Où l'enquête prend une tournure mystico-sexuelle... [PV Astrid & Hector]

- Astrid, je... j'accepte votre proposition !

Hector avait l'air plus joueur que sérieux, sauf peut-être dans sa manière de répondre au baiser. Il était impossible d'imaginer qu'il se moquait d'elle en agissant ainsi, son plaisir était loin d'être un mystère. Sinon pourquoi poserait-il ses mains sur ses hanches, sur le tissu si léger et délicat? Astrid l'aurait bien embrassé encore, embrasé peut-être, mais Hector choisit finalement de se laisser aller sur le lit. Elle sourit. Il ne la quittait pas des yeux.

- Oh cette convalescence... si elle pouvait durer le restant de ma vie... 
- Ne dites pas de bêtises, vous pourrez profiter de tout ça dans de bien meilleures conditions quand vous aurez repris des forces et que vous serez guéri!

Mais surtout le baron laissa échapper un soupir avant de reprendre sur un ton bien plus léger et amusé, le ton qui plaisait sûrement le plus à la demoiselle parce qu'on s'adressait rarement à elle de cette manière.

Je crois que je mourrais brûlé, Astrid ! Brûlé de l'intérieur... de vous avoir si ardemment désiré ! Apportez-moi de l'eau, mademoiselle ! De l'eau, vite !

Elle rit un peu, mais c'était sûrement aussi parce qu'il rampait d'une manière amusante sur le lit pour s'y installer, et que son sourire ne trompait pas.

- J'espère pour vous qu'il s'agit là seulement d'une jolie métaphore, sinon je vais devoir me dévêtir pour ensuite changer de robe, et vous risqueriez d'y perdre aux changes, le temps que j'aille vous chercher à boire...

Souriante, Astrid se rapprocha du lit, du baron nu qui s'y était installé à sa demande. N'osant pas tenter de mouvements trop audacieux à cause de la robe qu'elle portait toujours, elle embrassa avec douceur les lèvres d'Hector, encore une fois.

- Et quelle drôle d'idée de désirer avec une telle force ce que vous possédez déjà... Ajouta-t-elle d'un ton un peu amusé mais aussi enjôleur.

Elle était là, à moitié nue avec sa plus belle robe qu'elle n'avait jamais portée en public sinon pour lui, elle était loin de lui être inaccessible. Quoique, il restait peut-être un obstacle. Lentement, Astrid se devêtit enfin. Au fur et à mesure que le tissu quittait son corps elle se sentait bien mieux, plus à l'aise.
Une fois nue elle était finalement à égalité avec Hector, tous les deux dans le plus simple appareil. Et elle ne craignait plus d'abimer son vêtement. Astrid se glissa sur le lit, aux côtés d'Hector.
Elle glissa lentement ses doigts sur son torse, dans son cou, sur ses hanches... Comme un doux massage.

- Détendez-vous... Je ne vous laisserai pas vous consumer sous mes yeux sans rien faire n'ayez crainte...

Elle profita de l'opération pour jeter un oeil sur le bandage du baron, mais il semblait encore bien tenir le coup et ne pas devoir être changé tout de suite.

Le rire d'Astrid éclaira la chambre d'une lumière joyeuse. Hector était heureux là, dans cette petite chambre, ce cocon clair-obscure, ce boudoir hors du temps. Il regarda la jeune femme se déshabiller. Mais ce n'était pas qu'une jeune femme qui se déshabillait, c'était LA Femme, LA Femme avec LA Robe ! Le rayon de lumière qui passait à travers les volets mi-clos semblait caresser la peau dorée d'Astrid comme si le Dieu Soleil lui-même avait eu envie d'elle. Ses rayons suivaient, soulignaient chacune de ses courbes, montrant aux yeux du baron toute leur sensualité, donnant à cette scène déjà mémorable une grandeur théâtrale que la jeune femme elle-même semblait ignorer. Hector respirait avec difficulté.

Et quand Astrid, délicieusement nue, s'approcha de lui, son souffle se coupa.

- Détendez-vous... Je ne vous laisserai pas vous consumer sous mes yeux sans rien faire n'ayez crainte...

Elle s'était allongée à coté de lui, trop divine ou trop joueuse pour lui offrir, déjà, l'étreinte qu'il désirait tant, se contentant de quelques caresses légères, du bout des doigts, un massage doux mais... presque frustrant ! Et Hector était d'autant plus frustré qu'il n'était pas - malgré le bon état de son bandage - en pleine possession de ses moyens. Par chance, son sexe n'avait pas été blessé lors du combat nocturne et il se montrait déjà ragaillardi !
- Et que comptez-vous faire, chère Astrid, pour ne point que je me consume sous vos yeux ?

Il fit la moue en posant sa main valide sur la joue de la demoiselle.
- Cependant... et pour être honnête, je n'aimerais guère que vous me refroidissiez...

Il déposa un tendre baiser sur la fine épaule dénudée de la belle.

-
Et que comptez-vous faire, chère Astrid, pour ne point que je me consume sous vos yeux ?

La question pouvait appeler une vaste réponse, bien développée, où chaque aspect serait pris en compte et où chaque geste pourrait être bien détaillé. Ou pas. Astrid ne savait pas encore clairement ce qu'elle comptait faire. La tournure des événements était plaisante mais son objectif premier, enlever la robe, était atteint à présent. Hector caressa alors doucement la joue d'Astrid qui continua évidemment à lui sourire.

