Où l'enquête prend une tournure mystico-sexuelle... [PV Astrid & Hector]

Hector était du côté de Latour. En compagnie de ses cousins, il vendangeait les vignes du grand domaine viticole... lorsqu'il entendit un gigantesque cri lointain ! Tous se tournèrent vers la mer... et virent un grand dragon rougeâtre venir des flots ! Un vent de panique traversa le coteau. Lorsque la créature passa au dessus d'eux, chacun se jeta au sol en criant ou en priant... mais lorsque le dragon fut passé, le calme revint aussitôt. Les raisins étaient tombé, certains s'étaient ouverts, dégageant l'odeur sucré de leur nectar ensoleillé. Hector sourit. Il était reposé. Il s'était juste fait un peu mal en se jetant au sol. Son bras gauche lui semblait engourdi...

Il ouvrit les yeux et vit qu'à coté de lui, non pas sur la terre, mais sur un lit, se trouvait non pas son cousin Hubert qui tenait une grappe de raisin mais une magnifique jeune femme nue qui tenait une dague.

- Astrid ! Dit Hector en souriant. Que... que vous arrive-t-il ?

Les reflets du soleil sur sa peau trempée rendait sa silhouette plus désirable encore ! Hector tenta de se glisser vers elle mais sa douleur au bras gauche se rappela à lui.

- Ouuuuille !

Il se laissa retomber à côté d'elle... et partit dans un éclat de rire aussi lumineux que le soleil de midi qui traversait la vitre de la chambre d'Astrid, nettoyée par les pluies torrentielles de l'orage de la nuit dernière.

- J'ai si bien dormi ! J'en avais oublié notre aventure d'hier soir... et les blessures qu'elle m'a coûté ! Ah la la... qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour une nuit de rêve, n'est-ce pas ?!

- Astrid ! Que... que vous arrive-t-il ?

Il était si... Souriant. Astrid était désolée de l'avoir réveillé évidemment, mais avoir de la compagnie était sympathique surtout après un cauchemar comme le sien... Elle écarta prudemment sa lame du lit, pour la reposer sur la table de chevet. Ce qui lui était arrivé? Elle avait un peu paniqué, voilà tout, et malgré son manque d'expérience en combat elle disposait de quelques réflexes fort appréciables. Un peu inutile, puisqu'elle ne saurait pas utiliser sa dague ensuite, mais toujours dissuasif.

- Un... Mauvais rêve. Ce n'est rien.

Elle s'efforça de lui sourire, malgré le sentiment de mal être qui l'étreignait. Hector était gentil. Astrid avait envie qu'il garde une bonne image d'elle. Même si elle le regardait elle n'eut malheureusement pas le temps de lui faire arrêter son geste. Le baron voulut visiblement se déplacer un peu dans le lit, mais il sollicita son bras blessé ce qui le fit souffrir...

- Ouuuuille !

Elle le vit retomber dans le lit, abandonnant sa tentative de mouvement, mais craignit tout de même qu'il se soit fait vraiment mal. Ce fut donc elle qui se rapprocha avec un air soucieux, jetant un regard sur le bandage du baron.

- Ne bougez pas... Vous allez tout rouvrir...

Hector semblait cependant aller très bien, et se montrait beaucoup moins inquiet que la cartomancienne. Son éclat de rire, si sincère, montrait bien que la souffrance ne lui paraissait pas insoutenable. Astrid se sentait presque ridicule de s'en faire autant que la blessé lui-même ne semblait pas trop mal en point.

- J'ai si bien dormi ! J'en avais oublié notre aventure d'hier soir... et les blessures qu'elle m'a coûté ! Ah la la... qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour une nuit de rêve, n'est-ce pas ?!

Astrid ne savait pas si c'était une nuit de rêve, surtout vu les cauchemars que ça lui inspirait, mais en tout cas une chose était sûre: c'était une nuit inoubliable. La joie de vivre d'Hector lui tira finalement un sourire plus naturel, tandis qu'elle s'asseyait plus confortablement dans le lit en laissant par la même occasion la couverture glisser jusqu'en bas de son ventre.

- C'est sûr que je ne suis pas prête d'oublier cette nuit...

Elle regarda la chemise tachée et trouée du baron, qui s'était endormi tout habillé. Il faudrait peut-être lui en trouver une autre. Elle garda le silence un moment, les yeux dans le vague, avant de reporter son attention sur son invité du jour. Pour l'instant il n'avait pas mal, mais ce n'était pas dit que ça continue ainsi. Astrid espérait tout de même qu'Hector se rétablirait sans soucis. Surtout que si ce n'était pas le cas elle risquait d'avoir des ennuis, sa famille viendrait sûrement l'accuser de ne pas avoir fait tout ce qu'il fallait.

- Avez-vous besoin de quelque chose?

Pour sa part Astrid avait soif, et elle souhaitait aussi aller se laver. Si Hector voulait se reposer elle lui rapporterait gentiment ce qu'il lui demanderait par la même occasion.

- Vous aimeriez peut-être prévenir quelqu'un de votre présence ici ou de votre état?

La cartomancienne se leva, pour se diriger vers son armoire et l'ouvrir. Elle y cherchait une tenue à porter pour descendre chercher à boire, mais rechignait un peu à enfiler quoi que ce soit avec la sueur qui l'entourait depuis son cauchemar. Elle finit par tourner la tête vers Hector avec un sourire, lui désignant d'un geste l'armoire.

