Marbrume


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 [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses

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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses   [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses EmptyVen 18 Fév 2022 - 22:30
Marbrume, le 25 Mars 1167

Encore un jour se levait sur Marbrume, les habitants rentraient doucement dans la danse.
Un convoi de plus s’apprêtait à parti aujourd’hui. Les premiers chariots étaient déjà sur place, leur propriétaires affairés autour. Un seul des miliciens s’était déjà rendu sur place. Un qui n’avait pas réussit à dormir correctement en sachant qu’il devrait reprendre la route qui en un autre temps aurait pu mener jusqu’à chez lui.
Seul homme de si grande taille, on lui planta un marteau entre les mains en lui ordonnant de réparer le toit d’un chariot en bien mauvais état.Visiblement, il n’était même pas important de savoir si il en était capable...heureusement, il avait suffisamment manié l’outil en retapant sa maison et s’attela à sa tâche, mâchonnant une feuille de menthe.

« Comment c’est de voir de si grand ? »


Une voix fluette, qui venait du bas du chariot, lui fit baisser la tête. Sa propriétaire était une petite blonde, haute comme trois pommes. Ses grands yeux gris le dévisageait, dans l’attente de connaître la réponse à la question. Le grand milicien ne pouvait que fondre devant cette bouille toute mignonne.

« Tu veux voir ? »

La petite acquiesça vivement et l’archer se baissa à hauteur du petit être empli de curiosité. Il pouvait la comprendre. Le souvenir de la première fois où son père l’avait fait grimpé sur ses épaules était inscrit au fer rouge dans son esprit. Le monde était complètement différent en changeant de point de vue. Aujourd’hui encore, être en hauteur était une des choses qu’il préférait dans son poste.

« Comment tu t’appelles ? Moi c’est Théophile mais tu peux dire juste Théo»

« Ariane ! »

« Alors Ariane, je vais te montrer. Promets-moi de ne pas bouger »


« Promis ! »

Son air sérieux ne laissait aucun doute que la petite fille ferait de son mieux pour tenir sa promesse. Le borgne sourit et leva Ariane pour la poser sur le rebord du chariot. Assise sur le toit, elle pouvait s’abreuver autant qu’elle voulait de la vue. Son visage devint radieux alors qu’elle observait les alentours d’un œil neuf. Théo sourit franchement, ce n’était que le début de la journée, mais quoi qu’il se passe, il savait qu’il avait au moins réussit à amener cette expression sur le visage d’un enfant.

D’un coup, la cape d’Ariane bougea. Puis une petite tête grise et blanche apparut. Le milicien lui lança un clin d’oeil, secrètement ravi de voir le même animal que celui gravé sur son plastron. Le furet sorti de sa cachette et grimpa sur l’épaule de la fillette, celle qui lui était opposé.

« Hey salut p’tit pote ! »

Ariane eut une mimique effrayée pendant quelques instant avant que l’archer ne la rassures

« Quelque chose me dit que vous êtes amis tous les deux... »

La petite fille acquiesça avec prudence.

« Je vais vous confier une mission à tous les deux. On peux continuer à papoter et quand vous commencez à voir du monde vous me prévenez, histoire que je répare vraiment ce chariot. Tu crois que vous en êtes capable ? »


La petite se redressa, le furet en fit de même sur son épaule, et avec tout le sérieux du monde elle confirma être à la hauteur de la tâche capitale qui venait de lui être confiée.

« Oui ! Futé et moi on est super forts pour tout voir ! Tu peux compter sur nous ! »

Théophile sourit et continua à enfoncer les clous tout en écoutant Ariane babiller. Du haut de ses cinq ans, elle était adorable et rafraîchissante, d’une manière que seuls les enfants pouvaient l’être. Son innocence ne l’empêchait pas de faire déjà preuve d’une certaine intelligence et d’une énorme malice. Nombreuses étaient ses histoires où elle se faufilait pour épier et surtout faire des bêtises. Au grand amusement de la petite, Théophile, un adulte, connaissait tous les tours qu’elle avait pu faire et semblait s’en amuser autant qu’elle.
Alors qu’il ne lui restait que deux clous à planter, la petite demoiselle s’agita et sa voix s’éleva de quelques octaves.

« Théo ! Théo ! y’a un groupe de gens qui arrivent ! »


« Ils ont un uniforme ? »

« Non, mais y’a un monsieur qui a un œil comme toi. »

Le borgne compris immédiatement auquel Ariane faisait allusion. De ce qu’il en savait, aucun autre milicien de l’escorte ne correspondait à ce profil. C’était certainement les mercenaires qui arrivaient. Face à la fatigue des miliciens, un peu trop poussés par la hiérarchie, certains convois pouvaient compter sur un soutient de ces soldats payés grassement. Celui-ci en était et Chef avait poussé un sacré soupir de soulagement. Il préférait avoir à ses côtés des mercenaires au caractère parfois étrange, que des soldats épuisés.

« Et bien puisqu’ils sont là, c’est que nous n’allons pas tarder à partir. Je fini et je te descends, tu pourra rejoindre tes parents. Qui sait, peut-être que sera ma coutilerie qui sera posté à côté de vous... »

Ariane agita ses mains, signe que l’idée lui plaisait.


Dernière édition par Théophile Castaing le Mer 23 Mar 2022 - 22:46, édité 1 fois
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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses   [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses EmptySam 19 Fév 2022 - 9:03
- Bon sang ce que c'est bon, grogna l'archer en s'étirant, manquant presque de cogner Corin avec son poing tant il ne faisait guère attention. Heureusement, le guerrier silencieux l'évita sans grande difficulté même si sa contrariété se lisait aisément sur ses traits burinés.
-Quoi donc? demanda la rouquine en retenant un sourire.
- Les rayons du soleil, Ryn ! C'est enfin l'printemps, le soleil est doux, nous sommes bénis.
-Aaaah, d'accord… C'est bon, j'ai compris, rétorqua-t-elle en souriant à pleine dent cette fois-ci.
- Quoi, tu as compris quoi ? l'interrogea-t-il, en haussant un sourcil perplexe.
-J'ai compris, c'est tout… Mais dis moi, ce printemps… il était blond ou brun ? le taquina-t-elle en lui offrant un clin d'œil entendu.

L'archer, plein d'humour, fit mine d'encaisser une flèche en plein cœur avant d'éclater de rire.

- Bravo, Ryn, tu m'as eu… Mais si tu veux tout savoir, elle est blonde comme les blés et...

Aeryn leva la main pour l'arrêter dans sa course.

-Te fatigue pas … Je ne veux pas connaître cette histoire... dit-elle, narquoise avant de presser le pas pour rejoindre la grande Lame qui se trouvait en tête.
-Mais ! Bon sang, Ryn, c'est toi qui a commencé !
-Ça, c'est toi qui le dit !

Arrivée à la hauteur de Pat, Aeryn prit aussitôt une mine plus sérieuse. Son regard scrutateur se mit à chercher tout autour d'eux à la recherche d'une gamine imprévisible au corps recouvert de bandages.

- Si tu cherches Lili, elle est partie par là, pouffa le chef en pointant une direction du doigt. Elle a dû voir quelque chose d'intéressant...
-Je vois, soupira-t-elle en ajustant son barda sur son épaule. Et vous ne craignez pas qu'elle provoque une catastrophe, même involontairement ?
- Il faut savoir faire confiance, Ryn … Plus particulièrement quant il s'agit de personnes qui combattent à tes côtés...

Un hurlement se fit entendre, une voix d'enfant, sans aucun doute. Le son était fort, probablement très proche… À l'évidence, puisqu'il n'y avait rien autour, il était logique de supposer que ce dernier provenait de l'un des chariots… Sans réfléchir, les mercenaires lâchèrent leurs bagages, se saisirent de leurs armes et se précipitèrent au pas de course dans la direction des caravanes… Ryn arriva la première et, rapidement, une petite masse blanche se laissa glisser du chariot pour aller se cacher derrière elle.

-Bon sang, Lili, qu'as-tu encore fait ? gronda la rouquine qui avait tout l'air de la mère peu commode qui réprimandait sa progéniture.
- Lili voulait juste voir le rat étrange de la petite fille… Mais elle a crié… J'ai eu peur...
-Je vois, soupira la mercenaire en rangeant sa dague dans son fourreau. Néanmoins, connaissant la petite assassin, Aeryn ne se sentit pas plus rassurée, de même que Braan derrière elle qui grimaçait légèrement. Est-ce que tout va bien là-haut? héla-t-elle, inquiète...Personne n'est blessé ?

*****quelques secondes avant le drame*****

La petite fille semblait grandement s'amuser à observer la vie autour d'elle. Il était encore tôt, mais le soleil brillait comme rarement sur le duché de Morgestanc habituellement si morne. Une belle aventure devait débuter ce jour-là, une sorte de renouveau qui promettait des jours heureux à la famille de la petite Ariane, très impatiente de prendre la route. Et puis, Théophile lui avait donné un travail important. Une tâche qu'elle prit grand plaisir à accomplir.

Derrière le grand roux borgne, la petite fille vit une silhouette se détacher. Une femme vétue de noir et arborant une chevelure épaisse de la même couleur flamboyante que l'homme en tête. Cette couleur de cheveux était si rare… Sans doute n'avait-elle même jamais vu de roux avant ce jour et là, Arianne venait d'en voir deux. Quelle chance ! Mais, plus que les autres, c'était la mercenaire qui attirait son attention. Une femme qui semblait forte, sûre d'elle… De quoi faire rêver la petite fille admirative...

