Marbrume



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 [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches.

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Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



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MessageSujet: [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches.   [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches. EmptyJeu 20 Mai 2021 - 14:24



[Convocation]Quand la lumière perce entre les branches. Bzta
Il avait fallu une journée entière pour que la couronne réagisse positivement à la demande de pardon de la baronne de Sombrebois. Sa lettre avait prise de court toute la noblesse, et l’impatience des chuchotements qui s’en étaient suivis était un parfait indice de l’importance de l’affaire au sein de la cour. Beaucoup étaient ceux qui avaient condamné ce mariage, pour des raisons aussi diverses que fantaisistes parfois. Quid de l’honneur pour certain, une souillure de sang pour d’autres, un sort jeté même pour les plus hostile. Une gourgandine sans droit qui se hissait à la table des nobles. Il y avait forcément un sort là-dessous !

Tous furent donc surpris de son audace, certain même admiratif de son ingéniosité. Quel roi serait donc Sylvrur s’il laissait dans le besoin la mère du dernier sang de Sombrebois alors que le baron était disparu ?
Puis vint la cérémonie, Rosen s’agenouillant devant le roi, Victor de Rougelac lui prêtant son bras. Lui le rejeté, ou du moins avait-il laissé penser ce fait pour apparemment servir la couronne au mieux de son talent. Sigfroi l’avait félicité pour sa patience et le travail qu’il avait effectué en son nom. Il avait souhaité ses sincères condoléances à la baronne, et l’avait assuré du soutien de la couronne à Sombrebois. Puis les scribes avaient joué leurs rôles, loin des apparences et des courbettes, ils avaient préparé les contrats, les taxes, les contraintes et les pouvoirs de la communauté réintégrée dans le girond de la couronne. Etonnamment vite d’ailleurs pour certain, comme si l’affaire avait reçu une certaine préparation en amont.

Mais la plupart étaient trop occupé à tenter de tirer leurs épingles du jeu dans les nouveaux marchés à venir et les avantages à en retirer pour réellement s’attarder sur ce genre de détails. Les plus pragmatique louant simplement l’ingéniosité de ce mouvement d’échec, qu’elle qu’en soit la personne à l’origine.
Impatiente de rentrer chez elle, la baronne annonça son retour dans les jours prochains. Mais sans doute ne s’était-elle pas attendue à l’engouement que cela susciterait au sein de la population. Marchands au bord de la ruine, bûcheron de métier trop longtemps privés de revenus. Des familles entière prête à suivre son petit convoi de tête dans l’espoir d’un nouveau souffle de vie. Avec l’aide de la couronne, Sombrebois perdait son aura de tombe en devenir pour prendre l’aspect nettement plus attrayant de l’opportunité à saisir.

D’ailleurs la couronne elle-même n’était pas avare dans sa participation à ce petit exode. Impatiente de rendre sa nouvelle place forte sécurisée et défendue, elle avait fourni autant de maçons et de tailleurs de pierre que nécessaire pour accélérer significativement la reconstruction des lieux. Sans aucun doute que la petite bourgade sentirait cette dépense dans ses impôts dans les années à venir, mais cette implication royale rassurait sur le sérieux de la situation. Et la production massive de bois qui avait fait la réputation de cette famille noble, suffirait amplement à compenser ces tracas.

Un contingent complet de la milice extérieure fût dépêché pour sécuriser le convoi et ensuite s’installer sur place, ce qui étoffa encore le nombre de famille à suivre le mouvement. La cité n’avait pas vu pareil départ depuis la reprise du Labret et de ses fermes, même si nous étions loin des milliers d’âmes d’alors. L’afflux était si important qu’il fut décidé de scinder l’expédition en plusieurs départs afin d’éviter de former une cible trop bruyante et exposée. Ce qui devait être un départ dans la matinée s’étira en plusieurs sur une semaine entière. Mais la baronne, maîtresse de lieu et prioritaire, put tout de même partir comme prévu ce jour là à la tête du premier convoi, majoritairement composé des ouvriers du roi et de miliciens. A l’exception d’un éclaireur qui ne revint pas d’une patrouille, ce premier voyage se déroula sans encombre jusqu’à la demeure au cœur des marais. La plupart des participants de l’expédition s’arrêtèrent dans le bourg, sous les yeux médusés des rares habitants. La baronne, dans son carrosse fut ramenée jusqu'à la forteresse décrépie. Où l’attendait déjà son capitaine de la garde.
Tout deux avaient vécu bon nombre de choses depuis leur séparation pourtant récente, et surement auraient-ils beaucoup à ce dire, mais le temps était-il de leur côté ?

HRP:


Dernière édition par Dame Corbeau le Jeu 20 Mai 2021 - 19:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches.   [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches. EmptyJeu 20 Mai 2021 - 18:58


Quand la lumière perce entre les branches.
Rosen feat Alaric et Dame Corbeau


Le temps a passé depuis que j’ai quitté Sombrebois, le 5 mars, pour aller à la base me reposer au temple et essayé désespérément d’en tirer un quelconque soutien.

Je me suis bien sûr heurtée à un mur, sans grande surprise, lorsque j’ai reçu la visite du gouverneur venu m’annoncer que nous avons reçu une mystérieuse invitation aux allures menaçantes concernant Sombrebois.

Et là tout s’est écroulé, ou plutôt tout s’est resserré autour de moi comme un piège. Voilà que la couronne s’est intéressée à moi, au bourg, et que je n’ai eu d’autres choix que d’accepter cette proposition qu’il m’était impossible de refuser. Il y a du bon et du mauvais, bien évidemment, comme dans toute chose puisque rien n’est tout blanc ou tout noir.

Le positif, c’est que le bourg va revivre d’un souffle nouveau. Fini la famine, le danger, fini les angoisses pour la population. En fait, voilà que tout le monde devrait être heureux. Pour elle, nul doute qu’il s’agira d’un jour de fête à marquer probablement dans les événements historiques du fief, d’un jour qui restera, année après année, à fêter.

Ça c’est bien sûr pour la partie visible… Mais à quoi bon inquiéter tout le monde avec le reste ? Pour le négatif, nous sommes désormais dans la ligne de mire de la couronne, nous serons surveillés et chacun de nos moindre fait et geste se saura. Moi, je me sens un peu comme dans un carcan étouffant impossible à retirer.

Un peu comme si j’avais dû vendre mon âme et celle de mon enfant au diable. Mais ce n’est pas comme si j’avais eu le choix. On m’a forcée… et si j’ai cru avoir l’opportunité de pouvoir tout fuir – même si c’était sans doute plus que déraisonnable - Victor m’en a bien rapidement empêchée en me retenant chez lui de force et je me suis résignée à signer cette maudite missive.

Enfin, nous sommes partis en direction de Sombrebois. Victor a tenu à venir aussi, et même si je n’en ai pas envie, il faudra que je me débrouille de déplacer Edwige dans une autre chambre afin de libérer la chambre d’amis. Mais laissons Victor… c’est donc le 16 mars que je suis enfin de retour chez moi, acheminée en carrosse, tout le bataclan suivant avec moi. Des miliciens – beaucoup de miliciens – trop de miliciens… des marchands et que sais-je encore.

Enfin, me voilà de retour. Mais j’ai une boule au ventre qui ne me quitte pas depuis des jours, et qui se renforce de plus en plus à l’arrivée. Devant l’incompréhension de Hilde qui se hâte de venir m’accueillir – j’imagine que la personne sur le chemin de ronde a dû alerter de la caravane en approche – je donne un ordre des plus succincts qui soient :

« Rassemblement. »

Je ne sais pas comment leur expliquer tout ça, mais il va bien falloir. Les regards se font inquiets, confus, les enfants sont agités et disent qu’il y a plein de mondes dehors. Une fois que le maximum de personnes se sont rassemblés, je peux enfin prendre la parole :

« Réjouissez-vous, c’est la fin de la galère. »

C’est bref, trop bref. Je crois que je peux et que je dois faire mieux... 

« On a reçu de l’aide de la Couronne. De la nourriture, des armes, des outils, des ouvriers, des miliciens, et plus encore. Dorénavant, on ne sera plus traités comme des parias. »

Cette fois c’est bon. Je ne pourrais pas faire mieux… je regarde la cuisinière avant de lui adresser pour toute conclusion :

« Pénélope, il va y avoir du boulot en cuisine. J’attends un banquet somptueux pour ce soir, c'est un jour de fête ! j'essaie de m'exclamer joyeusement. Ah, et il faudrait aussi déplacer Edwige afin de libérer la chambre d’amis, car nous avons la visite du gouverneur. »

Je le ferais bien dormir dans la cave celui-là, m’enfin... Et puis je m’éloigne dès que j’en ai l’occasion. J’aimerais aller me coucher et tout oublier, mais ce n’est pas vraiment le moment et même si je suis épuisée autant physiquement que mentalement, il me faut rester présente et disponible pour m’investir dans ce renouveau qui m’effraie tant.

Répondre aux questions, aider à la réorganisation de pas mal de choses et j’en passe. Je me rends donc dans ma chambre histoire de m’isoler un peu. J’essaie de garder mon calme mais c’est plus fort que moi et j’envoie voler la chaise du bureau contre le mur.

