[Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé]

Le milicien qui avait accueillit le groupe venu du Labret écouta très attentivement les quelques dires des divers protagonistes. Malheureusement, aucun ne donna un plan bien précis, mais de nombreuses idées de plan étaient jetées en l'air. Si Childéric resta très silencieux, et se contenta de répondre par des petits haussements d'épaule, Phalange lui paraissait beaucoup plus concerné. Il se mettait à se gratter le menton, ainsi que sa nuque, en réfléchissant très fort à ce qu'ils racontaient.

D'ailleurs, après que tout le monde eut fini, il ouvrit sa bouche et recommença à piailler d'une voix assez désagréable.

- Je crois que vous avez mal compris... Ou alors non, je pense que c'est moi qui me suit mal exprimé.
Ce passage secret n'est pas une faiblesse dans le bastion. C'est l'endroit qu'utilisent les pirates pour charger leur navire et pour stocker leur matériel. Juste à sa sortie, il faut s'attendre à voir un navire, et tout le long du passage, il y a sûrement des gens. Sans oublier qu'il y aura la plupart des bandits qui seront en train de dormir dans le monastère...

Il s'arrêta immédiatement, la bouche toujours ouverte, mais il prit un autre ton pour continuer.

- Cependant, je ne dis pas que c'est une mauvaise idée d'emprunter le passage... Je veux juste dire, qu'on pourra pas forcer le passage en navire.
Enfin si, si, on pourrait. Vous pouvez le faire. C'est juste que je pense pas que ce soit une bonne idée. Il y aurait des pertes.
En tout cas, m'sieur, là...

Phalange claqua des doigts en direction d'Alexandre.

- Je vous rassure. On m'a pas dis qu'il y a des fangeux dans la forêt. Ce serait con.
Moi je peux vous dire. Mes deux gars, on a du matériel d'alpinisme. On peut passer par le nord, à flanc de falaise, et grimper sur les monts escarpés pour s'infiltrer dans le monastère. Pendant ce temps, vous tous, vous pourriez passer par la plage, traverser la forêt, et tenter d'attirer l'attention en faisant croire à une attaque... Mais comment ? J'en sais trop rien.

Parmi les deux autres miliciens, Mordred resta silencieux, l'air impressionné. Tancrède, lui, se mit à grommeler dans sa barbe avant de répondre.

- Peut-être qu'on peut s'infiltrer dans le passage secret... À la nage. Deux gars bien braves peuvent plonger dans l'eau, avec des coutelas, pour attaquer de l'intérieur.
Faudrait juste que l'eau soit pas tellement froide qu'on meurt par hypothermie.
- Oui, oui, d'ailleurs, voilà une donnée que nous n'avons pas pris en compte, coupa immédiatement le milicien Childéric. Comme le dit messire Alric de Clairvaux, on a quelques outils ici, peut-être qu'on peut les utiliser pour faire un relevé météorologique ?
- Vous m'avez pris pour un gars qui prédit la météo ?! Rugit Phalange. J'en sais rien de quel temps il va faire ! Oui, oui, il faut s'attendre à ce que la mer soit très agitée, avec de la houle et tout ça, et les récifs sont assez escarpés tout autour. C'est pourquoi passer par la plage est une bonne idée ; Parce que c'est facile et direct et qu'il y a la place pour débarquer.
Le désavantage, bien sûr, c'est qu'il faut s'attendre à rencontrer des patrouilles, de la résistance.
C'est pour ça qu'on est en train de préparer un plan, il faut se parer de toutes les éventualités.

Phalange se leva. Sa chaise racla le sol dans un son assez désagréable alors qu'il se dressa sur ses deux pattes, ses mains passant dans son dos alors qu'il continua son propos.

- Messieurs les miliciens, j'ai besoin que vous vous concertiez sur un plan. Un vrai plan, je veux dire. Et pour ça, j'ai aussi besoin que vous désigniez un chef parmi vous.
Je sais pas qui ici est noble ou qui a le plus de couilles. Mais c'est pas une démocratie la guerre et les opérations spéciales. Alors débrouillez-vous pour vous trouver un gars qui dirige.
Ensuite, je veux que ce gars qui dirige me dise précisément ce qu'il a prévu pour cette nuit.
Moi et mes gars on est parés à tout le reste.

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Tout le monde avait balancé çà et là ses idées sans pour autant échafauder un plan précis, détaillé, et cela ne correspondait pas forcément avec la vision qu’avaient les hauts gradés ou les mercenaires recrutés sur le tas. Marwen était opérationnel pour emprunter le passage souterrain, ainsi que la grande brûlée, un autre proposait de faire une diversion, ce qu’avait également proposé un autre gars à qui l’Esbigneur n’avait pas prêté grande attention jusque-là. Puis il y avait eu des conjectures sur un éventuel passage par la forêt, puis par la plage, ou l’un ou autre, peu importait. L’on eut droit à des relevés météorologiques, ce qui fit hausser quelques sourcils sceptiques. Le contrebandier n’avait aucune opinion sur la nomination de quelque chef que ce fût, mais il connaissait son domaine.

