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 Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde]

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Madelyne LaFemelleMilicienne
Madelyne LaFemelle



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MessageSujet: Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde]   Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde] EmptySam 13 Avr 2019 - 13:28



Les voleurs il nous faudra arrêter
Madelyne feat Josephine et Mathilde


« La femelle ! gueule le coutiller pour me héler de loin, comme à son habitude. Prépare tes affaires et débarrasse moi le plancher ! Tu vas partir pour le Labret avec Claircombe, qu’on ne vous voie plus traîner dans le coin, bonnes à rien ! »

Je ne sais même pas de qui il me parle, mais qu’importe. Ce n’est pas comme si je pouvais protester… Je ne supporte pas la façon qu’il a de me demander à l’instant même de me préparer pour partir, sans même me prévenir la veille. Il m’explique que nous devons nous rendre dans une ferme là-bas car il y aurait quelques soucis. Nous allons partir, au moins, je serai bien loin de la caserne, et ça, c’est toujours une bonne nouvelle.

Reste à espérer que l’autre milicien ne soit pas trop désagréable, et ce sera parfait...
Une fois que je suis prête à partir, je croise enfin la personne qui va m’accompagner dans cette mission. Et qu’elle ne fut pas ma surprise de constater qu’il s’agit d’une autre femme ! Oh !
Ben, ça va me changer un peu. Au moins, quelque soit son humeur, je n’aurais pas à subir cette histoire de supériorité masculine.

À peine plus petite que moi et pas vraiment bien plus épaisse, les cheveux étrangement courts d’un blond pâle tirant presque sur le blanc, mais pas aussi massive que la majorité des rares miliciennes que j’ai pu voir. Un air plutôt austère mais que je devine pas nécessairement mauvais. J’ignore depuis quand elle est là ni si elle a su s’intégrer ; mais c’est une question dont j’aimerais bien connaître la réponse et à son air renfrogné, je devine qu’elle ne doit pas se laisser marcher sur les pieds.

« Je suis Madelyne, je me présente. Je me suis enrôlée fin trois lunaisons… et toi ? »
J’espère qu’elle ne sera pas trop désagréable et que nous pourrons arriver à communiquer sans trop de tensions. En tout cas, j’essaie de faire de mon mieux pour cela.

Nous faisons donc connaissance pendant la durée du long trajet qui se passe sous un temps à peu près stable et sans grosse encombre et une fois au Labret - et plus précisément dans la ferme en question, nous allons saluer l’habitante et nous enquérir de l’affaire qui nécessite notre intervention.

« Je suis Madelyne, milicienne, je me présente à elle doucement. Nous avons été envoyée toutes les deux pour voir avec vous cette affaire de vol dont vous nous avez fait part. Si vous voulez bien nous donner un maximum de détails, nous pourrons sûrement mieux vous aider. »

La fermière est brune, un air assez désarçonnant à première vue. Le genre de femme qui n’a jamais touché une arme mais qui est aussi aguerrie qu’un combattant à force d’avoir passer une vie de dur labeur à labourer les champs et à les entretenir. Une vie que je connais assez bien, moi, qui ait grandi dans les champs et qui y suis restée jusqu’à ce que je décide de devenir milicienne.





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Joséphine ClaircombeMilicienne
Joséphine Claircombe



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MessageSujet: Re: Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde]   Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde] EmptyDim 14 Avr 2019 - 0:51
    De son côté, Joséphine avait pris la nouvelle de sa future affectation avec flegme et peut-être un soupçon de circonspection. Le coutillier qui l'avait convoquée avait pourtant été très désagréable avec elle, mais elle n'avait pas bronché.

    - Si je vous demande ça, c'est que je n'ai vraiment personne d'autre sous la main. Et puis, on m'a dit qu'avant de venir ici, vous passiez votre temps à ratisser de la bouse et torcher le cul des vaches, ça vous rappellera de bons souvenirs. Allez, filez préparer vos affaires, vous partez dans une heure.

    Pauvre peigne-cul, avait-elle pensé alors même qu'elle lui adressait un très poli signe de tête avant de disposer. Si Joséphine semblait s'être relativement bien intégrée dans la milice, c'est surtout parce qu'elle savait quand l'ouvrir et quand la fermer. D'ailleurs, elle la fermait très souvent.

    C'était probablement une façon innovante de la tourmenter : l'envoyer marcher des jours entiers dans le Labret, les deux pieds dans la boue, sans même lui laisser le temps de dire au revoir à sa sœur, et tout ça pour aller chasser des voleurs de légumes. Ou d’œufs, elle n'avait pas bien compris. Encore une mission qui lui rapporterait prestige et honneur, à n'en point douter. Mais contrairement à ce qu'aurait pu penser le coutillier, Joséphine était ravie de mettre un peu de distance entre elle et la milice, d'autant plus ravie que, cette fois, elle serait accompagnée d'une femme.

    Cette dernière eut le loisir de prendre toute la mesure des mots « peu loquace » pendant leur trajet, tant la milicienne se montra fidèle à sa réputation. « Joséphine. Je suis dans la milice depuis deux ans. », furent les seules informations que Madelyne réussit à lui arracher. En réalité, Joséphine n'était pas tout à fait à son aise dans le Labret, elle n'y avait pas remis les pieds depuis sa fuite et restait parfois les yeux dans le vague, à contempler pensivement les fermes encore laissées à l'abandon qui jalonnaient leur chemin. Un sentiment curieux lui nouait le ventre et elle n'aurait su expliquer ce que c'était. Est-ce que son ancienne demeure était dans le même état ?

