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 [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau

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Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 3 EmptyLun 1 Aoû 2022 - 18:11
27 avril 1167.
[convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 3 Ael9
Bien qu’il ne paraisse pas profondément inquiet de la possible hostilité entre sa fille et la dame de Raison, Dédale sembla tout de même apprécier l’effort qu’elle consentit à promettre pour arranger cela. Implacable et manipulateur le définissaient aisément, mais la prévenance pour ses proches semblait vouloir s’inviter dans les couleurs du tableau qui le représentait. Avec son sourire charmeur, il lui offrit un bras pour l’inviter à sa suite avant de l’entrainer vers le manoir.

- Je dois admettre que l’envie de vous rendre visite plutôt m’est venu, mais il aurait été bien en peine de le justifier aisément alors que vous deviez être ma punition. Faire étalage de tout cela pour vous inviter sur mon territoire était plus cohérent, même si cela à quelque peu joué sur ma patience. Dit-il en surjouant quelque peu, plus amusé que franchement frustré de cette attente. Ils avaient bien le temps de rattraper cette peine.

Il la guida tranquillement jusqu’à la petite terrasse qui surplombait le vaste jardin et dont la hauteur était suffisante pour percevoir la mer par-dessus le mur d’enceinte de l’Esplanade. A l’exception d’une longue table assez grande pour envisager le repas en extérieur avec quelques invités, celle-ci était nue de décoration.

- J’aime déjeuner et m’entrainer à l’arc ici. Si on se lève assez tôt, le soleil qui se lève à l’opposer donne un aspect miroitant à l’océan, presque… déstabilisant. C’est un spectacle que j’ai appris à aimer. J’espère pouvoir vous le montrer à l’occasion. Et le coucher n’a que peu à lui envier… Expliqua-t-il avec un air complice et satisfait de partager des choses qu’il appréciait avec la personne qui l’accompagnait.

Il n’avait d’ailleurs pas le ton de la vantardise coutumière du noble qui étale sa richesse aux yeux de ses invités, mais plutôt de celui qui est fier de la beauté trouvable dans les détails de son quotidien. C’est d’ailleurs ainsi que se déroula la visite toute entière. Dédale la conduisit d’abord dans un hall immense directement lié au jardin et qui aurait fait baver de jalousie le propriétaire du manoir qui avait accueillit la réception de la favorite quelques jours plus tôt. Le sol, d’un marbre poli et élégant semblait aussi apte à recevoir les pieds des danseurs que les bottes des combattants et Léonice devait deviner sans peine qu’avec Dédale, qui était autant l’un que l’autre, ce détail était une volonté.

Mais il se concentra surtout sur les œuvres d’une extrême variété qui décoraient les murs. Pas pour vanter leur valeur, d’ailleurs certains artistes qu’il cita était de quasi anonyme quand ils n’en étaient tout simplement pas. Il préféra s’attarder avec beaucoup de passion sur la force des œuvres en question mélangeant avec aisance passion profane et connaissances techniques afin de lui expliquer son ressenti. Il s’attarda particulièrement sur la représentation d’une prairie dont la profondeur semblait avoir été saccagée par une bataille récente, en attesté les restes d’une bannière flottant encore au vent, plantée dans la terre battue. Une tempête semblait s’apprêter à s’abattre sur la pleine, par un ciel gris et torturé. Mais ce n’était pas l’aspect martial qui avait retenu son attention dans le travail de l’artiste, mais la plume d’un blanc immaculé qui était représentée au premier plan. Coincée entre des brins d’herbes, elle donnait l’impression de lutter contre la bourrasque qui menaçaient de l’emporter au loin.

- J’aime à croire qu’elle représente un certain espoir de lendemain. Que malgré l’horreur qui survient, il est possible de voir, par des efforts qui nous semblent vain, une chose que la souillure n’a pas terni et qui peut subsister.

Venant de l’homme prêt à faire couler le sang et les larmes pour ses objectifs, cette vision pouvait paraitre décalée, si ce n’est absurde. Mais l’intérêt qu’il y portait semblait sincère. Il dut s’apercevoir de ce point en tournant la tête vers elle. Ce qui le fit sourire.

- Si j’aspire à voir mes ambitions satisfaites, je crois aussi qu’il peut en ressortir quelque chose de bien pour ce monde. Est-ce prétentieux ?





