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 [convocation]Un genoux à terre, seconde partie

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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: [convocation]Un genoux à terre, seconde partie   [convocation]Un genoux à terre, seconde partie - Page 2 EmptyJeu 14 Avr 2022 - 15:03
Surprise par la conclusion du Haut-dignitaire, la mercenaire observa plus longuement cette fameuse blessure qui devint de plus en plus intrigante. Comment une telle chose pouvait-elle être possible ? Comment un tel instrument, une telle arme pouvait-elle seulement exister ? S'il était vrai que les Hommes de tout temps avaient su redoubler d'imagination pour inventer divers objets pour faire souffrir ou tuer leurs semblables, celui-ci lui parut autrement plus tordu … Après tout, à quoi bon vider un homme de son sang pour ensuite le placer dans pareille position ? L'Ingéniosité humaine n'avait-elle donc aucune limite, excluant par là même, celle de la décence et du respect ?

-Ce que vous décrivez me paraît sacrément tordu… Pourquoi prendre son sang ? soupira-t-elle tout en observant le clerc particulièrement attentif à l'état du cadavre. Pourquoi le laisser ici, dans cette "tenue" et dans cette position ?

La réponse semblait pourtant claire : qu'importe l'individu responsable, il avait souhaité que cet homme-là, soit retrouvé. Pourquoi veiller à conserver son corps autrement ?

- Pourriez-vous ?... l'interloqua-t-il tandis que, suivant son regard, Ryn comprit que ce dernier lui demandait tout simplement de soulever le bras du cadavre.

La mercenaire obéit sans rechigner, même si poser ses mains sur le corps froid et raide de l'homme n'avait rien de bien plaisant. D'ailleurs, la sensation fut si écoeurante que la rouquine regretta aussitôt de ne pas porter de gants. Quoique fut cette mixture étrange dont on l'avait recouvert, cette dernière ôtait toute humanité à ce touché dérangeant.

Sans un mot, la jeune femme souleva le bras avant de le retourner avec précaution pour observer la paume, les doigts repliés du cadavre sans remarquer quoique ce soit d'anormal, du moins, à première vue… L'ongle de son index en revanche paraissait bien étrange tant il semblait abîmé… Comme si…

-Regardez, on dirait qu'il a gratté quelque chose, dit-elle avant de détourner le regard vers la table sur laquelle la main était posée… Par les Trois….

Effectivement, l'homme avait bien gratté le bois… avec acharnement si l'on se basait à la profondeur des marques…

-On dirait… Une sorte d'écriture, mais je n'en suis pas bien sûre… Mais cela doit forcément représenter quelque chose… Il n'y a aucune anarchie dans ces entailles...
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IsoldeQueen
Isolde



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MessageSujet: Re: [convocation]Un genoux à terre, seconde partie   [convocation]Un genoux à terre, seconde partie - Page 2 EmptyJeu 14 Avr 2022 - 19:47
Clay qui vient de s’exprimer n’hésite pas. Isolde s’apprêtait à épouser un sermon salé mais il n’en fût rien : mieux encore, il semblait lui aussi avoir le goût pour l’interdit. Redressant la tête, un sourire dérapa sur ses lèvres bien malgré elle : elle n’en demandait pas tant.

« Dans ce cas… » commença t-elle avec un sourire en écho à la malice de ses yeux.

D’un geste du bras, elle ajouta avec emphase.

« Après vous.» Susurra-t-elle tandis qu’elle lui emboîtait le pas au travers de la nuit.

Les entraînements avec Kaïne commençaient à porter ses fruits : plus souple, plus fluide, plus alerte de ses mouvements. Lors de sa pirouette sur le muret, elle accueillit avec une pointe d’orgueil le regard surpris que lui lança le jeune homme.

Elle déplia et tendit lentement son bras, traversant l’obscurité, ses doigts butèrent sur son omoplate, avant de remonter puis glissant jusqu’à l'épaule de Clay pour mieux s’en saisir. Son bras faisait office d'une corde de sécurité entre eux. Si cela pouvait être interprété comme une jeune prêtresse désireuse d'être rassurée dans le noir, il en était tout autre. Si elle sentait un danger à l’arrière, elle pouvait d’une impulsion, le pousser à la fuite et si au contraire, elle pressentait un risque en face d’eux, le tirer vers l’arrière pour éviter un coup mortel. Une marche protectrice dans laquelle elle se consacrait à s'immerger totalement sur les sons tandis qu’elle se laissait guider, les yeux fermés, concentrée sur son environnement.

Lorsqu’il freina lentement sa marche jusqu'à totalement s'arrêter, elle retira sa main non sans exercer une certaine pression rassurante pour le remercier silencieusement. Parler à haute voix serait à présent trop risqué et ils seraient vite repérés. Isolde redressa la tête, se fléchit lentement sur ses appuis, et souffla silencieusement pour soulager la tension nichée dans ses épaules.

Elle cligna des yeux face aux détails énoncés par les voix. Sa réticence s'effaça devant une curiosité que les années n'avaient pas parvenues à éteindre; Son attention est happée par les mots et elle inclina lentement la tête pour en saisir toute la portée. Ils emplissaient tout l'espace, s'enfonçaient dans sa poitrine, s'enroulaient autour de son esprit en plantant un étrange sentiment d'urgence. Les chuchotements semblaient s'estomper quelque peu, et Isolde coula un regard en direction de Clay. Elle l'observait sous ses longs cils avec attention, son corps gracieux figé dans un maintien rigide et silencieux, les lèvres presque pincées pour ne faire aucun bruit.

Le silence semblait s'étirer dans des minutes inconfortables, comme s'il pouvait durer encore longtemps. Soudain, elle le brisa d'un léger signe de tête, lui demandant s'ils pouvaient davantage s'approcher.
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Desmond de Rochemont
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MessageSujet: Re: [convocation]Un genoux à terre, seconde partie   [convocation]Un genoux à terre, seconde partie - Page 2 EmptyJeu 14 Avr 2022 - 19:49
Le prêtre m’indique qu’il y a un problème et qu’il ne pourra pas être résolu d’un coup d’épée. Il a tort bien entendu, toutes les difficultés peuvent se résoudre d’un coup d’épée. Il parle ensuite d’un danger, mais je n’ai nulle envie d’attendre tout nu sur une chaise que l’on me cueille, donc cela ne m'arrivera pas. Le plus simple serait de le décapiter puis de quitter les lieux.

Mais évidemment, ce n’est pas ainsi que les choses se passent et quand ils commencent à triturer le cadavre, je suis encore plus sur mes gardes. Heureusement nous sommes avec un envoyé des Trois, les Dieux veillent sur nous et le corps ne devient pas un fangeux. La mercenaire indique une sorte d’écriture, mais comme elle ne doit pas savoir lire, c’est à moi de vérifier.

Alors je m’approche, la main sur le pommeau de mon épée, prêt à dégainer au moindre signe de danger et j’essaye de lire, mais je n’y arrive pas, je leur indique donc :

Il ne s’agit pas d’un patois local. Mais je pense avoir déjà vu ce genre d’écriture il y a quelque temps de cela. Un érudit, pas moi, s’est penché dessus, mais n’a rien pu trouver, comme si elle était également codée ou avec des concepts complètement différents de nos références.

Je parle bien sûr d’Edgar, l’architecte. Avec Eric, ils s’étaient amusé pendant tout le voyage à en parler. Même si je n’écoutais que d’une oreille, j’ai quand même retenu quelques bribes. Je continue ensuite :

Pour la perte de sang, j’ai deux théories, la première, la moins vraisemblable, est une personne désireuse de se protéger des Fangeux, il y a une rumeur comme quoi le sang des bannis est un remède. La seconde est que l’on ne voulait pas que le corps pourrisse, je suis sûr que l’on lui a également nettoyé l’estomac et les intestins, comme cela, pas de pourrissement.

