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 L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence)

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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence)   L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence) EmptyMer 23 Fév 2022 - 13:58



Lettre à destination d'Iris ◈ 7 Mai 1667 ◈ Matinée

La matinée était à peine commencée, baignée d'un soleil radieux lorsqu'un messager se présenta aux portes du jardin des fleurs. Les clients se faisaient encore rare à cette heure et l'homme qui se présenta était des plus ordinaires. Peu habitué des lieux, il savait pourtant exactement ce qu'il cherchait et qui il était venu voir. Il demanda Iris, tout du moins, il s'affichait comme un client désireux de s'offrir les prestations de la plus belle des fleur de ce lupanar. L'homme semblait jouer son rôle à la perfection, dissimulant ces vraies intentions mais offrant tout de même des garanties à qui dans l'établissement aurait douté d'avoir de quoi se payer les services Iris en montrant une bourse pleine.

Tel un client lambda, il attendit qu'on le présente à la chambre de la rouquine après qu'elle se soit apprêter. Mais alors que la jeune femme allait sans doute s'employer à lui demander de se mettre à l'aise, comme il était de coutume dans ce genre d'établissement, l'homme s'y refusa, faisant alors apparaître de sous les plis d'un court veston une lettre cacheté du sceau de Rougelac.

- Je n'ai nul besoin de vos services mademoiselle Iris. Je suis simplement venu vous remettre ce pli en main propre.

Il lui tendit la lettre et laissa la jeune femme le décacheté, profitant de l'occasion pour sortir sa bourse et indemniser de quelques pièces, en nombre largement suffisantes, bourse qu'il déposa sur une console à portée de main.

La lettre que pu alors lire Clarence était celle-ci :

Citation :

Iris,

Plus belle fleur parmi les fleurs.
Votre beauté, vos couleurs, votre parfum
Reste à jamais gravé dans mon esprit

Il est temps pour le fleuriste que je suis
De vous offrir l'accès à mon massif
Que feu mon épouse
M'a laissé le soin d'entretenir

Une promesse est une promesse
Et je suis homme à tenir mes engagements.
Vous avez satisfait mes attentes
Et je me dois en retour
De satisfaire les vôtres

Je vous propose de me rejoindre
Après vos obligations au Jardin
En mon humble refuge de Nerra
Dont je vous ai narré les vertus
Aujourd'hui même au crépuscule,
Lorsque les fleurs tirerons leurs révérences.






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Clarence SarravilliersProstituée
Clarence Sarravilliers



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MessageSujet: Re: L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence)   L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence) EmptyJeu 24 Fév 2022 - 9:43
Clarence ne reçoit pratiquement jamais ses clients dès le matin, c’est un temps consacré à l’entretien de cette chambre qu’elle occupe, de son corps par de longues baignades dans de l’eau chaude ou encore par de longues séances de couture afin de reprendre ses tenues, parfois couteuses, sans qu’aucune couturière extérieure n’y mette la main. Il est hors de question de les ramener chez elle, qui plus est, Clémence poserait bien sûr trop de questions. Ce matin ne fait donc pas exception à la règle, elle est présentement occupée à reprendre l’ourlet d’une précieuse robe de tissu jaune garnie de dentelles, tout appliquée et concentrée, simplement vêtue d’une fine et longue chemise de batiste.

Lorsqu’elle comprendra qu’on la demande, elle déposera simplement son ouvrage dans une penderie et enfilera une robe qui met son corps en valeur, avant d’afficher son sourire le plus avenant pour ce client matinal qu’elle n’a pourtant jamais vu en l’établissement. Bien sûr, selon une technique parfaitement rôdée, elle laisse l’inconnu se mettre à l’aise mais cette fois il se passe quelque chose d’inattendu. Clarence reçoit un courrier, prenant la lettre des mains du coursier, incrédule et totalement perplexe.

- Un pli ?

Elle décachète la petite missive et la lit rapidement avant de la déposer sur la table. Elle regarde ailleurs, les joues soudain un peu plus rouges.

- Je vous remercie, dit-elle simplement en entendant le bruit des pièces heurtant le petit meuble de bois. Je rejoindrai l’expéditeur de ce courrier selon son souhait. Retrouvez-moi au crépuscule, devant l’établissement. Je vous suivrai.

Après tout, elle ignore où se trouve cette résidence et il lui faudra un guide, un laisser-passer pour arpenter l’Esplanade. La jolie rousse attend donc que le coursier sorte de sa chambre pour s’asseoir, songeuse, relisant cette missive avec attention.

Elle n’a pas revu le Comte depuis cette fameuse nuit et à vrai dire elle ressent beaucoup d’appréhension à l’idée de le rejoindre ce soir. Elle a un regard pour les pièces sur la console. Il a payé…Les lèvres plissées, elle se dit qu'elle n’a pas tellement d’autre choix que de se soumettre, Madame Rose poserait là aussi beaucoup trop de questions.

La journée s’écoulera dans cette appréhension qui l’empêchera de garder l’esprit clair. Elle est distante, parfois fuyante même et un client est parti en fronçant les yeux, peu satisfait, chose qui n’arrive jamais. Elle n’a même pas tenté de le retenir, se contentant de rester assise sur une chaise, la main droite caressant son ventre, distraitement.

Le crépuscule venu, elle se pare donc de sa plus jolie robe de velours rouge, prend un soin infini de sa longue chevelure rousse et se dissimule sous une longue cape de laine noire, capuche rabattue sur sa tête, empêchant quiconque de la reconnaître. C’est que sa présence a fait grand bruit sur l’Esplanade, personne ne doit la reconnaître. En silence, d’un pas rapide et souple, elle suit le coursier qui lui a apporté le courrier dans la matinée et se contente de regarder les pavés défiler sous ses yeux, tout en se demandant à quoi ressemble cette résidence. Il avait dit qu’elle est fabuleuse et qu’il y a des fleurs partout. Des roses. Et Clarence aime tellement ces jolies fleurs…

Tout en arpentant les rues, elle se motive, en espérant être à la hauteur, une fois de plus. La journée a été longue et le client est prestigieux…Autant ne pas le décevoir.
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence)   L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence) EmptyJeu 24 Fév 2022 - 12:06



Trajet et arrivée devant la résidence de Nerra ◈ 7 Mai 1667 ◈ début de soirée

L'invitation avait donc reçu un avis favorable de la part de la fille de notable reconverti en fille de joie. L'homme s'inclina donc respectueusement suite aux mots prononcés par cette dernière avant de prendre congé sans demander son reste pour alors partir avertir son employeur quand à la décision prise par la jeune femme. Victor eut alors tout le loisir de faire apprêter sa résidence secondaire afin de recevoir la rouquine qui était devenue un pion non négligeable sur son échiquier après ce cout de maître dont elle avait été la première la réalisatrice deux semaines plus tôt au cœur de l'Esplanade, mettant à mal l'un des détracteur principal de la reine Eugénie en personne.

Ce soir serait un grand soir afin que le mondain offre toute sa gratitude à Clarence qui venait d'élargir les perspectives et l'influence du Comte de Rougelac sur la scène politique et d'intrigue de la capitale. Biensure, sous couvert d'une discrétion la plus totale et la plus maîtrise, il en allait de soit. Ainsi, seul de rare fidèles du gouverneur serait présent à la résidence de Nerra, des domestiques et hommes de main dont il portait une confiance totale au fur et à mesure des années de bon et loyaux services.