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Léonice de RaisonBaronne
Léonice de Raison



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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 3 EmptyJeu 4 Aoû 2022 - 20:10
Léonice restait en maîtresse d’elle-même et manipulait les mots comme elle avait l’habitude de faire, se positionnant en l’espèce comme une personne aussi courtoise, compréhensive que prudente. La réalité était pourtant bien que de tous, Léonice était tout de même celle qui était la moins certaine quant à la suite des événements ; elle n’avait jamais réellement été invitée à la Cour, à de trop grandes réceptions et s’était toujours mêlée des intrigues des « grands » nobles… de manière assez lointaine. Tout était inédit ; la présence de Dédale, sa fille, cette immense maison, l’intérêt que pouvait lui porter d’autres personnes ; rien qui ne risquait de faire s’écrouler la baronne, qui sentait tout de même être née pour ce genre de choses.

Mais le doute s’infiltra de manière fugace, telle une nocturne que l’on tarderait à saisir avant qu’elle ne s’échappe. La baronne sourit à la flatterie inhérente à l’envie supposée de son compagnon à qui elle tendit le bras durant la visite ; Léonice ne pouvait pas nier qu’elle aurait été curieuse de le voir plus tôt, mais le raisonnable leur avait donné raison.

« Je vous découvre un caractère finalement bien moins impatient que ce que vous laissez entendre au reste des nobles. Je saurais l’apprécier, Dédale, » sourit-elle en inclinant la tête de manière respectueuse.

Noble certes, mais curieuse avant tout, Léonice aima découvrir le moindre recoin de terrasse ou d’extérieur. La flamboyante s’imagina sans aucun mal le saillant Dédale en train de tirer à l’arc ; bien qu’elle l’imagina bien plus facilement avec une épée démesurée, de celles qu’on ne dépeint que dans les contes mythiques et si ancien qu’on se demandait encore si les ancêtres nobles n’étaient pas tous des géants.

« Cela serait en tout cas avec plaisir ; l’endroit, même en plein milieu de l’après-midi, est superbe. »

Léonice voilà un sourire d’une main contre ses lèvres en repensant aux nobles que Dédale avait du chasser d’ici ; pour sûr qu’ils devaient être dévastés de quitter une telle merveille. La jeune femme ne cacha pas le fait qu’elle soit impressionnée, même si cela ne se traduisit que par de légers mouvements des sourcils, ou peut-être un œil un peu plus brillant. Elle confia une analyse à elle-même alors qu’ils avançaient, notant chaque détail qui reflétait la personnalité profonde de son hôte ; Dédale se révélait dangereusement fascinant. Pieusement silencieuse, l’écoute se parait d’or aux mains croisées de la jeune femme qui basculait la tête, s’arrêtait parfois quelques instants de plus devant une œuvre l’ayant particulièrement touchée, profitant de chaque seconde comme si c’était la dernière de son existence. Les richesses en lui-même n’avaient jamais suscité trop d’envie chez la baronne qui ne s’était jamais confondue dans l’oisiveté ; sauf peut-être quelques instants dans sa jeunesse, avant sa première grossesse. Mais l’art avait toujours su attirer son besoin irrépressible de rêver, de s’arrêter et de profiter comme si elle était soudainement capable d’arrêter le temps.

Le dernier tableau était tout particulier ; Léonice pensa brièvement à ses terres, sans réellement savoir pourquoi, puisqu’aucune à sa connaissance ne subit les affres des batailles ; pas avant l’invasion des fangeux, en tout cas. Et il y avait également cette plume, parfaite, luttant pour quelque chose qui les dépassait tous. Elle écouta l’explication harmonieuse, presque trop poétique pour l’image que Léonice se faisait de Dédale, ce qui provoqua un bref papillonnement de ses cils avant qu’elle ne se reprenne.

Quel homme complexe.

« Très certainement, » sourit-elle avec douceur, « mais je ne suis pas certaine qu’une inclinaison à l’humilité ait plus de chance de faire gagner des guerres ou de changer le monde. »

Un regard complice coula dans la direction du seigneur des marches.

