Marbrume


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 [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ]

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CatatonieMaître du jeu
Catatonie



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~ Fin août ~

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La chasse aux traites était lancée par le duc depuis que la reprise du labret avait retenti. De nombreuses pertes étaient à déplorés, certainement trop pour certain pour vouloir en rajouter en remuant ciel et terre pour trouver celui ou celle qui dans l’espoir de survivre se cachait dans la ville, ou bien simplement n’avait pas choisi le bon camp. Les exécutions ne cessaient de s’enchaîner, la milice ressentant  cette pression omniprésente, provoquant parfois des malaises chez certains miliciens qui finissaient par déserter ou pire, à cause de la fatigue commettre des maladresses provoquant bien des conflits. Quoi qu’il en soit la ville continuait de tourner, la population s’adaptant à ce nouveau mode de vie, obligeant de se contraindre au couvre-feu, agissant et vivant en fonction.  Les fouilles n’étaient pas rares, les pendaisons non plus, tous avaient fini par s’habituer à tout ceci, même si certains irréductibles essayaient encore et toujours de passer outre les lois et la volonté ducale. Quoi qu’il en soit, un élément continuait de préoccuper une coutillerie, l’affaire des renégats dissimulés par les habitants de Genevrey. A chaque fois que la coutillerie se rendait là-bas pour enquêter elle repartait bredouille, sans l’ombre d’un indice, avec néanmoins cette certitude que les traîtres étaient bien là. Il avait fallu jouer de malice pour envisager cette option différente des autres, demander à des personnes annexes de la milice de venir en aide à la coutillerie. C’est ainsi que la mission Genevrey avait vu le jour.  Des crieurs furent réquisitionner afin de faire passer le message à qui voulait bien l’entendre qu’une coutillerie cherchait des volontaires bien particuliers, ceux intéressés avaient reçus davantage d’informations et furent ensuite convoqués le jour du départ à la caserne de Marbrume.  Le coutilier les attendait de pied ferme, bien décidé à ce que cette mission ne soit cette fois-ci pas un échec. Il fut surpris de la présence de la châtelaine, mais resta néanmoins particulièrement neutre dans sa démarche :

- « Bien. Je tenais déjà à vous remercier de votre présence et d’avoir répondu à notre appel. Comme vous le savez certainement, nous devons pour notre duc retrouver toutes personnes agissant contre lui ou ayant des mauvaises intentions à son égard. Nous savons par des sources sûres qu’un petit groupe se cache dans le village de Genevrey. Cependant, les habitants du dit village semblent pour une raison inconnue protéger les individus. C’est pourquoi nous avons besoin de vous, pour mener cette enquête de façon discrète. Pour cela, nous vous accompagnerons jusqu’à une distance convenable du village, puis vous serez livré à vous-même. L’auberge pourra vous servir de lieu pour dormir et pour échanger, celui qui la tient est informé, cependant il a souvent besoin qu’on réalise des petits travaux. »

L’homme de petite taille, mais à l’assurance non négligeable venait de faire sa première pause dans son dialogue, avise tour à tour les personnes présentes. Difficile de savoir comment le groupe allait s’en sortir, d’autant plus que les individus le constituant venaient d’horizon bien différent. Il s’arrête un instant sur la châtelaine, avec toujours ce même regard de surprise. Il ne fut néanmoins aucune remarque poursuivant son tour d’observation, se raclant la gorge avant de reprendre la parole.

- « Nous n’avons aucune information sur le groupe d’individus ni son nombre, ni même à quoi ils ressemblent, c’est bien à vous à travers vos méthodes de trouver des réponses. Nous n’avons que la certitude de leurs présences là-bas. Cependant, attention à vos propos, les habitants sont parfois suspicieux. Je crois que j’ai tout dit, si vous n’avez pas de questions. Alors nous pouvons nous mettre immédiatement en route, nous vous accompagnons pour sécuriser le trajet. »

L’homme regarda chaque individu, une nouvelle fois, puis les hommes ramenèrent les chevaux. La météo semblait être clémente puisque seuls les rayons du soleil se levant venaient délicatement chauffer les peaux. Chacun monta sur sa monture, soit individuel et attitré, soit une prêté par la milice pour le trajet et pourquoi pas, l’inspection au village. Le groupe était ensuite parti, traversant la ville sous le regard curieux de la population. Le trajet se déroula sans encombre notoire, dans un silence plutôt rassurant. Les uns et les autres faisaient semble-il connaissance, pas de fangeux à signaler, pas de banni ou de bandit. Après plusieurs longues heures de trajets, le village commençait à se dessiner, le groupe se stoppa, et le coutilier donna ses dernières instructions :

- «  A vous à présent de vous mettre d’accord sur le pourquoi du comment, je vous souhaite bonne chance et espère votre enquête pleine de succès. En cas de réussite vous pouvez vous assurer de récompenses plus qu’alléchantes. »

L’homme et son groupe attendaient que les individus se mette d’accord et ne partiraient qu’une fois les individus dans le village.  

Rappel :

Note Mj :


Dernière édition par Catatonie le Ven 16 Juin 2017 - 16:19, édité 1 fois
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Haral MortenuitBarde
Haral Mortenuit



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MessageSujet: Re: [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ]   [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ] EmptyLun 5 Juin 2017 - 17:20
   Genevrey… Le nom à lui seul sonnait comme une claque en pleine figure. Haral avait comme tant d’autres vu et entendu les crieurs écumer la ville, débitant leur discours avec ce ton formel et saccadé qui faisait tant rire les gamins des rues. Et il n’y avait pas prêté plus d’attention que ça, après tout les histoires de la milice et du Duché lui avaient déjà coûté cher, le roi des nobles pouvait aller se faire cuire un oeuf, pour ce que ça lui importait.

    Mais d’autres s’y étaient intéressés, attirés probablement par l'appât du gain, l’appel de la gloire, s’imaginant crouler sous l’or et courtisés par des cohortes de putains sublimes et peu farouches. Ils s’étaient vite éclipsés quand on leur avait parlé du Labret, la gloire pourquoi pas, la mort surtout pas! Mais le nom du village en question était parvenu aux oreilles du barde. Genevrey…

    Paraît qu’là bas y a autant d’fangeux qu’ d’arbres, paraît même qu’y sortent en plein jour les bougres et qu’on peut pas les tuer avant la nuit. Créfieu…”

    Il était pas très fute fute Jehan, la faute à quelques décennies de beuveries et de bagarres nocturnes. Mais il marquait un point, personne n’avait envie de se retrouver au Labret, fusse-t-il reconquis, quand on voit le temps qu’il avait fallu à la fange pour mener l’humanité au bord de l’extinction, quelques barrières et une garnison toute neuve n’allaient pas changer grand chose.

    Il s’était déroulé quoi, deux mois? Deux mois depuis qu’il avait pensé se mettre à l’écart du monde dans un de ces cloaques les plus dangereux. Et que ce faisant il avait trouvé et perdu l’amour. Quel drame… Dans sa douleur sur le moment il n’avait pas songé à s’enquérir du sort du bourreau de sa dulcinée, ni n’était venu présenter ses condoléances à sa pauvre mère. Non il s’était contenté d’exploser, de hurler sa peine aux étoiles et d’attiser la colère des habitants, il avait presque failli y arriver d’ailleurs.

    Et puis il était rentré, la queue entre les jambes, serrant dans sa main le collier de sa douce. Le reste du monde pouvait aller brûler, il n’en avait cure. Lui était seul, n’ayant même pas eu la satisfaction d’obtenir sa vengeance.

    Genevrey… À croire que parfois le destin vous tend la perche. Il s’était rendu sur les lieux du premier enrôlement pour le Labret, cette fois-ci le trajet et la mission étaient supposés être moins dangereux après la reconquête des lieux, mais avec cette foutue fange et les renégats il fallait s’attendre à tout, et surtout au pire. Et le briefing du coutilier annonçait la couleur, ils ne savaient rien! Au moins ils ne risquaient pas de partir avec de fausses informations. Il avait écouté en silence, le fameux collier de Tiphaine au creux de la main, trop chamboulé par cet afflux de souvenirs pour avoir quelque chose à dire, et puis qu’est-ce qu’il aurait bien pu dire?

    Avisant ses partenaires qu’il ne connaissait pas, il se dit qu’avec un groupe aussi disparate il serait difficile de faire dans la discrétion, mais soit, parfois se cacher au grand jour est la meilleure manière de rester discret. Du moins pour eux, car lui serait immédiatement reconnu, mais sa présence si elle risquait d’irriter n’inquiéterait pas plus que ça. Après tout il avait toutes les raisons de revenir à Genevrey, il avait aussi toutes les raisons de ne jamais y remettre les pieds. Ça s’annonçait mouvementé…

    On lui avait prêté une monture pour l’occasion, une belle jument qu’il avait nommée Foudre, le milicien avait bien tenté de lui expliquer qu’elle s’appelait Framboise, il ne voulait pas en entendre parler. Framboise, et pourquoi pas Oreiller? À donner des noms ridicules aux animaux on s’étonne qu’ils finissent par s’enfuir à la première occasion.

    Messire! Puisque je vous dit que cette noble bête n’a rien d’une fraise des bois, elle a plutôt le panache et la vivacité d’un éclair qui pourfend les brigands et sauve les justes! Non n’insistez pas, Foudre c’est et Foudre ce sera! Nous seront d’ailleurs partis en un éclair, alors qu’est-ce que cela peut bien vous faire messire? Allez donc renommer les écuries du Duc et je suis certain qu’avant la fin du jour votre tête ornera une pique à l’entrée de ces dernières!”

    Il avait laissé le palefrenier déconfit dans la cour de la caserne, se demandant quelle mouche avait piqué le ménestrel. Ces artistes ont parfois de drôles de moeurs, mais quand même, Foudre? C’était pourtant pas la plus rapide des montures qu’ils avaient sous la main, loin s’en fallait.

    En chemin tous avaient compris pourquoi la pouliche ne s’appelait pas Flèche ni Furie, encore moins Torrent ou Vivacité. La bête était d’un mou, d’une lenteur qui allait de paire avec la lumière qui animait son regard, c’est à dire aucune. Une monture molle du bulbe et aussi lente qu’un âne vexé. Puisque le chemin allait être long autant faire les présentations, à défaut de faire avancer Brise, puisque c’était désormais son nouveau nom, cela aurait au moins le mérite de faire passer le temps.

    Bien le bonjour messires, gente dame! Je suis Haral Mortenuit, humble barde et non moins talentueux ménestrel! Avec qui ai-je l’insigne honneur de partager cette aventure? Je vous vous avouer messeigneurs avoir quelques comptes à régler avec Genevrey et que cette mission est pour moi une revanche, un pied de nez à ce destin cruel! Alors vous pouvez compter sur mon implication la plus totale!”

    Quoi de mieux qu’un peu de musique pour égayer un trajet d’une lenteur mortelle? Ainsi donc le barde avait dégainé son précieux Luth, la cadence de sa monture ne risquant pas de trop le secouer il était parfaitement à l’aise pour jouer et se détendit passablement à mesure qu’il grattait des accords calmes et mesurés.

    Fort heureusement le calvaire toucha à sa fin, et son fondement endolori fut soulagé de quitter la selle de cette maudite bête, qu’il gratifia tout de même d’une gratouille derrière l’oreille, après tout elle avait avancé lentement mais sûrement, il fallait bien lui rendre ça. Faisant quelques pas pour se dégourdir les jambes Haral réfléchissait à la raison qu’ils pourraient trouver à leur présence ici. Et sans être égocentrique il pensait être un bon argument, un qu’on ne discuterait pas même s’il risquait de faire hausser quelques sourcils.

