Marbrume


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 [Event] Les Joutes Royales - Attaque

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Ulysse de SombrevalBaron
Ulysse de Sombreval



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque - Page 4 EmptyJeu 30 Mai 2019 - 23:38
Cliquetis de l'acier s'entrechoquant tandis que mes bottes s'enfoncent dans une mare miasmique de substances aussi immondes que le décorum morbide du triomphe de la mort sur la vie nous entourant. Ne point porter de harnois est un choix dangereux mais murement réflechi. L'habileté et la vitesse sont mes meilleures cartes tant mon style de combat repose sur le mouvement autant que la nonchalance. Face à un fangeux c'est à quitte ou double cependant puisque mème le plus valeureux des preux a autant de chance de survivre à une galanterie en compagnie d'une créature carnassière, je préfère m'en tenir à ce que je fais de mieux. Frapper vite et fort pour tuer. Trève de galéjades je me précipite vers le trio discordant tandis que la cité est plongée dans une symphonie discordante de terreur. Tandis que je manque de déraper sur un mélange de fluides corporels et de cervelle étalés le vrombissement d'une salve siffle au dessus de mon heaume ailé. Le monde se réduit simplement à la fente de ma visière et rien d'autre n'a en cet instant d'importance. Un battement de coeur, deux pas, une inspiration d'air brulant et j'arme ma dextre afin de décolleter la bète. Grandement aidé par le fait que le milicien et Roland ont immobilisé icelle d'un bien joli combo ma lame légèrement incurvée fait voler le chef du non mort qui s'en va rouler un peu plus loin alors que la carcasse s'effondre lamentablement à l'instar d'une poupée de chiffon. Haletant sous la puissance de l'effort, je dégage ma visière d'un revers de gantelet m'appuie sur la garde de mon épée et contemple longuement les deux hommes. Essoufflé je le suis assurément cependant une armure plus légère facilite mes mouvements rapides et ne pèse pas aussi lourd que l'attirail de ces braves. Un glaviot saumatre franchit l'enceinte de mes lippes parcheminées par la soif tandis que je peste intérieurement contre le fait de n'avoir point une outre au coté. Les remerciements de mes pairs sont acceuillis avec modestie d'un gromellement rauque. Le carnage est total et absolument ahurissant mais l'on s'habitue à tout avec le temps mème à l'indiscible d'une ville devenue tombeau. Quel autre choix avons nous ? Jeter les armes face à cette malédiction et nous laisser dévorer pour engraisser les rangs de cette infection mortifère ? J'aime autant me battre tant que mes bras en auront la force. Devrais-je me laisser submerger par les regrets d'avoir abattu un innocent au premier carrefour ? Si cette cité a pu continuer de gouter à la paix relative d'une existence ordinaire c'est bien parce que des tueurs comme les membres de ce groupe de suicidaires sacrifiés n'ont cessé de se salir les mains depuis l'apparition de ce fléau.


(...)


De retour auprès du groupe, je n'écoute que d'une oreille distraite les beuglements du sergent préférant me focaliser sur l'état d'Hector et la situation de Bérard. Le baron de Sombrebois semble avoir été rafistolé de bienheureuse manière par le clerc de la bande de joyeux ruffians que nous sommes. Quant à Bérard, ce dernier s'enfile discrètement une minuscule gourdasse de flotille. L'envie d'aller briser une porte afin de m'arroser le gosier d'un cruchon de picrate me tenaille quelques instants mais la réalité ne tarde guère à reprendre ses droits macabres sur nos carcasses éreintées et désabusées. Il faut avancer encore et toujours au plus profond de l'enfer. Je suis néanmoins soulagé que la jeune femme ait survécu grace à mon vieux compère. Notre glorieuse boucherie transcende nos coeurs bien accrochés de tueurs cependant il est agréable de constater que l'on ne risque pas une fin atroce pour des paquerettes. La triste apparition de cette jeune femme mutilée à vie était de celle qui pouvait passer pour miraculeuse. Non, que les Trois aient la moindre chose à voir en ces lieux qu'ils avaient désertés depuis bien longtemps par lacheté ou simplement mépris de leurs jouets humains mais cette vie bien que souffreteuse avait le mérite d'incarner cela. Une étincelle de vie au milieu d'un bain de sang tel que mème des vétérans auraient tournés de l'oeil face à pareil abomination. Cette pauvre bougresse c'était l'avatar de Marbrume tombé du ciel à l'instar d'un ange privé d'aile et désormais de jambes nous rappellant à nous bourreaux implaccables que nous massacrions pour de bonnes raisons. Le groupe se remit en marche sans grande conviction après que des ordres aient de nouveau été donnés. Le spectacle nous attendant dans le cloaque purulent s'avére aussi tragique qu'insoutenable. Deux centaines de miliciens acculés contre de la pierre se faisant littéralemment taillés en pièces par une meute de Fangeux. Les soldats faisaient honneur à leur éducation martiale et chaque fois qu'une ligne tombait une autre venait impacter l'entité monstrueuse sans ame et sans chef. Si seulement ces derniers avaient des armes d'hast en nombre suffisant et une bonne couverture aérienne de tireurs compétents les choses eurent pu différer. Ou alors peut-ètre que cela ne ferait que retarder l'inévitable de la mème manière que nous nous échinions à endiguer un flot sans fin de démons marécageux. Alors que je m'apprétais à pousser une gueulante afin de rallier l'escouade pour porter secours à ces braves un son de cor s'éleva puissant, irréel, souverain, invincible. La note d'espoir porté par le souffle d'une trompette de guerre. Le son plana longuement sur les venelles crasseuses et inhumées de la cité avant de se voir remplacer par le tonerre reconnaissable d'une terrifiante charge de cavalerie.


(...)


La chevalerie présente pour les joutes royales s'était ralliée et débaroulait dans un ensemble grandiose aussi stupide que magnifique. Cette charge sembla porter en elle tous les espoirs du monde des hommes alors que les lourds destriers martelaient les pavés de leurs sabots produisant des étincelles sur leur passage. Ce triangle compact mené par deux preux s'étant affronté en ouverture du tournoi représentait la quintescence de l'élite martiale humaine ainsi que la stupidité inhérente à une philosophie guerrière surranée. La cavalerie lourde n'avait pas sa place dans un affrontement urbain. Espace insuffisant, venelle trop étroite pour manoeuvrer, goulot d'étranglement facilitant le travail aux abominations. Il suffirait d'un petit groupe de héros morts pour boucher le passage aux suivants et faire trébucher les chevaliers de file. La mort alimenterait la mort. Ce coup d'éclat sublissime qui fit vibrer mon coeur de chevalier ne pouvait s'achever que d'une seule manière. Par un incommensurable gachis de forces vives aux talents certains. Oh, les preux roulèrent un instant sur la masse des créatures mais celles-ci finirent par se reprendre et l'hallali commenca. Pétrifiés nous contemplames cette horreur en silence jusqu'à ce que la situation ne devienne désespérée. Miliciens et chevaliers étaient à présents encerclés par les cadavres ambulants et si nous ne leur portions pas secours cette force serait anéantie à son tour. Partageant l'avis d'Aymeric quant à l'inconséquence de cette témérité tant par amour des chevaux que par affliction de savoir que tant de braves avaient succombés en héros certes mais héros stupides je tins pourtant ma langue. Ordre ou non du sergent, je comptais bien me porter au secours des survivants. Aymeric emporta ses archers avec lui dans les batisses environnantes embarquant sans ménagement le guérisseur de fortune dans ses bagages. Merrick cherchait visiblement quelque chose au sol dans le fratras carmin aux nuances diluées de folie. Roland fit quelque chose qui me pris de court lorsqu'il empoigna la pauvre innocente aux jambes brisées et la jeta vers les Fangeux afin de gagner du temps. Eberlué par le geste de l'homme que je considérais comme un beau-frère tant celui était d'une froideur calculée aussi terrifiante que notre échapée en enfer je restais coi. Traumatisé par son choix de sacrifier une femme qui était parvenue à échapper à la mort pour se voir utiliser comme gagne temps par un chevalier. Un putain de chevalier bordel de merde ! Ces éperons ne valaient donc plus rien ! Je massacrais des fangeux, tuais également des gens et ce sans sourciller parce que c'était le prix à payer. Parce que j'étais un tueur et un plutot habile de ses dix doigts cependant ca... Ca c'était proprement au dessus de ce que je pouvais accepter. Notre foutue humanité était elle donc morte avec ce monde en perdition ! Un instant, j'eus la furieuse envie de me jeter sur Roland pour lui casser la gueule à coup de pommeau de ma dague cependant alors que les cris stridents de la victime résonnaient dans l'acier de mon heaume ouvert je me fendis d'une grimace de dégout. Des salopards ce groupe en comptait bien quelques uns. Moi, Bérard et probablement Hector pourtant jamais une telle idée ne nous serait venu à l'esprit. Il me fallut quelques instants pour me ressaisir. Les injures que j'aurais voulu jeter à la face de Roland restèrent en travers de ma gorge. Marbrume était donc condamnée ? Ce fut la réaction féroce et profondément humaine de mon comparse, mon frère d'arme et de jeunesse dépravée qui me sauva la mise. J'émergeai de ma torpeur catatonique pour voir Bérard insulter l'escouade, cracher au visage du futur mari de ma cousine et effectuer un geste obsène vers les archers. Puis, ce dernier s'élanca comme un fou furieux vers l'hallali sans attendre personne. Faisant claquer mon heaume d'un geste brusque, je me tournai vers l'escouade.


-"Pour ma part, je vais suivre mon frère dans ce bourbier ! Faites comme bon vous semble. Nous ne pouvons pas gagner cette bataille mais nous pouvons sauver des milliers en prenant exemple sur ces preux ! Que valent nos vies contre les leurs. Je trouve tragique de constater que c'est le batard qui s'avère le plus noble d'entre tous. Mais, la chevalerie est morte comme nous venons de le voir aussi... Messieurs."


(...)
La charge fut aussi téméraire que celle de la troupe de cavalerie lourde nous ayant damné le pion mais eut un effet bien plus retentissant. Pour ma part, je ne parvins pas à rattraper mon compaing de jeunesse car c'est qu'à force de cavaler pour porter assistance à divers compagnons d'infortune et décolleter des facies purulents mon corps me réclamait à grand cri une pause foutrement bien méritée. Pis, je manquai de me ramasser lamentablement sur les pavés enduits de merdaille et de sang en dérapant. Une gausserie dont je me serai bien passer à dire le vrai. Je me vis donc dépassé par toute l'escouade guerrière sans savoir si cela avait été la harangue outrancière de Bérard ou  mon discours un brin théâtral sur la chevalerie qui avait fait mouche. Dans tous les cas, cela ne changeait rien au résultat car laissant cette coterie de cuirassés me voler l'honneur d'arriver à l'impact au coté du blond paillard je relevai ma visière d'un coup furieux du gantelet avant de reprendre mon chemin au trot pour plus de sureté. Gonflant mes poumons de l'odeur du festin pour les charognards du choucas à la corneille j'atteignais finalement l'échauffourée sanguinaire avec un temps de latence qui me permit de choisir une cible vulnérable. Un Fangeux se trouvant de biais semblait offert comme un sourire charmant à un troupier avant d'aller au front. Le hennissement des chevaux survivants stridents et paniqués était abominable et je me rendis compte de ma mauvaise estimation de la situation lorsque ma dague se plongea dans le bras de la créature à la jonction du coude. Ma dextre tenta de plonger ma lame dans la cervelle de la bête mais celle-ci fut plus vive et une main griffue fouailla mon torse ripant en partie sur l'armure mais parvenant néanmoins à occasionner une douleur sourde que j'évacuai d'un hurlement rageur. Je n'eus pas le temps d'armer une contre attaque que le monstre tombait mort. Portant la main à ma blessure afin de l'examiner je poussai un soupir de soulagement devant sa bénignité. J'avais eu une chance de cocu. Décidemment cet engagement ci ne m'avait guère vu m'illustrer mais j'étais en vie par la putain de Fange ! Et le carrefour était néanmoins loin d'ètre dégagé. Une demi dizaine de fangeux charcutaient encore les soldats acculés. Cependant, si nous voulions continuer d'avoir la force d'avancer une pause était hautement nécessaire. Ne souhaitant point croiser le regard de Roland de peur de ne pas réprimer l'envie de lui coller un coup de boule je devais néanmoins reconnaitre que le sacrifice de la jeune femme s'était avéré utile. Aymeric redescendit de son perchoir avec ses tireurs et le prêtre. Ce dernier s'attela à soigner Hector qui m'avait devancé auprès de Bérard. Le comte confia le commandement à mon futur cousin par alliance avant d'achever les souffrances du sergent Bonin complètement foutu au vu de ses tripailles à l'air.

