Marbrume


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 [Event] Les Joutes Royales - Attaque

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ZizanieMaître du jeu
Zizanie



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MessageSujet: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque EmptyDim 21 Avr 2019 - 1:28
[Event]
  Les Joutes Royales 

Avec Roland de Rivefière, Cesare, Aymeric de Beauharnais, Merrick Lorren, Hector de Sombrebois, Bérard d'Ergueil, et Ulysse de Sombreval.

[Event] Les Joutes Royales - Attaque D6fz3k10

   Les valeureux, assez braves pour tenter leur chance sous les yeux d’un peuple et de son Roi s’avancèrent tour à tour pour prendre place devant le Clerc Cesare qui les bénissait l’un après l’autre avec un sens du solennel et de la cérémonie qui renforçait d’autant plus la gravité de l’instant. De Hautevoie et Pardieu avaient livré un splendide combat qui plaçait la barre haute, très haute. Et sur les têtes encore non revêtues de heaumes des prétendants à la lice l’on pouvait déceler une pointe d’appréhension, une angoisse toute naturelle qui donnait l’impression que leurs armures resplendissantes étaient le coeur d’un suffocant brasier. Peut-être était-ce le cas, la ferveur d’un combat, le fracas des lames et armures et la gloire en perspective. Le tout sous le regard du dernier souverain du monde. Il y avait de quoi faire tourner la tête au plus solide des hommes.

    Une fois les combattants proprement oints le Prêtre se recula pour laisser place au héraut Royal qui s’avança en dépliant un rouleau de parchemin fin et coûteux. Tout jusque dans les moindres détails était riche et beau, n’en déplaise aux plus démunis, un tel événement se devait d’avoir un certain panache!

    Oyez!” Le silence qui s’abattit sur la lice témoignait de l’importance de la déclaration à venir. “J’appelle à combattre le Comte Aymeric de Beauharnais qui se mesurera au Vicomte Alexandre de Terresang!”

    Oh comme il avait brûlé au héraut de ne pas faire une brève pause en milieu d’annonce, un petit temps mort qu’il aurait assorti d’un léger sourire en coin du plus bel effet. Mais ce n’était pas le protocole, l’instant était à la gravité autant qu’à la fête et les usages se devaient d’être respectés. Il avait au lieu de cela bombé le torse et entonné les paroles d’usage avec force et conviction, comme il se devait de le faire.

    Combattants! Combattez pour la gloire, combattez pour l’honneur! Et combattez pour le Roi! L’histoire sera témoin de votre bravoure!”

    Et tandis que les deux nobles étaient coiffés de leurs heaumes et que les armures étaient une dernière fois vérifiées, le silence était toujours pesant, la tension palpable. Et chacun se demandait ce que le Roi, impassible, éprouvait en ce moment-même. Était-il fier et grave comme il se devait de l’être ou bien bouillait-il intérieurement comme tout son peuple? L’on pouvait à peine percevoir le bruit un vague émoi en provenance d’une ruelle du Goulot tout proche, certainement un détraqué qui s’opposait à la milice bien présente en ce jour.

    Après s’être salués d’un signe de tête les deux valeureux avaient véritablement pénétré la lice, celle où ils joueraient - si ce n’était leurs vies - leur réputation et l’avenir de leurs lignées. Si le combat des deux Chevaliers n’avaient été qu’un amuse-gueule d’ouverture, celui-ci était on ne peut plus sérieux.

    Ce fut le Vicomte de Terresang qui porta le premier coup, habilement dévié par son adversaire qui ne vit sa formidable opportunité de contre attaque empêchée par un long cri provenant de la même ruelle. Une femme à en douter par l’intonation. Le cri retomba et l’attention fut de nouveau sur les deux jouteurs qui se tournaient l’un autour de l’autre, cherchant la faille, le moment de frapper. S’en suivit une belle série de tailles et d’esquives de la part des deux nobles qui cherchaient leurs marques, tâtaient et se poussaient à la faute.

    Le cri qui s’éleva cette fois-ci ne fut pas celui d’une femme mais d’une foule entière qui se ruait sur la place et semblait pourchassée par…

    “FANGEUX! DES FANGEUX AU GOULOT!”

    Ce n’était pas des hommes qui pourchassaient ces gens mais bien des fangeux qui se ruaient sur cette presse qui tentait - en vain - de leur échapper, déchiquetant sans distinction femmes miliciens et enfants. C’était d’ailleurs une jeune femme qui avait crié un peu plus tôt avant que sa tête ne roule au sol, au moins aura-t-elle eu le privilège de se voir accorder une mort rapide, ce n’était pas le cas de tous. Dix fangeux contre une foule désarmée et le massacre qui se jouait sous les yeux des spectateurs des joutes était quelque chose que personne ne pourrait jamais oublier.

    Le corps brisé et déchiqueté d’une enfant vola, jeté comme un vulgaire déchet, et tomba dans les bras d’un milicien qui déstabilisé, eut à peine le temps de saisir l’horreur de l’instant avant que la bête ne se rue sur lui et ne lui arrache armes, armure et cage thoracique.

    Ceux qui n’avaient jamais vu ses monstres en action peinaient à croire qu’une telle horreur était finalement réelle, tandis que ceux qui avaient vécu l’exode fuyaient à toutes jambes, de sombres ombres dansant derrière les yeux. Certains erraient, hagards au milieu d’une foule qui avait cessé de se préoccuper des siens pour chercher la sécurité à tout prix. La panique des premiers instants tua presque autant que les bêtes elles-mêmes et l’on ne comptait plus les corps piétinés, brisés par des pairs qui ne s’en étaient même pas aperçu.

    “AUX ARMES! AUX ARMES! FAITES ÉVACUER LE ROI”

    “JAMAIS!”

    Comme s’il était véritablement utile de le préciser… Le Bailli d’Orsay organisait les défenses aux côtés du Roi qui avait refusé catégoriquement de quitter les lieux, mieux encore il menerait lui-même l’attaque contre les fangeux, refusant de mourir tel un petit monarque de campagne. S’il ne combattait pas aux côtés des siens aujourd’hui tout cela n’aurait servi à rien, et d’Orsay connaissait suffisamment bien son souverain pour savoir qu’il était vain d’insister. Eugénie de Sylvrur, désormais reine, avait été évacuée en larmes. Là encore la cour présente savait que s’il devait arriver malheur à la Reine les conséquences seraient dramatiques. Pleurait-elle de terreur ou de fierté? Personne n’aurait su le dire, mais le regard qu’elle lança à son époux au moment de quitter la place resterait une énigme pour beaucoup.

    L’on sonna la charge au milieu de ce qu’il restait des spectateurs terrifiés qui couraient en tous sens. Les dix bêtes tombèrent au prix de plus de deux-cent vies et grâce à l’aide inestimable d’une compagnie d’archers. Le Roi avait fait sa part, plus que sa part et bien que lourdement protégé il avait combattu comme un lion et abattu un fangeux d’une taille superbe en plein cou, envoyant la tête de celui-ci rouler par terre.

    La poussière retombait et c’était une scène de chaos, de guerre qui se dessinait devant le Roi et son peuple. Un par-terre de corps mutilés et de blessés agonisant, geignant faiblement dans une mare de sang qui arrivait presque aux chevilles. Pourtant la guerre était loin d’être terminée et si dix fangeux étaient sortis du Goulot il devait y en avoir bien plus dans ces ruelles sombres et traîtresses. Le Bailli aboyait ses ordres, dirigeait ses hommes et faisait évacuer les derniers spectateurs qui n’avaient su où se diriger dans ce chaos ambiant.

    Capitaine Langlois, faîtes conduire les blessés au Temple et décapitez les morts, tous les morts, vous m’avez bien compris?"

    L’homme salua plus brièvement qu’il ne l’aurait dû, mais on lui passerait pour l’heure cette petite infraction au protocole. Il y avait mieux à faire. Le Capitaine saisit l’un de ses Sergents au passage et l’envoya répartir ses hommes, ces derniers auraient une tâche immonde à accomplir, mais ils seraient loin des combats, pour le moment du moins...

    Bérurier! Faîtes décapiter et rassembler les cadavres au centre de la lice, faîtes garder les corps et brûlez-les immédiatement! On ne peut se permettre d’avoir plus de ces horreurs sur les bras! Exécution!”

    La chaîne de commandement faisait son oeuvre et l’ordre renaissait peu à peu, un bataillon serait dévouée à l’évacuation et la crémation des corps sur la place. Le reste des forces présente marcherait sur le Goulot. Et cette fois-ci c’était bien marche ou crève, pas de discours enivrant ni de marche lente et ordonnée. Non les soldats crevaient de peur, certains tenaient encore des morceaux de leurs camarades tombés entre leurs mains et beaucoup s’étaient fait dessus. Certains s’étaient agenouillés pour vomir d’horreur tandis que d’autres étaient relevés de force pour aller combattre Pouvait-on leur en vouloir? Il n’était question ni de comprendre ni d’excuser, il était question d’aller mourir dignement. Et peu importe si ce choix ne leur appartenait plus réellement.

    Le Roi entouré du Bailli et des Capitaines recevait les derniers rapports d’éclaireurs et organisait la lutte à venir. Le Goulot semblait perdu, tout du moins en partie. Comment expugner un tel dédale sans y perdre une armée entière? L’idée que proposa le Bailli, bien que révoltante, était peut-être la seule issue possible à cette catastrophe.

    Sire. Les éclaireurs nous rapportent que le quartier tombé est contre les murailles. Si mhh… Nous condamnions ces différents accès…” D’Orsay désigna sur une carte apportée dans l’urgence les quatre principales vois d’entrée au Goulot, sa voix tremblait car il savait que ce faisant il condamnait des milliers d’habitants à une mort certaine. “Nous aurions une chance d’endiguer la progression des fangeux et éviter de perdre la ville…” Il savait aussi quelle serait la réaction de Sigfroi face à cette éventualité. Avaient-ils seulement le choix?

    Vous plaisantez? Vous savez ce que cela implique?”

    Sire nous n’avons…”

    Pas le choix. Je sais.”

    D’une manière qui lui était peu commune le Roi envoya valser du pied une caisse en bois qui jouxtait la table où reposait la carte de la ville et se massa les tempes en ne cherchant absolument pas à masquer son désespoir. Ces gens qui mouraient et mourraient encore étaient son peuple, ses sujets. Il ne s’était pas fait couronner pour condamner des innocents à mort, il pensait mener les siens vers le renouveau et au lieu de cela…

    Sire?”

    Les deux poings fermés reposant sur la carte le dernier Roi du monde fixait le sol d’un air absent, ses pensées tournoyant sans cesse et allant de sa chère femme aux habitants terrifiés qu’il condamnait en les enfermant dans leur propre tombeau. Pourrait-il un jour se le pardonner? Et lui, lui pardonnerait-on?

    Faites préparer des matériaux, de quoi construire des barricades d’urgence pour contenir ces monstres. Nous les renforcerons plus tard. Postez des archers sur les murailles et près des carrefours à défendre.”

    Sigfroi releva la tête et on ne pouvait y lire que l’horreur d’une situation à laquelle personne n’avait été préparé, ce jour devait être le plus beau d’entre tous et voilà que le cauchemar était total. Il adressa une prière silencieuse aux Dieux qui ne l’avaient jamais abandonné et reprit ses esprits.

    Henri?”

    Seigneur?”

    Faites évacuer le Goulot, autant que possible, chaque vie compte. Et faites porter un message à la Reine, dites lui que… Elle comprendra…”

    Ne me dites pas que?”

    Vous croyez vraiment que je vais me terrer dans mon château pendant que mon peuple se fait massacrer? Un Roi sans honneur et sans peuple voilà ce que je deviendrais! Jamais Henri vous m’entendez? Jamais!”

    Le Bailli hocha la tête, autant parce qu’il savait que le Roi ne céderait pas et parce qu’il éprouvait à cet instant une admiration sans failles pour cet homme. C’est le Roi qu’il nous fallait se dit-il à lui-même, sans lui nous sommes perdus.

    Ce sera fait Sire.”