« Si la mer est placide et que le temps s’abeausit, l’on peut facilement y aller à la nage. Je sais nager, et cela ne me fait nullement peur. Et si jamais la mer est dégueulasse et qu’il y a effectivement de la houle, je suis tout à fait à même que de canoter discrètement jusqu’à être assez près, ou si peu, pour appareiller où il le faut. Franchement, ce sont des brigands, il n’y a pas de fangeux à surveiller, et, éventuellement, il pleuvra comme vache qui pisse en même temps que l’océan leur balancera des embruns et du sel dans laggle. Sincèrement, ‘pensez bien que la surveillance, s’il y en a, sera des plus relâchées. L’on a beau dire que c’est la guerre et toutes ces conneries, c’est pas sûr qu’ils le ressentent de la même manière. Et puis, avant la guerre, c’est surtout la nature humaine qui ne peut pas trop supporter des jours et des jours de surveillance, surtout chez les bandits de grand-chemin. Voyez où je veux en venir ? Au bout d’un moment, on s’en bat les couilles et l’on va se planquer sous un abri pour affronter la tempête, point barre. Donc voilà, l’on parlait de faire une diversion, eh bien l’idée me sied. Et si personne ne veut se décider, bha j’emprunterai ledit passage, quitte à faire du bruit, à jouer la distraction. Surtout si c’est en réalité l’une des voies les plus surveillées parce que c’est par là qu’ils ramènent leur butin. Donc peut-être qu’il y aura davantage de gus céans même, plus facile à rameuter de ce côté-là, ce qui laissera la forêt ou la plage plus dégarnies, j’en sais rien. »

Les pas d’Alaric foulaient les dalles froides du fort de Saint Quentin. Nonchalamment, il observait avec curiosité les différentes pièces spacieuses du château. Ci et là des tableaux aux couleurs sombres et mornes ornaient les murs de pierre et le milicien s’amusait à les dévisager avec intérêt. L’art ne l’avait jamais particulièrement passionné, mais le simple fait de se retrouver seul à déambuler librement le rendait heureux et détendu.

Toutes les pièces n’étaient pas forcément vides, de temps à autres des lits ou armoires peu coûteuses jonchaient les pavés crasseux des différents étages. Haussant les épaules, Alaric jetait des coups d’œil intrigués, dans l’espoir de dénicher – pourquoi pas ?- quelque chose qui pourrait lui être utile au cours de la prochaine bataille.

Après ses escapades solitaires, le milicien se résolut à éviter les oubliettes pour rejoindre ses compatriotes toujours réunis dans la Grand-Salle. Et cela parlementait, vu les éclats de voix qui lui parvenaient. En silence, Alaric les rejoignit. Peut-être même n’avaient-ils pas remarqué sa récente disparition. L’on parlait de désigner un chef, d’alpinisme, de passage secret et de météo. Le milicien arqua un sourcil, et, tout en soupirant, s’avança en serrant les poings vers Phalange. Il détestait parler ainsi en public et sentir les regards pesant de ses collègues le juger. Mais il fallait bien que quelqu’un parle d’une voix claire dans tout ce brouhaha. L’âme d’un chef, il ne l’avait certainement pas. Le contact humain lui était toujours difficile, il n’était pas capable de mener des troupes ni d’établir une stratégie viable.

- J’ai cru comprendre que vous disposiez de matériel d’alpinisme. Dans ce cas j’en suis, clama-t-il haut et fort.

Marquant une petite pause, il balaya la salle du regard avant d’ajouter :

- Alexandre Leramey a prouvé qu’il savait prendre de bonnes décisions dans des situations critiques il y a quelques jours. J’imagine qu’il ferait un bon chef. Moi, je me contenterai de mener à bien l’objectif de la mission.

Ainsi parlé, il retourna à sa place, devant son assiette complètement vide.

« Je prendrais la tête de notre groupe. »

J’avais lâché ces mots sans trop penser aux conséquences. Il fallait quelqu’un et je me sentais à la hauteur. Plus que la majorité des gens présents ici en tout cas. Nous n’avions juste pas mieux, il fallait faire avec.

Je posais mes mains sur la table pendant que tout le monde me regardait. Nous oubliions quelque chose de pourtant fondamentale.

« Notre mission contient un second aspect que nous devons absolument prévoir. Certes, il y a la question du « comment rentrer dans le monastère sans mourir ». Mais il y a aussi « comment s’assurer que notre cible ne nous échappe pas. Si nous disposons de trois chemins d’accès pour attaquer, le Séraphin dispose de trois chemins pour fuir. »

Je restais pensif un instant.

« La solution de créer 3 groupes d’assauts est intéressante, mais risquée. D’autant qu’il faudrait, dans le meilleur des cas, garder notre bateau en soutient, non pas pour nous récupérer en cas de d’attaque infructueuse, mais pour s’assurer qu’aucun homme ne s’échappe. Il faudra donc un archer avec suffisamment de flèches pour abattre tous les fuyards… Et avec de bons yeux pour pas qu’il tire sur un allié. »

Je lançais un regard à tous les hommes et femmes autour de la table.

« Nous sommes treize. Il va falloir nous séparer En trois groupes d’intervention plus un tireur et marin pour rester sur le navire. Le plan du noble est bon et n’entre pas en conflit avec le mien, bien au contraire. Le groupe de l’est devra être plus petit. Deux ou trois hommes tout au plus. Discrets et agiles. Ils devront agir au bon moment. Le groupe de la plage devra être le plus nombreux. Au moins six hommes, le reste de notre groupe attaquera par le nord. Encore une fois, la coordination doit jouer en notre faveur. Nous n’aurons bien évidemment aucun moyen de communiquer les uns avec les autres donc il faudra être attentif à leur réaction. Si le groupe du nord attaque trop rapidement, il se heurtera à un trop grand nombre de défenseurs, alors que s’il attend que ces hommes quittent leurs postes, suite à l’attaque du groupe sud, ils ont une chance. Le groupe Est, quant à lui, sera un groupe « volant » et pourra s’infiltrer plus facilement si c’est déjà le chaos suite à notre attaque. Dans tous les cas, et c’est notre principale mission, le Séraphin NE DOIT PAS S’ECHAPER. Sinon, on aura fait tout ça pour rien. »

Je laissais à nouveau passer quelques secondes pour que tout le monde intègre mon plan.

