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 La renaissance de Balazuc

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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: Re: La renaissance de Balazuc   La renaissance de Balazuc - Page 2 EmptyJeu 29 Juil 2021 - 19:22
L'archer fut heureux d'entendre la confirmation de ses capacités de la bouche de La Montagne. Son égo était reboosté, pas qu'il en ait réellement besoin, mais c'était toujours bon à prendre. Le soulagement envahit Théophile lorsque le responsable rendit sa décision. Même si lui et ses collègues devraient faire attention à ne pas tuer les autres dans la mesure du possible, rendant l'assaut plus compliqué, au moins ils auraient l'occasion de donner une seconde chance aux gamins.
Lorsque la grosse paluche du mercenaire vint s'abattre sur son épaule, comme quoi lui aussi avait adopté cette manière, Théo lui lança un sourire amical.

« La milice extérieure et le Labret vivent avec des mordus dans leurs rangs. Il est temps que les autres villages apprennent à faire de même. On ne peut pas oublier notre humanité sous prétexte qu'il est plus simple de survivre comme ça. Tant qu'ils ont encore toute leur tête, ils restent ceux que nous avons à protéger. Enfin c'est mon avis. »

Il réfléchit un instant au choix qui s'offrait, mais des choses étaient à faire avant le départ. Les mercenaires n'avaient peut-être aucune attache, tel n'était pas le cas de la milice. A commencer par valider avec le Coutilier ce sur quoi s'était engagé l'archer. Les chances que celui-ci se fasse tirer les oreilles étaient très fortes, mais il savait que Chef partageait son point de vue sur la question. C'est ce qui en faisait un bon responsable, un qu'il aimait suivre.

« Je vais aller détacher le gamin et le faire soigner sous bonne garde, ça nous permettra de vérifier si lui aussi est mordu. Et je vais voir si je peux en tirer des informations. Il reste quelques heures avant l'aube, je pense que nous pourrons être prêts d'ici une heure, on pourra vous faire un topo de ce qu'on a pu récolter. Rendez-vous près de là où nous avons combattu tout à l'heure, on devrait y être tranquille. »

Laissant La Montagne aller faire ses affaires de son côté, le borgne fit signe à Puceau de le suivre. Bien que suspicieux, celui-ci laissa la curiosité l'emporter et vint rejoindre son aîné, qui s'était déjà éloigné vers l'arbre auquel été attachée sa petite souris.
L'homme de De Rochemont était toujours sur place et ne sachant pas quoi faire, Théo préféra le congédier.

« Vous pouvez rejoindre votre chef, nous le prenons en charge. Thibaut, maintiens-le le temps que je m'occupe de la flèche. On va régler ça vite fait. »

Malgré l'obscurité relative, le clair de lune laissait entrevoir que le gamin avait pâli depuis tout à l'heure. Du sang coulait de sa plaie et il devait commencer à sérieusement se vider.

« A trois je vais briser la flèche et on va t'aider à marcher jusqu'à la tente de soins. Une fois qu'on sera arrivé, tu finiras par nous raconter ce qu'on a besoin de savoir. Ce n'est qu'après que tu aura droit de te faire soigner. C'est clair ? »

Théo regarda tour à tour les deux adolescents, afin qu'ils confirment avoir chacun compris leur rôle. Une fois qu'ils eurent acquiescé, il plaça une main sur le ventre du jeune bandit et une sur le bout de bois qui en dépassait, puis compta jusqu'à trois. Dès que le dernier chiffre fut énoncé, l'archer brisa le projectile. La légère secousse qu'il n'avait pu éviter arracha un gémissement douloureux à la victime.

Ce n'était pas fini, il fallait encore le dégager. Puceau avait déjà assisté à ce genre d'opération à ses côtés, et c'est donc sans perdre de temps et en silence que les deux miliciens se mirent aux côtés du garçon, passant chacun un de ses bras au-dessus de leurs épaules. Ils passèrent leurs propres bras autour derrière son dos en guise d'appui et avancèrent.
Ils firent au plus vite, sous les cris de souffrances de plus en plus difficiles à contenir pour le jeune homme, et l'emmenèrent jusqu'à la tente de soin. Elle se trouvait près du camp principal, et à l'opposé des prisonniers. Les personnes qui n'étaient pas encore retournées se coucher les regardèrent passer en silence, espérant sans doute satisfaire leur soif de potins. Malheureusement pour eux, le groupe disparut vite sous le tissu.

Les miliciens allongèrent le blessé sur une paillasse libre, un peu à l'écart. Le médecin se précipita vers eux mais Théo lui fit un signe de tête négatif.

« Pas encore, il a des choses à nous dire. »

Le guérisseur secoua la tête d'un air réprobateur, mais sous l'insistance de la pupille unique de Théo, il soupira et lui jeta un drap propre.

« Appuyez sur la plaie au moins. Il sera moins bavard si il perd son sang et qu'il meurt. »


L'archer fit un salut et suivit les instructions en pressurisant la plaie sanguinolente. Avant même qu'il envoie Puceau chercher le Chef, celui-ci les avait rejoint. Il se mit hors du champ de vision du gamin et fit un signe discret à Théo de faire ce qu'il avait à faire.

« Tu va commencer par nous en dire plus sur ta soeur et toi, depuis combien de temps vous êtes avec ces bandits et ce que tu sais sur leur camp, et leur plans. »

Le gamin acquiesça et c'est d'une petite voix qu'il se lança.

« Je m'appelle Pierrick, j'ai 16 ans. Ma soeur c'est Laura et elle a 14 ans. Comme je vous l'disais on vient de Marbrume, nos parents sont morts le jour du couronnement et Laura elle a été mordue au bras. J'lai tiré d'là aussi vite que j'ai pu mais c'était d'jà trop tard. Du coup ils nous ont fait sortir de la ville, avec d'autres. On a suivi un p'tit groupe qui allait vers le sud, ils voulaient vivre dans les ruines de Piana. On d'vait être une dizaine. Quelques hommes ont prit la tête du groupe et on a réussi à atteindre les ruines sans trop d'problèmes. Sauf que y'avais déjà des occupants. Ca a été horrible. »

Pierrick ferma les yeux et pris une grande respiration avant de continuer

« lls ont tué tous les hommes qui leur tenaient tête. Ils ont...violé les deux femmes du groupe et ma soeur et ils nous ont fait r'garder en rigolant. »

Les larmes coulèrent le long des joues de l'adolescent, et il renifla de manière bruyante.

« Après comme j'vous ai dis ils nous ont laissé en vie mais fallait qu'on leur soit utile. Ils ont laissé ma soeur tranquille mais les deux autres femmes… »

Un léger silence régna pendant quelques secondes à ses mots, et Théo croisa les regards sombres de Puceau et du Chef. Tous trois ressentaient la même haine à ces mots. Qu'il allait être difficile de laisser ces pourritures en vie....Avant qu'on ne lui demande de continuer, le garçon continua son récit.