    Mon avis étant ce qu’il est, et valant ce qu’il vaut messires, je me dois tout de même de vous le soumettre. Voici quelques temps j’ai participé à la reconquête du Labret, dans ce même village pittoresque qui nous attend à quelques encablures d’ici. Et si ma participation a été des plus modestes ma présence elle n’est pas passée inaperçue, loin s’en faut. Ainsi donc je me permets de me proposer comme cause et origine de notre noble et hétéroclite formation. Ceci ne nous garantira peut-être pas la sympathie des habitants messires, mais elle aura au moins le mérite d’éviter de soulever quelques gênantes et problématiques questions. Qu’en pensez-vous messeigneurs?”

    Leur escorte attendait patiemment qu’ils trouvent un terrain d’entente, la question qu’il se posait était ce qu’il se passerait si jamais personne ne venait à trouver une idée convenable qui ne les jetterait pas dans la gueule du loup sans espoir de pouvoir s’en sortir? Ils étaient certes nombreux et certains d’entre eux avaient l’air parfaitement capables de se défendre en cas de besoin. Le tout était d’éviter de foncer dans le tas et de débusquer proprement ces félons. Il pourrait ainsi avoir un semblant de revanche sur ce Labret maudit et peut-être passer à autre chose. Peut-être...
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Yseult de TraquemontChâtelaine
Yseult de Traquemont



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MessageSujet: Re: [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ]   [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ] EmptyMar 6 Juin 2017 - 18:08
Montée sur un hongre de Traquemont au caractère hargneux montrant les dents à quiconque faisait mine de le regarder, Yseult chevauchait dans un silence qu'elle ne faisait rien pour rompre et encourageait même, répondant aux propos qu'on eût pu lui adresser par quelques paroles aussi brèves que possibles, empreintes d'une politesse plus plate encore que la préface d'un manuel d'architecture - n'en déplaise aux amoureux des édifices.
Il fallait dire qu'elle était déjà un peu froide depuis son arrivée à Marbrume. Le groupe de Fangeux rencontré sur le chemin jusqu'à la ville, d'un caractère fort peu sociable même au regard de la châtelaine, n'avait pas franchement aidé à la mettre dans de bonnes dispositions. Elle s'était contentée de claquer de la langue en enfonçant sauvagement les éperons dans les flancs de sa monture, la faisant bondir en avant et espérant qu'Eadwin pourrait la suivre tandis qu'elle dépassait les abominations à tombeau ouvert. Et priait que son cheval ne se casse pas une patte dans l'un des nombreux trous traîtres parsemant les marais.

Une fois sur place, elle n'avait pas caché combien la foule de la cité l'insupportait. Le bruit incessant, les odeurs, les empoignades, mettaient à mal son amour de l'ordre. Et encore, elle avait pu compter dans les rues sur la présence d'un Eadwin menaçant qui persuadait les badauds empressés de céder la place à la noble, dont les yeux arrivaient généralement à hauteur de l'épaule du premier venu - pour peu que le quidam ne fût pas trop grand - ce qui, là aussi, l'agaçait passablement.
Ils avaient passé la nuit dans une auberge qui, toutefois, améliora un peu la considération d'Yseult vis-à-vis des citadins : il n'y avait pas de courants d'air (cela dit, quand on vivait à Traquemont, on pouvait très vite développer un seuil de tolérance élevé à ce genre de désagrément), les lieux étaient relativement vides (on y comptait autant de sièges vides qu'occupés) et la nourriture, plutôt attrayante (elle ne reprit que deux fois de son bouillon de poulet et ne chipa qu'à peine dans le gâteau de miel dévolu au chevalier une fois le sien propre englouti). La chambre qu'on leur dédia, unique, comportait néanmoins deux lits. Si leur petite taille incommoda probablement Eadwin, qui en dépassait à partir des genoux, elle ne gêna pas Yseult qui s'emmitoufla dans sa couverture sitôt le soir tombé et, ayant réquisitionné la couche près de la fenêtre, rêvassa aux plaisirs volés de la vie avant la Fange.

La première caresse de l'aurore la trouva bien réveillée, occupée à houspiller son massif compagnon d'aventure à propos de ses ronflements (réels ou imaginaires), de ses mouvements dans son sommeil qui faisaient grincer toute la literie - voire le bâtiment, à en croire la vindicative châtelaine - et puis aussi de ses bottes qui, même rangées contre le mur, se trouvaient dans le chemin. Surtout le sien, d'ailleurs.
Elle le chassa dans la salle commune le temps d'effectuer une brève toilette, le laissa rendre la chambre et leur empaqueter un déjeuner, puis prit la direction de la caserne.

Pour finalement subir les regards ahuris d'un coutilier qui n'en revenait manifestement pas de sa présence. Seule sa légendaire tolérance lui permit de retenir les remarques acerbes qui lui brûlèrent alors les lèvres, se contentant de plisser imperceptiblement ses yeux couleur de ciel d'hiver lorsque le troupier la fixait comme pour s'assurer qu'elle ne risquait pas de s'évaporer sous son nez.

Et maintenant ils y étaient, ou presque. La silhouette défiante de l'enceinte du village, pour modeste qu'elle fût, dissuadait toutefois les diverses menaces de venir se frotter à Genevrey. Pour ce qui était de la vermine en revanche, songea la guerrière avec un grincement de dent intérieur, c'était une autre histoire. Celle-ci se faufilait par le moindre interstice et pouvait se terrer indéfiniment, à moins qu'on ne vienne l'arracher à sa cachette pour l'éventrer en place publique. Elle ignorait la justice que le duc ou ses substituts souhaitaient réserver aux déserteurs, et si Yseult ne doutait pas qu'elle finirait par leur mettre la main dessus, elle ne savait toutefois pas dans quelles circonstances cela se ferait ; elle espérait toutefois qu'une exécution au su de tous serait possible.

Son père lui avait légué maintes connaissances, dont la suivante : la cruauté était un gage d'efficacité. Elle n'y prenait aucun goût, autant qu'elle ne reculait pas à l'employer.

« Vous seriez... cause et origine ? » releva l'aristocrate, les rênes de son hongre négligemment rassemblés sur sa cuisse tandis qu'elle pesait le pour et le contre de la proposition du musicien. « C'est un peu ambigu. Que suggérez-vous exactement, que nous nous grimions en une troupe de saltimbanques dont vous seriez l'élément principal ? » L'un de ses sourcils se haussa à cette idée. « Ce ne serait pas une mauvaise idée si nous avions quelque crédibilité dans le rôle. »

Son regard se fit éloquent, passant sur la tenue de Barral - elle s'était enquise, malgré tout, des noms des uns et des autres -, la sienne et devenant franchement douteux en s'attardant sur l'armure d'Eadwin.

« Je suis d'avis de ne pas chercher à tromper qui que ce soit. » Fidèle à elle-même, Yseult optait pour la simplicité et la clarté d'un fil d'épée. « Rendons-nous sur place, conseillons aux curieux de s'occuper de leurs affaires et menons les nôtres. »

Elle n'ajouta pas que même si seulement une minorité d'entre eux avait pu l'approcher, elle avait fait partie de ceux qui avaient protégé les premières cohortes de travailleurs au Labret, et son nom - à défaut de son visage ou son blason, lequel ornait sa livrée de cuir laqué de noir - était connu. Falsifier son identité lui paraissait, en plus de heurter ses convictions, être un pari plutôt risqué.
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Bòr La TruffeMaître-chien
Bòr La Truffe



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Cela faisait maintenant un certain moment que des messagers ducaux et des crieurs en provenance de la cité forte étaient venus farfouiller dans les quatre coins du royaume pour quémander aide et support. Certes, ces requêtes avaient revêtu l’apparence d’un devoir citoyen de prêter main-forte aux autorités, mais il semblait que le duc était bel et bien la recherche d’yeux qui verraient là où, de son palais, l’obscurité était trop dense. Ainsi, la bouche de la noblesse se fit entendre à Usson où Bòr croisa par pur hasard le chemin d’un crieur qui lui expliqua les besoins actuels et la marche à suivre pour répondre à l’appel de Marbrume. Comme poussé par un sentiment de devoir, lui qui avait vu le Labret être repris par la milice il n’y avait pas très longtemps, Bòr se résigna à quitter le calme d’Usson pour deux journées et fit l’aller-retour Marbrume-Genevrey comme le voulait le coutilier.

On avait trouvé raisonnable d’admettre un modeste paysan de sa stature à cause de la réputation de ses bêtes, connues des bas fonds les plus déshonorables jusqu’aux cours majestueuses et intouchables. Considérant leur utilité assez évidente, les instigateurs du périple avaient demandé au maître-chien s’il était possible d’utiliser quelques-unes de ses bêtes lors de l’enquête et Bòr leur fit don, en extra, de sa présence. Premièrement, il y avait longtemps qu’il n’était pas allé faire un tour à la cité résistante et vit en cette situation une possibilité d’aller régler quelques affaires et de saluer une poignée de clients.

- Deux pierres d’un coup, pensa-t-il.

Deuxièmement, comme poussé par le sens des responsabilités, il ne sut résister à l’appel du devoir ou le dégoût que lui suscitait l’ingratitude de ne rien faire par des temps si rudes. Bien qu’il n’ait rien d’un enquêteur et que la filature lui soit totalement inconnue, il crut qu’il serait bon de posséder quelques chiens, qui pourraient, en temps et lieu, être des pisteurs pour une battue ou des importants éléments de dissuasion. Par conséquent, peut-être aussi las du quotidien, il partit à l’aventure et, après deux journées de chevauchée, il revoyait finalement les champs dorés de sa terre natale, là où les blés valsaient insatiablement.

Sans surprise, il ne connaissait ni les visages ni les noms des personnes qui l’accompagnaient et s’était contenté de les saluer avec modestie comme il était habitué de le faire, lui qui avait toujours occupé une caste qui pliait l’échine soit par révérence, soit par oppression. De toute manière, il comprit très clairement quelle était sa place quand il vit des nobles en armures, aux apparats d’une valeur qui dépassait toute notion de prix qu’il aurait pu avoir. De nature silencieuse, il préféra suivre la troupe dans le silence le plus complet possible, un peu à la manière de ses cabots. Au fond, il voyait que pour ces gens, son rôle serait comparable à celui de ses chiens, soit de suivre et de rester alerte aux dangers tout autour. Il était peut-être maître-chien chez lui, mais ici il n’était plus le maître de personne.

Le groupe ne s’étant pas encore entendu sur le modus operendi, Bòr scruta les environs de la ville, peut-être plus par réflexe de soulagement que par réelle recherche d’information. Ses trois chiens étaient tranquilles, exténués du voyage, et se tenaient à une distance confortable des chevaux, en formation improvisée un peu à l’écart de la route dans les herbes longues. Tels de véritables soldats, ils avaient gardé leur calme tout au long du chemin en plus d’avoir été chaleureux avec les autres voyageurs qui, comme toujours, avaient craqué pour l’ami de l’homme. Ce jour-là, Bòr les regardait alors qu’une multitude d’émotions se saisirent de lui : la peur de les perdre, la fierté de les voir ainsi auprès d’une compagnie ducale, la joie de les voir en vie. Surtout, il ne voulait pas regretter de s’être engagé dans cette quête, lui qui, la veille, avait croisé leur regard intrigué et innocent.