    La ferme qu'elles devaient rejoindre fut bientôt en vue, coupant court à ses interrogations inutiles. Peut-être que cette mission lui laisserait le temps de retourner à l'endroit qui l'avait vu naître, après tout. Elle laissa sa camarade s'enquérir de la situation auprès de la fermière et resta en retrait. Si quelqu'un d'autre pouvait se charger des platitudes de circonstance, elle n'était pas du genre à s'y opposer.
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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde]   Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde] EmptyLun 15 Avr 2019 - 2:22
Dans la petite ferme Dumas, en ce doux début d'après-midi, deux hommes s'activent à préparer les nouvelles planches de culture qui accueilleront les choux. Plus loin, deux autres s'affèrent à enrichir la terre, qui recevra un engrais vert avant d'enfin être prête à être cultivée. Plus loin, Mathilde inspecte les pousses de radis, de carottes, et de courge qui émergent de la terre. Il ne gèle plus depuis quelques jours. La terre, réchauffée par un soleil printanier, laisse enfin passer les premières pousses, vigoureuses, qui bientôt verdiront complètement les jardins du vaste maraîcher. Tout cela devrait ravir la fermière, mais elle paraît pourtant soucieuse.

C'est avec une mine inquiète qu'elle voit deux personnes quitter le chemin principal et bifurquer vers sa ferme. Deux. La bonne nouvelle, c'est qu'ils sont maintenant six à travailler sur la ferme. La mauvaise, c'est qu'ils n'ont pas d'autres armes que les outils qu'ils emploient, alors s'il s'agit de deux bandits qui passent en éclaireurs, il faudra leur régler leur compte, rapidement, et barricader les réserves.

Mathilde redescend du champs jusque dans la cour de la ferme. Celle-ci accueille sa chaumière, petite, bien qu'elle ait vu grandir la famille nombreuse dont Mathilde est issue ; le puits, jouxté d'un abreuvoir pour la grosse Marguerite, sa jument de trait, qui se promène librement dans son pré ; enfin, l'écurie qui fait aussi office de grange. Fourche à la main, Mathilde est la première à rejoindre la cour, où elle attend les visiteurs qui approchent. De toute évidence, des miliciennes. Depuis quand laissent-ils deux femmes sortir en patrouille?

- Le bonjour.

C'est bien. C'est poli, et ça dit tout ce que ça veut dire. Bonne journée. Ne me faites pas perdre mon temps, ne quémandez pas de la nourriture, ne cherchez pas à me faire chanter. Mathilde n'est pas d'humeur chaleureuse, on l'a volée, une fois de trop, il y a une semaine déjà. Elle avait suivi les conseils d'un ami et s'en était allée à Usson pour porter plaine auprès du coutilier, qui l'avait prise au sérieux compte tenu de ce qu'elle représentait, dans la région. La veuve Dumas cultivait des légumes comme personne et son attitude, rigoureuse, honnête et toujours prête à fournir quelques paniers en extra aux miliciens basés dans les environs en faisaient quelqu'un dont la milice se souciait. On lui avait assuré qu'une patrouille mènerait l'enquête, mais elle était restée sans nouvelles.

Je suis Madelyne, milicienne. Nous avons été envoyées toutes les deux pour voir avec vous cette affaire de vol dont vous nous avez fait part. Si vous voulez bien nous donner un maximum de détails, nous pourrons sûrement mieux vous aider.

Ces quelques mots auraient pu lui faire perdre patience. Par les Trois, rien n'avait été fait. On avait mandé deux bougresses sur le coup pour faire taire la veuve et se débarrasser de deux femmes sans doute encombrantes dans leur caserne. Mathilde les dévisagea en silence, réalisant qu'elle ne les avait jamais vues dans le coin. Or, elle connaissait pratiquement tous les miliciens postés dans le coin.

- J'ai dit tout ce que je savais au coutilier. Il vous a rien dit? Les vols dans la région, les petits nouveaux qui se croient tout permis, le repérage, la visite de trois gars, la même chose dans quatre autres fermes?

Mathilde ne cachait pas son exaspération. A quoi servait-il, ce coutilier, s'il n'était même pas capable de mener une petite enquête de routine et d'arrêter des fauteurs de troubles? Fallait-il qu'elle s'en occupe elle-même, et qu'elle embroche les responsables de sa fourche?
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Madelyne LaFemelleMilicienne
Madelyne LaFemelle



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MessageSujet: Re: Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde]   Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde] EmptyMar 16 Avr 2019 - 21:59



Les voleurs il nous faudra arrêter
Madelyne feat Josephine et Mathilde


Déjà que le trajet n’a pas été spécialement convivial avec la Joséphine, la fermière n’est pas beaucoup plus agréable. Crénom… Et moi dans tout ça, au milieu de deux foutues tire-la-gueule ? Quelqu’un y a t-il seulement pensé ?

Moi, je mords sur ma chique, je me contiens, mais j’ai envie d’envoyer chier tout le monde. Faut dire que ma vie n’est pas des plus joyeuses ni des plus simples en ce moment. Au moins, je suis loin de Marbrume et de l’autre malade qui me harcèle. Lorsque la fermière se plaint du coutiller je soupire, essayant de ne pas devenir désagréable à mon tour et d‘éluder le fait que la seule chose que le coutiller m’ait dite, c’est que j’étais une bonne à rien - pour faire simple. Ça ne sert à rien que je tente un sourire qui sera de toute façon plus grimaçant que souriant. Les gens désagréables qui vous conchient et vous considèrent comme de la bouse, j’y suis habituée. Cela dit, j’aurais apprécié un peu de délicatesse et de reconnaissance après avoir fait un voyage de plusieurs jours pour venir aider cette vilaine. Mais bon, soit ! On va s’asseoir sur la bienséance et régler cette affaire au plus vite.

En tout cas, elle a de la chance d’être tombée sur nous. D’autres miliciens l’aurait sans doute bien vite remise à sa place, et pas seulement l’autre cinglé. Beaucoup d’autres miliciens. Mais lui, ça aurait été quelque chose de mémorable. Il aurait été capable de repartir avec tout ce qu’il reste de récolte engrangée, cette espèce de pourriture et de lui laisser en échange quelques coups – de poings ou de couteau, cela reste encore à voir. Non, vraiment. Elle ferait mieux de ne pas trop se dépiter, la fermière. Vraiment. Elle ne se rend pas compte.