L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence) Testimonial-divider

Au crépuscule, comme il avait été convenu, le mystérieux individu attendit au coin de la rue qui donnait sur le lupanar la fameuse demoiselle afin de garantir son escorte et son laissé passé sur l'Esplanade. La traversée de la capitale se déroula sans encombre, l'homme sachant fort bien éviter les patrouilles miliciennes, laissant à penser à la rouquine qu'il connaissait Marbrume comme sa poche d'où elle pu comprendre ô combien la discrétion de cet individu correspondait pour ce à quoi Victor l'avait embauché.

Après avoir traversé une bonne partie de l'Esplanade, passant même devant le Manoir Rougelac, le duo s'enfonça dans une zone où la végétation se faisait étonnement plus présente pour alors déboucher sur un court quartier à l'écrin de verdure détonnant. Arbres, massifs, l'endroit respirait un parfum bucolique évident et ce même si les rayons du soleil étaient absents pour en admirer toutes les essences de quoi laisser rêveuse la jeune femme qui sans doute aurait hâte d'observer les fleurs toutes épanouies au soleil printanier. Ils arrivèrent finalement à quelques pas d'une splendide résidence, la bâtisse encore dissimulée en parti par quelques arbres massif. Mais pour lui donner l'eau à la bouche, la jeune femme pouvait apprécier une fontaine, un escalier en pierre et quelques troènes formant un motif délicieusement symétrique.

Sans que la jeune femme puisse s'en rendre compte, son guide disparut, la laissant quelques instant seule dans la pénombre sous quelques bruissements de feuilles. Malgré la situation, l'environnement ne laisser apparaître aucun détails hostile, au contraire, il pouvait s'en dégager une certaine forme de sérénité et quiétude en observant les lieux qui s'affichaient sous ses yeux. Le répit fut toutefois de courte durée lorsqu'une silhouette se dégagea d'entre deux troènes pour s'avancer sur cette allée pavée que la jeune femme foulait, emmitouflé dans sa longue cape de laine noire. Nul doute qu'elle pu reconnaître le Comte de Rougelac dans sa commune et non moins splendide tenue faite d'une tunique obsidienne à col haut.

Un léger sourire satisfait et bienveillant aux coins des lèvres, il tendit alors une main en direction de la fille de joie, l'invitant ainsi à lui proposer sa main avant que la distance qui ne les séparent ne soit presque nulle.

- Iris, merci d'avoir répondu à mon invitation.

Il observa du coin de l'oeil la splendide robe de velours rouge avant de reporter son attention sur ce délicieux et ô combien dangereux minois.

- Vous êtes ici à la résidence de Nerra. Lieu où j'aspire à m'y ressourcer quand l'absence d'obligations me le permette. Je suis ravi de vous revoir car nous ne nous sommes pas vu depuis cette fameuse soirée où vous avez déployé tous vos talents pour mener à bien votre partition. Je ne pouvait rentrer plus tôt en contact avec vous, vous le comprendrez bien, par soucis de discrétion, le temps que l'affaire se tasse.






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Clarence SarravilliersProstituée
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MessageSujet: Re: L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence)   L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence) EmptyVen 25 Fév 2022 - 17:30
C’est l’odeur fraîche et douce d’un bosquet qui lui fera lever la tête. Clarence prend un petit risque, certes, mais cette exquise fragrance d’herbes et de bois humide, cette odeur légère qui provient du sol et transportée par le vent…tout cela est irrésistible pour elle qui aime tant les jardins et qui vit en la ville. Voir un arbre, le toucher et s’attarder sous ses branches, tout cela est un réel privilège. Bien sûr, elle a un petit jardin dans lequel elle se réfugie souvent, quand le temps le permet, mais il n’est en rien semblable à ce qu’elle devine ici. Elle perçoit des contours, des senteurs, elle entend le bruit des branches qui s’agitent, elle sourit, un peu, sous la capuche, se risquant à l’abaisser, puisqu’il n’y a plus aucun bruit à part le doux clapotis de l’eau dans cette fontaine.

Toute à sa contemplation, elle n’a pas remarqué qu’elle est seule. Depuis quand est-il parti ? Elle regarde à gauche, puis à droite, s’assurant qu’elle est bel et bien isolée et elle s’aventure un peu, un pas puis l’autre, déambulant calmement sur les pavés, le nez en l’air à observer aussi bien les grands arbres que l’immense bâtisse qui lui fait face.

Tout est tellement beau. Tellement. Et pourtant, depuis cette soirée où son destin a basculé, elle n’y trouve pas de consolation. Clarence a peur qu’on ne la surprenne, elle replace donc la capuche et son geste est pourtant interrompu par l’arrivée du Comte. Elle sait que c’est lui, elle a deviné sa silhouette entre les arbres et elle a surtout retenu cette façon qu’il a de se déplacer, ombre entourée d’ombres.

Elle plonge en une gracieuse révérence de cour et se relève en s’emparant de la main du Comte. Clarence a un sourire. Timide, mais bien présent, avant de répondre, d’une voix douce :

- C’est un plaisir de vous revoir, Monsieur le Comte.

Bien droite face à lui, sa main dans la sienne, elle tente d’apercevoir les grands yeux océan.

- J’ai bien compris, Monseigneur. C’est d’autant plus aimable à vous de vous souvenir de votre promesse. Vous êtes un homme de parole.

Le sourire s’agrandit et elle ajoute, en regardant la résidence :

- Vous êtes bienheureux, Monsieur le Comte, de posséder pareilles propriétés. C’est très beau…et pourtant je ne peux que deviner toutes les merveilles qui nous entourent.

La jolie rousse reporte son attention sur son hôte et ajoute :

- Vos affaires se portent-elles donc bien, depuis cette fameuse nuit ?
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
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MessageSujet: Re: L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence)   L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence) EmptySam 26 Fév 2022 - 11:24



Trajet et arrivée devant la résidence de Nerra ◈ 7 Mai 1667 ◈ début de soirée

Le temps de laisser la jeune femme s'imprégner, se familiariser aux lieux et le chef d'orchestre fit alors son apparition au moment même où l'Iris allait recouvrir sa tête de sa capuche, comprenant que le moment opportun était venu. Peu désireux de voir cette fleur faner alors même qu'elle venait à peine de franchir els premiers pas de l'allée de la résidence de Nerra, Victor joua donc de son opportunisme, de son effet de surprise pour aller au devant d'une rouquine qui comprit très vite qui s'approchait d'elle.

Une révérence parfaite succédée par une main tendue, la réaction et les manières de la fille de joie semblaient maitrisées et même d'un naturel déconcertant pour qui l'aurait prit pour une vulgaire fille de basse naissance. Mais cela ne choqua évidemment en rien le Comte qui connaissait à présent un peu plus ce personnage et cette tragique histoire de famille. Il était simplement heureux de revoir la jeune femme et avait tout mit en œuvre pour que cette rencontre se déroule dans la plus grande discrétion.

Silencieusement, il accompagna les premiers mots de Clarence en venant s'employer à un baise main de circonstance, s'efforçant toujours de paraître homme charmant et homme de confiance auprès de la rouquine avec laquelle il avait su arracher un accord qui lui avait permit de remporter un succès non négligeable dans les sombres couloirs du château royal.

Il était en effet homme de parole, tout autant pour récompenser que pour punir. Clarence avait et allait pouvoir se rendre compte de cette première facette mais, sauf si elle fautait un jour, n'aurait à goûter à la seconde et de fait au sanglant courroux de son bienfaiteur. Il esquissait donc un chaleureux sourire, son regard azur ne cessant de dévorer son inviter dont els reflet de la lune sur son visage lui donnait un charme quelque peu particulier.

