Marbrume


Le Deal du moment : -28%
-28% Machine à café avec broyeur ...
Voir le deal
229.99 €

Partagez

 

 [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent. | Aymeric

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
Alix de BeauharnaisVicomtesse
Alix de Beauharnais



[CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent. | Aymeric   [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 EmptyVen 29 Nov 2019 - 10:40
La petite fille applaudit avec enthousiasme lorsque la milicienne parvint à traire la chèvre. Elle aimait bien cette femme - intelligente et elle semblait savoir tant de choses !

- "Oh, bravo, Serena !"

Ce n'était pas si facile de traire une chèvre - enfin, un peu plus facile quand même que de manier une épée et une lance, mais c'était quand même une petite victoire, comme si l'amie de papa pénétrait dans son propre monde.
Il était devenu si paisible, même si elle se trouvait loin des petits. L'essentiel était de savoir qu'ils iraient bien, qu'ils étaient bien protégé ; et qu'elle aussi, maintenant, elle était protégée du froid et de la fange.

Quant à la question de savoir si la vie ici n'était pas trop dure, il n'y avait même pas à réfléchir.

C'était autre chose que les rues, bien sûr ; et le travail était sans commune mesure pour avoir à manger que ce qu'elle avait déjà connu.

- "Je suis vraiment très heureuse ici. Personne ne me frappe jamais et personne ne me demande de venir dans leur lit. Le travail est pas dur du tout et ... j'ai l'impression de vivre un rêve. Mais j'ai peur que ça s'arrête. Si papa a un bébé légitime, ou qu'il s'avère que je ne suis pas vraiment sa fille, que tout ça, c'était pas vrai ? Alors j'essaie d'apprendre le plus possible de choses et de lui être utile. Parce que je l'aime très fort maintenant. Ce serait si... horrible de partir d'ici. Ce serait horrible."

Alix la fixa en train de continuer à traire la chèvre.

- "Je vais apprendre à me défendre, ne vous inquiétez pas. Le Capitaine m'apprend à me servir d'une lance, parce qu'il dit que c'est une arme facile à manipuler pour une femme, et que ça garde l'ennemi loin de soi. ..Pourquoi vous avez voulu devenir une femme d'arme ? Est-ce que vos parents ont été d'accord ? Je suis vraiment heureuse de vivre à Marbrume... On a vraiment de la chance d'être en vie. J'en remercierai les Trois ce soir, au moment du repas. Depuis quand vous connaissez papa ?"

Elle lui offrit un grand sourire, avant de saisir le seau remplit de lait.

- "On va se régaler ce soir ! J'aime bien le lait aux épices !"


Revenir en haut Aller en bas
Serena de RivefièreCoutilier
Serena de Rivefière



[CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent. | Aymeric   [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 EmptyJeu 5 Déc 2019 - 13:40

Le visage, l’attitude et la pure joie innocente de la petite détonnaient complètement avec la gravité de ses paroles. Personne ne la frappait ou lui faisait des avances déplacées ? Quel genre de vie, la petite vicomtesse avait-elle? Sa mâchoire se serra de colère pure à la simple idée que des vermines aient pu… Il était toutefois ni lieu ni l’heure de s’énerver à ce sujet. Fort heureusement, comme le soulevait si bien Alix, tout cela appartenait au passé. D’autres tourments semblaient néanmoins habiter la petite. Des peurs justifiées ou injustifiées, Serena n’en avait pas réellement la réponse. Bien des nobles viendraient à la rejetée si la vérité était autre qu’on lui avait présenté, serait-ce le cas d’Aymeric ? Elle ne le connaissait malheureusement pas encore assez bien pour prédire telle réaction. Elle aimait cependant à imaginer que non… Et puis, certainement, une enquête avait dû être ouverte la concernant avant que… quoique… La milicienne ne pouvait être sûre de rien.

Pas le temps d’émettre la moindre réflexion que voilà déjà harcelé de nouvelles questions. Toutes légitimes évidemment, néanmoins cela devait bien être une des premières fois qu’on les lui posait aussi simplement et sans mépris aucun. Autrefois, cela aurait été colère et tristesse qu’elle aurait répondues, désormais, en paix avec ses choix, elle se contenta de répliquer avec mélancolie.

« Non… Outre le fait que cela ne soit pas ce qu’on attend d’une noble dame, c’est un choix risqué, dangereux… qu’aucun parent ne souhaite pour leur enfant. »

La seule cicatrice à son visage en était bien la preuve...Sa vie aurait sans doute été bien plus facile et confortable si elle était restée docile dès son plus jeune âge. Mais aurait été-t-elle plus heureuse ? Parfois, elle commençait à en douter… Pour autant, elle ne regrettait pas son parcours…

« J’avais envie de pouvoir protéger les miens…. Malheureusement, ce n’est pas chose si aisée… mais…. Je me sens tout de même plus à ma place aux armes qu’au foyer. »

La perte de son propre père était encore une douleur vive à son cœur. Nathandall aussi, un véritable ami que jamais personne ne pourra remplacer était un deuil qu’elle n’avait pas encore complètement surpassé. Mais que pouvait-elle faire mis à part continuer à avancer ?

« Lorsque les femmes ont été autorisées à rejoindre la milice, je me suis retrouvée être sous les ordres de ton père. Par la suite, il a quitté les rangs pour reprendre le titre de sa famille, mais nous avons eu l’occasion de nous recroiser et depuis, il est un ami. »

Pensive, Serena se remémorait leurs quelques rencontres qui ne s’étaient pas toujours si bien déroulées. Tous deux avaient leur caractère, il fallait bien l’admettre. Elle repensa alors aux doutes de la petite concernant son avenir et alors qu’elle s’était lentement redressée, elle reposa un œil sur elle.

« Si demain tu apprenais qu’un autre était en réalité ton père… Que penserais-tu d’Aymeric ? Est-ce que tu continuerais à l’aimer ? »

S’il y avait bien une chose qu’elle avait apprise ces dernières années, c’était que les sentiments n’étaient pas si simples à oublier. Sang ou non, les moments partagés seraient toujours présents et donc… elle se doutait bien que la petite ne pourrait jamais haïr son père adoptif ou biologique.

« Dans tous les cas, je doute qu’il puisse un jour te détester… »
Il avait aussi assez de bon sens pour savoir que la faute ne serait pas à jeter sur cet enfant. Et s’il avait le cœur aujourd’hui à accueillir des gens de tout horizon, ce n’était certainement pas pour jeter sa fille à la rue à la moindre occasion.

« Ceci était dit, il est l’heure de le rejoindre, avant qu’il ne regrette de t’avoir laissé sous ma protection. »

Naturellement et sans hésitation, elle aida la petite à porter le tout jusqu’au bâtiment adéquat. De là, elle la laissa guider à son aise à travers les murs qui étaient siens.




Revenir en haut Aller en bas
Alix de BeauharnaisVicomtesse
Alix de Beauharnais



[CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent. | Aymeric   [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 EmptyJeu 12 Déc 2019 - 13:34
Un doux moment de paix, près de l'amie d'Aymeric.

Alix avait l'impression d'avoir, elle aussi, une amie à qui parler. C'était rare - mais avec Séréna, on aurait dit qu'on pouvait parler à cœur ouvert. Malgré sa cicatrice qui lui barrait le visage, elle était vraiment très belle, et l'enfant lui offrit un grand sourire.
Elle avait fait un choix risqué mais elle se consacrait à leu survie à tous, même si elle était noble. Papa avait raison de la porter aux nues, car elle était vraiment admirable.

Mais sa dernière question la fit réfléchir. Si elle avait un autre père, pourrait-elle détester Aymeric ? La réponse était évidente. Si elle devait s'en aller, elle mourrait de chagrin, aussi sûr que la pluie tombait, lorsque le ciel était gris. Si elle n'était pas réellement la fille du seigneur de Beauharnais, la petite fille resterait, coûte que coûte, quitte à rester comme servante à la maison. Du moment qu'elle pouvait le voir et lui parler tous les jours, c'était suffisant.

- "Je l'aime tellement, je pourrais jamais l'oublier. Je veux pas d'autre père, jamais."

Elle se redressa. Serena l'aida à porter le gros seau plein de lait de chèvre, et elles dirigèrent, ensemble, vers le corps de bâtiment. L'enfant lui ouvrit la porte, la dirigeant vers les cuisines à petits pas.

