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 Allonge.

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Lucain d'AgranceBanni
Lucain d'Agrance



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MessageSujet: Re: Allonge.   Allonge. - Page 7 EmptyMer 9 Aoû 2017 - 14:56
Ferrand, Siegfried, Waldelène. Tous observèrent l’Astrid répondre, avec des réactions toutes différentes. Le riche leva un sourcil, fort intéressé. Le lansquenet afficha les crocs, décidé à mettre fin aux jours de la demoiselle. Quant au tueur d’enfants, il se mit à sourire de plus belle, montrant toutes ses dents de devant, acérées comme des rasoirs et blanches comme de l’ivoire.

« Moi je la crois, dit finalement maître Degrelle avec une petite risette en coin.
– Vous n’avez jamais été très cartésien, maître, confia Waldelène.
– Je la crois... Pour un certain nombre de raisons assez originales.
Oui... Je me sens... Inspiré. »


Il s’arrêta de faire les cent pas dans le salon, ce salon d’où sa famille tire son origine si peu lointaine. Et voilà qu’il retira les bras de son dos, pour les tendre vers nous. Avec flegme et sur un ton accorte, il se mit à prendre un ton calme et doux :

« Séchez vos larmes Astrid. Je dois avouer que vous devez vous sentir terrifiée face à des gens de guerre et armés, mais dites-vous bien que je me serais passé de ce genre de précautions si l’homme qui vous accompagne n’avait pas été Lucain d’Agrance. » Ben voyons. « Je me serais contenté de vous envoyer une invitation, et je vous aurais reçue de manière courtoise, à table... Mais Waldelène m’a mit en garde sur le jeune sire. Il aurait été particulièrement regrettable que celui-ci en vienne à de... Terribles extrémités pour garder sa vie.
– Ouais bien sûr. Ça aurait été gênant que je la défende, hein ?
– C’est que votre ami m’a parlé de ce qui s’est passé dans cette mosquée ; Je dois admettre que le récit m’a plongé dans un effroi atroce. Je suppose que ce n’est pas le genre de péripétie dont vous vous vantez, monseigneur ?
Hé bien, qu’importe. Je vais vous aider, sire Lucain. Je vais vous aider, tous les deux, à franchir l’Esplanade. Mais en échange, j’exigerai quelque chose. Non pas de la demoiselle, qui n’est clairement qu’un pion récalcitrant que vous avez honteusement manipulée, je serais même plutôt tenté de la dédomager financièrement pour la peine que vous la faites éprouver...
– Ne retournez pas les rôles Degrelle !
Je me mets soudain à hurler en me levant, ce qui fait que Wald’ et Sieg’ mettent tous deux la main à l’épée. Je vous connais pas vous ! J’ai jamais rien voulu à faire avec vous ! C’est vous qui êtes venu me trouver pour m’imposer votre « aide ! »
– C’est exact. N’est-ce pas la même chose que ce que les Dieux ont fait avec Astrid ? C’est ainsi ; On doit souvent se plier à la volonté du divin, le destin est souvent hors de notre contrôle...
Rentrez chez vous. Je vous contacterai bientôt avec la manière dont je vous aiderai à accomplir ce destin.
En attendant, si vous le voulez, vous pouvez à tout moment venir à mon auberge, Au Bon Pavois. J’ai finalement terminé les travaux, et elle ouvrira ce soir...
– J’ai fait assez d’auberges ces deniers jours.
– Soit. Je suppose que vous avez très hâte de retrouver la mort qui rôde hors des murs... Cela peut s’arranger, si par hasard vous faisiez preuve d’un manque de discrétion
, souffla-t-il avec malice. »
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Astrid la DouceCartomancienne
Astrid la Douce



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MessageSujet: Re: Allonge.   Allonge. - Page 7 EmptyMer 9 Aoû 2017 - 17:09
Les réactions étaient loin d'être unanimes et ça n'avait rien de rassurant. Siegfried surtout affichait un air mauvais qui était de loin le plus effrayant. Heureusement, heureusement que ce n'était pas lui le maître des opérations. Elle se serait probablement déjà fait frapper par quelque chose...

