Marbrume


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 [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère

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MessageSujet: [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère   [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère EmptyDim 5 Juin 2022 - 14:28
24 Mai 1167.
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Eve frappa avec douceur à la porte de Rosen quelques temps plus tard après avoir troqué sa tenue de la nuit pour une robe carmin aux nuances soyeuses et dont le corsage, parcouru de broderie dorée offrait à sa gorge une splendide, presque provocante, mise en valeur.
Pénélope lui avait confirmé en bredouillant que la Baronne était levée mais encore dans sa chambre pour nourrir son tout jeune fils.

La pauvre femme n’était pas vraiment la plus experte des dissimulatrices, en était la preuve son regard fuyant et ses mots maladroit pour lui répondre en faisant mine de ne pas la reconnaître. Eve s’était contentée de presser amicalement son bras en lui offrant un sourire chaleureux qui sembla la détendre quelques peu. Il était bon de la revoir, mais elle regrettait de la mettre dans cette position. On ne change pas le passé.

- Rosen ? C’est Eve, puis-je me permettre d’entrer ?





Dernière édition par Dame Corbeau le Lun 6 Juin 2022 - 0:24, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère   [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère EmptyDim 5 Juin 2022 - 14:31


La mère de toutes les mères rencontre une mère
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Roxanne est repartie en vadrouille depuis bien peu de temps lorsque Pénélope est venue me porter ma tisane-lactation et une petite pomme. Je la remercie alors que nous échangeons rapidement quelques mots sur l’organisation de la journée, et je lui demande de me faire couler un bain dès que possible puis de venir me prévenir et que nous allions dans la salle d’eau pour qu’elle puisse me coiffer et me porter des vêtements. Elle n’est pas repartie depuis plus de quelques secondes que j’entends retaper à la porte.

Je sens que la journée va être longue… Aurais-je seulement quelques minutes pour moi ? Je crois que les points attendront ce soir ou demain pour être retirés. A vrai dire, si j’avais moins forcé, ils n’auraient pas sautés à deux reprises et je ne les aurais plus depuis longtemps. Mais que voulez-vous…

C’est Eve cette fois qui demande à me voir. Le ciel nocturne a à peine commencé à s’éclaircir et j’ai l’impression qu’il y a déjà autant d’activité au château que si c’était l’heure du déjeuner.

« Je vous en prie Eve, entrez,
l’invité-je alors en reposant ma tasse après avoir pris une gorgée. Excusez-moi, je n’ai pas encore eu le temps de descendre faire ma toilette… »

J’attache rapidement mes cheveux dans un chignon rapide, certainement négligé dans l’empressement, et j’ai repassé un peu plus tôt la robe de la veille en attendant d’aller me changer après le bain. Athanase est à peu près calme, à présent qu’il a eu droit de revenir téter mon sein quelques minutes pour le tranquilliser un peu. J’espère juste que maintenant que je dois l’arrêter, il ne va pas me faire une crise.

Je le dépose dans son berceau, le borde délicatement avec la jolie couverture brodée à l’effigie du blason de Sombrebois par les soins de Gudrun, puis regarde la comtesse entrer comme il s’agite un peu.

« Avez-vous bien dormi ? la questionné-je en voyant sa petite mine presque cernée, quelque peu embarrassée de la voir ainsi. S’il y a le moindre soucis dans votre chambre… n’hésitez pas à le signaler, à moi ou à Pénélope que nous puissions régler le problème. »

Il est si tôt… j’ai l’impression qu’elle n’a pas dormi plus qu’il aurait fallu. J’espère qu’il n’y a pas d’insectes ou un souci avec le matelas… Remarquez, je dois avoir une tête à faire peur, moi. En y repensant… je crois que je ne me suis même pas débarbouillée le visage hier et que les diverses couleurs ont coulées un peu partout sur mon visage durant la nuit.

Je dois avoir l’air fraîche avec tout ça… surtout avec les galipettes de cette nuit. Ah, sacrée Roxanne ! Bon, j’ai au moins une bonne excuse avec mon fils… les nuits ne sont pas de tout repos avec lui.

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MessageSujet: Re: [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère   [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère EmptyJeu 9 Juin 2022 - 12:29
24 Mai 1167.
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La nièce du roi secoua la tête doucement avec un regard plein de compassion pour la mère épuisée.

- Vous n’avez pas à vous excuser Rosen, je suis celle qui débarque à l’aube pour vous voir !

Si elle éprouva une quelconque gêne ou crainte à l’idée qu’on découvre la raison de son air fatigué, Eve n’en montra pas la moindre trace. La jeune femme était plutôt du genre honnête, mais sa vie pleine de frasque et de mensonge par omission à ses gardes en avait fait une experte de la dissimulation passive. Une part d’elle regrettait cela. Plus encore depuis qu’elle était avec Alaric. Mais leur lutte ne pouvait pas vraiment se faire sans un certain sens des réalités. Elle se promit malgré tout de lui parler d’Ivy quand ils auraient enfin le temps. Leur relation ne devait pas s’entacher de secret, même ceux né du silence involontaire.

Donc, aucun rosissement ou marque de honte ne larda son beau visage fatigué quand elle rassura la noble mère.

- Trop peu je vous l’avoue, je n’ai plus l’habitude de quitter la ville et je crois que l’excitation du voyage et de ma présence ici a rendu mon sommeil difficile à venir. J’ai d’ailleurs bien l’impression de ne pas être la seule à avoir fait une courte nuit… dit-elle avec un sourire complice qui ne rendait en réalité pas hommage à leur nuit respective pas si différentes l’une de l’autre, bien qu’elles n’en sachent rien.

- Mais je ne voudrais pas être une mauvaise invitée et vous bousculer au saut du lit. J’espérais simplement que nous pourrions partager le déjeuner toute les deux. Si à l’avenir nous devons faire front commun, il pourrait être bon de se connaître mieux, vous ne pensez pas ?

Elle hocha la tête comme s’il s’agissait là d’une évidence. Leur échange dans la crypte lui avait permis de se faire une idée du personnage, point de la connaître. Si elle devait finir par si fier, elle aurait besoin des deux. Contrairement à Alaric, la part sombre de Rosen n’incitait pas à la confiance.

- Que diriez-vous de prendre votre temps, occupez-vous de vous et de votre fils, quand vous vous sentirez prête, je vous attendrais en bas et nous discuterons tranquillement, entre femmes.

Plutôt qu’une gracieuse révérence de noble à noble, elle s’avança pour lui presser gentiment la main, puis regagna la porte pour la laisser reprendre ce qu’elle faisait, à son rythme. Il n’y avait pas de raison de la brusquer, surtout si Alaric titillé un fauve endormi pendant ce temps. Mieux valait que leur échange à elles soit moins lourd de sous-entendu et de risques. Elle avait du mal à cerner la noble, peut-être était-elle vraiment folle comme le sous-entendait certain. Mais une part d’elle-même voulait croire que sous cette couche de complexe noirceur qu’elle avait perçu la veille, il y avait quelqu’un qui ne demandait qu’à être comprise.

