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 [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau

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Léonice de RaisonBaronne
Léonice de Raison



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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 2 EmptyVen 1 Juil 2022 - 16:02
Oh, ainsi la Vicomtesse avait non seulement saisit les réelles manœuvres de Léoncie quand elle donnait ses conseils, mais en plus Félia révélait sans rougir qu’elle usait de techniques similaires. Un aveu suffisamment discret pour ne pas s’attirer les foudres des plus curieux qui auraient les oreilles portées à leur conversation, suffisamment sonore pour être compréhensible. Toquant son verre de vin contre celui de son interlocutrice, Léonice eut un sourire aussi délicieux que la boisson qu’on lui permettait de goûter. Elle profita des effluves alors qu’une promesse d’un jeu futur se dessinait à son plus grand étonnement ; mais la baronne savait saisir les bonnes opportunités, et rendit l’embrassade à sa compagne avant que cette dernière ne disparaisse pour poursuivre ses affaires au sein des convives.

« Moi de même, Vicomtesse. »

Il était amusant de noter de si grandes ressemblances en même temps que tout le contraste qui différenciaient baronne et vicomtesse. De la couleur de leurs cheveux à la douceur de leur voix, tant de choses les opposaient tout en les liant. Mais ce qui les enchaînait l’une et l’autre à des sphères différentes étaient surtout des parcours inconsolables pour l’heure ; et des positions qui ne feraient qu’encore un peu se croiser furtivement avant de réellement pouvoir se mêler.

Ainsi la soirée continua dans le sens que la laissait s’écouler la vicomtesse ; bons nombres de curieux opportunistes se hâtèrent à entourer la Raison qui se prêta au jeu sans sourciller. La plupart étaient d’un ennuie tragique ; d’une facilité à comprendre ineffable ; d’une conversation qui répétait toujours les mêmes choses, avec plus ou moins d’arts rhétoriques ou de poésie. Mais cela permettait à Léonice de confortablement s’installer dans les cœurs et les esprits. Au gré d’une valse, d’une coupe partagée elle tâchait d’enchanter, de dialoguer, de glousser aux quelques compliments sans jamais faire mine d’empiéter sur le terrain conquis de la vicomtesse. La baronne avait bien compris que sa position n’était pour l’instant pas en danger, mais elle ne connaissait que trop bien le genre de jeu auquel elle jouait ; aussi se contenta-t-elle, pour l’instant, de se garantir quelques relations et quelques faveurs à la simple lueur du charme aussi fragile qu’assuré qu’elle dégageait.

Un claquement de portes suivis d’un brouhaha exacerbé coupa momentanément le monologue du baron aux joues farcies d’alcool près de la jeune femme. L’homme cherchait à lui toucher la main ou les hanches depuis quelques minutes, ce qu’elle parvenait habilement à éviter. Elle fut aussi surprise que le reste des convives, d’autant plus en saisissant les évocations de « barbares du nord ». Son cœur rata peut-être un battement quand elle observant brièvement Dédale dans une tenue aussi singulière que celle de ses pairs ; mais de la même manière qu’il ignora Léonice, cette dernière reporta rapidement son attention sur l’interlocuteur à sa droite qui ne cessait de commenter la grossièreté des nouveaux arrivants.

« Ils ont pourtant l’art d’avoir un certain succès » , fit remarquer la rousse en souriant.

Puisque la baronne ne répondait pas d’une manière attendue aux piques de l’homme, ce dernier se renfrogna avant de changer de sujet. La rousse accepta docilement ce revirement de situation, même si l’insistance du baron devenait moins facile à supporter. Elle jetait de vagues coups d’œil en direction de Dédale et, pour que cela soit égal, elle fit également mine d’observer les autres nordiques non sans cacher sa curiosité, ce qui eut tôt fait d’agacer son interlocuteur. Et quand Dédale, de sa grandeur et de sa nonchalance, apparut pour interrompre le noble, Léonice dut faire de gros efforts pour ne pas éclater de rire. La belle observa ainsi cette main tendue, jetant un regard au baron qui rougissait de colère sans oser dire quoique ce soit.

« Ma foi, il y a très peu de chance que vous me croisiez sur un champ de bataille… »

Un dernier coup d’œil vers le baron ; elle attendait qu’il ose la retenir, qu’il se révolte ; mais comme prédestiné, l’homme se contenta de ronger son frein silencieusement. La jeune femme secoua la tête avant de tendre ses propres doigts vers la main de Dédale.

« J’espère cependant que vous êtes meilleur danseur que vous ne vous souciez des convenances, mon cher ?... » demanda-t-elle dans un sourire en coin.



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Dame Corbeau



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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 2 EmptyVen 1 Juil 2022 - 18:23
22 avril 1167.
[convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 2 Ael9
Le Nordique lui sourit d’un air penaud.

- Je ne me souviens jamais si c’est sept ou huit temps !

Sans lui donner de nom, mais en saisissant avec une délicatesse vivace sa main, l’entrainant sur la piste. Sans se soucier de la marche dansée que pratiquaient les couples, il la fit venir à lui en posant une main à plat dans son dos. Elle déposa la sienne le long de son bras par réflexe alors qu’il mêlait leurs doigts
La valse qu’il entama, elle se souvenait l’avoir pratiquée lors de ses cours de jeunesse. Déjà dans ses souvenir considérée comme une danse quelque peu sulfureuse pour les soirées mondaines, le seigneur des Marches y inclut en plus un rythme plus appuyé les faisant virevolter à tel point que les gens durent commencer à s’écarter pour donner la place à l’ampleur de leur mouvement. S’il y eut d’abord de la surprise et un peu de plainte, il fut évident que le couple tournoyant suscité une certaine forme d’admiration si bien que l’orchestre se mit à accorder son ton au couple, gagnant en intensité et en vitesse pour rattraper leurs pas, faisant lentement mais surement chauffer le sang dans les veines des invités.

Petit à petit d’autres couples de danseurs s’osèrent, avec plus de parcimonie tout de même à la danse et le ballet se fit, ensemble de robes tournoyantes comme des toupies. Si Dédale le remarqua, rien ne l’indiqué, à cet instant, il n’avait d’yeux que pour elle. Il était sauvage dans sa danse comme dans son baiser, mais de la même façon il s’y prenait avec un savoir faire qui rendait l’expérience… intéressante, pour ne pas choisir d’autre mots plus déplacés. Avec un homme réellement brutal, au rythme où il l’entrainait, elle aurait pu sentir comme un sac de pomme de terre qu’on secoue en tout sens. Mais lui plaçait toujours son pied à un pas du sien, pour l’aider dans son appui, sa main la gardait toujours à proximité sans la plaquer contre son torse et elle pouvait nettement sentir, malgré l’épaisseur de sa robe, son pouce caressant son dos en de minuscules cercle.

De leur point de vue, ils avaient la sensation de flotter et que c’est le monde autour d’eux qui était lancé dans une spirale folle. Des formes floues et sans importances qui ne faisaient que les distraire d’un instant mémorable. Elle lut sur ses lèvres plus qu’elle n’entendit réellement ses mots.