« Moi je la crois,

C'était sans aucun doute la parole qui aurait dû être la plus rassurante de toute cette petite aventure mais finalement elle ne l'était pas tant que ça. Tout comme elle, Degrelle pouvait mentir. Qui sait ce qui l'attendait maintenant ? Elle n'avait plus qu'à tenir son rôle de mystique perturbée jusqu'au bout et espérer que tout se passerait bien. Enfin, au moins le mieux possible...

– Je la crois... Pour un certain nombre de raisons assez originales.
Oui... Je me sens... Inspiré. »

S'il y avait un "certain nombre de raisons", ça voulait dire plusieurs. Et ça, c'était bon signe. Ce qui l'était moins c'était leur caractère "original" mais elle n'y pouvait plus rien maintenant. Elle avait fait tout ce qu'elle avait pu pour faire en sorte que ça ne se passe pas trop mal. Et elle savait que si elle se retrouvait avec la moitié des prêtres de Marbrume sur son dos, ça viendrait de là.

« Séchez vos larmes Astrid. Je dois avouer que vous devez vous sentir terrifiée face à des gens de guerre et armés, mais dites-vous bien que je me serais passé de ce genre de précautions si l’homme qui vous accompagne n’avait pas été Lucain d’Agrance. »


Hmmmm. Tout cela, et même la suite, lui faisait une drôle d'impression. C'était un peu comme si Degrelle voulait la monter contre Lucain en lui expliquant que tout ceci était de sa faute, et en profiter pour se présenter comme le bon samaritain de l'histoire. Mais Astrid savait une chose : noble ou pas, riche ou pauvre, personne ne pouvait prétendre à ce titre. Personne n'était aussi droit que la Justice. Il ne faisait que s'attirer sa méfiance, encore un peu plus, même si elle essuya effectivement ses joues humides et ses yeux rougis comme il me lui avait demandé.
Ce qui était intriguant c'était la mosquée. Astrid ne savait pas ce que c'était qu'une mosquée, elle n'en avait jamais vue, mais c'était au moins la troisième fois que cette histoire était mentionnée dans la même journée et Lucain n'en semblait pas fier. Que s'était-il passé? Pouvait-elle, devait-elle poser la question ?

Hé bien, qu’importe. Je vais vous aider, sire Lucain. Je vais vous aider, tous les deux, à franchir l’Esplanade. Mais en échange, j’exigerai quelque chose. Non pas de la demoiselle, qui n’est clairement qu’un pion récalcitrant que vous avez honteusement manipulée, je serais même plutôt tenté de la dédomager financièrement pour la peine que vous la faites éprouver...

Astrid ne voulait pas de cet argent et rien qu'en entendant cette moitié de proposition elle hocha vigoureusement la tête en signe de refus. L'argent de Lucain ne l'engageait à rien d'autre qu'à accomplir sa mission, celui de Degrelle la rendrait bien plus redevable. Ce type était tellement effrayant avec ses deux chiens de garde qu'elle espérait ne jamais le revoir, et surtout qu'il ne vienne jamais réclamer ses services. Qu'il garde son argent.
Mais Lucain s'était montré si vigoureux que personne ne devait avoir remarqué l'air contrarié de la cartomancienne. Il avait hurlé, il s'était levé comme un démon prêt à sauter à la gorge du premier venu et les deux hommes de main portaient déjà la main à leur épée. En tout cas, ce que disait le banni ne faisait que confirmer la méfiance d'Astrid. Degrelle aimait aider les gens sans leur demander leur avis, pour mieux les faire payer ensuite...

Rentrez chez vous. Je vous contacterai bientôt avec la manière dont je vous aiderai à accomplir ce destin.