« Si vous avez des suggestions … »

Nouveau silence pesant. Phalange soupira.

- Bon. C'est le plan que j'avais en tête. Très bien, milicien... Leramey, c'est cela ? Nous ferons comme vous avez dit.

Il se gratta son crâne rasé, avant de regarder les miliciens de ses petits yeux bruns, pour les mesurer rapidement.

- Je trouve en revanche totalement débile d'imaginer que les mecs vont vous accueillir comme des naufragés. Et je ne comprend pas quel est votre délire de « poster un archer pour arrêter les fuyards ». Qu'est-ce que vous racontez donc ?
Il y aura la tempête. Et puisque l'un d'entre nous est volontaire pour garder le passage secret, eh bien, le Séraphin ne s'enfuira pas.
Vous avez votre navire ? Vous avez votre matelot ?

Marcel se manifesta immédiatement, malgré sa fatigue et son manque de confiance. Phalange approuva par un large mouvement de tête.

- Bien.
Vous débarquerez sur la plage, avec... Heu, la fille, le mec qui veut se faire passer pour un réfugié, le gars qui parle pas, et celui qui a pas de poils sur le menton.
Est-ce que c'est assez clair ?

Cela ne l'était pas vraiment, mais les miliciens n'avaient même pas pris la peine de dire leurs noms à Phalange ou à Childéric. Peut-être que faire ce minimum d'effort aurait permit ne serais-ce que d'avoir un minimum de cohésion ?

- Pendant ce temps, puisque monsieur est volontaire pour aller nager et atteindre le passage secret, et puisque personne ne veut l'en empêcher, eh bien qu'il le fasse. Il embarque avec nous, et il plongera dans la nuit noire.
- Je vais avec lui, coupa Tancrède en croisant les bras.
- En quel honneur ?
- Mon nom est Tancrède Leclerc. J'ai grandit sur le littoral. Je sais nager, je sais supporter le froid, et je suis mieux armé que lui. Je peux le protéger, et ensemble, on pourra tenter d'infiltrer le passage secret.
- D'ac. Si tu le dis, Tancrède Leclerc... C'est ta peau, après tout.
Moi et mes gars, on sait se débrouiller seuls, heureusement. On va prendre l'accès secondaire au nord-est et escalader les récifs. On attaquera silencieusement pendant que le gros des miliciens viendra avec nous.
Mais, tu dis vouloir te joindre à nous, c'est ça ?

Phalange s'adressa à Alaric, qui avait dit très fort qu'il souhaitait en faire partie, et attaquer avec eux. Le chasseur de prime, lui, ne semblait pas si certain...

Citation :

Charisme Alaric : 9
Jet : 18. Échec.

- Ouais, si je peux me permettre... Repris Tancrède immédiatement. Ce type là, il a pas tellement ce qu'il faut pour braver la tempête et s'attaquer à un ennemi plus nombreux que lui.
- Ah oui, et pourquoi cela ?
- Il y a quelques jours, il faisait parti d'un convoi, continua le milicien en pointant Alaric du doigt. Lorsque je suis arrivé pour demander au convoi de l'aide, pour aller sauver des gens en danger, il s'est mis à se pisser dessus, et à clamer qu'un navire ne contenait que quelques « rations de pain ». En plus, j'ai entendu dire qu'il avait réussi à se faire capturer par quelques brigands !
- C'est vrai ?
Ah, eh bien, dans ce cas... Désolé, milicien. Vous allez suivre Leramey et attaquer la plage avec les autres. Je préfère ne pas avoir de personnalité encombrante dans mon groupe.
Bien. Le groupe de Leramey aura pour objectif de faire une diversion et de neutraliser d'éventuelles patrouilles à l'extérieur, dans le petit bois. Tancrède et, heu... Le balafré, vous tâcherez d'infiltrer le tunnel et de trouver un moyen d'atteindre le Séraphin, bien que je doute sincèrement de la réussite de votre opération. Moi et mes deux mercenaires, on s'occupera de vous rejoindre et de nous infiltrer dans le monastère par l'extérieur.
On n'aura pas de moyens de communication une fois débarqués sur l'île. Donc, si vous aviez des questions ou que vous vouliez vous coordonner, c'est trop tard à présent.
Reposez-vous, on s'en va à la nuit tombée.

Le groupe eut donc quelques heures pour eux-même dans le château. Même s'il n'y avait décidément rien à faire...
La plupart, même la quasi-totalité des pièces et des étages, étaient abandonnés. Il n'y régnait qu'un vent frigorifiant et terrifiant, et les miliciens qui étaient bloqués ici depuis des mois racontaient qu'il y avait des fantômes et qu'ils entendaient des voix. Les oubliettes étaient condamnées, et on les avaient formellement interdits de s'en approcher. Au final, s'ils voulaient rester au chaud, tout le monde devait se partager une seule salle, la seule chauffée par un peu de bois, où Childéric et ses gars jouaient aux cartes ou se relayaient pour aller baiser la prostituée du château. Ce devait être un destin sacrément horrible, être bloqué sur ce fort, à manger le même pain rassis et à baiser la même pute tous les jours pour des mois entiers... Il fallait se rendre à l'évidence : Il n'y avait plus d'armes de sièges, il y avait des fissures et des endroits abandonnés. Les quelques soldats de la garnison étaient complètement abandonnés, pour un but qui devait être ignoré de tout le monde, excepté du duc ou du connétable en charge de sa stratégie militaire.

