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 En toutes lettres [Ft. Dame Corbeau]

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AlaricGarde de Sombrebois
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MessageSujet: En toutes lettres [Ft. Dame Corbeau]   En toutes lettres [Ft. Dame Corbeau] EmptyMer 19 Jan 2022 - 18:12
17 avril 1167

Alaric s'était arraché à la contemplation des marais afin de gagner le camp de la milice. De longues minutes s'étaient écoulées alors que, assis sur l'un des merlons des remparts, il n'avait pas quitté le tertre des yeux. Une élévation qu'il avait vue sans l'observer ; silhouette abstraite floutée par ses pensées. Il s'était remémoré de vieux souvenirs, son premier jour à Sombrebois, le rire communicatif d'Hector, sa promesse de rendre à la forteresse sa gloire d'antan. Était-ce possible que le baron ait prémédité son départ ? Le soldat ne trouva guère la réponse à sa question – une parmi tant d'autres. L'air morose, il déambulait plus qu'il ne marchait dans le bourg, contemplant les transformations qu'il avait subies et celles qu'il fallait encore terminer, se nourrissant de l'agitation qui y régnait, entre ordres aboyés et clameurs joyeuses. Hector n'était peut-être plus là pour voir ça – volontairement ou non – mais Alaric n'en avait pas perdu une miette. Il raffermit sa prise sur le parchemin destiné à Morn de Sarssel froissé entre ses doigts ; les Trois ne pourraient pas lui reprocher de ne pas avoir tout tenté pour améliorer la vie des habitants de Sombrebois.

La vue d'Eïlyn invectivant Carl – à croire qu'il fallait toujours un idiot dans une coutilerie pour qu'elle soit complète – lui redonna le sourire. S'il ressortait presque toujours le cœur lourd d'une conversation avec Rosen, son quartier-maître, en revanche, avait l'art de l'alléger. Malgré toutes les révélations qu'il avait à lui faire ainsi que les demandes précises de la baronne qu'il avait à lui soumettre, il l'aborda sereinement après l'avoir saluée d'un signe de tête amical.

J'ai discuté avec la baronne, annonça-t-il en se tournant naturellement vers la tente de commandement afin d'y entraîner la coutilière.

Un peu plus tôt, il lui avait fait part de ses craintes liées au retour de la blonde et de leur entrevue inévitable. Il avait l'impression de retrouver son frère après une engueulade avec son paternel – chose rare, mais qui avait eu le mérite d'exister – à ceci près qu'Eïlyn n'était pas sa sœur et que Rosen n'était pas sa mère. Cette pensée lui fit froncer les sourcils et il la chassa d'un hochement de tête.

ça ne s'est pas si mal passé, dit-il en haussant les épaules, alors qu'il s'appuyait nonchalamment contre la table posée au centre. Après toute cette histoire, elle pense être en danger et réclame un milicien qui la surveillera en permanence. Tu connais mieux tes hommes, je te laisse choisir qui héritera de cette tâche.

Il marqua une petite pause et lui tendit le parchemin.

Et elle demande que cette lettre soit envoyée à Marbrume. Tu connais Morn de Sarssel ? J'ai pensé qu'il serait judicieux que tu codes la lettre au cas où...

Il ne laissa pas Eïlyn vérifier le contenu de la lettre. Cette missive n'était qu'une excuse pour entamer une conversation qu'il avait répétée maintes fois dans sa chambre ou sur les remparts, à l'abri d'oreilles indiscrètes.

— Je sais que je t'en demande beaucoup, mais j'ai un service à te demander.

Le garde lui fit signe de se rapprocher, tandis que sa voix diminuait afin de se muer en un murmure complice.

Rosen n'est pas au courant. J'ai besoin que tu envoies une lettre de ma part.

Alaric passa une main dans ses cheveux et détourna le regard un court instant, comme si fixer un point invisible sur la tente pouvait lui fournir les mots qu'il recherchait.

Le contenu est plutôt... confidentiel. Tu veux pas t’asseoir ? proposa-t-il doucement.

Il soupira, une moue inquiète sur le visage.

Une femme est venue ici avant toi et le sergent, commença-t-il. Elle m'a... Informé qu'un conflit se préparait à Sombrebois. Depuis, j'essaie de comprendre ce qu'il se passe et qui est impliqué. La couronne, certainement, crut-il bon de préciser, même s'il se doutait qu'Eïlyn avait déjà compris cette partie-là. Maintenant que j'ai enfin pu m'entretenir avec la baronne, j'ai obtenu de nouveaux indices que j'aimerais transmettre à cette personne.

Alaric aurait voulu être capable de ne pas mêler la coutilière à tout ça. S'il avait su écrire...

Je crois que le sergent est au courant. En tout cas, ils se connaissent.

Eve n'avait-elle pas dit que tous les deux œuvraient pour aider les personnes touchées par ce conflit en devenir ?