- Vous m’avez manqué, ma Dame…

Petit à petit cependant, ils durent retrouver le monde réel, les notes s’espaçant lentement pour indiquer la fin d’un morceau qui pouvait avoir duré une minute comme une nuit. Les choses cessèrent de bouger follement et les tâches de couleurs finirent par reprendre forme humaine. A quel moment les autres avaient-ils cessé de danser ? Depuis combien de temps tournaient-ils juste tous les deux ? Et pourquoi tous ces regards ?
Les yeux de tous les invités étaient posés sur eux, un mélange de crainte et de fascination. Un trouble que Léonice eut bien du mal à identifier alors que Dédale ralentissait lentement leur pas effréné. Elle vit Félia, au bord de la piste qui les fixés avec un sourire mi-amusé mi-énervé. Pourquoi ? Alors elle la vit.

Un pas devant la vicomtesse, elle les regardait. L’avait-elle jamais vu de si près ? Sa beauté était froide, dure, comme une falaise implacable résistant stoïquement à des vagues monstrueuses. Sur son front était sein la couronne d’un or presque blanc que lui avait offert son mari lors de leur accès au plus haut rôle de ce qui restait de l’humanité.
Le couple cessa ses derniers pas mais elle sentit la main de Dédale garder la sienne au creux de sa paume chaude et pleine d’assurance.

Eugénie de Sylvrur, première et dernière Reine du Morguestanc, leur faisait face, son regard de pierre glissant de l’un à l’autre. Les secondes passèrent dans un silence absolu, comme si chaque respiration s’était retenue dans l’attente de la suite. Alors, la femme la plus puissante du Royaume choisit de les applaudir.
Un son unique et étourdissant dans ce silence, mais qui fut, après un instant reprit par l’entièreté de la foule, et un tonnerre d’applaudissement et d’ovations baigna le couple de danseur dans un brouhaha frénétique.

Lentement, toujours sans la lâcher, Dédale s’inclina avec profondeur devant sa majesté. Mais Léonice, qui commençait petit à petit à cerner cet étrange personnage, sut que c’est la foule qui recevait réellement son salut et point la couronnée. Était-elle la seule ?
Le regard de la Vicomtesse, derrière l’épaule de sa maîtresse, pu la faire douter de ce fait.



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Léonice de RaisonBaronne
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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 2 EmptyDim 3 Juil 2022 - 15:05
Léonice ne pouvait pas rester indifférente au trouble que suscitait Dédale ; elle parvenait à maintenir son visage composé, quoique moqueur, son dos droit et son pas souple, bien que parfois crispé. Elle s’amusa de sa réponse tout en lui renvoyait sur un similaire une mise en garde qui n’avait pour teneur que le simple jeu.

« Tant que vous savez bouger sans tomber, nous devrions nous en sortir ».

Rien n’était naturel dans leur gestuelle ; Léonice se crispait légèrement alors qu’elle sentait une main contre son dos, même si elle récupérait bien vite toute sa prestance en alignant son comportement sur celui de Dédale. Pourtant, rien ne lui paraissait étrange non plus ; juste stimulant. La baronne prit plaisir à voir la valse s’entamer, une danse pour laquelle elle serait peut-être capable de se damner tant elle y trouvait un immense délice. Surprise de l’initiative d’un rythme changeant, Léonice ne comptait pas jouer les prudes et ainsi jeter la honte sur eux deux ; soupçonnant son collège de ne chercher qu’à attirer l’attention, ou peut-être juste à s’amuser, la baronne de Raison prit rapidement le pli, soignant ses pas afin de suivre au plus près son prochain partenaire de crime. Très vite, sa conscience de son environnement s’amenuisa à leur seule danse, à leurs seuls corps, faussement isolés parmi les quelques courageux qui se hasardaient sur la piste.

« Quel dommage qu’il faille rajouter à la liste de vos qualificatifs celui de retardataire, » répondit de la même manière la belle.

Seule résistant le son de leur respiration et des notes de musiques qui s’échappaient comme des gouttes de pluie. La réalisation du silence autour d’eux ne se fit pas instinctivement, mais avec le même progrès qu’un rampant sur les jambes d’une endormie. Saluant son danseur du moment d’un mouvement de la tête, le regard azur de la baronne glissa autour d’elle, captant tout d’abord l’étrange sourire de Félia, avant de s’arrêter sur celle qu’habituellement il serait impossible de rater. Depuis combien de temps ? Se sentait-elle ignoré ? Une vague sensation de danger pulsa dans les veines de Léonice qui hésitait entre rêver disparaître dans un trou de souris et celui d’au contraire garder la tête haute quitte à paraître imprudente. Sa main piégée entre les doigts de Dédale, celui-ci fit visiblement un choix pour eux-deux alors qu’il ne la libérait pas. Quand l’applaudissement de la reine passa la barrière mutique qui entourait la salle, Léonice ne se sentit pas rassurée… mais particulièrement stimulée. Elle accompagna Dédale et s’inclina également, une main retenant le tissu de sa robe gracile tandis que l’autre restait accaparée par les doigts forts du nordique. Léonice ne comptait aucunement se mettre sur le devant de la scène en pénétrant cette petite réception ; prudente, elle n’osa pas prendre la parole, attendant un mot ou peut-être un geste de celle qui était la réelle maîtresse des lieux. La baronne lui offrit un sourire soumis, tête penchée alors que ses boucles ravissaient son front pour tomber gracieusement contre ses épaules, et jusqu’à sa poitrine.




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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 2 EmptyLun 4 Juil 2022 - 13:58
22 avril 1167.
[convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 2 Ael9
Le noble se redressa avec toute l’assurance audacieuse dont-il semblait en permanence faire preuve depuis qu’elle l’avait rencontré la veille. Et ceux, même face à une personne assez puissante pour les balayer d’un revers de main. La seule et unique reine du royaume s’avança vers eux.

- Messire, si j’ai pour habitude de vous voir faire du bruit aux soirées de mon amie, je ne croyais pas que la danse faisait partie de vos talents.dit-elle d’une voix chaude, presque langoureuse et pourtant teintée d’un étrange coloris. Quelque chose d’insidieux. L’homme lui répondit avec un amusement provocateur.

- Comme pour bien des choses votre Majesté, je les garde pour ce qui éveil mon intérêt.

Venait-il d’insulter la reine elle-même ? L’étrécissement des yeux des deux femmes face au couple laissait entendre qu’elle-même se posaient la question. Mais le seigneur enchaina si fluidement sans marquer de pause que la phrase pris plutôt la tournure d’une bévue faite par un homme qui manquait de savoir-vivre plutôt que d’un habile qui moquait une autorité.

- Et regardait donc cette femme ! Si exotique, toute en retenue et en passion ! Une véritable beauté. Avec les hanches d’une danseuse ! Ma dame…

Il eu un blanc, et fronça les sourcils dans un air soucieux avant d’éclater de ce rire bruyant qui définissait sa petite bande. Il mit un genou à terre pour elle, toujours sans lâcher sa main, bien plus contrit que face à la reine.

- Pardonnez-moi, j’ai été si emporté par votre beauté que j’en ai oublié de vous demander votre nom et même de vous donner le miens. Le cœur a ses raisons que la raison ignore ne dis-t-on pas par chez vous ?

Il lui offrit un baise-mains plus sobre que la veille, peut-être aussi un peu plus narquois. Ce geste là n’était pas fait uniquement par envie, mais par convenance et Dédale semblait aimer se moquer des convenances.

