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 Le voyeurisme de l'artiste [Irène]

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Irène de ValisComtesse & Modératrice
Irène de Valis



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MessageSujet: Re: Le voyeurisme de l'artiste [Irène]   Le voyeurisme de l'artiste [Irène] - Page 2 EmptySam 12 Sep 2020 - 18:46


Irène sourit à la remarque de sa compagne, même si en toute honnêteté, elle n’était pas du tout certaine de savoir adopter un langage que Sydonnie pouvait apprécier. Pas de manière parfaitement volontaire en tout cas. Cela semblait aller et venir, selon leurs humeurs à toutes les deux. C’était à la fois exhaltant et épuisant.
Comme lutter contre la force d’un étalon encore sauvage. Chaque erreur pouvait être la dernière, mais quelle créature magnifique tout de même. Elle leva les yeux pour observer du coin de l’œil le cheval libre et brutal.

Pourquoi boire de l’eau quand on a du vin ? ce serait bien peu perspicace ! Mais je ne suis quand même pas certaine de pouvoir rivaliser avec toi à ce sujet vu nos quelques expérience. »

Elle haussa les épaules d’un air de pure innocence en total désaccord avec son sourire amusé quand elle la soupçonna de tout de même profiter de certaines de ses invitations. Ce n’est pas comme s’il y avait là grande honte à avoir. C’était son monde

Ce serait fort discourtois que de ne répondre positivement à aucune d’elle tu ne trouves pas ? Et le fait que je contacte régulièrement le sommelier qui gère leur stock avant de m’y rendre n’est que pur hasard ! »

Son sourire se fana quelque peu à l’échange suivant. Elle ne pouvait pas craindre ce genre de décision de son beau-frère. Puisqu’elle s’en était assurée par sa mort. Elle n’était pas fière de cette mort. Contrairement à son époux, elle n’avait haï cet homme que de loin, de manière diffuse. De la même manière qu’elle haïssait tout ceux qui avait rendu les immondices qu’elle avait subit possible. Mais c’était justement pour le genre de point que soulevait sa compagne qu’elle avait agit sans hésiter un instant.
Lylian était typiquement le genre d’homme qui aurait fini par voir dans son mariage une opportunité. Et une mauvaise sans doute. Bête et obtus comme il l’était, il l’aurait fiancé pour payer une dette de jeu, ou pour aider un ami sans le sou à se refaire. Il aurait ruiné la famille en moins de six mois. C’était la spécialité de cet homme de son vivant. Et seule la tempérance de son frère et le fait qu’elle-même serre les cordons de la bourse qui l’avait empêché de piocher dans la fortune familiale déjà bien amoindrie par la purge fangesque. Il aurait détruit tout ce qu’elle s’était acharnée à bâtir. Non elle n’en était pas fière, mais elle n’avait aucun regret non plus. Cela faisait-il d’elle un monstre ? Ou plutôt était-ce un signe plus significatif de celui qu’elle cachait derrière sa beauté quand Sydonnie n’était pas là ?

Je me battrais contre si cela devait arriver. Ce serait futile, et voué à l’échec, mais je ne pourrais pas vivre à nouveau cette emprise sur moi. J’épouserais qui je choisirais, ou chuterais en essayant. » Elle cligna des yeux pour chasser cela de son esprit. « De ce que je sais de Jacob, il n’est lui-même pas un fervent défenseur des vieilles règles. Mais je suis d’accord que cette emprise qu’ils ont sur nous, juste parce qu’ils ont un tas de chair qui pendouilles entre leur cuisses… c’est effrayant. Tout autant que ridicule. »

Le chemin jusqu’à la grande chambre maritale que Irène habitait seule à présent fut calme, presque silencieux. Elle pouvait sentir une certaine nervosité à travers les doigts de sa compagne. Pas vraiment un tremblement, plus une forme de frisson diffus. La femme d’arme aurait semblé cent fois plus à l’aise en affrontant une de ces créatures dehors que devant la montagne de vêtements empilée que lui dévoila Irène en ouvrant les grands placards. La vitesse à laquelle elle descendit son verre de vin en fut sans aucun doute une preuve supplémentaire. En d’autres temps, avec une autre personne, Irène aurait sans aucun doute profité de l’occasion pour en effet jouer à la poupée avec son invitée. Là où le jardinage et la peinture étaient ses domaines de paix et de réflexion, les lieux où sa personnalité réelle pouvait s’exprimer sans être jugée. Les vêtements étaient le péché d’orgueil de la comtesse qu’elle se devait d’être. Une expression fantasmée de sa dépravation morale.
Et les dieux savaient à quel point elle aurait voulu regarder Sydonnie se changer encore et encore, et encore sous ses directives.
Un fantasme dont elle pouvait presque sentir le gout sur sa langue. Pourtant c’était bien la seule à qui elle voulait éviter de faire vivre ça. Comme on épargne à un grand brûler la vision d’une bougie. Etrange sensation que de vouloir épargner à une personne une chose qu’on rêve de lui faire. Elle partagea son ressenti avec honnêteté. Maintenant que Sydonnie savait pour elle, il lui semblait étrange de tenter de le cacher.

J’aimerais bien pouvoir passer l’après-midi à te faire essayer des tenues, j’ai déjà une dizaine d’idée qui t’irait magnifiquement bien, quoi que tu en penses. Et l’idée de te voir les essayer, ici, pour moi…» elle soupira et haussa les épaules sans se retourner, commençant à effleure matière et forme du bout des doigts. « Mais je te connais assez pour savoir que je serais surement la seule à goûter un tel moment, alors je vais me contenter de trouver ce qui t’ira le mieux sans te dénaturer. Je garderais le fantasme de la belle poupée aux cheveux de jais pour moi. » ajouta-t-elle en écartant des robes de la penderie sans s’arrêter sur aucune.

Elle réfléchit quelques secondes à la question de Sydonnie. Question qui, elle devait bien l’admettre, avait eu le mérite de la prendre complétement de court. L’esprit de la noiraude fonctionnait d’une manière si étrange pour elle, semblable et totalement différent à la fois. Elle prit une seconde pour boire une gorgée de son verre plus que conséquente, et tapoter sa fine mâchoire avec son index.

Le seigneur ou le lieu ?» demanda-t-elle avant d’enchainer, de toute façon prête à donner son avis sur les deux. « Il est fou, ou stupide, et son épouse en est une preuve de plus. Mais à sa façon très, hum… directe d’appliquer cette tare, il me parait parfois presque courageux. Comme celui qui se jette dans la maison en flamme pour sauver ce qui peut l’être bien que tout le monde soit déjà sorti. Je suppose que comme le reste, le temps fera de lui un héros ou un lâche selon comment se conclut son histoire. » Une autre gorgée. « Pour ce qui est du domaine. Je dirais que par certains aspects je trouve cela bien de voir un bout de terrain reprit à la fange, par une force autre que celle de notre roi. Un ilot isolé, dans une mer déchainée. Sombrebois est un symbole d’espoir pour beaucoup, s’il ne se conclut pas en drame, il aura son importance dans l’avenir. Pour être parfaitement honnête avec toi, si Hector et ses alliés n’avaient pas la fâcheuse habitude de se mettre à dos la couronne, j’aurais surement volontiers soutenu le développement de cette communauté. Et de celles qu’elle pourrait engendrer. Même si je ne suis pas certaine que la milice partage ce point de vue.»

Elle se retourna et s’approcha de Sydonnie les sourcils froncés, non par la colère ou la désapprobation, mais plutôt une intense réflexion. Sans hésiter une seconde, elle posa ses mains sur sa taille fine et musclée, et suivit le contour de ses hanches. Il aurait été stupide de nier qu’elle appréciait ce contact, mais elle était trop concentrée pour afficher autre chose que le rosissement léger de ses joues. Elle remonta ses doigts et les fit jouer sur les côtes de la noiraude qui remua à ce contact. Cette fois-ci, elle sourit.

Chatouilleuse ? » demanda-t-elle sans cesser ses gestes jusqu’à venir palper doucement les bras de sa compagne. Musclée, de toute évidence, elle le savait pour les avoir vu, comme une bonne part du reste, mais l’explorer de ses mains permettait d’en prendre une plus grande conscience.

Je pense que ça beaucoup à voir avec le lien qu’on partage, ou qu’on croit partager avec son conjoint quand il nous quitte. Il y a longtemps que nous n’étions plus que des fantômes l’un pour l’autre. Il n’y a jamais eu cette passion… bonne ou mauvaise, que d’autres partage. »

Elle ne cita pas spécifiquement Roland. Car malgré elle, elle ne pouvait s’empêche de penser que la douleur qu’éprouvait Sydonnie à ce sujet avait plus à voir avec la trahison que l’amour ou la passion.
Elle se laissa tomber sur ses genoux aux pieds de la noiraude sans montrer aucun signe de gêne face à ce renversement d’autorité étrange. Pourtant Sydonnie était grande et forte. La comtesse avait de quoi se sentir fragile devant elle, vulnérable même. Et sans doute se serait-elle sentie indignée de se posée comme ça devant n’importe qui d’autres. Mais avec la noiraude, ce n’était pas important, elle avait confiance. Elle était prête à se montrer vulnérable, soumise, ou tout autre idiotie du genre, car son corps lui crier que malgré la noirceur de cette femme, jamais elle n’en abuserait contre son gré.
A croire qu’elle la rendait parfaitement stupide. Elle sourit à cette pensée en posant son verre et en plaçant ses mains part et d’autre du genoux de la belle, et suivre la forme de son mollet jusqu’à son pied. Ses jambes aussi étaient musclée.

Hum… » songea-t-elle entre ses lèvres, reprenant son verre pour en boire une gorgée en fixant les longues jambes de Sydonnie. Aussi non conventionnel que ça puisse être, le pantalon de Sydonnie était un atout pour sa fémininité. Bien qu’elle ne le porte pas du tout dans cette optique, il mettait en avant le gable de ses cuisses, et la courbe qui en résultait en descendant. Les cacher entièrement aurait été un crime à sa beauté si particulière alors qu’une chausse un peu plus ajustée... son index glissa le long de l’aine de la belle milicienne, à moins d’un centimètre d’un contact direct. Oui, juste le soulignant un peu plus… en offrir un aperçu mais sans permettre qu’on puisse la condamner pour cela, en se montrant plus sage sur d’autres point. Comme elle qui affichait bien volontiers ses épaules et sa gorge sans protection aucune, mais dont le jupon flottait avec la douceur et la pureté d’un mouton. Mentir en se dévoilant. Voilà ce qu’elle devait faire pour Sydonnie afin qu’elle entre dans cette soirée, en attirant les regards mais sans jamais parvenir à les choquer totalement. Les laisser glisser sur le masque.
Le souci c’est que vu leur différence de gabarit, aucune de ses tenues de montes ou autre pantalon ne pourrait lui convenir. S’il était facile d’ajuster une robe en jouant sur l’ampleur du tissu, une chausse était beaucoup moins adaptable.
Une idée lui vint à l’esprit, et elle regarda par-dessus son épaule un gros coffre qu’elle ne semblait pas avoir ouvert depuis plusieurs années et qui reposait, bien installé au fond d’une des grandes armoires.
Cela lui irait-elle ?

Aide-moi. » dit-elle simplement en se relevant.

Ensemble, elles trainèrent le coffre chargé d’un lourd contenu hors de son habitacle jusqu’au milieu de la pièce.

Enlève au moins tes bottes et ton pantalon, voyons déjà si le bas convient avant de t’obliger à tout enfiler. »

Elle glissa un œil au grand paravent replié dans un coin pour que Sydonnie en constate la présence. Elle-même n’en avait plus l’usage depuis une éternité, mais elle voulait laisser à Sydonnie le choix de l’intimité qu’elle était prête à partager. Même si elle avait déjà pu observer son corps avec un certain détail, cette fois-ci, la nécessité ne faisait pas loi, et seule la milicienne avait le droit de choisir sa limite. Elle ne l’invita pas non plus à se cacher, elle lui offrait simplement le choix. Elle entreprit de retrouver la clé du coffre dans sa boite à bijou.

Rougelac, maintenant Sombrebois. Veux-tu me parler de ce qui te travaille à ce sujet ? J’ai comme la sensation que tu as des choses à dire concernant ce petit cercle. »



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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: Le voyeurisme de l'artiste [Irène]   Le voyeurisme de l'artiste [Irène] - Page 2 EmptyDim 13 Sep 2020 - 19:33


- « Merci. »

La noiraude se demanda néanmoins si c’était bien ça qu’elle devait dire. Irène avait toujours le don de la faire se crisper, de la complimenter à sa manière, de lui faire comprendre son attirance. C’était dérangeant, sans l’être vraiment et ça obliger toujours la femme d’armes à la regarder de ce regard incertain. Sydonnie avait dû mal à comprendre, à intégrer, à s’analyser elle-même. La compagnie de la comtesse était à la fois agréable et désagréable, à la fois dérangeante et rassurante. Se mordillant les lèvres, elle ne pouvait vraiment savoir où elle se situait dans tout ça. C’est ce qui la troublait le plus, cette incertitude et son incapacité à définir ce que représentait Irène de Valis. Prenant une inspiration, elle dû se faire une certaine violence pour échanger, pour aller plus loin que des phases fermées.

- « Irène… » souffla-t-elle « Je ne suis pas une… Enfin…. Un jour peut-être que ça me plaira de me transformer en une noble respectable, mais pour l’instant… » elle plissa le nez fit cette petite grimace « Néanmoins, en ta compagnie l’épreuve ne sera pas aussi horrible »

Elle lui avait offert un sourire, simplement avant de remplir son verre pour se donner du courage. Le vin était devenu une habitude agréable, dont elle ne pouvait plus vraiment se passer. Trempant une nouvelle fois mes lèvres dans le liquide, je cherchais à me changer les idées en parlant de tout et de rien et ce rien passait évidemment par cette aventure à Sombrebois. Irène évoquait son avis, que la sergente écoutait avec attention, froissant légèrement les sourcils. Lorsqu’elle évoquait la position de la milice, la noiraude ne put que rouler des épaules, mitigées sur la question. Le baron n’avait plus accès à Marbrume, par ordre du Roi dû à une ancienne morsure qui avait fuité via le clergé. Son mariage avec sa femme avait fait grand bruit au niveau de l’esplanade, mais le dirigeant ne c’était pas exprimé sur la question, néanmoins pour éviter toutes histoires malvenues le lieu de résidence de la noblesse était complexe à atteindre pour la désormais baronne. En réalité, ce n’était pas vraiment la position de cet étrange duo qui questionnait la sergente, mais plus cette position du domaine, ce besoin de vivre éloigné de tout. Sombrebois avait-il une chance de survie ? –Alaric plutôt- Son regard se perdit là, sur la silhouette féminine d’Irène qui effleurait le tissu, qui cherchait à la transformer sans le faire vraiment, qui répondait à ses questions avec honnêteté.

Puis la noble s’était retrouvée face à elle, à genoux devant elle, venait effleurer ses courbes à travers le tissu, gênant la femme d’armes jusqu’à la faire s’empourprer. Irène était comtesse, Sydonnie sergente. Elle était une femme, la noiraude aussi, pourtant il serait complexe de prétendre qu’il n’y avait aucune ambiguïté entre elles. Les mains de la noble avaient finis par quitter sa taille, pour remonter sur ses côtés, se faisant se tortiller la noiraude qui avait toujours été chatouilleuse, elle lui avait souri, sincèrement, alors que ses propres mains avaient capturé un instant celle de la sang bleu. Il y avait eu cette hésitation dans son regard, ce besoin peut-être de la faire remonter jusqu’à elle, cesser ce petit jeu, cesser cette position étrange pour une femme de son rang. Que diraient les autres membres de la noblesse en voyant la comtesse de Valis devant une sergente ? Secouant la tête, la femme d’armes chassa ses pensées. Personne ne dirait rien, car personne ne serait au courant de cet état de fait.

La phrase d’Irène sur le couple la fit définitivement tourner les yeux, le sujet restait sensible, presque devenue tabou pour celle qui n’était plus au très clair sur son ressenti vis-à-vis de Roland. Colère, trahison, amour, elle avait la sensation de s’être perdue au moment où elle s’était liée devant les Trois, moins en tout cas que lorsqu’elle avait promis à Serena de la protéger. Sa gorge se serra à cette pensée, elle qui se maudissait de ne pas tourner dans le bon sens –à la condition qu’il puisse y avoir un bon sens-. Elle se raidit alors que la comtesse poursuivant sa découverte, de ses mollets, de ses genoux voir de ses pieds. Détournant le regard une nouvelle fois, elle fut déstabilisée par le soupir de la comtesse. Fort heureusement pour elle, cette dernière avait besoin d’aide pour déplacer un coffre et l’idée semblait convenir à la noiraude qui quittait donc la proximité de la noble dame. À peine le coffre ouvert qu’Irène lui demandait de retirer bottes et pantalon.


- « Comme tu y vas… C’est rapide avec toi » murmura-t-elle sans réellement s’en apercevoir, sans doute un brin provocateur du au vin qui lui montait un peu à la tête « Je t’ai déjà remercié pour l’aide que tu m’apportes ? » l’interrogea-t-elle en quittant ses bottes, profitant de la couche derrière elle pour s’asseoir.