C'est alors qu'elle détourne son regard de lui pour fixer la bâtisse derrière eux, se formulant en amabilité qui, peut être maladroitement, allait faire ressurgir quelques démons du passé dans l'esprit du veuf sang-bleu. La richesse était-elle synonyme de bonheur ? Rougelac allait peut être concéder plus rapidement que prévu quelques états d'âme à son invitée. Ainsi, dans un mouvement fluide et grâcieux, il ne laisse pas la moindre possibilité de réaction à la jeune femme qu'il venait de glisser la main puis le bras de cette dernière autour de son avant bras, jouant ainsi le rôle de chevalier servant et guide de marque.

- Je ne vais pas nier bouder mon plaisir de posséder une telle résidence. Mais de là à ce que cela en fasse mon bonheur ? De mon aveux j'aurais préféré avoir encore la présence de feu mon épouse à mes cotés et voir ce lieux détruit par les flammes ou Mère Nature. Beauté et richesses ne font pas le bonheur. Pourtant jusqu'à cette rencontre c'est ce que je pensais. Aurais-je dû jamais ne gouter à l'amour d'une femme.

Sa vie d'homme avant son mariage était ce qui avait fait de lui un personnage à la réputation sulfureuse mais aussi qui lui avait permit d'amasser une richesse folle et poser les bases d'une influence certaine, sa vision du bonheur avait en effet était altérer par l'amour et aussi par la douleur et la tristesse qui en découlait. Il fini par chasser sa mélancolie d'un mouvement de tête puis tranquillement, il guida ses pas et ceux de la jeune femme en direction de la résidence pour y faire le tour sans encore y pénétrer et ainsi laisser la possibilité à Clarence de jouir de ce paysage nocturne des plus merveilleux.

- Mes affaires ? Plus que jamais. Mais ce à quoi j'aspire est un travail de longue haleine. Vous avez poser l'une des première pierre de cette édifice. En cela, je vous en suis éternellement reconnaissant et j'espère pouvoir peut être encore à l'avenir profiter de notre juteuse collaboration. Mais soyez sans craintes, là n'est pas l'objet de votre visite. Vous avez œuvré avec brio mais il faut à présent que votre visage se dissipe dans l'esprit de certain afin de préserver votre personne. Les mondains qui vous on vu face au pêcher de l'adultère oublierons certainement pour ne se rappeler que de l'acte de l'homme qui a fauter devant les Trois. En tout cas, qui sait, peut être pourrais-je vous parler plus amplement de mes affaires si cela vous intéresse réellement.

De sa main libre, Victor caresse tendrement et affectueusement l'avant bras de la demoiselle tandis que leur pas les mène sur un léger sentier qui contournait la batisse et qui donnait sur une terrasse extérieure légèrement illuminé par deux braséro. Rougelac avait décidé tout prévu, tout coordonné et rien n'avait été laissé au hasard. Anticipant quelques inquiétudes, il rajouta.

- Soyez sans craintes, le domaine est sous bonne garde. L'homme qui vous a accompagné à disparut au moment même où vous n'étiez plus sur le sol publique mais bien privé de la résidence de Nerra. Cette dernière, contrairement à d'autres, n'est délimité par des grilles et des murs, mais soyez certains qu'aucune intrusion n'est possible.

Il s'arrêta un instant en fixant le jardin sombre à cette heure tardive et qui serait sans doute à découvrir le lendemain.

- Ne devinez pas, laissez vous simplement emporter demain dans les allées luxuriantes de ce jardin et d'y apprécier les merveilles dans leur plus simple et naturel apparat. Ce faisant, puis-je à mon tour vous demander comment se porte vos affaires ? Madame Rose ne vous à point questionner plus que de mesure suite à votre retour ? Je puis espérer que le solde que je vous ai versé à pu commencer à vous être bénéfique dans votre vie personnelle ?





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Clarence SarravilliersProstituée
Clarence Sarravilliers



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MessageSujet: Re: L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence)   L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence) EmptyLun 28 Fév 2022 - 13:27
Son bras posé sur celui de Victor, elle l’écoute parce que cela fait partie de ses qualités. Les hommes hantent les maisons closes pour apaiser des besoins, physiques mais aussi émotionnels. En cela Clarence est assez intelligente pour ne pas brusquer le Comte en lui répondant simplement qu’il a au moins eu la chance, lui, de connaître cela. Elle donnerait beaucoup pour ne serait-ce que ressentir autre chose que du dégoût d’elle-même, cette lassitude physique et morale, pour que quelqu’un prenne soin de son petit cœur qui ne demande que cela. Alors, elle l’écoute, ainsi qu’elle le fait toujours avant de murmurer :

- Il vaut mieux avoir connu l’amour que ne l’avoir pas connu du tout. Cela montre que vous avez un cœur.

Elle sourit un peu en ajoutant :

- C’est une petite maxime que j’ai lue dans un de mes livres, je l’ai toujours trouvée jolie. Et vraie.

Ils déambulent lentement le long de l’immense bâtisse, ce qui laisse à la jolie rousse tout le loisir de contempler tout de ce qu’elle ne voit qu’à demi. Le clair obscure nimbe la résidence d’une aura de douceur et de mystère apaisante, il y a quelques petites lumières perceptibles derrière les fenêtres et surtout, il règne un silence et une odeur de fleurs absolument divine. Les inquiétudes et les chagrins de Clarence s’atténuent un peu à la perception de toutes ces odeurs, tout comme cela la détend considérablement. Il n’y a rien de mauvais ici, il n’y a qu’une nature verdoyante, des fleurs, un joli manoir et un homme qui est en train de caresser tendrement son avant-bras. Pendant un bref, très bref instant, la jeune femme ressent un bonheur intense, quelque chose d’unique qu’elle ne parvient pas à définir mais qui est là, en elle.

- Je suis là pour vous écouter, Monsieur le Comte. Nous discuterons de vos affaires si cela vous est agréable. Vous avez payé pour cela aussi.

Au moins n’a-t-elle pas à faire tomber un autre membre de la noblesse ce soir, ce qui l’arrange compte tenu de son état et de sa fatigue.

- J’ai pris toutes les précautions pour que personne ne puisse me reconnaître. J’ai été prudente, je vous assure…

Prudente jusqu’à la manie. Elle n’a même pas levé la tête pour regarder les passants, elle n’a regardé que ses petits chaussons rouges dépassant régulièrement le bas de sa robe, les pavés et rien de plus. Pour rien au monde elle ne voudrait que ses actes aient une répercussion, même minime, sur sa sœur bien-aimée. Et elle ne veut pas placer ce client puissant dans l’embarras. S’il est présentement aimable et charmant, tout indique qu’il le serait sans doute beaucoup moins s’il advenait que l’identité réelle d’Iris de la Broye venait à être découverte. Les questions se succéderaient aux menaces, sa vie ne serait plus qu’un enfer insupportable, elle le sait. Autant donc jouer la discrétion au maximum, le temps que l’orage passe.

Lorsqu’ils s’arrêtent non loin des braseros, elle observe à nouveau avant de sourire un peu. Demain, elle pourra se promener dans les jardins. Elle pourra ! Il pourra percevoir un petit mouvement de joie vite contenu, avant de répondre à ses questions, le regard porté sur ce jardin dont elle ne devine pour l’instant que les contours.

- Dame Rose n’a pas posé de questions particulières…Elle est restée très discrète et même si elle en avait posé, je n’aurais dit. Quant à mes projets personnels…

Elle a un autre sourire en répondant tranquillement.