-Waaah, j'aimerai être comme ça quand je serai grande … tu penses que c'est possible, Théo ? demanda-t-elle en pointant l'unique femme de la troupe avant de s'abaisser pour pouvoir l'admirer plus discrètement.

Néanmoins, lorsque la gamine posa les deux mains sur le toit, une troisième apparut devant elle. Une main anormalement fine et recouverte de bandages crasseux rapidement rejoints par une seconde… Un visage dissimulé par les mêmes langes se hissa soudain tandis que l'une des mains fit mine de vouloir saisir le petit animal dressé sur les épaules de la gamine qui, effrayée, se mit à hurler à plein poumon sitôt rejoint par l'étrange créature qui disparut lentement de sa vue.

-Est-ce que tout va bien là-haut?

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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: Re: [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses   [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses EmptySam 19 Fév 2022 - 12:54
Théo ne tourna pas la tête lorsque sa petite compagne s’extasia devant un des mercenaires. Il sourit en plantant son dernier clou.

« Tu peux devenir tout ce que tu veux Ariane. Ca demande parfois du travail, mais une jeune fille aussi intelligente que toi saura bien s’en sortir. »

Une phrase certainement bateau, à laquelle le borgne croyait pourtant dur comme fer. Après tout, lui-même n’aurait jamais dû intégrer l’armée à la suite de son accident. Et pourtant, à force de travail, il l’avait fait, faisant taire tout ceux qui le regardaient avec pitié ou dédain.

Pourtant, contredisant sa pensée, il ne vit que trop tard la main étrangère s’approcher d’Ariane. Ce ne fut que le cri de celle-ci qui l’alerta. Théophile chercha de suite ce qui avait pu effrayer sa petite protégée, tout ce qu’il capata fut une ombre, puis il entendit la discussion entre deux femmes.
La voix de la première, qui grondait, lui rappelait quelque chose, sans qu’il ne mette le doigt dessus. Il n’entendit que la réponse de ce qui semblait être une enfant, et il pouffa. Un rat étrange...il tenta de contenir sa bonne humeur en posant une main rassurante sur la cuisse de la blondinette, puis répondit.

« Plus de peur que de mal ! »

Ariane et Futé semblaient encore sous le choc de cette rencontre improbable et ils ne semblaient pas prêts à déambuler seuls entre les chariots. Le milicien lui parla doucement, presque un murmure, pour ramener son attention à lui.

« Que dirais-tu si je t’amenais jusqu’à tes parents ? »

Il désigna son épaule droite.

« Comme ça tu pourrais encore voir en grand un peu. »

La petite fille secoua la tête avec un grand sourire et lui tendit immédiatement les bras. Théo l’installa, et garda sa main sur la petite hanche pour la maintenir. Il tenait aussi à pouvoir la ramener contre lui si quelque chose tournait mal. La voix de son « agresseur » avait beau être fluette, il n’en restait pas moins que sa rapidité avait été impressionnante. Mieux valait ne pas prendre de risque…
Théophile sauta, enfin pour quelqu’un de sa taille ont aurait pu croire qu’il se laissait juste tomber, et répondit à la petite voix en souriant, sans voir où celle-ci se trouvait.

« Ce rat étrange est un furet. Peut-être que si tu t’approches plus doucement et que tu demandes gentiment il acceptera de se montrer. N’est-ce pas Futé ? »

Le mustélidé avait retrouvé sa cachette dans la cape de sa maîtresse et montra juste le bout de sa truffe en entendant la mention de son nom, avant de retourner à l’abri.
L’archer se tourna, toujours tout sourire et regarda enfin la femme qu’il lui avait semblé reconnaître.
Autant dire qu’il tomba des nues...la plaisanterie qu’il avait au bout de la langue ne pouvait sortir sous le coup de la stupeur. Tout ce qu’il trouva à dire était son prénom, comme un gros bêta.

« Ryn... »

La dernière fois qu’il avait vu la rouquine, elle l’avait fui, après lui avoir asséné un coup d’estoc par un discours assassin. Autant dire que ce départ lui avait laissé un mauvais goût, une certaine amertume, qui l’assaillit à nouveau un instant, avant de refluer.

« Tu...tu as l’air d’aller bien... »

« Quand je serais grande je serais comme toi ! Tu as l’air trop forte ! »

Ariane avait contracté son petit poing dans les cheveux de son porteur, qui ne laissa rien paraitre. Il comprit que Aeryn avait été celle que la blondinette avait aperçu plus tôt. Et il pouvait comprendre l’admiration de le petite, même si la sienne portait sur des détails différents chez la mercenaire. La tenue noire qu’elle portait la mettait un peu trop parfaitement en valeur et il se rappela ce qui l’avait fait aborder la jeune femme au départ. Son air sûr, ses perles azur qui semblaient défier le monde, ses longues mèches rousses…Un défi qu'il n'avait pu relever, une personne qu'il n'avait pu sauver, une âme qui l'avait repoussé.

« Toi aussi tu fais le voyage avec nous ? »

La blondinette avait posé la question avant que Théophile ne puisse le faire. Il devait se reprendre, il ne tenait pas particulièrement à ce que la jeune femme remarque le trouble qu’elle avait causé en lui. Il n’était pas question qu’elle puisse à nouveau le mettre à terre, surtout si il s’avérait qu’ils doivent passer plusieurs jours à ce côtoyer. Alors, il rhabilla son éternel sourire et s’adressa à sa protégée.

« Je croyais que c’était moi que tu voulais à côté de ton chariot ? »

« Mais, vous pouvez venir tous les deux non ? »

Touché.

Coulé.

L’innocence d’Ariane allait être sa perte...son regard suppliant était beaucoup trop fort pour qu’il lui dise que c’était le responsable du convoi qui déciderait des placements, et qu’en général les différents groupes ne se mélangeaient pas. Non, impossible de la décevoir...
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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses   [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses EmptyDim 20 Fév 2022 - 7:17
La jeune Lili, probablement surprise et vexée par les hurlements de l'enfant, n'en menait pas large. Silencieuse, elle s'agrippa fermement à la ceinture de la rouquine tout en observant ses chaussures. "Plus de peur que de mal" lui avait-on assuré. Rassérénée par les paroles de l'homme - qu'elle imaginait être le père de la petite fille - Aeryn se contenta de sourire en observant l'assassin qui se trouvait bien loin de sa zone de confort que représentait un champ de bataille.

-Au lieu de bouder, tu ferais mieux de lui présenter tes excuses, tu sais, murmura-t-elle avec bienveillance tout en tapotant doucement sur la capuche étrange de sa jeune collègue qui l'était tout autant.

Lili avait le don de la mettre mal à l'aise, de part son tempérament instable et sa propension à se montrer impertinente en toute circonstance, mais aussi pour toutes ces choses qui la rendait unique et énigmatique. Le passé de la gamine, resté secret, n'avait finalement nul besoin d'être connu par les membres de leur unité pour être compris. Tout chez l'assassin, de sa manière de parler à celle de réagir, évoquait l'arme humaine que l'on avait uniquement formée à tuer. L'étrange créature qu'elle était devenue, se trouvait donc bien incapable de comprendre les réactions humaines dont elle ignorait finalement tout, mis à part l'emplacement des points vitaux. Malgré cela, Lili restait une enfant qui avait tout à apprendre. Et c'est sans doute pour cette raison que la rouquine parvenait à la supporter et à la trouver attachante.

Occupée à réprimander sa collègue,Ryn ne vit pas le duo père-fille les rejoindre. Pas plus qu'elle ne vit s'éloigner le reste de la meute qui avait sans doute jugé que la situation ne méritait point tant d'attention. C'est la voix de l'homme, étrangement familière, qui la força à détourner le regard de l'assassin.

- Bonjour, Théophile, répondit-elle en souriant malgré sa gêne presque évidente.Tu as l'air en forme toi aussi.

La petite blonde dans les bras du milicien semblait bien dynamique. Le commentaire qu'elle lui lança surprit si grandement la mercenaire qu'elle ne put s'empêcher de rire.

- C'est ce qui est prévu, en effet. Je m'appelle Aeryn et la tête de mule derrière moi, c'est Lili, et toi, quel est ton nom ?
- Je m'appelle Ariane !
- Et bien, enchantée jeune Ariane, lui dit-elle en s'inclinant humblement bien que ce fut plus pour amuser l'enfant que par réel respect.

Ainsi, d'après les paroles de la petite, la coutillerie de Théophile devait également accompagner le convoi.

- Je suis désolée, jeune demoiselle, mais ce n'est pas nous qui décidons de l'endroit où nous devrons nous poster… Et puis, il est rare que les miliciens et les mercenaires se mélangent... rétorqua la rouquine en offrant un sourire contrit à l'enfant qui semblait déçue.
- Rynette reste avec Lili... commenta l'assassin bougonne dans son dos. Seulement avec Lili
- C'est bon, Lili, nous sommes là pour travailler, pas pour nous promener… Et puis, tu sais bien que Pat préfère que tu restes près de lui...
- Lili restera avec Rynette et puis c'est tout ! pesta la gamine avant de détaler sous le regard perplexe de la rouquine qui ne put s'empêcher de soupirer.

- Elle est bizarre… Et elle fait un petit peu peur ton amie...
- Je sais... souffla la mercenaire avant de se tourner vers Théophile. Je suppose que nous aurons l'occasion de nous recroiser… Je vais rejoindre les autres, à plus tard, dit-elle avant de s'en retourner vers le reste de la meute, les saluant d'un geste de main.

