Appuyée contre moi, enfermée dans mes bras, elle vient doucement me caresser la joue. Elle avait fermé les yeux, mais entre-ouvert la bouche pour glisser sa langue sur ses lèvres pleines avant de la mordiller.
C’était difficile à expliquer.
Je ne pouvais retenir un sourire. Évidemment que c’était difficile à expliquer, sinon, je n’aurais pas à réclamer l’histoire. Cependant, il n’y avait nulle moquerie dans mon sourire, au contraire, c’était plus un air bienveillant qui m’échappait. Lorsque ses yeux s’ouvrirent de nouveau, une nouvelle lueur semblait les habiter.
Cela n’empêchait pas sa question de me surprendre et de me déstabiliser.
Je haussais un sourcil interrogateur.

Une romance épique ?

Je me donnais le temps de la réflexion, donnant un très léger mouvement de balancier à mon corps, comme pour la bercer.

On n’était pas vraiment contes dans ma famille, pour ne pas dire pas du tout. Cependant, je sais ce qu’est une romance et, j’imagine, que pour qu’elle soit qualifiée d’épique, il est nécessaire qu’il y ai quelques sacrifices qui entrent en scène…

Je remontais une main, le long de son bras, pour venir à mon tour lui caresser la joue droite.

C’est de cela dont tu parles ?

L’établissement avait beau être en bon état, un courant d’air filtrait sous la fenêtre. En douceur, je nous déplaçais donc en direction de la cheminée afin de nous sécher plus rapidement et, surtout, de nous réchauffer.

Je m’installais derrière elle, sur le sol, passant de nouveau mes bras autour d’elle pour la caler contre mon torse. À l’évidence, Violette avait été proche de se marier, mais le projet n’avait pas abouti. Je n’avais pas un effort d’imagination terrible à faire pour envisager un décès. On ne pouvait pas compter les fiancées veuves tant il y en avait.

Je vois… Je crois.

Elle annonçait alors que c’était l’une des raisons pour lesquelles elle n’arrivait pas à envisager quelque chose avec moi et ce, malgré sa profession. Je commençais à lui caresser le crâne doucement, entremêlant mes doigts dans ses cheveux, fronçant un sourcil.

Ta profession est une chose, c’est ton gagne pain, c’est ce qui te permet de subvenir à tes besoins. En aucun cas cela ne te définit. C’est comme si tu disais de moi que j’étais une mauvaise personne parce que mon métier peut m’imposer de tuer. Chacun fait comme il peut avec ce qu’il a et ce qu’on lui a donné.

Je resserrais un peu mon étreinte.

Je ne pense pas que ce soit le milicien qui t’intéresse, quant à moi, je ne cherche pas la prostituée. Alors ne te préoccupes pas de ce que tu es prête à faire ou non. Je ne te dis pas d’oublier le passer, loin de là. Simplement que de t’en détacher un peu, par exemple en le racontant, peut permettre de mieux vivre avec.

Instinctivement, je quittais sa tête pour venir masser sa nuque et ses épaules, exerçant des gestes fermes et tendres.

Et si raconter c’est trop difficile, alors tu peux aussi essayer de me laisser te changer les idées…

Je murmurais alors doucement sur un ton provocant.

Que je te montre quel homme doux est capable de devenir le brutal milicien qui t'as attiré ici...

A ses paroles sur son métier, je venais caler ma tête dans son cou, ma joue contre la sienne.

C’est la personne qui compte, non son métier ! Tu n’es pas un objet à mes yeux Violette, tu es une belle jeune femme, intéressante et attirante. Celui qui s’arrête à ton métier n’imagine pas ce qu’il perd.

J’accentuais la pression de mes doigts sur ses épaules et sa nuque, glissant mes doigts dans ses cheveux pour parcourir ses mâchoires. Elle finit par lâcher un soupir de plaisir avant de se soustraire légèrement à mes mains. Riant doucement, elle tournait son regard vers moi, ce petit air séduisant et malicieux revenu. Je lui souriais alors qu’elle ondulait contre moi, me faisant choir sur le sol, mon drap toujours à la taille. Le linge qui la dissimulait, lui, s’entrouvrait sur sa poitrine, bousculé par ses contorsions. Elle me surplombait brièvement et je ne pus détacher mon regard de cette vision délicieuse que lorsqu’elle se retrouva allongée sur moi.
Alors, sa phrase résonna dans ma tête comme une invitation à de multiples actes plaisants. Allongée sur moi pour partie, l’orientation charnelle des idées qui se bousculaient dans mon crâne ne pouvait pas lui échapper. Il était en effet illusoire d’imaginer que la soudaine raideur masquée par mon drap ne se fasse pas sentir contre sa hanche.
Son doigt sur mes lèvres venait confirmer ses dernières paroles auxquelles je consentis d’un regard.

Habilement, je la faisais basculer pour me retrouver au-dessus d’elle, assumant pleinement l’état de mon entre-jambe et venant caresser son cou de mon nez.

Je gage que cela pourrait bien te plaire… Murmurais-je.

Je me relevais alors, laissant choir le drap, pour l’aider à se relever à son tour. Je fis subir à son linge humide le même sort qu’au mien, le faisant définitivement glisser de son corps. Sans honte et sans m’en cacher, je m’offrais quelques instants pour apprécier sa beauté dévoilée avant de la conduire jusqu’au lit sur lequel je la faisais s’allonger.
S'ensuivra alors, à grand renfort d’huile de lin, un très long moment de douceur que je cherchais à rendre aussi agréable que…plaisant. Pas une parcelle de son corps n’échappa à mes doigts alors que je la massais avec une tendre fermeté. J’utilisais mes doigts, mes mains, mais je n’hésitais pas non plus à me montrer plus sensuel en usant de mon corps, comme pour prouver mon attirance.

Je voulais qu’elle ressente tantôt les bienfaits de mes palpations et tantôt le plaisir de petits errements précis. Une fois son corps entièrement couvert d’huile et parfaitement détendu, j’avais choisi de m’agenouiller au niveau de son buste, tourné vers ses pieds, ma virilité toujours bien présente.
J’avais alors glissé ma main droite sur son bas ventre et entre ses cuisses afin de lui offrir un ultime massage qui devait la faire soupirer et gémir jusqu’à ce qu’elle atteigne la déraison.
Nous n’irons pas plus loin, pas cette nuit. Je voulais qu’elle sache qu’à mes yeux, elle était femme et qu’elle aussi avait droit au plaisir.
Alors seulement, nous dormirons et je la tiendrais fort dans mes bras, nue contre moi.

|RP Terminé]