- "Je sais que papa ne me jettera pas à la rue, ou qu'il ne me détestera pas. Il a trop de bonté pour ça. Tu sais, je trouve que ton choix est le bon. Enfin, qu'il est beau. J'imagine qu'avant de faire des bébés, on est obligé de s'assurer qu'ils sont protégés, ces gamins.Si j'étais aussi courageuse, j'aurai aidé les soldats au Chaudron. Mais quand le sire Nathandall a dit de courir, quand le fangeux a cassé la porte de la maison pour surgir dans la rue, j'ai jamais eu aussi peur de ma vie. J'ai couru droit devant moi et je me suis cachée et... enfin, je l'ai entendu mourir derrière moi. C'était normal, il était blessé. ...Personne ne peut critiquer ou dire du mal de la milice. C'est des héros qui nous maintiennent en vie."

Une ombre dans ses yeux noirs. Parler de ces souvenirs-là, c'était les raviver, ranimer la douleur et la terreur dans son ventre. C'était même peut-être appeler à nouveau les cauchemars ; mais en parler faisait du bien quelque part. Personne n'en parlait jamais, à la maison, et ça restait au fond d'elle, toujours. Comme tous ces souvenirs de la rue, toutes les batailles qu'elle avait eu à mener, et qu'elle avait dû taire, pour ne pas embarrasser papa, pour l'épargner, aussi.
Comme pour chasser ce qu'elle ressentait, pour éviter que les larmes reviennent, il fallait faire autre chose, se concentrer ailleurs. Elle força un bref sourire, se dirigea au centre de la pièce bien chaude, avec le gros poële rempli de merde séché, et une jolie flamme claire, pour garder la soupe au chaud.

Avec l'aide de Serena, elle déposa le seau sur la table, puis alla chercher un pot pour le remplir de lait. rapidement, la petite fille alla chercher une petite poignée d'épices, mélangea avec une cuillère en bois.

- "On va pouvoir faire la surprise à papa, c'est toi qui l'a fait ! On pourrait faire une délicieuse tourte au fromage de chèvre avec, mais tu ne dois pas avoir le temps. ...On devrait aller au salon, c'est plus correcte pour une belle dame comme toi !"

Un nouveau sourire, chaleureux, optimiste. Elle saisit le pot à l'ait d'une maison, prit la main de la milicienne de l'autre.

- "Je suis contente que tu sois parmi nous. C'est merveilleux d'avoir de la visite !"

A pas résolus, elle guida enfin son invitée au salon, où, en bonne maitresse de maison qu'elle tentait d'être, elle lui offrit le meilleur siège, celui qui était près de la cheminée.

- "Papa, papa ! Serena a trait la chèvre toute seule !"



Revenir en haut Aller en bas
Aymeric de BeauharnaisComte
Aymeric de Beauharnais



[CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent. | Aymeric   [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 EmptyDim 15 Déc 2019 - 7:29
Bon, il s'est "débarrassé" d'Alix et de Serena d'un coup, les obligeant à faire connaissance, mais ça n'était pas que de l'impolitesse. Alix veut devenir une bonne maîtresse de maison, Serena a du mal avec les enfants. Leur permettre à chacune de remplir son rôle ou de se découvrir plus à l'aise qu'elle ne l'imaginait est une bonne chose. Puis autant dépayser le plus possible Serena. Il sait que la vie à la milice est parfois monotone ou dure et il imagine qu'elle l'est d'autant plus pour une femme. Alors, des moments qui déroutent et font du bien, c'est toujours ça de pris.

Il est reparti à l'étage pendant que ces demoiselles s'amusaient à découvrir les lieux. C'est que la réparation qu'il était en train de faire sur le volet au premier étage n'allait pas se réparer toute seule et elle devenait d'autant plus utile que c'était la chambre qu'occuperait Serena cette nuit. "L'auberge" Pessan va finir par afficher complet, si on considère que certaines chambres servent d'atelier. Alix et ces dames ont un local couture, il y a le local de cours, au premier, même si ces activités. Bérénice a fini de préparer la chambre, ce qui lui vaut un sourire de son patron de Comte et elle est repartie vaquer à ses occupations, ici, ranger le bureau pendant que le repas cuit, et jeter un œil sur son fils, qui dort.

Et c'est après avoir rangé ses outils dans sa chambre qu'Aymeric entend la voix de sa fille, fière que Serena ait trait seule la chèvre. Il se dirige vers les escaliers, dans la réalité l'échelle escalier, pour s'adresser aux deux.

- J'espère que tu lui as proposé un verre de lait en récompense. Et quand vous aurez fini, rejoignez-moi à l'étage, histoire que Serena voit la chambre où elle va passer la nuit. Ainsi, elle repartira tranquillement demain matin pour reprendre le cours normal de sa vie. S'il vous manque quelque chose pour dormir, Serena, n'hésitez pas à demander à notre législatrice, que je vous présenterai au besoin.

Serena a sans doute ce qu'il faut dans ses bagages, mais sait-on jamais, celle qui fait office de dame de compagnie et d'érudite ne verra aucun mal à prêter une robe de nuit ou tout autre objet utile. Et s'il but son verre de lait de bon cœur, après avoir montré sa chambre à Serena, il devint plus sérieux en les emmenant dans sa propre chambre.

- Ce n'est pas pour montrer mon lit que je vous ai emmenées ici. Alix, tu as déjà vu ce portrait, mais alors que je rangeais mes outils tout à l'heure, regarder le portrait de mon père et de ma mère m'a amené à quelques réflexions.

Il n'est pas simple de reconnaître Aymeric dans les traits de ses parents. Feu le Comte Wilhelm avait encore les traits détendus, ceux d'Aymeric paraissent sévères. Mais le portrait de la comtesse, qui paraît radieuse au bras de son époux, est plus surprenant. On pourrait croire qu'il s'agit d'un portrait d'Alix un peu vieillie, sinon que la petite a aussi quelques traits de sa propre mère. Mais la filiation entre Alix et sa grand mère paternelle, via ce portrait, est plus évidente que le lien entre Aymeric et ses parents. C'est son jumeau, Gonzague, qui avait hérité des traits familiaux et de la stature du père. Aymeric était né plus frêle et ses ressemblances, surtout avec sa mère, avaient disparues au début de l'adolescence, ses traits en s'affirmant ayant perdu de leur douceur.

- ils avaient l'air heureux, pas vrai ? Je pense qu'ils l'étaient. Ma mère était déjà enceinte au moment de ce portrait, de mon frère et moi, mais elle ignorait encore qu'on était deux. Je me demande si elle serait fière de moi aujourd'hui. Mais ça serait bien qu'on se fasse faire le portrait, tu ne crois pas, Alix ? Oh, c'est une activité des plus ennuyeuses il paraît, il faut rester immobile des heures et tant toi que moi avons mieux à faire, mais ça sera peut-être un moyen pour tes enfants de voir à quoi ressemblait leur grand-père jeune et à quoi tu ressemblais enfant. Car crois-moi, on oublie vite. je ne me rappelle plus avoir été petit, même si je ne suis pas très grand. Je revois les choses de mon enfance, mais je ne me vois pas, sinon mes mains, un peu plus petites qu'elles ne l'étaient à l'époque.

Et il refait ce geste qu'il pose souvent, sans même le réaliser, en posant une main dans les cheveux de sa fille. Puis il poursuit.