-"Nous reposer excellente idée. Par contre si je n'ai rien contre le fait de me trouver sous les ordres d'un autre noble j'aimerais autant que tout le monde se calme. Bérard mon frère si on veut sortir vivant de cet enfer il va falloir garder nos nerfs et ne pas nous mettre à nous entretuer. Roland j'aimerais que vous ne sacrifiez plus de vie innocente de la sorte à l'avenir en dépit des bienfaits tactiques. Bordel, si nous nous battons ici dans ce cloaque c'est précisément pour des jeunes femmes comme celle ci. J'ai fini et je suis prêt. Nous devons avancer. Le temps joue contre nous."
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ZizanieMaître du jeu
Zizanie



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque - Page 4 EmptyDim 2 Juin 2019 - 0:06
  Un repos bien mérité.

Citation :
Une corde à son arc

- Int de Merrick Lorren : 13
  5 réussi

    Délaissant le cadavre désormais sans tête du Sergent Bonin, le regard du milicien se perdit dans les décombres avant d'apercevoir un objet familier, convoité même. L’archer qui le portait il y a encore peu était à demi enseveli sous les cadavre des siens et du tas de corps il ne dépassait que la pointe d’un arc encore en bon état, bien que dépourvu de flèches.

Citation :
Seconds soins

- Hab de Cesare : 12 (Bonus de +1 pour Traumatologie)
  3 réussi
 
- End d’Hector de Sombrebois : 14 (Bonus de +1 pour Sang froid)
  17 échec

- End d’Hector de Sombrebois : 13
  15 echec

- Hector de Sombrebois perd 13 pvs. (Bonus de -2 pour Coriace) Pvs restants : 55. Pvs après le dernier combat : 68

     Le sage a un jour dit “vivre aujourd’hui pour combattre demain”, mais pourtant c’était bien de mort qu’il était question. Vivante à sa manière, omniprésente, tellement tangible qu’ils auraient presque pu la toucher, cette mort qui ne quittait ni les yeux ni les narines. Ce n’était plus un champ de bataille, ni même la ville qu’ils avaient connu, c’était devenu l’antichambre de la mort, l’orifice béant de quelque monstre mystique qui vomissait ses miasmes à la face du monde. Un ultime crachat à la face de l’humanité qui commençait à se demander si elle pourrait un jour s’en relever.

    Et au même moment la mort posait son regard sur l’épaule doublement déchiquetée du forestier, brave guerrier s’il en est, mais tout homme a ses limites et ses forces le quittaient à mesure que son sang s’écoulait lourdement de la profonde blessure qu’il arborait.

    Aussi consciencieux et impassible qu’on pouvait l’être malgré un coup de sang qui avait bien failli lui coûter un orteil, le Prêtre faisait ce qu’il pouvait avec ce qu’il n’avait pas. Et lorsque l’acier rougeoyant vint saisir les chairs sanguinolentes du Baron, celui-ci ne put retenir un cri étouffé par le cuir qu’il broyait entre ses dents, avant de sombrer dans l’inconscience, dans un oubli salvateur. Du moins pour le moment.

Citation :
Maric & co

- 1d6 pour le nombre de chevaliers tombés : 1

- 1d6 pour le nombre de miliciens tombés : 2

- Nombre de chevaliers survivants : 4

- Nombre de miliciens survivants : 8
 
- Nombre de Fangeux survivants : 5

    Dehors la bataille faisait rage et il faudrait bientôt retourner combattre sans quoi la milice qui peinait déjà à tenir debout serait submergée. Qui sait ce qu’il adviendrait si les défenses tombaient? Si personne ne se donnait la peine de séparer les têtes des corps? Le sort du Baron était entre les mains d’Anür désormais, elle seule déciderait de le laisser vivre ou non.

    En attendant il fallait panser les blessures, reprendre son souffle et repartir au combat coûte que coûte.



Citation :
Salut à tous!

Petit mjitage cette fois-ci puisque le tour était plus calme. Hector tu es inconscient, tu bénéficiera au prochain tour de deux jets d'endu comme cette fois-ci, un pour déterminer ton état de conscience et l'autre une perte de pvs. Si tu venais à rester inconscient tu serais conduit au temple vivant, si tu te réveilles et choisis de rester tu prends de gros risques pour ton personnage qui pourra choisir de sortir de lui-même. C'est à toi de voir!

Pour le reste vous avez encore cinq fangeux à abattre avant de passer au carrefour suivant.

A noter qu'il n'y aura pas de mjitage le week end à venir, ni le suivant vous avez donc un peu plus de temps pour poster.

Bonne chance et bon jeu!

Date limite de post : le 22/06/19. Prochain tour le : 23/06/2019
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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque - Page 4 EmptyDim 2 Juin 2019 - 16:58
Était-ce grâce à sa mansuétude, à cause de son dernier geste d’humanité pour le sergent Bonin, que Merrick Lorren fut récompensé ? Il en doutait. Après tout, le milicien ne savait plus trop quoi penser des agissements des Trois, de leur réelle volonté pour ce monde damné et ses Hommes condamnés. Ce devait être simplement et seulement la chance... Oui. Ce serait plus logique. Toujours est-il que c’est en se relevant de sa position accroupie que le regard du milicien avait été attiré par une pile de macchabées. Ou plutôt vers ce qui se trouvait enseveli sous cette dernière.

S’approchant de cet amoncellement morbide, Lorren se pencha pour saisir l’arme à deux mains. Tirant et essayant de la faire bouger de droite à gauche, l’homme d’armes sentit une certaine résistance. Le poids des débris humains sur le bois de l’arme l’empêchait d’extirper l’arc de l’amas. Grognant et décidant de tirer plus fortement, l’arme finit par se libérer de son carcan de cadavre. Or, le soubresaut encouru, tandis que Merrick fut surpris de sentir l’arc quitter sa prison, eu pour effet de le faire perdre l’équilibre. Tombant au sol sur les fesses, les mains sur les pavés pour se retenir de partir plus loin en arrière, Lorren se retrouva à baigner dans une mare croupissante de sang et d’autres stigmates immondes des combats qui avait eu en ce lieu.

Se relevant à la vitesse de l’éclair, regardant ses mains couvertes de sang et ne sachant que faire de ces dernières teintées d’hémoglobine, un vent de panique le prit. Oui, cette maigre chute était bien bénigne comparativement à ce qui se déroulait présentement et ce qui avait déjà été vécu. Mais, c’était comme la goutte de trop, l’élément qui apportait une fissure dans la retenu de celui qui restait, au final, qu’un couard. Oh, oui, Merrick avait eu à combattre les prédateurs de l'humanité en ce jour. Or, cela ne rachetait rien. Ce n’était pas à cause de cette obligation pour sa survie que le peureux deviendrait un preux. Se forçant à prendre de grande inspiration, fermant les yeux durant un instant, l’ivrogne essuya ses mains sur son pourpoint. Peut-être qu’il aurait pu utiliser les vêtements d’un homme déjà mort. Toutefois, il préférait encore se tacher lui-même que de manquer de respect à un cadavre. Ne plus avoir de tête lui semblait déjà amplement suffisant, comme parjuration.

Récupérant l’arc non loin, Lorren regarda autour de lui pour trouver des flèches. Il espérait mettre la main sur quelques traits pour pouvoir lui aussi et, à son tour, en cocher et décocher à l’abri d’une demeure. S’il n’en trouvait pas, assurément que le couard se servirait dans les carquois de ses compatriotes pour tirer.

Regardant Cesare agir et faire son possible pour sauver le noble à la hache, Lorren resta en retrait, attendait la suite des événements. Plus loin, la lutte semblait toujours aussi âpre et apte à perdurer pour un bon bout de temps. Évidemment, le groupe de suicidaire aurait besoin d’y retourner pour tenter de supplanter en nombre la fange. Mais, est-ce que leur retour à la lutte serait suffisant pour sécuriser cette zone du Goulot ? Dur à dire… Pourtant, il fallait le croire. Dès lors, il était l’heure que les vivants affrontent de nouveau les morts pour éviter de les rejoindres.

Un peu plus tôt, il avait été mentionné qu’ils devraient reprendre leur position. Restant toujours silencieux, ne voyant pas le besoin de parler ou de s’épancher dans un babillage aussi inutile que superflu, Merrick alla suivre le mouvement des archers pour retourner prendre de la hauteur. Quelqu’un voudrait lui signaler qu’il devait rester au sol ? Qu’il ne fasse que tenter ! Les hommes lui faisaient moins peur que la fange. Dès lors, il serait prêt à se liguer et lutter contre un de ses compatriotes qui voudraient régir ses choix. Et très honnêtement, Lorren avait aussi la conviction de ne pas prendre une mauvaise décision. Un archer de plus, aussi peu expérimenté que lui, restait tout de même un avantage conséquent.

Merrick Lorren irait dans la maison où Cesare et le noble archer avaient pris position. Suivant docilement les directives, il tirerait lorsque ce serait son tour, tentant de faire mouche, en gardant en mémoire le trait malchanceux qui avait abattu un chevalier lorsqu’il était lui-même au sol. Tout ce qu’espérait l’archer d’un jour, c’était de ne pas ouvrir le bal avec ce genre d’échec…
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Hector de SombreboisBaron
Hector de Sombrebois



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque - Page 4 EmptyDim 2 Juin 2019 - 22:10
Rouge était le sang qui coulait de l'épaule de baron ; pas bleu, non ; rouge. Rouge comme celui du peuple. Et comme le peuple, le baron était blessé ; gravement blessé. Certes pas vaincu mais très mal en point. Et les pensées divines de Cesare n'y purent rien. La blessure ne se refermait pas. Et ce sang qui s'échappait de son corps pourtant si vigoureux semblait emmener avec lui sa confiance et son âme... Il était triste ! Lui qui n'avait jamais presque connu ce sentiment en était à présent empli.

Plus même que d'abandonner le champ de bataille, c'était la pensée d'abandonner ses hommes et ses femmes qui l'attristait. Eux qui l'attendaient à Sombrebois. Ses hommes et ses femmes qu'il avait promis de protéger. Ses hommes et ses femmes qu'il aimait ; vraiment. Allait-il être contraint de les abandonner ?

Et puis il y avait la petite Ambre... celle qu'il n'avait croisé qu'une fois et qui lui avait pris tout son cœur... en un seul échange de regards. Il ne la reverrait peut-être jamais. Il ne saurait jamais avec certitude si ce regard avait été emprunt d'amour... ou s'il ne l'avait que rêvé. Mes aïeux qu'il était triste !

- Emmenez-moi... au temple... s'il le... faut... furent ses derniers mots... avant qu'il ne plonge dans l'inconscience.

La brûlure du prêtre l'emmena avec une chaleur de moins en moins douloureuse et de plus en plus apaisante vers l'au-delà. N'eut-il jamais cru cela possible ? Lui, le sanglier de Sombrebois, l'invincible stentor des forêts obscures, s'effondrer ainsi après deux pauvres coups de griffes et une cautérisation plus ou moins foirée ? Quelle coup du sort ! Une minute seulement avant cela, et même si son bras lui faisait souffrir le martyre, il s'était encore senti plein d'une force inextinguible... Bons dieux...

Qu'ai-je fait, Sérus, Qu'ai-je fait ?

Après cela, tout ne fut qu'un tourbillon de noirceur et de pensées indéfinies. Le corps du baron s'affaissa comme les seins d'une femme qui aurait pris cinquante ans en deux secondes. Et le soleil s'éteignit.

en plus:
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Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque - Page 4 EmptyDim 2 Juin 2019 - 23:34
L'arrivée de renforts avait octroyé au petit groupe un répit bienvenu, et d'autant plus pour son trio de tête, Hector, Ulysse et Bérard, qui une fois de plus s'étaient jetés sans attendre dans la bataille. La chose, hélas, n'avait pas été sans conséquence : si les comtes et leurs comparses, les tardifs, s'en étaient sortis sans trop de dommage, ce grand gaillard d'Hector, en revanche, y avait laissé à nouveau quelque plumes.