« On étais plus qu'deux hommes en vie. L'autre gars, Simon, il est boulanger, du coup il fait la cuisine au camp. Moi comme j'connaissais aucun métier ils m'ont d'abords assigné à la construction d'un camp en dehors de Piana, dans les ruines d'un vieux manoir isolé. Piana c'était d'venu trop risqué quand ils ont décidé de reprendre Sombrebois. Ce soir c'était la première fois qu'ils m'avaient pris pour un vol. De c'qu'il disaient il fallait profiter qu'les murs soient pas encore trop épais pour v'nir prendre des vivres et du matériel. Ils s'attendaient pas à c'qu'un convoi arrive aujourd'hui, et avec des hommes en plus.… »

« Il est où le camp Pierrick ? Combien d'hommes ? Leurs armes ? Est-ce qu'ils montent la garde ? Est-ce qu'ils sont expérimentés ? »

Théo sentait qu'il devenait de plus en plus ardu à Pierrick de continuer, et il comprit qu'il fallait se dépêcher. D'une voix encore plus faible, l'adolescent répondit aux questions. Ses yeux semblaient rester difficilement ouvert

« Je saurais pas dire où il est exactement, juste on a marché deux kilomètres à peu près tout droit de là où on a attaqué. En dehors des personnes de notre ancien groupe, ils étaient seize. Y a un groupe de dix hommes qui était dans l'nord, j'crois qu'ils devaient rentrer ces jours-ci. Doit rester que trois d'entre eux pour surveiller l'camp. Et question combat, ils ont pas l'même niveau que vous ou le Sire. »


Les derniers mots avaient été murmurés, et Chef fit signe au guérisseur qu'il pouvait enfin intervenir. Ce dernier fit sortir les miliciens en les traitants de tous les noms lorsqu’il vit l’état de son patient, parmi lesquels « Malappris », « Gougnafier », « Farauds ». Le borgne tenta de faire des ronds de jambe, mais cela ne leur valu qu'une nouvelle salve d'insultes.
Une fois à l’air libre, Théophile du s’expliquer sur ce qu’il se passait. Lorsque le Coutilier put enfin mettre bout à bout l’histoire, il se gratta le menton, les sourcils froncés. Un grondement sourd se fit entendre de sa gorge lorsqu’il eut finit de tourner l’histoire dans tous les sens.

« Castaing, j’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi casse-pieds que toi. Tu attires les problèmes ma parole ! Mais j’aurais fait la même chose. Allons voir ces mercenaires et juger de ce que l’on fait. Dubost, va chercher Puech. Il va surveiller le gamin et en profiter pour voir si il n’a pas été mordu. Après tu rameute Tastet et Barthas et vous nous rejoignez au point de rendez-vous. »

Le Coutilier et son archer se dirigèrent ensuite au lieu convenu, y trouvant déjà les mercenaires. Théophile rapporta à nouveau les propos de Pierrick et le Chef finit par conclure.

« Bref on a plus de civils à sauver que prévus, un camp à mettre à sac et des bandits à arrêter, tout en sachant qu’ils peuvent avoir le retour de leur renfort à tout moment. Un beau programme. »


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MessageSujet: Re: La renaissance de Balazuc   La renaissance de Balazuc - Page 2 EmptySam 31 Juil 2021 - 9:41
La réponse du jeune homme est remplie de bon sentiment et je suis sûr qu’il pense ce qu’il dit. Pourtant je suis certain qu’il n’a jamais vu, comme moi, une attaque de Fangeux, sinon il changera vite d’avis, car personne n’a envie de revivre cette expérience. Enfin, on dit que les Trois protègent les fous, alors on peut dire que nous avons toutes les bénédictions nécessaires.

Il m’indique ensuite son programme et je hoche la tête pour manifester mon accord, je vais également prévenir mon employé, Jean des dernières nouvelles, pour qu’il s’équipe en conséquence. C’est donc préparé pour le combat qui s’annonce que je rejoins la coutellerie à l’endroit désigné par le jeune homme.

J’y apprends diverses choses intéressantes, comme quoi, les jeunes faisant partie, au départ, d’un groupe plus grand qui s’est fait méchamment attraper par des bandits. Il y aurait peut-être deux autres femmes à sauver également, même ce n’est pas vraiment clair et que je doute que ces dernières soient encore en vie, ainsi qu’un boulanger. Le camp est situé non loin et nous pouvons donc leur tomber dessus avant l’aube, toutefois, je tique un peu sur le nombre d’ennemis potentiel et j’en fais part à l’ensemble des personnes présentes :

Cela fera une belle bataille, neuf contre treize, j’aime beaucoup, cela va être épique.


Cela fait bien longtemps que je n’avais pas combattu un nombre d’ennemis aussi important et je suis tout excité ! Mon collègue, lui, toujours aussi peu expressif, se contente de hocher la tête comme d’habitude pour manifester son accord, tout en faisant une grimace et je lui dis en souriant :

Tu auras ta prime doublée.


Là, je vois ses yeux qui pétillent et il semble bien plus motivé maintenant. Je me retourne vers les représentants de la Milice :

On a plus qu’à y aller !


J’attends que tout le monde soit prêt et nous partons ainsi en direction du repaire des malandrins. Sur le chemin, je me mets à la hauteur de l’archer qui est la cause de cette expédition et je lui indique, à voix basse pour rester discret :

Je ne savais pas qu’il existait encore des groupes aussi importants aussi prêt de la capitale, il va falloir en parler à votre sergent pour s’occuper de ce fameux manoir.


C’est en effet un véritable danger pour les voyageurs, mais aussi une opportunité, car si on arrive à sécuriser ce bâtiment, ce sera un point de passage bienvenu pour les convois. C’est dans ces moments-là que je me dis qu’il y a tant à faire, que ce soit dans, ou en dehors de Marbrume. Si les Fangeux partaient, nous pourrions rapidement rebâtir une véritable civilisation, mais ce n’est pas le cas et nous continuons à vivre sous le fil du rasoir.


Dernière édition par Desmond de Rochemont le Mar 3 Aoû 2021 - 18:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La renaissance de Balazuc   La renaissance de Balazuc - Page 2 EmptyDim 1 Aoû 2021 - 22:17
Le regard brillant de La Montagne était une preuve supplémentaire, si besoin en était, que l’homme vivait pour l’action et la violence. Alors qu’il essayait de faire monter l’enthousiasme dans ses troupes, à coup de prime supplémentaire, le reste de la coutilerie débarqua. Exception faite de Grincheux qui gardait leur blessé.

Le groupe se mit en route, remontant la probable piste des brigands. Les traces qu’ils avaient laissé étaient assez grossière pour des yeux aguerris. Le Rouquin avait une facilité déconcertante pour repérer les traces et montrait comment s'y prendre à Théo en même temps. Il s’éloigna au moment où La Montagne se rapprocha de l’archer. Il est vrai que rencontrer des groupes de malfaiteurs encore en vie, aussi près des villages était un problème.
Le bâtiment, en fonction de son placement et des opportunités qu’il donnait pouvait être un atout ou un danger. Seul le sergent et le capitaine pourraient étudier la question. Le borgne hocha donc la tête et répondit à voix basse.

« Clairement. Ce ne sont peut-être pas les seuls à avoir survécu malgré la fange. Je ne comprends pas qu’on puisse laisser les mordus incapable d’intégrer la milice agrandir leurs rangs par simplicité. Si c’était pour se donner bonne conscience, il aurait mieux valu... »

Théo se rendit alors compte qu’il parlait à un ancien membre de la noblesse et que ses propos pouvaient être interprétés comme de l’opposition à la royauté. Il toussa discrètement.

« Oublies...Oubliez ça. Je crois que la nuit commence à se faire longue. »

L’archer était repassé au vouvoiement. Même si La Montagne n’était plus un noble, il n’était pas son ami. La formule qui lui avait été lancé avec humeur plus tôt dans la soirée était exacte. Une barrière invisible séparerait toujours les castes. Rien que par les contacts qu’il avait toujours probablement, le mercenaire pouvait lui faire perdre sa place dans la milice, voire la vie, pour la simple réflexion qu’il avait faite plus tôt.
Autant il pouvait paraître insouciant, autant il tenait à sa place et à la proximité de son frère. Le borgne n’aurait rien fait qui aurait pu mettre en danger le fragile équilibre qu’il avait retrouvé depuis peu.

« Par ici ! »

Le Rouquin interpella la troupe à voix basse et leur montra la piste qu’il venait de trouver. La troupe se trouvait à l’extérieur du camp depuis quelques minutes et le milicien leur montra divers chemins qui se rejoignaient.
Il y avait le passage du chemin principal, où pas et roues de chariots se mélangeaient. Celui-là était automatiquement éliminé de leur cible possible. Le pisteur leur montra aussi deux autres possibilités de ses dagues en leur exposant ses conclusions.