« Ne le suis-je pas tout autant pour imaginer participer à ces mêmes ambitions ? »



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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 3 EmptyVen 5 Aoû 2022 - 12:37
27 avril 1167.
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Fût-il satisfait de sa réponse ou au contraire déçu ? Il n’en montra rien, se contentant de continuer de l’observer silencieusement pendant de longue seconde, ce sourire qui le caractérisait tant toujours peint sur ses lèvres. Par moment, cette manière qu’il avait d’observer les choses ou les gens donnait l’impression qu’il regardait au-delà de leur apparence première pour s’attarder sur les fondements de ce qui les composait. Observait-il donc son âme à cet instant ?

- Vos ambitions vous laissent-elles croire à leur tour que vous les accomplissez pour que de plus grandes choses surviennent Léonice ? Peut-être sommes-nous simplement trop orgueilleux pour admettre que nous voulons simplement ce qu’ont les autres, peu importe les conséquences.

Après une seconde, il rit, comme si la vacuité de se raisonnement avait de quoi amuser une tombe.

- Mais vous avez bien raison, ce n’est point en faisant rien que les changements surviennent. Je suppose que seul l’avenir pourra nous dire si c’est à tort que j’ai eu cet utopique espoir, poursuivit-il en regardant encore quelques instants le tableau. Son autre main avait rejoint celle de Léonice sur son bras et comme lors de leur première rencontre, il caressait à présent l’arrête de ses doigts avec son pouce dans un geste doux mais pas dénué d’intensité qui aurait paru inconvenant à la plupart des observateurs.

Mais il n’y en avait pas. Et cette fois, il ne semblait pas destiné à la perturber. Si elle pouvait douter que ce geste soit inconscient au vu de la maîtrise de son interlocuteur depuis leur premier échange, il semblait tout à fait possible de croire qu’il se le permettait par simple envie de la toucher, sans se soucier du reste.
Après quelques instants, ils délaissèrent l’œuvre pour s’engager dans un couloir sans fioriture mais proprement entretenu. Ils passèrent plusieurs portes sans les ouvrir jusqu’à arriver à un double battant plus épais et solide que les autres plus décorative et destinée à l’intimité. Il en poussa l’un.

Une salle d’armes. C’était le plus souvent comme cela qu’on appelait la pièce où était entreposé l’équipement de guerre d’un seigneur. On y affichait ostensiblement ses plus belles pièces près à narrer les glorieuses batailles qui les accompagnaient. Mais à l’exception de l’épée qu’elle avait vu à son coté quand elle avait fait sa connaissance, et qui était en effet suspendu au mur, l’endroit correspondait très peu à cette description quelques peu vantarde.

L’endroit n’avait, semble-t-il, que faire de l’apparat. En réalité, il tenait plus des réserves d’une place fortes que de la salle d’armes d’un seigneur. Râtelier de lances et d’épées occupaient la majorité de la pièce. Chaque arme, récente et de qualité pour un œil avertit. Une large trappe close laissait à croire que l’amoncellement meurtrier se poursuivait dans une cave. Dédale ne fit pas le moindre commentaire au sujet de cette pièce, se contentant d’en faire le tour avec la veuve dans un silence méditatif. Cette démonstration n’avait visiblement pas pour objectif de faire le coq devant elle, mais plutôt de lui démontrer le sérieux des dispositions qu’il prenait pour la réalisation de ses ambitions.

Si chacune des armes qui occupait cette pièce trouvait un bras pour la brandir, une force plus que conséquente pourrait émerger de ce manoir. Une force capable, peut-être, de s’approprier l’Esplanade toute entière et au-delà. Voilà la raison pour laquelle il lui montrait cet endroit. Le seigneur des Marches Boréales possédait-il autant de bras à son service ? Voulait-il qu’elle se le demande ? Ou au contraire qu’elle en doute ?

Il referma la porte avec précaution et ils repartirent à contre sens de leur venue. Cette fois-ci, il s’arrêta à chaque porte. La variété des pièces était aussi grande que celle de ses lubies. Petit salon, salle de copie, archives, bibliothèque, et autres exemples dédiés à un certain développement culturel. Ils finirent par arriver à deux portes l’une en face de l’autre, une clé était insérée dans l’une des serrures et il la tourna pour déverrouiller l’endroit.

La pièce était spacieuse, uniquement occupée par un large bureau et un confortable fauteuil. Plusieurs rayonnages vides semblaient destinés à recevoir des ouvrages et il y avait amplement la place d’installer de confortables meubles et assises dans l’espace nu qui séparait une large cheminée du bureau lui-même. Deux grandes fenêtres permettaient au soleil d’éclairer convenablement celui-ci durant la majorité de sa course et ainsi fournir l’occupant toute la lumière nécessaire à son travail, quel qu’il soit.

