Marbrume


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 [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle

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Théodora PriostCommerçante
Théodora Priost



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MessageSujet: [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle   [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle EmptyMar 26 Juil 2022 - 20:15
Faubourgs de Marbrume, le 23 Mars 1167

Les faubourgs de Marbrume, autrefois fourmillants de vie, étaient désormais un cimetière de maisons laissées à l’abandon. L’humidité et la végétation, sans compter les insectes, reprenaient leurs droits là où l’humanité avait autrefois assit ses droits.
Dans l’une de ces bicoques, une femme encapuchonnée patientait. Attablée dans ce qui avait été autrefois la salle principale d’une taverne, ses mains gantées ne bougeaient pas de la table et son dos restait droit. Comme si elle se trouvait en sécurité dans sa propre maison.

Les lieux étaient pourtant hostiles. La moitié du mobilier pourrissait. Il était d’ailleurs plutôt étonnant qu’il soit resté quelque chose de solide pour que la silhouette puisse s’y poser sans que tout ne s’écroule. Ce qui constituait auparavant une grande salle conviviale était aujourd’hui un cimetière de table et de chaises. Les lattes du comptoirs en bois avaient pour certaines lâché l’affaire et gisaient au pied de ce qui avait été le centre névralgique du petit commerce. Nulle chope ne restait à l’intérieur, seule survivait celle dessinée sur l’enseigne à l’extérieure .

Près de la silhouette, se dressait un grand homme blond dont l’air habituellement peu commode se teintait d’une pointe de contrariété alors qu’il s’adressait à voix basse à la femme cachée.

« Maîtresse, je ne suis pas rassuré de vous savoir ici. »

Tout aussi doucement, une voix féminine et bien plus suave lui répondit.

« Il faut savoir prendre des risques. Celui-ci en est un. Tu es allé toi-même auprès de nos contacts de la Guilde pour nous assurer cette rencontre. »

« Oui c’est vrai. Je n’aime quand même pas vous savoir en dehors des murs. »

La femme se tourna vers son garde du corps et tenta de le rassurer avec une expression indéchiffrable. N’importe quelle personne qui ne connaissait pas la bourgeoise aurait pu la rapprocher de l’amabilité. Le grand blond connaissait suffisamment la Dame pour savoir ce qu’il en était. La pointe de tendresse qu’il lu ne le rassura pas suffisamment. Un grognement s’éleva de sa poitrine pour toute réponse alors qu’il se redressa.

Ses pupilles sombre fixèrent l’entrée. Il avait détecté un son provenant de l’extérieur. Sa main sur son marteau, il était prêt à dégainer, priant les trois pour que ce soit leur invité et non une de ces créatures.
Attentif, le garde du corps perçu un nouveau craquement. Cette fois-ci, son arme fut dans sa main et il avança de quelques pas. Ainsi, il se situait entre sa Maîtresse et le danger qui planait sur eux depuis qu’ils avaient franchi les hauts murs de pierre.

« Ca doit-être notre invité. »

« Si c’est lui, il doit savoir se défendre. »

Pour autant, le grand blond n’attaque pas. Conscient que cela aurait déplu à la Dame si il s’attaquait d’entrée à un éventuel futur partenaire. Il se contint. Ses muscles bandés n’attendaient qu’une confirmation du danger, et il bondirait sur ce qui menacerait la sécurité de la femme derrière lui. Cette dernière n’avait pas bougé d’un pouce, confiante dans les capacités de son champion depuis suffisamment longtemps pour ne pas avoir peur de la situation.


Dernière édition par Théodora Priost le Mer 26 Oct 2022 - 10:41, édité 1 fois
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Janke “Jan” LaDoloyre



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MessageSujet: Re: [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle   [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle EmptyMar 26 Juil 2022 - 23:58



C’était pas l’première fois que j’retournais dans les faubourgs. Rikni sait qu’ça m’a coûté d’me pointer de nouveau là où tout c’merdier a commencé. L’première fuite depuis l’bannissement, la douleur cuisante du fer qu’on v’nait d’poser sur mon bras, la frousse, l’angoisse même, l’idée d’se retrouver seul au monde dans des patelins totalement déserts. L’première planque, en suivant l’conseils d’Amédée : en hauteur, de jour, sans bruit. L’premier témoignage, après des mois d’panique en ville dont j’avais manqué l’coche, j’voyais pour la première fois c’qui m’collait au cul. La Fange, c’te bête humaine qu’avait plus rien des nôtres, qu’a déchiqueté un gars en l’espace d’deux secondes. Sa faute ? N’pas être de l’autre côté des remparts. Déjà deux ans d’ça qu’j’avais passé quelques jours au sommet d’un beffroi qui s’était effondré d’puis, lui aussi fatigué par tout c’bordel. L’banlieue d’Marbrume avait vraiment pour moi un goût amer qu’avait beau s’effacer avec l’temps, restait quand même désagréable. Ou alors c’était juste l’proximité avec la ville. La fameuse capitale où tout c’maudit monde s’planque, caché dans la crasse et l’crainte, affamé et dirigé par un chien d’la pire espèce. On n’a rien à leur envier depuis notre forteresse, même s’il y a encore en partie barricadée pour n’pas faire rentrer la Fange, on tient bon l’vent, on tient bon l’cap.

Et l’cap, j’le tenais en direction d’une vieille taverne au sud d’la capitale où Matafelon m’avait donné rendez-vous. Enfin, c’était pas lui à proprement parler que j’devais retrouver, mais un contact qu’a besoin d’un service. Et d’mémoire, l’services qu’on avait tendance à m’demander, c’était pas d’la broderie ou d’la séduction. Matafelon ? C’est juste un gars d’la Guilde, un passeur, un messager quand ça l’prend, qui crée l’contact entre Marbrume et l’restant du monde. Un type qu’connaît les égouts par cœur et l’recoins sûrs où faire affaire sans avoir d’fouineurs au fion. Cela dit, vu l’genre du gars, j’me demandais d’avance quel genre d’salopiot il m’avait refilé. Un commerçant qu’a été volé, une dette à collecter pour un percepteur, d’la castagne en prévision ? J’me méfiais quand même, il s’était déjà fait berner et j’en avais payé l’prix, mais ‘s auriez vu l’gueule de l’autre.