Quand les petits édifices du hameau se dessinaient clairement, Bòr, sans l’ombre d’une assurance, tenta une première participation à la discussion:

- Je connais quelques commerçants ici. Je viens régulièrement pour les affaires et quelques-uns de mes chiens ont pris foyer dans ces maisons. Je pourrais…

Intimidé par l’attention que lui octroyait le groupe, il freina son discours, puis après s’être raclé la gorge il termina:

- …Je pourrais commencer par rendre visite à ceux que je connais.

Et voilà que finalement il se figea dans l’attente de l’approbation.
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Arniel BleuCharlatan
Arniel Bleu



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MessageSujet: Re: [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ]   [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ] EmptyLun 12 Juin 2017 - 7:14




Les dessous de Genevrey


Tout comme la dernière fois, Bleu avait entendu la rumeur d'un recrutement pour le Labret, les crieurs publics s'étaient bien fait entendre. Et très peu étaient ceux qui n'étaient pas au courant de cette nouvelle, il était plutôt rare que la milice réquisitionne le peuple directement. Mais seuls ceux qui avaient acceptés de se joindre à cette mission en connaissait le contenu, plus ou moins, car elle restait très vague. Et comme la dernière fois, Arniel avait décidé de se mêler à des affaires dont il n'avait pas l'habitude de traiter. Généralement en sécurité derrière les murs de la cité, il s'était offert une excentricité lors de la défense du Labret, excentricité qui relevait plus de l'erreur que de l'héroïsme étant donné qu'il s'était trompé de chariot. Mais il avait tenu jusqu'au bout et en avait été félicité et récompensé tout particulièrement.

Cette fois cependant, il ne pouvait pas y avoir d'erreur, il s'agissait bien là d'une mission qui pouvait s'avérer périlleuse, mais Arniel avait prit le goût du risque. Enfin, il s'assurait évidemment toujours une certaine sécurité, puisqu'il avait décidé d'emmener avec lui un homme qui l'accompagnait souvent lors de ses caprices dangereux. Un mercenaire, plutôt âgé pour un combattant, mais qui d'après sa musculature et sa tenue, semblait toujours apte au combat. Comme Arniel le présentait souvent, "faites attention aux vieillards qui dans cette profession meurent normalement jeunes". Un soldat aux cheveux et à la barbe grisonnante, affichant un air constamment irrité, il restait la plupart du temps silencieux. Après tout, il était payé pour réagir aux ordres et donner son avis, et passer autant de temps avec un bavard comme Arniel pouvait aussi avoir cet effet secondaire de devenir muet comme une carpe. Et donc le vieil homme, Vincent, n'avait pas été compliqué à convaincre, une bourse pleine à craquer, quelques promesses de récompenses, il n'en fallait pas plus pour l'intéresser. A vrai dire, il devait s'agir du seul point commun entre le vieux milicien et le jeune marchand, l'avidité.

Vincent:

Lorsque le jour de la mission arriva, les deux hommes se tenaient prêt à recevoir les informations que la milice leur donnerait mais après le beau discours mielleux, il n'y avait rien. Non au final, ils n'avaient rien apprit de plus qu'ils ne savaient pas, la milice semblait complètement perdue sur cette affaire. "Trouver des gens dont on ne connaît ni leur nom, ni leur nombre, ni leur visage, facile". Se répétait ensuite Arniel au fond de sa tête, mais au moins, ils avaient à faire à des hommes bien vivants et non des monstres cette fois. Vincent et Bleu se firent prêter un cheval à chacun, et c'est là alors qu'ils purent observer les membres de leur équipe un peu plus facilement. Encore une fois, et avec une étrange coïncidence, il put reconnaître le chevalier qui était très peu pudique, qu'il avait déjà revu au Labret lors de sa défense. Pour ce qui était du reste, tous des inconnus, peut-être était-ce pour le mieux, avoir un tel groupe qui se connaît et tenter de rester discret n'était pas forcément aisé. De même pour leur rang, ils n'étaient visiblement pas tous tailler pour le combat, ce qui était forcément une bonne chose, s'ils arrivaient tous en armure de plaques, le village s'attendrait à une nouvelle mission de la milice.

Après quelques moments de récapitulations, ils étaient tous partis, chacun sur un destrier. Le marchand ne resta pas spécialement proche de Vincent, il l'ignora autant que les autres membres, ils n'avaient pas à savoir qu'il s'agissait de son mercenaire. Arniel n'aimait pas particulièrement les longs trajets, particulièrement avec des inconnus, et le voyage de quelques heures allait être long. Car montrait déjà le bout de son nez un ménestrel armé d'une luth, ils étaient tous les mêmes, s'ils avaient l'occasion de jouer leur instrument ils ne s'en privaient pas. Au moins, celui-ci ne parlait pas en rimes. Outre le troubadour et sa musique, le voyage avait été silencieux, les membres du groupe ne semblaient pas vouloir discuter. Ce qui n'était pas forcément une bonne chose si la réussite de cette mission portait sur la coopération, mais encore une fois, s'ils étaient étrangers les uns des autres, c'était aussi peut-être pour le mieux.

Lorsque le village se dessinait à l'horizon, l'escorte de miliciens venaient aussitôt arrêter le groupe, il semblait qu'ils devaient se mettre d'accord sur une stratégie particulière. Et aussitôt parlait-on de stratégie dans un groupe aussi peu organisé que le leur, aussitôt le dialogue pouvait partir dans tous les sens. Arniel avait expérimenté la même chose au Labret, s'il n'y avait pas de chef pour prendre une décision, tout le monde y allait de son grain de sable. Le ménestrel agaçant y alla en premier, proposant une stratégie particulière, il était déjà venu lors de la reconquête du Labret. Et il revenait à présent ? Bleu fronça les sourcils, si les habitants le voyaient une nouvelle fois, c'était bien possible qu'ils comprennent qu'il s'agit d'une quête de nouveau, si ce n'est qu'ils étaient au courant la première fois. La femme qui le contredit, la seule du groupe y alla à son tour, pour le coup, elle ne proposa pas stratégie, mais d'y aller franchement, ce qui n'était pas au goût d'Arniel non plus qui aussitôt répondit.

—«Je pense que c'est une stratégie encore pire que celle que nous propose le barde. Le coutilier nous l'a dit, ils ont l'habitude du passage de miliciens pour cette raison. Si nous y allons tous ensembles, sans aucun plan et de la même façon que la milice, nous allons passer pour des mercenaires aux rabais, au mieux.

Alors que la proposition du maître-chien me semble bien plus légitime, sa présence n'a rien d'alarmant, mais encore une fois, celle du groupe, probablement que si.

Outre cette stratégie de groupe, si cela va à tout le monde, j'arriverais de mon côté, après vous, seul, par l'autre entrée, cela ne peut qu'être bon. Ainsi dans le pire des cas, si la stratégie de groupe ne fonctionne pas, je n'aurais aucune liaison avec le groupe et ils n'auront aucune raison de me suspecter des vôtres.»


L'homme releva une main ouverte au niveau de son buste, comme présentant son idée au creux de sa main. Comme à chacune de ses escapades, Arniel se trouvait dans une tenue moins citadine. Une veste, des gants et des jambières de cuirs sur des braies sombres et couvert d'une cape en tissu noir. Une tenue légère, souple et au goût d'Arniel qui rendrait inconnu même le duc lui-même. Ses cheveux eux étaient attachés en queue de cheval, alors que sa barbe en général entretenue l'était un peu moins, probablement pour aller avec sa tenue commune.
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Barral TrellMilicien
Barral Trell



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MessageSujet: Re: [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ]   [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ] EmptyLun 12 Juin 2017 - 13:03
Plus d'un mois et demi après les événements, le brun en portait toujours la marque sur son visage. La balafre avait, heureusement pour lui, cicatrisé correctement mais comme le lui avait dit le guérisseur elle partirait pas du jour au lendemain. Avec le temps elle s'estomperait un peu, un souvenir de sa rencontre avec l'épouse-fangeuse. Il n'était pas prêt d'oublier. A Usson il avait tisser quelques liens, après ce qui c'était déroulé c'était un peu normal, et il avait eu envie de s'établir dans le village. Ce n'était pas bien compliqué à faire il lui suffisait de demander un changement d'affectation. Cela signifiait s'éloigner de l'élue de son cœur mais il ne pouvait pas lui demander de le suivre. Il estimait ne pas avoir le droit de lui imposer son choix.

A Marbrume, les missions ne manquaient pas surtout depuis les récents décrets. Dès qu'il y avait une mission en extérieur il se portait volontaire. C'était un moyen de leur faire comprendre qu'il voulait être assigner définitivement à Usson. Alors il s'était présenté le matin de la convocation. Il ne connaissait pas Genevrey mais le village était sur le plateau. Barral, comme à son habitude, se contenta d'écouter les propos du coutilier. Au final il en résultait que tout était à découvrir.

La composition de leur groupe était inédite. Nobles, milicien, gens du peuple. Barral se présenta brièvement avant de monter sur son cheval. Heureusement pour lui, la bête ne demandait qu'à suivre les autres sans faire preuve d'un grand caractère. Revoir le chevalier Eadwin tout en armure était encore plus intimidant que lorsqu'il avait accompagné sa cousine. Et puis il ne pouvait s'empêcher de penser que la seule fois où il était venu à Traquemont cela c'était assez mal passé pour lui. Il ne s'était guère montrer à son avantage avec cette épée en bois, certes depuis il avait changé, il s'était entraîné dur pour combler ses lacunes et devenir un bon milicien.

Il était évident que débarquer de la sorte, en gros paquet dans le village, ne leur rendrait pas service dans leur mission. Comment faire ? Le coutilier leur laissait le temps de s'organiser avant de se retirer. En écoutant parler ses compagnons, il se dit pourtant que tout n'était pas jouer d'avance.Le barde l'avait clairement dit, il était déjà venu ici lors de l'opération de sauvetage. Le maitre-chien avait quelques connaissances. Et la proposition d'Arniel, bien que cela impliquait devoir lui faire confiance, n'était pas tout à fait stupide.


- Il semblerait qu'au moins une bonne moitié d'entre nous ait une bonne raison de se trouver ici.

Quand à l'autre moitié, c'est à dire, lui, le chevalier et Yseult, ils leur seraient difficile de passer pour autre chose que ce qu'ils étaient. C'étaient donc eux qui seraient probablement le centre des attentions du village.

- Je suis d'accord avec vous Madame, on ne peut difficilement se faire passer pour ce qu'on n'est pas. Pourquoi ne pas en tirer avantage ? Ce qui permettrait aux autres de passer quasi inaperçu. A condition comme l'a dit Arniel de ne pas arriver en paquet. Est-ce que ça serait inconcevable que Traquemont vienne chercher des denrées pour commencer à faire des stock pour l'hiver ?