- Vous m'aidez à choisir ?

Dès qu'il s'éveilla, il eut le plaisir d'avoir à ses cotés une Astrid aussi attentionnée que douce. Immobilisé, ce fût elle qui s'approcha de lui :
- Ne bougez pas... Vous allez tout rouvrir...

Hector sourit en entendant de nouveau cette voix. Il l'avait associé à tant de plaisirs...

Lorsqu'il ne bougeait pas son bras, le baron ne sentait aucune douleur. C'était bien... mais légèrement frustrant ! Il regardait Astrid s'asseoir à coté de lui, son corps doré à peine caché par une légère couverture, mais il ne pouvait rien faire...

- C'est sûr que je ne suis pas prête d'oublier cette nuit...

Le baron se plut à croire que l'amour qu'ils avaient fait dans la cabane était, pour elle comme pour lui, la raison principale pour laquelle cette nuit resterait inoubliable.

- Avez-vous besoin de quelque chose ?

Hector regarda autour de lui - la chambre était parfaite - et sur lui : il n'était pas beau à voir ! Autant que ses vêtements, il aurait mérité un bon bain !

- De l'eau ! Je crois que j'ai besoin de faire peau neuve. Alors je voudrais bien de quoi me laver... et... quelques vêtements de rechange, au moins une chemise... Tenez.

Il sortit quelques pièces d'argent de sa poche ; suffisamment pour payer l'eau, les habits, le service rendu, la location de la chambre, etc.

- Vous aimeriez peut-être prévenir quelqu'un de votre présence ici ou de votre état ?
- Non, je n'étais venu que pour une journée à Marbrume... seul. Mes gens, à Sombrebois, savent que je peux parfois prolonger un peu mes séjours ici.

Hector aurait voulu la retenir un peu auprès de lui mais la jeune femme semblait bien décidée à s'activer. C'est vrai que l'après-midi commençait et sans doute avait-elle à faire... Elle se dirigea vers son armoire.
- Vous m'aidez à choisir ?

Le sourire du baron revint sur son visage.
- Avec grand plaisir !

Bien sûr elle aurait pu lui offrir toutes sortes de plaisirs... mais ce qu'elle proposait risquait de plaire presque autant au baron.
- Mais je vous préviens, je suis trèèèèèèès difficile !

-Avec grand plaisir !

Astrid sourit. Elle n'en attendait pas moins du baron. Ce n'était qu'une courte occupation avant d'aller lui chercher ce qu'il voulait, mais ça pouvait tout de même être un moment amusant ou juste sympathique. Elle espérait que sa garde-robe, bien que peu remplie, lui ferait honneur.

-Mais je vous préviens, je suis trèèèèèèès difficile ! 

À ce point ? Il n'aurait qu'à choisir "le moins pire" alors, parce que dans tous les cas la décision serait probablement assez rapide. Astrid n'avait pas énormément d'argent à consacrer à ses tenues, ce qui signifiait également qu'elle n'achetait pas n'importe quoi et choisissait au contraire avec application. Dans sa branche, l'apparence était quelque chose de très important et elle en avait parfaitement conscience.

- Il n'y a pas beaucoup de choix malheureusement, mais cela vous facilitera peut-être la tâche ?

Elle sortit de son armoire une robe bleu nuit, bien plus foncée que ses jolies yeux si clairs, et la mit devant elle en se tournant vers le lit. La robe était unie mais on pouvait deviner qu'elle était parfaitement bien coupée pour la cartomancienne, et on apercevait que les côtés étaient légèrement fendus. Jusqu'au bas des cuisses.

- Je l'aime beaucoup, mais elle ne m'aide pas vraiment à rester discrète...

Comme il serait ridicule de proposer à quelqu'un de choisir sans lui proposer d'alternative, Astrid se retourna vers l'armoire pour en sortir une deuxième tenue qui était plutôt opposée à la première. La couleur était bien moins sage, un genre de violet assez vif, mais le décolleté et la longueur beaucoup plus. Astrid trouvait qu'elle faisait ressortir ses yeux.

- Je ne peux que vous conseiller d'être sincère, mais plus vite vous choisirez et plus vite je pourrai vous rapporter ce que vous avez demandé, dit-elle avait un sourire un peu malicieux.

C'était surtout ça le but de la manoeuvre: s'habiller pour pouvoir rendre service à Hector. Elle n'irait pas lire l'avenir aujourd'hui. La partie la plus lucrative de la journée était passée, et avec le bouche à oreille tout le monde devait déjà savoir qu'elle n'était pas venue travailler ce jour là.

- Il n'y a pas beaucoup de choix malheureusement, mais cela vous facilitera peut-être la tâche ?
- Nous trouverons, j'en suis sûr ! Fit le Baron en souriant d'un air amusé.

Et la délicieuse silhouette nue de la prostituée se para d'une robe bleu nuit. Cette couleur allait très bien avec le teint et les yeux d'Astrid mais les fentes... Hector n'était pas convaincu... enfin, il les aurait aimé plus grande !

- Je l'aime beaucoup, mais elle ne m'aide pas vraiment à rester discrète... Dit Astrid
- Effectivement ! Mais j'aime beaucoup sa couleur, répondit Hector.

La demoiselle se retourna de nouveau vers son armoire - offrant la formidable vue de ses fesses au baron - puis présenta sa deuxième robe : une violette dont le décoletté et la longueur ne laissait guère voir de chair... Hector fit la moue.

