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 Poulet à l'étuvée (titre en construction)

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Denea AlberickHerboriste
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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 2 EmptyJeu 7 Jan 2016 - 17:51
Une claque avait suffi pour qu’il sorte de son sommeil agité.

« Surprise. »

Le ton était amer teinté de colère, un rage retenue et maîtrisée, mais pour combien de temps encore ?
La jeune femme était penchée sur lui. Elle fit remonter une main pouvant paraître glacée par rapport à la peau brûlante Gunof, le long du cou de ce dernier, dans un geste qui pouvait presque sembler tendre. Cependant, la caresse s’arrête au niveau de la mâchoire de l’homme ou la prise se fit plus ferme, pour tourner et maintenir la tête du garde, il ne pouvait ainsi manquer le regard dur et furieux de l’herboriste. Elle ne comptait guère relâcher son emprise que lorsqu’elle aurait fini.

« Alors comme ça on croit que j’ai que ça à faire que t’empoisonner. »

Elle en semblait presque satisfaite. Lui qui la terrifiait tant semblait si inoffensif d’un coup, et surtout il avait eu peur d’elle, cette petite chose qu’il avait épuisée et soumise quelques semaine au part avant. Pour la jeune femme cette simple pensée avait un doux fumet de vengeance, même si el faudrait bien plus pour qu’elle ait l’impression le châtiment soit équitable à la souffrance infligée.

« La réalité est tellement plus banale, j’ai juste essayé de sauver ton cul de raclure colérique et viciée. Si tu tournes pas bête, ça sera surement grâce à moi. Souvient t’en.»

Tout ce que la milicien lui inspirait comme émotion négative transparaissait dans sa voix, cette fois la dégoût avait pris le dessus. Elle voulait qu’il sache. Céder à la facilité de lui donner un poison aurait été si douce… Mais elle avait été plus forte que ça, il méritait de souffrir et pas de partir aussi rapidement, en traitre dans avoir payé. Cette situation semblait réveillée tout la hargne de Denéa, tout sa rancœur.

« J’aurais tellement pu facilement leur dire que t’étais foutu et te laisser crever … tu le mériterais tellement … tout ce que t’as laissé derrière toi c’est du bordel puant l’alcool et une partie de moi brisée qui ne ce réparera jamais. »

Lui ouvrir en parti son cœur comme elle ne faisait n’était pas une chose aidée pour la jeune femme, mais il devait se rendre compte de ce qu’il avait fait et si il avait une conscience, peut-être qu’elle ferait son travail et le torturerais un peu.

« Mais ce n’est pas à moi de décider qui doit vivre ou mourir. Si il y a une justice dans ce monde tu crèvera bientôt de manière horrible et humiliante. »

Cette éthique lui semblait presque une marque de faiblesse à cet instant précis.
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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 2 EmptyVen 8 Jan 2016 - 14:05
Surprise effectivement. Anton n’entravait que dalle. Si le coup de fouet procuré par la gifle l’avait extrait de son inconscience, il n’en restait pas moins dans le coltard. Le visage, teigneux et colérique, de Denea n’aida pas le milicien groggy à poser les pieds sur terre. Il hantait la fièvre d’Anton depuis des nuits et plus encore ces dernières heures. L’apercevoir si près et si haineux avait le même effet que sentir la petite main de l’herboriste, caressante, lui agripper la mâchoire. Il n’arrivait pas à déterminer s’il rêvait ou non. Il ne résista pas à l’étreinte des doigts, cela l’avait surpris sans susciter de résistance de sa part. Sa respiration s’accéléra en réaction aux battements de son cœur. Il fixa passivement le regard clair, vibrant de la sorcière de ses rêves, écoutant tout entier ce qu’elle disait, comme si c’était un oracle. Ses paroles contribuèrent à sa confusion. A côté de la plaque, il n’avait aucune idée des dernières heures qu’avait pu vivre la boutiquière à ses côtés, trop occupé qu’il était à tripper.

Les souvenirs d’étuves lui revenaient, mélangées avec des bouts de rêves et de délires, de la rouquine qui l’épongeait et de la sorcière qui lui avait fait boire quelque chose qui lui avait remué les entrailles. Des ombres et des figures, rien qui ne l’aida vraiment à mettre les bouts du puzzle dans l’ordre. Il n’entravait tout bonnement que dalle. La main qui maintenait sa mâchoire immobile avait réduit l’intensité de sa migraine en lui donnant autre chose sur quoi concentrer son attention. La contemplation du regard brûlant de Denea procurait au malade une immobilité bienvenue. Après les enchaînements fulgurants des cauchemars, ce plan fixe avait quelque chose de reposant. A côté de ça, elle parlait beaucoup de le tuer. Et de le sauver. Elle le tenait dans sa main, qu’elle disait, et avait gracié. Il ne comprenait pas, il semblait manquer quelque chose.

Finalement, il posa lentement sa main molle sur le poignet de Denea, glissa vers la main qui l’étreignait plus qu’il ne l’accrocha. Les pognes inexorables qu’avait laissé Anton en souvenir à l’herboriste étaient bien loin ! « Qu’est-ce… Qu’est-ce que tu veux de moi ? » lâcha-t-il faiblement, ses yeux, loin d’être exorbités comme lors de ses derniers réveils, avaient retrouvé leur allure bridée.
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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 2 EmptyVen 8 Jan 2016 - 15:06
Denea avait tout dit d’un coup, elle n’avait pu faire autrement, soit elle déballait tout ce qu’elle avait voulu lui dire d’une traite, soit elle se serait complètement tue, elle n’aurait surement pas eut, ni le contrôle ni le courage de s’arrêter, puis de reprendre.