Mais personne d'autre ne doit savoir. C'est pour ça que cette lettre... Hé bien, elle ne peut tomber qu'entre les mains de mon... Informatrice.


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MessageSujet: Re: En toutes lettres [Ft. Dame Corbeau]   En toutes lettres [Ft. Dame Corbeau] EmptyDim 23 Jan 2022 - 14:35



17 Avril 1167.
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Un sourire étira les lèvres de la milicienne, illuminant un visage temporairement ombrageux quand elle aperçu son supérieur. Elle nota aisément son air préoccupé, mais apprécia de voir dans son expression ce même plaisir discret à l’idée de se rencontrer. Si elle n’avait pas encore réussi à le réentraîner dans une soirée de beuverie au vu de leur emploi du temps dès plus chargé, il n’était maintenant pas rare qu’ils passent plusieurs heures par jour en compagnie de l’autre pour travailler et elle devait l’admettre, elle attendait souvent ce moment de la journée.

Il n’y avait rien de « sentimental » ou plutôt rien « d’amoureusement sentimental » à cette sensation, mais plutôt une complicité naturelle que leur travail autant que leurs échanges, aussi ternes soient-ils, avaient tendance à renforcer. Le travail harassant de gérer la sécurité d’un bourg devenait plus simple quand on se sentait en accord avec celui qui donnait les ordres, même si lui-même les recevait… disons d’une personnalité moins gérable.

Ce fut d’ailleurs cette personnalité en question qui fut le sujet de la visite. Elle hocha la tête et s’engouffra dans la tente de commandement avec une légère sensation de malaise. Elle savait qu’Alaric appréciait, dans un certaine mesure la baronne. Ou du moins se sentait une responsabilité personnelle à son encontre. Un mélange d’empathie, de passif et de son sens des responsabilités. Malgré tout elle le plaignait de devoir être celui qui devait fonctionner avec elle.
Au moins cette dernière semblait-elle se tenir à carreaux depuis son retour. Pour autant ses actes passés restaient difficiles à avaler parmi les hommes.

La chatelaine avait eu l’intelligence d’imposer le silence à tout ceux qui avaient fait partie de la petite troupe partie à sa recherche, mais ce genre de consigne ne survivaient que difficilement dans le temps et le mur du secret s’était lentement effrité jusqu’à ce que presque toutes les capes vertes ne soient au courant des grandes lignes de l’événement ou des fantasmes qu’il avait générés dans les esprits les plus fertiles.
Elle avait été intransigeante pourtant, noyant sous les corvées tous les hommes qu’elle surprenait à murmurer voir à médire sur l’implication de la baronne dans l’attaque qu’avait subit leur camarade. Beaucoup d’homme sensé la protéger nourrissait d’ores et déjà une aversion certaine pour la maitresse des lieux.

On faisait difficilement plus rancunier et têtu qu’un milicien.
Pour autant elle trouverait ce qu’Alaric lui demandait, c’était leur boulot. Il lui faudrait juste choisir des gens qui faisaient passer leur mission avant l’avis personnel et avec un peu de chance assez patient pour supporter la baronne en cas de besoin.

- Je lui trouverais deux personnes pour qu’elle soit sur… protégée de jour comme de nuit.

Elle prit le chemin avec des yeux écarquillés.

- Sarssel… dit-elle en déglutissant. Et bien, elle ne manque pas d’audace dans ses choix au moins.

Bien qu’elle parcouru le contenu de la missive des yeux, elle n’exprima pas d’avis sur celui-ci, Alaric ne le souhaitant visiblement pas pour cette fois. Peut-être pour éviter d’avoir à se confronter trop vite à nouveau à la dame de Sombrebois.
Pour autant il y avait des choses à dire. Elle s’apprêtait à commencer à la retranscrire dans un code de milice simple, consciente malgré tout que contrairement au sergent, elle ne possédait aucun moyen de s’assurer que son interlocuteur serait le seul à en comprendre la forme. A vrai dire, elle s’imaginait bien une dizaine d’étapes avec des gens capable de déchiffrer cela avant d’arriver sur le bureau du maître des Lames. Mais elle n’y pouvait rien. Une fois dans les rouages du système, le courrier était à la merci de celui-ci.

Et à son niveau à elle, elle n’avait strictement aucun moyen de passer outre ce fameux système. D’ailleurs elle doutait même que la baronne puisse le faire elle-même. Elle haussa un sourcil surpris en se retournant vers lui alors qu’elle cherchait de quoi écrire. Ce n’était pas tant ses paroles que son ton qui l’avait surprise.
Cependant, elle hocha la tête et s’assit et fronça les sourcils après quelques mots seulement. Expression qui ne fit que se renforcer. C’était quoi encore cette histoire ? La simplicité de la survie dans les marais lui manquait chaque jour un peu plus. Elle ferma les yeux et pressa ses paupières de ses doigts dans l’espoir vain d’absorber une migraine qui ne tarderait pas à pointer.

