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 Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich]

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Esméra de SibranBaronne
Esméra de Sibran



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MessageSujet: Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich]   Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich] EmptyDim 14 Juin 2020 - 10:53
C’est une chaude après-midi de juillet qui verra la baronne de Sibran se diriger vers les jardins. La journée a été compliquée pour tout un tas de raisons et il lui tarde de profiter de la fraîcheur des lieux, de prendre place sur un frais banc de pierre à l’ombre d’un grand chêne, afin de profiter de la petite brise qui souffle parfois entre les hautes branches. Quoiqu’il en soit, cela sera toujours mieux que la chaleur qui règne en sa demeure, une chaleur contre laquelle on ne peut rien, si ce n’est adapter ce que l’on porte.

La baronne a choisi une tenue des plus simples, une longue robe de lin bleu sur une fine chemise que l’on devine sous l’encolure carrée. Les manches arrêtées aux coudes laissent entrevoir une peau blanche et soignée, dépourvue de tout ornement. Tout au plus porte-t-elle au cou une petite chaîne d’argent ornée d’une rose de bois peint. Ses cheveux sont comme toujours retenus dans un simple filet de perles de métal, dégageant salutairement sa nuque en ces temps caniculaires.

Marchant d’un pas souple et rapide, elle arrive enfin aux jardins et contourne le grand bassin pour se diriger vers les bosquets et autres abris de verdure. Elle s’estime, avec raison, assez chanceuse de pouvoir profiter de ce genre d’infrastructure. Au-delà de l’enceinte, les gens du peuple, eux, doivent supporter bon gré mal gré une chaleur écrasante dans des murs de torchis et sous des toits qui n’isolent aucunement du cagnard. La surpopulation de certains quartiers, la vie à l’intérieur quand on est à dix à vivre dans une petite maison, n’aide pas à demeurer apaisé et tranquille. Sans doute d’ailleurs n’est-il pas rare que des bagarres s’initient à cause de l’échauffement des esprits.

Loin de tout cela, la baronne avance à présent le long des jolies allées bordées de haies taillées avec soin. Un vent frais s’invite sous sa robe lui apportant enfin le rafraichissement recherché, elle en soupire d’aise d’ailleurs avant d’aviser là bas le banc de pierre auquel elle songeait en venant ici. Un banc qui est déjà occupé.

- …

Une dame y est déjà installée, la baronne ralentit la marche, essayant de deviner l’identité de la personne. Son visage lui est vaguement familier, une de ces figures qu’elle voit au Temple, parfois sur l’Esplanade, une dame noble dont elle ignore le nom. Esméra pince les lèvres. Elle a énormément de mal à se faire des amis parmi ses pairs, qu’elle juge un peu trop conventionnels à son goût. Elle est donc très isolée, ce qui l’arrange bien certains jours, il faut bien l’avouer. Cela étant, elle est reste charmante avec tout le monde, y compris en cet instant où elle s’arrête devant la noble dame et indique la place sur le banc à côté d’elle, avec un charmant sourire.

- Bonjour. Puis-je me joindre à vous ? C’est le seul banc qui ne soit pas exposé au soleil…Je gage que vous l’avez remarqué, vous aussi.

Esméra reste debout, elle attend poliment une réponse, tout sourire. La baronne sait aussi que certaines personnes viennent ici pour réfléchir, penser et se distraire par une vue calme et douce. Si la dame préfère rester seule, elle s’en ira sans le moindre problème. Elle trouvera un endroit au frais plus loin, quitte à s’asseoir dans l’herbe…de manière peu conventionnelle.
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Alienor E. Von ElrichBaronne
Alienor E. Von Elrich



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MessageSujet: Re: Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich]   Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich] EmptyDim 14 Juin 2020 - 22:28
Puis-je me joindre à vous ?
Alienor X Esmera

1, 2 , 3 nous irons aux jardins, consectetur adipiscing elit.

" Ton administration est calamiteuse, tu n'as aucun bon sens en matière de gestion des dépenses ! En Aucun cas tu n'as à profiter de l'affliction de mère pour faire ce que bon te semble de ce qui subsistent de nos rentes ! "

" Par les Trois ! Père n'aurait jamais du être aussi laxiste envers toi. Entends-toi parler, tu devrais avoir honte. Je suis TON FRERE ! Et TON AINE ! Je gérerais les choses comme JE l'entends ! Tu parles de dépenses alors que ce que Père comptais en caprices à ton égard s'élevait à presque 1 tiers d'une rente ! "

" Je croyais ton esprit plus affuté, je n'ai en aucun cas conservé mon train de vie. J'ai troqué bons nombres de MES biens, ce que je dépensais coïncidait avec l'état de nos finances et en aucun cas, mes joailleries n'ont mit Père à la ruine. Pour peu que je sache, c'est bien ce que vous avez emportés avec Edgar de notre domaine avant de l'abandonner et qui nous sert aujourd'hui de capital ? "

" Alienor, je jure par Rikni si tu continues avec cette insolence … "

" Que tu le veuilles ou non, c'est une affaire de femmes. J'espère que tu t'en rendras compte avant qu'on soit davantage ruinés ! "


Il est devenu presque étonnant de ne pas entendre ces cinglants échanges, entre l'aîné et la benjamine des Von Elrich depuis le décès du Patriarche, n'arrivant unanimement à aucun accord et n'admettant en aucun cas les points de raisons de l'argumentaire de l'autre, ils finirent par pointer les tares et tords de l'autre rendant toute conversation tout bonnement ridicule, le reste de la famille considérant la chose comme un amphigouri qu'il préfère éviter autant que possible. Et bien qu'ils en soient tout deux conscients, vanité, caractère et stress dû à l'enchainement subit et violent des évènements formaient autant de frein que d'obstacles à franchir.

Claquant la double porte de la bibliothèque avec une véhémence retentissante, Alienor traversa le vestibule sous le regard interrogateur des serviteurs vaquant à leurs menues tâches, en direction de l'Aile Ouest ou le patio agrémenté d'un petit jardin d'intérieur, offrait à la demeure une oasis de rafraichissement autant qu'une signature de raffinement architecturale. Si le mirifique espace verdoyant, aux banquettes chichement garnis de coussins, a toujours été l'havre d'oisiveté et de tranquillité de la baronne. Il ne lui inspira que frustration, elle le sentait incroyablement étroit et étouffant. Encore sous l'emprise de la colère, les joues pourpres comme violement pincées par une matrone, elle quémanda d'un ton autoritaire à Anne, sa suivante - qui eu toutes les peines du monde à la rejoindre- de se préparer afin de se rendre aux Jardins de l'Esplanade.

Les gestes méthodiques et habituées de cette dernière, firent en sorte que sa maîtresse fut prête dans la demi-heure suivant son ordre. Juste assez pour faire dissiper son courroux et lui donner un semblant de contenance afin de faire face au monde mais pas assez pour faire disparaître le nuage assombrissant son front.

" Je pense sincèrement que Madame eut raison de décider de cette promenade, cela vous fera le plus grand bien ! "

" Si vous le dîtes, Anne."

Donnant quartier libre à sa suivante, la Von Elrich après quelques coquettes révérences et sourires enjôleurs accompagnés de politesses badines, s'éclipsa vers la partie ombragé des Jardins. Prenant place sur un banc de marbre, dont elle apprécia la fraîcheur palpable malgré le taffetas ocre piquée de perles qui constituait sa robe.

La quiétude céans, la lourdeur qu'apportent les débuts d'après-midi estivaux l'auraient presque fait basculer dans la torpeur, si les affaires familiales ne tiraillaient pas ses nerfs. Loin d'être sotte, elle admettait que ses excès de colère et sa manière d'aborder ces " discussions" tumultueuses ne la mèneraient nulle part, bien au contraire cela ne fait que diminuer de sa crédibilité. La conservation de son calme et de soi, par tous les moyens possibles, voilà, pour une femme de son statut et de sa condition, l'unique et véritable loi, le dictamen de la pure et droite raison qui lui assurerait fin mot dans ses machinations.

Bonjour. Puis-je me joindre à vous ? C’est le seul banc qui ne soit pas exposé au soleil…Je gage que vous l’avez remarqué, vous aussi. "

Relevant le regard vers la voix qui la tira de sa profonde contemplation, elle esquissa un sourire empreint d'un je-ne-sais quoi tendre et aimable qui transforma son entière complexion. Avenante et d'un naturel porté sur la conversation, Alienor contemplait et dévisageait sans vergogne la délicieuse apparition que lui a apporté les Jardins, certaine d'avoir croisé cet élégant minois, n'oubliant jamais une beauté lorsqu'elle en croise une par soucis de vanité féminine et par admiration envers le beau sexe. Elle ne put toutefois mettre le doigt sur son nom.

" Je vous en prie, faîtes donc. Vous allez abîmer votre peau sous ce soleil de plomb. Cela serait en effet désastreux. " Et d'un mouvement élégant de la manche, elle l'invita à prendre place. " Vous voyez cette vicomtesse – je tairais le nom pour ne pas attirer des oreilles indiscrètes - au loin ? Avec une peau semblable à une Bernique ? Vous m'excuserez l'expression, mais je la trouve tout à effet approprieé ! C'est par dédain et manque d'entretien, on ne devrait jamais prendre pour acquis ce qu'on a. Surtout en matière de plastique."