- Je suis Dédale des Marches Boréales, honoré et plus qu’enchanté de vous rencontrer, Dame ?

Même si la question était destinée à Léonice, ce fut la reine qui intervint. Soit pour étaler son avoir, soit parce qu’elle n’avait pas l’habitude d’être reléguée au second plan d’un échange. Dans les deux cas, malgré la forme volontairement hésitante de sa réponse, son ton ne laissait aucun doute sur sa maîtrise du sujet.

- Il me croit bien s’agir de dame Léonice de Raison, veuve du regretté Baron de Raison, si ma mémoire ne me fait pas défaut. Votre époux était un homme de bien qui savait plus que bien d’autres la qualité des choses. Mon époux, le Roi, a souvent négocié par le passé, certaines de vos productions puisque nous avions l’assurance de leur qualité sous l’égide d’un tel homme. Mais je crois savoir que vous n’étiez pas étrangère à cette réussite. Je me suis laissée entendre que vous aviez la tête bien faîte pour ce qui est des affaires et de la gestion. Un talent rare.

Malgré le ton toujours un peu inquiétant de l’épouse royale, l’éloge semblait sincère voir intéressée. Dédale avait enfin libéré sa main et l’observait d’un regard plein de curiosité comme si les informations données offraient un jour nouveau sur la perception qu’il se faisait de cette splendide inconnue. Tout deux savaient pourtant que c’était pour sa tête, bien avant son apparence, qu’il l’avait abordé. Le seigneur Nordique semblait ajouté la corde d’un excellent menteur à son arc.

- Voilà qui est intéressant… Dit-il d’une voix plus mesurée que ses excès habituel, s’attirant un sourire de la reine.

-Mais peut-être me donnerez-vous tort Baronne ?



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Léonice de RaisonBaronne
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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 2 EmptyLun 4 Juil 2022 - 18:24
Ainsi Dédale était connaisseur de la Reine ; pourquoi pas. Une note supplémentaire dans la longue liste que se faisait dorénavant la moins discrète Baronne, cantonnée à son seuil de jolie poupée que l’on pouvait manipuler à plaisir. Etait-ce une forme de piège, peut-être ? Elle fut néanmoins rassurée que la reine ne se prenne pas l’envie de s’adresser à Léonice. Même pour la jeune femme, il y avait des limites à ne pas franchir ; ce avec quoi Dédale faisait d’ailleurs n’importe quoi. Notant l’insulte dans le phrasé autant que dans le regard des deux femmes face au couple, Léonice marqua son étonnement par quelques papillonnements de ses cils. Il serait inconvenant de faire comme si de rien n’était ; elle dévisagea alors l’artiste avec une froideur qui en disait long ; même si, intérieurement, rien ne lui faisait plus plaisir de voir la Reine se faire remettre à une place qui devrait être la sienne. Aaah, la politique…

Et comme elle l’attendait autant qu’elle ne l’appréhendait, la baronne se retrouva mêlée à une guerre d’égo dont les sources étaient particulièrement diffuses. Dédale se montrait exubérant comme insultant envers la couronne, dont la représentante tâchait de garder contenance. Léonice préféra ne pas intervenir pour l’heure, se contentant de se montrer observatrice ; de la même que Félia d’ailleurs, derrière la reine. La discussion se faisait essentiellement entre la couronnée et le barbare aux cheveux d’automne ; chose qui, si quiconque en doutait, se retranscrit une nouvelle fois quand la Reine répondit à la place de Léonice.

… il était inquiétant et particulièrement confus que la Reine, de toutes les personnes dans ce lieu de réception, ne connaisse le nom de sa baronnie. N’étaient-ils pas quelques milliers dans cette cité ? Quel intérêt pouvait avoir une si importante femme à savoir qu’une veuve donneuse de conseils, sans titre ni richesse, était en ville ? Et surtout… venait-elle de recevoir un compliment ? Léonice camoufla son inquiétude et sa curiosité derrière un sourire polit, vénérant l’attention qu’elle recevait par une nouvelle révérence à la seule intention de la Reine. Elle adressa un regard à Dédale, hochant la tête comme pour confirmer les dires de la femme en face d’elle.

« Aucunement, votre Majesté. Pardonnez mon manque de réaction, ma surprise et mon délice n’étaient que trop grands en entendant mon humble nom de la bouche de notre Reine. Vos informations sont exactes, votre Majesté, même si je ne saurais assumer, même en partie, la réussite des affaires de mon feu époux. C’était un homme capable et attentif, il m’a beaucoup enseigné. »

Elle se tourna ensuite légèrement vers Dédale, un air presque navré.

« Enchantée également, messire, même si je crains de ne posséder rien d’aussi exotique que vous ne le releviez tout à l’heure. Vous me voyez cependant flattée, même si par chez nous, en plus de quelques expressions parlant de cœur et de raisons, nous ne nous inclinons que face à plus noble que soi. »

Elle baissa aimablement la tête, sans jamais montrer totalement son profil à la Reine qui restait son interlocutrice principale ; au moins visuellement.

« J’espère que sa Majesté saura pardonner l’écart d’un homme aux coutumes différentes ; bien que j’ai cru comprendre que ce dernier était visiblement un habitué de vos réceptions. »





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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 2 EmptyLun 4 Juil 2022 - 18:58
22 avril 1167.
[convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 2 Ael9
La reine sembla bien plus apprécié le phrasé posé et tout en retenu de la dame de Raison, même si un soupçon de doute sembla se teindre sur ses traits devant tant de modestie. Après tout, quelles nobles ne souffrait pas d’ego ? Même derrière une apparence contrite.

- Si je n’ai pas le temps de croiser chacune de mes sujets, j’essaie pour le moins de savoir les reconnaître. Il n’y a rien à excuser Baronne. Celle qui ne prend pas le temps de réfléchir face à une situation inattendue n’a que peu d’avenir ici-bas. Je suis certaine que comme toutes épouses vous savez reconnaître les forces de votre conjoint, mais aussi ses lacunes. Nous sommes leur soutien autant qu’ils sont les nôtre.

Le regard de la reine s’amusa à glisser d’un individu à l’autre, méditant sur les paroles de chacun, s’amusant d’un sujet qu’elle avait l’air de mieux saisir qu’eux, ou du moins d’en donner l’impression.

- Les gens du Nord ont toujours manqué d’un certain tact, je ne puis leur en vouloir à la vue de la rigueur de leurs vies. Mais je tends à espérer qu’en fréquentant suffisamment de bonne gens, cette flamme s’adoucisse quelque peu.

Dédale se raidit à coté d’elle, comme s’il n’était pas certain d’apprécier la suite de la conversation. Détail qui n’échappa à personne, arrachant même quelques sourires satisfait dans l’assemblée. La Reine après l’avoir longuement observé jusqu’à ce qu’il incline les yeux, finit par ramener son regard sur Léonice, un sourire annonciateur d’une tâche désagréable sur les lèvres.