- Un ami à toi ? lui demanda Braan tout en lui tendant son barda.
- Je n'ai pas d'ami, je pensais que tu étais au courant, rétorqua-t-elle en souriant avant d'aller poser ses affaires avec le reste, à l'arrière de la charrette qui leur était réservée.
- Bah voyons… Et nous, on est quoi alors ?
- Les autres, je ne sais pas encore, mais toi, tu es un sacré casse-pieds, répondit-elle tout en souriant.

*****

Il fallut un certain temps pour que tout le monde soit fin prêt à partir. Pat alla brièvement s'entretenir avec le chef de la coutellerie pendant que les autres attendaient un peu plus loin. Aeryn, quant à elle, s'était évidemment mise à l'écart, adossée à une carriole destinée à accueillir une famille de retardataires. Son point de vue lui permettait d'observer tout ce petit monde en effervescence tout en restant aussi discrète que possible. Braan et Corin se chargeaient de Lili, juste histoire de préserver les nerfs de la dernière arrivée dans leur équipe. Ainsi pouvait-elle respirer un peu, seule, avant le grand départ...

Néanmoins, la mercenaire fut surprise de réaliser que ses réflexions, généralement en lien avec l'anticipation des problèmes, déviaient bien rapidement vers un autre soucis… Théophile Castaing… Elle n'avait plus réellement pensé à lui depuis qu'ils s'étaient séparés dans cette ruelle. Pourtant, la rouquine se souvenait parfaitement de leur "discussion" et plus particulièrement des mots qu'elle avait employés à ce moment-là pour le blesser volontairement. Un coup bien bas, même pour Ryn qui ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'il serait arrivé si elle avait été armée à ce moment-là. L'aurait-elle blessé physiquement ? Sans doute … Aeryn Monclar n'était pas le genre de femme a baisser les armes facilement et plus particulièrement lorsqu'elle était elle-même blessée. Aussi, et même s' il lui était difficile de comprendre cette émotion-là, la rouquine s'en voulait de s'être montrée aussi injuste envers une personne qui, finalement, n'avait commis comme seule erreur que celle de vouloir l'aider.

- Ryn ! l'appela son supérieur tout en lui faisant signe de rejoindre le groupe.

La rouquine acquiesça de la tête avant d'obéir. Un peu plus loin, elle remarqua que Chef fit de même avec ses propres hommes. Ils avaient sans doute décidé comment composer les groupes et de l'endroit où ces derniers allaient être postés. Le regard de la rouquine croisa brièvement celui de Théophile qu'elle salua d'un geste de tête tout en gardant une expression neutre.

À quelle sauce allaient-ils être mangés ?
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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: Re: [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses   [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses EmptyDim 20 Fév 2022 - 22:00
L’agresseur d’Ariane s’appelait donc Lili, et faisait à priori parti de la troupe des mercenaires. Son langage était du niveau de la blondinette mais la rapidité avec laquelle elle détala ainsi que sa silhouette prouvaient qu’il ne s’agissait pas que d’une enfant...Ce genre de phénomène était à surveiller, l’expérience lui avait appris à ne pas se fier aux apparences. L’archer pensa alors qu’il préférait l’avoir dans son camp que contre lui.

Le « Rynette » le fit sourire tout de même, quelle serait la réaction de la rouquine si lui l’appelait ainsi ? Pas que ça lui importait...après tout, même si la mercenaire semblait de bonne humeur, il ne comptait pas vraiment la taquiner. La jeune femme était bien plus détendue qu’un mois et demi avant, cela ne voulait pour autant pas dire que ses griffes n’étaient pas prêtes à surgir à tout moment. Et puis, il était en mission, il avait mieux à faire que de penser à elle.

Laissés seuls, Théophile et sa petite protégée partirent à la recherche des parents de cette dernière. Dès qu’il furent en vue, la blondinette remua des jambes et le borgne la laissa descendre. Sa cape flottait derrière elle alors qu’elle courait les retrouver. Le borgne l’observa sauter dans les pattes de celui qui devait être son père puis sautiller d’excitation en montrant son nouveau grand ami du doigt. Le milicien lui fit un signe puis parti rejoindre Chef et ses camarades qui se rassemblaient pour recevoir les ordres.

« Bon vous êtes déjà au courant que le convoi part à Usson...Il y a huit chariot et nous sommes trois coutilleries plus une troupe de mercenaire, ce qui fait vingt-trois hommes. Clairement, il nous a dit de veiller à ce que les convoyés se fassent silencieux. On est un sacré appât à fangeux en étant aussi nombreux, autant ne pas leur crier où ils peuvent venir faire leur marché. Les deux autres sections sont de l’extérieur, ils seront sur la moitié avant, on passe après eux et les mercenaires seront sur le fond du convoi. Trois courtes pauses sont prévues dans la journée, le responsable veut qu’on avance un maximum. Sur la droite Castaing, Dubost et Tastet, à gauche moi, Barthas et Puech. »

Les cinq miliciens validèrent d’un hochement de tête et allèrent se mettre en place. Théophile sur le côté son chariot, Le Rouquin sur la droite du sien et Puceau entre eux deux. Une petite tête blonde émergea de la carriole devant Théo et lui fit un grand signe. La petite Ariane semblait être contente de le voir, et il fut heureux aussi d’entrevoir sa bouille.

« En avant ! »

Les portes de la cité s’ouvrirent et le convoi s’élança vers le marais tel une chenille. Inlassablement, toute la journée fut rythmée par le bruit des sabots et des bottes. Comme prévu, trois pauses courtes leur furent accordés pour leurs besoin et manger un bout sur le pouce, sans que personne ne trouve rien à y redire.

Ce ne fut qu’à l’approche du crépuscule que le chef du convoi valida un arrêt plus long pour le nuit. Théophile avait déjà séjourné ici lors de sa première sortie un mois plus tôt. Il ne fut donc pas dépaysé lorsqu’il fallut aider les chariots à se positionner en rond.
Ariane et Futé, qui avaient sût profiter du paysage dans un silence relatif, étaient déjà allongés et prêts à dormir lorsque les manœuvres furent terminées. Alors qu’il passait à côté d’eux, le milicien ne put s’empêcher de leur dire un dernier mot.

« Bonne nuit tous les deux. Vous avez bien suivi les consignes, je suis impressionné ! »

« Je t’avais bien dit qu’on pouvait ! Bonne nuit Théo »

L’homme se permis même une caresse sur la tête des deux compères avant d’aller s’installer auprès de ses camarades pour un repas un peu plus copieux que la pomme et les deux morceaux de pain qu’il avait grignoté dans la journée. Il fut accueilli par l’annonce de son tour de garde.

« T’es du second tour ! »

Autant dire le pire, celui du milieu de nuit. L’archer devrait s’accommoder de deux siestes au lieu d’une courte nuit de sommeil, en plus de devoir guetter les ténèbres. Son handicap se réveillait la nuit, là où une vision normale était plus que nécessaire. Le borgne devait compenser par une vigilance accrue. Ca ne se faisait pas sans la fatigue supplémentaire qui lui collerait au train le lendemain. Mais jamais il ne s’en plaindrait. Restait à espérer que tout se passe bien…

« Au fait, c’est pas Mademoiselle « J’ai pas pris de râteau » ? »

Le Rouquin exagéra sa voix, montrant de sa tête Aeryn qui dînait un peu plus loin avec les autres mercenaires. Il rit tout seul de sa blague et Théo lui tomba dessus pour lui mettre la main sur la bouche. A son grand désarroi, il était quasi sûr que tout le monde aux alentours avait entendu.
Bien sûr, suite au désastre de sa fin de rendez-vous avec Ryn, Le Rouquin avait été étonné de voir l’éternel amoureux des femmes ne pas se vanter de sa soirée durement acquise. Pour le taquiner il lui avait demandé si il s’était mangé un râteau. L’archer avait répliqué un peu vivement « J’ai pas pris de râteau », qui avait tout à fait confirmé le contraire. Une réplique qui était ressortie plusieurs fois depuis...

« Bart, tu es mon ami, tu le sais ça ? Mais si tu t’entête sur cette voie, je me verrais dans l’obligation de parler ici même de ton amie pleine d’attributs pas très féminins sur laquelle tu es tombé au bordel l’autre fois... »

Le Rouquin tapota la main l’avant-bras de l’archer pour capituler. Le borgne récupéra sa main et en profita pour attraper un bol de l’étrange ragoût douteux qu’on leur avait préparé. Puceau, le regardait en fronçant les sourcils, puis il chercha Ryn, avant de fixer Théo à nouveau.

« Ton charme légendaire n’a pas marché ? Déjà que je lui trouvait du cran, elle a toute mon admiration. »

« Tu veux que j’aille voir Rosie pour lui dire à quel point tu as été subjugué par le charme d’une mercenaire ? »

Pour tout réponse, il reçut un cailloux sur la tête. Peu douloureux, mais un peu de comédie ne faisait de mal à personne, surtout pour se venger…Le borgne se recroquevilla et porta la main à la cicatrice encore un peu boursoufflée sur son front, au-dessus de l’arcade gauche, reçue quelques jours plus tôt. Puceau, se releva, l’air paniqué. Peut-être pensait-il avoir touché l’oeil aveugle.

« Oh merde ! Théo j’suis désolé ! »

Il se précipita vers le « blessé » pour se rendre compte de l’étendue des dégâts. Une fois le benjamin de la Coutillerie face à lui, le borgne releva sa caboche intacte avec une sourire rayonnant.