Et avec cette aisance du verbe qui lui était propre, Alienor enchaîna " Je n'oublie jamais un visage encore moins un nom. J'ignore le votre, j'en déduis donc que nous n'avons malheureusement point eu le plaisir d'être présentés. Et que vous n'êtes guère de ces gens aimant faire la " patte-pelu " aux salons ! " Un petit rire clair ponctua sa phrase

" Alienor Eulalie Von Elrich, je vous passe les titres et autres commodités ennuyeuses. Les annonceurs de la cour le font bien mieux que moi. "

Faute d'une révérence, elle lui octroya un respectueux mouvement de tête " Et vous êtes, très chère ? "




Défi : Dictamen ; Patte-pelu ; Amphigouri ; Bernique




Dernière édition par Alienor E. Von Elrich le Ven 3 Juil 2020 - 1:02, édité 2 fois
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Esméra de SibranBaronne
Esméra de Sibran



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MessageSujet: Re: Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich]   Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich] EmptyLun 15 Juin 2020 - 6:54
L’inconnue est d’une politesse exquise. L’invitant à s’asseoir d’un petit mouvement du bras, elle lui rappelle alors l’effet désastreux du soleil sur la peau en désignant anonymement la Vicomtesse de Fichelle qu’Esméra a parfaitement reconnu. Un fin sourire moqueur s’affiche sur son visage, tandis qu’elle détaille la silhouette et surtout le grain de peau de la sang-bleu assise là bas plus loin.

- A mon sens, il ne s’agit pas d’un manque d’entretien de sa part, dit-elle tout en prenant place de manière digne et élégante malgré la simplicité de sa tenue. Je pense que, dans certains cas, le corps est à l’image de ce que l’on est à l’intérieur. En ce qui concerne la Vicomtesse…Il n’y a malheureusement plus rien à faire. Sa peau est parsemée de dartres et de desquamations qu’elle dissimule de son mieux, mais sans parvenir à duper qui que ce soit. La sécheresse de son cœur est visible, je l’éviterais si j’étais vous.

La Vicomtesse de Fichelle est également un incroyable pot de colle et une dame sans la moindre considération pour le respect de la vie privée, Esméra la fuit comme la peste. Reportant son attention sur son interlocutrice, la baronne lui décocha un sourire entendu, presque complice, ce qui a pour résultat de la faire rire un peu. Ces connivences de dames sont de délicieuses distractions parfois et ce genre de conversation lui manquent un peu. Ecoutant la noble dame évoquer son apparence, Esméra eut un autre sourire, gentil, avant de répondre, de sa douce voix à l'accent étranger et roulant :

- Votre visage m’est familier également mais je ne saurais dire où je vous ai rencontrée. Il est clair en tout cas que ce n’était pas dans une conversation de salon. Je fuis ces derniers comme la peste.

C’est peut-être un peu cavalier d’annoncer cela d’entrée de jeu mais la baronne agit toujours de cette façon et ne compte pas faire exception en ce jour.

- Peut-être ici, lors d’une promenade ? Ou au Temple ? J’y suis quotidiennement, afin d’apporter du soutien aux malades, une présence à qui le demande et de tous petits soins quand cela est nécessaire.

Elle rend alors à Aliénor son élégant salut de la tête et se présente :

- Esméra d’Hagerth. Et comme les hérauts ne sont point ici, j’ajoute qu’on me présente comme la baronne de Sibran. Je suis enchantée de faire votre connaissance, Aliénor.

Les présentations faites, elle pose ses mains nouées sur ses genoux, le dos droit et continue :

- Cette chaleur est épouvantable. Je suis ici pour trouver un peu de fraîcheur et je dois bien avouer que les bancs de marbre sont tout indiqués afin d’en obtenir. Et vous ? Êtes-vous, vous aussi, accablée par cette atmosphère étouffante et en recherche d’un peu d’air frais ?

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Alienor E. Von ElrichBaronne
Alienor E. Von Elrich



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MessageSujet: Re: Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich]   Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich] EmptyLun 15 Juin 2020 - 20:16
Puis-je me joindre à vous ?
Alienor X Esmera

1, 2 , 3 nous irons aux jardins, consectetur adipiscing elit.


Alienor détailla la physionomie ainsi que l'attitude de la charmante dame, nota sa réponse et y décela la qualité d'un esprit qu'elle apprécia à sa juste valeur et dont elle ne se priva pas d'encourager par un sourire enjôleur, bien que ses yeux pour l'heure fussent rivés sur la forme arachnéenne de la Victomtesse qui marchait d'un pas alourdi par l'âge en compagnie de sa suivante. Elle ne tarda pas à reporter son attention sur son interlocutrice qui droite dans sa modeste élégance venait tout juste de finir sa phrase.

" J'apprécie votre verve ! Bien que Je trouve étonnant que vous vous joignez si aisément à mes petites médisances, qui sont avouons le de biens innocents écarts ! Il est clair que l'on a connu de plus aimable et agréable dame à la cour, mais que voulez-vous le titre, les rentes ou les alliances animent les coeurs gloutons qui ne sont point habitués à l'opulence et les rends d'autant plus mauvais et envieux.
Toutefois je me permets de vous reprendre, sans vouloir vous offenser bien-entendu ! Je connais de délicieuses créatures, dont l'âme est aussi dépravés que le plus vil bordel de la Hanse, je pourrais être de ces personnages-ci comme vous pouvez l'être. "


Malgré la densité de la végétation et l'épaisseur des feuillages, l'air n'était que faiblement rafraîchi, si bien que plusieurs nobles qui étaient venus jouir des Jardins, se regroupaient autour des bassins d'eau disposés ici et là. Sensible à tout changement de température, La Baronne agita lestement son éventail chichement garni de plumes blanches et dont les brins fait de bois de Santal avait pour avantage de dégager une discrète odeur parfumé, si l'objet méticuleusement entretenu gardait de sa superbe d'antan, il lui procurait un vilain pincement au cœur à elle la femme de mode privée de ses froufrous et de tout ce qui constituait autant son apparat que sa personnalité.

Alienor lâcha un rire tendre " Oh voyons Madame, je vous appréciais ! Ne prenez pas cet air si farouchement décidé à l'égard des salons, je suis d'accord pour dire que l'on s'y ennuie lorsque les commérages finissent en radotages. Mais il y'a tant à faire et tant à apprendre ! qui plus ai-je serais bien amusée de vous voir faire un peu d'ombres avec votre grâce toute naturelle à quelques unes de mes très chères comparses."

Puis tapotant son éventail dans le creux de sa main, ses lourdes boucles teintantes elle continua sur un ton tout aussi voluptueux et léger

" Non, non ! La solitude ne sied guère à des femmes de notre âge et de notre charme, sauf si vous avez pour vocation d'entrer dans les ordres ! Ou que vous ayez un mari jaloux – je pourrais le comprendre- "

La Von Elrich lança une œillade presque séductrice à Esméra siégeant à sa droite

" Vous avez probablement raison, nous avons surement du nous croiser au Temple, je m'y suis réellement découverte une vocation ! Je suis ravie de vous rencontrer – officiellement- … Mais pour vous répondre et ne pas vous laisser en suspends, je suis accablé par plusieurs choses et bien que j'ai le plaisir de posséder un petit jardin d'intérieur des plus mirifiques, je serais heureuse de vous y inviter. Il m'a paru minuscule, étouffant et désagréable aujourd'hui ! Alors me voici ! "

Un début de silence commençait à élire domicile, connue pour ses conversations animées et sa capacité à rebondir. La Baronne, jaugea plus correct de relancer le fil de la discussion :

" Vous excuserez mon indiscrétion- je pense que vous avez du saisir les contours de ma personnalité -, cependant j'ai noté à votre accent roucoulant que vous n'êtes d'ici – et c'est tant mieux- je me trompe ? "




Dernière édition par Alienor E. Von Elrich le Ven 3 Juil 2020 - 0:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich]   Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich] EmptyMar 16 Juin 2020 - 10:03
La baronne écoute sa compagne du jour avec attention, hochant soudainement la tête, avec un sourire.

- Je ne faisais pas de généralité, ma chère, je soulignais précisément que, parfois donc, ce qui ronge le cœur atteint le corps. Cela étant, je suis tout à fait d’accord avec vous. Certains portent le vice comme un cerisier ses cerises, d’une manière si naturelle que cela en deviendrait presque charmant et plaisant à contempler.

Esméra esquisse un sourire. Il n’est pas de masque plus efficace que celui de la gentillesse et de la douceur, de l’innocence et de la pureté. N’est-elle pas elle-même un exemple de ce qu’elle vient de décrire ? La modestie et la discrétion qu’elle montre en toutes circonstances ne sont jamais, après tout, que les manteaux servant à dissimuler de bien plus disgracieux dessous nommés orgueil, vindicte et rage. Sous ce joli minois calme et placide en apparence se cache une nature fière, libre et indépendante, personne en ces lieux ne s’est jamais douté de rien et c’est bien là tout ce qui importe. Qu’on la laisse en paix autant que possible même si elle sait que tout ceci prendra fin un jour.

La baronne pourrait sans aucun doute discourir des heures à propos des bordels de la Hanse, mais elle ne juge pas le moment opportun. Vu les atours affichés par Aliénor et ce phrasé maîtrisé, il ne fait aucun doute que la dame ne parle que par ouïe dire. Quoique…On a déjà vu les plus sévères nobles dames, parangons de vertu et de noblesse à la face du monde, se comporter comme les dernières des catins des ruelles boueuses du Chaudron. L’apparence…Elle est essentielle à tous les niveaux mais plus encore ici que n’importe où ailleurs à Marbrume. Autant donc ne pas rebondir sur un sujet qui pourrait potentiellement éclairer Aliénor sur sa connaissance des choses, des gens et des endroits que la baronne visite de manière assez régulière.