Astrid mit quelques longues secondes à se lever avec précaution. "Rentrez chez vous". Elle avait l'impression pourtant que ni Waldelène ni Siegfried ne la laisseraient partir. Elle allait certainement paniquer à l'idée ne serait-ce que de les croiser en ville pendant les prochains jours. Elle allait avoir envie de changer d'auberge mais ce serait ridicule: ils la retrouveraient.
En tout cas elle n'avait pas envie de mettre un seul orteil chez Degrelle et sur ce point elle était tout à fait en accord avec Lucain.
Elle se retrouva debout, sans savoir quoi dire ni quoi faire, et ne quittant plus le banni des yeux. Elle allait le suivre, faire comme lui, il saurait bien ce qu'il fallait faire.
Elle ne savait pas encore ce qu'elle pensait véritablement de toute cette histoire mais une chose était sûre: elle devait avoir une très sérieuse conversation avec Lucain. Il était libre de faire ce qu'il voulait mais elle ne voulait plus jamais se retrouver embarquée dans ce genre de sales histoires.
Il ne fallait pas lui dire de partir deux fois, bien au contraire, et elle bredouilla quelque chose qui devait ressembler à un "au revoir" avant de marcher lentement jusqu'au couloir en priant pour ne pas se retrouver plaquée contre le mur pour rébellion ou quelque chose comme ça. De l'air. Il lui fallait de l'air.
Elle espérait que Lucain la suivait parce qu'elle n'avait aucune envie de se retrouver seule dehors non plus. Dès qu'elle ouvrit la porte et sentit l'air frais elle se sentit bien mieux, pourtant ses mains s'étaient remises à trembler. C'était la première fois de sa vie qu'elle vivait ce genre de choses et elle priait pour que ce soit la dernière. Elle se disait qu'elle aurait préféré dire adieu plutôt qu'au revoir à Degrelle.
Et quand le banni arriva, la première chose qu'elle dit avant même qu'ils ne s'éloignent fut:

- C'est quoi cette histoire de mosquée?
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Lucain d'AgranceBanni
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MessageSujet: Re: Allonge.   Allonge. - Page 7 EmptyJeu 10 Aoû 2017 - 15:46
Étant donné que je peux revoir le soleil du matin et renifler les odeurs de crottin et de fumier, et que mon visage est à nouveau balayé par la fraîcheur de l’ondée qui a balayé la cité, je peux raisonnablement dire que les choses se sont très bien passées. J’ai donné mes au revoir à maître Degrelle, j’ai fais un signe de tête sans importance à Siegfried, puis je me suis apprêté à sortir, quand l’ancien valet d’armes m’a fait faire halte en tendant sa main vers mon bras. Pivotant la tête en arrière comme un hibou, j’ai observé ses pupilles et haussé un sourcil, attendant qu’il parle pour me dire qu’est-ce qu’il veut de moi. Il reste silencieux quelques secondes, jetant un rapide coup d’œil en arrière pour s’assurer que Ferrand Degrelle ne notifie plus notre présence ; L’homme d’affaire, en effet, ne nous raccompagne pas, préférant retourner vaquer à ses occupations en s’éloignant plus loin dans la chaumière, avec un lansquenet en guise d’ombre. Je devine qu’un homme comme ça doit bien avoir d’autres chats à fouetter et martyriser.