« Bouh ! »

« J’vais te tuer un de ses jour ! J’te jure ! »

Rouge, Puceau lui mit un taquet sur la tête avant de retourner à sa place initiale. Le farceur pouffa, mais son expression se figea un instant en se rendant compte que les mercenaires les fixaient. Depuis quand avaient-ils suivi leur joute ? Il leur envoya un signe de la main et se concentra bien vite sur son dîner. Par les Dieux, qu’ils n’aient pas entendu le coup du râteau….
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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses   [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses EmptyLun 21 Fév 2022 - 8:22
Escorter un convoi de cette taille dans un silence uniquement brisé par le son des pas, humains ou animaux et les roues des chariots avaient, pour Aeryn, quelque chose d'irréel. Pour celle qui se complaisait dans le silence, cela aurait même pu être apaisant. Du moins, s'il ne fallait pas se montrer aussi attentif à tout ce qui pouvait surgir à toute vitesse, à n'importe quel moment.

Le monde de la fange la fascinait presque. Il avait apporté cette tension palpable et visible que l'on devinait par ces sueurs froides coulant le long des nuques des soldats. Par leurs respirations profondes et saccadées et par des muscles continuellement bandés, prêts à agir si la situation dégénérait. Leur comportement évoquant celui de la proie qui se savait traquée en permanence sans être capable de localiser le chasseur. Cela expliquait aisément l'épuisement ressenti de manière générale, après une seule journée de marche.

La première partie du voyage s'était heureusement déroulée sans heurt, même si le simple fait de n'avoir essuyé aucune attaque avait la fâcheuse tendance à rendre confiance et inconscience aux membres de la caravane. Ce que les mercenaires déploraient d'ailleurs qui se trouvaient être les seuls à manger en silence dans leur coin. À aucun moment l'équipe des lames ne s'était défait de leur vigilance et ils ne le feraient pas tant qu'ils ne seraient pas réellement à l'abri. En convoi et, plus particulièrement de nuit, les pauses n'existaient pas… Pas sans la protection d'une muraille en pierre continuelle gardée par des archers compétents. Ainsi mangeaient-ils en silence, prêtant l'oreille vers l'extérieur tant ils se méfiaient. Aussi, ils ne pouvaient qu'entendre les conversations des uns et des autres. Des murmures des marchands aux discussions nettement plus bruyantes des miliciens qui semblaient avoir oublié où ils se trouvaient.

Pat était même si furieux de ce "laissé aller" de la part des gens d'armes qui ne pu s'empêcher de lancer un regard noir à leur chef. Quant à Aeryn, ce fut plutôt le sujet de leur conversation qui la contrariait, elle qui détestait attirer l'attention des autres se trouvait être la cible de leurs regards amusés. Cela lui coupa tout simplement l'appétit.

- Alors comme ça, tu connais ce bellâtre, lui demanda Braan, tout sourire, avant de lui asséner un coup de coude amical.
- La ferme... grogna-t-elle en se relevant, préférant s'éloigner de cette attention dérangeante.
- Roh, ça va… Si on ne peut même plus plaisanter, soupira l'archer, avant de jeter son crouton de pain dans sa gamelle vide.
- Cesse un peu tes gamineries, Braan, le réprimanda Pat sans pour autant le regarder. Quelqu'un sait où est Lili ?

Aeryn avait trouvé la plaque idéale, entre deux chariots. Son regard se portait vers l'extérieur du camp, plongé dans l'obscurité. Quitte à s'éloigner, autant qu'elle se rende utile en montant la garde… Quant à Lili, la petite créature s'était glissée discrètement vers la zone de repos des miliciens. Ceux-ci purent voir un apparaître brusquement entre deux de leurs membres.

- Ça veut dire quoi "prendre un râteau" ? demanda l'assassin, curieuse. Rynette a des dagues, pas des râteaux, c'est pas pratique à transporter les râteaux alors… comment il aurait pu lui en prendre un ? son index tout aussi bandé que le reste de son corps pointa le pauvre Théophile. Rynette c'est le de Lili et Lili te conseille vivement de ne lui prendre plus rien. Ça s'fait pas de prendre les choses qui appartiennent aux autres… C'est Rynette qui le dit. Elle aime pas quand Lili lui prend des affaires et elle se fâche à chaque fois...
- Hop, viens par ici, toi dit Braan en saisissant la gamine pour la placer sur ses épaules comme un vulgaire sac de panais. Désolé pour le dérangement. Cette gamine est pire qu'un anguille.
- C'est Braan l'anguille, pas Lili et c'est Braan qui dit tout le temps qu'il se glisse dans le lit des demoiselles comme une anguille!
- Ça, ça n'a rien à voir…. rétorqua-t-il en essayant de dissimuler son amusement. Pat à dit que tu devais aller te coucher… Alors au lit !
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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: Re: [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses   [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses EmptyLun 21 Fév 2022 - 22:38
Chef lança un regard assassin à toute son équipe de bras cassés, leur faisant un signe de bouche cousue. Le message était assez clair pour tous, et comme personne n’avait envie d’écoper de corvées pendant ce voyage qui était déjà suffisamment désagréable à lui tout seul, personne n’ajouta quoi que ce soit. Le regard lourd des mercenaires sur leur groupe pesa aussi. Pas question de leur donner une plus mauvaise image de la milice qu’ils ne devaient sans doute déjà en avoir. Les grands chefs n’apprécieraient pas non plus...
La fin du repas se fit dans le silence et l’archer fut le premier à quitter les lieux pour tenter de grappiller un maximum de repos. En arrivant près du lieu qui avait été désigné pour dormir, le borgne capta deux voix connues.

Ça veut dire quoi "prendre un râteau" ?


Bon au moins s’était clair comme de l’eau de roche, les mercenaires avaient tout entendu...en espérant que cette histoire ne fuiterai pas plus, sans quoi il n’avait aucune chance à Sarrant ni à Usson...il serrait alors obligé de porter la main à la poche pour profiter d’un peu de tendresse des femmes locales.

La suite des échanges le fit pouffer et il mit une main devant la bouche pour ne pas risquer la fureur des deux filles. Pourtant, il était tellement difficile de ne pas se faire griller en imaginant la rouquine avec un tas de fourches et autres outils dans le dos. L’archer dû attendre que les deux acolytes de Ryn aient déguerpis pour faire son apparition derrière la jeune femme. D’une voix faussement fluette, il s’adressa à elle.

« Rynette, ça ne se fais pas de prendre les choses qui appartiennent aux autres. »

La tentation de piquer au vif la mercenaire était bien plus forte que son instinct de conservation. Il peinait à garder son sérieux, et il arrêta de lutter au bout de quelques secondes seulement. En essayant de moduler son volume sonore, il émit un rire étouffé

« Quel phénomène ton amie... Comment est-ce que tu arrives à rester aussi sérieuse ? »

Parce que lui, au cas où Ryn ne l’aurait pas saisi, il se fendait clairement la poire devant cette manière si enfantine de voir la vie. Et il aimait cette vision simple que cela apportait, il était important de protéger ça, malgré le monde difficile dans lequel ils vivaient désormais. Lili, Ariane, et tant d’autres, elles avaient le droit de garder leurs rêves sans que les créatures ne ballaient tout comme depuis quelques années.
Et pas seulement elles. Aeryn, avec son enfance difficile, méritait d’avoir un avenir plus radieux. Un avenir où quelqu’un arriverait à lui faire comprendre qu’elle n’était pas ce qu’on avait voulu lui faire croire, et qu’elle méritait mieux que de survivre. Mais cette personne, il l’avait bien compris, ce n’était pas lui. Un peu plus calme en se remémorant la leçon, il tenta une dernière plaisanterie avec un faux sourire en coin.

« J’espère que tu as bien gardé les râteaux sous clés, au cas où quelqu’un viendrait te les piquer. »

Maintenant qu’il avait sorti ses bêtises, il se rendit compte de l’endroit où se tenait la mercenaire. Au bord du camp, entre les chariots, elle ne devait pas être là pour s’amuser. Bien entendu, ce n’était pas dans son caractère, en tout cas du peu qu’il connaissait. Le chaton était plutôt vif et sérieux, voire cynique parfois. Tout ce qui amenait un peu de joie lui passait au-dessus. Ces deux êtres n’étaient pas sur la même longueur d’ondes, clairement.

« Laisses tomber, je vais te laisser à ta garde. Désolé, je n’avais pas fais attention que c’était ton tour... »
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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses   [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses EmptyMar 22 Fév 2022 - 9:49
Une fois éloignée de cette agitation désagréable, à l'abri des regards des miliciens comme des mercenaires, Aeryn put profiter d'un semblant de calme. Un calme des plus relatifs à dire vrai, tant elle se méfier de ce qui pouvait marcher dans l'obscurité. Concentrée sur la tâche que la rouquine s'était elle-même attribuée pour se distraire, elle n'avait prêté aucune attention à l'intervention de ses collègues. Ainsi, lorsque Théophile vint la rejoindre, elle fut toute aussi surprise par ses paroles que par sa présence. Une surprise si évidente que celle-ci ne pouvait être que parfaitement lisible sur ses traits, même dans l'ombre.

-Pardon ? lui demanda-t-elle en haussant un sourcil perplexe, s'interrogeant ce qu'elle avait pu prendre à qui.