- Cependant... et pour être honnête, je n'aimerais guère que vous me refroidissiez...

Il embrassa légèrement son épaule nue, avec tendresse. Astrid bougea doucement sa tête pour dégager son visage encadré par ses cheveux un peu indisciplinés ce jour là. Elle se laissait prendre au petit jeu qu'ils avaient progressivement mis en place tous les deux avec la métaphore du baron.

- Vous refroidir ? Voyons, je n'y pense pas. Il s'agit simplement d'apaiser votre flamme... Quoique... Il me semble que ma peau pourrait vous refroidir effectivement.

Astrid s'était approchée, elle s'était blottie contre lui, sur lui presque, collant sa peau véritablement fraîche contre la sienne avec douceur, prenant attention à ne pas toucher son bras blessé.

- Vous préférez peut-être que je m'éloigne, dans ce cas ? Demanda-t-elle d'un air joueur. Elle ne comptait pas vraiment s'éloigner. Avec tout ce qu'Hector avait payé, il méritait encore plus d'attentions que tout ce qu'elle pourrait lui offrir de toute façon. Et en plus, elle l'appréciait. Sinon, il y a une autre possibilité...

Astrid se redressa lentement avant de s'installer différemment, à califourchon sur les jambes du baron, sur ses cuisses plus précisément, mais se retenant tout de même de peser de tout son poids sur lui. Elle ne voulait pas lui faire mal.

- Si le désir vous brûle, peut-être vous sentirez-vous mieux si vous me possédez...

Elle allait se montrer encore un peu plus explicite mais quelques coups la coupèrent dans son élan. Quelqu'un frappait à la porte avec vigueur, s'attendant certainement à une prompte réponse.

- Astrid ?! T'es là ?!

Reconnaissant la voix qui s'adressait à elle, la demoiselle rougit. Elle était gênée d'être interrompue de cette manière mais ne savait pas vraiment ce qu'elle pouvait bien y faire. Décidant que le baron devrait être sa priorité pour le moment, Astrid lui fit signe de rester silencieux. Si elle ne répondait pas, les coups et les appels finiraient bien par disparaître et ils pourraient sans doute reprendre leurs occupations... Mais pour le moment les bruits ne fablissaient pas.

Hector frissonna en sentant la peau fraîche de la Douce s'approcher puis toucher et s'étendre contre la sienne.

- Vous préférez peut-être que je m'éloigne, dans ce cas ?
- Restez, je vous en... commença le baron sans se rendre compte qu'elle jouait...

Et quel jeu ! La jeune femme, plus entreprenante et sensuelle que jamais, se glissa au dessus de lui, dans un mouvement si doux et si chaud à la fois.
- Si le désir vous brûle, peut-être vous sentirez-vous mieux si vous me possédez...

La clarté de ces propos eut un effet incroyable sur le baron ! Même s'il avait connu des prostituées aux propos explicites, ces mots, venant de la si douce - presque (!) chaste - Astrid, achevèrent de brûler son coeur d'excitation... S'il pouvait sentir toute la moiteur d'Astrid contre son mat déployé - et Dieux qu'il aimait ça ! - la demoiselle ne pouvait rester insensible à l'émoi réciproque qu'elle devait sentir au plus près de son intimité...

Hector posa ses mains sur les fesses d'Astrid, prêt à entamer la danse la plus parfaite qu'il eut pu imaginer, avec la meilleur danseuse, celle qui, quelques minutes plus tôt encore, portait la robe la plus sexy que Marbrume ait jamais connue ; celle qui, fière et sûre d'elle, offrait au baron une vue parcellaire sur sa poitrine de reine, rayée par quelques mèches brunes qui ondulaient hypnotiquement sur ses rondeurs claires et gourmandes, se posant parfois, sans heurt, sur le flanc d'un téton léger...

- Astrid ?! T'es là ?!

L'amant brûlant fut expulsé de ses rêves érotiques par une voix masculine ; une voix si rèche, si neutre, si droite... Et pourtant, Hector avait encore envie d'Astrid ! Un sourire filou, même, éclaira son visage alors que celui de la brune rougissait. Elle mit un doigt devant sa bouche et Hector acquiesça. Pour autant, le silence ne réclamait pas l'inaction ! De ses larges mains il fit glisser Astrid tout contre son sexe, retenant avec difficulté, mais brio, tout râle, tout gémissement, tout bruit... Ce fût un instant délicieux en lui même, mais aussi par le fait que, pour une raison encore inconnue, il revêtait un caractère de secret, d'interdit... Les mains du baron se crispèrent un peu sur les fesses de la belle tandis que la valse muette continuait, lente et sensuelle... Seulement, à en croire les coups contre la porte de la chambre douce, ce charmant préambule risquait d'être également une charmante conclusion...