- Et cette « informatrice » t’a-t-elle donné plus de précision sur le genre de menace qu’on doit surveiller ? Comprend-moi Alaric. Tu sembles y croire, la baronne aussi. Mais on n’a pas le bout de la queue d’un indice sur ce qu’on est sensé craindre j’ai l’impression. Ou alors des choses m’échappent contrairement à toi. Que la couronne ait des vues sur cet endroit, je veux bien le croire, mais donc quoi ? S’ils voulaient le bourg ils auraient juste à le prendre. Tu sais si demain on recevait un courrier royal disant de virer Rosen et de déclarer l’endroit comme place forte de la couronne. Pas un milicien n’hésiterait. Alors à quoi ça rime ?

Elle soupira.

- Et cette demoiselle. Tu sais comment la contacter discrètement ? Je peux te trouver un coursier discret, mais je n’ai pas mes entrées partout dans la cité. C’est quoi l’idée ?



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MessageSujet: Re: En toutes lettres [Ft. Dame Corbeau]   En toutes lettres [Ft. Dame Corbeau] EmptyLun 24 Jan 2022 - 12:07
Alaric afficha une moue contrite alors qu'il lisait l'agacement dans les gestes de son quartier-maître. Il ne la comprenait que trop bien : cette situation les dépassait tous les deux. Pour être honnête, même s'il redoutait les conséquences de l'implication d'Eïlyn, il aimait partager ces difficultés avec elle. Sans doute était-ce égoïste de sa part – mais il n'était qu'un être humain après tout.

La coutilière n'avait pas tort, il comprenait aisément qu'elle ne possédait pas suffisamment d'informations pour faire ce qu'il lui demandait. Une femme débarquait à Sombrebois, lui donnait quelques indices mystérieux et s'en repartait aussi rapidement qu'elle était venue. Presque. Lui-même s'était méfiée d'Eve lors de son arrivée, mais, malgré le peu de temps qu'il avait passé avec elle – dans le château ainsi qu'à Marbrume – il était persuadé qu'elle ne mentait pas.

Alaric chassa l'air d'un geste désinvolte.

Rosen craint une autre menace, en lien avec le cloaque. Mais elle n'a rien voulu me dire d'autre.

Il émit un rire amer.

À l'écouter, je dois la protéger contre... Et bien, je n'en sais rien. Apparemment, quelqu'un a voulu l'assassiner près du Saule sacré...

Il releva un regard interrogateur vers la noiraude, cherchant d'éventuelles réponses dans ses prunelles argentées. Il avait l'impression d'être parti pendant plus d'un mois, alors qu'il ne s'était absenté qu'une dizaine de jours.

Écoute, tant qu'elle est enceinte, j'estime qu'elle ne risque rien. Par contre, la... Messagère m'a dit qu'« un accident pourrait vite arriver » après la naissance de l'héritier. Et pour le reste...

Il soupira avant de lui dévoiler tout ce qu'il savait.

La couronne est divisée. Le roi et la reine ne sont... Pas d'accord, apparemment. Imagine que la reine ait envie de reprendre Sombrebois, mais que le roi s'y oppose. Tout est plus compliqué qu'il n'y paraît, marmonna-t-il. Face à eux, il y a les Victorieux. Enfin... ajouta-t-il alors qu'il réfléchissait en parlant, je ne sais pas s'ils ne sont pas dans un des deux camps. C'est justement ce que j'aimerais savoir. Et mon informatrice aussi, c'est pour ça que je dois la contacter.

Alaric repoussa les nombreuses cartes qui trônaient sur la carte et traça avec application un « V » souligné. La seule et unique lettre dont il comprenait désormais le sens.

C'est leur symbole. En as-tu entendu parler ? Il s'agirait d'un groupe qui existe depuis bien avant l'arrivée de la famille Sylvrur sur le trône. Ils devraient nous aider, mais, s'ils sont déjà sous le joug de la couronne... Qu'il s'agisse du roi ou de la reine...

Nerveux, il passa une main dans ses cheveux et se redressa.

Je sais que c'est difficile à croire. Même pour moi. Une femme débarque ici, me raconte tout ça, répond à mes questions quand je la retrouve à Marbrume et... Et je sais qu'elle ne me dit pas tout. Peut-être même qu'elle ne dit pas toute la vérité.Tu dois me prendre pour un fou dit-il en détournant les yeux, mais je lui fais confiance. Même si elle ne m'a pas tout dit...

Il se souvenait encore de leur petit jeu, aux aurores, alors qu'elle attendait de repartir pour la cité fortifiée. Il avait joué pour découvrir ce que la jeune noble mijotait, mais il y avait gagné des informations plus précieuses encore. Entre la méfiance et l'interrogatoire voilé, entre son air moqueur et ses yeux pétillants de malice, il avait discerné la tristesse de son sourire, l'amertume de ses souvenirs.

