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 [Event] Guerre putride pour les petites gens - Nord. [Clôturé]

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Sélène de ColombelHaute-Prêtresse de Serus
Sélène de Colombel



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MessageSujet: Re: [Event] Guerre putride pour les petites gens - Nord. [Clôturé]   [Event] Guerre putride pour les petites gens - Nord. [Clôturé] - Page 3 EmptySam 5 Mar 2016 - 0:24
Tout s'était enchaîné trop vite.
Le départ du château, l'équipement des chevaux, le rassemblement des gardes, la séparation en plusieurs groupes... Pour les nobles qui avaient décidé de se battre, on fournissait des hommes, des boucliers et des épées. Pour la seule femme qui avait décidé de rejoindre les rangs malgré sa robe et son manque de formation militaire, on avait apporté de quoi prodiguer des soins, panser des plaies, en recoudre certaines. Deux sacoches pleines sur la croupe de son cheval, Sélène était équipée pour venir en aide à la moitié de la ville à en croire la somme astronomique de bandages. Mais elle ne protesta pas et se cantonna au rôle qu'elle s'était choisi. La troupe se lança au petit galop dans les rues, en direction de la Hanse en arrivant par la rue la plus directe. Sur le trajet, ils ne croisèrent pas âme qui vive. La nouvelle s'était répandue plus rapidement qu'une traînée de poudre et tout le monde devait être cloîtré chez soi.

La cavalerie arriva sans tarder et un peu par hasard sur le premier site des attaques. Ce n'était peut-être pas le plus impressionnant, quoi qu'un corps de fangeux en armure avait de quoi donner des cauchemars, mais il y avait là des hommes blessés parmi les survivants et aucun sang-bleu ne souhaitait négliger ce détail. Pour la bataille, elle était déjà livrée, mais la haute-prêtresse avait de quoi faire et sauta de sa monture en arrivant sur les lieux.
Un milicien était à terre, couvert de sang, un autre mal en point mais debout se tenait non loin de son compagnon, une jeune femme s'était occupée de faire son maximum pour le blessé grave et un chevalier en armure semblait superviser la scène. La jeune vicomtesse reconnu sans mal Denea, qu'elle avait rencontré bien par hasard aux thermes quelques temps auparavant, mais surtout l'armure géante de Scarocci. Son inquiétude céda la place à un immense soulagement en le voyant toujours debout et toujours vivant, si bien qu'elle en oublia totalement les regards dirigés vers elle et accouru vers lui en premier.

« Scarocci ! »


La vue du sang noirâtre du fangeux avait soudainement ravivé ses inquiétudes. Ce n'était pas très judicieux d'afficher son affection pour un homme de rang inférieur - qui n'avait pas ses lettres de noblesse qui plus est ! - ni très professionnel de s'occuper en priorité de ceux encore sur leurs pieds, mais la demoiselle n'écoutait pas vraiment sa raison pour l'instant, trop bouleversée par la précipitation et la gravité des événements.

« Tu n'as rien ? Tu n'es pas blessé ? Qu'est-ce qui s'est passé ? »


Elle chercha des yeux la moindre trace sur l'armure qui prouverait qu'elle avait été perforée, la moindre goutte de sang qui témoignerait d'une blessure. Mais plus elle s'agitait, plus elle sentait que la pression qui lui compressait la poitrine depuis l'annonce de l'invasion de fangeux prenait le pas et avait besoin d'être évacuée. Ses yeux s'embuèrent de larmes malgré tous ses efforts pour les retenir.

« On-on nous a prévenu le plus vite possible, nous étions tous réunis au château du duc et... Et nous avons réagit immédiatement mais... Mais je... Nous avions tous peur de retrouver la ville à feu et à sang. »


Sa voix, de plus en plus étranglée, lui donnait l'air d'une petite fille égarée qui tente de se montrer courageuse malgré sa peur. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle avait tant redouté : de voir son chevalier réduit en charpie, de trouver des monceaux de cadavres ou de se rendre compte qu'il était déjà trop tard pour intervenir. Peut-être aussi qu'il s'agissait du choc d'un espoir brisé, celui de penser que Marbrume était un bastion imprenable que les fangeux ne prendraient jamais. Mais à présent qu'ils étaient dans les murs, les illusions de sécurité volaient en éclat et c'était certainement ce qui effrayait le plus profondément la jeune femme. Les larmes inondaient ses joues.