- Serena aussi était du Chaudron et je sais que c'est quelque chose dont on parle peu ici. Mathilde, chez qui elle va demain, y était tout autant. Et c'est bizarre, car on a tous du mal à en parler. Moi, ce ne sont pas les trop nombreux morts, les combats ou les fangeux qui m'ont marqué, et pourtant il y avait de quoi. Ce sont des petits détails, des odeurs surtout, l'impression qu'on était mal organisés, des choix qui devaient être pris en groupe ou par des autres et pour lesquels je n'étais pas d'accord. Et tu vois, Alix, il y a des choses qui auraient dû me marquer bien plus, dont une flèche perdue qui a atteint un allié. Mais bizarrement, cette flèche ne hante pas mes esprits, alors qu'elle devrait. C'est bizarre comment la mémoire fonctionne. Et pour être franc, même si tu as l'impression qu'un papa, ça sait tout, ben ça, je ne sais pas comment le gérer. Alors, je fais comme si c'était derrière moi et j'avance, parce que j'ai toujours fonctionné ainsi. Ca a marché pour moi quand j'ai quitté la Comté et mon rang de noble pour rejoindre la milice comme troufion. Et possible que ça fonctionne aussi pour le Chaudron et que dans quelques semaines je dorme normalement. Mais j'en sais rien. Alors, si toi, t'as besoin d'en parler, tu peux le faire. Avec moi déjà, tu peux m'en parler. Tu peux me parler de tout, même si tu as peur que je sois fâché. Possible même que je le sois, sur le moment. Mais je ne le serai pas longtemps. Être papa, c'est plus fort que la colère. Mais si tu as besoin d'en parler avec d'autres, des gens qui étaient là avec toi, ou des madames parce qu'il y a des choses qu'on dit plus facilement à une dame qu'à un papa, tu as le droit aussi, d'accord ?

Il s'assied à sa table d'écriture, et regarde Serena mais semble toujours parler à Alix.

- Serena est aussi venue me voir pour parler du Chaudron. Elle a besoin de réponses concernant son frère, qui était aussi du Chaudron et qui n'arrive pas à lui en parler. Je sais pourquoi il ne veut pas en parler. Je t'ai dit qu'on a eu des choix à faire et il en a fait d'autres que les miens. Et je suis convaincu que Serena aurait fait les mêmes choix que moi, alors j'ai peur qu'elle en veuille à son frère, pour ses choix, et à moi, pour lui avoir dit pourquoi ces choix-là et ce que ça a impliqué. Parfois, il arrive que des décisions soient compliquées, parce qu'il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Faut-il qu'on se raconte ce qui s'est passé dans le Chaudron, quitte à ce que ça nous rende triste ou vaut-il mieux se taire ? Est-ce à moi de fournir des réponses à Serena concernant son frère ou à son frère ? Mais si je ne fournis pas de réponses à Serena, pourra-t-elle aider son frère sans savoir ce qui s'est passé ? Tout ça, ce sont des questions pour lesquelles il n'y a pas de bonnes réponses. Et il y en a d'autres, moins importantes, comme "Faudrait-il que nos domestiques ne mangent pas avec nous, histoire qu'ils soient plus à l'aise ?" Après tout, le repas est un moment de détente et j'suis pas sûr que j'aurais aimé que mon sergent mange à ma table. D'un autre côté, ça m'aurait rendu fier aussi qu'il mange avec moi. Alors, ne devrait-on pas fixer un jour où ils mangent avec nous et les laisser tranquille les autres jours ? Ou tout simplement leur poser la question ? Comme tu vois, un papa, ça se pose aussi beaucoup de questions. Et je m'en pose aussi sur toi. Est-ce que je fais les bons choix ?

Aymeric soupire...

- Tu sais pourquoi je te dis tout ça ? Je veux que tu saches que je réfléchis beaucoup, que parfois je ne suis pas sûr de moi, même quand j'ai l'air sûr de moi. Alors, s'il y a des choses qui te plaisent moins, tu peux le dire. Ça ne veut pas dire que ça changera forcément, mais comme je me pose beaucoup de questions, je pourrai y réfléchir. Mais l'important, une fois qu'on a fait un choix, c'est de l'assumer. Si tu as fait au mieux, alors il n'y a pas à nourrir de regrets. Alors, Serena...

Cette fois, il la fixe dans le blanc des yeux, un regard franc et dur, bien qu'amical.

- Je t'expliquerai ce qui s'est passé, après le repas, si tu veux toujours avoir les réponses. Il faut juste que tu saches qu'elles ne te plairont pas et qu'elles feront mal. Le repas sera l'occasion pour toi d'y réfléchir, d'être sûre que tu veuilles les réponses et que tu les veuilles de moi. Et comme cela concerne plus le frère de Serena que moi, Alix, tu ne seras pas de cette discussion. Mais on pourra parler un jour du Chaudron, si tu as des questions. Ou si tu as envie de me raconter ce que toi, tu as vu. Tu m'en avais dit un peu quand on s'est retrouvé et je t'ai dit que c'était fini désormais. C'était fini parce qu'on n'était plus séparés et que la fange était contenue. Ce combat était terminé. Et on pouvait oublier cette peur. Car j'ai vraiment eu peur, tout guerrier que je sois.

Il fait un sourire, semblant avoir fini de parler.

- J'espère que vous aimez le lapin, car à sentir l'odeur qui monte jusqu'ici, il sera bientôt prêt. On va entendre Bérénice nous appeler à table. Et tout Comte que je sois, quand elle crie pour qu'on vienne manger, moi, j'obéis. C'est qu'elle ferait peur, par moment, la Bérénice...
Revenir en haut Aller en bas
Serena de RivefièreCoutilier
Serena de Rivefière



[CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent. | Aymeric   [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 EmptyJeu 9 Jan 2020 - 12:47

Le doute et les craintes de la petite semblaient disparaître de son visage le temps d’un instant, de quoi rendre la milicienne fière et satisfaite. Elle avait compris. Peu importe le lien de sang, Aymeric et elle partageaient une relation que personne ne pouvait réellement briser et c’était l’important. Alors que tous deux se rendaient aux cuisines, c’était un sourire discret, mais doux que Serena affichait jusqu’à ce qu’un nom ne franchisse les lèvres de l’enfant. Subitement figée sur place, ses yeux s’écarquillèrent alors qu’elle écouta son récit avec effroi et stupeur. Nathandall, c’était donc à ses côtés qu’il…. Ses sourcils se froncèrent douloureusement à cette pensée et ses doigts se crispèrent un peu plus. Elle aurait voulu posée plus de questions encore, savoir exactement comment la fin était arrivée à son ami, mais… l’obscurité et la douleur qu’elle perçut dans le regard d’Alix lui interdit.


« Tu n’as pas à t’en vouloir, Alix. Être restée à ses côtés n’aurait pas été du courage, mais de la folie… Au contraire, je suis sûre qu’il t’en a fallu beaucoup pour survivre à ce chaos, et encore maintenant, tu as le courage de rester droite et de regarder vers l’avenir. »


Et puis connaissant le phénomène, pour rien au monde Nathandall n’aurait changé quoi que ce soit si cela avait permis à l’enfant de se mettre en sécurité. Finalement, il avait péri fidèle à lui-même. Elle tapota brièvement l’épaule de la petite comme signe de soutien avant de rejoindre les cuisines en mettant de côté ses propres pensées.

Heureusement, l’optimisme et l’innocente d’Alix lui permirent rapidement de faire fi de sa propre tristesse et se concentrer sur le moment présent. Sans mot, elle laissa la main si petite de celle-ci la saisir et la guider avec enthousiasme jusqu’à croiser à nouveau le père de celle-ci.

Désormais à l’étage, elle n’avait strictement rien à dire concernant sa chambre empruntée. Elle qui avait désormais l’habitude de dormir en extérieur, dans des endroits parfois bien sinistres, elle ne pouvait décidément que se réjouir d’avoir une aussi jolie pièce pour la nuit. Et puis, elle n’avait pas réellement envie d’importuner son ami.

Maintenant, la milicienne ne cacha pas sa curiosité lorsqu’Aymeric les conduit toutes deux dans sa chambre, le regard sévère. Sans mot, ses yeux émeraude contemplèrent le portrait présenté. Évidemment, sa famille avait elle-même vécu à plusieurs reprises péripétie et elle se souvenait clairement du jour où pour la première fois, tous les membres de sa famille s’étaient prêtés aux jeux. Oui, elle se souvenait des plaintes de Drystan, des taquineries d’Alys, des disputes entre Jacob et elle, des soupirs de Roland et des sermons de ses parents. Des heures d’attente interminables qui finalement leur avaient offert bien des souvenirs.