Elle ne m'a pas menti sur ce qui compte vraiment, termina-t-il en accrochant à nouveau le regard de son quartier-maître.

Fais attention sur le route, d'accord ? Je t'aime.

Pour sa sécurité et la nôtre, je ne peux te dévoiler sa véritable identité. Elle fréquente une auberge, dans le quartier du port. Je l'y ai revue lorsque je suis retourné à Marbrume. Le tenancier sait qui elle est, je lui fais confiance. Un coursier discret, c'est tout ce dont j'ai besoin.

Il marqua une petite pause avant d'ajouter :

Je ne sais pas ce qu'il se passe, Eïlyn. J'ai pas de réponse à tes questions. Mais Rosen n'est pas capable de gérer cette situation. Et moi... Je veux protéger Sombrebois et je n'y arriverai pas sans toi.
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MessageSujet: Re: En toutes lettres [Ft. Dame Corbeau]   En toutes lettres [Ft. Dame Corbeau] EmptySam 29 Jan 2022 - 13:32



17 Avril 1167.
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Décidément chaque nouvel aveu de son supérieur aidé un peu plus à creuser la minuscule ride au centre de son front tandis qu’elle fronçait ses sourcils d’incompréhension et de frustration. Malgré ce qu’elle savait, elle ne pouvait s’empêcher de se demander si la baronne n’était pas simplement folle.

Oui des choses puaient clairement à Sombrebois, Alaric passait son temps à le confirmer mais quand même ? Une attaque près du Saule ? Sans que personne ne remarque rien ? Et qu’elle ne l’évoque pas avant son retour de voyage ? Elle savait que parfois la grossesse brisait la volonté des femmes fragile, peut-être que c’était le cas à présent, en plus du reste ? L’esprit affaibli de la baronne déformant et amplifiant des menaces certes réelles mais lointaine ? Alaric s’en rendrait certainement compte si c’était le cas, mais dans le doute, elle ferait plus attention aux divagations à venir de la régente, voir si cela en était vraiment.

- Les victorieux ? C’est quoi ce nom ridicule ? Encore une secte ? Comme si on n’avait pas assez de groupe au nom bizarre. se plaignit-elle en se penchant pour observer l’inscription que venait de faire le capitaine, et qui lui fit encore un peu plus froncer les sourcils.

- Je l’ai déjà vu. Finit-elle par dire, plus perplexe que satisfaite d’enfin comprendre quelque chose. A Ventfroid. Dans les catacombes où on s’est isolé du froid, y deux hivers de cela. Il y a une grande porte de fer. Comme pour les coffres de château. Il y a ce signe au-dessus des serrures.

A part ajouter encore des questions à la montagne de celle déjà bien haute qu’ils constituaient, cette information n’avait strictement aucun interet et elle soupira en reportant son regard sur Alaric. Son regard se teinta d’une pointe d’inquiétude par-dessus l’agacement farouche provoqué par cette inextricable situation.
Elle avait déjà vu ça chez d’autres hommes et chez des femmes aussi. Elle se pencha vers lui pour parler tout bas, s’assurant qu’aucune oreille indiscrète ne s’attarde près de l’attente, même si elle imaginait mal que cela puisse se passait sous la supervision de ses hommes. Ça n’avait finalement pas tant à voir avec le secret de leur échange que pour préserver l’aspect privé des sentiments de celui qu’elle pensait voir devenir un ami.

- Cap’, fais attention, sentiments et secrets ne font pas très bon ménage. Je te fais confiance si tu penses que c’est mieux ainsi et je vais ranger ma curiosité au fond de ma poche pour le moment. Mais oublie pas de te demander si tu la crois parce cette femme le mérite, ou parce que tu l’aimes bien. Surtout si notre survie à tous en dépend vraiment. Parfois derrière les secrets, il n’y a que d’autres secrets.

Elle haussa les épaules, n’ayant pas d’autre réponse ou avis sur la question, même si la curiosité lui brûlait les entrailles de manière bien plus frivole qu’elle ne l’aurait dû. Comment s’appelait-elle ? Était-elle jolie ? Avaient-ils fait plus que se charmer ?
Des questions d’adolescentes pour une situation d’adultes. Mieux valait en effet qu’elle ne soit pas libre de satisfaire sa curiosité.

- Bon je te trouverais ton messager. Un type discret. Mais a terme, toi et ton amie, vous devrez établir quelque chose pour communiquer qui soit moins routinier qu’un messager. Ça se remarque vite sinon. dit-elle en se grattant la tête avant de finalement couché sur le papier le message destiné au boucher d’Arence.

- Je suis dans ton camps cap’. Je te soutiendrais tant que je le pourrais, mais il faudra bien qu’à un moment où un autre on sache ce qui nous menace vraiment, plutôt que des « peut-être que ». Sinon, quand ça arrivera, on sera démuni.