Ceci fait la noiraude se contenta de s’éclipser derrière le paravent, avec Irène elle ne souhaitait pas jouer avec le feu, pas répondre à une curiosité. La comtesse prenait sur elle, Sydonnie en avait conscience, elle ne voulait pas la trahir, pas la décevoir pas l’utiliser, lui avait-elle déjà dit avoir embrassé Serena ? Elle ne s’en souvenait plus très bien et cette révélation l’inquiétait. Sydonnie restait croyante, malgré son comportement très discutable.

- « Hein ?! Non… » souffla-t-elle à la demande d’Irène « C’est juste que… » elle soupira bruyamment «Tu sais pendant la tempête ? J’me suis retrouvé coincé avec le garde de Sombrebois, le chef de la garde… J’ai cru que je ne rentrerais pas, lui aussi je crois » elle se souvenait exactement de son souffle sur sa peau, de ses mains, du goût de sa bouche, mais ce souvenir agréable se transformait rapidement en du négatif à cause d’une crinière rousse « Nous avons… Enfin… Je… » elle balbutiait pour la première fois, ce n’était pas très clair dans son esprit « J’ai fait de la merde, je fais toujours de la merde » grogna-t-elle finalement en sortant semi-nu du paravent « Je l’ai embrassé. » elle l’avait dit « Ou lui, mais il a une femme, une putain de femme ET LE PIRE c’est qu’il m’a ramené à Sombrebois, bah oui tiens, je me suis retrouvée face à elle juste là, comme ça… Et lui, il ne disait rien… J’ai fait de la merde. »

Une étincelle de colère devait éclairer le fond de ses yeux, alors qu’elle profitait de l’absence de distance, pour avaler une nouvelle gorgée de son verre de vin. Prenant une inspiration, elle ne savait pas trop pourquoi elle racontait tout ça à Irène. Fallait-il bien cependant admettre qu’elle était honteuse de son comportement, mais pas seulement. En voulait-elle plus à Alaric de l’avoir amené à Sombrebois ou ne pas avoir été au bout de cette aventure ? C’était difficile à dire. C’est peut-être qu’une fois assise sur le bord du lit, relevant les yeux sur Irène qu’elle comprit qu’en lui expliquant tout ça, elle était peut-être encore de ne pas agir convenablement. C’était horrible d’être à ce point perdu. Elle se releva en douceur, comme gênée avant de s’approcher de la comtesse, afin de récupérer le pantalon, les cuissardes et l’imposant jupon à enfiler.

- « C’est pour ça Irène que je te dis que je ne suis pas une bonne personne. Je me suis retrouvée à presque… avec un homme ayant une femme et je me déteste pour ça et toi, je te vois, je te sens… Je ne sais pas quoi te dire, ni même ce que tu provoques. » elle détourna les yeux « j’ai épousé un homme que je pensais aimer et qui m’a changé en une espèce de poupée à nobliaux et ça m’a fait sauter des remparts. Franchement, hormis mon métier, je me demande ce que je suis capable de faire bien ET qui ne me mettre pas les Trois à dos. »

De nouveau contre le lit, la femme d’armes avait fini par enfiler le pantalon, les cuissardes et par ajuster les jupons qui se trouvaient derrière l’ensemble. Ses yeux s’écarquillèrent un instant, parce que contre toute attente, elle appréciait, elle appréciait vraiment cette tenue. Laissant ses doigts déboutonner les boutons de sa chemise, elle avait fini par retirer l’ensemble, non sans une légère rougeur de ses joues sans doute due à la présence du regard d’Irène sur sa peau. Sans doute avec l’aide de la comtesse, Sydonnie avait fini par enfiler le restant de la tenue qui lui allait tout autant. Ce n’est qu’à cet instant qu’elle réalisa qu’Irène avait finalement plutôt bien cerné ce qu’elle était.

- « Et toi ? Comment tu vas t’habiller ? » questionna-t-elle un sourire en coin « Parce que moi je veux bien te voir essayer mille et une tenue pour trouver celle où tu feras le plus baver la gent masculine et notre très cher hôte des lieux. »

La noiraude s’était appuyée contre la penderie, avait ramené Irène à elle dans un réflexe sans doute un peu teinté de la chaleur de ses verres de vin. Elle était tiraillée entre sa culpabilité vis-à-vis d’Alaric, son trouble, sa curiosité face aux avances d’Irène, à moins que ce soit uniquement dans sa tête. Elle aurait pu céder à ce moment précis, la capturer, l’embrasser, sans doute même en avait-elle eu envie, mais comme bien souvent sa raison avait fini par réussir à avoir le dessus. C’est en détournant les yeux qu’elle relâcha son poignet –qu’elle avait attrapé sans aucune violence- .

- « Il y a des sujets de discussion que je dois éviter là-bas ? » demanda-t-elle pour détourner l’attention.

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Irène de ValisComtesse & Modératrice
Irène de Valis



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MessageSujet: Re: Le voyeurisme de l'artiste [Irène]   Le voyeurisme de l'artiste [Irène] - Page 2 EmptyDim 13 Sep 2020 - 21:38


La comtesse s’amusa de la manière dont Sydonnie se servit d’une touche d’humour pleine de sous-entendu alors que c’était justement cette proximité qu’elle fuyait avec elle. Craignant sans aucun doute les conséquences. La noiraude aimait se servir d’arme à double tranchant. Elle répondit d’un ton amusé pendant qu’elle enlevait ses bottes et que la noble déverrouillait le coffre.

Ta positivité est une récompense suffisante pour mon humble participation. » gloussa-t-elle. Elle apprenait à fonctionner avec les montées et descentes de l’humeur de Sydonnie. Lentement, mais surement. « je t’aide par choix, parce que j’apprécie ta compagnie. Je crois que toi aussi, à ta façon. Ça me suffit. Pas besoin d’y mettre trop de forme. » conclut-elle avec douceur en extirpant la tenue de son contenant.

Le tissu était robuste, fait pour l’extérieur, c’était une évidence. Et pourtant le travail était si délicat qu’il glissait comme de l’eau sur ses doigts fins. La couleur semblait osciller entre le bleu nuit et le pourpre profond selon la lumière. La tenue était magnifique, élégante et simple. Pourtant Irène ne put que frémir d’un certain malaise à son contact.
Elle tourna brusquement la tête vers Sydonnie, mais celle-ci se glissait derrière le paravent pour se changer. Avait-elle vu ?
Elle espérait que non. Elle se concentra sur leur échange pour oublier cette désagréable sensation de froid. Elle jeta la tenue sur le coffre et entreprit de sortir les cuissardes l’accompagnant.
Heureusement pour elle, Sydonnie lui donna de quoi penser à autre chose par ses révélations. La sang bleu s’était attendue à bien des choses, il y avait tellement d’histoire sombres autour de Rougelac et Sombrebois que la noiraude n’aurait pas eu de mal à s’y retrouver mêlée, par son statut de milicienne autant que de noble. Et sans doute était-ce le cas. Pourtant c’était de sa rencontre avec un homme dont elle se décida à parler, tandis que le tissu bruissait derrière le paravent. Irène fit taire la pointe de jalousie qui manqua de la saisir. C’était puéril et inapproprié. Et les confessions de Sydonnie sur son mal être étaient bien trop rare et précieuses pour être gâchée par cela.

Elle prit bien garde de ne pas laisser son regard se promener impunément sur les jambes nues de sa compagne quand elle ressortie de la sécurité de son antre. Elle avait fait le choix d’une certaine intimité, et elle se devait de le respecter. Elle ne fit pas mine de ne rien voir non plus. Elle se comporta simplement comme si ce n’était qu’un détail de plus dans la pièce. Sydonnie s’assit sur le lit avec ce qui ressemblait à une rage contenue, son verre de vin presque vide. Irène la resservit sans l’interrompre.
La noble faillit signaler son acquiescement en secouant la tête quand elle évoqua Roland et les chaînes dont il l’avait couverte. Mais peut-être fut-ce par volonté de la protéger, ou parce qu’elle était trop consciente que sa propre expérience du mariage l’avait rendue incapable de le voir autrement que comme une prison faîte pour détruire leurs esprits, mais elle se retint.

Il embrassait bien ? » Répondit-elle simplement à la fin de ses paroles.

Elle poursuivit bien entendu, se doutant que se contenter de ça ne ferait qu’apporter plus de confusion ou de colère à l’esprit de Sydonnie.

Ce qui te rend donc mauvaise c’est de vouloir te sentir vivante, ne serait-ce qu’un court instant ? Quitte à faire souffrir d’autres personnes en ne pensant qu’à toi ? Bienvenue parmi les êtres-humains. » dit-elle en haussant les épaules, pas vraiment certaine de savoir qu’elle genre de réaction Sydonnie attendait d’elle. Du soutien ? Un pardon ? Non plutôt un jugement, une condamnation. Pas de sa part en réalité, mais plutôt de la société à travers elle.
« Tu l’as dit toi-même, nous sommes plus de veuves que de vierges Sydonnie. Des orphelines, des catins, des meurtrières, des infidèles. Je ne condamnerais aucune d’elle pour avoir trouvé un peu de chaleur, même le temps d’une heure. Pas même toi, ou lui. » Elle aida sans hésitation la milicienne à nouer les attaches du jupons au pantalon. Elles étaient faites pour être décrochée d’une simple traction, et permettre à la personne de se débarasser de l’ample tissu au besoin, pour courir ou se faufiler dans un bosquet épineux qui l’aurait ruiné. Celle qui en avait fait la commande avait toujours eu l’esprit pratique et élégant.

« Tu m’as déjà avoué tes escapades nocturnes, ton besoin d’oubli, et d’autres baisers que tu savais interdit. Tout comme je t’ai confié infidélité et crime devant les trois. Tout cela nous vaut certainement déjà le bûcher selon le temple. Et toi comme moi avons sans doute encore d’autres passif. Je ne me fais pas d’illusions sur ce qu’en dirait la bien-pensance de la cité. Soit les trois sont comme elle, et je me fiche de leur avis comme d’une guigne, j’affronterais mon jugement sans regret. Soit ils sont bien plus que ce qu’en disent les écrits, et alors c’est avec eux que je parlerais du poids de mon âme. Car si j’ai trahi leur commandement, eux non plus ne m’ont pas offert la bienveillance promise à celui qui leur sera fidèle. Ils m’ont délaissé bien avant l’inverse. Et je crois que toi aussi. »

Plus le temps avançait depuis qu’elle avait rencontré Sydonnie, plus sa conviction d’agir pour un schéma la dépassant s’effritait. Elle s’était voulue comme une arme pour la colère des dieux contre l’humanité. Elle crut purifier son esprit par le sang en croyant être leur messager. Mais à présent, les signes qu’elle avait vu de leur part perdaient de leur symbolique. Plus que la confiance de leur part, ils avaient simplement posé les yeux sur elle, et regarder sa vie être détruite, encore et encore. Sans jamais rien faire.
Maintenant qu’elle était à portée de mettre fin à leur création, son esprit lui semblait plus lucide. Elle se vengeait pour elle. Au feu leur justice sans aucun sens ! Elle n’agissait que pour elle. Et pour son envie de voir l’homme souffrir comme elle avait souffert. Ils avaient intérêt à être sûr de leurs arguments avant de se croire en droit de juger son âme, damnation ou non.
Elle posa ses yeux sur la noiraude. Un doute l’assaillit. Pouvait-elle être une épreuve ? Elle qui débarquait dans sa vie, la rejetant autant que l’attirant, son âme en proie à un mal similaire. Etait-elle envoyée pour affaiblir sa résolution ?
Et plus grave questionnement encore, n’était-elle pas en train d’y parvenir ?
La comtesse étudia longuement les jambes de la milicienne parfaitement moulée et le tomber de la traîne derrière elle. Ça lui allait encore mieux qu’elle ne l’avait imaginée. Ressemblait-elle donc à cela aussi dans cette tenue ? Elle ne se souvenait plus. Elle retint un frisson, ce qui dut la faire paraître un peu raide. Mais elle reprit sur le même ton en ignorant les réactions de son corps.

Quand à savoir ce que je provoque chez toi, j’espère bien que tu trouveras une réponse, car cela m’intéresse. Mais je crois bien que d’ici là, je sois la seule ayant le droit de dire si c’est un problème ou non. Sur ce sujet précis, notre avis à toute deux prévaut sur le divin.» Elle glissa une mèche de cheveux derrière son oreille sans cesser de regarder Sydonnie et détourna les yeux en constatant qu’elle la regardait ôter sa chemise sans même s’en rendre compte. Son ton se fit plus léger, sans pour autant devenir drôle ou mensonger.

« Mais je t’accorde que ton gout en matière de garçon mérite d’être revu quelque peu. Tu as un peu trop tendances à chercher celui qui va forcément te causer des problèmes. Sans parler du fait qu’aucun ne sera jamais aussi mignon que moi bien entendu. » dit-elle en boutonnant la chemise immaculée que Sydonnie venait d’enfiler devant elle. Sans faire mine d’ignorer le blanc laiteux de sa peau à l’échancrure de celle-ci. Elle referma le gilet par-dessus, réhaussant le buste de la noiraude et dessinant sa taille sans pour autant avoir l’inconfort ou l’étroitesse d’un corset.

Tu fais bien ton travail sergente. Et tu fais bien l’amie que je ne pensais pas connaître un jour. C’est peu je te l’accorde, tu devras peut-être te trouver d’autres choses pour t’en convaincre. Mais c’est plus qu’il ne m’en faut à moi pour te considérer comme une bonne personne. »

La noiraude était splendide. Presque sauvage dans sa beauté soulignée par la qualité de cette tenue si originale. Le tissu remuait autour d’elle comme une vague sombre animée de sa propre volonté. Effet que renforçait sa chevelure d’un noir profond et ses traits acéré. Cela lui donnait l’apparence d’une rapière à la poignée sculptée qui aurait pris forme humaine.
Dangereuse. Peut-être de façon trop évidente. Avait-elle eu cette allure aussi à l’époque ? C’était tellement loin. Flou à présent.
Le souffle d’Irène s’accéléra quand elle lui saisit le poignet pour l’attirer à elle évoquant sa propre tenue. Il y avait une intensité dans ses yeux de glace. Une faim presque. Une faim de vie, de sensation, peut-être d’envie. Mais elle finit par les détourner et relâcher sa prise.
Visiblement, il était plus simple pour elle d’embrasser une personne sous un coup de colère, que simplement parce qu’elle en avait eu envie. D’une certaine façon. Ça lui correspondait bien. Irène déglutit difficilement mais glissa son doigt sous le menton de Sydonnie pour la tourner à nouveau vers elle.

Si un jour tu veux commettre cette erreur, et t’assurer que ça en est vraiment une, fais-le Sydonnie. Je ne m’offusquerais pas si tu te rends simplement compte que ce n’est pas pour toi. Que je ne suis pas pour toi. Tu sais parfaitement ce qu’il en est pour moi, mais je suis et je resterais ton amie avant tout autre chose, même si tu n’es pas certaine dans vouloir une.
Alors quitte à commettre une bêtise de plus, autant que ce soit avec quelqu’un qui ne te jugeras pas.
»

Elle lui sourit avec franchise et emplit celui-ci de tout ce qu’elle comprenait de l’amitié. Après un instant elle recula d’un pas et se retourna pour lui laisser de nouveau son espace personnel avant qu’elle ne le sente envahit. Elle secoua la main comme pour chasser une mouche récalcitrante.

Tant que tu ne cries pas “MILICE ! je vous arrête !!!“ » Elle rit et reprit plus bas. « Ah si, ne parle pas trop du chaudron. Il avait beaucoup d’affaire par là-bas, du moins c’est ce qu’il se dit. Et il est sensible sur le sujet depuis. Bon qu’est-ce que je vais me mettre !!! » Dit-elle en se dirigeant vers les armoires. « Il va falloir que je redouble d’effort pour être au niveau ! Surtout si je dois t’impressionnée avec les essayages. »

Elle lui lança un clin d’œil certes coquin, mais surtout joueur par-dessus son épaule et commença à fouiller.

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MessageSujet: Re: Le voyeurisme de l'artiste [Irène]   Le voyeurisme de l'artiste [Irène] - Page 2 EmptyLun 14 Sep 2020 - 16:01


- « Hein ?! »

Sydonnie crut avoir mal compris, elle s’était immobilisée, la bouche semi-ouverte, laissant sa tête dépasser du paravent. La femme d’armes resta un instant dans cette position, s’attendant sans doute de voir Irène se mettre à rire, où à lui souligner sa maladresse. Mais non. Est-ce qu’il embrassait bien ? Difficile à dire, la noiraude ne se souvenait pas réellement de ça, mais plutôt des frissons, de cette attirance animale, de ce besoin de tellement plus, sans que jamais rien ne découle de cet échange, de cette proximité. Irène était déconcertante. Elle ne lui fit pas remarquer, mais c’était sans doute là aussi un élément qui l’attirait chez la noble, qui lui plaisait et avait le don de la rassurer. S’échappant de sa cachette et du regard de la sang bleu, elle s’état faufilé jusqu’à elle pour débuter de se vêtir, non sans réfléchir, non sans écouter. La dame avait-elle raison ? Sans aucun doute, même si la noiraude ne pouvait réellement l’entendre, l’accepter. La noble passait autour d’elle pour accrocher les jupons, la tenue était originale, fallait-il bien l’admettre. Elle lui convenait, plus que ça même. Silencieusement encore, la femme d’armes venait se pincer les lèvres à de nombreuses reprises. Sydonnie avait toujours eu cette sensation d’être dans la confrontation avec les Dieux, reniée, déjà sa mère le lui avait inculqué cet état de fait au travers de l’absence de ses grossesses. En prenait-elle ombrage, sans doute ? Aurait-elle voulu voir une main se tendre vers elle, oui, aurait-elle voulu ressentir Anür, pouvoir ressentir sa bienveillance ? Oui. Redoutait-elle de plus en plus des sanctions ? Oui.