Elle allait lui expliquer sa méprise lorsque le borgne se mit à rire. Un signe que la mercenaire compris comme un trait d'humour quelque peu douteux tant elle n'en saisissait pas la raison. Heureusement, ce dernier lui offre un semblant d'explication laissant sous-entendre une intervention de Lili.

-Oh… Je vois, se contenta-t-elle de répondre, coupée par une autre blague toujours plus douteuse avant de décréter qu'il était grand temps pour lui de partir.

- C'est pas mon tour, lui dit-elle lorsqu'il lui tourna le dos. Je n'aime pas que l'on m'accorde autant d'attention et puis… je ne voulais pas que ma présence t'apporte encore des problèmes… J'en ai déjà bien assez fait.

Son regard se portait toutefois vers l'extérieur du camp. Il lui était bien plus aisé de ne point regarder son interlocuteur à ce moment-là.

-Quant à Lili, je sais ce que cache son innocence, du moins, je le devine. C'est pourquoi j'ai bien du mal à rire de ses remarques aussi absurdes soient-elles. Ce serait… Je ne sais pas … Comme un manque de respect...

L'assassin et la mercenaire avaient, finalement, beaucoup de points en commun. Toutes deux avaient été utilisées bien qu'Aeryn n'avait pas été volontairement laissée à l'état d'enfant irréfléchi pour mieux être manipulée. La rouquine n'avait aucune idée de ce que les bandages de la gamine pouvaient dissimuler, mais elle se doutait bien que cela ne devait pas être bien joli.

-Je ne dis pas que c'est ton cas, hein… Alors ne te vexe pas pour mes propos. Cette fois, nul venin ne vient entacher mes paroles, promis… soupira-t-elle en ramenant en arrière une mèche de cheveux rebelle. D'ailleurs … Pour la dernière fois, je tenais à te présenter mes excuses. Je n'aurai jamais dû te balancer tout ça à la figure, c'était bête et mesquin … J'en suis désolée. Je sais que tu ne cherchais qu'à m'aider … mais, je sais pas… Ce que tu m'as dit m'a blessé et j'ai voulu en faire de même. C'était stupide.

Sincère, la mercenaire lui offrit un bref sourire avant de lui tourner le dos. S'il y avait bien une chose que Ryn détestait c'était de reconnaître ses torts, trop nombreux à son goût. Aussi, s'excuser revenait à reconnaître ses faiblesses et cela, la rouquine avait bien du mal à l'assumer.

-En ce qui concerne les râteaux, j'en ai toujours un de rechange, au cas où... tenta-t-elle de plaisanter à son tour. Tu ferais mieux d'aller dormir, les nuits sont courtes… Ou trop longue, cela dépend de ta manière de l'occuper...

Dormir peu… Rester trop longtemps dans le noir dans un état de vigilance accrue… Dans les deux cas, personnes ne se sentirait reposé quand l'aube pointera.
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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: Re: [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses   [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses EmptyMer 23 Fév 2022 - 11:12
Étonnement, la mercenaire pris la parole alors que le milicien s’apprêtait à partir. Et en plus elle s’inquiétait des problèmes qu’elle pouvait lui apporter ? Qui était cette fille et qu’avait-elle fait de Aeryn, le chaton aux griffes acérées ? Pas qu’il s’en plaigne, non. Théophile se retourna pour voir ça de ses propres yeux.

Par deux fois ensuite, la rouquine s’excusa. Elle était loin de la furie qui lui avait asséné quelques vérités entre quatre yeux. Le borgne observa le profil qui lui faisait face et remarqua que ses traits étaient moins tirés. Comme si ce mois passé, et les rencontres qui semblaient s’y être faites, avait changé quelque chose en elle. Il avait été tellement surprit le matin qu’il n’y avait pas prêté attention, pourtant c’était bien là.
Ce qu’elle lui expliquait sur Lili confirmait ce qu’il avait pressenti, l’affaire n’était pas simple. La façon dont Ryn respectait sa camarade correspondait au sens de l’honneur qu’il avait déjà détecté chez elle. Par contre il s’était attendu, avec ce genre de discours, qu’elle lui saute à la gorge pour oser se moquer. Mais non, elle était resté calme.

Il fut d’autant plus étonné lorsqu’elle finit par lui confirmer qu’elle avait quelques outils de rechange. Au moins il était prévenu...à moins que...Aeryn, la dur à cuire, venait de lui faire une blague ? Sérieusement ? Théophile du se le confirmer mentalement deux fois avant d’y croire et se mit à rire à nouveau. Oui, la mercenaire avait fait un trait d’humour !

« Et bien je vois que tu as tout de même appris une ou deux choses avec tes nouveaux amis. »


Honnêtement, il n’aurait jamais cru voir cela. Ryn avait été relativement fermée, et ça s’était empiré au moment du repas, puis graduellement. Jusqu’à l’escalade finale. Pour quelqu’un qui ne voyait pas d’intérêt dans les petits plaisirs de la vie, elle avait tout de même appris à détecter l’humour.
Le borgne se senti penaud d’avoir eu le matin même un sentiment de gêne, et de recevoir maintenant ces excuses.

« Sur ces routes désormais, le sommeil n’est jamais tout à fait présent. Alors un peu plus ou un peu moins...Nous dormirons mieux une fois arrivés à Sarrant. »

Si les Dieux n’en décidaient pas autrement. Sa dernière visite au village avait connu un épisode mouvementé, avec une attaque de la fange en bonus. Bien que cela semble évident, l’archer espérait que la brèche dans les fortifications du village avait été consolidée. Et également qu’ils avaient pensé à vérifier la solidité de l’ensemble. Si le sergent en charge avait le même caractère que le sien, nul doute que les miliciens en charge n’avaient pas du pouvoir boire une bière avant d’avoir vérifié le moindre clou de la barricade.
Aeryn avait fait le premier pas, il ne tenait qu’à lui d’accepter de faire le second. Le milicien n’était pas quelqu’un de rancunier pour si peu, surtout quand l’autre agitait un drapeau blanc. Il était temps de faire table rase. Après tout, il avait beaucoup aimé son caractère bien trempé jusqu’à ce que ça se retourne contre lui.

« J’ai ma part de torts, j’ai aussi dépassé les bornes. Repartons de zéro. Peut-être que cette fois on aura pas besoin de se lancer des vacheries au visage. Et peut-être pourras-tu me raconter comment tu as rencontré ces autres mercenaires, ça m’a tout l’air d’être une sacré histoire. »

Le milicien lui tendit la main, espérant qu’elle se retourne pour voir ce signe de réconciliation. Et surtout qu’elle l’accepte. Car ce n’est pas parce qu’elle était repentante qu’elle désirait continuer à le côtoyer...
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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses   [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses EmptyMer 23 Fév 2022 - 14:11
-Sans doute, répondit-elle à la remarque du milicien concernant ces deux ou trois petites choses qu'elle aurait apprises au contact des membres de la meute. Un sourire en coin illumina brièvement ses traits, comme si, malgré tout, la rouquine continuait de lutter contre sa propre nature.

Néanmoins, Théophile avait bel et bien raison. Aeryn avait énormément appris parmi les lames que ce soit en matière de combat, avec Judith, que d'un point de vue bien humain avec tous ces hommes et ces femmes rencontrés depuis son arrivée. Il n'existait aucun lien de sang entre eux. Elle n'était donc point "obligée" de les apprécier comme cela pouvait être le cas avec Ivaad, par exemple. Malgré tout, cette promiscuité la poussait à apprendre à les connaître et surtout à les reconnaître comme des êtres proches, sans pour autant parler d'amitié. Contrairement à ce que le milicien semblait croire.

Pourtant, étrangement, Ryn ne chercha pas à le détromper sur le sujet, probablement parce qu'elle ne pensait pas que le milicien allait s'attarder. Elle qui était, jusque-là, de si mauvaise compagnie. Néanmoins, au lieu de rejoindre les siens, Théophile décida, au contraire, de prolonger la conversation évoquant un nouveau départ entre eux. Cela était-il seulement possible avec toutes les crasses qu'ils avaient échangées ce soir-là alors que les excuses étaient rarement suffisantes pour honorer une ardoise qu'il avait visiblement choisi d'effacer.

-Et bien… ce sont eux qui sont venus me chercher, rétorqua-t-elle en se demandant tout de même si cette histoire l'intéressait réellement. Faren, le maître lame, connaissait visiblement mes parents et avait entendu parler de moi via une ancienne cliente qui m'a recommandé. Il m'a permis d'apprendre certaines choses sur ma mère, mon père, leur histoire avant que mes frères ne viennent au monde. Je ne sais pas si cela a un rapport ou non, mais j'ai intégré la guilde en tant que Lame directement sans passer par la case "bleusaille" ce qui m'a bien arrangé…

Comme à son habitude, Aeryn avait exposé les faits de manière méthodique sans pour autant rentrer dans des détails qu'elle jugeait elle-même inutiles.

- C'est un bon travail, il paie bien et il me correspond bien mieux que le précédent. Sans parler du fait qu'il me permet de sortir de la ville… Que demande le peuple ? déclara-t-elle en ponctuant sa phrase avec un haussement d'épaules des plus négligés.

La mercenaire ne s'en était jamais cachée, elle détestait la ville. Néanmoins, ce qu'elle taisait volontaire tenait de ses propres projets. Celui de retrouver ses frères tout en essayant d'en apprendre toujours plus sur son passé. Faren, en l'évoquant, avait entrouvert la porte menant à la curiosité d'Aeryn. Une curiosité jusque-là insoupçonnée chez cette femme qui aimait laisser croire que rien n'avait vraiment d'importance pour elle.