« Ce ne sont pas de véritables retrouvailles, Lucain... Il faut que l’on se parle, en privé. J’ai beaucoup de chose à vous dire, monseigneur.
– Tu veux parler de quoi ? De comment tu me suis ? Dis-moi donc ; Qu’est-ce que Degrelle attend de moi, comme payement ? Ça ne me dit rien qui vaille...
– Pas ici. Les murs ont des oreilles. Viens donc sur la place des pendus après midi. Seul, sans... »
Il fait sans terminer sa phrase, même si je devine qu’il doit parler de la Reine des Aulnes.
Voilà qu’il me tend la main. Je reste là, à l’observer, sans franchement réagir. Je suis méfiant, très méfiant, et pour plus qu’une raison. Mais il y a de la sincérité dans son beau regard et dans ses pupilles azur. Je serre donc sa poigne, puis tourne les talons et m’en vais dehors rejoindre l’Astrid. Je la rattrape rapidement, en quelques grandes enjambées athlétiques. Nous n’avons même pas le temps de quitter le potager de maître Degrelle qu’elle me pose une question. Une question somme toute légitime, hein, étant donné le récit que ce crétin de Degrelle en a fait. Mais un qui me plaît pas trop. Je tords mes lèvres, et je lui pose à elle une question, sur un ton rauque, mais étrangement sincère alors même que je le cherche à le cacher ; Peut-être n’ai-je envie que ce ne soit que rhétorique. Peut-être que je le pense vraiment.

« T’as vraiment envie de le savoir ? »
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Astrid la Douce



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MessageSujet: Re: Allonge.   Allonge. - Page 7 EmptyJeu 10 Aoû 2017 - 19:12

« T’as vraiment envie de le savoir ? »

Astrid tourna la tête vers lui alors qu'ils s'eloignaient de la sinistre chaumière. Il n'avait pas l'air de plaisanter, et c'était justement ce qui la faisait considérer cette question avec tant d'intérêt. Est-ce que c'était si... Grave ? Terrible ? Ou peut-être que ce n'était pas ça qui motivait cette question. Peut-être que Lucain doutait qu'il soit judicieux qu'elle s'intéresse à sa vie. Quoi ? Personne n'allait venir l'enlever dans son sommeil parce qu'elle saurait ce qui s'était passé dans la mosquée... Non ? Il avait jeté le trouble dans l'esprit de la demoiselle, qui finit néanmoins par répondre.

- Bah... Oui ? Enfin, je crois. Ils font que d'en parler, je suis curieuse.

Stricte vérité. L'événement avait quand même été mentionné plusieurs fois, et était la cause de la rudesse de "l'invitation" et de l'accueil qu'ils avaient reçu... Pour quelqu'un de curieux dés le départ, ça commençait à devenir vraiment très intéressant. Mais un peu effrayant aussi.

- T'es pas obligé de rentrer trop dans les détails si c'est... Gênant. Je sais pas, jusque là t'avais l'air...


Elle se tut un moment, plus pour se demander si c'était une bonne chose de dire à Lucain ce qu'il lui avait inspiré jusque là que pour chercher vraiment ses mots. Elle savait ce qu'elle comptait lui dire.

- T'avais pas l'air trop méchant en fait, quand on discutait. Genre... Hier. Une espèce de chevalier quoi, pas un saint,
elle haussa les épaules. Mais ils ont l'air d'avoir vraiment peur, eux, et ils sont plus forts que moi. Elle regarda à nouveau vers lui, fronçant légèrement les sourcils. Je dois peut-être avoir peur moi aussi ? Enfin, peur de toi je veux dire. Enfin, plus que maintenant, quoi.

Astrid avait été assez perturbée par ce qui venait de se passer et elle préférait demander clairement les choses. Ce serait d'ailleurs le moment de lui poser d'autres questions. Elle hésita en se demandant si elle ne devrait pas plutôt attendre qu'il ait déjà répondu à ça mais...

- D'ailleurs, y a d'autres amis à toi qui risquent de vouloir... Me rencontrer ?
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MessageSujet: Re: Allonge.   Allonge. - Page 7 EmptyLun 14 Aoû 2017 - 0:16
La mosquée des vigiles.