Esméra jette enfin un regard rieur et espiègle à Aliénor, se penchant presqu’à son oreille, dans une attitude de confidence qui l’amuse beaucoup :

- Qui vous dit que je suis seule ? Le trépas de mon époux m’a au moins offert la liberté de choisir les personnes avec lesquelles je désire passer du temps. Malheureusement…Il est difficile de trouver des personnes ayant les mêmes intérêts et les mêmes points de vue que soi, sur cette Esplanade. Je choisis donc d’être seule au lieu d’être fort mal accompagnée. Cela étant…Je trouve un réconfort et une compagnie tous les jours, au temple, en ma demeure auprès de mes deux domestiques, ou encore…parfois…ici, en rencontrant des gens charmants.

Elle n’énonce que des lieux communs parfaitement vérifiables et connus de tous. Lui rendant son œillade avec un sourire aimable, la baronne reprend, sur le même ton :

- Voilà qui dissipe donc le mystère de votre visage qui me semblait si familier. Il serait plaisant que nous nous rendions un jour au Temple ensemble. Cela serait agréable de discuter un peu en chemin, et d’agir de concert auprès des malades, ne croyez-vous pas ?

Un petit silence s’installa, cela ne gêne aucunement la baronne, mais Aliénor semble désireuse de le troubler afin de connaître davantage son interlocutrice. Esméra lissa pensivement sa modeste robe et ne put que hocher la tête en signe de confirmation aux dernières paroles de la baronne.

- En effet. Mon domaine est très éloigné et désormais entre les griffes de la Fange. Je ne suis pas native de la cité, non. Je suis arrivée il y a de cela un moment mais je n’ai jamais pu me défaire de mon accent. Joint à la simplicité de mes tenues, on sait donc d’un coup d’œil ou d’une parole que je n’ai pas eu le bonheur de voir le jour en ces murs.

Elle eut un sourire poli pour la baronne et ajoute, amusée :

- Ce n’est pas un désavantage. J’apprends à connaître les gens un peu plus tous les jours, quand je le veux bien ou quand j’en ai envie, choisir ses relations en prenant le temps d’apprendre est à mon sens bien plus sage.

La baronne observa la Vicomtesse de Fichelle qui se déplaçait avec lenteur, et murmura d’un ton complice :

- Méfiez-vous. La Vicomtesse aime répandre les bruits. Avez-vous noté le regard distrait qu’elle a jeté sur nous ? Cela a duré le temps d’un battement de cil. He bien…D’ici une heure, toute l’esplanade saura que nous avons conversé ensemble. Soyez prudente avec cette femme.

Esméra eut alors un regard pour la baronne et dit enfin :

- La brise commence à souffler un peu, enfin. Voudriez-vous marcher en ma compagnie et préférez-vous demeurer ici ?
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Alienor E. Von ElrichBaronne
Alienor E. Von Elrich



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MessageSujet: Re: Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich]   Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich] EmptyMar 16 Juin 2020 - 23:50
Puis-je me joindre à vous ?
Alienor X Esmera

1, 2 , 3 nous irons aux jardins, consectetur adipiscing elit.


Alienor était de ces natures dont l'esprit vif en continu réflexion, note et retiens tout ce que ses sens peuvent recueillir, même si cela implique parfois : migraines, confusions et oublis superficiels sur le long terme. Tous ses dires étaient naturellement paraphrasés d'une multitude d'imageries toutes gracieusement tendues vers l'inconnue afin de savoir lesquelles retiendraient son attention, lesquelles elle développerait et surtout de quelle manière.

Si Esméra s'accordait de concert avec elle concernant la première partie de son discours, elle ne fit aucune allusion sur ce qui peut toucher de près ou de loin à la Hanse. Sa mention ne la troubla point, ce qui en soi témoigne qu'elle n'est point de ces femmes s'offusquant pour peu de choses, toutefois n'étant pas dupe et par-dessus tout elle-même de beau sexe. Elle savait que quelqu'un au discours empreint de réflexion, arborant des airs doucereux ne peut être juste une tendre et aimable créature immaculé des choses de la vie. Pour sa part, la baronne avait le défaut en société de banaliser dans son discours les choses liées au plaisir, aux charmes et à la coquetterie, alors qu'elle n'en avait pas la moindre culture si ce n'est les badines passions qu'elle entretient le temps d'une conversation de salons. Pucelle et femme-enfant, elle sait qu'elle pourrait perdre sa langue acéré et rougir de sa bêtise si quelqu'un saurait la pousser dans ses retranchements, mais elle aime ce côté faussement sulfureux qu'elle entretient.

S'éventant d'un mouvement de poignet coquet, elle formait avec sa compagne du jour un tableau tout à fait charmant. Que ce soit par le physique ou les prémices du caractère, tout les opposait, les toilettes bleu & ocre tombaient jointement et renforcer l'appréciation que provoque une vision opposant le coloré à l’incolore. Inclinant son visage de chatte vers son interlocutrice dans ce jeu de confessions attendrissant
" Toutes mes condoléances pour votre perte." Ainsi elle était veuve …

Les usages faisait qu'elle se devait de présenter le plus humblement du monde cette formule, sans ajouter plus à l'égard d'une âme qu'elle n'avait point connu, l'air d'affliction absent Alienor en conclut que soit : le feu époux était décédé depuis suffisamment longtemps pour que la peine du deuil se soit estompé ou bien que la vie matrimoniale n'était point au beau fixe.

" J'espère que par " gens charmants " vous m'incluez dans le lot … " Elle lui afficha un nouveau sourire avant de poursuivre " Voilà une routine que je trouve quelque peu morose, mais si cela vous convient je ne vais point vous entraîner dans les déboires de la mondanité. Toutefois je serais ravi de faire quelque pas avec vous, portez moi un billet lorsque vous vous rendez au temple."

Seconde information qu'elle apprit, ou du moins confirma. Madame de Sibéran n'était point du Duché, rien de bien étonnant. Bien qu'Alienor ne soit elle-même point natif de Marbrume, elle passa le plus clair de sa vie au sein de la cité, les ambitions politiques et les affaires du patriarche lui ayant très tôt fait troquer le grand air du domaine bordant l'océan pour les mondanités.

" Vos tenues sont charmantes et vous auréole d'un air distinctif du commun, de plus trop se parer de nos jours est synonyme de mauvais goût et de grossier étalage. " Malgré ses dires, lesdits étalages tapageurs et l'opulence dont s'enjoliver la cour lui manque cruellement. La nature avait en un temps pris un malin plaisir à placer ce qu'elle donne de plus beau, de plus riche dans les hommes et les femmes qui rythmaient la vie de l'Esplanade, et encore enfant elle portait un regard admiratif sur ce tout, ce trop plein qui pourtant l'attirer.

"Je ne pense pas qu'être né en ces murs procure un quelconque bonheur. Il a surement aider à un début de vie un tant soit peu plus confortable que ceux non nantis au début de cette calamité qu'est la Fange, mais au final cela s'est vite essoufflé " Et avec une profonde inspiration elle poursuivit " Certes il est bien plus sage de prendre son temps avant de désigner son cercle de relations, mais de nos jours on est plus sur d'avoir suffisamment le temps devant soi , la mort sembler insatiable "

Fort heureusement, La Baronne de Sibéran sembla aussitôt enchaîner sur la vieille de Fichelle qui après avoir déployé des moyens peu discret afin d'épier chaque groupe qui s'était agglutinés autour des buissons d'hortensias, allait s'attaquer à ceux des bassins. Ce qui permit à Alienor de ne plus se renfrogner dans les blessures vives du deuil.

" Oh ma foi, cela vous portera à vous préjudice ! On ne fera qu'insister pour que je vous traîne à ma suite dans un salon ! Ou bien pensez-vous qu'elle a l'imagination fertile ? Elle est bien capable de monter toute une histoire pour tenter de capter un semblant d'attention " Et un beau rire tinta clair et haut " Vous me dîtes de prendre garde, avez-vous par hasard un petit passif avec elle dont vous pouvez me régaler ? Mais oui ! Marchons, cela nous fera le plus grand bien ! "






Dernière édition par Alienor E. Von Elrich le Ven 3 Juil 2020 - 0:53, édité 1 fois
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Esméra de SibranBaronne
Esméra de Sibran



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MessageSujet: Re: Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich]   Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich] EmptyMer 17 Juin 2020 - 16:14
- Je vous remercie.

Esméra sert un sourire poli à Aliénor. La mort de son époux a été une délivrance et un soulagement, elle ne compte pas ajouter quoique ce soit de positif à son sujet. Un remerciement est déjà bien plus qu’il ne le mérite. Elle ressent toujours, même après tout ce temps, une haine terrible pour cet homme affreux et une intense satisfaction de savoir qu’il a souffert en périssant sous les griffes des Fangeux. Ce n’est en rien charitable, elle le sait, mais…cela l’apaise. Ce n’est jamais qu’une façon, après tout, de tourner la page et de penser à autre chose qu’au comportement détestable de Philippe de Sibran.

- Et bien évidemment, je vous inclus dans cette liste de gens charmants, Aliénor. Qui sait ? Peut-être réussirez-vous à me faire changer d’avis et à me convaincre de vous rejoindre un jour dans un de ces salons mondains malgré mes réticences.

Elle a un doux sourire en opinant de la tête.