- Je ne peux que vous conseiller d'être sincère, mais plus vite vous choisirez et plus vite je pourrai vous rapporter ce que vous avez demandé, dit-elle avait un sourire un peu malicieux.

Hector ne voulait effectivement pas abuser de la patience de la belle Astrid. Il lui semblait voir d'autres vêtements dans l'armoire mais... des vêtements encore moins adaptés aux sorties !

- Voyons Astrid, vous savez bien que je suis toujours sincère ! Et je préfère la première, la bleue. Mais, pour sortir, je doute qu'elle soit vraiment... adaptée. Je ne voudrais pas qu'il vous arrive malheur... Comment survivrais-je sans vous ?! Il fit un clin d’œil à Astrid. Alors je vous conseillerais plutôt de mettre la violette.

Le baron, sans utiliser son bras gauche, parvint à s'asseoir sur le bord du lit puis se leva pour rejoindre Astrid. Il déposa un baiser sur son épaule avant qu'elle n'enfile son vêtement. Il se sentait un peu faible - sans doute le sang qu'il avait perdu - mais ne doutait pas qu'il pourrait bientôt partir. Pour autant, il se sentait bien là, auprès d'Astrid. Mais, comme il était noble, il se pouvait bien qu'elle ne lui demande pas de partir alors qu'elle le souhaitait...

- Merci de faire tout ça pour moi...

Alors il se promit qu'avant le soir, il la laisserait. Le temps seul dirait si leur relation pouvait être autre chose qu'une relation client-prostituée... Mais ici, dans ces conditions, elle pouvait être influencée par la blessure d'Hector, par l'argent qu'il lui avait donné... et par le souvenir de cette nuit aussi mystérieuse que délicieuse.

Hector regarda Astrid avec un sourire presque triste. Cette première séparation en appellerait bientôt une autre, peut-être définitive... Et dans quelques mois, quelques semaines, quelques jours peut-être, ce serait avec nostalgie qu'il repenserait à cette nuit dans le cabanon, à tous les instants partagés avec elle.

-
Voyons Astrid, vous savez bien que je suis toujours sincère ! Et je préfère la première, la bleue. Mais, pour sortir, je doute qu'elle soit vraiment... adaptée. Je ne voudrais pas qu'il vous arrive malheur... Comment survivrais-je sans vous ?!  Alors je vous conseillerais plutôt de mettre la violette. 

Astrid sourit au clin d'oeil d'Hector, puis hocha la tête. La violette, donc. Effectivement, la prostituée aurait fait le même choix d'elle-même, même si elle ne craignait pas vraiment qu'il lui arrive quelque chose. Les gens du coin là connaissaient surtout pour son côté mystique et ils craignaient trop qu'une malédiction s'abatte sur eux par vengeance s'ils lui faisaient du mal. Ce n'était évidemment pas le cas de tout le monde, mais ça lui épargnait déjà de nombreux ennuis.
Si elle n'avait pas aperçu la tentative du baron pour s'asseoir puis se lever elle aurait sûrement déjà enfilé sa robe, mais elle préférait garder tout de même un oeil sur lui pour le moment. Une fois près d'elle il embrassa doucement son épaule alors qu'elle se décidait enfin à se vêtir.

- Merci de faire tout ça pour moi... 

Il était vrai qu'Astrid n'avait pas été très enthousiaste à l'idée de braver le couvre-feu, mais elle avait fini par le faire contre la promesse de ne pas être seule. Hector pouvait-il penser qu'elle allait l'abandonner? Elle assumait autant que lui les conséquences de leur escapade nocturne, même si elle n'en avait pas été l'instigatrice. D'autant plus qu'Hector lui avait dit qu'il n'avait pas vraiment prévu d'endroit où se reposer... Elle n'allait pas le laisser à la rue !

- Je vous en prie, c'est normal... N'est-ce pas le rôle d'une bonne étoile?

Astrid sourit. Elle se souvenait très bien que la veille il lui avait dit qu'elle serait sa bonne étoile, et qu'elle lui porterait bonheur. Ce n'était pas tout à fait le cas visiblement mais elle faisait ce qu'elle pouvait, pourtant.
Elle vérifia que sa robe tombait correctement, tourna sur elle-même, remit ses cheveux en place et offrit encore un sourire au baron.

- Je vais aller vous chercher de l'eau, et ensuite vous acheter une chemise. Une préférence?

Astrid attendit gentiment les instructions d'Hector avant de conclure.

- Vous pouvez faire ce que vous voulez évidemment, faites comme chez vous en m'attendant... Mais s'il vous plaît ne touchez pas à mes cartes sans moi. Je vous fais confiance.

Astrid avait toujours détesté que des gens touchent ses cartes dans son approbation. C'était une règle élémentaire, ne pas laisser ses cartes entre les mains de n'importe qui. Sinon, il risquait d'y avoir des interférences. Mais elle doutait que le baron ait envie de tenter de se tirer les cartes, de toute façon.
Elle disparut par la porte après un léger baiser sur la joue d'Hector.

- Reposez-vous !

- Alors vous êtes vraiment ma bonne étoile, Astrid.

Hector avait dit ça avec un sérieux peut-être un peu désarmant... mais elle semblait tenir à ce rôle et... lui aussi, alors pourquoi pas.