- J’ai pu offrir un nouvel oreiller à ma sœur et de quoi la vêtir de neuf. Le reste sera dédié à notre maison. Il y a beaucoup de réparations à y apporter.

Des réparations. Rien pour elle, rien de ces choses qu’elle aime tant, préférant garder tout pour Clémence et la maison qui en ont infiniment besoin. Il y aura des préparations aussi pour accueillir le petit enfant qui grandit, innocent, dans le ventre de Clarence. Cette pensée l’assombrit un peu, elle baisse la tête et murmure :

- Ce que j’ai reçu est déjà un très beau début, mais ce ne sera guère suffisant. Je dois travailler bien plus pour…mettre ma famille à l’abri.

Ce n’est rien de le dire. Elle ne pourra plus exercer bien longtemps ses talents au Jardin, il y aura une perte sèche absolument terrible pour les deux sœurs, sans parler du fait qu’il va falloir trouver de quoi vêtir, soigner, dorloter cet enfançon à venir.

- Les temps sont difficiles. Mais je ne veux pas vous ennuyer avec cela, ajoute-t-elle dans un sourire tranquille. C’est probablement un discours que vous avez entendu des dizaines de fois.

Oui ce sera difficile, très difficile, mais elle trouvera une solution. Il y a toujours une solution à tout. Toute la ville est dans la même situation. Enfin…presque toute la ville.

- En attendant, j’ai le privilège de me promener ici, à votre bras. Je suis certaine que des dizaines de dames seraient heureuses d’être à ma place. Et…Je vous remercie d’avoir tenu votre promesse, c’était...très important pour moi.
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
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MessageSujet: Re: L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence)   L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence) EmptyLun 28 Fév 2022 - 15:16



Trajet et arrivée devant la résidence de Nerra ◈ 7 Mai 1667 ◈ début de soirée

De toute évidence, Victor n'attendait pas de sa comparse de promenade une autre attitude qu'elle lui offrait. C'était une jeune femme cultivée, possédant toute les bonnes manières et la bienséance d'un personnage de bonne naissance. A vrai dire, elle l'était, mais sa situation l'avait contraint à prendre un chemin bien moins réjouissant qu'elle aurait dû emprunter si feu son père ne lui avait pas léguer seulement un toit, la laissant sans sous. Rougelac était au fond de lui quelque peu peiné par le destin qui s'était abbatu sur la rousse même si c'était dans le malheur de cette dernière qu'il avait pu réaliser certains desseins. Un mal pour un bien, mais jamais l'homme n'avouerait cela à Clarence qui n'avait pu que se résigner à vendre son corps pour subvenir à ses besoins et celle de sa famille.

Silencieux, le mondain l'écoutait, appréciant ce doux timbre de voix dans une atmosphère propice au déliement des langues. Evidemment, il avait conscience de la payer pour passer un moment en sa compagnie, mais tout de même, il lui avait fait une promesse et elle pouvait à présent touché du doigt et du nez le cadeau que lui avait promis son bienfaiteur. Si Clarence lui rappela de façon sporadique sa situation, Victor n'avait aucunement l'intension de s'immiscer dans la vie personnelle de la rouquine sans qu'elle ne lui accorde et ne lui entre-ouvre cette porte, restant dans son rôle d'hôte et disons-le aussi client et partenaire d'affaire.

Acquiesçant d'un hochement de tête à chaque réponse apportée par sa compagne de balade, le Gouverneur de Sombrebois semblait satisfait par les conclusions qu'il pouvait entendre, tout autant sur l'utilité des sonnantes et trébuchantes dont elle avait pu bénéficié, que vis à vis de la discrétion de Madame Rose sur l'affaire qui avait mit en lumière sa plus belle fleur. Tout portait à croire qu'elle n'allait pas interférer dans les affaire du Comte et c'était une très bonne chose en soit.

Finalement, Victor s'attarda sur deux points, celui portant sur l'absence de la jeune femme à profiter personnellement de l'argent durement gagnée mais aussi sur le fait que nombreuses dames auraient été heureuses d'être en ce moment à la place de la fille de joie d'un ancien bourgeois de la capitale.

- Je m'étonne toutefois que vous n'ayez pas au moins profiter de votre solde pour vous faire vous personnellement plaisir. Vous m'aviez fait l'aveux d'apprécier la littérature et la couture, vous auriez pu vous acheter de quoi assouvir certaines de vos passions.

Il fini par l'inviter à quitter la terrasse pour pénétrer dans la bâtisse où une domestique les attendait pour els débarrasser de leur cape respective. Se faisant, il l'entraina dans un couloir puis vers un escalier qui remontait vers un large étage où s'alignait une demi douzaine de pièces sur leur droit alors qu'un long balcon se dessinait sur leur gauche, parsemée de colonne de pierre pour ainsi soutenir le toit. Du lierre serpentait de ci-de là contre les rembardes en pierre tendis qu'il accompagnait la demoiselle jusqu'au bord du long balcon et ce afin d'avoir une vue plus en hauteur du parc végétal qui signait là le domaine de la résidence de Nerra en contre bas.

- Ravies, certes, mais le seraient-elles en connaissance de cause ? Trois fiancées et une épouse à mon actif, toutes disparu tragiquement. Pensez-vous qu'elles se seraient réjouis de côtoyer un homme provoquant leur futur destin tragique ? Les Trois m'ont certainement maudit et ce, même lorsque j'ai tenter de retrouver la foi.

Il se tourne brusquement vers Iris.

- J'ai retrouvé ma femme pendue, pendue par le désespoir alors que pourtant j'ai tout fait pour gagner son coeur. Quand à mes précédentes fiancées... la fange pour certaines et la folie pour d'autres, auront eu raison de leur hypothétique bonheur à mes cotés. Alors je vous le dis, j'aurais préférer avoir et garder un cœur de pierre.

Légèrement mélancolique, Victor avait à présent suffisamment travaillé sur cette douleur, cette blessure pour rapidement reprendre contenance, venant alors offrir un délicat sourire de façade à la rouquine.

- N'y pensons plus. Vous n'êtes pas venu ici pour plaindre un homme qui, qui puis-est, est à l'abri du besoin. Je veux vous voir radieuse et pétillante. J'ai préparé une chambre pour vous, vous y trouverez le nécessaire pour vous sentir en joie et fuir votre quotidien. Personne ne viendra ici vous chercher querelle, le temps de votre séjour dont vous jugerez le temps qu'il vous y sied.





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Clarence SarravilliersProstituée
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MessageSujet: Re: L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence)   L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence) EmptyMar 1 Mar 2022 - 14:56
A l’évocation des plaisirs qu’elle s’est refusé, Clarence hésite, elle regarde ailleurs, visiblement gênée par les propos du Comte. Comment lui expliquer ? La jolie rousse n’a que Clémence dans sa vie, une sœur qui s’est dévouée corps et âme pour elle, depuis toujours, endossant même le rôle d’une mère partie bien trop tôt. Clarence est une personne infiniment généreuse, bonne et naturellement empathique envers les gens qui côtoient son quotidien. Prendre soin de Clémence par de petites – ou grandes – attentions lui semblent parfaitement naturel. Par contre, elle s’est restreinte volontairement à son sujet car elle sait que les prochains mois seront compliqués. Elle a donc préféré thésauriser ses gains plutôt que dépenser le tout en frivolités. Alors elle répond, dans un souffle :

- Je n’ai que ma sœur au monde. Si je peux lui apporter un peu de bonheur de cette façon, je le fais avec plaisir. Puis…la voir heureuse me rend heureuse également.