- Je me rends au temple presque quotidiennement. Les autres jours sont consacrés à des charités effectuées dans le cœur de la ville…Enfin du moins quand je dispose de choses à distribuer et à donner.

Esméra lissa à nouveau pensivement sa jupe toute en simplicité, alors qu’elle évoque la vie des natifs et des non natifs. Là aussi, la baronne a son avis et en fait part, à mots choisis.

- J’ai toujours ressenti une défiance à mon égard. Un peu comme si les nobles natifs de cette cité avaient du se serrer autour de la table pour faire place à toutes les faims du dehors. Nous. Ce qui en soi n’est pas tout à fait inexact. Si le Roi a été parfaitement digne et accueillant, il n’en a pas été de même pour les natifs, Aliénor. Le seul à avoir essayé d’en savoir plus à mon sujet est le Vicomte de Terresang. Un homme quelque peu excentrique dans sa façon de parler, un peu rustre mais…charmant. Il y a d’autres noms, sur l’Esplanade, de ceux qui reviennent souvent dans les conversations…et ce ne sont que des noms, en ce qui me concerne, parce que je ne les ai jamais rencontrés, hormis peut-être à ce bal royal d’il y a quelques semaines, de manière anecdotique… A mon arrivée, j’aurais beaucoup aimé qu’on m’accueille d’une façon un peu plus courtoise qu’une mise à l’écart pleine de dédain.

Esméra eut un sourire serein avant d’aviser la Vicomtesse de Fichelle qui s’éloignait.

- Les natifs ont l’argent et l’influence, parce qu’ils ont encore tous leurs biens, ou presque. Nous ne pouvons jouer sur le même terrain qu’eux, puisque nous n’avons plus rien. En cela, je trouve cette mise à l’écart parfaitement injuste. En d’autres temps, il ne fait aucun doute que la plupart de ces natifs n’aurait pu rivaliser avec les richesses de ma baronnie, par exemple.

La baronne a un doux sourire pour Aliénor, ponctuant ses paroles d’un regard aimable.

- Même si j’avais voulu intégrer un cercle mondain composé de natifs, on m’aurait fait sentir que je ne suis pas d’ici. Comment se sentir bien quand on ne possède plus rien, que notre nom ne vaut plus rien, si ce n’est le privilège monnayé par des services de résider ici, à l’abri ? Donc…Je reste dans l’ombre et on m’y laisse en paix. J’attends juste une occasion de pouvoir briller, de faire quelque chose qui me distinguera assez pour qu’on puisse prendre mon existence en considération.

Dans un soupir, la baronne se lève et montre un sentier sur la droite, afin d’initier la promenade.

- Je suis un peu morose à ce sujet, Aliénor, je vous prie de me pardonner. Parlons d’autre chose, voulez-vous ?

En un sourire, l’impression maussade laissée par les propos de la baronne est dissipée. Elle redevient enjouée et presque pétillante, soudain. Lorsqu’Aliénor la rejoint pour se mettre en route, Esméra progresse à pas lents et mesurés afin de ne pas ressentir les effets de la chaleur. Elles se dirigent vers un bosquet de feuillus, alors que la brise se lève, faisant voltiger leurs jupes.

- Ce sont des ouïes dire, des rumeurs qui circulent sur l’Esplanade, mais ces rumeurs sont assez insistantes pour que je ne prenne pas le risque de m’en approcher. Je n’ai jamais eu le moindre problème avec la Vicomtesse, n’y voyez qu’un avis étayé par des semaines de rumeurs incessantes. Et comme le dicton le dit...il n'y a pas de fumée sans feu.

Progressant dans les allées avec lenteur, elle décide alors de focaliser la conversation sur sa compagne de promenade.

- D’où venez-vous Aliénor ? Pouvez-vous m’en dire un peu plus à votre sujet ?
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Alienor E. Von Elrich



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MessageSujet: Re: Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich]   Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich] EmptyMer 17 Juin 2020 - 21:50
Puis-je me joindre à vous ?
Alienor X Esmera

1, 2 , 3 nous irons aux jardins, consectetur adipiscing elit.


" Si je puis me permettre je trouve que discourir de la sorte généralise un peu trop la situation et la quadrille distinctement en noir & de blanc. Le roi a été clément et bienveillant, parce qu'il se doit de l'être. Il ne pouvait oublier que vous payez tributs annuellement et que vous tourner dos précipiterait la situation d'ores et déjà chaotique en une guerre civile. Je n'étais pas à ce bal, ou il me semble on vous a porté atteinte et mise à l'écart. Mais n'est-ce pas dans le propre de l'homme de faire preuve d'égoïsme ? Rares sont ceux dont le cœur est noble et altruiste. Les gens qui donnent, donnent pour se sentir puissants, qu'on dise d'eux qu'ils sont cléments et généreux. Leurs âmes n'éprouvent pas la moindre peine pour les plus démunis.

Plusieurs fois les villes ont étés infestés de maladies et les nobles comme vous et moi non nantis desdites villes refusaient d'accueillir sur leurs domaines les citadins, vous allez probablement me rétorquer que non ! Vous ; vous l'auriez fait car vous êtes bonne. Comme quelqu'un d'ici vous rétorquera qu'il a aidé plus d'un réfugié."



La Baronne savait que plaindre sa compagne relevait plus d'une piètre pitié que d'un réel bon sentiment, elle saisissait l'ampleur de la rancœur que pouvait contenir cette douce créature aux airs si aimable. Aussi, elle s'attela plus à pousser la réflexion en prenant le parti universel du détachement et ce malgré ses propres peines et ses propres hargnes.

" Croyez-moi ils n'ont plus d'argent, quant à l'influence qui peut se targuer d'en avoir avec un nouveau monarque ? Oui c'est injuste, mais le monde est injuste. Savez-vous ce que j'ai dit à mes frères qui ont survécus de peu à l'abandon de notre Baronnerie ? Lorsqu'ils nous rejoignirent ici ? " Elle marqua une pause et tourna un visage impassible, tranchant avec l'air si enjouée et gracieux de la dame mondaine " Ou sont nos rentes ? Ou sont nos biens ? Cruel et inconsidéré, me diriez-vous ? Mais je savais que sans ça nous étions finis." Le doux sourire d'Esméra la fit toutefois prendre une toute autre direction dans son discours " N'attendez pas une occasion, provoquez-là. Mais si cela vous chagrine ou vous embête d'une quelconque façon, parlons de quelque chose de plus gai ! "

Alienor quitta le banc et prit le soin de réajuster et lisser les pans de sa robe, s'engageant dans l'allée en continuant de s'éventer, la chaleur lui montait aux joues et n'eut pas à se plaindre de la marche lente et mesurée de la Baronne qui était tout à fait approprié à cette canicule palpable. Souvent, elle se demandait si la multiplication de buchers, l'abandon des terres et le pourrissement des cadavres n'avaient point participé de quelconques façons à cette lourdeur estivale qu'on n'avait point connue depuis des années.

" Oh moi ? Ma Famille possédait des terres non loin de la côte, j'ai toujours adoré respirer l'air marin. Il y'a quelque chose d'apaisant dans cela, mais nous vivions une majeure partie de l'année au sein de la cité … Mmh voyons voir, j'ai tendance à ne point trouver mes mots lorsqu'on me demande si directement de parler de moi ! Oh ! Je n'ai jamais été marié contrairement à vous, bien que nous ayons sensiblement le même âge. Les bons partis ont tous étés happés par la Fange ou était d'ores et déjà pris avant que je ne sois en âge pour. Mais depuis peu nous faisons face à un nombre incalculable de veuvages, j'ai bien peur que ma mère n'aille me trouver alliance dans ces eaux là, elle veut à tout prix se débarrasser de ma personne vraisemblablement ! " Ponctuant la phrase d'un rire sincère, elle balaya un instant les jardins, leur banc a été très rapidement repris par un autre couple de promeneurs.

" Je ne sais trop quoi attendre du mariage, mais je ne me berce pas de fausses illusions. Les unions heureuses ne sont pas légions."






Dernière édition par Alienor E. Von Elrich le Ven 3 Juil 2020 - 0:46, édité 1 fois
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Esméra de Sibran



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MessageSujet: Re: Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich]   Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich] EmptyJeu 18 Juin 2020 - 22:22
- Je la teinte de noir et de blanc parce qu’il n’y a pas de demi-mesure, du moins en ce qui me concerne. Après, cette situation est sans aucun induite par mon propre caractère…

Un vague sourire flotte sur les lèvres de la baronne.

- Je ne chercherai jamais à rejoindre une compagnie qui ne marque pas au moins un semblant d’intérêt envers moi. Je fais un pas, peut-être un deuxième, mais je n’en fais jamais trois. Au bal, j’ai rencontré des gens charmants mais…je me sentais quelque peu…pas à ma place. Je n’ai pas réussi à trouver ce que j’y cherchais. Enfin si, mais peut-on réellement devenir amie avec une petite fille ?

Tout en marchant, la baronne a de nouveau une pensée sincèrement amicale pour la petite Alix de Beauharnais. Cette enfant espiègle et intelligente l’a profondément marquée par son innocence et sa douceur, son impatience malicieuse et son si ardent désir de plaire à son père. Elle ne l’a pas revue depuis, elle espère qu’elle se porte bien.

Revenant à son interlocutrice du jour, elle affiche enfin un sourire apaisé et doux, opinant à sa proposition de parler de choses bien plus gaies.