« Merci pour les informations. Si vous voulez bien nous faire visiter les lieux et nous montrer où vous rangez vos récoltes… On pourra peut-être trouver un moyen de sécuriser votre réserve en passant. Ensuite, nous irons faire un tour dans les environs. Qui sont ces petits nouveaux et les trois gars ? Les voleurs en questions ? »
Il doit certainement s’agir d’une « taxe locale » imposée par quelques bannis que ce soit j’imagine...

Je me retourne vers Joséphine qui ne semble pas se sentir impliquée le moins du monde. C’est pourtant elle l’ancienne. Ce devrait-être à elle de prendre les choses en main.

« Tu en penses quoi ? », je lui demande pour tenter de lui faire prendre part à l’affaire.

Qu’elle n’ait pas envie de me causer, je peux le comprendre et l’accepter sans problèmes. Ce n’est pas comme si j’avais envie de taper la jasette après tout. Cela dit, j’aimerais bien qu’elle fasse son boulot avec moi et qu’elle m’apporte un peu d’aide.





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Joséphine ClaircombeMilicienne
Joséphine Claircombe



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MessageSujet: Re: Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde]   Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde] EmptyMer 17 Avr 2019 - 0:07
L'exaspération dans la voix de la fermière était difficile à ignorer, même pour une personne comme Joséphine à qui tout semblait passer par dessus la tête, ce qui n'était que partiellement vrai. Ce genre de situation arrivait tout le temps, parce que cela faisait partie de l'humiliation : non contente de devoir subir les humeurs de ses supérieurs et de tous les miliciens qu'elle croisait en faisant profil bas, elle devait également supporter l'agacement des personnes qu'elle était censée aider ou protéger car on ne lui donnait les informations nécessaires qu'au compte-goutte. Cela la faisait passer au mieux pour une idiote, au pire pour une incompétente. Mais voilà, on ne pouvait rien y faire, juste serrer les dents et attendre que ça passe. Ou peut-être essayer la diplomatie, domaine dans lequel elle n'excellait pas beaucoup.

Il y avait toujours un petit temps d'adaptation avant qu'on la prenne au sérieux et qu'on se rende compte qu'elle était tout à fait capable de faire le travail aussi bien sinon mieux que n'importe quel homme. La seule chose qui serait susceptible de lui poser problème, c'est que n'étant pas affiliée à la milice extérieure, il y aurait probablement beaucoup de choses concernant le nouveau fonctionnement du Labret dont elle n'aurait pas connaissance, contrairement aux miliciens qui avaient l'habitude de patrouiller dans le secteur et qui étaient amenés à côtoyer de près les fermiers des environs. Mais bon, ça aussi, ça devait faire partie de cet espèce de test qu'elle passait indéfiniment depuis qu'elle était entrée dans la milice. Elle comblerait ses lacunes sur le tas, comme à chaque fois.


- S'il y a des fauteurs de trouble qui s'en prennent aux fermiers et qu'un simple rappel à l'ordre est insuffisant alors... il faut les mettre aux arrêts, c'est à dire les ramener avec nous. Cependant, on ne sait pas combien ils sont, et on ne sait pas non plus qui ils sont. D'autres fermiers ? Des bandits de grand chemin ? Des bannis qui chercheraient de quoi manger ?

Ou un peu tout cela à la fois, et dans ce cas les envoyer seulement elles deux pour régler ce problème était une façon détournée de se débarrasser d'elles. Littéralement.

Après avoir répondu à Madelyne, Joséphine se tourna vers la fermière. Qui mieux qu'elle pourrait répondre à leurs questions ? Encore fallait-il qu'il lui reste de la patience pour cela. Et peut-être avait-elle besoin qu'on la rassure ?

- Mon nom est Joséphine. Nous savons que vous avez été victime de vol mais nos supérieurs n'ont pas jugé utile de nous donner les détails.

Ce n'était peut-être pas très professionnel de sa part de tout leur mettre sur le dos mais ce n'était que la vérité après tout.

- Désolée de vous demander ça mais il va falloir tout nous expliquer depuis le début, ensuite nous pourrons régler votre problème sans tarder.


Ou mourir en essayant, vu comme c'était parti. Et Joséphine ne pouvait s'empêcher de se demander qu'elle instance supérieure elle avait pu offenser pour se retrouver dans ce merdier.
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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde]   Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde] EmptyMer 17 Avr 2019 - 4:09
Mathilde leva les yeux au ciel.

- On ne peut vraiment pas compter sur les hommes.

Contrariée. Totalement contrariée. Si les coutilliers ne ne faisaient même pas le travail minimum, le Labret était clairement en péril. Le regard de Mathilde quitta les deux miliciennes pour se porter vers les hommes travaillant dans ses champs. Eux au moins travaillaient bien. C'était dans leur intérêt après tout, puisqu'elle les formait. Dans deux ans, ils quitteraient sa ferme et appliqueraient ses méthodes dans leurs propres champs.

- Je suis désolée. J'espérais que vous étiez là pour me dire que les voleurs étaient arrêtés. De toute évidence j'en attendais trop de l'homme dont je nourris l'équipe. Suivez-moi.

Elle tourna les talons en marmonnant. Elle pensait avoir entretenu une bonne relation avec la milice locale, depuis l'hiver. Elle espérait que le nombre de fermes concernées ferait en sorte qu'on la prenne au sérieux, d'autant plus qu'il s'agissait de nourriture. Elle s'était trompée. Elle aurait voulu être un homme, pour pouvoir planter son poing dans le visage du coutillier qui se fichait bien de la situation. Mais elle était une femme, elle ne pourrait que crier avant de se faire arrêter comme une hystérique. La prochaine fois, elle ferait mention de Séréna de Rivefière, de Terresang, ou encore de Beauharnais, peut-être qu'on la prendrait au sérieux.