- Connaissez-vous le Vicomte d’Ombreciel ? C’est l’un des nobles les plus en vue de la cour actuellement. Surtout depuis que notre bon souverain lui a confié la lourde tâche de la création d’archives culturelle royales accessible à tous. Imaginez-vous ? Toutes les connaissances, du poème à l’art de la guerre, de la biographie à l’étude des plantes. Tout cela accessible à tout ceux qui le souhaitent. J’imagine que le Temple ne voit pas d’un très bon œil cette idée de voir son domaine privilégié ainsi mise en pâture à tout esprit avide de connaissance mais pas forcément de religion.

L’information, si elle était intéressante, semblait tout de même survenir de nulle part, Dédale ne faisant aucun lien avec la pièce vide ou même leur visite en général. Il semblait simplement s’amuser de la chose. Il balaya cependant l’endroit du bras.

- Qu’en pensez-vous ? J’ai cru bon de laisser l’endroit aussi vierge que possible afin que vous puissiez l’aménager à votre convenance.

Il lui offrit un nouveau sourire.

- Je pense que vous aurez besoin d’un lieu où œuvré si nous partageons une vie commune. Je vous ai promis l’honnêteté et le soutien mutuel, mais je sais tout de même l’importance d’un espace à soi, même dans les relation les plus intimes.





Dernière édition par Dame Corbeau le Dim 7 Aoû 2022 - 14:49, édité 2 fois
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Léonice de RaisonBaronne
Léonice de Raison



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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 3 EmptySam 6 Aoû 2022 - 10:46
Léonice n’avait pas l’habitude d’être ainsi observée, sans rien à mettre sous la dent de sa pensée et de sa réflexion. Elle découvrit ainsi que cela ne la dérangeait pas outre mesure, consciente qu’ils n’étaient pas réellement au stade de l’échange et de la séduction, mais dans un instant perpétuel de jauge de l’autre. La question était peut-être rhétorique, mais la jeune femme passa un doigt contre son menton, recroquevillé vers sa paume, dans un signe évident de réflexion. Elle osa répondre d’un ton doux ;

« Je ne me connais pas un caractère envieux ni chevaleresque. Je pense d’abord à moi-même et aux miens ; mais si par fortune mes actions apporteraient du bien à la face du monde, j’imagine que je n’en serais pas mécontente » , déclara-t-elle avant de rire légèrement avec Dédale.

Au moins tombaient-ils d’accord sur la suite. Léonice leva à nouveau son regard vers le tableau, de concert avec les yeux de Dédale qui profitaient des derniers instants en cet endroit. Son geste l’agita intérieurement, bien que la baronne fit comme si de rien n’était ; son esprit s’échauffait tout de même, presque de manière anxieuse, mais pas tout à fait non plus. Léonice ne s’inquiétait pas exactement de son intégrité, mais l’arrière goût de brutalité du baiser voler par le seigneur des Marches lui restaient dans un coin de la tête, fin rappel du fait que Dédale, aussi charmant pouvait-il paraître, restait un homme qui ne devait pas considérer la négation comme une réelle option. Mais Léonice crut presque à une indécente délicatesse ; elle répondit à son geste en se laissant faire, les épaules détendues, comme s’il s’agissait de la chose la plus naturelle du monde.

Il fallait bien démontrer qu’elle pouvait s’adapter à tout.

Léonice tournait la tête d’un côté puis de l’autre alors qu’ils avançaient, se demandant quelle porte allait s’ouvrir ; elle fut surprise de marcher si longtemps pour découvrir une salle d’armes telle qu’elle n’en avait jamais vu, dans un silence presque effrayant. Léonice, en tant que femme noble bien éduquée, ne connaissait pas grand-chose aux armes, mais savait reconnaître une salle faite non pas pour la démonstration de richesse mais bien celle de force armée. Elle tâcherait de garder cela dans un coin de sa tête ; peut-être s’agissait-il là de menace ou de promesse, mais elle commençait à croire que Dédale ne laissait que peu de place au hasard ; elle finirait bien par trouver l’origine de sa motivation à lui montrer, en premier, un tel lieu.