Fort heureusement, le Comte met fin à ce petit moment embarrassant pour l’emmener à l’intérieur de la résidence qui est à la hauteur de ce que montre l’extérieur. Débarrassée de sa cape, elle laisse entrevoir ses jolis bras ronds et blancs sous la dentelle qui borde ses manches. Bien sûr, la robe n’est en rien semblable à ce que Victor à l’habitude de rencontrer chez ces dames de l’Esplanade. C’est la robe d’une prostituée endimanchée, taillée pour susciter un désir et un intérêt physique plutôt qu’une réelle admiration. Elle-même trouve cette robe particulièrement déplacée dans un endroit aussi beau mais elle n’en possède pas d’autres, c’est la plus jolie de ses tenues de travail.

Elle découvre l’endroit avec un sourire, un peu intimidée pourtant, tout en en avançant vers le balcon d’où elle a une vue superbe sur les lieux. Cela ne l’empêche pas d’écouter Victor qui raconte son passé, en quelques mots malheureux. Clarence n’est jamais insensible à la douleur des gens alors elle écoute sans l’interrompre. Une épouse défunte…Des fiancées…Oui, le Comte de Rougelac est le parti le plus riche et le plus influent, il a l’argent, les relations, les résidences, il peut épouser n’importe quelle dame de la bonne société sans le moindre souci et à l’entendre il semble poursuivi par une malédiction qui l’empêche de trouver la bonne personne. Bien droite à côté d’un petit pilier enlacé par du lierre, elle ne dit rien, elle regarde juste le Comte d’un air tranquille jusqu’à ce qu’il s’interrompe de lui-même.

- Avoir un cœur de pierre n’est pas une solution. C’est que vous n’aviez tout simplement pas rencontré la bonne personne, Monsieur le Comte. L’on dit dans mes livres que lorsqu’on est en présence de l’être qui nous est destiné, tout devient clair et simple. Il n’y a plus de tracas, plus de doutes et plus de chagrins…

Elle regarde les jardins en disant cela alors qu’elle ne l’a jamais connu elle-même. Et elle s’en aperçoit, Clarence, au point de de regarder ses mains et ses doigts qui se nouent, un peu intimidée à nouveau.

- C’est ce que j’ai lu. Peut-être trouvez-vous cela niais…candide.

Quoiqu’il en soit, elle y croit encore un tout petit peu, elle. Même si elle sait que désormais personne ne voudra plus jamais d’elle compte tenu de son état. Tout l’amour qu’elle peut donner, elle le donnera à cet enfant qui ne se demandera jamais si sa mère est assez bien, assez convenable pour lui.

Lorsqu’il évoque la chambre et le repos qu’elle peut y prendre, elle ne sait pas tellement quelle conduite adopter. Les clients sont rarement aussi généreux et elle a encore dans l’oreille le bruit des pièces qui tintent sur le bois du petit meuble de sa chambre au Jardin. Alors, elle pose la question, toute droite, un peu pâle.

- Monsieur le Comte, à quel titre suis-je présente en ces lieux ? En tant qu’invitée ou en tant que fille de joie ?

Cela lui permettra au moins de savoir quelle attitude adopter. Un sourire un peu timide s’affiche sur les lèvres corail de la jolie rousse.
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MessageSujet: Re: L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence)   L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence) EmptyMar 1 Mar 2022 - 16:01



Trajet et arrivée devant la résidence de Nerra ◈ 7 Mai 1667 ◈ début de soirée

Le duo se plaisait donc à bavarder, échangeant sur de nombreux sujets avec à certains moment des divergence de points de vu mais pourtant, pourtant, cela semblait plaire à l'un comme à l'autre. A dire vrai, l'un comme l'autre en apprenait plus que de raison sur l'intimité de son interlocuteur et si leurs préoccupations étaient à l'opposé, ils se retrouvaient pourtant avec un point commun : cherche le bonheur de l'autre. Bien entendu le sens même du mot bonheur était peut être différent pour l'un et l'autre, mais cela importait peu au final.

Afin de détrendre quelque peu l'atmoshpère après avoir évoquer ce qu'il considérait être comme une sinistre malédiction qui le frappait depuis toute ces années, Victor fixa la rouquine, un léger sourire taquin aux lèvres et la réplique qu'il adressa alors à la fille de joie était suivi d'un clin d'oeil complice, comme pour indiquer à Clarence qu'elle n'avait pas a prendre ces mots au premier degré, mais avec une certaine forme de recul et légèreté.

- Vous irez dire cela aux cinq femmes qui ont partagé ma vie. Pour sûre qu'elle ne se serait pas osé à me mettre le grapin dessus si on leur promettait par une chance sur deux de passer rapidement de vie à trépas. Je trouve cela en effet candide, mais quoi de plus normal venant d'un vieux loup comme moi, n'est-ce pas ?

Loin de lui l'envie de la blesser et si il aurait souhaité cela, Rougelac aurait user de méthode bien plus froide. Non, il voulait bien laisser la jeune femme nourrir des rêves ! Après tout, lorsqu'il était plus jeune, lui aussi avait des rêve, lui aussi était pur comme à chacun, mais sa longue expérience de la vie l'avait rendu non pas plus lucide mais résigné à son sort. Il y avait des signes qui ne trompaient pas et ses malheurs en amour en avait envoyer bien plus que des signaux d'alerte.

S'il ne se formalisa pas sur l'évocation de la sœur de Clarence, c'était aussi parce qu'il s'agissait d'un élément qui ne lui offrait aucun intérêt à être exploiter et Clarence pouvait certainement, à mesure qu'elle côtoyait le mondain, se rendre compte qu'il sélectionnait les sujets et en évitait ou en balayait d'autres très promptement. A vrai dire, ce soir, ce petit bout de femme le fascinait et il souhaitait simplement profiter de sa présence même si certains démons allaient revenir au grand galop, l'homme était fait de pulsion de faiblesse que la femme ne pouvait et fort heureusement, pas connaître.

Une coïncidence au moment où cette étrange pensée tiraillait l'esprit du Comte de Rougelac mais voilà que la jeune femme le questionnait sans détour sur la nature de sa présence en ce lieu, le déroutant sur l'instant alors qu'il fixa tour à tour ce joli minois puis cette robe faite surtout pour attiser la passion, la séduction et le désir charnel. Face a ce sourire timide, le mondain reprit ses esprits, venant alors d'un pouce et d'un index associé, relever le fin menton de son interlocutrice.

- Difficile à répondre... hmmmm... voyez-vous, vous me mettez là bien mal à l'aise ou plutot face à un dilemme. Rarement en affaire d'ailleurs, je me fais surprendre comme vous venez de le faire, je ne puis que vous applaudir pour cela.

Le ton était léger, doux, sans faux semblant. Victor déposer ses deux mains dans celles de la rouquine puis se recula pour ensuite la jauger de haut en bas et de bas en haut.

- D'un coté vous me poussez à vous voir ici en qualité de fille de joie, mais...

Il lui adressa un second clin d'œil avant de l'attirer vers lui pour ensuite la faire tourner sur elle même à 180 degré et se trouver alors tout contre et dos à son hôte prestigieux.

- D'un autre, votre personnalité et votre culture d'esprit me poussent à vous savoir ici au titre d'une invitée.

Il s'osa alors avec affront calculé à dégarnir une épaule âlbatre de l'écrin rouge de sa comparse avant d'y déposé un baisé tout en murmurant.