Tirée de ses pensées par les paroles d’Aymeric concernant le chaudron, elle reposa toute son attention sur lui, se demandant exactement où il voulait en venir, mais aussi à qui étaient réellement adressés ses mots. Des questions, des souvenirs, des cauchemars, tous vivaient et survivaient comme ils pouvaient. Un frisson, une angoisse traversa son corps et son esprit lorsque finalement ses yeux fixèrent les siens alors qu’il acceptait finalement de lui donner réponse. Et pour être franc, elle avait peur, peur de savoir, peur de l’inimaginable, peur de ne rien pouvoir y faire…


« Nul besoin d’y réfléchir. Mon choix est fait. »


Fit-elle toujours aussi déterminée, car finalement, elle n’avait pas réellement le choix. Non, son frère ne lui en parlerait pas, pas maintenant, pas avant qu’il ne sombre ou se relève de lui-même et elle ne pouvait attendre. Il fallait qu’elle comprenne, qu’elle le soutienne et pour cela… pour cela elle devait savoir, peu importe la vérité.

Ses yeux se glissèrent ensuite sur la jeune fille à ses côtés, posant à nouveau une main sécurisante sur son épaule, elle lui sourit.


« N’hésite pas non plus à me voir, si tu veux à nouveau te confier et même te plaindre de ton bourru de père ! Qui sait !»


Elle ricane doucement avant de jeter un regard taquin à ce dernier puis acquiescer à ses dernières paroles. Il était temps de partir manger. Elle n’attendit pas plus longuement pour se diriger sagement vers la salle à manger. De là, elle les remercia une nouvelle fois de leur accueil, mais aussi du délicieux repas servi.


« Décidément, à être aussi bien servi et en aussi bonne compagnie, je risque de venir vous rendre visite plus que de raison ! »







Revenir en haut Aller en bas
Alix de BeauharnaisVicomtesse
Alix de Beauharnais



[CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent. | Aymeric   [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 EmptyDim 26 Jan 2020 - 20:34
Elles ne restèrent pas longtemps dans le salon.

Alix aimait beaucoup cette Serena - cette main qui lui avait tapoté l'épaule, alors qu'elle se sentait sur le point de fondre en larmes, ce beau sourire, cette présence rassurante et solide. On se sentait bien avec une milicienne à la maison, avec les mercenaires, et avec son père chéri.

Vivement, elle grimpa à l'échelle, suivit son père, en lissant sa jolie robe qui descendait juste au-dessus de ses mollets, en laissant entrevoir le bas de son jupon blanc et ses bas de la même couleur.
Dans la chambre, le grand tableau la fit s'arrêter, ses yeux briller de stupeur. Sa famille. Elle avait tant rêvé d'une famille - et c'était elle, sa famille. Les parents de son père, la mère enceinte de ses enfants.

Sa propre famille. Est-ce que sa maman pensait à elle ? Est-ce qu'elle était seulement vivante ? Est-ce qu'elle avait détesté cette vie qui grandissait en elle ?

L'enfant éprouvait un violent sentiment de colère envers elle. Après tout, c'était sa génitrice qui l'avait condamné à cette vie - et elle pensa à cet homme qui était mort pour qu'elle vive. Peut-être avait-il une famille - il faudrait que l'enfant aille les voir.

Mais les propos d'Aymeric coupèrent court à ses réflexions.
Il parla. Parla encore, énormément.

Et Alix l'écouta. Il parlait de famille, du Chaudron. Qu'elle ne devait pas lui mentir, même si elle le mettait en colère, qu'elle pouvait lui suggérer des choses, même s'il n'accédait pas à ses désirs. Elle était un peu tremblante de tant d'amour et de confiance, et deux grosses larmes, doucement, roulèrent sur ses joues. Comment était-il seulement possible d'être si chanceuse, d'avoir droit à autant de bonheur ?

- "Je.. je crois... que la servante... qu'elle serait contente de manger seule la plupart du temps. Elle... a l'air toujours un peu crispée. Au b... quand je travaillais à faire le ménage, je ne mangeais jamais avec le patron, on me donnait des restes à manger dans l'arrière-salle. Et-et puis, le Chaudron, c'était confus. Sur la place, il y a vait beaucoup de gens qui criaient, qui avaient mal. La vieille qui avait perdue son amie, celle qui avait été mordue et qui s'est transformée plusieurs jours après, elle était un peu choquée. Je la comprends, c'était... J'avais envie de pleurer en voyant son amie dans le tas de cadavre. J'espère que tu me tueras, si je suis mordue. Je ne veux jamais te faire de mal, ni me transformer. Je ne veux pas."

Une main sur son épaule. Séréna était adorable, douce, aimante. L'enfant aurait aimé connaitre une mèe pareille.

- "J'aimerai bien que ma maman vous ressemble."

Alix commença à se dirigea vers la table à manger à son tour, quittant la pièce, parcouru le couloir en courant, descendit l'échelle avec aisance.

- "Le premier à la salle à manger !"

L'odeur de nourriture était absolument délicieuse, et elle s'assit avec des éclairs de joie dans les yeux. La table était toute mise, et les gros morceaux de poulet au carotte, assortie d'une salade de chardons, lui fit esquisser un grand sourire.

- "Honneur aux invités. Bérénice, je vais servir."

Les joues roses, toute fière de jouer à la maitresse de maison, elle servit Serena, puis son père, puis enfin elle-même, car Bérénice était alors sortie de la pièce pour aller s'occuper de son enfant - et s'assit, joignant les mains en fermant les yeux.

- "Séréna, papa, voulez-vous dire la prière ensemble ?"
Revenir en haut Aller en bas
Aymeric de BeauharnaisComte
Aymeric de Beauharnais



[CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent. | Aymeric   [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 EmptyMar 28 Jan 2020 - 10:29
Bon, c'est clair ! Depuis qu'il a quitté la Milice et qu'il se sociabilise, il cause trop, l'Aymeric. Et il en est conscient. Mais ça n'est pas pour autant qu'il cause mal ou inutilement et ce long laïus aura eu le mérite de mettre pas mal de choses à plat. Il a prévenu Serena que ça serait difficile, mais il se doute qu'elle n'a pas trop le choix. Un autre que lui aurait même pu profiter de la détresse de la milicienne, mais bon, il en serait reparti avec quelques membres douloureux, au minimum. L'image d'un œil poché sur la tronche de Berard le bouffi d'orgueil l'amuse. C'est assez fou qu'après une aventure aussi périlleuse et qui est censée rapprocher ceux qui l'ont vécue, il ne ressente au final que de la colère pour les participants, à l'exception du Baron de Sombrebois, et encore, et du milicien Merrick Lorren, pas les plus hauts placés du groupe attaque, si on y repense.

Alix prend la parole dans la chambre, d'abord pour parler des domestiques, et elle indique à son père que Bérénice serait sans doute plus à l'aise en mangeant seule. Bon, faudra voir si Guillaume voudra manger avec elle ou avec eux. Guillaume, c'est particulier, l'homme est un peu comme un père pour lui et Aymeric ne l'a jamais vu comme un domestique. Il le paie rubis sur ongle et quand l'homme sera trop vieux pour travailler, si les Trois lui prêtent vie jusque là, il pourra vivre ici. Aymeric aimerait bien qu'il se trouve une épouse, un temps, il a cru que la Mathilde et lui pourraient s'entendre, mais non finalement. Bah, l'important est que l'homme soit heureux. Il ne le chassera pas de sa table mais lui laissera le choix. Le "vieux" aime bien le petit Alfred, après tout et le petit le déride un peu. Sinon l'homme est surtout heureux dans les écuries.

- Fort bien, mais je conserve l'idée d'un repas en commun, pourquoi pas le petit déjeuner avant la visite au Temple ? Pour Guillaume, on verra, il aime bien manger dehors, non loin des chevaux. Même si je maintiens que le toit de l'écurie est moins confortable que nos sièges et fauteuils.

La suite du discours d'Alix est beaucoup plus surprenant et inquiétant. C'est que ce qu'elle a vécu au Chaudron contient des informations importantes qu'Aymeric ne manquera pas de communiquer à qui de droit. Une femme vivante mordue a disparu et est réapparue quelques jours plus tard en fangeuse. Cela laisse penser à un enlèvement de personnes blessées par la Fange qu'on a tué ou laissé mourir pour les lâcher en ville plus tard. Serena l'a entendu aussi et il n'y a pas à douter du témoignage d'Alix. Elle aussi informera ses supérieurs, certainement. La piste des sectaires est probablement la bonne. Il passe sa main dans les cheveux de sa fille, geste paternel s'il en est mais dont il n'a toujours pas conscience. Ce geste, finalement, le rassure pas mal, lui aussi.