Vint la nuit, et alors, les hommes décidèrent se s'équiper et de sortir en extérieur.

Sur une péniche, Marcel Petitgros s'installa, et prit la barre, non sans avoir serré la main de Marwen et lui avoir souhaité bonne chance. Le rejoignit alors le groupe chargé d'atteindre la plage : Alexandre Leramey serait leur commandant, et avec eux, se tiendraient Alaric le Miraculé, Cyrielle Dolwen, Alric de Clairvaux, et un jeune soldat du nom de Mordred.
Pendant ce temps, sur l'autre barque, Phalange prit place avec ses deux soldats, Tancrède, et Marwen.

Au-dessus d'eux, une nuit sans lune, et une obscurité totale. Et la mer ? Extrêmement agitée. Beaucoup trop même.

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Citation :

Nouvel équipement : Les combattants n'ont pas demandé à ce qu'on leur fournisse des armes ou des protections supplémentaires.
Heure de début de l'opération : Les combattants quittent l'île de Saint-Quentin à minuit, heure choisie par Phalange par défaut. Le soleil ne fera probablement pas surface avant 6 ou 7 heures.
Météo : La mer est extrêmement agitée, il pleut, et il y a des vents violents. Les navires risquent de s'échouer.
Marée : La marée est montante jusqu'à 2-3 heures du matin, puis descendra jusqu'en début de matinée.

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Marwen

Malgré la tempête, le navire de Phalange et de ses chasseurs parvint à s'avancer dans la brume. Il n'arrêtait pas de s'agiter, et il fallait que les membres de l'équipage de la péniche luttent à la force de leurs bras, tirant sur leurs rames, jusqu'à ce qu'enfin, on put distinguer les monts escarpés de l'île de Saint-Armand. Il était dans l'obscurité totale. Il n'y avait même pas de feu en haut, ce qui était normalement le cas, pour empêcher les navires de venir s'échouer lamentablement.

Au bout de quelques instants, Phalange pointa du doigt le flanc de l'île, et se mit à hurler pour se faire entendre à travers le bruit du vent, de l'eau coulant en trombe de son visage.

- Le passage doit être dans une cavité de ces rochers ! Jetez-vous à la mer maintenant !

Marwen et Tancrède s'exécutèrent, plongeant en armes et avec leur équipement, très allégé pour qu'ils ne coulent pas ; Ils ne portaient rien d'autre sur eux que des poignards aiguisés, des vêtements sitôt mouillés, et des plastrons de cuir qui s'imbibèrent d'eau et commencèrent à s'alourdir dangereusement...

Citation :

Capacité END Tancrède : 13
Malus, armure : -1
Bonus, natation : +1.
Jet : 13. Réussite, de justesse : Même s'il commence à se noyer, Tancrède parvient à trouver la force et le courage de braver la mer, et d'aller s'installer en sécurité dans les rochers.

Capacité END Marwen : 10
Malus, armure : -1
Jet : 13. Échec.
Marwen est emporté par une vague et se trouve bloqué dans ce que les gens du futur appelleront une machine à laver ; Il commence à être à bout de souffle, et, dans un réflexe, retire son plastron de cuir.

Capacité END Marwen : 10
Bonus : Adrénaline, volonté de vivre (+2)
Jet : 7. Réussite.

Marwen, à bout de souffle, de l'eau plein les poumons, parvint à retrouver un rocher. Tancrède, qui le cherchait dans le noir de la nuit, vint le trouver et lui prendre les mains, pour l'aider à se mettre à l'abri. Même si les deux hommes avaient la chair de poule, transits de froid, ils avaient réussis à se tirer de la mer. Anür ne les noierait pas, finalement.

- Ça va ?! Tu vas bien ?!
Reste avec moi, mec ! On a plein de choses à faire ce soir !

Ils se levèrent et se mirent à longer les rochers escarpés, non sans difficulté. Au moins, Marwen avait eut raison sur un point : La tempête était tellement violente qu'il n'y avait pas l'air d'avoir de gardes ou de sentinelles, même dans les endroits les plus à l'abri.
Il fallut longer, discrètement, mais heureusement, Tancrède connaissait son métier, et arriva en aide de l'Esbigneur chaque fois qu'il manquait de glisser.
Au bout d'un long moment, le vent soufflant fort sur leurs peaux mouillés, ils virent un... être, une ombre, quelqu'un se tenir sous un porche en bois construit devant le creux ouvert d'une cave. Et devant lui, se tenait un gigantesque bateau, une cogue, amarrée, et qui n'arrêtait pas de bouger et de manquer de s'écrouler sous l'effort du vent. Ils observaient cette scène devant eux, à quatre-vingt-dix mètres peut-être de leur position. C'était l'entrée du passage secret.
Tancrède jeta un œil. C'était compliqué de distinguer quelque chose avec l'obscurité, mais le garde semblait être endormi, recouvert d'une épaisse couverture, et sous une torche qui brûlait, les flammes bougeant à la faveur du vent.

- C'est là...
Qu'est-ce que tu suggères qu'on fasse ? On peut foncer lui mettre un couteau dans l'oeil, mais le temps qu'on l'atteigne, il risque de se réveiller...

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Citation :

Compétence HAB Marcel : 13
Jet : 8. Réussite.

Malgré la tempête, c'est sans grande difficulté que Marcel parvint à diriger la barque, qui était manipulée par les rames des miliciens, jusqu'à la plage. Elle était de toute façon très large. Le bateau vint s'écraser, tout le monde débarqua, et on tira le navire jusqu'à un peu plus haut, pour qu'elle soit à l'abri.

