Marbrume


Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

Partagez

 

 [Zone éphémère] ◈ Un souffle de démence ◈

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
Rosen de SombreboisBaronne
Rosen de Sombrebois



[Zone éphémère]  ◈ Un souffle de démence ◈ - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Zone éphémère] ◈ Un souffle de démence ◈   [Zone éphémère]  ◈ Un souffle de démence ◈ - Page 2 EmptyDim 22 Nov 2020 - 17:48


Un souffle de démence
Rosen, Desmond...


Mais c’est mon enfant. Je suis sa mère. Et il a bougé. Il va bien… Après toutes ces lunes éprouvantes et agitées où je me demandais bien s’il allait s’accrocher, après toute cette misère pour m’alimenter et pour survivre, après toutes ces misères pour qu’il s’accroche, je peux enfin savoir qu’il est toujours là. Quelque part, ça fait comme une lueur dans les ténèbres, comme un clair de lune au milieu de la nuit. Il s’accroche, il s’accroche plutôt bien malgré toutes les épreuves que nous avons pu endurer. Alors moi aussi, je dois m’accrocher… Revenons au moment présent.

« Alaric… laisse... », ai-je répondu comme les tensions entre le garde et le chevalier semblaient encore s’accentuer.

Ce qui est fait est fait, après tout. Au moins a-t-il son arme sur lui et c’est le principal à cet instant. Ce ne sera pas de trop pour nous défendre… Un homme à la chevelure grisonnante et au regard dur, perçant et presque inquiétant, se disant soigneur, est sorti de nul part et s’est dirigé vers la femme gémissante qui se vide de son sang, suivi de près par Alaric qui a ramené Anasthasie auprès de moi.

Le premier demande où est passé le cadavre et confirmation qu’il s’agisse bien de bannis, et le deuxième ce qu’il s’est passé. Et la confirmation de ce que je craignais, dans un murmure, vient jeter la folie au milieu de la foule.

« C’est des bannis… Des bannis… On est enfermés avec des bannis, on va tous mourir, on va tous mourir… »

Et ça devient le chaos. La panique se répand et les gens perdent pieds. Certains se ruent au dehors dans un hurlement, d’autres encore s’accusent les uns et les autres d’êtres des bannis, d’autres encore paniquent, comme les quatre jeunes femmes… et ça monte rapidement d’un cran encore, puisque les gens finissent tout simplement par s’entretuer sauvagement, comme si des bannis étaient cachés parmi nous… Tout devient confus.

J’ai du mal à respirer et l’agitation ambiante engourdie mon esprit dans une macabre torpeur. Évidemment dans cette démence générale, le bon sens se perd, le bon sens qui aurait juste voulu que chacun se calme et s’intéresse seulement à l’avant-bras de son voisin au lieu de s’entretuer avec n’importe qui… Mais quand souffle la panique, il est difficile de faire preuve de bon sens, faut-il le reconnaître.

j’en viens à reculer pour être dos à dos avec le colosse, ma main crispée sur ma lame.

« Desmond... », je lâche, autant pour éviter toute attaque malencontreuse de sa part que par désarroi.

Je regarde le chaos m’environnant, me demandant si j’ai une chance de survivre. Et puis je réalise. Les armes ont disparues, personne n’est censé être armé… comment peuvent-ils donc s’entretuer ? Les bannis seraient donc parmi nous… à assassiner tout le monde, de pairs avec les quelques fous, pourtant judicieux au départ, ayant gardé leurs poignards sur eux.

Je ne vois plus Alaric, il y a bien trop d’agitation. Les rires se mêlent aux cris, et une des drôles de dames de Desmond finie même par se prendre une lame dans le ventre et dans ce chaos incompréhensible, alors que je ne suis plus capable de faire preuve de la moindre réaction, c’est lorsque j’entends les cris gutturaux si caractéristiques des fangeux que je refais enfin surface.

« La porte ! je cris, mais mon cri s’étrangle et se noie dans la masse hurlante. La porte ! Je répète. La porte d'entrée est ouverte ! »

C’est trop. Je ne tiens pas à choisir ma mort entre fous ou créatures… aussi, lorsque je sens l’appel d’une des deux drôles de dames de Desmond restante, je sors de ma torpeur et me laisse entraîner dans le mouvement et suis les trois jeunes femmes au fin fond du manoir.