- Je ne comprends pas la Fange et je pense que personne ne la comprend. Mais, dans l'ensemble du monde actuel, ceux qui l'ont le plus affrontée, et depuis le plus longtemps, ce sont les miliciens de l'externe... Et les bannis, sans aucun doute. Je suis un ancien de l'externe, Serena y est depuis moins longtemps je pense mais elle pourra confirmer mon propos. Comme on a été beaucoup à affronter la Fange, on a eu beaucoup de morts, mais aussi beaucoup de blessés, griffés ou mordus. Je sais peu de choses, mais j'ai acquis une certitude : on ne passe pas de vivant à fangeux. D'abord, on est blessé. Ensuite, on meurt. Et tous les blessés ne meurent pas. Et une fois mort depuis un certain temps, je dirai une demi-heure, si on a eu une blessure fangeuse, notre corps devient fangeux. Mais nous, on est déjà parti dans le royaume d'Anür. La Fange n'utilise que nos enveloppes. Et pour les en empêcher, oui, on coupe la tête. Et les fangeux brûlent aussi très bien. Puis le sel leur fait vraiment très mal, encore plus que le soleil. Ca, c'est ce que je sais.

Il lui sourit.

- Alors, même si tu devais avoir été mordue par une de ses saloperies, non, je ne te couperai pas la tête. Je ne le ferai, comme pour mon père, que si tu devais déjà être partie pour le royaume d'Anur, pour que ton corps ne devienne pas un fangeux. Et tout humain le fera ou se débrouillera pour que ça soit fait. Je ne te laisserai pas devenir fangeuse, foi d'Aymeric.

Le Capitaine a été mordu, c'est pour ça qu'il a été banni. Mais lui est un mercenaire qui a connu le dehors, comme Serena, comme lui. Alors, il a pris ses précautions pour le cas où il devrait mourir la nuit, pour ralentir le monstre qui pourrait naître si le Capitaine s'éteignait dans son sommeil, histoire que ses hommes à lui ou Aymeric puissent l'abattre et lui mettre le feu. Aymeric fera pareil s'il devait être blessé ou mordu par la Fange. Un collier en fer forgé autour du cou, une clé pour l'ouvrir au petit matin, une chaîne qui fait le lien entre le collier et un poids très lourd. Même si en fangeux t'arrive à soulever le poids, ta mobilité sera bien réduite. La conversation est glauque et Serena trouve une note d'humour pour désamorcer la situation.

- Bourru ? Moi ?!

Le Comte joue l'offusqué et puis semble l'admettre à demi-mot en haussant les épaules. Et si Serena semble se réjouir de la perspective du repas, Alix semble d'abord la vouloir comme maman, ce qui pourrait mettre les deux alliés que sont le Comte et la coutilière mal à l'aise, avant de décider de faire la course, ayant retrouvé toute sa pétillance. Aymeric la regarde filer vers l'échelle un peu abasourdi. Elle était terrifiée et au bord des larmes trente secondes plus tôt et là, tout semble oublié. Il avoue à Serena :

- J'crois bien qu'elle s'en remettra bien mieux et bien plus vite que moi. Les enfants ont une capacité à encaisser totalement hallucinante.

Il ne courra pas vers la cuisine, laissant la "victoire" à Alix, mais prendra la seconde place. Non, le Comte n'est pas galant. Alix se propose de faire le service et Aymeric en profite pour glisser à sa domestique :

- Vous n'êtes plus obligée de manger avec nous si vous êtes plus tranquille seule avec votre fils. Et nous pouvons faire le service aujourd'hui, ça se passe à la bonne franquette. On trouvera un équilibre, on en discutera demain. Mais j'aimerais quand même qu'on conserve un repas en commun, si ça ne vous dérange pas.

Il laisse sa fille faire le service. C'est que ça a l'air délicieux. Il sert à chacun un verre d'eau et quand Alix propose qu'ils fassent la prière, il répond simplement :

- Honneur à la maîtresse de maison !

La prière faite, Aymeric décide d'adoucir la tension. C'est que bientôt il va devoir expliquer des choses à Serena. Alors il parle de bons souvenirs.

- Nous étions à Marbrume il y a encore trois jours. L'aller a été chaotique, mais le retour s'est fait sans heurt. On voulait arriver pour le marché, mais on est arrivé pile à temps pour le bal. Et encore, heureusement qu'Alix a reçu de l'aide. Sa coiffe et sa robe, elle était magnifique. La reine du bal. Même son carnet de bal s'est bien rempli. Bon, elle a déjà dansé avec le plus beau Comte se trouvant à Marbrume, à savoir moi, mais en prime, elle a été invitée par le Sergent Zephyr d'Auvray. C'était magnifique. La musique, les décorations, la nourriture. Alix a trouvé des tas d'idées pour qu'on organise une fête ici. Elle a raison, les fêtes, c'est important. On en fera une grandiose, mais il faut la bonne occasion.

Une fête pour les Labretans, qui marquera le fait que si Aymeric est bien Comte, il est Comte au Labret. Cela officialisera la chose. Alors, si en prime sa fille met la main à la pâte pour les décorations et le reste, ça sera magnifique. Juste, côté budget, ça risque d'être chaud boulette. Mais oui, ça sera une super fête !
Revenir en haut Aller en bas
Serena de RivefièreCoutilier
Serena de Rivefière



[CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent. | Aymeric   [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 EmptyMar 28 Jan 2020 - 12:21

« Beaucoup de mordus servent désormais à la milice externe. Et bien nombreux sont mes camarades blessés par la fange. Mordus ou non, ils restent humains jusqu’à ce qu’Anür en ait décidé autrement et devraient être traités comme tel jusque-là. »

Ajouta alors la milicienne au sujet avancé par la jeune enfant et après l’intervention de son père. Manière à elle, de la rassurée également sur son point de vue, mais aussi de lui dire que jamais elle ne serait vue comme une victime à exécuter si le pire devait arriver. Pas avant que le destin de la frappe en tout cas et évidemment cette seule pensée pinçât le cœur de Serena. Elle n’osait imaginer ce que pouvait ressentir Aymeric.

Quand bien même, elle décida assez rapidement d’alléger l’atmosphère en taquinant le père et en rassurant la fille. Bouche bée, elle ne s’était certainement pas préparée à la réponse de cette dernière. C’était subtil mélange de surprise, mais surtout de douceur et d’embarras qui s’empara alors d’elle. Mal à l’aise, car jamais elle ne s’imaginait mère, mais surtout flattée, car elle réalisait que cela était sans doute le meilleur compliment que la gamine pouvait lui offrir. Elle s’interrogea d’ailleurs ce qui était advenu de sa mère, mais n’osa le demander. Sans la perdre des yeux, elle écouta les aveux de son ami avant de sourire sincèrement.

« C’est une petite exceptionnelle que tu as là. Et elle est bien plus forte et courageuse qu’elle ne le croit. »

Ceci étant dit, elle la retrouva tranquillement à la salle à manger, plus fière et souriante encore. Elle qui n’était pas forcément du genre à apprécier les enfants, elle devait avouer apprécier l’image de cette petite rayonnante. L’observant servir avec attention, elle l’écouta ensuite prononcer sa prière avant de déguster un repas de premier plan.

« C’est délicieux. »

Fit-elle d’un air satisfait avant d’écouter le récit d’Aymeric. Visiblement, ils s’étaient loupés de peu, mais elle ne pouvait s’en vouloir qu’à elle. Refusant de participer au bal, la milicienne avait préféré rester de garde le temps des festivités et ainsi éviter ses meilleurs ennemis.

« Hahaha, je regrette maintenant de ne pas y être venu. J’aurai aimé voir la reine du bal ! » Elle lança un regard complice à l’encontre de la petite et reprit. « Peut-être me fera-t-elle l’honneur de m’inviter à vos prochaines festivités ? Et je pense que toute occasion est bonne à prendre en ces temps. »

Non, ils ne devraient pas avoir de mal à trouver excuses à faire la fête, restait simplement en avoir les moyens, mais cela était un autre problème et elle était persuadée qu’Aymeric saurait se montrer raisonnable.