Je renifle méchamment alors que mes pas clapotent la terre un peu mouillée par la pluie d’hier, et que, le matin se levant, nous pouvons apercevoir quelques hardis paysans qui commencent à quitter leurs chaumières, couvrant leurs têtes de bonnets et leurs bras encore frileux par la petite fraîcheur de l’ondée de chemises épaisses, s’armant de leurs faux et de leurs outils pour s’attaquer à la moisson des blés. Le spectacle, et la présence de quelques bonshommes que je salue par un mouvement de tête me permet de gagner quelques courts instants de silence après la double-question d’Astrid, silence qui m’est nécessaire pour réfléchir à ce que je vais dire.

Est-ce que Sire Lucain d’Agrance l’Apatride, voleur de vaches à son oncle et dépuceleur de jeunes nobles peut-être un type méchant ? Pour cela, il faudrait définir qu’est-ce que c’est, être « méchant ». Moi je trouve que c’est un terme affreusement limité, pour des gens aux opinions morales extrêmement limitées. Soyons sérieux deux minutes ; Être preux, être un vrai chevalier, c’est bon pour les chansons de geste, ces chansons qui m’aident tellement pour courtiser de jeunes filles qui rêvent d’un type bien quand elles me voient arriver sur ma selle. C’est un statut qui m’a été légué par mes ancêtres, de sang ou de race, qui ont illustré l’histoire par leurs faits d’armes, faits d’armes qui sont toujours nobles et honorables. Archans l’Ancien n’a pas tué Orys de Valstädt ; Ils se sont bagarrés et l’un a emprisonné l’autre. Un combat avec que des bleus, et pas une goutte de sang. Et l’on fait de cette rixe l’un des plus grands moments de la lutte chevaleresque entre deux héros connus pour leur force et leur adresse.
La vérité c’est déjà un peu plus compliqué. Et je pense pas vous l’avoir caché. Est-ce que je suis un narrateur hypocrite ? Est-ce que vous doutez de moi ? Vous n’avez aucune raison. Je vous ai toujours dis qui j’étais vraiment. Alors pourquoi cette suspicion soudaine ? Vous voulez savoir ce qui est arrivé dans cette mosquée ? Moi son souvenir, pour une raison que je comprends pas, me fait serrer la gorge et tordre mes lèvres. Waldelène il en rit, car c’est bien un rire qui résonnait de ses lèvres quand nous marchions dans cet édifice religieux. Mais quels détails en a-t-il donné à maître Degrelle ? Sûrement sa propre vision des faits, son propre récit, tordu et qui ne prend pas en compte tous les paramètres de l’affaire.
Qu’est-ce que j’étais censé faire, hein ? Les laisser partir ? Comment est-ce que vous pouvez oser me juger, vous ? Vous savez pas ce que j’ai pu endurer.
Et au fond, d’où j’ai besoin de votre opinion ?

Le temps de réfléchir à ma réponse à la première question, je me décidais de répondre à la seconde, avec véhémence et empressement.

« Non Astrid, tu n’intéresses pas mes amis. Enfin si, tu sembles avoir intéressé Waldelène... Mais s’il te plaît, tiens-toi éloigné de lui. Il peut être très charmant et agréable quand il s’y met, mais regarde-moi dans les yeux et jure-moi de ne pas t’approcher de lui, ou de le suivre, ou de répondre à la moindre de ses questions. S’il te demande de le suivre, qu’importe le motif, tu refuses et vient me prévenir ; Il essayerait probablement de te convaincre autrement, de te dire que c’est Degrelle qui l’envoie, ou que c’est urgent car des miliciens rodent, ou je ne sais quel autre bobard à la noix. Mais tu le suis pas. D’accord ? »

Je passe ma main sur la bouche avant de m’arrêter au milieu de la rue étroite que nous remontons. Une mule remonte pour arriver vers nous, avec les roues d’une charrette vide qui tremblotent et font du bruit au fur et à mesure qu’elles s’approchent de nous. Il faut qu’Astrid et moi s’écartent pour laisser le passager, et j’en profite pour continuer nonchalamment de parler.