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MessageSujet: Re: En toutes lettres [Ft. Dame Corbeau]   En toutes lettres [Ft. Dame Corbeau] EmptyDim 30 Jan 2022 - 17:49
Les Victorieux à Ventfroid ? Plus rien ne pouvait l'étonner. Alaric garda cette nouvelle information dans un recoin de son esprit, au cas où il en aurait besoin par la suite. Pour l'heure, il avait besoin de réponses plus que de nouvelles questions. Il manqua de reculer, lorsqu'Eïlyn s'approcha un peu plus près de lui, mais fronça les sourcils devant le ton inquiet et confidentiel de la jeune coutilière. Il hocha la tête et ne put s'empêcher de sourire, amusé par l'anxiété de son quartier-maître. Il savait qu'elle n'avait pas tort ; Eve aurait très bien pu le manipuler depuis le début. À bien y réfléchir, c'était peut-être même la possibilité la plus évidente. Elle lui fournissait des renseignements pour le mettre dans la confidence, l'attirait dans son lit pour s'assurer de sa loyauté... Un plan parfait dans lequel il aurait pu être heureux de tomber, si tel était le cas. Le garde ne pouvait s'y résoudre, cependant.

Crois-moi, Eïlyn, mon but n'est pas de tous nous faire tomber pour les beaux yeux d'une inconnue. Ce conflit me dépasse, avoua-t-il. J'ai besoin d'elle et je crois...

Il hésita.

Je crois qu'elle a besoin de moi. Et j'ai besoin de toi aussi ! ajouta-t-il. On doit faire front uni, dit-il en se rappelant les paroles de la châtelaine du Val d'Asmanthe.

S'il n'était pas certain de pouvoir compter sur la baronne de Sombrebois vu son état et sa grossesse qui arrivait à son terme, il pouvait au moins s'entourer d'autres personnes fiables. Des personnes qu'il avait choisies avec soin, des alliés vers lesquels son instinct l'avait poussés. Et s'il s'était trompé ? Et bien, il aurait le mérite de faire rire les Trois.

Merci, opina-t-il. De toute façon, nous ne pourrons pas échanger beaucoup de lettres. Mais cette fois, c'est très important.

Alaric s'assit à côté de la coutilière et l'observa coder la missive destinée à Morn de Sarssel. Il n'était toujours pas certain que ce soit une bonne idée, mais il était trop tard pour faire marche arrière. La tête posée dans sa main, il rêvait en fixant l'encre brunâtre se dessiner sur le parchemin ; des lettres plus souples que celles de Rosen, mais moins sophistiquées que celles d'Hector. Il soupira au souvenir du baron ; ses yeux se voilèrent un bref instant, et il se força à changer de sujet.

Quand as-tu appris à écrire ? demanda-t-il, alors qu'Eïlyn terminait déjà le codage du manuscrit. C'est difficile ?

Le capitaine de la garde n'avait clairement pas le temps de se plonger dans l'étude de ces caractères abstraits, mais il devait reconnaître que l'écriture avait des avantages qu'il n'avait pas soupçonnés jusque là. Sans doute parce qu'il n'en avait jamais ressenti le besoin, avant que des comtes et autres sangs bleus ne s'adressent à lui. Était-ce bien convenable que toutes ces missives passent entre les mains de la coutilière lorsque l'on s'adressait à lui ? Même s'il ne désirait rien lui cacher, ce n'était pas très sérieux.

Alaric soupira, puis glissa une nouvelle page vierge sous les yeux de la noiraude, lorsqu'il se fut assuré qu'elle avait bel et bien achevé son premier devoir. Il avait eu l'occasion de réfléchir à ses propres lettres qu'il désirait transmettre à Eve : un texte concis, qui en divulguerait le moins possible si la missive tombait en de mauvaises mains.

Tu as raison, j'en ai marre des « peut-être » moi aussi.

Il tapota le parchemin.

Espérons qu'elle ait les réponses à nos questions...

Le garde passa une main dans ses cheveux.

Tu peux lui dire que... Il a dessiné un V sur sa main. Il lui a parlé du maître des Lames, Elle a décidé de le contacter. La châtelaine est partie. L'accouchement est pour bientôt. Je dois rester ici pour le moment.

Ne pas citer de nom lui avait semblé être une bonne idée, même s'il ne fallait pas être très intelligent pour deviner les propos retranscrits. Hélas, il n'avait pas trouvé mieux.

Pensif, il leva les yeux vers le plafond. Il aurait voulu ajouter quelque chose de plus personnel ; un caprice idiot, un risque irrationnel qu'il ne pouvait se permettre de prendre.

Dis lui juste de faire attention sur la route, finit-il par dire en haussant les épaules, comme s'il ne s'agissait que d'une phrase banale. Il faudra amener cette lettre à la taverne appelée « La Mouette chantante ».

Il apposa une main amicale sur l'épaule de son quartier-maître.

