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Le CapitaineMercenaire
| Sujet: Re: Déluge d'Acier Jeu 1 Aoû 2019 - 1:03 | | | Un simple hochement de tête avait suffit au Capitaine pour répondre à Finn. S'il lui arrivait de s'ouvrir en tête à tête, il continuait de manière presque bornée à reprendre sa personnalité fermée dès que le nombre de personnes dans une même pièce allait au delà de deux. Aussi, l'enthousiasme typique de Finn ne retrouva pas d'écho chez son supérieur. Mais ce n'est pas comme s'il en avait quelconque besoin. Le jeune homme se nourrissait de son propre optimisme, et la sévérité du Capitaine était tout sauf un frein à ses ardeurs.
Quoi qu'il en soit, il tombait à pic. La discussion avec la jeune femme avait tourné court. Ils avaient échangés tout ce qu'il y avait à dire sur le sujet, leur relation, et le point où elle en était. Il lui faudrait du temps pour s'habituer à eux. Très bien. Il s'y attendait, et ne lui en voulait pas pour ca. Ils avaient besoin de la moindre paire de bras pour rester à flot. Que ces bras soient féminins lui importait peu, et qu'ils soient commandés par un esprit retors lui convenait parfaitement. Finn ferait bien d'en prendre de la graine. Il était encore trop tendre, trop honorable, trop régulier. Pas encore mercenaire.
Quoi qu'il en soit, en Vieux Borgne et borné, il avait son avis sur la question des fangeux.
- Monclar a raison. L'ancienne compagnie comptait des centaines d'hommes. Les fangeux ont tué tout le monde. Et nous pouvions vaincre des armées.
Son air s'assombrit, alors que des scènes d'épouvantables massacres remontaient dans sa mémoire. Mais il ne montra pas un signe de peur, d'inquiétude, de traumatisme ou d'autre quelconque faiblesse. Le Capitaine ne devait jamais les ressentir.
- Mais un coup bien placé fait la différence Il tapa du doigt la lame de Terminus Est, accrochée à son dos. Un son métallique mat lui répondit. Je pense qu'elle peut t'apprendre deux-trois tours, Finn.
Face au colossal espadon, fangeux ou pas, armure ou pas, il n'y avait aucune survie possible. Il grogna et s'écarta du mur contre lequel il s'adossait, prêt à partir.
- Au pire, ca te servira contre les hommes dit-il avant de s'éloigner dans le couloir, peu à peu absorbé par l'obscurité de ce dernier.
- Tu en affrontera plus que des fangeux.
Dernière édition par Le Capitaine le Jeu 12 Sep 2019 - 23:37, édité 1 fois |
| | | Finn GallagherMercenaire
| Sujet: Re: Déluge d'Acier Jeu 22 Aoû 2019 - 18:17 | | | Finn se souvenait fort bien des récits concernant l'ancienne Compagnie, celle qui avait été décimée à l'arrivée de la Fange, faute de connaître son ennemi. Il savait que vaincre ce fléau ne serait pas sans sacrifice ni sans un temps indéterminé et très probablement fort long, mais il demeurait optimiste, sans quoi autant tous s'immoler par le feu et laisser les Fangeux dominer ce monde. Le fait que la jeune femme ne comprenne pas en quoi elle pourrait l'aider à s'améliorer fit naître un sourire plus amusé sur les lèvres du Second qui s'apprêtait à répondre, lorsque le Capitaine le fit à sa place, affirmant qu'elle aurait des choses à lui apprendre. Comme quoi les deux hommes avaient parfaitement consciences des limites de l'ancien menuisier.
- C'est ce que je pense aussi. C'est bien beau d'avoir une allonge avec son arme, mais au corps à corps, je suis encore trop vulnérable.
Il le reconnaissait sans honte ni gêne, on ne pouvait pas progresser quand on se voilait la face et Finn avait à cœur de devenir le meilleur, non pas pour lui-même, mais pour son mentor et la Compagnie, ce qui était bien plus important à ses yeux. Lorsque la rousse accepta de l'aider s'il le jugeait nécessaire, il sourit de plus belle et hocha vivement la tête, visiblement ravi.
- Ce serait parfait ! Mais appelle-moi Finn, Monsieur ça fait trop solennel.