- Accepteriez-vous de vous en charger pour moi Baronne ? L’homme semble vous apprécier et le sauvage à besoin d’un mécène avisé pour retrouver le chemin de la civilité qui échoie à son rang. Je ne doute pas que votre expérience pourrait être d’une grande aide dans l’apprentissage du Vicomte…

L’insulte était donc ainsi rendue. Même si elle le faisait avec courtoisie, sa demande était plus que claire. En proposant à une Baronne d’éduquer un Vicomte sur son étiquette, même par de simple conseil, elle le plaçait en dessous d’elle si ce n’est hiérarchiquement, au moins culturellement. Les yeux de Dédale envoyaient des éclairs et la tension était palpable dans ses épaules.
Décidant d’ajouter un clou au cerceuil, la reine pris les mains de Léonice, les pressant entre les siennes qui étaient d’une froideur étonnante.

- Pourriez-vous me rendre ce service ? Vous avez connu un homme capable et attentif, je vous demande aujourd’hui d’en guider un autre vers cette voie. Puisqu’il semble en avoir grand besoin. N’est-ce pas Vicomte ? Leur demanda-t-elle sans détourner son regard de la noble. Du moins, jusqu’à ce qu’une seconde entière de silence passe, alors elle tourna un regard dur vers lui. Il finit par abdiquer.

- Je m’en voudrais de vous décevoir Majesté, si vous estimez que cela est d’une réelle nécéssi…

- Je l’estime ! Conclua joyeusement la première dame du Royaume visiblement ravie de faire d’une pierre deux coups, son regard revenant sur Léonice avec une pointe de plaisir déplacé.



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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 2 EmptyMar 5 Juil 2022 - 15:52
Il y avait quelque chose de profondémment dérangeant dans l’ensemble de la situation, même si la baronne avait bien du mal à mettre exactement le doigt dessus. Evidemment, son désamour pour le roi se retranscrivait un tant soit peu sur la reine, mais la belle aux cheveux de feu n’oubliait pas que cela restait des gens dont elle ne connaissait que très peu les personnalités et les âges. Son idée n’étant pas suffisamment arrêtée, il lui était aussi plus facile et libre d’estimer la personne en face d’elle en dehors de son statut royal ; mais Léonice sentait qu’elle n’était que l’outil de quelque chose qui n’avait rien à voir, et que les flatteries qui semblaient sincères n’étaient là que pour assouvir un autre besoin. Le détournement que fit la reine sur les gens du Nord allait dans ce sens, d’ailleurs, mais voilà qu’une autre anomalie se présentait aux côtés de Léonice. Pourquoi diable Dédale se mettait-il à ainsi se raidir ? Craignait-il autant les mots de la Reine alors qu’il venait de quasiment l’insulter, et ce à plusieurs reprises ?

Oh, la baronne saisissait très bien l’enjeu de cette simple incartade ; rabaisser Dédale, ni plus ni moins. La présence de Léonice n’était qu’un heureux hasard dont la reine fut capable de se servir, ou autre chose faisait-il partie de la volonté de la femme la plus puissante du duché, et peut-être même du pays ? Ses gestes tendaient à convaincre Léonice ; ou en tout cas la menacer, puisqu’un refus en public signerait probablement sa mort sociale, voire sa mort tout court. Les royaux n’étaient pas exactement connus ou considérés pour leur bienveillance à l’égard de leurs opposants ; bien que n’y ayant pas assisté, l’affaire des Sarosse restait vive dans l’esprit de la rousse, et peut-être même dans ceux d’autres. Léonice prit presque en pitié ce pauvre Dédale qui en un battement de cil passait de maître du jeu à simple spectateur, incapable d’imposer à nouveau son charisme. Au moins il parut à la baronne qu’il était clair que si le Vicomte n’avait probablement pas besoin de ce dont parlait la Reine, l’homme nécessitait clairement l’aide de la jeune femme en tant que soutien.

Elle fut tentée de prendre la défense de Dédale, de jouer les greluches dans l’incompréhension, au lieu de quoi elle entoura de sa chaleur les doigts de la Reine.

« Votre majesté ma Reine, je serais honorée de vous rendre service. Si tel est votre désir, je ferais en effet de mon mieux pour habituer sire le Vicomte à nos coutumes. »

Léonice ne montra aucunement qu’elle comprenait l’enjeu sous-jacent ; probablement juste celui de rabaissait Dédale, de l’insulter en utilisant la jolie petite baronne comme prétexte, puisqu’elle avait eu la négligence d’attirer le regard de tout le monde. Toute sourire, il fallait prendre les choses comme elles venaient, parfois ; rendre service à la Reine était une promesse d’un jour en attendre quelque chose.

« J’espère ne pas vous décevoir, ma Reine. »

Une discrète révérence ; il s’agissait là de ces moments où il ne fallait pas trop en faire. Léonice eut un sourire et une inclinaison de tête en direction de Dédale, investie dans le jeu de l’outil royal.




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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 2 EmptyMar 5 Juil 2022 - 19:50
22 avril 1167.
[convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 2 Ael9
Comme toute personne de pouvoir, la reine sembla bien entendue ravie de voir sa volonté ainsi obéie tant par un rebelle étalon que par une prometteuse jument. N’était-ce pas là un plaisir indicible ? Le pouvoir brut ? Ordonner et être obéit par les puissants autant que les plus insignifiants ? En tout cas sa Majesté semblait le penser et le savourer. Elle inclina la tête à la révérence de la Dame de Raison.

- Je n’en doute pas une seconde, Baronne. Je saurais me montrer reconnaissante de vos efforts. Et j’en attendrais aussi de vous monsieur le Vicomte.

Bien que plus raide, il s’inclina à nouveau jusqu’à ce que la reine et sa suivante se décident à les délaisser, leur pouvoir bien assit sur la situation. Sans doute pour aller s’en vanter à d’autres invités et rire de cette humiliation publique. Un rappel à l’ordre pour tous de qui tenait les rennes ici. Le seigneur du Nord se redressa et dit d’une voix courtoise mais froide, collant parfaitement à son air agacé.

- Accepteriez-vous une promenade dans le jardin ma Dame ? Que nous discutions de votre nouvelle… affectation ? Demanda-t-il sans poser les yeux sur elle, droit comme un piquet. Il se détourna vers la porte menant sur les arrières du manoir, sans attendre sa réponse.

Les bottes du grand homme crissaient sur le gravier des petits chemins blanc qui évoluaient entre parterres de fleurs et buisson. Le dos toujours raide, Dédale ne dit rien pendant un long moment, comme s’il laissait sa colère redescendre. Pourtant quand ils furent suffisamment éloignés pour s’assurer qu’aucune oreille indiscrète n’était à portée, et qu’il se tourna vers elle. Son sourire à mi-chemin entre prédation et amusement était revenu sur son visage. Et il retenait visiblement une réelle hilarité.
Il plongea une main dans sa tenue et sorti deux petites pierres à feu et l’un des batonnet qu’elle l’avait vu fumer. Il s’assit sur le rebord de marbre qui entourait un petit bassin. Il faisait plus frais au bord de l’eau malgré la nuit douce.