    Les Capitaines aboyèrent leurs ordres à leurs Sergents et l’on envoya des hommes chercher de quoi bâtir des palissades à la hâte pendant que les autres se préparaient à entrer dans le Goulot pour en évacuer les habitants et affronter la menace que vomissait ses ruelles sombres et crasseuses. Comment tout cela était-il possible? Ce fléau se moquait de tout ce que l’homme avait construit pour le contenir, des hautes murailles aux bûcher funéraires. À quoi bon se terrer comme des rats si l’ennemi parvenait à surgir on ne sait d’où ni comment? L’essentiel pour l’heure était de survivre et pourtant tous ceux qui se préparaient à la guerre, puisqu’il s’agissait bien d’une guerre, n’étaient pas certains d’y parvenir.

Par les Trois faites que tout cela n’ait été en vain…

    Eh vous! Venez par ici! Oui vous!”

    Les Sergents finissaient d’apostropher tous ceux qui se trouvaient encore sur la place et qui n’étaient assignés à aucun poste. Si tout le monde entendait survivre il faudrait que tous remontent leurs manches et y mettent du leur, sans quoi la victoire de personne deviendrait le défaite de tous. Et si Marbrume tombait l’humanité fonçait tête baissée vers l’extinction…

    Venez avec moi!”




Citation :
Certains s'en doutaient, d'autres n'auront rien vu venir, voilà pourquoi nous vous avions demandé si vous acceptiez la mort de vos personnages, sachez cependant qu'on fera notre maximum pour éviter ça!

Pas de joutes! Au lieu de ça vous aurez la lourde charge de sauver votre ville! Pour ça vous allez devoir libérer les différents points d'accès au Goulot pour permettre aux autres équipes de progresser. Pour l'instant on vous laisse réagir à ce qu'il vient de se passer et suivre votre Sergent, le reste du scénario va se dérouler tout seul!

Pas d'ordre de passage, pour rappel nous vous demandons de poster avant samedi prochain à minuit, pour nous permettre de préparer le post le lendemain!

Encore une fois bienvenue dans cet évent et bon jeu à tous!

Date limite de post : le 27/04/19. Prochain tour le : 28/04/2019
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Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque EmptyDim 21 Avr 2019 - 2:30
Le tumulte s'était emparé de la place des pendus - mais le tumulte qu'on y avait attendu.

À peine un semblant d'ordre venait-il d'être instauré, chacun ayant finalement trouvé sa place, quid des badauds ou des tournoyeurs, que l'endroit s'embrasa soudainement. Ce n'étaient pas les passes d'armes des seigneurs de Terresang et de Beauharnais qui en apportèrent la chose, hélas, mais bien l'irruption sur la place de nulle autre que la Fange elle-même, Némésis suprême pour un tournoi aux enjeux subitement rehaussés. Et dire qu'avant cela, le roi avait promis au vainqueur de porter le combat sur les terres laissées à la Fange! L'ironie était de mise.

En quelques minutes, ce fut la panique. La belle ordonnance entre la lice, les diverses estrades où trônait la noblesse du duché ainsi que les grands gradins pour la roture, tout ceci sombra dans une confusion épaisse et enfiévrée. La foule se mut comme une crue centennale, chacun se pressant du mieux qu'il pouvait pour échapper à ce mal qui jaillissait d'on ne sait trop où. La lice où Bérard et les autres concurrents se trouvaient n'y échappa ; bientôt le sable fut soulevé par le piétinement intense du flot des fuyards, contre lequel remontaient péniblement à contrecourant les hommes du Guet, vers la source du danger.

En d'autres temps, Bérard eût couru sus au tumulte, brette au clair, prêt à trancher le problème d'un moulinet leste de son bras. Pareil élan d'héroïsme demeurait cependant plus ténu aujourd'hui, ainsi sa première préoccupation fut de ne pas finir renversé et enterré vivant dans le sable de l'arène, sous le piétinement d'une foule en panique. La cohue le sépara de son compère Aymon, à qui le matin même il avait demandé de jouer les écuyers en lui assurant qu'il ne s'agirait là que d'un rôle de poseur. La belle affaire! Si ça se trouvait, l'archer bouffait d'ors et déjà les pissenlits par la racine - à moins qu'il n'ait pas déjà rejoint le rang des goules.

Il en aurait cependant le cœur net : tenant bon face à la marée humaine, Bérard tenta tant bien que mal de retrouver son compagnon d'armes... en vain. Au fur et à mesure que les combats continuaient et que la foule s'enfuyait, on finit par voir un peu plus clair. Inconsciemment, au gré des va-et-viens de la masse, le chevalier s'était rapproché de l'affrontement, si bien qu'autour de lui il ne commença plus qu'à voir des tuniques frappées des insignes du Guet. Le bâtard d'Ergueil scrutait les cadavres, redoutant de reconnaître son compère au prochain visage.

Cependant, ce fut un tout autre homme qu'il rencontra alors ; rien de moins que ce grand gaillard d'Hector, celui-là même qui avait valu, indirectement, à Bérard de se trouver ici. Tu me le revaudras, ne put s'empêcher de penser le grand blond tandis qu'il se portait au devant de l'ineffable nasique. « Hector! brama un Bérard sur les nerfs. Vous me calanchez pas dans les bras cette fois-ci! » Il s'apprêta à lui demander s'il n'avait pas vu l'archer Aymon, mais soudainement ce fut un sergent du Guet qui s'adressa à eux, leur aboyant de rejoindre la cohorte.

Ce n'était guère une surprise ; quoiqu'il n'ait pas l'âme d'un samaritain, Bérard ne pouvait que comprendre le réflexe du milicien, d'autant plus lorsqu'on estimait l'allure des deux gaillards auxquels il avait à faire. De haute sature et touts en armes, tant Hector que le bâtard d'Ergueil semblaient rompus à la guerre - sûrement plus que nombre d'hommes du Guet. Un instant hésitant, Bérard jeta un regard silencieux à son compère. Quelque dieu moqueur avait voulu que dans toute cette putain de foule, il tombe sur un des rares à le connaître de nom : plus n'était question de se débiner. Qui sait, peut-être Aymon avait-il été embarqué lui aussi dans l'affaire ?

Passant son bras dans les énarmes de son bouclier, Bérard dégaina son épée. Une grande inspiration plus tard, il emboitait le pas du sergent.

HRP:
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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque EmptyLun 22 Avr 2019 - 13:43
Après avoir reçu la bénédiction du prêtre, Roland attendait le résultat du tirage au sort, aux côtés de Serena. Le héraut s’avança alors. Le premier combat était annoncé, Le comte Aymeric de Beauharnais allait affronter le vicomte Alexandre de Terresang. Le blond connaissait de loin les deux hommes, ils n’étaient pas amis, mais relativement proches en ce qui concernait le vicomte, Roland avait accepté de jouer le rôle de précepteur en externe, pour le compte de l’ordre de l’astre d’azur. Le combat allait certainement s’avérer intéressant. La phrase d’ouverture du héraut laissait les spectateurs enthousiastes et les participants fiers, sans nul doute. Ils marqueraient l’histoire, cette journée allait être un renouveau, c’était le premier jour d’une nouvelle ère.

L’on entendit un bruit lointain, mais l’héritier en fit totalement abstraction, il était déjà très concentré dans ce tournoi. Il avait enfilé précédemment sa chemise de maille et son camail, il était prêt à lutter. Il contemplait cette joute, déterminé. Peut être un des deux pourraient être un de ses futurs adversaires, il observait alors d’ores et déjà leurs possibles failles et faiblesses, mais aussi leur force et leurs techniques de combat.
Le Vicomte attaquait en premier, coup qui fut rapidement paré par son adversaire. Alors que le comte de Beauharnais aurait pu aisément contre attaquer et possiblement prendre un léger avantage sur son rival, il fut stoppé dans son geste.

En effet, un cri nettement perceptible cette fois ci, s’était fait entendre. Une voix de femme visiblement, le combat tenta de reprendre, mais le cri restait en tête du noble guerrier. Était-il possible que certains brigands profitent du spectacle pour semer le trouble et prendre à partie une femme esseulée. Il essaya d’en faire abstraction néanmoins, la milice était partout en ce jour, visant à la sécurité de l’évènement, les malotrus seraient vite attrapés. Le combat reprenait de plus belle, Roland se concentra à nouveau. Mais ce fut de courte durée. Les cris se firent à présent beaucoup plus fort, des dizaines et des dizaine de voix se mêlèrent. Il se tramait réellement quelque chose de pas net. Ce qu’il entendit alors, il peinait à le croire, des fangeux ? Non, c’était impossible. Pourquoi ce jour, pourquoi des fangeux s’étaient-ils introduits dans l’enceinte de la cité. Il n’avait pas pensé que certains pouvaient intentionnellement être contre le couronnement de leur nouveau roi. Pourtant, il ne voyait pas d’autres explications. C’était volontaire, si c’était effectivement le cas. Quelqu’un les avait fait entrer, avait ouvert une brèche.

Il n’eut guère le temps de penser, tout se précipita alors, faisait s’envoler en un instant la joie passée. Il n’y avait plus aucune joie, aucune excitation. Il ne restait que le spectacle horrifique. La peur, la panique se lisaient sur les visages des gens, qui étaient venus en cette place des pendus pour s’amuser, célébrer et surtout oublier. Mais la vérité de l’apocalypse leur revenait en pleine figure. La monstruosité de cette dizaine de créatures était sans appel.
Des morceaux de chair volaient dans les airs. Roland resta un instant sans bouger, comme paralysé. Il ne s’attendait tellement pas à voir un tel massacre, qui pouvait s’y attendre. Les joutes se transformaient en un véritable bain de sang. Ils avaient voulu du combat, ils en avaient plus que de raisons. Pourtant, le peuple le combattait pas. Contre cette invasion, rien ne semblait possible. Son cœur fit un bond lorsqu’il aperçut le corps meurtri d’un petit enfant se briser et retomber inerte dans les bras d’un milicien. Qui fut évidemment bien trop choqué pour réussir à faire quoique ce soit, même songé à s’enfuir, il mourut presque aussitôt également.

Il voulut rattraper Serena, mais elle semblait déjà être partie, il ne la voyait plus. Sydonnie était auprès du roi, le protégeant. Il la vit et se dépêcha de bouger, écrasant la volonté de ses membres de rester paralysés. Il fallait clairement réagir, vu la rapidité des créatures à tuer et déchiqueter tout sur leur passage, il ne fallait pas les laisser progresser davantage. Il n’eut guère le temps de prier, mais il pensa aux Dieux l’espace d’une fraction de seconde, pourquoi ?

Quoiqu’il en soit, Roland n’allait pas fuir, ne sachant pas où ses proches étaient partis, dans la foule et le chaos, il s’approcha des sergents sur place, qui appelaient des renforts. Il s’avança, prêt à écouter les ordres et se préparer à l’action. Ils feraient parti d’un groupe certainement, en première ligne. Il n'était pas encore fixé, mais qu’importe. Il n’était pas du genre à se défiler. Sa famille était en danger, sa femme aussi, son roi maintenant et la cité entière de Marbrume. Il était de son devoir, en tant que guerrier, de protéger l’ensemble. Même si pour cela, il devrait y laisser sa vie… Il suivit le sergent, l’épée en main, prêt à combattre.


Dernière édition par Roland de Rivefière le Lun 22 Avr 2019 - 17:42, édité 1 fois
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Hector de SombreboisBaron
Hector de Sombrebois



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque EmptyLun 22 Avr 2019 - 17:10
* Cécilia Valclair *

Le baron ne put s'empêcher de faire une moue surprise en réponse à la légèreté de la chasseresse. Mais, bon joueur, il conclut ce court mais heureux entretien d'un :
- A bientôt alors, Mademoiselle Valclair, puissent les Trois vous envoyez de par le royaume jusqu'à mes terres, où vous me défierez pour l'honneur... et au moins le gîte et le couvert, c'est promis !

Un dernier clin d’œil et leurs routes se séparèrent..


*Alix et Aymeric de Beauharnais *

Le soleil, la quiétude, le joyeux brouhaha du peuple en liesse, les senteurs d'herbes sèches, le baron s'était presque endormi... mais il savait que son tour allait bientôt arrivé alors, lorsqu'un éclat de voix retentit - une très chaleureuse salutation - le baron se redressa et s'étira.

- Allez Florian, allons nous préparer !

Il prit le bras de son cousin avachi et le tira pour le redresser... bousculant une petite fille derrière lui...