« J'étais certaine que tu serais dans la bataille, tu ne peux pas t'en empêcher, n'est-ce pas ? Je... je t'imaginais déjà mort... Je ne pouvais pas rester au château... »


D'un geste rageur elle essuya une grosse goutte salée qui roulait sur sa pommette. C'était ridicule de pleurer ainsi, mais c'était plus fort qu'elle, impossible de s'en empêcher sinon elle allait éclater. On mettrait tout ça sur le compte de son fragile petit cœur de femme.

« Je suis venu avec de quoi soigner les blessés mais je ne sais même pas si tout ça sert à quelque chose. »
finit-elle par dire, à court de souffle.

La jeune prêtresse jeta un regard désolé à Denea et à son patient.
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Scarocci CorberaChevalier itinérant
Scarocci Corbera



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MessageSujet: Re: [Event] Guerre putride pour les petites gens - Nord. [Clôturé]   [Event] Guerre putride pour les petites gens - Nord. [Clôturé] - Page 3 EmptySam 12 Mar 2016 - 23:41
Etre béni n'arrive pas souvent, encore moins quand le bénisseur devrait vous détester. La vie est pleine de surprise.

Scarocci avait profité du fait que le fangeux l'ignore totalement pour le frapper lourdement et à répétition. Les efforts portèrent leurs fruits, puisque la mauvaise créature fut enfin tuée, l'arrière du crâne écrasé par le pommeau de Scarocci.

le chevalier, qui avait fait la plus grande partie des dégats, était aussi le seul des combattants indemnes. Il serra la main de Anton.

" Pour vous servir, Scarocci Corbera ! "

Inutile de se cacher. Il laissa Anton se remémorer ce nom, cette voix, cette démarche claudiquante. Il refit tournoyer son épée, la reposant sur son épaule, poignée vers le ciel, pointe vers le sol, faisant couler le sang sur le sol. L'armure du chevalier était éclaboussée de sang rougeâtre, qui n'était pas le sien. Il était sinistre.

Il était pensif aussi. Le fangeux l'avait totalement ignoré, comme s'il n'existait pas. Pourquoi ? Était-ce parce que...

* Je lui ressemble ? *

Il sentait des regards sur lui, ceux des gens qui s'étaient cachés, qui s'étaient abrités et n'avaient rien manqués de la scène. Celle de ce chevalier blanc, claudiquant, à la démarche et aux gestes étranges, un peu désarticulés et surpuissants, qui respirait comme un fangeux, se cachait derrière un masque et était ignoré par la créature. Il sentait l'interrogation. La peur.

Son regard croisa celui de Dénéa. Elle soignait un milicien, l'ami d'Anton Gunof apparemment. Le cœur sur la main la petite. Le milicien jouait aussi le rapace, essayant de déséquiper le fangeux, qui était un jeune homme, il y a quelques jours, semaines ou mois. Une autre vie, déjà.

Une voix le tira de sa rêverie et il se retourna. Sélène. Son arrivée fit exploser son coeur, son rythme cardiaque, et des milliers de questions. Il lâcha son épée sur le sol alors qu'elle se précipitait sur lui, apparemment paniquée. Elle avait balancée les convenances dans le caniveau, s'épanchant sur et contre lui, exposant ses peurs à vive voix. Il avait envie de la serrer contre lui, mais ses gants et son armure humides de sang l'en empêchait.

" Il n'y a rien à craindre de ce côté de la ville. Il n'y avait qu'un fangeux. "

Il regarda le cadavre du fangeux, permettant à Sélène d'y jeter un oeil, de loin.