Elle n’avait rien prévu pour la suite, elle avait seulement profité de cet instant de faiblesse. Pourtant, elle fut tout de même surprise. Surprise par cette main qui lui attrapa sans faiblement le poignet et qui n’essaya même pas de défaire l’emprise que la jeune femme avait sur le garde.

Qu’es- ce qu’elle voulait de lui concrètement ? Qu’il regrette ? Que pourrait-elle bien faire d’un regret. Qu’il souffre ? Ce n’était pas de son propre chef qu’il allait faire ceci. Rien qu’il ne pourrait faire ne semblait pouvoir la satisfaire, ne serait-ce qu’un peu.

Surtout qu’en plus de la colère que l’herboriste contrôlait tant bien que mal. Elle devait composer avec le trouble que cette chose si faible posée sur sa main lui causait. Il semblait si inoffensif et à sa merci et ce n’était pas vraiment dans le tempérament de Denea de profiter d’une si grande détresse. Elle se sentait tiraillée par cette haine, ce dégoût et cette compassion plus proche de la pitié qu’il lui inspirait.

« Rien, qu’est-ce que je pourrais bien vouloir d’un homme qui, par la force, peut faire ce que bon lui semble de moi et surtout qui l’a déjà fait. »

L’herboriste ne se faisait pas d’idée si, pour le moment, il était faible et inoffensif cela n’allait certainement pas durer, du moins à ce qu’elle pouvait voir, si il était assez fort pour combattre maintenant s’était un bon présage… bon tout était relatif …

Elle aurait pu lui demander de l’argent, mais elle ne voulait pas de son argent, pas pour ça, s’était sale et dégradant.

Elle lâcha la mâchoire du garde se débarrassant de cette chose moite et molle qui s’était posée sur sa main d’un geste rageur. Pourtant, elle ne bougea pas, observant, une réaction, un symptôme, qui savait vraiment.
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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 2 EmptyLun 11 Jan 2016 - 15:51
D10 : Anton Gunof avouera-t-il sous délire son béguin pour cette sorcière de garce de gaupe de Denea ? 1-5 : Ué lol. 5-10 : Oh non, interrompu ! Résultat : 8. Lanceur : Yseult.


Je t’aime. C’était un petit peu fouillis dans sa tête, mais ça, il l’ignorait, étant donné que c’était un petit peu fouillis, dans sa tête. Pourtant, la seule chose qui revenait, en leitmotiv, qui lui martelait la tête, c’était quelque chose de très bizarre et ça lui venait naturellement. L’unique pensée, la suprême pensée, tout ce qu’arrivait à formuler en voyant cette Denea furieuse l’homme, c’était qu’il était pris d’amour pour cette sorcière-là. Je t’aime. La déclaration, dans sa caboche, n’avait pas les senteurs suaves d’une passion romanesque. Quoiqu’un peu, certainement. Après tout, c’était le principe d’un tel sortilège : qu’il ressentît de l’amour pour la jeteuse de sort. Et puis le concept même était élastique, le mot recouvrait mille sens. Je t’aime. Oui mais par orgueil et par désir ; parce que la belle Denea éveillait son envie et sa sensualité, et parce que lorsqu’il avait été en elle, au moment où il l’avait été, non pas après, il avait été au sommet. Au sommet de quoi ? Qu’en savait-il ? Il l’avait été, pourtant, et en hauteur. La suite n’avait été qu’une ineffable chute.

L’amour, c’est un lit où l’on met son cœur pour le détendre, disait l’autre, un type mort. Et Denea avait été son lit, au Gunof. Et c’était un amour sale, certes, constitué d’un faisceau de sentiments crus, de violence, de peurs, superstitieuses et égoïstes, de croyances et d’espoirs, enfin, basée sur l’angoisse de vivre et la magie, mais c’était un genre d’amour, quand même. Après tout, quand ça peuple vos nuits, quand ça se ressasse automatiquement dans vos temps morts, quand ça vous fait mal à la tête et que ça vous obnubile, quand ça vous fait vous sentir sale et quand pourtant vous en redemandez, on peut mettre ça dans la case d’amour, mon avis. Cette obsession, que j’appelle amour, Anton l’appelait charmes, sortilèges et magie noire. Il avait trempé sa queue dans le con d’une sorcière, et la connaissance charnelle d’une fille des démons l’avait damné par une insatiable faim pour son corps. Par l’inexorable souvenir du vert de son regard, perçant et étincelant de haine, de l’odeur inoubliable de ses cheveux, de la douceur de sa peau tâtée lors de ses assauts. Et par l’inextinguible soif de ses baisers, inconnus de lui et pour cela portés sur un piédestal, comme si y résidait le saint calice qui contenait la panacée, le remède à tous les maux du monde.

