors qu’elle fait allusion à cela et souris.
Je lui parle alors, la voix percée d’amusement.

Ne vas pas imaginer qu’il s’agit là d’une façon détournée de savoir où tu caches ton poignard…

Dans la pénombre, je la vois qui gigote dans l’espace réduit, me frôlant à maintes reprises, tandis qu’elle se sépare de sa robe. C’est alors que je me rends compte qu’elle n’a pas grand-chose en dessous.
Comprenez-moi bien. Je ne suis absolument pas pudique pour un sou, mais me concernant uniquement. Je n’ai absolument pas l’habitude de voir une femme presque nue. Le rouge me monte aux joues à une vitesse affolante. Fort heureusement, il fait bien trop sombre pour que j’ai pu voir quoi que ce soit d'autre que des éclairs de peau blanche et pour que mes joues en flammes ne soient visibles. Tandis qu’elle s’enveloppe dans ma couverture et que, en réponse à sa demande, je me contorsionne pour étendre sa robe un peu plus loin, la pluie s'intensifie un peu.

De nouveau adossé au mur, je m’immobilise soudain lorsqu’elle vient poser la tête sur mon épaule.
Je suis complètement chamboulé. Je ne sais plus ni quoi faire, ni que dire. J’ai un bras à l’opposé de Rosen, posé sur ma cuisse, tandis que l’autre se trouve derrière son dos. Je ne sais que faire de ma main.
Quelle est la convention sociale pour ce genre de situation ?
En plus, sa joue chaude est posée directement sur mon épaule…Mon esprit bafouille et je suis largué.

Après un moment d’hésitation, je pose la main sur le sol, derrière la jeune-femme.
Cette proximité…Il y a quelque chose de très perturbant, mais en même temps de très…agréable ?
Oui, cela semble convenir.
C’est vraiment étrange.

Rosen semble à deux doigts de sombrer dans le sommeil, aussi je n’ai pour réponse à ma plaisanterie qu’un gémissement ensommeillé. Soit, on va peut-être arrêter de massacrer l’humour de ce monde et stopper là les tentatives. J’ai l’impression que ce n’est pas pour moi, comme beaucoup de choses, cela dit.

Non, rien…

Je réponds simplement cela, d’une voix douce, conscient qu’elle n’est plus vraiment avec moi. Pour l’heure, je ne bouge pas, trop pris de court par la posture qu’elle a adopté contre moi. Elle gigote un peu, se calant contre moi tandis que je suis toujours figé avec une main derrière elle. Je suis raide, ne sachant pas comment agir ou bouger. Cela dit, je ne pourrais pas passer la nuit ainsi, je vais devoir m’installer différemment.
C’est alors qu’elle parle de sa robe, disant qu’elle risque d’être encore plus trempée qu’avant avec cette pluie. Je tourne la tête pour vérifier qu’elle est bien à l’abri, ce qui est le cas. Par chance, le morceau de toit sous lequel nous sommes est relativement long, ce qui offre un abri plus que correct.

Non, cela devrait aller rassure toi. Si l’eau vient à entrer ici, de toute façon, tout sera trempé, nous compris, comme si nous avions dormis en plein air.

Une image me traverse alors l’esprit, celle d’une Rosen enveloppée dans une couverture et montant à cheval vers l’horizon… C’est un peu tordu de penser cela, mais je ne peux m’empêcher de sourire. Elle rit doucement tandis qu’elle se laisse aller au sommeil.
Alors que je ferme les yeux à mon tour, elle prononce mon prénom suivit d’une question qui ne rencontre aucune réponse immédiate dans ma tête. Elle m’a littéralement pris de court et je me retrouve les yeux grands ouverts.