- Bonjour, messire.. euh.. désolée de vous avoir... bousculé.

Mais !
- A... Alix ! Mademoiselle Alix ! Quelle surprise ! Comment vas-tu ma grande ? Toujours entrain de fouiner où tu ne devrais pas ?! D'autre ont été fessé pour moins que ça, sais-tu ?! S'amusa le baron.

Rapidement, le père de la fillette apparut et s'excusa pour celle-ci. A vrai dire, Hector ne le connaissait pas, et aurait bien voulu remédier à cela mais ce dernier ne semblait pas prêt à engager la conversation... Pour autant, le baron de Sombrebois imposa son style :

- Hector de Sombrebois, Monsieur de Beauharnais, enchanté de faire votre connaissance... Ce n'est rien pour mademoiselle votre fille... les enfants d'aujourd'hui sont bien plus turbulents que ceux de notre génération, n'est-ce pas ?

Un petit mot pour connaitre le père de la petite canaille... mais Hector ne s'attarda pas non plus. L'odeur du sang se rapprochait, les combats allaient commencer et il fallait vraiment se préparer !


* Aymeric de Beauharnais et Alexandre de Terresang *


Le baron se rendit donc avec Florian dans leur petit stand où il harnacha son armure de plate... enfin celle de son père qui maintenant était sienne. Il prit sa hache de guerre et se pressa d'aller voir le combat suivant... car il avait entendu le héraut annoncer le nom de Terresang ! Malheureusement, ce n'était pas à lui de le combattre... mais à... Beauharnais justement ! Le baron ne put s'empêcher de lancer un "Hourra pour Beauharnais !" bientôt repris par Florian. Si Hector n'avait pas l'honneur d'occire le serpent, qu'il crève au moins sous la digne lame du père de la p'tite connaissance amicale du baron.

*


Mais tout cela, toutes ces heureuses luttes n'étaient rien face à l'horreur à venir. Un coup ou deux purent à peine être donnés... que des cris d'effroi et d'horreur emplirent l'air de Marbrume la maudite.

Les fangeux étaient de retour DANS la ville ! Ils revenaient comme un cauchemar récurrent, pour prendre les vies dans l'avant dernier refuge de l'humanité. Et ce n'était pas une simple ponction curative ils étaient légion et ils venaient exterminer les Hommes.

Hector pensait avoir plus de temps que ça pour s'échauffer mais il allait faire avec. Il enjamba la rambarde et, sans réfléchir, alla offrir les premiers coups de la légendaire hache de Sombrebois aux fangeux les plus proches. Ils étaient dix mais avaient la force de cent hommes. Le baron était dans un état second. Excité, heureux, enragé, triste, il ne put compter les coups donnés ni ceux reçus... Sa vue, même, était affaiblie, rougie par les éclats de sang, floutée par les larmes de détresse des blessés et des survivants, mais peu importe. Le baron envoyait sa hache de droite et de gauche avec la virulence guerrière qui le caractérisait dans ce genre de circonstance.

*

Et quand le premier acte de cet affrontement fut fini, lorsqu'on commença à s'organiser, que le Roi donnait ses premiers ordres, le baron put souffler un peu, se rapprochant du sergent qui allait mener la contre-attaque.


* Berard d'Ergueil *

Hector ! Vous me calanchez pas dans les bras cette fois-ci !

Cette voix... Hector se retourna. Il vit une figure qui ne lui était pas étrangère. Un regard malicieux. Un grand homme dont quelques mèches blondes étaient visibles grâce à l'ingénieuse visière relevée du bassinet de fer.

- Boucles d'Or ! Quelle surprise ! Cette fois, voyez, j'me suis protégé... Alors un p'tit conseil, restez bien calé derrière moi et il vous arrivera rien !

Et pendant qu'ils attendaient l'explication à venir, le baron glissa un petit :
- D'ailleurs - j'allais oublier - vous avez le bonjour de Madelyne... une milicienne... ça vous dit quelque chose, j'imagine ?!

Sous son chapel de fer, il fit un clin d’œil au mercenaire. Il pensait qu'elle et lui étaient fiancés ou quelque chose dans le genre... et qu'il l'avait peut-être un peu délaissé ces derniers temps. C'est ce qui lui semblait le plus logique. Enfin, ces histoires de cœurs... rien ne dit que dans une ou deux heures, à peine, elles aient encore une raison d'être.

Les Trois puissent faire en sorte que si !
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https://marbrume.forumactif.com/t1514-sombrebois-in-extenso
CesarePrêtre responsable
Cesare



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque EmptyMer 24 Avr 2019 - 22:03
« À mesure que la cohorte de goules semait l’horreur, les rats se préparaient à festoyer. »

[Event] Les Joutes Royales - Attaque Candles_by_lewdtea-da5ioh0


Les dieux étaient bons, justes, protecteurs et bienveillants, c’était une vérité indéniable et irréfutable. Néanmoins le croyant sage et humble savait que leurs desseins étaient loin d’être à la portée de la logique humaine, fragiles pions sur l’échiquier universel invisible. Ainsi les cataclysmes, au-delà de leur portée destructrice et des ravages causés, décelaient souvent une morale que seule des dizaines de générations plus-tard ou des prophètes consacrés au culte et à la prière arrivaient à en saisir les subtilités et le message caché. Hors, en ce jour supposé être bénit des Trois, Cesare allait devoir faire fasse à la même épreuve que celle qu’avait passé bien des martyrs et des saints avant lui.

Un cri d’horreur. La panique. Un mot à en faire glacer le sang du plus brave et faire frissonner de terreur le plus valeureux des paladins : fangeux. Les goules s’étaient donné rendez-vous en ce jour de fête et de célébrations pour rappeler à l’humanité que survivre était une audacieuse proposition en cet ère de malheurs et d’épouvante. Les loups étaient aux portes de la cité et mettaient main-basse sur le peuple en fuite, se taillant une sanglante tranchée au cœur de la foule, moissonnant avidement les âmes infortunées qui tombaient sous leurs crocs jaunis et usés, mais tranchants comme des rasoirs.

La foule en panique se bousculait, se piétinait et hurlait, abandonnant blessés et faibles à un funeste destin. L’ascète quant à lui s’était dressé au-dessus d’une charrette bousculée par les spectateurs, contemplant avec incompréhension et impuissance les viles abominations difficilement contenues par l’assaut furieux de guerriers guidés par le tout récent souverain. Il ne comprenait pas comment un événement sensé être disposé sous la bienveillance des divins pouvait se changer en un véritable cauchemar sur terre. Plus que la peur, c’était l’incompréhension qui enveloppait l’esprit du clerc, balbutiant des bribes de mots inintelligibles. Pourquoi ? Comment était-ce possible ? Le jugement des Dieux allait-il s’abattre ironiquement au moment où les Hommes pensaient renaître de leurs cendres ? À moins qu’il ne s’agisse de l’œuvre de quelques sordides sorcelleries démoniaques perpétrées par de moqueuses entités malveillantes ? À cette pensée le sang de Cesare bouillonna dans ses veines et ses prunelles confuses prirent un éclat de fureur tandis que ses doigts serraient le récipient d’eau bénite si fort que ses articulations blanchirent.

Comment ces esprits malins osaient profaner la cité et blasphémer cette fête organisée au nom des Trois ? Quelle insolence, quelle folie ! Ultime preuve que ce mal pestiféré était l’ennemi de tout ce qui est bon et juste ! La peur qui broyait les entrailles du prêtre se changea brutalement en colère religieuse, le courroux d’un croyant devant une hérésie innommable, un sacrilège impie des forces de la corruption et de la perdition. Il embrassait le spectacle des cadavres piétinés et mutilés en se pinçant les lèvres à s’en blesser la pulpe, indigné par cette manifestation maléfique qui semait chaos et désolation.

Les fangeux furent occis avec grande difficulté, mais tout le monde savait que cette escouade sauvage ne constituait que les sentinelles d’une menace plus grande qui prenait d’assaut les faubourgs pour en déloger les citoyens réfugiés comme des lapins enfouies aux profondeurs de leurs tanières. La résistance s’organisait déjà et les hommes d’armes ameutaient les survivants pour les aider dans l’effort de protection. Un sergent particulièrement hardi semblait constituer une équipe hétéroclite de combattants aguerris et déterminés pour lancer un assaut sensé contenir l’avancée rampante de la Fange. Cette volonté presque suicidaire de faire face aux damnés et leur faire goûter à la morsure de l’acier eut un charme symbolique qui embrasa la fougue du zélé ecclésiastique. Quittant donc son perchoir improvisé, il rejoint l’équipe de vétérans qui ne devaient guère s’attendre à compter un prêtre dans leurs rangs. Il reconnut parmi les pseudos-volontaires Roland armé et paré à guerroyer et, pour sa plus grande surprise, le milicien Merrick. Les vétérans des tavernes formaient donc la première ligne contre les assaillants apocalyptiques, quelle ironie.

« Au nom de la Trinité, cet assaut impie et profane ne sera pas laissé sans riposte ! Les démons ont décidé de nous plonger dans les abysses de l’épouvante, mais nous sommes La Lumière, La Flamme ! Tant que nous garderons foi, l’espoir nous guidera. »

Armé d’un poignard, de son eau bénite, de ses connaissances en guérison et surtout de sa religion, Cesare serait le support psychologique et le guérisseur du groupe, pour peu qu’on le protège contre l’appétit insatiable des morts-vivants anthropophages. Quant à l’équipement de soin … il n’aurait d’autre choix que de tirer des bandages de fortune sur le champ de bataille.
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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque EmptyJeu 25 Avr 2019 - 5:23
Alors que la joie et les plaisirs prenaient racine aux quatre coins de la place des pendus, sublimant ce lieu de mise à mort, le chaos revint raffermir son contrôle sur ledit endroit généralement consacré à la pendaison. De fait, porté par les démons eux-mêmes, l'enfer déferla sur la place, sur la masse et les manants. La festivité consacrée au sacre du roi fut détruite et oblitérée par l'arrivée et l'apparition des prédateurs de l'humanité. Alors que les joutes avaient été attendues avec fébrilité, c'est plutôt la fange qui arriva dans toute sa fièvre macabre, inondant les lieux de leur présence et massacrant les gueux de leurs griffes.

Merrick Lorren n'était pas qu'un spectateur de ce lugubre spectacle. Il était aussi l'un de ses acteurs. Juché au milieu de ce bouleversement, l'homme d'armes assistait aussi bien à la débâcle qu'à la mort. Paralysé, il était aussi indécis qu'interdit quant à la marche à suivre. Devait-il rebrousser chemin et tenter de s'esquiver avec les fuyards, ou se liguer contre la fange, et aller au-devant d'une mort imminente ? L'anarchie du moment ne l'aidait aucunement à prendre une décision, alors que le chamboulement incessant de cette masse qui luttait pour survivre ne lui donnait pas la chance de se mouvoir. De fait, l'ivrogne n'avait pas le courage de partir à l'attaque, à la défense de la veuve et de l'orphelin qui tombait en masse sous les coups des fangeux. Or, dégoûté de sa propre couardise, inhérente et de toujours, du marasme que la peur et la terreur abattaient sur ses sens et son cœur, il n'était pas non plus en mesure de tourner les talons et de s'enfuir. C'était une triste dualité incompatible, alors qu'il était incapable de trancher entre fuite ou attaque. Dès lors, Merrick ne pouvait qu'observer, sans bouger et sans siller ne serait-ce qu'un instant.

Vacillant sous un coup d'épaule de la cavalcade d'un fuyard, puis chutant sous la bourrade d'un fugitif, l'ivrogne se retrouva sur les fesses. Ce bref écrasement sur le sol eut le mérite de le tirer de sa torpeur moribonde et agonisante. Après tout, Lorren en avait conscience; s'il restait au sol, il risquait aussi bien de trépasser du mouvement de foule que face à l'une des infâmes créatures. Se relevant difficilement, vacillant et quasiment chavirant sous les contrecoups et le ressac de la mer houleuse qu'était la masse grouillante, le milicien réussit à rejaillir des flots, crevant la surface mouvementée du mouvement instigué par la populace.