Ainsi donc, lorsqu’on sait un peu mieux les dispositions d’Anton à l’égard de cette femme, cités plus haut, de sa condition physique fiévreuse et, enfin, de la colère qui sourdait de la personne de Denea, cette colère même qui avait mené la malheureuse à subir les outrages du garde Gunof puis son efforçage, on comprend mieux comment ce seul je t’aime occupait totalement Anton. Il retrouvait, dans cette bouille magnifique et enragée, de sa première rencontre avec l’herboriste. Enfin, ses gestes et ses paroles, défiants, haineux, lui firent penser qu’elle attendait quelque chose de lui, quoi, il l’ignorait, mais en était persuadé. Après tout, ne lui avait-elle pas dit qu’elle l’avait gracié, qu’elle ne l’avait pas tué ? Une femme ne fait pas ça sans avoir une petite arrière-pensée !

« Je… » grinça-t-il, le cœur au bord des lèvres, quand le tête à tête fut interrompu par l’irruption impromptue mais logique de Geist, informé qu'il était par la rouquine, elle en partance vers son logis. Ces derniers n’étaient cependant pas tout seul. Avec eux, deux hommes, qui ressemblaient étonnamment à Anton Gunof, ainsi qu’une femme, qui elle aussi, partageait certains de ses traits, notamment de petits yeux plissés, étaient sur le pas de la porte, à jeter des regards en direction du patient et de son herboriste.
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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 2 EmptyLun 11 Jan 2016 - 17:15
Je ?!

Le seul mot qui avait franchi ses lèvres avait été ce « Je », puis ils étaient entré, les importuns. Elle ne les avait pas encore vus, elle avait seulement entendu qu’on entrait dans la boutique. Cela n’avait eu que pour conséquence de faire se relever la jeune femme. Elle n’était plus penchée sur le malade elle le regardait de haut.

Je quoi ?

Je suis désolé ? Je regrette ? Je m’en fous ? Je te hais ? Je t’aime ?

Cette dernière idée était particulièrement insupportable à la jeune femme. Il ne pouvait pas parler d’amour, s’était impossible ce qui l’avait animé ce n’était pas ça. De la bestialité, de la colère, du vice, une pulsion libidineuse, il pouvait nommer cela comme bon lui semblait, mais certainement pas lui donner les sobriquets moqueurs d’amour.

L’herboriste poussa un bref soupire, elle était fatiguée et furieuse, il était compliqué de reprendre un peu de contenance avec l’état de nerfs dans lequel elle se trouvait. Mais il fallait bien essayer de faire bonne figure, au moins donner l’illusion de faire illusion.

Se retournant, la jeune femme se retrouva face à quatre personnes qui attendaient tassés devant la porte donnant sur l’arrière-boutique. A la certaine ressemblance qu’il y avait entre le malade et les trois nouveaux arrivants, il s’agissait de la famille. Il ne manquait plus que ça, la famille. D’un coup devoir les rassurer sembla impossible à Denea.

Mais ils prirent les devants de manière pas très délicate. Pourquoi elle faisait cette tête ? Réponse facile, même si impossible à donner en l’état.

« Rien, je suis fatiguée, j’ai eu une urgence la nuit dernière en plus de celle-là et j’ai cassé une fiole de produit, ça m’a énervé, c’est rien. »


Ça devrait faire l’affaire au moins pour eux. Surtout qu'elle avait accompagner son discourt d'un petit geste de main, comme pour chasser une idée désagréable.

Si il allait s’en sortir ?

« Il est réveillé, encore fiévreux et délirant, mais il devrait s’en sortir… c’est un coriace. »

Il lui avait fallu tout le contrôle dont elle était capable pour ne pas avoir l’air dégoutée en qualifiant Gunof de coriace. Il fallait aller jusqu’au bout maintenant.

Elle alla fouiller dans un placard qui contenait de fioles de vert de couleur variées, elle en sorti une grande d’un liquide blanc et trouble. Quand elle l’ouvrit une odeur désagréable s’en dégagea. Transférant une portion du remède un récipient plus petit, l’herboriste indiqua la posologie aux témoins.

« Un cuillère, trois fois par jours, ça fera baisser la fièvre. »

Bien sûr que ça allait faire baisser la fièvre, mais ça allait aussi lui filer une nausée de tous les diables. Elle avait bien d’autre produit que pourrait faire partir le mal sans cela, mais s’était bien plus juste ainsi.

« Vous le laissez ici jusqu’à ce qu’il puisse marcher ou vous sentez de la ramener ? Je ne fais pas vraiment la pension d’habitude ça coûtera plus cher.»

Parce qu’il ne fallait pas oublier sa rémunération. Puis elle n’avait aucune envie de la garder avec elle…
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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 2 EmptyMer 13 Jan 2016 - 21:02
« Anton fixait les membres de sa famille d'un air méfiant. Dans la confusion du moment, le malade peinait à mettre du sens sur la raison de leur présence. La seconde d'avant il y avait le visage de Denea imprimé tout en effets pyrotechniques dans son cerveau, et maintenant les petits yeux de fouine de sa sœur occupaient la place. Le garde préférait garder une attitude tendue et faire les gros yeux le temps que les choses s'expliquent d'elles mêmes, il avait beaucoup trop l'impression de cuire vivant pour se prendre la tête avec des conneries pareilles. La tête lourde. La fièvre le ralentissait, que ça soit en pensée ou en action. La sorcière semblait sautiller et babiller ses menaces en accéléré. La présence du trio ne faisait qu'appuyer cette atmosphère anxiogène. Si seulement il arrivait à putain de réfléchir à ce qui est en train de se passer. Les souvenirs lui glissaient entre les doigts, sa mémoire choisissait ses propres raccourcis pour lui faire comprendre l'importance de la situation. Denea. Quelque chose de dramatique, de dangereux. Mais agréable aussi. Qui provoque un frémissement dans ses tripes, alors même que son corps ne pouvait plus assurer les fonctions optionnelles, comme la procréation. Et pourtant on parle de frôler la mort, aussi, et ça c'est de la grosse violence. Anton était infoutu de remettre les faits, mais des blocs d'émotions lui revenaient plus facilement. Denea mort peur plaisir, quelque chose d'important ici et maintenant. Mais le fragile château de cartes de ses pensées s'écroulait dès qu'un élancement de douleur lui fendait la tête ou le ventre en deux.