« Les hommes de la mosquée étaient des infidèles. Et c’était pas des femmes ou des vieillards, c’était des janissaires encore à l'entraînement, certes, mais des janissaires en devenir quand même. En plus, je ne faisais qu’obéir à des ordres d’un commandeur du Saint-Sépulcre, même s’il s’est mit à hurler de rage et à mentir en arrivant une heure plus tard à cette mosquée de merde, disant que ce n’était pas ce qu’il avait demandé, sûrement pour protéger sa face devant le reste des bannerets de l’ost...
Ce que je veux dire c’est que je comprends pas de quoi y parlent, ces abrutis. Mais c’est toujours le problème avec les gens, ils changent tout le temps les faits pour se dédouaner de tout, et c’est moi qui prends.
Alors arrête d’avoir peur de moi, Astrid. À moins d’avoir une raison de me craindre. »
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MessageSujet: Re: Allonge.   Allonge. - Page 7 EmptyLun 14 Aoû 2017 - 9:53

- Attends, ça veut dire quoi " avoir intéressé Waldelène" ?


Le ton empressé et le fait que Lucain lui demande de jurer, voilà qui n'était pas pour la rassurer. Ce qu'il lui raconta alors sur la mosquée pendant qu'ils laissaient passer une chariole lui semblait soudainement moins intéressant qu'elle ne l'aurait cru. Elle ne pouvait pas s'empêcher de repenser à toutes les sales histoires de sa vie. En tant que prostituée, cartomancienne, gitane, ou simplement jolie fille, Astrid n'avait pas vraiment été épargnée jusque là, même si la pseudo prise d'otage était encore une première pour elle.
Qu'est-ce que Waldelène voudrait ? Elle se doutait que Lucain n'allait pas s'amuser à essayer de lui faire changer de métier, et qu'il ne devait pas craindre particulièrement qu'elle couche avec quelqu'un. Pourtant il semblait presque avoir peur pour elle au sujet de Waldelène et ça rendait la chose encore plus effrayante que le conseil donné en lui-même.

- Et si c'est vraiment Degrelle qui l'envoie, comme aujourd'hui?

Il n'y avait pas que ça. Si elle avait raison de craindre quelque chose de Waldelène, ça pourrait très bien arriver une fois que Lucain serait sur l'Esplanade. Qui l'aiderait alors ? Elle ne pourrait pas prendre le risque d'expliquer la situation à Hector ou à Viktor, elle prendrait trop de risques. Elle serait seule.
En fait ce n'était peut-être pas Lucain qui lui faisait peur. C'était tout ce qu'il y avait autour de lui, son bannissement, ses amis, ses projets. En lui-même il ne devait pas être particulièrement hostile, il avait même montré qu'il pouvait être, quelques heures durant, sympathique . Une fois la charette passée elle se remit en marche sans attendre, craignant bien trop l'inaction et l'immobilité après ce qui venait de se passer. Astrid était plus une proie qu'un prédateur et elle rêvait en ce moment d'une bonne fuite loin de toutes ces histoires.
Elle aurait bien aimé parler d'autre chose mais évidemment rien ne lui venait et son esprit tout entier restait obnubilé par Degrelle, Waldelène, Siegfried, et le reste. Elle voyait à peine la ville qui s'éveillait alors qu'ils rentraient -enfin- à l'auberge. Elle allait pouvoir retrouver son lit, ce dont elle avait fortement douté l'espace d'un instant. Et pourtant, elle doutait d'être capable de dormir.
Lucain avait été moins surpris, et plus rebelle. Il n'avait même pas l'air de mal le vivre. Tout cela était-il normal pour lui ? Combien de fois ce genre de choses lui était-il arrivé? Astrid se demandait s'il était judicieux de lui poser la question. Si le nombre était élevé, elle allait avoir peur que ça recommence bientôt. S'il était faible, elle se rendrait compte de la gravité de la situation. Mauvais plan.
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MessageSujet: Re: Allonge.   Allonge. - Page 7 Empty
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