Elle embrassa la joue barbue du baron et, après quelques recommandations, le quitta. Hector ferma la porte derrière elle et resta debout quelques secondes. Cette chambre avait des senteurs de parfum floraux qui le subjuguaient. Sans doute sa bonne étoile cachait-elle dans quelques recoins de son minimaliste boudoir certaines fragrances qu'elle réservaient à quelques riches clients... ou à quelques clients qu'elle aimait plus que d'autres... C'est ce qu'Hector s'imaginait en tout cas, espérant qu'un jour, il aurait le privilège de pouvoir s'enivrer des réminiscences de roses, de tulipes et peut-être d’hortensias qu'Astrid sélectionneraient pour lui ; rien que pour lui.

Après un soupir rêveur, Hector s'approcha de l'armoire où la prostituée avait précédemment pris ses robes. Il en avait aperçu d'autres et était curieux de voir à quoi elles ressemblaient. Mais dès qu'il écarta les portes du meuble de mauvais bois, l'une d'entre elles attira son regard plus qu'aucune autre. Elle était d'un étoffe de tulle, légère, d'un rose pâle, d'une matière si céleste qu'Hector en tomba immédiatement sous le charme. Il la sortit de son triste écrin avec une infinie précaution et la posa délicatement sur le bord du lit, découvrant avec étonnement sa longueur exagérée. Portée aux épaules d'Astrid, elle devait évidemment couvrir ses pieds délicats mais elle devait aussi traîner sur une bonne cinquantaine de centimètres derrière elle... Cela devait lui donner un air si angélique, si divin, si princier - que dis-je ? - si royal ; d'autant que sa coupe était bien différente de celle des robes des dames de la noblesse : au contraire de celles-ci, bouffantes, celle-là était évasée. Le point le plus serré de celle-ci devait se situer juste sous la poitrine. La robe de tulle était serrée et, les "jupons" étaient cousus sur l’extérieur de celle-ci de la manière suivante : le premier "jupon" était deux pouces sous la poitrine, le deuxième deux pouces sous le premier, etc. si bien que les derniers jupons - il devait y en avoir une bonne vingtaine ! - étaient larges et rendaient le bas de la robe presque opaque. En outre, chaque couture était couverte d'une bande de dentelle de la même couleur si bien que l'aspect général de la robe était d'une incroyable netteté malgré sa légèreté vaporeuse. Dernier point - mais non des moindres ! - les bretelles de la robe étaient constituées des mêmes bandes de dentelles rose pastel... sauf que leur largeur variait de façon à ce qu'elle couvre l'ensemble de la poitrine au niveau de l'attache avec le premier jupon et, aux épaules, cette bande n'atteignait qu'un demi pouce de large. Elle offrait donc deux magnifiques décolletés en V, l'un dans le dos et l'autre au devant de la poitrine. Et Hector imaginait sans mal combien celle d'Astrid devait être magnifiée dans cet incroyable vêtement !

Le baron se demanda comment la jeune cartomancienne avait pu se trouver en possession d'un tel bijou de couturière. Il se demandait même si ses amies Héloïse et Aelys - excellentes couturières devant les Éternels - auraient été capables de réaliser un tel chef d’œuvre ! Astrid l'aurait-elle volée ? En aurait-elle hérité ? L'aurait-elle trouvée là, dans cette chambre, incroyable hasard qui aurait fait que la disparition d'une ancienne fille de joie de haute lignée aurait profité au nouveau diamant du bordel ? Hector ne comptait pas demander plus d'explication à Astrid... mais il espérait qu'elle lui offrirait le cadeau - cadeau d'adieu, qui sait ? - de la porter pour lui.

Alors il la laissa là et s'en retourna dans le lit, attendant avec grande impatience le retour de sa bonne étoile. Il attendit une dizaine de minutes mais elle n'arriva pas. Alors il se leva. Il savait pourquoi elle ne pouvait venir. Il manquait quelque chose pour que la nymphe retrouve sa rivière. Il ferma un peu les volets. La robe, la chambre, lui-même et Astrid avaient besoin d'intimité - lui semblai-il - pour que la magie opère de nouveau. Après tout, leur premier "amour" n'avait pris vie qu'en pleine nuit...

S'apprêtant à retourner dans le lit, des bruits de pas se firent entendre dans le couloir de l'auberge, stoppant la progression du bandé barbu à un petit pas du lit défait.

Astrid n'eut aucun mal à réunir de quoi répondre aux demandes du baron. Une chemise et de quoi se laver un peu, voilà qui n'avait rien d'exceptionnel. Elle fut néanmoins un peu lente parce qu'il y avait du monde dans les boutiques, et parce que le seau d'eau qu'elle récupera en rentrant à l'auberge était lourd. Il n'y avait pas de salle d'eau ici, même commune, et la plupart des gens allaient s'occuper de leur toilette ailleurs, par exemple dans les thermes. Astrid y aurait bien conduit le baron mais il valait sûrement mieux éviter les déplacements inutiles, et quelqu'un comme lui qui venait d'échapper à une tentative de meurtre n'avait peut-être pas envie de se montrer si vulnérable, avec sa blessure supplémentaire. Elle eut du mal à monter les escaliers avec son seau rempli d'eau dans une main et la chemise dans l'autre, mais elle finit par y arriver. Ouvrir la porte ne fut pas trop compliqué, et à vrai dire Astrid n'était pas mécontente de retrouver son petit coin à elle. Elle aurait bien aimé y passer un peu de temps seule mais tant pis, Hector était d'une compagnie agréable et elle lui devait bien ça. Elle entra avec entrain.