" Il était comme moi. En armure. Un ancien chevalier. Assez robuste. Je n'ai rien. Il m'a totalement ignoré. Ces hommes par contre... "

Il essuya une larme d'un revers de doigts métallique et froid. Elle n'avait heureusement rien. Avec honte, il n'avait même pas pensé à elle pendant le combat. Juste à tuer son ennemi, enfoncer sa lame dans sa chair.

" Je vais rester ici, au cas où. J'ai une amie que je compte protéger " dit-il en désignant Denea, avant de crier " BIDIGON ! "

Bidigon, incorrigible et affamé, était en train d'horrifier les soldats. Les yeux injectés de sang, la bave au museau, il s'était avancé au dessus du fangeux et essayait de le manger. Ses dents puissantes brisaient les os et la chair de la main de ce qui était autrefois un homme.

Il s'arrêta, regarda Scarocci, et trottina vers lui. Scarocci lui gifla (gentiment) le museau.

" Ce n'est pas l'heure de manger !... attend qu'ils aient enlevés son équipement ! "

Le chevalier n'était pas plus choqué que ça que son cheval mange un cadavre de fangeux, montrant involontairement que c'était une habitude chez sa monture. Ce détachement vis à vis d'une telle horreur renforça le sentiment de défiance que de plus en plus de civils, qui avaient envahis la rue, commençaient à ressentir face à lui. Et Scarocci, ainsi que sa monture de plus en plus nerveuse et agressive, commencaient à s'en rendre compte.
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Anton GunofBoucher
Anton Gunof



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MessageSujet: Re: [Event] Guerre putride pour les petites gens - Nord. [Clôturé]   [Event] Guerre putride pour les petites gens - Nord. [Clôturé] - Page 3 EmptyMer 16 Mar 2016 - 17:25
« J’oublierai pas, messer, » promit Gunof, reconnaissant, tandis que les deux hommes, le chevalier et le milicien, échangeaient une poignée de mains fraternelles. L’ironique était certes à son comble, mais Anton, encore secoué par l’assaut furieux, le K.O. de son frère d’armes, ainsi que toujours drôlement interloqué par ces masses gigantesques d’acier qui avaient fait office d’adversaire et d’allié lors de cet échange irréel, l’Anton, donc, n’avait rien relevé de remarquable à propos de ce chevalier Corbera. La voix guillerette lui parut un peu étrange à cause du son que donnait au timbre le heaume complet qui recouvrait le visage du mystérieux cavalier. Il ne fit pas attention à sa démarche, surprenante au point qu'elle en devenait unique. C’est donc sans même s’apercevoir qu’il fraternisait avec l’homme qui lui avait éclaté la face quelques semaines plus tôt qu’Anton prit son congé de ce mastodonte bizarre.

Il avait, il fallait bien l’avouer, d’autres chats à fouetter. Bientôt penché au chevet de fortune de son compagnon Julius, dans un fort piteux état, il attendait, dans un stoïcisme tout feint, la réponse de cette femme qui le haïssait et qui, pourtant, en cet instant présent, était seule à pouvoir tirer le malheureux Julius du pétrin. Elle finissait de bander les plaies dégueulasses qui lacéraient le corps du milicien quand, sans même tourner le regard, elle pronostiqua sa survie. Il vivra, avait-elle déclaré, et cela sembla si sûr à Gunof qu’il ne put s’empêcher de se décrisper dans un souffle de soulagement. D’un coup, la fatigue le rendait apathique, ses muscles le lancèrent un bon coup, tandis que son cerveau apathique faisait peu à peu disparaître la douleur qui assiégeait sa caboche, y substituant peu à peu et pour de bon, un engourdissement cotonneux.