La cartomancienne était soulagée de voir son invité acquiescer, signe qu'il était d'accord pour garder le silence le temps qu'on les laisse tranquillement profiter de leur fin de journée. L'activité qu'ils s'apprêtaient à partager ne méritait pas qu'on l'interrompe !
Les coups sur la porte ne faiblissaient pas, ce qui intriguait Astrid tout de même. Qui pouvait bien essayer de la trouver ici en pleine journée? Elle devrait être à sa tente de cartomancie, même si le bruit avait sûrement déjà couru dans le quartier qu'elle ne s'y était pas présentée le matin même. Quelqu'un s'inquiétait peut-être? Non, bien sûr que non, personne n'était là pour s'inquiéter pour elle.
Les mains d'Hector attrapèrent ses fesses un peu mieux avant de la guider. Surprise, la jeune femme ne put rien dire en raison de son voeu provisoire de silence, et craignant qu'il ne se blesse en tentant de l'attirer à elle, elle suivit de très bonne grâce la trajectoire qu'il voulut lui faire prendre.
De nature discrète durant ce genre de choses, Astrid n'eut aucun mal à retenir le léger gémissement qui ne demandait pourtant qu'à franchir ses lèvres. Elle sentait que ça avait été bien plus difficile pour le baron, ce qui la fit sourire en même temps qu'une expiration particulièrement profonde quittait ses lèvres.
Que c'était agréable... Les doigts d'Hector tenaient encore un peu plus fermement ses rondes fesses alors que la demoiselle participait très volontiers à leur douce danse... Lentement, en essayant de maintenir le silence le plus parfait...

- Astrid !

Elle ferma les yeux. Elle voulait l'oublier, elle voulait que la voix se taise et que son propriétaire s'en aille ou frappe à une autre porte.

- Réponds! Je sais que t'es là... C'est important.

C'était sûrement une tentative pour la persuader de se décider à ouvrir la porte, il ne pouvait pas savoir qu'elle était vraiment là, si ? Elle lança un regard vraiment gêné au baron. Cette situation n'allait pas pouvoir durer. Mettant lentement fin à leurs si délicieux mouvements engagés, elle ne se leva pas pour autant. Elle se râcla la gorge et attendit une seconde, le temps de reprendre sa respiration.

- Qu'est-ce ... qu'il y a ?
- On a déposé quelque chose pour toi, apparemment c'est important, on m'a dit de te le donner en mains propres et vite. Alors, tu l'ouvres cette porte ?

La demoiselle se dégagea doucement de sa position, attrapa le linge qu'Hector avait utilisé pour se sécher un peu plus tôt et l'enroula à toute vitesse autour d'elle, avant de trottiner jusqu'à la porte. Quand elle l'ouvrit très légèrement, ne laissant rien voir du lit, l'aubergiste eut l'air surpris de l'atmosphère sombre de la pièce et de la drôle de tenue de la demoiselle. Il ne fit aucun commentaire à ce sujet, et se contenta de lui donner ce qu'on lui avait confié pour elle. Astrid le remercia mais lui claqua presque la porte au nez pour observer tranquillement ce quelle avait entre les mains. Elle dut s'approcher de la fenêtre pour voir quelque chose avec les quelques rayons qui parvenaient dans la chambre...
Il y avait quelque chose d'écrit. Et elle ne savait pas lire. Posant le message sur le lit, elle décida que ça ne devait pas être bien important...

- Réponds! Je sais que t'es là... C'est important.

Hector crut reconnaître la voix du patron de l'auberge... alors il sourit d'un air compatissant à la prostituée et la laissa voir de quoi il s'agissait. De toute façon, dans son état, il ne pouvait pas faire grand chose de plus que d'attendre sagement dans le lit d'Astrid, la suite des évènements. Et cette suite, ce fut une lettre que l'homme remise à la jeune femme. Le baron sourit. Un courrier pour une prostituée, voilà qui était original ! Savait-elle lire ?! Cela aurait étonné Hector. Pourtant, elle se dirigea, enrobée dans la serviette qu'Hector avait utilisé précédemment, vers la fenêtre pour mieux voir la missive. Quelques instants plus tard, elle posa la lettre sur le lit.

Hector, curieux et plaisantant, demanda :
- Était-ce si urgent que ça, pour interrompre une belle prostituée et sa noble clientèle ?


Le baron tendit son bras valide pour prendre la lettre. Il en commença la lecture à haute voix :
- Cessez d'aider le baron sinon vous mour... Il hésita et finit la lecture de la lettre en silence.

vous mourrez comme lui. Dernier avertissement.

Hector laissa tomber la lettre sur le lit.

- ...sinon vous mourrez comme lui.

Les yeux jovials du baron s'étaient assombris, noircis, et ils montraient également toute la stupeur qui était la sienne.

- Par les Trois ! Comment est-ce possible ?!

Il se doutait bien que c'était son empoisonneur qui était à l'origine de cette lettre... mais comment pouvait-il savoir qu'il était là, avec Astrid ?! Il n'en revenait pas. Il s'assit sur le bord du lit, cherchant à comprendre, tentant de se rappeler les personnes qu'ils avaient croisé la nuit précédente et ce matin même... Il se prit la tête dans ses mains.
- Parbleus, je n'y comprends goutte !

Il se tourna vers Astrid, espérant qu'elle aurait plus d'idée que lui... car pour l'heure, le tourbillon qui venait d'envahir son esprit ne faisait que mélanger ses idées...

- Était-ce si urgent que ça, pour interrompre une belle prostituée et sa noble clientèle ?