Une idée comme une autre. Lui jouerait le rôle de l'escorte, de l'éclaireur envoyé pour les guider dans leur quête de ressource. Et puis ce n'était peut-être pas mentir. Dans un sens le fort avait forcément besoin de vivres ou d'autres ressources.
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CatatonieMaître du jeu
Catatonie



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MessageSujet: Re: [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ]   [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ] EmptyMar 13 Juin 2017 - 13:56
Le problème avec un groupe aussi divers, c’est que, pour se mettre d’accord et trouver une première stratégie, cela semblait particulièrement complexe. Le coutilier ne semblait pas avoir dans l’idée de venir en aide à ce groupe qui tentait autant que possible à trouver une raison cohérente. Toujours sur sa monture, l’homme regardait tour à tour les personnes prenant la parole, sa mine se faisait toujours plus perplexe, peut-être commençait-il déjà à douter sur la potentielle réussite de la mission. Comment avait-il pu croire aussi naïvement qu’un noble, un barde, un milicien, un mercenaire, un marchand et un maître-chien allaient pouvoir réussir là où sa coutillerie elle-même avait échoué. Il avait dégluti bruyamment, secouant doucement la tête, les règles étant ce qu’elles étaient, il se refusait d’intervenir, de faire le tampon à cette équipe qui semblait bien en avoir besoin. Malheureusement, après il ne serait plus là pour aider. Après une longue conversation, ou chacun donnait visiblement un point de vue différent, le groupe semblait partir dans l’idée de se diviser, peut-être était-ce une bonne idée, peut-être pas. Il n’en savait trop rien. Il se contenta d’hausser lentement les épaules, réfléchissant à ce qu’il pouvait bien dire avant de partir.

- « Je vous conseille de rester en groupe quand même, enfin de ne pas rester complètement seul. Je n’ai jamais vu personne d’agressif dans ce village, mais bon… Qui sait. Quoi qu’il en soit vous faites comme vous voulez, mais si je peux me permettre de vous donner mon avis, le mieux c’est de sympathiser avec eux. » il regarde chacun d’entre eux, un à un « Nous la milice, on a pas forcement la bonne image, ni la bonne approche, on condamne, on interroge m’voyez.. L’approche de la brute ou du sauvage, ça ne marche pas, plus… Par contre ma bonne dame » il regarde Yseult puis poursuit « Ici la noblesse, elle n’a pas une bonne réputation, un d’votre rang n’a pas était très sympathique… j’sais pas trop. Enfin, j’pense que vous allez avoir plus de mal que les autres… Puis vous êtes une femme quoi.. »

Il hausse les épaules, un peu mollement reprend une posture droite, prête à annoncer le départ. Après tout, il avait fait sa part du contrat lui. Ramener la troupe en vie ici, maintenant c’était eux qui allaient devoir choisir quoi faire, où entrer et qui voir en premier. Si en plus ils avaient des personnes connaissant le village, cela ne pouvait être qu’un atout.

- « Bien, j’peux pas faire mieux. J’vous fais confiance pour le reste. J’vous souhaite la bonne chance. »

Il incline poliment la tête, puis repart directement au galop la poussière provoquée par les sabots des montures sur la terre sèche imprégnant l’air. Le groupe était donc cette fois-ci complètement livré à lui-même, il était grand temps de faire des choix, de prendre des décisions et de commencer peut-être à rejoindre le village. Beaucoup de possibilités encore faillait-il qu’il puisse choisir la bonne. Ensemble, séparément, l’avenir de cette mission était à présent bel et bien entre leurs mains. Que les trois les protègent.

Catatonie a écrit:

Voici votre tout petit post de Mjitage du jour. Je vous laisse le choix de faire des équipes ou non,
de rester ensemble. Vous pouvez évidemment vous rendre au village, mais je ne voulais pas trop anticiper vos actions.
N'hésitez pas Genevrey est à vous !
Que la quête commence :colgate:

Prochain passage MJ le mardi 20 juin 2017 dans les environs de 21h.


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Anton GunofBoucher
Anton Gunof



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MessageSujet: Re: [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ]   [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ] EmptyVen 16 Juin 2017 - 23:47
La chasse aux traitres avait été déclarée par le duc depuis la reprise du Labret, ça, c’était évident. Il suffisait de voir les pendus qui balançaient aux arbres du plateau comme d’étranges fruits trop mûrs pour comprendre que le duché, après la tentative d’assassinat qu’avait subi Son Excellence, était rentré dans une dynamique de purge. Pourquoi pas ? s’aurait dit Anton autrefois, si l’Apocalypse n’avait pas commencé, s’il était encore de la milice et si les nobles avaient été inquiétés les premiers. Au lieu de cela, la Fange s’était répandue et avait réduit l’humanité à peau de chagrin, Anton avait été éconduit des milices ducales pour une affaire de bite et les chiens de Sigfroi ne se repaissaient que des corps de ses anciens compagnons d’armes, pour le plus grand bonheur des décadents de l’Esplanade.

Paye ta justice, ainsi donc. Hélas, malgré sa retraite en la riante bourgade d’Usson, Anton n’avait pu se payer le luxe de faire la sourde oreille aux décrets ducaux. La chasse aux traitres était ouverte, et ce à grand bruit. Les hérauts et crieurs de l’Esplanade hurlaient à qui mieux mieux qu’on cherchait des espions et des chasseurs pour traquer la racaille déserteuse qui s’était supposément enraciné à Genevrey, une non moins riante bourgade du Plateau qui avait ce défaut sur Usson qu’elle abritait des renégats. Cette triste entreprise et sa publicité tapageuse excita cependant l’appât du gain d’Anton et le décida à faire le chemin jusqu’à la dite Genevrey, où son oncle, le boucher d’Usson (autant dire du Labret) avait des affaires sur le feu.

Le prétexte était donc parfait, et la route, malgré le bœuf et la carriole qu’il dut conduire, fut aussi courte qu’agréable. Arrivé devant les murs de palissade du village, il s’y engouffra après avoir montré patte blanche et rejoignit rapidement les écuries locales, où il demanda à ce que son attelage fut mis en arrière-fonds, dans un coin discret. Etant dans le transport de viande, denrée prisée s’il en est en ces temps difficiles, Anton préférait ne pas lésiner niveau prudence. En plus de ces grosses malles à serrure qui devrait cacher de la jalousie des chalands les cadavres de cerfs, de bœufs, d’ovins et de caprins qu’il était chargé de ramener jusqu’à Usson pour le débitage, il avait donc remis au maître des écuries un petit quelque chose de plus pour qu’on taise son nom et la raison de sa venue, et même dans son accoutrement, il avait, une fois n’est pas coutume, décidé de s’essayer à la discrétion.

Recouvert d’un large mantel doté d’une capuche d’une couleur coincée entre le gris et le marron boue, il avait recouvert ses pièces d’armure d’un surcot tout aussi fade, afin de ne pas trop détoner. Et pour, vraiment, finir de frayer avec la masse locale, il décida, une fois son attelage en sûreté, d’aller passer le temps en s’enfilant des barriques de vin à l’auberge et d’y taper le carton avec les indigènes en leur racontant les exploits de naguère, du temps qu’il était encore milicien, avant que les autorités, putes qu’elles étaient, ne décident, bien injustement, et il insistait sur ce mot-là, de le mettre en retraite anticipée.

Spoiler:

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Yseult de TraquemontChâtelaine
Yseult de Traquemont



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MessageSujet: Re: [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ]   [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ] EmptyDim 18 Juin 2017 - 21:38
Yseult l'avait toujours su : il fallait la poigne d'une unique figure autoritaire pour amener une troupe à accomplir quoi que ce soit. Son père avait appliqué le principe jusqu'en-boutiste toute sa vie durant et elle avait repris le flambeau à son tour, quoique avec un peu moins de brutalité. Elle laissa échapper un discret soupir, se rendant à l'évidence que leur groupe s'il pouvait se composer d'éléments de valeur (elle accordait ce bénéfice du doute à ses compagnons d'infortune jusqu'à preuve du contraire, preuve qu'elle espérait très lointaine) ne partageait toutefois aucun lien et que la discipline, si chère à son cœur, ne s'y installerait pas de sitôt.

Ce n'était pas qu'elle était hautaine, en faisant avancer son hongre après avoir réprimé un haussement d'épaules fataliste. C'est juste qu'elle était toute entière forgée par le sens du devoir, et qu'elle ne voyait pas d'intérêt à argumenter. Elle agirait ainsi qu'elle aimait à le faire et ferait à son idée - dans le but d'accomplir l'objectif qu'elle s'était fixé, et rien de plus. Elle répondit d'un simple : « Allons-y » aux derniers mots échangés, joignant la parole au geste.

Elle se rappelait de la configuration du village, dont elle avait parcouru la fourche principale par deux fois peu après les événements qui avaient amené à la reconquête du plateau ; que le souvenir lui fut vague l'agaça brièvement, quand bien même elle s'orienta assez rapidement en dépassant les palissades sous le regard des gardes en poste. Le soleil brillait haut dans le ciel d'automne et pendant un instant, la jeune châtelaine autorisa un peu de sa roideur à s'estomper et s'octroya une assiette plus confortable. L'empyrée dégagée de Corbeval, plus éloigné de la mer que Marbrume, lui manquait ; ainsi que les prairies des montagnes qui l'avaient vue naître et qui devaient encore fleurir en cette saison. Cependant, à sa façon, le Morguestanc aussi pouvait être beau. Elle apprenait doucement au fil des mois à apprécier sa campagne rase, ses plaines moites et les vastes labours du Labret que depuis le donjon de Traquemont elle ne devinait que difficilement dans le lointain.

Bien sûr, elle s'arracherait la langue plutôt qu'avouer se faire à cette terre de refuge, une terre qu'il n'y avait pas si longtemps elle avait considéré d'un œil prédateur. Jusqu'à ce que le fauve se fasse traquer par éminemment plus dangereux que lui.
La guerrière serra les dents et froissa les rênes dans ses doigts crispés. Il fallait toujours que la Fange finisse par s'immiscer dans ses pensées et n'en chasse résolument la moindre parcelle qui ne soit pas faite de ressentiment ou de colère.

Elle était assez bonne cavalière pour se faire obéir des genoux, et c'est machinalement qu'elle fit s'arrêter sa bête au mauvais caractère devant le temple du village. Elle jeta un coup d’œil aux alentours, vérifiant sans surprise qu'à cette heure la plupart des habitants étaient aux champs (du moins le supposa-t-elle, à leur absence manifeste). Il n'était pas sûr que l'endroit disposât d'un prêtre, encore moins qu'il ne fût pas lui-même à la tâche plutôt qu'à l'ombre de son sanctuaire, mais elle devait d'abord s'en assurer.

Yseult se laissa glisser de selle avec souplesse, songeant fugacement qu'elle avait somme toute perdu l'habitude de monter en amazone - elle n'avait d'ailleurs plus le harnachement pour - et qu'en l'état actuel des choses, elle ne risquait pas de la retrouver de sitôt.
Un instant de doute la saisit au moment de nouer la bride à un solide arbuste s'étant piqué de pousser dans l'ombre de l'édifice ; ne viendrait-on pas voler le cheval ? Elle écarta rapidement cette pensée : l'animal avait un tempérament qui tiendrait presque du dogue, et puis, elle doutait que quiconque ici puisse longtemps dissimuler ce genre de méfait. La justice n'avait jamais été tendre dans le royaume de Langres.