Là, je m’assieds sur mon lit pour prendre ma tête entre mes mains. J’ai juste envie de m’enfuir en courant me perdre dans les marais…

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MessageSujet: Re: [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches.   [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches. EmptyVen 21 Mai 2021 - 11:34
Depuis le départ d’Eve, Alaric tournait dans Sombrebois tel un animal en cage. À plusieurs reprises, ses pas manquèrent de creuser une tranchée, tant il n’avait pu rester en place, nerveux et sur ses gardes. Lorsque la jeune noble était partie, il avait fixé sa silhouette jusqu’à ce qu’elle s’efface, trop loin pour que ses yeux soient capables de la discerner. Plus par habitude que par véritable croyance, il avait adressé une prière aux Trois afin que son chemin de retour se déroule sans encombre. Malgré ses dires, il espérait bien la revoir, surtout si ses informations se révélaient efficaces.

Les doigts gourds et la plume maladroite, il avait tâché, pour la première fois de sa vie, d’écrire une lettre qui, pour lui, était dépourvue de sens. L’encre avait taché son support, laissé des traces ingrates qui maculaient les trois traits imprécis. Après plusieurs essais, le soldat avait brandi le feuillet sous le nez de Marie-Ange, qui avait essayé de lui expliquer ce qu’il avait dessiné. Malheureusement pour lui, si la prêtresse avait bel et bien reconnu la lettre du haut, elle était incapable de comprendre le trait sous cette dernière.

- Ce n’est pas un symbole religieux, c’est tout ce que je peux te dire.

En grimaçant, il l’avait cependant remerciée et avait commencé une longue et terrible attente. Trois jours, presque les trois jours les plus longs de sa vie. Enfin, le 16 mars signa l’échéance de ce supplice. Accoudé sur les remparts du chemin de ronde, Alaric aperçut le convoi aux portes du bourg. Il ne doutait pas que le carrosse transportait Rosen, vu le nombre incalculable de miliciens qui l’encerclait.

Le soldat envoya Hilde à la rencontre de l’expédition, tandis qu’il descendait à son tour dans le hall du château. Il se sentait étrangement calme : c’était comme Eve le lui avait dit. La scène se déroulait telle qu’elle l’avait décrite : de l’aide en apparence, une surveillance sous-entendue. Face à l’étendue des nouveaux arrivants, Alaric resta en retrait, offrant quelques signes de têtes aux miliciens qui s’avançaient vers le château. Sur le seuil, il nota la fatigue sur le visage de la blonde, soulignée d’une inquiétude qu’elle camouflait mal. Son petit discours, cependant, était tout à son honneur : que la population ne se doute de rien était l’essentiel. Lui-même avait alerté les habitants du château : pas un mot au sujet de la visite d’Eve à quiconque. Vu l’armada qui escortait Rosen, il se félicitait d’avoir eu cette présence d’esprit. Il n’empêche, ces quelques mots de la blonde avaient également eu le mérite d’assurer ce qu’il avait cru : c’était bel et bien le roi qui venait en aide à Sombrebois, ce qu’Eve n’avait pu que lui souffler à demi-mot. Une fois de plus, il se demanda comment la jeune noble avait pu être au courant de toutes ces manigances.

Les bras croisés sur le torse, Alaric observa la baronne de Sombrebois s’éclipser, tandis que des exclamations enthousiastes fusaient aux portes du château. À son tour, il profita de cette nouvelle euphorie pour la suivre jusqu’à sa chambre. Il donna deux petits coups contre la porte légèrement entrouverte avant d’entrer dans la pièce.

- Comment tu vas ? demanda-t-il en prenant soin de fermer la porte derrière lui.

Il désigna la meurtrière du menton.

- Je suis… Plus ou moins au courant de ce qu’il s’est passé. Quelqu’un m’a… averti, tenta-t-il d’expliquer.

Il baissa un peu plus la voix et s’approcha.

- Je sais que tu viens à peine de rentrer, mais faut qu’on parle tous les deux avant d’être surveillés de partout !
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MessageSujet: Re: [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches.   [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches. EmptyVen 21 Mai 2021 - 19:00


Quand la lumière perce entre les branches.
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Putain de bordel de merde… je ne sais pas comment je vais bien pouvoir gérer ça. Je suis complètement perdue… je relève la tête en attendant deux petits coups discrets sur la porte, et j’aperçois Alaric qui rentre en la refermant prestement. J’amortis difficilement un soupir de lassitude.

Je n’ai pas vraiment envie de parler de tout ça, et encore moins de me disputer, chose qui revient régulièrement avec lui. De plus, je manque de temps dans l’instant, chose dont il doit bien se douter… et j’aurais aimé pouvoir me reposer quelques minutes.

Mais je le connais assez pour savoir qu’il n’abandonnera pas alors autant éviter de nous faire remarquer.

« Je vais bien. »

Je ne suis pas sûre d’être bien convaincante, mais ça m’est égal. Et je n’ai pas eu le temps de lui demander des nouvelles de Sombrebois qu’il m’en donne de lui même. Il est au courant… quelqu’un l’a averti ?! Je fronce les sourcils. C’est quoi encore ces histoires…

J’ai assez de tracas comme ça sans avoir à m’en rajouter. Il s’approche en tentant de se faire plus discret, craignant déjà que l’on puisse nous surveiller. Et même si je m’évertue à vouloir esquiver toute discussion, j’aimerais bien savoir ce qu’il s’est passé dans mon dos, pendant que j’étais retenue chez Victor.

« Je t’écoute, l’informai-je donc en me levant pour remettre la chaise en place. Explique-moi qui est venu te trouver et ce qu’on t’a dit. Mais sache que quoi que tu puisses en penser, on ne peut rien y changer de toute façon et c’est mieux comme ça. C’est la fin de la misère… »

Oui, je sais. C’est ce dont j’essaie de me convaincre même si au fond de moi je pense bien le contraire, et ce n’est sûrement pas lui que je réussirai à tromper. Mais c’est vrai, qu’espère-t-il ?

Que je change d’avis et que je mette tout le monde à la porte ? Et que diraient les autres d’être subitement privés de cette providence ? J’ai bien vu les regards empreints d’autant d’espoir que de questionnements. Mais non, il n’est pas stupide et il sait très bien que rien ne peut-être annulé.

Il le sait puisqu’il est au courant de ce qu’il s’est passé et qu’il sait que ne serait-ce en parler est délicat… Mais je me demande bien ce qu’on a pu venir lui dire, mais j’imagine qu’il va m’en parler puisque c’est pour ça qu’il est venu me voir en urgence. Pas pour remédier à ce qui a été décidé, bien évidemment.

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MessageSujet: Re: [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches.   [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches. EmptyVen 21 Mai 2021 - 21:54
Alaric perçut le trouble de Rosen, mais fut rassuré d’apprendre qu’elle acceptait de l’écouter. Il aurait voulu lui laisser le temps de respirer, de digérer toutes ses péripéties récentes qu’il se contentait d’imaginer, avant de lui relater ses propres aventures dans la forteresse. Hélas, le temps ne jouait pas en leur faveur et le soldat comptait mettre à profit au plus vite ce bref moment qu’ils pouvaient encore partager en toute intimité.

Un sentiment de dépit émanait de la baronne de Sombrebois, sa voix était lasse, résignée. Avec un peu de chance, les informations qu’il avait obtenues d’Eve lui redonneraient un semblant de motivation. La disparition d’Hector l’avait touchée plus qu’elle ne voulait bien l’admettre, sa grossesse difficile l’avait affaiblie d’autant plus et cette aide subite de la couronne n’avait en rien arrangé son état. Le cœur d’Alaric se serra : même si leur relation avait toujours été compliquée, jamais il n’avait voulu la voir aussi triste et démunie.

- Une jeune femme appelée Eve… En fait, je ne sais même pas si c’est son vrai nom, ajouta-t-il alors qu’il y réfléchissait, sourcils froncés. Bref, elle est venue ici, seule. Elle m’a dit que tu rencontrerais quelqu’un qui nous aiderait… En apparence, en tout cas.

Il marqua une petite pause, le temps que la blonde puisse digérer ces nouveaux renseignements. La baronne connaissait-elle cette mystérieuse Eve ? Elle n’avait pas rejoint la noblesse depuis très longtemps et, de ce qu’Alaric en savait, elle n’en avait pas côtoyé beaucoup. Cependant, il serait de bon ton qu’il lui fasse une petite description de la messagère si du moins il en avait l’occasion. Pour l’heure, il y avait plus important ; le portrait d’Eve attendrait.

- Le bourg va revivre, des ressources vont arriver… Toi, tu portes l’héritier de Sombrebois, dit-il en désignant son ventre arrondi du menton. Tant que tu seras enceinte, tu ne craindras rien… Mais après…

Il n’y avait pas besoin d’en rajouter plus. De toute façon, Alaric était persuadé que Rosen savait ce qui l’attendait une fois l’enfant mis au monde. Le soldat s’agenouilla pour être au même niveau que son amie et essaya de lui sourire.

- Je te ne laisserai pas tomber, affirma-t-il. Eve m’a dit qu’on pourrait trouver des alliés dans le bourg.

Avec douceur, il glissa sa main dans la sienne et la retourna, paume vers le plafond. Minutieux, il dessina le symbole sur sa peau : un V souligné d’un trait.

- Elle m’a donné cet indice, mais je ne sais pas ce que c’est. Marie-Ange non plus, crut-il bon de préciser.

Alaric ne la quittait pas des yeux, attendant qu’elle ait peut-être la réponse à sa – ses – question.

- On doit se serrer les coudes, d’accord ? Euh…

Il bafouilla, avant de se reprendre :

- Je sais que c’est pas toujours facile de s’entendre, nous deux mais… ça va aller, d’accord ?

Il essayait de la convaincre autant que de se convaincre lui-même. Comme il lui avait dit, tant qu’elle était enceinte, Rosen ne craindrait rien. Cela leur laissait une petite marche de manœuvre pour observer, appréhender cette nouvelle situation qui était des plus inconfortables pour la baronne. D’ici là, Alaric avait bon espoir d’avoir réussi à trouver des alliés sur qui compter. Il n’avait pas le choix.
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MessageSujet: Re: [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches.   [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches. EmptySam 22 Mai 2021 - 13:48


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De nouveau assise sur le lit après avoir replacé la chaise, je cherche à comprendre. Comment est-ce possible que quelqu’un soit si bien informé ? Je sais bien qu’il y a des espions partout, mais quand même ! Ça en devient terrifiant. En tout cas, ce prénom ne m’évoque rien du tout. Je ne connais aucune Eve.

Alaric me fait ensuite remarquer que je vais être en danger une fois que mon enfant sera venu au monde. Évidemment… rien d’étonnant à cela, mais avait-il vraiment besoin de me le signaler maintenant ? Il se place devant moi et s’agenouille pour se mettre à ma hauteur.

Je le regarde, je suis décontenancée. Il me sourit. Ou du moins il essaie, parce que sourire n’est vraiment pas son point fort. Je ne me souviens pas de l’avoir souvent vu sourire… Si, il m’a sourit une fois quand je l’avais aidé pour se rapprocher de Hilde. D’accord, c’est flippant.

Je sais bien que la situation est plus que délicate, mais quand même ! Il commence à me faire peur... Et plus il essaie de me rassurer, et plus il me fait peur. Puis il prend ma main pour… je me fige. Ce tracé… Je retire vivement ma main de la même manière que je l’aurais retirée sous une douleur, repliant le coude de sorte à ce que mes doigts touchent mon épaule.

Tenant mon poignet, je cherche à comprendre. Un indice ? Quel indice ? Le Roi n’est pas bienveillant à mon égard…

« On doit se serrer les coudes, d’accord ?, me demande-t-il penaud. Euh… Je sais que c’est pas toujours facile de s’entendre, nous deux mais… ça va aller, d’accord ? » 

Ça va aller... ? Comment ça le pourrait...

« C’est pas un indice...  c’est... »

Je cherche à rassembler mes esprits, mais je ne sais plus où j’en suis.

« Je sais pas ce que c’est... mais ça ne présage rien de bon pour moi. Peut-être le V de victoire… de leur victoire… »

J’en sais rien, et je ne veux pas savoir.

« J’ai pas eu le choix… ils m’ont forcée à accepter. Le Roi… il était prêt à condamner le bourg jusqu’à désertion complète. Il voulait nous affamer… couper le peu de convois qu’il nous restait. Mais c’est juste une brute incapable de se tenir éloigné de son épée plus de quelques minutes… C’est de la reine qu’il faut se méfier. C’est elle qui tire les ficelles… du moins ce qu’il veut bien lui laisser tirer. Mais il y a toujours un certain conflit entre eux. Ils ne s’unissent pas pour atteindre un même but, ils s’affrontent pour l’obtenir avant l’autre et je pense que c’est là leur plus grande faiblesse. Ils sont totalement désunis... Même s’ils veulent la même chose. C’est un peu comme s’il se livraient une partie d’échec perpétuelle où chacun essaie de devancer l’autre… »

En soit, quoi de plus normal me direz-vous ? C’est comme ça que ça se passe dans la noblesse...

« Ils sont comme… deux fangeux se disputant un bout de viande… sauf que là… »

J’essaie de me calmer, mais la panique est en train de monter de plus en plus et descends par terre à mon tour pour me réfugier dans ses bras et lui parler à l’oreille pour plus de discrétion.

« C’est mon enfant le bout de viande ! Ils veulent se l’approprier par n’importe quel moyen parce que c’est leur porte pour Sombrebois… et ils sont prêts à tout pour ça. Moi je peux bien mourir, ça m’est égal. Mais je ne veux pas que mon enfant subisse ça… c’est tout ce qu’il me reste Alaric ! Je t’en prie, aide-moi, il faut le sortir de là d’une façon ou d’une autre ! Lui trouver une famille aimante qui s’occupera bien de lui… le temple, sinon. Je me débrouillerai pour subvenir à ses besoins sil le faut, mais je ne veux pas de cette vie-là pour lui ! Je ne veux pas qu’il soit un objet… »

Je recule un peu pour le regarder dans les yeux et je prends doucement sa tête entre mes mains.  

« Tu m’as dit que tu étais en colère parce que tu ne pouvais jamais sauver personne. Toi aussi, tu te fiches de mourir. Tu te fiches des risques, hein ? Tu es le seul à qui je peux demander ça… je t’en conjure, aide moi à trouver une solution et comment le faire quitter le bourg… on pourrait organiser un enlèvement, je ne sais pas ? Ou le faire passer pour mort dès la naissance… »

Je ne suis pas en état de réfléchir de façon cohérente. Bon, je pourrais bien demander à Desmond aussi, et je gage qu’il pourrait m’aider, mais je ne lui fais pas assez confiance et ce serait vraiment le tout dernier recours.

« S’il te plaît… je ne te demanderai rien d’autre. » 


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MessageSujet: Re: [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches.   [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches. EmptyJeu 27 Mai 2021 - 21:01
Eve était également une inconnue pour la blonde. Tant pis, il ne s’était pas attendu à ce que les deux jeunes femmes se connaissent, d’autant plus que la noble avait précisé ne pas être amie avec la baronne. Soit, comme il avait fini par s’en rendre compte, découvrir l’identité de la messagère lui importait peu. Il préférait savoir qui elle était, et il en avait déjà eu un avant- goût.

Alaric avait pris soin de dessiner dans la paume de Rosen avec délicatesse, mais cette dernière la retira vivement, comme s’il l’avait brûlée. L’air désolé, il la toisa, attendant qu’elle lui fournisse une explication. Si Eve ne lui disait rien, il n’en allait pas de même pour le V souligné. Le soldat l’avait lu dans les prunelles fatiguées de la baronne : elle avait déjà vu ce symbole. À son grand dam, elle n’en connaissait néanmoins pas la signification, se perdant en conjectures qui firent froncer les sourcils du garde de Sombrebois.

- Le V de leur victoire ? répéta-t-il, confus. Mais, et cette barre, là ? demanda-t-il en désignant le trait invisible, veillant à ne plus toucher sa peau.

Et puis, la victoire de qui ? De la couronne ? Cela n’avait pas de sens. D’après les paroles d’Eve, cette dernière essayait de leur mettre des bâtons dans les roues et elle avait dessiné cette figure lorsqu’elle avait évoqué des alliés potentiels. Rosen devait forcément se tromper. La pauvre semblait manquer d’air, un sentiment qu’Alaric ne comprenait que trop bien. Sans lui proposer sa propre hypothèse, il l’écouta ce qu’elle avait vécu à Marbrume. Une fois de plus, sa version des faits faisait écho aux prédictions d’Eve. Même si cette décision était bénéfique pour les habitants du bourg, il s’agissait d’un cadeau empoisonné pour Rosen… Et son enfant. Alaric ne s’était pas attendu à tant de détresse dans sa voix, ni dans ses gestes. D’instinct, il voulut poser ses mains sur ses joues, mais elle le devança. Il se contenta de les placer sur ses poignets, comme s’ils devaient garder une forme de contact plus rassurante, une promesse tacite entre eux.

Le soldat ferma les yeux puis inspira profondément. Il l’avait bel et bien imaginé paniquer, mais pas lui faire de telles propositions complètement folles ! Alaric attrapa ses mains et les décolla de son visage, les gardant fermement entre ses doigts.

- Bien sûr que je veux t’aider et je veux aussi ce qu’il y a de mieux pour ton enfant, mais…

Prenant soin de choisir correctement ses mots, il ajouta :

- Il s’agit de la couronne, on ne peut pas la rouler de cette manière. Le bourg en payerait le prix et ton enfant aussi.

Alaric secoua la tête de droite à gauche, ses mèches se balançant sur son visage.

- On ne peut pas prendre ce risque. On doit jouer plus finement.


Jouer. Il était impliqué dans bien d’étranges parties, ces derniers temps.

- Mais je ne suis pas très doué pour tout ça… Moi non. On doit faire semblant, leur faire croire qu’on fait tout ce qu’ils veulent. Rosen, je ferai tout pour qu’il ne t’arrive rien, ni à toi, ni à ton enfant. On va trouver cet allié dont Eve m’a parlé et elle… Je sais comment la joindre.

Hésitant, il la serra dans ses bras. Avec les informations de la blonde et de la messagère, il avait déjà quelques cartes en main que la reine ne soupçonnait pas. À lui – à eux – de les jouer au bon moment.
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MessageSujet: Re: [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches.   [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches. EmptyJeu 27 Mai 2021 - 23:11



16 mars 1167.
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Que de choses pouvaient se produire en si peu de temps pour les habitants de Sombrebois. De bonnes choses en apparence. Une certaine allégresse avait gagné le petit bourg plus encore après que les mots de la baronne s’étaient répandus depuis la forteresse jusqu’aux rues.
Avec son franc parler peu orthodoxe, elle avait mis des mots sur les espoirs et les questions de ceux à sa charge.
Enfin, ils étaient sauvés. On pouvait sentir l’émotion dans les rires, les tapes dans le dos vigoureuses, les regards joyeux qui s’échangeaient à chaque croisement. Un poids malsain s’ôtait des épaules de chaque habitant. Les nouveaux arrivants étaient chaudement accueillis, félicité pour leur courage, et partout, sur chaque lèvre, le nom de la baronne était loué.

Elle avait réussi, elle avait sauvé le bourg et attiré la compassion du roi sur eux. Plus que beaucoup, plus même que le regretté baron, elle avait montré la noblesse de son cœur. Qu’il serait sans doute douloureux pour la baronne dans les semaines à venir de devoir faire face à se rappel constant du pacte qu’elle avait dû, contre son gré, passé avec le Roi et sa chère mais venimeuse épouse. Dans l’intimité de sa chambre, face à son capitaine qui confirmait la menace pesant sur sa vie, la joie du bourg devait avoir un gout des plus amère.

Mais ce n’était pas la seule épreuve qu’elle devait affronter ce jour-là. Plus tard, alors qu’ils discutaient toujours, trois coups sur sa porte leur parvinrent, comme un tambour sinistre marquant l’arrivé du destin. Une voix hésitante. Entre excitation et doute. Celle d’un des gardes, étouffée par l’épaisseur du bois.

- Baronne, un autre convoi remonte l’allée principale. On dirait des miliciens. Ils accompagnent un carrosse…

En effet, l’aspect martial des arrivants, et le vert de leur tenue ne laissait que peu de doute sur le métier de ces hommes et femmes avançant lentement en rang dans la rue centrale du petit bourg. Mais ils n’avaient pas cet air calme de ceux qui assurent la sécurité des murs et des marchandises, il ne s’agissait pas de gardes. C’était des combattant, à l’air dur et au regard sombre de ceux qui ont vu un peu trop de sang couler.
A leur tête, percher sur un immense étalon au poil gris se tenait un homme, plus jeune que l’on aurait pu croire pour diriger un tel groupe, mais un regard à son visage froid ne laissait que peu de doute sur sa propre dureté.

Il possédait un certain charme, mais à l’image d’un buste taillé dans la pierre, cette beauté ne semblait qu’être le résidu d’un homme du passé, dont seul le froid dessin restait gravé. A mi-parcours de la petite troupe, un carrosse portant le blason royal sur sa porte avançait, cahotant doucement sur la route inégale. Tous les yeux, déjà excité de l’arrivée de la baronne, brûlaient de curiosité en observant les petits rideaux noirs qui en masquaient l’intérieur. Cela devait être une personne importante pour être ainsi escortée, un invité de la baronne peut-être ?

L’homme qui menait la troupe leva deux doigts avant d’indiquer l’Est. Sans un mot, la moitié arrière de la colonne, qui se trouvait derrière le petit véhicule se désolidarisa du convoi pour emprunter une rue perpendiculaire et se diriger vers un espace dégagé qui servait principalement de débarras aux travaux en cours, visiblement dans l’optique d’y établir un camp temporaire. Le reste de la colonne poursuivit sa route vers la petite forteresse avec son colis sur roues. Ils pénétrèrent la minuscule cours sous les regards médusés des gardes et se déployèrent. Non pas dans un carré ou une autre formation militaire, mais en deux rangées distinctes de chaque côté, la main sur le pommeau au fourreau à la manière des chevaliers signalant leur rôle de protecteur. Au centre des deux lignes, tout aussi immobile que ses hommes, le jeune gradé attendait, en silence. Dès que la grande porte s’ouvrit sur la baronne et son capitaine de la garde, il descendit à bas de sa monture pour ne pas les dépasser et s’avança de quelques pas.

Il émanait de lui une autorité naturelle, une conviction, une certitude de ne pas être soumis à autrui, mais seulement à son objectif. Pourtant il plaqua son poing sur son torse. Comme un seul homme, ses soldats et lui mirent genoux à terre devant celle qui il y a quelques jours encore était traitée comme une pestiférée.
Pourtant il ne sembla y avoir aucune ironie dans la voix de celui-ci quand il prit la parole.

- Baronne de Sombrebois, je suis le sergent Yohan de Morguestanc, la 3eme compagnie de la milice extérieure vous demande l’hospitalité pour la nuit. La route a été longue, et vos murs pour protéger mes hommes seraient d’un grand secours.

Il n’y avait que ces derniers mots qui semblèrent plus nuancé dans la bouche du sergent, il avait observé les murs du petit bourg, les failles encore bien trop grandes à son gout, et dans sa voix de militaire, il ne pouvait s’empêcher de faire remarquer qu’en cas d’attaque, on devrait plutôt compter sur ses miliciens pour protéger les murs, que l’inverse. Pour autant la demande semblait honnête dans sa bouche.
Il poursuivit cependant, sur un ton plus neutre, comme s’il se détachait émotionnellement de la suite de ses paroles.

- Nous accompagnons aussi une envoyée de sa majesté… si vous voulez bien me laisser vous présen…

- ça ira comma cela sergent, je peux me présenter comme une grande ! dit une voix joyeuse bien qu’étouffée en le coupant au milieu de sa réplique depuis l’intérieur du carrosse restait un peu en arrière. La porte s’ouvrit, et on put voir un bas de robe descendre la marche son visage et son corps cachait par le bois. Elle se retourna, comme pour dire quelque chose à une personne encore à l’intérieur du fiacre, puis ferma la porte. S’avançant d’un pas assuré et léger vers les marches où attendaient Rosen et Alaric. Un sourire mutin, des cheveux assez court pour la mode actuelle mais qui encadraient joliment son visage d’un carré roux vif presque rouge. Des petites tâches de rousseur sur les joues, et surtout deux yeux d’un vert puissant qui observait avec un amusement non dissimulé la petite scène dramatique.

Son regard finit par se fixer dans celui de la baronne, et son sourire s’agrandit. Elle effectua une jolie révérence, toute en grâce et en maîtrise. Et sa voix, reconnaissable entre mille maintenant qu’elle était à portée perça l’air comme une douce chanson.

- Je suis la Châtelaine Roxanne du Val d’Asmanthe, envoyée du Roi, et nourrice de la couronne, c’est un plaisir d’entrer à votre service Baronne… dit-elle alors que son délicat parfum de lilas parvenait aux gens présent.

HRP:


Dernière édition par Dame Corbeau le Lun 31 Mai 2021 - 20:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches.   [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches. EmptyVen 28 Mai 2021 - 5:28


Quand la lumière perce entre les branches.
Rosen feat Alaric et Dame Corbeau


Ah oui, la barre…. Peut-être pas un V alors ? J’ai réfléchi un instant, mais je n’ai pas les meilleures connaissances en matière de lettres.

« Peut-être un Y alors… ? ai-je émis. Je sais pas… »


Je ne me souviens plus du signe exactement… et à vrai dire, je n’en ai cure. Ce qui m’importe à présent, c’est qu’Alaric m’aide. Qu’il accepte de trouver une solution pour sortir mon enfant de cet enfer. Hélas, il ne veut pas m’aider. Il attrape fermement mes mains pour les décoller de son visage, accentuant mon désarroi même si je sens que ce geste n’est pas pour me repousser.

Mais sa réponse… elle me remplie de détresse. Mais une partie de moi l’espérait pourtant afin de garder cet enfant près de moi. Mais une autre voudrait le meilleur pour lui… un avenir libre. La liberté n’a pas de prix… c’est l’une des choses les plus précieuses au monde, après la santé. Mais je peux comprendre ses arguments.

« Mais si on planifie bien chaque détail… si ça passe pour un accident ou un enlèvement ou quelque chose du genre ! Alaric… »


Ma voix se brise dans un souffle et je continue de le dévisager désespérée. Il me serre contre lui et mes doigts se crispent sur ses épaules.

« C’est pas une vie pour lui ! Lui aussi il sera en danger… c’est l’héritier de Sombrebois ! Au mieux s’il ne lui arrive rien, un jour ou l’autre, je me ferai tuer sous ses yeux ! »


Évidemment ! C’est bien toujours comme ça que ça finit, non ? On voit ses proches se faire assassiner ou se faire déchiqueter par des fangeux.

« Et ça... ça… ça rend complètement fou ! Tu le sais, hein ? Tu le sais que ça rend complètement fou ! »


Je ne sais plus comment le convaincre…

« Et ils me l’enlèveront tôt ou tard ! C’est évident… » 


J’essaie de me calmer. J’évite de trop montrer le ton, n’importe qui pourrait écouter le couloir.

« Ils m’ont fait signer une lettre où j’ai accepté que mon enfant soit élevé par une autre ! J’ai accepté qu’il soit pupille du Roi. Je n’ai plus mon mot à dire sur rien le concernant… c’est comme si je l’avais vendu ! »

Je serre la mâchoire, j’ai l’impression qu’elle se met à trembler… Je le serre fort contre moi, aussi vigoureusement que je le peux.

« Tu te souviens, dans le manoir... la diseuse de bonne aventure. Elle l’avait vu… elle avait tout vu ! »

Je suis tellement paniquée que je ne suis plus capable de m’expliquer. Je passe pour une cinglée… ou je le deviens.

« Je te jure qu’elle a tout vu ! Tu sais pas ce qu’elle a vu, elle a vu des choses que personne ne peut savoir ! Elle a su pour la famine qu’on a enduré ! Et elle m’a dit que quelqu’un voudrait me nuire… que j’allais devoir faire un choix ! »

Je me détache un peu de lui pour le regarder à nouveau.

« On est en plein dedans... Elle a parlé de sacrifice ! Et ce choix, je viens de le faire. Que ce soit d’accepter cette tyrannie ou de mettre mon enfant à l’abri, je l’ignore. Alors si tu as une autre idée, je t’écoute… Je ne veux pas vous attirer d’ennuis ni mettre le bourg en danger, mais je t’en conjure, aide moi à trouver une solution… il doit bien y en avoir une qui ne soit pas risquée… »

Je prends une dernière inspiration avant de lui demander :

« Est-ce que tu sais ce que ça fait de se faire acheter et de n’être qu’un objet toute son enfance ? »

Mais il n’a pas eu le temps de me répondre que des coups sont donnés à la porte. Je le regarde angoissée. Que peut-on bien me vouloir encore ?! Une histoire de miliciens et de convoi… je soupire.

« Très bien, j’arrive. »

Je prends les mains d’Alaric dans les miennes.

« Tu ne m’abandonneras pas, hein ? Promets-moi que tu resteras avec moi. »


Il a disparu si longtemps lorsqu’il était avec sa Sydonnie. Et s’il rencontrait quelqu’un d’autre prochainement et qu’il repartait ?

« Ils veulent que ce soit un certain Morn… de Sarssel, je crois, qui dirige la sécurité du bourg. D’ailleurs, il paraît qu’il exècre la reine ni tout ce qui touche aux intrigues… »

Je réalise alors brusquement, même si quelque chose m’échappe toujours.

« S’il faut chercher de l’aide dans le bourg, ça sera sûrement de lui. A supposer que ce soit seulement la reine, notre adversaire… Après tout, qui donc le roi chercherait-il à contrecarrer sinon elle ? Ce signe… c’est lui qui me l’a tracé. Mais lui aussi c’en est un… »

Je me dirige ensuite vers la porte, mais avant de sortir je lance une dernière requête à Alaric :

« Tu veux bien être mon garde du corps ? »


***

J’essaie de me presser de quitter le château, mais je sens un peu plus à chaque pas la fatigue et l’angoisse me ceindre. Je viens à peine d’arriver et je suis déjà appelée de tous les côtés. Je ne peux même pas me reposer quelques minutes pour me remettre du voyage… Alaric se cale à mon rythme et je me traîne plus que je ne marche à vrai dire.

Une fois dehors, un homme vient à ma rencontre pour se présenter. Je reste pantoise lorsque je vois tous les miliciens se prosterner devant moi. Ça devient vraiment n’importe quoi tout ça… j’accorde bien évidemment l’hospitalité et alors qu’il va pour présenter la personne – la fameuse nourrice j’imagine - qui est dans le carrosse, cette dernière l’interrompt. Cette voix… où l’ai-je entendue ? Sa détentrice descend bien vite pour se diriger vers moi. Mais…

Ces cheveux roux… ces yeux verts… cette…

Elle s’avance vers moi dans un grand sourire avant de me fait une révérence...

Elle ?! C’est une…

C’est pas possible…

Mais putain ?!

Je suis trop stupide… Je suis trop stupide… Je suis trop stupide… ! C’était pourtant tellement évident… Bordel. La r… roulure… elle m’a bien... baisée...

Une bouffée de chaleur moite m’enveloppe. Oh non, ça recommence… D’une main, j’agrippe le poignet d’Alaric.

« J’ai... »

Et je sens mon corps partir à a renverse.

Le néant…

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MessageSujet: Re: [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches.   [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches. EmptyLun 31 Mai 2021 - 15:24
C’était du Rosen tout craché, d’utiliser ses propres faiblesses pour l’influencer. Oui, il savait ce que cela faisait, de voir un proche se faire tuer sous ses yeux. Dans les bras de la blonde, il se crispa légèrement, alors qu’il la sentait désespérée. Elle semblait inconsolable et au fond, il ne pouvait lui en vouloir de jouer la carte de la sensibilité avec lui. Que lui restait-il d’autre ? Malgré tout, Alaric ne changea pas d’avis. Il se détacha et la dévisagea, le regard tendre afin d’alléger le ton plus ferme qu’il employa.

- Tu as fait ce qu’il fallait, Rosen. Même si cela ne te plaît pas, signer cette lettre était la seule solution pour ton enfant mais également pour le bourg. C’est ce que tu dois retenir : s’ils remarquent le moindre écart de notre part, ce sera foutu.

Il insista bien sur ce dernier mot.

- Pour nous, pour les habitants, mais également pour ton enfant… Serais-tu prête à prendre un tel risque ? murmura-t-il.

Ce n’était pas son cas. Cependant, il ne pensait pas être capable de la raisonner, pas tout de suite en tout cas. Rosen était bien trop paniquée, et il n’avait jamais été le plus doué pour l’aider à l’apaiser. Alaric était bien trop maladroit et, en ce qui concernait la baronne de Sombrebois, il avait plutôt tendance à aggraver la situation alors qu’il ne voulait que son bien. Il comprenait sa détresse, mais il tâchait de se montrer plus réfléchi : avec un peu de chance, la blonde finirait par comprendre. Il le fallait ! Elle risquait de les faire tuer, avec ses idées grotesques d’enlèvement et de mort dissimulée. Non, il fallait privilégier le travail de l’ombre, les faux sourires, les sentiments feints. Il fallait connaître l’ennemi, le charmer, jouer à un jeu qu’il ne maîtrisait pas. Pourtant, les Trois ne lui en laissaient pas le choix. Et si Rosen n’était pas prête à prendre ses cartes en main, alors il jouerait seul.

Le soldat secoua la tête, désolé.

- Tu sais ce que je pensais de cette voyante. Deviner un sacrifice, c’était pas bien compliqué, on en fait tous ! dit-il en levant les mains, excédé. Oui, je t’aiderai, je te l’ai promis. Mais c’est trop dangereux, répéta-t-il.

Il soupira face à sa dernière question, avant que quelques coups ne résonnent contre la porte. Il se raidit. Fini les entrevues privées, la partie commençait. D’un autre côté, cette interruption n’aurait pas pu mieux tomber : il n’avait aucune idée de ce qu’il aurait pu répondre à Rosen. Et elle le savait : une fois de plus, elle avait tenté de lui faire changer d’avis. Non, il ne savait pas ce que c’était, d’être un objet toute son enfance. Cependant, une part de lui ne cessait de penser qu’être un objet du roi, pour un enfant de Sombrebois, alors que tout semblait perdu, ce n’était pas si mal. S’il avait osé prononcer à haute voix ces paroles, pour sûr que la blonde serait encore montée sur ses grands chevaux. Mieux valait qu’il gardât ces pensées pour lui.

- Je reste, confirma-t-il.

Morn de Sarssel ? Le Maître des Lames en personne qui s’occuperait du bourg de Sombrebois ? Si c’était le cas, Alaric n’avait aucune chance de remporter cette bataille. Il haussa les épaules, n’ayant aucune réponse à fournir à Rosen : la dualité entre la reine et le roi semblait être la clé de toute cette histoire, là où il trouverait des failles pour s’en sortir.

En silence, Alaric hocha la tête. Il prit une longue inspiration avant de se relever et de rejoindre la blonde.

***

Pas de Morn de Sarssel à la tête de ce prestigieux convoi, mais l’une des rares têtes qu’Alaric pouvait reconnaître. Yohan de Morguestanc était célèbre lorsque l’on était un milicien de l’externe. Il fut un temps, le soldat aurait aimé rejoindre ses troupes, réputées pour être les plus dangereuses. Il aurait pu se faire remarquer par l’ancien noble, s’il n’avait pas quitté la milice pour suivre Hector à Sombrebois. À côté de Rosen, Alaric le salua poliment, pendu à ses lèvres. Il ne connaissait pas la jeune femme qui sortit du carrosse, fut surpris par son ton familier et enjoué, ses cheveux coupés courts, ses yeux verts pétillant de malice. Elle lui rappela Eve avec son franc parler et il comprit que l’idée qu’il se faisait de la cour était complètement faussée. Une pression sur le poignet le sortit de sa rêverie et, d’un mouvement vif, il se retourna vers Rosen. Un voile d’inconscience enveloppa le regard de la blonde, il sentit son corps défaillir et passa un bras derrière son dos afin de l’empêcher de chuter.

- Rosen !

Alaric la maintint contre lui, tandis que la nourrice s’acquittait déjà de sa tâche. La rouquine, en hâte, avait gagné le seuil du château afin de rejoindre la baronne évanouie. Tâchant de garder son sang-froid, les yeux bleus du soldat croisèrent le regard dur de Yohan ; une demande d’aide tacite que le sergent intercepta sans mal.

- Allons dans le séjour pour l’allonger, proposa-t-il, aidé de Yohan et de Roxanne.

Pénélope les avait déjà devancés, habituée aux problèmes de santé de la baronne. De son pas chaloupé, elle avait fait preuve d’une surprenante vitesse pour gagner le grand salon où brûlait, comme à l’accoutumée, un feu dans l’âtre. Face aux flammes, se trouvait un fauteuil d’un vieux cuir éliminé, dans lequel ils installèrent l’inconsciente. La cuisinière apporta une chaise, afin de la glisser sous les jambes de Rosen. Un coussin presque vidé sous la tête, un autre sous ses jambes pour les soulever, elle était désormais allongée, son visage éclairé faiblement par le feu.

Alaric attrapa son poignet en douceur et inquiet, lança un regard à ceux qui l’avaient aidé et suivi.

- Son cœur bat vite, fit-il, les sourcils froncés. Elle a toujours eu une grossesse difficile, se sentit-il obligé de préciser.

Il croisa le regard émeraude de Roxanne. Il ne pouvait lui faire confiance, mais si elle avait été envoyée comme nourrice par le roi, elle devait bien être en mesure de l’aider, non ? Après tout, Rosen ne risquerait rien, tant qu’elle n’aurait pas accouché. En théorie.