La suite de la visite se fit de manière plus conventionnelle ; Léonice se montrait tantôt curieuse, tantôt discrète sur ses pensées alors qu’elle découvrait tout une suite de lieux si différents les uns que les autres. Evidemment, tout ce qui concernait de près ou de loin l’art et la littérature attisait forcément un peu plus d’intérêt dans le cœur de la flamboyante, mais jamais au moins de montrer un excédent d’émotions que Léonice ne se permettait pas. La visite se conclut presque sur un lieu étrange puisque vide, mais pas vraiment non plus. Elle s’avança tranquillement pour découvrir les meubles présentés, étonnée et sans réaliser ce que Dédale allait bientôt lui annoncer.

« Je ne le connais que de nom, » déclara-t-elle sur le ton de la conversation.

Encore une fois, Dédale ne devait pas dire cela au hasard, mais dans l’immédiat la baronne eut bien du mal à deviner ce qui allait suivre. Elle ne savait pas, pour cette création d’archives culturelles accessible à tous ; mais elle estimait sans mal l’embarras du clergé si une telle chose devait bel et bien se faire.

« Intéressant » , concéda sans mal la baronne.

Elle dut s’immobiliser, par fortune de dos à Dédale à ce moment-là alors qu’il lui demandait si la pièce lui plaisait. Depuis quand prévoyait-il ce genre de choses ? Léonice eut une bouffée de chaleur dont elle se débarassa tant bien que mal, se donnant contenance en longeant l’une des bibliothèque vide.

« Vous êtes un seigneur bien prévoyant. »

Léonice manqua d’éclater de rire. Elle trouvait la situation trop cocasse, trop belle, trop dangereuse ; si stimulante. Elle prit le temps de considérer la question en observant la pièce ; il n’était pas difficile de s’imaginer à l’intérieur, il fallait bien l’avouer.

« C’est une attention appréciée, fortement, appréciée. »

Elle en perdait ses mots, prise dans une émotion qu’elle trouvait aussi futile que nécessaire. Léonice n’avait jamais vraiment eu d’espace à elle. Après le décès d’Enguerrand, elle n’avait fait qu’occuper l’étude de son défunt époux, reprenant une place qu’elle savait être temporaire. Une fois à Marbrume, elle ne faisait qu’emprunter une petite demeure vide prêtée par le Roi de Langres ; si Dédale souhaitait la séduire, et bien que peu matérialiste, Léonice dut bien avouer qu’il gagnait dangereusement ses faveurs.

« Si vous me permettez une question, » dit-elle tout de même pour modérer sa propre émotion, « depuis combien de temps cette pièce est-elle destiné à une étrangère ? »

Son ton était taquin, mais dissimulait un léger besoin de se savoir unique, ou non. Comme toute personne, Léonice se savait remplaçable ; à son niveau, en tout cas. Elle ne se fâcherait pas de savoir que Dédale prévoyait un plan similaire, peu importait la personne qui se lierait à lui ; mais cela serait équivoque de sa réelle personnalité. Tout comme elle pourrait probablement deviner s’il ne chercherait qu’à la flatter, quitte à lui mentir.



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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 3 EmptyDim 7 Aoû 2022 - 15:22
27 avril 1167.
[convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 3 Ael9
Il l’observait errer dans la pièce vide avec la même intensité qu’il avait accordé à l’œuvre admirée plus tôt. Il ne pouvait dire ce qu’elle avait précisément à l’esprit, mais elle semblait apprécier son attention, ou du moins le feignait-elle joliment. Les deux versions lui allait, même s’il trouvait bien plus d’attrait à la première. Léonice de Raison dissimulait un esprit dur et manipulateur en plus d’une ambition pleine d’intelligence. C’est pour cela qu’il l’avait approché après tout. Pour la similarité qu’ils partageaient.

Mais cela ne l’empêchait point d’aimer l’idée de pouvoir lui plaire réellement. Il n’avait rien contre l’absence d’amour sincère, ni même de sentiment réel, mais savait en apprécier l’ajout. Tout était plus coloré et savoureux quand les sentiments s’ajoutaient à l’ensemble. Il avait estimé que cette approche serait le meilleur moyen de lui faire comprendre qu’il la considérait belle et bien comme une égale avant d’être un outil pour ses ambitions.
La question qu’elle lui posa le conforta dans l’idée qu’elle-même se posait la question. Il lui sourit, appuyé contre le cadre de la porte, les bras croisés.