Bérard l'escorta jusqu'à l'arrière, où le prêtre tenta là encore de ramasser les pots cassés, tandis que partout autour on dénombrait les pertes. Or une d'entre elle n'était pas des moindres : il ne s'agissait de nul autre que leur commandant de fortune, le sergent Bonin. À nouveau hébété par le violent corps à corps dont il s'était péniblement sorti, Bérard regarda sans piper mot le spectacle s'ensuivant. Fut-il surpris par ce qu'il vit ? Guère trop : comme deux autours, les comtes s'empressèrent de se bombarder eux-même nouveaux chefs de l'escouade. Si la milice, à Marbrume, tenait la dragée haute à la noblesse quant aux armes, force était de constater que les vieux atavismes demeuraient. Dont acte : celui qui avait fait profession de se terrer en haut des masures et l'autre qui s'improvisait grand défenseur des pucelles furent donc faits capitaines.

Pour le bâtard d'Ergueil, qui vida l'outre récupérée plus tôt, tout ceci semblait insignifiant. Il conchiait deux comtes et tout ce qui lui importait désormais restait encore de sortir de ce bourbier en vie et d'assurer un sort semblable à Hector ainsi qu'à son compère, Ulysse. Dut-on en venir à l'insubordination : il n'avait après tout rejoint cette expédition suicidaire que par la force des choses, incapable d'abandonner là ni son vieil ami ni l'extraordinaire nasique. Cependant, ce dernier blessé, que l'on exhortait à gagner le temple, offrait là une porte de sortie bienvenue.

Ce fut Ulysse qui, prenant à part le chevalier, obtint de lui qu'il reste plus longtemps encore. Le baron de Sombreval semblait résolu à se battre jusqu'au bout, et en cela Bérard ne lui ferait pas défaut comme il l'avait fait jadis. « Je te suis, Ulysse, lui confia le grand blond en posant une main sur l'épaule de son frère d'armes, avant de lui glisser, à l'oreille, les mots suivants : veille juste à ne pas trop tourner ton dos vers ces deux fils de pute, ils m'inspirent guère. » Il aboya ensuite quelques ordres à l'adresse du prêtre : « Menez le au temple! Prestement! » C'était la seconde fois que le grand gaillard lui pâmait dans les bras et il espérait que ce ne serait la bonne.

HRP:
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Aymeric de BeauharnaisComte
Aymeric de Beauharnais



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque - Page 4 EmptyMer 5 Juin 2019 - 14:52
Du premier étage, Aymeric a une vision un peu plus globale du merdier dans lequel ils sont engagés. Il reste douze combattants dans la masse, 8 miliciens, quatre chevaliers. Comme combattant corps-à-corps, ils ne sont plus que quatre... ah non, trois, Merrick rejoignant les archers. Il ignore si les hommes de feu le sergent sont encore en état, il ne les a pas comptés. Et donc, contre 5 fangeux, 15 épéistes. A trois contre un, c'est du suicide, mais n'est-ce pas ce qu'ils font depuis le début ? Il ne s'agit pas de se louper. Et alors qu'il se décide pour une stratégie les exposant le minimum, voilà que le blondinet se permet encore de donner des ordres. C'en est trop pour Aymeric.

- Si on établit une hiérarchie, c'est pour éviter que des trous du cul dans ton genre exposent inutilement un groupe. On a besoin du soigneur, et tu n'as aucun ordre à donner, ni même aucun avis à émettre. Dans le fond, t'es aussi dangereux qu'un fangeux !

Aymeric se pose une question qui lui arrache un début de sourire. S'il crie "Cinq écus d'or au premier qui abat l'abruti", combien parmi les restants tourneraient leur arme vers un autre que Bérard.

- Et on n'aboie pas sur un prêtre. Le fait de tenir à peu près correctement une épée ne t'octroie aucun droit. Quand on voit parfois les abrutis qui survivent sur les champs de bataille, on peut douter des Trois... Pardon mon Père, mais il m'énerve !

C'est pas tout ça, mais il faut quand même évacué le Baron. On ne peut décemment réduire encore le nombre des épéistes et tous les archers sont bons, donc indispensables. Puis, sauf rares exceptions, il est rare de cumuler un talent à l'arc et un à l'épée. C'est vrai pour Aymeric aussi. C'est à la dague qu'il se défend le mieux, après l'arc. Il reste une option, sans aucun doute la meilleure.

- Merrick, il est important pour le moral de tous que le Baron s'en sorte vivant. Le peuple a besoin de ses héros. Que le fameux Baron ait encore combattu et survécu redonnera énormément de moral, je te confie la mission de le ramener au Temple. On a dégagé une route jusqu'à la place, reprends ce chemin sécurisé, le reste devrait aller tout seul, possible même que tu trouves de l'aide. Une fois en sécurité, reviens nous aider, tu ne seras pas de trop, loin de là !

Première partie du "plan". La seconde partie est plus simple encore, il s'adresse à Roland et Ulysse.

- On va tenter d'affaiblir au maximum les fangeux encore en combat. Si tout va bien, chacun d'eux se prendra une salve. S'ils chargent avant, il faudra que vous nous couvriez en chargeant à votre tour. S'ils restent concentrés sur ceux qu'ils combattent, espérons qu'ils soient assez affaiblis pour que vous n'ayez qu'à les achever.

Il regarde tant Ulysse que Roland pour voir si ces derniers ont une meilleure idée, mais dans l'urgence, cela lui semble être la seule fonctionnelle.

- Mon père, ne vous éloignez pas trop de moi. ARCHERS, SUIVEZ MA FLECHE !

L'ordre a été donné tant aux archers dans sa maison que pour ceux dans celle d'en face. Aymeric tirera sur le fangeux le plus à gauche, jusqu'au fangeux le plus à droite, en espérant qu'il y aura le temps de les affaiblir tous, voire d'en tuer. Pour le reste, il s'agira de continuer à protéger au mieux les épéistes, comme les archers l'ont fait jusqu'ici, puis, si ça tourne vraiment mal, de protéger l'archer en face de nous. En espérant qu'on n'en arrive pas là. Il murmure une étrange prière.

- Je vous aime puissamment. N'adressez aucune prière, car, où que j'aille, je vous attends. La poussière vit hors du temps. Buvez, dansez en me brûlant. Comme je vous aime en m'endormant...

Une profonde inspiration et il lâche sa première flèche, en totale concentration. Tout est loin, l'horreur des combats, les morts qui s'amoncellent, même sa fille. Il n'est plus qu'une flèche et ne voit plus qu'une cible. L'échec n'est pas une option.
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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque - Page 4 EmptyMer 5 Juin 2019 - 19:09
Roland constatait que l’état du baron, ne lui permettrait pas de poursuivre le combat. Il devait être rapatrié au temple. Le comte de Beauharnais tenta de remettre le grand blond à sa place, le chevalier de pacotille qui pensait s’élever au dessus de tous, avait proposé que le prêtre emmène le baron de Sombrebois. Mais perdre leur seul soigneur de l’équipe n’était guère envisageable.
Roland réfléchissait, tentait alors de trouver un potentiel survivant dans les décombres, de manière à garder Merrick avec eux. Même s’il n’était présentement plus avec eux sur le terrain, tant pis, il pourrait éventuellement servir en tant qu’archer. Ils n’étaient plus nombreux au corps à corps, seulement trois. Ils avaient cruellement besoin de renfort. Ulysse et Bérard étaient déterminés à poursuivre. Malgré leur différent, leur désaccord, les hommes avaient une finalité commune, un but ultime, venir à bout de ces cinq fangeux. Après avoir cherché dans les décombres, un éventuel survivant pour emmener Hector au temple, afin qu’il puisse de faire soigner. Il fallait reprendre la lutte, fini la pause, le repos et les soins. Les fangeux n’attendaient plus non plus.

La vague de miliciens était passée, il ne restait plus beaucoup d’hommes, tellement encore étaient tombés. Il restait alors huit miliciens, quatre chevaliers. Et les archers présents avec le comte de Beauharnais dans les maisons. Ce dernier ordonna à ses hommes de tirer les premières flèches.

- « Attendez ! »

Hurla Roland aux hommes au sol. Qu’ils n’aillent pas se jeter sur les fangeux, alors que les flèches fusaient de toute part. Il fallait attendre la première grosse vague, les tirs, guidés par les Trois, devaient, il l’espérait tuer quelques bêtes, ou au moins les ralentir fortement. Afin que les épéistes puissent charger ensemble.
Du renfort allait peut être venir, ils en avaient bien besoin. Roland tenta de prier en silence, même s’il pensait que les Trois l’avaient peut être abandonné suite à son horrible sacrifice désespéré. Il ne serait plus jamais le même homme après cet acte, il ne se le pardonnerait peut être jamais. Qui peut encore agir ‘normalement’ dans cette ambiance de fin du monde. Il ne se cherchait pas d’excuses, ce qui était fait était fait. Il fallait continuer, voilà tout, il n’avait plus le choix à présent. Il ne renoncerait pas, n’allait pas se terrer quelque part. Quoique l’on puisse penser de lui, il restait au combat et lutterait jusqu’à ce que son corps ne le puisse plus.

- « Chargez ! »

Il donna ensuite l’ordre de charger, après que les archers aient tiré sur les fangeux. Il fallait alors s’équilibrer, se mettre à plusieurs sur chaque créature qui restait potentiellement. Roland viserait la tête, dans le meilleur des cas, tentant de les décapiter d’un geste franc de son épée.


Citation :
Roland cherche un éventuel survivant, quelqu’un de disponible pour mener Hector au temple, en tentant de garder Merrick et Cesare avec eux.
Roland attend le tir des archers
Roland charge ensuite vers les fangeux avec l’ensemble des hommes restants, miliciens, chevaliers et combattants, en essayant de se répartir équitablement sur les diverses créatures restants à combattre.

J’utilise mon bonus en ATT =
- Un bonus de +1 à utiliser sur le jet de dés de votre choix en le notifiant à votre MJ. (Utilisable une fois).

Et = Arme de prédilection Niveau 2  et Coups Précis (2) pour viser la tête des fangeux.


Il n’y a pas de tour la semaine prochaine. En revanche, je louperai le second pour cause de vacances. (Je continue les actions en cours, si jamais mon personnage est trop blessé et dans l’incapacité de continuer le combat, je demande un rapatriement au temple. Sinon, je continue sur le même procédé que jusqu’à présent.
Je pourrai reposter de ce fait sur le tour de la semaine du 24 Juin. Merci o/
)
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Ulysse de SombrevalBaron
Ulysse de Sombreval



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque - Page 4 EmptyMer 5 Juin 2019 - 20:46
L'état du vaillant Sanglier de Sombrebois est si critique que les soins cléricaux n'y changent rien. Au contraire, la panique du prédicateur ne pouvait que rendre ses gestes maladroits. Il semble évident qu'une évacuation d'urgence est hautement nécessaire si nous ne voulions pas perdre un premier frère d'arme des suites de cette mission suicidaire. En dépit de la tension explosive régnant au sein de notre modeste troupe éprouvée un consensus semble de mise sur ce point. D'ailleurs, Hector demande lui-mème à quitter le théatre de l'horreur la plus abjecte alors qu'il apparait à un cheveu de perdre connaissance. Chose qui ne tarde point à se produire car le voilà qui s'écroule contre le guide spirituel de cette croisade sanglante. Frappé de stupeur devant ce spectacle tragique je ne puis que prononcer une prière intérieure à Rikkni la seule des Trois envers laquelle ma fidélité n'avait point vacillée depuis l'apparition du fléau. Sacerdoce guerrier en faveur de la survie d'un exemple de bravoure que j'étais fier d'avoir pu compter parmi mes compagnons de folie furieuse dans cette lutte inégale face à un ennemi innombrable. Cependant, cette prière ne se voyait point monopolistique. 


En effet, comment rester de marbre devant telle vue et ce mème pour les combattants aguerris que nous étions presque tous. Combattre la Fange avait beau ètre devenue routine constater que nous n'étions que peu de chose face à cette nécromancie macabre avait de quoi vous secouer son gaillard. D'autant que le baron tenait du colosse cuirassé aux allures d'ours impitoyable à la bravoure confinant à la témérité. Ce fut cette image d'une épaule béante dégeulante d'écarlate là ou aurait du se trouver une spallière de plates qui balaya mes dernières réminescences de colère vis à vis de Roland. Jetant un regard vers mon compaing de jeunesse et frère de camarde, je remarquai l'agitation intérieure du grand blond ainsi que son observation attentive du camarade évanoui. Il ne m'était guère nécessaire de prononcer une interrogation pour sonder le spadassin. Relevant ma visière d'un brusque coup de gantelet, je m'approchai de Bérard et tentai de calmer les choses. Une main ferrée d'acier se posa sur mon épaule de senestre et ce poids réconfortant ranima en moi la flamme de la férocité. Le chevalier paillard gueula des instructions au prètre de la petite bande armée au sujet d'Hector. Je déposais à mon tour une main sur son avant bras de plates enserrant ce dernier dans une étreinte ferme.