« C’est… » commença-t-il, tout gourd et gauche et ne sachant quoi dire à cette sorcière qui semblait jalonner sa vie d’événements intenses, jusqu’ici ambigus voire négatifs, mais aujourd’hui radieux, bienveillants. L’irruption cavalière d’un étalon fougueux et de la femme, d’une grande beauté et élégance, qui le montait interrompit son début de remerciement. Une noble dame, emmitouflé dans les symboles des dieux, arrivait à bride abattue, se jeta sur le pavé à cors et à cris, accompagnée par une harde de canassons fumeux. Elle hurla le nom du chevalier mystérieux et se jeta jusqu’à lui, les yeux brillants de larmes émues. Une discussion remuée s’ensuivirent entre les deux individus, visiblement très liés, sous l’œil attentif d’un Gunof fort aise de trouver quelque chose qui lui permettait d’atermoyer un peu, d’éviter le plus longtemps possible la confrontation avec une Denea qu’il craignait acide et farouche.
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Denea AlberickHerboriste
Denea Alberick



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MessageSujet: Re: [Event] Guerre putride pour les petites gens - Nord. [Clôturé]   [Event] Guerre putride pour les petites gens - Nord. [Clôturé] - Page 3 EmptyMar 22 Mar 2016 - 18:58
Une femme débarqua, visiblement émue, visiblement à la recherche d’un homme, de son homme. En soit, rien d’étonnant au vu de ce qui se passait dans le quartier. Ce qui était plus étonnant s’était que la Dame qui demandait était une haute prêtresse de Serus, surtout une noble et qu’elle semblait soulager de trouver un Scarocci indemne. En réalité ce n’était pas dans le couple lui-même qui était étrange, quoi que si, en quelque sorte, mais s’était surtout Corbera. Il était étrange, dans le bon sens du terme si il y en avait un, excentrique, étonnant de l’imaginer réussir à séduire quelqu’un. Cependant, l’étonnement passa assez vite. Premièrement parce qu’il devait bien y avoir une personne sous cette armure, et deuxièmement, il faisait bien ce qu’il voulait s’était ses affaires, Denea avait bien d’autre chat à fouetter.

Surtout un gros fauve menaçant, blesser, qui pourtant semblait parfaitement calme en s’approchant du blessé et donc de l’herboriste. Il avait commencé à parler avant la venue de Sélène, heureusement cette dernière l’avait coupé dans son élan. Denea n’avait aucune envie de parler à cet homme qui l’avait maltraité. D’ailleurs passé le moment d’émotion, la jeune noble s’était approchée de l’inconscient et de celle qui l’avait soigné, demandant si tout allait bien. Elle semblait l’avoir reconnue.

« Seulement quelques frayeurs pour ma part. Lui en revanche, il a besoin qu’on s’occupe de lui, dans un endroit plus calme. Il est stable il pourra attendre qu’on le transporte, quand on sera sûre que ça s’est retombé partout. »


En priant bien sûr pour que partout, ça soit maîtrisé. Elle semblait vouloir apporter son aide, mais tant qu’il n’était pas mieux installer, autant de pas toucher à l’inconscient, il pouvait attendre. Cependant, il y en avait bien un qui avait besoin de quelques bandages.

« Si vous voulez vous rendre utile, le garde Gunof à besoin de soin. »

On sentait bien dans sa voix qu’elle préférait ne pas être celle qui devrait les lui prodiguer. Le toucher, hors de question, surtout pas pour essayer de lui rendre, en quelque sorte service. Elle avait déjà fait et déjà payé, ça suffisait. Au mieux, l’herboriste concentrait à guider la prêtresse si elle avait un doute sur le geste à faire.

« Comment vous avez su que le quartier était attaqué ? L’information est passée dans toute la ville avec la milice ? »

Si elle ne voulait catégoriquement pas soigner Gunof, elle préférait ne pas rester trop loin de Julius. Très gravement blesser, si il semblait hors de danger, on ne savait trop ce qui allait lui arriver, surtout avec la chose qui l’avait blessé. Sans compter que la présence de Sélène la rassurait, couvrant presque cette aura désagréable que dégageait Anton. Il était blessé, il y avait du monde, il serait bien stupide d’essayer de lui faire du mal, alors peut-être pouvait-elle baisser la garde un instant, de souffler au moins quelques minutes.

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