Je précise pour ne pas paraître bizarre :

Quand j’étais encore responsable de mon domaine et que je chassais, je faisais empailler mes plus belles prises.
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MessageSujet: Re: [convocation]Un genoux à terre, seconde partie   [convocation]Un genoux à terre, seconde partie - Page 2 EmptyLun 18 Avr 2022 - 16:40
20 Mai 1167.
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Lucian examinait encore la plaie, sans doute perdu qu’il était dans ses réflexions quand la jeune mercenaire les interpella, visiblement perturbée par sa découverte. Il se redressa, rappelant sa haute taille qui n’avait pas grand-chose à envier à celle du colosse, bien que sa largeur d’épaule soit bien moins prononcée. Les deux hommes s’approchèrent pour observer la table que leur anonyme victime avait gratté encore et encore jusqu’à en attaqué le bois pour laisser ce qui en effet avait tout d’une inscription.
L’érudit n’émit pas de commentaire à la réflexion de l’ancien Sire, ses yeux fixant les marques avec une intensité presque inquiétante. Pourtant, c’est d’un ton calme bien que songeur qu’il finit par reprendre la parole.

- Je pense que vos questions et vos suppositions sont des réponses en elle-même. commença-t-il en se frottant lentement le menton. Même si je doute que le vol de son sang s’explique juste par un besoin de conservation, c’était au moins l’un des but. Et comme Sieur Rochemont l’a souligné en faisant l’analogie d’un trophée de chasse… tout semble nous laisser croire que notre pauvre ami est laissé ainsi justement pour être vu… Ses… agresseurs, si je puis dire se sont arrangé pour qu’il soit trouvé et que l’on sache qu’il n’y avait rien d’accidentel ou du moins de naturel à cette mort.

Il resta coi quelques instant, observant le visage tranquille, presque paisible.

- C’est un message... Mais pour qui ? Après tout, même si j’aime à croire que notre petite équipe est sympathique, je ne vois aucune raison de supposer que ce soit pour nous qu’il a ainsi été exposé. Tout les convois qui sont passé par ici ces derniers temps ont eu une chance de le trouver ainsi…

Malgré son affirmation qui suivait une certaine logique, il restait perturbant que cela soit justement un convoi monté dans le plus grand secret, accompagné d’un individu important et d’une équipe de mercenaire qui avait dissimulé leur vrai employeur, qui le découvre ainsi. La coïncidence semblait grosse, pas impossible certes, mais improbable. Peut-être un autre convoi avait-il déjà signalé cet étrange crime mais qu’aucun milicien n’avait été dépêché ?

- Je pense que nous devrions être très prudent d’ici à ce que nous ayons mis une bonne distance entre Piana et nous, en évitant tout de même de laisser nos amis marchands en savoir trop, la panique n’est pas non plus notre but. Et qu’à notre arrivée à Balazuc nous devrions prévenir le chef local de la milice. Juste au cas où…

Il soupira.

- Ma curiosité me pousserait sans doute à passer des jours ici à comprendre la raison de tout cela. Mais nous sommes en pleine nuit au milieu d’un village en ruine. Inutile de trop tirer sur la corde de notre chance. finit-il donc par dire en se détournant, visiblement à contre cœur de la morbide trouvaille. Sieur Rochemont, si vous voulez procéder… Merci de votre patience, mais j’aimerais, si vous le permettez, revenir rapidement à l’aube pour faire une copie de ces étranges marque. Ce pauvre hère a voulu dire une dernière chose, cela ne devrait pas être perdu.

***


Ni Isolde ni Clay ne perdirent une miette des échanges qui eurent lieu dans la petite bâtisse devenue visiblement lieu morbide d’un crime. Enfoncés qu’ils étaient dans les ombres, ils n’avaient cependant que leur imagination pour se représenter la scène, laissant sans doute place à plus d’excentricité qu’il n’en fallait. A l’instant même où la silhouette de l’un des occupants se dessina dans l’entrebâillement, Clay, du dos de la main poussa Isolde en arrière pour les dissimuler tout deux derrière l’angle du bâtiment près duquel ils s’étaient avancés.
Le haut-dignitaire, dernier à sortir, s’arrêta une seconde, observant les ombres dans leur direction, mais après un instant, il suivit ses compagnons vers le camp, un sourire aux lèvres.

Dès que le bruit de leurs pas se fut éloigné au point de n’être plus qu’un vague écho lointain, Clay hocha la tête à l’attention de la prêtresse et tout deux se faufilèrent à l’intérieur pour examiner de leurs yeux ce qui pendant de longue minute avait aiguisé leur curiosité insatisfaite. Le combattant se dirigea droit vers la table, visiblement intrigué par ces histoires de signes gravé.
Il passa lentement ses doigts dessus, les yeux clos, épousant les formes écorchées tout en évitant de laisser ses yeux le tromper.

- On dirait en effet qu’il y a des lettres. Je crois sentir un « c » au milieu. chuchota-t-il, ce qui n’empêcha pas sa compagne de pouvoir capté l’excitation discrète provoqué par le mystère qui teinté sa voix. Il…

Clay s’interrompit, ses sourcils se fronçant lentement. Alors il renifla profondément, une fois, puis deux.

- Vous ne trouvez pas que cela sent la terre ?

En effet, derrière le renfermé et les résidus de l’étrange produit d’embaumement, une vague odeur terreuse se laissait percevoir, comme celui d’un jardin récemment travaillé pour y planter de nouvelles graines avant le début de la saison.




HRP:
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Aeryn MonclarMercenaire
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MessageSujet: Re: [convocation]Un genoux à terre, seconde partie   [convocation]Un genoux à terre, seconde partie - Page 2 EmptyJeu 21 Avr 2022 - 13:17
-Cela semble plutôt évident, en effet, rétorqua la mercenaire en réponse aux suppositions du Haut-dignitaire. Cet inconnu avait été placé là dans l'unique but d'être trouvé. Mais par qui ?

Se décalant de quelques pas en arrière pour laisser libre place aux deux hommes, la rouquine alla jusqu'à s'adosser au mur. De cet endroit reculé, Aeryn observa la scène en son ensemble, essayant de repérer quelques indices qu'il aurait été aisé de ne point remarquer en se trouvant trop près. Ainsi, tout en laissant son regard vagabonder çà et là, la demoiselle écouta avec attention les réflexions du clerc. Pour lui, il ne pouvait s'agir que d'un message quand bien même ce dernier restait encore indéchiffrable de même que son destinataire ainsi que son émetteur étaient inconnus.

-Certes mais…soupira la rouquine tout en essayant de mesurer ses paroles afin de s'assurer de n'offenser personne. Des convois passent par ici pratiquement tous les jours, la plupart sont composés de miliciens… Dans ce cas, d'autres auraient dû voir ce pauvre homme et constater son décès. Par conséquent, n'aurait-il pas été logique, de leur part, de brûler le cadavre ?

Beaucoup d'entre eux auraient au moins eu le même réflexe que le chevalier, à savoir : décapiter le macchabé avant de se débarrasser de son corps. Sans parler de loi, cela faisait partie des mœurs et des normes d'hygiène. Personne ne laisserait un cadavre dans un tel endroit, même si ce dernier se voyait préservé par une substance étrange.

-Et que comptez-vous faire dans ce cas ? Le laisser ici ? s'offusqua la rouquine tout en pointant le corps du doigt. Il est peut-être mort, mais cet homme mérite un tant soit peu de respect. Ne pourrions-nous pas au moins le couvrir ?

Tout homme, mort ou vif, méritait un tant soit peu de dignité. Ce dernier reposait entièrement nu, à la vue de tous sans que cela ne semble gêner qui que ce soit… Comme si, finalement, son humanité et le respect qui lui était dû avaient disparu brusquement, en même temps que le souffle de vie qui l'avait animé autrefois. L'inconnu n'était plus à présent qu'une enveloppe vide, un morceau de viande exhibé, comme une carcasse attendant d'être dépecée sur le billot d'un boucher. Et s'il paraissait évident que mieux valait garder cette découverte secrète pour les marchands qui les accompagnaient, Aeryn ne pouvait envisager de taire totalement l'information. Après tout, elle se fichait bien de devoir jouer le rôle de l'homme employé par le chef des boucliers, la rouquine n'en restait pas moins une Lame et comptait bien discuter de tout cela avec son supérieur.
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Desmond de Rochemont
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MessageSujet: Re: [convocation]Un genoux à terre, seconde partie   [convocation]Un genoux à terre, seconde partie - Page 2 EmptyJeu 21 Avr 2022 - 21:52
Le prêtre semble d’accord avec mon analyse, ce qui est le signe qu’elle est pertinente, ce qui implique, je suis un petit gars intelligent. Quand il se demande à l’attention de qui le cadavre est là, je regarde sur le sol, pour voir l’épaisseur de la couche de poussière, cela nous donnera une indication sur la durée.