Personne autour d'eux. Pas la trace de la moindre résistance. C'était très silencieux. Et ils avaient gardé leurs armes et leurs équipements d'ordinaire.

Marcel, transit de froid, se frotta les mains en observant Leramey et les autres.

- On devrait pas rester là éternellement ! Mais une barque sur une plage, comme ça, ça risque de faire suspect...
On fait quoi, les gars ? C'est quoi le plan ? De quel côté on attaque le monastère ?

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Carte situation actuelle:

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En fin de compte, le plan désœuvré, conçu selon les envies et les aspirations de chacun, fut ainsi érigé à la va-vite. Marwen se rendrait sur l’île par la nage afin d’emprunter le passage secret et d’y effectuer son affaire, s’infiltrant le mieux possible dans le souterrain, mais il ne serait pas seul pour cette tâche. Un certain Tancrède Leclerc viendrait l’accompagner dans ses tribulations, le gus affirmant à son tour que lui aussi savait nager, résister au froid et que, en plus de tout cela, il était mieux armé que l’Esbigneur. Bha, si ça lui faisait plaisir. Il était toujours bon d’avoir un peu de soutien pour une telle quête, et Marwen opina simplement du chef en sa direction. Pour le reste, les autres olibrius ainsi que Marcel s’en iraient sur la plage, bravant la tempête, canotant jusqu’au rivage, tandis que Phalange et ses gars prendraient l’option de l’accès au nord-est.

Voilà, c’était dit, c’était fait ; tel serait le plan qu’ils devraient tous respecter, sans pouvoir faire marche arrière une fois parvenus sur l’île. Car là, à ce moment, ils ne pourraient communiquer, et devraient se démerder tout seuls ou avec leur petit groupe. Avait-on d’éventuelles questions ? Pas du côté de Marwen, en tout cas, qui secoua la tête en silence. Pour le restant de la soirée, l’on alla se reposer au coin du feu, jaspiner avec les quelques soldats de garde, ou jouer aux cartes en leur compagnie, et ce fut cette dernière option que fit Marwen. Une petite partie le tentait toujours autant, ès qualités d’écumeur des eaux et des tavernes, et il remporta quelques parties tout autant qu’il en perdit. N’ayant pas grand-chose à jouer, alors que, peut-être, ils trouveraient tous la mort demain, ils y allaient de bon cœur dans les mises et dans le jeu téméraire. Puis ils allèrent se pieuter, récupérant quelque peu avant d’entamer la mission.

Marcel Petitgros remonta dans son rafiot tout en disant ses adieux à Marwen, quand bien même les avaient-ils potentiellement déjà faits la veille. Quant à ce dernier, il prit bord dans un nouveau canot tenu par Phalange, et ses hommes ainsi que Tancrède vinrent bientôt le rejoindre.
S’ils avaient pu être relativement secs à l’intérieur du donjon éboulé, il en alla autrement une fois sur la mer. Celle-ci était déchaînée ; ses lames s’écrasaient avec force sur les récifs, s’éclataient contre la tour, et roulaient sous la coque de noix qui se soulevait avant de plonger dans les creux. Le vent tempêtait, s’engouffrant dans leur vêture, leur claquant aux oreilles, et ne rendait les eaux que plus endêvées encore. Cette mission prenait subitement une allure bien plus suicidaire, mais ce n’en fut pas assez pour les arrêter. Quelque part, ce temps de chien leur serait peut-être salvateur une fois qu’ils auraient posé le pied sur l’île du Séraphin.

Dans cette nuit noire et sans lune, la brume s’était jointe à la partie, rendant la navigation que plus difficile encore. De l’autre côté, le vent comme cette purée de pois les dissimulaient avec une grande efficacité, et ils ne furent aucunement aperçus alors qu’ils longeaient Saint-Armand. Et comme le passage ne devait pas être loin, Marwen plongea dans les eaux sombres en compagnie de Tancrède.

Ils furent rapidement happés par les flots, balayés selon le gré de l’océan et de ses courants trompeurs, et se dégager de sa mortelle étreinte fut une épreuve à part entière. Marwen n’eut pas d’autre choix que d’abandonner sa veste de cuir pour se libérer de la mer et reprendre sa respiration, conservant tout de même son poignard. Ce fut à bout de souffle et quelques ongles arrachés plus tard que l’Esbigneur parvint à s’agripper à un rocher, puis, juste après, à la main que lui tendait Tancrède, avant de pouvoir regagner la terre ferme.

Le temps était tel que Marwen avait vu juste ; ils ne rencontrèrent nul obstacle devant eux, et personne ne vint se dresser en travers de leur chemin, déjà fort bien compliqué. Ils manquèrent à plusieurs reprises de se tordre la cheville sur les rochers inégaux et glissants d’algues, et s’écorchèrent les mains sur les coquillages abrasifs.
Puis une silhouette se découpa dans l’ombre d’une belle embarcation, et Marwen, attiré par la navigation et la haute mer, ne put que contempler un moment le navire. Vu sa taille, il devait y en avoir, des hommes, sur cette île, afin de diriger le bâtiment. Quant à ladite silhouette, celle-ci semblait endormie sous un porche et, au-delà, le passage secret se prolongeait. Ils venaient d’apercevoir leur objectif. Tancrède demanda à Marwen ce qu’il comptait faire.