- Vous pouvez vous permettre toutes les questions Léonice, même si je ne vous garantis pas encore toutes les réponses. Votre curiosité est la bienvenue. Sachez qu’elle n’est pas destinée à une étrangère, mais à vous. J’ai fait vider cette pièce le soir de notre rencontre. A l’époque de sa construction, j’espérais voir la mère de Labys un jour l’occuper. Mais elle est morte sans jamais avoir mis un pied à Marbrume. Alors je m’en suis servis comme archives et débarras pour tout ce que je voulais garder à portée de ma propre étude, expliqua-t-il en indiquant d’un petit geste du pouce la pièce juste en face. Le fait qu’il vide une pièce pour elle après quelques mots échangés pendant une violation de propriété en disait beaucoup sur l’arrogance du seigneur, mais après tout, n'avait-il pas les moyens de sa politique.

- Vous n’êtes pas le seul nom sur ma liste Léonice, je serais bien bête d’espérer que vous puissiez le croire. Mais vous n’êtes pas non plus qu’un nom. Cet endroit peut-être le vôtre, non pas parce que j’escompte que vous deveniez mienne, mais parce que je sais que le cas échéant vous saurez l’utiliser convenablement. Je ne suis pas homme à donner de la confiture aux cochons.

Il rit de bon cœur.

- Je vais parvenir à faire le tour de toute la ferme pendant nos discussions à ce rythme, s’amusa-t-il avant de poursuivre avec un peu plus de sérieux malgré son sourire. J’aimerais vous avoir à mes côtés parce que je crois vous comprendre et que vous pouvez me comprendre. Ce bureau… ce n’est qu’une façon de vous montrer que c’est effectivement le cas.

Il n’affirmait bien sûr pas la saisir dans toute sa complexité. S’il avait voulu d’une compagne facile à décrypter et donc à manipuler, il aurait eu l’embarras du choix. Non, il affirmait simplement son envie de la comprendre et de l’aider, à l’image du papillon quittant la gangue de son cocon, à s’épanouir dans tout ce qu’elle pouvait devenir. Ensemble.
Il déploya son bras vers elle et d’un geste élégant lui offrit sa main.

- Continuons-nous ?





Dernière édition par Dame Corbeau le Jeu 11 Aoû 2022 - 14:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 3 EmptyLun 8 Aoû 2022 - 16:37
Une liberté de le questionner ; quelque chose que Léonice garderait précieusement en tête. En tant que femme noble, la flamboyante savait éclipser sa présence en bien des situations ; mais que cela ne soit pas une obligation en la présence de Dédale avait tout pour la satisfaire. Qu’il ne réponde pas à la moindre interrogation était plus sain ; elle garderait en tête de lui proposer de la question à son tour, quand il en ressentirait le besoin. Elle nota l’audace, et souligna son intérêt par un fin sourcil marqué contre son front. Dédale était un étrange bonhomme, trop sûr de lui. Si elle hésita à le questionner sur la mort de sa précédente épouse, Léonice finit par estimer qu’il ne s’agissait pas de sa priorité pour l’heure. Elle continuait doucement de faire le tour de la pièce, s’arrêtant plus qu’elle ne voudrait l’avouer près des étagères vides.

Il était si facile de croire en Dédale. Léonice sentait toutes ses précautions continuait de questionner cette situation, sa bonne foi, et tout ce qui les liait pour l’instant. Une part d’elle pourtant non négligeable se sentait en confiance, au moins dans ce qu’il disait. Il était trop complexe de deviner ce qui était tu, et puis, Léonice avait bien son lot de secrets pour ne pas accepter que les autres en possèdent tout autant. Elle joua d’une moue boudeuse alors qu’elle se retournait, le pas léger ; sa robe se froissait contre ses cuisses dans un mouvement circulaire avant de revenir en place.

« Me voilà submergée par la tristesse » , déclara-t-elle d’un ton trop joueur pour être sincère. « Vous étiez le seul nom sur la mienne, de liste ! Et voilà que je découvre des concurrentes… »

Un bref soupir vint conclure une tirade joueuse, avant qu’un sourire ne revienne sur les lèvres de la noble. Elle appréciait son honnêteté apparente, et saurait le lui rendre en temps voulu. Dédale était étrange, avait forcé un baiser à un moment qu’elle trouvait peu opportun et qui l’avait fait le maudire sur l’instant ; il lui était cependant agréable. Elle s’était rapprochée de la porte et, par conséquence, de son hôte.