Quand Rosen retrouva la Comtesse, cette dernière nourrissait des pigeons en compagnie de la jeune Mérédith juste devant les portes, la jeune femme expliquant visiblement comment éparpiller les miettes pour que les volatiles s’approchent doucement d’elles. Quand celle-ci aperçu Rosen, elle lui sourit à nouveau.





Dernière édition par Dame Corbeau le Jeu 9 Juin 2022 - 23:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère   [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère EmptyJeu 9 Juin 2022 - 19:11


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La jeune femme explique juste qu’il s’agit de l’excitation du voyage et de sa venue ici qui a perturbée son sommeil, relevant au passage que je ne semblais pas avoir plus dormi qu’elle même.

« Les nuit sont souvent bien courtes lorsque l’on vient d’avoir un bébé... »
, lui signalé-je en souriant d’un sourire presque… niais, dirais-je, repensant à ma nuit de délices.

Un sourire passant aisément pour celui d’une mère heureuse d’être mère, tout simplement.

« C’est avec plaisir que je déjeunerais avec vous, Eve. »

Je lui souris lorsqu’elle serre mes mains dans les siennes avant de repartir. Je n’ai pas encore touché à la pomme de Pénélope, ça sera l’occasion de la manger.  Je récupère ensuite Athanase avec moi et fonce dans la salle d’eau prendre un bain rapide avec lui. Même si Roxanne s’est appliquée à me toiletter sous tous les angles, je préfère être bien fraîche pour la journée à venir.

C’est au bout d’une petite demi-heure que je peux donc retrouver mon invitée après un détour à la cuisine pour récupérer quelques victuailles placées dans un petit panier.

« Me voilà ! » m’annoncé-je avec entrain en retrouvant Eve au pigeonnier en compagnie de l’adorable Mérédith.

Cette petite est vraiment parfaite décidément, me figuré-je…

« Maman ! s’exclame alors la fillette en venant dans mes bras me faire un câlin. On nourrit les pigeons avec Dame de Clairmont ! »

Je souris attendrie.

« Et il y a une petite fille qui n’a pas pris son fortifiant ce matin... »


Je lui tends la fiole qu’elle doit boire d’un trait. Sa santé est tellement fragile… pour ne pas prendre le risque d’une mauvaise rechute, la petite doit prendre pas mal de breuvages sensés aider à la maintenir en bonne santé. Elle hoche la tête, et dans une petite grimace, boit le contenu du petit flacon. Elle me regarde et je ris un peu en voyant sa petite moue. Je crois que je n’ai jamais vu de petite si attachante que Mérédith.

« C’est vraiment pas bon... 
- Je sais, ma chérie. Mais c’est comme ça. Il faut le prendre quand même. Allez, file jouer avec tes camarades. Et fais bien attention. »

Elle hoche la tête puis s’en va après avoir dit au revoir à Eve.

« Et si nous allions dans le jardin pour prendre le petit déjeuner ?
, proposé-je à la jeune femme en lui montrant le panier. Nous devrions y être tranquille. »


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MessageSujet: Re: [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère   [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère EmptyJeu 9 Juin 2022 - 23:00
24 Mai 1167.
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Eve ne se permit pas d’intervenir dans l’échange entre la noble et sa fille adoptive. Elle pouvait aisément sentir l’affection qui les liait, même si celle-ci semblait plus s’écouler dans un sens que dans l’autre. Ce n’était pas un reproche, loin s’en faut, Rosen était une femme qui avait visiblement souffert et qui avait sans doute peu d’amour véritable à donner. Mais malgré la naissance de son fils, elle entretenait une tendresse sincère pour la jeune fille. Combien d’orphelins pouvaient se targuer d’avoir autant ? Elle se contenta d’un vigoureux et enthousiaste hochement de tête alors que la jeune fille s’éloignait.

- Voilà une excellente idée, la journée s’annonce belle et nous aurons bien trop l’occasion d’être entre quatre murs. dit-elle en lui prenant délicatement le panier des mains pour l’empêcher de fournir un effort inutile.

Elles choisirent un carré d’herbe bien verte, sans doute nourrie par les dernières pluies de l’hiver et le soleil du printemps. Ensemble elles installèrent au sol une petite nappe comme si elles n’étaient que toutes les deux au milieu d’un champ. Ce qui n’était bien sur pas vrai, deux miliciens ayant rapidement et assez discrètement pris place aux abords du petit jardin. On ne pouvait pas vraiment réunir des nobles et attendre une parfaite tranquillité. Ceci dit, après les dernières phrases qu’elle avait échangé avec son amant, elle ne pouvait pas vraiment dire qu’elle regrettait la présence des deux hommes d’armes.

Elle prit place au sol et ouvrit le panier, prenant par la même la parole.

- Alors, parlez-moi un peu de vous. Les rumeurs sur votre compte sont incalculables sur l’esplanade, mais peu d’entre elles sont vraisemblables. Qu’a à dire la Baronne de Sombrebois sur son propre compte ?

La question pouvait sembler anodine bien entendu, mais si elle devait entrer dans l’esprit de cette étrange personne et s’assurer de ses intentions, elle devait commencer par la comprendre. Gratter patiemment la surface pour voir ce qu’elle cachait. Ce serait un travail de longue haleine qui dépasserait bien le temps qui leur était accordé aujourd’hui. Mais il fallait bien commencer quelque part non ?




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MessageSujet: Re: [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère   [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère EmptyVen 10 Juin 2022 - 13:03


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Nous nous dirigeons donc vers le petit jardin fraîchement entretenu jouxtant le château aux abords de l’entrée et du pigeonnier. Même s’il n’est pas bien grand, je le trouve vraiment reposant, avec ses grandes haies qui l’encadre pour donner un semblant d’intimité. De nombreux plans d’iris sont disposés un peu partout de façon ordonnée et esthétique.

Nous nous installons donc pour pique niquer et Eve me demande bien vite de parler de moi. Parler de moi… un exercice auquel je n’ai jamais réellement aimé me livrer.

« Eh bien… que dire sur moi ? La question est tellement vague. Il y aurait tant et peu de choses à dire je crois. Je suis une véritable catastrophe déjà... »


Je souris un peu sur ces derniers mots. Pas un sourire amusé, plutôt le genre de sourire triste. Une catastrophe oui... Un mot si faible, compte tenu de la réalité. Mon regard se perd sur le ciel qui s’éclaircit toujours un peu plus et commence à arborer une jolie teinte pâle.

« Je suis née à Marbrume, j’ai eu une enfance plutôt mouvementée dont je n’ai pas énormément de souvenirs. Je me souviens juste que ce n’était pas très glorieux… j’ai dû beaucoup m’adapter pour survivre et chercher une stabilité. »

Elle est loin, l’époque où je mettais en avant le temps passé dans ce maudit manoir… si loin.

« J’imagine que ce que nous vivons dans notre enfance nous forge, n’est-ce pas ?
lui demandé-je. J’ai été quelqu’un d’infect, mais ici auprès de mon mari, j’ai commencé à changer. Cette vie est tellement différente de l’ancienne. Si j’avais pu imaginer que je deviendrai baronne un jour ! »

Oui, la vie réserve de drôles de surprises, parfois. Bonnes comme mauvaises.

« J’ai passé la plus grande partie de ma vie dans une taverne. Je crois que ça a été la période la plus stable de ma vie, si l’on peut encore parler de stabilité. J’essaie de me défaire des chaînes du passé, mais parfois, j’ai encore un peu de mal. Mais je suis sûre que je progresse quand même. J’espère, en tout cas. J'ai déjà fait trop d'erreurs. » 

Je regarde Athanase qui est toujours calme, pour l'instant. Tant mieux ! S'il s'agite de trop, je vais devoir aller le faire remonter dans la chambre.

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MessageSujet: Re: [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère   [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère EmptyVen 10 Juin 2022 - 17:09
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Une catastrophe… quelle tristesse de se voir définie ainsi, pire encore, de SE définir ainsi. Eve n’était pas dupe, ni innocente, elle imaginait parfaitement Rosen de Sombrebois commettre de terribles exactions, bien pire que les « fautes » qui l’avaient rendu indésirable auprès d’un homme pourtant aussi ouvert d’esprit qu’Alaric.
Oui, les mains de la jeune mère devaient être tâchées de saletés et de sang. Mais cela n’ôtait en rien le terrible poids de sa voir ainsi, au contraire. Quand un enfant trébuché ou faisait une bêtise, n’essayait-on pas de le redresser ? De le mettre sur le droit chemin ? Pourquoi les adultes dont l’enfance avait été salis, détruite, ne pouvaient-ils prétendre à cette attention ? Quelqu’un avait-il essayé avec Rosen ? Essayé pour elle et pas pour qu’elle corresponde à ce que les autres espéraient ?

Sans doute pas.

- Du moment que vous n’abandonnez pas, je crois que l’on peut parler de progression non ? Pourquoi devrait-on mesurer nos échecs à nos réussites plutôt qu’à nos essais ? Si vous voulez vraiment mieux faire Rosen, peu importe le nombre de chute en chemin, vous finirez par en voir le bout. Avec quelques coups de pouce, peut-être ? Lui proposa-t-elle avec un sourire sincère. Un jour peut-être la Baronne s’écroulerait-elle sous le poids de sa propre vie, elle ne serait ni la première ni la dernière à finir ainsi. Mais au moins Eve pouvait-elle essayer de lui donner une chance de se révéler à elle-même la meilleure version de sa personnalité. La personne qu’elle pourrait être, pour elle, pour son fils.

- Qu’il s’agisse d’une épée tordue ou d’un fer brisé, on peut toujours reforger une pièce même la plus abimée. Répondit-elle à rebours à son allusion sur l’impact de l’enfance sur la personne.

Eve passa ses bras autour de ses jambes les repliant contre son buste pour poser sa tête sur ses genoux, observant Rosen et son bambin.

- Parlez-moi un peu plus de cette taverne. Si vous avez pu y passer tant de temps, c’est que vous y avez trouvé quelque chose que vous ne trouviez pas ailleurs. Que vous n’aviez pas avant. Qu’était-ce ?




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MessageSujet: Re: [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère   [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère EmptyVen 10 Juin 2022 - 18:27


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Ne pas abandonner… est-ce ça qui fait progresser ? J’ai beau m’acharner, par moment, j’ai l’impression de régresser. Qu’importe les efforts et les améliorations.

« Des coups de pouces ? Qui aurait envie de m'en donner ? J’essaie vraiment de faire au mieux, mais… ça ne change rien de l’image que les gens gens ont de moi. Quand l'on brise un vase, qu’importe la façon dont on le recolle, il ne redeviendra jamais aussi solide ni aussi beau qu’avant. »

Oui, c’est inutile d’espérer rattraper quoi que ce soit, je me suis fait une raison. Que ce soit avec Hector, avec Alaric avec Roxanne ou n’importe qui d’autre, ça a été pareil à chaque fois.

« Je ne me trouve aucune excuse… mais j’aurais vraiment aimé que les choses soient différentes. »

Ne pas avoir démarré avec les mauvaises cartes dans ce monde. Avoir pu me défausser de ses stupides cartes. Arriver à m’entourer avec plus de gens comme Edwige…

Mais les choses sont comme elles sont et je dois faire avec.

« Cette taverne… j’y suis restée si longtemps parce que personne n’est jamais venu m’y arracher brusquement. D'ailleurs, on ne m’a pas vraiment demandé mon avis lorsque l’on m’y a emmenée vivre. »


Si elle espérait entendre que j’ai bénéficié à cet endroit-là d’un cadre stable et sain, elle se trompe malheureusement. Mais bon, je ne vais pas me plaindre… J’avais un toit, j’avais à manger, j’avais des vêtements. N’était-ce pas là l’essentiel après tout ?

« Mais c’est là que j’ai rencontré Hector... et c’est lors de l’invasion que je suis venue à Sombrebois. »


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MessageSujet: Re: [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère   [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère EmptyVen 10 Juin 2022 - 19:44
24 Mai 1167.
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Eve secoua la tête vigoureusement en signe de désaccord, comme une enfant qui refuse obstinément une réponse qui ne lui convient pas. Pourtant c’est d’un sourire doux que son ton renforçait qu’elle prit la parole.

- C’est là, une fois encore que vous faîtes erreurs, Rosen. Un vase brisé reste brisé, mais l’argile, tout comme le fer de l’épée tordue, lui peut être récupéré, remodeler. Un objet différent, un objet complet, mais qui possède pourtant la même matière. Ne croyez-vous pas que vous essayez trop de réparer plutôt que de bâtir ? Regardez donc votre bourg. Je l’ai connu à l’époque, avant la fange, avant sa chute. Il ne ressemblait pas à cela. Et pourtant c’est toujours Sombrebois, un nouveau Sombrebois construit sur les bases de l’ancien. Origines semblables, résultat différent. Il peut en aller de même pour vous. Prenez votre passé et faites-en quelque chose de nouveau. Prenez une autre forme.

Elle se pencha un peu plus vers elle, emplissant sa voix de promesse et de détermination.

- Si vous prenez ce chemin Rosen, si vous voulez vraiment changer et ne plus porter pour toujours les fêlures d’un objet brisé. Alors moi, je vous donnerais des « coups de pouces » , votre bonne volonté et votre sincérité à ce sujet seront les seules choses que j’exige en retour. Même si vous tombez encore, du moment que vous le voudrez sincèrement, je vous aiderais à vous relever et à suivre cet objectif de devenir celle que vous voulez être. assura-t-elle avant d’enchainer sans aucune nuance sur leur discussion, déterminant sans doute que les deux sujets étaient lié d’une manière profonde même si peu évidente. Ce qu’elle voulait être, ce qu’elle avait été… Oui, rassembler les pièces du vase brisé, la première étape d’une nouvelle œuvre.

- Qui vous y a emmené ? Et pourquoi avoir suivi Hector loin de ce lieu que vous sembliez considérer comme important ?



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MessageSujet: Re: [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère   [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère EmptyVen 10 Juin 2022 - 22:46


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Je la regarde secouer la tête et refuser de reconnaître mon point de vue et, plus je la regarde et plus je lui trouve le côté innocent d’Edwige. Sans doute moins prononcé, mais il est bien là, sans aucun doute. Et les propos de Roxanne me reviennent alors en tête à son sujet.

C’est drôle, ce contraste entre les deux femmes, comme réunies elles donnent l’impression même de l’équilibre. Je souris un peu gênée. Autrefois, j’aurais sans doute nié moi même vigoureusement, affirmer avec assurance qu’elle se trompe, que rien n’y fera jamais, que de toute façon j’ai été trop horrible et que rien ne changera jamais.

Aujourd’hui, j’évolue, j’essaie d’aller dans le sens des gens plutôt que de m’opposer. J’essaie d’accepter les différents points de vue, de croire en leurs propos.

« Merci, Eve… vous êtes quelqu’un de bien. Vraiment. »

C’est tout ce que j’arrive à répondre sur le coup. Je me sens un peu… émue, je crois. Si je tombe encore, elle fera de son mieux pour m’aider à me relever, tant qu’elle sera sûre que je reste intègre. Encore une fois, c’est l’image d’Edwige qui me revient. Edwige que j’ai éprouvée à de nombreuses reprises, que j’ai volée, mise en difficulté au sein du clergé et que j’ai mise en danger de façon égoïste et pourtant, elle ne m’en veut pas le moins du monde, et me pardonne là où beaucoup d’autres m’aurait sans doute définitivement tourné le dos ou du moins, m’en aurait tiré grande rigueur.

« Des… »

Des quoi au juste ? Des brigands ? Je me rends compte qu’il est difficile de devoir expliquer une histoire en plein milieu.

« Des hommes. C’est une longue histoire qu’il faudrait peut-être prendre du début… »

Mon regard part en biais vers le sol comme je fouille ma mémoire à la recherche des différentes pièces passablement déterrées avec Marie-Ange et Hector l’année dernière. Oui, ça serait mieux de prendre du début plutôt que de dire que des hommes qui m’ont enlevée chez un noble qui m’a enlevé à mon oncle après avoir… bref, bon.

« En fait, à la mort de mes parents alors que j’avais à peine l’âge de raison, c’est mon oncle qui m’a retrouvée et m’a récupérée. Mais il se trouve que malgré l’interdiction de chasse à l’époque, il chassait quand même pour pouvoir se nourrir. Un jour, il a chassé sur les terres d’un noble. Ce dernier l’ayant surpris s’est alors débarrassé de mon oncle en se faisant justice lui même et m’a gardée dans son manoir. Je restais souvent dans le jardin… et un jour, des hommes sont venus m’enlever. Après de longs mois à crapahuter dans les marais, ils ont fini par me vendre à d’autres hommes. Ces hommes résidaient à cette fameuse auberge. Si je suis partie de Mabrume, c’était pour survivre au ras de marée que l’invasion à produite. Des gens paniqués ont pris d’assaut l’auberge pour s’y réfugier et si je ne m’étais pas jetée par la fenêtre du rez-de-chaussé, je crois que j’aurais été piétinée. Des gens ont accepté de me prendre avec eux dans leur charrette, et ils allaient à Sombrebois. Drôle de hasard hein ? Hector est rentré à la fin du mois. Ça fait… un an maintenant ? Le temps passe si vite… déjà un an… »

Je m’arrête, souriant avec un brin de nostalgie en regardant mon fils dormir.

« Nous nous sommes vites rapprochés… à cette époque je n’étais pas une catastrophe, j’étais juste une horreur. Je ne sais pas c’est quoi le pire… et Sombrebois était la belle vie à cette époque. J’aurais aimé m’en rendre compte avant… mais je me créais des tourments et des problèmes moi même et je ne le voyais même pas. Peut-être n’était-ce pas si différent d’aujourd’hui en fin de compte… Enfin. Je ne vous dirais pas que je l’aimais au début de notre relation. Je passais mon temps à jouer avec lui… Mais j’étais attirée par cette position, par cette proximité avec un noble, cette vie de château loin de la misère de Marbrume. Puis rapidement, je me suis sentie bien, avec lui. En quelques jours… il y avait quelque chose entre nous que je ne saurais expliquer. Une certaine… alchimie, je dirais. Ce n’était rien d’autre que du bien être qui découlait de nos ébats… Même lorsqu’il m’a demandé en mariage. C’est après… c’est venu après. Et puis j’ai changé. Il m’a changée... Mais pas assez. Il a fini par voir mon vrai visage. Et un jour, j’ai eu des mots horribles qui l’ont blessé plus qu’il n’a jamais dû l’être dans toute sa vie. J’ai... »

Ma voix se met de plus en plus à trembler et je fais une pause, n’arrivant plus à articuler le moindre mot. Son regard me hante à nouveau. Mon regard se fait fuyant, navigue alentours comme pour chercher quelque chose à quoi se raccrocher avant de retomber sur Athanase.

« Toute ma vie, je me souviendrai de son regard. De ce regard qu’il m’a lancé. De la haine et du mépris qu’il m’avait témoigné. Et la suite, on la connaît. J’ai fait tous les efforts qu’il attendait de moi. Absolument tous. Les choses semblaient s’être améliorées, mais… il a fini par partir un beau jour pour me fuir. Alors à quoi ça sert de faire mieux si ça ne change rien, dites moi ? »

Je relève un regard brillant vers elle.

« J’essaie et j’essaierai encore. Mais qu’importe qu’on forme un nouveau vase à partir des débris si l’argile est pourrie. Il finira encore en mille morceaux parce que personne ne voudra de cette argile là pour son vase. »

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MessageSujet: Re: [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère   [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère EmptySam 11 Juin 2022 - 2:36
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Il y avait des limites à ne pas franchir. Des seuils, des sortes de paliers que personne ne percevait réellement, mais que tous respectaient inconsciemment. Tous, mais pas Rosen. Visiblement la Baronne avait besoin qu’on lui montre les choses en face pour se décider pour de bon ce qu’elle allait faire de sa vie. Eve avait vu la peine dans ses yeux, la reconnaissance. Mais aussi l’espoir. Un espoir qu’elle laissait se ternir au fond de son être, s’enlisant avec un plaisir malsain dans l’auto-apitoiement. La conviction facile qu’il n’y avait rien à faire pour ne plus avoir à faire l’effort.
Eve se leva d’un bond, son regard intense jaillissant d’un visage magnifique mais devenu extrêmement froid, à l’opposé de ce qu’il avait été quelques instants plus tôt, chaleureux et compatissant.

- Suivez-moi, Rosen. Ordonna-t-elle d’une voix emplie d’autorité qui donnait enfin conscience de qui était vraiment la personne présente dans ce jardin. Sans lui accorder un bras pour se lever ou ramasser leurs affaires, elle se dirigea droit vers le passage qui les avait vu arriver. Son pas été vif, si bien que leurs gardes durent trottiner pour les rattraper alors qu’elle s’engageait dans les escaliers, Rosen à sa suite tentant de garder son fils aussi stable que possible malgré leur rythme d’avancée.

La nièce du Roi avait une bonne forme physique et elle mena le petit groupe jusqu’à la porte menant au mur d’enceinte. Et indiqua à la Baronne de s’engager dans le passage avant de stopper les deux miliciens d’un geste impérieux.

- Si je vois l’un de vous deux franchir cette porte sans mon accord, je vous jure sur mon rang et sur ma vie que j’aurais vos têtes ! dit-elle en claquant le battant avec force.

Rosen attendait là, le souffle rendu court par l’effort soudain, son regard posé sur elle alors que le vent balayait ses cheveux blonds de manière presque poétique. Eve n’en eu cure. Elle la dépassa de son pas impérial et vint se poser près du parapet, se tournant pour faire face à la mère. D’un geste élégant, elle indiqua le vide.

- Sautez donc, Rosen. Tête la première pour être sûre de mourir.

Sa voix ne trahissait aucune trace d’humour, au contraire.

- Donnez-moi donc votre fils et réglons cela rapidement, voulez-vous ? Ni lui, ni moi n’avons vraiment le temps pour vos jérémiades. Je vous garantis qu’il aura tout l’amour qu’un enfant à besoin d’avoir, ce qui sera bien mieux qu’une mère qui se complet dans sa propre détresse. Si vous n’êtes que de l’argile pourrie, je ne vois pas l’intérêt de faire durer plus longtemps votre calvaire.

Elle fronça les sourcils, visiblement contrariée que Rosen ne se soit pas encore déplacée.

- Eh bien ? Qu’attendez-vous donc ? Dois-je vous pousser ? Êtes-vous à ce point lamentable que même mettre fin à vos jours vous demande trop d’effort ? Faut-il que je vous tienne la main pour vous aider à monter cette dernière marche ?

Appuyant son propos, elle lui tendit sa paume ouverte, offrande à saisir pour que tout finisse enfin puisqu’il n’y avait selon elle rien de bon à en tirer.



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MessageSujet: Re: [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère   [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère EmptySam 11 Juin 2022 - 10:38


La mère de toutes les mères rencontre une mère
Rosen feat Dame Corbeau


Quoi, quoi, quoi, qu'est-ce que j'ai dit de mal encore ?!
Me couper la langue serait sans doute trop extrémiste. Faire vœu de silence serait certainement une option plus raisonnable. J’ignore ce que j’ai pu dire de travers, ayant visiblement fait preuve d’un peu trop de bonne volonté et de sincérité devant une personne qui semblait douce et bienveillante quelques secondes plus tôt et qui, sans savoir quelle mouche l’a piquée, se transforme soudainement en un fangeux devenu fou. Sur tous les Dieux de ce monde, quand je me serai sortie de ce merdier je réfléchirai sincèrement à une alternative pour ne plus ouvrir la bouche !

Elle me fait d’abord me relever pour me demander de la suivre avec une telle hostilité, dans un revirement si soudain et incompréhensible que mon cœur cogne violemment dans ma poitrine. Non, en fin de compte. Absolument rien à voir avec Edwige.

J’ignore bien ce qui m’attend alors que je la suis, et je fais de mon mieux pour ne pas m’effondrer au sol sur le chemin. Le manque de sommeil. Le ventre vide. Le choc brutal. L’effort. L’angoisse.

Les jambes qui tremblent et menacent de se dérober sous mes pieds à chaque pas. Elle me fait remonter les escaliers quatre à quatre, et je tiens bon, même si le coup de stress et tel que je me sens à deux doigts de faire un malaise. Elle s’énerve sur les pauvres miliciens qui n’ont absolument rien fait, qu’elle menace de tuer, avant de me demander de sauter dans le vide.

Grands Dieux… cette femme est complètement cinglée. Et cette manie qu’elles ont toutes de menacer à tour de bras… Je crois que le pouvoir rend complètement fou, si vous voulez mon avis. Au moment où elle a claqué brusquement la porte après avoir élevé le ton, Athanase s’est mis à hurler. Oh non… Chiabrena ! Mais pour une fois qu’il était calme, c’est pas vrai !

Je m’appuie contre le mur derrière moi en essayant de maintenir ma respiration fonctionnelle, ce qui me semble de moins en moins être le cas. Je lutte pour ne pas me laisser glisser au sol. Ce n’est pas le moment de montrer le moindre signe de faiblesse.

Je déglutie difficilement, ma bouche me paraît plus sèche que du papier verre. Je ne comprends rien à ce qu’elle raconte, entre les pleurs d’Athanase et ma conscience qui tend à se barrer à tire d’ailes vers l’inconscience. Tout devient flou dans mon champ de vision et des formes lumineuses semblent y serpenter.

Me prendre mon fils ? Lui donner de l’amour ? Même Roxanne s’est montrée plus douce que ça en sa présence. Et pourtant c’est loin d’être une enfant de chœur… c’est même le même genre de monstre que moi, qu’on se le dise. Ironie quand tu nous tiens. Bon, c'est ce qui me fascine chez elle d'ailleurs, on ne va pas se le cacher, mais ce n'est clairement pas le sujet. J'entends à peine ce qu'elle me dit au milieu des cris.

« Dame de Clairmont… tenté-je d’articuler difficilement entre les hurlements d’Athanase et ma bouche pâteuse, tentant de prendre une intonation ferme mais apaisante, empreint d’assurance, dans le but de la raisonner et de lui faire comprendre qu’il serait stupide de sa part d’espérer me voir sauter. Je pense que nous avons tous nos défauts et nos faiblesses, comme nous avons tous nos forces et nos atouts. Il me semble que vous vouliez apprendre à me connaître en profondeur et avec transparence. Félicitations, vous avez vu mes faiblesses. Maintenant, il faudrait peut-être que je vous montre aussi mes forces. »

Non, impossible de communiquer dans ces conditions. J’essaie de bercer doucement mon bébé pour qu’il se calme, ce qui n’a malheureusement pas grand effet. Lorsqu’il est lancé… C’est un peu comme son père et la métaphore du sanglier qui charge. Rien ne peut l’arrêter quand il se décide à faire une crise…

J’ai un mal de crâne épouvantable. Et une difficulté de tous les fangeux à trouver mes mots dans une ambiance pareille. Si le coup de stress reste présent dans mon corps et s’il s’entend sûrement dans ma voix – pour peu que l’on arrive à entendre quoi que ce soit au milieux de pleurs hystériques d’un nourrisson – je m’exprime sans la moindre peur, d’une voix détachée.

« J’ai beau avoir l’impression que cela ne sert à rien, je ne crois pas avoir encore abandonné. Je n’ai jamais baissé les bras et je continue de faire de mon mieux pour ce bourg et pour les autres en dépit de toutes les entraves et de la perception qu’il me semblait que les autres pouvaient avoir de moi. »

Je regarde mon fils dans un sourire triste, puis j’essaie de le serrer contre moi en fermant les yeux pour occulter tout ce qu’il se passe autour, mon menton posé sur sa petite tête comme une toiture protectrice. Je ne supporte plus de l'entendre hurler comme ça tellement c'est dur de l'imaginer autant terrifié. Pour essayer de l’apaiser, c’est tout doucement que je chante d’une voix à peine audible, couvertes par ses hurlements, nos éclats de voix entremêlées emportés au loin par le vent. Quelques mots sensibles plus appuyés que les autres se laissent timidement entendre et plus je chante avec sensibilité, plus je souris, plus je chante avec entrain et plus je reprends des couleurs et de la force, nos voix s’élevant comme un seul cri à l’unisson. L'unique voix, l'unique lien invisible d'une mère de son enfant que rien ni personne ne pourra jamais briser, pas même la séparation physique. Un lien invisible qui nous enveloppe pour vibrer et tournoyer tout autour de nous comme une bulle de lumière protectrice et chaleureuse et je sens mon cœur s’accélérer agréablement dans ma poitrine. Elle est là la vraie force que je dois atteindre et je sais déjà que tout ira bien quoi qu'il arrive. Alors je chante, je chante, je chante encore doucement avec force et espoir.


cliquez svp

« Hey na na na
Il faut devenir fou pour ne pas perdre la tête
Hey na na na
Et dans ce monde à double face je me jette
Hey na na na
Tu ne peux me retenir car je me battrai
Dans cette belle prison où je me suis enfermée
Trouve-moi et je vivrai avec toi.

Eh oh
Vas-y, lâche-toi, j'suis prête à souffrir
Eh oh
Qu'importe la douleur j'vais réussir
Même quand la pluie tombe
Le ciel s'effondre
Tous les jours oh na na na
Eh oh
Fais-moi mal et tu m'verras guérir
Fais moi souffrir eh
La douleur deviendra mon sang, ma chair eh oh

Fais moi souffrir yeah
J'nai peur de rien maintenant je sais quoi faire

Dans les moments sombres de ma vie
J'pense à ces petites choses qui me font sourire
La force de c'qui fait de moi ce que je suis
Même si je tombe je m'relève et puis je crie

Même si je tombe j'me relève et puis je crie
Ce c'que nous avons toujours fais jusqu'ici
Même si mes genoux touchent le sol
Du moment que je suis en vie
Tout ça sera du passé et l'épreuve sera finie
Et surtout n'oublie pas

Gagne quoi qu'il arrive
Gagne quoi qu'il arrive
Gagne quoi qu'il arrive
Qu'importe ce qu'ils disent
Qu'importe ce qu'ils pensent
J’en ai rien à faire
J’en ai rien à faire
J’en ai rien à faire

Hey na na na... » ♫




Je reprends conscience de ce qui m'entoure, de la pierre, du ciel, de la jeune femme. Je remarque aussi qu’Athanase ne hurle plus, qu’il pleure juste, de plus en plus doucement au fur et à mesure que les secondes s’écoulent et j'arrête de chanter progressivement. Mais ses pleurs, même plus calmes, me paraissent toujours autant déchirant.

S’il te plaît, arrête de pleurer…
lui transmets-je intérieurement, comme s'il pouvait l'entendre. Au fond de moi, je suis sûr qu'il le peut. ça va aller, d’accord ? On va s’en sortir Athanase, je te le promets. Ne te mets pas dans des états pareils… C’est rien ça, comparé à tout ce qu’on a vécu mon fils. Tu te souviens ? Dans ce manoir… Tu te souviens ? Dans les marais… Tu te souviens ? Cette douleur... tu te souviens ? Si tu pleures pour une porte qui claque… t’as pas fini de pleurer dans la vie. Alors sois fort et ne laisse jamais rien d’atteindre, hein ? Fais pas comme maman qui passent son temps à se laisser toucher par les pires conneries possibles et qui se retrouve à en payer les frais.

J’ignore pourquoi l’entendre pleurer m’est aussi insupportable. Tous les bébés pleurent, c’est quelque chose de normal. Mais lui, ça me déchire le cœur. J’ai toujours l’impression de l’entendre souffrir. Est-ce que c’est parce que c’est mon fils ? Est-ce que c’est parce que je perçois une intonation de souffrance dans ses pleurs ? Ou tout simplement parce que je ne veux pas le voir dans cet état.

Maintenant qu’il s’est relativement calmé, on va peut-être pouvoir s’entendre un peu mieux. Je relève la tête vers cette femme aux réactions dont l’éclat m'est étrangement enfantin dans le meilleur comme dans le pire, les deux extrêmes qu’elle m’a servi avec aisance dans la même minute.

« Voilà, c'est un peu mieux pour parler... je reprends en souriant, gênée par toute cette situation, oscillant de droite à gauche pour bercer Athanase. Donc, Eve… Je vous prie de m’excuser si je vous ai paru un peu trop… »

Un peu trop quoi ? Je suis incapable de trouver le mot adéquat.

« Un peu trop résignée et défaitiste,
finis-je par choisir. C’est juste… de la culpabilité dont j’ai encore du mal à me départir – mais j’y travaille. Parce que je veux vraiment faire mieux à présent. J’ai dit que c’est ce que j’essaie et que j’essaierai encore, et c’est toujours ce que je compte faire si ça peut vous rassurer. Enfin, à moins que vous ne décidiez de me jeter en bas avant, mais je pense qu'il y a des solutions moins extrémistes pour tenter de m'aider à me libérer de mes doutes », me risqué-je à plaisanter sans la moindre once de provocation mais plutôt d’un air penaud.

L’humour… une arme de dédramatisation puissante pour adoucir une situation délicate, si bien utilisée. Mais qui peut se révéler à double tranchant si on l’utilise à mauvais escient.  