- Je ne vous demanderez pas d'accepter ces deux titres pour votre présence en ces lieux. C'est pour cela que vous aurez tout le loisir d'utiliser les gardes robes se trouvant derrière la porte qui à présent nous fait face...

Puisqu'en effet, dans sa manœuvre de danseur, Rougelac avait fait en sorte que leur corps soient diriger vers la bâtisse plutôt que vers le balcon.

- ... et de me rejoindre plus tard pour le dîner, accompagné du titre qui vous sied.

Rougelac relève le menton pour reprendre un peu de distance et laisser Clarence elle aussi avoir tout le loisir de reprendre quelques distances si elle le souhaitait.

- Ne vous tourmentez pas d'interrogations futiles, je vous l'ai dis, profitez et ne calculez rien durant votre séjour. Nous sommes qui puis est bien au delà d'une relation client-amant, nous sommes aussi des partenaires, des collaborateurs. J'ai à ne pas inscrire les choses dans des cases prédéfinies si vous voyez ce que je veux dire, très chère ?

Ambiguïté, franchise, rationalité, tout dans son discours raisonnait pourtant d'une certaine maitrise et spontanéité. Victor semblait ne pas vouloir suivre les codes et après tout Clarence avait elle suivi ses propres codes depuis qu'elle avait croisé le chemin de cet intrigant mondain ?



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MessageSujet: Re: L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence)   L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence) EmptyJeu 3 Mar 2022 - 11:53
Tout en comprenant le point de vue du Comte, Clarence, elle, y croit encore un peu, en cet amour dont elle a lu les si beaux sentiments dans les jolies histoires contées en ses livres. Elle y croit encore un peu même si cela semble absurde. Le monde ne peut pas être rempli que de mauvais hommes ou de personnes qui ne cherchent qu’à profiter d’elle. Il doit bien y avoir en ce monde une personne qui saura voir à quel point Clarence est un être doux et bon, dévoué, prêt à tout pour défendre ceux qu’elle aime, quelqu’un qui verra tout ce qu’elle peut apporter. Donner. Un voile un peu sombre s’affiche sur ce front pur mais il n’y demeure pas bien longtemps.

Elle a déstabilisé le Comte avec une question directe, une question à laquelle il ne s’attendait pas et qui était pourtant nécessaire. L‘attitude ambigüe du Comte à l’encontre de la jeune femme ne lui permettait pas de savoir sur quel pied danser, au propre comme au figuré. La voilà tout contre lui, ressentant à nouveau cette odeur boisée, épicée, qui est la fragrance du mondain, une fragrance qu’elle reconnaitrait entre mille autres. Il ne peut le voir mais ses yeux viennent de se fermer un bref instant. Elle les rouvre lorsqu’il dépose un baiser sur son épaule avant de la libérer pour finalement lui laisser le choix de la conduite à adopter.

Honnêtement, la seule envie qui étreint Clarence pour l’instant est de se glisser sous des draps et de dormir. Elle est fatiguée, autant par son travail que par sa grossesse débutante et la perspective d’une longue nuit sans sommeil ne l’enchante guère. Pour autant, Victor a payé. Et on ne paye pas les personnes que l’on reçoit en tant qu’invités. C’est la déduction simple et logique, la première qui lui vient à l’esprit. Pourtant, toute proche du Comte, elle se tourne vers lui pour dire, de sa voix douce et tranquille :

- Peut-être puis-je vous montrer une autre facette le temps d’une soirée, Monsieur le Comte.

La jeune catin a un sourire un peu timide avant de regarder ses mains. Ce qu’elle fait ici, elle ne l’a jamais fait pour aucun client.

- Que penseriez-vous d’un dîner en compagnie de Clarence Sarravilliers, Monseigneur ?

Elle relève les yeux vers le mondain. Elle ne dévoile jamais sa véritable identité à ses clients, par souci de sécurité. La situation est tout à fait différente ce soir pour plusieurs raisons.

- Nous sommes partenaires d’affaires comme vous venez de le mentionner. Peut-être est-il temps que vous connaissiez un peu mieux votre acolyte.

Clarence ne doute pas une seconde qu’il aurait fini par le savoir tôt ou tard, autant anticiper et faire preuve de bonne volonté en dissipant les ombres qui entourent son identité. Ne pas être Iris, ne pas jouer le rôle d’Iris de la Broye, être simplement elle-même ici et maintenant est une solution qui lui met un peu de baume au cœur.

- Qu’en dites-vous ?
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MessageSujet: Re: L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence)   L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence) EmptyVen 4 Mar 2022 - 8:44



Trajet et arrivée devant la résidence de Nerra ◈ 7 Mai 1667 ◈ début de soirée

Il était en effet inévitable qu'un jour le Comte de Rougelac serait en mesure de découvrir l'identité réelle de cette rafraîchissante partenaire d'affaire, mais qu'elle révèle son nom et son prénom ce soir en disait long sur les dispositions de la jeune femme à faire confiance à ce personnage aussi influent que dangereux. Une barrière était à présent tombé entre eux et la rouquine avait finalement prit position pour montrer à son hôte qui se cachait véritablement derrière la fille de joie du Jardin des fleurs. L'espace d'une soirée donc, le Comte allait passer du temps avec cette jeune femme pétillante de vie et de rêves. Son caractère candide lui donnait un charme tout particulier, lui qui a contrario, avait depuis longtemps défausser toute trace de ce genre de trait de caractère dans sa personnalité de vieux loup.

- Enchanté, Clarence de Sarravilliers, vous m'en voyez ravi. Votre partenaire d'affaire va donc vous laisser vous préparer. Nous prendrons un apéritif sur la terrasse d'ici une heure, le temps de vous mettre à votre aise. Nous dînerons ensuite au salon.

Il contournait la jeune femme et se dirigea vers la porte qu'il ouvrit pour ensuite inviter Clarence à entrer et apprivoiser ce qui serait sa chambre. Un lieu d'un confort indéniable où trônait un splendide lit à baldaquin. S'il y avait quelques similitude avec la chambre qu'elle avait pu occuper au Manoir, l'on pouvait tout de même voir la nette différence quand à la décoration et au soin indéniablement apporté par une femme, qui n'était autre que feu Adelaide de Rougesoleil. Il ne s'agissait pourtant pas de la chambre de la défunte mais bien d'une chambre d'ami.

- Faite comme chez vous mademoiselle. Je vous attendrez sur la terrasse comme convenu. J'aurais grand plaisir à découvrir qui est Clarence en dehors de votre métier. Je suis sûre que vous saurez captivé mon intérêt. Je dévorerais volontiers vos mots. Oh et pensez tout de même à vous recouvrir d'une petite laine, les soirées son douces mais la brise peut être traîtresse.

Sur ces bonnes paroles, Victor prit congé, non sans une dernière prise de parole.

- Nous aurons aussi le loisir de revenir sur notre partenariat et l'affaire que vous avez conclu avec un certain succès.

laissant enfin Clarence souffler une heure, une heure où elle avait à nouveau tout à disposition afin de se relaxer dans un bain à bonne température et même sur cet édredon et ces couvertures invitant à embrasser les bras de Morphée.





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MessageSujet: Re: L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence)   L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence) EmptyMer 9 Mar 2022 - 22:32
Une heure, c’est toute une vie quand on s’appelle Clarence Sarravilliers.