- Croyez-moi, il y en a ici qui ont bien plus d’influences que vous le pensez. Mais soit, vous avez raison, n’en parlons plus. Quand l’occasion se présentera, je présume que j’aurai l’occasion de briller.

La chaleur semble s’apaiser, au fil des minutes. Les rayons du soleil se font moins agressifs, l’atmosphère devient un tantinet plus douce, et propice à une balade bien plus agréable, sans cette étouffante canicule qui couvrait les lieux comme une immense chape de plomb.

Elle laisse alors la baronne s’exprimer à propos d’elle, gardant un silence presque religieux à l’écoute de ses dires, gardant pour elle ses paroles pour plus tard, le temps que sa comparse se confie. Un territoire de bord de mer, l’air frais et pur du grand large, une présence en la cité, une demoiselle qui n’a jamais été mariée mais qui semble être parfaitement consciente de la situation maritale de pratiquement toute l’Esplanade. En certains points, la baronne a raison. Les partis les plus brillants sont soit déjà mariés, soit trop âgés pour prendre à nouveau épouse. Les autres s’enfoncent souvent dans un libertinage propre à éloigner n’importe quelle femme pourvue d’un peu de bon sens. Quant aux autres, ils sont tellement enfoncés dans la survie que l’option de prendre épouse ne les traverse pas. C’est du moins l’opinion d’Esméra.

- C’est le propre de toutes les mères de chercher le meilleur parti qui soit pour leur fille. Et pour tous leurs enfants de manière générale. Cela étant…

Elle a un bref sourire en coin.

- Glissez un nom improbable ou l’autre à l’occasion, histoire de brouiller les pistes. Cela aura le mérite de détourner son attention tout en gardant intact le respect que vous lui devez.

La baronne a un petit rire. Elle aurait beaucoup aimé avoir ce genre de conseil quelques années auparavant, cela lui aurait sans doute évité une très déplaisante union. Autant apporter un petit coup de main à cette demoiselle qui a l’ait totalement désabusée par rapport à cette union sacrée qu’est le mariage. Esméra a déjà payé sa part à ce sujet et elle comprend parfaitement les craintes d’Aliénor. Bien plus que cette dernière ne peut l’imaginer…

- Je vous souhaite de trouver un époux qui vous apportera un minimum de considération et d’affection. En ce qui me concerne, je n’attends plus rien de cet état, si ce n’est une nouvelle cage. Et même si elle est dorée…une cage reste une cage. Si ce n’est pas ce que vous désirez…battez-vous pour ce que vous aimez.

Elle mène la marche vers les jolis bosquets fleuris, s’arrêtant devant les rosiers pour en respirer la merveilleuse odeur.

- Voyez les roses…Les plus nobles fleurs qui soient. Vous pouvez les tailler, les couper, les plier à votre volonté…elles n’en restent pas moins des ornements redoutables pourvus de défenses qui peuvent lacérer votre main si vous n’y prenez pas garde. Soyez une rose au milieu des requins, Aliénor. C’est probablement le conseil le plus avisé que je puisse vous donner, si toutefois vous me le permettez.
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MessageSujet: Re: Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich]   Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich] EmptyDim 21 Juin 2020 - 1:02
Puis-je me joindre à vous ?
Alienor X Esmera

1, 2 , 3 nous irons aux jardins, consectetur adipiscing elit. " Je prends note de cet intéressant stratagème, je vous en remercie." Alienor porta à la fois un regard et un sourire d'une transparente sincérité à la baronne, appréciant ce petit geste insoupçonné qui trahissait une nature bienveillante, là ou de coutume le dédain ou l'indifférence masquée d'une politesse jaune auraient étés l'attendue réponse. Elle préféra par ailleurs gardait le silence et ce qui suivit l'intéressa vivement et finit par confirmer les quelques soupçons qu'elle avait nourri à force d'observation lorsque la conversation avait dévié sur le sujet matrimoniale. Le mariage n'a point comblé la belle de Siberan.

Sa nature espiègle, curieuse l'aurait de coutume poussé à vouloir creuser la chose au plus profond. Elle aimait, connaître les moindres secrets et recoins de l'esprit de ses interlocuteurs, point pour s'en servir à de vils usages mais plus pour étancher une certaine soif quasi insatiable. Toutefois, à cet instant précis ne sachant si c'est par empathie ou bien le fait qu'elle traînait encore des restes de son humeur désabusée du matin mais elle repoussa l'idée d'échafauder des questions adroites à cet effet, et préféra lancer la conversation sur l'une des quelques anecdotes cocasses de sa petite vie.

" Je vous en prie, j'entends vos mots et je les grave. Je n'ai malheureusement pas le plaisir de rencontrer pareil compagnie féminine, bien souvent ce ne sont que de superficielles discussions." La Von Elrich s'approcha des roses et porta un index sur l'un des pétales pour jouir du toucher de velours. " Je pense qu'on nous sous estime à bien des égards, et comme vous l'avez si bien imager on ne prend point garde à nos épines. Mais aujourd'hui, avec tout ce qui se passe autour de nous, je pense que l'on peut saisir des occasions jusqu'alors inespérés. Je ne sais si j'y arriverais, mieux vaut avoir des remords que des regrets, non ? "

Loin de vouloir se laisser aller à étaler des projets farfelus qui peut-être ne verront point le jour, elle préféra presque aussitôt poursuivre :

" Vous savez je ne pense pas que je trouverais un époux qui réunissent un millième de ce que vous me souhaitez, mais croyez moi je suis toucher de cette intention." Et sur un ton plus léger et moins solennels elle reprit " Avec du recul, je pense que j'ai été bien sotte de refuser une union. J'avais 16 ans tout au plus et l'on m'avait promis à un charmant jeune homme dont je vais taire le nom car vraisemblablement les jardins sont le nid des indiscrets … " Son regard clair suivit un petit groupe dont le pas avait quelque peu ralenti à l'intersection des deux chemins " Il était bien fait, réellement beau même, ce qui n'était pas pour me déplaire mais vous conviez que cela est étonnant ! De manière générale, les hommes ne sont pas ce qu'il y'a de plus charmant physiquement ils nous laissent volontiers les loisirs de la coquetterie. Nous nous voyons une fois par semaine sous surveillance de nos familles et nous marchions aux alentours de ce même jardin. Je n'étais pas ravie de la chose, je suis d'un naturel assez impétueux, surtout qu'il avait des manières complètement désintéressés à mon égard et cela suffit à blesser mon orgueil de femme ! Résultat des courses, j'étais sûr qu'il y'avait quelqu'un d'autre lui dans sa vie, et j'appris de fils en aiguille que mes intuitions s'avéraient vrais." Alienor préféra passer sous silence que c'est grâce à un petit groupe d'orphelins a qui elle distribuait des vivres qui lui avaient apportés la confirmation de la chose " Il aimait les hommes, et cela a suffit à tout mettre en échec. Et un peu froisser nos familles, pourquoi je vous disais que j'étais sotte ? Car je serais probablement veuve à ce jour, il aurait probablement péri dans une mission à l'extérieur de la ville. Il n'était que second dans l'ordre de succession et il rêvait de briller par un quelconque fait d'arme, j'aurais eu tout le loisir d'être libre et de vivre comme il me chante. Mais je ne pouvais pas prévoir que des monstres sortis des abymes les plus sombres ne viennent ruiner nos vies si paisibles."

Marquant une pause dans son récit, elle haussa les épaules comme pour balayer le poids des infinis possibilités que les fils du destin peuvent proposer et pour ne pas davantage s'étaler sur sa personne questionna innocemment " Vous parliez assez fièrement de votre baronnerie, vous vous y plaisez ? "

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MessageSujet: Re: Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich]   Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich] EmptyLun 22 Juin 2020 - 10:21
Aliénor vient, sans le vouloir, de gagner un point d’estime dans le chef d’Esméra. Cette dernière sourit, d’ailleurs, amusée de voir que la baronne et elle soient d’accord sur ce point précis des remords et des regrets.

- Je ne vous le fais pas dire, ma chère. Il est infiniment mieux d’éprouver des remords que des regrets. C’est même, très précisément, une maxime que j’affectionne tout particulièrement.

Elle a un regard amusé et complice pour la baronne.

- Le fait d’être sous-estimée peut devenir une force insoupçonnable, Aliénor. Quand vous êtes petit, insignifiant et considéré comme rien, personne ne fait attention à vous, vous n’existez pas, vous êtes à peine le visage dont on se rappelle vaguement sans qu’on parvienne à lui adjoindre un prénom ou un nom. Et c’est cet anonymat qui permet bien des choses.

Ce n’est rien de le dire. Grâce à cela, la baronne mène une double vie qu’elle gère à la perfection. Baronne modeste, discrète et douce le jour, Gentilhomme au chapeau la nuit. Jeune dame noble, posée et patiente en société, Esprit libre, impétueux et ardent en privé. Elle a d’ailleurs un sourire presque rêveur en songeant au corps puissant et taillé pour toutes les étreintes de cette canaille de contrebandier qui lui apprend les armes sans la ménager un instant. Dorian est une crapule, certes, mais c’est un homme de parole. Et la parole d’une crapule a bien plus de valeur à ses yeux que toutes les vaines promesses prononcées ici, en ces lieux remplis de gens peu fiables. Il lui apprend à se battre, elle espère parvenir un jour à le surprendre assez pour estimer gagner un combat. Si elle y parvient, elle aura accompli quelque chose qui lui tient à cœur : démontrer qu’avec du travail, de l’entraînement et beaucoup, beaucoup, beaucoup de patience, une noble dame peut parfaitement se défendre sans devenir une poupée fragile qui doit se terrer derrière son époux pour avoir la vie sauve. D’autant qu’elle n’en a pas, d’époux, donc elle s’arrange pour pouvoir sauver sa peau elle-même si cela s’avère un jour nécessaire.