Alors, toujours enchantée d'être dans mes pattes ?


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MessageSujet: Re: En toutes lettres [Ft. Dame Corbeau]   En toutes lettres [Ft. Dame Corbeau] EmptyVen 4 Fév 2022 - 13:52

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Par habitude plus que par envie Eylïn se mit à fredonner un air en rédigeant sa copie mais fut interrompue part la question soudaine d’Alaric et se mit à réfléchir en se caressant la lèvre inférieure avec la pointe du stylet.

- Ça remonte à mon passage au grade de courtilière. Le Sergent refuse d’être seconder par une personne qui ne sait pas les lettres. Comme il le dit « trop de temps perdu à rédiger et lire tout les rapport à moi seul ». Mais en réalité je crois surtout que c’est pour des choses comme cela qu’il y tient. dit-elle en pointant les feuilles et le message.

- Ne pas avoir à s’en remettre à des intermédiaires quand il doit échanger avec des gens de confiance. Et c’est bien plus ennuyeux que cela n’est difficile. C’est monotone, compliqué et routinier. Mais finalement, en quelques semaines on se découvre capable de comprendre tous les textes simples, comme les missives. C’est plus dur pour les livres, enfin ceux de bonnes qualités. Ils utilisent des mots tellement bizarres, même à voix haute je ne les comprends pas, alors à l’écrit. J’ai essayé une fois au temple de la cité, une véritable après-midi d’horreur crois moi. Par contre je suis tombé sur un roman très holé holé ! Et ça ça valait le coup d’œil, ça m’a tenu quelques longues soirées !

Elle se mit à rire à ce souvenir, visiblement pas plus gênée que cela d’évoquer une part de son intimité à son camarade. Une chose à la fois déconcertante et pas vraiment surprenante quand on avait dû, comme elle, se faire à la vie dans la milice. Si elle se sentait à l’aise, peu de sujet lui paraissaient véritablement tabous.
Elle fini son message et s’empara de la nouvelle feuille que lui avançait Alaric, l’oreille à son écoute. Cela la soulageait de sentir qu’il n’était pas tout à fait dupe de sa position précaire concernant la demoiselle inconnue. Il se fiait à son instinct et jusqu’ici, ce dernier lui semblait fiable. Alors elle s’y fierait aussi, avec un peu plus de recul pour être prête si jamais il venait à se planter dans les grandes largeurs.
C’était la le rôle d’un second, soutenir son chef et corriger ses erreurs si elle le pouvait.

Elle aurait aimé donner un moyen à son supérieur de pouvoir ajouter sa touche personnelle au courrier, elle sentait bien qu’il aurait aimé cela. Mais elle ne voyait rien à lui proposer qui ne soit pas gênant pour eux deux dans la mesure où il était obligé de s’en remettre à elle pour le retranscrire au final. Alors elle se contenta d’inscrire ce qu’il dictait, sans fioriture, espaçant tout de même la dernière remarque. Espérant que la dame en question y verrait ainsi une remarque plus personnelle, peut-être même un signe d’affection

Elle se souvenait vaguement avoir bu une fois ou deux à cette taverne à l’époque où elle était de l’interne et fouilla dans ses souvenirs pour essayer de retrouver un élément marquant de l’endroit. Quelque chose qui aurait indiqué que de sombre secret s’y tramaient. Mais rien, à part une vague odeur de poisson en sortant, comme partout sur le port.

Décidément, la cité ne révélait jamais son vrai visage, pas même à ses habitants. Elle ferma le courrier et le cacheta de cire, sans aucun symbole particulier contrairement à celle destinée au maitre des lames, qu’elle marqua du symbole officiel de Sombrebois. Pas le sceau de la famille, bien entendu, celui-ci étant exclusivement réservé à la Baronne actuellement, mais de celui du bourg. Permettant des courriers officiels entre la cité et ses alliés.
Elle ajouta la dernière au tas de courrier à envoyer, et glissa l’autre dans sa chemise, le temps de trouver à qui la confier.

- on peut dire au moins que tu t’arranges pour que la tâche ne manque pas de nouveauté. dit-elle en pouffant, avant d’ajouter avec une pointe de dépit. Mais si à l’occasion tu viens avec une simple chasse au bandit ou pour l’élimination d’un fangeux qui rôde, je ne t’en voudrais pas trop tu sais ? Parfois, la routine c’est bien aussi.

Elle lui claqua l’épaule et s’étira en miaulant comme un chat. Puis reprit.

- A-t-on encore quelques mystères mystérieusement mystérieux à rédiger ? Ou le quota journalier est-il rempli ? le questionna-t-elle avec humour.