Dégainant sa lame, extirpant son bouclier de son dos pour le sangler, le milicien commençait une manœuvre pour laquelle il n'était pas encore prêt. Pour autant, tout valait mieux que l'inaction des premiers instants. Tout valait mieux que de se retrouver écrasé à nouveau par le grouillement intempestif des badauds. ''Par la trinité...'' Ne put-il que proférer, alors qu'il était toujours frappé par l'hésitation, déchiré entre la nécessité et la frayeur. ''Courage, Merrick Lorren. Courage...'' Murmura-t-il pour lui-même, en quête d'une bravoure qu'il n'avait jamais eue, se mordant la lèvre inférieure jusqu'au sang, ses yeux s'imbibant de larmes de honte, de frayeur et de peur.

Un pas lent, après l'autre, remontant à contre-courant la marée humaine, les mains moites et tremblantes, il avançait. Chaque pas le rapprochant des premières lignes lui donnait envie de tourner les talons pour ne jamais revenir. Pour autant, il s'accrochait. Mais avant qu'il puisse rejoindre les devants de la scène, tout s'arrêta soudain. La tempête venait d'être traversée, et tout ce qu'il restait ici et là, c'était les corps disloqués et les membres éparses du massacre qui s'était perpétré. Et au milieu de tout cela ? Merrick Lorren, le peureux en proie à la honte de n'avoir, encore une fois, rien fait...

Puis, tel un éclair fugace, reprenant contact avec la réalité, l'ivrogne se rappela de l'existence d'une certaine rouquine dans sa vie. Tournant un regard en proie à l'inquiétude en direction de la Chope Sucrée, il s'apprêta à se lancer en direction dudit établissement, lorsque soudain, un ordre aussi impérieux qu'autoritaire lui fut transmis. “Venez avec moi!” Telle une bête allant à l'abattoir, Merrick Lorren suivit la demande de son supérieur hiérarchique. De fait, il ne pouvait aucunement s'esquiver à une demande directe. Encore moins en de telles circonstances...

Enfin, sortie de sa torpeur par le prêche d'une voix qu'il reconnut, Lorren croisa le regard de Cesare, se contentant d'un non-dit qu'il trouvait nettement plus approprié qu'une quelconque haranguée qu'il n'était pas en droit de proférer. Il se permit à tout le moins un fugace hochement de tête pour sous-entendre qu'ils n'étaient pas inconnus l'un pour l'autre. En cette heure, ils seraient même alliés... En outre, Merrick fit même quelques pas en direction du prêtre, inconsciemment en quête d'un support religieux dans ces instants de doute. Et puis, autant se regrouper autour de ce piètre combattant qui risquait, en quelque sorte, de symboliser l'étendard vertueux de leur folle équipée.

Puis, au travers de l'équipe qui se formait peu à peu, Merrick crut reconnaître Bérard, sans en être certain. Finalement, il aperçut Roland de Rivefière. À son tour, l'ivrogne lui offrit un salut du chef, plus prononcé qu'en direction du membre du clergé. Après tout, celui-ci était une connaissance amicale contrairement au premier susmentionné. Et puis, ce n'était pas la première fois que les deux hommes se trouvaient dans une fâcheuse posture devant la fange... Se dirigeant vers lui, il prit la parole ''Content de vous savoir vivant, Roland.'' Commença-t-il lentement, incapable de savoir si ces mots avaient encore un sens après la scène de morte qui s'était jouée sous leurs yeux. Se passant une langue sur les lèvres sèches il poursuivit : ''Auriez-vous vu Estelle ? La tenancière de la Chope Sucrée...''

Ses pensées étaient engoncées dans le marasme de son inaction, son inquiétude pour Estelle de Chantauvent, la peur et l'appréhension de la suite à venir... Sa lame n'avait pas quitté ses doigts et sa rondache se trouvait toujours en place. Ne restait-il plus qu'à attendre les ordres de mission, qui risquaient de sonner le glas pour bon nombre de participants de la manœuvre. Pour le coup, Merrick avait besoin d'un instant pour reprendre contenance et retrouver son allant habituel.
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Ulysse de SombrevalBaron
Ulysse de Sombreval



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque EmptyJeu 25 Avr 2019 - 20:13
Liesse et agitation frénétique ne cessait de traverser l'immense multitude rassemblée autour de la lice telles des ondes serpentines courant le long de la colonne vertébrale d'une énorme bète fauve. Un sourire solaire ne tarda point à s'imprimer sur mes lippes lorsque je me fis la réflexion que l'on avait guère connu pareil engouement dans la cité depuis de très longs mois désormais. Cela me rappelait la belle époque des tournois de Langres et un regard à ma suite m'indiqua que beaucoup pensaient de mème. Un coup d'oeil vers les gradins de la tribune royale m'échappa comme si j'eus souhaité m'assurer que mon présent infiniment précieux à mes yeux émeraudes avait été accueilli à sa juste valeur par le nouveau souverain de la survivance. Geste aussi futile qu'idiot car d'une part l'ancien duc s'était assuré de devenir l'homme le plus richissime de sa propre cité et d'autre part les rois fussent-ils tout juste ceints de leur couronne n'accordait que bien peu d'importance aux choses qui ne leur coutaient pas personellement. Or, me séparer de l'un de mes meilleurs destriers me déchirait personellement le coeur. Comme l'avait appris cet estimé Aymeric de Beauharnais j'adorais littéralement mes chevaux et ce depuis bien avant la Fange. 


Attaleus était un superbe chargeur ne renaclant jamais devant l'obstacle un brin nerveux certes mais infiniment fidèle. Sa robe plus nacré que la ronde gibbeuse dominant les ténèbres nocturnes lui conférait élégance et panache. L'espace d'un instant, j'en voulus à mon plus féroce vassal le chatellain Yves de Cassis Pontfroid de m'avoir convaincu de me séparer d'une telle merveille. Une tapisserie hors de prix, un ouvrage ou une arme de belle facture auraient amplement fait l'affaire. Mais, le vieil ours avait insisté se démarquer du reste du troupeau de sang bleu était primordial selon lui. Si, je n'avais point cédé aux sirènes de l'or le plus étincelant alors que mes dettes s'étaient faites étouffantes je trouvais d'autant plus cruel d'offrir cette monture ainsi. D'autant qu'il s'agissait de la monture de mon second et meilleur ami ser Francis mais le bougre en dépit de son attachement pour l'étalon se détachait sans difficulté de mon cadeau plus que rompu aux nécessités de la politique. Laissant un infime soupir s'échapper de mes lèvres, je balayais les environs du regard à la recherche de visages connus. 


Le comte de Rougelac se trouvait dans la tribune des plus hauts personnages de la cité immanquable dans sa sombre grandeur. Mon propre suzerain le vicomte de Terresang se trouvait près d'un imposant chevalier dont le souvenir me revint prestement pour l'avoir vu combattre chez de Rougelac lors d'un tournoi d'apparat. Aymeric de Beauharnais se trouvait au devant de la foule sa fille près de lui et je laissais un sourire éclairer mes traits devant le constat que le temple lui avait finalement octroyé son droit de paternité. Quant à ma cousine je la repérais en compagnie de son promis ce cher Roland de Rivefière qui avait bien belle allure dans son acier bleui. Décidemment, Sydonnie avait su changé d'avis sur la décision posthume de sa mater ce qui s'avérait une excellente chose car Roland méritait à mes yeux cette confiance dont elle m'avait avouée avoir du mal à lui accorder des semaines plus tôt. Je me retournais doucement lorsque l'on m'interpellait de manière bien courtoise pour découvrir le visage de la meilleure amie de ma sergente de cousine et sœur de son promis. Je constatais au vu de sa tenue qu'elle allait probablement participer bien qu'elle eut tout aussi bien pu ètre de service. En effet, pareil évènement nécessitait un encadrement des plus sévères et minutieux. Car l'on gardait tous en mémoire la tragédie de l'évènement précédent. Décidant de minauder au moins une ultime fois avant une potentielle fin, je lui adressais un sourire charmeur de canaille faisant ressortir mes cicatrices avant de saisir délicatement l'une de ses mains pour y déposer un baiser chaste. 


Relevant lestement le chef sans cesser de sourire, je répondais. "Oh Serena quelle excellente surprise. Tout le plaisir est pour moi je vous l'assure." La noble milicienne s'installa à mon coté après que j'eus fais signe à un de mes bannerets de se décaler. Nos yeux se posèrent sur les deux premiers jouteurs s'appretant à offrir au peuple le spectacle guerrier auquel il aspirait férocement. De bons combattants à n'en point douter et analyser leur style de combat me permettrait d'avoir un avantage si je devais en affronter un. "J'espère ne point vous décevoir en ce cas ma chère et la réciproque est évidente." L'arrivée tonitruante d'un prêtre du clergé des Trois attira finalement l'attention générale et à l'issue de son discours j'échangeais un long regard avec mon voisin de gauche. Francis n'eut point besoin de mots. Mon manque de piété n'avait pas été remarqué en ces deux longues années cependant quelle meilleure occasion de se réconcilier avec la Trinité autant que se tailler une image pieuse que devant la cité toute entière. Ce qui me décidait finalement fut Aymeric dont les mots me revinrent en mémoire autant que son adoption finalement accordé par le temple. "Un ami m'a dit un jour que la Foi ne payait jamais de mine. Je vous serais plus que grée si vous pouviez garder ma place ma chère." Aussi, après m'ètre excusé auprès de Serena je m'avançais et dégainais ma lame au clair. Une fois devant le religieux, je m'agenouillais en plaçant mes mains sur la garde de mon épée plantée dans le sol. Attendant de recevoir bénédiction je me composais une expression des plus recherchées sans avoir à beaucoup forcer. L'on ne savait jamais avec les joutes et j'en avais connu suffisamment pour savoir que le pire pouvait arriver. La bénédiction achevée de bien cérémonieuse manière, je rejoignais les rangs des futurs escrimeurs d'un pas nonchalant tout en tentant de me laisser imprégner par la solennité du discours religieux passé. Je me figeais sur le chemin lorsqu'une exclamation m'interpella d'une voix forte et bourrue. Il me fallut me tourner de profil afin de découvrir le visage de mon interlocuteur. Un noble harnaché de pied en cap tout comme je l'étais. 


Or, si je pouvais me targuer de connaitre une bonne partie de l'Esplanade dont l'entre soi nobilaire permettait de faire briller la mémoire ainsi qu'une belle partie de  la bourgeoisie locale et quelques artistes, excentriques ou gens d'armes je ne reconnus point le drôle. Pourtant, au vu de la joie féroce transpirant dans son timbre la réciproque n'était point de mise. "Je vous prie de m'excuser messire mais pourriez vous me rappeler en quelles circonstances est née notre amitié ?" L'air radieux du sang bleu me poussa à fourrager dans mes souvenirs pour tenter de mettre un nom sur ce visage franc. Je n'eus néanmoins guère à louvoyer longtemps car conscient de mon désarroi le chevalier rompit les chaines du mystère dans une autre exclamation joyeuse. Un instant perdu face à la révélation je sentis mes sourcils se dresser tandis que je me remémorais finalement la valse déchainée ayant plongé tant mes hommes que la salle de la Choppe Sucrée dans une hilarité de bon aloi. Aussi j'éclatais de rire lestement en découvrant ma partenaire de danse métamorphosé en un puissant baron. Un rire sincère et grisant m'indiquant à moi-même que j'appréciais déjà le larron. Une fois mon fou rire achevé dans un relent de dignité, je répondis. "Allons quelle tragédie est-ce là ? Moi qui n'ai eu de cesse de chercher cette sorcière sublime et envoutante dans toutes les rues de la cité. Mon cœur s'effrite sous le poids de ce désappointement. Néanmoins, je dois confesser que vous avez fort belle allure messire." Le fin mot de cette interpellation délesté de son brouillard, je me tournais tout à fait vers le Sombrebois si je me fiais à l'héraldique de son plastron. Je dus pourtant chasser de mon esprit la rumeur voulant que le sire avait détourné de la fidélité de l'ancienne épouse de mon nouveau suzerain. "Eh bien messire disons que j'ai connu pire. Je ne saurais plus l'ètre. Pour votre part, je ne saurais nullement en douter. Vous rayonnez et je gage que la doloire dans votre main est une amie fidèle. Oh, elle le sera en effet. La cité festoie et en avait bien besoin. Je suis bien d'accord. Gardons nous pour la finale. Je suis persuadé que nous leur offririons un spectacle de toute beauté. Les Dieux..." 