- Alors ? Qu’avez-vous pensé de ce petit tour de force ? Voilà que ceux que nous ne voulions pas alerter par nos rencontres nous obligent à nous voir aussi souvent que nécessaire… Une bonne insulte mène souvent bien plus rapidement à un résultat qu’une longue séance de compliment. On vous ordonne de me rendre meilleurs, Léonice. Je peux vous appeler, Léonice ? Puisque nous allons beaucoup nous rencontrer à présent…

Ainsi donc voilà qui expliquait son étrange attitude. En laissant la reine le pousser dans un domaine qu’elle croyait lui déplaire, elle avait fait son jeu, lui permettant d’obtenir un rapprochement difficilement justifiable avant cela. Cerise sur le gâteau, la dame de Raison, même si elle avait servi d’outil à sa majesté, avait tout de même reçu son vote de confiance au moins temporaire. Et Dédale ne doutait pas une seconde que cette marque, aussi fragile soit-elle en réalité, ne tarderait pas à lui attirer une certaine popularité auprès des flagorneurs de la cours. Les rumeurs couraient plus vite qu’un cheval au galop sur l’Esplanade.

- Votre idée de cours de dance pour ma fille était bonne sur le papier mais… elle déteste la danse, à mon grand malheur… J’ai vu une occasion et je m’en suis saisie.



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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 2 EmptyVen 8 Juil 2022 - 13:04
Ah, que la reine était détestable. Mais si elle tenait ses promesses comme le lui soufflait un certain code de dignité, alors Léonice n’aurait pas à trop se préoccuper de ce genre de jeu très longtemps. Une part d’elle restait intriguée par le caractère aussi éhontément capricieux de la femme de pouvoir ; elle ne se cachait pas de ses fantasmes ou de ses manipulations, ce qui était aux yeux de la baronne tout à la fois exception et intrigue. La rousse ne pouvait pas s’imaginer détester quelqu’un qui avait atteint une place aussi dangereuse qu’intéressante ; elle se surprit cependant à apprécier d’être ainsi jetée au milieu des lions. Léonice en tant que petit agneau docile se complaisait dans cet isolement qui avait tout du hasard mais dont elle soupçonnait autre chose ; maintenant, restait à savoir qui de la reine ou du vicomte était le plus malin des deux. La jeune femme eut presque, presque mal au cœur en sentant le nordique aussi figé. Mal à l’aise ? Tout était possible. Elle accepta sa proposition d’un petit mouvement de tête, bien que le vicomte ne la vit probablement pas. Elle le suivit, toute aussi docile que face à la reine, adressant quelques sourires légers et disciplinés aux nobles qui posaient le regard sur elle. Son statut de bête de foire avait de quoi soulever questions et remarques, mais pour l’heure son intérêt était de suivre un Dédale qu’elle pensait boudeur jusqu’à l’extérieur.

Il ne fallut que peu de temps au vicomte pour trancher avec ce qui n’avait été, tout du long, qu’un simple jeu. Léonice eut un souffle amusé, consciente de s’être faite complètement avoir par le rôle emprunté par son interlocuteur. Il lui était difficile de savoir si tout cela avait été réellement orchestré, ou si le hasard et la chance avaient rendu leur délais dans cette soirée aux saveurs qui s’emmêlaient désormais. Les bras croisés contre sa poitrine, la jeune femme gardait le dos droit. Il fallait reconnaître qu’en dépit de son mauvais comportement, Dédale venait de lui offrir une très belle porte d’entrée vers les gens de la cour royale ; et les cartes étaient désormais en grande partie dans ses mains, et s’il y avait toujours moyen pour la baronne de s’en défaire… suivre le barbare du nord avait quelque chose de passionnant.

« Pas mal du tout, même si cela me paraît pour l’heure à la fois trop facile et peut-être un peu trop fragile. »

Dédale confirma ensuite ce dont Léonice doutait ; la présence de la reine n’étant pas prévue, l’homme se démontrait être un excellent opportuniste.

« Vous êtes bien plus malins que ce que je pensais, Dédale. Je peux vous appeler Dédale ? Quel dommage pour votre fille, la danse est l’une des armes privilégiées des courtisans. »

Après quelques secondes de réflexion, la jeune femme dont le visage restait malgré tout détendu finit par s’asseoir aux côtés de l’homme. Une légère distance de l’ordre du courtois les séparait encore, bien qu’un œil curieux trouverait déjà leur proximité dérangeante.

« Cependant, vous ne nous facilitez peut-être pas la tâche. A ainsi avoir provoqué la Reine, qui semble d’humeur aisément capricieuse, toute évolution de notre relation sera vouée à être analyser et accusée de manipulation triviale. On ne se méfie que peu de moi, et si votre jeu de rôle était presque parfait, mais de la même manière que nous avons l’un et l’autre rapidement déterminé à qui nous avons affaire, nos cas ne sont pas uniques. »




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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 2 EmptyVen 8 Juil 2022 - 15:14
22 avril 1167.
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Dédale prit un petit air à la fois boudeur et espiègle, comme celui d’un enfant qui reconnait s’être fait prendre à faire une bêtise mais qui reste très amusé par celle-ci. Il ne la contredit d’ailleurs pas sur sa remarque.

- Facile et fragile, c’est tout à fait cela. Je n’ai fait que nous offrir un premier pas sur un chemin escarpé. Mais au moins est-on invité à l’emprunter plutôt que de devoir nous y imposer. Et j’escompte bien que les regards restent rivés sur nous, même les moins appréciable. La reine est impulsive, manipulable, je l’ai découvert aux cours de plusieurs joutes comme celle-ci, mais elle reste perspicace et redoutablement dangereuse. Je ne crois aucunement que nous pourrons compter sur des instants comme celui-ci pour bâtir nos relations avec le couple royal… non… Je crois plutôt qu’un esprit plus posé et mesuré que le miens, qui a attiré son attention et qui va subir son examen minutieux mais aussi sa curiosité serait bien plus à même de l’influencer de la manière attendue… Dit-il d’un ton taquin en la fixant, ne laissant que peu de doute sur la candidate qu’il pensait avoir trouvé pour cela. Il finit, d’un geste expert, par allumer le petit bâtonnet qui scintilla dans l’obscurité.

- Il y a trop longtemps que la dame de Vertchemin est la seule voix à son oreille. En attendant notre heure, il serait plus que bon que vous sembliez être son alliée et que vous soyez au fait de ses manigances. Quant à ses caprices, ne vous inquiétez pas tant, la reine aime la confrontation, cela lui permet de démontrer son pouvoir. Le tout est de savoir plier quand elle décide que le jeu est fini. C’est une enfant égoïste et pourrie gâtée avec une couronne. Tant qu’on garde cela en tête il n’est pas trop difficile d’éviter ses crises.

Comme chaque fois qu’ils étaient en tête à tête, le seigneur nordique ne machait pas ses mots pour exprimer son avis. Était-ce là une façon de manipuler son interlocutrice comme de jouer le balourd devant la reine, ou bien était-ce, comme il l’affirmait, un avant-gout l’honnêteté sans concession qu’il lui promettait en cas d’alliance définitive entre eux et leurs maisons ?

- J’espère un jour convaincra la tête de mule qui me sert d’enfant à s’essayer plus au plaisir de la danse avant de la juger si durement. Peut-être que si elle assistait à d’autres représentation comme celle de ce soir, changerait-elle d’avis. Avant d’être une arme, il s’agit d’un art on ne peut plus élégant et digne d’éloge. Beaucoup d’homme d’épée n’atteindront jamais la grâce et la concentration d’un danseur, même au cœur de la bataille. Poursuivit-il distraitement en tirant sur la petite tige pour en inhaler la fumée, avec cette facilité à parler de manipulation, de mort et de choses anodines comme si aucun sujet ne prévalait sur les autres. Ce qui ce confirma quand il ajouta encore.