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MessageSujet: Re: En toutes lettres [Ft. Dame Corbeau]   En toutes lettres [Ft. Dame Corbeau] EmptyDim 6 Fév 2022 - 18:41
L'apprentissage de l'écriture, suivant les mots d'Eïlyn, ne semblait guère passionnant. Alaric s'en doutait : il avait du mal à s'imaginer assis à un bureau, des parchemins et autres codex sous les yeux, une plume à la main, des lettres copiées avec maladresse sur les supports abîmés. Comme sa seconde, il exécrait la monotonie de la tâche et avait besoin de plus d'action. Néanmoins, il comprenait les décisions du sergent de Morguestanc et sa volonté de s'en remettre à ses hommes – femmes – de confiance. Si un jour le temps se faisait plus clément, peut-être envisagerait-il d'apprendre à lire et à écrire. Seul, il n'y parviendrait pas, il ne désirait pas déranger Eïlyn – la pauvre avait bien assez de travail – et Rosen n'était clairement pas disposée à lui enseigner quelques lettres, d'autant plus qu'elle-même ne maîtrisait pas encore tout à fait toutes les subtilités de l'écriture. Une prêtresse, peut-être ?

Malgré la tension qui ne l'avait pas quitté depuis son entrevue avec la baronne, il rit de bon coeur à la remarque de la coutilière, avant de secouer la tête, comme s'il pouvait encore être gêné par ses déclarations dénuées de pudeur. Il se figurait aisément la scène : la noiraude affalée sur un bureau, un sourire taquin étirant ses lèvres à mesure qu'elle dévorait les pages, les yeux pétillants d'un amusement non feint.

La lettre à destination d'Eve fut rapidement écrite ; combien de temps mettrait-elle avant d'arriver à destination ? Il espérait que le coursier qu'Eïlyn choisirait préférerait la discrétion à la rapidité, même s'il trépignait déjà à l'idée d'avoir de ses nouvelles. De parcourir ses mots à défaut de parcourir sa peau. Cependant, cette envie s'accompagnait d'une peur sourde qui pulsait dans ses tempes ; elle lui rappelait que cet échange n'avait rien d'anodin, qu'Eve rencontrait peut-être des problèmes de son côté... Et si elle ne lui répondait jamais ? Il déglutit et chassa tous les « si » et « peut-être » qui gangrénaient son existence. Une bataille à la fois.

C'est vrai, une chasse au fangeux, ça fait longtemps, répondit-il d'un ton rêveur.

Non pas qu'il envisagea sérieusement de traquer l'un de ces monstres accompagné de son quartier-maître. Pourtant, il y avait quelque chose d'affreusement plaisant dans cette idée. Même s'il n'était plus un milicien à proprement parler, Alaric demeurait « un gars de l'externe ». Sombrebois avait beau être à l'extérieur de Marbrume, il avait un peu l'impression d'être devenu un garde de l'interne et il n'était pas impossible qu'Eïlyn ait la même opinion. Les terres hostiles les appelaient tous les deux.

Il sourit et secoua la tête, avant de s'assoir nonchalamment contre la table de commandement. Parfois, il avait du mal à croire que la coutilière lui fasse confiance à ce point. Il aurait pu se méfier de cette facilité déconcertante. Mais pour être honnête, il en avait assez de se méfier de tout et de tout le monde. Et de toute façon, c'était trop tard.

Plus rien de mystérieux pour aujourd'hui, confirma-t-il.

Presque à regret. S'il avait eu une autre missive à écrire ou n'importe quoi d'autre, il aurait eu une bonne excuse pour rester dans la tente. Tous les secrets qu'il avait accumulés ces derniers temps s'évanouissaient, ce qui le faisait un bien fou – bon, il n'avait pas parlé d'Odalie, car il ne savait toujours pas comment interpréter ses paroles étranges – mais d'un autre côté, ce labyrinthe obscur révélait enfin des contours plus nets : il devenait concret, ce qu'il avait désiré depuis le début, mais craint également. Et puis, il redoutait aussi le comportement de la baronne de Sombrebois. La blonde pouvait se montrer si imprévisible et versatile, même si elle promettait de se tenir tranquille, avec l'accouchement qui se profilait, il ne pouvait jamais être sûr de rien.

L'air boudeur, la mine anxieuse, il se décida à se relever et haussa les épaules, les yeux rivés sur la noiraude.

J'ai dit à Rosen qu'elle pouvait m'appeler si elle avait besoin de quelque chose...

Il grommela une parole incompréhensible.

Mais j'pense que j'ai besoin d'un verre ce soir. Si t'es libre.

Alaric soupira, avant de lui adresser un bref signe de la main et de sortir de la tente de commandement. Il avait distribué toutes ses cartes. Il lui tardait d'en piocher de nouvelles.
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MessageSujet: Re: En toutes lettres [Ft. Dame Corbeau]   En toutes lettres [Ft. Dame Corbeau] EmptyJeu 24 Mar 2022 - 9:09

22 Avril 1167.
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Il était passé moins d’une heure depuis l’aube lorsque le petit poing d’Eylïn frappa doucement, mais de manière audible à la porte du capitaine de la garde de Sombrebois. Elle ne s’attendait pas vraiment à le trouver au lit malgré le fait qu’il ait supervisé lui-même les premières rotations nocturnes à peine quelques heures auparavant. Elle avait abandonné rapidement l’idée de lui faire tenir un rythme raisonnable et reposant, consciente que le capitaine était, par nature, de ceux qui n’arrivent pas à déléguer certaine chose.