- Et toi, dis-moi, que fais-tu à l'extérieur de la cité ? Je pensais que tu appartenais à la milice intérieure… Ou alors, peut-être ai-je mal compris...


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Théophile CastaingMilicien
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MessageSujet: Re: [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses   [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses EmptyMer 23 Fév 2022 - 20:17
Les lames...Aeryn faisait référence à la célèbre guilde de mercenaires. Théo savait que sa hiérarchie avait déjà fait appel à eux à plusieurs reprises. Et la décision était bien fondée selon lui, et pas seulement parce que les miliciens étaient dépassés par les nombreuses tâches que l’on attendait d’eux. Il était de notoriété publique qu’ils appliquaient un code d’honneur, et que tout membre y dérogeant était sévèrement sanctionné. De plus, Les chefs de la guilde s’assuraient de la qualité de leurs Lames avant de les intégrer. Ce qui changeait d’autres vagabonds qui avaient cherché à s’octroyer un titre un peu plus honorable pour gagner quelques sous.

« J’ai entendu parler d’eux, en bien. Et je t’ai vu combattre, il y a peu de doutes qu’ils n’aient pas été satisfaits par tes capacités. Sinon ce sont des idiots. »


Il n’était pas étonnant que la rouquine ait pu s’y intégrer. L’archer avait vu de quoi elle était capable. Tout d’abord à la taverne, ne se laissant pas marcher sur les pieds par les clients ronds comme des queues de pelles. Puis ce fut surtout lors de leur combat contre les fanatiques qu’il l’avait vue se déchaîner.

Mais de là à ce que le maître Lame vienne la chercher en personne, c’était une toute autre affaire. L’explication qu’elle lui donnait avait du sens, surtout que lors de leur soirée fatidique, Ryn lui avait avoué avoir une famille de mercenaires. Leur réputation devait les précéder, même si de son côté, Théo n’y avait pas réellement prêté attention auparavant. Sans doute avait-il entendu parlé des Monclar, mais plus jeune Théo avait d’autres projets en tête que toutes ces choses sérieuses.

« Je suis bien de la milice intérieure, mais c’est la deuxième fois qu’on nous envoi à l’extérieur en soutien. Ils ont besoin de renfort. A vrai dire, même à Marbrume les gardes sont souvent allongés. »


Entre les gardes, les entraînements, les corvées, le temps qu’il restait pour le plaisir était réduit. Théo arrivait difficilement à caser ses propres activités. Dans la même semaine, il tentait d’allier deux visites au Temple, un à son frère, une soirée à l’auberge avec ses camarades et un ou deux moment perdus dans les doux bras d’une femme. L’aller retour prendrais encore quelques jours, il pourrait difficilement tout faire. Surtout voir son frère, bien que celui-ci avait dans un coin de sa tête de partir de Marbrume…Le milicien avait été voir son maître d’apprentissage pour qu’il tente de lui enlever cette idée saugrenue de la tête. A chaque fois que le sujet revenait sur la table, il se demandait si Al avait oublié ce que ça faisait de se trouver aussi proche des fangeux…

« Ce n’est pas pour rien qu’ils ont accepté que les mordus intègrent les rangs de la milice extérieure si tu veux mon avis. Peut-être par bonté d’âme, mais je pense qu’il s’agit surtout de la nécessité de renforcer les rangs. »


L’archer haussa les épaules.

« Quelle qu’en soit la raison, nous y voilà. Même si j’aurais préféré revenir sur ces routes dans d’autres circonstances, ça c’est sûr ! »


Il aurait aimé que son village soit intact, et qu’Alice l’attende chez eux, prête à l’entendre se plaindre du froid pendant le voyage. Oui il aurait beaucoup aimé...sauf que rien de tout ça n’était possible. La fange l’avait privé de tout ça. Aujourd’hui il devait se contenter de sa place. Il lui restait Alaric, il y avait des gens qui avaient besoin de lui.

« Prions les Dieux pour que tout se passe sans encombres. »

Ce n’était pas tant pour lui, que pour les convoyés. Les miliciens et mercenaires savaient affronter le danger qui se tapissaient dans ces lieux désormais inhospitaliers. Les gens du peuples, même si certains savaient porter une arme, n’avaient pas le sang-froid suffisant pour faire face. Sur la route, c’était d’autant plus difficile de gérer le combat et les cris des gens effrayés.
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Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses   [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses EmptyJeu 24 Fév 2022 - 8:12


-Serait-ce un compliment? lui demanda-t-elle, le plus sérieusement du monde.

En matière de relations humaines, Aeryn avait encore énormément de choses à apprendre. Interpréter des propos, déceler le sarcasme ou la sincérité représentait encore une certaine complexité pour la mercenaire plus habituée aux disputes ou aux simples échanges relevant des rapports donnés à supérieur. Néanmoins, pour la première fois depuis bien longtemps, la rouquine faisait de son mieux pour apprendre afin de ne plus avoir à se sentir obligée de se défendre pour un oui ou pour un nom. Elle essayait de s'intégrer au mieux à ce monde étrange peuplé de personnes aux différentes personnalités… La tâche était évidemment ardue, mais elle faisait de son mieux, à son rythme notant toutefois quelques progrès. Sa rencontre avec Lili, en particulier, l'avait grandement aidé à choisir d'emprunter cette voie-là. Celle de l'humanité dont elle avait longtemps été privée.

Ainsi, cela lui avait permis de s'ouvrir suffisamment aux autres pour apprendre bien des choses intéressantes, comme cette fois, l'état préoccupant de la milice. Au fond, cela lui semblait logique, les miliciens se trouvant en première ligne lors de l'attaque durant le couronnement. Nombreux avaient perdu la vie… Des vies irremplaçables tout comme des postes qui l'étaient tout autant.

-Je comprends… Il ne doit pas toujours être facile de composer au mieux avec ce dont on dispose. Au fond, votre vie ne doit pas être plus facile que la nôtre...

Et s'il devait y avoir une preuve des progrès d'Aeryn, cette affirmation pouvait aisément faire foi. Il était de notoriété publique que la rouquine méprisait les gens de la milice sans faire de grandes distinctions entre ses membres. A présent, la mercenaire prenait grand soin d'observer chacun d'eux avant de prononcer son jugement, toujours aussi implacable. Cela lui avait permis de reconnaître que, parmi ces fameux milichiens incapables, demeurait toutefois un grand nombre de valeureux combattants et de personnes ayant réellement à cœur de protéger le peuple sans le tyranniser.

-Je me souviens d'une époque où les choses étaient bien plus simples et où les seules menaces que nous avions à redouter étaient toutes aussi humaines que nous … Des bandits… de vulgaires voleurs qui, même si certains étaient redoutables, pouvaient être neutralisés par un bon combattant… Que reste-t-il d'eux à présent, à part des fantômes à la peau lisse et aux dents acérées errant dans les marais? souffla-t-elle, le regard perdu en direction des ténèbres.

-Les dieux ont visiblement bien mieux à faire qu'écouter nos prières, lâcha une voix étrangement enjouée.

Surprise, Aeryn se retourna pour découvrir un autre archer à l'œil malicieux et au sourire facile. Braan se tenait là, les bras croisés et semblait prendre grand plaisir à observer sa collègue et son interlocuteur. À son regard brillant, la rouquine comprit bien vite que ce dernier allait la taquiner à ce sujet pendant des jours.

-Je peux prendre ce tour, si tu veux te reposer… À moins que tu préfères continuer de roucouler. Ce n'est pas moi qui vais te juger, tu sais, railla-t-il.

- C'est toi qui semble épuisé, à en juger par ta capacité de réflexion digne d'un bouffon, plaisanta-t-elle à son tour avant d'ajouter : Je peux bien enchaîner un tour ou deux, ne t'en fais pas pour ça...

Cela ne faisait peut-être pas si longtemps qu'Aeryn avait intégré la guilde, mais certaines choses étaient pourtant devenues évidentes pour chacun de ses collègues : la rouquine ne dormait pas en présence d'autres personnes et certainement pas quand le groupe se trouvait dans une telle position de vulnérabilité. Les cauchemars de la jeune femme pouvaient parfois la pousser à hurler tout en dormant. Braan le savait, pour avoir été le témoin et ne s'était proposé que pour s'assurer que tout allait bien pour celle qu'il considérait comme son amie. Aussi, lorsqu'elle le repoussa avec un sourire aux lèvres, l'archer n'insista pas et s'en retourna sans rien dire auprès des autres membres de la meute.

- Tu devrais y aller, toi aussi. Si Braan nous a vu, je suis prête à parier que tes compagnons ne vont pas tarder à le savoir. Je ne voudrais pas qu'ils se fassent des idées et qu'ils s'en servent ensuite contre toi. Ne t'inquiète pas pour moi, je suis habituée à veiller. Je peux très bien rester seule.
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Théophile CastaingMilicien
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MessageSujet: Re: [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses   [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses EmptyVen 25 Fév 2022 - 19:15
Le discours d'Aeryn avait changé quant aux miliciens. Son regard était moins amer, moins violent, comme si elle comprenait qu’on pouvait voir les choses sous un autre angle. Encore une fois, c'était un comportement très différent de celui qu'il avait pu constater chez la jeune femme. Même l'intervention humoristique de son camarade, Braan apprit-il plus tard, fut reçu positivement.
A nouveau, la rouquine semblait éprouver quelque chose qui ressemblait à une toute petite inquiétude envers lui. En y réfléchissant, il n'aurait pas dû être si étonné que cela sur ce point. Lorsqu'ils avaient tous deux été attaqués par les créanciers d'Ivaad, elle avait bien tenté de le mettre hors de cause. Les choses n’étaient pas simple. Il devait arrêter de comparer avant et maintenant, surtout qu’il avait proposé de faire table rase.