Lorsque le Comte disparait derrière la porte après avoir annoncé dans les grandes lignes ce qui ponctuerait la soirée, la voilà donc seule dans une chambre qu’elle ne connait pas mais dont elle apprécie infiniment la touche féminine. Un pas, puis l’autre, elle observe, pleine de respect pour cette chambre, pour cette résidence autrefois occupée par Madame de Rougelac. En douceur, les doigts fins parcourent les élégants montants du lit, caressent les couvertures avant qu’elle ne prenne place, assise, sur le bord de ce lit, pensive.

Bientôt, les yeux de la jolie rousse se ferment et elle s’écroule dans ce merveilleux écrin de laine et de douceur. La main sur son ventre, elle profite de quelque chose de rare : le silence tout à fait absolu qui provient aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur de la résidence. La paix. Pas un bruit ne vient troubler cet instant et c’est ainsi que, toute habillée d’une robe du Jardin, lovée dans les épaisses couvertures comme le serait un enfant profondément endormi, Clarence s’endort, sans même s’en apercevoir, vaincue par des forces dont elle n’appréhende pas encore l’ampleur.

Une heure, c’est surtout toute une nuit.

C’est une domestique qui la réveillera, d’un doux frôlement sur son épaule.

- Mademoiselle… ? Mademoiselle…Le Comte vous attend…
- C’est déjà le matin ?, répond une voix lointaine, tandis qu’une tignasse rousse s’extirpe de sa gangue de bien-être. Un regard sur la servante qui tient une bougie, les fenêtres toutes parées d’obscurité…Le Comte !!!

Clarence se lève précipitamment et tire les ficelles qui maintiennent sa robe, à toute vitesse, manquant de se prendre les pieds dans le beau tapis qui couvre le sol.

- Par les Trois, quelle idiote ! Je me suis endormie !!! Pouvez-vous m’aider s’il vous plaît ?? Y aurait-il une tenue de couleur verte, plutôt simple, dans ces armoires ??
- Je vais vérifier…, dit la servante en observant Clarence d’un air étonné et quelque peu désapprobateur. Le Comte n’aime pas attendre, et elle, elle s’endort ? Elle soupire discrètement avant d’ouvrir une penderie, puis une autre, et encore une autre pour en extirper une ravissante tenue mélangeant plusieurs nuances de vert, du délicat vert d’eau à l’intense vert forêt. Clarence est déjà en chemise, cherchant de l’eau quelque part dans la pièce, courant dans tous les sens pour enfin trouver une cruche et un petit bassin, sans doute préparés là depuis longtemps. L’eau est froide, ce n’est pas bien grave. Une toilette rapide et quelques mouvements de séchage plus tard, la voilà qui enfile la jolie robe, bien plus compliquée à serrer et à ajuster que sa robe de travail. Pendant que la domestique s’occupe des nœuds, elle coiffe elle-même ses longs cheveux, à l’aide d’une petite brosse disposée sur une commode à côté d’autres ustensiles de beauté.

- Je suis désolée vraiment…Hem…

La domestique ne répond rien, accordant toute son attention à cette tenue magnifique superposant plusieurs couches de tissus fins à la coupe élégante. Un corsage tendre, orné dé ravissantes fleurs blanches, des manches ajustées aux poignets desquelles s’échappent de petites dentelles, si fines qu’on les dirait tissées par d’habiles araignées. Point de bijoux, point de parure, elle parait ce soir comme elle paraitrait chez elle, un simple ruban de velours rappelant la couleur de sa robe agrémentant sa chevelure de feu.

Même si elle ne ressemble pas à cette dame à la beauté exceptionnelle qui a mis à terre un des membres les plus influents de la haute société de Marbrume, Clarence se trouve jolie. Un sourire large étire ses lèvres alors qu’elle se tourne à demi pour mieux se voir dans l’immense miroir sur pied disposé dans la chambre. Elégante, mise avec un goût sûr, discrète, elle est fraîche comme une rose, malgré le réveil brutal, le teint éveillé par une application d’eau froide.

- Conduisez-moi au Comte, je vous suis.

C’est donc avec beaucoup de retard que Clarence rejoint Victor, les joues un peu roses de honte, intimidée. D’emblée, elle balbutie des excuses tout en esquissant une ravissante révérence.

- Excusez mon retard…je…Hem…Je me suis assoupie dans les duvets…Il y a tellement peu de bruit ici, je ne m’en suis même pas aperçue. La lutte aurait été vaine…

Elle se redresse, tellement différente d’Iris du Jardin, tellement différente d’Iris de la Broye. Il a face à lui la vraie Clarence qui ne calcule rien, celle qu’elle est au quotidien.

- …mais vous m’avez dit de faire comme chez moi après tout !, ajoute-t-elle dans un grand sourire espiègle.

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MessageSujet: Re: L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence)   L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence) EmptyJeu 10 Mar 2022 - 13:28



Trajet et arrivée devant la résidence de Nerra ◈ 7 Mai 1667 ◈ début de soirée

Une fois n'était pas coutume, le Comte de Rougelac prit son mal en patience alors qu'il patientait sur la terrasse extérieur de la résidence de Nerra. Dans d'autres circonstances, Victor n'aurait pas offert le même accueil à la demoiselle de Sarravilliers. Mais ce séjour était particulier à bien des égares, alors lorsque la rouquine apparut timidement, le Comte qui était installé sur une chaise face au jardin, se redressa et vint à la rencontre de la jeune femme avec bienveillance.

- Vous êtes toute en beauté.

Il laissa Clarence réaliser sa révérence avant de lui tendre la main pour l'inviter à se rapprocher de lui.

- Ne vous excusez point ma chère. Vous deviez être lasse de votre journée de travail. Serais-je le plus inhospitalier des hôte que de vous tenir rigueur de votre retard. Vous avez au moins pu constater qu'il s'agit ici d'un lieu de quiétude, vous comprenez mieux que j'apprécie m'y ressourcer quand mon emploi du temps me le permet.

Il la guide vers un siège faisant face à une table basse et l'invite à s'y installer avant de venir lui même occuper l'autre siège positionné à la droite de la jeune femme. Ainsi le duo pouvait contempler le jardin dans sa plus délicate pénombre. Sur la table basse était disposé un apéritif salé ainsi que différente boisson. Rougelac avait quand à lui une petite console où se trouvait une pipe en bois d'où sortait une légère fumée, sans doute avait-il patienté en s'offre quelques bouffée de ce poison qui consumait les poumons.

Autour d'eux, les domestiques disparurent et Rougelac invita sa comparse à se servir à sa guise non sans reprendre la parole.

- Il m'arrive, durant les soirées d'été à m'assoupir ici. Vous avez raison, l'absence totale de bruit vous conduit à lâcher prise et oublié tout vos tracas. Mais maintenant que vous m'avez rejoint, parlez-moi de vous depuis que nous nous sommes quitté. Comment vous sentez-vous après notre affaire, avec le recul, bien sure, tout du moins, si vous souhaitez vous exprimer à ce sujet, sinon nous pouvons à votre guise évoquer des choses plus légères.





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MessageSujet: Re: L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence)   L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence) EmptyVen 11 Mar 2022 - 23:24
Elle s’attendait à ce qu’il soit quelque peu agacé, impatient, et pourtant il n’en est rien. Le Comte vient même à sa rencontre, se fendant d’un compliment pour sa tenue ce qui apporte un certain soulagement à Clarence. La jeune femme le suit, tout sourire, sur cette terrasse et s’installe donc dans le petit fauteuil qui lui est destiné, non sans écouter son hôte qui lui confie apprécier lui aussi le silence particulièrement profond qui entoure cette résidence.