« Le mieux serait sûrement de se rapprocher de concert. Ainsi, si jamais le bougre se réveille, l’on sera deux à lui tomber sur le râble. De toute façon, il mettra un certain temps, une ou deux secondes, avant de comprendre ce qui lui arrivera. Ça devrait être assez. »

Nous venions de débarquer sur la plage. Il faisait froid et en regardant mes compagnons, je voyais leur résolution ainsi que leurs craintes. La peur de la mort pouvait se lire sur certains d’entre eux. D’un coup, cela me tomba dessus. Ces gens comptaient sur moi et j’avais cette responsabilité sur les épaules.

D’un coup, cette histoire de se faire passer pour des naufragés me semblait être un coup de poker que je n’étais pas prêt à jouer. Je secouais la tête pour reprendre mes esprits et m’approchais des autres qui attendaient mes ordres.

« Bon, on y va directement. Cette histoire de naufragés ne tiendra pas. Ne leur donnons aucun avantage qu’ils pourraient utiliser contre nous. Cette mission est dangereuse et les conséquences d’un échec ne sont pas envisageables. Donc je vais être très clair. Tout le monde suit mes ordres à la lettre. Tout le monde se donne à fond. Votre vie et celle de tous vos compagnons en dépendent. On doit agir comme un seul homme, une seule unité. »

Je pointais la forêt du doigt.

« A partir de là, ce sera le silence complet. Mes ordres seront simples : on traverse le foret le plus discrètement possible et on atteint le monastère. Si on rencontre un ennemi dans la forêt, le principal est qu’il n’envoi aucun signal. On tue à vue, sans poser aucune question. Et attention où vous mettez les pieds, ces salauds ont peut-être piégé la forêt. On va longer la falaise, ce qui nous ferra arriver à l’ouest du bâtiment. Je marcherais en tête en compagnie d’Alric. Alaric et Mordred, vous avez des arcs, je suppose que vous savez vous en servir. Vous serez collé à la falaise, on se chargera de votre protection. Ne tirer que pour tuer. Marcel et Cyrielle, vous serez juste derrière nous. Discrétion, Elimination à vue et vigilance. Bonne chance à nous tous, puisse Rikni veiller sur nous. En avant ! »

Comme un seul homme.

Mais pourquoi cet abruti de Tancrède avait-il ouvert sa grande gueule ? Il lui en voulait toujours de ne pas l’avoir aidé au départ, c’était ça ? Alaric serra les poings et lui jeta un regard noir. Il était lassé de toute cette histoire. Lassé de ces abrutis. En temps normal, le milicien n’aurait pas régi à cette misérable provocation. Mais l’empêcher de prendre part à l’escalade était purement et simplement ridicule. Il se savait pourtant capable, plus que quiconque, de gravir la falaise. Ainsi, sans même réfléchir, il répondit avec ironie :

- Pas comme si tu étais venu vers nous la queue entre les jambes, pleurant la présence de bandits, hein Tancrède ?

Puis, se retournant vers Phalange, il ajouta :

- C’est toi qui décides, mais tu regretteras ton choix.

Ainsi avait-il parlé et avait rejoint ses autres compatriotes.

La nuit venue, ils se préparèrent à l’assaut du monastère, suivant le plan du chef Alexandre Leramey. Le voyage en navire fut cette fois moins éprouvant pour Alaric, sans doute parce qu’une colère noire occupait toutes ses pensées. Que Tancrède ne vienne pas se plaindre si une de ses flèches manquaient sa cible, le moment venu. Secouant la tête, le jeune milicien bannit bien vite cette sordide pensée. Il n’était pas question qu’il agisse, lui aussi, comme un gosse de cinq ans. Le mieux qu’il avait à faire, c’était de reporter cette rage soudaine sur les bandits, afin de mettre un point final à toute cette histoire. S’il parvenait à se distinguer dans la suite des événements, peut-être serait-il enfin débarrassé de cette histoire de captivité.

Alaric fut heureux de « faire équipe » avec Mordred, vu que le jeune homme était lui aussi taciturne. Au moins espérait-il que ce dernier ne lui ferait aucun déplaisant commentaire. Tenant fermement son arc, il encocha une flèche, prêt à tirer à la moindre occasion. Comme convenu, il se colla à la falaise et se mit à la longer en silence. La flèche était pointée droit devant lui, et de temps à autres, il jetait des regards sur sa droite afin de percevoir le moindre mouvement signalant une quelconque présence. Pas question de se rater cette fois.

(Règle : Brouillard de guerre.
La partie du RP avec Marwen qui tente de s'infiltrer ne sera pas postée normalement, mais sera réglée entre le MJ et le joueur par MP. Ainsi, vous serez dans l'incapacité de savoir si Marwen a réussit sa mission, si le monastère est alerté, s'il est retenu en otage, ou tout autre scénario.
Les messages postés par MP seront conservés et dévoilés à la fin de l'event, pour bien montrer que tout a été fait dans les règles.)

Edit de la part de l'admin Ambre de Ventfroid : voici la partie jouée par Marwen qui avait été cachée aux joueurs au moment du jeu, remise dans le post concerné après la fin de l'intrigue.

Tancrède écouta Marwen. En serrant les dents. De froid, surtout ; Tout comme son nouveau collègue pour cette opération, il était trempé jusqu'aux os, et avec les vents qui balayaient la côte, on ne pouvait que sentir un horrible frisson qui donnait la chair de poule et faisait serrer les dents. Mais il serra aussi un peu des dents en réaction au propos de son comparse.

- Ouais, t'sais, tu peux parler plus simplement aussi. Dis juste que tu veux qu'on égorge le type.

En disant cela, Tancrède sorti une arme accrochée à sa ceinture. Un coutelas bien tranchant, récemment aiguisé, qu'il saisit de ses doigts gelés et endoloris.

- Je passe devant. Tâche de suivre.