Euh…

Je suis perplexe mais n’ai même pas le temps de répondre que je la sens se détendre alors qu’elle s’endort, épuisée, sur mon épaule.
Je bouge alors doucement pour me caler un peu mieux contre le mur en vue de passer la nuit. Je suis lent et doux pour ne pas la réveiller tandis que mon dos nu prend appuis contre la pierre froide. Je pose la tête contre l’autre versant de mur et finis par ramener mon bras autour de la jeune femme. De toute façon, je ne peux pas le laisser derrière elle toute la nuit.
Dans un murmure, je place une réponse à sa question, rien de bien exotique ni de bien inspiré. Du Eric quoi.

Oui Rosen, je pense que l’on peut dire cela.

Je ferme les yeux, le parfum de la jeune femme me montant aux narines.

Nous pouvons être plein de choses différentes, pour le moment, nous sommes deux amis essayant de survivre à une nuit froide.

Cela me fait penser qu’il faudrait que je me trouve une couverture plus grande, car là, il est impossible de la partager. Je risque d’avoir frais cette nuit moi !
Mes considérations s’arrêtent là puisque je m’endors rapidement à mon tour, la tête de Rosen sur l’épaule et mon bras autour d’elle.

J’ouvre brusquement les yeux alors que le jour se lève à peine. La lumière dans notre abri, toujours en proie à une pluie diluvienne, est très faible. Cependant c’est quelque chose, ne nécessitant pas vraiment d’éclairage, qui m’a tiré de mon sommeil. En dormant, Rosen a beaucoup bougée et s’est retrouvée complètement sous la couverture. Pire encore, par je ne sais quel étonnant mouvement, sa tête est maintenant sur mon ventre. Je déglutis difficilement de la proximité de son visage avec mon bas-ventre.
Sans doute fait-elle un cauchemar car là voilà qui change de nouveau de position, elle…

Bon, on se calme. Sa tête descend en passant sur une zone très sensible, certes ! Et?
Hum...
Heuuu !

Je sens mes joues devenir flamboyantes, brûlantes, tandis que mon entre-jambe réagis au passage éclaire de Rosen. Elle demeure maintenant immobile, la tête à quelques centimètres de l’endroit, toujours sous la couverture.
Je n’ose bouger et reste crispé sous la jeune-femme.

Par les trois, j’espère que cela ne va pas durer trop longtemps…J’espère que mon « problème » va rapidement se résorber avant que…

Oh !

Je laisse échapper cette expression de surprise alors que de nouveau elle gigote, faisant émerger sa tête de sous ma couverture. Lentement, elle se redresse en s’étirant se retrouvant soudainement totalement nue devant moi. Je l’entends à peine dire qu’elle à glissée en dormant tandis que je lutte pour ne pas dévisager ce que j’ai devant les yeux.

Euh ! Je…

Je sens que mon « handicap » grandit de plus en plus alors qu’elle me dévisage, l’air interrogateur. Puis son visage change, s’étirant d’un étonnant sourire.
J’ai envie de disparaître, ne pouvant m’empêcher de lorgner sur sa poitrine, je ressens un malaise terrible. Jamais, je n’ai été aussi proche d’une femme, totalement nue, exposée à mes yeux. Je peux voir la presque totalité de son anatomie, d’autant plus qu’elle se redresse maintenant sur les genoux, me lançant toujours ce drôle de regard.

Ses paroles me font rater plusieurs battements de cœur tandis que sa main, qui vient tapoter mon entrecuisse, déclenche comme des gargouillis dans mon ventre. Une chaleur brutale remonte de ma virilité jusqu’à ma poitrine. Je déglutis difficilement face à cette situation qui m’est totalement étrangère.
Que suis-je sensé dire ou faire ?
Dois-je non seulement dire ou faire quelque chose ?
Et, que veut-elle dire ? Je sais qu’elle est mariée, mais de quoi parle t’elle ?

Je suis bouche bée, alors que soudain, je pense comprendre.
Oui, cela me semble évident maintenant, vu ma situation physique actuelle…
D’une voix presque suffoquée, j’articule difficilement.

Je suis désolé, je n’y peux rien, en dormant, tu as…allègrement occupé l’endroit…

Je ne pense pas un seul instant à lui rendre sa robe ou à lui dire de remettre la couverture sur elle. Je ne sais pas quoi dire, pas quoi faire.