Le Chantepleure était en vue d’puis un moment. Ça faisait d’puis la veille que j’étais planquée dans une baraque voisine à observer la rue sur laquelle l’devanture donnait. C’tripot était poussiéreux au possible, et j’doute que qui qu’ce soit s’y soit pointé depuis au moins mil cent soixante-quatre. C’était pas l’boui-boui l’plus fastueux, mais pas non plus un trou à rats dans l’genre d’ceux qu’je fréquentais à l’époque. Son nom était juste pas très vendeur ; quoi, ça t’dit rien “chantepleure” ? Ces espèces d’barbacanes, d’fentes dans les murailles où s’écoulent les eaux. Pour sûr qu’ça avait une appellation spéciale mais ça m’faisait quand même bien marrer vu l’usage d’ces choses-là dans la vie d’tous les jours. Un bordel aurait pu en profiter aussi, l’femmes chantent, l’pines pleurent. Enfin. Ma planque était au moins aussi poussiéreuse qu’ce claque, l’propriétaires avaient détalé en quatrième vitesse à en croire l’dîner qu’a dû rester sur la table d’la cuisine pendant des lustres, au point qu’tout c’qu’il restait, c’était l’écuelle en bois rongée par les termites. Quelques rats m’couraient dans les pattes mais m’foutaient globalement la paix, et j’avais suffisamment amoché les escaliers pour qu’rien ni personne n’grimpe à mon étage où j’grignotais un bout d’pain et d’viande salée entre mes heures d’surveillance.

Jusqu’à c’qu’en milieu d’après-midi, j’voie une petite silhouette encapuchonnée et un grand dadet blond qui m’rappelait Clarembaut – un d’mes confrères marqués aussi haut qu’simplet – pousser le portillon du bousingot à l’abandon. J’me doutais bien qu’il s’agissait d’mon rancard, et au vu d’la petite chose sous son chiffon, j’soupçonnais d’avance une femme ou une d’ces pédales d’cabaret. L’tige avec elle par contre m’faisait m’méfier, il m’aurait donné du fil à retordre si d’avance j’m’en faisais un ennemi. Et l’autre était trop fine pour s’laisser rattraper par un gabarit d’mon genre. Alors j’laissais mon poste d’observation après une bonne d’mi-heure à tortiller du fion, embarquant mon vieux fourreau abîmé, l’coutelas qui m’sert à m’nourrir et surtout mes deux haches fétiches, dont la grande que j’gardais en main… au cas où.

J’traînais la patte devant l’bouge en ruines pour m’manifester, avant qu’mon ombre n’avale l’rai d’soleil qui passait encore à travers l’encadrement d’la porte que j’poussais pour entrer. J’me rendais compte d’ma carrure en fixant c’monstre noir par terre un petit moment, avant qu’un craquement du parquet amoché m’fasse frémir d’excitation. L’tranchant tournoyait dans ma patte gauche alors qu’ma vue s’adaptait petit à petit à l’obscurité d’la salle pour s’poser finalement sur la figure du blond comme près à m’sauter à la gorge. J’étais prête à tout.

JANOye. J’imagine qu’c’est pas toi l’Pinson, vu l’taille du bougre.
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Théodora PriostCommerçante
Théodora Priost



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MessageSujet: Re: [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle   [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle EmptyLun 1 Aoû 2022 - 21:07
Enfin leur invité daigna sortir de sa cachette. Et l’étonnant personnage avait tout pour attiser la curiosité. Ses formes féminines, que l’on devinait sous ses frusques, étaient gâchées par le physique de lutteur qu’elle arborait. Grande, musclée, nerveuse, son gabarit se comparait à celui du grand blond plutôt qu’à celui de la femme encapuchonnée. La silhouette avait tout de suite compris quel genre d’individu se trouvait face à elle. Si quelqu’un avait eut des doutes, bien que ce ne soit pas son cas, les horribles stigmates sur son visage étaient parlants. Tout autant que la marque sur son bras. Une bannie, du premier cru.

Ses longues mèches cuivrées étaient abîmées par la vie que cette combattante menait. L’une d’entre elle, sur l’avant, présentait une couleur blanche que seuls une blessure ou les soucis de la vie pouvaient amener ainsi. Les prunelles émeraude de la silhouette s’y arrêtèrent un instant, cherchant à comprendre comment on pouvait afficher ainsi fièrement ce signe de faiblesse. Elle-même cachait la sienne sous sa touffe de jais, qu’elle dévoila en retirant le tissu jusqu’alors présent sur sa tête.

« Gontrand, laisses donc notre invitée se présenter. »

Car la bourgeoise l’avait deviné, c’est bien elle qu’ils attendaient. Quelle autre raison aurait eut la Guilde des voleurs pour les faire sortir des murs, si ce n’était de rencontrer quelqu’un qui ne pouvait pas y rentrer ? Des rencontres au Goulot, ou dans d’autres lieux mal famés, étaient monnaie courante lorsqu’on souhaitait régler des affaires de manière discrète.

Peu de chances que leur visiteur soit un voleur. Les chariots des Priost s’étaient suffisamment fait pillés pour que celle qui en était en charge sache qu’aucune raison ne pouvait pousser quelqu’un à venir commettre un larcin en ces lieux perdus.
Personne ne viendrait se réfugier ici non plus. Les bâtiments ne protégeaient pas suffisamment des intempéries et étaient trop exposés aux risques de rencontrer une des Créatures d’Etiol. Peut-être pouvaient-ils servir de cachette pour un butin. Même si ce serait un mauvais choix tactique. Pour les mêmes raisons auxquelles elle avait songé auparavant.

Toutes ces raisons faisaient que c’était un lieu parfait pour leur rendez-vous. Le fait que la guerrière connaisse le nom qu’on avait attribué à la négociante pour cette affaire ne faisait que conforter son pressenti.

« Abaissez votre arme ma chère, vous n’avez pas d’ennemis ici. Gontrand est un peu nerveux dès que nous quittons la ville, ne lui en tenez pas rigueur. »


Comme à son habitude, Théodora affichait cet air poliment aimable que l’on attendait d’une femme de son rang. Elle n’avait abandonné ni ses bijoux, ni ses riches vêtements avant de se rendre dans ces ruines. Seule la cape qui la recouvrait pouvait être un objet du commun, et ne laissait entrevoir que la fine broderie anthracite sur la soie rouge rubis. Rubis qui se retrouvait pendu à ses lobes et peint sur ses lèvres pleines.

Le grand blond recula d’un pas, sans perdre sa méfiance. Il prit garde de rester suffisamment proche pour intercepter un geste agressif de cette femme étrange le cas échéant. Les sourcils froncés, il la pressa pour qu’elle leur confirme son identité.

« Qui es-tu ? »
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MessageSujet: Re: [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle   [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle EmptyMar 2 Aoû 2022 - 14:35
JANL’s enn’mis, ça s’fait, ça s’défait.


J’relevais lentement l’tranchant d’ma hache pour abattre sa hampe sur mon épaule gauche qu’allait en être le support pour les minutes qui allaient suivre, tout en fixant l’grand dadet et sa posture défensive. J’le provoquais pas particulièrement, j’avais passé l’âge d’ce genre d’attitude défiante à titiller l’premier venu pour des broutilles. J’avais aucun intérêt à me mettre plus de monde qu’ça à dos, et d’autres contacts d’la ville n’feraient jamais d’mal à mes affaires. Et puis j’pouvais pas vraiment douter d’la nature d’ces deux individus, qui s’retrouverait à cette heure d’la journée dans les recoins abandonnés des faubourgs, juste à deux, et pile à l’endroit où j’étais censée retrouver des contacts ? L’coïncidence aurait été un peu grosse. J’continuais à regarder la brute blonde non sans m’méfier, on m’la fait pas à moi, et j’restais pour l’moment à bonne distance. Mon avant-bras droit pendait à mon ceinturon, et j’en avais relevé l’manche pour bien exposer la nature d’mon statut. Bannie, aye. Bannie d’la première vague, aux aurores d’la Fange, quand pour meurtre j’risquais la potence, en échange, on avait sous-estimé ma capacité à survivre dans l’pires conditions. Et me revoilà à côtoyer l’beau monde, à m’faire du blé – plutôt littéralement, notre usage de l’argent avait été réduit à néant – et à drainer l’capitale des chapons maubecs.