- J’adore vous entendre m’appeler par mon prénom. Alors ne vous en privez pas, au contraire…

Il avait tourné la tête vers elle et l’observait avec un regard intense qui pu la faire douter qu’une fois de plus il ne se jette sur elle pour l’embrasser avec sa fougue animale. Mais il ne fit pas le moindre mouvement en ce sens. Dommage ? Au lieu de cela il plongea sa main sous sa cape et extirpa un petit blason de fer assez petit pour tenir dans sa paume. Peinte et vernies, ses armoiries, une tête de loup sur fond blanc et bleu, y étaient représentées avec soin et intensité. Il le posa sur la pierre entre eux, et de deux de ses doigts le fit glisser jusqu’à elle.

- Voyez cela comme une clé et un signe d’amitié. Tant que vous le posséderait, ma maison vous sera ouverte. J’espère bien vous voir en user et en abuser dans les semaines à venir, Léonice.



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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 2 EmptyVen 8 Juil 2022 - 15:39
Elle avait beau reconnaître la dangerosité de l’homme non loin d’elle, l’espèce de petite grimace qu’il fit lui donna envie de lui tirer les joues de ses doigts blancs. Il aurait cependant bien inconcevable de se comporter de cette manière, aussi Léonice ne se permit-elle que de contempler le visage voisin, écoutant avec toute l’attention qu’il méritait une réponse qu’elle trouva satisfaisante. L’homme reconnaissait des choses que Léonice soupçonnaient ; mais aussi révélait-il sont pur désir de se rapprocher de la royauté, chose qu’il ne pouvait pas faire seul. C’était… très intéressant. Bien sûr, Léonice se sentait flattée de faire partie de ces machinations, bien qu’elle aurait préféré être capable de tout cela de sa propre initiative. Il était sot de penser que l’on pouvait tout obtenir soi-même, surtout au vu de son propre caractère et des lacunes qui étaient les siennes. La baronne lui répondit par un sourire joueur, presque provocateur, avant de se laisser à rire légèrement.

« C’est d’autant plus osé d’avoir une telle confiance en mes capacités intellectuelles et sociales. Cela dit, je préfère tout de même entendre cela que me faire ouvertement traiter de dinde. »

Une reine manipulable et une conseillère, courtisane et vipère auprès d’elle comme seule source de manipulation. Dédale ne voulait pas se contenter d’avoir voix au chapitre royal ; il voulait se débarasser de Félia et de l’influence qu’elle avait gagné peut-être au détriment des autres.

« Je pense que si en effet vous êtes capables de vous éviter les dites-crises, je ne devrais pas être trop en difficulté », assuma sans détour la baronne.

Il serait éternellement délicat de savoir quand Dédale s’exprimait avec honnêteté, et quand il ne cherchait qu’à en réalité flatter l’égo de Léonice. A ce doute, la baronne se positionna sur un choix pur et simple ; celui de croire qu’il était honnête dans l’expression de son avis. Il avait bien précisé tout vouloir, cela voulait peut-être même dire la couronne en elle-même ; sûrement, d’ailleurs. Mais cela voulait dire passer par une étape politique d’alliances et de potentielles trahisons ; s’il était bien au courant des jeux de la cour, certaines choses devaient lui rester inaccessible, et c’était de cette manière que Léonice rentrait en scène.

« Je me souviens avoir entendu parler notre maître d’armes, à l’époque, et très bon chevalier du feu baron de Raison. Il ne cessait jamais de lier danse et combat, mettant en avant la connaissance du corps de soi-même et des autres qui rentrait en jeu de la même manière dans un art comme dans un autre. Ne perdez pas espoir pour votre fille, les gens d’esprits, ce dont je ne doute pas que vous soyez, finissent toujours par réaliser ce qui est utile à leur ascension. »

La baronne eut un sourire en coin alors qu’elle détournait le regard, pudique. L’homme était trop frontal pour qu’elle lui tombe dans les bras, ses émotions trop bien gardées comme un agneau au milieu des loups. Mais sa manie qu’il avait de subitement être trop… trop lui, la destabilisait juste suffisamment pour l’empêcher de répondre avec autre chose qu’une humble pudeur. Evidemment qu’elle pensa à la veille ; mais Léonice n’avait pas encore décidé si ce baiser forcé lui avait été agréable. Désagréable, surement pas, mais la jeune femme se demandait encore si perdre une partie du contrôle qu’elle exerçait sur elle-même ne la froisserait pas. En tout cas, elle fut heureuse de ne pas avoir à réfléchir outre mesure à ses interactions avec Dédale alors qu’il lui présentait son blason. Elle le prit entre ses doigts fins, caressant du pouce la tête de loup qu’elle apprendrait certainement à apprécier.

« Allons, Dédale. J’ai fait une promesse à sa majesté la reine, et je compte bien la tenir. Bien-sûr que je vais en abuser ; nous avons toute une réputation à construire, après tout. »




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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 2 EmptyVen 8 Juil 2022 - 19:43
22 avril 1167.
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Le sourire de Dédale s’élargit un peu plus et il sembla retenir un rire qui aurait pu les faire remarquer.

- J’aime l’idée de vous voir tenir cette promesse. Et bien d’autres j’espères… Que diriez-vous de venir chez moi cette fin de semaine. Une première rencontre qui nous permettrait de satisfaire sa Majesté dans votre devoir. Si d’aventure nous devions déboucher une bonne bouteille de vin et parler d’avenir, ce ne serait que purement accidentel.

Il avait à peine commencé à fumé qu’il écrasa sa petite création sur la pierre et se redressa pour se mettre face à elle, juste dans l’angle entre le manoir et sa position. Il tendit la main et effleura sa joue du dos de ses doigts, dans un geste étonnamment doux aux vues de ses habitudes vigoureuses. Mais il ne se permit pas plus d’audace. Arrivant à l’arrondi de sa mâchoire, il se recula d’un pas et s’inclina, lui présentant une main courtoise.

- Maintenant que je suis « calmé » de cette punition, que diriez-vous de danser encore un peu en ma compagnie ma Dame, avant que la nuit ne soit trop tardive…

***


En réalité, ce fut presque jusqu’à l’aube qu’il la fit danser cette nuit-là, proposant toujours un pas de plus, un verre à partager, une conversation stimulante. Bien entendu il jouait son personnage de rustre pas si éloigné de la vérité, mais il l’écoutait avec attention sur chaque sujet et lui offrait questions et réponses d’un réel intérêt. Ils jouaient tout deux les remarques sur l’étiquette et les coutumes chère à la noblesse Marbrumienne dès qu’ils avaient du public. Des petits curieux qui venait se divertir du duo former de force par la reine, la dinde et le barbare. Mais même alors, si le seigneur des Marches prenait plus de temps à répondre que son esprit qu’elle savait vif, ne devait avoir pris pour formuler son idée, cette dernière s’avérait toujours pertinente et entretenait les échanges et la curiosité.