« Nous pouvons continuer ! »



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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 3 EmptyJeu 11 Aoû 2022 - 14:12
27 avril 1167.
[convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 3 Ael9
Dédale rit avec sincérité de la petite pique savamment exécutée par sa belle interlocutrice alors que cette dernière se rapprochait de lui. Bien entendu, il lui offrit à nouveau son bras pour poursuivre la visite. Ils quittèrent cette aile en repassant par l’immense salle pour gagner le couloir parfaitement opposé.

La structure de la bâtisse pouvait paraître simple en comparaison de certaines fantaisies architecturales modernes puisque les nobles les plus aisés se permettaient bien souvent des absurdités ergonomiques pour paraître plus remarquable que les autres dans l’agencement de leur demeure. Mais l’œil avertit pouvait reconnaître dans la demeure du seigneur des marches un endroit aisément défendable puisque même si une quelconque force ennemie supérieure en nombre devait forcer les portes, celle-ci perdrait son avantage en devant combattre pour gagner chaque zone de la demeure par un couloir aisément défendable par une poignée d’hommes pouvant à tout moment se retrancher dans les pièces les longeant ou y tendre une embuscade.

Aucune place n’était imprenable, mais pour sûr, celle-ci couterait de nombreuses vies avant de céder. Si la zone qu’ils venaient de quitter était dédiée à la connaissance et au travail, la nouvelle aurait pu être définie comme zones réservées aux domestiques. Deux chambres dont seule l’une était visiblement occupée, un dortoir qui devait accueillir à son plein plusieurs dizaines de personne mais qui semblait en grande partie inutilisée. Dédale lui confia par ailleurs qu’il n’avait que peu de domestiques, non par manque de moyen mais parce qu’il appréciait entretenir une certaine intimité au sein de sa demeure.

Il évoqua Gaël, son intendant et homme de confiance, absent pour l’heure, mais qui se chargeait pour lui de la gestion du petit personnel et de l’entretient de la demeure. C’était cet homme qui occupait la chambre qu’il avait vu quelques minutes auparavant. Il l’assura bien entendu être prêt à effectuer les changements nécessaires à son arrivée, conscient qu’une vie de couple requérait parfois d’autres efforts que le minimum qu’il consentait actuellement.
Cette zone comportait aussi une salle de bain commune aux domestiques, de vastes cuisines et un garde-manger étonnamment bien garni au vu de l’approvisionnement actuel, sans toute fois faire dans la frivolité des produits périssable trop aisément.

Ils gagnèrent ensuite l’avant de la maison, un hall d’entrée qui, s’il n’était pas aussi vaste que la salle de bal, aurait pu sans peine pu accueillir une petite réception plus intime entre ami sans avoir à rougir. Un escalier courbé grimpé de chaque coté de la pièce pour gagner un balcon intérieur donnant sur l’étage. Sur la gauche se trouvait une salle à manger approfondie par un petit salon confortable et une large cheminée. La droite révélée une petite intendance et une salle de thé sans doute réservé à l’accueil de partenaire d’affaire ou représentants officiels.

- Je n’aime pas réellement recevoir la visite d’inopportun. J’ai engagé une ancienne notable, madame Gréantine, une horrible et agaçante personne, mais qui connait son affaire. Seuls ceux qui tiennent réellement à me rencontrer sans y avoir été invité ont la volonté de passer une heure de paperasse avec elle pour ce faire. Cela fait un bon filtre, s’amusa Dédale alors qu’ils observaient le petit bureau ranger d’une manière presque maniaque et qui malgré tout parvenait à dégager une sensation bordélique. L’art de l’administratif à l’œuvre.

Enfin ils gagnèrent l’étage. Toute une partie était destinée à l’accueil d’invité, des chambres plus ou moins grandes pour sied au mieux au rang de ceux-ci parfois équipé de leur propre salle d’eau, un petit salon commun, et un large balcon, suffisamment pour envisager de s’installer au grand air à plusieurs… ou pour tirer des flèches sur tout le flanc le plus exposé de la bâtisse.