Elle prit la direction de la chaumière, dont elle ouvrit la porte pour faire entre les miliciennes. Elle laissa sa fourche dehors. Elle prit le temps de se laver les mains et de passer un linge humide dans son visage, pour être plus présentable. Suite à quoi elle remplit deux gobelets de lait, qu'elle offrit aux visiteurs en leur faisant signe de s'asseoir.

- D'après ce que j'en sais, ça a commencé à la fin du mois de janvier, juste avant la dernière neige. La ferme Damboise, à une lieue d'ici, a reçu de la visite durant la nuit. Les paquets qu'il avait préparés pour profiter d'un convoi de nourriture vers Marbrume ont disparu. Lance a bien tenté de suivre les traces au petit matin quand il a découvert le vol, mais la neige a commencé à tomber avant qu'il ait atteint Usson. Trois personnes, d'après ce qu'il a vu avant que les traces ne disparaissent. Une paire de pieds géante, et deux traces normales. En février, c'était chez les Dulac, à trois lieues à l'est. Même chose. Des paquets prêts à être envoyés, disparus durant la nuit. Ils n'ont rien vu, rien entendu. Début mars, c'était les Duclos, à deux lieux au sud. Ils m'ont dit de faire attention, quelques jours avant le vol. Jean Duclos, le père, a été suivi depuis Usson jusque chez lui. Un grand barbu l'a interrogé sur les terres, il disait qu'il avait un peu d'argent et qu'il voulait investir dans une nouvelle vie. Le père Duclos l'a revu la veille du vol, le barbu passait devant la ferme. Ils se sont salués mais Jean a gardé ses distances. On n'aime pas trop les nouveaux, par ici. Elle sourit. Elle n'avait guère été très accueillante avec Madelyne et Joséphine, elle non plus. Une vraie native du Labret. Elle était restée debout et avait remis sa marmite plus bas, sur la crémaillère, pour que le plat qu'elle contenait réchauffe tranquillement.

- La nourriture est pas toujours formidable en caserne hein? Vous avez faim? J'ai de quoi vous offrir un bon petit ragoût avec une tranche de pain. Elle changea de sujet, sans attendre la réponse. - Ça fait que Jean a préparé deux sacs de grains que le convoi aurait dû laisser au moulin, mais au petit matin, plus de sacs. Et puis y a eu les Boulanger. Dans leur cas c'est audacieux. Leur cheval a commencé à boiter quelques jours avant, alors ils l'ont emmené chez Damboise, qui est moins loin qu'Usson. Pendant que Lance s'occupait du cheval, la mère a continué à pieds jusqu'à Usson pour aller cuire les pains de la famille. En revenant à la ferme, en fin de matinée, ils ont croisé trois hommes, dont un grand barbu, sur la route. Ils s'en souviennent parce que ce sont les seuls qui étaient sur le chemin ce jour-là, et qu'ils portaient de gros sacs de jute. Les Boulangers ont compris, en arrivant, que les sacs contenaient les salaisons qu'ils avaient achetées et qui venait de leur être livrées.

Tout en parlant, Mathilde servit trois portions de ragoût et coupa trois tranches de pain. Elle n'avait pas encore mangé aujourd'hui et était ravie d'avoir un prétexte pour quitter le travail et se remplir l'estomac.

- Et puis y a moi, la semaine dernière. Comme chaque semaine, j'avais préparé le panier de légumes que j'envoie chaque semaine à une auberge de Marbrume. Généralement je profite d'un convoi de nourriture ou d'une relève de garde. J'étais à Usson avec mon amie Lisbeth quand ça s'est produit. Le truc, c'est qu'ici on n'a pas le choix de me voler en journée, parce que la nuit, mes gars dorment dans la grange, histoire que des rumeurs malveillantes ne fassent pas état de nuits de débauche entre la veuve, la rousse et les travailleurs. Elle haussa les yeux au ciel. De toute évidence, préserver les apparences était une chose qui lui déplaisait. - Bref. Lisbeth et moi étions à Usson, les gars étaient aux champs, les voleurs ont juste eu à contourner la grange et à se servir. On les a vus de loin sur le retour. Trois gars, dont un grand barbu, et leurs maudits sacs de jute. J'ai pas percuté sur le coup. C'est en arrivant à la ferme que je me suis souvenue du père Duclos, et du barbu que j'avais cru voir sur mes traces à Marbrume à la mi-mars. Alors on a fait demi-tour et on a galopé pour les retrouver. A Usson, on nous a dit que des gars étaient partis à cheval vers Sarrant. On a continué à les suivre, mais arrivées à Sarrant, la nuit approchait et j'avais peur de continuer. Lisbeth m'a laissée à l'auberge et a continué vers Montpazier mais a du rebrousser chemin pour ne pas se retrouver devant des portes fermées une fois la nuit installée. Le lendemain, on a poussé une pointe jusqu'à Montpazier, mais personne n'a pu nous dire si les gars étaient passés ou non, alors on est rentrées. Je suis allée porter plainte, et vous voilà.

Enfin elle s'assit, non sans prendre la peine de boire un grand verre d'eau. Elle avait parlé plus que d'habitude, au point d'en avoir mal à la gorge. Elle regarda les miliciennes, et commença à manger.

'ttenchion ch'est chaud!
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Madelyne LaFemelleMilicienne
Madelyne LaFemelle



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MessageSujet: Re: Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde]   Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde] EmptyMer 17 Avr 2019 - 23:44



Les voleurs il nous faudra arrêter
Madelyne feat Josephine et Mathilde


Je soupire blasée et j’ai mal au crâne. J’ai envie de m’allonger quelque part et de dormir… Joséphine ayant enfin daigné se mêler à l’histoire, je la laisse prendre le relai et parler avec la fermière. Je roule ma tête d’un côté et de l’autre, ma nuque me paraissant un peu trop raide. La femme des champs nous invite à rentrer dans sa maisonnette. La fermière se plaint des hommes, la fermière s’excuse, la fermière sourit, la fermière s’épanche dans des explications fournies et la fermière nous donne du lait à boire. C’est pas trop tôt, enfin un comportement qui devient un peu plus agréable. J’incline la tête pour la remercier et bois d’un trait avant de reposer le godet sur la table.