- « J’ai apprécié notre baiser » commença-t-elle non sans détourner les yeux « Je me suis toujours sentie… » à côté, elle ne savait pas comment l’exprimer « Dans mes choix, je n’ai jamais fait ce qu’on attendait de moi, il suffit de me regarder aujourd’hui… » l’homme qu’elle avait aimé le plus au monde était un banni, elle avait eu des relations intimes avec un prêtre, s’était mariée à un noble –dont la sœur ne la laissait pas indifférente- et le reste…. « J’ai regretté souvent, très souvent » avoua-t-elle « Je voulais me racheter une conduite avec Roland, honorer ma mère, mes origines… » elle lui avait tout donné, ou bien était-ce lui qui avait tout pris « Je ne crois pas que les Dieux nous aient fait pour un quelconque désire de perfection » avoua-t-elle « Je crois qu’au contraire, ce n’est pas le nombre d’erreurs qu’on fait, nos déviances… qui font de nous leur création.. Mais notre arrivée. Qui sait, peut-être que tout ça, c’est pour nous faire comprendre ce qu’il y a d’important ? »

Ou peut-être pas, elle secoua la tête. Dans le fond, Irène avait raison, il y avait plus de veuves que de pucelles, plus de femmes travaillant, qu’à la maison. Plus d’hommes blessés ou disparus que dominants. Chacun voulait garder sa place, la gardait précieusement, mais tout ça n’avait-il pas fait évoluer, ne serait-ce que d’un pas la vision de tout à chacun ? Regrettait-elle les aventures d’une nuit ? Oui. Car le réveil était douloureux, douloureux de constater que le plaisir n’était qu’éphémère et que l’ignobilité qui partageait sa couche, lui donnait la nausée une fois l’esprit lucide. Était-ce un moyen de se punir, de s’offrir là une preuve de ce qu’elle avait la sensation d’être ? Peut-être. N’en avait-elle cependant pas vraiment conscience. Alaric cela avait été différent, ce n’était pas une écartade dû à l’ivresse, ou la contrariété. C’était différent. Voilà.

- « Je crois vraiment que l’importance n’est pas les chemins que nous apprenons, mais plutôt l’objectif de notre arrivée… » c’était utopique, peut-être un peu naïf « ET Irène, je ne suis pas… Je ne m’inquiète pas de ce que tu penses de moi ou de ce que je pense de toi. Je ne veux simplement pas être une énième blessure, je sais trop ce que cela fait. »

Elle aurait pu lui mentir, mais cela ne lui aurait pas ressemblé. L’attirance que la comtesse lui avait avouée, l’avait dans un premier temps déstabilisé avec force, la faisant remettre en question ce qu’elle avait estimé être erreur avec Serena. Désormais, cela lui faisait ressentir une once de curiosité troublante, parfois même un brin de désir. Irène était une belle femme, fallait-il être aveugle pour ne pas le reconnaître, déterminé, provocatrice à sa manière… Elle savait où elle allait et commun, était-ce sans doute ça qui fascinait tant la noiraude. La repousserait-elle si elle venait à la provoquer, difficile à dire. Sydonnie était tout autant consciente du fait qu’elle n’était pas dans la période la plus stable de son existence. L’avait-elle seulement été un jour, stable ? Elle l’avait laissé boutonne les boutons de sa chemise, suivant ses mouvements des yeux, détaillant ses doigts et cette assurance qu’elle dégageait, alors qu’au fond, la noiraude avait su déceler la fragilité de la noble.

- « Je devrais penser à de te demander ton avis alors… Peut-être que ton regard en matière d’homme serait plus performant que le mien ? » questionna-t-elle « Ou alors, pour ton futur époux, ne prend surtout pas celui que je te conseille, mais tout l’opposé » tenta-t-elle de plaisanter « Moi je compte sur Jacob, égoïstement… Ou peut-être sur ma capacité à fuir ou partir loin, loin, loin en mission. » elle lui offrit un sourire « Est-ce que ça te suffit seulement d’être mon amie, Irène ? »

La question lui avait échappé, elle avait été sincère alors qu’enfin sa tenue était terminée. La comtesse avait passé une main dans sa chevelure, avait souri avant de se concentrer sur l’élaboration et la préparation de ses propres vêtements. La noiraude n’avait pas répondu aux explications d’Irène vis-à-vis du fait qu’elle ne lui en voudrait guère de s’essayer avec elle. Sydonnie s’en voudrait elle, de donner des faux espoirs à une femme qu’elle appréciait sincèrement. Chris l’avait fait d’une certaine façon, puis les autres et Roland, être abandonné n’était jamais agréable. S’amuser ainsi des sentiments non plus. Dans le fond même si les relations sur la durée de la noiraude n’était jamais très clair… Elle aimait qu’il n’y ait aucun malentendu. Soit c’était une nuit, soit une nuit régulière sans sentiment soit des sentiments et une appréciation réciproques –souvent complexe à gérer- soit… une véritablement relation officielle. Du moins, c’est ce qu’elle aurait souhaité, que ce soit lucide, clair. Elle la regardait donc s’activer dans la recherche de vêtements, la détaillant sans insistance, laissant de côté son hésitation.

- « Je promets de ne pas crier milice, ni de l’arrêter de ne pas parler du chaudron» elle aurait pu lui dire qu’elle pouvait l’arrêter elle, mais elle n’était pas certaine que Irène ne la prenne pas dans une tournure particulière « Tu m’impressionnes toujours avec tes tenues Irène… » murmura-t-elle « Tu dois être la noble de l’esplanade la plus élégante que je connaisse. »

La sergente avait fini par venir se glisser derrière la comtesse pour farfouiller dans les vêtements, regarder un peu ce qu’elle possédait tout en n’étant pas certaine de savoir comment l’ensemble des tissus pouvait bien être porté sur le corps humain.

- « Je suis sûr qu’il n’aura d’yeux que toi et que tu pourras peut-être lui murmurer à l’oreille d’acheter du bon vin, d’ailleurs Irène… Ma question est un peu particulière, mais… Vois-tu toujours cette femme avec qui tu passais quelques nuits ? » la question n’était pas réellement celle-là, non, Sydonnie aurait voulu lui demander si pour elle aussi le plaisir était éphémère, préférant changer de sujet rapidement, elle détourna l’attention « Es-tu déjà allé chez notre cher ami commun ? Histoire de savoir si nous allons devoir découvrir tous ensemble ou si tu pourras m’aiguiller sur les zones à farfouiller »

La femme d’armes avait fini par renoncer à sa proximité pour s’installer une nouvelle fois au bord du lit.

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MessageSujet: Re: Le voyeurisme de l'artiste [Irène]   Le voyeurisme de l'artiste [Irène] - Page 2 EmptyDim 25 Oct 2020 - 17:16


Est-ce que ça te suffit seulement d’être mon amie, Irène ? La question tournait et retournait encore et encore dans son esprit alors qu’elle commençait à fouiller dans ses tenues afin de trouver quelque chose qui lui permettrait d’être aussi élégante que Sydonnie dans la tenue de chasse de sa m… elle n’arrivait pas à concrétiser ce mot, ce qui rendait ses pensées encore plus chaotiques. C’était très agaçant elle devait l’admettre. Les deux sujets n’avaient rien à voir, et pourtant il se perturbait l’un et l’autre, rendant ses idées floues.
Son cœur fit un bon quand la noiraude apparut dans sa vision latérale, les couleurs pourtant sobre et profonde de sa tenue lui sautèrent aux yeux. Ce qu’elle devait être belle à l’époque dans ce genre de tenue. Même si la carrure de Sydonnie donner une certaine prestance au vêtement, renforçant son aspect plus martial, que la taille fine de l’ancienne propriétaire aurait eu bien du mal à égaler.

La milicienne parvint à éloigner en partie cette préoccupation en se mettant à fouiller d’une manière très peu courtoise dans sa garde-robe. Ce qui aurait surement fait hurler Alice de frustration en voyant son classement mis en désordre ainsi, mais qui ne put que faire sourire la comtesse et confirmer que c’était bien la guerrière aux cheveux noirs dans cette tenue et personne d’autres. Elle aurait sans aucun doute du répondre d’abord à ses interrogations sur la demeure de leur cible ou sur ses rencontres nocturnes avec Ombeline. Mais elle avait besoin de revenir sur la question qui restait dans son esprit. Est-ce que ça te suffit seulement d’être mon amie, Irène ?
Elle se laissa glisser sur ses genoux, avec l’élégance d’une enfant de six ans. Elle murmurait presque quand elle prit la parole.

Oui ça me suffit Sydonnie. Ce n’est pas ce que je veux, en réalité je ne sais pas vraiment ce que je veux. Je te parais peut-être très sure de moi quand je parle de mon attirance pour ta personnalité et pour ton corps. Et parfois je pense l’être aussi. Mais en réalité, j’avance totalement à l’aveugle dans ces sensations qui m’entourent. C’est nouveau, effrayant, attirant, douloureux parfois. Mais c’est aussi plus intense et vrai que tout ce que je n’ai jamais ressenti en dehors de la douleur.
C’est comme approcher ses membres gelés d’un feu, on a presque l’impression que la chaleur mord notre chaire, et on voudrait que ça s’arrête, mais quelque chose nous pousse à continuer, car on sent que la vie s’insinue en nous et chasse l’apathie de nos muscles à travers cette étrange douleur. C’est une connexion avec la vie.
»

Elle se tourna légèrement vers sa comparse qui la surplombait de sa haute stature. Et plongea son regard dans le sien.

Tu es ce feu pour moi Sydonnie. Est-ce que j’espère que tu me réchaufferas plus encore que de ton amitié ? Oui, je l’espère autant que ça m’effraie. C’est ainsi, je n’y peux rien. Mais une chose est certaine. Ta présence me réchauffe et me donne envie de vivre, ou peut-être juste moins envie de mourir. Même ainsi, même sans avoir le droit à plus. Quand tu es là je ne me sens pas seule. Et même si ça peut te paraître peu, pour moi c’est le plus somptueux des cadeaux.
Je sais que ce n’est pas simple entre nous, que ce n’est pas facile pour toi de me faire confiance, que de me croire quand je dis que ton amitié et ta présence me suffisent. La moitié de nos échanges sont à la limite de l’agressivité, et l’autre moitié est pleine de non-dits. Mais à la frontière de ces deux choses, j’ai l’impression que toi et moi on parvient à communiquer. Je veux dire communiquer réellement, sans faux semblant, sans masque. Je me trompe peut-être.
Ce ne serait pas la première fois.
Mais je ne me sens pas seule, et c’est grâce à toi. Alors avoir une chance de te faire ressentir la même chose. D’être celle que tu vois comme une amie et qui brise ta solitude.

Oui ça me suffit amplement.
»

Elle haussa les épaules. Consciente qu’elle avait certainement encore plus embrouillés son amie avec cette explication un peu trop intime et imagée. Mais elle n’avait pas beaucoup pratiqué l’exercice de la vérité sur ses sentiments. Encore moins avec une personne dont elle craignait le jugement.
Elle eu un sourire quelque peu désabusé alors qu’elle reprenait ses fouilles vestimentaires. Elle s’était finalement débarrassée de son tortionnaire, pour s’offrir en pâture au jugement d’une femme qui aurait pu la mettre aux fers et la châtier comme l’infidèle qu’elle était.
L’irrationnalité des sentiments humains dans toute sa splendeur. Elle reprit sur un ton plus léger bien que la réponse soit tout aussi personnelle.

Je la vois moins à présent, elle a ses propres projets d’avenir, et je pense un peu trop à toi quand je suis dans ses bras. Je crois que ce sont deux raisons suffisantes pour que je lui laisse de l’espace.
Elle m’a beaucoup aidé mais je ne suis plus certaine d’avoir besoin de cela à présent. Nos dernières rencontres n’ont d’ailleurs rien eu de charnelles, nous discutons devant du thé comme de vraie petite bourgeoise. Disons qu’elle est de bonne compagnie mais plus la compagnie que j’espère. Sans doute que ce chemin là arrive à son terme. Pourquoi ?
Ah !
»

Elle extirpa deux tenues qui lui semblèrent pouvoir se marier avec l’apparence toute en puissance et en grâce de sa compagne. Elle prit les accessoires qui allaient avec et se redressa pour s’en aller essayer ses trouvailles en faisant un clin d’œil à sa comparse revenue près du lit. Elle jeta les vêtements sur le paravent et fit glisser les bretelles de sa fine tenue sur ses épaules, dénudant son buste. Elle se rendit alors compte qu’elle ne s’était pas abritée comme son amie derrière le meuble. Bien trop habituée à se dévêtir à sa guise entre ces quatre murs. Elle jeta un regard désolé à Sydonnie par-dessus son épaule, heureusement au moins elle lui avait tourné le dos. Et se glissa derrière le fin mur de bois où elle laissa tomber le reste de sa tenue au sol.
Elle chassa comme elle put cette agaçante chaleur qu’elle ne pouvait contrôler en présence de Sydonnie. Et entrepris de glisser ses jambes fines dans de hautes chaussettes noir lui remontant jusqu’à la cuisse.

La demeure de Veronia est un gros bloc de granit sans grâce, comme son esprit, l’intérieur n’est pas bien compliqué. A l’étage les chambres et son bureau. Je suppose que c’est là qu’on a la plus de chance de trouver ce que tu espères. Au rez-de-chaussée la salle de réception, les cuisines, et un quartier pour les serviteurs. Désolé je n’ai pas plus de détails, je m’y suis rendu aussi peu que possible.
»

Elle enfila la culotte de dentelle noire et se glissa dans la robe en passant ses bras dans les jupes qui retombèrent en cascade autour de ses jambes galbées et gantées de noir. Elle appliqua l’attache derrière son cou dans un clic satisfaisant et ressorti de sa cachette en passant les longs gants qui remontaient jusqu’à ses biceps.

Qu’en penses-tu ?
» demanda-t-elle en tournant sur elle-même pour faire voltiger la robe dont les pants glissèrent dans les airs comme les pétale d’une rose dans la brise.

Les jupons de la robe étaient moins amples que ce qui se portait ces temps-ci et définissait ses hanches avec plus de précision avant de tomber jusqu’au sol comme une tulipe inversée. Une fine ouverture sur le côté gauche commençait à la moitié de la cuisse et fendait le tissu sur toute la longueur permettant parfois d’apercevoir très brièvement dans un mouvement trop brusque sa jambe recouverte de la chaussette noire.
Le haut épousait son buste avec une indécence contre dite par l’absolue obscurité du tissu, laissant imaginer sans effort le galbe de ses seins nu et fier sans pour autant jamais les dessiné réellement. Un effet jouant plus sur l’imagination que la réalité. Le tissu remontait et couvrait sa gorge entièrement jusqu’à la base de sa mâchoire Son dos était entièrement nu, tout comme ses épaules et ses bras avant qu’elle n’enfile les gants long. Peut-être dans un souci de pudeur, ou une moquerie savamment orchestrée, le tailleur avait cousu une capuche au col qui retombait entre les omoplates et dissimulait une partie de cette peau tant dévoilée. Sauf bien sur si on la remontait sur sa tête.
En somme, se couvrir revenait à se dévoiler encore plus. Une tournure d’esprit qui amusait beaucoup la comtesse quand elle avait fait appel cet artiste.

Le tissu était une soie d’un noir presque absolu, absorbant la lumière dans des ondulations chaudes semblant parfois renvoyer un éclat bleu mais qui disparaissait aussi tôt. La seule touche lumineuse en dehors de la peau laiteuse d’Irène était une broderie de fil d’argent rappelant sur le tissu de la gorge rappelant des bois de cerf stylisé qui s’étirait ensuite le long des bords du tissu tout le long de la peau jusqu’à se rejoindre au bas du dos.




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MessageSujet: Re: Le voyeurisme de l'artiste [Irène]   Le voyeurisme de l'artiste [Irène] - Page 2 EmptyLun 26 Oct 2020 - 23:45


Sydonnie n’était pas loin d’Irène, dans sa tenue élégante, féminine, mais convenable pour autant. Elle n’imaginait aucunement se vêtir ainsi régulièrement, mais pour sa mission, pour Irène sans doute aussi, pouvait-elle envisager le fait d’être ainsi vêtue. Les lèvres pincées, concentrées à retourner et retourner les vêtements qui étaient pourtant initialement bien rangés. Initialement, oui, puisque maintenant il n’en était plus rien. Néanmoins, la noiraude fut rapidement ramenée à ses obligations, alors qu’Irène venait de s’agenouiller sur le sol pour une raison inconnue. Pire, la comtesse reprenait à sa manière, déstabilisant une nouvelle fois celle qui ne savait pas comment réagir. La femme d’armes avait ouvert la bouche, avant de la refermer, on aurait pu la prendre pour sa meilleure, l’âge de vieillesse en moins. Elle avait senti ses doigts se contracter, ses muscles se tendre un instant, alors qu’un frisson désagréable venait remonter le long de son dos. Irène avait le don de la faire sombrer dans un déséquilibre étrange, la faisant danser d’un pied sur l’autre, d’une émotion à une autre. Sydonnie aurait voulu voir la noble comprendre, intégrer le fait que son instabilité ne lui permettrait jamais d’obtenir une réponse convenable, pire, l’illégalité d’une relation entre femmes l’empêcherait toujours de l’envisager pleinement. L’ancienne fille de sang bleu était de toute façon trop incertaine vis-à-vis de ses envies et besoins pour envisager, comprendre, vouloir quoique ce soit d’autre qu’une amitié.