Hector avait l'air amusé, et Astrid lui sourit simplement, même si elle aurait apprécié qu'il soit assez délicat pour ne pas lui rappeler sa condition. Elle ne voyait pas comment lui annoncer qu'elle n'en savait rien. Il l'avait vue observer l'objet avec attention, il en avait peut-être déduit qu'elle savait lire... Mais non. Ces signes, même tracés avec application -ce dont elle ne pouvait juger- restaient hermétiques à ses yeux. Ce n'était pas grave, elle trouverait quelqu'un pour lui faire la lecture. Elle ne savait pas encore qui mais elle trouverait bien. Quoique, après ce qu'ils venaient de vivre elle pouvait peut-être se permettre de lui demander ce minuscule service... Ça n'avait pas l'air bien long.

-Eh bien... Peut-être que vous pourriez me le lire... S'il vous plaît...Dit-elle en baissant les yeux, un peu honteuse mais n'ayant pas explicitement dit qu'elle ne savait pas lire.

Le baron attrapa le courrier, Astrid ne s'y opposa pas. Elle n'avait pas connaissance de quoi que ce soit qu'il serait gênant qu'Hector lise... Ce qui était étrange c'était que l'auteur de la misive soit passé par l'intermédiaire du tavernier. Mais elle ne s'en inquiétait pas outre mesure, juste intriguée par le caractère apparemment "urgent" du message. Si c'était si urgent, on serait venu lui parler, on ne lui aurait pas envoyé quelque chose dont elle ne pouvait pas comprendre le message.

- Cessez d'aider le baron sinon vous mour...

Quoi ?! Astrid était pendue à ses lèvres, craignant et attendant la fin avec impatience. Elle avait bien une idée de ce qui allait suivre mais elle refuserait d'y croire tant qu'elle ne l'aurait pas entendu. Mais Hector ne dit rien pendant un moment, observant toujours le message mais maintenant en silence. Puis, il me laissa tomber sur le lit.

- ...sinon vous mourrez comme lui. 

Elle avait envie de demander si c'était une blague, mais le regard sombre et surpris du baron l'en dissuadait. Elle peinait pourtant à comprendre comment tout ceci pouvait être réel. Elle ne savait pas non plus ce qu'elle pouvait faire, ni ce qu'elle allait faire. Elle n'avait jamais reçu de telles menaces jusque là...

- Par les Trois ! Comment est-ce possible ?! 

Ils se posaient apparemment la même question, et pourtant la cartomancienne aurait pensé qu'il aurait une idée. Visiblement c'était lié à la tentative d'assassinat. Mais pourquoi vouloir sa mort avec tant d'insistance ? Au point de tuer ceux qui lui viendraient simplement en aide ? C'était terriblement angoissant...

- Parbleus, je n'y comprends goutte ! 

Le regard d'Hector venait de se tourner vers elle, il espérait probablement qu'elle ait quelque chose à dire. Mais Astrid ne savait pas vraiment ce qu'il convenait de faire dans ce genre de situation. Elle avait envie de continuer à aider le baron mais il fallait avouer qu'elle était terrifiée à l'idée qu'il lui arrive - encore - quelque chose.

- Nous devrions peut-être... Demander à l'aubergiste qui lui a confié le message ? Je n'ai aucune autre idée pour le moment...

Elle se leva, fit quelques pas, et ses pulsions d'ordre, habituelles, reprirent. Elle rangea tout ce qui traînait avec soin, comme pour échapper un peu à la situation. Y compris la magnifique robe, qu'elle replia avec toutes les précautions du monde. Elle enfila juste une robe, et se repeigna rapidement... Avant de stopper son geste, l'air un peu perdue. La réalité parvenait soudainement à sa conscience. Et elle n'était pas agréable.

- Je... Vous croyez que... Silence. J'ai peur...

- Mais oui, vous avez raison ! Il n'y a pas une seconde à perdre !

Hector se leva à la suite d'Astrid et de son excellente proposition, oubliant un temps ses blessures au bras. Certes il pouvait, même avec son seul bras droit, se battre, mais, pour s'habiller, c'était une autre paire de manche ! Il attrapa ses affaires, sa nouvelle chemise, et d'un air un peu gêné, demanda :
- Pourriez vous m'aider ?

Astrid semblait, elle-même, moins à l'aise, moins décidée, que sa rapide préparation pouvait laisser croire.
- Je... Vous croyez que... J'ai peur...

Ceci stoppa un instant Hector. Était-ce raisonnable de repartir si rapidement à l'aventure ? Sans doute pas mais...
- Allons au moins voir l'aubergiste... Sans doute pourra-t-il nous décrire l'homme et les conditions dans lesquelles il lui a remis le message...

Encore à moitié nu, le baron posa sa main sur la joue d'Astrid.
- Enfin, je ne voudrais pas vous impliquer trop avant dans cette histoire... Je peux m'occuper de ça tout seul. Ces menaces - il désigna la lettre d'un regard sombre - ne sont sans doute pas des paroles en l'air... alors... je comprendrais.

Il s'écarta un peu d'elle pour qu'elle l'aide à se vêtir, puis il se dirigea vers la porte, attendant de savoir quelle serait la décision d'Astrid.

Elle avait presque l'impression d'avoir surpris Hector par sa déclaration, parce qu'il s'arrêta un instant. Ne s'était-il pas attendu à ce genre de réaction ? C'était un guerrier, il devait sans doute avoir l'habitude de savoir sa vie menacée, mais ça ne faisait pas vraiment partie de la vie d'Astrid. Personne jusque là n'avait eu de réel intérêt à la menacer si violemment, même si elle avait effectivement déjà connu quelques... Violences auparavant. Jusqu'où le baron avait-il acheté son aide ? La question devenait épineuse.