Malheureusement me voilà tendue et de mauvaise humeur maintenant. Et puis je n’arrête pas de penser à la première fois que je suis venue au Labret : c’était pour le convoi de Bérard. Cet enfoiré qui a disparu je ne sais pour qu’elle excuse il y a à présent une lunaison à peu près. puis nous sert à manger tout continuant à parler. Elle parle, elle parle, elle parle… Fichtre ! Elle ne s’arrête plus de parler maintenant. Bon, je ne peux pas lui reprocher de nous donner les explications que nous lui avons demandé et que nous aurions dû avoir avant même de quitter Marbrume. Mais j’ai mal au crâne putain. J’ai la tête qui va exploser ! J’ai la tête comme un foutu tambour. La fermière s’assied boire et commence à manger en nous disant que c’est chaud.

«Merci pour vos explications et le repas, Dame… ? Quel est votre prénom ? »

Non, elle ne s’est même pas présentée et je viens de la remercier pour des explications que je n’ai même pas écoutées. Si ça se trouve, elle s’est présentée et je n’ai même pas entendu. Je soupire en remuant dans ma gamelle sans manger. Je me rends compte que ma main tremble. Crénom…
Je vais même pas réussir à avaler quoi que ce soit et je laisse le couvert retomber brusquement dans le plat.
« Je vous prie de bien vouloir m’excuser, dis-je en me levant de table pour sortir précipitamment. Je reviens. »
Je sors n toute hâte dehors. J’ai besoin de prendre l’air ou je sens que je vais encore perdre le contrôle. Je marche prestement et fais le tour de la ferme à grande foulée. Il faut que je marche pour évacuer. Ça ira mieux après… Une fois le tour fait, je prends une grande inspiration.

Je ne sais même pas pourquoi je suis à cran comme ça. Je ne sais pas ce qui met dans un état pareil… Est-ce que c’est d’être au Labret qui me rend tout chose ? Est-ce l’humeur des deux femmes ? Est-ce mes problèmes qui me tourmentent de façon sous-jaccente ? Je ne saurais le dire. Tout ce que je sais, c’est que je n’ai la tête à rien. Il va falloir que je fasse un effort. Je retourne à l’intérieur et présente mes excuses une nouvelle fois aux deux femmes qui me regardent.



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Joséphine ClaircombeMilicienne
Joséphine Claircombe



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MessageSujet: Re: Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde]   Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde] EmptyVen 19 Avr 2019 - 21:29
Il leur fallait donc mettre la main sur trois gus, dont un géant à barbe. Sur l'instant, Joséphine ne voyait que deux façons de procéder : soit leur tendre un piège la prochaine fois qu'ils roderaient dans les parages, soit remonter leur piste jusqu'à l'endroit où ils entreposaient la nourriture volée. Les deux approches avaient leurs avantages et leurs inconvénients, et la milicienne ne savait encore laquelle des deux avait sa préférence. Une discussion avec Madelyne en privé s'imposait.

Elle suivit cette dernière des yeux lorsqu'elle se leva brusquement pour sortir de la pièce. Que passait-il ? Était-elle allergique aux légumes de saison ? Elle haussa les épaules et reprit tranquillement le cours de son repas ; elle n'était pas du genre à courir après les gens pour leur tirer les vers du nez -sauf s'ils avaient enfreint la loi, bien évidemment. Elle irait la voir si elle ne réapparaissait pas dans la demi heure mais pour l'instant elle estimait qu'il valait mieux la laisser tranquille, quel que soit son problème.


- Merci pour le repas, c'est très bon, lâcha t-elle finalement alors qu'un silence de plomb avait suivi le départ de sa comparse.

Ça, c'était une autre chose que la bouillie de gruau infâme qu'on leur servait presque quotidiennement à la caserne. Ce ragoût lui rappelait son enfance au Labret, les longues journées qu'elle passait à labourer la terre sous un soleil cuisant, les arbres qu'elle et ses frères et sœurs s'amusaient à escalader -Joséphine était celle qui grimpait toujours le plus haut. Et dire qu'elle ne s'était jamais pensée nostalgique.

Elle avala le contenu de son assiette avec un plaisir manifeste et lorgna quelques secondes sur celle que Madelyne avec envie avant de revenir porter son attention sur la fermière.


- Ces voleurs, vous pensez que ce sont d'autres fermiers du Labret ? Des nouveaux ?

C'était en tout cas ce qu'elle avait eu l'air d'insinuer tout à l'heure en parlant de petits nouveaux qui se croient tout permis. Si c'était bien le cas alors c'était une bonne nouvelle : Joséphine préférait traiter avec des fermiers fussent-ils voleurs plutôt qu'avec des bannis.
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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde]   Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde] EmptyMar 23 Avr 2019 - 16:34
«Merci pour vos explications et le repas, Dame… ? Quel est votre prénom ? »

La fermière haussa un sourcil. Comment diable avaient-elles pu arriver jusqu'ici sans connaitre son nom? Sans savoir qui elles devaient rencontrer? Le voyage avait été trop rude pour la petite fluette, et sa tête en avait probablement souffert au point qu'elle avait oublié l'essentiel de sa mission : se rendre à la ferme Dumas et enquêter sur le vol.

- Mathilde Dumas.

La petite n'est pas dans son assiette. Littéralement. Elle joue avec la nourriture, quel affront en ces temps où manger à sa faim est un défi quotidien pour bien des gens. A-t-elle trop pris le soleil? Ont-elles eu un mauvais voyage? Mathilde la regarde marmonner des excuses et sortir au pas de course, puis reporte son attention sur sa comparse.

- Elle est toujours comme ça votre amie?