Le Capitaine grogna en s'écartant du mur, visiblement pressé de s'éclipser comme à son habitude. Le Second cessa de sourire et se redressa légèrement, comme prêt à recevoir un ordre, mais ce fut à la place une sorte de conseil teinté d'avertissement concernant les hommes qu'il combattrait davantage que les fangeux. Le regardant s'éloigner dans un silence respectueux, le Mercenaire resta coi jusqu'à-ce que la silhouette ne disparaisse dans l'ombre au fond du couloir, avant de se tourner lentement vers la jeune femme à ses côtés, l'air passablement gêné.
- Hem... Je sais qu'il n'est pas très causant au premier abord, mais c'est un homme d'une autre époque et il a vu bien plus de choses que nous.
Finn jeta un dernière regard en direction du fond du couloir, songeur et un peu inquiet pour son mentor, comme toujours, avant de revenir pour de bon à la Mercenaire, lui tendant la main avec un sourire qui revenait à la charge comme si de rien n'était.
- Je compte sur toi pour m'aider à m'améliorer une fois rentrés, Monclar. Et je verrais avec ton frère Kaël pour la stratégie.
Si elle accepte de lui serrer la main, il le fera avec énergie, mais sans pour autant forcer spécialement, et si non il se contentera de hausser les épaules nonchalamment.
- Tu allais te reposer c'est ça ? Je vais te laisser tranquille si tu veux, je pense qu'il vaut mieux que je retourne avec les autres, histoire qu'ils ne fassent pas trop de bêtises.
Même s'il était évident à le voir et à l'écouter qu'il ne doutait pas une seconde que les autres membres de la Compagnie ne feraient pas de grabuge, après tout ils avaient une réputation à préserver et mieux valait éviter de se faire interdire tous les lieux de repos entre la Cité et le Labret s'ils voulaient continuer leurs activités. |
| | | Aeryn MonclarMercenaire
| Sujet: Re: Déluge d'Acier Sam 14 Sep 2019 - 23:07 | | | Difficile pour moi de comprendre le but de pareille conversation. D’ordinaire, l’on ne s’adresse à moi que pour me donner des ordres, rien de plus, et autant dire que cela me convient parfaitement. Je ne suis pas à l’aise avec les bavardages, je ne sais jamais ce qu’il convient de répondre ou non, et c’est pire encore quand mon interlocuteur est aussi peu loquace que moi. L’avantage ici, c’est que je n’ai rien besoin d’ajouter, les deux hommes poursuivent la conversation sans moi, je me contente donc de hocher la tête de temps à autre et de les observer en attendant le moment où l’un d’eux décide de me libérer. Étrangement, je me doutais que le capitaine soit le premier des deux à partir, lui non plus ne semble pas très à l’aise avec les autres. Et puis, il me l’avait bien avoué lui-même, alors impossible pour moi de ne pas réaliser le côté taciturne du bonhomme.
Las de cet échange, le patriarche de la compagnie nous abandonne simplement, son second trop bavard, trop souriant, trop agançant et moi-même. J’ignore volontairement sa demande de tutoiement… Je ne pourrai jamais me mettre à tutoyer mon supérieur, c’est grotesque. Il ne devrait même pas proposer une telle chose à ses hommes. Il a beau paraître sympathique, mais il reste le bras droit du capitaine. Il y a des limites à faire respecter, le vouvoiement tient lieu de limites… Du moins, c’est comme ça que j’ai été éduquée.
J’économise tant mes mots que j’en viens à lasser son bras droit qui ne tarde pas à s’éclipser, prétextant le fait de devoir surveiller ses hommes restés dans la grande salle. Tant mieux, moi non plus je n’ai rien d’autre à ajouter, j’ai seulement envie de regagner ma couche en attendant le lendemain, rien de plus, rien de moins.