« Celle qui part vers l’Ouest est solitaire de c’que j’en vois, mais le vent a déjà balayé une partie de la piste. Celle qui part vers le Nord-Ouest semble plus fraîche. »

Le Rouquin se tourna vers Chef et La Montagne, sa voix nasillarde s’était tue pour ne laisser place qu’à son air à priori je-m’en-foutiste. En réalité, Théo le savait sûr de lui et il leur laissait le temps de réfléchir à ses conclusions avant d’engager le reste du groupe.
Chef acquiesca et regarda à son tour le mercenaire pour s’assurer que lui aussi était d’accords pour suivre la piste la plus fraîche.
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MessageSujet: Re: La renaissance de Balazuc   La renaissance de Balazuc - Page 2 EmptyMar 3 Aoû 2021 - 18:32
Le borgne me répond de manière étonnante, car il voudrait carrément intégrer les mordus dans la Milice ! Il est donc contre la décision du Roi de les bannir et le pire, c’est que je suis d’accord avec lui, c’était effectivement une décision stupide, il vaudrait mieux les décapiter et brûler les corps, plutôt que les laisser errer ainsi, on aurait déjà évité ce problème.

Finalement, il se rend compte lui-même qu’il a dit une bêtise, car il se rétracte et je lui dit, en prenant un air bienveillant :

Ce n’est pas grave, il arrive à tout le monde de se mélanger les pinceaux.


Je n’ai pas le temps d’ajouter autre chose, car un des miliciens qui nous accompagnent à trouver quelque chose. Nous le rejoignons, mais j’ai beau regarder partout, je ne vois strictement rien, les gueux, comparés aux nobles ont toujours eu ce genre d’instinct que nous les nobles, plus civilisés, ne possédons plus.

Mais ses explications m’embrouillent plus qu’autre chose et je ne comprends pas ce qu’il veut dire par solitaire, alors que le chef de la coutellerie me regarde, comme si la réponse est évidente. D’habitude, je prends les décisions difficiles à pile ou face, laissant les Dieux choisir pour moi, mais il me semble difficile de faire la même chose aujourd’hui, c’est pourquoi, je prends une grande inspiration et dis complètement au hasard :

Je propose de prendre celle du Nord-Ouest.


Je guette l’approbation dans les yeux de mon interlocuteur puis je les suis, quelle que soit la direction choisie. Nous arrivons ainsi dans une sorte de clairière où se trouve un feu de camp. Un bandit monte la garde mais ne semble guère motivé car il est debout, appuyé contre un tronc d'arbre et baille régulièrement. Un autre dort et le troisième s’amuse à jouer à la bête à deux dos à une silhouette allongée sur le ventre, qui semblent être attaché.

Trois autres silhouettes sont également attachées à un arbre, les mains dans le dos. Je suppose qu’il s’agit des prisonniers, mais impossible de savoir s’ils sont vivants ou morts, ou même s’ils dorment. Pour le moment, nous n’avons pas été découverts et je propose mon plan en murmurant aux membres de la coutellerie, les gémissements de l’homme couvrant le bruit de mes paroles :

Je propose que les archers s’occupent de la sentinelle, quant à moi, je m’occupe de celui qui fornique. On ne prendra que deux prisonniers ce soir, la sentinelle doit périr le plus rapidement possible.

J’attends les éventuelles remarques sur mon plan, avant de me mettre en position. J’ai choisi ma cible, car j’aime beaucoup faire des surprises aux gens et je suis sûr que celle que je vais lui faire sera mémorable.
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MessageSujet: Re: La renaissance de Balazuc   La renaissance de Balazuc - Page 2 EmptySam 7 Aoû 2021 - 13:48
La Montagne semblait d’accords avec les observations du Rouquin, bien que montrant un visage un peu perplexe. L’ensemble des hommes suivent donc les traces, menés par leur pisteur. Entrainés, les hommes couvrirent rapidement et silencieusement la distance. Si bien que, une fois à l’approche de leur destination, ils n’avaient pas été repérés.

Les miliciens observèrent ce qui se trouvait sous leurs yeux et Pierrick ne leur avait pas menti. Seuls trois malfrats étaient encore sur place. Et aucun n’était en position de combat, chacun vaquant à ses « occupations ».
L’archer remarqua immédiatement qu’un de ces fils de chiens était en train de « s’amuser » avec une prisonnière. Il resserra son poing sur son arme, ses doigt frémissaient, tout comme ils le faisaient après un tir et dans l’attente d’un second. Son corps était prêt pour embrocher ces porcs.

Je propose que les archers s’occupent de la sentinelle, quant à moi, je m’occupe de celui qui fornique

L’ordre de La Montagne arrivait à point et Théo ne se le fit pas répéter deux fois. Toujours en position basse il commença à se pousser du groupe.

« J’espère que ce goret souffrira avant qu’il aille retrouver les Trois. »


Il avait lâché ce commentaire en partant, jetant un regard au mercenaire en chef, puis il avança de quelques pas dans les fourrés pour se trouver en position de tir idéale. La nuit n’était pas son alliée, encore moins que pour la plupart des gens. Il devait donc chercher un endroit d’où la lune éclairerait au mieux sa cible. Et il devait pouvoir se rendre rapidement auprès du corps pour le cacher.

Au bout d’une minute, l’archer trouva son bonheur. Il sorti des buissons mais put rester caché grâce à l’ombre d’un châtaigner. L’arc fut bandé, puis chargé d’une flèche à point barbelée. Le milicien ne pouvait peut-être pas se charger lui-même d’aller couper les bijoux de famille du fornicateur, il pouvait toujours faire souffrir son collègue...
La flèche fut pointée alternativement sur plusieurs cibles potentielles, la bouche, un œil puis l’autre, avant de finalement être arrêtée entre les deux yeux. Le vent ne soufflait pas ce soir, et aucun autre élément climatique ne pouvait venir perturber son tir mortel.
Une dernière inspiration et Théo lâcha le projectile.

Sans que la sentinelle ne le voit venir, la vie lui fut ôtée. Sans un bruit, la pointe avait transpercé son crâne pour se fixer dans le bois du chêne. Le visage de la victime était encore empreint de l’ennui que sa tâche lui inspirait. Seul le sang qui commençait à couler le long de son nez jusqu’à son menton, ainsi que la hampe de la flèche fichée entre ses yeux, prouvaient que quelque chose n’allait pas.

Les membres du cadavre commençaient à tomber le long de son corps mais sa silhouette restait globalement dans la même position. Théo estima qu’il n’était donc pas nécessaire au final qu’il aille décrocher le malfrat. L’illusion suffirait pour le moment.

« Puisses Anür te punir comme tu le mérites... »

Théo se dit qu’il déposerait certainement des offrandes à la Déesse pour qu’elle s’occupe comme il faut du cas de leurs adversaires du jour. Il méritaient une punition divine à la hauteur de leurs crimes. Si une petite prière pouvait ajouter un petit supplément au châtiment, il ne s’en priverait pas.

Le borgne regarda ensuite où en étaient ses camarades. L’absence de son venant de la tente indiquait que La Montagne avait probablement réglé leur problème porcin. Quant au dormeur, aucun ronflement ne sortait plus de sa bouche et sa poitrine ne se soulevait plus. Le Rouquin était accroupit derrière lui et en s’approchant, Théo remarqua un rictus satisfait sur son visage. Il n’en fallait pas plus pour comprendre que la dague de son camarade avait tranché la gorge du ronfleur et que celui-ci était parti sans rien sentir non plus.