-"Je n'ai pas douté un seul instant que tu le ferais mon frère. Il semblerait que nous soyons les deux derniers fou furieux de cette troupe. Tachons de veiller sur nos arrières comme au bon vieux temps."


Puis rapprochant soudainement mon commensal, je chuchotai à son oreille.


-"Ne juge pas les deux comtes trop durement. Ce merdier nous n'en sortirons qu'à condition de coopérer efficacement. J'ai déjà perdu trop de proches. Tempère ta colère. Je refuse de perdre un frère de plus. Sans compter que si tu calenchais je devrais me trouver un autre témoin de mariage."


Si, je pouvais pleinement comprendre que le sang de Bérard bouillonne dans ses veines. Je savais que seul mon ami parfaitement lucide ferait étalage de tout son talent de tueur. Un spadassin se laissant dominé par ses émotions était un bretteur amoindri. J'avais achevé ma remarque chuchotée sur un rire nerveux que j'aurai préféré plus enjoué. Me détachant de mon comparse, je fus surpris par la beuglante d'Aymeric qui fusille littéralement mon camarade. Et voilà, mon sourire disparut aussi expéditivement qu'il s'était incrusté sur mes lippes asséchées. Cette fois Bérard allait exploser. Bordel ! Un peu de doigté était-ce trop demander ? Je devance le chevalier en répliquant d'une voix acerbe.


-"Il est certes nécessaire de placer une tète au dessus du groupe Aymeric et le soigneur est en effet trop précieux pour ètre renvoyé vers l'arrière mais je ne suis guère persuadé de la nécessité de nous aboyer dessus comme des molosses avec un mépris détestable ! Quant à la foi nous ne sommes guère tous autant pieux que d'autres. Si ces abrutis survivent sur les champs de bataille c'est qu'ils l'ont mérités à la sueur de leur front et à leurs trippes monsieur le comte.  Aussi, je demanderai à tout ce beau monde de se calmer s'il ne souhaite pas que je me mette à distribuer des coups de gantelets pour remettre les idées en place. Regardez devant vous par un soudard chattemite ! Le seul ennemi qui vaille est en train de dépecer ces preux ! Et pendant que nous nous chamaillons comme des chiards ils se font étriller."


Reportant mon attention sur le dit carnage en train de se dérouler alors que nous reprennions des forces, je posais de nouveau mon gantelet sur l'épaule du blond spadassin aux éperons afin de circonvenir à un éclat de rage potentiel. Aymeric désigna le milicien comme escorte pour Hector et je dus reconnaitre la pertinence de ce choix. Le preux sera escorté vers le Temple par le milicien ayant finalement déniché ce qu'il désirait dans l'amas putride de cadavres décapités. Merrick ayant en effet un arc de bien belle facture dans la dextre. Je me permis d'ouvrir une fois de plus ma goule couturée masquée par mon heaume à cimier à l'encontre du dit escorteur.


-"Tache de ne pas revenir seul pour l'amour des Trois. Rameute donc des lanciers et des arbalétriers de la milice si tu en croises en chemin et dis leur de se hater sinon j'ai bien peur qu'ils ne trouvent que nos cadavres... Dis leur que c'est un ordre du sergent Bonin s'il le faut mais ne reviens pas seul !"
Le comte de Beauharnais nous adressa ensuite le plan qu'il avait imaginé. A défaut de trouver quoi que ce soit à y redire en dépit du fait que laisser mourir les seuls renforts succeptibles de renforcer notre équipée bien mal en point me paraissait détestable, je me fendis d'un haussement d'épaule explicité qui fit cliqueter la maille de ma tenue de combat.


-"Ainsi soit il." Lancai-je d'une voix désabusée.


Le plan était le seul viable car à trois cuirassés contre cinq la charge serait suicidaire les hommes de Bonin gisant dans les alentours dans des positions grotesques et fort heureusement privés de leur tètes. Notre escouade était ridiculement réduite à présent. Nous aurions pu jeter un projectile sur le groupe de Fangeux afin de détourner leur attention et ainsi permettre aux chevaliers et miliciens de prendre l'ascendant. Le problème était que vu la vitesse de ces saloperies elles pourraient ètre nous avant mème que les traits des archers n'aient fait mouche. Le dilemme tenait au fait que c'était nous ou ces braves. Or, Bérard était comme un frère pour moi. Roland était le futur mari de ma dernière parente. Aymeric était un homme que j'estimais et admirais. Hector le bon vivant m'était profondément et naturellement sympathique. La question ne se posait mème pas et je ne parvenai mème pas à m'en vouloir pour cet égoisme. Rabaissant ma visière une sombre expression sur les traits, j'allais me placer au centre de la triste ligne de la charge à venir afin d'avoir Bérard à ma dextre et Roland à senestre. Serrant plus fermement ma dague et mon épée je sentais une impatience sourde vrombir en moi. Plutot l'action que l'abattage.


-"Bon et bien mes gaillards si je tombe buvez à ma mémoire !"

Finalement Roland lançai l'ordre tant attendu et je m'élançais dans un bond vers l'avant. Le poids de mon armure me paraissant étrangement léger alors que mes bottes s'enfonçaient dans le sang et les sécrétions. Un pas, deux pas, plus le temps pour inspirer ni souffler tandis qu'au dessus de nous les salves s'enchainaient et s'abattaient sur les créatures. Choisissant l'un des fangeux, je savourai cette sensation terrifiante et grisante d'un monde se résumant à la fente de ma visière et armais mes deux bras pour une tentative de décapitation. C'était peut ètre ma dernière charge autant qu'elle ait un brin de panache pour Sombreval, mes Griffons, Maralina.
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CesarePrêtre responsable
Cesare



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque - Page 4 EmptyDim 9 Juin 2019 - 19:03
L’odeur de chair brûlée était presque aussi insupportable que les effluves sanglants qui s’immisçaient hors du charnier sordide que la bataille avait engendré. La peau du baron s’était transformée en une immonde carricature de tourte calcinée et c’est plus qu’hâtivement que le guérisseur s’empressa de bander la plaie cautérisée avec les haillons qui avaient formé, il y’a quelques minutes, les nobles apparats du seigneur à la barbe volontaire.

La méthodologie était correcte, mais désespérée. Ni bandages, ni cataplasme, ni alcool, ni fils à recoudre … l’extrême nécessité de ces précieuses ressources se faisait sentir à mesure que le maître de Sombrebois perdait force et volonté au même rythme que la cité tombait aux griffes de la Fange vorace. Le coût de la préparation se mesurait d’abord en or, puis par le sang, et c’est celui d’Hector qui servait de monnaie d’échange pour le vide flagrant de leurs sacs.

Dans une dernière supplication qui contrastait avec le bellicisme dont il s’était distingué, Hector les implora de l’emmener au Temple. Ainsi leur champion s’effondrait, son corps l’abandonnant lâchement aux bras d’un long sommeil. Cesare essuya d’un revers du bras une crasse cramoisi qui entachait son visage, constatant qu’il s’était particulièrement souillé avec les giclées d’hémoglobine qui provenaient de son patient vaincu. La sueur qui perlait à son front l’aveuglait, alourdissant ses cils de lourdes gouttelettes salées. Ses doigts étaient noircis par son œuvre macabre. Là où ses compagnons plongeaient leurs lames jusqu’à la garde et baignaient dans un geyser de gloire vermeille, lui devait se salir d’une bien triste manière.

Le cou noueux et la langue pâteuse, il jeta au feu les anciens bandages devenus plus rouges que les bannières d’une guilde de spadassin, le grésillement sourd n’arrivant pas à surmonter les cris de guerre et les hurlements d’agonie, cacophonie infernale qui continuait à sonner comme le clairon d’une funeste apocalypse. Le cauchemar était loin d’être terminé.

Les héros de fortune s’étaient, entre-temps, réunis pour parler stratégie et tactique, ou plutôt se disputer comme on s’y attendrait de la part de nobles à la fierté primant sur bien des choses. Sentant une certaine tension électrique naître entre les sangs-bleu, le prêtre s’approcha avec sa robe maculée d’écarlate et son visage camouflé de noir et essaya de jouer les médiateurs en levant les deux mains en signe d’apaisement :

« Paix, mes seigneurs, paix. L’ennemi est toujours à notre portée et des hommes sont entrain de donner leurs vies pour endiguer leurs assauts impies. Je vous en conjure, sauvez cette ville de la damnation et la ruine, oubliez toute rancune et ne laissez que la fureur des Trois guider vos armes vers le cœur de ces démons ! »

Posant une main sur l’épaule du milicien Merrick, il souhaita alors donner son propre avis quant à la pertinence d’envoyer leur allié escorter Hector hors de ce bourbier démoniaque. Peut-être allait-il le haïr pour ses mots, mais vu leur dernière rencontre dans cette chaleureuse taverne il ne pouvait espérer tomber plus bas dans l’estime du jeune ivrogne expérimenté.

« Chaque bras nous est précieux en ce moment même. Nous ne pouvons nous permettre d’éclaircir d’avantage nos rangs déjà si inférieurs face aux goules. Essayons d’abord de terrasser nos adversaires, puis nous enverrons Merrick escorter de Sombrebois. »

Ignorer les ordres du chevalier à la chevelure blonde fut la meilleure réaction qu’il pouvait adopter en cette situation critique. En temps normal le citoyen lambda s’offusquerait de voir un mercenaire aboyer des directives à un frère du Clergé, mais Cesare n’avait aucun désir de réprimander sévèrement le guerrier qui, malgré ses rustres manières et son tempérament de va-nu-pieds restait un admirable bretteur, donc un atout pour leur survie.

« Mes fils, partez. Vous portez la fureur de l’humanité dans vos cœurs et l’espoir de jours meilleurs. Souvenez-vous que vous défendez une cause noble et juste, à savoir la vie des êtres qui vous sont chers ! Dans cette folie nous trouverons, je vous le promets, notre rédemption ! La pénitence de l’humanité soit payée en cet instant même ! »

Les braves se rassemblèrent pour soulager les miliciens éreintés dont les effectifs chutaient drastiquement. Une dernière charge face à l’injustice de ce monde, une dernière escarmouche pour soulager cet univers d’immondes abominations.

« Vous êtes les champions de la Trinité ! Envoyez un message cinglant à ces monstres ! Qu’ils fassent de la boue leur déité ! »

Et il allait les aider. Non, pas en portant les armes, la vérité le rattraperait aussi vite que les crocs d’un fangeux arracheraient sa jugulaire, mais il comptait bien poursuivre avec plus d’acharnement sa quête de ressources et matériaux pour mener à bien sa propre guerre, celle de guérir, rafistoler, panser et raviver la flamme de l’adversité.

Il avait plus que besoin d’outils de soin, mais aussi de tout ce qui s’avérerait utile pour ses alliés. Des flèches, si jamais les carquois d’Aymeric et ses archers commençaient à se vider, du sel pour conjurer les malfaisantes goules … tout pour sauver une vie ou du moins la prolonger.

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ArtoriasMilicien
Artorias



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque - Page 4 EmptyDim 16 Juin 2019 - 21:38
Le couronnement du Duc aurait dû être un événement gravé dans le cœur de chacun des habitants de Marbrume. Il faisait beau et la fête régnait partout en ville, une journée parfaite en soi. Artorias qui n'était pas en mission hors de la citée avait été posté en tant que garde pour tenter de contenir les éventuels problème liés à une ambiance trop festive. Surveiller un carrefour du centre ville, une mission facile, mais elle allait le tenir loin des joutes chevaleresques se tenant dans le quartier de la milice. Le milicien aurait aimé s'y rendre pour avoir la chance de voir le spectacle, voir à nouveau des combats dans les règles de l'art entre deux chevaliers, mais surtout, voir la Comtesse. Mais Rikni avait choisi de le poster ici, elle avait une nouvelle fois veillé sur lui en le mettant loin de l'épicentre des problèmes. Comment imaginer la tournure des événements ? Personne n'aurait pu prévoir que le rêve se transforme en cauchemar ! Les premiers fangeux apparaissant sur la grande place où se déroulait le tournoi provoquèrent un véritable chaos. La foule avaient fui dans un désordre inimaginable, un mouvement de foule qui emporta bon nombre de vie. Le chaos ainsi que la confusion se répandirent dans la ville entière et très vite sa petite mission tranquille changea du tout au tout.

Au début, Artorias s'était concentré à calmer les gens, ordonnant aux personnes de rentrer chez eux ou de se rendre dans le quartier noble derrière la porte des anges. Les trois miliciens en gardes n'avaient aucunes informations à part des bribes confuses parlant de fangeux. Difficile d'y croire, comment des monstres auraient réussi à rentrer en aussi grand nombre ? Mais plus le temps passait et plus il était facile d'y croire, Artorias voyait les dégâts provoqués par les fangeux, de nombreux blessés arrivaient. Sûrement des personnes du tournoi. Soudain, commençant à prendre la mesure de l'incident en cours et réalisant qu'elle s'y trouvait, il devint impossible au milicien de tenir son poste. Il devait se rendre là-bas pour la trouver et la mettre en sécurité !


- Continuez ici, je vais voir si ils ont besoin d'aide !


Ses compagnons de coutillerie acquiescèrent, ça ne servait à rien d’être trois alors que la plus part des personnes les ignoraient, se contentant de courir. Il monta sur sa monture et se mit en chemin vers les problèmes.

*
* *

En s'approchant de la place, il croisa de nombreuses personnes en état de choc. Comme si se qui l'attendait était l'horreur incarnée. La peur commença à s'emparer de lui, son cœur se serra dans sa poitrine et s’accéléra, la respiration plus rapide, Artorias s'accrocha plus que de rigueur aux brides de Luna. L'atmosphère avait changé, la mort rodait devant lui, c'était une certitude.

La scène devant ses yeux aurait eu raison de plus faible que lui, c'était un certitude, mais Artorias n'en était pas à sa première fois. Il avait vu nombre d'horreurs pendant l'Exode, que ça soit le massacre des armées ou celles commises lors de l'exode lorsque plus aucune loi ne dirige les hommes. Lorsque les hommes abandonnés à leur sort se transforment en monstres, des monstres bien pires que des fangeux. Un mort se contente de tuer au moins.
Sur la place du Pendu, un véritable charnier se dressait devant lui, des corps et du sang absolument partout. La différence avec ses souvenirs et ce qui rendait la situation bien plus difficile à accepter, c'était qu'ici les victimes n'étaient pas des hommes ayant combattu courageusement, non, ici il n'y avait que des victimes innocentes. Des femmes, des enfants, des vieux, des hommes, tous fauchés en un instant. Pour compléter se tableau macabre, parmi les cadavres, des miliciens faisaient le sale boulot en détachant les têtes des corps. En voyant ça, Artorias eut envie de vomir, il ferma les yeux et se concentra sur sa tache, retrouver la Comtesse.

Mais il ne l'avait pas croisée en venant, c'était normal après tout, elle avait très bien put prendre un autre itinéraire que le sien. Observant du haut de sa monture les corps, il ne la trouva pas non plus. Non, elle devait être en sécurité ! C'était obligé, elle ne pouvait tomber ici, pas après avoir survécu à autant de choses. Que faire du coup ? Allez voir au manoir ? Continuer à la chercher au hasard en espérant tomber sur elle ?


- Reprends-toi soldat, j'ai besoin de tout les hommes valides pour allez aider le groupe qui essaye de repousser ces horreurs ! Si ils tombent, la ville est perdue !


Artorias se retourna vers le sergent qui était aussi sur un cheval, il disait vrai. A quoi bon la retrouver si la citée se faisait envahir par les morts ? Le seul moyen était d’endiguer la brèche par laquelle les fangeux étaient entrés ! D'un hochement de tête, Artorias fit comprendre au gradé qu'il le suivrait. Le sergent ordonna à quelques autres miliciens sur la place de le suivre et le petit groupe formé à la va vite s’enfonça sur les traces de l'expédition d'attaque.

Après avoir remonté rapidement une rue, ils tombèrent sur les ultimes guerriers luttant pour Marbrume. Ils combattaient des fangeux parmi des corps innombrables. Combien de guerriers étaient morts bravement ici ? La rue était jonchée de cadavres de chevalier, de chevaux, mais aussi de créatures ! Un massacre des deux cotés, ça pouvait paraître comme une victoire de voir un aussi grand nombre de fangeux à terre, mais avec le temps, si rien n'était fait, les chevaliers commenceraient à se relever les uns après les autres pour se retourner contre leur camp. C'était à cause de ça que les armées d'autre fois avaient perdu les unes après les autres. Mais peu importe, pour l'heure, seul comptait de faire tomber les derniers fangeux encore debout !

Artorias sauta de sa jument et lui donna un coup sur la croupe pour la faire déguerpir un peu plus loin, elle ne lui servait à rien dans une rue remplie de cadavres. Luna risquerait simplement de tomber et de tuer son cavalier par accident. Il marcha ensuite résolument vers la ligne de front. Artorias avait déjà combattu des fangeux et c'est bien pour ça que le milicien sentit toutes les fibres de sont corps lui ordonner de fuir, sauf qu'il en était hors de question. Il ne voulait pas mourir, plus maintenant, pas aujourd'hui ! Mais l'ancien chevalier ne pouvait simplement pas tourner le dos à la situation, ces hommes avaient besoin de la moindre âme vivante ayant le courage de se battre contre la mort en personne. Enjambant le cadavre d'un chevalier à qui il manquait un bras, Artorais sortit son épée avant de poser un genou au sol et de poser son arme devant lui, lame vers le sol, front contre la garde.


- Rikni, protège-nous et donne-nous la force de vaincre les abominations qui ont pénétrées le dernier berceau de l'humanité ! Ne m'abandonne pas.

Puis il se releva, prêt à faire face. S’avançant dans les rangs, il passa à coté d'un prêtre occupé à soigner un guerrier, Artorias posa sa main sur l’épaule du soigneur pour l'aviser de l'arrivé des renforts, si peu nombreux fussent-ils. Mais le milicien ne s'arrêta pas, déjà les survivants se jetaient de nouveau sur les fangeux. Pour exalter les combattants et pour les incités à ne pas abandonner, mais aussi pour se donner du courage, Artorias éleva la voix pour que tout le monde l'entende.

- Combattez ! Rikni vous regarde, la citée compte sur vous ! Si vous tombez, relevez-vous et ne mourrez qu'en ayant emporter une créature avec vous !


Et prenant son courage à deux main, il s’élança à son tour sur les morts vivants, les sens en alerte et prêt à esquiver, mais surtout l'épée prête à trancher à la première occasion ! Est-ce que le combat était vain ? Possible, il restait cinq fangeux, autant dire que la tache était immense ! Mais ici et maintenant il ne pouvait pas y avoir de doute ! Si il pensait à la défaite, alors comment gagner ? Non, Artorias était entré en guerre et même les Trois ne pourraient sauver ses ennemis ! Il allait montrer à tout le monde que c'était peut-être risqué, mais que quitte à tout perdre, autant y allait à fond. C'était maintenant ou jamais de toute façon. Artorias était un dragon capable d'affronter des milliers d'hommes à lui seul et de fissurer la terre d'un seul cri, oui ! Il allait vaincre, ils allaient réussir à protéger la ville ! De toute façon, l’échec était interdit.
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ZizanieMaître du jeu
Zizanie



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque - Page 4 EmptyDim 23 Juin 2019 - 1:22

Citation :
Jet d’observation

- Int de Merrick Lorren : 13
  3 réussi

    Du côté du milicien la chance semblait toujours au rendez-vous, puisqu’un peu plus loin, la hampe d’une flèche dépassait de sous une autre pile de corps. Dévoilant un carquois plein n’ayant pas eu le temps de servir. Le pauvre archer gisait là, sans que personne ne sache à quelle tête appartenait son corps, son arme brisée entre ses bras comme s’il s’agissait là de la seule chose encore capable de lui porter secours. Visiblement ce ne fut pas le cas.

    Pendant que le noble Baron gisait inconscient sur la lourde table, le Comte ainsi que ses archers prenaient position en compagnie du milicien fortuné qui bien content de quitter le champ de bataille ajustait son arc et attendait l’ordre de tirer.

    Du côté du Comte de Rivefière, aucun survivant n’était à dénombrer parmi les dépouilles. Après l’incident du cadavre réanimé toutes les précautions avaient été prises pour qu’un corps ne possède de tête, éliminant ainsi tout risque d’une attaque par derrière

    Quant au Prêtre lui, il prônait l’apaisement avec beaucoup de sagesse et nul doute que ses mots trouveraient un écho dans l’esprit de ces survivants. Et si tant est qu’ils survivent, mieux valait éviter de froisser un membre du Clergé, les conséquences pourraient être désastreuses. Mais encore fallait-il survivre, encore fallait-il que Marbrume survive. Les chances n’étaient pas de leur côté et pourtant, aucun d’entre eux ne semblait prêt à abandonner la lutte.

    De véritables héros. Si la cité survivait, leurs noms seraient chantés pendant des siècles.

Citation :
Jet d’observation

- Int de Cesare : 12
  16 échec
Tu ne trouves rien de particulier dans le fatras laissé par les habitants pendant leur fuite.

    Tandis que tous se préparaient à charger. L’arrivée de deux cavaliers stoppa net l’élan du groupe. Un milicien en armure accompagné d’un gradé ainsi que de trois troupiers. Le Gradé sauta à terre et commença à distribuer ses ordres. Après tout cette débâcle était l’affaire de la milice Royale, et ces vaillants combattants avaient déjà bien assez à faire pour se soucier du commandement des opérations.

    Je suis le Sergent Maillard de l’intérieur. Par les Trois je ne pensais pas que quiconque aurait survécu jusqu’ici. Vous êtes de véritables héros, survivez et vous serez couverts de gloire. Et sinon, mourir à vos côtés sera un honneur. Philibert, Anselme! Faites porter le blessé au Temple immédiatement. Ulric, prends position sur la ligne.”

    Avisant les archers Maillard opina fièrement du chef et tira ton arme au clair tandis que le nouveau venu prenait place aux côtés des autres combattants.

    Archers! Tirez!”

Citation :
Volée de flèches

- Tir de Compagnie d’archers : 16
  18 échec
  9 réussi
  20 échec critique
  5 réussi

- Tir d’Aymeric de Beauharnais : 15 (Bonus de +3 pour Adresse au tir)
  17 échec

- Tir de Merrick Lorren : 11
  13 échec

Seconde volée de flèches

- Tir de Compagnie d’archers : 16
  4 réussi
  15 échec
  8 réussi
  15 échec

- Tir d’Aymeric de Beauharnais : 15 (Bonus de +3 pour Adresse au tir)
  5 réussi

- Tir de Merrick Lorren : 11
  3 réussi

    Pendant que le Baron quittait les lieux sur une civière de fortune, deux salves de flèches furent tirées coup sur coup. Si seulement la moitié des flèches vinrent toucher la fange l’une d’entre elles frappa un milicien de plein fouet, s'arrêtant dans son mouvement, ce qui lui coûta inévitablement la vie. C’était les risques et tous le savaient. Il était impossible de cesser le combat le temps de tirer tant l’adversaire était virulent, alors on se consolait en se disant les accidents arrivaient et que cet homme venait d’offrir sa vie pour une cause qui dépassait les intérêts de sa propre personne. C’était un héros, un martyr de plus. Et combien de héros supplémentaires compterait la ville avant que le soleil ne se couche?

    Deux fangeux tombèrent sous les flèches, c’était si peu et si énorme à la fois. Et pour ces deux ennemis de moins deux chevaliers et trois miliciens étaient tombés à leur tour. L’écart se creusait mais la bataille n’était pour autant pas gagnée d’avance, bien au contraire.

    Maillard leva son arme après s’être assuré que les archers avaient cessé de tirer et s’élança simplement.

    Messieurs, chargez!”

Citation :
Maric & co

- Nombre de chevaliers survivants : 2

- Nombre de miliciens survivants : 5
 
- Nombre de Fangeux survivants : 3

    Ils étaient onze face à trois fangeux. Si ces nombres pouvaient leur sembler favorables ils ne l’étaient pas, bien au contraire. Mais reculer n’était pas permis, flancher n’était pas permis. Alors ils chargèrent. Et en cet instant suspendu personne ne se souciait de se trouver aux côtés d’amis ou d’ennemis, ils étaient destinés à mourir ensemble coute que coute. Chacun avait quelque chose à sauver finalement.

    Et au prix d’un chevalier et de trois miliciens. Ils y parvinrent contre toute attente aux prix d’une belle estafilade pour le Sieur d’Ergueil. Celle-ci située sur la poitrine était amoindrie par l’armure qu’il portait et la flèche que le fangeux avait reçu dans l’épaule. Sans cela le monstre lui eût probablement arraché le coeur d’un seul geste. Mais par les Trois, c’était un véritable miracle.

Citation :
Survie

- End d’Artorias : 10
  6 réussi

- End de Bérard d’Ergueil : 11
  15 échec
- 1d10 pour la perte de pvs : 6
  Pvs restants : 94.

- End de Roland de Rivefière : 13
  7 réussi

- End d’Ulysse de Sombreval : 9
  5 réussi

- End de Sergent Maillard : 10
  4 réussi

- End de Ulric : 10
  5 réussi

- End de Maric Pardieu : 14
  15 échec
- 1d10 pour la perte de pvs : 8
  Pvs restants : 97.

Citation :
Maric & co

- Nombre de chevaliers survivants : 1

- Nombre de miliciens survivants : 3 (Ulric inclus)

    C’est Maric Pardieu lui-même qui rompit les rangs pour venir s’agenouiller devant la dépouille de des frères d’armes. Ses fiers chevaliers qui avaient si vaillamment combattu. Le seul d’entre eux à avoir survécu peinait à retenir ses larmes devant le drame qui venait de réduire une vie entière quasiment à néant. Le Chevalier Pardieu était lui aussi blessé, de manière plus sérieuse que Bérard mais n’accepterait jamais de cesser le combat pour aller se reposer au Temple, aussi se contenta-t-il de nouer un bout d’étoffe autour de son bras blessé avant de s’avancer.

    J’ai rarement vu de tels héros, vous avez tous ma gratitude éternelle et je veillerai à ce que chacun de vous soit couvert d’or et de gloire. Je n’ai pas de mots, mais continuons je vous prie, ce drame est loin d’être terminé.”

    Maillard acquiesca d’un signe de tête, conscient que nulle parole pourrait réchauffer le coeur de cet homme qui venait de voir en quelques instants les connaissances et amis d’une vie entière tomber sous les coups de cet ennemi sans scrupules ni remords. Il fallait bien plus que des mots pour effacer une telle blessure, aussi se contenta-t-il de distribuer ses ordres avant de continuer vers le prochain et dernier carrefour.

    Miliciens! Décapitez les corps et empilez les près de l’embouchure de la ruelle, cela facilitera la tâche de ceux qui viendront après nous. Messieurs, vous avez été extraordinaires! Avançons!”

◈ ◈ ◈

    Si le chaos régnait désormais en maître au Goulot, ce dernier carrefour cristallisait à lui seul les espoirs à la fois des survivants qui cherchaient par tous les moyens à s’échapper de ce bourbier, et de la fange qui y voyait là un véritable festin et qui massacrait sans distinction habitants et miliciens dans une frénésie terrifiante.

    Il y avait bien plus de monde ici, qu’il s’agisse de miliciens ou bien de réfugiés. Une zone de triage était installée en amont de l’intersection et un Prêtre accompagné de porte-lames inspectait les habitants qui étaient forcés de montrer patte blanche pour espérer retrouver la liberté. Au-delà de cette zone la milice combattait sans relâche tandis que ceux qui le pouvaient encore fuyaient à toutes jambes.

    Dire que les précédents carrefours étaient chaotiques était un euphémisme tant cet endroit empestait à la fois la mort et la peur, la terreur pure. Sans attendre une fois arrivés sur place le Prêtre en place s’adressa à son confrère, visiblement soulagé de retrouver un visage familier en ces temps de tourmente.

    Au cas où vous ne l’ayez pas compris vous-mêmes, ceux qui tombent après avoir été blessés se relèvent peu de temps après. D’où cette zone de triage, nous devons filtrer les réfugiés et faire en sorte qu’aucun blessé ne sorte, quitte pour cela à user de méthodes… Regrettables…”

    Il désigna du regard l’arme d’un des miliciens et soupira, tant sa vocation et sa fonction étaient à l’opposé de ce qu’il faisait actuellement, mais se disait-il, c’était pour le bien commun. Se le pardonnerait-il en revanche un jour? Probablement pas.

    Quelques instants plus tard une jeune femme accompagnée d’une jeune enfant se présentèrent devant le poste de triage. La petite, âgée d’au maximum sept ans, tenait son bras qui saignait abondamment et laissait entrevoir des marques de morsure tout en ne lâchant pas sa mère d’un pouce.

    Aidez-nous…” Gémit-elle.

Citation :
Maric & co

- Nombre de chevaliers survivants : 2 (Maric inclus)

- Nombre de miliciens survivants : 3 (Ulric inclus)
  



Citation :
Salut à tous!

On reprend de plus belle, le carrefour 3 est bouclé et vous voici face au dernier. Félicitations, vous avez bien bossé!

Ce tour est simple, vous avez un choix à faire, les miliciens en amont s’occupent du combat pour l’instant.

Bonne chance et bon jeu!

Date limite de post : le 29/06/19. Prochain tour le : 30/06/2019
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CesarePrêtre responsable
Cesare



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque - Page 4 EmptyDim 23 Juin 2019 - 23:24
« D’autres âmes brisées, mises de côté comme des torches usées. »

[Event] Les Joutes Royales - Attaque - Page 4 Candles_by_lewdtea-da5ioh0

Victoire. Pour un temps.

Malgré les difficultés, malgré le tragique de la situation, malgré les entrailles et les têtes qui jonchaient le sol en charnier ensanglanté, malgré les hurlements d’agonie mêlés aux cris monstrueux, la victoire fut acquise. Les héros s’étaient rassemblés fièrement en un fer de lance, soudés et déterminés à occire les rejetons du mal aux crocs jaunis de sang et aux regards avides. Une aide des plus bienvenue vint soulager leurs effectifs déjà drastiquement insuffisants pour que les chances soient en leur faveur, un sergent et ses hommes tirant l’épée au clair pour joindre leurs forces face à l’ennemi de l’humanité.

Des flèches fusèrent, les épées brillèrent d’un éclat meurtrier sous la lumière du soleil et les hommes chargèrent. Cesare, lui, resta en retrait à proximité des archers, les mains jointent en prière pour ces valeureuses âmes. Le combat fut terrible, les coups étaient puissants mais leurs adversaires démoniaques encaissaient des frappes qui auraient mit à terre le plus solide gladiateur. Faire face à un fangeux était une tâche colossale, une épreuve de force et de volonté, une lutte acharnée pour la survie. Croiser le fer avec un homme était une chose, mais là ils tentaient de contenir la mort elle-même, avec ses multiples visages décharnés, ses dents usées, ses ricanements d’outre-tombe, ses mains au teint cadavérique tentant d’emporter ses proies dans les abysses.

Mais ils triomphèrent ! La Trinité ne les abandonna point et les têtes des abjectes monstruosités roulaient désormais grotesquement sur le sol boueux, à jamais bannis hors du monde des vivants, leurs gueules grandes ouvertes ne menaceront plus jamais les innocents citoyens.

« Ce jour appartient à la Lumière ! » s’exclama le prêtre en serrant son poing droit vers le ciel, heureux de voir qu’une fois de plus cette équipe hétéroclite surmontait les épreuves mortelles sous l’œil protecteur de la Trinité.

Mais le brun s’empressa vite de contenir sa joie vu les pertes tragiques qu’avait souffert à la fois les braves miliciens et les fiers chevaliers. Un tombeau immonde, des corps qui parsemaient ce champ de bataille. Qu’une poignée de goules aient provoqué ce massacre avait de quoi ébranler le courage du plus preux paladin et même Cesare ne put réprimer un tremblement de ses lèvres face à cette Ode aux forces de la ruine et de la désolation. Jamais il n’oubliera l’odeur pestilentielle de décomposition, le vrombissement infernal des mouches venant s’abreuver à même les plaies béantes, les multiples regards vides et morts qui le fixaient dans une incompréhension morbide, demandant silencieusement au prêtre pourquoi ils avaient tant souffert, pourquoi ils avaient été sacrifiés, pourquoi ils devaient finir ainsi.

« Puissent-ils connaître le repos éternel dans Vos bras. »

Les hommes semblaient accablés, épuisés. Pouvait-on les blâmer ? Ils avaient fait plus que leur part et devaient poursuivre une croisade insensée, à plonger toujours un peu plus dans le gouffre de la damnation, à tenter le diable pour gagner quelques précieuses secondes, pour couvrir la fuite des survivants, pour sauver une ville agonisante. Ils tenaient encore debout, mais leurs regards étaient à jamais marqués par l’horreur de la fange et l’atroce réalisme de la guerre contre des bêtes assoiffées de sang. Lui-même allait porter une cicatrice indélébile dans son cœur pour le reste de son existence, marqué au fer rouge par les images épouvantables, les sons effroyables, les odeurs insoutenables et l’immense désespoir qui pesait sur ses épaules comme un immense rapace plongeant ses serres dans la chair de ses épaules, croassant d’un air moqueur dans ses oreilles bourdonnantes. Pourtant il ne pouvait baisser les bras, il se devait de faire ce pour quoi les Dieux même avaient décidé de le mettre au milieu de cette compagnie de champions damnés.

« Ceci est fait, tournez à présent votre regard vers ceux qui ont encore besoin de notre aide. Ne souffrez point la perte de nos défunts car le temps des larmes et du deuil n’est pas encore arrivé. Notre pèlerinage dans ce délire n’est pas achevé. » Il inspira profondément, remplissant ses poumons des relents néfastes et putrides, puis exhala bruyamment en repoussant les mèches de cheveux rebelles qui obstruaient son champ de vision « Si telle est notre pénitence, nous l’acceptons. Si tel est notre châtiment, nous l’endurerons. Si telle est notre salvation, alors en avant ! »

Et c’est d’un pas déterminé qu’il avança aux côtés de ses compagnons d’armes, ses frères d’infortune, ses partenaires d’une pièce de théâtre tout droit sortie de l’esprit dérangé d’un dément.

[Event] Les Joutes Royales - Attaque - Page 4 Candles_by_lewdtea-da5ioh0

Le groupe fit halte devant ce qui semblait être un carrefour transformé en point de contrôle improvisé. Des hommes d’armes, sous la supervision d’un prêtre, contrôlaient les survivants qui parvenaient à quitter le cloaque monstrueux où on pouvait entendre les cris des miliciens guerroyant avec l’envahisseur mort-vivant. Un lieu d’une tranquillité presque dérangeante, contrastant avec la cacophonie insupportable qui résonnait à quelques pâtés de maisons. Les réfugiés étaient minutieusement examinés et pour cause ; les membres du Clergé savaient très pertinemment ce que représentait la réelle menace qu’était la Fange. Ce n’était pas ces revenants anthropophages qu’ils venaient d’occire à grands coups d’épées et de volées de flèches, mais bel et bien son insidieux pouvoir de propagation. Une terrible capacité qui les forçait à prendre des mesures quelque peu radicales pour endiguer d’avantage la menace d’infection comme une traînée de poudre malfaisante.

Cesare s’approcha à grands pas vers son confrère et hocha brièvement de la tête pour le saluer, secrètement heureux de voir un autre pratiquant de la vraie religion en ces lieux où la sorcellerie semblait dominée chaque parcelle de terrain, chaque kyrielle de boue, chaque pouce de pierre.

« Frère. Vous faites bien, aussi détestable soit la tâche. Nous savons tous deux qu’on ne peut laisser d’autres âmes succomber à la corruption démoniaque. Les Dieux … comprendront. Nos intentions sont ce qui compte, ainsi que leur finalité cruciale. Permettez qu’on vous aide. »

L’ascète se retourna pour rejoindre son groupe. Il tendit une main autoritaire, son regard devenu dur et froid. Ses premiers instants passionnés n’étaient plus, ses moments de panique, de peur, de colère et de passion. À présent il savait ce qu’il fallait faire. Jusqu’à présent il avait laissé les autres seigneurs se charger du commandement tandis qu’il suivait docilement la communauté, craintif et tremblant. Mais désormais tout ceci l’avait rendu las et aigri. Son désir furieux de détruire le mal avait cédé la place à une logique plus … contrôlée et pratique. Voir son confrère à l’œuvre avait d’ailleurs éveillé en lui son devoir, celui de berger des âmes égarées. Sur un ton fort, il annonça :

« Ecoutez mes fils ! Vous vous êtes montré admirablement valeureux et votre place parmi les Dieux est assurée. Mais notre croisade n’est pas achevée ! Nous devons encore mener une dernière bataille. Vous voyez ces pauvres badauds aux yeux égarés et aux corps tremblants ? On ne peut les laisser rejoindre le reste de la population sans avoir vérifié qu’ils ne sont pas blessés. Sachez que ceux qui succombent à leurs blessures deviennent des prédateurs potentiels. Voici mes directives : aidez ces hommes d’armes à faire le tri, empêchez que des rescapés se faufilent en douce, tout le monde doit être vérifié ! Les blessés doivent être mis de côté et envoyés au Temple ! Les autres rejoindront le reste des survivants ailleurs. »

Soudain un mouvement vers eux attira son regard ambré. Une femme approchait avec son enfant, une toute petite fille. Le prêtre responsable se pinça fortement les lèvres lorsqu’il vit la morsure sanglante qui couvrait le bras de la malheureuse. La situation était terrible mais il devait agir vite. Fixant la mère, il sut que ce qui allait suivre serait très délicat, surtout en présence d’autres survivants qui affluaient toujours en nombre. Il fallait jouer de tact, de douceur, de diplomatie et d’éloquence.

Il s’agenouilla devant la jeune fille et lui prit avec une délicatesse infinie la main, caressant entre ses deux palmes les doigts fragiles. Un faible sourire paternel éclaira les traits du représentant du Clergé dont les prunelles brillaient d’une lueur de bienveillance.

« Mon pauvre petit ange. Personne ne doit souffrir comme ça, surtout pas une si douce et innocente petite demoiselle. Il va falloir qu’on prenne soin de toi, on fera disparaitre cette vilaine blessure en un rien de temps. D’accord ? » levant son regard vers la mère, il prit un ton plus sérieux mais pas dénué de bonté « Mon enfant, votre fille devrait aller au Temple pour son propre bien. Nos meilleurs guérisseurs s’y trouvent et tous les blessés y sont envoyés pour les sauver. Je sais que vous tenez à la vie de votre fille et c’est pour cela que je vous demande de me faire confiance. Confiez-nous votre enfant, vous pourrez aller la visiter au Temple quand ce cauchemar prendra fin. »

La main du prêtre vint caresser amicalement la joue du petit bambin, essayant tant bien que mal de la rassurer, l’apaiser, la mettre en confiance. Mais au fond de lui, il connaissait les risques qu’il prenait et les conséquences qu’il allait devoir supporter. Une froide logique guidait chacun de ses gestes, chacune de ses paroles. Mais, au fond, son cœur brûlait d’une flamme sincère, celle de sauver ce qui pouvait l’être. N’était-ce pas ce qui comptait ?

« Nous veillerons sur votre enfant. Au Temple elle sera à l’abris des monstres. Vous devriez vous réfugier aussi, vite. Puisse les Trois veiller sur vous. »
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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque - Page 4 EmptyLun 24 Juin 2019 - 12:29
Contre toute attente, des hommes arrivèrent en renfort, ils semblaient abandonnés à leur triste sort, quand soudain un peu d’espoir arriva, accompagné de belles paroles d’un sergent. Tout n’était pas terminé, alors que Roland se voyait déjà mourir dans ce carrefour, il reprenait courage.
Sous les ordres, les archers tirèrent leurs flèches en direction des monstres. Le baron de Sombrebois fut évacué, sans que le comte ne s’en aperçoive, l’esprit bien trop occupé par le spectacle affreux qui se déroulait sous ses yeux, il allait bientôt devoir se mêler au combat, dès que les dernières flèches furent tirées, il s’élança. Des chevaliers et des miliciens tombèrent encore, mais sous les armes des fiers combattants qui restaient, les fangeux tombèrent. L’opération relevait presque du miracle. Les muscles du guerrier le tiraillaient, il commençait fortement à faiblir, mais il restait encore un carrefour, encore un, le dernier.

Maric, le chevalier avait survécu et gratifiait les hommes qui restaient encore, qui survivaient et luttaient aussi pour le maintien de la cité, le maintien de l’humanité. L’héritier Rivefière n’arrivait pas à parler, il fléchit un genou un peu en retrait. Ce cauchemar devait se terminer…

Il fallait cependant avancer, Roland se releva rapidement et aida les miliciens à décapiter les corps tombés, vérifiant qu’aucun ne soit oublié, qu’ils ne se relèvent jamais plus.
Puis, il marcha en direction du prochain carrefour, où peut être la mort les attendait. Il y avait encore plus de bruit ici, plus de monde. Le chaos accomplissait son œuvre, beaucoup de miliciens combattaient, afin de tuer les fangeux, ou au moins tenter de les contenir, afin que quelques survivants puissent passer. Un prêtre les accueillit également, comme la première fois, un barrage filtrant était mis en place, afin de laisser une chance au peuple sain de survivre. Tandis que pour les blessés, leur sort était scellé. Il n’y avait pas de risques à prendre, là étaient les consignes de départ, il fallait les suivre.

Roland observait Cesare discuter avec une enfant et sa mère, il s’approcha alors. La petite portait des traces de morsure, son bras était ensanglanté. Sa mère demandait de l’aide, mais comprenait-elle que sa fille était d’ores et déjà condamnée. On ne pouvait pas la laisser passer, prendre le risque qu’elle ne se transforme et tue le reste des survivants. Le blond aux yeux clairs comprit alors, enfin pensait comprendre, la démarche du prêtre. Il essayait de rassurer la mère, afin qu’elle confie sa fille de son plein gré, ainsi éviter une folie vengeresse et une émeute alors plus grande que celle qui était déjà présente. Il n’allait pas commencer à s’entre-tuer. Simplement, pour le comte, cela semblait évident que la petite ne pourrait en aucun cas passer le barrage. Il ne pourrait pas la tuer de ses mains, il n’en avait pas la force. Il ne se pardonnait déjà pas un grand nombre d’actes qu’il a commis ici, mais tuer une enfant, c’était au dessus de ce qu’il était capable de faire. Pourtant, indirectement, il savait qu’il la condamnerait. Elle n’irait jamais au temple. Roland décida alors d’appuyer les dires du religieux, afin de tenter de convaincre la mère de leur confier son enfant.

- «  Elle sera protégée par les Trois, elle est gravement blessée, il est important qu’elle soit soignée de toute urgence. Confiez-la nous et allez rapidement vous mettre à l’abri. Il n’y a pas de temps à perdre. »

Roland compta alors sur son charisme et son intimidation pour tenter de la convaincre. Sous la pression et la blessure aggravée de la fillette, elle n’avait pas le choix. Il fallait qu’elle cède. Mais oui une chose était sure, Roland ne laisserait jamais passer une personne aussi blessée. Son cœur s’était noirci en ce lieu de folie meurtrière, il pensait survie, maintien de l’ordre. Il fallait voir les gens comme des dangers potentiels, les déshumaniser pour tenter de maintenir le cap et ne pas flancher sous le poids des émotions. Le sort était cruel, injuste, mais il fallait faire des choix pour la survie du plus grand nombre.

Le guerrier attendit alors la réaction de la mère, il allait dans le sens du prêtre, tentait de convaincre la mère, en la rassurant et l’intimidant en même temps. Mais si jamais elle n’obtempérait pas, il n’hésiterait pas à user d’une manière plus forte. Il était décidé à lutter, coûte que coûte. Il espérait ardemment ne pas en arriver là.
D’autres blessés attendaient, certains avaient des blessures très légères et pouvaient passer, d’autres étaient condamnés. Les miliciens faisaient leur travail, le peuple était massacré soit de leurs épées, soit par les créatures. Peu d’entre eux en réchappaient. Les miliciens tombaient aussi plus loin, tentant de retenir les monstres, en nombre aussi sur ce carrefour.
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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque - Page 4 EmptyMar 25 Juin 2019 - 2:27
Aux yeux de Merrick Lorren, la disparition du sergent Bonin se faisait plus que ressentir parmi les membres de cette expédition meurtrière et mortelle. Tout commença tout d’abord avec l’ordre de Berard en direction de Cesare. Le combattant demandait au prêtre d’escorter le baron qui avait chargé ni réfléchi un tant soit peu. Soupirant dans un premier temps, mais restant silencieux, le milicien ne fit que secouer la tête et chercher des flèches pour sa nouvelle acquisition, l’arc d’un combattant tombé au champ d’honneur. De quoi se mêlait-il ? Alors que ses yeux vagabondaient ici et là en quête du butin qui lui permettrait de tirer des traits en compagnie des autres archers, l’ivrogne s’enfonça un peu plus dans son marasme et son ambivalence par rapport au groupuscule lorsque le noble archer apostropha le bâtard d’Ergueil.

Oui, il était d’accord avec Aymeric. Complètement d’ailleurs. Toutefois, la manière et le ton n’y étaient clairement pas. Le combattant avait l’air d’avoir un sale caractère et l'habitude de s’empêtrer dans des situations fâcheuses. Est-ce que lui parler de la sorte serait suffisant et l’empêcherait de se braquer ? Lorren en doutait, mais qui était-il, lui, pour juger ? Au final, qu’importe les différends dans les combattants, réunis-en un seul groupe. Le plus important en cette heure et en ce lieu c’était de trouver coûte que coûte des flèches ! Dès lors, Merrick resta silencieux, les laissant gérer leurs différends de la façon qu’ils le désiraient. Jusqu’à ce qu’il soit lui-même, et de force, transportée dans la conversation.

-''...Pardon ? Moi ?” Le ton était étonné plutôt que choqué. Aymeric voulait réellement qu’il porte et apporte de Sombrebois au temple ? Le milicien ne savait pas s’il appréciait l’idée de ladite tâche, ou non. Après tout, il pourrait s’éloigner du combat. Mais avec un blessé sur les épaules, qu’arriverait-il s’il rencontrait un fangeux ?! Le groupe était déjà bien avancé à l’intérieur du Goulot, il était donc peut-être possible qu’une créature se soit faufilée entre les mailles du filet...non ? Dès lors, Merrick désirait-il vraiment s’éloigner des combattants en présence ? Mais, s’il se rendait réellement vers l’arrière, et qu’il atteignait sans encombre le temple, il serait lui aussi sauf et bien loin des premières lignes où une pléthore d’hommes mourrait sans discontinuer. Cruel dilemme, s’il en est…

Alors que le milicien se mordillait la lèvre inférieure en proie à l’indécision la plus totale, son regard tomba -enfin- sur un carquois au milieu du charnier de cadavres. Se déplaçant vers ce dernier il s’en empara avec un sourire de triomphe aux lèvres. Même au plus profond de l’abîme de malheur et d’immondice que ce trouvait être les lieux, la chance pouvait sourire. Armés pour pouvoir continuer à se battre en toute sécurité il décida d’opter pour rester. C’était le plus sécuritaire, au final. Prenant une profonde respiration pour signifier son refus, chose qui demandait un peu de courage, Merrick prit la parole. “Je ne vai…”

Sa tirade fut coupée par une arrivée inopinée. Celle d’un nouveau sergent et de quelques miliciens. Prenant la suite des opérations en mains, ce dernier s’occupa du rapatriement d’Hector et de la mise sur pied de la suite des événements. “Heureux de vous voir ici, sergent Maillard…” souffla un Merrick Lorren en hochant vivement la tête. De fait, bien que l’ivrogne ait beaucoup de mal avec la hiérarchie, il valait nettement mieux que ce soit un homme d’armes et un gradé qui dirige leur groupe. Les dissensions seraient moins vivaces, tandis que tous pensaient prévaloir sur leur vis-à-vis sans la présence d’un militaire au service du duc.

Suivant le groupe d’archer et la directive de Maillard, Merrick Lorren décocha son premier trait qui manqua les fangeux. La pression et la nervosité de potentiellement toucher un chevalier ou un milicien le rendaient aussi fébrile que nerveux. Ses mains étaient moites de sueur et son pouls battait la chamade avec dissonance. La maitrise de l’arc n’était aucunement une arme pour un nerveux et un peureux ! Grognant sous ce premier tir qui n’aidait personne, le milicien retrouva pour autant son calme en avisant Aymeric de Beauharnais. Ce dernier aussi avait raté son tir. Pour autant, il semblait -ou le cachait bien- nettement moins impacté par ladite erreur. Si un tireur émérite comme lui pouvait accepter de rater un tir dans ce genre de moment critique, Merrick Lorren se devait lui aussi de prendre sur lui !

Soufflant pour se calmer et arrêter de ressasser ce tir qui n’aidait personne, l’homme d’armes se concentra et se focalisa sur la prochaine salve à partir. L’esprit vide, la main un peu plus ferme -mais pas complètement-, il ajusta et laissa doucement partir l’empennage de son trait. Difficile de dire où sa flèche alla perforer le prédateur de l’humanité. Pour autant, cette fois-ci, son attaque toucha, soulageant les combattants de la présence de deux créatures face à eux. Les archers avaient fait leur travail. Il était désormais l’heure au guerrier de prendre les risques…

La lutte fut aussi âpre que terrible. Et aux prix d’autre mort, le triomphe fut dans le camp des vivants et non dans celui des morts. Se rapprochant des combattants au corps à corps en trottinant, la sueur perlant à son front, Merrick écouta Pardieu s’exprimer. De l’or et de la gloire s’il survivait ? Le premier était plus que tentant ! Il fallait dès lors que le noble combattant n’oublie pas sa promesse et qu'il ne trouve pas la mort des griffes d’un monstre. Après cela, Merrick Lorren se ferait un devoir de le lui rappeler…

◈ ◈ ◈

Après la macabre tâche de séparer la tête des corps, Merrick avait suivi le sergent pour se diriger vers ce qui semblait être le dernier carrefour du quartier. L’ivrogne ne réalisait pas encore la chance plus qu’énorme qu’ils avaient eu tout un chacun. Oui, les morts s’amoncelaient excessivement rapidement dans les rangs des miliciens et chevaliers. Pour autant, dans leur groupe, aucun décès n’était encore à déplorer. Oh, Merrick savait qu’il ne fallait pas crier “victoire” trop vite, mais pour le moment, la Trinité était peut-être avec eux…?

Toujours est-il que le chaos régnait en maître en ces lieux. La lutte était aussi âpre que difficile, et le nombre de fuyards était massif. L’endroit allait être le cimetière de nombreuses âmes, alors qu’une hécatombe se jouait présentement sous les yeux inquiets et apeurés du nouvellement archer. Mieux valait que le massacre s’arrête et que les morts perdent rapidement la tête. Hochant la tête devant les paroles des deux représentants du culte, leur propre prêtre de combat et celui se trouvant déjà sur les lieux, Lorren se mit à jeter des coups d’oeil frénétique à gauche et à droite sur l’ensemble des personnes qui se faufilent entre eux. Ils ne devaient pas faire d’erreurs. Toutefois, sa surveillance fut rapidement mise à mal par l’arrivée d’une enfant blessée au bras. Devant pareil spectacle, son regard s’assombrit.

Écoutant les dires de Roland et de Cesare, la mâchoire de Lorren s’affaissa. Si stratagème il y avait, le jeune homme ne l’avait pas compris, étant potentiellement trop stupide pour le cerner. ''Ce n’est pas un peu...dangereux ?” Pour autant, serait-ce lui qui aurait le courage de tuer une enfant ? Aucunement. Il était trop lâche pour cela. “Le temple me semble… inaccessible pour elle.”

Depuis le début des événements, Merrick Lorren n’avait prise aucune réelle décision ou action d’importance. C’était dans sa nature de couard, de faible. Cela ne changerait pas en cette heure. Son doute et son indécision venaient d’être livrés à tous. Dès lors, advienne que pourra. Le plus important dorénavant était, et avait toujours été qu’il survive. Rien d’autre.
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Aymeric de BeauharnaisComte
Aymeric de Beauharnais



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MessageSujet: Re: [Event] Les Joutes Royales - Attaque   [Event] Les Joutes Royales - Attaque - Page 4 EmptyMer 26 Juin 2019 - 10:35
Aymeric n'est pas homme à baisser le regard, surtout face à un abruti qui se croit sorti de la cuisse de Serus. Mais pour l'heure, il y a d'autres priorités et le côté sanguin du bâtard ne l'inquiète nullement. Qu'Ulysse ait pris sa gueulante aussi pour lui le dérange un peu plus.

- Pas même une fraction de seconde je n'ai songé à vous lors de mon explication avec votre protégé, Baron. Je ne me permets d'être méprisant qu'avec les gens qui se permettent de juger d'autres. Il engueule un prêtre responsable, chie dans les bottes de votre collègue épéiste et se permet de nous traiter, moi et les autres archers, de lâches. Je préfère lui rappeler où est sa place plutôt que de le planter... "accidentellement". Que vous soyez amis ne m'interdira jamais d'exprimer le fond de ma pensée.

Au final, Merrick rejoint donc les archers. Cela ne réjouit pas de prime abord le Comte, mais après tout, si le gaillard était archer au départ, normal qu'il choisisse son arme de prédilection. Mais les archers n'ont pas subi de perte, au contraire des épéistes. Bah, il sera toujours temps de s'en inquiéter plus tard. L'arrivée providentielle du Sergent semble à même d'apaiser les tensions. On peut sentir qu'il est encore frais, comme le milicien qui les rejoint. Cela semble redonner un coup de boost à tout le monde. La première salve est catastrophique, ce qui n'étonne pas notre maître archer qui sait que la concentration joue beaucoup, et cela fait un moment qu'ils sont sous tension, tension renforcée par la stupidité d'un bâtard. Faire le vide est toujours la meilleure option. La seconde salve est meilleure, aussi pour lui et le nouveau. Sa technique de tir reste assez rudimentaire, mais elle fonctionne et pour l'heure c'est tout ce qu'on demande.

Aymeric reste très concentré pendant la charge, prêt à couvrir un allié au besoin mais ceux-ci parviennent à finir le travail. Bérard aurait dû y passer si le fangeux qui l'a eu n'avait pas été bien affaibli par les archers. Un "merci eut été le bienvenu, mais Aymeric n'espère rien.

- Zone dégagée, on rejoint les copains !

Fatigue... C'est pas bon. En réalité, il faudrait un break, envoyer une autre escouade, laisser boire et manger les hommes, parce que plus les archers fatiguent, moins ils sont précis. Ceux qui l'accompagnent et lui-même sont endurants, mais cela reste lourd. C'est aussi pour ça qu'il prend sur lui la surveillance, qu'il a fait le choix de donner les ordres, pour que la concentration des autres ne soit sollicitée que par leurs traits. Autant dire que maintenant qu'ils sont au sol, le discours du dernier chevalier lui passe par une oreille pour sortir par l'autre. Oh, il ne reproche pas à ce Maric son courage, mais Aymeric est conscient du temps qu'il faut pour dresser un cheval et ce sagouin en a inutilement sacrifié un sacré paquet. Rien que pour cela, il lui collerait volontiers une flèche en pleine tête. Mais bon, ça avait un côté épique, le peuple a pu retrouver du moral. Redonner le moral au peuple, c'est pas son point fort, à l'Aymeric. Alors, dans le doute. Puis il avait peut-être reçu l'ordre de cette charge. Et allez à l'encontre d'un ordre ou le discuter, cela demande un courage certain, plus grand que pour cette charge, d'ailleurs.

Ce n'est pas bon, le moral d'Aymeric flanche un peu. Le peuple fuit sans chercher à se protéger, pourtant des astuces existent. Les bannis les ont acquises. Les miliciens de l'externe les ont acquises. Les habitants du Labret aussi. Mais ici, l'illusion des remparts a mis les humains en confiance et maintenant que le danger est là, l'humain ne sait plus réfléchir. Pour échapper à un fangeux, il ne faut pas s'en éloigner, il faut se mettre là où il ne peut nous atteindre. Le grenier, les toits, et couper les accès. Ils ne l'ont pas fait. Charger dans un goulot étroit avec des chevaux est une hérésie, ils l'ont fait. Au premier barrage, les miliciens ont retenu des humains parce qu'ils étaient incapables de les différencier au premier coup d’œil. Alors qu'un simple ordre suivi pouvait faciliter le tri. Et c'est à cause de tout ça qu'il y a tant de morts. Et qu'on en vient à houspiller celui qui réfléchit. Parce que de nombreux sagouins mettent le courage en étendard et qu'ils oublient qu'un mort ne peut plus combattre le fangeux. Le vrai courage, c'est oser réfléchir plutôt que frapper, pour gagner en efficacité.

Et le barrage où ils arrivent est tout sauf efficace. Il ne faut pas longtemps à Aymeric pour comprendre qu'ils trient les sains et les blessés. La peur, la méconnaissance, le choix le plus facile, comme toujours. Et cela est confirmé par le Sergent lui-même. Méthode regrettable. Il en est conscient et ne fait rien pour changer cet état de fait ? Et voilà une gamine qui sollicite leur secours. Désolé, petite, j'ai un monde à sauver, ça irait, comme réponse ? Elle a l'âge de sa fille ou un peu moins. Alix... Qu'ils auront abattue à un autre barrage si elle a eu la malchance d'être griffée par une abomination. Ah, le prêtre responsable semble vouloir la protéger. Ou préfère-t-il l'égorger plus loin ? Aymeric s'adresse à la mère :

- C'est un prêtre responsable. Il s'est engagé à l'emmener au Temple pour la faire soigner. Il s'y est engagé devant les Trois. Il a des hommes d'armes avec lui. C'est la meilleure chance pour votre fille.

Oh, certes, Cesare ne s'y est pas engagé devant les Trois, mais il est prêtre, il agit pour les Trois comme le milicien agit pour le Roi. Ce petit rappel devrait permettre au plus haut rang du groupe de prendre la bonne décision, du moins, celle qui gênera le moins Aymeric d'un point de vue moral. Aymeric qui, donc, s'en lave les mains. Il ajoute à l'attention du Prêtre.

- Mon père, vous avez ici un collègue soigneur. Ne serait-il pas opportun de lui emprunter du matériel ? Après tout, la petite va avoir besoin de quelque soin. Et j'estime que nous méritons aussi, après avoir défouraillé trois carrefours, à un minimum de matériel si on doit se retrouver avec une blessure digne du Baron de Sombrebois.

Il n'a pas donné d'ordre, il a "fait une suggestion". Ces cours d'étiquette commenceraient-ils à faire de l'effet ? Et pendant que les hommes de la troupe s'affairent, Aymeric s'éloigne un peu avec le Sergent pour lui parler en tête-à-tête.

- Les hommes de votre troupe sont trop préoccupés que pour l'avoir réalisé, mais nous avons un souci. Je me présente, Aymeric, ancien de l'externe, devenu Comte de Beauharnais malgré moi. Je suis celui qui a quitté l'Esplanade pour le Labret, il paraît qu'on me connait un peu pour ça. Je vous explique. Au carrefour où votre confrère le Sergent Boinin est tombé, le baron Ulysse de Sombreval, l'héritier du Comte de Rivefière et le bâtard d'Ergueil ont subi une blessure. Au dernier carrefour, le bâtard en a eu une autre et le chevalier Maric aussi. Ce qui signifie qu'au moment où le combat contre la Fange sera terminé, vous serez obligé de les abattre. Et cela, voyez-vous, ça me pose problème. Au point que je combattrai à leur côté pour les défendre des miliciens qui auront reçu l'ordre de les tuer. Parce qu'eux ont versé leur sang pour me protéger, ainsi que ces archers héroïques.

Il fixe le Sergent dans les yeux.

- Vous êtes officier. Donnez les bons ordres. Si votre soigneur estime que la personne ne peut survivre à sa blessure, le boulot doit être fait. Mais vous m'excuserez, de Rivefière, d'Ergueil, de Sombreval, Maric ou cette gamine ne mourront pas dans l'heure. Ordonnez que les blessés soient placés en quarantaine, au Temple ou dans la Caserne, à vous de voir, et prévoyez des miliciens pour le cas où un des soigneurs se serait loupé dans son diagnostic. Parce que, bon sang, si on se tue entre nous, la Fange n'a plus rien à faire. Ces hommes ont tué ou ont aidé à tuer une vingtaine de fangeux, ils méritent mieux qu'un coup d'épée en traitre pour les services rendus à la Cité, vous ne croyez pas ?

Il n'attend pas la décision du Sergent et s'adresse aux archers.

- Messieurs, cela fait des heures que nous combattons. La fatigue est présente, nos traits sont moins précis. Et pourtant, il va encore falloir combattre. Prenez position en hauteur, comme nous l'avons fait jusqu'ici et n'hésitez pas à remplir vos carquois en chemin. Si deux trois lanciers veulent accompagner nos brillants décapiteurs de fangeux, ce sera un honneur de vous accueillir parmi nous. Sur base volontaire. Parce que ce qui nous attend plus loin ne nous offrira aucun répit.

Le message est passé. Tout en simplicité. Il n'a pas hurlé, il n'a pas menacé, il a exposé les faits, sans chercher à inquiéter ses compagnons quant à ce qu'ils risquent quand les combats seront finis, si le Sergent ne donne pas de meilleurs ordres, pour eux déjà, pour la population ensuite.
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