- Oh excusez moi j'ai été un peu longue mais le seau était lourd et je...

Il faisait étrangement sombre. Mais ce devait être une idée d'Hector, il avait peut-être préféré se reposer dans l'obscurité. Il était debout à côté du lit, il venait sûrement de mettre en place cette installation. Elle avança un peu, posa le seau, se retourna pour fermer la porte.

- Je vous ai apporté une chemise, elle est brune unie, je n'ai pas osé en prendre une blanche, je me disais que s'il y avait une tâche on la verrait beaucoup et ce ne serait pas...

Et alors qu'elle approchait du lit pour y déposer son achat vestimentaire elle aperçut une de ses robes posée là. Pas n'importe laquelle. Malgré la pénombre, Astrid ne pouvait que la reconnaître. C'était la robe. Le plus bel ouvrage qu'elle ait possédé, touché, porté de toute sa vie.
Astrid détestait cette tenue. Elle était magnifique, elle était parfaite, elle était magique, mais la cartomancienne se souvenait du regard reprobateur de la femme qui la lui avait offerte et du discours qui l'accompagnait. Je connais trop bien la voie que tu empruntes Astrid. Alors s'il te plaît fais ça bien, et pas avec n'importe qui. Prends-la. Mets-la. Et que les Trois te gardent, j'espère que tu ne feras pas ça aussi longtemps que moi je l'ai fait. Tais-toi, ne dis rien. J'ai deviné, j'ai compris, je n'ai rien dit aux autres et tu n'en parleras pas non plus. Ose dire non, Astrid... . La robe était faite pour mettre en valeur le corps d'une femme. Astrid se souvenait très bien de l'effet qu'elle faisait sur elle, alors même qu'elle ne l'avait porté qu'une seule et unique fois. Mais elle évoquait ce mauvais souvenir, celui de la clairvoyance de Johanne. Cartes ou simple reconnaissance d'un chemin qu'elle avait pris elle-même à l'époque de sa jeunesse ? Un peu des deux sûrement, mais elles n'avaient plus jamais parlé de prostitution entre elles. L'antique robe était parvenue aux mains d'Astrid, et pleine de la honte d'avoir été découverte par Johanne la prostituée n'avait jamais osé la porter devant quelqu'un. Ni s'en séparer. La voir étendue sur le lit ainsi était particulièrement étrange.

- Oh, vous l'avez trouvée... Elle... Vous plaît, j'imagine ?

Astrid glissa ses doigts sur l'étoffe si fine. Elle avait presque oublié la beauté de la robe, parce qu'elle ne la sortait jamais. Parce qu'elle ne la portait jamais. Mais c'était peut-être l'occasion après tout ? Qui le méritait plus qu'Hector ? Personne pour le moment.
Astrid n'arrivait même pas à savoir si au final elle lui en voulait d'avoir fouillé ses affaires. Elle n'avait rien précisé au sujet de son armoire, elle ne pouvait rien lui reprocher, et puis il cherchait peut être simplement quelque chose d'autre et était tombé sur la robe par hasard ?

- Vous voulez que... Je la mette ? Dit-elle d'un air étonnamment timide. Si vous espérez la voir portée un jour, je crois qu'il n'y aura pas vraiment d'autre endroit qu'ici...

Aux premiers mots d'Astrid, Hector sourit.
- Brune, c'est très bien... J'aime les brunes !

Aux seconds mots d'Astrid, Hector se sentit gêné. Certes il aurait aimé qu'Astrid porta la robe rose pâle... mais... il ne voulait certainement pas qu'elle le fit à sa demande. Et pourtant, il l'avait posé là. C'était déjà trop. Trop explicite. Il avait honte de ses pensées passées.
- Excusez ma curiosité... Je... le placard était ouvert et j'ai vu cette robe. La couleur m'a attiré... C'est vrai que j'n'aurais pas du...

Il ne savait comment se sortir de ce mauvais pas. Alors, simplement, il répondit aux questions posées.
- Mais, c'est vrai, je la trouve magnifique...

Et la mettre ?

- Je n'sais pas Astrid... Une part de moi le souhaiterait... et une part de moi voudrait ne pas avoir à répondre à cette question. C'est idiot...

Il marcha vers elle, et lorsqu'il fut à ses cotés, murmura :
- Un jour peut-être...

Il défit sa chemise salit par son sang séché et, tournant le dos à Astrid, se lava, au seau, le haut du corps. Sans fausse pudeur, il enleva ensuite le reste de ses vêtements pour se laver les membres inférieurs. Et il sourit. Ses pensées l'avaient mené à imaginer qu'en se retournant elle serait là, dans la pénombre, lui offrant la délicieuse vision de sa silhouette parfaite, délicatement enveloppée dans l'étoffe de tulle rose pâle, parfait écrin de ses courbes envoûtantes. Et c'est pourquoi il prit un peu plus de temps qu'il l'eut réellement fallu pour supprimer toute trace de crasse sur son corps meurtri... Mais voilà, le temps des songes était fini... Il fallait confronter le rêve à la réalité.

- Auriez-vous un linge pour me sécher ? Demanda-t-il tout en se retournant vers elle.