Tous se rapprochèrent de l’arbre pour voir l’état des prisonniers qui y avaient été attachés. Le corps de l’un d’entre eux était plié dans un angle particulièrement dérangeant, et seule la corde semblait l’empêcher de s’effondrer sur le sol. Papa se dirigea vers celui-ci et posa son poignard devant son nez pour tester sa respiration. Quelques secondes suffirent à voir qu'aucun souffle ne sortait plus du cadavre.
Les deux autres victimes, bien que clairement effrayées, ne présentaient à priori aucune grave blessure. Il y avait là un homme qui devait avoir entre trente et quarante ans, difficile d’être précis avec la crasse qui le maculait de part en part, ainsi qu’une adolescente. Probablement la sœur de leur voleur en herbe. Théo se dirigea vers elle, provoquant un sursaut à la demoiselle. La panique se lisait dans ses yeux en voyant tous ces hommes autour d’elle, aussi l’archer lui parla avec le plus de douceur possible.

« Vous devez être Laura ? C’est votre frère Pierrick qui nous a indiqué où vous trouver. Nous allons vous libérer et vous ramener à Balazuc. Le village est en reconstruction et l’armée le protège. Vous pourrez y retrouver votre frère et y être soignée. Aucun mal de vous sera fait par aucun d’entre nous. Je vous donne ma parole que nous vous protégerons tous les deux jusque là. De votre côté il va falloir nous suivre et écouter nos ordres jusqu’au village. »

L’homme semblait prêt à suivre la milice, ayant probablement reconnu l’uniforme de certains d’entre eux. Laura quant à elle était toujours angoissée et sa tête bougeait frénétiquement de droite à gauche. Toujours aussi calmement, il tenta à nouveau de la convaincre, pendant que ses camarades commençaient à détacher la corde.

« Nous ne pouvons pas nous attarder Laura. Si vous voulez sortir de là vous n’avez d’autre choix que de nous faire confiance. Il ne vous arrivera rien de pire que ce que vous avez déjà vécu. Aller réfléchissez, qu’est-ce que vous avez à perdre ? »


Un sourire qui se voulait bienveillant fleurit sur son visage et il tendit sa main vers la demoiselle en détresse. Alors que ses liens se défirent, elle glissa ses doigts sur les siens et Théo put enfin tenter de la relever, mais ses jambes ne semblaient pas pouvoir la soutenir et elle s’effondra sur ses genoux. L’autre prisonnier était soutenu par Puceau, suffisamment fort pour pouvoir l’aider à marcher vite sans que ça ne le gêne lui-même.
Laura ne pourrait clairement pas effectuer la marche, même à vitesse ralentie. L’archer rangea donc son arme.

« Je vais devoir vous porter Laura, vos jambes ne vous portent déjà pas debout. Il n’y a pas d’autre choix. »

La jeune victime se replia sur elle-même mais ne fit aucun signe de rejet quand Théophile passa ses bras sous son corps et la souleva. Elle était tendue contre lui, et elle ne se laissa pas aller. Cela ne faciliterait pas le transport mais il saurait s’en contenter. Qu'est-ce qui avait décidé la jeune fille à lui faire confiance ? Il n'en avait aucune idée, il essayerait de le comprendre plus tard.
L’important était pour l'instant de dégager et mettre les prisonniers à l’abri le plus vite possible.

HRP:

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MessageSujet: Re: La renaissance de Balazuc   La renaissance de Balazuc - Page 2 EmptySam 7 Aoû 2021 - 20:48
Mon plan est accepté sans discussion, ce qui est une bonne chose, l’archer me demande même de tuer le bandit, mais je préfère le faire prisonnier, nous en avons besoin pour connaître les plans de cette bande, et puis ce sera mieux pour ma réputation. Je commence donc à me faufiler dans les broussailles, faisant un large détour pour ne pas être entendu ou vu par la sentinelle.

J’arrive ainsi devant la petite tente où la petite frappe prends du bon temps. J’arrive dans son dos et le frappe sur la tête avec le plat de mon arme, l’assommant d’un coup. Je me retrouve avec cette jeune femme, les cuisses bien écartées et j’avoue vouloir volontiers prendre la suite, en plus, j’ai toujours mon préservatif en vessie de porc sur moi, mais je n’ai guère le temps de m’amuser, on verra cela plus tard.

Je détache donc la jeune femme, et sans faire attention à ses mouvements de recul qand je m'avance vers elle, je prends le malandrin toujours sans connaissance sur une de mes épaules puis je me tourne vers elle, lui lâchant un simple :

Viens avec moi si tu veux vivre.

Je la vois se relever péniblement et sécher ses larmes avec un bout de sa robe en lambeau. Elle ne peut pas se couvrir tout le corps avec et ce sont donc les mains croisées sur sa poitrine qu’elle trottine à mes côtés. Je rejoins les autres près de l’arbre et arrive ou moment où Théophile parle avec une dénommée Laura, qui je crois, est la sœur du gars qui s’est pris une flèche et qui risque de mourir dans la tente de soin. Je me demande d’ailleurs, s’il va lui dire qu’il a gravement blessé le seul membre de sa famille qui lui reste.

Apparemment non, car il se met à la portée. De mon côté, j’indique à la femme qui n’a pas dit un mot et qui elle semble bien plus motivée à quitter les lieux que l'autre prisonnière :

Prends la cape de celui-ci et suis-nous.

Je lui montre la sentinelle morte et après une légère hésitation, elle dépouille le cadavre et est prête à affronter la froideur de la nuit. Elle me rejoint ensuite et dit, en reniflant de temps en temps :

Je vous remercie messire, je, je…


Elle éclate à nouveau en sanglots et je lève les yeux au ciel, exaspéré par le comportement de toutes ces femelles, c’est pourquoi je lui dis d’un ton dur :

Il semble que le village de Balazuc accueille les réfugiés, alors on va dire qu’il ne s’est rien passé.


Je pensais ainsi qu’elle allait ainsi se taire, mais elle a dû comprendre que je n’allais pas raconter ce qu’elle était en train de subir, alors elle me prends familièrement le bras et met sa tête contre mon épaule, m’indiquant d’une voix reconnaissante :

Vous m’avez sauvé par deux fois, vous êtes un vrai chevalier.

Évidemment que j’en suis un et non un doudou ! Mais je n’arrive pas à me dégager, mon autre bras étant pris par mon paquet, alors je continue à marcher, espérant que nous allons bientôt arriver au camp pour que je puisse récupérer ma liberté. J'entends Jean qui ferme la marche, rire sous cape et je me promets, une fois à destination que je vais lui donner la tâche de nettoiement des latrines pendant une semaine.
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MessageSujet: Re: La renaissance de Balazuc   La renaissance de Balazuc - Page 2 EmptyDim 8 Aoû 2021 - 10:49
Une fois tout le monde rassemblé, dont la Montagne et ses deux nouveaux accompagnants, le groupe commence à se mettre en marche. A peine avaient-ils fait quelques pas que Chef s’arrêta et fit signe à Papa et au Rouquin de le suivre. Voyant l’air incompréhensif qu’affichait une partie de leur groupe, Chef leur expliqua.

« On ne s’est pas occupés des cadavres. Et il y avait au moins un mordu dans le tas. Avancez, on vous rattrape. »

Se séparer n’était pas l’idée du siècle. Attendre ici, en montrant aux prisonniers une nouvelle salve d’horreur, était encore pire quant on se référait à l’attitude de Laura. Elle aurait peut-être du prendre exemple sur le comportement de l’autre femme qui avait été sauvée. Quoi que, en voyant comment elle était collé à son sauveur et l’air dépité de celui-ci, Théo préférait au final porter son paquet.

Ils avancèrent donc à un rythme réduit par rapport à l’aller, gênés par les prisonniers. Ils avaient fait pratiquement la moitié du chemin quand les membres manquants du groupe les rejoignirent. C’est d’un signe de tête que le Coutilier confirma que le nécessaire avait été fait. A priori, il n’y aurait donc pas de nouveau fangeux ce soir. L’archer tourna légèrement la tête sur sa droite mais rien n’était visible. Ils étaient désormais trop loin du camp des bandits, en plus ses camarades avaient dû faire en sorte que le feu ne monte pas trop malgré la combustion des corps.