D'un sourire chaleureux, il la rassura.

« Ne t'inquiètes pas pour moi. Ces gars-là se sont fait une raison, de tous les enquiquineurs de la terre, je suis l'un des pires sur lequel ils auraient pu tomber. A chaque fois qu'ils essayent de me rendre la pareille, ils laissent vite tomber. Mais tu as raison, je vais aller grappiller quelques heures de sommeil, on m'a collé la garde du milieu de nuit. »

De toute façon, il leur restait environ cinq jours à se côtoyer. Il pouvait s’en passer des choses dans ce laps de temps.
L'archer se tourna en lui faisant signe. Il fit quelques pas puis s'arrêta.

« Et oui, c'était un compliment. J'avais peut-être l'air de plaisanter, mais je pensais tout ce que je t'ai dis. Que tu es une belle femme, intéressante et une très bonne combattante. J'espère juste qu'un jour tu sera capable de l'entendre, et il me semble que tu es en bonne voie. »

Souriant, le milicien parti. Il ne savait pas comment ses derniers mots allaient être pris, et puis il devait vraiment essayer d'aller dormir un peu. La nuit dernière avait été courte, celle-ci promettait de l'être aussi et il était hors de question de manquer de vigilance ici, en plein milieu de ce marais hostile, où l'ennemi pouvait se tapir au moindre recoin.

Théophile avait l'impression d'être juste tombé dans le sommeil quand on le réveilla d'un coup de botte dans la cuisse. Il ne s'était pas assis, pensant simplement somnoler, et se trouva avec un début de courbature dans la nuque. Celle-ci était déjà fortement sollicitée du fait de sa cécité partielle. En se relevant, il fit donc tourner et craquer son cou pour y soulager la pression. Le camp était calme, les convoyeurs dormaient, ou tout du moins le tentaient-ils. Certains devaient avoir chocottes, et c’était compréhensible.

Armé de son arc, il grimpa sur ce qui était sa tour de guet. En fait, il ne s'agissait ni plus ni moins qu'un empilement de rocher sur lequel il dut monter tant bien que mal. Son camarade du premier tour étouffa un bâillement et attendit à peine que Théophile prenne sa place pour dégager des lieux.

L’archer étudia les alentours. La lueur de la lune éclairait suffisamment pour apercevoir la route. Enfin si c’est comme ça que l’on pouvait nommer le chemin de terre usé. Heureusement qu’il ne pleuvait pas, les chariots auraient eu une sérieuse chance de s’embourber au moins une fois chacun. Aucun accident n’avait non plus été à déclarer à cause de l’inégalité du terrain. C’était plaisant de voir que les conducteurs se sentaient suffisamment concernés par leur sécurité pour prêter attention aux diverses aspérités et nids-de-poule.

Autour de la route, les premières fleurs du printemps avaient commencé à montrer le bout de leur nez. Alice, Alaric ou sa mère lui auraient probablement cité chacune d’entre-elle. Pourtant lui ne se souvenait que du perce-neige, dont les dernières fleurs tentaient de survivre à la douceur qui s’installait certains jours. Puis se dressaient les arbres, dont le feuillage renaissait et qui constituait pour certains un frein à assurer leur sécurité. Les arbustes et buissons étaient de parfaites cachettes pour les quelques brigands qui arrivaient encore à survivre à l’extérieur, tout autant que pour les fangeux. Théophile, l’arc fourmillant au bout de ses doigts, surveilla donc particulièrement tous ceux qu’il avait repéré, tentant de ne pas se laisser tromper par les bruits de la faune nocturne.
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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses   [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses EmptySam 26 Fév 2022 - 14:56
"Une belle femme, intéressante..." murmura-t-elle pour elle-même une fois le milicien parti. Quel est donc le rapport avec mon intégration ?

Perplexe, Aeryn soupira avant de s'en retourner à sa garde. Au fond, Théophile n'avait pas changé et semblait toujours aussi décidé à la taquiner pour mieux la déstabiliser. Seulement, pour la rouquine, rien n'était différent de ce côté-là : elle ne se laisserait pas faire. Hors de question pour la mercenaire de se détourner de sa mission et de ses principes. Théophile Castaing restait et resterait un dragueur invétéré qui se nourrissait de l'effet qu'il faisait à ces dames. Des gloussements et des joues rouges et autant de comportements observés chez ses "semblables" qui lui paraissaient si grotesques...Très peu pour Aeryn qui se contenta de sourire en secouant la tête.

- En bonne voie, hein...Mais quel idiot... se dit-elle avant de se remettre à sa tâche, laissant tout cela derrière elle.

En route pour Sarrant, 26 mars 1167

L'aube, timide, finit par poindre à l'horizon perçant les ténèbres de ses lueurs dorées bien plus joyeuse. Le soleil le leva lentement apportant avec lui un certain soulagement parmi les membres du convoi qui se considéraient comme des survivants. Un soulagement aussi stupide qu'éphémère aux yeux de la mercenaire qui commençait à connaître les "habitudes" des fangeux aimant surgir sans prévenir de jour comme de nuit.

Heureusement pour tous les membres du convoi, la nuit avait été plutôt calme. Quelques hurlements des plus caractéristiques avaient été entendu, néanmoins, ces derniers ne s'étaient pas rapprochés.

- Nous avons été chanceux cette nuit, lança Pat aux membres de sa meute une fois tous rassemblés.
- Pourvu que ça dure... rétorqua l'archer, entraînant un acquiescement silencieux de l'ensemble de ses collègues. Ça va aller pour toi, Ryn ? Tu n'as pas dormi de la nuit…
-Au moins, la grande majorité d'entre nous est assez reposée pour reprendre la route sans grande difficulté...

Les cauchemars de la rouquine et la fange avaient une chose en commun : ils se manifestaient toujours sans être annoncés. Ainsi, mieux valait pour tout le monde qu'Aeryn reste éveillée plutôt que d'alerter les créatures avec ses hurlements nocturnes. La mercenaire ne mentait pas lorsqu'elle avait affirmé être habituée à veiller du moins, tant que cela ne durait pas plus de deux jours, évidemment. Néanmoins, avec une seule nuit blanche, la jeune femme était encore tout à fait capable d'affronter une journée de marche dans les mêmes conditions que la veille. En attendant, toute cette populace se dépêcha d'ingurgiter un rapide petit déjeuner froid avant de reprendre la route.

- Lili dort avec Rynette ce soir ! affirma l'assassin.
- Certainement pas, s'offusqua la mercenaire sans pour autant lever le ton, le silence étant toujours de rigueur. Rynette dort toute seule...
- Nous sommes nombreux… Je doute que nous ayons autre chose qu'un dortoir à partager...
-T'en fais pas pour ça, il y a toujours un moyen de se débrouiller… Maintenant, au lieu de dire des bêtises, fais ton boulot...
- Bien madame...

*****

Cette fois encore, la chance sembla être de leur côté. Les gens d'armes n'eurent aucunement besoin de se battre durant le trajet qui se déroula plus ou moins dans le calme. La seule animation vint de la petite Ariane ou plus particulièrement de son ami le furet qui, par ennui sans doute, décida un instant de délaisser sa maîtresse pour courir entre les jambes des marcheurs. Heureusement, celui-ci évita de peu des sabots de l'un des chevaux pour retourner auprès de la petite fille affolée et en larmes.

L'arrivée à Sarrant se fit dans le calme. Le village, autrefois animé, ne ressemblait guère à ce qu'il fut. Sur les quelques chaumières encore debout, une ou deux devaient encore être habitées par quelques habitants téméraires encore attachés à leur foyer. L'auberge quant à elle était toujours là, fièrement dressée au milieu du hameau fantomatique, arborant ses cicatrices laissées par les griffes acérées des fangeux.

Braan avait perdu son sempiternel sourire dès que le village fut en vue. Son regard s'était terni, sans doute parce que son esprit ne pouvait s'empêcher de se perdre dans ses souvenirs. Tous savaient que l'archer était originaire de ce hameau. Il y avait grandi, rencontré celle qui devint son épouse et la mère de son fils resté à Marbrume. En voyant leur camarade dans cet état silencieux, personne n'osa le solliciter, pas même Par qui, même quand il fallut décharger certains chariots, préféra le laisser errer à travers les ruines de ce qui fut sa vie.

Tous s'affairaient çà et là avant de rejoindre l'auberge pour enfin se repaître d'un vrai repas chaud ou pour prendre un bain. Ce fut d'ailleurs le cas pour Aeryn, qui fut plus que ravie de pouvoir se débarrasser de la poussière qui lui collait à la peau. Ce n'est qu'une fois propre et changée que la mercenaire put rejoindre ses collègues attablés.

- T'es bien une femme, lui lança Braan tout en lui tendant un bol de soupe.
-Jusque là, tout va bien… Mais pourquoi tu me balances ça aussi soudainement ?
- Parce qu'on a tendance à l'oublier… Et tu détestes la saleté…

Sans rien ajouter, la mercenaire se contenta de récupérer sa pitance pour commencer à manger en silence. Oh, évidemment, elle aurait très bien pu se justifier en expliquant que ce genre de toilette était totalement vital durant un temps, lorsqu'elle passait ses journées enfermée dans une armure, piégée entre la sueur, la crasse et le métal qui lui rongeait la peau. Il s'agissait donc là d'une habitude pour la jeune femme qui, effectivement, détestait la sensation d'être sale.