- Ne vous en faites pas, moi aussi je suis curieuse, je comprends. Et moi aussi je la trouve magnifique... Vraiment, ce n'est rien...


Elle sourit à Hector, qui semblait particulièrement gêné par la situation. Astrid ne s'était pas attendue à ça, elle pensait qu'il assumerait d'avoir sorti la robe. Mais elle comprenait tout de même qu'il soit mal à l'aise, elle ne s'était peut-être pas montrée aussi enthousiaste qu'elle l'aurait dû...

- Je n'sais pas Astrid... Une part de moi le souhaiterait... et une part de moi voudrait ne pas avoir à répondre à cette question. C'est idiot...

Non ce n'était pas vraiment idiot. Il aurait certainement voulu qu'elle comprenne et consente en silence, comme lors de leur délicieuse nuit... Mais c'était un peu plus compliqué que ça, Astrid n'avait pas l'habitude qu'on lui parle de vêtements et encore moins qu'on lui demande de porter la robe... Hector approcha d'elle, avant de murmurer quelque chose.

- Un jour peut-être...

Qu'est-ce que ça voulait dire ? Qu'il comptait la revoir ? Ça plairait à Astrid, sans aucun doute. Mais elle ne savait vraiment pas ce qu'elle pouvait répondre à cela. À part un sourire timide.
Heureusement le baron avait d'autres préoccupations, sa toilette par exemple. Il tourna le dos à la demoiselle pour profiter d'une intimité toute relative. La prostituée le regarda enlever sa chemise d'un air absent. Elle avait une décision à prendre.
Lentement, elle enleva une nouvelle fois sa robe. En silence. Il était peut-être temps qu'Astrid assume tout à fait sa condition, il était peut-être temps qu'elle profite enfin du merveilleux cadeaux donné par Johanne. La nuit qu'elle avait passée avec Hector avait été si particulière qu'elle sentait comme un lien un peu particulier entre eux... Il s'était confié à elle au sujet de sa tentative de meurtre, elle pouvait bien faire l'effort de porter sa précieuse robe pour lui...
Elle attrapa de ses doigts fins l'étoffe tout aussi fine et entreprit d'enfiler discrètement le vêtement. Elle aimerait faire la surprise à Hector.
Sans surprise, la robe lui allait parfaitement bien même si à l'origine ce n'était pas la sienne. Mais Astrid se sentait encore plus nue avec elle que sans aucun vêtement... Elle ne pouvait pas s'empêcher de rougir, de repenser à Johanne, de baisser les yeux en laissant ses cheveux masquer son joli visage. Hector ne pouvait pas comprendre ce que cette robe pouvait signifier pour elle.

- Auriez-vous un linge pour me sécher ?

Elle avait un peu honte de ne pas y avoir pensé avant de se changer. Évidemment elle s'approcha de son armoire en balbutiant quelques mots.

- Euh, oui, bien sûr, une seconde....

Elle attrapa un linge propre et blanc parfaitement plié, avant de le tendre à Hector.

- Voilà pour vous...

Elle releva les yeux pour essayer de croiser son regard et d'y voir, peut-être, la joie qu'elle ait enfilé la tenue rose pour lui... Mais elle détourna assez rapidement le regard. Et se sentant un peu bête de se trouver si mal à l'aise alors qu'il ne s'agissait que de vêtements, elle se décida à dire quelque chose.

- C'est un cadeau qui... A beaucoup de valeur pour moi... C'est seulement la deuxième fois que je la porte...

Et il la vit...

Dieux...

Elle était un ange, une déesse, une apparition si belle, si parfaite, si... Les mots auraient manqué à Hector s'il avait du expliquer, décrire la beauté de cet instant, la sublime Astrid dans sa robe somptueuse, dans la pénombre de cette petite chambre, la tulle et les dentelles de sa robe dévoilant ses courbes enchanteresses... Et elle s'approcha de lui et les détails de l'étoffe sublime sautèrent aux yeux du baron.

- Euh, oui, bien sûr, une seconde...

La robe légère glissait sur le parquet, les jambes d'Astrid semblaient flotter majestueusement sur un nuage rose pâle... Hector la suivit du regard et, comme elle lui tournait le dos, sa chute de reins se montra à lui, fugace vision d'une extrême sensualité...

- Voilà pour vous... Dit-elle, gênée comme il ne l'avait encore jamais vu.
- Vous êtes magnifique, Astrid...

Il prit le linge et osa poser sa main droite - délicatement - sur la hanche si fine de la belle...
- Merci.

Il souriait comme si on lui avait offert le plus beau des présents.

Mais ne sachant qu'ajouter, sa main, légèrement tremblante, quitta la formidable étoffe pour celle qui paraissait si simple en comparaison ! et il s'essuya.

Une fois sec, il garda le linge pour cacher son sexe et releva les yeux vers Astrid. Leurs regards se croisèrent. Il lui souriait. Son visage respirait la joie. Mais, toujours, les mots lui manquaient... Ce fut elle qui prit la parole :
- C'est un cadeau qui... A beaucoup de valeur pour moi... C'est seulement la deuxième fois que je la porte...
- Et c'est un immense cadeau que vous me faites...