Il se souleva, et passa ses pieds sur les rochers. Lentement, il longea la côte, écrasant la roche escarpée, où s'agglutinait algues et moules, pour continuer jusqu'à l'entrée de la grotte qui servait de passage secret. Il s'accroupit, et lentement, se dirigea pour larder la sentinelle qui se reposait d'un sommeil léger, recouvert d'une couverture.

Tancrède était très agile. Un expert dans le meurtre de personnes.
Mais pas un gars très... Vigilant.

Il sentit la main de Marwen se saisir de son visage. Et, paniqué, il se mit à crier et à lutter.

Citation :

Force Marwen : 11
Jet : 8. Réussi.
Force Tancrède : 14
Jet : 3. Réussi.

Marwen colla la lame sous la gorge du milicien ; Mais celui-ci parvint à briser son emprise. Il se montrait très adroit ; En se retournant, il colla un coup de pied dans le genou du contrebandier, le faisant chuter de côté.

- Bâtard !

Et immédiatement après, il se prépara à planter le traître en pleine face.

Citation :

Attaque Tancrède : 16
Jet : 11. Réussite.
Localisation : Tête (1)
Parade Marwen : 10.
Jet : 1. Réussite critique.
Dégâts : [(14x2) + 14 + (4)] - [10 + 8x2]
70-20 = Reste 50 PV à Marwen.

Tancrède fait un coup de taille en l'air, pour tenter de fendre le crâne de Marwen ; C'est par un miracle que le contrebandier parvient à soulever sa lame et à la faire glisser le long de celle-ci, provoquant un choc et un crissement d'acier. L'épée de Tancrède n'attaque par la tempe, mais longe le long de la joue et sous la paupière de Marwen. Il n'est pas mort, mais voilà une nouvelle cicatrice à ajouter sur sa face...

Attaque Marwen : 12
Jet : 16. Échec.
Marwen tente de planter son couteau sur le côté, dans la gorge exposée du milicien. Celui-ci parvient à repousser son bras d'un coup de poing bien placé, et enchaîne immédiatement.

Attaque Tancrède : 16
Jet : 19. Échec.

Tancrède pousse Marwen de tout son poids, chargeant comme un buffle. Son ennemi déséquilibré, il tente de le tuer d'un coup en pleine tête ; Mais le contrebandier, agile, ou chanceux, le repousse d'un coup de pied dans la cheville, et se relève aussitôt.

Attaque Marwen : 12
Jet : 10. Réussite.
Localisation : Jambe gauche (Cool
Parade Tancrède : 11
Jet : 14. Échec.
Marwen plante le couteau dans la cuisse exposée de Tancrède. Une méthode de lâche pour s'attaquer à un homme plus fort que soi... Et ça réussit. Le milicien se met à hurler de terreur et de douleur alors que l'Esbigneur lui tourne la lame dans sa chair, avant qu'il ne décide de sécher l'agresseur d'un coup de poing dans la nuque.


La sentinelle s'est réveillée. Les yeux écarquillés, elle observa le combat qui se déroulait.
Se soulevant, il décida de rentrer dans la grotte, pour aller chercher des renforts, et qu'on mette aux fers les deux intrus.

Citation :
Dégats : [(11x2) + 14 + 1] - [10]
70-27 = Reste 43 PV à Tancrède.

Attaque Tancrède : 16
Jet : 20. Échec critique.

Attaque Marwen : 12
Jet : 2.
Aucune parade, et Marwen enchaîne à nouveau.
Attaque Marwen : 12
Jet : 12.
Parade Tancrède : 11
Jet : 15. Échec.

Alerté par la sentinelle, blessé par sa jambe, Tancrède perdit quelques secondes. Précieuses secondes dans un combat. Il tenta un coup de taille dans l'air, trop lent, beaucoup trop lent par rapport à son habitude ; Et Marwen put facilement l'esquiver, pousser son bras à l'aide de son autre main, avant de lui planter son couteau dans le genou. Il le retira aussitôt, et si devant lui, encore debout, le milicien tenta, par pur instinct, de le repousser, c'était bien trop tard. Le contrebandier l'égorgea.
Ses yeux devinrent soudain vitreux, vides, alors qu'il regarda une dernière fois l'Esbigneur. Un sentiment de peur l'envahit soudain. Comment étais-ce possible ? Comment avait-il pu survivre à la guerre de Vandir, aux chevauchées noires du seigneur Urbain, et même à la résurrection des morts... Pour mourir comme ça ? Seul, dans le froid, sur un rocher au milieu de nulle part ?

Il ouvra la bouche, sans doute pour maudire le traître dont le visage dégoulinait de sang et dont la paupière tremblait de douleur.
Il sentit ses jambes incapables de répondre, trébucha, et tomba en arrière, se fêlant la nuque contre un rocher escarpé avant de disparaître lorsqu'une vague l'avala.

Pourtant, Marwen n'était pas tiré d'affaire.

Voilà que du tunnel sortaient des hommes armés. Six, pour être précis. Dont trois d'arbalètes, qu'ils pointèrent directement vers l'intrus. L'un d'eux, le chef, sorti son épée et la pointa vers lui.

- Qu'est-ce que vous attendez ?! Décochez ! Allez, tuez-le !

__________________


Les hommes avancèrent donc, par six, au milieu de la forêt, et décidèrent d'aller tous ensemble près des petites collines découvertes de végétation. Les ordres du chef de groupe étaient très clairs. Élimination à vue. Il aurait été bête de ne pas appliquer à la lettre ses directives...

Ainsi, alors qu'ils marchaient tous dans une sorte de file-indienne, mais par deux.