J’indique également aux personnes présentes, suite aux remarques de la mercenaire sur les personnes qui sont passées avant :

Je vais demander à Corin ce qui l’a poussé à explorer cette maison, il y a peut-être quelque chose qui l’a interpellé. Pour les marchands, je suis d’accord, ce type d’information ne peut que les perturber. Toutefois, j’indiquerai aux autres membres de mon groupe ce que nous avons trouvé, il est bon qu’ils soient au courant.

Il m’indique ensuite qu’il veut revenir ici, demain matin et je lui réponds simplement :

C’est d’accord.


Je pourrais même casser la chaise pour récupérer l’accoudoir, mais le tout risque de se fissurer et je préfère qu’il fasse d’abord sa copie. Je dégaine donc mon épée et d’un geste fluide, fruit d’un très long entraînement, je décapite le cadavre. Sa tête roule au sol et comme prévu, aucun sang ne s’échappe de la plaie.

Une fois, ceci fait et à la suite des réflexions d’Aeryn, je lui dis :

Vous avez raison, demain matin, juste avant de partir, nous mettrons le feu à l’endroit. Mais je ne peux pas gâcher une couverture pour le recouvrir, nous avons besoin de toute celle disponibles.

La vie est devenue considérablement plus dure depuis l’arrivée de la Fange, un simple bien coûte extrêmement cher et les couvertures sont acheté à prix d’or. J’attends donc la réponse de la jeune femme avant de quitter les lieux. La protection de Lucian restant ma priorité, il est hors de question que je le laisse seul.
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IsoldeQueen
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MessageSujet: Re: [convocation]Un genoux à terre, seconde partie   [convocation]Un genoux à terre, seconde partie - Page 2 EmptyDim 24 Avr 2022 - 22:46
Elle glissa comme un courant d'eau. Une force fluide, souple, déployée. Elle avait effleuré la nuit comme une onde caressant l'herbe, sans jamais en troubler l'élan, la langueur de leur mouvement. Elle s'était écoulée, traversant l'obscurité de la nuit, le lit des mousses, l'ombre de la maison, l'encadrement de la porte. Elle s'était stoppée lentement face à la scène qui éclatait sous ses paupières quand survint l'horreur.

La nuit arrachait les masques, les visages. Il ne restait plus que leur voix. Et la mort. Son regard se posa un instant sur Clay. Son visage, englouti de ténèbres, ne lui avait jamais semblé aussi pur, angélique. Elle détourna le regard pour se concentrer sur le cadavre et délaisser cette contemplation déplacée.

La table l'encadrant dans cette fausse impression bienveillante : on respirait ici une intimité d'une scène familiale, de meubles vernis, patinés par les âges et les mains. Malgré le froid, la présence de la mort avait imprégné les lieux d’une tension invisible, comme un voile discret.

Isolde s’arrêta un instant, esquissa le signe des Trois avant de s'agenouiller face au mort.

Alors elle rencontra la blessure et l'embrassa du regard. Elle était une esquisse qui se planta à jamais dans son esprit, elle ne bougea pas, de peur qu'elle ne s'efface au contact de son geste. La précision des lignes, la rigueur du symbole. Comme un mot posé sur une phrase sans n'en perdre jamais l'émotion. Isolde tentait de repérer des signes familiers. Des veines boursouflées et dures ; des membres bleus d'hématomes, les premiers signes de la putréfaction d’un cadavre, un os brisé, là où le visage, le corps pouvait avoir embrassé un coup. Elle tenta de remarquer si tous les doigts étaient présents. Elle sentait les muscles rigides, comme si une violente douleur les avait pliés. Elle tentait de vivre la situation : Cet homme, traîné, entre la vie et la mort, on lui avait ôté la vie en soulagement à son désespoir sans issue.

Desmond n’avait peut-être pas tort, peut-être était-ce un trophée qui méritait d’être vu.

« On lui a pris tout son sang. Peut-être même… Volé ? » Supposa-t-elle, en baissant les yeux tandis que ses mains se posèrent sur la rigidité de ses bras qu'elle palpa lentement pour y déceler la tension mortelle, du moins approximativement. « Ses muscles se sont figés avant la mort, je suppose que cela a dû lui coûter un effort considérable d’écrire ces mots…»

Elle n'était plus que le vestige de sa souffrance. Des mots qui ne cicatriseront plus jamais. Isolde se pencha davantage, pour distinguer si les phrases n’étaient pas restées figées sur ses lèvres scellées. Un mot, un indice, n’avait-il pas voulu expier quelques paroles pour leur indiquer la voie ?

« Vous saurez me dire quelle arme a provoqué cette marque ? » Demanda-t-elle, en se redressant tout en pointant le mystérieux stigmate ailé, s’écartant pour lui laisser l’espace pour l’examiner. « Vous êtes un combattant après tout…»

On avait volé à cet homme son sang, mais pourquoi ? Où était-il ? Une intuition brusque l’envahit : elle devait faire clarté sur l'œuvre et le message caché de cette scène. C'était un projecteur, une lumière sur son corps - lui avait-on en plus de son sang, dérobé autre chose ?

« J’ai un mauvais pressentiment. » ajouta-t-elle tandis qu’elle tentait de penser rationnellement. « Pensez-vous qu’on ait pu lui prendre autre chose ? De l’intérieur…» Questionna-t-elle plus pour elle-même que pour lui.

Elle voulait voir apparaître ses blessures, apprivoiser sa mort, chercher à la comprendre, à percer son secret. Elle espérait simplement s'intégrer à son histoire, comme un prêtre s'assimile à la foi, à force de prier, pour atteindre un Dieu.

Sa main effleura les lettres, dessina les courbes d’un prénom qu’elle ne connaissait trop bien. Son doigt buta contre un relief mystérieux. Quelles étaient les traces inscrites par des… griffes ?

« Des griffes ? » Insista-t-elle en dessinant à nouveau les marques. « Est-ce qu’un être humain peut faire ça, Clay, avec le peu de force qu’il lui reste ? »

Délaissant le corps, elle le contourna tout en écoutant les suppositions de Clay, attrapant les informations à la volée pour les imprimer dans son crâne. Elle tenta de distinguer dans la nuit des traces, des empreintes sans les piétiner de ses propres pas. L’obscurité avalait les détails, détruisait toutes formes d’indices qu’elle aurait jugé traçable. Soudain, Isolde se redressa au détail soulevé par Clay.
L’odeur.

Effectivement, elle saisissait insidieusement, derrière la mort, tout l’espace.

« J’ai l’impression que cela vient de l’extérieur. » Hasarda-t-elle tandis qu’elle dressait son nez en l’air, humant l’odeur discrètement à plein poumon. Ce fût une bien étrange sensation, elle avait l’impression d’inspirer la mort elle-même.

Suivant le chemin, elle jaillit dehors, côté jardin, prête à braver les ténèbres alors que l’odeur se faisait plus forte. Un duel risible. Un char d'assaut contre un couteau de cuisine.
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MessageSujet: Re: [convocation]Un genoux à terre, seconde partie   [convocation]Un genoux à terre, seconde partie - Page 2 EmptyLun 25 Avr 2022 - 14:17
20 Mai 1167.
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La main posée sous le menton, un doigt en travers de ses lèvres, son regard observant un point invisible. Ses lèvres dessinant un sourire sans joie et son regard évoquant une douloureuse tristesse. Lucian avait à cet instant tous les aspects d’une silencieuse statue du temple gardant un précieux secret par devers elle. Cette comparaison fit une étrange impression sans doute à la jeune mercenaire, comme une agaçante sensation de déjà-vu. Avant qu’elle n’est vraiment le temps de s’attarder dessus et alors que Desmond pouvait sans peine se rendre compte qu’en dehors de leur propre pas, rien ne semblait exprimer de passage récent, il réagit à sa remarque.