Allons au moins voir l'aubergiste... Sans doute pourra-t-il nous décrire l'homme et les conditions dans lesquelles il lui a remis le message...

Elle hocha la tête, d'abord doucement puis avec plus de vigueur. Oui, c'était quelque chose qu'elle devrait pouvoir faire. Et puis, l'aubergiste aurait sûrement la langue plus libre s'il parlait directement à la destinataire du message, et non au baron. Même si Hector était en position d'exiger beaucoup de lui, puisqu'il était noble, l'aubergiste ne l'avait même pas vu dans la chambre d'Astrid et ne savait pas dans quelle mesure le message le concernait. En tout cas il ne l'avait pas lu. La main du guerrier sur sa joue arrêta son mouvement.

- Enfin, je ne voudrais pas vous impliquer trop avant dans cette histoire... Je peux m'occuper de ça tout seul. Ces menaces ne sont sans doute pas des paroles en l'air... alors... je comprendrais.

Elle aurait peut-être préféré qu'il mente. Qu'il lui dise que personne n'oserait s'en prendre à elle, qu'elle ne devait pas s'en faire pour si peu, ou que si les menaces avaient été sérieuses on se serait débrouillé pour qu'elle puisse les comprendre au lieu de lui envoyer un message qu'elle ne pouvait pas lire. Soit l'expéditeur ne la connaissait pas assez pour savoir qu'elle ne lisait pas, auquel cas il manquait cruellement de bon sens, soit il se doutait qu'Hector serait là pour lui en faire la lecture... La personne qu'ils recherchaient était peut-être même encore dans l'auberge à l'heure qu'il est.
Enfin, il lui restait une ou deux minutes pour se décider. Astrid accéda à la demande d'Hector, évidemment, et le vêtit avec soin. C'était presque étrange de faire les choses dans ce sens là. Disons qu'elle passait plus de temps à ouvrir des chemises qu'à les fermer. Ça ne l'empêcha pas néanmoins de se montrer efficace et délicate.
Elle le regarda alors se diriger vers la porte tendit qu'elle sentait son cœur se serrer. Elle n'allait tout de même pas le laisser faire face à cette histoire seul, alors qu'en plus il était blessé et n'avait pas d'autre refuge ? Elle n'allait pas le laisser être aidé par quelqu'un d'autre, et donc mettre une vie supplémentaire en danger ? Apparemment celui ou ceux qui en voulaient à Hector l'avaient déjà repérée, autant qu'elle continue. Et puis, que valait la vie d'une prostituée ?

-Attendez je... J'arrive.

Astrid ne pouvait pas promettre qu'elle le suivrait dans toute l'histoire non plus. Mais pour le moment le risque semblait encore limité. Elle pouvait le faire et elle s'en sortirait. Elle rejoignit le baron avant qu'il ne quitte la chambre et tenta un timide sourire dans sa direction. N'était-elle pas en train de faire une grossière erreur ? Elle n'en savait rien. Mais maintenant sa décision était tout de même plutôt prise, et elle descendit donc en direction de la grande salle.
Cherchant l'aubergiste du regard, elle eut surtout l'impression que tout le monde les regardait. Ce n'était peut-être qu'une impression, elle ne savait pas trop, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser au moins vaguement que celui qui les menaçait était peut-être là, guettant leurs réactions. Astrid ne put pas non plus s'empêcher de saisir la main d'Hector dans la sienne, comme pour se donner un peu de courage et se rappeler qu'elle n'était pas seule.
Malgré les allées et venues de son regard dans toute la pièce, elle ne voyait pas l'aubergiste. Tournant finalement le visage vers son acolyte, elle semblait aussi surprise que perdue.

-Vous le voyez ? Où peut-il être ?

Alors qu'Astrid aidait Hector à se rhabiller, alors que ses doigts experts passaient sur son corps de la plus neutre des façons, le baron soupira, pensant au moment d'amour inachevé, abandonné... Il trouvait ça fort dommage en soi, et parce que la quête qui les attendait était risquée, que l'un deux ou peut-être les deux risquaient d'y perdre des plumes. Et, surtout pour la belle Astrid, il eut été bien dommage qu'elle perdît ses atours.

Ils descendirent dans la grande salle et le spectacle offert dans celle-ci était bien différent de celui proposé la veille au soir. La pièce était remplie et animée et le couple semblait l'objet de nombreux regards. Un noble avec Astrid, cela devait être assez rare... Le baron n'y prêta guère attention. Tout comme Astrid, il cherchait le patron du regard. Celui-ci était visiblement absent.

- Vous le voyez ? Où peut-il être ? Demanda Astrid.

Hector regarda les yeux bleus d'Astrid, son regard était bien plus sombre qu'il y a un quart d'heure. Elle était toujours belle, certes, mais son état d'esprit déteignait d'une certaine manière sur ses traits et ses gestes. Elle n'était plus la féline sensuelle, attirante, désirable, elle était la féline aux aguets, dangereuse, prête à bondir sur sa proie. Hector se rappela comment elle avait attaquer son agresseur la nuit précédente, avec une pelle ou une autre arme de jardinier... Elle n'était pas aussi faible qu'on - ou qu'elle même - pouvait le croire.