De l’autre coté de l’étage se trouvait les appartements de Labys, qu’il ne lui fit pas visiter sans la permission de la jeune fille. Il lui indiqua d’ailleurs avec un sourire que depuis quelques temps elle en était arrivée à l’âge où même lui n’était plus le bienvenu sans autorisation. Tout juste lui présenta-t-il la petite pièce d’étude où celle-ci recevait ses précepteurs, son père tenant à la voir maitriser les mathématiques, les lettres et l’histoire sans discussion possible.

- Elle peut choisir ses passe-temps, mais je choisis ce qui est nécessaire, lui avait-il indiqué alors que, comme s’il était lui-même un visiteur découvrant les ouvrages alignés, ses pas le guidaient dans la petite pièce.

Ne restait donc plus que la double porte centrale du balcon intérieur à laquelle ils revinrent, mais Dédale ne l’ouvrit pas, se tournant vers elle avec un regard brillant qui laissait difficilement deviner s’il s’amusait lui-même ou s’il était curieux de sa réaction.

- Et voici mes appartements… se contenta-t-il de dire.



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Léonice de RaisonBaronne
Léonice de Raison



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MessageSujet: Re: [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau   [convocation]Dans la noirceur s'épanouit le flambeau - Page 3 EmptyMer 17 Aoû 2022 - 5:00
Et ainsi se poursuivit la visite. Léonice avait encore du mal à admettre l’étrange sympathie qui roulait en elle à chaque fois que Dédale ouvrait la bouche pour lui présenter quelque chose. Que ce soit meuble, couloir, tissu ou domestique, elle écoutait avec l’attention pieuse d’une camarade ancrée dans un jeu dont elle entrevoyait à peine les règles mais qui lui plaisait déjà. Il ne lui fut pas malaisé de remarquer tout le caractère presque de forteresse de l’immense demeure ; Léonice ne pensait pas toujours à ce genre de paramètres, mais depuis sa visite de la salle d’armes, la perspective de pouvoir défendre un tel endroit avec le minimum de moyens la soulageait d’un poids jusque là inconnu.

Il était toujours bon de se sentir en sécurité entre les murs d’une presque future demeure ; même si à chaque nouveau peau, Léonice s’imaginait presque déjà maîtresse de maison.

Alors que Dédale évoquait son intendant, la jeune femme réalisa qu’il lui faudrait présenter le cas de ses propres domestiques. La plupart ne la servaient que de manière temporaire, comme ils se l’étaient dis des années auparavant ; Hector s’écarterait de sa vie, malheureusement, lorsqu’elle lui annoncerait qu’elle se mariait ; son vieux jardinier ne souhaitait malheureusement pas prolonger son service au-delà de la promesse faite à son feu maître ; et ainsi allait la plupart de sa petite troupe, ce qui ne laissait pas grand monde pour la suivre, qu’elle rencontre de grands problèmes. Bien-sûr, et peut-être Dédale le devinait-il, Léonice possédait des alliés et des amis partout en ville ; mais aucun qui connaissait de trop ses petits secrets et ses pensées profondes.

Peut-être devrait-elle mentionner le désir d’obtenir une dame de compagnie.

« Oh, c’est adéquat en plus d’être malin, » commenta Léonice avec un regard intéressé.

Son coup d’œil vers le bureau trop bien rangé lui fila presque des frissons autour de la nuque ; de manière imperceptible, la jeune femme se rapprocha de son hôte comme si elle cherchait à se protéger de la propreté personnifiée en une seule idée.

« Ce n’est pas une mauvaise chose. J’entends qu’elle garde son intimité pour elle, et que vous puissiez tout de même lui imposer quelques matières qui, je vous l’accorde, restent importantes dans notre société. »

Même sur le point de s’effondrer, rajouta-t-elle dans le secret de son propre esprit. Elle nota l’arrêt sur la dernière grande double porte, et ne sut pas immédiatement quelle posture était la plus préférable. Léonice regarda en biais son hôte, un début de sourire presque timide sur le bord des lèvres. Elle avait déjà tenté un brin d’humour pincé plus tôt, pourrait-elle réitérer l’exploit ?

« Oh, je vois que nous sommes le genre de couple à avoir des appartements séparés… » répondit-elle d’un air taquin.

L’exploit devenait norme.




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