[Terminé] - C’est à la fin du convoi que l’on compte les bourses

Que la mercenaire se lève sans rien dire, prenne ce que son frère lui offrait sans s’excuser de son comportement était insupportable. Le regard noir qu’elle lui offrit fit comprendre à Théophile qu’elle était parfaitement consciente de ce qu’elle faisait et qu’elle se fichait bien de son avie. Merde ! Elle avait juste à dire pardon et merci ! Non...cette putain de tête de mule n’en faisait encore une fois qu’à sa tête !

Le sourire qu’elle lui lança, qui ne contenait aucun sentiment positif, ne faisait que conforter le borgne que cette peste n’avait rien à faire des sentiments des autres et qu’elle ne se sentait absolument pas redevable d’une simple reconnaissance.
Qu’elle reste seule, puisqu’elle y tenait tant ! Elle se débrouillait très bien pour pousser les gens à la détester, pourquoi faire des efforts ?

Alors que les pas de Ryn, puis ceux de son frère s’éloignèrent, Théo s’agenouilla devant le feu et soupira en passa sa main dans ses cheveux. Il tira quelques mèches par frustration, jusqu’à ce que la main de son cadet vienne une nouvelle fois se serrer sur son épaule.

« J’ai encore fait quelque chose d’inutile n’est-ce pas ? Est-ce que ça fait réellement de moi ce crétin ? »

Ce fameux crétin dont tout le monde l'affublait.

« Pas quand tu tentes d’aider quelqu’un Théo. »

Alaric reprit sa main, laissant tout loisir à son frère de respirer seul un instant. Le guérisseur savait instinctivement que son aîné n’avait pas besoin d’une sollicitude mal placé. Juste savoir qu’il était présent et qu’il le soutenait lui suffisait à reprendre contenance.

« Rentres te reposer, la route a dû être longue et fatigante. Je suis content que tu sois en un seul morceaux. »

Il était tellement exceptionnel qu'Alaric montre ainsi ce qui se cachait au fond de lui que cela ne put qu'émouvoir son aîné. Le milicien se releva et pris son frère dans ses bras. Les démonstrations de ce genre étaient rares, mais elle arrivaient parfois quand ils se rendaient compte qu’ils n’avaient plus que l’autre. Pour ces deux garçons qui ne montraient que rarement leur amour fraternel, cet instant était pourtant important. Il valait autant, voire plus, que n’importe quelle déclaration.

La tension et l’atmosphère propice à cette démonstration d’amour fraternel se dissipa et Al repoussa son frère avec une grimace.

« Tu pues plus qu’une moufette. Pars avant d’embaumer la boutique. »

C’est sur un rire que le milicien put quitter les lieux et se rendre aux thermes du temple prendre un bain bien mérité. Peut-être trouverait-il ensuite de quoi s’occuper suffisamment pour oublier le camouflet qu’une certaine rouquine lui avait infligé.