Après une tape sur la croupe qui se voulait réconfortante et qui lui attira une œillade maussade de sa monture, la maîtresse de Traquemont ajusta son baudrier qui aurait mérité qu'elle y perfore un trou de plus (avait-elle encore maigri depuis l'été ?) et poussa la porte du temple.
L'intérieur lui offrit une demie-pénombre dont elle goûta l'austérité, accrochant de son regard délavé l'autel au pied duquel s'alignaient quelques pieuses offrandes à la Trinité. À même les murs on avait gravé, non sans un certain savoir-faire qui l'étonna, les noms sacrés de ses dieux. Une paire de petites tables était rangée dans le coin Sud-Ouest, à gauche de l'entrée ; elle remarqua quelques taches foncées sur le bois, laissant indiquer qu'un liquide inconnu s'y était incrusté. Faisant quelques pas à l'intérieur, l'écho placide de ses bottes cerclées de métal l'annonça. Un bruit de tissu froissé lui parvint alors, laissant indiquer que quelqu'un au fond de la chapelle venait de se redresser : il ne fallut que quelques instants pour qu'un homme vint à sa rencontre.

Vieillissant, vêtu à la façon des religieux quoique avec plus de raffinement, là encore, qu'elle ne s'y attendait à Genevrey. Il paraissait entre quarante et cinquante ans, grisonnant, un bouc entretenu encadrant sa bouche aux lèvres flanquées de ridules. Elle n'aurait pu en jurer, mais ce qui lui paraissait être l'ombre de soucis pas si lointains flottait dans ses prunelles grisâtres, plus colorées que les siennes.

« Bonjour, mon père » le devança-t-elle d'une voix qui n'était guère davantage qu'un murmure.

Dévote ? Elle l'avait toujours été. Sa foi en la Trinité était aussi sincère qu'en la royauté, son amour du panthéon de Langres équivalait à celui qu'elle vouait au trône. Elle avait toutefois toujours été discrète sinon intime dans son adoration : elle trouvait dans la sobriété une élégance qu'elle jugeait appropriée.

« Mon nom est Yseult de Traquemont. »

Il était difficile de ne pas le connaître. Qu'on la considère comme une dangereuse figure belliqueuse, une mystérieuse noble étrangère, une sauveuse providentielle ou qu'on se forge sur elle une quelconque autre opinion plus nuancée parmi ces extrêmes, c'était presque toujours une surprise. Et bien que sa lignée véritable soit celle de Corbeval, elle avait depuis longtemps fini par adopter le surnom que les gens du cru avaient donné au fort que ses gens occupaient. Comme si son ancien moi avait été laissé en arrière, songea-t-elle non sans une pointe d'amertume.
C'était d'ailleurs en bonne partie le cas.

« Je dois avouer être surprise par cet endroit » avoua-t-elle en promenant son attention sur les alentours un moment, avant de revenir au clerc. « On dirait qu'il a bénéficié de récentes réfections. Je n'étais pas certaine que les travailleurs d'ici puissent se permettre le temps et l'effort qu'elles ont dû coûter. »

À nouveau, elle étudia les lieux, réalisant avec dépit que cela faisait presque un an qu'elle n'avait mis les pieds au grand Temple de Marbrume. Le fief qu'elle s'était approprié abritait bien une chapelle, mais plus modeste encore que celle-ci : l'atmosphère n'y avait rien de très saint, résonnant des échos de la vie qui animait Traquemont, peu propices au recueillement. Elle s'attarda avec l'ombre d'un sourire sur une représentation d'Anür, car si elle vénérait sans faute chacune de ses divinités la déesse marine avait toujours eu sa préférence.
Elle balaya sa rêverie en secouant la tête, revenant à ses affaires.

« Mon père, j'irai à l'essentiel. Je suis venue » - elle ne précisa pas qu'elle n'avait pas fait le chemin seule - « jusqu'à Genevrey pour une raison qui vous déplaira probablement. Parmi les vôtres se terrent des gens d'armes qui ont déserté la milice et que celle-ci peine à retrouver. J'ignore si je peux faire mieux qu'elle mais j'entends bien essayer. » Sa demie-risette perdit toute chaleur. Yseult, pour bienveillantes que pussent être ses intentions, aimait à les exprimer avec dureté. « Peut-être que depuis lors, les hommes que je recherche sont devenus des membres appréciés de votre communauté. Peut-être sont-ils des amis, ou peut-être pas ; mais tôt ou tard, on les retrouvera. Le plus tôt sera le mieux : vous savez comme moi l'aversion qu'ont le duc et ses agents pour la trahison. Ils pourraient perdre patience et, pour ainsi dire, ne pas faire dans la dentelle. »

C'était presque un euphémisme, de l'avis de la châtelaine. Après la tentative d'assassinat, on pouvait supposer que le caractère déjà rancunier de Sigfroi avait atteint de nouveaux sommets d'implacabilité. C'était une facette de sa personnalité qu'elle approuvait, bien qu'elle condamnât sa tendance à l'emportement.
Le souvenir du maître de Marbrume exhibant la tête du patriarche de Sarosse, tel un trophée répugnant, n'avait jamais faibli dans sa mémoire.

« Alors je viens vers vous pour requérir votre aide. Vous connaissez les habitants de ce village et je ne peux que songer que s'il en étaient venus depuis peu, plusieurs qui auraient rallié Genevrey pour s'y installer sans que quiconque les connaisse, qui puissent vous paraître avoir vécu par leurs armes... alors je pense que vous auriez peut-être quelques noms à me suggérer. »

Elle marqua une pause. Son expression s'adoucit - mais rien qu'un instant.

« Je cherche des coupables mais je compte bien trouver les bons, et non mener quelques-uns à la mort simplement pour le plaisir de condamner un bouc émissaire. Cela prendra le temps qu'il faudra. »

Son discours, à ceux qui voulaient l'entendre ainsi, mêlait autant de déclarations se voulant rassurantes que de menaces. Elle était pourtant simplement sincère, car la châtelaine avait pour habitude de ne pas déguiser ses intentions, et de faire ce qu'elle annonçait.

Spoiler:


Dernière édition par Yseult de Traquemont le Lun 19 Juin 2017 - 6:18, édité 1 fois
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Haral MortenuitBarde
Haral Mortenuit



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MessageSujet: Re: [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ]   [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ] EmptyLun 19 Juin 2017 - 0:03
   Après quelques conseils protocolaires, le Coutilier et ses hommes s’en étaient allés sans se retourner. Comme la dernière fois ils se retrouvaient livrés à eux-mêmes en des lieux qui bien qu’ils soient désormais plus sûrs restaient tout de même loin de l’idéal de paix et de quiétude que l’on pouvait souhaiter. Après tout il avait suffit d’un orage pour que tout vacille la première fois. Seuls les Trois savaient quelles calamités pouvaient leur tomber sur le râble cette fois-ci, mais au vu des dernières plaies qui avaient ravagé ce monde, une invasion de sauterelles serait une bonne nouvelle, voire une plaisanterie.

    Si personne ne semblait véritablement fixé sur la stratégie à adopter, le barde avait lui de vraies raisons d’être ici, et lorsque la dame de Traquemont s’en alla de son côté Haral lui emboîta le pas, enfin le trot.

    Je pense messires commencer par le commencement, et quoi de mieux pour une barde qu’une taverne? Dut-elle être déserte en plein milieu de journée on y trouvera toujours quelques pochards avides des ragots et nouvelles de la grande ville, et qui après quelques verres et chansons iront vous conter jusqu’à leur propre naissance!”

    Ce n’était pas le meilleur cavalier en ville, loin de là, et la stupéfiante stupidité de sa monture n’arrangeait rien, il parvint tout de même à la guider jusqu’au hameau qu’il connaissait si bien et déposant Brise aux écuries s’en alla rejoindre la taverne à pieds. À cette heure-ci les ruelles du petit bourg étaient désertes, excepté quelques enfants qui couraient en riant aux éclats, et il ne rencontra personne. Du moins personne de vivant, à chaque respiration, chaque pas qu’il faisait il pouvait apercevoir sa Tiphaine au coin de la rue, c’était comme si son ombre pesait en permanence par dessus son épaule et il se résolut à faire un bref détour par l’endroit où elle avait été retrouvée.

    Sa réaction sur le moment avait été trop vive et avait occulté une bonne partie de son esprit, l’empêchant de réellement saisir le sens de ce qu’il voyait. C’était un corps certes, en ces temps obscurs trébucher sur un corps mutilé était devenu une chose d’une affreuse banalité, mais n’avaient ils pas consommé tous les deux cet amour naissant? Ou à défaut d’amour une romance dont ils espéraient garder un souvenir agréable. Le pire étant qu’ils n’avaient pas obtenu d’explications particulières, c’était un meurtre rien de plus, avec tout ce que cela implique.

    Sans réellement savoir à quoi il s’attendait, il fut surpris de voir que rien n’avait changé. En quelques mois la terre avait fini d’absorber l’affront qui lui avait été fait, tant et si bien qu’une personne ne sachant rien aurait bien en peine de dire que quelque chose c’était produit ici. En un sens c’était ça le pire, c’était comme si rien ne s’était passé. Il s’agenouilla et brossa légèrement la terre sèche du plat de la main avant de se relever et de reprendre son chemin, d’humeur moins flamboyante qu’à l’accoutumée.

    La taverne comme le reste n’avait pas changé, on y trouvait toujours les mêmes ivrognes qui racontaient les mêmes énormités à un tavernier qui avait fini par apprendre à ne plus écouter. Dans un coin de l’auberge un homme qu’il ne connaissait pas contait fleurette aux soulots à grand renforts de canons et de chopines. À en juger par les faits d’armes qu’il narrait avec tant de fierté et son faciès quelque peu amoché, l’homme avait clairement vécu par les armes. Etait-ce un renégat? Un de ces soldats félons qui avaient attenté à la vie du bon Duc? L’occasion était trop belle pour ne pas la saisir.

    Bien le bonjour messires, n’est-ce pas là une magnifique journée? Si je ne vous apporte ni le beau temps ni la fortune je peux néanmoins me permettre d’étancher cette terrible soif qui semble vous tirailler messeigneurs! Parole de barde, devrions nous rouler et ramper que toujours nous n’aurons pas soif je vous l’assure! Tavernier offrez donc à ces messires et moi-même une pinte de votre meilleure cervoise!”

    Et profitant de l’arrivée des breuvages, Haral allait s’attabler avec ces gens et écoutait avec une attention non feinte les récits de guerre du balafré. Etalerait-il ainsi ses hauts faits si félon il était? Ca serait peu prudent, quoi qu’avec certains tâcherons on pouvait s’attendre à tout, mais lui semblait n’avoir rien à cacher. Quoi que ça devrait être un trait commun des gens qui cachaient des choses. Sentant poindre une migraine, le barde leva sa chope à la santé de ses comparses.

    À la vôtre messires! Par les Saint Rognons qu’y a-t-il de mieux à faire en cette belle journée que boire? Je vous le demande!”

    Il avait visiblement amusé la populace et s’en réjouissait, un homme heureux aura la langue bien pendue et après quelques pintes ces bons poivrots raconteront absolument tout ce qu’on voudrait savoir, quoi que dans leur cas les quelques pintes étaient déjà largement loin.

    Alors messeigneurs! Que se passe-t-il en ville dernièrement? Voilà des mois que je n’ai pas mis les esgourdes à Genevrey et je dois dire qu’hormis quelques plantons et palissades les choses ne semblent pas avoir changé outre mesure. Qu’en dites vous? J’ai même entendu dire que l’on avait attrapé et occis le scélérat qui avait dessiné dans les champs!”