Je ne préférais guère m'étendre sur la Foi et ce peu importe si mon geste de piété précédent eut pu sonner comme une réconciliation avec les Trois. Non, la journée s'annonçait belle. Je combattrais devant des milliers de personnes et mon roi. Ma famille était là et le temps était splendide. Pour une fois, je me battrais contre des gentilshommes ou des combattants émérites et non pas ces putrides monstruosités increvables hantant ce monde de leur empreinte fétide. Alors, autant ne pas gâcher cette bonne humeur en se jetant dans des débats théologiques aussi vains que futiles. Si, les dieux souhaitaient veiller sur leurs ouailles pour une fois alors je n'avais rien à y redire étant de facto une de ces ouilles. La question suivante me cueillit au dépourvu cependant. Bérard ? Mon ancien frère d'arme et de cœur à défaut de sang. Que lui voulait-il ? Je finis par répondre d'une voix mesurée. "Un peu que je le connais mon cher. Il s'agit de l'un de mes plus proches amis d'enfance. Disparu dites-vous ? Comment pourrait-il avoir disparu puisqu'il vit en ma demeure avec ses compagnons ? Je ne sais pas comment vous êtes devenu proche mais je tacherais de lui passer un mot à ce sujet. Bonne chance pour les combats à venir Hector." Puis, nous nous quittâmes d'un pas lent et rejoignîmes nos écuyers respectifs.


Le sourire teinté d'ironie autant que de sarcasme sur mes lippes n'indiquait que trop bien mon amusement relatif au fait de ne pas avoir été foudroyé par la Trinité suite à ma bénédiction hypocrite et de circonstance par le grand prètre Cesare. Revenu dans la modeste troupe des futurs combattants qui brilleraient ou tomberaient avec panache dans cette joute s'avérant certainement la plus prestigieuse de toutes celles auxquelles j'avais pris part depuis que mes bottes s'ornaient d'éperons, je croisais le regard faussement réprobateur de mon bras droit et meilleur ami Francis de Sombrelame. Le chevalier ne put néanmoins masquer la cocasserie qui illuminait son visage. Bien vite cependant, les choses sérieuses débutèrent et l'amuse gueule qu'avait représenté le duel des deux chevaliers fut remplacé par un combat autrement plus prometteur. Mon suzerain le vicomte de Terresang affronterait un homme que j'appréciais et respectais sincèrement ce qui devait également avoir été le cas du commandant de l'ordre de l'Azur puisqu'il lui avait proposé d'intégrer ses rangs. 


Les civilités d'usage du héraut d'arme furent bien rapidement expédiées et les hostilités s'engagèrent avec tout le talent martial que l'on pouvait attendre du comte de Beauharnais et de son rival Alexandre de Terresang de bien des années son ainé. Le manchot contre l'archer l'on eut pu imaginer que le combat pourrait devenir ennuyant mais il ne l'était en rien. Comment aurait-il pu l'ètre alors que les deux titans harnachés de pied en cap étaient deux formidables combattants qui avaient bien tristement quelques comptes à régler séant ? Malheuresement, tel un présage macabre de l'issue déjà écrite d'une résistance admirable mais en tout point futile un terrible cri s'éleva pour transpercer les ardeurs de la foule déchainée. Un cri virulent autant que terrifiant arrachée à une ame en panique. Mes yeux se détournèrent du spectacle passionant des compétiteurs pour croiser ceux de ser Francis. Haussement d'épaules nonchalant du gentillhomme. Peut-ètre n'était ce que la lie de la cité, quelques coupes jarrets en train de perpétrer forfaits dans le dos du guet ? Pourtant, je ne parvins pas à me défaire de la sensation tenace et détestable que ce hurlement ne pouvait ètre que celui tiré hors d'entrailles par la Fange. Deux longues années à me frotter à cette catin m'étaient suffisantes pour éprouver un malaise diffus. Car, elle m'avait tant pris que notre relation était devenue atrocement intime. 


La réaction paisible de mon second parvint néanmoins à me rassurer jusqu'à ce que tout ne vole en éclat. En un instant la plus grande fète qu'avait connue la cité depuis des générations se changea en un bain de sang abominable alors que mes inquiétudes se muèrent en certitudes. La Fange s'était frayée un chemin au sein du dernier bastion. L'heure n'était définitivement plus aux réjouissances tandis que la mort fauchait indistinctement femmes, enfants, vieillards, hommes dans la fleur de l'age. Le brouhaha se fit assourdissant pendant que l'horreur se déversait telle une rivière en crue sur la grande place. Un instant dépassé par la situation et aussi surpris que le reste des nobles de la capitale, je me perdis dans la contemplation du chaos. Puis, les réflexes de commandant autant que de chevalier revenant à la surface je dégainais lestement et cherchais mes vassaux du regard. Une main ganté de cuir se posa sur mon épaule et me fit me retourner. Mon acolyte de toujours armé lui aussi m'interrogea du regard mais nulle réponse ne sortit de mes lippes. La situation avait été jugulée par les troupes présentes au prix de centaines de victimes et tout un pan de la cité semblait avoir été repeint couleur carmin. La population s'enfuyait à toutes jambes se piétinant elle-mème, la reine se voyait escortée vers le chateau royal, les choses s'organisaient. La désolation à l'état pur ou le drame d'un siège impossible à lever. Inspirant une goulée d'air frais, je décidais de laisser mes vassaux se débrouiller seuls. Je savais pertinnement qu'ils préféreraient se faire dévorer par un macchabé plutot que d'abandonner leur seigneur dans une situation périlleuse mais je ne voyais pas comment ils pourraient parvenir à revenir avec du renfort. Nos Griffons seraient certainement refoulés dans les rues par les fuyards et je les connaissais suffisamment bien pour savoir qu'ils étaient capables de s'ouvrir un chemin de manière un brin trop brutale. 


Hors de question que mes hommes finissent taillé en pièces par une foule desespérée. Je me battrais pour eux au coté de notre suzerain, de mon frère d'arme préféré et de tout les braves qui se sacrifieraient probablement en ce jour. Un sourire attristé étira mes lèvres. Quelle ironie alors que parvenais tout juste à cesser de flirter dangereusement avec les affres de l'extérieur par amour de la faucheuse parce que mon coeur ne me faisait désormais plus autant souffrir. Mon regard émeraude se posa sur le roi qui dirigeait les opérations depuis la tribune d'honneur en compagnie du bailli. Sygfroi de Sylvur n'avait pas pris la tangente en dépit des évènements raffermissant ma détermination à le servir aveuglément si jamais je survivais par miracle à cette hécatombe. Les appels d'un sergent d'arme à le rejoindre au milieu de la place ne tombèrent pas dans l'oreille d'un sourd. Une chance que je me trouvais en tenue de combat pour les joutes. Je me tournais finalement vers Francis et lui lançais.

 
-"Je ne te demanderais jamais de mourir pour moi vieux frère."
Le chevalier eut un sourire affligé et secoua longuement du chef.
-"Parce que tu n'aurais pas à le faire. Allez allons faire notre devoir."


Décidant de m'épargner une conversation inutile car connaissant parfaitement le caractère de mon second, je renoncais à tenter de retrouver mes vassaux. Ils me retrouveraient si tel était leur souhait ce n'était pas comme si mon armure ne leur était pas familière. Je ne demanderais jamais à Francis de mourir pour moi mais j'étais très heureux face à la perspective de mourir avec lui. Une fois près du sergent je laissais mon regard balayer les environs. Je repérais la silhouette du Beauharnais et le haranguais.


-"Mon seigneur ! Voilà un affrontement autrement plus crucial que votre danse de l'épée. Je suis bien heureux de vous avoir là harnaché de pied en cap. Nous n'avons mème plus besoin d'aller à la Fange voilà qu'elle vient à nous désormais."
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Aymeric de BeauharnaisComte
Aymeric de Beauharnais



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque EmptyVen 26 Avr 2019 - 12:37
- Mais puisque je vous dis que je préfère voir ma peau lisse couturée plutôt que d'avoir une armure cabossée, bon sang !

S'escrime un Aymeric à qui on passe de force une armure avant son combat contre Alexandre de Terresang. Pas de lisse, c'est là qu'est l'os, pour sûr. Il se sent comme un chat, félin, souple, agile, rapide, à qui on colle des poids au cou, à la tête et aux pattes pour l'empêcher de bondir puis qu'on jette dans l'arène pour combattre des molosses qui mesurent deux fois la taille d'un loup, avec sa mâchoire de chat...

- Vous trouvez vraiment que j'ai l'air d'un archer, là ?

Alexandre de Terresang comme premier adversaire. Le gaillard lui en veut. Nul doute qu'il profitera de l'occasion pour raccourcir le Comte d'une tête. Déjà qu'il n'est pas bien grand. Sans oublier que son adversaire est beaucoup plus grand et beaucoup plus massif. Il a la force, l'allonge et l'expérience pour lui. Et à Aymeric on a supprimé sa vitesse et son esquive. Mais l'affaire n'est pas pliée, il suffit d'un bon coup. Avec de la concentration et l'aide des Trois...

- Sans haine ni rancune, Vicomte de Terresang... Faisons honneur au Roi !

Ah ? Dans la foule des combattants, quelqu'un a pris parti pour lui. Un allié méconnu ou un ennemi de Terresang ? En tournant la tête, il reconnait le "monsieur" qu'Alix embêtait un poil plus tôt. Alors il le salue d'un signe de tête, son sourire étant masqué par son heaume.

Le duel démarre bien, du point de vue d'Aymeric, puisqu'il parvient à résister aux premiers assauts et même à tenter une riposte. Mais si sa concentration se portait entièrement sur les mouvements du Terresanguin, l'instinct puissant du chasseur, mais aussi le vent de panique qui souffle, le pousse à stopper le combat. Son premier instinct est d'aller vers un mur pour prendre de la hauteur, mais avec une armure, c'est peine perdue. Coup de chance, son départ lui permet d'éviter la dernière attaque d'Alexandre, qui lui aussi réalise le drame atroce qui se joue. Aymeric tente de prévenir :

- FUYEZ, PAUVRES FOUS !

Cette brillante réplique, qu'un obscur magicien lui volera des années plus tard, ne fut entendue de personne, tant le tumulte et l'effroi dominaient le lieu si vivant quelques secondes auparavant. Bon, cette putain d'armure pourrait, peut-être, lui permettre d'encaisser le premier coup d'un fangeux, mais certainement pas de l'éviter. Il plante son épée dans le sol, sort une dague et coupe les lanières de l'armure, pour retrouver sa tenue initiale. Il ne doit qu'à la foule, nombreuse, la chance de ne pas avoir ciblé par un fangeux.

- Alix ? Célestine ?

Quelles sont les chances qu'elles aient survécu ? Mais le fait de vouloir les défendre lui donne ce regain d'énergie. Les dernières pièces de l'armure de fer tombent et il se déplace à quelques mètres, vers ce qui servait de vestiaires aux combattants, et est tout heureux d'y retrouver son arc et ses flèches. Il repart vers le lieu du drame, enfin, se retourne, quoi, pour voir s'il repère Alix ou Célestine. Mais un Sergent l'interpelle.

- Aymeric, j'ai été instructeur archer chez vous avant de partir au...

Cause à mon cul, ma tête est malade... Mais bon, vu les circonstances, Aymeric ne s'en offusque pas. Il a son passé de milicien qui l'aide à comprendre qu'on n'a pas toujours le temps de discuter quand on traite une urgence et ça, par les Trois, c'en est une. Il suit donc le Sergent et rejoint d'autres hommes. Il reconnait vaguement l'homme qui l'a encouragé dans ce qui devait être son duel contre Terresang et un peu mieux Berard avec qui il a discuté il y a deux mois. Le gars ne s'est pas présenté pour bosser pour lui, sans doute a-t-il trouvé meilleure offre. Ah, l'autre blondinet, c'est pas le... fiancé de la Sergente ? Il a un doute, il n'a pas tout suivi. Le frère de Serena aussi, croit-il. Mais bon. Un prêtre parle. Une bénédiction fera du bien. Mais non, il fait un discours plus qu'étrange.

- C'est avec ces mots-là que tu motives tes troupes, Père ? Appelle plutôt la bénédiction des Trois sur nos armes...