Allongée sur ma paillasse, je réfléchis un long moment avant de trouver le sommeil. Enfin, réfléchir est un bien grand mot pour exprimer une sorte de divagation cérébrale qui se porte sur tout et rien à la fois. C’est toujours comme ça, le sommeil me fuit toujours un certain temps, de quoi laisser à mes pensées le loisir de me torturer quelque peu. Ainsi, je m’endors bien après le retour d’Elwin et encore un moment avant que celui-ci ne cesse de ronfler de manière fortement agaçante… Bordel, comme cela ne m’avait pas manqué. J’ai largement eu le temps de m’habituer à la solitude de ma chambre située à l’auberge de Geneviève. Seule, certes, mais surtout tranquille. J’ai vécu trop longtemps avec mes frères, suffisamment pour préférer les éviter autant que faire ce peu.
Le lendemain matin, tout le monde se rassemble de nouveau dans la grande salle où l’ambiance est cette fois bien différente de celle de la veille. Nous avalons un rapide petit déjeuné constitué de pain et de bouillon de légumes fades, sans aucun goût, d’ailleurs… Le lard me manque, la viande est devenue un met des plus rares de nos jours… J’y pense en lorgnant mon bol avec un air légèrement écoeuré avant de me reprendre. Il ne s’agit que de nourriture, de quoi reprendre des forces avant de commencer une journée qui s’annonce déjà longue.
-Bien dormi ? me demande le sonneur de cloches avant de se mettre à bâiller comme un marmot mal réveillé. -Ouais...
Mensonge, je dors toujours très mal et trop peu. Cela ne date pas d’hier, cela dit. J’ai toujours eu un sommeil agité. D’abord, parce que je m’inquiétais toujours de voir mon père disparaître, du moins lorsque j’étais enfant, une gamine bien trop naïve pour comprendre quoique ce soit… Ensuite par crainte de le voir revenir, lui et les siamois diaboliques qui adoraient me battre simplement parce qu’ils trouvaient ça drôle, avant que j’apprenne à me défendre, cela va de soi… Mais ce n’est réellement qu’à partir de mes dix ou onze ans que j’ai réalisé à quel point la nuit pouvait être effrayante. Il suffit de voir son âme entachée de sang pour le comprendre. La mort veille toujours à pourrir la vie en venant la troubler lorsque nous cherchons le repos. Néanmoins, je ne m’en plains pas, j’ai appris à vivre avec, comme nous tous. Aussi ce “ouais” ne peut être que facilement comprit par mon frère qui se contente de me sourire avant de m’affliger d’une énième tape dans le dos qui ne manque jamais de me faire chanceler, encore un truc qui l’amuse. Quand je redresse la tête, je croise de nouveau le regard du second… Il sourit, comme d’habitude… Je me demande pourquoi. Peut-être trouve-t-il amusant de voir Elwin rire de moi. Peut-être fait-il parti de ces gens au sourire continuellement figé, même quand leur âme broie du noir. J’en sais rien… Ca m’énerve, alors j’aime mieux détourner le regard et me tenir aussi loin de lui que possible. Nous ne sommes certainement pas fait pour nous entendre de toutes façons, j’en suis certaine.
Bref, une fois tous nourrit et fin prêt, nous voilà repartis. Nous marchons tous au même rythme tout en regardant dans des directions différentes pour ne pas se laisser surprendre bêtement. Je remarque que la rouquine agaçante a disparu, au moins, personne ne viendra m’emmerder durant cette partie du trajet, chose que je ne peux qu’apprécier. Point de provocation futile, ni même aucune remarque déplacée ne vient troubler ma concentration. Par la pitié des Trois, laissez-moi bosser tranquillement, d’autant plus que cette partie-là est la plus périlleuse. Point d’arrêt jusqu’à Sarrant et à ce rythme, il nous faudra au moins une bonne journée et demie, voir deux, pour rejoindre le village. La dernière fois que mes frères et moi avions emprunté cette route, nous avons eut la malchance de tomber sur des brigands… Puis sur des fangeux. Bon, les brigands nous on été bien utile dans notre fuite, servant de repas gratuits aux créatures pendant que nous cherchions un refuge. Je revois encore ce petit abri autrefois destiné aux bergers, construit en pierre sèche, il nous avait préservé des dangers alentours ce jour-là… Bon à accueillir cinq ou six âmes, mais certainement pas plus. J’espère donc que nous trouverons un abri suffisamment grand pour nous acceuillir tous, sans quoi, je ne donne pas cher de notre peau.
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| Sujet: Re: Déluge d'Acier | | | |
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