La porte derrière le comptoir s'ouvrit et l'aubergiste apparut, quatre bouteilles dans les mains. Il les plaça sur des étagères en hauteur et Hector glissa à sa compagne :
- Allons-y...

Hector avait la main d'Astrid dans la sienne et c'était agréable... Elle lui passait un peu de chaleur, un peu de douceur, un peu d'amour aussi, peut-être ; dernière rémanence des caresses passées.

- Monsieur ? Nous avons une question pour vous...

L'homme se retourna. Son visage tranquille se fendit d'un sourire commercial.
- Que puis-je pour vous, Messire ?
- L'homme qui vous a porté le message, tout à l'heure, savez-vous où il est ?
- Il est parti aussitôt après m'avoir donné le papier.

Hector regarda Astrid, l'air de dire "évidemment" puis il interrogea de nouveau l'aubergiste :
- Mmmh, pourriez-vous nous le décrire : son visage, ses habits ? A-t-il dit quelque chose : d'où il venait ? où il allait ?
- Il n'a rien dit de plus que "Pouvez-vous apportez ce message à la prostituée, la brune ?" et il a posé une pièce d'or sur mon comptoir... Il était blond et portait des vêtements sombres, bruns je crois. Ah ! Si, il...

Hector eut une idée. Si l'homme savait qu'elle était prostituée, il l'avait peut-être vu à l'oeuvre la veille au soir, lorsqu'elle était au bar et qu'Hector était venu lui parler... Comme les clients étaient peu nombreux...

- ... il avait une cicatrice sur la joue, vers l'oreille.
- Est-ce que, par hasard, vous vous souvenez s'il était là hier soir ?

Hector se tourna aussi vers Astrid. S'il n'avait pas fait attention aux clients présents hier soir, peut-être qu'Astrid se souvenait-elle des clients de l'auberge. Après tout, c'était son métier de regarder les gens, de poser ses beaux yeux bleus sur leur visage pour les attirer à elle...

Astrid était rassurée d'apercevoir enfin l'aubergiste. Ces histoires d'empoisonnement et de menaces lui faisaient craindre le pire pour tout et n'importe quoi, et rien que le fait de ne pas le trouver dans la grande salle tout de suite avait eu un caractère inquiétant à ses yeux. Heureusement pour elle qu'Hector prenait les devants, sinon elle se retrouverait bien vite pétrifiée. Voilà qui tranchait tout à fait avec la tranquille assurance dont elle savait faire preuve pour attirer la clientèle ou dévoiler ses charmes sans en avoir trop l'air. La peur pouvait vraiment changer quelqu'un.

Monsieur ? Nous avons une question pour vous...

Bien évidemment l'aubergiste semblait bien disposé à répondre : il n'avait aucun intérêt à refuser son aide sans savoir quel était le sujet. Au contraire, il devait être bien heureux d'avoir attiré un noble jusqu'à son établissement, et il était donc certainement décidé à essayer de lui faire bonne impression.

Que puis-je pour vous, Messire ?
- L'homme qui vous a porté le message, tout à l'heure, savez-vous où il est ?

L'homme derrière le comptoir lança à peine un regard à la prostituée. Puisqu'elle était là, elle devait consentir à cette question et il n'y avait aucun mal à y répondre. Surtout que la réponse n'avait finalement pas grand intérêt pour leur enquête.

Il est parti aussitôt après m'avoir donné le papier.

Le regard lancé par Hector parlait de lui-même, et il était vrai que la réponse n'avait rien d'étonnant. Seulement, l'entendre ainsi prononcé par l'aubergiste suffit à calmer un peu la peur d'Astrid. Quoique, peut-être qu'il agissait sur la demande de quelqu'un qui se trouvait là à les observer... Elle chassa cette pensée de son esprit, en se disant qu'elle était vraiment trop paranoïaque.

Mmmh, pourriez-vous nous le décrire : son visage, ses habits ? A-t-il dit quelque chose : d'où il venait ? où il allait ?
- Il n'a rien dit de plus que "Pouvez-vous apportez ce message à la prostituée, la brune ?" et il a posé une pièce d'or sur mon comptoir... Il était blond et portait des vêtements sombres, bruns je crois. Ah ! Si, il... 

Astrid releva les yeux vers l'aubergiste, curieuse d'entendre la suite alors qu'il tentait de se rappeler de quelque chose qui serait visiblement un indice intéressant pour le reconnaître.

... il avait une cicatrice sur la joue, vers l'oreille. 

Astrid frémit, elle le connaissait. Elle doutait qu'il soit à l'origine d'une tentative d'assassinat, elle n'était même pas sûre qu'il sache lui-même le message qu'il avait transporté. C'était un coursier, il était payé pour ce genre de choses toute l'année, la prostituée l'avait déjà vu au travail plusieurs fois. Et pas seulement au travail, d'ailleurs, mais elle n'avait pas tellement envie de s'attarder sur la question.

Est-ce que, par hasard, vous vous souvenez s'il était là hier soir ?

Le baron se tourna tout naturellement vers elle. Évidemment, Astrid avait scruté tout le monde, c'était un réflexe. Elle arrivait presque tout de suite à reconnaître les clients potentiels, forte de plusieurs années d'expérience. Elle remua la tête.

-Non, pas hier soir.