Alric et Alexandre se décidèrent donc à jouer les éclaireurs. Ils marchèrent à pas de loups, en essayant de voir en avance s'ils pouvaient distinguer, ou entendre un ennemi.

Citation :

Note : Pour savoir si vous vous déplacez efficacement dans la forêt, deux statistiques compteront : L'intelligence (Détection des pièges, observation) et l'habilité (Camouflage, discrétion)

Habilité + Intelligence Alexandre : (12+/2 = 10
Jet : 16. Échec.
Habilité + Intelligence Alric : 9 (Bonus : +1 (Sens du détail)) + 10 / 2 = 10
Jet : 16. Échec.

Mais les deux éclaireurs n'étaient pas en forme. Peut-être encore fatigués par la houle, par la tempête, pas le froid. Peut-être peu vigilants dans le noir.

Le problème, dans le plan de sire Alexandre, la formation tactique qui n'était peut-être pas très maligne... C'était de vouloir coller à une hauteur.
Or, le problème, c'est que quand quelqu'un est en hauteur, il a généralement une vue magnifique de la troupe.

Citation :

Habilité + Int Mordred : 7+8/2 = 7.5
Jet : 8. Échec.
Alaric : 12+8/2 = 10
Jet : 20. Échec critique.
Cyrielle : 11 (+1 Anticipation)+8=10
Jet : 18. Échec.
Marcel : 10+10/2 = 10
Jet : 14. Échec.

Et personne, aucun de nos 6 routiers, ne parvinrent à regarder au-dessus d'eux. À distinguer, dans l'obscurité, la seule sentinelle qui avait été assez brave pour traverser le froid, le vent et la pluie. Et qui maintenant, regardait distinctement les 6 personnes en-dessous.
On entendit le bruit d'un sifflet. Il fut notamment audible qu'il venait de très haut, et que le vent portait bien. Au-dessus d'eux, le criminel s'allongeait derrière un rocher et préparait son carreau d'arbalète.

Citation :

Compétence TIR assaillant : 14
Malus : Visée à la tête (-4)
Jet : 2. Réussite.

Marcel : 1
Cyrielle : 2
Mordred : 3
Alaric : 4
Alexandre : 5
Alric : 6

Jet de la destinée : 5.

Dégâts : [(34 + ] - [8 + (7-4) + Distance (2*4)
Total : 65-23. Il reste 42 PV à Alexandre.
Handicap : Sonné. Alexandre subit une commotion cérébrale, et souffrira ainsi d'un malus pour toutes ses décisions et pour toutes les tentatives d'observation.

Alaric et Mordred se levèrent et tentèrent de riposter. Mais leurs flèches ne purent rien faire. Elles volèrent faiblement pour s'écraser sur les rocher, tandis que l'assaillant partit de l'autre côté de la colline, à l'abri, pour probablement recharger son arme.
Ou fuir.
Ou se coordonner avec des collègues.
Le groupe n'avait aucun moyen de savoir ce qui se trafiquait de l'autre côté.

En tout cas, Alexandre venait de recevoir un coup en plein crâne. Le carreau avait transpercé son chapel de fer, et Dieux merci, Alexandre portait une protection sur la tête. Sans ça, il serait probablement mort.

Autour d'eux, on entendit des bruits dans les buissons. Pas de torches allumées. Pas une armée de gens qui sortaient des ombres. Mais en tout cas il y avait des hostiles qui étaient en train de se regrouper. Déjà on entendait les gens hurler. Et si on haussait pas trop le ton, on pouvait entendre des fragments de voix, au loin.

- Qu'est-ce qui se passe ?!
- Valentin a sifflé !
- Y a des intrus ?!
- Taisez-vous et déplacez-vous ! On est peut-être attaqués mais ça peut n'être qu'une fausse alerte !

Et des aboiements de chiens.

Marcel fonça vers Alexandre et l'agita.

- Vous allez bien ?!
Putain dites-moi qu'il va bien !

Le marin donna une petite claque au chef pour s'assurer qu'il aille bien.

- Le bateau ! S'ils découvrent le bateau on est foutu ; Non seulement ils sauront qu'ils sont attaqués, mais en plus, ils vont nous piéger !
Je demande la permission de me replier et de défendre la plage, chef !

Mordred, lui, alla se coller à un arbre, et parla à voix basse à l'attention d'Alexandre.

- Ils vont venir de tous les côtés, je suis sûr !
Comment on fait ?!

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Situation actuelle

Spoiler:

Citation :

Si tout se déroule comme prévu, Marwen et Tancrède devraient être en train d'infiltrer le tunnel. Et si tout se passe bien, Phalange et ses hommes devraient être en train d'escalader la montagne. Mais il est impossible pour vous de savoir si vous êtes une diversion efficace, ou si la mission est déjà vouée à l'échec...

Votre groupe est agglutiné aux coins un peu plus montagneux. Ce qui n'est pas un endroit sûr, étant donné qu'il y a un sniper que vous ne pouvez pas toucher. Le seul moyen de l'éliminer et de tenter de monter et de le poursuivre.
Mais des hommes arrivent également dans la forêt pour fouiller. Les ennemis sont encore désorganisés, beaucoup ne croient qu'à une fausse alerte. Il n'empêche : Voilà que des chiens et des hommes armés à l'estomac bien rempli se dirigent vers vous.
Le navire est laissé sur la plage. Si les ennemis s'emparent du navire, vous n'aurez plus aucun moyen d'extraction. Vos seuls choix seraient alors la réussite, ou la mort.

Un soldat doit savoir se sacrifier.

À vous de réagir à la situation.

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