C’est ta tête…ça m’a fait…réagir. Enfin…quand tu y a mis la tête. Ca ne veut pas s’arranger depuis que tu…Il faut dire que c’est bien la première fois qu’une femme se tient ainsi nue à côté de moi…Que je vois une femme nue en fait!

Mon cerveau est grillé, je ne sais plus réfléchir, ce qui me vient ne semble avoir aucun sens. Je finis par faire la première chose qui me vient à l’esprit. Je me lève comme je peux, sans penser un instant que je me retrouve alors avec la bosse de mon pantalon au niveau de son visage. Je n’avais d’ailleurs pas non plus prévu que le plafond de l’abri était aussi bas.
Mon crâne rencontre une poutre dans un craquement sourd et je bascule, tombant directement sur la jeune femme, tentant de me rattraper au mieux.

Je me retrouve étalé sur elle, l’ayant saisie par le côté, la main à moitié sur sa poitrine, l’autre en appui sur le sol. Je vois des étoiles et le visage de Rosen, très proche.

La situation dans laquelle je me trouve est extraordinairement déconcertante !
Après ma chute, je me retrouve avec une main plus ou moins sur sa poitrine, une jambe entre les siennes, mon genou situé très proche de son entrejambes, tandis que le miens est écrasé sur sa cuisse. Mon torse frotte contre sa poitrine alors que nos ventres sont l’un contre l’autre, nos visages très proches.
Trop ?
Son expression faciale à brusquement changée, le sourire, que je pourrais qualifier de…joueur ? Oui, cela pourrait correspondre ; ayant fait place à un regard surpris. Elle me toise du regard, sans faire le moindre geste, sans un mot.
Je sens la douceur de sa peau sur mon ventre et la chaleur de sa poitrine sous ma main, son souffle sur mes joues.

Je suis complètement pris au dépourvu par la situation, absolument perturbé et totalement désorienté.
Je ne comprenais déjà pas grand-chose avant, mais alors maintenant…

Je…

J’ai la gorge sèche, la respiration haletante, les choses qui me passent en tête disparaissent avant même que j’ai le temps de les comprendre. Perturbé par le regard de Rosen, je baisse les yeux…
Non, mais qu’elle idée j’ai eu !!
Evidemment que ce n’était pas une bonne idée, bon sang ! A regarder vers le bas, j’en vois trop, la douceur et la chaleur de ce que j’ai en main s’accompagne maintenant de l’image de cette forme harmonieuse.
J’ai le souffle court, rauque, alors que je relève la tête vers la sienne.

D’un geste lent, je déplace ma main, venant un peu plus couvrir son sein sans pour autant oser aller jusqu’au sommet. Je la dévisage un instant avant de rapprocher légèrement mon visage du sien, touchant presque son nez du mien. Son parfum envahi mes narines alors que mes lèvres tremblantes sont trop proches des siennes.
Je déglutis difficilement, sentant sa poitrine gonfler au rythme de sa respiration, écrasant partiellement ma main.

Une chose est certaine, la situation n’est pas en faveur d’un relâchement de mon bas-ventre. A l’inverse, la pression contre sa cuisse ne fait qu’augmenter, ce qui ne peut sûrement pas lui échapper. L’image, fugace mais persistante, de nos corps nus en…interaction s’accroche à mon esprit. A cette idée, j’ai l’impression que mes joues s’embrasent et je perds le semblant de réflexion qu’il me reste.
D’un geste plus qu’hésitant, je viens effleurer ses lèvres des miennes dans un baiser éclair, avant de reculer la tête immédiatement.

J’ai l’impression d’être victime d’une combustion spontanée, ne sachant plus quoi faire.
Dois-je me relever ?
Elle ne m’a pas repoussé…Mais cela signifie t’il pour autant que la situation lui est acceptable ?
Dans l’incompréhension la plus totale, je n’ose plus bouger.