« Et puis, si je peux faire quoi que ce soit pour notre belle demoiselle ci-présente, j’espère que vous saurez faire appel à moi. »

Elle n’était peut-être plus noble dame, mais elle n’en restait pas moins une descendante et avait été élevée ainsi. Qui sait, peut-être pourrait-elle conseiller ou retrouver quelques connaissances de famille pour aider Alix dans sa réputation mondaine.

« Notre famille a toujours eu une âme de guerrier, mais Mère a toujours veiller à ce qu’on sache se tenir en société et croyez-moi quand je vous dis qu’elle n’a pas eu la tâche facile. Encore aujourd’hui, d’ailleurs. Mais, elle a su garder la tête haute et ses relations. »

Naturellement, Serena évita de parler de ses frangins et même de son propre père pour bien différentes raisons. Cependant, elle voulait qu'Aymeric sache qu'elle était tout à fait prête à l'aider et trouver différents tuteur ou autre commerçant pour Alix, si cela pouvait lui être utile évidemment. La conversation poursuivit alors simplement le temps d’un repas jusqu’à ce que l’heure de se séparer pour un sujet bien plus grave et sérieux ne vienne.

« Merci pour le repas. »

Son regard se posa brièvement sur Aymeric avant qu’elle ne sourie à sa fille.

« Je vais t’emprunter ton père le temps d’une discussion, on se retrouve après, d’accord ? »

Elle savait déjà de quoi il s’agissait, Aymeric l’avait annoncé plus tôt, mais elle ne voulait pas non plus qu’elle se sente mise de côté. Suivant finalement le maître des lieux jusqu’à son bureau, Serena se montra bien plus pensive et silencieuse. Nerveuse, elle redoutait un peu les révélations de ce dernier.

« Je te remercie d’accepter de m’en parler, je me doute que cela ne soit pas être facile de ressasser les événements du chaudron. »

Elle-même avait encore du mal à en parler et cela malgré ces derniers mois en rééducation.



Revenir en haut Aller en bas
Aymeric de BeauharnaisComte
Aymeric de Beauharnais



[CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent. | Aymeric   [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 EmptyVen 31 Jan 2020 - 6:34
- Je vais sans doute fournir trop de détail, parler de moments qui ne concernent pas forcément ton frère, mais cela m'aidera à avancer, que tu aies aussi le contexte. Sans ce dernier, on ne peut pas comprendre certaines de nos décisions, et pourquoi j'en veux à ton frère. Simplement parce que j'avais pris d'autres décisions. Ce qui veut dire qu'à mes yeux, d'autres choix étaient possibles. Ca n'est pas vrai pour tous les moments difficiles qu'on a traversés...

Ce préambule me paraissait nécessaire. Tout raconter sera long et prendra du temps, mais il est prêt à le lui consacrer.

- Tu dois t'en rappeler, au moment où les fangeux ont débarqué sur la place des pendus, c'était moi qui étais en duel avec Alexandre de Terresang lors du tournoi du Roi. Malgré mes protestations, ils m'avaient affublé d'une armure lourde qui me ralentissait. La première que j'ai faite est de défaire mon armure, d'aller chercher mon arc et mes flèches, puis j'ai cherché Alix, quand un Sergent m'a interpelé. Boivin il s'appelait, je crois. Il fallait qu'on aide à sécuriser une des sorties du Goulot, pour laisser passer la population et interdire le passage aux fangeux.

Cela a l'air simple, de prime abord, mais dans la panique, comment différencier dans une foule qui fonce et qu'on stoppe un humain d'un fangeux ?

- C'était le chaos total et on frappait un peu au hasard. Ulysse et moi avons cru qu'un humain en lambeau agressait le Sergent et nous l'avons tué, des miliciens ont décapité une gamine paniquée. Ce n'est qu'après qu'on a vu qu'ils étaient toujours humains. Alors j'ai donné l'ordre aux fuyards de croiser les bras au-dessus de la tête. Un fangeux n'aurait pas obéi à cet ordre. Cela nous a permis de mieux cibler les fangeux et de faire passer plus vite les humains. Oh, on a sans doute tué des innocents, mais à titre personnel, je n'en éprouve pas d'énormes remords, nous n'avions pas le choix. Tergiverser, cela signifiait qu'on pouvait se prendre une morsure ou une griffe. Une fois le flot passé, ordre a été donné de décapiter les morts. Ils s'en sont même servi pour renforcer les barricades. Et on est entré en deux files dans le Goulot. Ton frangin était avec Hector de Sombrebois et d'autres, moi avec Ulysse, avec pour objectif de sécuriser le prochain carrefour.

Je ferme les yeux pour visualiser la scène.

- On a pu avancer sans trop de problème et j'ai décidé de faire monter les archers dans deux maisons pour avoir deux angles de tir. J'étais un peu devenu l'officier archer, ce qui n'a pas déranger le Sergent. Avoir un chef permet d'éviter la panique et les tirs dangereux, c'était mon but. Mais Hector et Berard ont foncé vers un fangeux, sans réfléchir et le Baron s'est fait blesser. Les autres sont venus les couvrir et avec les archers, on les a protégés aussi en tirant derrière le fangeux qu'ils combattaient, histoire qu'ils ne se fassent pas surprendre. Fangeux abattu, mes archers sont restés en hauteur pour sécuriser la zone pendant qu'Hector se faisait engueuler par le sergent puis soigner par le prêtre, qui n'était pas soigneur d'ailleurs, mais avait des notions. C'est là qu'on a entendu un cri puis qu'une jeune fille s'est jetée d'un grenier, suivie par un fangeux. Si la fille s'est brisée les jambes dans sa chute, le fangeux, lui, est mort. Comme ton frère était le plus près, je lui ai demandé de décapiter le fangeux et de porter la fille vers la barricade sécurisée. Mais Roland a fait demi-tour sans suivre ma suggestion et j'ai cru l'avoir vexé.

J'ai un sourire en le disant.

- C'est un archer en face qui a armé une flèche vers l'arrière, de là où on venait. Les miliciens n'avaient pas bien fait leur boulot et un mort des barricades s'est transformé pour foncer sur le milicien Lorren. On a tous tirés pour le protéger, avant que ton frère puis Ulysse règlent son compte au fangeux. Par miracle, il avait loupé le pauvre milicien. Peut-être nos flèches l'avaient-ils perturbé. Faut dire qu'on a tiré à 6, 5 coups dans le mille, j'suis le seul à l'avoir raté. Seul Bérard n'a rien fait pour aider le milicien attaqué, ça en a marqué pas mal. Bref, on est descendu de nos positions, carrefour sécurisé, on a décapité les deux fangeux et ton frère a pris la demoiselle dans ses bras, mais bizarrement il a avancé avec vers le carrefour suivant à sécuriser. Et là, j'ai vu l'action la plus héroique et la plus stupide de l'histoire de l'humanité...

Je me suis sans doute enflammé, mais ça aura l'avantage de rendre mon récit plus vivant.

- Des miliciens formaient un barrage et s'étaient mis en formation de la tortue. Quand celui de devant tombait, celui derrière prenait sa place. Ils empêchaient ainsi les fangeux de franchir la zone et ça semblait les énerver pas mal. Puis, soudain, un bruit, comme une tempête et on a vu débarquer une cinquantaine de chevaux dans les ruelles et qui ont foncé sur les fangeux. C'était épique... et stupide, car dans des ruelles étroites, les chevaux pouvaient au pire être deux par deux. Et quand le contact s'est fait, un paquet de cavalier s'est trouvé dans l'incapacité d'avancer. Les chevaux sont morts rapidement, plusieurs cavaliers aussi, peu de fangeux finalement, mais on avait désormais des hommes entre nous et la fange. J'ai repris notre stratégie archère et le cureton, une équipe de chaque côté et on a bombardé de flèches la fange. C'est là que j'ai tué un chevalier en armure, mais mes tirs suivant ont été bons. Là n'est pas l'important. Comme des cavaliers étaient dans le dos des fangeux, ils se sont tournés et nous ont vu. Alors ton frère a jeté la jeune fille pour attirer le fangeux sur elle. Elle a été déchiquetée et ils ont pu se débarrasser de ce fangeux-là. J'aurais bien planté ma flèche dans la glotte de ton frère, mais nous avions trop de travail, la Fange prenait le dessus. Ulysse, ton frère, Berard, Merrick ont tous subi une blessure, le sergent lui est tombé, mais on a fini par sécuriser la zone. Les miliciens survivant ont décapité qui de droit et on s'est retrouvé dans la maison que j'occupais pour soigner nos blessures et nous réorganiser. Enfin, après que je ne décapite le Sergent. Il méritait cet honneur. J'ai décidé d'attribuer les rôles, moi chef archer et ton frère chef épée. Les miliciens ont accepté. J'aurais bien choisi Ulysse, mais il est formé comme mercenaire et il me semble que ton frangin est plus rodé aux arts militaires. J'ai aussi désigné qui prendrait le commandement si les nouveaux chefs tombaient et on a renvoyé Hector vers le Temple. Bérard a rouspété et ma colère envers lui était plus forte que celle contre ton frère. Bérard est le type qui fonce, n'obéit pas aux ordres et expose ainsi tous ses alliés. Ton frère, au moins, réfléchissait en terme de groupe, même s'il était capable de sacrifier une innocente sans visiblement aucun remords.