Dernière édition par Rosen de Sombrebois le Jeu 26 Nov 2020 - 22:11, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas
AlaricGarde de Sombrebois
Alaric



[Zone éphémère]  ◈ Un souffle de démence ◈ - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Zone éphémère] ◈ Un souffle de démence ◈   [Zone éphémère]  ◈ Un souffle de démence ◈ - Page 2 EmptyJeu 26 Nov 2020 - 21:32
Tout partit en vrille. Le rebouteux n’eut d’autre indice qu’un avant-bras, interprété par d’autres, à l’instar de Rosen, comme un signe de bannis. Même Alaric, qui n’avait pourtant pas top osé y croire, se rendit à l’évidence. L’homme qu’il avait tenté d’interroger avait le regard vide, bredouillait des paroles incompréhensibles. Il était en état de choc et le soldat comprit qu’il n’obtiendrait rien de plus de sa part. Il s’agenouilla pour être à sa hauteur et posa une main compatissante sur son épaule. Soudain, l’un des invités l’agrippa, le soulevant presque du sol. Alaric lui ordonna de le lâcher, mais un brouhaha envahit le hall d’entrée, composé de cris, de pleurs et autres injures que tous se lançaient. Face à un tel chaos, Anastasie avait rejoint son prince d’un soir, des larmes ruisselant sur ses joues.

Les soupirantes de Desmond suggérèrent de quitter la pièce et se dirigèrent vers une des portes, donnant très certainement sur l’extérieur. N’avaient-elles pas entendu les cris des fangeux, au-dehors ? Si des bannis – ou qu’importe, après tout – des illuminés avaient créé cette mauvaise farce consciemment, il était tout à fait possible qu’ils aient laissé l’entrée libre aux créatures… Alaric hésita à les suivre, appela Rosen lorsqu’une première victime s’effondra, poignardée. En une demi-seconde, le hall d’entrée se transforma en bain de sang. D’où sortaient toutes ces lames, brillant dans les rayons de la lune ? Des bannis étaient-ils déguisés parmi eux ? Dans ce cas, ce manoir était un véritable piège… Pas plus que l’extérieur, dont les râles des fangeux leur parvenaient par intermittence. Le soldat perdit de vue ses deux compères de Sombrebois, joua des coudes tout en dégainant sa dague, intimant à Anastasie de ne pas le quitter. Un ordre qu’elle avait reçu cinq sur cinq. Il hurla une fois de plus le nom de la blonde, avant d’apercevoir Desmond qui semblait sortir à son tour. Il était avec elle, n’est-ce pas ? Une seconde d’hésitation. Sauver la baronne de Sombrebois ou bien sauver la roussette qui tremblait à ses côtés ? Tu ne peux pas sauver tout le monde. Déterminé, il attrapa Anastasie par la main et l’entraîna vers l’étage. Desmond, t’as intérêt à la sauver, sinon je te tuerai moi-même.

- Ne restez pas là, venez ! hurla-t-il à Lothaire.

Alaric ne savait pas si le guérisseur l’avait entendu, ni s’il les suivrait. Il n’avait plus le temps de regarder en arrière. Il courut, bouscula un homme, frappa un second à la tempe du dos de sa dague et avala les étages quatre à quatre. Hors de question de les suivre dehors. La hauteur, c’était son seul avantage. Seul problème : l’étage demeurait une inconnue. Mais pouvait-il être pire que le hall d’entrée ?

D’un geste brusque, il ouvrit une porte au hasard, priant les Trois pour qu’elle n’abrite rien d’horrible. À priori, ils ne s’en sortaient pas si mal : il s’agissait d’une chambre. En très mauvais état, poussiéreuse et empestant l’humidité, remplie de coffres et bric à brac en tout genre. Peut-être pourrait-il utiliser certains meubles pour bloquer la porte d’entrée ? Et avec un peu de chance, ils dénicheraient des indices, des armes… Quelque chose afin de se défendre, de patienter là jusqu’au lever du jour.

- Aide-moi à barricader la porte, proposa-t-il à Anastasie.

Apparemment, ils étaient seuls dans cette galère. Et il préférait qu’ils le restent. Vu le nombre de fous qui peuplaient le manoir, il n’avait pas besoin d’une personne supplémentaire.

Citation :
Alaric cherche à barricader la porte avec sa compagne d'un soir. En passant, il fouille un peu les lieux. Un lancer de dé pour voir s'il trouve quelque chose d'intéressant ?
Revenir en haut Aller en bas
Lothaire FerboisGuérisseur
Lothaire Ferbois



[Zone éphémère]  ◈ Un souffle de démence ◈ - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Zone éphémère] ◈ Un souffle de démence ◈   [Zone éphémère]  ◈ Un souffle de démence ◈ - Page 2 EmptyJeu 26 Nov 2020 - 21:40
Les armes avaient disparus, plusieurs des convives étaient revenus apeurés et à présent, Lothaire Ferbois se retrouvait à tenter du mieux qu’il pouvait de soigner une femme amputée de son pied. Du sang, tellement de sang, bien plus que son mouchoir ne pouvait en éponger. L’homme qui l’avait accompagné, visiblement un proche, son amant ou son mari, semblait si terrifié par le spectacle. Promenant son regard sur la blessée, le rebouteux cherchait toute trace de blessure, de morsure ou même d’une éventuelle marque de bannis sur le corps, quand à faire, mais rien, juste rien mis à part cette blessure béante et sanguinolente qui lui tachait la main.

Quant à l’étude de la plaie même, celle-ci semblait avoir été tranché avec une lame, probablement à scie s’il en croyait le motif dentelée. Que les Trois nous protègent, se faisait Lothaire comme prière silencieuse, sur qui diable étaient-ils tombés ? Des fous, des fanatiques, des adorateurs de l’opprobre et du désordre. De quoi donc était responsable cette femme, son homme, lui ou n’importe qui dans cette cité pour mériter tant de malheur ? L’explication d’une malédiction des dieux pour chacune des tragédies qui les affectaient ne tenaient pas. Tout n’était qu’épreuve à dépasser, de synthèse à effectuer pour transcender les apparentes contradictions. Cela valait pour la Fange et cela valait pour cette attaque. Ferbois survivrait, comme il l’a toujours fait.

D’un geste, probablement l’un des derniers prémédités et non conséquence d’une convulsion, elle serrait le bras du guérisseur. Mais que cherchait-elle à dire ? Etait-ce bien les bannis ? Etait-ce cela ? Ces paupières tombaient déjà, donnant un air spectral à son regard révulsé. De la bave, non, de l’écume plutôt, s’échappaient de ces lèvres pourtant closes. Elle n’en avait plus pour longtemps. Le choc la tuait. Elle lui serrait encore le bras, mais rien de concluant n’en venait. Ferbois en était désolé.

« C’est des bannis… Des bannis… On est enfermés avec des bannis, on va tous mourir, on va tous mourir…», souffla le probable amant, suffisamment fort pour que Lothaire entende.

Comme dans un geste de recueillement, il tenait en main les cheveux de sa promise. Sa voix semblait comme brisée.Peu à peu, les murmures se répandirent, et les murmures laissèrent place ensuite aux cris. Les bannis, c’était donc les bannis.

Un autre homme débarqua alors, pointant d’un air accusateur le médecin et l’homme à l’accent brisé. Quelque chose dans sa posture, dans sa démarche, dans sa manière de vouloir se placer entre la femme et eux deux, dans ce regard fou de douleur qu’il avait si longtemps contemplé dans son propre reflet, ce quelque chose frappait Lothaire.

« Vous n’êtes pas prêtre, vous pensiez à autre chose hein ?! Vous êtes l’un d’eux, vous allez tous nous tuer, TOUS ! », la mélodie désaccordée de sa voix trahissant celle d’un époux en peine. « Et lui, oui lui… Qu’est-ce qui nous dit que c’pas lui qui a fait ça hein ?!»


Le pauvre avait perdu la raison. Dans ces instants-ci, la réalité elle-même semblait s’effondrer par pan entiers, telles les ruines d’une bâtisse mal construite. S’il survivait et devenait veuf, il ressentirait à chaque instant, cette même douleur sourde. Elle ne le quitterait jamais, pas même totalement durant ces rare distractions. Peut-être se retournerait-il un moment, glisserait un ‘’Chérie ? ‘’ derrière son épaule avant de se souvenir que c’était bel et bien de la disparition de sa confidente dont il était question.  Un destin bien tragique dont seul le doux et lent flux du temps pourrait aider à cicatriser les plaies.

« Monsieur, s’il vous plaît… C’est inutile. Cette colère ne la sauvera pas.», la douce voix de Lothaire se voulait apaisante, rassurante même.

Des brouhahas continuaient au sein de l’assemblée. Lothaire, voulant couper court aux rumeurs, retroussant ostensiblement sa manche droite à la foule.
Situation compréhensible certes, mais tendu. L’instinct du rebouteux lui susurrait que le danger était proche. Pour un peu, on risquerait même le lynch…

« Ferme là ! C’est ce qu’il cherche, nous diviser » fit un mystérieux acteur qui asséna, dans le même temps, un violent coup à la tête de l’époux éploré.

De les diviser ? De quoi ? Le guérisseur n’eut plus le temps de réfléchir, car très vite, ce fût comme si une digue s’était subitement effondrer. La folie furieuse s’empara de la foule. Coups, agression, insultes, accusations respectives d’être bannis, sectaires, d’un de ces naufragés du duché d’Hendoire, de lépreux, voir démons (ce qui revenait au même) causant fuites éperdues et bousculades à travers les couloirs et portes du manoir.

La situation était intenable. Si la société était régie telle une mélodie savamment orchestrée par les Trois, celle-ci avait volée en éclat. L’Homme n’était guère différemment de l’animal à présent, si ce n’est de la Goule elle-même. Vite, courir, mordre, écraser, survivre, il le fallait. Il n’était plus tant de trinquer, de s’agaillardir avec quelques badauds en fantasmant les probables attractions du manoir, à présent, il fallait survivre, encore et toujours survivre. C’eût été comme si tout autant de goules abattaient leurs masques et révélaient leurs vrais visages, à présent que la panique s’était emparé d’eux.

« La porte ! La porte ! La porte d'entrée est ouverte !»


La porte ? Oui, celle-ci est ouverte. De pauvres fous s’attaquent les uns aux autres, saltimbanques ou invités suspicieux ? Qui peut le dire. Certains n’auraient quand même pas cachés avec eux des lames ? Ferbois courait, pris dans le mouvement de foule, redoutant d’être pris à partie, voir même de chuter. Il n’avait jamais été un garçon particulièrement vigoureux dans sa jeunesse mais il lui restait encore de beaux restes. La vieillesse commençait déjà à faire attaquer sa vigueur, comme l’une de ces solutions alchimiques grignotait invariablement le fer. Un jeune vieillard en somme, bien qu’approchant peu à peu l’échéance du demi-siècle d’âge. En attendant, tant que ces forces le lui permettaient, il ne devait sous aucun prétexte s’arrêter de courir.

D’autres hurlements encore se faisaient entendre dehors. Qu’était-ce ? La Fange ? Un autre tour des saltimbanques ? La masse l’entrainait, on ne pouvait s’y opposer sans risquer de chuter et d’être piétiné. Et c’est alors que Lothaire la vit. Une chevelure blonde qu’il aurait reconnu entre mille. D’une personne avec qui il avait si longuement partagé sa vie…

« Aubrée ? », la stupeur l’avait envahie.  « Aubrée ! C’est toi ?! »

Le veuf fendait la foule du mieux qu’il pouvait. Devenait-il fou ? N’était-ce pas juste une autre blonde présente au cours de la soirée ? N’en avait-il pas rencontré ? Ou une hallucination alors ?  Un jeu de l’esprit ? Il ne regardait même pas pleinement en direction de cette apparition. Mais comme attiré par une force irrésistible, le rebouteux se forçait à présent son passage à travers la foule, la coupant obliquement. Il cherchait du regard ce fol espoir. Il pouvait presque imaginer son air paniqué, à travers la foule. Cela ne pouvait pas être elle certes, mais il était déjà trop tard pour faire marche arrière, il avait quitté le manoir.

Citation :
Du coup, Lothaire suit Rosen et Desmond dans les Jardins.
Revenir en haut Aller en bas
Maître de JeuAdministrateur
Maître de Jeu



[Zone éphémère]  ◈ Un souffle de démence ◈ - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Zone éphémère] ◈ Un souffle de démence ◈   [Zone éphémère]  ◈ Un souffle de démence ◈ - Page 2 EmptyDim 29 Nov 2020 - 2:25
La panique qui avait sévi dans le hall d'entrée frappa tout un chacun, faisant aussi bien d'Anastasie que d'Alaric sa victime. Bien que la terreur soit moins grande que celle que subissaient les soupirantes du chevalier de Rochemond, il n'en restait pas moins que le garde de Sombrebois se retrouva face à ce fléau, monstre d'un soir devenu aussi tortueux et dangereux que les fangeux. De fait, bien que ce dernier conservait relativement bien son calme, la précarité de la situation avait rendu les gens autour de lui perturbé, eux qui agissant sous les contrecoups de la terreur. Dès lors, agressions et violences se succédèrent rapidement, tandis que tout le monde s'accusait d'être un banni et un ennemi. Au milieu de cette cohue, ces dits mécréants en profitaient pour faire parler leurs armes et pour répandre le sang de ceux qui symbolisait tout ce qu'ils honnissaient; la civilisation les ayant châtiés par le bannissement.

Devant pareille horreur, véritable scène macabre de déchirement, le duo partit en direction de l'escalier qui les mènerait vers l'étage du manoir. Tels des naufragés, Alaric et Anastasie fendaient le flot de badauds, faisant face aux tourments pour atteindre un endroit où la tempête laisserait place à l'accalmie. Mais était-il réellement possible de trouver pareil endroit dans cette ancienne maison mondaine devenue un repère de mort et de peur ? Ils allaient bientôt le savoir... Rapidement, jouant de bousculade et du manche de son arme, le garde fraya un chemin à lui et sa partenaire, commençants à grimper les marches sans attendre et sans se retourner. C'était la meilleure des décisions, tandis qu'en contrebas tout le monde continuait à s'entredéchirer et même à se tuer.

Rentrant dans une pièce en tirant derrière lui la jeune femme l'accompagnant, la porte se referma sur le duo. Il venait de mettre les pieds dans une chambre tout à fait normale, si ce n'est son état décrépi, et n'ayant aucun élément d'intérêt particulier. Les saltimbanques avaient laissé certaines des pièces vides. De fait, il n'était pas question de truffer l'ensemble de ces dernières avec des éléments à même de susciter l'effroi. Après tout, le doute de tomber sur quelque chose était selon eu l'un des meilleurs moyens d'éveiller la terreur chez leurs visiteurs. Ça, et la présence de bannis en quête de vengeance, évidemment...

Ni une ni deux, l'homme de Sombrebois demanda de l'aide pour barricader la porte et pour fortifier ce qui allait, semble-t-il, devenir leur refuge. Il ne restait plus qu'à espérer que ladite chambre soit sécuritaire jusqu'au lever du jour, non ? Ne se faisant pas prier pour s'activer, Anastasie déplaça rapidement ce qui était à sa portée, poussant un gros coffre vers le battant présentement fermé. Obstruer l'unique entrée et point de sortie était une bonne idée, non ? Certes, à première vue, il restait la fenêtre donnant sur la cour intérieure, mais encore faudrait-il escalader la façade pour monter. Chose que bien peu de personnes oseraient entreprendre, évidemment. Ainsi, cettedite ouverture n'était aucunement un problème, bien qu'elle permettait de voir le jardin et le cimetière du manoir.

Alors que les meubles s'amoncelaient peu à peu, un tambourinement paniqué retentit contre le bois de l'ouverture. "Pitié, laissez-moi entrer ! Il me suit ! Il me suit !" Anastasie coula un regard hésitant à l'homme l'accompagnant. Devaient-ils déplacer tout ce qu'ils avaient placé pour laisser rentrer la femme qui quémandait de l'aide ? "Pitié !" Quand bien même la réponse de la part d'Alaric fut positive ou négative, ils n'eurent pas le temps d'agir. Un cri de peur, suivit d'un hurlement de tourment se fit entendre de l'autre côté du battant. Puis, au bout de quelques secondes, le bruit sourd d'un corps tombant fut perceptible. Enfin, un flot carmin se mit à suinter en dessous de la porte, glissant lentement mais sûrement vers l'intérieur de la chambre. Dans le silence oppressant suivant un meurtre, le duo put entendre le souffle rauque du meurtrier, et son pas lourd s'éloigner vers l'escalier. En contrebas, ils pouvaient toujours entendre l'affrontement qui se jouait dans le hall d'entrée.

-"Alaric, j'ai peur !" Cherchant à se réfugier dans ses bras si il le lui permettait, la femme éplorée tremblait. "On va mourir. On va mourir. On va mourir !" Elle semblait être aux prises avec une crise de panique. Si le garde ne l'avait pas laissée s'approcher, elle se laisserait tomber, chercher à être attrapé ou bien à s'appuyer à se dernier pour accomplir son méfait. De fait, celle qui jouait à la victime se trouvait plutôt être bourreau. Bannie faisant partie de cette macabre festivité, en quête de vengeance et désireuse de saper les forces de Marbrume, cette cité qui l'avait odieusement abandonnée à la mort, Anastasie feraient de ce Alaric sa première victime. Il avait été si facile à berner... tout comme son «Père » et sa sœur, elle avait rejoint le convoi dans les faubourgs pour faire pleuvoir la mort...

Ainsi, en s'appuyant sur l'ancien milicien, Anastasie sortit sa dague, attaquant les cotes du Miraculé, qui portant bien son nom -ou grâce à la chance-, ne subit qu'une vilaine estafilade, douloureuse et sanglante, certes, mais aucunement mortelle. Oui, ses mouvements risquaient d'être rendus difficiles, tandis que chaque amplitude risquait de lui soutirer douleurs et grimaces. Néanmoins, il n'en mourrait pas. Grognant et fronçant des sourcils devant son échec, celle qui avait escompté en finir en un coup se rongea la lèvre inférieure. Néanmoins, elle ne perdit aucunement son air farouche, alors que sa fausse crise de panique était depuis longtemps dissipée.

-"Vous les hommes, vous êtes tous les mêmes dans cet enfer putride qu'est Marbrume." Cracha-t-elle avec haine. "Vous jouez les preux chevaliers auprès des femmes, en espérant avoir en retour le droit de vous vider les bourses comme récompense !" De fait, elle n'avait pas forcément tort sur les prémices de ses dires. Desmond lui-même était tombé dans le panneau, faisant confiance à une inconnue, oubliant comme Alaric de se questionner sur la culpabilité potentielle ou probable de sa partenaire. " Et même si on se refuse à vous... vous..." Un frisson lui remonta le long de l'échine, tandis qu'elle revoyait ce qu'elle avait subit avant son bannissement. Secouant la tête pour oublier ces visions d'horreurs devenues des cauchemars, la bannie raffermit sa prise sur sa lame. "Tu vas mourir." Lâcha-t-elle froidement.

-"Par ici !" Hurla-t-elle, espérant amener auprès d'elle d'autres bannis en mesure de l'épauler contre celui habitué à manier les armes. Située entre la porte barricadée et le soldat de Sombrebois, Anastasie était prête à attaquer et à en finir...

MdJ: a écrit:

Bonjour ! Coucou

Encore merci de vous voir participer au manoir. C'est un grand plaisir de vous lire et de découvrir ce que vous avez tramé durant la semaine. jocolor

Voilà, voilà ! Alaric, tu es en compagnie d'une bannie t'ayant blessé modérément et cherchant dorénavant à en finir avec ta vie. Libre à vous de mener cela comme vous tu l'entends. Si ça devait se diriger en combat, n'hésite pas à envoyer un MP pour que nous puissions pré-rand le combat.

Le prochain passage MdJ sera dans une semaine, en l'occurrence le 5 décembre. D'ici là, bonne continuation dans ce manoir de l'horreur !

« Envie de nous rejoindre ? Vous pouvez toujours le faire, attention à bien inclure l'ensemble des événements et actions à votre sujet ! »
Revenir en haut Aller en bas
AlaricGarde de Sombrebois
Alaric



[Zone éphémère]  ◈ Un souffle de démence ◈ - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Zone éphémère] ◈ Un souffle de démence ◈   [Zone éphémère]  ◈ Un souffle de démence ◈ - Page 2 EmptyJeu 3 Déc 2020 - 20:57
Pendant une demi-seconde, Alaric hésita à ouvrir la porte. Cependant, lui et sa comparse avait déjà entreprit de barricader cette dernière. Et puis, n’était-ce pas une ruse ? Non, pensa-t-il, alors qu’un bruit sourd suivi d’une flaque de sang sous la porte lui confirmait ce qu’il s’était passé de l’autre côté. Lui qui avait toujours à cœur de vouloir sauver tout le monde se repliait dans un repère de fortune, abandonnait des personnes sans défense. Était-il un lâche ? Poings serrés, ses yeux quittèrent enfin la porte pour se poser sur Anastasie. Elle, il pouvait encore la sauver. Et se sauver lui-même… Il ne pouvait s’empêcher de croire que c’était égoïste, mais que pouvait-il faire de plus ? Face au désarroi de la jeune femme, il s’approcha. Prêt à la soutenir, il ne se méfia pas une seule seconde.

Une douleur cuisante fit tressaillir Alaric avant qu’il ne comprenne ce qui lui était arrivé. Par réflexe, il porta une main sur ses côtes ensanglantées et, passant son regard de ses doigts légèrement poisseux à la roussette en face de lui, il fronça les sourcils. En grognant, il recula d’un bon pas, puis dégaina sa dague en prenant une position défensive. Il grimaça lorsqu’il porta ses bras devant son torse pour se protéger. Une belle estafilade ornait son flanc et, même si la blessure n’était pas trop profonde, elle entraverait ses mouvements.

Le soldat écouta les accusations d’Anastasie alors qu’une partie de lui n’osait toujours pas y croire. Elle était l’une des leurs. Depuis le début elle l’avait berné, l’avait appâté afin de lui régler rapidement son compte. Il manqua de lever les yeux au ciel, mais, trop préoccupé par la situation quelque peu dramatique, il se contenta de la laisser cracher ses menaces à la figure.

- Ai-je une seule fois essayé de te séduire ?

Il maugréa quelques injures incompréhensibles pour la rousse, osa la quitter brièvement des yeux pour observer la pièce, leur prison. La fenêtre était l’unique sortie ; ils étaient au premier étage, mais pourrait-il se réceptionner en bas ? De toute façon, fuir n’était pas une possibilité : il était hors de question qu’il lui tourne le dos.

- Je voulais vraiment te sauver ! Écoute, je ne sais pas ce que tu as vécu, mais… Je ne te veux aucun mal, même si tu es une bannie.

La haine qu’il lisait dans ses yeux semblait bien trop profonde. Alaric n’était pas suffisamment doué avec les mots pour la convaincre, d’autant plus avec des propos aussi bateaux. Et pourtant, les Trois savaient qu’il était sincère !

- Par ici !
- Non !

Il se jeta vers elle, sa dague acérée vers l’avant. La faire taire, voilà la meilleure des solutions. Il n’avait pas envie d’avoir encore du sang sur les mains. Du sang qui ne lui appartenait pas, du moins. Malheureusement, il hésita entre la frapper au visage ou plaquer sa main sur sa bouche afin de l’empêcher d’appeler à l’aide. Ce bref instant lui fit rater sa cible, la rousse ayant reculé afin de l’éviter. Cette dernière, en revanche, était bien certaine de ses actes. Son arme pointée vers l’avant, elle porta un coup en visant le cœur du soldat. Au dernier moment, alors qu’il avait regagné son équilibre, Alaric pivota et se saisit du poignet de la jeune femme. Abaissant l’arme de celle-ci, il frappa de la sienne contre sa tempe. Un cri de douleur s’échappa des lèvres de la rousse, tandis qu’elle tombait sans sombrer dans l’inconscience. En grimaçant, il s’abaissa pour être à son niveau et, sans lui laisser le temps de réagir, cogna une seconde fois. La tête d’Anastasie heurta le plancher poussiéreux de la chambre, la plongeant une bonne fois pour toute dans un sommeil forcé.

- Désolé, souffla-t-il en attrapant l’arme de son ennemie.

Il la rangea aux côtés de la sienne cachée dans son dos. Il espérait secrètement qu’il ne l’avait pas trop blessée. Elle aurait mal au crâne à son réveil, mais rien de dramatique. Profitant du calme nouvellement installé, il inspecta l’entaille de son flanc. La chair tirait à chacun de ses mouvements, lui rappelant que la bannie ne l’avait pas loupé. Et pourtant… Elle était proche de lui, le coup aurait pu lui être fatal. En silence, il adressa une prière aux Trois.

Claudiquant quelque peu, il s’approcha de la fenêtre. En contrebas s’étendait la cour intérieure du manoir ; végétation luxuriante d’un côté, tombes morbides de l’autre. Dans les rayons argentés de la lune se découpait un bâtiment, une crypte peut-être ? S’il y avait des survivants, ils auraient pu s’y cacher… à moins qu’il s’agisse d’un nouveau piège ?

Des hurlements retentirent de l’autre côté de la porte, accompagnés de bruits de pas menaçants. Il ne devait pas rester là. Et si Anastasie se réveillait ? De toute façon, il devait retrouver Rosen, il ne pouvait plus s’attarder dans ce refuge de fortune. Enroulant sa main dans un vieux tissu qui recouvrait le lit, il brisa la fenêtre déjà fissurée qui vola en éclat. Au même moment, quelqu’un tenta d’ouvrir la porte. Jurant dans sa barbe, Alaric attrapa un semblant d’oreiller – vidé de la plupart de ses plumes qui recouvraient le matelas éventré – et le laissa tomber dans les buissons sous la fenêtre. C’était petit, peu épais… Mais c’était tout ce qu’il avait. Un coup d’épaule s’écrasa contre la porte barricadée. Le soldat ne se retourna pas pour inspecter les gonds de l’entrée et se coula entre les barreaux de la fenêtre. Un grognement s’échappa de ses lèvres, l’estafilade n’appréciait guère ses contorsions. Il s’assit sur le rebord, les jambes pendant dans le vide. Un, deux, trois… Il ferma les yeux et se laissa tomber, prêt à se réceptionner le plus souplement – le moins douloureusement – possible.
Revenir en haut Aller en bas
Maître de JeuAdministrateur
Maître de Jeu



[Zone éphémère]  ◈ Un souffle de démence ◈ - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Zone éphémère] ◈ Un souffle de démence ◈   [Zone éphémère]  ◈ Un souffle de démence ◈ - Page 2 EmptySam 5 Déc 2020 - 17:55