- Je vous comprends très bien, Monsieur le Comte. C’est particulièrement paisible comme endroit, je n’ai guère l’habitude de ces silences, pour tout vous avouer. Le seul endroit qui soit à peu près silencieux, c’est mon tout petit jardin, à l’arrière de notre maison.

Il est tout petit, minuscule, en comparaison de ce splendide étalage de verdure qu’ils regardent tous les deux. Et pourtant Clarence l’aime passionnément, ce petit lopin de terre garni de fleurs, de buissons et d’un poulailler.

- J’aime bien m’asseoir dans l’herbe et écouter ces tous petits oiseaux au ventre bleu et jaune qui viennent chanter dans les buissons. C’est tellement adorable ! Quand il reste un peu de vieux pain tout sec, j’aime bien le leur donner, ils reviennent…c’est comme un petit marché conclu entre nous. Je leur donne du pain, et ils chantent pour moi…et…

La jolie rousse tend la main vers une petite carafe d’eau et fait absolument tout comme si elle était chez elle. Elle l’a averti plus tôt : ce soir, elle est présente en tant que Clarence. Et Clarence n’est pas Iris, très loin de là, même s’il y a tout de même de grandes similitudes. Tout d’abord, elle demeure polie et courtoise mais il y a désormais quelque chose de plus, une certaine franchise, une douce sincérité dans ses mouvements et ses paroles, comme si un poids avait été ôté de tous les mots qu’elle pouvait prononcer ce soir, comme elle le ferait avec Clémence. Il découvre une jeune femme enjouée et espiègle, curieuse de tout, posant énormément de questions et pourtant incroyablement bien élevée, et toujours respectueuse de son hôte.

- J’aime les oiseaux. Toujours jolis, toujours libres, toujours dans le ciel à voler si haut…Parfois je les envie.

Les domestiques disparus, elle regarde le Comte et dépose son verre sur la table, ne touchant pas pour l’instant à la nourriture déposée sur la table.

- Comment je me sens après…notre affaire ? Ha…

Clarence s’enfonce un peu dans son siège.

- Je ne sais trop quoi vous répondre, pour être honnête avec vous. J’ai fait ce que j’ai fait parce que c’est mon métier et que je suis douée pour cela, sans vouloir me vanter…mais…voyez-vous, Monsieur le Comte, depuis que je suis toute petite, je rêvais de me rendre sur l’Esplanade. Voyez cela comme le rêve d’une gamine nourrie d’histoires douces et de jolies romances imbéciles…J’ai toujours vu les hommes et les femmes de la noblesse comme des êtres remplis de beaux principes de chevalerie, de courtoisie, de bonté et loyauté.

Clarence a un regard tranquille pour le Comte avant de se lever. La merveilleuse danseuse qu’elle est effectue en silence un pas de danse, puis un second, sous le regard de Victor, une main devant elle, tandis que l’autre se ploie dans son dos, en une révérence douce, alors qu’elle raconte toujours, un sourire aux lèvres.

- Je me suis sentie comme l’une de ces paysannes de mes histoires, transformée pour une nuit en une magnifique princesse se rendant à un bal de lumières…Je me sentais invincible, vous savez…Totalement invincible…

Une pirouette élégante et un autre mouvement lent, elle danse somptueusement bien, comme si elle était accompagnée d’un cavalier imaginaire, et pourtant s’arrête pour poser les mains sur la balustrade, gardant le silence quelques instants avant de reprendre.

- Peut-être ai-je même rencontré un prince de conte de fée ce soir-là…Il était charmant mais j’ai bien vite compris que le Prince n’était en réalité qu’une vilaine grenouille que je ne pourrais embrasser. Il m’a fait me sentir…comme au Jardin…mais avec une robe de prix et des bijoux fabuleux. Et j’ai détesté.

Elle baisse un peu la tête avant de regarder Victor, toujours aussi surprenante de sincérité.

- Ce soir-là j’ai compris que votre monde, ce monde que j’ai vénéré pendant tant d’années, n’est finalement pas si différent du mien. On y parle mieux, on y mange mieux mais le reste est fondamentalement semblable : tout est bon pour écraser son voisin. Et j’ai trouvé cela…laid. Cela ne m’a toutefois pas empêchée d’accomplir ma mission à la perfection. Disons que j’ai perdu…j’ai perdu un rêve ce soir-là. Mon seul rêve en réalité.

La jolie rousse ajoute, dans un souffle, un peu gênée de s’être emportée dans ses confidences.

- Avez-vous déjà eu un rêve, Monsieur le Comte ? Quelque chose que vous avez touché du bout des doigts et qui a disparu, sans crier gare, alors que vous étiez sur le point de le réaliser ? Alors vous saurez quel a été mon sentiment les jours qui ont suivi cette soirée. Cela dit, je vais mieux. J’essaye juste de ne plus trop y penser.
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MessageSujet: Re: L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence)   L'Iris dans un écrin bucolique (Pv Clarence) EmptyLun 14 Mar 2022 - 14:07



Trajet et arrivée devant la résidence de Nerra ◈ 7 Mai 1667 ◈ début de soirée

Cette soirée, ce séjour était un aparté dans la vie du noble et de la bourgeoise déchue. Une pause dans leur quotidien respectif, mais pour autant il s'agissait là d'un moment privilégié et ô combien instructif. Victor avait laissé son invitée s'exprimer sans filtre, dans un tout autre contexte que celui qu'il lui connaissait. Ainsi, le mondain l'écouta avec grand intérêt sans jamais lui couper la parole. Elle évoquait son quotidien, ses rêves, ses déceptions, permettant à ce dernier de se forger une autre opinion de la rouquine qui avait la chance de trouver la quiétude d'une résidence où tous ses problèmes personnels pouvaient être mis entre parenthèse.

Comme il pouvait s'y attendre, Clarence avait dessiné un tableau des plus critique de la noblesse et la synthèse dont elle lui avait fait part ne pouvait être remise en cause. Mieux valait qu'elle se rende compte rapidement de la réalité et d'en dissocier ces rêves et attentes. Après sa dernière réplique, le Comte lui glissa un sourire entendu, s'osant alors à poser la paume de sa main gauche sur le dos de sa main droite comme pour la rassurer et lui faire comprendre qu'il partageait son point de vu.

- Notre vie est faite de rêves et de désillusions. Mais c'est ce qui nous fait avancer chacun en tant qu'être vivant. L'espoir et le désespoir rythme notre destinée, car j'estime que nous avons tous une destinée à accomplir. Je ne puis que comprendre vos sentiments et je les partages.

Il prit alors le temps de la réflexion, appuyant plus encore son attention sur la jeune femme qui se trouvait tout à coté de lui avant de rajouter.

- Mais il y a de l'espoir. Tout n'est pas noir, tout n'est pas laid et je suis certains que vous allez nourrir d'autres rêves, d'autres ambitions, après tout, tout est lié. A présent que je vous ai laissé la possibilité de voir de vos propres yeux qu'il y a peu de différence entre les beaux salons et les tavernes des faubourg, quelles nouvelles perspectives vous animent ? J'ai l'intime conviction que depuis notre affaire votre vie à changé. Je ne vous imagine point finir votre vie au Jardin. Tôt ou tard vous souhaiterez faire honneur à vos ancêtres.

Il récupéra sa main pour se saisir de sa coupe avant d'humidifier ses lèvres du précieux nectar ambrée.

- Vous possédez ce que nombreux de catins ne possèdent point. Une éducation, une ouverture d'esprit qui vous permet de ne pas vous satisfaire de cette vie qui ne vous ressemble pas. Me tromperais-je, Clarence de Sarravilliers ?




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