L’tessiture d’la figure encapuchonnée qu’j’avais vue tout-à-l’heure confirmait mes soupçons, et l’fait qu’j’aie affaire à une femme. J’préférais quand même largement ça à un châtron qu’allait m’foutre mal à l’aise pendant une bonne heure. Par contre, à en entendre l’verbe, j’avais droit à une nobliaude, une bourgeoise peut-être bien, du genre à empoisonner ses maris pour acheter d’belles parures avec c’qu’il restera d’son héritage et à boire plus d’thé qu’son corps n’est gavé d’sang pour une occasion d’dégobiller des compliments hypocrites. Amédée avait malheureusement été d’ce genre…

Et là, l’fameux “Gontrand” a pris la parole pour m’demander qui j’étais. Qui j’étais ? C’était pas encore assez évident ? On devait pas être grand monde à s’être donné rendez-vous dans c’bouge poussiéreux où m’asseoir sur un tabouret aurait été l’meilleur moyen d’me retrouver à manger l’poussière. J’ramassais mon sarcasme pour reprendre un masque un peu plus professionnel, parce que s’il y avait un truc que j’détestais, c’est qu’on doute d’l’intelligence d’mes actions et par dessus ça, d’mon sérieux.

JANJan. C’moi qu’vous d’viez attend’ ici. Surpris, aye ?


J’ouvrais mollement mon bras droit pour m’présenter sans aller faire de courbettes, l’air d’appuyer l’évidence d’ma présence ici et d’afficher plus encore ma gravure apatride cicatrisée depuis des lustres. Maintenant qu’mon regard s’était fait à l’obscurité du contrejour, j’jetais un œil à la silhouette installée sur l’une des rares chaises qu’étaient encore en état d’supporter l’poids d’quelqu’un. Elle avait retiré sa capuche mais gardé sa cape, qui dissimulait finalement pas grand chose d’sa parure. Une belle gonzesse brune qu’avait l’air d’aimer l’rouge, à en croire l’rubis qui pendaient à tout c’qu’ils pouvaient accrocher. Pas vraiment mon style d’comparse, moi qu’préférais largement avoir affaire aux hommes, plus simples, plus cons dans une certaine mesure, mais surtout plus francs. Alors j’amenais lentement ma hache à l’anneau d’ma ceinture pour lever mes paumes crevées d’cicatrices en signe d’paix, l’sourcil froncé quand j’fixais encore l’Gontrand.

JAN‘ttention, j’approche.


Mieux valait prévenir que guérir, quand j’faisais quelques pas vers la table où s’trouvait la précieuse qu’portait bien mieux son nom “d’Pinson” qu’son protecteur qu’était plutôt du genre Molosse. Il avait tout intérêt à m’laisser passer sans trop broncher, mais j’allais l’garder à l’œil, et l’tenir sur ma gauche en toute circonstance. L’cas échéant, au lieu d’me mettre en face d’la bourgeoise, j’allais plutôt m’coller un peu plus près d’elle, pas pour lui voler ses p’tites perles dont j’me foutais éperdument, mais garder aussi l’entrée dans mon champ d’vision. Mais j’m’essayais pas à m’asseoir sur quoi qu’ce soit, j’tenais encore à ma dignité, et c’claque allait pas dans c’sens. Alors j’reculais plutôt pour m’appuyer contre l’mur d’à-côté qu’avait au moins l’propre d’être fait d’pierre, histoire d’maintenir aussi d’la distance d’avec la commanditaire pour n’pas exciter son cerbère.

JANAlors. Qu’est-c’qui m’vaut l’honneur ‘hui ?
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Théodora PriostCommerçante
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MessageSujet: Re: [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle   [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle EmptyLun 8 Aoû 2022 - 18:13
Peu de gens osaient ainsi titiller Gontrand. Son physique imposant, son visage dur et intransigeant le rendait antipathique. Et amenait une certaine peur chez ceux qui le croisaient. Son cher garde du corps ne faisait rien pour contredire cette image car il n’y avait qu’une seule personne auprès de laquelle il souhaitait se rendre aimable. Autant dire que Théodora savait très bien lire entre les lignes avec cet homme.

La bannie, elle,n'avait pas vraiment de genre de problème. Leurs physiques étaient similaires, tout autant que leur habileté avec les armes. Que la femme maniait avec une aisance remarquable, ne laissant aucun doute qu'elle savait parfaitement s'en servir. Pour autant, elle usa d’une certaine sagesse en rangeant son arme sans réellement affronter le grand blond. Sans être assez stupide pour le lâcher du regard.

Même si la femme avait un phrasé de manant, la bourgeoise comprenait que sa survie n’était pas due qu’au hasard. Un certain sens innée de conservation l’avait menée jusqu’ici. Tout comme un bon prédateur expérimenté perdurait, là où de jeunes fougueux finissaient dans les pièges de leur chasseur.

« Nous avons demandé à parlementer avec un représentant des Bannis. Je vous parlerais donc en ces termes. »

Si ce n’était pas son rôle, tant pis. Quelqu’un du rang de Théodora ne pouvait perdre du temps à organiser ce genre de rencontres au bon plaisir de ses interlocuteurs. Si ils n’étaient pas capables de choisir la bonne personne pour lui faire face, comment pourraient-ils répondre à ses exigences ?

C’est donc sûre d’elle que la bourgeoise continua d’éclairer la bannie sur sa présence. De toute façon, il n’était pas question qu’elle montre la moindre faille en public. C’était le meilleur moyen de laisser voir à ses adversaires ses faiblesses.

« Je représente les intérêts d'une famille que vous et vos comparses avez détroussé un certain nombre de fois. Et il est évident que les mesures de protection qui sont mise en place ne suffisent pas a réfréner votre enthousiasme. »


Un sourire entendu se dressa sur les lèvres rubis. C’était une façon plutôt polie de parler des vols incessants que les miliciens et mercenaires devaient déjouer. Même si une bonne partie de ces attaques avaient pû être avortées, celles qui étaient menées à bien restaient trop nombreuses. Et trop coûteuse. Le seul réconfort des convoyeurs et de leurs patrons étaient de savoir que les deux camps avaient suffisamment perdu pour que ce soit considéré comme du gâchis.

« Puisque les techniques classiques de dissuasion n'ont pas fonctionné, nous avons pensé à transformer cette perte en quelque chose de satisfaisant pour nous tous. »

La légère moue contrariée qui avait prit place sur les traits fins de la riche femme fut instantanément remplacée par quelque chose de plus avenant en évoquant les avantages qu’ils pourraient tous tirer de cette situation, si elle venait à se concrétiser.

« La famille vient d'agrandir ses activités au Labret et a d'autres chats à fouetter que des voleurs. Vous et vos comparses représentez une force unie et armée qui pourrait intervenir contre ces désagréments.Ceci est un des exemples parmi d’autres. Avant d’aller plus loin,pensez-vous que des négociations soient possible ? »
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MessageSujet: Re: [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle   [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle EmptyMar 9 Aoû 2022 - 9:01
Un “représentant des Bannis”. Sur l’moment j’ai réussi à contenir mon envie d’rire. C’était pas contre elle, loin d’là, mais les bourgeois avaient vraiment l’don de tout rendre solennel alors qu’notre faction était pourrie jusqu’à la moelle, un amas d’criminels sans foi ni loi et d’malheureux qu’ont été jetés d’la grande Marbrume pour un petit croc imprimé dans l’fesse droite. Alors j’essayais d’étouffer mon rictus l’plus possible, en faisant mine de m’moucher à moitié l’nez, pinçant ses ailes sans vraiment faire l’effort d’souffler. Mon dernier œil s’occupait d’lui prêter attention par à-coups, quand j’surveillais pas l’grand dadet et surtout la porte derrière lui. Dans un monde où l’moindre bruit peut être une annonce fatale, j’vais pas lésiner sur l’fait d’guetter l’moindre ombre et l’moindre craquement d’brindilles au dehors. D’une oreille, j’écoute c’que la bourge a à m’dire. Un p’tit passage concernant ses intérêts, c’qu’elle représente, grande famille, grande fortune, l’tintouin habituel d’ces gens-là qu’doivent étaler leur pedigree pour être convaincants j’suppose. J’l’interrompais pas, j’avais pas d’temps à perdre à m’confondre en débat interminable sur l’éducation et l’savoir-vivre, alors j’la laissais déblatérer tout c’qu’elle avait à dire avant d’intervenir à un moment ou à un autre quand l’moment était venu.

De c’que j’comprenais, la famille qu’elle “représentait” en avait un peu ras-l’cul de nos assauts sur leurs carioles d’va savoir quel matos. Faut dire qu’on trouvait d’la ressource où on l’pouvait, et faire ses commissions au Labret n’avait pas seulement pour risque d’tomber sur l’Fange au détour d’un carrefour. Pour eux, c’était une mane financière, pour nous, c’était d’la survie. Alors c’est vrai qu’on leur tombait pas dessus sans y aller d’main morte. L’facture humaine était probablement plus élevée qu’le reste. J’pensais d’ailleurs à hocher la tête passé un moment, juste histoire d’pas avoir l’air d’m’en foutre. On m’avait indiqué c’plan-là, et c’était pas pour rien, ça voulait dire qu’mes services allaient être mis à contribution. Et à m’parler d’transport, j’soupçonnais déjà une escorte en territoire hostile. Grand bien m’en fasse, si l’paiement derrière était à la hauteur du risque encouru et du préjudice moral à aider c’genre de personnes qui s’engraissent sur notre dos depuis l’nuit des temps.

D’ailleurs, elle y venait. Activités au Labret, sans doute des convois à diriger à Marbrume, et l’fait d’inverser un peu l’tendance en promettant des avantages à nous autres parias pour soit lui foutre l’paix… soit déblayer l’chemin. Et visiblement on partait plutôt sur c’te dernière option. S’il y avait moyen d’négocier, pour sûr. Tout dépendait d’c’qu’elle avait à proposer…

JANAye, tant qu’ça en vaut l’chandelle, j’trouv’rai t’jours des gars pou’ n’pas êt’ trop r’gardants non p’us. J’pense qu’vous êtes ‘ssez futée pou’ savoir qu’les écus sonnants et trébuchants, ç’nous intéresse pas. Donc c’s’rait quoi, vot’ monnaie d’échange ?


Tout en glissant un regard sur Gontrand pour m’assurer qu’le molosse bouge pas quand j’me suis mise à l’faire, j’plongeais une patte dans ma besace pour attraper une mandarine qu’un verger avait fini par redonner. L’nature reprenait ses droits, dehors. Et finalement, qu’est-c’que l’Homme venait foutre dans l’boucle d’un truc qu’marchait très bien… ? J’dépiautais mon agrume en levant l’pif sur l’binôme.

JANP’is maint’nant qu’on est fixés sur l’moyen d’moyenner, j’vais d’voir composer ‘vec d’la concurrence dans l’milieu du mercenariat ? Ou c’t’une exclusivité ?


Aucune question n’était stupide, et j’préférais être certaine soit d’avoir l’ascendant, soit… d’avoir l’ascendant. Not’ passage en ville était proscrit par l’lois et on y risquait notre peau, si bien que j’me disais qu’elle avait probablement d’autres transporteurs pour assurer c’genre d’moments. Après avoir jeté la peau d’ma mandarine derrière l’comptoir en ruine, j’m’occupais d’triturer l’petites coutures blanches d’chaque quartier d’fruit, que j’détestais avoir entre les dents.
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Théodora PriostCommerçante
Théodora Priost



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MessageSujet: Re: [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle   [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle EmptyJeu 11 Aoû 2022 - 18:18
Cette femme ne tournait pas autour du pot. Tout comme la bourgeoise, son temps devait être une ressource précieuse. D’ailleurs, c’est bien la seule chose qui excuserait ses manières grossières à manger ainsi debout sans y être invitée. La peau du fruit juteux glissait sur le sol, comme si les bâtiments fantômes étaient désormais un lieu de stockage pour les détritus.

La bourgeoise se défit de ce spectacle sans se départir de l’image parfaite qu’elle tenait tant à montrer. Autant faire de même et aller droit au but. Ce genre de personnage avait besoin de consignes claires et distinctes. Tout comme les ouvriers qui travaillaient pour eux.

« Des armes, très chère. Il a été clair qu’elles ont été une cible privilégiée. »

Les Priost avaient rapidement compris que toutes leurs armes n’arrivaient jamais à destination. Et on leur avait déjà rapporté que lames portant le poinçon des Martel avaient été retrouvées sur des cadavres de bannis. Le lien n’avait pas été difficile à faire.
Théodora avait rapidement pris l’habitude d’ajouter une marge d’erreur dans ses convois pour être sûre que toute la marchandise commandée arrivait à bon port. Le compte réel était toujours légèrement différent de ce qu’elle annotait, une aubaine pour ses futurs plans.

« Nous vous proposons une mission d’essais. »


Après tout, quitte à être lésée, autant être maître du jeu, non ?

« Dans trois semaines, un convoi revêtant une certaine importance pour nous ira de Marbrume à Genevray. Il y aura en effet d’autres mercenaires impliqués. La guilde des Boucliers de Marbrume, si elle répond présente, sera chargée de la protection du convoi avec la milice. Une personne de la guilde des voleurs a aussi été appelée pour une mission un peu particulière, mais il sera officiellement présenté comme l’assistant du chef du convoi. »

Jusqu’ici, l’affaire était simple. En tous cas pour elle qui avait réfléchi à ce plan du moment où elle avait acquis l’exploitation minière quelques jours plus tôt. La négociante avait déjà eu vent des problèmes qui y prenaient place. Désormais, c’était à elle de les régler et de faire prospérer les lieux. Quitte à utiliser certains moyens peu conventionnels.

« Vous devrez réunir assez d’hommes pour faire deux groupes. Une première partie rejoindra le convoi sous couvert de mercenariat pendant que les autres nettoieront les alentours. La seconde partie de la mission consistera à semer un peu la pagaille à la mine de Genevray afin de faire diversion. Certains colis ne doivent pas être vus de la milice ou des Boucliers. Personne ne doit les voir transiter de la mine au chariot où ils seront acheminés. Les hommes que vous laisserez sur place pourront récupérer le lendemain deux caisses d’armes pleine. Des épées et des dagues de bonne qualité. »

A ce moment là, le garde du corps dégaina sans hostilité le poignard qu’il avait à la ceinture. La lame était d’une qualité indéniable. Le métal était bien plus solide que ce que l’on trouvait dans le bas de gamme. Le fil s’en trouvait toujours aussi tranchant malgré la patine visible, liée à l’usure. Quelques éraflures étaient visibles mais rien d’inhabituel pour une arme qui servait réellement au combat. Car, même si la décoration travaillée et d’inspiration hendorienne le laissait penser, c’était tout sauf une arme d’apparat.

« Elles ne pourront être aussi détaillées, je pense que vous comprendrez pourquoi. »

Autant mettre une cible sur les Martel et les Priost dans le cas contraire. En guise d’encouragement, la négociante lui envoya un sourire rassurant, adoucissant son visage.

« Mais vous ne vous sentirez pas lésés, je vous l’assure. Si cette mission est une réussite pour nous tous, nous pourrons en effectuer d’autres où vous ne serez pas en concurrence avec quiconque si vous le souhaitez. Qu’en dites-vous ? »
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MessageSujet: Re: [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle   [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle EmptyVen 12 Aoû 2022 - 13:45
Comme l’Pinson s’apprêtait à piailler un bon p’tit moment encore, j’avais tout l’temps que j’voulais pour dépiauter ma mandarine et ses fils blancs que j’laissais s’entasser par terre, comme si ça allait changer grand chose à l’atmosphère déjà bien amochée d’ce bouge qui recevra pas d’autres clients d’sitôt. Tout en croquant dans l’chair bien sucrée sans trop aller en foutre sur moi – j’avais beau n’pas être de la haute, j’étais pas non plus une porcasse – j’jetais un œil à la bourgeoise pour suivre l’fil d’son plan. J’devais avoir l’air contrariée, avec mes sourcils toujours froncés quand j’faisais attention à c’qu’on m’racontait. Elle proposait des armes, et ça m’ramenait quelques années en arrière, quand j’faisais moi-même c’genre d’marchés durant l’nuits froides sur l’port d‘Marbrume, cherchant un batelier qu’accepterait d’transmettre mes petites cargaisons par ci par là. Des armes. L’genre d’choses dont on manque toujours, surtout quand l’marécage prend grand soin d’les engloutir à chaque expédition qu’finit à deux gus au lieu d’huit. Faut dire qu’ça justifiait aussi les vols d’ses chariotes, si les collègues avaient repéré ses caisses et c’qu’elles contenaient. Sans savoir c’qu’elle était partie pour transporter une fois à Genevray, j’partais pas dans l‘optique d’la lui mettre à l’envers, alors une mission “d’essai”, comme elle disait, en échange d’matos pour les gars qu’en ont pas assez, ça m’paraissait pas déconnant. Dans un premier temps.

La présence de la milice par contre… S’il y a un truc qui m’faisait grimacer en un rien d’temps, c’était bien ça. L’idée d’devoir coexister avec ces fils de pute me hérissait l’poil. J’en arrêtais même d’manger, cette fois franchement agacée. Ces chiens avaient pour ordre d’nous abattre à vue l’majeure partie du temps, et même si on s’grimait, un troupeau d’gonzes comme les miens, ça s’repère en un rien d’temps. Spécialement quand on devra traverser l’Labret sans même essayer d’montrer patte blanche ; avec nos marques sur l’bras, on s’ferait choper en moins d’deux. J’en étais pas encore à l’interrompre, mais j’gardais cette donnée dans un coin d’l’esprit. L’autre groupe là, l’Boucliers d’Marbrume, ça m’parlait pas un broc. Mais rien qu’au nom, j’imaginais l’genre d’ordre de chevalerie d’mes deux qu’vont rouler des mécaniques tout l’long du trajet avec leurs belles armures et leurs beaux cheveux blonds. Tout ça pour s’chier dessus dès qu’un groupe d’trépassés rôdera dans l’coin.

Et nous autre Bannis ? Deux groupes. Un pour s’débarrasser d’la Fange et des curieux — et là j’pensais aux gars d’Kanna, avec qui on avait plus ou moins coupé les ponts —, un autre pour servir d’complément d’escorte. Ça d’mandait au moins une quinzaine d’gars, pour n’pas dire un peu plus. Mes arguments avaient intérêt à tenir, j’avais beau être chef de file, on venait tous d’milieux où l’caractère assurait la survie et certains l’ont plus trempé qu’d’autres. Un dissident, et j’donnais pas cher d’la peau d’la troupe de soldats, voire du restant d’l’affaire. Non pas qu’ça m’dérange vraiment, tu m’diras… Mais au-delà d’cette mission d’escorte, un autre boulot nous revenait : mettre l’bordel autour d’la mine pour dissimuler les affaires tordues d’la bourgeoise. Ça déjà, ça éveillait un peu plus mon intérêt : couvrir d’la contrebande ou un truc louche, ça rentrait bien mieux dans l’cadre d’mes compétences, surtout si ceux à emmouscailler étaient les miliciens. J’avais tout intérêt à gonfler mes rangs, à défaut d’savoir combien ils allaient être. Même si j’supposais une dizaine à tout casser, les travaux qu’sortaient d’leurs prérogatives, en plus pour des affaires privées, devaient pas mobiliser plus d’une coutilerie. C’était plutôt ma veine.