En s’approchant du camp, ils se mirent directement dans la lumière des flambeaux pour ne pas passer pour un nouveau groupe d’attaquants. Ils traversèrent la route sous le regard acéré des soldats en faction, jusqu’à se retrouver à la tente du responsable du camp.

Celui-ci les attendait, les yeux mangés par des cernes, le visage crispé. L’attaque de la nuit, les décisions à rendre quant aux probables mordus ou non ainsi que l’expédition punitive...c’était beaucoup de choses sur les épaules d’un seul homme. Surtout tant que les fortifications n’étaient pas encore édifiées, le village était extrêmement vulnérable. Son rôle n’était pas simple et les choses se compliquaient.
Il les regarda tour à tour, les étudiants et semblant réfléchir à quoi faire. Après quelques instants, il rendit sa décision.

« Mettez le prisonnier à l’écart des deux autres, je ne veux pas que ceux que vous avez arrêtés plus tôt le vois. On les fera parler séparément. Les autres, amenez-les se faire soigner sous bonne garde et allez dormir. Je statuerais plus tard sur leur sort. Et la consigne reste la même les concernant. »


D’un signe de la main, il congédia tout le monde. Quant à la consigne, il devait se référer à ce qu’il avait mentionné plus tôt, à savoir qu’il fallait décapiter les mordus aux premier comportement étrange. Ne pas l’énoncer clairement allait éviter que les exilés prennent peur et paniquent, menant pour sûr à un accident.

Le Rouquin s’approcha de La Montagne, son air nonchalant collé au visage, et il s’adressa au mercenaire de sa voix toujours aussi nasillarde.

« Vous voulez que j’vous débarrasse de l’un d’eux Messire ? »

Débarrasser était un terme peu flatteur, surtout que Le Rouquin regardait plus particulièrement la demoiselle. Afin d’orienter le choix du mercenaire, il se sentit obligé d’ajouter quelque chose en montrant les deux autres victimes.

« On va amener ceux-là à l’infirmerie. »


L’archer quant à lui était pressé de poser son paquet, ses bras commençant à faiblir. Pas que Laura était épaisse, bien au contraire. Plus d’un an dans la nature avait rendu ses os saillants à plusieurs endroits. Mais la journée avait été vraiment longue. Le convoi, la garde avec l’attaque des bandits, la prise en charge du jeune bandit, l’attaque du camp et pour achever le tout le port de la demoiselle jusqu’à Balazuc. Malgré les entraînements plus que réguliers qu’il s’imposait, il n’en restait pas moins un homme qui avait besoin de récupérer de l’énergie et qui dû contenir un bâillement en cet instant.
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Desmond de Rochemont
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MessageSujet: Re: La renaissance de Balazuc   La renaissance de Balazuc - Page 2 EmptyDim 8 Aoû 2021 - 11:49
Alors que nous avions commencé à marcher, le chef de la coutellerie nous indique qu’il n’a pas décapité les cadavres ! Je lève les yeux au ciel devant ce manque de professionnalisme, chacun décapite les cadavres qu’il produit, c’est une règle simple. Moi, je n’ai tué personne, alors je ne dois pas m’atteler à cette sinistre besogne.

Mais bon, l’erreur est vite réparée, car ils rejoignent notre groupe rapidement, surtout que l’on se traîne comme des escargots, à cause des prisonniers, au moins, ils ne parlent pas, c’est déjà ça. Moi, j’ai toujours ma sangsue accrochée à mon bras, impossible de presser le pas. Au bout d’un moment qui me parait, interminable, nous arrivons enfin à notre objectif et je pénètre dans le camp, bien éclairé.

Je pense que le soleil ne va pas tarder et je n’ai pas fermé l’œil de la nuit, tout à cause de ce maudit Théophile qui voulait sauver des bannis. Sinon on serait allé rapidement au repaire des bandits, on les aurait tous abattus et on serait revenu au bas mot, une heure plus tôt, mais comme je suis trop gentil, je me suis laissé convaincre.

Enfin, ce qui est fait, est fait, et le responsable de la place fortifiée, après avoir observé le résultat de notre escapade, nous donne les consignes à suivre, d’ailleurs un des hommes de la coutellerie dont j’ai oublié le nom, un roux, se propose de me débarrasser d’un des paquets, ce qui est une bonne chose, j’enlève donc le bandit toujours inconscient de mon épaule et lui donne la lourde charge dans les bras avant de lui tapoter gentiment la tête en lui disant avec un grand sourire :

Tu es très serviable.

Je récompense toujours les gens du peuple qui prennent de bonnes initiatives, c’est tellement rare de nos jours. Comme il me l’a indiqué, je me dirige vers la tente de l’infirmerie, l’inconnue, puisque je ne lui ai toujours pas demandé son nom, encore plus crispé sur mon bras, car nous sommes entourés d’hommes et cela doit lui rappeler de mauvais souvenirs.

Une fois à l’intérieur, où je pense voir le borgne avec son propre « problème », je dis à la jeune femme :

Cet homme est un rebouteux compétent, il va t’ausculter.


Je la vois, qui me regarde avec de grands yeux et implore :

Je vous en supplie, ne me laissez pas seule.

Je sens que cela va être une longue journée, alors je lui montre la sortie et lui dis :

Je vais me mettre là, tu verras mon armure et je pourrais intervenir très rapidement en cas de besoin.

Bon, j’ignore complètement pourquoi je devrais intervenir, mais mes paroles semblent la calmer quelque peu et je peux enfin me dégager. Je la couche donc doucement sur le lit en toile et je sors, restant à proximité pour ne pas l’avoir de nouveau sur le dos. Je ne peux réprimer un bâillement et j’espère que je pourrais bientôt dormir, je suis épuisé.
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MessageSujet: Re: La renaissance de Balazuc   La renaissance de Balazuc - Page 2 EmptyDim 8 Aoû 2021 - 19:32
Quelle ne fut pas la déception du Rouquin quand il se retrouva avec le prisonnier dans les bras. Sa déconfiture fut totale lorsqu’il reçu un traitement digne d’un enfant de la part de La Montagne.

Tu es très serviable.

Théophile ne put se retenir de pouffer en sachant que son camarade n’oserait pas répondre au mercenaire. Il n’avait pas cherché à être discret et le regard noir qui lui fut adressé en réponse ne fit qu’accentuer son hilarité. Les soubresauts firent réagir son paquet, et la tête de la jeune fille se leva vers lui. La surprise avait prit le pas sur la peur et elle semblait l’interroger du regard. L’archer ne put que se contenter de se tourner et souffler deux-trois fois pour récupérer une respiration normale.

Alors qu’il s’éloignait, en sentant toujours l’aura meurtrière du Rouquin dans son dos, il rassura la jeune fille.

« Je vous amène auprès des guérisseurs. »

L’archer passa par l’entrée arrière de la tente de soin pour amener Laura se faire soigner. Son frère était dans l’un des premiers lits et il ne tenait pas à ce qu’ils se retrouvent encore. Surtout que le garçon n’était pas encore sorti d’affaire, il aurait besoin de plusieurs jours pour se remettre. Théo posa son paquet sur un lit mis à l’abri des regards par un rideau de tissu. Une dame d’un certain âge s’avança vers eux. De ce qu’il en avait aperçu, c’était bien la seule au milieu des hommes, idéal pour ausculter l’adolescente.

« Dans quel état vous me ramenez celle-ci ? Aller ouste ! »


Deuxième fois de la journée qu’un soigneur le délogeait. Est-ce qu’avoir un sale caractère était une seconde nature pour venir ici ? Le borgne pensa à son frère et se dit qu’en fait c’était applicable à beaucoup de guérisseurs de manière générale. En passant près de la vieille femme, il lui glissa quelques mots à voix basse.