Elle sentait bien que c'était le moment de partager ce qu'elle savait avec Hector. Les mots sortirent tous seuls alors même qu'elle semblait un peu perdue dans ses pensées.

Il s'appelle Guillaume. C'est un coursier, c'est son métier de transmettre des messages ou des colis. J'ai déjà tiré les cartes pour lui.

Et pas seulement, mais ce n'était pas le genre d'informations qu'elle mourait d'envie de partager avec Hector. Il devait bien se douter qu'elle connaissait beaucoup de monde de cette manière, mais elle ne ressentait pas vraiment de fierté à avoir couché avec un type qui lui apportait des menaces de mort. Mais bon, il ne se souvenait même pas de son prénom visiblement, ou alors il n'avait pas voulu le montrer. Il n'avait peut-être pas voulu qu'Astrid ne l'identifie. Il avait sûrement tenté de masquer sa cicatrice, mais pas de chance pour lui l'aubergiste l'avait vue.
Astrid murmura doucement, pour que seul le baron puisse l'entendre, après avoir attiré son attention en serrant sa main plus fort.

-Je sais où il habite. Il ne doit pas y avoir trop de monde avec la même cicatrice...

Elle ne devrait pas le lui dire, et encore moins l'y conduire. Le secret professionnel, voilà quelque chose de très important quand on se prostitue. Pourtant, étant donné les circonstances, il fallait bien faire exception.

C'est Astrid qui renseigna Hector sur le messager : un certain Guillaume. C'était un premier pas, sans doute, vers son anonyme ennemi... Peut-être que l'homme à la cicatrice saurait le renseigner sur lui... bien qu'il faudrait sans doute le faire parler et, pour cela, employer des méthodes fort peu trinitéennes. Et cela, Hector ne comptait pas l'imposer aux angéliques yeux de la douce Astrid. Et mieux valait ne pas laisser croire à quiconque ici - et surtout pas au patron - qu'il comptait retrouver la trace du blond. Il réfléchit un instant puis s'adressa à la cartomancienne :
- Tout ça n'a guère d'importance... Je vais rentrer à Sombrebois. Cette histoire, c'est du passé.

Il posa une main tranquille sur l'épaule d'Astrid et remercia négligemment le patron de l'auberge.
- Je vais chercher ma hache ; mes terres m'attendent.

Il fit un clin d'oeil discret à Astrid et se dirigea vers la chambre. Si elle le suivait, il profiterait de ce dernier moment pour lui expliquer son plan... si elle restait là, dans la grande salle de l'auberge, il lui laisserait un petit message pour le lui expliquer.

Elle connait bien quelqu'un qui sait lire

Le baron comptait se rendre à l'auberge où, la veille au matin, avant toute cette longue histoire (empoisonnement, sauvetage par Danaë, enquête), il avait laissé Gris-Poil. Peut-être serait-il aussi bien là-bas, pour se reposer, et il éviterait à Astrid de risquer sa vie pour lui. Bien sûr, sans elle, les journées seraient longues et tristes mais c'était sans doute mieux ainsi. Cela la sécuriserait et cela endormirait peut-être la vigilance de son ennemi... Hector pourrait ainsi, plus facilement sans doute, repartir à sa recherche et mieux l’occire. La seule chose dont il avait besoin était l'adresse du messager. Mais Astrid, en une seconde, dans sa chambre ou sur le seuil de l'auberge, pourrait la lui donner.

Tout ça n'a guère d'importance... Je vais rentrer à Sombrebois. Cette histoire, c'est du passé.

Astrid fut particulièrement surprise par cette déclaration, mais elle n'en laissa rien paraître. Ce n'était pas son affaire et toutes les décisions revenaient à Hector. Elle se contenta de hocher la tête avec lenteur, jusqu'à ce que le baron pose une de ses mains sur son épaule.

Je vais chercher ma hache ; mes terres m'attendent.

La cartomancienne ouvrit la bouche, bien décidée à le faire changer d'avis, mais se tut en apercevant le clin d'oeil. Il ne souhaitait pas rentrer à Sombrebois ? Mais quoi alors ? Elle ne comprenait pas grand chose à la manœuvre mais tant pis. Ce qu'elle savait en revanche, c'était que s'il partait elle ne comptait pas le laisser sans lui dire au moins au revoir. En y pensant elle se disait qu'il y aurait certainement d'autres choses à dire, mais elle ne voyait pas tout à fait quoi. Elle se retrouvait un peu perdue, et choisit donc de le suivre jusque dans la chambre. De toute façon, c'était sa chambre, il n'y aurait pas d'endroit où elle serait mieux. Sauf peut-être dans sa tente, à tirer les cartes.
Elle remonta jusque son petit chez elle, curieuse de savoir ce qu'Hector avait derrière la tête. Poussant doucement la porte elle se retrouva en tête à tête avec lui, encore une fois. Elle ouvrit la bouche, prête à assouvir sa curiosité mais bizarrement ce ne fut pas la phrase la plus logique sui vint la première.