- Logique en effet, obligatoire, non. Je ne voudrais pas me prononcer à leur place, mais au vu de l’étrangeté de la scène, peut-être que d’autres ont, que ce soit par crainte ou par curiosité, estimé qu’il ne fallait point y toucher. Ou alors le fait que le corps soit excentré du chemin principal explique peut-être à lui seul qu’il n’est pas été découvert. Peu de membres de convois, même les miliciens, ont pour habitude de s’éloigner des campements et de la route surtout de nuit pour aller explorer. Nous ne pourrons en avoir le cœur net qu’en posant la question à ceux qui voient régulièrement passer des convois sur cette route, comme à Balazuc ou Sombrebois, je doute que quelque chose de si… notable, ait pu être gardé secret si quiconque l’a vu.

Il haussa un sourcil curieux face au ton réprobateur de la jeune femme alors que l’immense guerrier se glisser entre eux pour de son experte violence, séparer la tête du malheureux du reste de sa personne. La précision du coup avait mérite d’éloges, mais la situation ne se prêtait guère à ce genre de sentiment.

- Mon respect ira à son âme, qui est à présent fort loin. Ce corps doit surtout être compris. Répondit finalement Lucian, détaché. Pourtant après une très longue seconde à livrer un duel de regard avec la farouche guerrière et après que Desmond ait exprimé une réalité certes froide, mais réelle, il se sépara de son par-dessus et couvrit le corps, non sans avoir examiné rapidement le tronc exsangue, la chaire devenue brune par l’assèchement et la décomposition.

Même ainsi l’odeur restait étrange, pas de soudaine vague de pourriture, mais toujours cette sensation de mort l’attente étouffée par l’étrange produit. Sans rebut particulier, le haut dignitaire ramassa soigneusement le visage toujours tranquille et le déposa avec le reste de sa personne avant de s’agenouiller près de lui et de murmurer une prière d’accompagnement. Quand il se redressa il inclina la tête devant la combattante.

- Pardonnez mon insensibilité, à force de voir la mort, une certaine distance s’établit entre notre ressenti et nos réactions. Mais vous avez raison, cela ne doit pas nous empêcher de faire preuve d’une certaine humanité.

Sans un mot de plus, il quitta l’endroit, suivit de peu par l’ancien chevalier.

***


Attentif Clay écouté l’examen sommaire mais efficace de sa compagne du moment, qui avait écarté le vêtement pour examiner le corps qu’elle palpa du bout des doigts avec une certaine expertise visiblement habituée à ce genre d’examen. Plus souvent sur des vivants sans doute. Quand elle le questionna, il s’inclina pour examiner la marque par-dessus son épaule, son visage non loin du sien.
Il finit par secouer doucement la tête.

- Je parlerais plutôt d’un outil que d’une arme. Une lame de cette forme n’aurait aucun intérêt dans un combat, le motif la rendrait surement plus fragile que n’importe quelle épée droite ou même dague. Mais je n’ai jamais vraiment rien vu de ce genre parmi les ustensiles que j’ai pu croiser dans ma vie.

Ensemble, ils examinèrent le corps, le regard du mercenaire cherchant des points de repères indiquant comme elle l’avait proposé l’idée que l’on ait pris autre chose à cet inconnu. Mais encore une fois et avec un certain soupir de dépit, il secoua négativement la tête.

- Sauf à ce qu’on l’ait ouvert et refermé par une quelconque magie noire, je ne vois rien qui permette de le penser. Et la marque n’est pas assez grande pour qu’on en ait tiré quoi que ce fut en dehors des flots de sang que cela a du provoqué. Mais…

Il se tut et se saisit à son tour de la tête à présent séparé du reste, avec nettement moins de flegme que Lucian, mais en dépassant ses réflexes de dégouts sans trop de difficulté. Ce n’est qu’en sentant le regard posé sur lui par la prêtresse après les secondes de silence qui avait suivit sa dernière question qu’il se rendit compte qu’il n’avait pas encore répondu, perdu dans l’observation d’un détail étrange.

- J’ai l’impression que l’intérieur de ses narines sont légèrement brulées, comme s’il avait respiré la fumée brulante d’un incendie, j’ai vu ça il… il y a longtemps. Finit-il par dire, évoquant visiblement un passé lointain et qui lui était désagréable. Après une seconde il reposa sa prise et répondit enfin à la question de la prêtresse ayant déjà de lui-même fait des suppositions pendant son examen.

- Je doute que toute les marques soient de lui. Le bois est tendre, presque mou d’humidité, mais même ainsi certaines estafilades sont trop longues. Je dirais qu’il a gravé quelque chose et qu’une autre a tenté de le rendre illisible au moins partiellement, avec la pointe d’un couteau peut-être. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas avoir brisé la table pour s’assure que ce soit illisible ? se questionna le jeune homme l’air agacé par tout la discordance de cet endroit.

Après avoir remis en place les choses comme ils les avaient trouvés, tout deux sortirent en humant l’air comme des limiers, jusqu’à contourner la bâtisse pour arriver dans ce qui avait dut être à une époque un jardin florissant, peut-être dédier à la culture d’un potager au vu des petites barrières de bois moisies écroulée çà et là.
Il ne fallut pas longtemps à leurs yeux à présent habitués aux ténèbres pour comprendre l’origine de l’odeur terreuse. De large portion de jardin avait été retournée récemment, du moins assez récemment pour se dissocier du sol durcit. Les dimensions laissaient peu de doute à ce qui se trouvaient à présent devant eux. Des tombes.

Isolde put entendre son comparse soupirer d’un dépit fataliste à l’idée que la mort n’avait pas frappé qu’une fois ici. Malgré tout il s’avança vers la plus proche et se mit à en déblayer une partie. Les corps n’avaient pas été enterré à plus de quelques centimètres sous le sol, si bien quand raclant celui-ci du creux de la main, il ne tarda pas à exposer une épaule nue. La texture de sa peau pâle révélait le même produit dont avait été enduit celui de la maison, expliquant surement pourquoi aucun charognard n’avait creusé l’une des tombes pour s’en repaitre. Dans un silence mêlant anticipation et morosité, il continua jusqu’à dégager le haut du buste et le visage de leur nouvelle trouvaille.

Il était bien plus jeune que celui qui se trouvait à l’intérieur, sans doute plus que lui ou Isolde même, ses traits encore chargés de cet aspect juvénile qui vous suit quelques temps à la fin de votre adolescence. Sur son torse, la même plaie « ailée » faute d’une meilleure comparaison. Il s’inclina pour observer l’intérieur du nez du garçon trouvant les mêmes marques de brûlure légère et recula vivement en retenant une insulte quand un long verre sortit par l’une des narines en s’agitant mollement. Visiblement, l’enduit ne protégeait pas de tous les invités…

- Apparemment notre ami n’était pas seul quand cela lui est arrivé… finit-il par dire. Je crois voir au moins trois autres tombes, peut-être plus mais difficile de faire la différence entre la terre battue et la boue provoquée par les pluies récentes.

Il se redressa et se tourna vers Isolde, un sourire qu’il voulait amuser mais qui peinaient à masquer la douleur qu’il ressentait devant le morbide spectacle.

- L’un de nous va devoir se dénoncer et parler de cette découverte aux autres, il ne faudrait pas qu’ils passent à côté… On tire à la courte-paille ? proposât-il avec un haussement d’épaule.




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IsoldeQueen
Isolde



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MessageSujet: Re: [convocation]Un genoux à terre, seconde partie   [convocation]Un genoux à terre, seconde partie - Page 2 EmptyVen 6 Mai 2022 - 13:05

Les explications de Clay n’apaisaient pas le désarroi qui gangrenait silencieusement dans sa poitrine.