Joséphine ne semble pas en faire de cas et continuait de manger tranquillement comme si de rien n'était. Mathilde fit de même, légèrement intriguée par le comportement de Madelyne. La fermière profita de ce tête à tête pour littéralement dévisager la milicienne qui lui faisait face. Son visage était un savant mélange de douceur et de détermination. Le front haut, le regard affirmé, la bouche fine. Elle essaya de l'imaginer plus jeune, avec de longs cheveux attachés, comme toutes les filles du Labret. Oui, cette femme lui disait quelque chose.

- Ces voleurs, vous pensez que ce sont d'autres fermiers du Labret ? Des nouveaux ?

Mathilde hocha de la tête.

- Ça se pourrait. Ils ont été nombreux, l'année dernière, à débarquer au Labret sans rien y connaitre au métier. Les récoltes ont été catastrophiques, et rares sont ceux qui ont eu la bonne idée de planter des choses qui pousseraient durant l'automne. Plusieurs fermiers de souche ont bien essayé de les conseiller. On a même organisé des corvées pour leur prêter main forte et leur montrer quelques trucs, mais... Elle haussa les épaules. -Le fait est que certains ont écouté, ont tout de suite mis en pratique les conseils et on pu s'en sortir sans trop de difficultés, mais c'est pas le cas de tout le monde. On a vu quelques nouveaux, cet hiver, trainer autour des fermes pour quémander de la nourriture et regarder avec envie les granges bien remplies. Certains se sont faits prendre la main dans le sac.

La fermière repoussa son assiette, vide et nettoyée avec la mie de pain.

- C'est pour ça que j'ai deux réserves. Une ici, sous nos pieds, et une dans la grange où je ne garde que le minimum, question de pas être mal prise si je suis volée. Voulez-vous autre chose? Vous avez fait un long voyage pour arriver ici, et je tiens à ce que vous soyez bien reçue sous mon toit. On est comme ça au Labret. Un peu méfiant au premier abord, mais attachés à notre réputation de bons hôtes. Mais ça... vous le savez déjà, pas vrai?

La dénommé Madelyne entra. Bon, elle avait l'air intacte, ne s'était pas faite attaquer par quoi que ce soit et paraissait plus calme. Mathilde hocha de la tête en entendant de nouvelles excuses, et se dit que revenir sur ce petit incident ne serait pas une bonne idée. Mais elle avait intérêt à bouffer.
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Madelyne LaFemelleMilicienne
Madelyne LaFemelle



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MessageSujet: Re: Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde]   Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde] EmptyMar 23 Avr 2019 - 22:52



Les voleurs il nous faudra arrêter
Madelyne feat Josephine et Mathilde



La fermière ne dit rien de plus et je me rassieds à présent à la table. Marcher un peu m’a fait du bien et maintenant il va falloir que je me ressaisisse. Je reprends à nouveau mon couvert pour manger.

Je n’ai pas très faim mais le plat est délicieux et ça passe tout seul en fin de compte. Je peux voir que Joséphine a terminé son repas tout comme la fermière et je ne tarde pas à finir la mienne à mon tour.

Je n’ai plus envie de parler, à chaque fois que je l’ouvre, la fermière me regarde de travers et ma comparse n’est pas tellement plus agréable non plus. Je garde donc le silence, faisant tourner le couvert dans la gamelle distraitement, quelque peu absente et pensive. J’ai tellement de problèmes.

Comment je pourrais en régler qui ne m’appartiennent pas lorsque je ne suis pas capable de m’occuper des miens ? Surtout quand je suis entourée de gens austères qui ne font rien pour me rendre la tâche facile. Puis-je seulement avoir envie de m’impliquer dans cette affaire ? Pas le moins du monde, surtout que je suis très bien loin de la caserne et de Marbrume. Loin de ce cinglé.

Alors plus longtemps ça traînera, et mieux cela m’arrangera. Je vais laisser Joséphine s’occuper de cette affaire et je ferai ce qu’elle dira qu’il faut faire. En attendant, les pensées les plus sombres continuent de défiler devant moi et je fais mon possible pour les chasser, bien qu’elles finissent par revenir à chaque fois. Cette histoire de vol de récolte, elle me passe bien au dessus de la tête.

Aidez-moi déjà à survivre, et je verrai pour vos petits soucis de larcins. Ah, que j’aimerais réellement que quelqu’un me vienne en aide. Douce utopie. Marche ou crève, comme on dit. Voilà la triste réalité.




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Joséphine ClaircombeMilicienne
Joséphine Claircombe



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MessageSujet: Re: Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde]   Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde] EmptyDim 28 Avr 2019 - 20:26
- Je suis sûre que ce n'est que passager.

« Ce n'est pas mon amie », c'est ce qu'aurait répondu Joséphine en d'autres circonstances. Ce n'était pas du mépris, simplement la vérité. Avant cette mission, elle ignorait jusqu'à l'existence de la demoiselle mais elles étaient désormais embarquées sur le même bateau et il lui faudrait composer avec ses humeurs, tout comme Madelyne composerait avec les siennes. Il était important de montrer un front uni devant leur hôte ; cette dernière avait déjà de bonnes raisons de ne pas les prendre au sérieux, inutile d'en rajouter une couche.

- ... Je tiens à ce que vous soyez bien reçue sous mon toit. On est comme ça au Labret. Un peu méfiant au premier abord, mais attachés à notre réputation de bons hôtes. Mais ça... vous le savez déjà, pas vrai ?

Joséphine releva la tête, visiblement surprise. Elle n'aurait jamais imaginé qu'on puisse la reconnaître en tant que native du Labret rien qu'en posant les yeux sur elle.

- En effet, finit-elle par répondre après un moment d'hésitation alors que son expression s'adoucit quelque peu.

Elle n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce soit car Madelyne faisait déjà son grand retour. Son silence avait quelque chose de déstabilisant et Joséphine mourrait d'envie de lui demander quel était son problème, de la secouer un peu. Mais pas ici, pas devant la fermière.


- Nous acceptons votre hospitalité avec joie, le temps de mener notre mission à bien. À vrai dire, je suis curieuse de voir tout ce que vous avez accompli ici, j'aimerais bien faire le tour si vous le permettez. Mais avant ça...