La reconnaissance pouvait se lire sur le visage barbu du noble baron. Il fit un pas vers elle. Ses pieds étaient à un pouce de l'étoffe pastel... Il ne pouvait aller plus près d'elle... et ce n'était pas un mal. La robe avait-elle été ainsi volontairement cousu pour que celui qui faisait face à elle devait attendre un pas de la femelle pour pouvoir l'étreindre... Mais, cette attente - et c'était là le dernier (?) tour de magie de cette étoffe royale - permettait à celui qui l'admirait, depuis ce point de vue, d'avoir face à ses yeux la vision la plus parfaite d'une femme...

Et c'est ce que fit Hector. Il laissa ses yeux vagabonder, aux détours des arabesques des dentelles, des transparences de la tulle, sur le corps à peine voilé d'Astrid. Il entrevit les contours de sa poitrine divine, les ombres de ses hanches, le galbe de ses cuisses et, plus haut, ses épaules dénudées, un décolleté d'une profondeur vertigineuse...

Il languissait de la sentir faire ce pas vers lui, ce petit pas, ce dernier pas qui les séparait.

- ... ma bonne étoile...

- Et c'est un immense cadeau que vous me faites...

Le simple pas que le baron fit vers elle fit battre la chamade au coeur de la demoiselle. C'était une étrange sensation que de se sentir si gênée alors qu'ils avaient déjà partagé une si grande intimité il y a peu... Tout ça pour une robe. Elle sentait les yeux d'Hector glisser le long de se silhouette comme si c'était une véritable caresse, ou peut-être qu'il s'agissait plutôt du contact de la tulle sur sa peau si pâle... Ils étaient là, l'un en face de l'autre dans la pénombre, sans aucun mouvement. C'était comme si le temps était suspendu dans la petite chambre. Ils étaient comme deux statues qui s'observeraient avec plaisir mais qui ne pourraient jamais vraiment se toucher tant ils semblaient figés.

- ... ma bonne étoile...

Ces simples mots firent rougir encore un peu plus Astrid. Était-il sincère? Elle n'en savait rien, mais elle avait envie de le croire. La prostituée avança à peine mais ce fut suffisant pour créer une nouvelle proximité entre eux. Elle saisit la main droite d'Hector avec délicatesse.

- Ça me touche beaucoup.

Personne ne l'avait jamais considérée ainsi, ou alors personne ne lui en avait fait part ce qui revenait à peu près au même pour elle. Astrid laissa à son tour vagabonder son regard sur le corps du baron - il était presque nu après tout, voilà qui attirait le regard.
Astrid aimerait enlever sa robe. Elle l'avait mise pour faire plaisir à Hector, et il avait effectivement eut l'air touché par cette délicate attention. Seulement elle se sentait toujours aussi mal à l'aise à l'idée de la porter, et s'en débarrasser la libèrerait sans aucun doute d'un poids assez important et surtout de sa gêne. Elle n'osait cependant pas en parler au baron, dont elle avait remarqué la reconnaissance devant ce présent qu'elle songeait à lui retirer. La solution serait que ce soit lui qui la lui retire. Elle sourit. Voilà une idée qui méritait d'être creusée.
Astrid franchit les minuscules et rares centimètres qui la séparaient d'Hector. Il devait maintenant sentir contre sa peau la tulle transparente, et la caresse des jupons. C'était sa manière de lui proposer quelque chose sans se montrer trop insistante.

- Je crois que je ne pourrai jamais vous oublier.

Astrid ne put pas s'empêcher de prendre doucement le baron dans ses bras au lieu d'attendre sa réaction comme elle en avait eu l'idée en premier lieu. Finalement c'était mieux qu'elle ne se soit pas retrouvée toute seule trop vite.

Astrid se rapprocha doucement d'Hector, et quand elle avança sa main vers la sienne, il jeta à côté le linge qui ne lui servait plus à rien... Et il retrouva avec délice le contact de cette chaude main qu'il avait tant tenu la soirée précédente. C'était tout un bouquet d'heureuses sensations qui réinvestissait le corps du baron... Il sourit à Astrid et celle-ci lui offrit l'éteinte de son corps si délicatement enveloppée dans la fine étoffe. Hector passa sa main valide dans le dos de la jeune femme, caressant plaisamment la douce peau que son décolleté dorsal mettait à nu. La large main du baron sur ce dos si fragile, c'était une drôle d'alliance. Il sembla à Hector qu'entre le bout de son pouce et le bout de son majeur, il pouvait presque englober toute la largeur de son dos... mais, comme ce n'était pas tout à fait vrai, il passa légèrement sous la tulle pour caresser le bas du dos de la demoiselles, ses hanches, fines, que sa main pouvait prendre entières et caresser amoureusement.

- Astrid... j'en serais flatté... L'avenir nous le dira...

Il se pencha doucement jusqu'aux lèvres d'Astrid qu'il embrassa avec tendresse. "Jamais l'oublier" cela pouvait paraître un peu fort de la part d'une prostituée et, même si Hector y croyait un peu, il préféra en plaisanter :
- Dans 20 ans, quand nous serons vieux et croulants, nous... je viendrais vous trouver pour voir si le souvenir de cette nuit... et de ce jour est toujours vivace en votre esprit !