Au final, même s’ils jouaient un jeu, lui, semblait prendre du plaisir à sa compagnie et à sa discussion, même sur des choses qu’il maîtrisait finalement bien plus que les flagorneurs présents qui s’amusaient de son apprentissage. Quand enfin ils se séparèrent dans les premières lueurs, Léonice avait plusieurs promesses pour combler son emploi du temps de conseillère, et le « couple » qu’il formait était convié à quelques soirées et même à quelques chasses pour Dédale. Les premières pierres d’une solide construction à venir, ou peut-être d’un pont branlant, seul le duo saurait le dire.

Pour sa première invitation officielle, Dédale ne fit point les choses à moitié, un page vint lui déclamer celle-ci au vu et au su de tous devant les portes de sa demeure. Et le matin de sa visite, carrosses, gardes et domestiques furent envoyé la chercher. Presque une délégation pour une simple invitation. Dédale aimait à se faire remarquer et à entretenir la naissance de leur lien pour la communauté de l’Esplanade. Pour les autres, c’était une manière de montrer qu’il prenait au sérieux la recommandation de sa majesté quitte à trop en faire. Mais pour eux deux, c’était une moquerie sucrée de leur intellect envers toutes ses âmes que se croyaient maître manipulatrice.

Le manoir du seigneur des Marches, même s’il était d’une élégance certaine, avait bien plus de liens avec une forteresse qu’avec un domicile de beauté et de paraître. L’on peinait d’ailleurs à voir l’édifice depuis l’extérieur puisque le mur d’enceinte était déjà plus proche d’une défense face à un assaut probable plutôt que pour préserver l’intimité des occupants. La bâtisse elle-même, avec ses tours rondes et ses murs nu et blanchi n’aurait pas dépareillé dans un bourg fortifié comme Sombrebois ou Traquemont.
Un immense jardin s’étendait jusqu’au mur de la cité elle-même à l’arrière et une terrasse de pierre surélevée offrait sans aucun doute une vue splendide sur celui-ci. Des bosquets d’arbres et des fleurs laissées libre donnait un l’endroit un soupçon de naturel contre balancé par l’impression martiale laissée par certaine zone dégagée.

Quand Léonice fut invitée à descendre, ce fut pour découvrir un Dédale dans une tenue simple et pratique, pantalon de cuir brun et chemise blanche qui n’aurait pas fait tache même dans les quartiers populaires, si on oubliait sa prestance guerrière qui l’habitait en permanence. Il jouait avec une jeune fille qui ne devait pas avoir plus de douze ou treize ans et qui tentait de le renverser en lui sautant dessus. Le grand homme se contenta de la saisir au vol et de la jeter sur une épaule comme un vulgaire sac à patate, arrachant rires et cris de protestation à l’enfant qui se débattait plus ou moins pour descendre alors qu’il la promenait sur la pelouse.

Malgré la distance, elle sut dire qu’il sourit encore plus quand il la vit. Dédale déposa son colis au sol et lui indiqua leur invité. Après quelques secondes d’un échange qu’elle ne put entendre, la jeune fille hocha la tête et ils approchèrent. Si elle n’avait pas le roux profond de son père, lui préférant un blond vif aux reflet auburn, la jeune fille possédait indéniablement les yeux intelligent quelque peu dur de son père. Cette sorte d’animalité cachée derrière une beauté enfantine qui deviendrait splendide si elle atteignait l’âge de femme.

- Soyez la bienvenue, Léonice, c’est toujours un plaisir. Permettez-moi de vous présenter ma fille, Labys. Labys, je te présente la Baronne Léonice de Raison. Notre invitée pour la journée.

La jeune fille s’inclina avec élégance sans pour autant baisser les yeux qu’elle gardait planté sur elle avec un mélange d’intérêt, de curiosité et peut-être d’une pointe de défi. Elle lui dit d’une voix douce et mélodieuse :

- Madame la baronne, bonne chance pour éduquer ce rustre !

- Hé ! S’emporta faussement Dédale, mais déjà elle bondissait en riant hors de portée de la petite taloche bien trop douce pour être une quelconque punition.




HRP:
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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 2 EmptyDim 10 Juil 2022 - 18:27
Même Léonice qui d’ordinaire savait toujours retenir les bribes d’émotions sur son visage manqua de rire à leur échange. Les particularités de Dédale le rendait aussi désagréable que charmant ; la jeune femme gardait ses réserves, mais au moins lui concéda-t-elle plus d’avantages que de désagréments à leur Fortune.

« Le bon vin fait partie des accidents que je serais susceptible de trouver agréable, » sourit-elle à nouveau.

Et ainsi acceptèrent-ils de jouer le jeu la soirée durant, Léonice fatigable qui n’eut pourtant de cesse d’accompagner l’homme et son odeur de tabac froid. Dédale était d’une compagnie qui nécessitait de ne pas se laisser endormir par la fatigue ou l’aclool, deux choses que Léonice apprit à supporter au-delà du raisonnable… mais n’était-ce pas la marque des défis ? Meilleure compétitrice qu’on aurait pu l’espérait, la belle donna autant de spectable qu’elle en jugea nécessaire, ne laissant pour sa part que très peu transparaître le début de plaisir que transformait la présence de Dédale. Elle jouait les dindes, oui, gloussant aux remarques déplacées de l’un ou l’autre invité, feignant de ne pas toujours entendre les critiques ou les moqueries. Mais toujours elle réorientait les conversations à leur avantage tout en donnant l’illusion « d’éduquer » celui qui n’avait rien d’un petit chien.

Léonice aimait l’attention qu’elle suscitait, tout comme cela agita profondément toute sa petite maisonnée. Les serviteurs se trouvèrent aussi inquiets qu’excités à l’idée de voir leur maîtresse si souvent à l’extérieur, conviée et invitée plus que jamais, les rumeurs concernant la demande de la reine mettant parfois le feu aux opportunistes et leurs intérêts pragmatiques.

La baronne se doutait du caractère profondément extravagant du seigneur des Marches ; elle avait, après tout, vu une partie de ce dont il était capable lors du bal donné par Félia. Mais l’arrivée d’un page à sa porte qui se mit à clamer son invitation lui fit hausser les sourcils d’une très sincère surprise ; chose étant qu’elle ne lui fit pas l’affront de refuser, s’apprêtant de la même manière qu’elle le faisait quand elle se rendait chez ses plus prestigieux hôtes. Sa robe satinée dévoilait ses avant-bras d’un bleu éclairé, lumineux sans être trop luxueux. Le tissu de bonne qualité s’entrecroisait à sa poitrine et autour de ses hanches, camouflant un manque de moyen par une ingéniosité artistique. Les quelques marques de richesses qu’elle s’autorisa fut une paire de bijoux ci et là, visibles pour l’œil averti mais qui ne hurlaient pas l’état de ses finances non plus.

Dédale avait fait un choix beaucoup plus humble ; l’arrivée de la baronne fut sous les hospices du jeu et des sourires, ce que la jeune femme ne put s’empêcher de voir comme calculé ; mais peut-être le hasard de sa rencontre avec l’enfant n’était que ça, un hasard. Elle s’approcha, souriante également alors que l’image de sa défunte fille altérait parfois les traits de Labrys. Elle ferma les yeux pour s’ancrer à nouveau dans la réalité avant d’offrir un salut plus que décent envers le père et sa fille. Léonice manqua d’éclater de rire face à la fraicheur de la blonde, mais lui répondit sur l’exact même ton.