Son regard se posa sur Madelyne.

- Nous devons parler.

Son ton ne laissait pas vraiment de place à un refus. Elle invita d'un geste sa collègue à la suivre dehors et adopta un ton significativement plus doux pour amorcer la conversation. Elle interprétait maladroitement le malaise de sa comparse comme une inquiétude vis à vis de la mission qu'on leur avait confiée.

- Bon, cette affaire n'est pas simple mais elle n'est pas irréalisable non plus. Nos supérieurs s'attendent sans doute à nous voir revenir réclamer des renforts parce qu'on n'est pas capable de se débrouiller seules mais il est hors de question qu'on leur donne ce plaisir. Les fermiers d'ici ont la tête dure, ils ne vont pas se laisser voler sans rien faire. Je pense qu'on pourra compter sur leur soutien si toute cette histoire... dégénère. Mais il est de notre responsabilité d'éviter que ça arrive.

Elle marqua une pause pour voir si Madelyne suivait toujours. La concentration ne semblait pas être son fort.

- Tu as des compétences en pistage qui pourraient nous aider à retrouver les traces des voleurs ? Sinon, j'aurais suggéré d'anticiper leur prochain pillage pour les prendre la main dans le sac. Ils ne sont que trois, et si on prépare le terrain avant leur arrivée, ça ne devrait pas être trop compliquer de les neutraliser.
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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde]   Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde] EmptyLun 29 Avr 2019 - 21:17
Bien, la milicienne était de retour et se décidait enfin à manger. Il était temps. Joséphine semblait plus solide que sa comparse, solidité qui se confirma lorsqu'elle invita la blondinette à sortir pour discuter avec un ton sans appel. Elle les regarda quitter la chaumière, Joséphine en tête, Madelyne tête et épaules basses, et, une fois seule, s'attacha à vider la table et à ranger la vaisselle, pour leur laisser le temps de discuter.

Cette façon de faire était évidemment très délicate de la part de Joséphine, qui permettait ainsi à Madelyne de garde la face en tant que milicienne, tout en ne mettant pas Mathilde dans une position indésirable en faisant d'elle le témoin involontaire des distensions qui pouvaient naître dans la milice. Bien sûr, elle n'était pas dupe, mais elle comprenait que les femmes avaient toujours plus à prouver lorsqu'elles n'occupaient pas la place que la Société trouvait bonne pour elles. Dans le fond, les miliciennes souffraient du même manque de reconnaissance que Mathilde, en tant que maîtresse de sa ferme.

Elle prit son temps. Elle avait vu, par la fenêtre, que les miliciennes avaient fait quelques pas pour s'éloigner de la maison et avait naturellement compris que Joséphine avait besoin de mettre les choses au clair avant de continuer la discussion. Le calme de Joséphine avait quelque chose de rassurant, pour Mathilde qui appréciait les personnes posées et réfléchies. Elle devait être de celles qui prenaient le temps d'observer avant d'agir. L'autre, par contre, n'était définitivement pas à sa place. Mathilde songea qu'elle ferait bien de démissionner pour changer de carrière. Peut-être que le grand air du Labret lui ferait du bien. Dans l'esprit de Mathilde, bien qu'il soit dangereux à cause des voleurs, des bannis et des fangeux, le Labret était le remède de bien des maux.

La fermière jeta un oeil par la fenêtre. La blondinette faisait de grands gestes, probablement emportée dans ses explications. Mathilde mit son arc et son carquois à son dos et sorti. Elle capta le regard de Joséphine tandis qu'elle fermait la porte, et lui indiqua d'un geste qu'elle s'en allait vers la grange. C'était là que les denrées avaient été volées. C'était là, logiquement, le début de leur enquête.

Elle ouvrit la porte et s'y engouffra. Une autre cargaison, prête à être envoyée le lendemain, avait été soigneusement disposée non loin de l'entrée pour faciliter le chargement du convoi. Mathilde sourit, se disant qu'au moins, la milice verrait le tout en contexte, ce qui n'était pas plus mal compte tenu du manque évident de concentration de Madelyne. Elle s'adossa à une échelle conduisant à l'étage supérieur et attendit.
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Madelyne LaFemelleMilicienne
Madelyne LaFemelle



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MessageSujet: Re: Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde]   Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde] EmptyMer 1 Mai 2019 - 10:48



Les voleurs il nous faudra arrêter
Madelyne feat Josephine et Mathilde



Alors que je continue de jouer avec mon couvert, la milicienne me lance un « Nous devons parler » des plus secs avant de se lever pour me faire signe de la suivre à l’extérieur. Je retiens un soupir de lassitude en me levant pour la suivre. Je ne sais pas si elle veut me parler de cette histoire ou de mon comportement, mais si elle se met en tête de me rabrouer, elle risque d’être surprise.

Une fois dehors, elle semble se détendre un peu et me parle des problèmes de la ferme ; qu’il ne fallait pas faire le plaisir à nos supérieurs de ne pas être fichue de régler le problème. Et après ? Ça m’est égal. Si elle pouvait connaître qu’une infime partie de ma vie, elle comprendrait aisément pourquoi, du moins je le pense.

Quand elle me parle du soutien des fermiers, j’ai envie de lui rire au nez, mais je n’en fais rien. Quoi, une gamelle de bouffe, c’est ça, le soutien ? Ça peut remplacer le respect et un sourire, peut-être ? Que je commence à le voir chez la Matilde, et après on en parlera du soutien des autres fermiers !

« Ouais, je sais pister. Mais est-ce que ce sera utile ? Ça, je ne sais pas. Il doit y avoir des traces de pas un peu partout déjà avec les habitants de la ferme. Ce sont les récoltes qu’il faudrait pouvoir pister. »

Je hausse les épaules. Je me fiche éperdument de son avis et je ne cherche même plus à être agréable. Elle veut qu’on essaie de pister ? On va pister.