- « Tu… » tenta-t-elle de prononcer avant de faire silence, captant le regard de sa comparse.

C’était trop tard, elle avait repris. Irène avait ce don d’être très honnête, trop, intime, déclarative, là où la sergente avait ce besoin de fuir, ce refus de s’attacher, d’espérer, d’y croire encore. Elle détourna les yeux un instant, reprit ses mouvements dans le meuble de rangement comme pour trouver des vêtements qu’elle ne connaissait pas, et ne voulait pas forcément connaître. C’était simplement une façon de s’occuper à la fois les doigts et l’esprit. Chaque parole prononcée par son interlocutrice venait davantage la confrontait dans cet étrange malaise qui venait l’étreindre. Sydonnie ne déglutit, à plusieurs reprises, pas trois, ni quatre, mais beaucoup plus que ça. Son regard s’est immobilisé un long moment, alors que l’instant lui semble suspendu dans le temps. Irène veut plus, sans vouloir plus, veut être amie, sans être certaine de se contenter de ça, mais l’apprécierait tout de même. Embrouillé, le mot n’était pas encore suffisamment fort alors que la noiraude sentait le sol se dérober sous ses pieds, ou tout du moins en avait la certitude. Silencieuse, la femme d’armes semblait s’appliquer à faire ce qu’elle savait faire le mieux au monde : fuir, se taire, ne rien dire de plus.

Même si elle l’avait voulu, la femme d’armes n’était de toute façon pas en mesure de formuler clairement les choses. Heureusement, ou pas, puisque convaincu que cela ne pouvait être pire, la femme d’armes avait fini par laisser Irène reprendre les reines de son armoire, fronçant légèrement le nez. La comtesse fit pire, admettant ne plus voir son amie, parce qu’elle espérait que Sydonnie lui apporte cet autre chose qu’elle attendait -c’est ce qu’elle traduisit grâce à l’ensemble de la conversation-. Une nouvelle fois, celle qui était entièrement perdue déglutie, une fois, deux fois, trois fois, xxx fois. Ses yeux se dilatèrent un peu, avant de se porter sur la silhouette féminine qui venait de se déplacer avec des vêtements qu’elle avait visiblement choisis. Silencieuse, se mordillant la lèvre, elle eut quelques difficultés à retrouver le fil de ses pensées, de ses hésitations, de la discussion.


- « Je… Je me demandais simplement » répondit la milicienne en détournant les yeux vers celle qui se déplaçait pour se changer « Et puis, c’était pour changer de sujet et parler un peu de toi plutôt que de moi, de Jacob, de ma mission d’Alaric ou de qui sais-je encore comme Rougelac par exemple » elle roula des épaules avant de faire silence.

Cette fois-ci son regard fut happé un infime moment sur la silhouette en partie dévêtue, dos à elle. La jeune femme sentit ses joues s’empourprer alors qu’elle détournait les yeux laissant la comtesse réajuster. La mâchoire contractée, les dents s’entrechoquant les unes aux autres, elle attendit, sans ne plus formuler la moindre phrase. Heureusement pour elle, Irène semblait décider à recentrer la conversation sur la mission qu’elles allaient partager ensemble : infiltrer une soirée mondaine pour trouver différents indices.

- « Cela ne devrait pas être complexe de me trouver un chemin pour monter en ce cas » elle hésita, mais sembla mémoriser le plus d’information possible « C’est suffisant ne t’en fais pas, je t’en demande déjà… » Irène était venue se dévoiler désormais vêtu « Beaucoup »

La comtesse avait définitivement le don de plonger la noiraude dans une confusion profonde, que ce soit par ses gestes, par sa parole -surtout par cette dernière d’ailleurs-. La noble tournoyait sur elle-même, dévoilant par instant ses cuisses, elle était belle, originalement belle. Ses formes étaient dévoilées sans jamais l’être réellement, sa tenue sortait de l’ordinaire, plus que ça, sans aucun doute. Le reste des sangs bleus devaient s’en offusquer, dans le fond, Sydonnie avait la certitude qu’avec Irène, les rumeurs devaient être noires ou blanches, mais que le juste milieu n’existait pas. Soit on appréciait la comtesse, soit pas, mais pas les deux. Se relevant, s’approchant dans une lenteur presque alarmante, elle avait fini par rejoindre la jeune femme, s’immobilisant face à elle. Elle glissa sa main dans celle d’Irène pour la faire tourner sur elle-même, s’éloignant d’un pas pour lui laisser de l’espace.

- « Je dirais que je suis certaine que ça va parler très fortement à notre sujet, madame la comtesse » murmura-t-elle dans un demi-sourire et un regard espiègle « te voilà fort charmante, mais n’est-ce pas un peu trop… » elle fit un silence, secouant la tête « C’est très toi je trouve, tout à ton image, cela te va très bien ! » affirma-t-elle

Sydonnie l’avait attiré jusqu’à elle, faisant pression sur ses doigts, simplement pour la détailler, pour l’aviser, laissant ses prunelles vagabonder du bas de sa silhouette jusqu’à son visage. Elle aurait voulu être sérieuse, sans être capable de l’être. Elle finit par prendre une légère inspiration.

- « Ce type-là, dont je t’ai parlé Alaric » elle détourna les yeux « C’était un peu comme l’histoire de tes flammes » avoua-t-elle « Mais je ne le reverrais sans doute jamais, il a une femme, une vie très loin d’ici et puis c’est stupide » je secouais la tête « Tu es belle, Irène » souffla-t-elle en relâchant ses doigts « Je ne veux pas te blesser Irène, tout ce que tu me dis… C’est trop pour moi, tu comprends ? Je ne sais pas, je ne veux pas et j’ai l’impression que cette amitié… Elle m’est utile à moi, mais toi. » elle lâche un soupir, incertaine.

La noiraude est proche, sans être trop proche, de quoi sentir néanmoins le souffle ou de quoi laisser ses nombreux soupirs perceptibles. Elle finit par venir remettre une mèche de cheveux d’Irène lui offrant un sourire tout aussi malmenée que ses explications et ses phrases bancales. Elle est prête, Irène aussi, il va de toute façon se mettre en route, ce qui ne l’arrange pas nécessairement. Dans le fond, l’idée ne lui semble pas aussi bonne, pas aussi intéressante, pas aussi nécessaire. Finalement, elle glisse simplement ses doigts derrière sa nuque pour l’attirer à elle, elle effleure ses lèvres des siennes pour l’embrasser. Ce n’est pas plein de douceur, ni de tendresse, c’est un baiser d’envie, celle que l’ivresse doit provoquer aussi, celle du doute, de l’incertitude, de l’affection sans aucun doute aussi et de la peur de voir ses argumentations faire disparaitre celle qui commençait à parvenir à se faire une place. Amie au moins, mais amie ne semblait as suffire malgré ses dires, non ? Rompant finalement l’échange, elle ne put sans doute que se défiler, comme bien souvent.

- « Et, je trouve qu’on communique un peu, parfois, de temps en temps. » un sourire en coin « On devrait se mettre en route, dois-tu prendre encore quelque chose ? »

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Irène de ValisComtesse & Modératrice
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MessageSujet: Re: Le voyeurisme de l'artiste [Irène]   Le voyeurisme de l'artiste [Irène] - Page 2 EmptyMar 27 Oct 2020 - 16:11


D’une certaine façon ça c’était mieux passé qu’elle ne l’avait pensait au premier abords songea la comtesse intérieurement alors que le tissu glissait sur sa peau dans un frisson agréable. Dans le fonctionnement de la mentalité de Sydonnie, un silence pesant a sa déclaration était un signe plus positif que l’une de ses explosions de colère qui rejetait alors en bloc tout ce qu’elle aurait pur dire ou faire.
Un silence, sans doute tout un tas de questionnement et une envie de fuir de cette chambre peut-être ? Mais elle se taisait et elle restait. Une forme de petite victoire pour leur relation, qu’elle soit d’amitié ou plus. Il lui semblait que les éclats de voix de sa compagne étaient moins récurrent, et elle préféra y voir un signe d’amélioration que de dégradation.
Bien sûr elle aurait sans doute préférait une déclaration endiablée de passion et d’amour, mais on ne pouvait pas vraiment se mentir sur la réalité de ces chances en la matière.

Ses propos étaient presque confus, car non réfléchit au contraire de ses habitudes. Elle essayait de parler sans filtre, afin de tenir sa promesse d’honnêteté le plus souvent possible en compagnie de la milicienne et malgré les nombreux secrets de sa vie. Mais elle prenait par la même le risque de la froisser à chaque parole. Un constat presque ironique, mais qu’une part d’elle-même ne pouvait s’empêcher d’apprécier. Elle prenait des risques dans une relation, c’était nouveau et excitant pour celle qui avait depuis des années pris l’habitude de contrôler chacune de ses relations et d’en tirer un bénéfice matériel ou d’influence.
Sydonnie était un risque sans contrepartie réelle. Elle était une “amie“. Un autre frisson la parcourut, bien plus agréable, à cette idée, tandis qu’elle sortait de l’arrière du paravent et s’affichait devant les yeux de la belle guerrière.
Son frisson perdura alors que celle-ci se levait pour l’approcher. La comtesse se laissa saisir et guider sans aucune résistance, tournant sous la demande muette des doigts de Sydonnie. Les pans voltèrent de nouveau.

Très moi hein ?»

Elle aurait voulu trouver une meilleure réplique à prononcer, mais la milicienne l’avait attiré à elle dans un geste qui ne souffrait pas la contradiction et avait fait mourir chacune de ses pensées l’espace d’un instant tandis qu’elle se plongeait dans l’intense regard bleu acier. Heureusement, son intellect accepta de revenir pour écouter ses paroles et y réagir.
Une partie d’elle aurait voulu lui dire bon débarras, et qu’elle méritait de toute façon bien mieux que cet inconnu qui ne pourrait jamais la combler comme il se doit. Mais elle ne le connaissait pas, et le juger sans cela aurait, selon elle, nuire à la confiance toute neuve que lui portait sa compagne.
D’autre part, cette nouvelle relation l’invitait à penser aux intérêts de quelqu’un d’autres avant les siens. Et même si cela voulait peut-être dire qu’elle ne serait jamais la réponse aux malheurs de Sydonnie, elle avait envie qu’elle trouve cette réponse. Même si cela devait être avec cet Alaric, ou un autre.

Tu ne sais pas plus que moi de quoi ton avenir sera fait Sydonnie. J’ai appris il y a longtemps que la vie ne se contente jamais de nos convictions. Tu le reverras peut-être, et tu verras bien dans ce cas s’il continue de réchauffer ton corps et ton âme comme une flamme. Cela ne te coute rien de d’y réfléchir avec curiosité plutôt que dépit. Ce n’est pas moins stupide, mais un peu plus joyeux non ? » dit-elle en lui souriant, rougissant malgré elle de son compliment. Elle se contenta de hausser les épaules, incapable d’aider Sydonnie à savoir réellement ce qu’elle voulait. Elle ne pouvait qu’être là pour elle, ne pas lui cacher les espoirs qu’elle faisait naître dans son cœur flétrit, mais ne rien lui imposer, et l’accepter comme elle était.
Pour une femme qui n’avait pour compagnie que la solitude, cette amitié imparfaite était un cadeau, même si sa compagne ne semblait pas le percevoir.

Elle sentit les doigts glisser derrière son oreille puis sur sa nuque, l’attirant avec une certain impétuosité. Le souffle de Sydonnie glissa sur ses joues et Irène sentit ses jambes soudain flageolantes. Ses lèvres étaient étonnamment douces, bien que son baisait ne fut pas des plus tendre. Une nuance qui enflamma son imagination. Elle ne fit pas semblant de ne pas l’attendre, ni dans profiter. Elle se blottit contre la milicienne le temps de ces quelques battements de cœur, goutant les lèvres de sa compagne avec intensité, hissée sur la pointe de ses pieds pour compenser leur différence de taille.
Ses mains se posèrent sur les hanches plutôt que le dos meurtri et pressèrent la noiraude contre elle. Malgré la passion que cela lui faisait ressentir. Une part douloureusement consciente de son être savait qu’il n’y avait pas là de quoi se réjouir. Leur échange était empressé, inquiet, maladroit non dans la forme mais dans le message.
Sydonnie extériorisait quelque chose ainsi, comme lorsqu’elle avait découpé la toile. C’était un geste, une impulsion. Il y en aurait d’autres, et la comtesse devrait s’efforcer dans comprendre le sens. Leurs lèvres se séparèrent, et Irène n’insista pas pour que cela perdure où soit suivi d’une autre action. Elle se contenta de reposer ses talons au sol et d’inscrire cette sensation dans une part de ses souvenirs. Puis elle inspira doucement avant de prendre la parole.

Je suis désolée Sydonnie. Même si je le voulais, je ne m’arrêterais pas. Je t’ai promis d’être honnête, et ça passe par le fait de te dire que j’éprouve pour toi des choses qui dépassent le cadre d’une amitié, du moins tel qu’on me l’a expliqué. Bien que ça te complique la vie. » Elle glissa sa main dans celle de son amie et la pressa doucement à l’image de ce qu’elle-même avait fait quelques instants plus tôt. « Mais n’oublie pas que malgré cela, tu es et restera mon amie. Ce n’est pas sous condition, pas dans l’espoir que cela change à mon avantage. Tu es mon amie parce que tu es toi. Je ne te demande rien d’autres que de continuer à l’être, et de me parler. Ton amitié n’a pas à m’être utile, n’a pas à m’éviter chaque blessure, ce n’est pas un engagement à plus, ou une prison pour tes sentiments, alors sors toi cette bêtise de la tête, laisse-moi prendre mes décisions et accepte ma compagnie. Car j’aime qu’on communique, de “temps en temps.“» appuya-t-elle avec un demi sourire presque taquin face à cette formulation très sydonniesque.

Juste un instant. J’ai quelque chose pour toi. »

Elle ne savait pas trop pourquoi elle avait dit cela. Elle n’y pensait pas un instant plus tôt, mais soudain cela semblait comme une évidence. Elle pressa une dernière fois les doigts de sa compagne, puis s’éloigna d’un pas pour la contourner et se diriger vers la large coiffeuse qui séparait deux des grandes fenêtres.
En se posant sur les boîtes à bijoux ouvertes, son regard fut immédiatement attiré par la larme bleu scintillante pendu à une fine chaine d’argent qu’elle portait presque au quotidien. Elle la passa autour de son cou et laissa le bijou retomber sur son buste. La sensation était à la fois douloureuse et agréablement familière. Le signe de son pacte intime avec l’Epurateur. La preuve de sa félonie qu’elle seule pouvait interpréter et qu’elle portait aux yeux du monde avec une certaine arrogance et fierté.
Ce n’est pas dans les mêmes boites qu’elle trouva l’objet de sa quête, mais en ouvrant un tiroir qui grinça en protestant, signe que les années sans sollicitations n’avait pas fait du bien aux rigoles de bois. Sur la planche se trouvait deux choses un vieux ruban usé qu’elle n’avait pas porté depuis sa nuit de noces et qui lui fit ressentir une vague de répulsion. Et un petit coffret de bois noir et marqué par le temps qui tenait sans effort dans une main, posé sur un papier plié.

Elle s’empara de la boite et ferma le tiroir avec une certaine férocité, renvoyant le passé là d’où il venait. Elle se retourna, la boîte dans les mains, et observa Sydonnie dans un instant silencieux. Etait-ce vraiment une bonne idée ? Tout son instinct disait que oui, toute sa logique hurlait que non, et la partie plus primaire et animale de sa personne éprouvait une terreur sans nom à l’idée que les mots d’une vieille femme s’avèrent une réalité.
Mais après tout, il y avait longtemps qu’elle ne craignait plus de mourir, n’est-ce pas ?

C’est un cadeau que je garde depuis longtemps, depuis que je suis enfant. Tu n’es pas obligé de le porter. Je voudrais juste que tu le gardes près de toi. Ça te fera penser à moi et à toutes les fois où je t’embête avec mes questionnement intime. »

Elle lui fit un sourire mi-amusé mi-franc et s’approcha du lit où elle posa la petite boite avant de l’ouvrir. Elle se détourna aussitôt, un peu mal à l’aise. Elle s’empressa d’aller se choisir des chaussures pour finaliser sa tenue. De toute façon elle aurait pu peindre chaque détail de l’objet contenu dans la boite tant elle l’avait observée dans ses jeunes années.
C’était un bijou. Pas comme ceux qu’on s’attendait à trouver chez une noble, même de rang inférieur. Un bracelet de cuir noir, pas même d’une pièce, non plutôt un ensemble de fine lanière nouée comme une corde. On pouvait percevoir entre les coutures un filigrane d’argent discret qui rendait l’objet un peu plus lumineux et précieux qu’à première vue. Au bout de l’enlaçage de cuir pendait une petite pierre maintenue par les sangles nouée évoquant vaguement la forme d’un galet en plus petit. D’un profond noir, elle était parcourue de zébrures d’un bleu intense presque luminescent, lui-même moucheté d’un jaune sombre par endroit.