Comme les vigies de pierre toujours à l’affut, il était pour lui nécessaire de scruter la nuit à son plus noire autant que de surveiller le lever du soleil. Elle aurait pu le faire attacher à son lit après que son emploi du temps de la journée soit officiellement fini, elle y aurait même trouvé un certain amusement, mais elle avait conscience que l’esprit de son supérieur bien qu’il le dissimule assez bien, ne cessez de réfléchir aux évènement récent, ce qui provoquait chez lui une forme d’inquiétude ou d’insécurité qu’il ne parvenait à combler qu’en s’assurant par lui-même de la sécurité du bourg sous sa garde aussi longtemps que possible, quitte à égratigner quelque peu son rythme de sommeil.

Au moins pouvait-elle espérait que les nouvelles matinales puissent quelque peu atténuer ses pensées agitaient, ou au moins y apporter une touche de bienêtre. La porte s’ouvrit soudain sur un Alaric au cheveux trempé, son torse nu à demi couvert de fines gouttelettes qui captaient la lumière matinale comme une infinité de diamant. Un bout d’étoffe de laine épaisse autour du coup avec laquelle il se tamponnait le visage en l’observant d’un sourcil légèrement relevé.

Elle entra sans gêne dans sa chambre malgré sa tenue, sans pour autant se priver de le parcourir d’un coup d’œil, refermant la porte d’un coup de talon. L’étape de la gêne ou de la promiscuité étaient passé depuis un moment entre elle et celui qu’elle traitait maintenant comme un ami autant qu’un supérieur. Et puis, l’accoutrement, ou l’absence d’accoutrement d’Alaric était vite éclipser par la surprenante présence d’un faucon noir au ventre tacheté de blanc sur l’épaule de la jeune femme dont l’œil acéré examinait la pièce et son occupant, avec un soupçon de jugement, si tant est-il qu’un volatile pouvait exprimer ce genre de chose d’un simple regard.
Eylïn leva la main pour montrer ce qu’elle tenait, un parchemin fermé d’un sceau de cire cacheté sans marque.

- Bonjour, du courrier pour toi. Ce petit saligaud que tu vois là à terrorisé la moitié du pigeonnier en débarquant avec les rayons du jour et il ne s’est laissé approcher que par moi. Apparemment, c’est un de ses messager qui agit à l’odeur, dit-elle sans se sentir le besoin de fournir plus d’explication.

Il n’était pas rare que lorsqu’on voulait entretenir une correspondance plus ou moins privé avec un individu, l’on fasse appel à ce genre de méthode. En se servant d’une odeur couvrant une lettre ou une pièce d’étoffe, on habituait le messager volant à celle-ci ce qui garantissait, au moins partiellement, que si le destinataire n’était pas la personne souhaitée, l’individu aurait de bonne chance de se faire picorer les mains. Pour autant, elle n’avait jamais vu quelqu’un se servir d’un oiseau de proie pour ça.
Bien sûr elle avait tout de suite supposé qu’il s’agissait là d’une missive plus destinée au capitaine qu’à elle. Après tout, elle n’envoyait pas suffisamment de courrier secret hors des réseau de la milice pour avoir vraiment un doute. Elle brisa le sceau d’une pression du pouce et déroula la missive qu’elle parcouru des yeux en la lisant d’une voix juste assez forte pour qu’Alaric en soit le seul bénéficiaire.

- Le fait qu’il connaisse la marque est intéressant. Les choses s’accélèrent. Je vais m’informer sur la châtelaine. Je te présente Theron, un bon ami…

Le faucon émit un petit cri satisfait à l’évocation de son nom.

- Il devrait nous permettre d’échanger plus librement à l’avenir. Bien que nous deviens continuer à limiter les contacts trop réguliers, beaucoup de gens regardent vers Sombrebois. Je ne sais pas qui est ton amie, mais elle a une belle écriture. Tu nous présenteras. Je m’arrangerais pour être de la visite qui suivra la naissance de l’enfant. Je vais compter les jours d’ici là, Mon capitaine.

Le quartier maître, ignora volontairement la tournure très personnelle de la fin de la lettre, faisant montre d’un talent certain pour s’aveugle de l’évidence. Au lieu de cela elle releva les yeux vers son supérieur.

- Le post-scriptum indique qu’il doit rester dans ta chambre, mais aussi voler régulièrement. En gros, lui aussi devient ton problème ! Dit-elle sans vraiment dissimuler son sourire.


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