« Ne lui parlez pas de son frère. Si elle vous pose la question, dites que vous irez vous renseigner. »

« Pour qui me prenez vous jeune sot ?! Elle doit se concentrer sur sa guérison, bien sûr que je ne vais pas lui dire que le petit est gravement blessé. »

Elle s’avança, le laissant coi. Ce fut Puceau qui vint le sauver de son moment de solitude. Le borgne alla à sa rencontre, son dos encore partiellement visible par les deux femmes. Il raconta à son jeune camarade leur expédition, amenant un éclat de rage dans ses yeux. Théo lui tapota l’épaule pour lui assurer que leurs émotions étaient au diapason.
Afin de faire redescendre un peu la pression, il s’enquit de Pierrick.

« Le guérisseur a nettoyé la plaie et l’a cautérisée. Si il passe la nuit ça devrait aller pour lui. Il a examiné son corps. Pas de morsure, pas de marque d’exilé. Il a sûrement juste suivi sa sœur. On sait ce qui va leur arriver ? »

L’archer secoua négativement la tête et il entraîna son camarade vers la sortie, ne pouvant s’empêcher de jeter un œil au garçon qu’il avait blessé. Celui-ci avait un sommeil agité, ses membres trassautants par intermittence. Un linge était posé sur son front, certainement pour faire baisser la fière. Le milicien ne put en voir plus en marchant.
Une fois à l’extérieur, il remarqua que La Montagne attendait devant la tente. Etrange, il n’avait pourtant pas été assigné à la garde des blessés. Enfin, pas à la connaissance de Théo. Alors que Puceau s’éloignait, l’archer s’arrêta pour faire face au mercenaire.

« Ils vous ont aussi collé la garde ? J’aimerais avoir votre endurance ! Votre femme doit être comblée. »

La plaisanterie lui avait échappé avec un petit rire, ayant encore oublié à qui il s’adressait. D’un coup, son visage se crispa. Il recula doucement en continuant de regarder La Montagne.

« Il se fait bien tard. Enfin tôt. Je vais aller me coucher moi. »

Quel crétin il était !
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MessageSujet: Re: La renaissance de Balazuc   La renaissance de Balazuc - Page 2 EmptyLun 9 Aoû 2021 - 9:13
Juste au moment où je finis de bâiller, le petit effronté de milicien me fais une sorte de blague et je le foudroie des yeux, n’appréciant guère cette plaisanterie, surtout que je ne suis pas marié et que c’est quelque chose qui me manque beaucoup, car sans mariage, pas de descendance.

Mon interlocuteur semble avoir compris qu’il a fait une erreur, et il recule prudemment, je jette alors un coup d’œil derrière moi et je vois que la jeune femme qui m’a demandé de rester, c’est finalement endormi, vaincus par les émotions d’une nuit bien remplis. Je suis donc à nouveau libre comme l’air et je m’avance vers le garde, avec un grand sourire carnassier, lui disant d’une voix douce :

Avant d’aller dormir, on pourrait peut-être prendre une petite bière, toujours derrière la tente des cuisiniers ? Marcher autant m’a donné soif.


J’ai la gorge sèche comme du papyrus ! J’attends donc sa réponse, espérant qu’elle sera positive, sinon, j’irai tout seul, Liliane, la nouvelle cuisinière est une gueuse très sympathique et n’hésite pas à se montrer avenante, pas comme certain. Je m’y dirige donc, espérant que le borgne me suit et sur le chemin, éclairé par les nombreux feux du camp, zigzaguant pour éviter de piétiner les nombreux dormeurs étalé un peu partout, je lui demande :

Pourquoi est-ce que tu es devenu milicien ?


J’avoue être curieux, la plupart des personnes qui s’engagent, c’est pour avoir un boulot peinard qui permet de manger plus ou moins à sa faim, mais j’ai l’impression que ce n’est pas le cas du jeune homme. Il cherche constamment les ennuis et se met régulièrement en danger, ce qui est un comportement, pour moi, purement suicidaire. J’attends donc sa réponse, avant de lui poser une nouvelle question :

Tu comptes faire quoi de tous les anciens prisonniers si le chef du camp, refuse de les accueillir ?

Et oui, c’est bien beau de vouloir sauver tout le monde, mais nourrir quatre personnes, surtout dans ces temps troublés, n’est pas une sinécure. J’écoute donc ce qu’il a me dire, espérant qu’il a déjà réfléchis à la question.
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MessageSujet: Re: La renaissance de Balazuc   La renaissance de Balazuc - Page 2 EmptyLun 9 Aoû 2021 - 23:06
La tête de La Montagne n'augurait rien de bon. L'archer ne lui avait vu cette expression que devant les bandits cette nuit, alors qu'il pensait certainement pouvoir les découper en rondelles. Décidément, il avait bien gaffé sur ce coup…

Il recula à nouveau lorsque le mercenaire s’avança avec cette tête-là. Finir en petits dés ne faisait pas vraiment partie de ses plans !

« Oui bien sûr. Une bière. Très bonne idée ! »

Théophile hocha la tête vivement. Et plutôt que d'écouter ses pieds, qui rêvaient de quitter ses bottes pour profiter d'un repos bien mérité, il écouta ses tripes. Elles lui ordonnèrent de suivre gentiment et en silence le mercenaire.

Alors que les deux hommes jouaient à saute-milicien sur le chemin, les questions de La Montagne surprirent le borgne. Bien que le mercenaire ne puisse pas le voir, elles amenèrent un haussement de sourcil chez le milicien. Et le rassurèrent d’un côté. Revenir à une discussion plus terre-à-terre sous-entendait qu’il avait peut-être un sursis en un seul morceau.

« Mon père était un soldat du Roi. Et quand j'ai eu l'âge, j'en suis devenu un aussi. J'ai toujours entendu de ces hommes que les gens dont nous avions la charge étaient comme notre famille. On devait veiller sur eux de la même manière. Alors c'est ce que je fais, même si maintenant mon village est plus grand. Si cette femme que vous avez sauvé avait été la vôtre ? Ou si le petite Laura avait été votre soeur, auriez-vous été aussi prompt à les exécuter ? »

Théophile avait été formaté depuis petit, un arc à la main, à s'enquérir des villageois.
Le mari de la vieille Berthe bois un peu trop ces temps-ci ? Un tour dans la rivière lui remettrait les idées en place. Les fruits disparaissent sur le pommier de François ? Un gros piège à collet avait attrapé un voisin un peu trop gourmand et un peu trop radin.

Même si il ne connaissait pas tous ceux qu'il devait protéger désormais, ça ne retirait rien à son devoir. A commencer par les personnes qu'ils avaient sauvé ce soir.

« Avant que le responsable ne se décide, j'ai le temps de faire le tour du village pour trouver une place aux quatre réfugiés. Vous savez, je sais être très persuasif, et très insistant. »


Le sourire insolent qu'il arborait en cet instant indiquait clairement qu'il savait être un casse-pied de premier ordre. Il avait gagné beaucoup de batailles à l'usure, celle-ci n'en serait qu'une de plus. La réussite n'étant pas une garantie absolue, il fallait tout de même un plan de secours.

« Et si ça ne marche pas, je leur laisserais quelques sous pour qu'ils puissent accompagner un convoi et aller vers Sombrebois ou le Labret. Il y en a assez qui passent en ce moment pour qu'ils arrivent à se greffer à l'un d'eux »

Lorsque Liliane fut en vue, Théophile relâcha son souffle. La Montagne ne tenterait rien devant elle, non ? La jolie veuve vint joyeusement à leur rencontre, les gratifiant d'un visage radieux. Pour sûr, il trouverait bien un moment d'ici son retour à Marbrume afin de réchauffer sa couche... En attendant, il s’accouda à un tonneau pour faire face à la cuisinière, un de ses plus beaux sourire de sortie.