Il lui avait fallut plusieurs années pour trouver dans un des ouvrages du temple de quel type de pierre il s’agissait. Une labradorite, une pierre très rare, si rare qu’elle en avait peu de valeur. On l’a trouvait si profondément dans les exploitations minières et en si faible quantité qu’elle n’avait développer aucun attrait commercial à l’inverse des rubis et autre grenats.
Pourtant elle lui semblait bien plus magnifique et complexe. On avait l’impression d’observer une nébuleuse qui aurait percuté d’immense griffes célestes avec violence. On lui avait aussi parlait d’une ressemblance avec les “aurores boréales“ des phénomènes divins qui zébraient le ciel loin au nord. Mais elle n’avait jamais eu la chance d’en voir.
A bien y regarder, la ressemblance entre Sydonnie et l’intérieur de la pierre était évidente. Complexe, déchiquetée et magnifique. Peut-être est-ce pour cela qu’elle avait voulu lui offrir ?
C’était plus cohérent et rassurant que de croire qu’elle lui était destinée n’est-ce pas ?

Elle fit claquer ses talons sur le bois en s’approchant de Sydonnie à moins d’un demi-mètre, et constatât avec satisfaction que leur différence de tailles était sensiblement atténuée. Elle ne pouvait pas encore vraiment la regarder droit dans les yeux mais au moins la noiraude n’aurait plus à se casser le dos en se penchant pour l’embrasser. Pas que ce soit ce qu’elle attende ! C’était juste le premier exemple qui lui était venu en tête. Elle se maugréa mentalement pour ne pas savoir mieux retenir se genre de fantasme, mais dit d’un ton satisfait.

C’est mieux !» Elle prit la main de sa compagne et amie. « Nous y allons ?»



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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: Le voyeurisme de l'artiste [Irène]   Le voyeurisme de l'artiste [Irène] - Page 2 EmptyMer 28 Oct 2020 - 17:04


Un grognement, c’est tout ce qui sur l’instant avait accepté de sortir de la silhouette féminine. La noiraude était restée immobile un instant, laissant vagabonder ses prunelles sur la noble femme qui se trouvait dans cette proximité qui aurait dû être dérangeante. Irène était Irène, sans aucun doute, celle qui aurait dû être plus mal à l’aise que la femme d’armes sur l’instant ne semblait qu’à peine malmenée par le comportement déséquilibré de la sergente. Pire, ou mieux, la comtesse parvenait même à la déstabiliser davantage alors qu’elle insistait catégoriquement sur le fait qu’elle poursuivrait son honnêteté vis-à-vis de ses besoins, de ses sentiments. Ce fut un bref soupir qui s’échappa des lèvres Sydonnie, incapables de définir si ce souffle avait représenté une forme de soulagement -de non colère de la sang bleu-, ou d’agacement, alors qu’elle restait dans cet objectif étrange, dans cette incertitude vis-à-vis de sa curiosité, de son affection et cette séduction qu’Irène installait bien malgré elle, entre elles. Elle sentit les doigts de son interlocutrice glisser sur les siens émettre cette pression mi-agréable, mi-désagréable, alors qu’elle poursuivait, tâchant sans doute de se faire rassurante et bienveillante. L’amitié était un élément complexe pour Sydonnie, tout autant que n’importe quelle autre forme de relation. Ce qui aurait dû la rassurer le plus l’inquiétait finalement le plus. Dans l’amitié, on ne pouvait pas se contenter d’une nuit dans un lit chaud, puis disparaitre le lendemain. L’amitié était un engagement, tout aussi important, si ce n’est même plus que le mariage non ? Or, pour être ami, fallait-il être sur la même ligne de départ et la sergente n’était nullement convaincue que Irène et elle, se trouvaient sur la même fameuse ligne.

- « On communique plus que de temps en temps » ronchonna la femme d’armes avant de pincer les lèvres « Qu… Quoi ? De quoi est-ce que tu parles ? »

Trop tard, elle s’était éloigné Irène, déjà, la laissant sur place pour farfouiller dans sa boite à bijoux qui était beaucoup plus loin. La sergente s’était contenté de pivoter de la suivre du regard, sans savoir ni où arrêter le mouvement de ses yeux, ni sans comprendre ce que la comtesse avait bien pu avoir soudainement ‘pour elle’. Sydonnie n’aimait pas les cadeaux, elle se sentait bien souvent mal à l’aise à cette idée, comme les surprises, ce n’était nullement quelque chose qu’elle appréciait. Sans doute parce que cela impliquait une forme de non-contrôle, de lâché prise que la sergente ne s’autorisait qu’à de très brève et très rare occasions. La noble ne semblait pas réellement se soucier du sentiment ou ressentiment de la femme d’armes, enfilant un bijou qui ressemblait à un collier avec un pendentif, avant de se concentrer sur une boite ancienne qui grinça à l’ouverture. Boite dans une boite, élément qui fit sourire un instant la sergente, celle-ci ne put que grimacer en comprenant que la petite boite récupérer était le fameux quelque chose qui lui revenait. Ce dernier fut abandonné sur le lit, alors qu’Irène repartait dans une exploration de la pièce pour trouver des chausses adaptées à ses envies. Sydonnie, elle était restée là, silencieuse, sans mouvement durant un infime instant, avant de s’installer juste à côté de la boite.

Comme une enfant découvrant un nouveau jouet, elle n’y avait pas jeté le moindre coup d’œil, pas de suite en tout cas. Elle n’avait jamais été de ces gamins se précipitant sur un emballage, non, la noiraude avait toujours été de celle qui analyse, observe, puis… se précipite. Ainsi, elle avait d’abord laissé le bout de ses doigts pianoter, contourner, appréhender le contenant, avant de l’ouvrir et d’y jeter un œil. Rapidement, elle en avait sorti le bracelet en cuir, avisé la pierre et le reste. Sa tête s’était penchée sur le côté, alors que la pulpe de ses doigts venait détailler avec lenteur l’ensemble. La beauté du bijou n’était, aux yeux de la femme d’armes, pas négociable, il était simple, mais agréable dans sa simplicité, sans froufrou, sans surplus, presque brut. Elle ignorait le nom de la pierre, ni même si c’était quelque chose de précieux, mais les différentes couleurs qu’elle dégageait lui semblait aussi merveilleuse que le plus rare et précieux des breloques. Une interrogation régnait cependant dans son esprit : pourquoi ce cadeau ? Pourquoi était-il enfermé dans une boite grinçante ? Que représentait-il pour celle qui s’était éloignée sagement, sans même vraiment le regarder ? Pouvait-elle l’accepter ?

L’amas de questions s’agglutinant dans son esprit sembla l’empêcher de respirer durant un infime instant, juste le temps nécessaire pour permettre à la comtesse de revenir vers elle, perché sur des talons qui mettaient davantage en valeur ses jambes et de ce fait sa tenue. Se redressant, le bijou toujours entre les doigts, la différence de taille entre la noble et la femme d’armes semblait moindre. Pas encore équitable, mais moins forte, ce qui tira un sourire à la noiraude qui se contenta de conserver l’étirement de ses lèvres devant la satisfaction de la comtesse.


- « Penses-tu tenir toute la soirée là-dessus ? » l’interrogea-t-elle avec un brin de malice « Je ne porterais pas tes chaussures Irène, ni toi mh ! » elle attrapa sa main pour y redéposer le bracelet « Tu peux me le mettre ? » demanda-t-elle en tendant son poignet droit « Je ne te promets pas de le porter tout le temps » précisa-t-elle « Je risquerais de l’abimer ou de le perdre et il a l’air d’avoir une certaine valeur pour toi »

Attendant patiemment dans cette même position, elle sentit néanmoins ses lèvres se pincer, prenant une légère inspiration, elle ajouta :

- « Tu m’expliques ? » souffla-t-elle en déposant ses iris sur la silhouette la noble, plus précisément sur son visage « Tu as l’air de le fuir, autant de l’apprécier, il appartenait à quelqu’un ? Pas que je sois révolté à l’idée de porter un bijou ancien, datant sans doute de ta jeunesse -qui est lointaine, mh ?-, mais… je ne veux pas que tu regrettes ton cadeau. »

Elle pouvait attendre ou pas, quoiqu’il en soit si Irène n’avait pas consentie à s’exprimer sur le sujet, Sydonnie ne se serait nullement offusqué, préférant emboiter le pas dans le sens contraire pour retourner dans les escaliers, descendre, retrouver le hall et envisager le départ vers la fameuse soirée mondaine ou elle n’était nullement, aucunement, absolument pas conviée. Une fois en bas, elle prit une légère inspiration avant sans doute de sortir de la bâtisse, dehors, un léger frisson l’avait parcouru alors qu’elle prenait pleinement conscience qu’en plus d’être vêtue d’une manière dont elle n’avait pas l’habitude, elle n’avait pas son épée. Grimaçant légèrement, elle tâcha de laisser de côté cette contrariété, avant de se concentrer sur la direction à emprunter, qu’elle ne connaissait pas nécessairement :

- « Je vais devoir faire un gros effort pour ne pas l’arrêter… » plaisanta-t-elle « Ne te mets pas en danger si cela devait mal se dérouler » précisa-t-elle avec plus d’autorité qu’elle ne l’aurait véritablement souhaité « J’ai l’habitude des situations complexes et puis mon image à moi, elle a l’habitude d’être dégradée »

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Irène de ValisComtesse & Modératrice
Irène de Valis



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MessageSujet: Re: Le voyeurisme de l'artiste [Irène]   Le voyeurisme de l'artiste [Irène] - Page 2 EmptyMer 28 Oct 2020 - 19:00


Un grand sourire provocateur et hautain que trahissait ses yeux amusés étira les lèvres de la noble aux cheveux d’argent, alors qu’elle posait sa main libre sur sa hanche qu’elle remua latéralement comme un petit mouvement de danse.

Sache très cher sergente, que je pourrais courir et danser toute la nuit sur ces talons !» Dit-elle d’un ton de défi plein d’amusement en faisant justement claqué l’un des dit talon sur le parquet de bois qui les supportait.
Irène laissa la noiraude prendre sa main et déposer dans sa paume le bracelet. Son cœur manqua un battement en croyant à un refus. Qu’aurait-elle fait alors ? S’il n’était pas pour Sydonnie, pour qui pourrait-il être d’autre ? Heureusement le refus craint ne vint pas. La comtesse hocha la tête avec soulagement et accrocha le bracelet sur le poignet musclé mais délicat la noiraude. Parfaitement ajusté, il ne la serrait pas mais ne pendait pas inutilement non plus à l’exception de la pierre. C’était sans doute une simple coïncidence… que cela pourrait-il être d’autre ?

Il lui allait joliment, comme une prolongation logique de son être, efficace, simple dans sa fabrication mais complexe dans sa composition. Il ne jurait pas avec sa porteuse au contraire d’un bijou clinquant et bardé d’émeraude ou de saphir. Non cela lui allait simplement bien, dans son style. En réalité pour la comtesse, cela lui irait même certainement mieux quand elle reviendrait à sa tenue plus « brute » qu’elle portait pour la milice. Mais c’était un détail.
Bien sûr la noiraude attendait des explications. Cela aurait été trop simple autrement. Et elle y avait droit, elle n’était simplement pas certaine de tout ce qu’elle était prête à dire. Même Ombeline n’avait pas eu tous les détails, et elle était surement celle avec qui elle avait le plus abordé cet événement.
Elle garda la main de sa compagne dans la sienne et vint la couvrir de l’autre, la pressant avec douceur.

Porte le quand ça te chante Sy, ce n’est point une menotte, ni un souvenir d’un être disparu ou d’une ancienne conquête. De ce que j’en sais, tu es la première à le porter depuis qu’on me l’a confié. Et il n’a de valeur à mes yeux que parce qu’il me revenait de choisir à qui l’offrir. Il me fait peur parce qu’il est lié à un souvenir qui m’inquiète, une promesse… non pas une promesse. Une destinée qu’on m’a annoncée quand j’étais enfant. »

Elle inspira longuement, et serra la main de Sydonnie en décidant qu’il était temps de se mettre en route vers leur destination. Pas qu’arriver très en retard la dérange, mais simplement pour redonner de l’élan à leur duo, sinon elle risquait de se rétracter et de demander à Sydonnie de rester là avec elle, à ne s’occuper que d’elles. Mais elle avait donner sa parole de l’aider dans la mesure des ses moyens, et elle ne voulait pas faillir à celle-ci.
Et elle pouvait parfaitement discuter en marchant, même d’un sujet qu’elle préférait en général éviter.
Elles descendaient l’escalier quand elle reprit la parole, ce qui devait sans doute avoir donné un étrange moment de flottement à la situation.

Selon elle, Le bonheur me serait à jamais interdit. Car le jour où je le trouverais, serait celui de ma mort. » dit-elle d’une voix sans émotion, pas elle-même certaine de ses ressentis à ce sujet. « Suite à cette rencontre, j’ai trouvé cette boite dans mes affaires. Et un mot, “Pour la personne que tu choisis“ . »

Arrivait devant la porte Irène s’arrêta pour se tourner face à Sydonnie, son dos sa posant sur le bois tandis qu’elle gardait une main sur la poignée. Elle baissa les yeux quelques instants cherchant ses mots pour rassurer Sydonnie, ou du moins lui fournir une réponse honnête.
Alice n’était nulle par en vue, ce qui n’était certainement pas une coincidence.

C’est pour ça que tu dois bien comprendre que si je te l’offre, ce n’est pas parce que je me résigne. Je ne te transforme pas en porteuse de ma destinée fatale. Au contraire.» Elle releva la tête pour fixer sa compagne dans ses magnifiques yeux glacés. « Je t’ai donné ce bracelet parce que pour la première fois, je crois que je veux prouver que c’est faux. Que je peux confier ce bijou à une personne que j’aurais choisi et montrer que je ne crains pas le reste. Que je l’affronterais. Si un jour je trouve le bonheur, je me battrais pour rester en vie et le garder. Comme je le disais, il n’a de précieux que le fait que j’ai voulu te l’offrir, et que j’ai eu assez de courage pour le faire. »

Elle s’empara d’une longue cape noire dans le meuble non loin et s’enroula dedans, après un instant d’hésitation, et saisit aussi un petit fuseau de tissu noir entourant un objet avant d’ouvrir la porte, elle jeta un regard par-dessus son épaule à Sydonnie et ajouta.

Et je trouve que cela te va très bien, ce qui ne gâche rien ! » Conclut-elle avec un grand sourire.

Elles traversèrent le jardin de devant et quittèrent la propriété des Valis. Sydonnie ne semblait pas totalement certaine de la route. Ce qui ne surpris guerre la comtesse vu l’empressement de la noiraude à fuir l’esplanade pour courir le pays et risquer sa vie.
Elle passa son bras autour du siens comme elle l’aurait fait avec n’importe cavalier, peut être avec un peu plus de bonne volonté, et guida leurs pas naturellement. Elle gloussa à la remarque de Sydonnie.

Je paierais cher pour assister à l’arrestation. Mais attendons de voir si on trouve quelque chose. »

Le changement de ton autoritaire de la noiraude la prit quelque peu de court, mais une part d’elle compris son inquiétude. Irène était une intrigante, pas une milicienne, encore moins une combattante. Si cela tournait mal, très mal, elle ne serait pas d’une grande utilité, voir une gêne. Et sa compagne n’avait aucune idée de sa capacité à tuer pour vivre.
Non en y pensant, ce changement de ton n’aurait pas vraiment du la surprendre.

Bien sûr Sydonnie, je sais où s’arrête mes capacités, et ce que je peux me permettre de sacrifier ou non. Mais n’oublie pas qu’on est dans mon monde a présent. Il y a peu de situation où des mots ne peuvent pas remplacer une épée sur l’esplanade. Alors sauf si le danger est immédiat, laisse-moi une chance de régler les choses avant que ça n’arrive. Mais tout de même… »

Elle arrêta leur marche tandis qu’elles se trouvaient dans un coin mal éclairé de la grande rue qu’elles traversaient. Elle fit face à Sydonnie et débarrassa l’objet qu’elle avait emportée de sa gaine de tissu, révélant un fin stylet noir avec une garde étroite. Sans lui demander la permission elle passa le fourreau dans une boucle de cuir sur la hanche gauche de la milicienne, et arrangea son jupon pour le dissimuler.