Une couverture de silence engloutissait les bois assoupis d’une tension morbide. Isolde avait l'impression de se situer à la frontière du cauchemar et de l'éveil. Un chant de mort se perdait entre les pierres de ce village abandonné qui semblait s'engloutir lentement dans les limbes. Son regard glissa vers les deux formes déterrées un peu plus loin, blotties dans un linceul de terre, comme pour se tenir chaud ou se protéger de l'étreinte de la nuit. Elle se massa les tempes avec une grimace dans l'espoir de remonter le fil de cette scène illogique. Ce n'était pas vraiment le moment de s'égarer dans un autre monde. Elle allait avoir besoin de toute sa concentration si elle avait pour but de déjouer le mystère autour de ce meurtre.

Une chouette se posa sur le mur d'enceinte dans un battement d'ailes et inclina une tête intriguée, comme pour profiter du spectacle.

Elle s'approcha des tombes avec précaution, et se pencha pour scruter le torse du macchabée. Était-ce une si bonne idée ? À la vision du symbole ailée, elle se redressa précipitamment et se rejeta en arrière, avant de s'arrêter à la hauteur de Clay. Elle prit une inspiration, comme pour dire quelque chose, puis lâcha un soupir muet. Elle s'humecta les lèvres sèchement sans oser pousser le moindre souffle.

« Ils ont la même marque. Cette marque ailée. » Fit-elle en dessinant le signe sur la main de Clay. « Comme si le même outil avait été utilisé. »

Clay et Isolde échangèrent un regard désarçonné. Leur inspection bien huilée ne devait pas aboutir sur des corps enterrés et dénudés, dans un état de décomposition beaucoup plus avancée que le premier.

« Le Père Altan », Reprit-elle en écho à ses mots, comme si cela était une évidence. « Il pourrait dater la mort…» Elle s’accroupit à hauteur du corps et plissa les yeux. « Pourquoi sont-ils tous dénudés ? Aurait-on volé leur vêtement pour se faire passer pour eux ?» pensa-t-elle à voix haute plus qu’elle ne questionnait Clay.

Ou bien cherchait-t-elle à mieux s'en convaincre ? Elle vérifia la présence à nouveau de cette marque ailée, serre sa main au creux de son ventre et retint un frisson. Après ces découvertes morbides, la brise humide s'immisçait dans le moindre interstice de sa tunique. Quelques volutes vaporeuses dansent entre les rayons de lune : un ballet fascinant, qu'elle apprécierait bien mieux si ce village maudit et désert n’était pas peuplé de morts.


« Vous avez raison. » Affirma-t-elle d’un hochement de tête tandis qu’un sourire incrédule dérapa sur ses lèvres. « Retournons les voir.»


Alors qu’ils faisaient demi-tour, elle ajouta dans un chuchotement.


«Tirer à la courte paille ? » Répéta-t-elle en souriant avant d’hocher la tête. « Non, Clay. J’en prends la responsabilité. Nous dirons que vous m’avez suivi. N'est-ce pas ce que vous faites depuis le début ? » Plaisanta-t-elle.


Elle se raccrocha à son épaule, respira un air poisseux qui lui râpa la gorge, cligna des paupières pour percer le nuage de ses yeux.


Trois silhouettes se détachaient des ombres de la façade, Clay et Isolde s'avançèrent dans leur direction. Concentrée sur ce qu'ils venaient de découvrir, elle manqua de percuter Clay au moment où il s'arrêtait net. Ses yeux distinguaient la sombre silhouette de Lucian, le visage contrarié de Desmond puis son attention retomba sur Aeryn. Elle se figea en premier lieu, comme un lapin à découvert sous le regard de l'aigle.

Isolde passa un coin de langue sur ses lèvres sèches à la recherche d'une excuse crédible sur leur escapade nocturne et la raison de sa présence.

Elle jugea que l’urgence de l’information était bien plus importante que de balbutier des justifications volatiles. Dardant un regard derrière eux pour s’assurer qu’ils n’étaient pas écouter, elle enchaîna directement.

« Il y a des corps en plus de celui de la bâtisse. » ajouta-t-elle sans justifier sa disparition. « Avec une… Une même marque sur deux d’entre eux, peut-être plus. »

Elle hésita, avant de poursuivre, sa voix se brisant dans ce dernier mot.

« Une marque ailée. »
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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: [convocation]Un genoux à terre, seconde partie   [convocation]Un genoux à terre, seconde partie - Page 2 EmptyMer 11 Mai 2022 - 10:23
Aeryn ne se sentait clairement pas à sa place entre ces deux hommes. D'ailleurs, la mercenaire ne comprenait toujours pas ce qu'elle fichait là, dans cette pièce, alors que Pat se trouvait encore avec les autres. Après tout, la rouquine n'était certainement pas la personne la plus expérimentée qui fût, bien au contraire… Et puis, écouter un noble bourrin parler de mettre le feu à la bâtisse pour se débarrasser du cadavre eut le don de l'agacer sérieusement. Et que dire du prêtre qui justifiait son insensibilité par son expérience et son habitude ? Quelle excuse minable aux yeux de la mercenaire qui avait mise en contact avec la mort dès son plus jeune âge et qui, pourtant, la trouvait toujours dérangeante. La vie avait peut-être déserté ce corps, mais il lui semblait bien injuste et irrespectueux de ne le considérer que comme un vulgaire tas de viande. Après tout, si le respect n'allait qu'à l'âme, pourquoi les humains ne mangeaient pas leurs morts ?

L'idée écœura évidemment la rouquine qui s'était murée dans le silence. Parler ne servirait à rien et puis … que pouvait-elle dire de plus ? Mieux valait donc retourner auprès des siens et laisser cette histoire derrière elle. Tout du moins, c'était ce qu'Aeryn avait espéré.

Néanmoins, le sort ou plutôt une certaine prêtresse semblait en avoir décidé autrement. La demoiselle leur tomba dessus, accompagnée de cet homme étrange que Ryn ne semblait pas apprécier. Mais plus que le côté surprenant de leur présence, ce fut la révélation de la clerc qui la dérangeait… D'autres corps ? Même marque ?

- Où ça ? demanda-t-elle sans réfléchir, intriguée par cette découverte qui, semblait-il, méritait toute leur attention. Ces corps, pouvez-vous nous les montrer?
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Desmond de Rochemont
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MessageSujet: Re: [convocation]Un genoux à terre, seconde partie   [convocation]Un genoux à terre, seconde partie - Page 2 EmptyJeu 12 Mai 2022 - 20:10
Alors que nous étions en route pour notre base, j’entends comme des pas. Je mets immédiatement la main sur la poignée de mon épée et je me retourne prêt à tout. Je m’attends à des fangeux, car ces créatures aiment l’obscurité et la nuit est leur domaine. C’est d’ailleurs lors d’une nuit semblable que j’ai perdu mon village et mes gens.

Mais cette fois-ci, je suis prêt, je vais les combattre suffisamment longtemps pour laisser mes compagnons prévenir le reste du convoi, puis je me mettrai à l’abri, dans les hauteurs. Mais au lieu d’un monstre à la gueule ravagé, puant la mort et couvert de boue, je vois le visage délicat de sœur Isolde ! Mais que fait-elle ici ? Mais ce n’est pas le pire, car elle nous annonce qu’elle a tranquillement quitté la protection du camp pour aller se balader ?

Elle se croit à l’intérieur du Temple ? Je prends sur moi pour ne pas m’énerver et je lui dis à voix basse :

Vous êtes vraiment inconsciente.

Et la mercenaire qui veut prolonger notre petite balade ! C’est de mieux en mieux, alors pour remettre les choses au clair, je leur indique :

La nuit est le moment de la chasse pour les goules. Alors revenons demain et cette fois-ci en nombre.

J’espère pour une fois être écouté, car j’ai clairement l’impression que même si je suis officiellement le responsable du convoi, je suis en infériorité.
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MessageSujet: Re: [convocation]Un genoux à terre, seconde partie   [convocation]Un genoux à terre, seconde partie - Page 2 EmptySam 14 Mai 2022 - 15:39
23 Mai 1167.
[convocation]Un genoux à terre, seconde partie - Page 2 Ulb7


- Ce n’est pas vous que je suivais, répondit simplement Clay avec un sourire amusé sans pour autant s’expliquer avant qu’ils ne se décident à rejoindre les autres pour partager leur macabre découverte.