Aliénor semble prendre le chemin des douces confidences. Elle l’écoute donc, sans l’interrompre, réellement intéressée par ce que dit sa compagne du jour. Une petite toux quelque peu gênée s’élève alors de sa gorge alors que la baronne comprend que le prétendant d’Aliénor avait des penchants contre nature. Esméra, en dépit de son esprit libre, a de grandes réticences en ce qui concerne les amours interdits.

- Il est curieux que votre « fiancé » n’ait pas été inquiété. Le Temple réprouve avec la dernière fermeté tout ce qui est…contre nature, si je puis m’exprimer ainsi. Si ce n’est pas le cas, c’est fort aimable à votre famille de ne pas l’avoir dénoncé. Moi je l’aurais fait sans la moindre hésitation.

Il y a des choses avec lesquelles on ne plaisante pas, avec lesquelles on ne joue pas. Un homme et la femme ont été créés pour être complémentaires et perpétuer la race humaine, pas pour entrer en concurrence amoureuse. C’est d’ailleurs un des points sur lesquels la baronne est intraitable.

- Cela vous a évité une union malheureuse. Et vous pouvez me croire sur parole, une union malheureuse n’est pas souhaitable. Pour personne. Je suis certaine que vous méritez bien mieux que cela. Il adviendra un jour où vous rencontrerez un homme charmant qui vous comblera, c’est tout ce que je vous souhaite, Aliénor.

Délaissant les roses, elle avance encore un peu avant de s’arrêter près d’une statue représentant un homme dont elle ignore l’identité. Un vague sourire flotta sur ses lèvres lorsque Aliénor lui posa une question à propos de la baronnie de Sibran. Comment expliquer cela, simplement ? Elle prit le temps d’y réfléchir, de longues secondes, avant de regarder Aliénor.

- Ce qui me plaisait le plus, ce n’était ni le baron, ni mon château, ni même mes privilèges…Ce qui me plaisait, c’était les gens. Les paysans. Ceux qui faisaient vivre notre baronnie. Mon époux ne semblait pas prendre en compte la richesse que ces personnes faisaient rentrer dans nos coffres. Je passais beaucoup de temps à leur apporter ce dont ils avaient besoin, quand ils en avaient besoin. Le peuple, Aliénor…Le peuple est la vraie richesse. Sans eux, nous ne sommes rien.

Cela aussi est une des maximes de la baronne. Elle est parfaitement consciente qu’elle doit sa nourriture et ses robes grâce à des privilèges qui ont exploité et exploitent encore ceux qui n’ont pas eu la chance de naître sous la même étoile qu’elle.

- Quand j’ai du quitter en catastrophe mon château assiégé par la Fange, j’ai du laisser derrière moi ceux qui n’étaient pas en mesure de suivre. Et ce souvenir me poursuit avec la force d’une culpabilité que je n’ai jamais réussi à me pardonner. C’était épouvantable. Atroce.
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MessageSujet: Re: Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich]   Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich] EmptyJeu 25 Juin 2020 - 1:30
Puis-je me joindre à vous ?
Alienor X Esmera

1, 2 , 3 nous irons aux jardins, consectetur adipiscing elit.

" Les grands esprits se rencontrent ! "


Et elle eut pour la baronne, un élégant mouvement de tête mimé sur celui que les hommes dans les salons ont pour eux et qu'ils s'offrent à chaque fois que l'un approuve la rhétorique ou l'avis de l'autre sur l'un des milles et un sujet qu'ils s'attèlent inlassablement à disséquer à chaque rencontre.


Un sourire espiègle errant sur les lèvres, Alienor écouta attentivement sa compare et même si elle prit un instant pour lui répondre – ce qui peut semblait étonnant pour une personne l'ayant côtoyé depuis des années – était parfaitement d'accord. L'anonymat en soi, est un avantage à ne pas négliger, si autant de femmes arrivent habilement à naviguer dans un monde houleux dominé par des hommes aussi vantards que butés, c'est bien grâce au fait d'être considérées comme : petites, insignifiantes – pour reprendre les termes d'Esmera- et de savoir en user. Quelque part ce commentaire faisait écho à ses ressentiments du matin, et lui rappelait que ses emportements, son attitude téméraire à attaquer et critiquer de front ne l'avait au fond au fil des derniers mois menés nulle part. Son naturel colérique, d'une honnêteté brute et d'un direct cinglant auraient sied à merveille à un fils Von Elrich, mais certainement pas à une fille. Elle en était pertinemment consciente toutefois il lui était pénible de dompter son tempérament et ravaler sa fierté, un défaut ralentissant drastiquement le bon développement de ses projets.


" Je dois vous avouer que je suis de ces gens qui n'accordent pas raison aisément, en particulier quand il s'agit de quelque chose touchant de près ou de loin à mon merveilleux caractère." Elle avait appuyé sur "merveilleux" avec une once de sarcasme accompagné d'un mouvement de mains foncièrement théâtrale, mais qui dans la fluidité corporelle et aisance sociale de la baronne ajoutait un petit quelque chose ravissant à son personnage. " Néanmoins, je ne peux que me joindre à vous. J'ai ce défaut considérablement handicapant au quotidien, de refuser de jouir de l'ombre. Probablement par complexe et frustration, grandir auprès de 4 frères n'aide pas à vous rendre docile. Et aiguise d'autant plus votre fierté " Alienor se pencha accompagné du joyeux cliquetis de ses boucles, afin d'humer le parfum d'une rose " Je pense que j'ai certaines choses à apprendre de vous, vous devez avoir tout au moins mon âge pourtant j'ai l'impression de converser avec une dame parfaitement accomplie. Et je ne dis pas ça pour vous flatter ! Vous pesez admirablement vos mots. "


Il y'avait dans la rencontre de ces deux femmes, somme toute banale aux premières abords, le soupçon de curiosité que seule la nature ajoute avec habilité. A l'image des états de la mer, l'une était vent et tempête, la seconde limpide et d'une profondeur insondable. Toute deux capables d'happer un navire et l'engloutir. Cette opposition se rencontrait aussi dans l'attitude, la gestuelle, la tenue et même les couleurs du physique et de la toilette faisant qu'un regard observateur qui aime à noter les particularités que lui apporte le quotidien , ne pourrait que s'attarder sur les silhouettes des dames, enchevêtrées dans leurs atours et se confondant avec les buissons.

" Ce n'était qu'un enfant, il aurait été bien cruel de le condamner pour des égarements de jeunesse. " Ayant remarqué l'air qui avait modifié la complexion de son interlocutrice, Alienor ne se garda point de noter l'avis pour le moins tranché de cette dernière sur les amours "contre-nature", " Je suis d'avis de toujours avoir une certaine marge de manœuvre concernant certaines personnes qui nous entoure. Cela peut s'avérer utile."


Une brise d'une force et d'une fraîcheur soudaine balaya les jardins et arracha plus d'une onomatopée de stupeur et de plaisir parmi les promeneurs. Bien qu'elle eut toujours été destinée à une vie d'épouse et ne pouvait qu'espérer d'attirer le regard d'un bon parti afin d'évoluer et de s'élever dans les sphères de la noblesse ; elle voyait en ces funestes évènement un moyen de retarder la fatalité, beaucoup de jeunes filles se trouvent célibataires à un âge ou leurs mères avaient déjà accouchés de leur premier si ce n'est second enfant et la chose reste acceptable en vue du contexte actuel, le danger imminent de mort et la survie au jour le jour considérablement rendait dérisoires ce qui étaient des discussions centrales il y'a quelques années déjà.


" Quelque chose me dit que je ne trouverais point d'homme, je pense qu'il y'a des choses que l'on sent intérieurement. Et chaque jour me confirme dans ma pensée. Mais qui sait peut-être que vos mots sincères auront l'effet d'une prière ? "


Le bas de la robe jaunâtre effleurant les dalles polies par les innombrables promeneurs, elle suivi l'oreille attentive mais le regard porté sur leur entourage sa compagne.

" Il est vrai qu'il serait bien dédaigneux voir stupide de penser un seul instant que nos privilèges nous sont acquis par notre volonté seule, nous devons –bien que je puisse sonner politiquement incorrecte aux yeux des nobles- à ces gens, qui travaillent nos terres, confectionnent nos plats, tenues et nous servent au quotidien. Mais j'aime dire qu'eux même ne sont rien sans nous, dans la mesure ou si on venait par un curieux jeu du destin à tout simplement disparaître. Ils créeront cette caste nobles, il y'aura toujours des hommes aspirant à cela et d'autres qui sont presque conçus pour servir ceux qui se hissent, c'est un équilibre quasi naturel qui je pense perdura."

La Von Elrich, se demanda à cet instant précis comment une dame a pu braver tant de douleurs et tant de danger pour rejoindre la cité, quelles étaient ses sensations, à quoi ressemblaient les visages de sa compagnie, à quoi ressemblaient les Fangeux ?