Le sacrifice de la jeune femme est suffisamment marquant pour justifier une colère d'Aymeric, mais ça a permis de tuer un fangeux et si ça reste horrible, ça peut s'expliquer par la dangerosité des combats.


- Nous avons repris la route avec deux renforts, un milicien, Artorias, et un sergent de l'intérieur, Maillard. Ce qui de fait a retiré le commandement à ton frère. Le sergent avait la même stratégie que la mienne, on balance des salves sur les fangeux tant que c'est possible puis les épéistes finissent le boulot, et c'est ce qu'on a fait pour atteindre le prochain carrefour, qui était une zone de triage. Les choses se tassant un peu, cela faisait un temps que l'attaque fangeuse avait commencé, chacun avait pu s'organiser, un tri se faisait. Les blessés et mourants étaient sacrifiés, les sains pouvaient passer. Et finalement, seuls les mordus et mourants étaient éliminés. J'ai aimablement signalé au sergent que tous nos hommes avaient subi une blessure et qu'il ne serait pas simple de les décapiter, mais il m'a répondu qu'on ne décapiterait pas des héros. J'ai compris que j'avais à faire à un imbécile. Alors, j'ai demandé qu'il change les ordres, que ceux qui n'ont pas une blessure potentiellement mortelle soient placés en quarantaine et non exécutés. Cela est devenu encore plus tendu quand une mère est venue avec sa gamine, 6-7 ans, avec une morsure fangeuse au bras.

Aymeric pense que Serena se doute désormais de l'incident qui occupe l'esprit de son frère, mais il l'exposera quand même, pour effacer tout doute.

- Si la mère paniquait, la foule se serait mise à paniquer et ça aurait tourner à la catastrophe, mais elle avait compris qu'on risquait d'exécuter sa fille. Cela, on l'avait tous compris, le sergent, ton frère, les miliciens, moi. Sauf que dans le lot, et ça je ne l'ai pas compris, nous n'étions que deux à vouloir réellement faire soigner la petite, les autres, ton frère inclus, étaient pour qu'on la décapite, pour qu'on ne prenne pas de risque. Avec un prêtre dont la parole ne peut être mise en doute et un joli comte blond parlant bien, elle a accepté de confier à un milicien sa fille pour qu'elle passe directement au Temple pour s'y faire soigner. Sauf que le milicien est revenu deux minutes après, la dague en sang. Artorias a été horrifié en le réalisant et a engueulé son sergent, et il a été assommé sur le champ. Et j'ai vu dans le regard de ton frère et du prêtre la honte, alors que dans le mien ne se lisait que l'incompréhension. ils avaient aidé à tuer une gamine qui n'avait même pas une blessure mortelle !

Mon débit de parole s'est ralenti.

- Ils l'encaissaient vraiment mal et le prêtre, que j'avais protégé jusque là, a voulu faire une action suicide en lançant un seau d'eau divine, qui contient beaucoup de sel, sur un immense chevalier en armure qui s'était transformé en fangeux. L'un des deux qui a sa statue pour l'action la plus débile de l'histoire de l'humanité. Moi, je voulais que les remords le rongent, puis son idée était bonne, mais il n'avait pas les qualités pour y parvenir. Je lui ai volé son seau pour aller le jeter sur le visage casqué du fangeux. Fallait être précis pour atteindre l'interstice mais j'y suis parvenu. J'ai même réussi à me replier et reprendre mon arc. La grande gueule de Berard n'a pas été au combat, Ulysse était occupé à sécuriser un flanc. Ton frère est monté au combat pour tuer ce super fangeux, mais je ne doute pas une seconde qu'il espérait être tué, tant l'horreur de son geste ayant permis la mort de la gamine le rongeait. Pour preuve, j'avais conseillé une fois le fangeux aveuglé par le sel de le frapper dans le dos et de tourner pour éviter les coups, mais il est resté de face. Avec l'aide des archers, il a su abattre le monstre et à lui survivre. J'ignore comment...

Un soupir...

- Maillard était ravi, on a félicité le héros, on s'est concentré sur le boulot pour finir de fermer le chaudron, mais je n'ai pas participé à la fête. J'ai quitté ce groupe d'ahuri pour retrouver Alix. On a rejoint notre auberge, le Roi a voulu me récompenser le lendemain et on est reparti vers le Labret. Des gens qui osent sacrifier une jeune femme et une gamine ne méritent pas le statut de héros et j'ai honte d'avoir fait partie de ce groupe. Mais moi, au moins, j'ai l'esprit tranquille.

Je ne lui dirai pas que je suis ravi d'apprendre que Roland souffre de ce qu'il a fait et que j'espère que le prêtre aussi. Pour Maillard, je me doute que non, les idiots ont cette force tranquille qui fait qu'ils dorment bien même s'ils ont agi mal.
Revenir en haut Aller en bas
Serena de RivefièreCoutilier
Serena de Rivefière



[CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent. | Aymeric   [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 EmptyDim 2 Fév 2020 - 11:15

Comment oublier l’instant où s’était chamboulé ? La fête était à l’ordre du jour, les sourires également. Elle se souvenait encore avoir salué des personnes qu’elle n’aurait jamais imaginé périr quelques heures plus tard et dans les plus horribles circonstances. Oui, elle se souvenait d’eux, de Nathandall dont elle venait d’apprendre les circonstances de sa mort par la bouche de la jeune enfant. Sacrifié pour lui laisser le temps de se cacher, il s’était laissé dévorer… Rien que cette pensée lui donnait bien des vertiges.

Mais Serena ferma ses yeux, se reconcentrant plutôt sur le récit d’Aymeric et de son frère par extension. Certains noms prononcés ne lui étaient pas inconnus, mais cela ne lui surprit guère et elle préféra plutôt se concentrer sur les actions que sur les personnes présentes.

Tendue, nerveuse, elle s’imaginait tout à fait l’horreur que son ami lui décrivait. Bien des innocents avaient été achevés à tord et cela même dans son groupe. La peur, la panique, la folie, la nécessité, avaient poussé beaucoup, même les plus braves, à commettre des actes qu’ils n’osaient prononcer. Elle devinait que cela était la raison du mutisme de son frère, mais ne réalisait point encore la gravité potentielle.

Debout, respectueuse, elle n’osa s’asseoir, ni même bouger. Sa tête était basse, son regard dérivant parfois sur le Comte, parfois sur le décor. Plus le temps avançait, plus elle réalisait la chance, si on pouvait appeler ça ainsi, qu’elle avait eue. Car oui, on pouvait dire, un en un sens, que le second groupe avait été bien épargné en comparaison. Peut-être même était, en partie de sa faute que les choses avaient été si difficile pour eux. S’ils avaient été plus efficaces, s’ils avaient réussi à boucler ses barricades… La milicienne se pinça les lèvres, prise d’une forme de culpabilité.

La formation de tortue et l’arrivée de chevaux la laissèrent néanmoins perplexe. Pas sur place, elle ne pouvait décidément pas visualiser précisément la scène. Elle comprit néanmoins que beaucoup était mort à ce moment-là, plus encore qu’auparavant, et que la situation semblait devenir désespérée. Elle-même commençait à se demander comment ils avaient réussi… comment… Son cœur s’arrêta un instant lorsque soudain, Aymeric lui parla d’une fille jetée à la fange. Clignant des yeux, elle posa un regard pâle sur lui, avait-elle bien compris ?