L’échange fut aussi bref que long, aussi rapide que court, la bannie n’aurait jamais abandonné son idée, elle avait trop souffert, sa haine était trop profonde pour ainsi renoncer. Après un premier coup au niveau des tempes elle s’était retrouvée en difficulté, la vision trouble, l’arme quittant sa paume, pour se retrouver à la ceinture de celui qu’elle avait tenté de tuer. Le garde de Sombrebois avait fini par la réduire dans l’inconscience, portant un nouveau coup au niveau de sa tête, sa vision son observation s’était complètement brouillée jusqu’à la faire basculer dans l’obscurité. L’homme désormais blessé ne s’était pourtant pas perdu dans sa réflexion, cherchant à fuir à s’éloigner alors que les bruits de pas à l’extérieur se faisaient entendre. La porte était ruée de coups, tremblait de cette manière si particulière indiquant qu’elle allait finir par céder. Le survivant de l’instant venait de briser la vitre à l’aide d’une couverture, avait espéré sincèrement qu’un simple couffin soit en mesure de lui réduire le choc de sa chute, sans doute en vain. Alaric avait pourtant préparé les éléments, brisant la fenêtre plutôt minutieusement, évitant les coupures. À l’instant où la porte avait volé en éclat, l’habitant de Sombrebois avait glissé le long du toit dans une grimace de douleur et des hurlements de colère de ceux qui trouvaient l’une des leurs sur le sol, inconsciente.

Le banni s’était pourtant précipité à la fenêtre, tendant la main pour essayer d’attraper celui qui prenait la fuite, sans succès. Un grognement de rage s’était échappé de ses lèvres avant qu’il ne délaisse l’observation de celui qui lui avait échappé pour se concentrer sur celle qui était encore étendue sur le sol. Une femme faible n’avait pas grand-chose à faire dans leur rang, la vie dans les marais était cruelle, difficile, si elle n’était pas en capacité de battre un homme dans une petite pièce, la bannie n’était bonne à rien. Une main avait agrippé sa chevelure, la dague avait entaillé sa gorge et la tête était retombée sur le bois de la chambre alors que le cœur commençait déjà de légers soubresauts d’agonie. La troupe délaissa le cadavre pour repartir dans l’intérieur de la demeure sans doute avec l’idée de retrouver d’autre proie, mais surtout de rattraper celui qui venait de prendre la fuite.

De son côté, Alaric venait de descendre le long du toit, emportant avec lui mousse et restant de petite tuile, d’argile, de boue, de branchage et feuillage ancien en début de décomposition, il dut même croiser un corbeau, allongé sur le dos, les deux pattes en l’air et les yeux révulsés. Oui, jusqu’au toit la mort était partout, omniprésente. Le milicien avait fini par atterrir sur le sol, sur cet oreiller qu’il avait utilisé qu’il éclata sous l’impact dégageant une multitude de plume blanche et de poussière autour de lui.

Mjitage : Alaric le Miraculé : Chute/descente du toit jusqu'au sol
Attaque : 15
Bonus : /
Malus : -1 blessure ;
Total : 14

Pour réussir : 14 et moins ;
Pour échouer : 15 et plus ;
Note : Si échec, jet d'endurance pour dégât ;
Résultat : 6 réussite

Une douleur aux fesses, qui se traduira sans doute par un hématome important l’empêchant de s’assoir ici et là, peut-être même qu’il le fera boiter un peu, mais ce fut tout. Par de saignement, pas de craquage, rien. Sa plaie avait dû néanmoins ce faire immédiatement beaucoup plus douloureuse, le saignement un peu plus présent, le temps de teindre davantage sa tunique. Et maintenant ? Maintenant, le milicien avançait vers la fameuse crypte dans l’espoir de retrouver les personnes qu’ils avaient l’habitude de côtoyer, ne s’attendait-il surement aucunement à se faire sauter dessus à peine les premiers pas réalisés.

[La suite ce Mjitage dans le sujet de groupe => par ici ]

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



[Zone éphémère]  ◈ Un souffle de démence ◈ - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Zone éphémère] ◈ Un souffle de démence ◈   [Zone éphémère]  ◈ Un souffle de démence ◈ - Page 2 Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
[Zone éphémère] ◈ Un souffle de démence ◈
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Marbrume - Forum RPG Médiéval Apocalyptique :: ⚜ Alentours de Marbrume ⚜ :: Les Faubourgs :: Le manoir de l'horreur :: Le manoir-
Sauter vers: