[Event] Guerre putride pour les petites gens - Nord. [Clôturé]

La Hanse, quartier nord. Le soleil atteignait lentement son zénith au-dessus des lourds nuages gris qui maculaient le ciel, enténébrant le monde à mesure que l’orage approchait. Sous l’ombre écrasante du Rempart Intérieur qui coupait Marbrume en deux, séparant les mondains du vulgum pecus, les artisans, commerçants, bouquetiers et tenanciers couvraient leurs étalages, un œil sombre pointé vers le ciel, prêts pour la pluie qui menaçerait bientôt. Sur ses pavés inégaux, balayés par quelques feuilles mortes tombées d’arbres en décrépitude, les ombres s’élançaient, se mouvaient furtivement, le vent s’engouffrait dans ses larges allées en hurlant, et, de temps à autre, il arrivait à ce que l’on entendît quelques grattements sinistres le long des murs. La foule des beaux jours avait laissé la place à quelques chalands baguenaudant çà et là, désireux de hâter leurs achats au plus vite. Oui, le temps de rentrer et de se claquemurer à l’abri, ses possessions et richesses autant que soi-même, était de vigueur. Cette matinée-là, tout le monde s’activait frénétiquement, dans des cliquetis et froissements multiples, repliant les bâches, ramassant les objets, rangeant ses outils dans les caisses, et cette ferveur semblait partagée par tous à mesure que le temps se gâtait. Contagieuse, elle se répandait, sans aucune raison valable, d’artisan en artisan, de bibliothécaire en bibliothécaire, d’artiste en artiste ; les œillades inquiètes s’échangèrent, les prières furent murmurées, et l’on ne cessa de jeter de temps à autre un petit coup d’œil au ciel. Une certaine effervescence animait toujours le quartier, pourtant, et certains s’activaient dans ses achats de dernière minute.
Un hurlement long et inhumain émana des entrailles de la terre, et son écho se répercuta de venelles en venelles, de boutiques en boutiques, terminant ses vibrations dans l’échine anxieuse des derniers retardataires. Un moment de flottement passa, le temps se forlongea vers l’infini et l’immuable, alors que ceux qui avaient entendu le son échangeaient des regards surpris. Avant que ne sautât soudainement une plaque d’égout, laissant entendre des râles de plus en plus frénétiques.


Denea, tu te trouves à deux pas de la plaque d’égouts, ta commande en main, devant des étalages commerciaux. Le long hurlement étouffé semblant venir de sous vos pieds, tu l’as parfaitement entendu comme toutes les personnes autour de toi. Et, lorsque la plaque d’égout à quelques mètres à peine se met à bouger, des gens s’écartent, certaines femmes poussent des cris de surprise, alors que des doigts sales s’agrippent aux rebords et que la plaque saute. L’on imagine déjà des créatures surgir, mais ce ne sont finalement que trois hommes qui apparaissent soudain. Sales, en haillons, ils trébuchent.

Citation :

TEST D’OBSERVATION
Intelligence de Denea : 15
Résultat des dés : 15
Réussi tout juste.
Ce que tu réussis à noter t'est communiqué par Mp.

Une fois remis sur leurs pieds, l’un des hommes, très nerveux, jetant un regard apeuré autour de lui, et voyant qu’ils sont entourés de passants, en plein milieu du quartier de la Hanse, prend ses jambes à son cou, te bousculant sur son passage.
« Désolé les gars, j’peux pas rester là ! V’là t’il pas qu’si y’a un milicien dans le coin, on est foutus !
- Foutre Trinité ! Nous laisse pas tous seuls ! Merde, la plaque est trop lourde, putain ! »
Les deux hommes restants essayent tant bien que mal de refermer l’ouverture des égouts, mais à deux, ils n’y parviennent pas. Des chuchotements s’élèvent autour d’eux, l’on commence à se demander d’où ils sortent et qui ils sont.
- S’il vous plait ! hurle l’un d’eux. Aidez-nous à refermer cette plaque ! Par pitié !
Ses yeux sont injectés par la peur, comme s’il avait les envoyés de Rikni aux trousses, tandis que les passants s’échangent des regards inquiets et méfiants.



Anton, tu te trouves à cet instant dans la même ruelle, mais plus loin, à une bonne vingtaine de mètres. Tu es en patrouille ; le reste de ton escouade patrouille également dans le reste du quartier, mais à cet instant, tu es seul à surveiller cette venelle. Si tu as pu entendre le hurlement étouffé comme les autres, tu n’es pas témoin de la sortie des trois hommes des égouts, en revanche. Néanmoins, celui qui a abandonné ses deux acolytes et a pris la fuite passe en courant à tes côtés, remontant la rue, et…

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TEST D’OBSERVATION
Intelligence d’Anton : 10
Compétence Sens du détail : bonus +1
Résultat des dés : 13
Raté.

Et c’est tout. Trop distrait pour une raison quelconque, mais aussi parce que l’homme porte de longs vêtements amples, tu ne distingues pas grand-chose à son sujet, si ce n’est qu’il parait avoir le feu aux fesses. Après son passage éclair, qui t’intrigue à propos d’un possible vol à la tire de la part de ce monsieur, tu entends quelques murmures et chuchotis provenant d’un peu plus loin dans la rue, qui t’intriguent tout autant. Tu ne vois rien, il y a trop de clients dans la ruelle, et si d’aventure tu veux aller voir ce qui se passe, tu perdras possiblement la piste du fuyard si ce dernier t’intéressait.



Malachite, quant à toi, tu te trouves deux ou trois ruelles plus loin, dans un lieu encore bien animé malgré la pluie arrivant bientôt. Certains marchandent à vive voix autour de toi, d’autres s’activent sans plus s’attarder, tournant dans des rues voisines pour rentrer chez eux. Personne ne semble faire attention à toi... à part quelques bourgeois qui te jettent des regards hautains, car tu ne sembles pas être aussi aisé qu’eux. Tu te trouves dans un quartier assez huppé de La Hanse, et les riches se méfient des individus dans ton genre, qui pourraient venir leur trouer les poches. Le hurlement souterrain, tu auras pu l’entendre, mais moins intensément ; certains même autour de toi n’auront rien remarqué de particulier.

Citation :

TEST D’OBSERVATION
Intelligence de Malachite : 8
Résultat des dés : 3
Réussi.

Malgré le brouaha ambiant et l’activité encore foisonnante de ce quartier, tu passes à côté d’une petite impasse qui, malgré toi, t’attire l’œil. Un homme vêtu pauvrement, visiblement fort essoufflé, appuyé dans un recoin à l’abri des regards, est en train de fracasser des amphores rageusement. Tu ne distingues que quelques bouts de phrases qu’il ne semble adresser à personne :
« C’est bien ma veine, putain ! Foutue ville de malheur, ‘vaudrait mieux se foutre en l’air plutôt que courir indéfiniment dans ce merdier. »
Il s’arrête soudain, regardant autour de lui, et croise ton regard. Il se fige, silencieux ; il parait très perturbé. D’une oreille, tu peux entendre le cliquetis caractéristique d’un milicien en armure qui patrouille tranquillement et qui approche.
- Tu veux mon nez en peinture, crevard ? te lance de loin l’homme de l’impasse.


Scarocci, toi et ton cheval remontez une ruelle en cette fin de matinée frileuse. Les gens autour de toi s’entre-regardent, et parfois te jettent un regard curieux, à te voir masqué. Un petit garçon t’interrompt dans tes possibles pensées et activités :
« Monsieur le chevalier ! te dit-il. Tu peux m’apprendre à combattre avec ta grande épée, dis ?
- Ernie ! Enfin, reviens ici tout de suite ! »
Une femme, visiblement sa mère, vient attraper le petit par l’épaule. Elle s’incline devant toi.
« Excusez-le, messire, il est encore jeune. »
C’est alors que vous entendez le long cri lugubre et inhumain retentir dans le quartier. Bidigon bouge les oreilles et renâcle, les passants se retournent ; certains regardent leurs pieds, comme si le son venait du sol. Tu sens bientôt une certaine agitation au loin, et si tu continues tout droit, tu tomberas sur le spectacle de deux hommes en train de supplier à ce qu’on referme une trappe au sol – le même spectacle que celui auquel assiste Denea, sans la partie du troisième homme qui fuit.

Spoiler:

L’ambiance était électrique aujourd’hui pour Denea. Une série de petites contrariétés et d’imprévus sans grande importance s’étaient coincés dans l’enchaînement habituel de ses journées. Irritable, ayant besoin de sortir, de cette satanée officine, l’herboriste avait saisi l’occasion qui s’était offerte à elle dans la fin de matinée. Une commande était prête, elle devait être livrée de la Hanse. Parfait endroit pour traîner un peu.

Cependant, cette tension qui lui avait pesé semblait presque l’avoir suivie elle se manifestait seulement d’une autre manière. Ici s’était l’anxiété de la foule, à cause de l’orage qui approchait était palpable. Mais tant pis, au moins la jeune femme était loin de ses cauchemars et toute cette merde.

Et cela fut vrai, seulement pour un temps relativement court. Elle était dans le Nord de la Hanse arrêtée quelques instants à un croisement, ayant sorti de son sac la commande pour vérifier l’indication de l’adresse écrite dessus. Il n’y avait rien d’autre dans sa besace à part peut-être un peu de poussière. Elle allait repartir voyant par où passer lorsque que ce long cri glaçant retentit.

Tout ce figea un instant, personne n’osant bouger, seulement se regardant cherchant ce que cela pouvait bien être. S’observant pour trouver quelqu’un au regard rassurant, mais personne ne semblait savoir. Cela venait d’en dessous, des égouts. En effet, il y avait bien une grille au sol, une grille qui se mit à bouger agrippée par quelque chose.

Un vent de panique s’empara des quelques badauds à proximité de la bouche d’égout, Denea comprise. Cela ne pouvait être ça.

Prudente et pas très courageuse, l’herboriste fit quelques pas en arrières, mais se stoppa lorsque finalement ce ne furent que trois hommes qui remontèrent. Ils étaient terrifiés, s’était peu de le dire. D’ailleurs l’un d’eux se sauva sans plus attendre, visiblement préoccupé par le risque de tomber sur un milicien.

Si deux hommes ne suffisaient pas à soulever cette lourde grille, ce n’était pas la jeune femme qui avec ses petits bras allait faire la différence. Hésitante sur ce qu’elle devait faire, se sauver, ou rester, la jeune femme regarda autour d’elle. Heureusement, une silhouette perchée sur un cheval, dans la rue en face attira son attention. Cette armure lui disait quelque chose, en même temps comment oublier un personnage aussi atypique que ce chevalier. Il semblait l’homme de la situation. Elle se rappelait très bien l’avoir vu soulever de lourdes charges comme si elle n’avait rien pesé, au cours de cette soirée où elle l’avait hébergée.

Il lui fallut tout de même quelques instants pour se souvenir de son nom, instant pendant lequel elle fit de grands gestes dans la direction du cavalier pour attirer son attention, si tout ce raffut ne l’avait pas déjà fait.

« Monsieur Corbera ! »

Elle espérait seulement que le casque n’étouffe pas trop les bruits. Qu’il la reconnaisse ou pas n’était que secondaire dans la situation présente. Elle n'avait fait quelque pas dans sa direction le temps qu’il arrive. Elle était donc désormais à côté des hommes essayant de bouger la lourde grille de fer.

« Ces hommes ont fait déplacer la grille de l’égout, mais leur ami c’est enfuit et il leur manque des bras pour refermer avant que quelque chose d’autre ne remonte. »

Pas besoin de prendre un air de princesse en détresse, l’anxiété quelle devait dégager, comme beaucoup des quelques personnes encore présentes devait suffire.

« Qu’est-ce que s’était ce bruit ? »

Demanda-t-elle méfiante aux hommes sortis de sous-terre. Denea avait bien vu la marque sur le bras de celui qui avait fui, qui ne leur disait pas qu’eux aussi la portait. Mais pour l’heure, il y avait plus important que leur chercher des poux.
Tout le monde devait s’en douter, mais au moins comme cela la question était posée.

Loin des rumeurs inquiètes et de l’empressement des gens de la Hanse, telle une oasis de sérénité au milieu des étals qu’on clôturait urgemment, était un fier homme de la garde, Anton Gunof. Son unité avait pris la décision de s’égailler pour couvrir le plus de terrain possible, la dérobade étant une coutume bien ancrée à la Hanse lors des heures grasses, où la foule et son mouvement perpétuel offrait des fenêtres d’opportunités uniques aux pégrions un peu aux faits. Le milicien, certes d’une méfiance systématique, se sentait ici en confiance. On s’échappait des rues et des grandes artères en alerte, un peu craintif du fait du mauvais temps. C’était déjà arrivé, par ce temps, que des mordeurs en profitent. Et quand la populace fut bien marquée par ces anecdotes, les voleurs prirent le pli : n’est pas cible aisée quiconque par temps de pluie. Fait bizarre mais fait pourtant.

Ainsi donc Anton était dissipé. Une corne de vin chaud à la main, le coude contre le mur, il gazouillait auprès de la Gretel, tandis que sa sœur fermait comme elle pouvait leur gargote, un bout d’étal où macéraient des épices noyées dans un jus de raisin coupé à la pisse ainsi qu’un ou deux habitués, en temps normal. La Gretel, malgré une haine tenace pour le travail, on en jugeait par les récriminations de sa laborieuse de sœur, avait le bon goût de ne pas éviter les tenues échancrées lors de la saison froide, et captait donc l’attention du garde Gunof, qui l’écoutait avec un intérêt que son regard trahissait, plongé dans le balcon qu’il était. Elle parlait de cette histoire de conseil, et du temps qui faisait, et comme elle ne regrettait pas feu son homme, qui la battait et l’harassait de tâches ingrates. Lui il répliquait par courtes onomatopées, trop heureux de pouvoir se rincer l’œil avec la sanction d’un sourire entendu de la gaupe.

Et puis voilà que le monde refit surface sous la forme d’un fuyard. « Hé ! » se retourna Anton tandis que lui et Gretel regardait le suspect fendre la foule droit devant lui. « Hé ho. Halte ! » Il s’écarta de la rombière pour mieux voir, son arbalète dans les mains. « HALTE LA ! AU NOM DE LA JUSTICE ! OH ! » Ca ne dérangeait pas plus que ça notre fuyard, cette histoire de justice, et Anton, ne sachant trop quoi faire, mit son arme en joue. Le spectacle de la foule, trop dense, le retint de faire une sottise, et c’est après avoir grincé un « Merdre. » et hurlé un « A MOI ! A MOI LA GARDE ! » que le milicien courut à sa poursuite.

Merci à tous de mettre vos PC et vos compétences dans votre signature –quitte à les mettre en spoiler, cela facilitera grandement notre tâche.

Ce ne furent que trois hommes qui sortirent de la bouche d’égout, fort heureusement, là où tout le monde se voyait déjà s’enfuir en hurlant aux fangeux. Haletant, le corps plié en deux, mains posées sur les cuisses, ils tentaient de reprendre leur respiration, le regard hagard. Bientôt, la colère rattrapa l’épuisement, et ils se mirent à s’invectiver les uns les autres, à grand renfort de jurons bien sentis. Puis, l’air à nouveau épouvanté, se sentant au milieu d’un petit attroupement, ils quémandèrent l’aide de la populace pour refermer la grille qu’ils avaient difficilement ouverte grâce à la participation de leur troisième compagnon, lequel venait juste de s’enfuir. N’attendant pas à ce que l’on prêtât main forte, ils tentèrent de soulever l’imposante plaque, mais elle ne quitta à peine le sol comme leurs bras tremblaient sous l’effort.

Mais lorsqu’un chevalier arriva pour leur donner un coup de main, la plaque, autrefois juste frémissante, se leva pour de bon sous la force des trois hommes, avant d’être subitement relâchée, refermant la bouche d’égout.
Entre temps, Denea s’était approchée pour observer la scène et poser sa question. Aux deux hommes de répondre, ce que put ouïr Scarocci.

«Ce bruit ? Quel bruit ? C’est pas comme si tout ce joyeux bordel avait été des plus silencieux, eh ! Nous, on est juste des égoutiers, on faisait notre travail dans les égouts, donc, et puis… On a entendu des pas, et un type qui gueulait comme un putois. La lueur d’une torche s’est faite de plus en plus vive, et, au loin, on a vu un type… encapuchonné, genre celui qui veut être discret… Sauf que lui, il ne l’était pas du tout ! Il gueulait avec sa torche droit devant, comme pour mieux voir où il foutait les pieds et, tu m’étonnes, on a tout de suite compris pourquoi. Dans son sillage, toute une horde de fangeux qui le pourchassait, avec leurs bruits dégueulasses… Nous, on s’est fait tout petit, et quand ils sont passés au loin, on a tout de suite déguerpi dans l’autre sens, quelque fois qu’y ait une ou deux de ces putains de bestioles qui se soient égarées et viennent sur nous !
Pffiou. Merci m’sieur pour le coup de main. », termina l’un des deux bougres en accordant un petit signe de la tête en direction du chevalier.

Citation :

Test d’observation de Scarocci
INT : 8, pas de modificateur.
Résultat : 18 (again, eh bhé) ; loupé.

Plus loin, le barjot casseur d’amphores perdu au fond d’une impasse regarda d’un air plus que mauvais Malachite. La thérapie par la réalité, ce n’était peut-être pas trop son délire.

Citation :

Test de charisme de Malachite.
CHA : 8 (+1, bas-fonds s’appliquera pour ce test) : 9.
Jet de dé : 13 ; loupé.

Non, le type ne semblait définitivement pas réceptif, et la hargne dédiée aux amphores cassées fut désormais reportée sur Malachite. En fait, plutôt que de grands discours, il semblait avoir envie de lui casser non plus des poteries, mais bien des gueules.

Citation :

ATT du casseur d’amphores : 10, pas de modif’.
Jet : 17 ; loupé.

Il tenta bien d’en coller une à Malachite, mais il se rata, pour quelque raison que ce fût. A noter qu’il avait utilisé ses poings, et non pas une dague qu’il portait à sa ceinture, comme s’il préférait calmer le belligérant plutôt que de le tuer et s’exposer à de plus graves problèmes.

Citation :

Attaque de Malachite, aux poings : 9, pas de modificateur (bagarre s’applique pour les dégâts et la parade).
Jet : 19. Super.

Le casseur d’amphore avait dû exprimer toute son ire sur les pauvres amphores qui n’avaient jamais rien demandé à personne comme Malachite avait dépensé toute sa fouge dans sa réplique. Ce fut un véritable combat de bras cassés, entre clodos qui se respectent ; aucun des coups ne porta.

Anton arriva juste après, au moment même où les deux protagonistes, Malachite et Casseur d’Amphores bataillaient fermement, avec une « sauvagerie mêlée de férocité ». En vérité, l’un comme l’autre ne brassait que de l’air, ce qui donnait un aspect quelque peu comique à la scène qui se déroula sous les yeux d’Anton.
Car, au moment même où il avait pointé son arme sur le type –devenu par la suite Casseur d’Amphore, et qu’il avait réalisé que cette action se révélait comme étant des plus dangereuses pour la foule que le bougre fendait, celui-ci avait momentanément disparu au milieu de la plèbe. A Anton de gueuler pour tenter de l’arrêter, sans rien y faire. Il avait perdu sa trace, avant de, curieusement, par un sens du détail affuté, jeter un coup d’œil dans cette impasse, une minute plus tard. Par ailleurs, alors qu’il avait hurlé le digne appel de la justice, un milicien avait répondu, celui-là même qu’avait ouï Malachite de par les cliquetis de son armure, derrière lui.
Anton comme le garde ne le savaient pas encore, mais ils se trouvaient en présence d’un banni, Malachite, lequel tentait de donner des tartes à un clochard aigri.

« Eh bien eh bien mon larron, où c’est qu’a le feu, hé ? » Et le camarade d’Anton de ricaner complaisamment.

Le gus était fait comme un rat. Après l’avoir perdu à force de s’époumoner contre le fuyard, le garde avait fini par se décider à s’ébranler à sa pourchasse. Le malandrin n’était pas allé bien loin, et un sens pas super de l’orientation l’avait piégé dans un cul-de-sac. La venelle, pourtant large comme une avenue, faisait bien mine. Crévieux, c’était presque une place, tant elle était large, cette rue-là. Mais hélas, la religion n’était pas du côté du pendard, car il découvrit, et trop tard, que son exutoire était clôturé par le cul d’une église.

Celui-là n’eut pas le temps de casser beaucoup de poteries quand les deux miliciens, un sourire entendu entre les oreilles, lui coupèrent l’accès à la route d’où il venait. Un silence tendu s’imposa à mesure que les bottes des militaires s’avançaient vers l’acculé. Ils glissaient vers lui en douceur. « Tu sais que les honnêtes gens, ça force pas la maréchaussée à lui donner la course, hé ? » continua Anton. « Alors, tu veux faire part de c’qui te trouble à noussègue, ou va-t-y falloir qu’on te donne l’envie de dégoiser ? » L’homme ne semblait pas très disposé à la résignation. Malgré sa posture intenable, il leur faisait front à tous deux avec, sinon du culot, pas mal d’aplomb.

Un peu plus loin, dans une autre impasse que les deux miliciens avaient croisé du fait de leur poursuite, on entendit des pots être cassés, puis deux connards hausser le ton, dont un n'était autre que Malachite, bien que la distance empêcha le garde Gunof de reconnaître le doux accent du sud du non moins doux paria.

Anton et le collègue haussèrent les épaules comme un seul homme. Ce n’était pas leur affaire. Par contre, le gaillard en face d’eux… Anton, d’ailleurs, leva son arc de fer, bien décidé à tirer les vers du nez du fuyard. « Alors, tu veux t’expliquer tant que t’es toujours bipède, ou tu préfères voir si les mots sortiront plus vite de ta gueule avec une jambe estropiée ? »

Denea regarda les hommes soulever la plaque toujours aussi surprise de la force qu’était capable de développer Scarocci. Enfin là, il était dur de savoir exactement quelle était sa part du labeur, mais elle devait être non négligeable.

Des égoutiers ? Soit, peut être après tout. Ils avaient surement des problèmes, plus important que savoir si ils étaient bien ce qu’ils prétendaient. Leur conversation pouvait être entendue de tous à l’évocation des fangeux n’était pas vraiment pour rassurer. En entendait les murmures apeurés en arrière-plan.

« Ici on a entendu qu’un long hurlement qui avait pas vraiment l’air de venir d’un homme, juste avant que vous poussiez la grille. »

S’était de ce bruit-là dont elle voulait parler. Peut-être un fangeux qui s’était éloigner du groupe. Hypothèse assez peu rassurante. Cependant leur explication amenait d’autres questions.

« Ils étaient vraiment beaucoup les fangeux qui poursuivait l’homme encapuchonné ? Vous avez dû courir longtemps pour déboucher ici ? »

L’herboriste ne fit qu’une brève pause, le chevalier avait parfaitement raison, s’était à la milice de s’occuper de cela.

« Dans tous les cas, il faut quand même en avertir la milice. Laissez-moi venir avec vous monsieur Corbera. »

Elle n’avait pas très envie de rester seule à côté d’une bouche dégoût d’où pouvait sortir des fangeux, et à proximité de deux égoutier potentiellement bannis. Le petit courage de l’herboriste avait de limite que cette situation atteignait sans mal. Si elle devait quitter Scarocci tout ce qu’elle ferait serait surement de fuir pour espérer rentrer chez elle.

Citation :

Test INT Scarocci : 8
Jet : 5 ; réussi.

Scarocci s’était inquiété de savoir qui était le troisième homme, celui qui avait fui en abandonnant lâchement ses collègues. A l’intéressé de répondre :

«Ben… C’est un égoutier, comme nous… J’crois qu’il a déjà eu des antécédents avec les fangeux qu’il a déjà rencontrés, et il a eu une peur bleue, là… »

Mais Sacrocci le pressentait, désormais ; l’homme ne lui disait pas toute la vérité, notamment sur sa véritable identité, et semblait chercher des excuses pour expliquer telle ou telle situation.
L’un des deux égoutiers se tourna alors en direction de Denea.

« Je dirais bien une bonne dizaine, voire une quinzaine. Vous savez, ma bonne dame, on a été juste pétrifiés en voyant ça, et on s’est terrés contre un mur, derrière un remblai, pour par se faire voir. La distance… J’peux pas trop dire, on a pas fait gaffe, si ce n’est courir pour nos vies. Et nous vlà ! »


Quant à prévenir la milice, l’idée était très bonne, mais Scarocci comme Denea n’en eurent pas le temps ; quelques instant plus tard, et une voix retentit non loin d’eux, en provenance du sud.

«Dégagez de là, rentrez chez vous ! Les fangeux ont fait une percée dans le quartier Sud ! Barricadez-vous, et ne sortez sous aucun prétexte ! »
C’était un milicien, lequel venait assurément de courir sur une belle distance afin de prévenir le plus de personne possible de ce qui se tramait au sud. Il semblait exténué, et, là où avait sûrement dû s’élancer avec panache et détermination sur les premières centaines de mètres, voilà qu’il se trainait lamentablement, la respiration plus que saccadée.
Il y eut un moment de doute et de regards croisés, et, dans cette zone, là aussi, ce fut la panique.

Citation :

Test d’intimidation d’Anton.
Cha : 10 (+1 interrogatoire, +1, présence de l’autre garde, +1 pour le dialogue) = 13.
Résultat ; 6 ; réussi.

Les deux paires de bottes retentirent dans l’impasse en claquant au sol, et l’écho se répercuta sinistrement sur les murs à colombage. Le bougre regarda les deux miliciens qui s’avançaient nonchalamment vers lui, certains que leur proie ne pourrait s’échapper. Puis son regard lorgna du côté des hauts murs qui l’enchristaient, et cette même hauteur le contraignit à demeurer sur le plancher des vaches et à ne pas tenter quelque chose de stupide. Ouais, les faits s’imposèrent dans son esprit ; il était fait comme un rat.

«J’vous en prie, j’sais bien que j’ai rien à faire là, dans Marbrume, mais j’ai pas eu le choix ! Nous étions dans les égouts, avec deux autres bannis, en train de mener nos vies comme on le pouvait quand, soudainement, on a entendu des trucs pas trop loin de nous. Alors on s’est tus, on s’est planqués, et là… On a vu toute une horde de fangeux, là, dans les égouts, juste en-dessous de Marbrume, en train de poursuivre l’un de ses habitants ! Le gus gueulait comme un putois, tentant de sauver sa vie, mais… Que voulez-vous que l’on puisse faire, on était trois face à… J’sais pas combien ! Alors, par peur, on est remonté aussi vite qu’on a pu, prenant la première bouche d’égout à notre portée… Puis voilà. »

Anton savait parfois reconnaître le vrai du faux, surtout lors de ses interrogatoires. Là, s’il devait en croire son expérience, le type venait bel et bien de déballer ce qu’il savait.

Qui que quoi ? Anton était parti à la chasse au malandrin, et voilà que le dénouement de la poursuite prenait des allures terriblement graves. Anton détestait avoir tort, et en ce moment, il espérait particulièrement que le ladre, profitant du silence qui s’instaura, n’expliquât qu’il mentait comme un phacochère, sortît quelque collier arraché à une bourgeoise et fît son mea culpa, cette histoire de goules déboulant des souterrains n’étant qu’une sale farce pour mieux maquiller son état de voleur pris la main dans le sac. Rien de tel ne sortit de sa bouche, l’homme avait balancé la vérité toute nue…

Sous le coup de la surprise, l’arbalète se décolla de la joue du milicien atterré, qui se reprit bien vite après avoir jeté un regard à son camarade. Ils avancèrent encore sur le bonhomme acculé, plus hâtifs cette fois-ci, tout en le pilonnant de questions. Quels fangeux ? Combien qu’ils en étaient, s’y devait donner un nombre ? Quel habitant ? A quoi qu’y ressemblait ? Fais voir ton bras. Qu’est-ce que tu fous là ? T’es mordu ? Tu vas tourner ? Qui c’est, tes copains ? Qu’est-ce que vous foutez là et pourquoi que tu montres pas ton satané bras ? COMBIEN DE GOULES ? ET TON BRAS, MONTRE VOIR TON BRAS, FILS DE CHIENS.

Sous les regards et questions combinés des deux gardes, ne sachant à qui répondre en premier et à quoi, l’arbalète toujours fixée sur lui, le bonhomme en menait déjà moins large, pressé qu’il était par deux hommes d’armes devenus un rien tendus. Il dégueula finalement tout ce qu’il put, mentant ou pas, répliquant tant bien que mal aux soudards insistants. Ils n’étaient plus qu’à deux pas de lui, et comme il expliquait et décrivait tout son soûl, le camarade d’Anton finit par le saisir du bras pour lui retrousser la manche. C’était un paria, le doute n’était plus permis, il portait la marque. La confirmation laissa place à un petit temps de flottement, les trois individus se scrutèrent sans trop savoir quoi faire, puis Anton reprit la parole, une voix douce aux lèvres.

« Tes copains et toi avez l’air d’être de sacrés ennuis, mais y’a espoir pour tyssègue… Tu sais combattre ? Si tu fais serment d’assister la bonne milice de Marbrume, et de pas la planter dans le dos à myssègue, je t’arme de ma dague. » A la stupéfaction de son compagnon d’armes, Anton, qui ne lâchait pas le fuyard des yeux, dégaina de sa main libre son coutelas, qu’il tendit au gus par le pommeau, en symbole d’alliance. « Si tu nous couvres, je te promets que tu réchapperas sauf de la ville ; s’t’es brave, tu partiras riche… » Il levait le pommeau du couteau lentement vers le banni, qui considérait la proposition. Quand Anton le sentit bien amadoué, il appuya sur la détente de son arbalète. La corde tendue propulsa le vireton à bout portant dans l’abdomen du paria, qui s’affala dos contre terre sous le choc du projectile, l’estomac percé. La proie comme le frère d’armes d’Anton restèrent stupéfaits par la sale attaque. Ce dernier se pencha quant à lui au dessus de la figure de sa victime. Le mourant reçut un glaviot et quelque chose comme « Et avec ça, la grâce du duc et une pipe de sa femme, tant qu’on y est, Monseigneur ? arfarf. »

Il mit un coup de pied dans le carreau d’arbalète fiché dans le ventre du pauvre gus, qui lâcha un cri rauque sous l’effet de la blessure ainsi titillée, demanda s’il avait un dernier mot à dire ou une prière à faire, écouta pressé le chant du cygne du banni puis retira le carreau d’un geste sec. Il contempla, une mine pas commode, le moribond, eut un regard rapide pour les viscères extraites par le projectile extirpé, puis lui releva le dos de sa tête pour y enfoncer le carreau ensanglanté d’un geste aussi sec que le premier. Le paria s’éteignit sur le coup. Anton rengaina son couteau, remit en arme le vireton et fouilla le cadavre frénétiquement.

Quand les deux miliciens revinrent sur leur pas pour se ramener jusqu’à la rue où une foule s’était auparavant amassée, l’agitation avait déjà pas mal pris. Le patrouilleur qui s’était fait lanceur d’alertes avait fait son travail, et le chaos montrait le bout de son nez. L’excitation qui parcourait la masse des civils refroidit un peu la panique des deux hommes d’armes, qui essayèrent de paraître le plus durs face aux gens, par contraste. Ils se sentaient déjà un peu en contrôle : peu de temps avant de débouler dans la rue à la bouche d’égout, ils avaient alpagué deux individus coincés dans une impasse qui semblaient disputer virilement. Anton ne leur prêta guère attention, et s’il reconnut le blason de Traquemont, il n’aperçut pas vraiment que sous ses oripeaux se cachait Malachite. Inconscient d’avoir à portée d’arbalète l’affreux pissoyeur masqué, il ordonna : « Vous autres, aux cloches, alerte ! Les morts sont dans la ville, il faut faire sonner les cloches ! » avant de repartir aussi sec vers la rue à la bouche d’égout et recommencer à gueuler.

« ALERTE, ALERTE, A MOI LA GARDE ! Les morts sont dans la ville ! » Et son collègue de répéter. « Aux armes, les hommes, au nom du duc, hardi ! Les femmes et les enfants, retraite ! Les morts sont dans la ville ! Hardi, hardi ! » Ils tambourinaient aux portes des commerces et maisons à mesure qu’ils s’approchaient de la grille d’égout, où l’agitation était la plus forte. « A qui n’offre pas abri en sa demeure, le fouet et l’exil ! A qui n’aide point mais ravit, force et blesse les vifs, la roue et le feu ! La loi est dite, qu'on l'applique sans trouble ! Hardi, hardi ! »

A part le nombre de fangeux enragé qu’ils avaient croisé, les deux lascars n’avaient pas lâché grand-chose dans leurs réponses. Mais au moins tout était encore calme.

Pas le temps de se mettre en route pour aller chercher un milicien que l’un d’eux arriva complètement à bout de souffle, apportant une bien mauvaise nouvelle. Pourtant, avant que la panique qui commençait à envahir la foule ne devienne incontrôlable Corbera décida de prendre les choses en main, faisant un discours qui se voulait ferme, et plutôt plein de bon sens, il fallait l’avouer.

Denea eut un moment d’hésitation, comme beaucoup à ce moment ce n’était certainement pas une situation à laquelle la plupart se serait attendue à l’intérieur même des murs de la cité.

« Denea, vous venez avec moi, j'espère ? »

Et comment ! Quitte à rester coincer avec quelqu’un autant que ce soit avec quelqu’un qui savait se défendre. Sans compter que le fait que le chevalier soit sympathique était un plus non-négligeable, même si, à ce moment, ce n’était clairement pas la priorité.

« Bien sûr, je ne compte pas vous lâcher. »

Cela semblait, pour le moment, la meilleure décision que la jeune femme eut prise de la journée. En revanche, elle n’aurait pas dit cela de celle que son protecteur avait eu en demandant au deux égoutiers de venir avec eux. Ils la mettaient relativement ma à l’aise.

Le petit groupe se dirigea donc vers de grands bâtiments que Scarocci avait désigné quelques instants plus tôt. Ouvrant la porte ils découvrirent l’intérieur de l’entrepôt.

Citation :

C’est un chouette post, Anton, et je le valide. Toutefois, je vais quand même jeter les dés ; nul doute que tu vaincras aisément ta victime, mais dans ce qui se passe en Event, tu ne peux décider de la sorte du sort de quelque Pnj que ce soit que nous avons placé. En tout cas, cela aura le mérite d’avancer les choses et de mieux te replacer dans l’event.

Cette première attaque sera donc une attaque surprise ; j’avais mis +4 pour les autres, je vais faire pareil céans-même.

TIR Anton : 11 (+1 adresse au tir + 4 attaque surprise – 1 armure de mailles ) 15.
Jet : 2 ; réussi.
Localisation : 8 ; jambes.
Dégâts = 34+2 -8 -0 = 28

32 pv restant.

Riposte du banni.
ATT : 8
Jet : 12 ; loupé.

Deuxième NA d’Anton, à l’épée courte, ce sera plus logique que de conserver le carreau du Rp en termes de règles.

Att : 14 (-1 armure de mailles) = 13
Jet : 2 (encore) ; réussi.
PAR Banni : 8
Jet : 7 ; réussi
Localisation : 13 ; torse.

Dégâts : 20 + 14 + 1 +3 (Cp Puissant)– 8 -6 – 5 = 19
13 Pv restant.

Le garde aux côtés d’Anton se met enfin à réagir.
ATT : 11
Jet : 9
Le banni ayant déjà paré, il ne pourra plus le refaire (plus d’action mineure).
Localisation : 9 ; jambes.

Dégâts = m’est avis qu’il est mort.

En termes de Rp, si fait, la façon d’éliminer le banni, que tu as décrite, peut très bien s’appliquer.

Ils tambourinèrent ainsi aux portes, gueulant ribon-ribaine dans les rues, et ces quelques mots proclamés par les miliciens, représentation de la loi ducale, suffit à créer un mouvement de panique au sein des petites gens. Tous allèrent se terrer chez eux, là où ils le pouvaient, et ce fut un vrai remue-ménage qui s’organisa dans le quartier nord de la Hanse.
Scarocci y mit alors du sien, et sa voix, portée bien haut du perchoir qu’offrait Bidigon, se mêla à celles des deux miliciens. Et il y eut tout autant le milicien qui venait d’arriver, ordonnant aux autres de se barricader chez eux.

Vint alors un quatrième milicien, toujours en provenance du Sud, lequel porta un regard peu amène sur ceux qui cédaient à la panique.

«Comment ça, planquez-vous ? Que dalle, ouais ! On a besoin de renfort en zone Sud ! »
Il s’adressa plus particulièrement au milicien trouillard, à Anton et son collègue, ainsi qu’à Scarocci.

«Messieurs, vous me semblez bien davantage capables de manier les armes que la plupart de ces pécores. Il semblerait qu’il n’y ait rien à craindre ici. En revanche, si le flot des fangeux n’est pas calfeutré au Sud, alors ils se répandront dans toute la Hanse, voire dans toute la ville. Nous avons besoin de bras. »

En vérité, le quartier n’était pas aussi tranquille que cela, si l’on mettait de côté la populace qui fuyait aux quatre vents. D’ailleurs, les deux bannis auxquels s’était adressé Scarocci avaient fort bien profité de l’agitation générale pour s’esbigner le plus discrètement du monde, et étaient à présent introuvables. Au moment même où chacun allait peut-être se déplacer soit dans la zone sud, soit vers l’entrepôt désigné par Scarocci, il y eut une série de cliquètements métalliques audibles par-delà les murs, dans une venelle adjacente. Et le son approchait de plus en plus. C’était lourd, c’était lent ; c’était menaçant. Et ils le virent tous.

C’était un fangeux, bien entendu. Mais un fangeux des plus particuliers. Celui-ci revêtait une imposante carrure, massive mais puissante, et cette impression était d’autant plus renforcée qu’il portait un harnois, un casque en plate et des jambières de mailles. A croire qu’un chevalier avait trépassé, engoncé dans son armure, se transformant peu à peu en l’infâme bestiole qu’ils avaient devant les yeux.

Citation :

Vous pouvez avoir, entre deux, ouvert l’entrepôt désigné par Scaro et Denea. A l’intérieur, des vêtements en tout genre, du tissu, des fibres, des teintures, des huiles, des métiers à tisser, des amphores (si Malachite souhaite venir, cf ci-dessous).

Malachite, quant à lui, avait pu apercevoir la montagne fangeuse qui s’approchait du groupe constitué des deux miliciens, d’Anton, de Scarocci et de sa monture, et de Denea, mais il avait également aperçu son ami de toujours, le casseur d’amphore. Ce dernier avait également repéré la créature et Malachite, et s’était mis en tête de fuir tout cela. De Malachite ou du fangeux, allez savoir qui il fuyait vraiment.

«C’est pas mon combat ! » gueula-t-il avec une petite voix misérable, comme il détalait jambes à son cou.

Citation :

Test d’Hab Malachite
Hab : 12 (+1 pour chasse, tiens, pour le Lolz) = 13
Jet : 20. xD Loupé.

Malachite s’élança à la poursuite de son poto, mais il sembla bien qu’il gueula davantage qu’il ne fit attention à où il mettait les pieds. Emporté par son ire aussi bien que par sa course, il ne réussit pas à louvoyer entre les quelques gens qui demeuraient encore, et s’écroula dans un roulé-boulé des plus comiques. L’ironie de la situation ? Il finit sa course dans un paquet d’amphores, les pétant à son tour, et il était certain que Malachite en avait dorénavant brisé davantage que le type louche qu’il avait rencontré dans l’impasse. Type louche qui avait déguerpi au loin, sans espoir de le retrouver.

Citation :

Dégâts pris par Malachite en s’écrasant et se coupant partout : 1D8
Jet : 6
Il reste 59 Pv à Malachite.