Son attention finit néanmoins par être attirée par la grande Lame qui, sans rien dire, venait de se lever pour se diriger vers la table d'une certaine coutilerie et plus particulièrement, du coutilier qu'Aeryn ne connaissait que sous le nom de "Chef".

- Puisque nous avons encore pas mal de route à faire ensemble, pourquoi ne pas partager une table ?



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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: Re: [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses   [Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses EmptyDim 27 Fév 2022 - 21:42
Le second réveil de la nuit fut plus difficile pour l'archer, mais la bonne surprise fut de voir Ariane et Futé à ses côtés à ce moment là. Sans doute avaient-ils été mandatés par Chef pour venir le secouer.

« Debout Théo !  Il faut te dire qu'on va bientôt partir. »

« Merci. Allez rejoindre tes parents alors, il serait dommage qu'on vous oublie. »


Le sourire de l'archer contredit le sérieux de ses paroles, pourtant la petite fille eut l'air horrifiée et courut vers son chariot. Le milicien rit de la voir grimper en vitesse, plusieurs tentives furent nécessaires, et s'accrocher au dossier du conducteur. Il s'étira autant qu'il put, de toutes les manières possibles afin de faire craquer les raideurs de son corps. Grands Dieux qu’il aurait bien besoin de doigts habilles pour défaire les nœuds dans sa nuque et son dos !

Les chariots étaient prêts à repartir pour la plupart et il ne fallut pas longtemps pour reprendre la route, à peine le temps d'avaler un bout de pain et de viande séchée. L'archer ne vit pas sa protégée jusqu'à l'incident du furet. Il aurait aimé venir la réconforter, lui faire une plaisanterie pour lui changer les idées, mais il ne pouvait quitter son poste. Il dû se contenter d’une vilaine grimace qui eut au moins le mérite de lui faire sécher ses larmes, alors qu’elle tenait fermement son petit ami contre elle.

En fin d’après-midi, Sarrant apparu enfin. Le village ne ressemblait plus tout à fait à celui qui les avait accueilli le mois d'avant. L'attaque avait laissé des cicatrices. L’ambiance effervescente du mois précédent avait laissé place à un silence morbide. Le déchargement des denrées destinées à Sarrant se fit dans le calme le plus total. Seules les instructions nécessaires furent échangées, suivi du brouhaha inhérent à la manutention des caisses et autres denrées. Chacun aida afin de parvenir au plus vite à l’intérieur. Tous sauf un. Un que Théo reconnu comme Braan.
Le borgne détourna bien vite la tête. Ce qu’il avait lu dans les pupilles du mercenaire faisait bien trop écho en lui pour qu’il ne comprenne pas de quoi il en retourne. Quelque part, ici, il avait laissé une partie de son coeur et de son âme.

Alors que la plupart de ses camarades allaient chercher un peu de réconfort, dans de l’eau propre ou de la bière au goût douteux, le borgne alla sur les hauteurs de la barricade Ouest. Le soleil était encore visible sur la ligne d’horizon et il était possible de voir le chemin qui menait à Monpazier, dernier village avant Estaing. Les arbres se dressaient à perte de vue, comme si ils se trouvaient au coeur d’une forêt impénétrable. Pourtant Théo savait que si il avait pu se hisser plus haut, il aurait pu voir les toits du proche village.
Au fond de sa ligne de vue, quelque part, se trouvait sa maison. Il se demandait dans quel état était son doux foyer désormais. Vidé des odeurs de plantes, de fleurs, ainsi que du ragoût qui bouillait encore sur le feu à cette époque de l’année, que restait-il ? Privé des rires d’Alice, des plaisanteries de son père et des conseils de sa mère lorsqu’ils venaient dîner, que restait-il ? Sans l’amour qui s’était épanoui et imprégné les planches de bois, que restait-il ?

Le borgne observa le paysage, autant qu’il le put, sous le regard compréhensif des gardes en faction. Mais lorsque tout fut sombre, il dut se rendre à l’évidence. Les réponses à ses questions ne viendraient pas aujourd’hui, et y penser ne ferait qu’amener des regrets auxquels il ne pouvait pas faire face. Alors il rejoint ses camarades à l’auberge.
La salle qui était remplie d’étuves fumantes à sa dernière visite, avait été emplie de paillasses et il dû chercher dans un coin de la salle pour trouver de quoi se débarbouiller. Ce n’était pas satisfaisant, mais cela devrait suffire. Et puis, il n’y avait plus l’air d’avoir de fille à payer dans ce bouge, autant dire qu’il préférait ne pas perdre son temps à chercher un des rares bains du coin. Usson répondrait sans doutes à ses besoins de propreté et de tendresse. En attendant, il se dirigea vers la salle commune pour aller chercher sa pitance.

Chef était déjà à table, discutant avec Puceau. Le jeune homme voyait en son coutilier un semblant de figure paternelle, son propre père ayant été une des victimes lors du couronnement. Alors que Chef avait ainsi le garçon qu’il n’avait jamais pu avoir. Bien qu’il était de notoriété publique, ou presque, qu’il était bien faible face aux trois femmes de sa vie. Ainsi, ils se retrouvaient souvent côte à côte, trouvant dans cette relation quelque chose qui comblait un vide chez chacun.

« Chef, tu crois vraiment que je peux aller voir Rosie pour lui poser la question ? »

« De toute façon, tu ne pourra pas savoir tant que tu ne lui aura pas demandé. Tu est un garçon courageux Thibaut, je suis sûr qu’elle l’a déjà remarqué. »


« Tu va enfin lui faire ta demande en mariage ? »


Deux regards noirs fixèrent immédiatement le tombeur de ses dames alors qu’il s’asseyait face à Chef, un bol dans une main, une belle tranche de pain dans l’autre. Visiblement, il ne s’agissait pas de cela, et ils l’invectivèrent tous deux pendant que le reste de l’équipe les rejoignaient. La discussion était animée, comme à son habitude, jusqu’à ce que le responsable des mercenaire ne vienne les rejoindre.
L’archer détailla celui qu’Ariane avait décrit avec un œil identique au sien. Ce qui le rassurait était de le voir toujours en vie à son âge malgré sa cécité partielle et ce qui ressemblait à une faiblesse à la jambe. Peut-être Théo pouvait-il rêver lui aussi de passer toutes ces années sans trop de casse. Bien que le monde soit devenu un merdier qui enlevait beaucoup d’espoirs dans un bonheur durable. Ne leur restait que le présent. Ce bon ragoût, de porc probablement, agrémenté de quelques légumes. Même si le goût paraissait assez fade en comparaison de ce qu’il pouvait manger autrefois, il avait le mérite de contenir de la viande reconnaissable, des panais et des carottes. Alors même si ça manquait sacrément de quelques feuilles de laurier et de thym il ne se plaindrait pas.

Chef sourit à l’équipe de mercenaires, un hochement de tête en plus en direction de Aeryn, puis se présenta.

« Soyez les bienvenus. Antoine Cazaux, je supervise cette petite bande d'imbéciles heureux. Je ne vous en voudrais pas si ils vous font fuir. »

Chef pouffa à sa propre plaisanterie, avant de présenter chacun des dits imbéciles, à commencer par Théophile qui se trouvait face à lui. Les termes « archer » « crétin » « fiable » avaient été utilisés dans la même phrase sans que cela ne paraisse contradictoire. Chacun des quatre autres membre eu droit à quelque chose de semblable, présenté sous leur vrai patronyme et non les surnoms de l’archer, qu’ils avaient fini par tous adopter au fil du temps.
Pour Le Rouquin, aux côtés de son acolyte habituel, ce fut « étrange gars » « nez creux » « pisteur hors pair ». Après lui, Papa fut moins sévèrement touché avec son « calme » et « observateur ». Grincheux n’eut pas cette chance et n’échappa pas au « râleur », contrebalancé par « puissant ». Bien sûr Puceau ne s’en tira pas trop mal avec « sérieux » « solide ». Ce gamin était bien le chouchou…surtout qu’il arborait cet air de fils prodigue devant celui qui devait donc être la grande Lame. Ca n’allait pas, pas du tout. Puceau manquait de piquant et d'aventure dans sa vie.

Levant son pied gauche, le borgne lui tapa légèrement le genou, dans cette zone qui amenait de manière quasi-certaine un réflexe. Encore une fois, ça ne manqua pas. Alors que Chef proposait les places libres à côté de l’archer et lui-même, la jambe de Puceau se releva, tapant le tablier de bois avec le bout de sa botte. Les bols pleins de Grincheux et de Papa manquèrent de peu de laisser échapper une bonne partie de leur jus. Le benjamin se releva en claquant la cuillère de bois et en assassinant du regard son bourreau.

Le reste de la coutilerie se tourna vers l’archer qui avait tranquillement glissé sa propre cuillère dans l’écuelle. Se sentant au centre de l’attention, il lâcha son ustensile pour les regarder avec une innocence presque parfaite affiché sur sa trogne.

« Quoi ? »

Le Coutilier soupira et fit signe à Puceau et Grincheux d’échanger de place, avant de se concentrer à nouveau sur l’autre borgne de l’assemblée.

« Comme je vous le disais, je ne vous en voudrais pas si ils vous faisaient fuir. »
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