Faire une grosse parano en pleine poussée de fièvre est un sport de haut niveau, et Anton n'avait définitivement pas l'entraînement. Ses nerfs chauffés à blanc le faisaient vriller, il eut l'impression de se détacher de lui-même pour ne pas mourir d'explosion cérébrale. C'était comme faire un premier versement à la mort, quelque chose flanchait niveau facultés intellectuelles pour lui permettre de traverser cette mauvaise passe. Il avait toujours de la température, mais au moins il s'en foutait. Les couleurs devinrent à ses yeux trop intenses ou trop atténuées par endroit. Le trio des membres de sa famille paraissait flou et pâle, alors que Denea brillait comme un phare et avait tendance à tressauter par endroit. Car – Anton le remarqua avec détachement – plus il le regardait, plus le décor se faisait la malle.

Les couleurs ne se contentaient pas de changer, elles avaient décidé de bouger aussi. De couler, d'osciller, et enfin la méthode la plus fourbe : tournoyer dans tous les sens. Le malade paniqua, regretta d'avoir prêté attention à la fixité du décor. Maintenant qu'il s'était mis à bouger, c'était foutu, il allait jamais s'arrêter et Anton allait mourir noyé et fou dans un arc-en-ciel démoniaque. Dans une seconde terrifiante il vit Denea en cent dimensions, sa sorcellerie enfin visible par tous, et il eut la grâce de s'évanouir.

Il revint tout naturellement à lui, comme on se réveille, sauf que les membres de sa famille étaient tout proches de lui. Sa sœur semblait bouleversée, et son beau-frère avait du vomi tiède sur le devant de ses fringues. Bien fait connard, se dit Anton. Il avait pas de raison particulière de vouloir le couvrir de bile, mais le garde n'était pas d'humeur à s'excuser. Quand on avait un mal de crâne comme le sien, on avait plutôt envie de faire des doigts à l'univers jusqu'à s'en décrocher les majeurs. Il ne le savait pas, mais il s'était mis à convulsé pendant quelques minutes et s'était mangé le coin de la table en plein sur l'occiput avant que Dédé ne l'immobilise – et ne se fasse vomir dessus. Sa sœur ne voulait plus le ramener à la maison, il lui faisait peur, et elle prétextait le danger de le transporter dans un tel état pour que l'herboriste se charge du problème. »

D.M.A.A.
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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 2 EmptyJeu 14 Jan 2016 - 12:38
Il avait fallu qu’il convulse, fatalement. Il n’aurait pas pu paraître en état convenable le temps que sa famille soit là pour qu’ils l’emportent avec lui ? Non, bien entendu que non, cela aurait été trop aimable de sa part et pour le moment l’homme n’avait pas montré une once d’amabilité, loin de là.

Denea avait bien essayé de le maintenir, mais il était trop agité pour l’herboriste qui manquait cruellement de force. Il avait fallu que dans l’agitation Gunof se tape le crane que le coin de la table pour que quelqu’un intervienne. Pas de chance pour le malheureux, tout cet émoi avait secoué l’estomac du garde qui avait déversa sur lui un flou de bile noire et visqueuse. La jeune femme aurait surement trouvé cela cocasse, si il n’en avait pas mis une bonne moitié sur le parquet et surtout si à cause de cela, la famille, effrayé, n’avais pas une excuse toute trouvée pour laisser la malade ici, au moins jusqu’au matin.

La nuit allait être longue et éprouvante. Surtout éprouvante pour l’éthique, ou la morale, peu importe le nom qu’on pouvait lui donner, de Denea. Sans personne pour la surprendre, ou vérifier ce qu’elle faisait, qu’est-ce qui l’empêcherait de lui administrer un produit toxique. Avec la belle crise qu’il venait de faire, personne ne devrait être vraiment étonné qu’un finisse par rejoindre ses ancêtres. Une fâcheuse poussée du mal était encore possible.

L’herboriste accepta non sans une certaine amertume, le fait de le garder en observation. Mais elle n’allait certainement pas les laisser partir comme cela. Elle demandait une avance, pour la peine et les produits déjà utilisé. La femme sembla contrariée, elle emmena Geist un peu à l’écart. La jeune femme ne suivit pas vraiment ce qu’ils se disaient, occupée à faire illusion d’examiner la tête du garde qui avait heurté le coin de la table. Une importante zone rouge, du sang, mais comme toute blessure à la tête dure de savoir si s’était bénin ou préoccupants. Elle était en train de nettoyer la plaie avec une compresse humide lorsque le fameux Geist, celui qui parlait pour ne rien dire, déposa une bourse sur la table à côté du malade. Denea en compta le contenu, ça suffirait, pour une avance.