Visiblement, je l’ai surprise !
Vu la tronche qu’elle tire, elle ne s’attendait pas à ce que je l’embrasse, aussi brièvement soit-il, ni à ce que ma main se fasse un peu plus présente. J’ai dû comprendre de travers, ce qui n’est guère étonnant puisque je n’ai rien compris à ce qu’il se passait ou à ce qu’elle pouvait laisser suggérer…
Suggérait-elle, d’ailleurs, seulement quelque chose ? Oui bien n’était-ce qu’une plaisanterie ?
Après tout, elle est mariée…
Cela dit, à aucun moment elle n’a fait mine de me repousser. Si je sais ce que signifie le mariage et ce qu’il implique, je ne m’y attarde pas. Cela ne me concerne pas, si ? Il y a un truc entre nous, quelque chose d’étrange. Ce n’est pas une chose que l’on pourrait qualifier d’amour, non, mais il y a bel et bien un lien.

Je nage en pleine confusion tandis qu’elle me suggère que nous nous rhabillions. Bon, cela la concerne elle plus que moi, mais… D’un autre côté, encore une fois, elle ne me repousse pas. A vrai dire, elle n’esquisse même pas le moindre geste. Elle ne se dégage pas, quand bien même elle le pourrait puisque j’ai fait attention à ne pas l’écraser en tombant. C’est comme si son corps n’était pas en accord avec ses mots.
Par les Trois, pourquoi les rapports sociaux sont-ils si complexes ?

Tout me perturbe. J’ai l’impression qu’elle ressent une attirance pour moi mais qu’elle ne souhaite pas se l’avouer. Comme si elle était en pleine dualité entre son désir et sa raison. C’est sans doute pour cela qu’elle est aussi hésitante lorsqu’elle me suggère de s’habiller.
Cela fuse dans mon esprit, toujours cette image de nos corps emmêlés imprimée sur mes rétines, à la vitesse d’un bourrin au galop.
Il y a quelque chose que je dois comprendre, mais je n’y arrive pas.
En attendant, je ne la quitte pas des yeux pendant cette seconde de réflexion. Car, si j’ai l’impression de l’avoir embrassé, si l’on peut dire cela ainsi, il y a plusieurs minutes, cela ne fait en réalité qu’une seconde qu’elle a parlé. C’est dire à quelle vitesse les choses me passent en tête.

Allons Eric, réfléchis bon sang ! Que faut-il faire dans ce genre de situation ? Qu’elle est l’attente d’une femme nue qui désire un homme qui est au-dessus d’elle ? Qu’y a-t-il à faire lorsque l’on est ainsi, avec la main sur son sein et le bassin plaqué au sien ? Qu’elle est la marche à suivre lorsqu’elle est hésitante ? Dé-compliquer les choses ?

Je viens prendre possession de ses lèvres, avec détermination cette fois, certain de moi. Je m’applique cette fois, n’hésite pas, venant juste l’embrasser, goûter ses lèvres. Une onde chaude me remonte du bas-ventre et, porté par mon élan, je raffermie ma prise sur sa poitrine. Je ne lui écrase pas le sein, évidemment, mais je place ma main de sorte à mieux le couvrir, tout en le prenant réellement en main.

Puisqu’elle hésite, alors je dois la guider…Non ?

J’apprécie le goût de ses lèvres, n’osant cependant pas les franchir, tandis que la douceur de son sein flatte ma paume. Rosen laisse échapper un gémissement qui semble m’informer que je suis sur la bonne voie.
Cela ne dur en revanche pas longtemps. Pas longtemps du tout…
En effet, il semblerait que je me sois…trompé ?

Trompé ? Je me suis largement planté oui !

Alors que je m’imaginais sur la bonne piste, il s’avère que la jeune-femme n’est absolument pas sur la même longueur d’onde. Avec ses commentaires et ses sous-entendus, je pensais pourtant qu’elle me faisait comprendre que…qu’elle…Enfin, que nous…
Enfin, vous avez compris non ?
Je me sens déjà assez stupide.