Je préfère te savoir armée. De plus ça te rend encore plus désirable ! » lui murmura-t-elle à l’oreille en gloussant. Elle reprit son bras l’encourageant à reprendre la route. « N’oublie pas, nous sommes deux veuves en plein deuils. Si ça se passe mal, mieux vaut un scandale attribuable à notre souffrance qu’un drame survenu durant l’enquête d’une milicienne sous couverture sans l’approbation d’autorité plus grande. Après… une arrestation justifiée peut être bien aussi ! »

Elles finirent par arriver en vue de la demeure de Veronia, qui n’était vraiment pas si loin que la description caricaturale qu’en avait fait la comtesse. Un gros bloc de pierre, parcouru ça et là de fenêtre carrée et sans style, dont, à la grande satisfaction d’Irène, aucune n’était allumée à l’étage. Ce qui était un bon début.
La grande porte à double battant qui indiquait l’entrée était ouverte en grand, et on pouvait voir des silhouettes entrer et sortir, surtout entrer en réalité.

Un dernière chose à dire avant qu’on aille voir l’ambiance dans la gueule du loup ?»

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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: Le voyeurisme de l'artiste [Irène]   Le voyeurisme de l'artiste [Irène] - Page 2 EmptyJeu 29 Oct 2020 - 23:37


Plus Irène avançait dans ses explications, plus les sourcils de la sergente semblaient se froncer. La noiraude avait finalement fait silence, prenant la peine de réfléchir, de bien intégrer les paroles prononcées par la comtesse. Un instant, la femme d’armes sembla hésiter à arracher l’objet se trouvant à son poignet, un instant seulement. Sydonnie trouvait la symbolique forte, et lourde de responsabilités pour celle qui avait un équilibre mental plutôt défaillant, fallait-il bien l’admettre, du moins, pour ce qui touchait à sa vie privée. La gradée ne semblait pas réellement comprendre les tenants et aboutissements ni même qui était ce ‘qui’ et cette ‘elle’ dont parlait la comtesse. En premier lieu, elle avait envisagé qu’il puisse s’agir de sa mère, puis cette rencontre qui semblait unique lui avait fait revenir sur cette hypothèse. Elle conservait une seule certitude : le fait que l’inconnue était féminine. Se pinçant les lèvres, le poids du bijou sur son poignet lui semblaient soudainement atrocement lourds. Elle avait descendu les marches en compagnie de la comtesse, était restée dans cet étrange silence, retenant les multitudes grimaces et les nombreuses questions qui s’entrechoquaient dans sa tête.

Prenant une inspiration, elle tâchait réellement de ne pas se révolter, à la fois vis-à-vis de cette idée de mort et de bonheur rattaché, mais aussi pour cette idée qu’elle représentait ce bonheur. Comment elle, milicienne, sergente, qui ne connaissait pas encore réellement Irène et qui elle-même ne la connaissait pas réellement pouvait représenter autant ? Comment la comtesse pouvait-elle encore et encore, parvenir à la déstabiliser à ce point-là. La gradée pouvait néanmoins comprendre ce besoin d’Irène de se débarrasser de l’objet et de lui donner une autre signification. Elle n’était simplement pas certaine d’avoir les épaules pour cette responsabilité, ce qu’elle préféra bien sûr taire pour l’instant, se contentant d’offrir un bref sourire à la sang bleu. Sydonnie avait eu le temps de suivre chaque mouvement de son interlocutrice, la cape sur ses épaules, la lame qu’elle avait glissée dans ses jupons en la laissant faire. Elle s’était laissé guider et emportée vers la demeure sans ne jamais reprendre une seule et unique fois la parole. Non pas que le silence soit lourd, ni même que la sergente semblait hostile, au contraire, c’était simplement cette idée de bien réfléchir à ses paroles, à relancer la conversation sans la bousculer, ne pas forcer les révélations, mais laisser venir. C’est dans cet objectif que Sydonnie fit silence, préférant simplement ne pas rebondir sur cette histoire de bracelet, ni sur ce elle, les deux femmes en reparleraient sans doute plus tard.

Sydonnie aurait choisi de faire disparaitre ce type de breloque à la signification obscure, Irène avait fait le choix de lui donner. C’était ainsi et chacun de ses mouvements qui lui permettaient de ressentir le bijou venait lui offrir ce poids toujours plus lourd dans sa poitrine. La lame fine se trouvant dans ses jupons n’avait pas non plus l’effet qu’Irène avait sans doute désiré offrir la noiraude. Ce n’était pas une lame correspondant à Sydonnie, loin de là, elle n’était pas certaine de savoir s’en servir aussi bien que son épée courte et puis… Dans ce genre d’événement, même si elle détestait cette idée, elle était convaincue qu’il était plus prudent de ne pas avoir la tentation de dégainer possible.


- « Je te laisse une chance Irène, mais évite juste de te mettre dans une position indélicate pour la triste veuve que je suis. » elle l’avait dit de cette manière particulière « Tu n’as pas mauvaise réputation, ce qui est suffisamment rare pour être souligné pour les personnes de ton rang, cela serait… Enfin, je te mets déjà dans une position inconfortable en te demandant de m’accompagner, dans le pire des cas tu auras juste à feindre l’incompréhension, non ? Ce n’est pas une question de savoir ou non se défendre, loin de là. »

Elle se pinça les lèvres, un instant, marchant aux côtés d’Irène pour détailler la demeure qui se dessiner. La noiraude n’était pas très au fait de la beauté architecturale ou non, fallait bien admettre que ce n’était pas sa préférence ni sa connaissance. Du moment que les murs étaient solides, que le toit retenait la pluie et le froid, le reste… Offrant un sourire à Irène roulant légèrement des yeux la femme d’armes ne put que se pincer une nouvelle fois les lèvres.

- « C’est me tenter que de glisser une arme dans mes jupons » souffla-t-elle « Néanmoins, je ne suis pas certaine de savoir me servir de celle-ci » c’était atrocement vraie « Chaque arme est différente et ne s’utilise pas de la même façon » vis-à-vis de sa dernière question, elle roula des épaules secouant la tête « Je ne dois quand même pas faire semblant de pleurer ? » malicieuse, elle eut ce sourire en coin, avant de relever son poignet où se trouvait le bracelet « Merci pour ça, Irène, mais ne pense pas que tes explications me suffisent. » Ajouta-t-elle sérieusement « On en reparlera, quand tu voudras et quand tu seras prête pour ça, en attendant, je le garde.»

Elle lui tendit son bras, de cette manière un peu particulière, presque masculine. Offrant un bref sourire, elle avait fini par reprendre la marche pour se diriger vers l’intérieur du bâtiment. Penchant la tête vers l’oreille de son interlocutrice, elle ne put que rajouter avec un brin de malice.

- « Dis donc Irène, tu ne serais pas une artiste, je trouve que ta description est très ressemblante »

Arrivant au niveau du domestique qui avait pour rôle de filtrer sans doute l’entrée, elle ne put que lui offrir un sourire.

- « Sydonnie de Rivefière » fit-elle en le voyant froncé les sourcils et appuyant son regard sur sa silhouette « J’accompagne la comtesse de Valis, que vous devez sans doute connaître » inutile de mettre Irène en avant, nul doute que la petite main reconnaissait très bien la comtesse, puisque celui-ci annonça à son collègue plus loin les différentes identités, avant de nous laisser entrer.

Entrant donc, accompagnée de son interlocutrice, la noiraude ne put s’empêcher de sentir l’espace d’un infime instant son ventre se tendre sous la nervosité. Si le noble n’était pas nécessairement particulièrement apprécié, il n’en restait pas moins que sa petite réunion avait attiré pas mal de monde de la noblesse. Les faux sourires fusaient, les mouvements de tête également, je ne reconnais pas tout le monde, je n’étais pas très douée pour ça. La noblesse, les noms, les titres, cela m’était bien égal et je comptais plus sur Irène pour m’indiquer qui était qui que l’inverse. Quoi qu’il en soit à peine avions-nous franchi les premières marches qu’on s’était retrouvée avec un verre de vin entre les doigts. La couleur n’était pas des plus belle, l’odeur non plus, mais devait-il être buvable au minimum.

- « Il y a du monde » murmurais-je en m’immobilisant et avisant la comtesse « Je ne pensais pas que… » qu’il y en aurait autant, je fais silence le temps de voir une femme saluer la noble, puis de s’éloigner « Connais-tu vraiment toutes les personnes présentes ? » c’était stupide comme question, sans doute, n’était-ce pas là le rôle premier d’une femme noble ?

On avait sans doute un peu de temps avant de voir le propriétaire des lieux sauter sur Irène pour bavarder, ou au moins faire son annonce de bienvenue. De mon côté, je laissais mon regard vagabonder dans les pièces et les portes, cherchant sans doute un moyen discret de remonter jusqu’à l’étage.

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Irène de Valis



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MessageSujet: Re: Le voyeurisme de l'artiste [Irène]   Le voyeurisme de l'artiste [Irène] - Page 2 EmptyVen 30 Oct 2020 - 4:27


Irène se contenta de secouer la tête comme à une enfant qui aurait dit une bêtise mais avec la douceur de la préceptrice qui comprend l’erreur et veut la rectifier. Non, non, non, Sydonnie ne s’en sortirait pas avec une vague logique et un rappel à sa réputation.

Non c’est vrai tu as raison, rien à voir avec savoir se défendre. Juste avec le fait de ne pas te laisser tomber. Je verrais bien où est ma limite si on doit en arriver là. » dit-elle tandis qu’elle avançait vers la demeure d’un pas commun, bien décidée à ne pas céder sur ce point. Si elle avait une réputation, elle avait avant tout une volonté propre, et celle-ci était du coté de la noiraude, même si celle-ci aurait sans doute préféré l’inverse. Oh elle reconnaissait tout à fait qu’il n’y avait là pas grand-chose à voir avec la logique. C’était juste son choix. -« Tant que tu évites de la tenir par le coté pointu, ce sera toujours mieux que moi. Si ça ne te rassure pas, sache que moi si. C’est déjà ça. » Lui répondit-elle finalement, parfaitement honnête, ses yeux fixés sur le manoir.
Elle entendit le sourire dans la voix de la noiraude et tourna la tête, ses propres lèvres s’étirant.

Ne t’en fais pas, je te marcherais sur le pieds dans le pire des cas si je dois te tirer une larme. » pouffa-t-elle distraitement avant d’hausser les épaules en la regardant agiter le bracelet sous ses yeux. Pas qu’elle ne sache pas quoi dire, c’était plutôt que le plan de Sydonnie lui convenait parfaitement. Discuter avec elle, encore et toujours, c’est tout ce qu’elle espérait. Elle se contenta donc d’un « D’accord, merci. » simple et qui n’effaça pas son sourire.
Elle glissa son bras autour de celui offert de la noiraude, et posa délicatement et gracieusement ses doigts dessus. Sa démarche se fit lente et légère, les claquements de ses talons s’adoucirent jusqu’à presque disparaitre et sa foulée s’affina encore, donnant l’impression que les pans de sa robe flottaient au-dessus du sol et que ses propres pieds ne faisaient que l’effleurer.
Elle redressa son dos, accentuant sa cambrure mais affaissa quelque peu ses épaules se donnant un air plus fragile et docile surtout en comparaison de sa compagne. Une dizaine de pas, et la transformation était complète.
Son sourire s’élargit à la remarque de Sydonnie, mais elle se retint de tout commentaire alors qu’elles arrivaient devant le domestique gérant les allées et venues. Elle lui rendit son regard quand il se permit de l’observer pour vérifier son identité, mais avec une froideur presque irréelle, comme si elle ne le voyait simplement pas mais regarder la colonne de pierre derrière lui. Il baissa les yeux et s’empressa d’arranger leur entrée.

Quelques pas plus loin elles étaient un verre à la main à observer la foule nombreuse. Elle porta le liquide à ses lèvres et retint une grimace. Cueillit trop tôt, pressé trop tôt et mis en fut trop tard. Les pires décisions pour le pire des résultats. C’était encore plus mauvais que dans ses souvenirs.

Délicieux. » dit-elle sur un ton neutre, pas vraiment capable d’en dire autre chose sans froncer les sourcils pour le moment. Et elle ne se donnerait pas la peine avant qu’on aborde le sujet.
Elle laissa sa compagne s’habituer un peu à la foule d’hypocrite. Aux gens de son royaume à elle. Elle ne doutait pas que pour la noiraude ce rassemblement ne devait pas être des plus accueillant sachant déjà son antipathie pour les mondanités.

« Que nous étions autant ? » finit-elle pour elle à voix basse. « Seulement ceux qui comptent, les autres sont des faire-valoir qui se damneraient pour un sourire ou une remarque positive. »

C’était à la fois vrai et faux. Elle ne connaissait personnellement que certain d’entre eux, ceux qui avaient une place dans le jeu. Ses adversaires, compagnons d’armes, et alliés politique. Mais elle pouvait déduire sans effort l’identité de la majorité car elle avait passé des heures innombrables à étudier les forces et les faiblesses de chacun d’entre eux. Indice par indice, description par description. Pour savoir où frapper quand cela était nécessaire. Comme elle l’avait fait avec Sombrelune quand la famille était devenue une gêne.

Elle sentit une boule naître dans son ventre en prenant conscience de où et avec qui elle se trouvait. Elle aurait pu animer cette soirée sans effort, influer les marées de pensées par de simple mots. En réalité elle était si sûre d’elle qu’elle pouvait presque affirmer être capable de convaincre quelqu’un d’aller fouiller le bureau du baron pour elles, sans même qu’elle n’aborde directement le sujet.
C’était là son quotidien, sa force, son univers. Du moins jusqu’à récemment.
Et maintenant, Sydonnie était là, et serait témoin de cette part de sa personnalité. De l’intrigante manipulatrice qui évoluait dans ces eaux comme à la manière d’un requin dans son territoire de chasse. Elle eu presque envie de tout abandonner et de la convaincre de faire demi-tour. Elle trouverait un moyen de lui fournir des preuves autrement. Quand elle ne serait pas là pour la juger…
Mais encore une fois, elles s’étaient faites une parole d’honnêteté. Et il aurait été bien trop simple que de se défiler pour la préserver.

N’oublie pas Sydonnie. La comtesse, n’est qu’une toute petite partie de moi, elle m’aide à survivre. » dit-elle sur un ton doux, presque suppliant, regardant droit devant elle. Puis, sa prise sur le bras de sa compagne s’affermit et elle reprit la parole d’une voix plus sûre et déterminée.

Viens, allons-nous faire remarquer, pour qu’on nous oublie plus vite ensuite. Tes regards devront attendre un peu. »

Et elles plongèrent dans la foule.
Il ne fallut pas longtemps pour que le premier récif se présente à elles. Sous la forme d’un couple qui avait laissé sa jeunesse quelques années en arrière. L’homme se tenait bien droit, avec cette raideur caractéristique de celui qui a longtemps combattu. Même s’il semblait bien trop maigre aujourd’hui pour le croire capable de soulever une épée. Elle, s’était tout l’inverse, joufflue et ventripotente, elle peinait à masquer que sa robe était trop serrée pour la faire paraître plus mince. Elle agitait avec frénésie un éventail pour se rafraichir.
Un échange de regard la convainquit qu’elle n’échapperait pas à la confrontation quand leurs trajectoires se croiseraient.
Elle se pencha vers Sydonnie et parla tout bas sans vraiment regarder dans leur direction comme si elle confiait un détail quelconque à son cavalier.

Le vicomte de Salses, et sa femme, à l’époque ils dirigeaient Balazuc. C’est en grande partie grâce à ses greniers que l’on a pu réensemencer le labret après la reprise. Bien sûr ils avaient été confisqués par le roi, mais ils en tirent tout de même une grande fierté. Il était dans l’armée, et elle est une terrienne. Il apporte le prestige et elle les finances. » Encore quelques pas. « Souris-lui, il aime la milice, et plus encore les miliciennes. Mais ne la regarde pas dans les yeux, si tu ne lui offres pas de prises elle ne s’accrochera pas. »

Enfin ils se rencontrèrent. Irène s’inclina avec grâce, mais pas trop bas pour ne pas obligée la vicomtesse à se pencher plus encore et à souffrir un peu plus de la compression de sa tenue sur sa chaire. Celle-ci lui en fut gré à première vue.

Madame, comme toujours votre toilette est splendide. Il faut vraiment que vous me présentiez ce dentelier qui fait tout vos ourlets. Je veux les mêmes ! » dit-elle en effleurant la manche de la bonne femme qui se trémoussa de satisfaction. La noble ignorait bien entendu que la dentellerie en question lui appartenait, ou plus précisément appartenait à Silas d’Ingésie, l’un de ses noms d’emprunt. Elle ignorait par conséquent qu’elle était parfaitement au courant des surcouts qu’elle faisait facturer à son entourage quand ils commandaient de la dentelle par son intermédiaire, pensant pouvoir faire confiance à cette volubile dame.
C’était une des fragilités qu’elle entretenait les concernant, même si elle espérait ne jamais avoir à s’en servir. Parmi le banc de requin, le couple de Salses était parmi ceux qu’elle trouvait supportable à fréquenter.

Vous savez bien que je ne peux trahir mes petits secrets Comtesse, que dirait-on de moi si je ne gardais pas quelques atouts dans ma manche… Qui est vôtre amie ? »

Elle avait volontairement attendu que la noble aborde elle-même le sujet, s’offrant ainsi sans trop d’effort, une meilleure position pour réagir à la suite. C’était eux qui avaient montré de l’intérêt pour sa cavalière, et ils leur seraient donc moins simple d’émettre un avis sans automatiquement critiquer les choix de fréquentation d’un titre de noblesse plus haut que le leur. L’étiquette encore et toujours.