Il remonta sa main jusqu'à la nuque d'Astrid, puis plongea ses doigts dans l'épaisse et sombre crinière de la demoiselle. Sa tête dans sa main, Hector la soutint du bout des doigts pour l'embrasser de nouveau. De ses yeux mi-clos, il regardait parfois Astrid dans sa robe de princesse. Elle était d'une beauté incroyable et le baron n'était pas (trop) pressé de la voir s'en défaire. Tandis que le baiser se prolongeait délicieusement, Hector oubliait sa douleur. Il ressentait de nouveau le désir qu'il l'avait consumé la nuit passée. Il frissonna un peu. Les lèvres d'Astrid étaient si charmantes, si plaisantes, elles dansaient si bien avec et autour de celle du baron. Le souffle court du baron trahissait son envie grandissante.

- Astrid... j'en serais flatté... L'avenir nous le dira...

Flatté? Comment un baron pouvait-il sérieusement se sentir flatté qu'une prostituée ne l'oublie jamais ? Certainement une question d'ego masculin. Ou alors il ne comptait pas l'oublier non plus et se montrait heureux qu'il en soit de même pour elle ? Hector se pencha doucement jusqu'à pouvoir l'embrasser avec tendresse avant de reprendre.

- Dans 20 ans, quand nous serons vieux et croulants, nous... je viendrais vous trouver pour voir si le souvenir de cette nuit... et de ce jour est toujours vivace en votre esprit !
- Comment voulez-vous que j'oublie ce qui s'est passé ? Notre escapade, la milice, le couvre-feu, notre délicieuse nuit, et... L'attaque... Revenez dans vingt ans et, si je survis jusque là, je vous montrerai comme je m'en souviens.

Hector ne comptait pas mettre un terme à ce doux moment trop vite, sa main était remontée des hanches d'Astrid jusqu'à sa nuque et elle se laissa doucement faire alors qu'il l'invitait à l'embrasser encore. Alors leurs lèvres se joignirent délicatement dans un agréable baiser qu'ils prolongèrent tout naturellement. Mais la cartomancienne n'avait pas l'impression que son plan pour se faire enlever sa robe avançait beaucoup, malgré les quelques frissons du baron qu'elle sentit contre sa peau... Il n'était visiblement pas insensible en tout cas, Astrid tenait pour preuve son souffle.

- Vous devriez vous asseoir, vous êtes ici pour vous reposer et non pour vous fatiguer sans raison... Dit-elle en glissant ses mains sur les hanches dénudées du baron avec assurance, pour l'y inviter un peu mieux. Et puis, je vous assure que ça n'empêche pas les baisers...

Elle fit en sorte d'inciter le baron à consentir, le poussant tout en douceur vers le lit en veillant à ne pas lui faire mal. Astrid remonta alors ses doigts le long de son torse jusqu'à ses épaules pour l'inviter tranquillement à s'asseoir, en faisant attention à ne pas toucher d'endroit qui puisse être douloureux sur son bras gauche. Ou peut-être préférerait-il s'allonger.

- Laissez moi m'occuper de vous, je suis sûre de pouvoir vous détendre et rendre votre convalescence plus douce. En tout cas, vous pouvez compter sur moi pour y veiller avec attention... Dit-elle sur un ton empli de bienveillance.

Et comme ça, elle pourrait très certainement ôter enfin sa robe, si belle et si gênante à la fois. Astrid se pencha alors pour reprendre presque innocemment le baiser interrompu un peu plus tôt en espérant qu'Hector en serait heureux.

Plus que l'attaque, les miliciens ou le couvre-feu, Hector se souviendrait de la "délicieuse nuit", de l'amour qu'ils avaient partagé. Et il était ravi d'entendre son évocation dans la bouche d'Astrid. Comme pour confirmer ses dires, la jeune femme invita Hector à s'asseoir, mais pas seulement pour se reposer. Le caressant tendrement, elle ajouta :

- [...] je vous assure que ça n'empêche pas les baisers...

Hector suivit la recommandation de sa bonne étoile, s'asseyant doucement sur le lit

- Laissez moi m'occuper de vous, je suis sûre de pouvoir vous détendre et rendre votre convalescence plus douce. En tout cas, vous pouvez compter sur moi pour y veiller avec attention...
- Astrid, je... j'accepte votre proposition !

Le ton joueur du baron apporta un peu de légèreté au moment. Il se sentait bien avec Astrid, attiré par elle... mais si elle voulait s'occuper de lui, alors ils avaient le temps ! Quand elle se pencha sur lui pour l'embrasser, Hector leva le visage vers elle et répondit à son baiser avec un plaisir non dissimulé. Ses mains se posèrent sur les hanches de la demoiselle, sur ces jupons de dentelles. Mais un autre pouvoir de cette robe semblait être le fait que dès qu'on la touchait, on ne pensait plus à plaisanter, à rire, à s'amuser... Non, on ne ressentait que désir et urgence...

Hector, alors, dans un sursaut de conscience, se laissa tomber sur le dos, les bras écartés et les yeux, ses yeux, rêveurs, fixés sur la sculpturale femelle et sa robe indécente...
- Oh cette convalescence... si elle pouvait durer le restant de ma vie...

Il soupira... et comme il ne touchait plus la robe, heureusement, put se permettre de reprendre un ton plus léger :
- Je crois que je mourrais brûlé, Astrid ! Brûlé de l'intérieur... de vous avoir si ardemment désiré ! Apportez-moi de l'eau, mademoiselle ! De l'eau, vite !

Et alors qu'il remontait sur le lit, rampant sur le dos, il regardait le plafond comme si les étoiles de le nuit dernière s'y étaient accrochées, et il souriait d'un sourire si large qu'on eut cru qu'il était déjà guéri.