La famille et Heinrich eurent au moins la bon goûte de partir. Il commençait à se faire tard et pour eux, il ne semblait plus nécessaire de rester. Il ne fallait plus qu’attendre, et cela, il pouvait bien le faire du fond de leurs lits, dans le confort de leurs foyers.

Les heures passèrent et il fallait faire avec les crises d’agitation du garde et ses vomissements intempestifs de substance aussi répugnante qu’inconnue. Puis il avait fini par se calmer, surement assommer pas la fièvre, même si cette dernière commençait semblait légèrement moins forte à l’herboriste.

Assise sur son coffre, emmitouflé dans une couverture, Denea observait Gunof d’un œil pas vraiment animale. Qu’est-ce qu’elle avait bien pu faire pour qu’il soit là, souffrant, dans sa boutique, il y avait bien des dizaines, peut-être une centaine de guérisseurs dans cette foutue ville et il avait atterri ici.

Appuyée contre le mur, le regard dans le vague, fixant ce qui semblait être la flamme vaillante de la lampe à huile la jeune femme se senti partir quelques instants dans un sommeil empreint de bien vifs et éprouvants souvenirs. Pourtant, le grincement du bois de la table la sortie de sa relative torpeur. Encore une crise ?
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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 2 EmptyVen 15 Jan 2016 - 9:53
Elle émergeait sans y parvenir vraiment. Ensommeillée, elle jeta un regard alourdi jusqu’à la table. Ses yeux s’écarquillèrent un peu devant le spectacle. Le lit de maladie d’Anton Gunof avait été déserté par celui-ci, qui s’était tout bonnement volatilisé. Glissant vers la table, pas encore bien remise de l’absence étonnante du soudard, elle y fixait ses yeux sans pouvoir s’en empêcher, encore bête de surprise. Elle en vint jusqu’à palper le bois pour s’assurer par contact qu’il n’y avait plus de malade sur le meuble. Plus de Gunof… Un vent de peur habita le souffle profond et difficile de Denea. La dernière chose qu’elle souhaitait au monde, c’était ignorer où pouvait se trouver le monstre tout en le sachant tapis quelque part, hors de son champ de vision, à l’affût.

Anton fit savoir sa présence, dans son dos. Sans un bruit, en traître, il l’avait heurté. Ses bras déjà s’enroulaient autour du corps de l’herboriste pétrifiée. Avec une force renouvelée, il s’était saisi d’elle, et cette emprise fit refluer des souvenirs terrifiants. Elle sentit sa robe malmenée par les deux mains puissantes se frottant à elle, escaladant ses hanches pour remonter jusqu’à sa poitrine et sa gorge. Son cœur battit à en rompre. Elle sentit la barbe du milicien, comme la dernière fois, se frotter à l’arête de sa mâchoire, et entre ses fesses, la queue dure d’Anton faisait savoir sa présence, ravivant un tourbillon de sensations anxiogènes. « 'T’avais dit que je viendrai te visiter, Schätzchen. » ricana-t-il à son oreille avant de déposer un baiser en dessous.

Devant elle, sur la table, les senteurs puissantes du bac rempli de teinture piquaient son odorat, lui brûlaient les yeux, envahissait sa bouche et sa gorge d’un goût âcre atroce. Le milicien agissait comme une chape de plomb sur elle, elle n’était plus maîtresse de son corps, tremblant au contact des pinces d’Anton, son œsophage s’étranglant d’horreur. Elle avait les mains appuyées contre la table qui avait servi à son viol, et le poids du soudard la forçait à y mettre tout son poids afin qu’elle ne finit pas une nouvelle fois dans le bac d’alcool et d’herbes macérant. Elle grinçait, la table, furieuse ou affamée, c’était le seul bruit qui accompagnait cette lutte silencieuse et déjà perdue.

Quelqu’un frappa à la porte de la boutique Alberick, et Denea se réveilla en sursaut et haletante. D’un coup d’œil elle aperçut sous la chiche lumière le milicien dans le coltard, prit la lampe à huile et se dirigea vers la provenance des sons. Quand elle ouvrit la porte, elle vit un grand homme blond qui sourit à sa rencontre. C’était Tybald. Le genre voisin serviable. Il vivait avec sa famille non loin, dans les combles d’une maison ; fils d’un garde-chasse depuis quelques mois inemployé, lui-même charbonnier au chômage technique à cause d’une infestation de morts-vivants, le grand blond se refusait à l’oisiveté et on le voyait de tous les projets du quartier. On doit se serrer les coudes, c’était son leitmotiv et sa raison d’être. Il voulait particulièrement serrer ses coudes avec la jolie petite herboriste du bout de sa rue, la Denea, mais une timidité incontrôlable et le manque de goût d’Alberick pour les badineries ces derniers temps avait mis une saine distance entre les voisins. Ce soir, cependant, avec l’agitation qui s’était produite devant la boutique, Tybald n’avait pu réfréner ses élans de saint-Bernard.

« Le bonsoir, Denea… Je ne veux pas être le gars qui sermonne, mais les complies ont été sonnées depuis une bonne heure et… enfin il fait nuit noire, alors si jamais, je peux clouer les volets des fenêtres et sceller la porte de la boutique. On n’est jamais trop sûr par les temps qui courent… »
Il se gratta la nuque, visiblement gêné. Et Denea ne tirait pas la meilleure des tronches qui plus est. « Demain à l’aube, je décloue, hein, juré !... J’y dormirai mieux si tu es en bonne sûreté. Enfin vous. Enfin j’y dormirai mieux, voilà. »


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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 2 EmptyVen 15 Jan 2016 - 15:18
Denea s’était réveillée passablement amer et colérique après ce rêve qui avait des airs si tangibles. Sa mine fermée trouve cependant le sourire quelque peu innocent du pauvre Tybald, qui n’avait visiblement mérité un accueil aussi froid. Arrivé depuis pas si longtemps il était plutôt du genre serviable, peut-être même un peu trop serviable parfois.

L’herboriste se radoucit un peu en voyant la mine gênée de l’homme. Pourtant elle n'était pas vraiment à l'aise face à cette situation. Pas qu'elle soit vraiment dans son assiette ces derniers temps non plus, mais la journée qu'elle avait eut et la nuit qu'elle s'apprêtait à passer n'arrangeaient pas les choses.

« Je pensais pas qu’il était si tard, j’ai pas vu le temps de passer aujourd’hui. »

Gros mensonge, très gros mensonge, même si elle le dissimulait derrière un sourire timide et pas très convaincu. Chaque heure qu’elle avait passée dans sa boutique avec Gunof inconscient lui en avait paru au moins deux, si ce n’était plus. D’ailleurs, Denea avait fermé la porte menant à l’arrière-boutique.
Par contre, il était vrai qu’elle avait perdu la notion réelle du temps.

« Je m’en voudrais de t’empêcher de dormir. »


À vrai dire, là toute de suite, s’était le cadet de ses soucis, cependant, en temps normal, la jeune femme s’en serait, en effet, voulue. Mais ce qui l’embêtait était cette histoire de porte, barricader la porte, même si ça venait d’un bon sentiment, s’était pas vraiment ce qui allait rassurer la boutiquière. Se savoir enfermer avec le garde, sans vraiment pouvoir s’échapper. Ne serait-ce que cette perspective lui donnait des palpitations.

« Tu peux clouer les volets, mais la porte ça m’embêter un peu. »

Si il lui demandait pourquoi, elle ne saurait pas quoi répondre. Il fallait donc pour prier qu’il ne refrène sa curiosité. Elle n’en doutait pas vraiment, ce n’était pas vraiment le genre du gaillard. Ne pouvait s’empêcher de jeter un coup d’œil à la porte de la pièce où se trouvait Gunof.

L’indésirable patient semblait calme, mais le frais souvenir de sa divagation lui arracha un frisson. Elle s’emmitoufla un peu plus dans son étole avant de se tourner vers Tybald et voir ce qu’il faisait.
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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 2 EmptyLun 18 Jan 2016 - 10:04
La première impression qu’il eut, c’était de la gêne. Elle n’avait pas la meilleure de ses mines, la Denea. Un peu pire que ces derniers jours, aurait juré Tybald, qui passa sur ses soupçons en mettant cela sur le compte l’éclairage. La flamme de la lampe projetait un halo serré, formait un petit îlot jaunâtre dans l’océan d’ombres qui encerclaient les deux interlocuteurs. Les rues s’étaient vidées peu à peu, elles étaient désertes. Les honnêtes gens avaient regagné leurs pénates, et les malandrins n’étaient pas encore de sortie.

« Ah. » Il avait essayé de faire passer dans cette syllabe qu’il comprenait, même si ça n’avait pas été très concluant. Au vrai, il ne comprenait pas comment on en arrivait à oublier la nuit qui tombait, surtout ces derniers temps. C’est juste que t’as trop de temps devant toi, mon Tybald, pensa-t-il, pourtant alarmé par le malaise qu’il avait lu sur la face de la boutiquière, et qu’il mettait en relation avec l’animation qui avait pris place dans l’herboristerie. Et puis elle le tutoya, de façon drôlement gentille qui plus est, alors il oublia qu’il se fit du mouron et sourit de plus belle. Pas de problème, pas la porte. « Tout comme tu veux, » conclut Tybald tout à sa joie. Et puis il y eut un petit moment de flottement. « Arf… c’est stupide, mais je pensais que vous… que t’allais m’envoyer paître l’herbe, et j’ai pas pris le… Enfin, tu as le maillet que… Tu as toujours le maillet ? » Qu’il lui avait donné, naguère.

Il fit un pas vers elle en s’inclinant sur le côté, pour lui faire saisir qu’il allait la dépasser et aller le chercher. Elle recula, un peu brusque, mais se recula tout de même, et le brave blond attrapa le dit maillet, ainsi que les chevilles de bois. Ceci fait, il lui repassa devant, avec une infinie lenteur et un sourire gêné sur les lèvres, sortit et déploya les volets de bois des fenêtres étroites. Comme il commençait à solidariser ces lourdes plaques de chêne à l’aide des clous de bois, l’écho du martellement envahit la sombreur des rues. Ca sonnait comme un glas, et Tybald, à mesure qu’il s’acquittait de sa promesse, sentit sur son cou le poids de dizaines d’yeux. Ceux des voisins qui, intéressés par le tapage nocturne, allaient voir ce qui se passait au travers de leurs propres volets. Du moins, c’est ce qu’il espérait, c’est ce pourquoi il priait silencieusement, sans parvenir à se débarrasser de cette idée lancinante que, parmi ses regards, il en est un qui appartenait à un mort. Chaque coup résonnait comme un cri d’invitation aux monstres qui se tapissait dans la nuit, et plus d’une fois, il se retint de demander à l’herboriste de faire le guet pour lui, tancé par sa fierté d’hommes.

Dans l’intervalle des coups de maillet, il crut entendre un grincement. Il s’arrêta un instant, et le silence s’engouffra tout autour de lui de nouveau. Il y avait bien un bruit, et ça venait de la boutique de Denea. Des grincements ? C’était maintenant des coups qu’on donnait contre le bois. Il sentit sa main serrer son marteau à s’en blanchir les phalanges.

« Denea ? »
fit-il en s’approchant d’elle, le maillet à la main. Quand il fut à ses côtés, il tourna son regard vers l’origine du bruit. Ca venait de l’arrière-boutique, c’était étouffé par la porte fermée qui les séparait des sons.
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Denea AlberickHerboriste
Denea Alberick



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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 2 EmptyLun 18 Jan 2016 - 13:38
Il aurait presque pu être touchant, Tybald, avec son petit air gêné et sa prévenance et ce qui ressemblait à des manières douces, enfin à son niveau. Il aurait presque pu être touchant surtout parce que Denea n’était pas vraiment d’humeur à trouver un homme touchant, loin de là, surtout pas avec Gunof dans la pièce d’à côté.

Dans le silence et la vide de la rue chaque coup de maillet résonnait fort, semblant pourvoir ameuter tout ce qui se trouvait dans la ville et ses alentours, même si en réalité il ne portait pas autant. Restée à la porte avec sa petite lampe, la jeune femme regardait son bon samaritain de se soir travailler, vérifiant tout de même que le vacarme n’attirait rien.

Fatiguée, l’espace d’une instant, elle oublia presque le garde.

Heureusement, il veilla à ce que cela ne dure même pas le temps d’un battement de cils. Il fallait qu’il soit toujours là, toujours présent, toujours oppressant. Ça avait commencé par un grincement, rien de très alarmant, ce n’était peut-être que le bois des volets qui grinçait sous la contrainte. Puis il eut des coups en plus de ceux que donnaient Tybald. Il aurait était utopique de penser que l’homme n’aurait pas remarqué ce bruit suspect venant de l’intérieur de la boutique. Pousser par son bon cœur, ou tout autre motivation dont l’herboriste ne voulait même entendre parler, il sembla s’inquiéter.

« C’est un malade, il est fiévreux, délirant et ça lui arrive convulser, la famille a pas voulu le ramener, je suis obligé de le garder pour la nuit en essayant qu’il me claque pas entre les mains… »


Le ton était amer, mais l’intonation était calme, s’était pas le fait de la garder qui le mettait en colère, mal à l’aise, s’était lui, simplement lui. Comment elle avait-pu en arriver là ? Pourquoi n’avait-elle simplement pas déclaré son cas désespéré ?

Mais il fallait bien aller voir ce qu’elle avait l’ordure.

Abandonnant Tybald dans la boutique, elle passa dans la pièce adjacente, non sans oublier de refermer le porte derrière elle.

Gunof était agité, mais conscient, du moins, autant qu’il pouvait l’être. Il frappait contre la table. Attrapant avec force la main qui martelait le maudit meuble elle regarda furieusement le milicien.

« Qu’est-ce qu’il y a encore ? »


Agacée, contrariée. Il n’y avait rien de doux dans ses dires.
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Anton GunofBoucher
Anton Gunof



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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 2 EmptyLun 18 Jan 2016 - 15:43
Elle laissa en plan et derrière la porte, qu’elle prit soin de refermer, un Tybald médusé. Il avait été idiot de ne pas avoir pensé à cette hypothèse, elle avait quelqu’un chez elle. Un malade, disait-elle sur un ton dur. C’était ça, la cause de sa sale mine ? Est-ce qu’elle ne voulait pas sceller sa porte de peur que le patient ne tournât ? Qu’il finisse fangeux, avec elle cloîtrée dans sa boutique, qui deviendrait sa crypte ? Ca ne mit pas à l’aise Tybald, cette histoire, qui s’agita d’autant plus lorsque, avec des allures de conspiratrice, elle ferma derrière elle, pour être à l’abri de ses oreilles. Il ne voulait pas être indiscret, ça le tuait même qu’elle pût le penser, mais la situation titillait drôlement son intérêt, surtout depuis que son inconscient l’angoissait en évoquant une situation où Denea se trouva seul avec un de ces mangeurs d’hommes, d’autant plus en sachant que la menace pouvait arriver du dehors, de cette porte pas barricadée, qu’elle se laissait comme dernière issue. Comme malgré lui, Tybald, avec une infinie délicatesse, essaya de s’approcher le plus possible du huis qu’elle avait clos, dans l’espoir d’attraper des bouts de conversation. Un peu honteux.

