Marbrume


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 L’amour Nathan pas, surtout quand on s’Edgar

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Edgar DuvalIngénieur
Edgar Duval



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MessageSujet: L’amour Nathan pas, surtout quand on s’Edgar   L’amour Nathan pas, surtout quand on s’Edgar EmptyJeu 12 Mai 2022 - 19:32
Il y a quelques temps déjà, en été 1140

La ville de Marbrume s’éveillait, enveloppée dans une fraîcheur matinale, aux toitures mordorées, caressée par la douce lumière de l’aurore, elle-même se réfractant dans les milles goutes de rosée qui perlaient sur le peu de végétation qu’on avait fait planter dans ce décor urbain. Entraîné par la cacophonie d’un coq que d’aucuns aimeraient décapiter, Edgar foulait le pavé de la grande rue des Hytres, tout sourire, se faufilant aisément parmi celles et ceux qui, comme lui, avaient été arrachés à leurs songes dès les premières heures ; somnanbules comme lève-tôt, chacun s’en allait déjà gagner sa pitance, supportant une poisse d’été et, pour quelques rares malchanceux, une faim qui semblait tirer leur estomac vers le bas du corps.

Le jeune homme était sappé comme un vaurien ; un grand garçon nonchalant qui n’exhibait absolument rien d’adulte, tant dans sa dégaine que dans sa démarche. Il avait revêti une tunique beige qui lui serrait au corps et mettait en valeur sa musculature sèche, en parfait contraste avec son froc sombre, ample ; si grand qu’on aurait cru à chaque pas qu’il allait tomber. Ses babouches, quant à elles, c’était à se demander s’il ne les avait pas volées à un fermier qui avait l’habitude de fouler le crottin de cheval. Il ne payait pas de mine, mais il n’en avait cure. Son visage était radieux, ses cheveux mi-longs et son regard rieur lui offrait un air sympathique, un rien charmeur lorsqu’il se mettait à toiser les demoiselles qui passaient par là et qui se ravisaient à contre-cœur faute de prétendant au statut social suffisamment élevé.

Il s’arrêta devant la porte d’une échoppe et la poussa sans annoncer sa venue. Dans la pièce principale, des caisses avaient été empilées. Il se mettait déjà à l’ouvrage.

« Edgar ? héla une voix féminine depuis le bout du couloir.
— Mère ? de répondre la voix nasillarde et moqueuse.
— Encore à se moquer… grondait une troisième voix, beaucoup plus grave celle-là. »

Un homme d’un âge avancé se présenta, beaucoup mieux sapé, celui-ci. On aurait dit, sans surprise, Edgar avec de la barbes, des cheveux courts, trappu et avec un contour assez prononcé.

« Avise-toi de ranger les articles et de faire la comptabilité. Et je compte sur ta présence pour cet après-midi.
Non.
Comment ça, “non” ?
J’ai un chantier cet après-midi.
Combien de fois te répété-je, espèce d’âne ! Laisse tomber cette voie, elle n’est pas faite pour toi et ne t’apportera rien ! Tes deux sœurs sont déjà mariées et mères, et toi tu t’évertues à embrasser une vie qui ne te correspond pas.
Et qu’est-ce qui me correspond, le Vieux ?
Reprendre l’affaire de ton père. Et arrête de m’appeler “le Vieux”, tu me dois le respect.
Je te le dois seulement si je veux hériter de ton “affaire”. Mais avoir le cul posé derrière un bureau à compter mon argent, m’en veux pas, “le Vieux”, ça me correspond pas. »

Alors qu’Edgar s’était mis à l’ouvrage, le visage du paternel vira au rouge.

« Par les Trois ! Il va me tuer, ce rejeton ! »

Edgar regarda par-dessus son épaule, alors qu’il écartait les caisses pour y découvrir un fût.

« Y a vraiment des gens qui boivent cette merde ?
Edgar ! »

C’était autour de la matriarche de monter dans un soprano répressif. Edgar trembla presque. Il tourna le visage, satisfait de ce semblant d’esclandre, esquissant un sourire d’amusement.

---

Mais tout cela ne nous intéresse que fort peu dans l’histoire qui va suivre, pas vrai ? Ce qu’il faut retenir, c’est qu’Edgar était un chieur, un jeune homme qui se moquait ouvertement des codes qu’on essayait de lui inculquer. Il fuyait les responsabilités, mentait, insultait son prochain avec la douceur d’un agneau lorsque ce dernier essayait de lui marcher sur les pieds.

Il s’était vite dérobé aux affaires familiales pour se mettre en direction du Faubourg. Sur le chemin, il aperçut, au détour d’une ruelle, une silhouette féminine, grâcieuse, tournant la tête et laissant une longue et soyeuse chevelure blonde s’épanouir au vent. Elle fut comme hapée, brusquement, passant le pas d’une porte et disparaissant dans l’embrasure.

Le jeune homme, interloqué, sentit son cœur bondir dans sa poitrine. Il regarda, interdit, le lieu où la créature s’était volatilisée, déglutissant. Il se fendit d’un détour, détaillant un peu plus chaque seconde ce qui semblait être une boutique appartenant à un d’apothicaire. Il jeta un œil discret à la silhouette. Celle-ci était encore de dos et discutait avec un homme d’un âge avancé.

« Et c’est là qu’en fait c’est un éphèbe avec une moustache toute dégueulasse, tu sais… se dit-il à lui-même.

La silhouette tourna le regard.

C’était une jolie jeune femme aux yeux verts et aux traits lisses. Elle surprit le jeune homme mal sapé à la reluquer.

Duval lui offrit un sourire crisqué, un brin stupide, décontenancé par ce rapport, et traça sa route. Il sentit son front perler, son cœur battre à la chamade. Il avait les aisselles poisseuses. Marchant d’un pas énergique, le regard rivé sur le sol, il se demanda :

« C’était quoi, ça ? »

---

Il arriva à bon port, au Faubourg, où il était chargé, avec d’autres ouvriers, de participer à la construction d’une enième bâtisse. Il se présenta sans demander de reste, obéit à des instructions diverses et quelconques, se retrouva à soulever une poutre à l’aide d’un de ses camarades.

Et le visage de cette jeune femme encore imprimé sur sa rétine.

Marchant de dos, presque aveugle, il percuta un individu et chu en arrière, relâchant son objet.

« Tu peux pas faire attention, espèce d’imbécile ?
Toi-même, espèce d’andouille ! répondit Edgar au quart de tour. »

Il se releva et jaugea son interlocuteur. Un ouvrier trappu qui faisait une tête de plus que lui. Le gringalet déglutit.

« Je voulais dire… j’ai mal aux couilles !
Viens-tu juste de me traiter d’andouille ? »

Le gorille approchait dangeureusement.

Edgar souriait nerveusement.
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Nathan DuboisArtisan
Nathan Dubois



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MessageSujet: Re: L’amour Nathan pas, surtout quand on s’Edgar   L’amour Nathan pas, surtout quand on s’Edgar EmptyVen 13 Mai 2022 - 17:54
Comme à son habitude, Natha ne traîna pas au lit ce matin là. Il aurait pourtant bien voulu, toujours pas habitué à sa nouvelle vie. Il y a encore un an, il vivait encore sous le toit de ses parents, seul.Mais il s’était installé avec Perrine, dans une très modeste petite maison de La Hanse, que lui et son père avaient pu acquérir à bas prix et retaper depuis presque rien. La jeune femme continuait à travailler dans une boulangerie du quartier, tandis que son mari partait toujours aux aurores sur ses chantiers. Du fait de leurs occupations, ils se levaient donc tout les deux très tôt. Après un bref baiser, tout deux se séparèrent dès la porte passée.

Cette fois-ci, le bougre devrait traverser une bonne partie de la ville avant d’atteindre son chantier. D’ailleurs, cela lui arrivait d’y rester dormir parfois, lorsque les autres et lui savaient qu’ils auraient beaucoup de travail le lendemain. Mais en ce moment, ils se trouvaient qu’ils étaient relativement en avance, se permettant donc de prendre un peu plus de temps. Les finitions risquaient donc d’être particulièrement léchées.

Sur le chemin, Dubois avait fini par prendre l’habitude de passer par une petite échoppe qui proposait toute sorte de fruits, et à cette heure-ci, les meilleurs n’avaient pas encore été achetés ou chapardés. Il paya donc une pomme et continua son chemin. Ce chantier était l’un des premiers sur lesquels son père l’avait envoyé travailler seul. Enfin, sans lui, plutôt. Il commençait à se faire vieux, son dos ne lui permettait plus ces prouesses d’antan. Le père se reposait donc de plus en plus sur son fiston, qui n’avait de cesse de l’impressionner.

Une fois arrivé, Nathan s’affaira bien vite, après avoir pris connaissance des objectifs de la journée. Ils ne différaient pas tant de ceux de la veille, et ne serait pas bien éloignés de ceux du lendemain non plus. Mais mieux valait s’en assurer auprès des contre-maîtres. Il partit donc prêter main forte à ses collègues du côté des poutres. Quelques unes allaient être posé durant la matinée, dont les plus lourdes. Il aida un type qui semblait être aussi jeune que lui, et dont l’allure rappelait celle d’un écuyer qui aurait récupéré les guenilles que son maître aurait pu jeter dans la rue. Nathan avait presque peur de le voir cul-nu au moindre faux mouvement. Et en parlant de ça, le jeune homme percuta un autre type. Tout deux n’avaient pas anticipé et à vrai dire, Nathan se doutait que le grand costaud s’était simplement dit que les deux jeunots auraient fait un pas de côté face à lui.

Le ton monta relativement vite, du moins, du côté du gaillard, qui avait mal pris des paroles trop peu réfléchies de son jeune interlocuteur. Nathan souffla du nez lorsque ce dernier tenta de se rattraper tant bien que mal.

«  On a mieux à faire, on va avoir un sacré cagnard aujourd’hui. » Avisa Nathan qui pressentait une après-midi forte en chaleur au vu du ciel ce matin. «  J’crois que personne a fait exprès, hein, alors andouille ou imbécile, on devrait s’y remettre. »

Il avait observé le grand bonhomme tout du long, afin qu’il comprenne qu’il ne pourrait rien tirer d’eux, même s’ils étaient sûrement selon lui, encore des jeunes travailleurs qui ne méritaient pas son respect. Mais ce dernier le toisa d'un air mauvais, les sourcils froncés.
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Edgar DuvalIngénieur
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MessageSujet: Re: L’amour Nathan pas, surtout quand on s’Edgar   L’amour Nathan pas, surtout quand on s’Edgar EmptyDim 22 Mai 2022 - 22:42
Le jeune homme soutenait du regard le collègue qui se chauffait, alors que l’homme qui avait aidé à hausser sa poutre, qui faisait également une tête de plus, s’était interposé pour calmer le jeu. Un sourire narquois se dessina sur le visage d’Edgar alors qu’il voyait le chercheur de noise de désintéresser de son cas. Il reprit son sérieux alors qu’il posait ses prunelles sur le visage salvateur, lui adressant un signe de tête avant de se remettre au labeur.

Il passa une partie de l’après-midi à déplacer des poutres, à les hisser, à en polir certaines par la force de son corps. L’exercice sous la chaleur torride du jour l’enjoignit à ôter sa tunique, découvrant son corps fin mais sec. De temps à autre, il relevait la tête, fermant les yeux, laissant la lumière de l’astre solaire asperger son visage tout en prenant des bouffées d’air frais. Les faubourgs avaient ces espèces de senteurs, bien différentes de la ville, qui chatouillaient l’odorat de relents de lavande et autres plantes environnantes, qui enivraient l’ouvrier.

Après un instant, alors que le soleil avait quelque peu entamé sa course, on annonça une pause pour tous les travailleurs. Edgar s’éloigna jusqu’à ses affaires, se saisit de sa gourde et de son baluchon et alla s’asseoir sur des poutres entamées. Non loin, il observa son collègue qui l’avait tiré d’un mauvais pas, de manière plutôt expéditive. Un colosse comme il n’en avait que peu vu.

Le toisant, il rompit une miche de pain et mordit sa ration, avant de présenter l’autre à son comparse.

« Tiens, merci pour tout à l’heure, dit Edgar. D’ordinaire je fais assez attention, mais là j’avais l’esprit un peu ailleurs. Au fait, comme je partage le pain avec toi, j’ai l’immense honneur de t’annoncer que tu es… Mon copain. C’est de là que vient le mot. »

Il accorda un sourire à son collègue et le détailla un peu plus. Il observa, notamment, l’anneau sur son aauriculaire gauche. Il repensa un instant à l’anecdote de ce matin.

« Alors comme ça t’as quitté le cocon familial ? Tu dois pas être bien vieux. Comment ça s’est passé ? La parentèle a été conciliante ? La dot était généreuse ? Je me pose plein de questions. Mes vieux vivent mal mon célibat, et comme par hasard j’ai croisé une jolie créature ce matin qui m’a fracturé l’œil droit… C’est pour ça que je suis gauche… »

Il marqua un silence.

« T’as compris la blague ? Je te le demande, parce que mes parents, ils ne suivent pas toujours. »

Il tendit une pince.

« Edgar Duval. »
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