Très franchement, Serena aurait bien aimé que le récit se termine à ce point. Son cerveau d’ailleurs avait bien de la peine à suivre le reste des événements tant elle avait du mal à digérer cette simple information. Elle sentait ses jambes faiblir et décida finalement de s’asseoir face au bureau, une main massant nerveusement son front. L’histoire n’était même pas terminée…

Les mordus étaient un sujet à débat depuis le commencement. Plusieurs avaient cédé à la peur et plus d’un innocent, blessé avait trouvé la mort… elle-même avait failli s’en prendre à l’un d’entre eux avant de se reprendre… Elle concevait donc facilement le chaos… mais certainement pas la suite. Le visage de Serena se déforma en une douloureuse incompréhension. Ses poings se serrèrent jusqu’à ce que finalement une main vienne recouvrir ses lèvres, retenant le dégout, l’horreur qu’elle ressentait à cette scène horrifiante et aucun mot de sortit lorsqu’enfin le récit prit fin.

« … »

Difficile de décrire les sentiments qui l’animaient à cet instant, mais sans doute que la plus forte était une profonde tristesse. Ses yeux finirent qui plus est par laisser échapper une pointe de larmes.

« Comment est-on arrivé là ? »

Se questionna-t-elle à haute voix alors qu’elle abaissa sa tête. Comment venait-on à ne serait-ce envisagé de commettre telle horreur et pire encore l’appliquer… Oh, elle connaissait la réponse… et se doutait que la décision n’avait pas été facile à prendre, mais…. Pourquoi l’avoir prise… Naturellement, elle comprit désormais l’attitude de son frère depuis et n’osait pas imaginer à quel point cela pouvait désormais le hanter, le ronger. S’il ne s’agissait pas de son frère, peu sûr qu’elle puisse même pardonner. Elle déglutit.

« Qu’est advenu de la mère de l’enfant… ? »

Ses yeux ne regardaient plus Aymeric, elle n’osait pas affronter son regard. Était-ce la peur, la honte? Avait-elle honte des actes de son frère ? Sans aucun doute. Mais le pire pour elle était qu’elle ne le reconnaissait pas dans pareil récit. Elle ne l’aurait jamais pensé, même dans le pire de ses cauchemars, capable de cela. Un soupir las lui échappa.

« L’avenir me fait peur… »

Oui, si de telles horreurs prenaient place aujourd’hui, de quoi serait constitué demain ? La fange avait changé la face du monde. Et encore maintenant, rongeait l’esprit et le cœur des quelques survivants. Elle-même craignait par moment de perdre totalement pied, plus encore lorsqu’elle sentait sa famille se déchirer.

« Je ne te demanderai pas de le pardonner… Moi-même ne suis plus sûr de comment le regarder. »




Revenir en haut Aller en bas
Aymeric de BeauharnaisComte
Aymeric de Beauharnais



[CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent. | Aymeric   [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 EmptyLun 3 Fév 2020 - 10:48
Aymeric ne doute pas que le coup est rude pour Serena, mais quelque part, il l'avait prévenue et par ailleurs, elle devait bien s'imaginer que ça n'était pas joli joli, mais même, ça ne fait jamais plaisir de faire mal à une amie.

- Comment on en est arrivé là ? J'crois qu'on y était toujours, mais qu'on l'ignorait. L'humain ne dévoile ses pires et ses meilleurs instincts que face à l'adversité et là, faut dire qu'avec la Fange, on est gâtés. Mais j'espérais quand même que des gens qui ont été entraînés à regarder la mort en face aient un... Enfin, j'en sais rien. Cela me travaille beaucoup aussi.

Elle interroge le Comte sur le sort de la mère de l'enfant.

- J'en sais rien et j'ai pas cherché à savoir. Parce que je me dis que j'aurais pu comprendre, même si cela signifiait que je doive tuer le sergent, et probablement le prêtre qui faisait les tris. Quoi que tuer un prêtre... Mais une rebellion de ma part aurait provoqué une révolte parmi les citoyens bloqués. Peut-être Marbrume serait-elle perdue si... Il n'y a pas que ça. J'ai retrouvé ma fille. Comment aurais-je pu la regarder alors qu'elle avait perdu la sienne ?

C'est une culpabilité étrange, celle du survivant. On devrait se réjouir et finalement, c'est la honte qui prédomine. Ces sentiments noirs épuisent notre Comte, qui décide de ne plus se laisser envahir par ce qu'il ressent.

- Je ne voulais pas en parler et nous n'en reparlerons plus. Allons retrouver Alix, elle va finir par s'inquiéter. Puis nous préparerons la nuit. Alix n'est pas difficile à mettre au lit, mais je fais toujours un petit cérémonial pour l'apaiser. Oh, tout simplement, je la borde. Mais je ne sais pas, j'ai l'impression, en faisant ça, de protéger ses rêves. Viendra bientôt l'âge où elle sera trop grande pour ça, alors j'en profite.

Que cette journée est compliquée...
Revenir en haut Aller en bas
Serena de RivefièreCoutilier
Serena de Rivefière



[CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent. | Aymeric   [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 EmptyLun 3 Fév 2020 - 19:12
Il était évident que la Trinité mettait à l’épreuve l’humanité à travers ces tragédies. Et en toute franchise, parfois, elle se demandait si pouvait seulement espérer relever le défi. Méritait-il seulement de survivre ? Elle n’en avait pas toujours l’impression. Apparemment, Aymeric non plus. Mais que pouvaient-ils faire d’autre ? Mis à part se relever et essayer d’avancer, toujours et encore.

« Je pense sincèrement que tous ont essayé de faire ce qu’ils ont cru la meilleure chose à faire… Mon frère y comprit… Mais, je pense aussi qu’il y a des limites… des barrières à ne pas franchir. Clairement, lui et bien d’autres n’ont pas su les distinguer et se perdent aujourd’hui… »

Serena parlait dignement, mais en réalité, son corps en tremblait encore. Elle essuya brièvement ses larmes avant de se relever et déclarer comme une promesse.

« Je veillerai personnellement à ce qu’il retrouve le droit chemin et expie ses pêchés. »

Évidemment, ce n’était pas quelque chose qu’elle devait à Aymeric, ce n’était pas quelque chose qu’elle devait à quoi que ce soit, mais c’était aussi là une manière à elle de se promettre de le faire et y arriver. Hors de question qu’elle laisse les choses ainsi, elle devait lui parler, l’accompagner… et un jour avancer. Oui, ce n’était qu’ainsi qu’ils pourraient continuer sur le droit chemin.

Pour le reste, elle devinait à quel point ses souvenirs étaient encore douloureux pour lui. Il suffisait de voir à quel point, il préférait fermer la conversation. Ce n’était pas la meilleure chose à faire selon elle, mais elle comprenait et respectait ses choix.

« Ce que j’ai dit à Alix, vaut pour toi aussi Aymeric. Je serai heureuse de pouvoir t’écouter davantage si tu as besoin, un jour. »

Elle lui sourit doucement, encore un peu faiblement, mais sincèrement. Elle lui était aussi reconnaissante d’avoir ainsi accueilli et répondu à ses questions. Maintenant, il était temps pour eux de rejoindre l’enfant et aussi le calme de la nuit.

« Navrée de t’avoir fait attendre, Alix. » Elle espérait que ses yeux ne trahissent pas trop la tristesse qu’elle avait ressentie à leur conversation. « Je vais m’éclipser maintenant dans ma chambre, si cela va pour vous. » Chose qu’elle fit après avoir salué poliment les deux maîtres de maison. Elle avait besoin de réfléchir et de repos désormais. Elle avait toutefois bien l'intention de les saluer et encore profiter un peu de leur compagnie le lendemain, avant de repartir reprendre son chemin.




Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



[CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent. | Aymeric   [CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent.  | Aymeric - Page 2 Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
[CLOS] Une journée s'achève, une autre se lève, mais les souvenirs restent. | Aymeric
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Marbrume - Forum RPG Médiéval Apocalyptique :: ⚜ Alentours de Marbrume ⚜ :: Plateau du Labret :: Usson :: Domaine de Pessan-
Sauter vers: