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| [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère | |
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Rosen de SombreboisBaronne
| Sujet: Re: [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère Dim 12 Juin 2022 - 19:28 | | | La mère de toutes les mères rencontre une mère Rosen feat Dame Corbeau
L’ambiance reste tendue alors qu’elle accepte que nous retournions en bas pour manger. Je soupire intérieurement en commençant ma descente. Je suis épuisée… je me serais bien passé d’un tel effort, surtout aussi inutile.
Ma césarienne me démange, je sens les points qui tirent et je redoute que ça ne se ré-ouvre encore si j’en fais trop. Ce serait vraiment la pire des catastrophes possibles… mais malgré le soin porté à ma cicatrice, il y a eu des abcès à vider, de nombreux suintements qui perdurent encore. Je dois me ménager coûte que coûte. Et il me faut garder toutes mes forces pour cette journée, c’est une évidence. Je n’ai déjà presque pas dormi cette nuit…
En continuant de descendre, je souris. C’est plus compliqué que prévu avec la ‘petite princesse’ dirait-on… Je repense à Roxanne et son histoire de moules. De même que la grenouille ne sera jamais un bœuf, qu’importe de quelle manière elle peut gonfler… je ne serais jamais autre chose que ce que je suis.
Je ne suis que moi. Je crois que c’est ce qu’elle a voulu me dire. Une fois de retour dans le jardin, je m’assieds un peu difficilement, ressens un léger vertige et j’ai l’impression d’avoir des tremblements de faiblesses physiques.
Je la laisse prendre sa pomme, j’en prends une à mon tour essayant tant bien que mal de chasser cette tension au fond de moi. J’observe la chair d’un jaune maculé par un saignement gingival. Voilà alors que mon invitée me demande de lui parler du cloaque.
« Le cloaque ? répété-je. Que voulez-vous savoir ? Comme dit hier, ils en ont après moi. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas ce qu’ils veulent mais moi aussi, j’aimerais bien le savoir. Peut-être ne font-ils que du mercenariat pour quelqu’un, je ne saurais pas le dire. »
Même Roxanne n’a pas pu me le dire ! Ou pas voulu… tout ce qu’elle a confirmé, c’est que ce ne n’est pas une petite histoire personnelle contre moi.
« Il y a une famille qui était de visite le mois dernier, les Barn. A priori, une sectaire devait se marier avec l’un d’eux. En fin de compte, il semblerait qu’elle et ses petits copains se sont fait toute la famille… »
Je la regarde manger sa pomme et arborer un air presque toujours aussi crispé que tout à lheure.
« C’est tout ce que je peux vous dire. Si j’étais moins isolée, je saurais sans doute plus de choses, mais même parler avec mon capitaine se révèle compliqué... le dialogue est complètement rompu. C’est dommage hein, en pleine crise ? Il sait des choses que je ne sais pas. Je sais des choses qu’il ne sait pas. C’est peut-être bien ce qui nous perdra tous ici. La communication n’a jamais été mon fort… mais je vais faire un effort maintenant et aller le trouver au plus vite, parce que je crois qu’il est vraiment temps d’avoir une discussion constructive, tant qu’il est encore temps. »
Oui, il le faut. Toutes ces conneries ont assez durées. Je la regarde en souriant.
« C’est vous hein, qui êtes venue le voir cet hiver quand j’étais retenue à la capitale ? »
‘Elle s’appelle Eve’ m’avait-il dit... et je me souviens du regard de Pénélope quand elle a vu Eve arriver au château. La surprise dans ses yeux l’espace de quelques secondes, avant qu’elle n’arrive à l’occulter.
« Pour lui dire que j’étais en danger ? Malheureusement, je vous l’apprends peut-être, mais je ne suis pas la seule en danger, ici. Mon fils l’est aussi. Vous savez… je viens de réaliser qu’il n’y a pas qu’un seul… ‘parti’ dans cette histoire. Mais est-ce si surprenant au fond ? »
Je continue de manger ma pomme et bois quelques gorgées d’eau dans mon outre.
« Alors non, Eve, je ne me plaindrai pas du petit contrat de son Altesse votre tante, parce qu’en fin de compte, je crois que je préfère encore l’idée de lui avoir vendu mon fils que de le savoir mort. Et si vous considérez d’ailleurs que cet acte de vente n’a pas été un sacrifice que j’ai fait pour le bourg, ce n’est pas grave. »
[Ne vous inquiétez pas… il mourra bien assez vite de toute façon]
Et voilà. Bon, j’ignore cette maudite voix, même s’il est d’autant plus dur de se souvenir que cette maudite phrase vient de moi.
« Et vous savez quoi ? Aussi fou que cela puisse paraître… le plus fou... il y en a qui croient encore en moi malgré mes faux pas et qui pensent que je peux apporter quelque chose. Alors pour tout vous dire… qu’importe la douleur, qu’importe les remords. Je continuerai même en chancelant, même en rampant. Même en pleurant, s’il le faut, même seule s’il n’y a pas le choix. Mais je continuerai de me traîner aussi longtemps que je serai en vie et il n’y a rien qui pourra m’arrêter, et ce même si vraiment plus personne ne voudrait croire en moi. Ce bourg… c’était la vie de mon mari. Pour lui, il aurait tout donné. Pour lui, il aurait tué. Et même s’il l’a pourtant fui un beau matin… Pour sa mémoire et pour l’héritage de mon fils, puisque aujourd’hui c’est le sien. Je me battrai jusqu’à mon dernier souffle. Et même si le doute m’assaille… je m’en sortirai. Il y a des gens qui comptent sur moi et sur mes épaules. »
Même si j’ignore bien tous ces plans qui se jouent en arrière fond et dont je fais partie malgré moi. Je suis peut-être un peu plus sur l’échiquier que je n’ai bien voulu l’admettre. Et ce n’est pas en refusant de le voir ou de l’accepter que ça changera ça. Roxanne a peut-être besoin de moi pour ses plans, reste que de l'aider dans ses plans me rend service sur un point, puisque nous avons visiblement au moins un parti adversaire commun.
« Il y a des gens qui ont tout quitté pour venir ici, pour profiter du cadre apaisant et de l'espoir de Sombrebois. Des gens qui n’ont rien demandé et qui n’ont ni à subir les aléas de stupides intrigues, ni à subir ma faiblesse face à elles. Alors si j'ai paru trop geignarde, merci de me l'avoir fait remarquer. Mais soyez rassurée car c'est loin d'être une faille dans ma détermination à lutter. »
Je me sens soudainement bien, là, galvanisée, en cette matinée pourtant lourde en énergie mortuaires. Il fait bon, une brise légère souffle et le soleil ne va pas tarder à darder la terre de ses rayons. Oui, faire mieux que ça. Je dois faire mieux que ça. Je ferai mieux que ça. Je ferai toujours mieux que précédemment, toujours de mieux en mieux.
Je souris à nouveau en la regardant, un sourire plus fatigué qu’amusé.
« Si vous saviez tout ce par quoi je suis passée... si vous saviez ce que je suis. Plus jamais vous n’envisageriez que je puisse chercher à me faire passer pour une personne fragile. »
Pour la folie, en revanche…
« J’ai passé ma vie à survivre à des bains de sang, à serrer des cadavres dans mes bras des jours durant. Je me suis toujours relevée, et je continuerai à le faire. Si le temps nous le permet, un jour, vous le verrez par vous même puisqu'il est impossible de connaître une personne en quelques minutes. Pour l’heure… et afin de réussir à passer au mieux à travers cette journée… est-ce que vous sauriez me renseigner sur ce qui se prépare contre moi et mon fils ? Je vous serez sincèrement reconnaissante si vous pouviez m'aider pour ça afin que nous puissions lutter ensemble contre nos adversaires... et par la suite contrarier votre tante si c'est toujours votre souhait. »
Mon sourire se nuance sur un note de complicité.
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| | | Dame CorbeauMaître du jeu
| Sujet: Re: [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère Dim 19 Juin 2022 - 9:34 | | | 24 Mai 1167. Eve ne contredit point Rosen sur sa soi-disant résistance née de ses épreuves. Pas tant parce qu’elle y croyait que parce qu’elle avait compris que leur temps était trop restreint pour tenter de lui faire comprendre le jour-même la différence entre subir et endurer. La jeune mère faisait de toute évidence partie de la première catégorie puisqu’aujourd’hui encore elle ne semblait pas tirer une quelconque leçon de ces épreuves. Au contraire. La nièce de Roi se demanda si d’une certaine façon, elle ne cherchait pas même à en vivre d’autres plutôt qu’à les surmonter. Elle avait déjà vu des gens agir ainsi, contre toute logique, toujours choisir la décision ou l’acte qui les mènera dans une autre situation douloureuse, même inconsciemment, car malgré la douleur, il n’y a que là qu’ils se sentent exister. Rosen tenait peut-être plus d’une nature de victime que de survivante.
Barn, le nom lui évoquait quelque chose, mais elle eu du mal à revenir dessus. Quelque chose en lien avec l’administration peut-être ? Il lui faudrait fouiller à ce sujet en rentrant. Si Rosen ne se trompait pas et que la famille avait bien été massacrée par le cloaque, ce n’était certainement pas anodin. Malgré sa réputation sanglante, la secte commettait assez rarement des actes à même d’être remarqué de manière si évidente.
Elle secoua doucement la tête, désolée autant que frustrée de cet échange qui avait peu de chance de changer la donne. Elle aurait aimé dire à Alaric « J’ai tout compris, voilà ce qu’on va faire ! », au lieu de quoi elle se retrouvait avec des questions supplémentaires et un mal de crâne naissant.
- Comment pourrais-je avoir vraiment plus d’information que vous sur ce qui vous menace que vous Rosen ? Je ne comprends même pas la nature de la menace que vous évoquez. Vous m’affirmez que le cloaque en a après vous, mais que vous ignorez pourquoi. Qu’une de leur représente que semblez connaître suffisamment pour savoir qu’elle allait se marier était parmi une famille venue au bourg. Mais que c’est cette famille qui est maintenant massacrée et pas cette sectaire. Vous n’avez donc rien fait contre elle ? Pourquoi ?
Elle soupira avant de croquer une nouvelle fois dans sa pomme dont l’amertume n’était pas vraiment naturelle à cet instant.
- Vous me montrez un tableau à demi peint et attendez de moi que je vous en donne une définition précise. Ne croyez-vous pas que c’est cela qui vous isole à ce point ? Que votre capitaine et vos amis seraient plus facilement près à vous soutenir s’ils n’avaient pas la quotidienne impression de vous voir jouer un double jeu de silence ? Vous demandez aux autres de prendre des décisions, de comprendre des situations, de partager votre mal-être sans jamais qu’aucun d’eux ne soi jamais visiblement digne de recevoir tous les détails de l’histoire que vous leur racontez et qui devrait justifier l’incohérence de vos actes. On ne peut pas obtenir la confiance des gens quand il est si évident que nous même ne l’accordons pas réellement. Dit-elle avec un nouveau soupir.
- Je suis bien celle qui a rencontré votre Capitaine il y a quelques mois, pour le prévenir du jeu très dangereux dans lequel vous vous apprêtiez à rentrer. Ma tante n’est ni altruiste, ni attachée au peuple et donc peu encline à soutenir une femme qui s’est élevée comme vous l’avez fait. Cela ne durera pas et elle n’hésitera pas à vous faire abattre quand cela servira ses intérêts. Mais la mort de votre fils n’aurait aucun sens, aucune utilité. Au contraire. Il est un outil parfait pour contrôler Sombrebois sans avoir à tenir compte de son avis. Du moins pas avant qu’il ne soit mouler par l’éducation que lui donnerait ceux qui dirigent. Pourtant vous êtes certaine qu’il est en danger et je veux bien vous croire. Mais pourquoi ?
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| | | Rosen de SombreboisBaronne
| Sujet: Re: [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère Dim 19 Juin 2022 - 14:19 | | | La mère de toutes les mères rencontre une mère Rosen feat Dame Corbeau
« Alors, nous ne sommes pas plus avancées et il va falloir encore chercher… réponds-je lorsqu’elle me dit ne pas avoir plus de renseignements. Et cette femme m’a juste interpellée pour me raconter sa vie sitôt qu’elle m’a aperçue car elle avait visiblement très envie de me faire chier. »
Et elle avait tellement bien réussi son coup la sale garce que je suis partie me consoler dans les bras de Desmond juste après ça… alors que je l’avais éconduit… quelques jours auparavant.
Je ne sais pas si c’est l’impression qu’il n’y a rien à faire avec elle ou si c’est la frustration de ce sujet, mais je finis ma phrase un peu sèchement. Ma pomme me paraît de plus en plus dur à avaler, et devant un morceau qui me semble rester en travers de ma gorge, je prends mon outre pour boire une longue gorgée et ainsi en passant prendre le temps d'évacuer un peu cette tension.
Pourquoi je n’ai rien fait ? Peut-on seulement remonter le cours du temps ? Cela servirait-il à quelque chose de l’expliquer à une personne qui visiblement est convaincue que je ne suis rien capable de faire de bien ?
« Parce que je suis stupide. »
N’était-ce pas ce qu’elle disait tout à l’heure ? Et n’est-ce pas une bonne explication après tout ?
« Si j’avais fait ce qu’il fallait plus souvent, ma vie serait radicalement différente. Et j’aurais sans doute fait ce qu’il fallait plus souvent si j’avais réussi à mieux m’entourer et à être moins méfiante. Mais on ne peut pas changer le passé. Par contre, on peut changer l'avenir et je vais m'y employer. »
Elle me signale d’ailleurs que je me suis trop isolée dans les non dits et que c’est ce qui me porte tant préjudices. Mais je fais comme je peux, avec ce que j’ai et avec ce que l’on me donne. Et effectivement que d’obtenir la confiance des autres quand on ne l’accorde pas soit même est compliqué.
Mais accorder sa confiance peut vite se révéler fatal. Et lorsqu’elle doute qu’Athanase soit en danger et me demande ce qui me fait dire ça, là encore, que puis-je lui répondre ?
« Parce que visiblement, même si moi aussi, je pensais au début qu’il n’y avait que la Reine qui en avait après moi… je me suis rendue compte qu’il y a en fin de compte d’autres parties qui s’impliquent dans cette histoire. »
Le cloaque, déjà. Et ces victorieux… Ah, je ne les sens pas du tout ceux-là. Je ne sais pas ce que Roxanne manigance dans mon dos, mais quelque chose me dit que ça ne va pas me plaire du tout quand ça va me tomber sur le coin de la gueule.
« Mais au risque de vous décevoir… non, je ne sais pas tout et non, je ne joue pas de double jeu. J’essaie juste de survivre. Rien d’autre. Si je jouais un double jeu, je serais déjà morte. La châtelaine m'a très bien cuisinée lorsque je suis partie chercher le corps de mon mari et je crois que s'il y avait quoi que ce soit de ce genre, elle l'aurait vite découvert et m'aurait fait brûler sur un bûcher ou décapitée. »
Cette conversation me met tellement mal à l’aise que j’aspire juste à y mettre fin. Peut-il seulement en découler quelque chose de constructif ? Je le voulais, pourtant. J’étais vraiment prête à me livrer, autant sur moi même que sur les événements. Mais voilà ; il semble que d’avoir confié ma culpabilité et l’envie d’être une personne meilleure, même si cela me paraît impossible que les autres puissent en tenir compte, n’a juste fait que de la rendre revêche.
Si ça, ça n’est pas passé… comment le reste pourrait-il bien passer ? Elle m’a bien fait comprendre que je n’étais qu’une bonne à rien. Non, décidément, je crois que le climat de confiance est bien mis à mal...
Croire en mes forces, croire en mes forces... mais là où Roxanne essaie de me tirer vers le haut, d'autres me rabaissent pour me tirer vers le bas. Non, je sais ce que je vaux. Je ne suis sans doute pas la meilleure baronne qu'il y ait eu, mais je sais ce que j'ai fait pour ce bourg, et pas seulement des erreurs.
« D’ailleurs, parlez-moi des Victorieux ? je demande alors. Si vous en avez parlé à Alaric, c’est que vous pensez qu’ils sont impliqués n’est-ce pas ? Voilà qui nous fait potentiellement au moins trois parties liées… mais est-ce seulement tout ? Pour les Victorieux, seraient-ils plutôt des alliés ou des ennemis eux aussi ? Ayant assez peu réussi à parler avec Alaric… je ne sais pas vraiment ce qu’il en est. »
J’aimerais croire que ce sont des alliés… mais je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours cette impression indescriptible de me trouver face à une aide – potentielle - des plus… radicales ? Comme si on plaçait une chèvre pour désherber le jardin, mais qu’elle se contente de bouffer non seulement les mauvaises herbes, mais aussi toutes les fleurs, les massifs, le gazon, les papillons et de vider toute l’eau de l’étang dans une soif… des plus incontrôlables. Un carnage sans la moindre considération pour ce qu’il y a à préserver tant que la mauvaise herbe a disparue. Bon sang… C’est en tout cas l’image que j’ai de Roxanne même si certains points peuvent éventuellement laisser entendre le contraire. Mais quand le remède se révèle pire que le mal, il faut bien l’arrêter d’une façon ou d’une autre. Du moins, dans la mesure où il me concerne…
Oh...
Et si le Roi et la Reine se livrent une guerre sans merci… et que la Reine veut mon fils vivant… si le Roi veut l’emmerder jusqu’au bout, que pourrait-il faire alors, sinon le faire tuer ? Nom d’un… mais ça n’a pas de sens ! Roxanne m’a dit qu’elle était là pour s’assurer qu’on survive Athanase et moi !
Je ne comprends décidément plus rien à cette histoire de fou et plus ça avance, plus je me perds dans des théories sans queues ni têtes. Et si en fin de compte, elle mentait ouvertement… alors il n’y aurait pas d’alliés trop zélés de la Reine qui en voudraient à mon fils. Juste ses adversaires… et qu’est-ce qu’il disait de tout ça le Roi, après s’être bien gaussé sur le fait qu’ils voulaient mon fils ? Que...
‘Parfois, perdre c’est gagner.’
en me faisant le signe de son maudit clan. Et je me rends compte que j’ai complètement décrochée de la conversation pendant quelques secondes. Je regarde à nouveau mon invitée, je dois avoir l’air d’être préoccupée par un fangeux qui se promènerait dans le bourg j’en suis sûre.
Je suis complètement perdue.
Non, mon fils n'est pas une putain de clé à voler ou à jeter dans le néant du bout du monde ! C'est mon fils, bordel ! Juste mon fils !
« Je... je... »
...
Je ne sais même plus ce que je voulais dire. J'ai chaud, je suis épuisée et encore tellement à courir partout... Les formes floues ont pratiquement disparues de mon champ de vision, mais Athanase semble s'agiter encore plus à présent. Je frotte mollement mon visage quelques secondes pour tenter de me redonner un peu de vigueur.
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| | | Dame CorbeauMaître du jeu
| Sujet: Re: [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère Dim 19 Juin 2022 - 16:01 | | | 24 Mai 1167. Elle inclina doucement la tête en observant Rosen qui se frottait le visage, l’air hagard. Elle sentait bien que sous cette couche de merde et de mal-être il devait y avoir une femme sincèrement en recherche d’aide, sans doute intéressante, capable même. Mais elle n’arrivait pas à l’atteindre malgré ses efforts. Elle avait pensé qu’en la bousculant, en la mettant devant l’incohérence de son comportement elle parviendrait, si ce n’est à un déclic, au moins à un premier pas. Au lieu de cela elle n’avait que l’enfermer un peu plus dans ses déviances. Elle soupira, plus de lassitude que d’agacement et se leva. Elle pressa avec douceur l’épaule de Rosen.
- Vous devriez remonter vous reposer un peu avant que la journée ne devienne infernale d’activité. Vous n’avez pas l’air bien. Ma promesse reste vraie Rosen. Je veux être vôtre alliée et je suis prête à vous soutenir. Mais pas à faire le travail seule. J’ai été honnête avec vous, au point d’être brutale quand j’estimais cela nécessaire. Et en retour vous posez de nouvelles questions sans faire autre chose que d’éviter les miennes. Vous perpétuez le cycle de solitude et d’absence de confiance que vous dénoncez alors même que vous en êtes la responsable. Soit par choix, soit par peur, ou pire que tout, par paresse. Ni Alaric, ni moi, n’avons le temps de vous accorder cet abscond petit jeu.
Elle lui relâcha l’épaule et se redressa.
- Le monde change, très vite, trop vite. Nous ne pouvons pas rester derrière à attendre de savoir si vous voulez ou non de notre aide pour survivre à ce changement, car votre vie ou celle de votre fils ne sont pas les seules en jeu. On ne va pas sagement s’assoir sur le sable et attendre que la marée nous engloutisse tous parce que vous êtes indécise. Lorsque vous aurez pris votre décision, vous n’aurez qu’à nous rattraper, ou bien faire ce que bon vous semblera alors.
Elle s’inclina bien bas.
- Madame la Baronne, nous nous reverrons à la cérémonie.
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| | | Rosen de SombreboisBaronne
| Sujet: Re: [interlude]La mère de toutes les mères rencontre une mère Dim 19 Juin 2022 - 19:54 | | | La mère de toutes les mères rencontre une mère Rosen feat Dame Corbeau
Malheureusement et malgré pourtant la grande urgence de la situation, celle apparemment surnommée ‘la petite princesse’ décide de ne pas répondre à la seule question que je lui ai posée.
Une question capitale quand on sait que, pourtant, les Victorieux ont déjà un pied dans le bourg. Quand on sait que Roxanne manigance à tour de bras, menace, se révèle être dangereusement déterminée à parvenir à ses fins, me la mettra peut-être profondément à l’envers à la première occasion - chose que j’appréhende, que j’envisage de plus en plus sérieusement.
Peut-être tout simplement ne le sait-elle pas. Bien évidemment, on a pas pu aborder ce sujet, trop occupées à convenir de mes conneries et de ce que je valais. Mais j’ose quand même espérer que s’il y avait un réel danger imminent à ce niveau là, elle aurait quand même eu la maturité de me répondre pour me le dire.
Et à présent Eve décide de mettre fin à la conversation. Tant pis, que voulez-vous ? Malheureusement, si personne ne fait le premier pas, la situation restera bloquée.
« J’ose espérer qu’il n’y a rien à craindre des Victorieux, alors… dis-je d’un ton attristé. Sinon, on risque vraiment de courir à la catastrophe. Je ne vous raconte pas le carnage que ça risquerait d’être. »
J’ai encore les mots de Roxanne et son histoire d’avoir fait couler une rivière de sang. Non, décidément, plus ça va et plus je me dis que cette journée ne pourra finir autrement qu’en effusion de sang, encore une fois. D’une façon ou d’une autre. Mais Eve aussi, elle en sait plus que ce qu’elle veut bien le signaler. C’est évident. Et mon appréhension se précise d’autant plus. Oui, le sang va couler. Ce n’est peut-être qu’une question d’heures ou de minutes à présent.
« Et j’ai répondu au mieux à vos questions. Si seulement je savais ce que ces maudits sectaires me voulaient ? Je vous ai dit la seule chose utile que je connaisse à leur sujet dans cette histoire et si je n'ai rien fait pour arrêter l'autre cinglée, c'est parce que je me suis retrouvée dépassée par les événements. Si seulement je savais qui a un intérêt à voir mon fils mort ? J’essaie moi même de le savoir, mais il semblerait que les réponses soient difficile à obtenir pour tout le monde. Pourquoi je voudrais vous cacher les choses ? Je vous ai déjà raconté hier spontanément la seule chose que j'aurais pu vouloir cacher... »
Qui pourrait bien dire le contraire ? Je lui avais moi même dit que je lui donnerai plus de détails... Alors où est le problème à la fin ? Je ne comprends vraiment plus rien. C'était bien parti pourtant... Tout ça pour une malheureuse phrase ? Mais au diable la culpabilité !
« Si vous voulez me soutenir, dites-moi au moins si vous pensez qu'il y a cette menace de plus au tableau, avant qu’il ne soit trop tard pour que je puisse encore m’en soucier. »
Les rattraper ? Cette façon de parler d’elle et d’Alaric de cette manière est étrange, m’enfin. Et elle prend même le soin de parler à sa place. Ils doivent bien se connaître après tout, puisque Alaric est parti la retrouver des jours durant pour avoir des renseignements de Roxanne. Renseignements qui ne me sont jamais vraiment revenus, d’ailleurs.
Mais puisqu’elle a décidé de mettre fin à la discussion, je me lève à mon tour, luttant contre un léger vertige deux ou trois secondes avant de m'incliner à mon tour.
« A tout à l’heure, alors... et si ça peut vous rassurer, je vais aller parler avec Alaric dès que je trouverai quelques minutes. »
Lui au moins, il devrait me répondre…
Toute cette histoire finira mal de toute façon quoi qu'il en soit, alors à quoi bon ? Je me contiens difficilement pour ne pas exploser tellement que je suis à bout. Mais ce n'est pas le moment de me laisser aller au désarroi. Vraiment pas, même si la pression devient difficile à supporter. Je me gratte la poitrine, c'est atroce. J'ai l'impression qu'en l'espace de quelques jours, mes rougeurs ont doublé.
Que cette journée se termine vite qu'on en finisse.
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