" Vous avez été amenée à faire des choix, durs mais nécessaires. Mes frères qui étaient dans notre domaine lorsque l'exode a commencé ont du faire de même, ils ont perdus beaucoup de braves et essayer d'en sauver autant que leurs corps découragés et altérés leurs ont permis " Du moins c'est ce qu'elle se plaisait à croire, il est clair que leurs cicatrices dont l'une ayant a jamais abimer le visage de son second frère témoigne de lutte. Mais de par sa lucidité, elle savait que parfois on été amenés à tourner dos et sauver sa peau. " Je n'ai jamais vu ces bêtes … Je pense que si j'étais jeté au dehors des murs ou si par malheur nous n'avions pas pu maitriser au mieux ces choses, je serais parmi les premiers morts. " Et d'un air presque décidé elle commenta " Je souhaite avoir la force et la dextérité de me tuer avant que ces bêtes ne m'atteignent dans la mesure ou je me sens moi et la cité perdue."


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Esméra de Sibran



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MessageSujet: Re: Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich]   Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich] EmptyLun 29 Juin 2020 - 10:22
- Peser ses mots est l’art le plus essentiel sur cette Esplanade. Cela évite nombre de déconvenues et d’incompréhension tout en permettant de garder un certain contrôle de soi. Et de toutes les situations.

Esméra esquisse un sourire entendu en direction de la baronne et ajoute :

- La nécessité de devoir évoluer dans un monde dévolu aux hommes en étant une femme m’a soumise à un apprentissage intensif de cet art redoutable qu’est la conversation. Vous qui avez quatre frères, vous savez que rien ne nous est pardonné, à nous, femmes. Autant utiliser les armes que l’on veut bien nous laisser pour nous défendre. Cela étant…

La baronne de Sibran se penche vers Aliénor, amusée, comme pour murmurer une confidence :

- …J’ai 26 ans. Ce qui fait presque de moi une vieille dame célibataire dépourvue d’enfants. J’imagine que c’est cette absence de souci qui me permet de rester aussi calme et posée. L’expérience aussi.

La question d’un mariage et d’enfant ne l’effleure plus depuis un long moment. Après avoir vécu un véritable enfer en compagnie du baron de Sibran, Esméra n’aspirait qu’à goûter une liberté qu’elle a chèrement payée. Ce mariage a été une honte, il a été atroce et dépourvu de cette essence même, de la base de toute union qui aurait pu perdurer et donner un fruit : le respect mutuel. L’amour n’entre pas en compte dans ce genre d’union. Jamais. Il arrive parfois que de tendres sentiments viennent agrémenter une union politique mais c’est extrêmement rare. Les époux apprennent à se connaître au fil du temps. Parfois le respect laisse la place à de l’amour. Parfois. En ce qui concerne Esméra…Son époux n’avait aucun respect pour elle alors qu’elle en avait pour lui, du moins en ce qui concerne les premiers temps de son mariage. Le caractère vif et profondément loyal de la baronne a pourtant été soumis à rudes épreuves durant de longues années, années qui n’ont vu que des larmes, des coups, des violences, physiques et morales, à son endroit. Quand il a vu qu’il ne pourrait briser son épouse, il l’a tout simplement délaissée, se limitant à l’exercice d’un devoir conjugal brutal qui n’a jamais été béni par Serus. Fort heureusement d’ailleurs…

Il a été le seul homme de sa vie, gardant une fidélité indéfectible envers lui alors que le baron ne se privait guère de courtiser tout ce qui portait jupons et dentelles à la Cour. Pourtant, les occasions ne manquaient pas…Elle aurait pu trouver une consolation entre les bras de chevaliers qui n’avaient d’yeux que pour leur dame mais jamais elle n’a cédé. Ce n’est qu’ici, après de longs mois solitaires, que la baronne a laissé s’exprimer tout le feu qui coule dans ses veines. En compagnie d’un homme qui ne s'encombre pas de principes. Un contrebandier, fabuleuse canaille au sourire merveilleux.

Comment, dans ces conditions, apporter une note d’espoir à cette jeune dame qui semble en avoir besoin ? Les illusions sont parfois salutaires, elle le sait mieux que personne.

- C’est tout ce que je vous souhaite, Aliénor. Que vous trouviez un homme bon qui saura vous rendre heureuse.

Elle se contenta ensuite d’opiner légèrement de la têtes aux paroles de la baronne, tournant la tête de temps à autre afin d’observer les passants, tout en écoutant Aliénor, attentive.

- Nous avons tous du faire des choix terribles.

Raconter…Elle ne l’a jamais fait. Personne ne le lui a jamais demandé à part le Roi, bien entendu. Son visage se teinta de tristesse et de résignation alors qu’elle exprima d’une voix douce une explication, un début d’histoire.

- Le peuple de Sibran était un peuple fier. Des gens courageux. Quand mon époux est mort, quand le château a été déserté par cette Fange, je n’ai pas spécialement réfléchi à quoi emporter, je n’ai pris que l’essentiel. Le sceau de ma baronnie resté sur le doigt du cadavre de mon époux, quelques choses de valeur, un cheval et tous ceux qui étaient en mesure de grimper sur un cheval afin de galoper jusqu’à la dernière cité libre : Marbrume.

Elle passe une main sur sa joue, envahie par une pâleur somme toute légitime.

- La baronnie est très éloignée. Nous avons essuyé diverses attaques tout le long du chemin. Je ne dois ma survie qu’à la chance, beaucoup de chance et un bras armé qui est désormais à mon service. De toute la colonne de cavaliers partie de Sibran, nous ne sommes que trois à avoir survécu. Ces bêtes sont…féroces, brutales, sans état d’âmes. Elles se déplacent à une vitesse que vous ne pouvez imaginer. Elles sont horribles…Leurs visages grimaçant et le souvenir de leurs griffes, de leurs crocs a longtemps hanté mes nuits.

Esméra a un regard pour Aliénor, posant une main sur son bras, dans un geste d’apaisement.

- Il y a d’autres solutions. Vous ôter la vie serait lâche. Apprenez à vous battre. Ne comptez sur personne d’autre que vous-même. Il n’y a que comme cela que vous réussirez à garder confiance.
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Alienor E. Von ElrichBaronne
Alienor E. Von Elrich



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MessageSujet: Re: Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich]   Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich] EmptyVen 3 Juil 2020 - 19:20
Puis-je me joindre à vous ?
Alienor X Esmera

1, 2 , 3 nous irons aux jardins, consectetur adipiscing elit.

" Je pense qu'un trop grand contrôle de soi est mauvais pour le cœur et les nerfs. Il faut tâcher d'user son bon maniement des mots pour glisser des pensées un peu moins enchevêtrées de faux semblants de temps à autre. Enfin, le tout étant de s'adapter à son interlocuteur ! Surtout en matière d'hommes ils sont si sensibles et vaniteux, c'est à se demander si vraiment les femmes sont les plus précieuses et les plus délicates des deux sexes ! "


Peser ses mots, la baronne concédait volontiers à l'idée et s'y voyait en aspirante partisane. Choyée par une éducation rigoureuse, on oublie pour cause de son caractère sulfureux et bien trempée que derrière ses piques et son direct cinglant se cache une personne très tôt exposée aux tumultes de la vie de cour, consciente des enjeux céans et de la volatilité des réputations ainsi que des relations. Aussi se faire un nom et ne pas trépasser derrière le voile insipide d'une personnalité générique qui semble courantes chez bons nombres de ses jeunes contemporaines, demande un peu plus d'ingéniosité rehaussée d'un soupçon d'insolence bien dosée. La pudeur et la réserve sont des vertus recherchées et appréciées, mais pour Alienor au caractère frondeur elle ne voulait pas être juste aimée mais préférée.



" Rien ne nous est pardonné, en effet. "


Si elle tempêtait à la manière d'une damnée et laissait sa hargne résonnait dans toutes les pièces de la résidence, c'est uniquement parce qu'elle n'eut jamais à aucun moment de sa vie songer que l'un de ses frères puisse lui faire opposition. Tous réunis sous la coupe paternelle qui se voulait à la fois ferme et conciliante, son décès a précipité cette fratrie qui ne jurait que par l'union, la fortification et la gloire dans d'inutiles querelles déstabilisantes à un moment ou l'accord était de mise. Il y'a quelques mois de cela leurs trains de vie, leurs destinées étaient toutes scellés et orchestrés par Lionel Von Elrich et aucun ne se plaignait ou ne trouvait à redire, là ou aujourd'hui l'incertitude chaotique faisait montrer les crocs des lionceaux.


Alienor baissa ses yeux ombragés vers la belle brune et accueillie sa phrase avec un sourire rieur " Allons ! Vous une vieille dame ? Madame vous êtes des plus avenantes ! Vous constituez une réelle concurrence, je nous plains ! Je suis sûre que malgré votre discrétion vous avez du attirer quelques admirateurs, me trompe-je ? " Elle marqua une pause avant de poursuivre " Il est vrai que la mère joue un rôle centrale dans un foyer, elle est le réceptacle de tous les soucis de la famille, cela étire considérablement les nerfs avec le temps sans oublier ce que les couches affligent au corps. " Puis d'un ton moins songeur conclu "Certaines sont biens malheureuses de ne pas avoir vu leurs unions bénis par Serus, je vois que dans votre cas cela ne vous attriste point. Vous m'en voyez ravi, la tristesse est un sentiment bien rude envers les femmes …"

S'éventant vigoureusement, la baronne préféra laisser cette phrase en suspends, fertilité, complication fausses couches ou relation matrimoniale tendue les raisons ne manquaient pas et rien n'autorisait la Von Elrich de disséquer la chose.

" Je pense que les bons hommes ont étés happées par la Fange, en outre je crois devenir réellement une vieille dame célibataire dépourvue d'enfants " La noble accompagna sa déclaration d'un bon rire " A ce rythme j'ai bien peur que l'on songe à nous unir avec la plèbe. Ou que le Roi anoblisse quelques miliciens." D'un discret et coquet mouvement de tête elle pointa la petite silhouette rondelette d'une blonde tout à fait délicieuse à la robe lilas.

" Madeleine de Montécourt, fille unique du Vicomte de Montécourt, il a perdu l'un de ses fils lors de la tragique attaque des Fangeux sur notre cité. Il est inconsolable, tout naturellement. Je pense qu'il préférait laisser dépérir sa fille au célibat que de la marier avec un nouveau venu, depuis il joue des coudes en arrondissant sa dote pour la marier. Là ou à un temps, elle était le parti le plus difficilement accessible tant il refusait catégoriquement toute personne n'ayant pas un titre de noblesse remontant à plus de 3 générations."

Alienor se tut afin de laisser tout le loisir à son interlocutrice de reprendre les rennes de la conversation, elle nota toutefois une soudaine absence d'entrain dans sa voix. Se tournant vers elle attentive et concernée. Elle posa sur la pâleur somme toute compréhensible du teint d'Esmera, un regard sincèrement soucieux. Sans le savoir, elle lui inspira un certain respect, survivre un tel évènement relevé du miracle, vivre avec l'écho de ce souvenir lui relève de la force morale. Il était quelque part logique que les oisivetés mondaines, les intrigues ne l'intéressent guère quand on voit le fil de sa vie manquer de nous échapper, un certain chamboulement dans l'ordre des priorités s'opère.

" Madame , " Sa main pressa presque tendrement celle de la délicate jeune femme " Le peuple de Sibran est vraisemblablement un peuple fier, car sa Dame respire un courage inébranlable et lui fait honneur en étant sa représentante la plus juste. Je n'ose imaginer les sentiments qui ont du épuiser votre esprit ni les bêtes qui ont du hantés vos nuits…" A ce moment un petit vertige lui fit osciller le regard et brouiller son esprit d'un écran blanc, la description des fangeux avaient sur la Von Elrich l'effet d'une dague qui lui remue les entrailles à vif, lui exposant les images décousus de ses songes. Non il fallait faire preuve de contenance ! " Si vous sentez le besoin d'alléger ce cœur noble meurtri par les horreurs, considérez-moi comme une oreille attentive. Faute de n'avoir les bons mots pour panser vos peines."

La déclaration de la demoiselle la fit toutefois sortir du soudain sérieux qui lissait l'ensemble des traits de son visage, apprendre à se battre ?

" Madame, moi apprendre à me battre ? Allons donc comment le pourrais-je ? C'est à peine si mon père me permit de m'exercer régulièrement à l'équitation ! Vous savez vous battre vous ? "



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Esméra de SibranBaronne
Esméra de Sibran



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MessageSujet: Re: Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich]   Puis-je me joindre à vous? [PV Alienor E. Von Elrich] EmptyMar 7 Juil 2020 - 11:32
Des admirateurs. Oui. Elle imagine qu’on peut les appeler de la sorte en effet. Des admirateurs secrets qui lui font parvenir de quoi survivre en échange de moments privilégiés en sa compagnie. Rien que la morale pourrait réprouver, bien sûr. La baronne a encore le respect de sa personne. Cela étant, ces hommes mariés à des femmes qu’ils n’aiment pas sont parfois en quête de quelque chose qui dépasse totalement certaines épouses : une compagnie paisible et une conversation pleine de sens. Bien entendu, il est arrivé que certains messieurs dépassent le cadre strict établi dès le départ et que des baisers donnés avec ferveur sur ses doigts ne closent définitivement toute discussion.

Cette Esplanade semble éprise des plaisirs de la chair, des plaisirs qu’ils ne peuvent assouvir sans se compromettre. Pour ces personnes en mal de sensations fortes, il existe de luxueux établissements prévus à cet effet. Et parmi toute cette débauche, tout ce stupre jamais assumé, il existe des personnes en quête d’une autre jouissance : une jouissance intellectuelle et parfaitement chaste. Et c’est sur ce terrain là que la baronne excelle. Elle converse avec tout le monde, humble comme puissant, pauvre comme riche, sans réellement se soucier du rang ou du titre. La baronne reste égale à elle-même quel que soit son interlocuteur. Elle régale de ses bons mots, de sa douceur et de sa répartie le plus pauvre des manants comme le plus riche noble de cette cité. Et beaucoup lui en sont gré.

Bien sûr, Esméra n’échappe pas, elle-même, à tous les désirs ardents qu’on lui souffle parfois sur la nuque. Elle reste une humaine avec des besoins et des désirs, comme toutes les autres. Cela étant, sur ce terrain-là, personne ne peut se vanter d’avoir seulement pu la toucher du bout du doigt à des fins sensuelles. Personne.

Mariée pendant des années à un épouvantable sire qu’elle a détesté de tout son cœur, elle est à présent désireuse de disposer de son corps et de son cœur comme bon lui semble au lieu de céder à la facilité et de prendre un époux pour dire d’en avoir un. La baronne prend son temps. Peut-être qu’un jour, un de ces messieurs aura l’intelligence de voir qu’elle n’est pas comme les autres, peut-être qu’un jour un de ces messieurs saura la séduire, peut-être. Ces choses là sont des mouvements abstraits du cœur. Esméra ignore tout de l’amour et du plaisir même si elle n’ignore rien du sexe à des fins reproductives. Quelque part…c’est d’une tristesse infinie.

- Certains messieurs aiment les dames simples et douces, qui les écoutent au lieu de les houspiller à tous propos. Je me contente de les écouter et de leur répondre en parfaite honnêteté, tout en gardant ma touche personnelle. J’ai un petit talent pour la dérision et le sarcasme…Cela n’en fait pas des prétendants pour la cause, je suis une bien trop modeste veuve, non native qui plus est, pour attirer un quelconque parti.

La baronne ajoute, avec un sourire :

- Il est heureux que Serus n’ait jamais béni mon union avec mon défunt époux. C’était un homme méprisable. Il aurait fait un père absolument pitoyable et vain.

Aliénor porte alors la discussion que la fille du Vicomte de Montécourt, que la baronne observe. Une jolie jeune dame, délicieusement apprêtée. Esméra a un soupir.

- Les temps changent, Aliénor. Je suppose que désormais la nécessité fait loi là où avant ne comptaient que l’apparence et le prestige. Certaines personnes tentent toujours de les concilier. Cependant, comme dirait les personnes que je soigne parfois au Temple, « c’est plus l’temps de faire la fine bouche, m’voyez ? ».

La baronne a un petit rire, un petit rire qui s’éteint lorsque sa compagne de promenade pose sa main sur la sienne. Aliénor est troublée par ce qu’elle vient de raconter, Esméra le voit fort bien. Elle se contente de poser sa main sur la sienne, délicate fleur blanche, afin de l’apaiser à son tour.

- Un jour je vous raconterai. Mais…Pas aujourd’hui. Je vois que ce que je vous ai dit a fait forte impression sur votre esprit, je m’en voudrais d’aggraver cela. Sachez juste que je vais bien désormais, que je vis aussi bien que les conditions actuelles le permettent et que mes prières quotidiennes au Temple me permettent de trouver l’apaisement que je cherche. Tout va bien, Aliénor.

Elle donna une petite tape amicale sur les doigts posés sur les siens et sourit de toutes ses dents en constatant l’expression presque outrée de sa compagne.

L’idée même qu’une femme porte une arme est balayée d’un revers de la main, planquée sous le tapis des convenances et écrasée d’un coup de talon. Et ce talon n’est pas toujours masculin, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Les femmes nobles répugnent également, certaines du moins, à tenir entre leurs mains des extensions d’acier considérées comme exclusivement viriles. Conditionnées depuis toujours à être des personnes soumises et serviles, dépendantes de tout et surtout de leur époux, certaines dames refusent l’idée même qu’une femme puisse se défendre elle-même.

- Tout est possible, Aliénor. Les barrières qui vous gardent dans un monde feutré de velours et de soie sont les barrières dorées que d’autres ont érigées pour vous maintenir dans cet état de dépendance commun à toutes les femmes nobles. Cependant, je me plais à rappeler que Rikni est elle-même de sexe féminin et je ne vous cache pas que je ressens parfois un sentiment de triomphe assez particulier quand je vois un homme la prier au Temple.

Elle penche la tête, très amusée.

- Cette cité est la dernière cité libre du monde connu. Pensez-vous qu’un fangeux, s’il atteint l’Esplanade, vous épargnera parce que vous êtes baronne et que vous portez de beaux atours ? Non. Il ne fera aucune distinction. Absolument aucune. Alors…dans ces conditions, puisque chaque vie est importante…Pourquoi s’empêcher, se retenir d’apprendre des choses qui peuvent potentiellement nous sauver ? Imaginer une milice débordée par une attaque massive n’est pas imbécile. Ces créatures sont viles et fourbes. Et les miliciens ne pourront être partout pour nous protéger. Alors…Dans la limite de ce qu’il est possible de faire…Autant se préparer à se défendre seul. Même si cela sera probablement inutile, j’aurai au moins essayé de résister.

Esméra lisse les plis de sa robe, avec un sourire tranquille.

- Et pour répondre à votre question : oui, je sais me défendre. Mal, j’en conviens, mais…même en se défendant mal, on peut tuer son adversaire. Cela vous choque-t-il ?


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