    *Et massacré ma Tiphaine.* Il l’avait pensé tellement fort qu’ils auraient certainement pu l’entendre, eussent-ils été sobres. Mais pour l’instant il gardait cette information pour lui, il avait fait bien trop de bruit cette nuit là et craignait de s’être attiré la méfiance, voir l’animosité des habitants. Alors moins ils en sauraient mieux ils se porteraient, tous autant qu’ils étaient.

Hrp:
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Arniel BleuCharlatan
Arniel Bleu



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MessageSujet: Re: [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ]   [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ] EmptyJeu 22 Juin 2017 - 0:37




Les dessous de Genevrey


La petite réunion qui avait été faite n'avait mené à rien, si ce n'est à se rendre compte qu'ils allaient tous probablement travailler chacun de leur côté. Finalement parmi le groupe hétérogène, la personne qui semblait la moins maligne du groupe était celle qui avait l'air de se donner le plus d'airs. Évidemment, il s'agissait de la noble, son plan était tellement idiot, pourtant il se doutait bien que s'ils n'avaient pas conclu de stratégie, elle risquait de continuer sur son idée. Il aurait certainement mieux fallut être moins nombreux, sûrement auraient-ils eu moins de chance de tomber sur des personnes de ce genre. Un égo tellement énorme qu'elle devait penser que tout lui tomberait dans le bec si elle demandait, encore espérait-il qu'elle n'agisse pas comme elle l'avait dit.

Alors que tout le monde commençait à prendre le pas vers le village, Arniel fit un signe de la main à son compagnon pour qu'il ne bouge pas. Aussitôt, le vieux soldat avait compris que Bleu comptait attendre un moment avant de rejoindre les autres, comme il l'avait dit. Mais ce n'était pas tout à fait l'idée qu'il avait, enfin, pas entièrement. Après quelques secondes, il réussit enfin à faire demi-tour à son cheval, remontant leurs derniers pas. Vincent qui était bien meilleur cavalier, fit de même, suivant Arniel sans réellement comprendre ce qu'il voulait, ou même en avoir quelque chose à faire. Le marchand n'était pas du genre à se mettre directement dans les ennuis, il savait les contourner, ou s'en cacher, ça le mercenaire le savait, et n'avait rien à craindre là-dessus.

—«Najac, ce n'est pas très loin.» dit-il sans rien ajouter, à vrai dire, il n'avait probablement pas clairement défini son plan.

Une fois ces mots prononcés, Arniel frappa de ses bottes les flancs de la monture pour la faire s'avancer au trot, son partenaire suivit sans attendre. L'homme n'avait eu que très peu d'expérience avec les chevaux, il était déjà monté avant, mais il ne l'avait jamais réellement fait galoper ou trotter sur de longues distances. C'était donc une expérience particulière, avoir en cheval en ville n'était pas très utile après tout, et il ne sortait pas vraiment, mais cela pouvait être une étape dans son ascension dans la cité. Le trajet était bien plus fluide à deux que leur aller jusqu'à Genevrey, et il n'y avait pas de musique, heureusement, si ce n'est la selle qui n'était pas particulièrement agréable. Najac n'était pas très loin, le village n'était qu'à quatre ou cinq milles, estimait Arniel, pour y arriver.

Le village sembla assez similaire, moins fortifié, mais cela ne tardera visiblement pas, d'après les constructions aux alentours du village. Sur leur route jusqu'au centre de la bourgade, ils croisèrent plusieurs paysans travaillant dans les champs tout autour. En se pressant légèrement, Arniel et Vincent venaient rejoindre l'intérieur du hameau après avoir salué les miliciens à l'entrée. Bleu descendit presque aussitôt de son cheval une fois le marché atteint, alors qu'il fit signe à Vincent de venir avec lui. L'idée qu'Arniel avait était peut-être plutôt idiote, inutile ou géniale, mais dans tous les cas, elle ne poserait aucun problème si elle ne fonctionnait pas. Il comptait acheter autant de nourritures et de grains que leur monture pouvait porter avant de rejoindre Genevrey afin de se faire passer pour des marchands, tout ce qu'il y a de plus commun.

Tout d'abord, Arniel acheta plusieurs livres des meilleures graines que pouvait avoir le village, qu'il s'agisse d'orge, de pois chiche, de riz, de blé et d'avoine. Il fallait être crédible, et quand Arniel se donnait dans un rôle, il le faisait toujours pleinement, à vrai dire, tout ça n'était juste que la continuation de son métier habituel. Les graines ne suffiraient pas cependant d'après lui, il leur fallait quelque chose de plus alléchant, quelque chose que les habitants de Genevrey n'avaient pas accès facilement. Malheureusement, il s'agissait d'un pauvre village, tout comme Genevrey, il n'allait pas trouver de bijoux en or ou des draps de soies. Non, il devait se contenter de la boucherie, qu'il espérait être au moins de bonne qualité. En s'approchant de l'échoppe que proposait le boucher, Arniel jeta de longs coups d’œils aux morceaux de viande qui étaient présentés. Bleu sourit d'un air affable au marchand dont le tablier était teinté de sang et lui adressa ensuite la parole, se voulant le plus amical possible.

«Bien le bonjour ! Vous allez bien j'espère ? Cette journée s'annonce superbe en tout cas. Je vais vous prendre vos meilleures pièces, surtout du porc ! Si vous avez de quoi les mettre à l'abri, je vous promet une pièce de plus !»

Arniel était toujours souriant et parlait beaucoup grâce à ses mains, les gesticulant dans tous les sens au fur à mesure de ses phrases. Lorsque l'homme eut bientôt finit de s'occuper de sa commande, Bleu l'interpella de nouveau, en s'approchant un peu plus de l'échoppe. Se voulant plus discret, comme s'il installait une relation de confiance entre lui et le boucher, d'une voix plus basse, il reprit la parole.

«Si vous voulez une dernière pièce. dit-il en faisant danser un écu entre ses doigts. J'aimerais savoir quelque chose, vous devez être au courant, un homme comme vous, avec votre talent. Henri, à Usson, m'a dit qu'il y avait des invités à Genevrey, si vous voyez ce que je veux dire. J'aimerais en profiter pour leur vendre mes marchandises, vous sauriez à qui je peux m'adresser ?»

Son plan n'était vraiment pas complet, puisqu'il venait tout juste d'improviser cette partie, il se disait qu'il n'y avait pas de mal à tenter sa chance. Et après tout, Genevrey et Najac étaient liés, c'était bien possible que le boucher soit aussi connecté à tout cela, ou qu'il soit au courant de quoi que ce soit. Enfin, si cela fonctionnait, Arniel perdait un écu, mais dernièrement, il enchaînait les réussites sur son marché, et la défense du Labret lui avait beaucoup rapporté aussi. Avec un peu de chance, il pourrait avoir des indices avant même d'être rentré à Genevrey.

Spoiler:



Dernière édition par Arniel Bleu le Jeu 20 Juil 2017 - 19:24, édité 1 fois
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Barral TrellMilicien
Barral Trell



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MessageSujet: Re: [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ]   [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ] EmptyMar 27 Juin 2017 - 19:53
Il était de toute façon inutile d'attendre que les choses se fassent seules. Et ce n'était pas en restant planté à l'entrée du village que leur mission avancerait. On ne connaissait ni leur nombre ni leur identité seulement qu'ils étaient là parmi les paysans à se planquer. Pour quelle raison les habitants les couvraient-ils ? Cela restait à éclaircir également. Et la liste pouvait être bien longue. Cerise sur le gâteau, voilà que le coutilier leur apprenait que les nobles étaient bien mal vu par ici. Une information qui allait surement arrangé leurs affaires ! De la chance. Une énorme dose de chance. Voilà ce qu'il leur faudrait à coup sur pour que la mission ne soit pas un fiasco. Enfin tout n'était pas perdu. Partir défaitiste ne mènerait à rien. Barral secoua la tête pour chasser les pensées négative qui lui venaient à l'esprit. Ce n'était pas le moment. Il devait se concentrer sur sa tâche qui pour l'heure était d’emboîter le pas, ou plutôt le cheval de la noble, qui elle semblait bien décider à suivre une idée mais laquelle ?

- Bonne chance Haral, jouez juste pour que le temps reste beau.

Lança-t-il au barde alors qu'il s'éloignait vers la taverne qui serait de toute façon leur point de chute pour la nuit. Barral n'avait pas oublié que l'aubergiste était le seul qui pourrait les aider ni que le coutilier ne savait pas trop quel serait le comportement des locaux quand ils s'apercevraient de leur visite.

Le milicien n'était pas mécontent de quitter enfin la selle de son cheval. Il préférait de loin marcher sur la terre ferme. Il attacha la bête non loin de celle de la noble. Il l'avait vu entrer dans le temple. Il supposait que le chevalier suivrait. Aussi il estima que ce n'était pas nécessaire d'affliger le pauvre prêtre plus que de raison. Trois inconnus débarquant pour poser des questions ça risquait de braquer le pauvre homme.

Aussi resta-t-il à l'extérieur s'adossant à un pan de la façade tout en observant le village avant de demander au maitre chien vers où il comptait se rendre. Auquel cas il l'accompagnerait.
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CatatonieMaître du jeu
Catatonie



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MessageSujet: Re: [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ]   [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ] EmptyMer 12 Juil 2017 - 12:39
Malgré les recommandations du coutilier, sur le fait de rester ensemble, groupé, de ne pas trop se séparer, le groupe avait visiblement choisi de faire autrement, bonne ou mauvaise chose, personne hormis les trois n’était en mesure de le savoir. Malgré la place du soleil déjà avancé dans le ciel, Genevrey semblait en pleine activité, la population locale passait de chemin en chemin, traversait la place, brouette chargée de divers objets, des rires de femmes éclataient régulièrement un peu plus loin, des seaux d’eau passaient et repassaient pour arroser les champs ou simplement remplir les bassines, bacs, des habitations. Le village en lui-même devait sembler accueillant, presque chaleureux, presque. Les nouveaux arrivants n’étaient jamais vraiment bien vus, ainsi ne fallait-il pas être surpris des regards froids et inquisiteurs que lançaient les villageois à l’égard des intrus. Un peu trop suspicieux peut-être, un peu trop voyant sûrement. D’autant plus vers cette cavalière à la chevelure blonde, qui semblait venir d’un autre royaume, bien trop haut, bien trop aisé pour eux. Des grimaces et des murmures n’avaient pas manqué de se faire entendre sur son passage. Que pouvait bien faire une noble ici ? Genevrey n’aimait pas les nobles, oooh que non, le village avait déjà donné et ça, les habitants sans souvenaient parfaitement. La tempête passée et les anciens funestes événements ayant visiblement laissé place à une joie de vivre non feinte, un petit bonheur suspendu à un fil, une épée de Damoclès au-dessus, prête à le couper à la moindre incartade, au moindre changement un peu trop brusque.

Brusque se fit certainement le mot qui qualifiait à la perfection l’entrée en la matière de la délicate Yseult de traquemont, châtelain de son domaine, mais bien que de son domaine, ici, elle n’était pas grand-chose, même aux yeux d’un prêtre. Celui-ci avait longuement avisé la jeune femme qu’il n’avait pas mis longtemps à reconnaître, n’avait-elle nullement eu besoin de se présenter pour ça. Il avait conservé une mine inexpressive, bien qu’un peu dérangée par sa présence ici. L’homme en bon représentant des trois chassa cependant rapidement ses mauvaises pensées, chaque femme et chaque homme n’avaient-ils pas le droit à une chance ?