« Maintenant si vous voulez poursuivre la conversation pour que vous ayez une vision plus équilibrée de ma personne... j’ai bon espoir que mes forces soient proportionnelles à mes faiblesses ! »

En espérant avoir réussi à la faire redescendre en pression en éclaircissant mes paroles maladroites sans doute interprétées comme une abdication totale de la vie, pour qu’elle en soit arrivée à me demander une chose pareille. Athanase, même s’il ne hurle plus comme dit précédemment, pleure toujours de façon désagréable en toile de fond et ne cesse de me renforcer le malaise.
 
Ah, la matinée commence tellement bien… et je sens qu'elle va être longue. Très longue. J’ose à peine imaginer la fin de la journée si on me demande déjà de sauter du haut des remparts de bon réveil. A ce rythme là, je serai morte avant l’après-midi, c’est sûr.

Ah, Roxanne… si tu t’entendais, des fois ! Ça fait trop longtemps que je me débats comme si on voulait me sauter à la gorge hein ? Et quand je ne me débats pas et que j’essaie de m’ouvrir aux autres et faire confiance… on veut me faire sauter du haut des remparts pour la simple et bonne raison que j’éprouve de la culpabilité.

Est-ce vraiment mieux ? Je crois qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer comme on dit. Tomber encore et toujours, se relever encore et toujours. Mais aussi lassant soit-il, il faut bien continuer. A force d’essayer, j'y arriverai peut-être un jour… d’une façon ou d’une autre. Tant qu’on me laisse essayer. N'était-ce pas justement ce qu'Eve m'a promis, tant que je fasse preuve de sincérité et de bonne volonté ? On va l'espérer.

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MessageSujet: Re: [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère   [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère EmptySam 11 Juin 2022 - 14:35
24 Mai 1167.
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Eve n’en démordit pas malgré le revirement bien trouvé de la jeune mère qui bien entendu oubliait consciencieusement une partie de ses propres paroles pour justifier son soudain volteface, se réfugiant dans une incompréhension de surface qui lui permettait de se trouver des excuses.

- « J’essaie et j’essaierai encore. Mais qu’importe qu’on forme un nouveau vase à partir des débris si l’argile est pourrie. Il finira encore en mille morceaux parce que personne ne voudra de cette argile là pour son vase. ». Voilà très exactement ce que vous avez dit Rosen, ce n’est pas en jouant soudainement l’amnésique stupide que vous sortirez de cette situation. J’imagine parfaitement ce que vous vous dites à présent, que je suis celle qui en fait trop. Que je n’ai pas compris ce que vous avez voulu dire. Peut-être même que je suis une dangereuse personne qui vous menace d’une quelconque façon.

Elle cracha le gout de bile qui lui montait sur la langue devant tant de mauvaise foi en une seule personne.

- Combien de fois depuis que vous avez décidé de fréquentez du monde vous êtes-vous sortie ces excuses ? Vous passez votre temps à vous morfondre sur vous-même et votre incapacité à vous améliorer, sauf quand quelqu’un vous le fait remarquer. Là, là ça devient la faute des autres, là ce sont eux qui divaguent, parce que sinon vous seriez obligé de prendre une décision pour leur prouver l’inverse. Et vous êtes trop bien installée dans votre petit enfer personnel pour faire l’effort d’en sortir. lui lança-t-elle, acerbe mais sans colère. Elle enchaina d’ailleurs.

- Et n’allait pas me faire le coup de la petite folle fragile qui sombre chaque fois qu’on la bouscule un peu. Vous êtes aussi folle que je suis un pot de fleur, Rosen. C’est juste une défense puérile que vous avez mis en place pour ne pas faire face à vos propres contradictions quand on vous les signale. Je ne fais que vous proposer de confirmer votre incapacité à réussir quoi que ce soit peu importe vos efforts, puisque vous aimez tant l’affirmer. Alors si c’est vraiment le cas, débarrassez-nous d’un poids et sautez.

Elle s’approcha d’un pas, ses yeux s’étrécissant pour la fixer.

- Quand à vos efforts… en avez-vous déjà fait pour autre chose que vous-même ? Votre mariage ? Pfeuh, vous avez admis vous-même que vous n’aviez fait des efforts qu’à l’instant où vous avez craint d’être rejetée. Et vous n’avez point tardé à vous vautrer dans les bras d’un chevalier déchu. Croyez-vous que le monde est aveugle de vos actes ? Que votre soi-disant perte vous excuse de tout ? Oh, peut-être pensez-vous vous être sacrifiez pour le bourg ? Connerie. Ce sont les bras d’hommes comme votre époux et votre capitaine qui ont fait ce sacrifice, se sont leurs épaules qui vous ont porté. C’est l’argent de Victor vous nourrissez, comme une mamelle malade que vous ne pouviez vous empêcher de téter. Votre fils alors ? Dois-je vous féliciter d’avoir réussi à faire ce que toutes nos ancêtres ont fait ? Est-ce là digne de louanges ? Cela justifie-t-il vos mauvais comportements ? Ou peut-être allez-vous me parler du pacte avec ma charmante tante ? Fadaise ! Vous en avez profité autant qu’elle jusqu’ici et le bourg s’est débrouiller sans votre intervention, je dirais même que depuis quelques temps il se débrouille « MALGRÉ » votre intervention. Vous êtes à la tête de l’endroit le plus actif du royaume ou presque, vous êtes une des puissantes du monde actuel et qu’avez-vous vraiment fait à part vous plaindre ?

Elle balaya la petite cité du bras pour appuyer son point de vue. Un endroit qui avait rejaillit de la tombe pendant qu’elle s’amusait à s’enterrer dans la sienne.

- Je sais que trop vous ont demandé de faire des efforts pour correspondre à l’image qu’ils voulaient faire de vous et c’est pour cela que je vous ai offert mon soutien, pour que VOUS décidiez qui vous voulez être, mais certainement pas pour remplir l’auge de désespoir bien facile dans laquelle vous vous goinfrez et vous complaisez depuis des mois. Donc soit, vous sautez et je passe à autre chose, soit vous arrêtez un peu de vous regarder le nombril pour commencer à avancer.



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MessageSujet: Re: [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère   [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère EmptySam 11 Juin 2022 - 17:39


La mère de toutes les mères rencontre une mère
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Je l’écoute dans un silence religieux, sans ne jamais l’interrompre une seule seconde. Je la regarde cracher grossièrement comme si je la dégoûtais. Amnésique ? Je me souviens de ce que j’ai dit et je maintiens. La culpabilité qui ressort. Mais même si je ne crois plus pouvoir arranger quoi que ce soit, je persiste à faire de mon mieux au lieu de juste sombrer dans la folie et de tout plaquer.

Je continue de me battre et je continuerai aussi longtemps que je le pourrai, espérant qu’un jour ce merdier puisse prendre fin. Stupide ? Ça, je lui l’accorde volontiers. Que je pense qu’elle me menaçait ? Étrangement, elle m’inspirait confiance. Trop confiance, d’où mon laisser aller. Et maintenant elle retourne mes confidences - et plus encore – contre moi.

Elle parle d’incapacité à m’améliorer alors que je lui dis que je suis déjà devenue une personne meilleure grâce mon époux, que je continuerai à essayer de l’être davantage car ce n’est pas suffisant. Elle parle de folie sans que je ne puisse comprendre de quoi elle parle. Je ne crois pas m’être traitée de folle ou d’avoir fait preuve de la moindre folie depuis qu’elle est là.

Quant à la fragilité… si j’étais fragile, je serais déjà morte depuis longtemps ou victime d’une perte de raison totale, avec tout ce que j’ai vécu, non ? Mais peut-elle le savoir ? Elle parle, elle parle, elle parle, mon esprit décroche devant l’avalanche de reproches et de jugements. J’encaisse sans broncher, le plus douloureux comme le superficiel, serrant presque les dents lorsqu'elle parle d'Athanase.

Et quand elle s’approche de moi en me redemandant de sauter pour la énième fois, ma tête penche imperceptiblement sur le côté sans que je n’y fasse attention sur le moment. J’écoute, j’analyse. Je laisse encore couler et je la laisse continuer. Quand elle a fini ses jugements et qu’elle arrête de parler, elle semble enfin avoir fini de cracher ses couleuvres – sans enrobage, celles-ci.

On va peut-être arriver à quelque chose de constructif maintenant. Tant pis pour ce portrait totalement déséquilibré où elle se focalise sur les défauts pour occulter les qualités, je devrais faire avec. Si la culpabilité m’étouffe au point de m’empêcher de me sentir digne des bonnes choses que j’ai pu faire, je sais pourtant que j’en ai faites. Mais ce n’est pas assez. Ce n’est jamais assez, mais il faudra bien que j’arrive un jour à faire mieux que ça.

Cet entretien aura au moins eu le mérite de faire tomber le masque et de montrer ce qu’elle pense de moi. Cet entretien aura au moins eu le mérite de me montrer qu’il faut vraiment que je colmate cette faille de toute urgence. Cet entretien aura au moins eu le mérite de me remettre les idées en place.

« Vous avez raison, réponds-je après quelques secondes, maintenant que j’ai la parole. Je me suis bien trop lamentée sur mon sort. »

C'est un fait. Pourrais-je le nier ? Je l’avais déjà remarqué. Je vais régler le problème une bonne fois pour toute maintenant.

« J’avancerai. Et je me concentrerai un peu mieux sur ce qui va et sur ma tâche et c’est comme ça que le reste finira peut-être par s'améliorer. »

Me concentrer sur l’essentiel.

J’ai déjà commencé en profitant du moment présent, et petit à petit ça fait son chemin. Me recentrer à chaque fois que je m’égare. Je continuerai avec la priorité actuellement : Ne plus m’appesantir sur mes erreurs et le passé. C’est totalement contre-productif et inutile.

« Merci pour l’aide que vous m’accordez, la remercié-je sans trop savoir si elle allait y croire. Souhaitez-vous que nous allions poursuivre en mangeant ? »

J'essaie de ponctuer sur un sourire. Nous n’avons pas touché au panier avec tout ça, et l’heure tourne. A vrai dire, je n'ai pas faim, mais j'ai besoin d'avaler quelque chose et de m'assoir cinq minutes. Athanase est toujours agité, mais il ne pleure plus, au moins.

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MessageSujet: Re: [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère   [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère EmptyDim 12 Juin 2022 - 13:35
24 Mai 1167.
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Qu’est qui trahit le mensonge d’une personne ? Sont-ce ses silences ? Ou au contraire ses mots ? Peut-être ses actes ? La narratrice que je suis aurait tendance à dire que la réponse se trouve dans les espaces entre ces domaines. En effet chers lecteurs et lectrices, chaque personne menteuse ou non pratique ces méthodes, parfois avec brio, d’autres fois difficilement. Nous connaissons tous celui qui parle trop ou au contraire celui qui garde le silence au mauvais moment. Et il serait difficile à mon gout de quantifie ces aspects par eux-mêmes. Il est bien plus aisé d’observer les espaces qui les séparent. Leur contraction autant que leur expansion sont aisément repérables. Quand la personne qui déblatèrent en permanence garde soudain bouche close. Ou que celle qui refuse d’agir se jette soudain à l’eau sans raison apparente. C’est là, messieurs dames, que vous pourrez bien souvent trouver la racine du mensonge.

Et c’est ce que vit Eve en observant Rosen tandis qu’elle tentait de lui faire comprendre la dangereuse contradiction qui rythmait sa vie depuis trop longtemps à présent. Sa bouche disait oui, ses gestes montraient sa reddition, mais l’ensemble sonnait faux. Une femme qui peut s’étendre des minutes entières sur son inutilité ne se contente pas d’un « vous avez raison » et de répéter les paroles qu’on vient de lui dire en se les appropriant. Du moins pas si elle est sincère.
Elle aurait pu renâcler et mener leur échange à une dispute, faire valoir son point de vue qu’Eve aurait pu alors démonter par point précis pour lui montrer où elle se trompait sans son interprétation des événements.

Mais non, comme sans doute chaque fois qu’une personne avait essayé de lui faire entendre raison, Rosen de Sombrebois s’était enfermée dans une docilité factice. Cédant en apparences aux exigences de son interlocuteur pour au final se contenter comme toujours de suivre son idée le moment venu. Ainsi c’était-elle enfoncée dans les problèmes au lieu d’en sortir depuis toujours. La comtesse commençait à comprendre l’avis d’Alaric.
Il était possible d’aider une personne à sortir d’un gouffre, aussi profond soit-il. Mais uniquement quand la personne souhaitait vraiment y parvenir. Dans le cas contraire, il s’agissait plus ou moins de dépenser son énergie inutilement pour se donner bonne conscience.

- Allons manger, oui. Répondit-elle alors à Rosen.

Les deux miliciens attendaient toujours dans le couloir quand elles revinrent de leur « promenade » sur les murs et les suivirent dans un silence pesant. A un rythme bien plus délicat qu’à l’allez, elles regagnèrent le petit jardin où trainait toujours leurs affaires. Eve prit une pomme et croqua dedans avec énergie, profitant de ce simple geste pour évacuer une partie de sa frustration. Quand leurs gardes du corps se furent positionnés assez loin pour que leurs échanges deviennent à nouveau privés, elle enchaina sur un sujet plus essentiel puisque la compréhension demanderait visiblement un temps qu’elles n’avaient pas.

- Parlez-moi du Cloaque, Rosen. Demanda-t-elle donc avant de croquer à nouveau.



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