Oh mais je manque à tous mes devoirs ! Vicomte, Vicomtesse, permettez-moi de vous présenter Sydonnie de Rivefière. »

Un éclair de compréhension passa dans les yeux de la noble grassouillette.

Celle qui… »

Parfaitement ! Vous l’avez reconnue, c’est bien elle qui a rejoint la milice à ses débuts avant d’honorer sa famille par un mariage plus que bénéfique avec la famille Rivefière. Elle est sergente à présent, un exemple pour beaucoup d’entre nous. » Dit la comtesse avec une telle douceur qu’on eu pu croire que c’est à elle qu’on avait failli couper la parole.

La vicomtesse aurait peut-être développer son avis sur le sujet, mais son mari, jusque-là parfaitement stoïque s’ébroua à la mention de la milice et détailla les deux femmes comme si elles venaient soudainement de se matérialiser devant lui.
Il hocha la tête comme s’il confirmait quelque chose que lui seul avait entendu.

Oui oui, de l’extérieur c’est ça ? Vous avez participé à la reprise du Labret il me semble. J’aurais moi-même sortit mon épée si j’avais été plus jeune. Une sacrée paire que vous devez avoir ! Bon boulot. » Dit-il d’une voie de caillouteuse.

Sa femme s’empourpra et réagit aussitôt pour éviter un possible scandale face à cette tirade peu conventionnelle, mais il était évident que l’acceptation de son mari sur le statut de la milicienne avait eu son petit effet et chassé la première pensée qu’elle avait faillit émettre à son sujet.

Veuillez pardonner mon mari dame de Rivefière, malgré des années d’effort de ma part, il parle toujours comme un vrai roturier ! Mais il dit vrai, la reprise du Labret est un exploit dont nous somme gré à la milice et à notre bon roi. Vous savez, nous avons fait notre part nous aussi, après la bataille nous avons aidé autant que nous pouvions à la culture des champs, j’ai moi-même envoyé plusieurs servantes renforcés les corps de ferme. » reprit-elle en tentant de ramener un peu de lumière sur leur propre participation, même si déjà son époux semblait retomber dans son apathie, toutefois l’on pouvait remarquer qu’il revenait plusieurs fois posé son regard sur Sydonnie.

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MessageSujet: Re: Le voyeurisme de l'artiste [Irène]   Le voyeurisme de l'artiste [Irène] - Page 2 EmptyVen 30 Oct 2020 - 12:43


- « Comment définir les personnes qui comptent ? » parlait-elle seulement encore de leur situation, du lieu et des nobles, rien n’était moins sur « Tu es une très bonne menteuse » souffla très bas en levant légèrement son verre de vin pour lui notifier qu’elle parlait de son compliment passé.

La noiraude avait bien évidemment trempé ses lèvres à son tour, retenant de justesse une grimace provoquée par l’amertume du liquide pourpre. Sydonnie aimait le vin, en réalité, elle avait appris à apprécier tous les alcools existants sans distinction. Dans certaine situation le goût ne semblait même pas l’intéresser, seul l’objectif finalement de l’enivrement avait son importance. Ce soir, durant cette soirée, le but ultime était relativement différent, si elle aurait apprécié s’enivrer pour oublier sa présence, le monde, la présence de ceux qui se jugeaient visiblement importants, alors qu’ils n’étaient rien de plus qu’un ridicule titre sur une pente glissante. Coulant un regard, la femme d’armes ne put que faire silence, se pincer les lèvres de cette contrariété passagère, retenant de justesse un froncement de sourcil alors qu’elle reportait pleinement son attention sur son interlocutrice qui semblait parfaitement dans son environnement.

La gradée ne doutait nullement de l’implication d’Irène dans ce type d’événement, elle savait par expérience et pour avoir vu faire Roland quelquefois, que les apparences étaient trompeuses, que le jeu des mots était souvent beaucoup plus perfide, plus tranchant, plus complexe qu’une rixe arme à la main. Tout était toujours dans le dos, dans une prononciation, dans une définition ou un regard un peu appuyé, un combat froid, silencieux, mais pour autant particulièrement redoutable. Sydonnie était très mauvaise à ce jeu-là, elle aimait la confrontation directe, la violence des coups, le froid de la lame mordant la chair. Pour maintenir une réputation si lisse -trop sans doute pour être pleinement réaliste-, la comtesse de Valis devait de ce fait être une intrigante redoutable. La sergente n’était cependant pas certaine d’avoir envie de la voir à l’œuvre, loin de là. Aurait-elle voulu conserver cette vision naïve de la noble, sans doute trop douce, sans doute trop fragile, sans doute trop, beaucoup trop pour être notifiée et listée.

Enroulant ses doigts autour de cet infect verre de vin, elle ne put retenir ce mouvement réflexe de le porter à sa bouche, pour avaler une gorgée, longue et désagréable. Avisant Irène qui semblait avoir compris sa pensée, la noiraude opina simplement, ne préférant nullement s’éterniser sur cette question de partie. Le monde de la noblesse n’était pas fait pour elle et même si Irène soulignait que cela ne représentait qu’une infime partie d’elle-même… C’était sans doute encore trop, beaucoup trop pour la manière de pensée de la femme d’armes.


- « Je sais » souffla-t-elle simplement en sentant les doigts de la comtesse émettre cette pression sur son avant-bras « On est vraiment obligé ? »

Visiblement oui, c’est un peu à contrecœur que la sergente s’était laissé entrainer dans la foule, elle qui aurait sans aucun doute préféré l’option plus rassurante, plus agréable de rester dans un coin, verre de vin à la main, attendant sagement le bon moment, celui où elle pourrait se glisser jusqu’à l’étage pour une raison ou une autre. Contre sa propre volonté, qui était néanmoins à nuancer puisque la compagnie d’Irène avait tendance à apaiser sa mine renfrognée. Écoutant la description du couple, la femme d’armes avait simplement opiné. La noble semblait peu agréable, une corpulence plus prononcée que les gens du peuple moyen, ceux qui n’ont pas de quoi manger chaque jour, ou tout du moins à leur faim. Lui avait l’air absent, ailleurs et naïvement, la sergente s’imagina que le noble aurait préféré lui aussi être ailleurs qu’à cet endroit précis. Tout le monde n’appréciait peut-être pas ce type de petite soirée qui ne constituait qu’à mesure la taille de son… argent.

- « C’est en grande partie grâce à la milice qu’on a pu… » elle fit silence se pinça les lèvres alors qu’elle avait corrigé maladroitement, la souvenir de la reconquête du labret restait amer dans l’esprit de la sergente qui avait vu ici encore beaucoup trop de milicien(ne)s succomber. « C’est noté » se contenta-t-elle de corriger en glissant une main nerveuse derrière sa nuque.

Sydonnie n’avait eu de toute façon pas réellement le temps de s’adapter, d’avaler son indigestion provoquée par le souvenir. Le couple était désormais face à eux et elle avait été bien incapable de dresser un sourire de circonstance sur ses lèvres, ou même d’atténuer son regard qui devait hurler sa bougonnerie à mille lieux. Avisant Irène s’incliner, la gradée eut un temps de regard à faire de même, à l’inverse de la comtesse, la noiraude s’était appliquée à descendre bien bas, non sans contracter sa mâchoire due à la douleur qui avait irradié son dos l’espace d’un infime instant. Se redressant, elle s’était concentrée à fixer un point imaginaire qui se trouvait juste derrière le couple. Avisant tour à tour les femmes parlant froufrou et dentelle, elle ne put que déglutir, alors que tout son intérieur l’interrogeait sur la raison de sa présence ici. Même la manière dont Irène avait de se faufiler ici et là, d’amadouer habillement l’ensemble semblait la déranger. Comment parvenir véritablement à faire confiance à quelqu’un en capacité de mentir avec autant de facilité et de faire croire son appréciabilité sans sourciller ? Prise dans ses pensées, elle ne releva le nez que quand elle perçut son prénom, forçant un sourire qui hurler à la noblesse entière sa fausseté elle se contenta d’incliner la tête.

- « Elle-même… Je suis satisfaite de vous rencontrer.» satisfaite, pas enchantée, parce qu’elle ne l’était pas et que le premier mot lui avait semblé plus simple à prononcer que le second

La milicienne responsable n’avait de toute façon pas loupé l’éclair dans les yeux de son interlocutrice, bien trop habituée pour encore en être incommodée, elle s’était contenté en guise d’unique réponse de glisser un sourire beaucoup plus franc et fier.

- « Je ne peux que constater que monsieur est un fin connaisseur » souffla-t-elle dans un sourire en coin « Vous m’honorez de ce compliment » ajouta-t-elle en se concentrant sur celui qui n’avait pas nécessairement pris de la valeur à ses yeux, mais qui avait eu au moins l’avantage de l’amusée, notamment via la gêne visible sur le visage de sa femme.

Malheureusement cette distraction fut rapidement balayée par les paroles de la noble dame, qui bien évidemment avait ressenti le besoin de souligner qu’eux aussi ils avaient participé à leur manière. Quel affreux sacrifice que de devoir sacrifier des domestiques, d’envoyer trimer, mourir des membres du peuple innocent plutôt que de prendre le risque de froisser un froufrou de sa robe. S’appliquant à ne pas la regarde dans les yeux, comme Irène lui avait notifié, le visage de la sergente s’était néanmoins assombri durant un infime instant, alors qu’elle tâchait de s’appliquer à ne pas se perdre dans ses travers.

- « Bien évidemment, le Labret n’aurait sans doute aucunement pu redevenir ce qu’il est aujourd’hui, sans le soutien et le don de ses nombreux serviteurs si précieux. Il a dû être si difficile de les remplacer » fit-elle en se pinçant les lèvres avec plus de force qu’elle ne l’aurait voulu « La milice, notre Roi n’ont du que vous en êtes reconnaissants, je n’en doute pas un seul instant. » bien au contraire, elle en doutait sérieusement « Je suis certaine que vous deviez être un combattant redoutable Vicomte, je serais ravie de vous voir assister à des entrainements, nos jeunes recrus ont souvent besoin de l’œil avisé et d’expérience de nos plus… » elle hésita, fit un bref sourire en coin « hommes d’expérience justement. » tenta-t-elle non sans un éclair d’amusement au fond des yeux. « La comtesse de Valis, tentait justement de m’enseigner le nom des différentes présentes, dois-je bien avouer que je vous suis admirative d’avoir si bonne mémoire ! »

Un compliment qui lui avait coûté une nausée, camouflant sagement, la bonne femme dont la présence commençait à l’horripiler gloussa légèrement, visiblement satisfaite et amusée qu’une sergente ne soit pas en mesure de reconnaître les différents membres de la noblesse. Quoi de plus normal sans doute, dans son esprit, pour une femme qui préférait les armes, plutôt que la beauté des mots et des corps.

- « Bien évidemment ma chère, bien évidemment ! Dois-je vous concéder cependant que madame de Valis est une experte sur le sujet, tenez, justement regardez qui voilà, ne serait-ce pas le très cher baron de Virmac » elle lui fit signe, son éventail toujours en main « Baron De Virmac, faites-nous donc l’honneur de votre présence, madame de Valis à convié la sergente de Rivefière, vous devez la connaître n’est-ce pas ? »

- «Vicomte, Mesdames, » se contenta-t-il de répondre en s’inclinant « Madame de Valis est une femme d’une intelligence prononcée » souffla-t-elle de cette voix mielleuse « Sait-elle toujours s'entourer des bonnes personnes » ajouta-t-il « J’ignorais cependant, madame que vous appréciez les sergentes en votre compagnie, est-ce là une nouvelle manœuvre tirée tout droit de vos talents pour agir sur d’autre service offert à la population ? Ou bien simplement votre faculté à apprécier voir nos soirées s’animer de manière plus captivante. »

Sydonnie elle-même n’était pas certaine de comprendre le sous-entendu, la complimentait-il, ou était-il en train de la recadrer malicieusement vis-à-vis de ses fréquentations ou de son implication en tant que femme ? Difficile à dire. L’avisant un instant, la noiraude préféra faire silence et laisser à Irène l’opportunité de réagir, nul doute qu’elle était beaucoup plus avisé qu’elle-même pour ce type de situation.

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MessageSujet: Re: Le voyeurisme de l'artiste [Irène]   Le voyeurisme de l'artiste [Irène] - Page 2 EmptyVen 30 Oct 2020 - 14:24


A son grand soulagement, Sydonnie ne s’en était pas trop mal sortie. Oh bien entendu elle avait insulté à demi-mot la vicomtesse et son effort pathétique de s’approprier une victoire qui avait fait couler le sang de beaucoup de collègues et amis. Mais elle l’avait fait avec suffisamment de retenue et de justesse pour que celle-ci puisse accepter le compliment en ignorant au moins partiellement le camouflet. Le fait qu’elle se rabaisse elle-même pour simplifier la chose avait sans aucun doute aidé. C’était à peu près le plus qu’elle avait attendu d’elle en ce genre de circonstance, et cela leur fournissait un bon échauffement.
De plus la vicomtesse faisait bien assez de bruit pour qu’on note leur présence sans qu’elles aient à faire le tour de la salle. La preuve en était qu’elle faisait déjà intervenir une tierce personne.

La comtesse de Valis donna tout juste la peine de lever son verre pour saluer l’arrivant. Bien qu’ambitieux, Virmac ne jouait pas dans la même cour qu’elle-même ou les Salses. Lui offrir plus qu’un geste poli aurait donné à son intervention un poids qu’elle n’avait pas, et tout le monde aurait noté qu’elle le reconnaissait comme une menace ou un atout. Elle ne lui ferait pas cette joie.
Elle l’écouta avec un air distrait, sirotant son vin comme si elle adorait cela, son regard s’éparpillant ça et là tandis qu’il finissait sa tirade.
Il avait de l’audace, il fallait bien lui reconnaître cela. Sa remarque frôlait dangereusement l’impertinence, mais laissé à Irène le soin de décider de se vexer ou non. Bien entendu, en s’offusquant brutalement, elle nuirait à sa propre image, et c’est peut-être ce qu’il espérait. Ou alors lui offrait-il une occasion de se défendre pour la rendre redevable d’une certaine façon. Les jeux de la noblesse. Toujours à double tranchant.

Allons allons, vous savez parfaitement qu’en l’absence de mon beau-frère le comte, il est de mon devoir de penser au bien de ma famille et à celui du roi avec autant d’ardeur qu’il en aurait montré. Si ça Majesté encourage à plus d’ouverture entre la noblesse et la milice, je ne peux qu’approuver et faire la part qui m’est accessible. Inviter la sergente de Rivefière, qui est l’une des notre, à quelques festivités n’en est qu’une résultante logique. » Elle sourit en levant son verre. « Si cela devait rendre ma famille un peu plus populaire auprès du peuple et de la milice, qu’y puis-je ? »

Elle leva son verre et en but une nouvelle gorgée. Voilà qui était fait pour la diplomatie, venait donc le moment de rappeler la réalité du monde au jeune coq.

Je crois savoir que vous-même avait essayer à votre manière de servir la couronne par un tel rapprochement avec la Milice. J’ai été navrée d’apprendre que la famille d’Auvray n’avait pas pu donner de suite favorable à votre proposition d’union. Vous auriez sans aucun doute fait un couple charmant. Nous verrons-nous d’ailleurs au mariage de dame Idalie et sieur de Beauharnais ? »

La vicomtesse retint à grande peine un gloussement et dissimula son sourire derrière son éventail. Même la moustache grise de son époux frémit un instant. Tout le monde savait que son cas n’avait même pas été considérait quand il avait fait sa proposition. Rejeté par un frère milicien, ignoré purement et simplement par une Banneret, de tâches sur son histoire qui criaient aux yeux du monde que son titre de Baron valait à peine plus que le prix de son blason à l’heure actuelle. Un noble de la campagne, qui fuyaient les mondanités et le jeu avait réussi là où il avait échoué.
Ce fait, une fois rappelé, rendait son sous-entendu sur la présence de la sergente mesquin et envieux. Sans terre, sans ressources autres que celle accordées par le roi, sa présence n’était au mieux que tolérée ici.
L’homme s’empourpra et bafouilla. Pire réaction sans doute, à part peut-être celle de se mettre à hurler et pleurer. Il but une gorgée de vin pour se donner le temps de reprendre contenance, et la comtesse eu la décence de ne pas pousser son avantage et de l’humilier plus concrètement. Lui laisser le souvenir, qu’elle avait bien faillit le souffler comme la flamme d’une bougie mais c’était retenue, aurait plus de poids à long termes que de mettre à terre un homme déjà fragilisé.

De toute façon, je ne doute pas qu’un parti aussi intéressant que vous ne tardera pas à trouver ce qui lui revient de droit. Votre nom revient souvent ces temps-ci. » lui offrit-elle plus courtoisement pour sauver la face. Il n’hésita pas une seconde et saisit la perche avec soulagement. Il répondit d’une voix blanche.

Oui… oui. Malheureusement d’autres affaires me retiendront en ville, mais je suis certain que la cérémonie sera charmante. J’espère vous voir au miens quand mon tour viendra. »

Irène sourit gracieusement.