- « Bonjour, madame, je suis moi-même surpris de voir une femme comme vous ici. Merci pour les compliments, il est vrai que notre bâtiment est d’autant plus beau qu’auparavant. Oh, il ne vaut pas celui de Marbrume évidemment, mais il a son charme, de mon point de vue en tout cas. »

D’autant plus depuis les derniers événements, un sang bleu, se promener à Genevrey. Non, il devait y avoir une raison à tout ceci et il n’allait pas tarder à le savoir. Rapidement, la jeune femme avait entamé son explication, armée de belle parole, d’une autorité et d’une prestance non feinte. Si au début, l’homme avait semblé sensible à l’argumentation de la dame, il sembla tout aussi rapidement se fermer. Néanmoins il l’écoutait sans la couper, lançant de brefs regards aux autres clercs qui observaient les deux individus, visiblement un peu surpris, curieux, mais aussi un peu interpellés par les paroles de la châtelaine. Rapidement, l’homme leva les mains, les secouant légèrement, comme pour montrer qu’il était innocent, qu’il ne savait rien. De quel droit venait-elle ici pour juger des hommes qu’elle ne connaissait nullement ? Seuls les trois avaient ce pouvoir-ci, nullement une femme qui se prenait pour un homme.

- « Je suis navré, je ne semble guère être en mesure de vous aider, madame, et si je puis me permettre un conseil, sans vouloir vous offenser, vous devriez mesurer vos propos avec d’autres… Je suis un représentant des trois, tolérant et ouvert au dialogue, même avec quelqu’un comme vous, cependant ce n’est pas le cas de tous ici… »

Un peu vexé, de s’être fait malmener, presque accusé de protéger des coupables, l’homme inclina poliment la tête et se détourna, il n’avait rien à lui dire, absolument rien, ni même à lui demander.

Les dés pour Yseult : a écrit:


Jet de Charisme Yseult pour le clerc : 14 (Malus de -1 pour la réputation des nobles ici ) 13
Dé : 19 : Échec

Jet de Charisme Yseult pour les personne écoutant autour : 14 (Malus de -1 pour la réputation des nobles ici ;
Bonus de +1 pour éloquence ) 14
Dé : 8 Réussite


Un fois l’homme du temple parti, une jeune femme qui écoutait s’approcha doucement, les bras visiblement chargés de divers aliments, elle déposa la caisse qu’elle portait sur le sol, s’essuya son front, qui sous l’effort perlait de sueurs :

- « Excusez-moi, Madame, j’ai entendu votre conversation… Enfin, je n’ai pas beaucoup d’information à vous fournir… Je sais juste que des hommes et des femmes se sont installés ici il y a peu.. Je ne sais pas où ils vivent en tout cas…. Mais la population ne cesse de grandir, des gens biens vous savez… Aucune de ses personnes ne sont des traîtres, il n’en fait aucun doute. » Elle souffla, passa une main derrière son dos pour essayer de se masser «Oh, je ne voudrais pas abuser, mais pourriez-vous me rendre un service ? Je dois ramener les caisses qui se trouvent à l’extérieur jusqu’ici… Ce sont les fournitures pour le temple, c’est lourd et je dois avouer qu’un coup de main ne serait pas de trop. »

Au même moment, dans un autre coin de la ville, un homme était installé à une table dans l’auberge, il n’était pas vraiment connu, juste être un membre de la famille du boucher. Boucher qui n’avait plus si bonne réputation que cela, surtout dernièrement depuis que le brave homme avait augmenté ses prix sans raison apparente. La concurrence qu’il avait dit, la concurrence, difficile de parler de concurrence quand on est un des rares à vendre de la viande. Quoi qu’il en soit, sa réputation diminuant n’avait visiblement pas touché Anton, qui confortablement installé s’envoyer depuis un petit moment déjà, bon nombre de verres d’alcool. L’homme avait l’habitude, paraît-il, il en profitait d’ailleurs pour jouer aux cartes avec un petit groupe, cependant malgré l’habitude et les verres s’enchaînant… Anton devait commencer à sentir des effets bien plus prononcés du précieux breuvage, le regard trouble, les yeux qui piquent, l’envie de vomir qui monte, monte et monte, encore et encore… N’allait-il pas finir par tout rendre en plein sur la table de jeu ? Il avait beau parler, son dialogue n’avait finalement plus aucun sens. Difficile de savoir ce qu’il allait pouvoir faire à présent hormis peut-être, boire une quantité d’eau impressionnante, ou poursuivre son enquête plus loin toujours était-il que la responsable du lieu n’avait pas tardé à faire entendre sa voix :

- « Il suffit, plus un verre pour vous ! Regardez-vous un peu, vous tanguez sur votre chaise, j’suis certaine que vous ne tenez même plus debout. Si vous n’avez pas de chambre, prenez en une, j’suis certaine que vous ne retrouveriez pas votre cheval dans votre état, même si il était juste devant vous ! »

Les mains sur les hanches, la dame s’était faite beaucoup plus autoritaire, mieux valait éviter d’en rajouter, sinon cela risquait de mal tourner. Cependant les hommes autour supplièrent la gérante de le laisser au moins terminer sa partie et par conséquence son histoire et ses questions ?

Les dés pour Anton : a écrit:


Jet d'endurance pour sa consommation d'alcool : 15 (bonus de +1 résistance à l'alcool) 16
Dé : 20 échec critique

Jet intelligence pour l'observation du lieu : 13 (Pas de bonus supplémentaire au vu de ton état d’ébriété -le +1 de sens du détail, s’annulant avec ton malus de -1 pour ton état-)
Dé : 16 ; échec
=> Tu ne remarques absolument rien de suspect hormis peut-être cette femme au caractère bien trempée qui semble être à ton goût Wink

Note :Anton, je ne peux pas deviner les questions que tu serais susceptible de poser ni même les propos que pourraient tenir ton personnage, pouvant apporter malus ou bonus, par conséquent, n’hésite surtout pas à détailler les dialogues, du moins, ceux prononcés par ton personnage.


Le barde avait rejoint le groupe depuis peu, offrant de l’alcool, riant et amenant avec lui une atmosphère plus chaleureuse. Si il n’avait pas été reconnu immédiatement un des ivrognes attablés avec eux avait froncé les sourcils plus de raison, se donnant un air absolument horrible à regarder.

- « J’te connais toaaaaa, mais ouiii. Les gars ! On l’connait lui… Non ? Il était là. Si Là. »

Bien trop ivre, les paroles qu’il prononçait n’avait pas forcement de sens pour les autres, qui haussèrent simplement les épaules. Peut-être qu’Harral pourrait l’aider à lui remettre les idées en place, ou pas. Quoi qu’il en soit, la bonne femme, épouse du dirigeant avait abandonné la table, offrant visiblement une nouvelle chance à Anton, qui avait doublement de chance, plus que la présence du barde et ses questions lui permettraient peut être d’obtenir aussi des informations.

- « Pour sûre qu’il est mort » que dit un homme « Mais depuis, on a eu bons nombres de nouvelles têtes, j’connais même pas encore les noms de tous ceux-là… C’comme lui là, l’ivrogne, je le connais pas. Il paraît qu’il a fait des combats, avec des armes et tout… Enfin, on en a pas mal des anciens miliciens qui viennent chercher du calme ici… D’ailleurs, t’fais quoi ici le barde ? »

- « On a surtout des rats » rétorqua la bonne femme derrière son comptoir « Et aucun brave homme ne veut me venir en aide ! Il suffirait peut être d’un petit piège.. Mais non, personne ne m’aide ! »
- « Cesse de t’apitoyer femme, ils vont bien finir par partir tes rats ! »

Les dés pour Haral : a écrit:


Jet de Charisme : 12 (Bonus de +1 pour éloquence ; +1 pour la méthode utilisée ) 14
Dé : 2 ; Réussite

Jet d'endurance pour la consommation d'alcool : 10
Dé 11 ; Échec
=> Tu peux ressentir quelques légers effet de l'alcool, attention à ne pas abuser.


Toujours dans le village, un homme quant à lui semblait un peu perdu. Barral, le milicien, l’unique, celui qui n’était pas forcement bien vu et qui recevait des regards un peu étrange un peu suspect. Non pas parce qu’il était milicien et que cela ne se voyait de toute façon pas, mais parce que son visage était inconnu, parce qu’il était nouveau et que depuis pas mal de temps, il n’y avait eu de cesse des groupes venant fouiller, saccager pour trouver les traîtres. Alors un inconnu, qui ne bouge et qui observe, autant dire que c’est suspect. Pourtant, dans un petit coin, une dame semble lui jeter plusieurs regards, réguliers, avant de finalement disparaître vers les écuries, pour le reste, beaucoup de personnes du village semblent travailler dans les champs. Peut-être faudrait-il interroger ou se rendre dans un bâtiment pour en savoir davantage ?


Les dés pour Barral : a écrit:


• Jet d'intelligence pour l'observation : 11 (bonus de +1 acuité visuelle) 12 :
Dé : 7 ; Réussite

Note : Navré Barral pour ce tour, je ne peux guère Mjiter plus =/


Loin de là, ou pas si loin se jouait une toute autre affaire. Un petit commerce était en cours entre Arniel et le boucher de la ville, celui-ci lui préparait d’ailleurs de belles pièces, si son client voulait bien y mettre le prix, il aurait de toute façon absolument tout ce qu’il souhaite. Le client était toujours roi, non ? Quoi qu’il en soit, l’homme préparait avec minutie la commande, écoutant d’une oreille plus ou moins attentive les propos flatteurs de son interlocuteur :

- « Vous avez bien raison mon brave ami, il faut en profiter, les pauvres gens là-bas n’ont pas grand-chose, ils essaient de survivre, c’est tout… Franchement, vous feriez quoi à leur place, rester dans la milice ou partir essayer d’avoir une vie meilleure ? Enfin ne sont pas bien nombreux et personne ne dénoncera jamais le petit groupe, c’est certain. Que des hommes d’ailleurs… ‘fin en même temps, y a pas grand nombre de femmes là-dedans… Voilà pour vous. »

L’homme lui avait tendu sa commande, sans grande prétention, haussant simplement les épaules. Il tendait son autre main, attendant sagement son argent avant de lâcher la précieuse livraison.

Les dés pour Arniel : a écrit:


Jet de Charisme : 14 (bonus de +1 pour chance ; +1 pour le graissage de patte) 16
Dé : 6 ; réussite

Note : Tu n'as rien précisé pour ton Pnj, du coup aucune action pour lui pour ce tour. :)

Réputation du tonton à Anton : a écrit:


Jet de Charisme pour sa réputation : 10
Dé : 12 ; Échec
=> Bien qu'il semble encore un peu apprécié, attention à la hausse des prix (pour la vente de la viande aux habitants) ou le fait qu'il veuille toujours faire descendre les prix d'achat des bêtes, les habitants ne sont pas dupe. Sa réputation est donc convenable, sans être folichonne non plus.

Note du Mj : a écrit:

Merci pour votre participation. Navré pour le retard, à présent le rythme va reprendre normalement soit un passage Mj par semaine. Prochain passage le mercredi 19 juillet 2017.

A noter, tous les résultats de vos dés, échecs ou réussites, critiques ou non, sont visibles dans les dialogues, observation, situation.

Si vous avez des questions, n'hésitez pas à me Mp.