« Liliane ! La plus belle rose de ce camp offrirait-elle à deux hommes assoiffés son meilleur nectar ? »

« Flatteur ! »

Mais son gloussement démontrait que ladite flatterie avait fait son effet. Elle se retourna pour aller vers le fût voulu, balançant légèrement les hanches. Théo n’en rata pas une miette, surtout quand elle se baissa pour remplir les chopes. Le tissu de sa robe moulait à merveille ses courbes, ondulant au moindre mouvement, même imperceptible...
Soudain, elle fut à nouveau devant eux, leur posant les boissons avec un clin d’oeil. La veuve fut malheureusement appelée par un autre soldat plus loin et laissa les deux hommes à leur conversation. Le borgne profita autant qu'il put de la vue mais au bout d'un moment, il dut se rendre à l'évidence. Son joli fessier était trop loin de ses yeux et il était donc temps de se reconcentrer sur La Montagne.

« Et vous ? Qu’est-ce qui vous a mené à l’épée ? C’est un truc de famille comme certains de vos comparses ? »


L'archer posa la question sans arrière-pensée ou moquerie, il ne savait simplement pas sur quel terme utiliser pour remplacer "les nobles". Puis, en signe de paix, il avança sa pinte vers celle du mercenaire.
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MessageSujet: Re: La renaissance de Balazuc   La renaissance de Balazuc - Page 2 EmptyMar 10 Aoû 2021 - 11:34
Le milicien me répond que c’est une histoire de famille, ayant été élevé à être gentil envers les autres, bref, on lui a appris à être un con. Il considère qu’il doit protéger tout le monde, même les mordus et quand il me demande ce que j’aurais fait si les bannis avaient fait partie de ma famille, je lui réponds, d’un ton détaché :

J’ai entendu tellement d’histoire sur des survivants d’attaque qui avait été recueillis par des familles, qui leurs avaient ouverts leurs portes, soignés, et qui allaient tous se coucher heureux, puis pendant la nuit leurs invités se transformaient en Fangeux et tuaient tout le monde.

C’est malheureusement ce qui arrive souvent et je conclus par une nouvelle remarque :

Tu ne t’es jamais demandé pour Marbrume était la seule cité qui avait survécu ? Pour moi, c’est parce que l’on n’a pas hésité à faire ce qu’il fallait faire.


Il a l’air d’être sûr de pouvoir s’occuper des rescapés que nous avons sauvés cette nuit, quitte à leur donner de l’argent pour qu’ils puissent s’installer ailleurs. J’avoue être impressionné par sa volonté et je lui :

Je ne sais pas si c’est une bonne chose, mais je te souhaite bonne chance, tu as des convictions et tu te bats pour elle, tu aurais fait un bon écuyer.


Dans ma bouche, c’est un beau compliment et je ne doute pas que mon interlocuteur soit flatté. Nous arrivons ainsi à notre objectif et la cantinière nous sort deux chopes, en remuant de manière plutôt excessive le croupion, sans doute à l'attention de mon camarade qui ne perd pas une miette du spectacle. Comme tout cela est vulgaire, mais je n’en attendais pas moins de la part des gens du peuple, qui n’y connaissent rien à l’érotisme.

L’important, c’est que j’ai ma boisson et je savoure chaque gorgée, je n’avais pas menti en indiquant au borgne que je mourrais de soif ! Ce dernier, d’ailleurs me pose une question et j’y réponds en souriant, l’alcool me mettant toujours de bonne humeur :

C’est exactement un truc de famille, chez les Rochemont on est chevalier de père en fils, depuis des générations. Dès mon plus jeune âge, j’ai été élevé dans cet unique but, je ne sais rien faire d’autres et je ne veux rien faire d’autres. Je mourrais sans aucun doute l’épée à la main, et ce sera une belle mort.


Enfin, il vaut mieux décédé en pleine gloire qu’empoisonné comme mon père. Mais je vois qu’il se fait tard, ou tôt, selon les points de vue et j’indique à mon acolyte :

Je vais bientôt devoir repartir à Sombrebois, quels sont vos projets ?


Je suppose qu’ils vont repartir à la capitale, avec un autre convoi, à moins qu’ils restent stationnés à Balazuc, un peu plus longtemps.
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MessageSujet: Re: La renaissance de Balazuc   La renaissance de Balazuc - Page 2 EmptyVen 13 Aoû 2021 - 11:32
Clairement, les deux hommes n'avaient pas le même avis sur les mordus. Et chacun restait campé sur ses positions. Bien sûr, Théo comprenait la peur que pouvait engendrer ces personnes. Comme le disait La Montagne, comment être sûr que l'un d'eux n'allait pas mourir subitement et se transformer en créature affamée de chair ? Que votre voisin ne vienne chez vous pendant la nuit, et qu’avec son regard éteint, il goûte votre chair comme si aucun autre met n’était plus délicieux ?
Les chances que cela arrive étaient relativement élevées. Et dans une cité aussi grande que Marbrume, ça pouvait vite escalader, la preuve avec ce qu'il s'était passé au couronnement...

Alors oui, le bannissement était peut-être nécessaire. De là à laisser ces pauvres âmes, déjà punies avec la morsure, errer dans la campagne, sans qu'on ne les aide...Ca paraissait être un bien cruel destin.
Depuis son arrivée à Marbrume, c'est la première fois que Théo avait ces pensées, qu'il s'interrogeait sur le sort des exilés. Sa démarche pouvait paraître égoïste, voire hypocrite alors que lui-même avait délaissé sa vengeance au profil de la sécurité des murs. Mais maintenant qu'il y était confronté, certains de ses vieux démons revenaient le hanter...

tu aurais fait un bon écuyer

L'archer ne sut pas bien comment prendre ces mots, si bien qu'il avait faillit recracher son doux breuvage. Lorsque La Montagne avait évoqué le rôle d'écuyer, Théo s'était de suite imaginé ce garçon un peu benêt, au pied du cheval de son maître, portant un fatras bien trop lourd pour sa carcasse d'adolescent.
Pourtant, nulle trace de plaisanterie sur le visage du mercenaire. Autant dire que ça laissait le milicien perplexe. Si bien qu'il tenta une réponse neutre, ne voulant pas froisser à nouveau le chevalier.

« Je crois que ma place de soldat me convient parfaitement. Mais...merci ! »

Chevalier, c’était la version plus noble du soldat. A l’époque du Roi, Théo et ses camarades étaient pour certains sous leurs ordres. Les plus chanceux avaient un chef juste et doué dans sa partie, les moins chanceux avaient des enfants jouant avec des épées, envoyant à la mort ses troupes par simple caprice. De Rochemont était probablement de la première catégorie. Il vivait pour le combat, même si il n’en avait pas pipé un mot, l’archer l’aurait deviné. Rien que sa musculature impressionnante le prouvait, et il suffisait de voir un seul combat pour s’apercevoir que sa technique avait été perfectionné durant de longues années entraînements.

« Et bien je dirais que c'est une belle tradition familiale. Mais vous savez ce qu’on dit, tâchez de vivre avant de penser à votre mort. »

Tout comme lui le faisait….
La Montagne le surprit à nouveau, à s’enquérir d’un « gueux ». Même si ils vivaient tous deux les armes à la main, leurs castes étaient différentes. Ce qui expliquait certainement leurs points de vue divergents. Théo soupira, reposant sa chope sur le tonneau.

« J'en ai foutrement aucune idée Messire. Notre Sergent a décidé de particulièrement nous en faire baver. Il est un peu rancunier sur les bords...Et nos missions changent au gré de ses envies. Moi, je suis libre comme l'air donc ce n'est pas trop un souci. Mes camarades qui ont une famille, c'est une autre histoire... »

Les enfants et les épouses de tous les soldats vivaient des moments difficiles. Bien qu’à la vue de certains soulards, leurs femmes devaient être bien contente de les avoir loin d’elles...Soudain, quelque chose retint son attention dans le discours de La Montagne.