Bref, brusquement, Rosen se dégage et m’allume, me sommant d’arrêter immédiatement. Elle me demande pourquoi je continue alors que je la sais mariée avant de gigoter et de m’ordonner de me retirer.
Le fait qu’elle s’agite fait se mouvoir sa cuisse contre mon entre-jambes et ce n’est vraiment pas le moment.
Je lui lance un regard aussi surpris que paniqué avant de me reculer et de lâcher sa poitrine.

Euh…Je…

Non, je n’ai rien à dire, rien de censé en tous cas.
Alors, je me redresse, m’agenouillant pour la laisser respirer, avant de me lever avec précaution. Ce n’est pas le moment de se cogner de nouveau pour retomber. Je suis complètement paumé, n’entendant même pas qu’elle me réclame sa robe. Je n’arrive pas à réfléchir et le problème que j’ai dans le pantalon ne m’aide clairement pas.
Une courte phrase, c’est tout ce que j’arrive à prononcer.

Désolé ! Quand tu as dis que ma condition était flatteuse, j’ai mal compris…Je pensais que tu voulais…

Je sors alors de notre abri en repoussant la cape. Une fois à l’extérieur, je ne fais même pas attention que la pluie à cessée. Il demeure de fines gouttes éparses ainsi qu’un vent, sinon fort, en tous cas assez soutenu. J’observe la jument puis la porte qui n’a pas bougé de la nuit. Je me retourne pour faire face à notre cachette, incapable de réfléchir. Je suis toujours tendu du pantalon, cela dit, il faut débloquer la situation. Vu le ciel, l’humidité va mettre un petit moment à s’échapper et je ne serais pas surpris que l’on doive rester encore un peu. Alors autant ne pas se faire la tête.
Je retourne donc dans notre planque, un air décidé au visage. Au final, je n’ai passé que trois secondes dehors.

Ecoute, je dois avouer que je ne suis pas indifférent et que…bref ! Mais rassure toi, je ne suis pas amoureux ou quoi que ce soit et j’ai compris, je ne tenterais rien. Si tu pouvais juste éviter de faire une remarque sur le fait que je sois toujours…voilà ! Cela m’arrangerais…

Cela dit, je m’assoies contre le mur, appuis la tête et ferme les yeux. Aller Eric, on y crois, cela va s’arranger…

Après avoir rigolé, ce qui me surpris tout de même beaucoup, elle finit par reconnaître avoir un peu provoqué le malaise qui était maintenant le notre. Du moins, à coup sûr, le malaise que j’éprouvais pour ma part, ce qui me fait rouvrir les yeux. Elle me demande alors si nous sommes quitte.
Elle me frôle pour attraper sa robe alors que je marmonne une affirmation, baissant les yeux. Je sens mon bas ventre me chauffer encore un peu plus de cette nouvelle proximité et baisser les yeux à, ironie du sort, forcément pour conséquence de me mettre face à ma…propre tension.

Mouai…

C’est tout ce que je grommelle, juste avant qu’elle ne me remercie pour sa robe. Je lutte alors pour ne pas observer ses déhanchements alors qu’elle enfile son vêtement. Peine perdue.
Je ne peux soustraire à mon regard les courbes de ses hanches, le galbe de sa poitrine, les détails de ses atouts. Je ne jette que de brefs coups d’œil, mais j’imprime son corps sur mes rétines. Les images précédentes, celles de nos corps en fusion, reviennent à la charge, plus indécentes encore alors qu’elle finit de s’ajuster.

Hum ! De rien…

Je fais tout pour conserver un semblant d’assurance, bien que j’ai l’impression que cela ne s’arrange pas dans mon pantalon, tandis qu’elle s’assoie à mes côtés. Je vois que sa robe est loin d’être sèche lorsqu’elle pousse un soupir et ramène les genoux à elle.
Nous demeurons alors silencieux un petit moment, appuyés là. J’allais refermer les yeux lorsqu’elle fit un mouvement qui attira mon regard.
…
Par les Trois !