L’Gontrand portait une main à sa hanche pour attraper l’fourreau d’son coutelas, c’qui m’tendait un peu même s’il tâchait d’employer l’même prudence que moi et mon arsenal. J’approchais de la table où se trouvait l’Pinson, et d’laquelle l’grand blond s’était rapproché, pour vaguement essuyer l’poussière amassée sur l’rebord et poser l’restant d’mon agrume. J’tendais une patte vers l’garde du corps pour lui demander sa lame, que j’puisse l’examiner d’plus près. S’il acceptait, j’allais la retourner dans tous les sens, force d’avoir partagé un bout d’ma vie avec un bon forgeron, avant d’lui rendre sans à-coup. Mais d’premier abord, l’tranchant avait pas l’air dentelé par l’usage malgré l’patine et ça annonçait quelque chose d’assez robuste. L’fioritures, j’m’en serais passée.

JANEn imaginant qu’l’ost s’ra pas prév’nu, j’garantis pas c’qu’il en rest’ra à la fin. J’tâch’rai d’ret’nir mes zigs mais ils ont intérêt à s’tenir à carreaux d’leur côté, l’morte-payes, et pas tenter d’nous liquider ent’ deux haltes. “L’routes sont dang’reuses”, aye ?


J’annonçais, histoire d’pas laisser trop d’marge à la surprise si l’coutilerie disparaissait à tout hasard dans l’marais. Livrer l’corps à la Fange nous poserait pas l’moindre problème.

JANÇ’devrait nous faire combien d’matos dans chaque caisse, ça ? Qu’je m’fasse une p’tite idée, histoire d’rabattre d’désignés volontaires au bercail. On saura s’passer d’la fanfreluche et d’la griffe. Et aut’ chose… L’point d’rendez-vous ? Marbrume, c’pas l’porte à côté et on sait pas ‘core voler.


J’récupérais ma mandarine entamée sur l’rebord d’la table pour retourner à mon poste, ma hache butant contre l’mur dans un choc métallique.
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MessageSujet: Re: [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle   [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle EmptyMer 17 Aoû 2022 - 13:07
Tant bien que mal, Gontrand laissa la bannie emprunter son arme. Pendant que la femme robuste et grossière étudiait la lame, la forgeronne ne put qu’observer la hache. Celle-ci était entretenue, c’était une évidence, par contre la facture était si grossière qu’elle hérissait les poils de Théodora. Jamais elle ne laisserait Gontrand ou un de ses enfants sortir se battre sans avoir quelque chose de digne de ce nom à la hanche. Bien qu’elle fasse tout pour que sa progéniture n’ait pas à se battre, elle avait laissé son garde du corps éduquer ses garçons à cet art. Les rues de Marbrume, sans parler de l’extérieur, étaient devenus bien trop dangereux pour que l’on s’y balade sans précautions. La sienne tenait dans une grand homme blond qui ne la quittait jamais lorsqu’elle sortait de la maison ou de son bureau.

La réflexion de la rouquine sorti Théodora de son air réprobateur quant à l’état de la hache. Oui, les routes étaient devenues si dangereuses à l’extérieur. Même pour la milice qui était plus ou moins expérimentées.

« Un accident est si vite arrivé, nous en sommes tous conscients. Les miliciens, les mercenaires, tous le savent. Et puis, qui irait courir derrière des brigands dans le marais ? Pas les convoyeurs en tous cas. Tant que nous sommes d’accords sur le fait que tout ceci ne pourrait être qu'un malheureux hasard, il n’y a aucune raison pour qu’un problème surgisse. Le seul qu’il vous est interdit de toucher est le chef du convoi. Mais, comme vous pouvez vous en douter, il est tout à fait au courant des choses qui se passeront. Il a autant de raisons que moi de vouloir que tout se passe au mieux. D'ailleurs, vous le retrouverez lui et le convoi à Usson, soit à l'auberge soit aux porte du village, peu m'importe. Le chef de convoi saura qu'il devra vous rencontrer là-bas. Son nom est Alphonse Martel. »

De là à avouer que c’était son frère le responsable du convoi, il y avait un monde. L’entente avec les bannis était toute fraîche. La négociante ne savait pas encore si elle pouvait placer sa confiance en eux, alors leur donner de quoi la faire éventuellement chanter n’était pas au programme. La bourgeoise savait parfaitement comment fonctionnait le tas de raclures qui avait été marqué depuis aussi longtemps qu’elle s’en souvenait. Dès que vous ne leur étiez plus utile, ils retournaient leur vestes. Ils vous plantaient un poignard dans le dos.

Alors non, Théodora n’allait pas se planter une épine dans le pieds. Elle en avait suffisamment à gérer. Et puis elle avait passé l’âge de prendre des décisions stupide. Elle n’avait pas programmé sa vie, jusqu’à même son propre mariage, pour tout perdre sur une parole irréfléchie. Pour l’instant, elle devait terminer cette affaire et s’assurer que les bannis accèdent à sa requête. Et surtout qu'ils fassent ce pour quoi ils seraient payés.

« Il devrait y avoir une dizaine d’épées et le double de dagues. Bien entendu, si vous avez quelques demandes particulières et que vous m’en faite part dès à présent, je pourrais faire le nécessaire. Tant que cela reste raisonnable, entendons-nous. »


La famille Priost n’irait pas jusqu’à donner à ces exilés de quoi les égorger non plus. Le nombre d’entre eux qui étaient là dehors n’était pas officiel. Il était pourtant hors de question de leur fournir de quoi lever une armée. Pour l’instant, l'intérêt principal des Priost se trouvait auprès du nouveau Roi. Tant que ça serait ainsi, Théodora ferait en sorte que ses ennemis connus ne soient pas suffisamment alimentés par les forges des Martel. Ils pouvaient venir garnir leurs caisses si ça leur permettait de survivre. Au-delà, ce n’était pas à l’ordre du jour.
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MessageSujet: Re: [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle   [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle EmptyMer 17 Aoû 2022 - 16:51
Quelque part, qu’est-ce que j’en avais à foutre des épées et des dagues, alors que j’me chargeais d’la négoce, hein ? J’pouvais aussi demander mes propres récompenses et les autres n’avaient qu’à s’démerder pour trouver d’l’outillage. J’y r’viendrai. En attendant, on s’mettait d’accord que l’marais pouvait donner aussi bien qu’reprendre, et qu’l’optique d’aller y faire disparaître un gars ou deux était bien comprise dans l’affaire. Au moins, elle avait pas l’naïveté de s’imaginer qu’tout allait aller comme sur des roulettes, et c’tait tout à son honneur. Après trois derniers quartiers d’agrume, j’crachais un pépin par-dessus l’comptoir, espérant toucher une carafe blanchie par l’poussière et l’temps. D’une poigne, j’attrapais l’crin auburn qui m’servait d’cheveux pour l’attacher en queue-d’cheval à l’aide d’un lien d’cuir, parce que j’avais l’impression qu’il faisait une chaleur à crever dès qu’j’avais l’malheur d’être enfermée quelque part.

JANL’chef intouchab’, aye. Par cont’, on ‘tendra à l’sortie du pat’lin, y a ‘cune chance qu’j’passe l’planton ‘vec c’te trogne.


Et c’bras marqué à vie qu’les soldats allaient contrôler. J’tenais quand même à lui rappeler qu’le Labret, c’était compliqué pour nous autres, mais qu’on trouverait un moyen d’franchir un bout d’palissade. L’Fangeux faisaient déjà pas mal d’dégâts sur l’enceinte, une grimpette ou deux par les arbres et on s’retrouvait en moins d’deux sur l’plateau. C’était pas un problème. Alors qu’se pointer en pleine auberge, fallait peut-être pas trop pousser, jamais j’l’atteindrai sans m’prendre une volée d’flèches ou une dague en travers du flanc. Même si, soyons francs, ça m’démangeait d’voir ces planqués claquer des genoux en voyant ma p’tite bande de grosses frappes débouler pour une pinte. Criminels, pour sûr, pas sauvages pour autant. On avait autant d’droits qu’eux à s’empiffrer d’bière et d’charcutaille sans faire plus d’grabuge, aye ?
Alphonse Martel. J’en souriais malgré moi, et m’rappelait qu’Amédée s’appelait Dumartel… L’chef du convoi donc. J’prenais bonne note. Peut-être un autre bras droit comme l’Gontrand et sa mine pas très affable, que j’lui rendais volontiers pour peu que j’aille regarder par delà son épaule pour guetter la porte. Mais un bras droit qu’avait l’air d’avoir son importance, pour qu’il soit “interdit” d’y toucher. Après, qu’est-c’qu’un type face à une quinzaine d’mes confrères ? J’accordais à la bourgeoise l’bénéfice du doute : elle avait l’nez — et les couilles — d’se frotter à nous aut’ pour ses p’tites affaires, en connaissance d’cause, et il fallait peut-être ça pour l’intéresser à notre cause. Un allié qu’a l’air d’pouvoir investir, ça nous sera jamais inutile, plus encore quand il a pas été spolié d’ses biens et jeté à la Fange.

Une dernière chose. Deux caisses d’armes, mais elle s’montrait pas récalcitrante à l’idée d’rendre un p’tit service. Ma veine, j’te dis. Parc’qu’il y avait bien un truc qui m’rendait chèvre depuis l’an mil cent soixante-quatre, et c’était d’me trimballer avec des haches certes solides mais qu’appartenaient toujours à d’autres pégus et que j’récoltais comme d’graines de lin. Des armes foutrement mal branlées qu’avaient même tendance à m’péter entre les doigts.

JANJ’ai p’t-êt’ une p’tite demande personnelle, qu’dépendra un peu d’l’état dans l’quel j’vais r’ssortir d’tout ça…


J’attrapais ma hache pour la sortir d’son anneau, tout en présentant une paume à Gontrand pour qu’il calme ses ardeurs et m’laisse faire. J’y allais tranquille, l’mouvement lent, pour poser mon arme du moment sur la table sans faire trop d’raffut. Mes poings suivaient, s’posant d’part et d’autre du manche d’mon arme, fixant l’Pinson d’un seul œil à défaut qu’l’autre soit encore fonctionnel, totalement vitreux et sans réponse. J’pense qu’placée comme ça, en avant sur l’table, j’devais avoir l’air d’faire le double d’ma largeur.

JANV’voyez “ça”, que j’lui disais en tapotant la hampe qu’avait bien vécu. J’dois faire avec, mais l’mienne est encor’ ent’ l’murs d’Marbrume. Et j’aim’rais la récupérer. J’sais pas exactement où elle s’trouve à c’moment précis, mais quelqu’un saurait p’t-êt’ le dire. C’la dit, c’t’une bourge et j’peux pas lui mettre la main d’ssus moi-même.
Si j’peux savoir où ‘l’est en prime d’ces deux caisses, l’marché est conclu, et j’me dépatouill’rai.
S’vous pouvez mett’ l’patte d’ssus dans l’foulée… j’m’engage pour une aut’ affaire. N’importe quoi qu’soit dans mes cordes, même dans l’bas-quartiers d’la ville.


Et si elle n’acceptait pas, j’trouverais bien un moyen d’rajouter un petit bonus autrement, son accord était presque plus d’la courtoisie qu’une vraie requête. Mais faire ça à l’amiable m’allait aussi, j’avais déjà fort à faire avec l’gars d’Ventfroid avec qui fallait s’la mesurer à longueur de temps. Et puis… ça lui coûtait qu’une petite visite d’commerçante à commerçante.
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MessageSujet: Re: [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle   [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle EmptySam 27 Aoû 2022 - 8:35
Cela confirmait donc bien la première analyse de la forgeronne. L’arme de la bannie n’était qu’une chose pratique mais de qualité passable. La rouquine s’en était sortie avec ceci. Et c’était une preuve parmi d’autres qu’elle était de ceux qu’on ne voulait pas dans ses ennemis.
En temps normal, leurs chemins n’auraient eut aucune raison de se croiser. Et donc peu de chances qu’elles se trouvent dans des camps opposés. Cette rencontre était à double tranchant, à plus d’un point. Pour la majorité des négociants, cet état de fait avait de quoi donner des sueurs. Mais pas pour Théodora Priost. Non seulement elle ne doutait pas de sa capacité à mener cette rencontre à bien, pas une seconde, mais en plus, la bourgeoise avait des ressources suffisantes pour se sortir d’un éventuel mauvais pas.

Bien entendu, le mieux étant que tout ceci aboutisse de la manière dont elle le prévoyait. Tout changement de plan impliquait des complications et des retards. Autrement dit, des incommodités coûteuses. En étudiant la demande de la bannie, la négociante se dit qu’il s’agissait uniquement d’un renseignement. Amené de manière discrète et intelligente, il n’y avait pas de raison que cela lui amène des ennuis. En fonction de où elle mettait les pieds, elle pourrait imaginer la seconde partie du plan. Avoir quelqu’un avec la compétence de la femme qui lui était redevable était fort alléchant.

« Il est sûr que ce genre d’arme a dû vous rendre bien des services dans les marais. Cependant rien ne vaut quelque chose que l’on connaît depuis des années, n’est-il pas ? »


Pour autant, l’avarice avait mené bien des hommes à leur perte. Trop aveuglés par le tas d’or qui se présentait devant eux, ils n’avaient pas aperçu le triple tas de problèmes qui se cachait derrière. La bourgeoise ne s’y ferait pas prendre. Une perte était parfois préférable à un gros bénéfice. Même si certains avaient du mal à l’imaginer. Inutile d’expliquer le principe à ces sots. Soit ils en tireraient les leçons eux-même, soit ils étaient des âmes perdus pour ce monde. Anür était suffisamment miséricordieuse pour accueillir certains d’entre eux. Pas Théodora.

« Je ne vous promets rien quant à ce qui est de pouvoir y mettre la main dessus. Si je le peux, je le ferais. Pour ce qui est d’obtenir le renseignement, c’est quelque chose qui est dans mes cordes. Je vais tâcher de l’obtenir d’ici à ce que vous partiez pour le convoi. Sans vous le garantir toutefois. Dites-m’en plus sur cette personne qui saurait m’aiguiller. Son nom, où la trouver, comment cette personne s’est retrouvé en possession des informations requises. Bien entendu, tout ce que vous pourrez m’apporter comme élément me permettra de résoudre au plus vite et de la manière la plus efficace possible ce mystère. »

La bourgeoise le sentait, Gontrand était tendu de la savoir si proche d’une combattante aussi féroce et de son arme. Son homme de confiance était trop craintif quand il s’agissait de sa sécurité. Pas qu’elle s’en plaigne vraiment, il était toujours plaisant de voir ce grand homme avoir plus peur pour elle que pour lui-même. Pourtant, avec cette bannie, il pouvait relâcher toute cette tension qui l’habitait. Elle ferait quelque chose à ce sujet plus tard, lorsque les portes de sa demeure seraient refermées. La perspective était toujours aussi étonnement plaisante.

En attendant, elle leva son index un fugace instant pour signaler au grand blond de ne pas s’en faire. A la suite de quoi elle retira son gant et laissa le bout de ses doigts errer sur le métal devant elle. Telle une aveugle, la forgeronne laissa son sens du toucher détecter chaque creux, chaque éclat, chaque combat qu’avait connu la hache. Celle-ci racontait son histoire au fil des cicatrices que son fer avait gravé. Et de nombreux combats victorieux y étaient inscrits. Même si certains stigmates étaient bien plus profond que ce qu’il était souhaitable, la hache était toujours présente. Tout comme sa propriétaire, qui avait payé de sa chair ces quelques défaites. Ses yeux perçants transperçaient les gestes du « pinson » au même titre que le fil de l’arme venait de le faire sur son index.

« Si je trouve votre bien, nous ferons en sorte de nous assurer qu’il soit en tout aussi bon état de fonctionnement que votre possession actuelle. »

Comme pour appuyer ses dires, Théodora porta son doigt entre ses lèvres. Sa langue vint discrètement lécher le liquide pourpre qui s’échappait de la légère blessure qu’elle s’était elle-même infligé par curiosité. Un geste bien étonnant de la part d’une bourgeoise, tout comme on ne pouvait s’attendre réellement à ce qu’elle ait parcouru la hache avec autant d’attention et d’intérêt. Après tout, c’était un jouet pour grand garçon de ce qu’on en disait.
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MessageSujet: Re: [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle   [Abandonné] - A l'heure pour le grand spectacle EmptyMar 30 Aoû 2022 - 10:15
J'regardais ma hache un p'tit moment, le temps qu'la bourge l'inspecte. Ça m'faisait ni chaud ni froid qu'elle y touche, j'me moquais bien d'ces types qu'roulaient des mécaniques et tortillaient d'la croupe dès qu'on approchait d'leur épée ou d'leur arc. Y avait difficilement plus puéril. J'repensais à cette bestiole, cet outil qu'j'ai dû chiper encastré dans un rondin d'une scierie, près du Labret. À l'époque, c't'endroit avait été pris d'assaut par les Fangeux, on avait dû y passer deux nuits entières avant d'pouvoir s'en débarrasser parce qu'une autre proie s'était pointée et avait attiré les revenants. Ça s'jouait à quelques mois avant la reconquête qu'faisait vraiment pas nos affaires, à voir ce tas d'soldats débouler sur les côtes d'Usson pour défourrailler d'la barbaque puante. L'pertes ont été notables, même si j'voulais miser mes jetons sur l'Fange plutôt qu'les autres. On savait un peu plus comment les gérer à c't'époque, et ravoir d'la garde et du paysan n'nous arrangeait pas ; on aurait pu cultiver ces terrains nous-mêmes. Juste d'quoi avoir du grain et peut-être des fruits. L'bétail, c'était pas faisable. Alors on avait juste récupéré l's outils des anciens propriétaires, fourches, torches, râteaux, haches, piques, et on s'était tirés du coin pour retourner au sein des marais. Et cette hache tenait l'coup depuis, l'ancienne s'était délogée d'sa hampe et j'avais rien pour la retaper à l'époque. Faut dire qu'on créchait dans un ancien village d'pêcheurs…

Pour c'qui était de ce petit accord, l'Pinson avait l'air plutôt d'attaque. Ça n'lui coûterait pas grand chose, tout juste d'quoi prendre le thé et causer avec Amédée. Elle devait savoir c'qui était arrivé à ma baraque, à mes affaires, spécialement celles qu'j'avais laissées chez elle. Est-c'qu'elle croyait qu'j'y étais passée depuis mon bannissement et avait jeté mon matos ? Ou alors, elle l'a revendu ? À qui, la Guilde, pire, la Milice ? Elle servait mes intérêts et vice versa, mais c'n'était pas ma meilleure amie. J'la voyais pas garder mes biens en souvenir du bon vieux temps, ou même, pour une raison d'valeur sentimentale. Donc j'savais pas s'il fallait traiter avec elle en amie… ou en ennemie.

JANSon nom, c't'Amédée Dumartel. E' t'nait une échoppe d'tisserand dans la Hanse à l'époque, j'sais pas si c'est toujours l'cas. J'ai dû viv' chez elle quelqu' mois avant l'Fange, et d'mémoire, j'ai laissé ma hache là-bas. J'sais pas c'qu'elle en a fait d'puis. Elle saura p't-êt' dire c'que la milice a fait d'ma piaule aussi, et c'qu'il y avait d'dans.


J'récupérais mon arme après qu'la bourge ait trituré l'tranchant pour repérer l'défauts, j'suppose, tout en gardant l'Gontrand à l'œil. Il m'avait l'air tendu comme une corde à linge, et pour l'moment, tout s'passait bien. Pas d'raison qu'ça dégénère si près du but. J'me disais qu'elle devait être l'femme d'un forgeron elle aussi, ou l'fille peut-être. Ça nous faisait une sorte d'point commun, c'qui m'arrachait un peu la gueule d'l'admettre.

JANElle s'ra pas difficile à trouver en principe, c't'une grande blonde aux yeux bleus, j'me d'mande si e' v'nait pas d'Hendoire à la base.


La hache passée à l'anneau, j'regagnais un peu d'distance pour n'pas avoir l'attention du molosse systématiquement braquée sur moi. L'pouce crocheté à mon ceinturon, j'mordais la peau d'ma lippe pour en arracher un bout, tout en considérant l'un et l'autre à tour de rôle. Des convois, une dizaine d'soldats, un adjoint du chef, l'chef lui-même… et nous aut'. Une perspective qu'allait pas être à leur avantage, mais n'fera que démontrer un peu plus notre maîtrise de l'environnement. Et d'notre faculté à faire disparaître les preuves.

JANSi c'tout bon, j'crois qu'on peut s'dire à l'prochaine. 'direz à Alphonse d'me donner l'info, si v'l'avez avant qu'on s'pointe à Usson.


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