-Voilà, dit-elle en tendant plusieurs pièce de sa bourse au baron.C'est la monnaie des courses que vous avez demandées, expliqua-t-elle doucement. Elle ne comptait pas lui soutirer plus d'argent que ce qu'il lui avait déjà donné, elle refuserait de garder cette monnaie s'il le lui proposait, bref : elle ne voulait pas profiter de lui. Partez-vous vraiment ? Demanda-t-elle ensuite, tout simplement, mais elle ne lui laissa pas le temps de répondre avant de reprendre. Si vous souhaitez retrouver Guillaume faîtes attention, il est toujours armé. Il a une dague à la ceinture mais ne vous laissez pas berner s'il la pose, il a toujours... Astrid chercha son mot un moment, avant de passer sa main droite sur son avant bras gauche. Un truc. Une lame, là. Cachée. Elle ne précisa pas comment elle l'avait appris, mais il était évident qu'une prostituée avait accès à l'habillement de son client et que ce genre de choses ne passait pas inaperçu. Et si vous rentrez... Je vous souhaite qu'on vous laisse en paix. Dans tous les cas, prenez soin de vous... Et n'oubliez pas, vous devez laver votre plaie et refaire votre bandage chaque jour, ainsi que vous reposer !

Un peu gênée elle se tenait debout, bien droite, entre lui et la porte, attendant ce qu'il aurait à lui dire. S'il continuait l'enquête, avec ou sans elle, il aurait probablement d'autres questions sur Guillaume. S'il préférait partir tout simplement, il réagirait peut-être à sa manière un peu détournée de lui dire au revoir. Elle ne savait pas trop quoi faire tant la situation n'avait plus de sens pour elle.

Il avait espérer qu'elle l'accompagne en haut et ce fut le cas. Aussitôt dans la chambre, Astrid donna de précieux conseils et nombreuses recommandations à Hector qui la remercia grandement.

- Merci pour ça... et pour tout ce que vous avez fait pour moi... mais je ne partirais pas tout de suite à Sombrebois. Je vais retrouver mon cheval à l'auberge du Héron-Cendré. Je... J'aurais aimé rester avec vous plus longtemps mais je pense que ce n'est ni raisonnable ni nécessaire.

Il s'approcha d'elle et ne put s'empêcher de déposer un baiser sur ses lèvres si délicieuses.
- Mais je reviendrais vous voir, c'est certain.

Sa main valide caressa le bras d'Astrid. Hector regrettait tellement l'interruption de tout à l'heure... Mais c'était ainsi, c'était sans doute son destin. Elle lui avait déjà tant offert. Il ne pouvait blâmer les Dieux de lui refuser une dernier moment de luxure après qu'elle lui eut offert la vision de sa délicieuse silhouette dans sa robe de tulle.

Il prit sa hache de sa main valide. Il hésitait à donner à Astrid l'adresse de son auberge... mais, finalement, s'y refusa. Il ouvrit la porte de la chambre et sur le pas de la porte conclut par ces quelques mots :
- Prenez soin de vous, Astrid, ne prenez pas trop de risque... Je détesterais vous perdre... vous, ma bonne étoile.

- Merci pour ça... et pour tout ce que vous avez fait pour moi... mais je ne partirais pas tout de suite à Sombrebois. Je vais retrouver mon cheval à l'auberge du Héron-Cendré. Je... J'aurais aimé rester avec vous plus longtemps mais je pense que ce n'est ni raisonnable ni nécessaire.

Astrid comprenait qu'il ne veuille pas rester avec elle bien évidemment mais elle aurait préféré apprendre qu'il retournait à Sombrebois pour se reposer comme ça lui était recommandé. Elle l'avait vu si faible au retour de l'hôpital qu'elle aurait préféré qu'il passe quelques temps au calme. Il disait qu'il partait chercher son cheval, mais où allait-il donc alors ? Elle n'osa pas demander, ce n'étaient pas ses affaires. Il valait d'ailleurs sûrement mieux qu'elle l'ignore de toute façon. Hector s'approcha à nouveau d'elle, pour l'embrasser. C'était presque bizarre. C'était comme un vrai au revoir. Habituellement les hommes étaient partis avant même qu'elle se couche, et elle n'avait pas droit à ce genre de scène. Elle n'était pas sûre d'en avoir envie à chaque fois non plus, de toute façon. Parfois il valait mieux pour tout le monde que la séparation se fasse en toute discrétion et en silence.

-Mais je reviendrais vous voir, c'est certain

Il caressait son bras avec douceur et elle lui adressa un petit sourire en réponse. Elle serait heureuse qu'il revienne la voir mais elle ne souhaitait pas à montrer trop expressive à ce sujet. Elle n'avait pas eu le temps de prendre du recul par rapport à toute cette histoire.
Il y eut un petit instant de silence gênant mais le baron était déterminé et il saisit alors sa hache de sa main tout à fait saine et sauve. Astrid le regarda alors qu'il ouvrait la porte pour s'en aller.

- Prenez soin de vous, Astrid, ne prenez pas trop de risque... Je détesterais vous perdre... vous, ma bonne étoile.

Le coeur de la cartomancienne se serra dans sa poitrine en entendant ça. Les membres de sa troupes avaient été attristés quand elle les avait quitté. Mais à part eux on ne lui avait jamais dit ce genre de choses en la quittant. "Je détesterais vous perdre". Il devait lui mentir, n'est-ce pas ? Il ne pouvait pas réellement penser ça d'une prostituée qu'il n'avait vue qu'une seule fois. Mais c'était trop tard, la surprise avait fait son petit effet et Astrid ne put que bredouiller quelques mots en le regardant sortir pour de bon.

- Je... Prenez soin de vous aussi... Monsieur le baron...