Edit le 12/07/2017 à 20h24:

EDIT : A la demande de Arniel, Mjitage reporté à jeudi 20


Dernière édition par Catatonie le Mar 18 Juil 2017 - 20:43, édité 1 fois
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Haral MortenuitBarde
Haral Mortenuit



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MessageSujet: Re: [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ]   [Terminer] [Quête] Les dessous de Genevrey [Haral ; Bor ; Yseult ; Arniel ; Eadwin ; Barral ; Anton ] EmptyMer 12 Juil 2017 - 23:34
   Passablement éméché qu’il était, certes pas autant que Gonzague-de-la-Bien-Aimée-Sale-Gueule qui tanguait dangereusement sur sa chaise, mais tout de même. Haral écoutait les conversations plus ou moins profondes qui avaient lieu dans la taverne, au milieu des élucubrations du dit moche qui ressemblaient plus à des borborygmes qu’à de vraies paroles et des complaintes de ta tavernière. En même temps dans un bled qui comptait plus de sacs de céréales que d’habitants fallait pas s’étonner d’y trouver des cohortes de rongeurs, m’enfin. À la mention d’un cheval que Cendrillon ne pourrait retrouver même au grand jour Haral ne put s’empêcher d'henir tout en s’envoyant un énième godet derrière des lampions déjà bien arrosés, mais on a rien sans rien et ces gens ne parleraient pas s’ils avaient l’impression d’être mis à l’écart.

    À la vôtre messire? Gonzague! Voilà! Messire Gonzague! Nul doute messire que la gueule de bois que vous vous tiendrez demain sera au moins aussi magnifique que le tableau que vous nous dressez céans! En parlant de tableau, veillez à ne pas repeindre les cartes, celles-ci ne s’en remettraient probablement jamais.”

    Et voilà que le larron tentait de se lever, le visage crispé comme s’il avait la tête dans un étau, le coeur en bateau et les valseuses dans un seau de glace. Magnifique! Le bougre bafouilla quelques rots inintelligibles
avant de s’écrouler lamentablement au sol en renversant les chopes auxquelles il avait essayé, en vain, de se retenir. Peut-être qu’une douche de bière lui ferait du bien, pas sûr qu’il apprécie la plaisanterie en tout cas. Mais pour l’instant il gisait au sol, verdâtre et gémissant, tentant tant bien que mal de remettre de l’ordre dans ses pensées. Et Dieux que ça avait l’air compliqué!

    En voilà un qui ne tombera pas plus bas! À la vôtre messire! Haha!”

    La nouvelle de la mort du traître le ravit au plus haut point, apportant un peu de chaleur en son coeur meurtri, et imbibé. Mais des nouvelles têtes, eh bien voilà qui confirmait l’adage. “Tous les ragots se trouvent à la taverne.” Avec un peu de chance il pourrait en apprendre un peu plus avant qu’un d’eux, ou bien lui-même, ne flanche sous le poids de l’alcool.

    Disons messeigneurs que je suis en pèlerinage, je suis simplement venu me recueillir et présenter mes respects à qui de droit. Mais voilà que je débarque en plein remue ménage, des nouvelles têtes messire! La chose doit être assez inhabituelle pour que tout le monde ne parle que de ça, j’espère que ces nouveaux ont la vigueur des braves que le fléau vous a arraché.”

    La tavernière observait la scène en pestant contre ses rongeurs et le courage des braves qui vidés de leurs forces aux champs n’avaient pas la fougue de repartir au combat le soir venu. Et on s’étonne que la fange ait presque tout anéanti. Des rats c’était toujours mieux que des fangeux, et une idée lui venait.

    Figurez vous noble dame qu’il est notoirement fréquent que des rats envahissent une taverne et s’y saoulent jusqu’à la mort! Mais par chance j’ai eu vent d’une histoire selon laquelle un joueur de flûte serait de par sa virtuosité parvenu à charmer et chasser les rats d’un village, libérant ainsi ses habitants de leur terrible joug! Et il se trouve que je possède justement une flûte, un instrument magnifique en bois de Cerf blanc auquel je tiens particulièrement.”

    Repassant son Luth en bandoulière le barde s’empara, pas peu fier, de sa belle Flûte et lâcha quelques arpèges frivoles avant de reprendre la parole avec un clin d’oeil.

    Voici Auréa noble dame! Après tout, ça vaut toujours le coup d’essayer non?”

Hrp:
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Arniel BleuCharlatan
Arniel Bleu



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Les dessous de Genevrey


Le boucher de Najac avait su se rendre utile, enfin, un peu plus que ce que n'espérait Arniel, la viande et le temps perdu ici étaient surtout son objectif. Cette information n'était qu'un simple coup de chance qu'il accueillait avec le sourire, comme d'habitude. Comme promis, il remercia le marchand de son dû, de quoi payer la viande, une pièce supplémentaire pour avoir mit la viande au sec, et un dernier écu pour son indication. Il remercia le vendeur d'un hochement de tête avant de s'en aller avec ses achats. Comme pour les graines, il fit signe à son compagnon de route de venir l'aider à installer les produits sur les chevaux, et en profita pour lui faire don de ce qu'il venait d'apprendre. Mais Vincent n'était pas particulièrement intéressé, il était là pour l'argent, il faisait ce qu'on lui disait de faire, pour ce qui était de l'enquête, il n'avait pas l'étoffe d'un détective, loin de là. Bleu était au courant de tout ça, mais comme à chacune de leur sortie, il ne pouvait s'empêcher de parler, d'animer l'ambiance, sinon, quel ennui Vincent lui imposerait !

Après plusieurs minutes à déposer chacun des produits sur les chevaux, tout était enfin prêt, les bêtes chargées, le temps s'était assez écoulé pour que leur arrivée ne soit pas associée avec celle des autres. Le marchand se trouvait parfois trop prudent, ou perfectionniste, probablement que les habitants n'auraient même pas fais le rapprochement entre eux deux et le reste du groupe de la cité. Mais peu importe, leur couverture était maintenant préparé et ils avaient même reçu une certaine information. Rien de particulièrement intéressant au final, mais ça ne pourrait que les aider, espérait-il.
Avant de partir, les deux hommes se rassasièrent de plusieurs lampées d'eau fraîche qui se trouvaient dans leur gourde en peau. Ainsi que quelques morceaux de viandes séchés qu'ils avaient achetés en plus du reste. Quelques minutes de plus s'écoulèrent, minutes que Vincent utilisa pour se détendre, et Arniel pour discuter de tout et de rien avec un groupe d'enfant qui s'amusaient dans la boue. Puisque même si le voyage était court, autant de trajets en cheval en si peu de temps étaient fatiguant pour le jeune marchand, qui n'appréciait pas particulièrement cela.

Enfin, ils se remirent en route, leur chevaux, bien moins rapides qu'à l'aller, s'ajustant entre le pas et le trot, leur retour à Genevrey se ferait bien plus lentement. Mais Arniel n'en était pas de cet avis, s'il devait forcer sur les bêtes pour arriver avant la nuit, il n'hésiterait pas, il ne permettrait pas qu'elles s'arrêtent ou qu'elles n'aillent trop lentement. Impossible d'imaginer se balader une fois le ciel couché sur une route aussi peu gardée. Ils étaient bien là pour trouver des renégats, alors des bandits bannis, il n'y avait rien de plus classique, s'imaginait-il. Ou même des fangeux ! C'est bien ici qu'il avait reçu sa douloureuse blessure au dos, et même si Vincent était présent, il doutait sérieusement de pouvoir s'en sortir s'il y en avait plus d'un.

Heureusement, les deux arrivèrent sans encombre à destination, leurs chevaux débordant de richesses alimentaires qui pouvaient être un trésor entier pour certains. Et Arniel espérait que ces « certains » se trouvaient à Genevrey et qu'ils seraient assez affamés pour l'aider dans sa recherche. Car effectivement, il remettait bien en doute les paroles du boucher de Najac, « ne pas dénoncer le groupe », quelle idiotie. Bleu savait manipuler et corrompre comme personne, enfin, d'après lui-même, alors s'il trouvait la bonne personne à caresser dans le sens du poil, il était certain de ferrer ces hommes.

Et aussitôt arriver dans l'enceinte de la ville, où il salua les miliciens à l'entrée, il ne comptait pas perdre de temps. Durant le trajet, le plan de l'homme eut le temps de fleurir, même s'il n'était pas si compliqué que cela, évidemment, plutôt simple même, mais qui irait penser à aller dans un autre village, acheter des ressources pour revenir ici et se faire passer pour un marchand ? Sa stratégie était de faire du porte à porte, il devait être assez inhabituel pour ce genre de village de recevoir ce genre de marchand, mais c'était nécessaire. Il ne pouvait pas s'afficher au grand jour et demander à chacun des clients une information sur les renégats. Non, il se devait être discret, que les clients n'aient pas peur de dénoncer leurs voisins, car ils seraient à l'abri dans leur maison.

Les deux partenaires se lancèrent donc, afin de commencer à vendre leurs marchandises de qualité, tout ce qu'Arniel avait acheté, Vincent restait en arrière, près des chevaux, tandis qu'Arniel s'occupait de frapper à la porte et de tenter de vendre. Il n'était en rien perdu dans cette affaire, car après tout, il était marchand, et s'il arrivait à vendre des objets de pacotilles, il réussirait certainement à vendre de réelles denrées. Frappant alors à la première porte, Arniel se dépoussiéra légèrement et s'éclaircit la voix avant que celle-ci ne s'ouvre.

—«Bonjour à vous ! Je me nomme Blanc, et me permet de vous déranger dans votre admirable demeure, car je viens vous proposer de superbes produits, des marchandises de qualité supérieure ! Des graines très prisées et toute sorte de viandes, nous avons même de magnifiques pièces de porc !»

Arniel remuait ses mains de haut en bas, de gauche à droite, tout en présentant les articles qui étaient suspendus sur les chevaux. Il mettait tout autant les produits en avant que son sourire vendeur et son charme certain, sans oublier de complimenter le client. Avant de laisser la personne répondre, il se tourna légèrement, montrant son dos à Vincent, comme pour créer une certaine intimité entre le client et lui-même. Avant de reprendre à voix basse.

«Pour être honnête, mon ami ne veut pas que je vous le demande, car ce ne ne sont pas vos problèmes et que nous ne voulons pas vous ennuyer. Mais vous m'avez l'air tellement respectable que je ne peux m'y résoudre à ne pas vous le demander.. Henri à Husson, ainsi qu'un autre homme de Najac, m'a dit qu'un groupe d'homme étrangers d'ici, si vous voyez ce que je veux dire, seraient prêt à nous acheter des produits particuliers, en plus de nos aliments. Et par les temps qui courent, il est très dur pour nous de fermer les yeux sur des sous supplémentaires.. Si vous savez quelque chose, à qui parler pour les contacter et leur venir en aide, je serais prêt à vous offrir une grosse pièce de viande !»

Arniel se voulait très sincère, son jeu de comédien aussi crédible qu'il pouvait le faire, comme à chaque fois dans Marbrume. Une fois sa seconde demande effectuée, il se recula légèrement, en souriant à la personne, et se retourna vers Vincent, comme s'il craignait qu'il l'ait entendu. Tout ce qu'il disait était plutôt improvisé et donc, risquait un peu plus d'être complètement fichu, mais il ne pouvait pas vraiment prendre le temps d'imaginer quoi que ce soit actuellement. Il devait simplement croiser les doigts et ne pas se faire jeter d'ici à coup de pieds.

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