Oui, il y avait un soupçon de colère. Les mots étaient trop compliqués, même lui qui pourtant a été éduqué un peu, à la différence d'autres, n'a pas tout saisi. Parler avec simplicité fonctionne toujours mieux avec les hommes.

- Messieurs, ce n'est qu'unis que nous vaincrons. Restez ensemble et protéger vos alliés, car ils le feront aussi pour vous. Ce n'est qu'à ce prix que nous vaincrons. La foi habille nos coeurs et le courage nos bras. L'échec n'est pas une option et c'est pour ça que nous VAINCRONS !

Il pousse un cri puissant, du genre qui donne du courage, juste avant l'assaut. Oui, ils n'ont pas d'autres choix, car c'est cela ou incendier le quartier, en espérant que l'incendie ne s"étende pas. Et s'il pense qu'Alix peut survivre à des fangeux avec les techniques qu'il lui a apprise, sa fille étant intelligente, plus que lui d'ailleurs, il doute qu'elle survive à un incendie. Si elle est toujours vivante. C'est la seule chose qui lui occupe encore l'esprit et qui le garde en éveil. Sans cela, son courage aurait déjà fui. Ah, Ulysse de Sombreval.

- Content de voir un habitué du grand extérieur. J'espère que vos gryffons sont répartis dans les autres équipes. Point de harnachement pour moi, je préfère conserver la fluidité de mes mouvements pour le tir et l'esquive. L'armure est trop lourde pour ma constitution. Bonne chance, l'ami et si je devais tomber, dites à ma fille que mes pensées étaient pour elle.
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ZizanieMaître du jeu
Zizanie



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque EmptyDim 28 Avr 2019 - 0:02
   Avait-on déjà assisté à un tel carnage depuis la chute du Royaume? Les cicatrices de cette tragédie restaient bien présentes dans le coeur des habitants mais par chance, Marbrume avait été relativement épargnée. Aucune balafre n’ornait les antiques murs de pierre, aucune porte n’était marquée de traces de sang d’ongles ou de dents et l’on ne buttait pas aussi facilement sur un os qui sortait du sol que sur une pierre. Ici malgré les affres de cette sombre époque, l’on aurait pu croire que rien ne s’était passé, et nombreux étaient ceux qui n’avaient jamais quitté la cité ni posé les yeux sur ces immondes créatures.

    Il fallait que le destin corrige cela, que d’un coup de crayon rageur les Trois redessinent la dernière frontière entre la vie et la mort. La place des pendus n’était plus qu’une flaque de sang, de merde et d’organes broyés qui montait jusqu’à mi-cheville. L’odeur se disputait la palme de l’horreur avec cette vision de cauchemar.

    Et pourtant. Ce n’était que le début.

    Le Sergent Bonin contemplait ses volontaires, ses survivants. Son petit groupe de futur martyrs qui se dressait désormais face au mal. Quelques mètres à peine les séparait du Goulot qui vomissait sans discontinuer un flot indistinct de réfugiés et de fangeux carnassiers. Quatre carrefours, c’est ce que le Bailli avait dit, quatre carrefours et ils auraient une chance d’endiguer cette marée cannibale. Ça paraissait si peu, si futile, et si insurmontable à la fois.

    Nous devons nous efforcer de contenir la menace à l’intérieur du Goulot pendant…” L’homme se racla la gorge, conscient de l’horreur de ce qu’il s’apprêtait à dire. “Pendant que nous condamnons les différents accès. Le Goulot est déclaré perdu et doit être isolé jusqu’à nouvel ordre.”

    Lui aussi, se le pardonnerait-il un jour? C’était des centaines, des milliers d’âmes qu’ils condamnaient à mourir emmurés. C’était aussi abominable qu’indispensable, une des nombreuses atrocités que la guerre imposait comme une nécessité. Chacun de ces gens auraient à la fois contribué à sauver et abandonner les leurs.

    Terrible rôle. Triste monde…

    Nous évacuerons autant d’habitants que possible. Les blessés seront conduits au Temple, pour les autres… Décapitez les morts, si vous avez un doute, ne prenez pas de risques, tuer une personne peut aider à en sauver des milliers. Je…”

    Bonin osait à peine regarder ces hommes, tout comme le Bailli avait à peine osé regarder son Roi, mais force était de constater que c’était la seule solution, la seule alternative à un anéantissement total. Son regard se porta tout de même sur le prêtre qui les accompagnait, peinant à dissimuler les larmes qui lui montaient aux yeux.

    Je sais que ce que je vous demande semble inimaginable, c’est pourtant la seule solution. Par les Trois mon père, j’espère que vous me le pardonnerez…”

*  *  *  *  *

    La première intersection à sécuriser était la plus proche de la place des Pendus, une gorge étroite située entre deux bâtisses hautes dont les toitures se touchaient presque. L’accès était difficile et les archers postés sur les murailles ne disposaient que d’une fenêtre de tir étroite. Ceux-ci arrosaient d’ores et déjà copieusement le carrefour de flèches, frappant souvent le vide, parfois les fangeux et parfois les réfugiés qui s’écroulaient pour tomber aux griffes de leurs poursuivants.

    L’entrée étroite était tenable, dans le cas d’une émeute quelques hommes avec des boucliers auraient pu tenir le carrefour et laisser leurs assaillants venir tâter leurs lances. Mais s’il s’était agi d’humains tout ceci n’aurait pas été nécessaire.

    Le chaos était total. Ceux qui tombaient étaient soit piétinés par la foule terrifiée soit déchiquetés par les monstres qui courraient d’une victime à une autre, sautaient d’une gorge à la prochaine. Les cris de panique se mêlaient aux cris de douleurs et d’agonie. Partout l’on courait, saignait, tombait. Mourait.

    Et ils n’étaient que huit pour faire face à des centaines de malheureux terrorisés. Le Sergent n’eut pas besoin d’expliquer par où commencer tant l’afflux était dense, bravement, une escouade de miliciens vint se placer à l’entrée de la venelle, boucliers dressés devant eux afin de réduire le débit humain. Ils étaient bousculés, insultés, frappés même. Mais ils se relevaient et gardaient leur position avec une fierté et une abnégation qui forçait le respect.

    Avaient-ils seulement le choix?

    Filtrez les réfugiés, et faites évacuer les blessés. N’oubliez pas, en cas de doute…”

    L’homme fut interrompu par un réfugié qui se ruait dans leur direction, presque nu tant ses vêtements étaient déchirés. Chauve et portant une large plaie sur le dessus du crâne il était difficile de discerner son visage avec le sang qui y dégoulinait. Il semblait comme fou, ou comme mort. L’était-il?

    “Aux armes!”



Citation :
Vous voilà dans le vif du sujet! Comme précisé vous aurez quatre carrefours à évacuer et reprendre afin qu'ils soient barricadés par le groupe de défense. Vous avez à votre disposition des pnjs miliciens sacrifiables à volonté, ainsi que des archers en arrière et sur les murailles.

À vous de réagir à ce qui vous est proposé, la suite dépend de vous!

Ulysse par soucis d'équité on va devoir te demander de te séparer de ton pnj, autant par simplicité de mjitage que pour être juste avec ceux à qui on a refusé une aide extérieure.

Encore une fois nous vous demandons de faire passer l'évent en priorité, le plus tôt vous répondrez le plus de temps ça nous laisse pour vous préparer de beaux posts. On compte sur vous!

Bon jeu!

Date limite de post : le 04/05/19. Prochain tour le : 05/05/2019
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Hector de SombreboisBaron
Hector de Sombrebois



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque EmptyDim 28 Avr 2019 - 22:41
Le discours du prêtre n'ému guère le baron. Il ne croyait, pour ainsi dire, plus vraiment en la bienveillance des Trois. Toutes ses réflexions l'avaient mené à penser que les Dieux, pour punir l'arrogance humaine, les châtiaient avec cette calamité. A l'instar d'Hector au Bac à Fables, ils avaient lancé un dé. Sur ce dé était écrit "Famine", "Epidémie", "Catastrophe naturelle", "Extinction du soleil", "Créatures démoniaques" et "Vie heureuse". Bien sûr, ils avaient tiré le cinquième choix. Ce n'était pas le pire tirage mais c'était définitivement loin d'être le meilleur !

Hector, d'un geste du chef, salua de nouveau le père d'Alix qui allait combattre à ses côtés. C'était un homme qui semblait vaillant et c'était ce qu'il fallait ! Parmi ses connaissances il y avait aussi Ulysse de Sombreval. Il lui tapa l'épaule en signe de fraternité.
- Si je pouvais avoir quelques pouvoirs de sorcières... lui glissa-t-il discrètement.

Enfin, après que le sergent eut parlé, le baron proposa une idée au groupe de combattants :
- Je ne suis pas expert en bataille urbaine mais il m'est avis que si nous parcourions les rues en deux files à la queue leu leu, une file à gauche, une file à droite, nous pourrions plus facilement encercler les fangeux qui arriveraient en face... Et ceux d'entre nous qui seraient les plus mal en point pourraient également passer en fin de queue pour éviter de prendre les premiers coups de griffes... Si ça vous va, je veux bien prendre la première place d'une des files...

Le baron tapa sur le plat de sa hache, à la jonction des deux lames fraîchement restaurées, là précisément où brillait le blason de ses ancêtres.
- WAAAAAAA ! Cria-t-il pour se mettre en condition.

Il fit même un pas en direction du premier carrefour à "nettoyer" ; il avait tellement envie d'en découdre ! Mais une voix à ses côtés lui fit marquer un temps d'arrêt. Le baron se retourna, les sourcils férocement froncés et les oreilles aux aguets. Peut-être ses compagnons d'armes avaient-ils d'autres bonnes idées à proposer ? Alors, bien que son sang battait à ses tempes et que ses muscles bandés n'attendaient que son signal pour se libérer en une incroyable furie guerrière, il écouta.
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Ulysse de SombrevalBaron
Ulysse de Sombreval



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque EmptyLun 29 Avr 2019 - 1:49
Le comte de Beauharnais me reconnut immédiatement et s'approcha de ma carcasse carapaçonnée d'acier de jais d'un pas martial de milicien accompli. J'esquissais un grand sourire en dépit du drame se jouant autour de nous dans les ruelles de la cité. Car, revoir ce visage franc et rugueux était l'assurance d'un appui solide dans notre groupe hétéroclite de sang bleu rameutés par le sergent d'arme de la place. Je lui envoyais une bourrade amicale sur l'épaule non harnachée avant de répondre d'une voix paisible après avoir relevé la visière de mon heaume en forme de tète de Griffon. Ma cape d'or agrafé à ma tenue guerrière sur une seule épaule sembla flotter tel un étendard un fugace instant avant qu'elle ne se plaque de nouveau contre mon dos.


-"En tant qu'habitué du grand extérieur j'eus mille fois préféré affronter la Fange sur son terrain plutot qu'au sein de la cité. Le combat de rue n'est guère mon préféré mais nous ferons au mieux. J'ai bien peur que mes Griffons se trouvent dans leur caserne en cet instant précis car je leur ai donné quartier libre et ils ont préférés le repos à l'agitation de la foule. Lorsque l'on vit de l'épée son spectacle est bien moins alléchant j'en ai peur. Je me disais bien que vous détesteriez cette carapace d'acier. Vous serez donc la foudre de notre petite équipe de sauveurs. Concernant, votre fille je puis faire mieux que cela si vous me la décrivez. Je risque également de tomber vous savez. Si, cela devait arriver je serais honoré de le faire à vos cotés. Décrivez votre fille à mon second ci présent et il tachera de la mener saine et sauve en la ville haute."


Puis, me tournant vers mon meilleur ami et second, acolyte de toujours, frère de coeur et premier protecteur je réprimais la compression de mes poumons et le tiraillement de mon palpitant. Le visage du chevalier était crispé par la tristesse et la colère et je savais que si tout son ètre lui soufflait de ne pas m'abandonner là à la merci d'une invasion de fangeux il exécuterait mes ordres sans que je n'ai besoin d'user de mon pouvoir de suzerain. Le Sombrelame me prit virilement dans ses bras dans une accolade guerrière. Quelque part j'étais heureux qu'il s'en aille paré de ses plus beaux atours de courtisan il n'était pas en état à mon gout.


-"Retrouve et sauve cette enfant mon frère c'est peut-ètre le dernier ordre que je te donne. Et rameute mes vassaux perdu dans la cohue au passage vous ne serez pas de trop de neuf pour protéger la jeune comtesse. Bon courage Francis. Tu as toujours été un ami fidèle et un compagnon inestimable. Allez va t'en !"


Le chevalier se retourna à contre coeur et entreprit de s'éloigner en trottant mais avant de quitter la grande place vers le nord il me lanca d'une voix puissante.


"Je t'interdis de mourir Ulysse de Sombreval. J'ai déjà perdu trop de frères !"


Mes yeux s'écarquillèrent un instant lorsque le sergent nous affirma avec aplomb que les huit hommes que nous étions devions faire face à une marée putride sur quatre carrefours afin de laisser le temps aux architectes de boucler définitivement le quartier du Goulot condamnant par la mème des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants à une mort certaine. Déclaré perdu et isolé jusqu'à nouvel ordre. Cette fois je sus que la Fange avait gagnée. Le fléau avait pris pied dans le dernier bastion de l'humanité et quoi que nous fassions des milliers tomberaient. Ce qui devait représenter le début d'une nouvelle ère marquait en réalité la fin d'une époque celle de la sécurité relative à l'abri des imposantes murailles. Ce choix abominable n'était guère de notre ressort mais de celui du roi, du bailli et de ce sergent donc. Nous n'étions que les outils qui permettraient de participer au sauvetage abominable du reste de la cité ou qui périraient héroiquement mais vainement face à la multitude. Je n'écoutais déjà plus le reste du discours face à l'horreur à l'état pure de notre situation mais je ne tardai pas à me reprendre. Commandant d'une compagnie et ayant lutté contre la Fange depuis deux années désormais je m'étais rodé au desespoir et sentis d'ores et déjà l'adrénaline m'envahir. J'eus juste le temps d'avoir une pensée pour Cat et un sourire un peu fou après m'ètre souvenu de ma prière muette de ce matin à sa statue ultime hommage au seul réel amour de ma vie.


L'ambiance délétère n'avait rien de celle des gestes de chevalerie. Le sergent n'avait pas le courage de nous regarder en face. Le prètre psalmodiait des bénédictions et des appels à la guerre sainte. Le silence régnait entre nous alors que nous avancions vers le premier carrefour. Sale topographie que celle-ci pour le tacticien que j'étais. Trop étroit pour une foule trop dense, angle de couverture trop modeste pour que les archers puissent ètre efficaces. Le coeur lourd, je contemplais le carrée de miliciens bouchant l'entrée de la venelle pour filtrer les paniqués lances en avant posés sur le bouclier. Figure martiale implaccable au milieu du chaos, je me sentis ragaillardi tout en regrettant de ne pas avoir mes gars bien plus sauvages qu'un milicien ne le serait jamais à mes cotés. Mes bouchers ailés me manquaient terriblement. Je fus sorti de ma torpeur par la bourrade sur l'épaule d'Hector de Sombrebois qui marqua ainsi sa fraternité à mon encontre. Sa boutade me fit rire d'une hilarité nerveuse. "Si seulement Hector. Comme celui de pouvoir faire bruler ces saloperies par la pensée par exemple. Enfin, je ne doute pas que votre hache puisse fendre quelques cranes."


Le seigneur de Sombrebois proposa un plan de bataille ma foi tout à fait censé et je ne pus qu'acquiescer d'un signe du chef. "Je me propose pour la première place de l'autre file." Une fois dans la venelle, le Sombrebois frappa de sa doloire puissante sur son écu avant de jeter un cri de guerre. L'abnégation des miliciens pourtant malmenés par la foule désespérée était admirable il fallait en convenir. Le chaos et la mort se déchainait mes ces hommes restaient impassibles. Le sergent beugla de nouveau ses ordres. Filtrer la foule pour laisser passer les survivants valides mais il n'eut guère le temps d'en dire plus car un homme à l'allure de possédé et presque nu se dirigeait vers ce dernier. Couvert de sang et visiblement agressif il ne faisait aucun doute à mes yeux qu'il était transformé. Dégainant mon épée d'une main et ma dague de l'autre. Je claquais ma visière me portais en quelques foulées aux cotés du sergent et fis tournoyer ma lame pour tenter de le décapiter tandis que j'assénais un coup de dague dans son torse. "A moi compagnons !"
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Aymeric de BeauharnaisComte
Aymeric de Beauharnais



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque EmptyLun 29 Avr 2019 - 11:29
Bien, reprendre ses esprits après avoir assisté à un carnage ? T'as beau avoir un passé de militaire, d'avoir vu des choses moches commises par des fangeux ou des bannis, avoir tranché la tête d'amis et y avoir bouté le feu ou avoir décapité ton père, chaque homme a ses limites et pendant un temps, celle d'Aymeric étaient franchies. Mais un passé de militaire offre quelques avantages. On est formé pour faire les choses, alors on les fait. Et ici, il faut agir. Et le mieux, c'est obéir au chef ou au curé. Mais le curé est complètement pas du même monde, usant de mots trop compliqués, et le Sergent, s'il dit moins de conneries, a le charisme d'une huître neurasthénique et semble s'excuser. S'il doute, les hommes douteront. Et le coeur à l'ouvrage, ça aide, ça donne de l'énergie, ça donne le sentiment que ce qui est fait ne l'est pas en vain. C'est sûrement un bon théoricien, et ce qu'il dit a du sens, il faut protéger les autres quartiers, mais par les Trois qu'il le présente mal.

- Sergent, je...

L'autre participant au tournoi émet une proposition, faire deux files. Dans le fond, pourquoi pas ? Ulysse me propose l'aide de son second pour secourir ma fille. Pas le temps de tergiverser, la description sera succincte.

- Elle a neuf ans et porte une robe rouge. Si elle a survécu à ce premier assaut, elle se sera soit réfugiée à la Chope sucrée, où nous logeons, soit au Temple. Mais la connaissant, elle doit sûrement aider les blessés. Aidez-la et faites amener le plus de blessés vers le Temple, messire. Et dites-lui que son père ne l'oublie pas et qu'il lutte pour sauver la ville et ses gens.

Pas de promesse du genre "Le Comte va revenir". Il n'a jamais menti à sa fille. Bien sûr qu'il fera tout pour revenir, mais il ne fera pas n'importe quoi pour la cause. Si sacrifier sa vie permet d'en sauver plusieurs autres... Et même, il doute d'avoir le choix. Mais s'il n'ira pas affronter 10 fangeux avec un cure-dents pour seule arme, il ne se planquera pas non plus. Rester en vie et en tuer le plus possible sera son moteur. Je répète l'ordre suggéré par celui dont j'ignore toujours le nom : Hector

- Une moitié des hommes avec le porteur de haches, l'autre moitié avec le roux. Et on se met en file. Nous allons entrer dans le Goulot pour sauver des gens !

Clair, simple. Je choisis de suivre Ulysse, d'autant qu'Hector semble déjà accompagné par le Prêtre. Ulysse a déjà affronté du fangeux, comme moi. Cela peut servir. En matière de réflexe, on devrait se comprendre. Et la première occasion de se tester arrive avec cet humain ou ce fangeux qui fonce sur le Sergent. Sans hésiter l'ombre d'une seconde, Aymeric se décale, prend une flèche et bande son arc, pour viser la tête du chauve ensanglanté et lâche son trait, ravi de constater qu'Ulysse a eu le même réflexe, mais lui armes à la main. S'il s'agit d'un humain, un trait en pleine tête devrait régler le problème de suite, s'il s'agit d'un fangeux, cela devrait quand même solidement le ralentir et offrir à Ulysse le temps de lui trancher la tête ou de lui porter un solide coup. Les autres aideront rapidement... Enfin, il l'espère.

- Archers, assurez vos tirs et ne visez que les plus agressifs ou ceux qui ne devraient plus être en état de se déplacer mais le font encore.

Après tout, ce sont des indices visuels faciles. Il n'est pas certain que chaque archer ait déjà vu un fangeux

- REFUGIES, CROISEZ LES BRAS AU-DESSUS DE LA TETE, qu'on vous laisse passer.

Un fangeux ne se déplace pas ainsi, cela devrait nous permettre d'épargner l'humain, si l'appel est entendu. Il se tourne vers les gens qui ont franchi le barrage des miliciens, identifiés comme humains.

- Vous, filez au Temple et amenez avec vous les blessés qui peuvent se déplacer.

Ceux qui ne le peuvent sont déjà morts ou proches de l'être, et les soldats se chargeront de leur couper la tête. Le porteur de haches aurait pu aussi, mais il semble assez solide pour s'enfoncer dans le Goulot. Il porte la voix, comme à l'époque où il donnait encore des ordres à ses miliciens.

- Messieurs, nous avons encore une chance de pénétrer dans le Goulot et de sauver des vies, par dizaines, par centaines peut-être ! On va entrer là-dedans, exterminer ces choses et ramener les humains parmi nous. Il sera temps après de reprendre possession de ce quartier de notre ville. Foi, Force et Honneur vous accompagnent !
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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque EmptyLun 29 Avr 2019 - 11:42
Roland suivait alors ce sergent, prêt à combattre à ses côtés et à ceux des autres survivants, ils lutteraient ensemble pour tenter de contenir supposément l’horreur, chercher des éventuels survivants, il y avait tant à faire, compliqué de savoir précisément par où il fallait commencer.
L’horreur était partout, cette vague de fangeux avait été bien dévastatrice. La cité de Marbrume qui avait été joliment décorée, nettoyée, rafraîchie, était devenue pire qu’auparavant. Le sang, la chair meurtrie, l’odeur de la mort était partout à présent.

Le sergent prit alors la parole, leur indiquant la marche à suivre. L’héritier se tenait prêt, essayait de se montrer attentif, malgré le bruit, les mouvements de panique et les cris de ceux qui agonisaient.
Le Goulot était perdu. Qu’importe les hommes, les femmes et les enfants qui étaient encore dans ce quartier, toujours vivants. Il fallait contenir la menace, ils n’avaient pas d’autre choix. La gorge du guerrier se noua de plus belle, il comprenait la détresse du sergent qui leur donnait ses ordres. Mais dans ce genre de situation extrême, il fallait parfois prendre des décisions radicales, pour sauver le plus grand nombre, au détriment de certains. C’était horrible, il en était bien conscient. Mais avait-il encore le choix ? Non. Il était là, parmi les autres camarades qu’il reconnaissait pour la plupart, mais pas de temps pour faire les présentations, ils étaient dans une situation d’urgence. Il tenta cependant de répondre à la question que Merrick Lorren lui avait posé tout à l’heure, alors qu’ils furent contraints de suivre le sergent dans la précipitation.

- « Je ne sais pas où est Estelle, Merrick, je suis navré. Comme je ne sais pas où sont mes proches non plus. Prions pour qu’ils soient tous sain et sauf. Estelle est sûrement barricadée dans la choppe sucrée. »

Tentait-il de le rassurer, alors que lui-même était en proie aux doutes quant à la survie de sa famille, de Sydonnie… Tout se bousculait, mais il ne fallait pas faillir, surtout pas maintenant.
Le sergent émit l’hypothèse pensée par le blond, oui, sauver le plus grand nombre, tenter d’évacuer les valides, tuer les autres au moindre doute, ne pas prendre de risques. Dans ce genre de situation, il fallait tenter de ne plus jouer uniquement sur la corde de la sensibilité humaine, il fallait être décisionnaire et rapide.

L’homme d’armes qui les guidait s’adressa alors au prêtre du groupe, le courageux Cesare. Il serait un allié de taille, pas forcément par le combat, mais par sa foi et potentiellement ses compétences en soin, requises généralement par sa fonction de prêtre. Deux excellentes raisons de l’avoir auprès d’eux.
Il fallait alors sécuriser les différentes intersections du Goulot, filtrer les gens du peuple et contenir, toujours contenir l’horreur, qu’elle ne traverse pas le quartier.
Un homme, visiblement le baron de Sombrebois, que le noble connaissait simplement de réputation, tenta d’énoncer un plan, former deux lignes de combat. Roland n’était pas spécialement contre l’idée. Cet homme et Ulysse prirent la tête, Roland suivit en deuxième position, derrière le baron, vu que le comte de Beauharnais s’était placé quant à lui derrière Ulysse. Mais leur avancée fut stoppée par un homme, ou plutôt ce qu’il restait d’un homme. Il avait traversé l’escouade formée par la milice et se ruait à présent vers le sergent. Pas de place pour le doute, l’homme ne semblait plus répondre de lui-même, sérieusement blessé et à moitié nu. Pas de doute. Contenir le menace. Il fallait agir, maintenant. Il s’élança alors, voyant que Ulysse de Sombreval avait eu la même idée précisément, il le laissa tenter son action. Aymeric quant à lui, bandait alors son arc. Il tenta de ne pas se mettre dans sa ligne de mire, puis, si jamais son cousin par alliance ne parvenait pas à achever l’homme fou, il essaierait à son tour de le pourfendre de son épée de manière à stopper rapidement son évolution. Il ne pouvait pas se permettre ce genre de risques. Ils allaient travailler souder et en équipe. La voix d’un homme serait celle de plusieurs, comme les gestes d’un homme. Si Ulysse avait réussi son action, il reprendrait alors sa place, et filtrerait les personnes, ne laissant aucune chance à un potentiel fangeux de passer. Les blessés légers et les valides quant à eux, seraient évacués vers le temple.

- « Force et honneur ! »

Répéta-t-il, l’épée au clair.
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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque EmptyMar 30 Avr 2019 - 3:02
En questionnant Roland de Rivefière, Merrick Lorren savait pertinemment qu'il n'y avait que très peu de chance que le comte puisse lui apprendre où se situait celle qu'il cherchait et pour qui il s'inquiétait. Ainsi, il ne fut guère surpris d'apprendre que le noble n'avait pas aperçu la tenancière de la Chope Sucrée. Bien qu'il s'attendait à cette réponse négative, à ces mots inaptes à souffler les maux et les relents d'inquiétude qui le tenait et le vrillait, le constat réussit tout de même à miner quelque peu son moral déjà vacillant. Du moins pour un temps, tandis que le jeune homme finit par prendre conscience qu'il était toujours mieux d'apprendre que son homologue ne l'avait pas aperçue, plutôt qu'il ait croisé son cadavre...

-''Je m'en doutais...''Commença-t-il en hochant lentement la tête, n'arrivant pas à masquer son inquiétude. ''Espérons-le, en effet...'' Termina-t-il en haussant les épaules, incapable de réellement soulager ses angoisses grâce à l'idée d'une quelconque prière.

Bien que croyant, l'ivrogne n'était aucunement le plus dévot, le plus fervent et le plus zélé des ouailles de la Trinité et de son clergé. Par ailleurs, à ses yeux, la situation ne se prêtait guères à se tourner vers les divinités pour leur quémander un quelconque soutien. N'était-ce pas un mauvais signe et un terrible constat que les prédateurs de l'humanité soient apparus le jour du sacre du roi ? Après tout, ce dernier avait été couronné dans le grand temple en respectant le dogme et en honorant la Trinité, et le même jour une invasion de monstres assoiffés de sang se faisait dans le dernier bastion humain connu... Se pouvait-il que cela soit le signe que la Trinité a abandonné l'humanité ? Blêmissant devant cette réflexion qui commençait à prendre de plus en plus d'ampleur dans son esprit, Merrick tourna son regard vers le prêtre Cesare. Est-ce que lui aussi doutait de sa foi ? Est-ce que le berger était aussi perdu que la brebis de Merrick Lorren ?

Toujours est-il que le temps ne se prêtait guère à ce genre d'élucubration. C'est le sergent qui le lui rappela, attirant son attention de par sa prise de parole. S'ébrouant, repoussant ce doute qui l'étreignait au fin fond de son esprit, le laissant rejoindre son inquiétude pour la dame de Chantauvent, Lorren tenta de se focaliser sur la teneur des mots de son supérieur hiérarchique. Au fil des dires proférés par le sergent Bonin, la bouche de Merrick s'ouvrait de plus en plus. Non pas que la stratégie en elle-même le choquait ou le révulsait. Après tout, ce genre de décision difficile était un mal nécessaire pour assurer la survie du plus grand nombre. C'était plutôt et simplement la frayeur et la peur de se retrouver aux premières lignes et aux premières loges des futurs affrontements et massacres qui l'inquiétaient et le faisaient blêmir.

Sombrement, Merrick Lorren ne put s'empêcher de penser, que même si la Trinité n'avait pas abandonné l'humanité, ceux-ci avaient tout la fâcheuse habitude de le jeter en pâture à leur sombre manigance et aux viles truculences de leurs voies impénétrables...

Par la suite, alors qu'ils s'enfonçaient en direction du premier carrefour à sécuriser, un noble à la hache proposa de se positionner en deux colonnes. N'ayant rien contre l'idée, l'esprit du couard se permit rapidement une réflexion pour savoir où il voulait se situer dans cette formation militaire. L'endroit le plus sécuritaire serait approximativement le centre d'une des deux files. Restait maintenant à décider laquelle... laissant les fiers et braves premiers combattants se positionner, Lorren jugea tour à tour des équipes qui se formaient et décida de se positionner dans la section du Baron, allant se mettre derrière Roland. Merrick avait déjà vu le comte tuer un fangeux et il espérait que ce dernier pourrait récidiver de nouveau pour lui éviter toute situation fâcheuse... En outre, dans la colonne du roux, le second était un archer. Un combattant qui risquait de reculer pour pouvoir décocher, si une charge de fangeux se faisait ressentir et pressentir. Ce que l'ivrogne ne souhaitait aucunement.

Cette lente inspection permit de lui faire réaliser qu'il était l'un des moins bien équipés pour le combat. La grande majorité de ces hommes s'était harnachée de pieds en capes pour s'affronter durant les joutes. Lui ne portait que sa livrée de milicien. Au moins, lui avait la chance de ne pas porter une robe en pareille circonstance, ne put-il s'empêcher de penser en pouffant nerveusement en coulant un énième regard à Cesare...

Arriver sur les lieux, avisant le flot des réfugiés, Merrick déchanta rapidement devant l'immensité de la tâche. Remerciant silencieusement les représentants de la milice qui endiguait le gros de la foule pour que le groupuscule puisse les filtrer, le jeune homme se mit à la tâche. ''Les blessés aux temples ! Que ceux qui sont valides les aides ! Les...'' Ses premières explications en direction des implorants et des éplorés se suspendirent sous l'ordre impérieux du sergent qui les appelait à dégainer. Sortant sa lame de son fourreau, apercevant le possible fangeux foncer en leur direction, Lorren laissa les premiers guerriers de la troupe devant lui agir. S'il se lançait tout contre ce potentiel ennemi, d'autres risquaient de peut-être passer entre les mailles du filet. Et puis, Merrick préférait ne pas se positionner aux premières lignes contre un possible monstre. Dès lors, il resta en position, continuant à surveiller celui qui se ruait en leur direction, mais portant tout de même une certaine part de son attention sur les réfugiés qui en profitait pour se glisser derrière la sécurité relative de leur groupe.

-'' CROISEZ VOS BRAS AU-DESSUS DE VOTRE TÊTE.'' Répéta-t-il, trouvant l'idée de l'archer fort avisé. Frappant de sa courte lame sur sa rondache, Lorren apostropha un milicien qui faisait partie de la formation de bouclier. ''Dite leurs de croiser leurs bras au-dessus de leur tête ! Fais passer le mot !'' Si la nouvelle se rendait en amont, le triage ne s'en ferait que plus rapidement et efficacement en aval... ''Sergent, les archers n'auront qu'à tirer sur ceux qui ne respectent pas la consigne.'' Cette dernière parole avait été proférée en direction du sergent Bonin. Cette décision, qui était plutôt un ordre à fomenter, ne revenait pas réellement à Merrick Lorren qui n'était même pas un coutilier. Mais si le sergent acceptait cette proposition, cela permettrait sûrement aux tireurs d'assurer leurs cibles plus efficacement, de ne pas hésiter ou tergiverser plus longtemps. Probablement que des innocents allaient mourir si cette idée était prise en compte. Mais, combien survivraient grâce à cela ? Dur à dire...

De par ses actions, Merrick Lorren participait à la condamnation de milliers d'habitants du Goulot, prêts à les abandonner à leurs sorts pour protéger le plus grand nombre. De par les mots qu'il venait de proférer, il entérinait cela, acceptant de jouer le rôle macabre d'un meurtrier et d'un bourreau de la plèbe du Goulot. Bien qu'un beau salopard, ses actions le révulsaient. Or, la peur et la frayeur de tomber nez à nez avec un fangeux supplantaient les quelques relents d'hésitation à agir de la sorte. Aussi horrible que cela puisse être, Merrick n'agissait pas seulement pour le bien commun; il tentait d'assurer sa propre survie...
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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque EmptyJeu 2 Mai 2019 - 19:38
Les mots qu'Hector avaient adressé à Bérard furent emportés au vent quand à côté d'eux, ébaudi par le tumulte, un prêtre s'éprit de galvaniser les hommes alentours. Le discours semblait pareil à une cerise sur un gâteau à la merde : tout autour d'eux, les derniers gueux s'échappaient et la milice, elle, affluait. Mais voila : l'autre se devait de lâcher sa prêche. Peu semblèrent y porter quelque attention, du reste. S'il ne fit attention aux paroles, Bérard fut cependant un instant surpris par le visage du prélat.

Ce devait toutefois être qu'une mise en jambe. En effet, par un curieux hasard ou un destin cruel, les Dieux semblaient avoir jugé bon de mettre au prise avec la Fange un microcosme partageant ce trait commun : tous, ou presque, avaient déjà rencontré Bérard. Resté quelque peu en retrait alors chacun se rapprochait du sergent, le grand blond put ainsi reconnaître nombre de ses connaissance. D'Ulysse, son ami d'enfance que seules les circonstances funestes l'empêchaient d'embrasser, à Hector l'homme l'ineffable nasique rencontré quelques jours plus tôt, sans parler de Merrick, ce milicien à qui Bérard avait juré amitié éternelle avant de l'oublier le lendemain, et de ce seigneur lourdingue qu'il avait croisé peu de temps avant son retour du Labret. Même la tronche du prêtre lui semblait familière, sans que le bâtard d'Ergueil ne puisse remettre l'homme.

On serait donc entre compères pour aller vaillamment caner dans les ruelles sordides du Goulot, et c'était précisément ça qui ennuyait le chevalier. C'est qu'il ne se faisait guère d'illusions sur l'issue de ce combat, à la différence des autres qui bien vite se concertèrent sur la bonne stratégie à adopter. Hector, décidément premier parmi les braves, donna l'ordre de marche. À quoi bon ? Le quartier était perdu et ce ne serait pas leur petit groupe de suicidaire qui ferait une différence. Bérard éprouva le désir de se sauver : mais il n'était que trop lié à certains ici pour les abandonner - et trop peu envers les autres pour leur faire confiance.

Alors que chacun se rangeait derrière Ulysse ou Hector, le grand blond attrapa le prêtre de l'épaule. « Petit père, lâcha-t-il, use mieux de ta langue. On est la flamme, que t'as dit, hein ? Le Goulot est perdu - le sergent a dit ça, lui. Faut bouter le feu à ce cloaque : la gangrène, si on la cautérise pas, elle tue tout le corps. » C'était devenu en un instant la marotte du bâtard : brûler cette décharge géante qu'était devenu le Goulot. Puisqu'il était voué à l'abandon, c'était encore la chose la plus clémente à faire ; au moins ceux morts là-bas ne se relèveraient pas.

Cependant, Bérard n'eût pas le loisir d'argumenter plus longtemps en faveur de sa solution pyromane, car plus loin devant lui, c'était Ulysse qui se jetait au combat. Sa brève causerie avait distrait le chevalier, qui ne fit un instant plus attention à la ruelle, où les miliciens contenaient à grand peine le flot de fuyards. Abaissant sa visière, Bérard bouscula le prêtre tandis qu'il se lançait dans une course effrénée pour venir en aide à son ami, remontant par là même le reste de la file qui étrangement s'était mise en tête, à nouveau, de proférer discours et serments.

« Place, putes borgnes, gueula Bérard, place! » Ce serait ça, son serment.
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