« Je vous remercie, mais j’ose espérer ne pas avoir besoin de faire appel à la chance ! »

Elle lui reconnaissait le défi constant de Dédale ; de ses yeux à la forme de son visage, peu de doute sur leur lien si ce n’était la couleur des cheveux un peu plus éloignés l’un de l’autre.

« Au moins suis-je ravie de constater qu’en matière d’extérieur et d’architecture, votre demeure est sublime. »




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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 2 EmptyMer 13 Juil 2022 - 12:48
27 avril 1167.
[convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 2 Ael9
Pivotant sur lui-même le seigneur observa la demeure avec l’intensité d’une première découverte malgré qu’il en connaisse les moindres détails. A son contraire, bien qu’elle tenta de le dissimuler avec plus ou moins de talent, le regard de Labys revenait constamment sur Léonice, avec une multitude d’émotion possible. Comme si la demoiselle aux cheveux de feu recelait bien plus de détails et mystère que l’habitation.

- Oui, malgré le fait que je ne sois pas natif, j’ai eu la chance de commencer mon installation bien avant la Fange, ce qui m’a permis quelques fantaisies architecturales. En réalité, le terrain a été offert à mon grand-père pour service rendu au Duc du Morguestanc. Le plus surprenant à été découvrir que malgré cette propriété, deux autres familles étaient installées ici lorsque je suis venu prendre possession des lieux. Sans doute pensait-on que jamais un seigneur des Marches ne prendrait la peine de descendre si loin au sud pour un lopin de terre.

Il rit doucement en se remémorant l’événement qui avait fait de lui le garnement que toute la noblesse voyait en lui ici. Juste car il avait réclamé ce qui lui appartenait de droit. Un comble selon eux, mais qui pour autant n’avait rien de franchement déplacé si ses origines n’avaient pas été si « impures » selon eux.

- J’ai tâché faire preuve d’une certaine application dans les choix décoratifs, mais si vous avez des gouts en la matière, nous pourrons bien entendu revoir tout cela. Après tout, je souhaite que vous vous sentiez ici chez vous.

La jeune fille se rembrunit, preuve que le rapprochement voulu par son père, si elle n’y était peut-être pas foncièrement hostile, n’était tout de même pas aussi aisément accepté par elle. Mais surtout, l’absence totale de surprise ou même de questionnement chez elle, indiquait sans peine qu’elle n’ignorait rien de ce sujet. A quel point son père partageait-il avec une enfant ses plans ?

- Du moment qu’on ne se retrouve pas avec des tentures, des petits coussins, et des fleurs partout… grommela la jeune fille en croisant les bras, avant de se rendre compte de son impolitesse devant la femme à qui elle ne parvint pas à cacher un regard à la fois inquiet et désolé. Gaël m’a dit que je devais travailler ma monte aujourd’hui, excusez-moi…

Elle leur fit une nouvelle jolie révérence et s’en fut d’un pas qu’elle essaya de rendre le moins pressé possible vers les écuries établies à part de la grande demeure. Dédale secoua la tête avec un doux sourire sans quitter sa fille des yeux. Un amour visiblement sincère pour sa progéniture teinté ses yeux. Il reprit la parole.

- Malgré son courage et son caractère farouche, elle reste une enfant qui craint les changements trop brutaux. En réalité, je crois qu’elle hésite entre être heureuse de vous rencontrer et sa crainte de vous déplaire. Elle a découvert que les gens d’ici sont fait de faux semblant et de méchanceté et même si je lui ai assuré que vous n’étiez pas de celle qui font de la cruauté un jeu, elle aura besoin de temps et de vous pour se laisser convaincre.

Il tourna le visage vers elle, puis son corps tout entier et s’approcha d’elle, son ombre la baignant entièrement. Toujours habité de son éternelle audace, il saisit l’une des ses mains pour la garder entre les siennes et caresser ses doigts avec une lenteur presque sensuelle. Détaillant ses yeux des siens, il semblait profiter du simple fait qu’elle se tenait devant lui.

- Il est un peu tôt pour le vin promis, mais peut-être voudriez-vous que je vous serve de guide en ma demeure ? Ou qu’une autre envie vous guide ?




Dernière édition par Dame Corbeau le Dim 7 Aoû 2022 - 14:49, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 2 EmptyMer 13 Juil 2022 - 14:23
La baronne sentit le regard de la jeune Labys sur elle, et par politesse fit comme si elle ne s’en rendait pas compte. Elle imaginait sans mal les émotions qui devaient assaillir un si jeune être, même si elle ne réalisait pas encore totalement à quel point Labys était au fait de ce qui allait peut-être se dérouler dans les mois à venir ; voire avant.

« Quelques rumeurs peuvent parfois faire un pays. Soyons bien heureux qu’un seigneur des marches ait, finalement, bien pris possession de ce qui lui revenait. »

Le commentaire était sympathique, mais cachait mal tout l’amusement que Léonice possédait pour la conversation. Très peu victime de discrimination au cours de sa vie, la jeune femme avait bien vu à de nombreuses reprises ce que quelques on-dit pouvait faire ou défaire dans la réputation d’un noble ou d’un bourgeois. Elle l’avait vu avec la plupart de ses proches, et finalement même son feu mari que même la reine avait eu l’indélicatesse de lui rappeler. Pas que cela ait chagriné outre mesure Léonice ; mais cela faisait partie des remarques qu’elle ne cessait de se faire pour elle-même.

Avant que la baronne de Raison ne puisse répondre, voilà que Labys se montrait piquée par la possibilité de voir son chez soi transformée. Sans s’étonner de cette réaction, la baronne regretta peut-être un peu ce départ précipité ; pourtant, il ne lui était pas difficile de le comprendre, ce qui fit qu’elle se contenta d’une brève révérence à son tour. Le regard que Dédale lançait à son enfant était évocateur de leur lien très fort ; et puis, c’était rassurant de voir un homme de sa trempe se montrer aussi tendre avec une jeune fille. Si Léonice ne savait pas encore exactement comment se positionner vis-à-vis du seigneur des Marches, disons que certains de ses défauts se rattrapaient d’eux-mêmes par les attentions qu’il était capable pour l’heure d’offrir.

« Je ne lui donnerai pourtant pas tort ; je n’hésiterai pas à me rendre cruelle si cela devenait nécessaire. Mais je comprends, ne vous inquiétez pas. L’enfant n’est pas si jeune et probablement en âge de comprendre ce qu’il se passe ; cela dit si j’aime les fleurs et les petits coussins, je les réserve en général à ma chambre. »

Léonice essayait de rassurer Dédale, bien qu’elle douta que cela soit nécessaire. Elle couva d’un regard le départ de Labys vers les écuries ; cela restait une jeune fille bien éduquée au moins dans l’ensemble de son comportement. Pas que la baronne s’en inquiétait, mais devoir se confronter à une enfant trop frontale ou trop peu envieuse d’apprendre à la connaître aurait rendu quelques petites choses bien plus complexes.

« Ca serait avec grand plaisir, Dédale. Une petite visite guidée me parait de bon ton ; et puis, cela fait quelque chose que nous n’avons pas discuté, nous pourrons ainsi rattraper le temps… échappé, » sourit-elle.




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