« Repartir vous avez dit ? Vous êtes basé là-bas ? C'est pourtant assez peu habité encore. Je pensais que la plupart des mercenaires étaient à Marbrume pour avoir des contrats ? »

Alaric, son frère, lui avait touché un mot à ce sujet la dernière fois qu’il était allé l’enquiquiner. Son maître guérisseur et lui avaient été approchés, bien que Théophile ne se souvienne absolument pas par qui, afin d’ouvrir une officine à Sombrebois ou au Labret. Al avait expliqué à son aîné que les villages récemment conquis manquaient cruellement de population et que la venue de certains professionnels reconnus pouvaient peut-être inciter d’autres habitants à repeupler la campagne. Au grand soulagement de l’archer, Maître Grégoire avait refusé, ne voulant pas exposer sa famille au danger. Pour le cadet Castaing, l''idée restait malheureusement dans un coin de son cerveau...
C’est donc avec une réelle curiosité que le borgne regarda son compagnon de boisson, attendant qu’il le renseigne.

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MessageSujet: Re: La renaissance de Balazuc   La renaissance de Balazuc - Page 2 EmptyVen 13 Aoû 2021 - 22:22
Théophile préfère rester soldat plutôt qu’écuyer et je le comprendrai si c'était vraiment le cas, mais il n’est pas soldat, mais milicien. Pour le moment, il n’y a pas encore d’armée, même si quelques rumeurs font surface régulièrement sur ce sujet. Mais bon, chacun ses choix de vie et comme il ne critique pas mes ancêtres chevaliers, tout va bien.

Je hoche même la tête à sa citation sur le fait de vivre correctement avant de mourir et c’est bien ce que je compte faire, même si mon métier actuel n’est pas le bon choix pour rester loin du danger. Le métier de mon interlocuteur n’est pas non plus de tout repos, car il bouge avec ses collègues beaucoup ce qui semble induire de nombreuses difficultés familiales. Je suis de nouveau d’accord avec don raisonnement, et lui dit même :

Je ne le sais que trop bien, trouver une femme dans ces conditions est très difficile.

Enfin, je parle de femme noble, les gueuses, elles ne seront que trop contente de trouver un homme qui a un travail et une paye assurée, puis elles auront une dizaine d’enfants dont la moitiée mourront en bas âge et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il me demande ensuite pourquoi je vais à Marbrume et je lui réponds précisément, habitué à cette question :

Je possède ma propre guilde, les boucliers de Marbrume dont Jean fait partie, mais je suis également allié au comte de Rougelac, le nouveau gouverneur des villages du sud, alors quand j’escorte des biens à Balazuc, je pousse jusqu’à Sombrebois pour m’assurer que tout va bien et prendre, si besoin, le courrier confidentiel.


Je ne rajoute pas bien sûr que j’entretiens une liaison avec la maitresse les lieux, même si je ne suis pas sûr de notre relation actuellement, beaucoup de chose ayant changé. Enfin, cela ne concerne en rien mon interlocuteur. Une fois que je lui ai parlé, je baille à nouveau, prêt à me coucher, quand je vois arriver la jeune femme que j’ai sauvée des « griffes » des bandits, ou plutôt de leurs queues. Un des rebouteux lui court après depuis la tente, espérant la convaincre de se recoucher, mais la blonde refuse et s’arrête juste devant nous, les mains sur les hanches comme si elle allait me vilipender et me demande d’une voix forte, permettant à tout le monde de profiter de la scène :

Messire, emmenez-moi avec vous.
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MessageSujet: Re: La renaissance de Balazuc   La renaissance de Balazuc - Page 2 EmptyMar 17 Aoû 2021 - 20:03
Théophile ne s’attendait pas à ce que La Montagne évoque le mariage. Il cherchait une femme ? Intéressant. Restait à savoir ce qu’un homme comme lui attendait de sa future moitié et de leur vie maritale. Après, les choses étaient assez compliquées dans les hautes sphères. Il y avait toute une hiérarchie de titres ronflants, qui ne devaient pas se mélanger les uns aux autres. Bref, le mercenaire n’aurait peut-être pas trop le choix quand à ce qui se présenterait à lui. Quoique maintenant qu’il n’avait plus son titre de noblesse, c’était peut-être différent ?

Ils n’étaient pas suffisamment proche, et surtout pas de la même caste, pour que l’archer lui pose ces questions aussi intimes. Surtout que le ton de sa voix avait indiqué que le sujet lui tenait à cœur. De quoi comprendre que la plaisanterie lancée plus tôt ne lui plaise absolument pas...Heureusement, La Montagne ne semblait pas lui en tenir plus rigueur, enchaînant sur la réponse quant à ses occupations.
Messire de Rochemont était un homme aux journées bien remplies. Le nom du comte pour lequel il travaillait ne lui était pas inconnu. Comme tout un chacun, surtout un qui était amené à parcourir cette route en particulier, le milicien savait qu’il avait été nommé gouverneur du Sud.

« Voilà un homme qu’il ne vaut sans doutes pas contrarier. Encore une fois, je préfère ma place. Je n’ai peut-être pas le choix de mes missions, mais au moins j’ai peu de chance qu’on mette ma tête au bout d’une pique parce que j’aurais dit un mot de trop. Vous aurez peut-être remarqué que ça m’arrive assez souvent...En tous cas il est bon de voir que les nobles commencent à prendre appuis sur les mercenaires. La milice commence à manquer de main d’œuvre pour assurer la surveillance de Marbrume, celle des villages et celle des convois. »

Le constat était particulièrement vrai depuis le début d’année. Ce n’était pas seulement par caprice que le Sergent les envoyait en renfort sur les missions extérieures. En février, lors de sa première sortie, l’archer avait bien vu que ses collègues de l’extérieur étaient épuisés par des convois qui se suivaient. Eux-même, lorsqu’ils étaient en charge des remparts, avaient des journées qui tendaient à s’allonger de plus en plus. Un des guérisseur avait laissé échappé que certaines blessures qu’il voyait auraient pu être évitée si les corps étaient suffisamment reposés.

Les bâillements successifs du mercenaire se propagèrent jusqu’à Théophile, qui à la vue des premiers rayons du soleil, termina rapidement sa bière. Quelques heures de repos lui seraient nécessaires, surtout que son temps serait chargé avant l’heure de sa garde. A peine eut-il reposé sa pinte, que la prisonnière dont le chevalier s’était occupé fit irruption.

Théo se tourna pour mieux l’observer et pouffa en voyant la femme quasiment ordonner à La Montagne de l’emmener avec lui. Cette femme n’avait pas froid aux yeux. Aussi dépenaillée et sale qu’elle l’était, ça forçait presque l’admiration. Ayant un souvenir du tact du mercenaire avec la gent féminine, l’archer s’empressa de s’avancer vers elle. Son sourire en coin, sa démarche nonchalante, tout était fait pour que la dame se focalise sur lui et non plus sur sa cible première.
Sa voix se fit volontairement douce lorsqu’il répondit à la place de Desmond.

« Très chère, Sieur de Rochemont est un homme fort occupé. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis tout à fait disposé à vous aider. »

Il ajouta quelques mots un peu plus bas, afin que seuls la femme et le chevalier puissent l’entendre.

« Je suis de très bonne compagnie, je sais tout à fait me tenir et suis à même de vous protéger des autres hommes, tout comme Sieur de Rochemont. »

Elle les regarda tour à tour, comme si elle n’était pas tout à fait décidée sur la marche à suivre. Si La Montagne voulait la paix, mieux valait qu'il dise un mot en sa faveur. Dans le cas contraire, et bien probablement qu'elle le suivrait au moins jusqu'à Sombrebois.
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