Sans faute Baron, sans faute. »

L’homme s’inclina, devant le couple et elle, puis devant Sydonnie aussi après une hésitation et pris congé. Il n’avait pas trop mal réagi finalement. Elle pourrait peut-être en tirer quelque chose à l’occasion. Le vicomte s’esclaffa une fois l’homme parti.

Foutre diantre, cette soirée se montre plus intéressante que prévue en fin de compte. Je ne sais pas trop laquelle de vous deux je voudrais le moins croisé dans un carré d’entrainement. »

Le sourire de la comtesse se fit plus malicieux et elle s’inclina bien bas pour remercier le vieillard de ce qui elle en était sure, était un compliment. Même si toujours aussi bizarrement formulée, ce qui arracha un toussotement étranglé à sa femme. L’homme lui rendit avec raideur mais bonne volonté avant de poursuivre.

Sergente, il serait bien possible que je vous prenne au mot à l’occasion. Il y a trop longtemps que je m’oublie dans ce genre de… chose. » dit-il en balayant l’assemblée d’un mouvement du bras qui masquait mal son antipathie pour les fêtes de ce genre. « Venez ma chère, si vous voulez que l’on reste encore un peu, il va me falloir un autre verre. » Il salua Sydonnie à la manière des miliciens, et échangea un signe de tête avec la comtesse avant d’entrainer sa femme par le bras qui les salua toutes deux avec un sourire tout en agitant son éventail. Ils disparurent parmi les convives.

Elles n’eurent pas vraiment le temps de faire le point. A la suite de cette rencontre elles furent abordées plusieurs fois. De ce côté-ci par un riche marchand sur d’une opportunité commerciale avec une comtesse qui devait ne pas y connaître grand-chose. De ce côté-là par un banneret que semblait vouloir s’assurer que Sydonnie n’était pas là pour que la comtesse lui trouve un candidat potentiel d’épousailles qui lui aurait garantit une alliance stratégique avec les Rivefière et les Valis. Quand elle eut fait croire au marchand qu’en lui bradant ses prix sur le poisson en échange d’un surcout sur le bois était une bonne idée pour lui et pas pour elle, et quelle fit comprendre à demi-mot au noble que le deuil de sa compagne était un peu trop récent pour qu’ils puissent déjà aborder le sujet. Elles parvinrent à se trouver un petit ilot de calme sous une arche.
Son verre était enfin fini, même si l’amertume perdurait dans sa bouche.

ça va ? » Questionna-t-elle son amie, pas tout à fait certaine de vouloir entendre la réponse. Surtout si elle impliquait des choses la concernant. « Je crois qu’il y a un escalier secondaire derrière le grand rideau là-bas, près de la cuisine. Cela fait deux ou trois fois que le serviteur avec la livrée rouge part par là et revient avec une missive pour un des invités. » ajouta-t-elle assez bas pour que personne ne l’entende clairement, mais assez fort pour ne pas donner l’impression à des observateur qu’elle chuchotait chose qui ne devait pas être écoutée.



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Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: Le voyeurisme de l'artiste [Irène]   Le voyeurisme de l'artiste [Irène] - Page 2 EmptySam 31 Oct 2020 - 10:22


Sydonnie laissa un petit silence, imitant la comtesse vis-à-vis de son occupation fétiche : la gorgée de vin. La noiraude ne pouvait pas clairement définir les pensées d’Irène en cet instant, bien au contraire, au milieu de cette foule de mondains, son interlocutrice n’était plus vraiment celle qu’elle connaissait. Était-ce l’influence des autres, une manière de se protéger, de s’imposer, la comtesse avait l’air tellement confiante vis-à-vis d’elle-même, des autres, que la sergente ne pouvait regarder ça de son œil observateur et extérieur. Trempant une nouvelle fois ses lèvres dans le récipient, parvenant à ignorer de plus en plus l’aigreur du vin, elle suivait des yeux les différentes personnes prenant la parole. La comtesse avait su rebondir de cette voix sans aucune agressivité, douce, naïve, presque soumise par moment, pour autant, Irène était parvenue à recadrer sans le moindre problème. Silencieuse, la gradée avait pris le temps d’observer les différentes personnes, fronçant les sourcils alors qu’elle évoquait sa relation s’améliorant en fréquentant la milice. Celle qui avait du mal à faire confiance sentie ses lèvres se pincer un instant, sa mâchoire se contracter, était-ce possible que la comtesse est réellement agit avec elle de la sorte ?

Impossible. Pourtant, elle l’avait dit d’une manière si naturelle, si normale, si… Sydonnie soupira, laissant ses doigts s’enrouler autour de son verre, détournant les yeux pour surveiller le couple, la dame.

Chacun avait, semble-t-il suivi l’échange verbal à sa façon, là, ou la noble s’était mise à rire distraitement derrière son éventail, Sydonnie elle s’était contenté de froncer légèrement les sourcils. L’évocation du mariage avait manqué de lui avoir fait rouler des yeux. S’inclinant légèrement, elle l’avait salué en ponctuant par un très bref mouvement de tête. Ce fut le Vicomte qui lui tira son premier sourire avec cette manière spontanée de s’exprimer, aucun doute qu’un époux de ce type aurait mieux convenue à la sergente, qui n’aurait pas eu à ce mouvoir, se tordre pour rendre dans le moule de la femme parfaite -ou semi-parfaite-.

- « Cela serait un honneur pour moi, Vicomte » souligna la gradée dans un sourire persistant, avoir de l’expérience n’était jamais une mauvaise chose, et puis, elle aussi pourrait y tirer quelques avantages niveau réputation.

Le couple avait fini par s’éloigner, par disparaitre et si la noiraude avait eu l’espoir naïf d’avoir le temps d’échanger avec Irène… Celui-ci avait rapidement disparu alors que le duo féminin se retrouvait de nouveau entrainer dans une multitude de conversations qui ennuyèrent profondément la sergente. Elle s’était appliquée à conserver un sourire sur ses lèvres, opinant brièvement lorsqu’elle avait eu la sensation que c’était ce qu’on attendait d’elle. Fort heureusement pour elle, après un long moment et son verre bien trop vide, le duo avait fini par se retrouver à deux, uniquement à deux. Cela satisfaisait pleinement la noiraude qui réajusta un sourire un peu plus sincère. Durant les différentes discussions, où elle s’était le plus souvent tenue à l’écart, la sergente avait pu observer quelques indices qui semblaient pleinement la satisfaire.

- « Je l’ai vue aussi, je devrais pouvoir l’emprunter sans trop me faire remarquer » conclut-elle dans un premier temps sans savoir si Irène pensait l’accompagner dans les escaliers ou non « Mais avant ça, j’ai besoin d’un verre de cet affreux vin, tu ne trouves pas que le goût reste en bouche ? Même après notre mort, notre langue aurait encore cette sensation désagréable, j’en suis convaincue … malgré ça, pour me faire passer cette douleur dans la tête » elle tapota un instant sa chevelure « il me faut au moins encore un verre avant de partir à l’aventure »

La femme d’armes profita du passage d’un domestique pour venir récupérer deux verres et échanger celui vide la concernant et celui d’Irène, le laissant s’éloigner sans faire attention à son regard appuyé, elle ne put qu’y tremper presque immédiatement les lèvres, fermer les yeux, prendre une inspiration avant de réajuster.

- « Est-ce que ça te plait ? » elle laissa un petit silence, sa voix était discrète pour une fois, sans être murmuré non plus « Tout ça, je veux dire. Les courbettes, les sourires, le choix des mots ? »

La noiraude l’avisa un instant, sans doute avec cette hésitation dans le regard, le fait qu’elle n’appréciait pas réellement l’ensemble. La jeune femme ne se lança cependant nullement dans un débat, dans le jeu des critiques, après tout elle était là pour un unique et simple objectif, aussi ne dut-elle aucunement laisser le temps à Irène de réfléchir ou de relancer la conversation qu’elle lui faisait un signe de la tête vers l’endroit qu’elle lui avait précédemment indiqué. La voie était libre, il ne fallait pas perdre de temps, accélérant sa marche, elle se faufila accompagné de la comtesse dans les escaliers, remontant rapidement jusqu’au premier étage. Il n’y avait guère beaucoup de monde, pour ne pas dire personne. Sydonne fut surprise de constater que la décoration ici était très, voir trop chargé à son goût, chaque meuble contenait une babiole et même le couloir qui aurait dû se retrouver vide d’aménagement était rempli d’objets divers et variés. Elle grimaça, s’immobilisa devant ce qui ressemblait à une citrouille gravée dans du bois… L’homme qui vivait aussi avait vraiment un drôle de goût. Ne sachant pas réellement, où elle devait aller, la noiraude décida d’ouvrir la première porte et de s’y faufiler. Glissant sa main dans celle d’Irène elle l’entraina avec elle sans réellement y réfléchir, la relâchant à l’intérieur.

- « C’est…. Sombre » souffla-t-elle dans un premier temps alors que les épais rideaux empêchés d’y voir quoi que ce soit, le tout étant tiré devant la fenêtre « Tu arrives à ouvrir un peu ? » l’interrogea-t-elle en manquant de trébucher un objet qu’elle avait encore du mal à identifier « Qu’est-ce que… » elle laissa ses doigts ramasse l’objet, jusqu’à effectuer une grimace pas certaine de vraiment vouloir savoir sur quoi elle avait manqué de chuter « Irène… » murmura-t-elle

Sans doute que la comtesse avait fini par réussir à ouvrir un peu les rideaux, un filet de lumière était venu éclairer la pièce, légèrement, provoquant un plissant des yeux de la femme d’armes. Rapidement, elle dut laisser un hoquet de surprises s’échapper de ses lèvres, alors qu’une multitude d’animaux morts semblaient sécher ici et là dans la pièce…

- « Qu’est-ce que… »

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Irène de ValisComtesse & Modératrice
Irène de Valis



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MessageSujet: Re: Le voyeurisme de l'artiste [Irène]   Le voyeurisme de l'artiste [Irène] - Page 2 EmptyDim 1 Nov 2020 - 16:54


Irène sourit fébrilement en écoutant Sydonnie ignorait plus ou moins volontairement sa question. Au mois continuait-elle à lui adresser la parole sans agressivité. La comtesse espéra simplement que cette soirée n’abimerait pas définitivement l’opinion qu’avait d’elle la milicienne. Une opinion qu’elle entretenait déjà avec difficulté.
Elle ignora la raideur qui gagnait sa nuque de frustration. Elle accepta avec reconnaissance le verre qu’elle lui dégotta tandis qu’elle était perdue dans ses pensées.

J’espère bien que ça partira, même si je dois me laver la langue au savon.» dit-elle songeuse. Elle fit lentement tournoyer son verre sans vraiment y toucher malgré l’avidité qu’elle avait eu à le recevoir. Elle baissa les yeux pour plonger son regard dans la noirceur rouge alors que Sydonnie posait la question qui trainait dans l’air depuis leur arrivée. Elle soupira.

Pas plus que tu n’aimes tué alors que tu portes une épée je suppose.» Elle but enfin une gorgée de son verre, chassant une amertume par une autre. Elle reprit. « J’aime avoir les armes pour me dresser face à ceux qui pensent que je devrais plier. » dit-elle en plongeant son regard dans la froideur bleue des pupilles de Sydonnie. « Je refuse de me soumettre à nouveau, d’être brisée par la volonté d’un autre, j’utiliserais chaque arme à ma disposition pour éviter cela. Même si cela doit me faire passer pour un être abject et faux. »
Elle haussa les épaules et ajouta d’un ton plus léger pour chasser l’amer noirceur qui menaçait de la gagner. « Et j’aime bien pouvoir boire à l’œil. »

Elle ne put pas vraiment s’étendre sur ce sujet. Pas sans lui parler de sa colère, de son besoin de vengeance. Elle voulait une justice que les dieux lui avaient refusé. Elle voulait que tous ces flagorneurs qui avaient œuvrés pour qu’un monde tel que celui-ci existe, un monde où une enfant pouvait souffrir sous le joug de son propre sang et où tout le monde détournerait les yeux de sa douleur, paient le prix qu’elle avait dû consentir au centuple. Que l’humanité elle-même prenne la leçon de sa cruauté.
Une bouffée de rage enfla dans son ventre. Elles étaient devenues plus rare depuis qu’elle fréquentait Sydonnie, tout comme ses absences. Mais visiblement, elles n’avaient pas disparu pour autant. Elle serra un pan de sa robe entre ses doigts dont les articulations blanchirent.

La milicienne l’extirpa de cette pensée en lui signalant que la voie était libre. La comtesse aurait plutôt attendu de croiser le maître de la maison histoire de jauger son humeur et le risque encouru. Mais il fallait admettre que ce genre d’opération nécessitait une capacité à improviser, et il fallait profiter d’une occasion quand elle se présentait. Elle fut sur ses talons l’instant suivant, et elles se glissèrent sous la tenture.
Elles grimpèrent les marches avec empressement mais dans un silence quasi parfait. Les lieux étaient à l’image du propriétaire. Tellement obnubilé par les apparences et l’avidité que chaque mètre carré débordait de détails jusqu’à en donner la nausée et ôter tout style à l’ensemble, révélant encre plus nettement la vacuité de l’endroit et de l’homme.
Personne ne semblait errer dans les couloirs de l’étage pour l’instant, mais si le domestique revenait elles ne devraient pas trainer par ici trop longtemps. Peut-être était-ce pour cela que Sydonnie se dirigea droit vers une porte. Ou alors lui avait-elle dissimulé quelques connaissances sur les lieux ?

A l’instant où la noiraude ferma la porte derrière elle, la comtesse opta pour la première option. Une odeur musquée pénétra ses narines, et même si elle doutait de l’hygiène corporel de Verona, elle était prête à lui accordée le bénéfice du doute sur le fait que son bureau ne sentirait pas aussi mauvais.

Pas beaucoup plus que le fondement d’un cheval je suppose. » gloussa-t-elle en fronçant tout de même le nez en songeant que ça pouvait bien y ressembler vu l’odeur.
A tâtons elle trouva ce qui ressemblait à une table au bois épais tout juste taillé. Décidément pas un bureau de travail. En suivant sa bordure et en se basant sur ce qu’elle pouvait interpréter de la position de la pièce vu l’orientation du couloir, elle se dirigea ver l’endroit où devrait logiquement se trouver une fenêtre. « Je cherche, je cherche. » ajouta-t-elle à l’empressement dans le ton de Sydonnie. Elle-même ne se sentait pas très à l’aise, sans savoir pourquoi.
Elle trouva le tissu épais et tira dessus jusqu’à laisser une rai de lumière lunaire pénétrer dans la pièce. Elle se retourna pour examiner les lieux et son froncement de nez s’accentua pour devenir un pli d’agacement et de dégout.
Des carcasses étaient entassées un peu partout. De toute tailles, de toutes formes, de toute fraîcheurs. Donc certaines ne l’étaient plus depuis un bon moment vu les mouches qui voletaient autour. Sans doute aurait-elle du paraître plus choqué, mais il y avait trop longtemps que le sang et les viscères ne lui faisait plus ressentir grand-chose d’autres qu’un vague rejet. Et puis elles n’avaient pas vraiment le temps de jouer les effarouchées.

Et bien. On dirait que notre bon Verona s’est lancé dans la contrebande de viande. » dit-elle en évoluant dans la pièce. « A moins qu’il mange plus à lui tout seul que toute l’esplanade réunie. Malheureusement, je ne suis pas certaine que ça suffise à lui de gros problèmes. Surtout selon qui sont ses clients. On ferait mieux de…»

Elle s’interrompit dans sa phrase alors que son regard se déposait sur le mur opposé. Elle s’approcha d’un pas lent, certes pas hésitant, mais teinté d’un malaise grandissant. La carcasse était grande, et on devinait sans peine la majesté qu’avait dû posséder l’animal de son vivant. Sa peau et son pelage avaient été soigneusement dépecé pour laisser chaque muscle à vif. Ses membres antérieurs avaient été tordu et cloué à la paroi dans une parodie grotesque de bras, son long cou pendait en arrière laissant sa tête dans une position étrange, presque comique mais qu’Irène trouvait gênante, irrespectueuse. Son poitrail avait été écartelé et ses viscères pendaient jusqu’au sol.
Les bois du cerf avaient été malmené, et chaque pointe étaient brisée, sans exception, ce qui éliminer de fait le hasard ou l’accident. Pire encore, peut-être sa vision lui jouait des tours, mais elle avait l’impression de voir des symboles étranges gravé dans le bois.
L’ensemble formait un tableau organique et blasphémateur, qu’elle-même aurait eu du mal à imaginer devant la toile blanche de son atelier.
Le braconnage était une chose, même pour des créatures sacrées. Mais là…
Elle sentit la présence de Sydonnie à ses côtés. Bien que cela ne s’explique pas, elle se sentit un peu mieux face à ce morbide spectacle grâce à sa proximité.

Je ne sais pas pour toi, mais je n’aime pas du tout ce que ça m’inspire.» dit-elle d’un ton peu amen. « On devrait trouver ce bureau. »

Elle n’avait sans doute pas l’expérience de sa compagne en la matière, mais tout lui crier que Verona était dans une affaire bien plus sale que ce qu’elles étaient venues chercher. Et s’il avait cette… chose aussi exposée dans sa propre demeure, il y aurait d’autres preuves de sa félonie.

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