« Je pense que la deuxième solution sera la plus efficace, mais on va quand même faire le tour pour voir si l’on peut voir quelque chose comme tu l’as suggéré, on ne va pas négliger de piste. »

La fermière nous rejoint à ce moment-là et fait signe à Joséphine de la suivre. Ben oui, maintenant, ignorez-moi autant qu’on y est… Je peux repartir hein, vous savez ? C’est bien ce que j’aurais envie de leur cracher à toutes les deux, mais je vais éviter. Et maintenant la fermière sourit… foutez-vous grassement de ma gueule.

Bon… qu’on en finisse promptement.

Je commence à examiner la grange le plus minutieusement possible et j’essaie de me concentrer pour ne pas laisser passer le moindre indice. Je regarde entre les caisses, au sol, sur les caisses, les murs...

Jets de dé

Je trouve alors un morceau de tissu déchiré sur un clou près de la porte et je le décroche pour le montrer à la fermière.

« Ca vous dit quelque chose ? »



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Joséphine ClaircombeMilicienne
Joséphine Claircombe



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MessageSujet: Re: Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde]   Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde] EmptyDim 12 Mai 2019 - 9:37
Il était difficile de savoir ce qui se passait dans la tête de cette enfant, et elle n'était de toute façon pas très douée à ce jeu. Enfant, car c'est comme ça que Joséphine la voyait à cet instant précis, son air boudeur devait y être pour quelque chose. Elle ne savait pas si quelque chose en particulier la contrariait ou si son humeur changeante était normale. A vrai dire, cela n'avait pas beaucoup d'importance si elle savait rester professionnelle, et cela avait l'air d'être le cas pour l'instant. Joséphine n'en demandait pas plus.

- Je pense aussi que la deuxième option est la meilleure, mais je préférais te demander ton avis avant.

Tout en disant cela, elle l'invita d'un geste à se diriger vers la grange, là où Mathilde les attendait. Alors que sa collègue inspectait les lieux, elle s'approcha de la cargaison et s'adressa à la fermière.

- Est-ce que quelqu'un a vu vos trois gars rôder dans le coin depuis le dernier vol ? D'autres fermiers qui n'auraient pas encore été volés peut-être ?

Si elle voulait les prendre par surprise, elle devait déterminer quelle serait leur prochaine cible. Cette cargaison aurait pu être intéressante pour eux, mais les voleurs devaient s'attendre à ce qu'elle soit bien gardée depuis qu'ils s'étaient fait connaître des fermiers. Et comme ils semblaient éviter la confrontation directe avec eux, se concentrer là-dessus était peut-être une fausse bonne idée.

- Ce que j'ai besoin de savoir, finit-elle par expliquer, c'est si vous avez la moindre idée sur ce qu'ils pourraient projeter de faire maintenant. Si on est en mesure d'anticiper leur prochaine action, ça nous fera gagner un temps précieux.
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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde]   Les voleurs il nous faudra arrêter [Feat Josephine et Mathilde] EmptyJeu 16 Mai 2019 - 15:47
Mathilde regarda Madelyne faire le tour de la grange avec une minutie insoupçonnée jusqu'ici, tandis que Joséphine s'adressa à elle.

- Est-ce que quelqu'un a vu vos trois gars rôder dans le coin depuis le dernier vol ? Mathilde fit une petite moue. Des gens rôder, c'était monnaie courante, surtout avec le retour du printemps. La faim de l'hiver s'éloignait, plusieurs passants cherchaient un endroit où donner un coup de main contre une assiette bien garnie. Les bannis aussi semblaient plus hardis. On en avait signalés plusieurs au Labret, jusque dans la ferme Dumas. Elle chassa ce sombre souvenir de son esprit.

- Y a pas mal de monde qui circule au Labret. Les convois, les paysans qui vont aider dans les fermes, les miliciens. Des bannis aussi, on est plusieurs à avoir reçu leur visite. Le mois de mars a pas vraiment été bon, quand j'y repense. Elle haussa les épaules et garda le silence un instant, visiblement en pleine réflexion.- Lance, Dulac, Duclos, Boulanger et moi on vit tous en périphérie d'Usson, tous du côté ouest. Si les gaillards décident de se lancer sur un nouveau vol, ça se peut qu'ils reviennent dans le même coin. Pas chez moi, j'ai un service de garde qui arrive bientôt, mais ailleurs... Nouvelle petite moue. Les doigts de Mathilde s'agitaient, semblant calculer quelque chose dans le vide. - Je vois deux possibilités. Les Sauveterre, un peu plus haut vers le nord. Ils n'ont pas encore été attaqués, je le sais parce que je les ai vus cette semaine à Usson. J'ai discuté avec la mère Sauveterre pendant que les pains cuisaient, elle m'a dit qu'ils essayaient de rassembler l'argent nécessaire à l'achat d'un chien de garde et qu'en attendant, ils ont prévu de ne pas quitter la ferme tous ensemble. Ça fait que y a toujours quelqu'un qui monte la garde. Et puis y a Valvert. Il est tout seul depuis cet hiver, sa jeune épouse est morte d'un mal de poitrine. Mon apprenti, Arthur, y va de temps en temps pour donner un coup de main, mais c'est rien de régulier parce que Valvert a pas vraiment les sous pour le payer. Il élève des poules, un peu plus au nord lui aussi.

Madelyne avait probablement entendu le long monologue de la fermière tout en fouillant la grange. Elle revint vers elle avec un morceau d'étoffe déchiré. La fermière l'examina avec soin.

- C'est pas à moi. Ni aux gars. J'ai cinq ouvriers en plus d'Arthur sur la ferme, et personne n'a porté cette couleur de tissu. Du jaune, je m'en souviendrais assurément. Par contre, un des gars qu'on a vus Lisbeth et moi portait du jaune. Ça serait pas surprenant que ça lui appartienne. conclut-elle en regardant la jeune milicienne. C'était une belle trouvaille, le jaune n'était pas une couleur populaire pour les vêtements.
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