- Pouvez-vous faire quelque chose ?
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MessageSujet: Re: [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches.   [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches. EmptyLun 31 Mai 2021 - 20:52



16 mars 1167.
[Convocation]Quand la lumière perce entre les branches. Bzta
Bien plus détendue que les autres, celle qui se faisait appeler Lilas à leur dernière rencontre accompagna tout de même le petit cortège, soutenant la tête de la baronne jusqu’à ce qu’on l’installa avec efficacité aussi confortablement que la vétusté des lieux le permettait. Elle encaissa le regard inquiet du capitaine, dont le sentiment ne lui sembla pas feint, et pris la peine de le noter dans son esprit alors qu’elle se penchait sur la noble évanouie.
Elle posa le dos de sa main sur son front avant de la glisser sur son cou, et finit par saisir celle de Rosen entre les siennes. Après quelque seconde elle sourit et hocha la tête.

- Je peux lui laisser un peu d’espace, et attendre quelques minutes qu’elle se réveille. Il serait bon que vous fassiez de même, pour l’espace j’entends, je doute qu’elle apprécie d’émerger entourée de dix yeux inquiets. Nous serons bien assez de deux.

Elle leva le regard vers celle qui avait précédé le petit groupe avec efficacité et s’adressa directement à elle.

- Si vous pouviez ramener un verre d’eau fraîche, sucrée si vous en avez, la baronne en aura besoin. dit-elle calmement, sans pour autant que cela semble réellement être une option. Pénélope se détourna rapidement tandis qu’elle ramenait son regard sur Alaric. Il me semble que le sergent devait vous entretenir d’un sujet Capitaine, pourquoi ne pas profiter de cette… “pause“ dans votre emploi du temps pour cela ?

Tout comme pour la cuisinière, la proposition semblait de fait être une injonction dites avec douceur plus qu’une demande. Roxanne, charmante au demeurant, ne semblait pas hésiter à se considérer d’une certaine autorité. Ce qui, de part le mandat royal qui l’avait amené ici, n’était pas totalement faux.
Si le sergent de la milice s’offusqua qu’on dévoile son projet sans sa permission, il n’en montra pas le moindre signe, impassible, le dos droit de celui qui se tient toujours au garde à vous, il observait le trio. Cependant après quelques instant il hocha la tête.

- Capitaine, si vous voulez me suivre… dit-il en se détournant pour retourner vers la petite cour sans qu’il semble y avoir d’autre chose à dire de la prise de pouvoir de la nourrice.
Celle-ci échangea un regard avec Alaric et sourit, plus amicalement cette fois.

- Elle va bien capitaine. Elle est plus solide que son état le laisse paraître. Vous avez ma parole que je vous appellerais au moindre problème supplémentaire. Filez donc.

Volontairement ou à contre-cœur, elle ne sut le dire, Alaric finit par quitter la pièce laissant seule la baronne, la Châtelaine, et Pénélope que était revenue rapidement en tenant le verre demandé. Roxanne tira une chaise pour elle-même près de la belle au bois dormant et pris le récipient des mains de la cuisinière.

- Vous pouvez disposer très chère, je m’occupe de la baronne et nous avons à nous entretenir en privé. dit-elle, charmante. Cependant, la cuisinière n’esquissa pas le moindre mouvement, fixant tour à tour sa maîtresse et l’inconnue, visiblement peu encline à les laisser en tête à tête. Si le sourire ne changea pas, la voix se fit dure comme l’acier. Merci.

Le mot suffit à faire comprendre la situation, et visiblement agacé, elle quitta la pièce alors que Rosen commençait doucement à reprendre conscience, son étourdissement passé. En voilà une qui ne l’aimerait surement pas beaucoup, mais Lilas s’en moquait éperdument. Elle reporta son regard sur la mère qui cligna lentement des yeux.

- Tu as toujours le chic pour te faire remarquer. souligna la noble avec amusement en lui tendant le verre. Bois, c’est de l’eau et du sucre, cela va te faire du bien. Pas de poison cette fois non plus, c’est promis.

La référence à leur première entrevue fit pétiller ses yeux verts d’amusement. Elle s’installa dans son siège plus confortablement.

- Ils semblent tenir à toi malgré ton caractère, c’est une bonne chose, c’est bien d’être un peu entouré dans une période compliquée. Elle planta ses yeux dans ceux de Rosen. Il faut qu’on parle un peu, tu ne crois pas ? dit-elle sans animosité ni impatience.


…………………………………


Quand le capitaine de la garde de Sombrebois sortit rejoindre le sergent de la milice, la charrette ainsi qu’une partie des hommes avaient disparu. Dix d’entre eux étaient toujours présent, et avaient formé un cercle large d’une quinzaine de pas.
Yohan s’avança dans celui-ci, et l’ouverture resta, invitant visiblement Alaric a faire de même. Deux épée de bois étaient plantée dans la terre battue au centre. Yohan saisit la première et là jeta au capitaine avant de s’emparer de la seconde.

- Un jour, bien loin d’ici, près de la capitale, j’ai rencontré un homme âgés dans une taverne, les lieux étaient presque vide, car nous étions en plein après-midi. Commença le sergent en examinant le bois de la lame factice. Alors que nous discutions d’un sujet dont j’ai oublié les détails, une femme est entrée, une des serveuse. Je me souviens d’elle car il lui manquait un doigt. L’annulaire gauche.

Il fit doucement des moulinets avec l’arme autant pour s’habituer à son poids que pour chauffer les muscles de son bras tandis qu’il se positionnait face à Alaric.

- L’homme, est devenu terriblement pâle, il s’est levé, sans un mot, c’est dirigé vers elle. Et il lui a enfoncé un couteau entre les côtes quand elle s’est tournée vers lui. Elle est morte sans un mot, pas même un souffle. Elle était là, et l’instant d’après, elle n’était plus.

Son regard paisible et concentré se posa sur Alaric.

- J’ai dit ce que j’avais vu au force de l’ordre, mais l’homme est reparti libre, sans être inquiété pour son geste. Pourquoi cela capitaine ?

A peine avait-il finit sa phrase qu’il se fendit avec une efficacité redoutable, aussi fluide que de l’eau, la pointe de son épée en bois visant l’épaule d’Alaric.

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MessageSujet: Re: [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches.   [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches. EmptyMar 1 Juin 2021 - 1:56
[quote="Rosen de Sombrebois"]

Quand la lumière perce entre les branches.
Rosen feat Alaric et Dame Corbeau


Tout est tellement flou et j’ai l’impression de me sentir brinquebalée quelques secondes. Je me sens faible, tellement faible. Mais des voix me parvinrent, d’abord bien lointaines, puis plus proches. Puis seule cette voix oppressante me parvint, à présent là, mais légèrement brouillée et dissonante.

Ça bourdonne dans ma tête… Je me demande ce qu’il vient de se passer, et puis ça me revint. Cette sensation d’angoisse. d’incompréhension. De mort… cet entrelacs décapant. Elle.

J’ouvre les yeux difficilement, la lumière m’éblouis. Tout est flou autour de moi, mais la vision revient peu à peu comme la rousse aux yeux verts me tourne à présent en dérision.

Ah ah ah… J’essaie de chercher quelqu’un autour de moi, mais il n’y a personne. Génial… pas un pour rattraper l’autre ! Et Alaric… hein ! Je lui avais demandé de rester avec moi, et évidemment il n’est plus là…

Ben voyons. Je le retiens celui là et je lui dirais deux mots ! Avec un garde du corps pareil, je suis assurée d’y rester dans les plus brefs délais. Ça va aller vite ! Mon regard se pose finalement sur la dénommée Lilas – ou Roxanne ? J’avoue ne plus tellement savoir comment l’appeler à présent.

Mais savoir comment l’appeler est bien le dernier de mes soucis. Elle me demande de boire un verre d’eau sucrée en précisant que ce n’est pas empoisonné. Elle se fout de ma gueule, j’en suis sûre. Je ne prends pas le verre qu’elle me tend. Je ne lui réponds pas le moindre mot.

J’essaie déjà de me remettre de mon étourdissement et de comprendre ce qu’il se passe. Cette sale garce… Ah, je savais bien que j’avais raison de me méfier d’elle. C’était tellement évident…

Edwige et Marie-Ange débarquent enfin, après la bataille, j’ai envie de dire. Mais mieux vaut tard que jamais, non ? Edwige s’inquiète de savoir ce qu’il m’est arrivé et se presse de me rejoindre.

« Tout va bien... j’ai juste eu un étourdissement. Pas de quoi fouetter un c… »


Non, en fait je ne vais pas finir cette phrase, c’est mieux.

Je remarque alors Pénélope en retrait un peu plus loin et je sens que quelque chose cloche même si pour l’instant je suis incapable de dire quoi, même si j’ai bien ma petite idée quant à la source du problème. Mais de rester à l’écart ainsi ne lui ressemble pas, et d’ailleurs Hilde arrive à son tour pour la rejoindre et toute deux échanges quelques mots discrets, mais rien qui ne semble bien joyeux. J’ai l’impression de ressentir de l’inquiétude...

L’ambiance semble lourde, pesante, et je remarque que Marie-Ange dévisage la nouvelle venue de sorte à la jauger. Ça commence bien tout ça dites-moi… Et je ne comprends pas pourquoi cette attitude soudaine de la part de tout le monde, parce que ça ne leur ressemblent pas.

« Elle doit se reposer, signale enfin Marie-Ange et je soupire parce que je n’attends que ça, moi, mais non, ce n’est pas encore possible.

- Je vais bien, je répète en essayant de mettre un peu plus de conviction dans ma voix même s’il est évident que j’ai besoin de repos. J’irai me reposer un peu plus tard, ne vous inquiétez donc pas ! »

Marie-Ange me propose un breuvage de sa confection que j’accepte puis Edwige finit donc par retourner à ses occupations et les trois autres femmes se regroupent pour aller parler un peu plus loin hors de potée. Eh bien, si mes gens eux même ne supportent pas l’importune, comment vais-je bien pouvoir y arriver moi même ?! Voilà un bien grand mystère qu’il me faut résoudre…

J’observe Lilas – ou Roxanne ?! Il va vraiment falloir que je me décide sur l’appellation, parce que si je dois faire ma vie avec elle, il va bien falloir que je sache comment l’appeler. Son verre toujours à la main, je lui signale juste :
« Quitte à risquer de me faire empoisonner,  j’aurais préféré de l’alcool, que ça en vaille quand même la peine. »

Je n’en veux pas empoisonné ou non, c’est un fait, alors elle peut bien se le boire si elle en a envie.

« Alors… Lilas… ou Roxanne ? Lilas-Roxanne, peut-être… Tu étais allée voir la chanteuse, hein ? Tu ne me connaissais pas... »

Je retiens un rire de frustration de même que la proposition de m’isoler dans ma chambre pour parler. Je n’ai aucune confiance en elle et je n’aimerais d’autant pas m’isoler en sa compagnie… Surtout qu’on a vu ce que ça a donné, la dernière fois. Cette femme est un danger… une menace.

Quand même. C’était pourtant tellement évident.

« Je le savais bien qu’on t’envoyait… »


Toute cette histoire me laisse un arrière-goût terriblement amer. Commentai-je pu être si stupide… je le savais pourtant ! Ne lui l’avais-je pas dit ce soir là au manoir Rougelac ?! ‘Je vois qui t’envoie maintenant’  

« C’était bien eux… »


J’ai envie d’arracher des yeux. Beaucoup d’Yeux. Moult paires d’yeux. Je m‘en contenterais juste de deux ou trois…

‘Tu viendras me voir’, que je lui ai demandé de me promettre à mon tour cette putain de soirée à la con. Quelle… conne… il faudrait vraiment que je pense à m’arracher cette langue, elle est vraiment trop pendue, parfois. Mais j’avais bu pour ma défense…

Ce qui est sûr c’est que je me sens trahie et que je ne pourrais être sereine à l’idée d’avoir cette femme comme préceptrice de la chair de ma chair. Qu’y faire après tout ? C’est comme ça, je suis condamnée à devoir l’accepter que je le veuille ou non…

Citation :
Hello ! Alors Pénélope est partie chercher en vitesse Marie-Ange et Edwige pour vérifier que Rosen aille bien et en passant elle a confié quelques doutes sur la nouvelle arrivante qui lui a paru sans doute un peu trop autoritaire [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches. 1554254314

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MessageSujet: Re: [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches.   [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches. EmptyMar 1 Juin 2021 - 12:01
Il se dégageait de Roxanne une aura de confiance qui, étrangement, ne put rassurer Alaric. Certes, la châtelaine avait accouru lorsque Rosen s’était évanouie et elle avait aidé à la déplacer, mais un calme étrange l’entourait désormais, comme si elle ne se tracassait plus du sort de la baronne. Ou alors, elle avait l’habitude de ce genre de malaise et savait qu’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter. En tout cas, Roxanne n’avait pas tardé à prendre les choses en main, d’un ton autoritaire et sans appel qui ne le surprit pas. Son titre seul lui avait permis de s’installer en haut de la hiérarchie de Sombrebois.

Malgré lui, il se releva, lança un dernier regard à Rosen, avant de dévisager Yohan de Morguestanc, l’air interrogateur. Apparemment, la rouquine était au courant de tout ce qu’ils avaient prévu et même le sergent n’avait pas grand mot à dire. Cela lui faisait mal d’abandonner la baronne entre ses seules mains, mais un entretien « privé » avec le soldat était une opportunité à saisir.

Alaric hocha la tête, répondit aux paroles bienveillantes de Roxanne par un regard reconnaissant, puis sortit de la forteresse. Sur le seuil, il observa le cercle de soldats au centre de la cour ; ses muscles se raidirent. Il n’était pas difficile d’imaginer ce qui l’attendait. Le sergent confirma sa première impression lorsqu’il rentra dans le cercle formé de ses guerriers et s’empara de deux épées de bois. Au vol, Alaric rattrapa celle qu’il lui avait lancée et la tint fermement entre ses doigts. Une épée d’entraînement légère, l’une de celles qu’il avait eu l’occasion de manier quelques fois à la caserne, lorsqu’il était encore un milicien. Malheureusement, il n’avait jamais été un adepte des combats au corps à corps armé d’une arme longue. Sa souplesse et son agilité lui avaient préféré les dagues, afin de bénéficier de sa vitesse. Néanmoins, il tâcha de se composer un visage serein avant de pénétrer dans le cercle à son tour.

Yohan ne lui expliqua pas les règles de leur petit duel improvisé, mais d’une voix claire et forte, lui relata une anecdote qu’il avait vécue, certainement plusieurs années auparavant. Le sergent jouait des pauses, faisait croire qu’il était détendu, mais Alaric le sentait prêt à ouvrir le combat. Bien campé sur ses deux jambes, le garde de Sombrebois positionna ses mains avec fermeté sous la garde de son arme.

Le vent était tombé, comme si les Trois avaient retenu leurs souffles lorsque le sergent avait fondu sur son adversaire. Préparé à l’assaut, Alaric pivota et évita de justesse l’attaque fulgurante de Yohan. Gardant son arme à hauteur, il tenta un coup d’estoc trop simple que le noble para sans aucune difficulté. Bien sûr, il ne l’aurait pas avec des coups aussi banals, mais était-ce de toute façon bel et bien la raison de ce duel ? La vraie bataille, semblait-il, se jouait avec leurs mots. Une chance qu’Eve lui ait donné quelques notions d’avant-match.

Alaric n’avait pas de réponse à lui donner. Parce que le système était pourri ? Parce que l’assassin était un milicien lui-même ? Qu’importait, de toute façon, le mal était fait. Et Yohan de Morguestanc le savait aussi bien que lui. Le garde de Sombrebois prit une certaine distance, décolla légèrement ses doigts de l’épée, plaqués par la sueur. Son rythme cardiaque était monté en flèche, l’adrénaline coulait dans ses veines, et que les Trois lui pardonnent, mais il aimait ça. Même pour un simple petit duel.

- C’est pour cette raison que vous avez rejoint la milice ? demanda-t-il.

D’un appui sur sa jambe arrière, il se projeta vers l’avant.

- Dans ce cas, je comprends vos intentions !

Au dernier moment, Alaric ne porta pas un coup de face, mais d’une subtile torsion du poignet, changea la direction de l’épée en essayant d’atteindre les côtes du sergent.
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Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



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MessageSujet: Re: [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches.   [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches. EmptyMar 1 Juin 2021 - 19:17



16 mars 1167.
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Si Roxanne avait remarqué le petit manège de messes basses, elle ne s’y intéressa pas le moins du monde. Quand on avait pratiqué comme elle plusieurs cour avec des armées de vipères, voir trois femmes monter une situation en épingles était aussi banale que futile. Elle tenait son rôle de noble face au peuple, une chose que devrait devenir plus régulière à Sombrebois maintenant que le royaume s’y intéressait. Tout juste en profita-t-elle pour prendre des notes mentales sur la dynamique de groupe qui était en place au sein du fort.

Quand Rosen refusa son verre elle ne s’en formalisa pas, ça ne changeait que peu de chose à la situation et l’une des femmes lui proposa une alternative plus que correcte. Elles finirent par se retrouver relativement isolées, si on omettait les trois oies blanches qui restaient non loin, prête à s’emparer de chaque éclat de voix pour en tirer des conclusions. Elle-même ne s’inquiétait pas, elle savait se contrôler, elle en doutait plus concernant le tempérament de la baronne, mais si elle faisait assez confiance à ces personnes pour prendre ce risque, qui était-elle pour la contredire ?

Rosen partie d’elle-même dans sa conviction de complot, comme à leur première rencontre, c’était une réponse simple, efficace, et qui lui permettait de justifier sans trop d’effort ses propres comportements. Après tout, si le monde était contre nous, c’était plus facile de lui cracher au visage en permanence sans avoir à s’excuser.
Elle la laissa poursuivre, observant tranquillement ses ongles jusqu’à ce qu’elle épuise ses mots et se renferme dans sa colère et sa peur. Sa courte expérience lui avait appris qu’il fallait attendre que la baronne soit allée au bout de son idée avant de lui proposer une vision alternative des choses.

- Fini ? demanda-t-elle au bout d’un moment, avant de sourire à nouveau. Je ne t’ai pas mentit une seule fois jusqu’à présent, pas même si ça te permet de conforter tes idées nous concernant, la couronne ou moi.

Elle haussa les épaules.

- Rien ne t’oblige à me croire, pas plus que je ne crois que tu es heureuse de ce… cadeau que te fait la couronne, quoi qu’en pense tes sujets. Au final, que tu me croies ou non, je suis là à présent, parce qu’on me l’a proposé et que j’ai accepté. J’ai une mission.

Elle pointa les trois femmes derrière elles qui regardèrent toutes en sa direction, et se remirent à chuchoter.

- Tu n’es plus comme elles désormais. Que ce soit contre ta volonté ou non, tu fais partie des nobles à présent, tu es comme moi. Ton enfant aussi. Et je suis là pour faire en sorte que vous en soyez digne. Elle sourit et dit plus bas, se penchant vers Rosen. Ou que tu en paraisses digne quand c’est nécessaire tout du moins. On ne dresse pas un loup, mais on peut lui montrer quand ne pas mordre…

Elle se redressa bien droite.

- Il ne tient qu’à toi que cela soit une épreuve pour toi, ou une chance. Je peux te donner les armes qui t’aiderons à garder un peu de liberté dans le jeu, voir même à t’asseoir parmi les joueurs, où je peux te briser pour te faire rentrer dans le moule, ou qu’on jette ce qu’il reste de toi. Si ce n’est pas moi, ce sera une autre. Je ne suis pas ton amie, pas plus que je ne suis ton ennemie. Pour le moment.

Elle laissa planer un court silence pour bien faire comprendre à la baronne que leur relation ne pourrait évoluer dans le bon sens que part un effort commun. Puis elle reprit, avec un ton aussi naturel que si elles partageaient une tasse de thé en discutant des dernières modes.

- Nous commencerons tranquillement par des cours de lettres et de maintiens, avec une revue des choses importante de l’histoire de la noblesse du duché. Quand tu auras accouché, on passera aux danses, toute noble doit maîtriser au moins trois styles. La monte, les discussions, l’économie. Tu pourras aussi choisir deux matières de ton choix, c’est bien de mettre un peu de son style.

Elle glissa un regard dans la grande pièce.

- Et si le reste de l’endroit ressemble à cela, on va devoir faire quelques travaux, on ne peut pas élever un enfant un fort de guerre.


…………………………………

Au dernier instant, alors que l’arme semblait sur le point touché son but, elle ripa entre la lame et la garde de son adversaire, et une subtile torsion de son torse la fit passer à un cheveu de sa cible. Alaric comprit cependant que cette esquive au premier abords inespéré était en réalité parfaitement maîtrisée. Le temps qu’il se redresse et se remette en position, Yohan avait rétabli un pas entre eux, distance idéale pour la poursuite du duel.

Son regard était calme, et seul un pied légèrement en retrait indiquait qu’il était près à bondir. Dès qu’il fut certain que son adversaire était près à la suite, il reprit l’assaut. Deux coups de taille rapide mais faible quoi forcèrent pourtant Alaric à trop décaler sa garde à gauche, et il sentit l’instant suivant le bois glisser sur le cuir de son épaulette droite. Un vrai métal aurait surement pu trancher dans le muscle, mais en l’occurrence Alaric ne sentit qu’une forte pression avant de bondir en arrière pour se remettre hors de portée.

- Ce n’est pas ma raison. dit simplement le sergent en avançant lentement vers lui. Malgré l’avantage qu’il avait pris, il ne le força pas, et se mit dans une position plus martiale. Il ne le prenait pas de haut, ne s’estimait pas supérieur.
Le capitaine pu comprendre sans problème que le prochain coup qui le toucherait ne serait pas aussi conciliant, et surement nettement plus douloureux.

- Si je vous dis à présent que la femme était son épouse, soi-disant morte vingt ans plus tôt, et que la justice avait condamné l’homme pour son meurtre après avoir retrouvé comme preuve une mare de sang et un doigt dans leur demeure. Et que cet homme avait passé quinze années de sa vie dans une geôle pour cela. Qu’en concluez-vous ?

Un nouvel assaut, plus brutal pourtant tout aussi maitrisé. Mais Alaric ne se laissa pas avoir cette fois. Conscient visiblement qu’il ne l’emporterait pas l’escrime face à lui, leur différence de talent trop grande dans le maniement de l’épée, il opta sur sa vitesse et son agilité. Plutôt que de parer un deuxième coup qui l’aurait sans doute désarmé, il se laissa tomber accroupi et roula sur le coté alors que la lame de bois sifflait au-dessus de lui.
Il bondit et sa lame fila vers le visage du sergent, qui dut se laisser tomber en arrière pour ne pas être touché. Il roula souplement pour se retrouver accroupis un peu plus loin. Les deux hommes échangèrent un sourire entendu. Si le bois n’avait pas touché l’homme, cette passe revenait clairement à Alaric.
Ils se redressèrent, et se remirent tout deux en garde sous les regards des miliciens qui n’en perdaient pas une miette.

- Pourquoi avoir quitté la milice, capitaine ? Vous semblez y avoir votre place. demanda, visiblement sincère, le sergent face à lui, sans qu’il semble pour autant le juger pour cela. Deux passes d’armes, et il estimait déjà que cet homme avait plus à donner là dehors, qu’à servir de garde de village. Même avec les avantages que lui offrait son titre à la tête de la garde.

Son pieds pivota légèrement, un nouvel assaut venait.


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Rosen de SombreboisBaronne
Rosen de Sombrebois



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MessageSujet: Re: [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches.   [Convocation]Quand la lumière perce entre les branches. EmptyMer 2 Juin 2021 - 2:08


Quand la lumière perce entre les branches.
Rosen feat Alaric et Dame Corbeau


Fini ? Mais nous venons à peine de commencer… Bien sûr, aucune explication n’est donnée. Ce n’est pas grave, je n’en ai pas besoin, parce que les faits sont là. Mensonge ou pas mensonge, elle aura le rôle du bourreau. Le rôle de l’espion, le rôle du gardien de prison, le mauvais rôle quoi qu’il puisse en être.

Quant à sa tentative de me raisonner, il faut bien dire qu’elle ne doit pas vraiment avoir l’effet escompté. Tout m’est égal désormais et la seule chose que je désire, c’est la paix, la liberté, et pouvoir élever mon enfant sereinement.

L’ironie, c’est que jusqu’au bout les Dieux s’acharnent puisque même ça, la dernière chose qu’il me reste depuis la perte de Hector, on ne me l’accorde même pas. Les épreuves s’enchaînent et se succèdent dans un rythme effrayant, semblant ne jamais avoir de fin.

« Nous appartenons toutes au genre humain et au sexe féminin, je précise donc. Nous sommes pareilles et je peux t’assurer que ton sang est aussi rouge que le leurs et que le mien l’est tout autant et n’est pas entre les deux couleurs. » 

Voilà qui était bon à préciser. Et quand elle a parlé de loup, je me suis retenue de faire une réflexion. Ah non, je ne veux plus entendre parler de loups, de chèvres et de proie ou de prédateurs ! Que les gens sont pénibles avec ça… Mais si je dois la jouer fine et me tenir tranquille, je ne peux pas me laisser écraser, c’est juste impossible.

Aussi et même si j’ai bien conscience que je dois me tenir tranquille et ne surtout pas me faire remarquer, et qu’il serait bon de l’avoir dans la poche, c’est plus fort que moi. Même si je sais qu’elle n’a certainement qu’un mot à dire pour m’attirer des ennuis et qu’elle répétera tout ce qu’il lui paraîtra bon de répéter, je me sens obligée de lui signaler :

« Je ne brise jamais. Je plie juste, comme le roseau, lorsque la tempête se révèle trop éprouvante à supporter. Mais je me redresse toujours... » 

Mon regard planté dans le sien, je tiens tête à la menace qui m’est difficile à tolérer.

« Alors même si ça serait sans doute mieux pour nous deux de parvenir à nous entendre, n’espère pas réussir à m’écraser. »


Oui je lui tiens tête et je lui tiendrai tête jusqu’au bout si elle espère me maîtriser.

« Ce n’est pas comme ça que l’on peut espérer me faire obtempérer. »

Mais agira-t-elle autrement ? Rien que ses paroles ont démontré qu’elle est déjà prête au pire. Comment espérer avoir le meilleur ou chercher une quelconque relation de confiance dès lors ? Je ne ploie pas sous la menace… Pourtant, j’aurais pu faire un effort. J’aurais pu lui laisser une seconde chance de faire preuve de bonne foi.

Mais force est de constater que la seconde chance est vouée à l’échec. J’ignore totalement comment elle aurait pu avoir été embarquée dans cette histoire, mais ce que je sais, c’est qu’elle ne me témoigne pas de la moindre sympathie et que cette insupportable sensation d’avoir été bernée perdure. Dire que j’ai eu l’idiotie de penser qu’elle aurait pu se révéler un quelconque soutien…

« Ne perds pas ton temps à vouloir me faire danser ou chevaucher, il y a plus important. Et si tu t’inquiètes du lieu de vie de mon enfant, moi je m’inquiète davantage de son entourage et de sa sécurité et jamais je ne laisserai une personne en qui je n’ai aucune confiance l’approcher et encore moins le manipuler. »

Et si elle essaie de forcer contre ma volonté, ça risque de ne pas le faire du tout.

« Tu pourras bien lui enseigner les lettres, l’histoire, et tout ce que tu voudras et surveiller les valeurs que je pourrais lui inculquer, mais son éducation, c’est moi qui la ferait. De même que de m’en occuper. Les bains, les langes… Et lorsque je serais amenée à le confier à quelqu’un, pendant la chasse ou autre, ce sera à Pénélope et tu auras tout le loisir de t’assurer qu’elle veille bien sur lui. » 


Mais peut-être qu’elle acceptera ce compromis. Après tout, le principal est là, qu’elle puisse s‘assurer que je ne forme pas un dissident envers la couronne et qu’elle puisse lui faire des enseignements.

« Peut-être qu’un jour nous parviendront à établir un lien de confiance suffisant pour que je fasse plus de concessions, mais dans un premier temps au moins, c’est comme ça que j’envisage les choses tant que je ne te connaitrais pas un peu mieux. » 

Et l’ultime règle sera de ne jamais laisser seul la perceptrice mandaté et l’enfant, il va de soit !

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