Suivant la directive pleine de bon sens du chef de convoi, ils remirent cependant au lendemain un examen plus minutieux du charnier. La nuit n’était pas l’ami de l’humanité et la curiosité ne vous protégeait pas de la morsure d’un fangeux. Ils avaient besoin de repos et de lumière. Bien entendu ce délai ne fit qu’exacerber la curiosité de certain, a l’exemple d’Isolde et de Clay qui échangèrent de folles théories à voix basses jusqu’à tard dans la nuit, le mercenaire s’avérant finalement des plus volubiles pour peu qu’on lui en donne l’occasion. Au contraire de la jeune Monclar qui rejoignit ses comparses pour échanger quelques explications à voix basse, mais ni le Roux ni elle n’avait une grande passion pour la théorie sans preuve.

Lili aurait sans doute eu bien des remarques à faire, comme elle en avait toujours sur tout, mais elle ne bougea pas de sa couchette où elle semblait dormir profondément. Chacun, comme elle, finit par trouver un sommeil si ce n’est réparateur, au moins nécessaire. A l’exception des tours de garde.
Dès l’aube, tandis que les marchands préparaient à nouveau les caravanes pour reprendre la route, le petit groupe rejoignit à nouveau le lieu de l’incident, si l’on pouvait appeler une telle scène ainsi.

L’excavation fut longue et triste, chaque nouvelle tombe découverte rajoutant un peu au malaise ambient. Ce n’est pas moins de six corps qu’ils finirent par faire émerger de terre menant le compte des victimes à sept dont une seule femme. Un rapide examen de la prêtresse et de son supérieur leur appris que chacun avait dû subir un traitement équivalent à l’homme assis à l’intérieur, le même air paisible au visage malgré l’évidente rigidité de leur muscle pré-mortem. La même plaie juste sous le buste, les mêmes marques de brûlures dans leurs narines. Quoi qu’ait vécu ces gens, ils l’avaient tous partagé dans un délai assez court pour estimer qu’ils devaient être ensemble quand cela était arrivé.

Que ce soit de manière simultanée ou suivie, leur trépas étaient indubitablement lié. La possibilité qu’il s’agisse d’une caravane de marchand sembla être un argument suffisant de la part des deux femmes pour convaincre le colosse tout d’abord réticent, de présenter les victimes aux marchands, dans l’espoir que l’un d’eux reconnaitrait un visage.
Le procédé prit du temps et affecta bien plus encore le convoi à mesure que la rumeur et la crainte se répandaient, une certaine nervosité gagnant les membres du voyage. Bientôt plusieurs voix s’élevèrent pour demander un départ immédiat dans la crainte d’une attaque et seul le fait que les mercenaires refusent de lever le camp avant la fin de leur examen convainquit les plus enhardis de patienter. Aucun d’eux ne voulait se retrouver seul sur la route.

Midi approchait quand le convoi se mit finalement en route, leur enquête n’ayant finalement permit d’obtenir que la vague conviction d’un des marchands assurant avoir croiser la femme morte dans une Taverne du port dont Desmond et Aeryn prirent note dans l’espoir de poursuivre de possible investigations à leur retour dans la cité, ou tout du moins pouvoir le transmettre à une quelconque autorité.
Ils achevèrent leur examen par la sordide besogne de décapitation des morts ordonnée et pratiquée par Desmond qui fut aider par Clay et les mercenaires pour enfin rejoindre le convoi qui se mettait en branle sur la route.

Le voyage fut emprunt d’une monotonie inquiète, les regards aux environs bien plus nombreux que la veille, le silence qu’avait exigé l’ancien chevalier un jour plus tôt ayant finalement remplacé les conversations et la bonne humeur.

Au moins la peur avait-elle le mérite de fournir une certaine énergie qui permit au convoi pourtant lent à l’origine de trouver de nouvelles ressources pour presser le pas et rattraper le retard accumulé dans la matinée. Si bien qu’ils aperçurent la toute récente enceinte de Balazuc quand le ciel s’assombrit pour indiquer la nuit prochaine.
Un soulagement palpable se fit sentir parmi les marchands à cette vue, l’idée de dormir dans un lieu protégé et entouré d’autres âmes bien vivantes, bien plus rassurante qu’une autre nuit dehors.

Bien que Desmond et Lucian s’empressent, à peine passer le mur d’aller prévenir le sergent en place de leur lugubre découverte, en laissant l’équipe de mercenaire guider la caravane jusqu’à l’auberge et l’emplacement qu’on leur avait indiqué, la rumeur se répandit comme une trainée de poudre au sein du village en construction et bientôt tout le monde n’avait plus que le sujet des cadavres à la marque ailée à la bouche.

Cette effrayante histoire poussa le responsable de la milice à faire preuve d’un certain zèle dans les interrogatoires qui suivirent amenant parfois les marchands aussi bien que les mercenaires convoqués à la limite de l’accusation ouverte. Du moins jusqu’à ce que Lucian, haut dignitaire du Temple n’en vienne à indiquer son statut au sergent qui en revint à de meilleurs sentiments et surtout à une vision plus logique de la situation.

Cependant cette série d’interrogatoire fit perdre une journée entière au convoi qui vit l’occasion de se rendre à Sombrebois dès le lendemain à mesure que les heures s’écoulaient et que les visites s’enchainaient dans le bureau du sergent qui finit par avoir questionner chaque individu membre de leur convoi. Il aurait sans doute interrogé les chevaux s’il en avait eu la possibilité.
Midi étant depuis longtemps dépassé quand la dernière question fut posée et toutes les histoires considérées comme concordante, Desmond et le représentant des marchands prirent la décision de remettre au lendemain leur départ. Une décision que salua le haut-prêtre après avoir appris qu’une délégation royale les avait précédés de peu.

- C’est bien parce que je n’avais pas envie de mondanité que j’ai opté pour votre compagnie, ce serait dommage de se l’imposer en court de route, plaida-t-il, bien plus détendu que les autres quand ils dinèrent près du feu ce soir-là.

Ce délai permit à certain des marchands d’écouler leurs stocks au sein même de Balazuc, parfois en bradant leur prix. Bien sûr aucun ne mit en avant sa volonté de regagner au plus vite la cité avec un convoi dans le sens inverse, mais l’évidente pâleur de leur trait parlait d’elle-même.
Ainsi c’est d’un convoi allégé dont ils se retrouvèrent en charge, simplement accompagné de ceux qui n’avaient d’autres choix que de finir la route pour entrer dans leur frais, ou les quelques qui souhaitaient définitivement s’installer dans le bourg en pleine renaissance.

C’est donc au matin du vingt-trois Mai que se remit en route la compagnie.



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Desmond de Rochemont
Desmond de Rochemont



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MessageSujet: Re: [convocation]Un genoux à terre, seconde partie   [convocation]Un genoux à terre, seconde partie - Page 2 EmptyDim 15 Mai 2022 - 14:51
Le groupe décide de suivre mon conseil de prudence ce qui est toujours une bonne chose et revient au matin. Quelques indices en plus, mais rien de très probant et nous pouvons reprendre la route. Je vois avec plaisir que le groupe des marchands est silencieux, ne se plaint pas et marche vite, comme quoi, comme je le dis toujours, la peur, ça fonctionne.


Nous arrivons à la Balazuc et je vais immédiatement faire mon rapport, comme un citoyen respectueux des lois, ce que je suis, il n’y a aucun doute là-dessus. Le problème est que les différents interrogatoires durent un temps infini et je suis obligé de remettre le départ vers Sombrebois au jour suivant.


On apprend qu’une délégation royale est passée peu avant nous, ce qui est dommage, car contrairement au Haut-prêtre, je trouve qu’avoir plus d’hommes armés ne fait jamais de mal. Je profite de mon temps libre pour écrire un rapport pour le Gouverneur de ces terres et mon allié, le Comte Victor de Rougelac. Il est, en effet, important qu’il soit au courant des sept corps que nous avons retrouvés, lui faisant également part de la piste qui nous mène à l’auberge du poney boiteux.


Au matin, après une bonne nuit de sommeil qui m’a permis d’être complétement frais et dispos, je confie ma missive à un messager, qui doit rejoindre la dernière capitale de l’humanité. Puis je donne le signal du départ au convoi, qui s’est bien allégé. Cela va me permettre, après l’avis du chef d’équipe des Lames, de mieux placer les différents mercenaires.


C’est donc assez confiant que je sors du village fortifié, qui a bien progressé depuis ma dernière visite. Il reste encore une journée de marche et j’aurais enfin accompli ma mission. Le chef d’une guilde particulièrement puissante me sera alors redevable, ce qui est une excellente chose.
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MessageSujet: Re: [convocation]Un genoux à terre, seconde partie   [convocation]Un genoux à terre, seconde partie - Page 2 EmptyMer 18 Mai 2022 - 11:14
- Je m'ennuie, lança la plus jeune des mercenaires avant de se vautrer sur la table de la taverne.

La dernière nuit ne leur avait guère autorisé le moindre repos, pas plus que la matinée passée à déterrer des corps ou la marche qui s'en était suivie. Mais ce fut bien les interrogatoires qui avaient porté le coup de grâce.

- J'comprends décidément pas pourquoi ils nous ont interrogés.
-Je suppose qu'il s'agit simplement de la procédure, rétorqua Aeryn, le regard occupé à observer son verre de lait de chèvre tout en espérant le voir se transformer en bière.
- Ouais bah, elle est complètement débile cette procédure.
-Peut-être mais avoue tout de même que cette histoire est loin d'être banale.
- On a vraiment volé le sang de tous ces gens ?
-Apparemment, soupira la rouquine tout en repoussant définitivement son verre avant de lever la main pour commander quelque chose de plus fort.

Toute cette histoire la préoccupait grandement, plus particulièrement lorsque la jeune femme se mettait à penser aux paroles de Marbrume.

"Quelqu’un te cherche Aeryn. Pour le sang que tu portes dans tes veines. Pour le potentiel qu’il contient. Elle te hait et te convoite. Mais tu n’es pas la seule sur sa liste et tu vas devoir trouver tes pairs si tu veux préserver ta vie et sans doute les tiens par la même occasion."

- Mais… Pour en faire quoi au juste ?
-J'en sais foutre rien...

"Elle veut devenir Dunyayi yayen kadan, celle qui mange le monde et elle ne souffrira aucun rival, pas même toi. Surtout pas toi."

Pouvait-elle décemment faire le parallèle avec cet avertissement étrange et les cadavres retrouvés autour de cette bâtisse ? Sans doute était-il grand temps de parler de tout cela avec la prêtresse qui, d'après les dire d'Alaric, était tout aussi concernée par cette prédiction qu'Aeryn elle-même. Il serait même stupide de quitter Balazuc sans avoir prévenu sœur Isolde. Après tout, qui pouvait prévoir ce qu'il pouvait se passer sur la route durant le trajet entre Balazuc et Sombrebois ? Les choses pouvaient dégénérer très rapidement… Même ici, au sein même de ce village en pleine reconstruction.

- Hey, Ryn ! s'offusqua Braan en voyant que sa collègue ne réagissait pas à ses nombreux appels. T'es avec nous ou quoi ?
-Ouais, désolée… Je réfléchissais...

Une chope pleine était apparue devant elle sans qu'Aeryn ne le réalise. Combien de temps s'était-elle perdue dans ses pensées ? Longtemps sans doute si elle devait se baser à la mine renfrognée de l'archer.

- Comptes-tu nous mettre dans la confidence ?
-Absolument pas, rétorqua-t-elle de but en blanc tout en s'efforçant de sourire.
- Ah bah, bravo. Pour l'amitié, on repassera...

Pouffant légèrement, la rouquine se relevant tout en s'emparant de sa bière.

-Je ne pense pas t'avoir laissé sous-entendre que nous étions amis...
- C'est méchant ça, Rynette.
- Ça suffit tous les deux, fichez-lui la paix, gronda Par tout en ingurgitant sa propre boisson.
- Mouais…Et tu comptes aller où là ?

Le regard de la jeune femme s'était naturellement dirigée vers la prêtresse qu'elle venait de repérer. Accoudée au comptoir, sœur Isolde discutait avec le tenancier. Le moment semblait parfait pour évoquer un sujet ô combien délicat … Aussi, cherchant une excuse valable pour délaisser ses compagnons, la rouquine s'empressa de vider sa chope avant de sourire à la petite tablée.

-J'ai soif, affirma-t-elle avant de se diriger vers le comptoir.

Arrivée à la hauteur de la prêtresse, la mercenaire posa sa chope sur le comptoir. Lorsque le tavernier lui demanda s'il fallait la resservir, la jeune femme répondit par la négative. Après tout, il lui fallait garder les idées claires pour discuter de tout cela avec la jeune clerc.

-Excusez-moi de vous déranger, sœur Isolde, mais… elle suspendit sa phrase le temps de s'assurer que personne ne prêtait attention à elles… Mais, évidemment, les gens présents ce jour-là se trouvant tous sur le qui-vive, le déplacement de la rouquine avait donc tout naturellement attiré les regards dans leur direction. Il faut que je vous parle d'un sujet important, mais pas ici. Pourriez-vous me suivre ?

Lui indiquant le chemin de la sortie, Aeryn guida la prêtresse jusqu'à l'extérieur. Presque naturellement, la mercenaire chercha la petite cascade isolée qu'Alaric lui avait fait découvrir lors de sa première visite en ces lieux. L'endroit avait bien changé depuis lors et le petit coin reculé ne l'était plus tant que ça. Néanmoins, ici elles seraient seules et il serait aisé de voir venir le moindre petit intru… Enfin, hormis Lili qui se montrait toujours extrêmement discrète.

-D'abord, je tiens à préciser que même si tout cela peut paraître fou… Je ne le suis pas… Folle, je veux dire… Enfin, je ne pense pas l'être, pas tout à fait en tout cas… Et lorsque j'en ai discuté avec Alaric, lui aussi a dit que je ne l'étais pas… Enfin, bref...

Ceci étant dit, la rouquine put se lancer dans ses explications. Elle lui parla de l'apparition de la créature sans visage, celle qui empruntait la voix des autres… Des gens connus d'Aeryn comme celles d'inconnus. Elle évoqua cette histoire de sang recherché par cette menace dont l'identité restait encore un mystère ainsi que cette chose qu'elle voulait devenir.

-Dunyayi yayen kadan, celle qui mange le monde… Je ne sais pas vraiment ce que cela veut dire mais… Il n'y a aucune seule chose qui mange le monde actuellement… La Fange. Pouvons-nous supposer que cette personne veuille créer des fangeux par elle-même ? En devenir un ? Trouver un remède ? Je ne saurai le dire… Néanmoins, ces corps retrouvés m'ont rappelé cette histoire étrange… D'autant plus que cette entité semble penser que nous sommes quelques uns concernés par tout cela et que nous sommes… Possiblement… Capables de contrer cela tous ensemble. Elle m'a parlé d'Alaric, d'une prêtresse au cœur sombre et aux ailes de pierre… Alaric semble croire qu'il s'agit de vous… Mais aussi d'une personne qui
veut la paix mais aux mains couvertes de sang et d'une catin aux livres et aux rêves brisés…
La créature n'a pas été capable de me fournir le moindre nom … Et je ne sais même pas si ces femmes existent réellement, d'ailleurs il semblerait qu'il y en ait d'autres mais que Marbrume ne les ait pas encore identifiés. Je ne sais que dire de plus mis à part que cette menace considère le sang comme une source de pouvoir...Ou plutôt mon sang… Je ne sais pas… "Une porte qui ne demande qu'à être ouverte. Un raccourci vers son but"... Voilà ce que cette chose m'a dit… Mais, très honnêtement, je n'ai pas réellement compris tout ce qu'elle m'a raconté. Et, avec le recul, je pense qu'il aurait fallu lui poser d'autres questions, les bonnes questions… J'étais trop surprise, trop perdue pour réfléchir correctement à ce moment-là… Elle m'a dit tant de choses… Sans parler de cette diseuse de bonne aventure qu'Alaric a rencontré… Cette dernière lui a annoncé que Sombrebois était en danger...


Les mots, ses souvenirs, tout se mélangeait dans sa tête si bien qu'il lui fut impossible de réfléchir. Elle avait l'impression d'avoir vomi ses paroles, leur faisant ainsi perdre tout leur sens … Ainsi, lorsqu'elle en eut terminé, la jeune femme releva un regard perdu vers la prêtresse, attendant silencieusement que celle-ci dise quelque chose, n'importe quoi.




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IsoldeQueen
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MessageSujet: Re: [convocation]Un genoux à terre, seconde partie   [convocation]Un genoux à terre, seconde partie - Page 2 EmptyDim 22 Mai 2022 - 14:39
Les yeux de Desmond lancèrent des éclairs dignes d'un orage d'été mais Isolde ne se laissa pas démonter. Aucun vent ne semblait adoucir l'atmosphère. Lorsqu'on lui posa une question, elle acquiesça avec une vigueur convaincue.

Le lendemain, dès l’aube, ils y étaient encore. Isolde avait peu dormi, le sommeil entrecoupé par cette curiosité angoissée.

Pas besoin de connaissance préalable pour repérer l’odeur de la mort. Aucune autre ne lui ressemblait. Un cadavre n’était jamais beau, Isolde observa d’abord les pieds d’un des morts, les orteils étaient noirs et énormes, gonflés. Les corps gisaient avec un visage endormi, presque apaisé et cela perturba Isolde qui tenta d’offrir un semblant de dignité en affichant une mine impassible. Près d’eux, se tenait également une femme, de ses lèvres sortait une langue pâteuse et noirâtre, les yeux étaient comme deux olives desséchées, le nez s’était déployée comme une corolle de fleurs, libérant deux orifices noirs. Ce visage déshumanisé par la décomposition révélait quelque chose, un murmure et Isolde ne put s’empêcher d’imprimer chaque courbe de ce stigmate en forme d’ailes.

Ils prirent la décision d’en parler - Isolde validait le choix et l'encouragea. Les gens parlaient, et la nouvelle, portée telle une traînée de poudre, pourrait, à force, délier les langues, et elle jugea que cette stratégie pourrait être fructueuse. Encore fallait-il être entouré de monde pour observer, distinguer ne serait-ce qu’un indice, une mine baissée, un regard fuyant.

_


La traversée était longue mais agitée, Isolde puisa dans ses forces pour se cramponner à la marche. Isolde fouilla dans son sac, dédaigna son carnet aux souvenirs trop vifs, attrapa l'arme dans un étui de cuir qu'elle amena dans sa paume. Un jeu de lumière sur les facettes lui lance un clin d'œil complice. D'un coup, elle éprouva la certitude de se trouver à sa place et d'accomplir ce qu'il se devait de l'être. Elle glissa la dague à nouveau dans sa besace et revint sur ses pas.

L'obscurité voilait le ciel d'un velours noirs aux reflets vermillons et chassait les dernières chaleurs du soleil. Les mercenaires profitaient de la veillée dans une ambiance plus détendue, ponctuée de quelques rires relâchés. Isolde s'était éloignée du groupe en ombre solitaire, accoudée au comptoir de la taverne. Elle inspira grandement tandis qu’elle profitait d’une boisson chaude aux herbes, le vin lui faisant penser un peu trop amèrement aux vestiges d’une soirée passée en compagnie d’un renard facétieux.

Lorsque le tavernier se présenta à elle, ils échangèrent. Isolde n’était pas là pour accompagner un haut-dignitaire, sagement.

« Êtes vous ici depuis longtemps ? » Demanda-t-elle en prenant une lampée de sa boisson chaude.
« Un petit moment, oui. » Sourit-il, avant de reprendre « En quoi j’peux vous aider ma soeur ? »
« Thibault d’Ailefroide, est-ce que ce nom vous parle ? » Interrogea-t-elle avec une boule d’appréhension dans la gorge.

Le Tavernier se frotta le menton pensivement.

« Ouais, ça m’parle. Un jeune, plutôt brun, les yeux dorés ? Ça fait un moment qu’il est dans le coin, oui…»

Isolde acquiesça un peu plus vigoureusement. Cette fois, il avait gagné toute son attention. Son regard bondit comme un fauve sur lui, toute indifférence oubliée.

« Pas vu depuis deux semaines. » Soupira le Tavernier « La dernière fois que je l’ai vu, il était en compagnie de deux autres lascars. Avec un bandage autour du bras. »

…Là où il avait été mordu. Les jointures d’Isolde se referment par réflexe pour serrer le poing puis baissa la tête en relâchant un souffle déçu.

Elle la redressa subitement en entendant la voix de la mercenaire et pivota son menton vers elle.

« Bien sûr. » Affirma-t-elle tandis qu’elle se décollait du comptoir, jetant un dernier regard à la dérobée au tavernier. « Merci pour tout. »

Elles arrivèrent près d’une cascade isolée et Isolde ressenti l’envie brusque de se dévêtir pour s’y plonger. Un sourire dérapa malgré elle sur ses lèvres ; Kaïne déteignait beaucoup trop rapidement sur elle. Aussi, lorsqu’elle s’asseya, elle laissa sa main s’égarer dans le bassin bordé de pierre, comme si elle caressait la surface de l’eau.

Isolde échangea un regard de connivence avec Aeryn puis s’autorisa un frémissement des lèvres en ce qui semblait être un sourire discret. Elle savait pouvoir compter sur son aide. Aussi, la laissa-t-elle s’exprimer sur son récit, agitant en elle des ressentis de mauvais augure. Aeryn avait l’air de savoir beaucoup trop de choses pour son propre bien et malgré les incohérences, Isolde comprit qu’elle était en plein égarement et confusion.
Aussitôt, sa main vint se poser sur la sienne en un signe de support.

“Dunyayi yayen kadan”, celle qui mange le monde ? Isolde pensa une nouvelle fois à Kaïne, cela ressemblait beaucoup au dialecte du peuple des routes. Un mythe, une croyance, de quoi s’agissait-il ?

« Je vous crois, Aeryn. » Répondit-elle tout simplement. « Je vous crois sur paroles et lorsque l’on se sent désarçonné, nous agissons par l’impulsion et parce que nous sommes submergés, vous avez fait ce que avez pu à ce moment-là. Pouvez-vous m’en dire plus sur cette… Entité, que vous avez pu voir ? »

Lentement, elle pivota lentement son visage de droite à gauche, à l’affût d’une personne pouvant épier leur discussion. Clay l’avait surprise plus d’une fois avec sa discrétion, et le père Altan avait également des réflexes, il fallait qu’elle soit prudente dans ses mots. Isolde inspira profondément, tenta de dénouer ses muscles en faisant rouler élégamment ses épaules.

Aeryn aurait donc rencontré une entité disant s’appeler Marbrume, venant à elle en un signal d’alerte. Alaric aurait rencontré une diseuse de bonne aventure et Isolde eût un léger sursaut ; la religion avait toujours cet œil un peu méfiant. Mais elle choisit de ne pas se réconforter dans les dogmes et choisit d’écouter le reste. Alaric était un homme sûr, il lui avait fait énormément de bien, il l’avait soulagé et apaisé.
Aeryn, quant à elle, était bien trop terre à terre pour perdre son temps sur ce genre de choses inexplicables. Si elle avait choisi d’en parler, c’est qu’elle en ressentait le besoin.
Et si Isolde avait choisi de l’écouter, c’est parce qu’elle la croyait.

Aussi, se pencha-t-elle, sa dernière question avalée par le bruit de la cascade.

« Sombrebois, en danger ? Vous a-t-il expliqué pourquoi ? »
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