La main qui happa le bras converti en marteau d’Anton eut de nouveau l’effet de le rasséréner. C’était sans compter sur la voix de Denea, qui prenait des intonations qui rappela au milicien sa mère, une montagne de reproches et de piques blessantes, agaçantes, désespérantes. Ca hérissa le poil d’Anton, dont le visage et les yeux à demi-fermés se refermèrent dans un renfrognement. « J’ai soif, à boire ! A boire, miséricorde, je crève de soif… » La voix, d’abord grondeuse et autoritaire, se transforma en une supplique produite avec difficulté par sa bouche sèche et pâteuse. Le gars respirait fort, le martellement avait dû l’emmerder autant qu’elle. Il faisait peine à voir.
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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 2 EmptyLun 18 Jan 2016 - 16:28
Il voulait de l’eau, juste de l’eau. Tout ce tapage pour un petit peu d’eau ? Il n’aurait pas pu attendre quelques minutes de plus que Tybald finisse son travail et s’en aller. Non il avait fallu qu’il se comporte comme un gamin malade et quémande son petit verre d’eau.

Il y avait bien un bac d’eau dans la pièce à même pas deux pas de là, avec un petit verre qui attendait bien à côté. D’ailleurs, Denea alla à côté du dit bac, remplit le récipient, mais, ne revint pas, elle resta à côté faisant légèrement clapoté la surface du liquide. Douce petite vengeance.

« Tu le veux ton gobelet Gunof ? Alors, dis-moi ce que tu voulais me dire avant que toute la troupe débarque. »

La cruauté, aussi relative soit-elle, n’était pas vraiment dans les habitudes de la jeune femme, qu’elle en arrive là était un signe flagrant du ressentiment aussi fort que teinté de dégoût qu’elle éprouvait pour l’épave qui gisait sur sa table.

« Je quoi ? Je ?! Tu voulais peut-être quelque chose aussi ?! »

Alors, dis-moi ce que tu voulais me dire avant que toute la troupe débarque. Cherchant peut-être simplement un sens à cette situation ou à ce qui s’était passé quelques semaines plus tôt.

Mais elle était parfaitement conscience qu’il avait déliré convulser entre-temps et que les mots et l’idée s’étaient sans doutes envolés de son esprit.

« A défaut, je veux savoir ce que toi tu veux de moi ? T’as tout souillé et mis un bordel monstre, je veux savoir pourquoi. Il y a vraiment un but derrière ou s’était seulement une aveugle et ignoble colère ? »

Toujours pas revenue près du malade, elle lui parlait avec cette amertume qui ne semblait plus la quitter.
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Anton GunofBoucher
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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 2 EmptyLun 18 Jan 2016 - 17:04
Était-ce un bien ou un mal ? Aucune idée. En tout cas, il retrouvait une Denea qu’il avait bien connu, pour le laps de temps dans lequel il avait pu la connaître. La furie, la boutiquière contrariante se réveillait. Ca ne pouvait pas être vrai, c’était trop cliché. Réalité ou pas, Anton s’en foutait pas mal. La tête grosse à en exploser, le rythme de son cœur carrément affolant, un souffle sec et tranchant lui traversant bronches comme gorge, tout ça le mettait au supplice, et ces nouvelles manigances de bonnes femmes réveillaient le mâle énervé qui avait sommeillé jusqu’alors.

Il se releva sur son coude pour mieux contempler l’herboriste et sa satanée flotte. Le spectacle le rendait irascible, et ce chantage mauvais l’agaçait. Il dégagea sa gorge d’un raclement court et rauque. « Je… » Il fronça les sourcils et haleta un peu.

« Pourquoi que tu fais toujours des complications… Pourquoi que t’es butée comme une mule ? » Il eut un vertige, et pour éviter de retomber une troisième fois contre le plancher, s’affaissa sur la table, relevant uniquement le cou pour pouvoir apercevoir, comme il pouvait, son hôtesse. « Allez, viens… » Il fit un geste d’invitation de la main avant de laisser le dos de son crâne contre la table, rompant le contact oculaire. Elle hésita. Il s’énerva. « Viens, te dis-je. VIENS SAPRISTI ! »

Le ton était monté, mais peu de temps. Déjà une quinte de toux courba le méchant homme, et à la porte de l’arrière-boutique, Tybald commençait à gratter en appelant l’herboriste par son nom.
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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 2 EmptyLun 18 Jan 2016 - 17:34
S’était jamais de leur faute, aux hommes, jamais, s’était toujours de la faute de femmes, ces sales choses faibles et si faciles à contraindre. Si il voulait jouer au plus malin, il n’était pas vraiment en condition, Denea, elle avait toute sa tête toutes ses capacités et une infinité de manières de lui rendre son séjour ici plus que désagréable. Insuffisant et insatisfaisant brin de revanche.

Voilà maintenant qu’il l’accusait d’être butée ! Ce qui en soit n’était pas forcément faut, mais au final dans leur histoire, c’est elle qui avait cédée … qui semblait le plus buté de deux avec cela ?

« Parce ce que c’est qu’en en voulant, en étant butée comme une mule, comme tu dis, que j’ai réussi à pas finir couturière miteuse ou pute… Mais ça, t’en a rien à foutre, hein ? Et t’aurais pas tort c’est pas tes oignons. »

Lâchât la jeune femme avant que Gunof perde bien vite patience et ne s’énerve encore. Mais il y avait quelqu’un qui grattait à la porte, l’appelant. Merde, pendant un instant elle l’avait oublié le voisin, qu’est-ce qu’il faisait encore là ?

« Tien, ton eau. »


Le milicien reçu bien de l’eau, mais pas vraiment comme il l’attendait, il se fit seulement jeter le contenu du gobelet à la figure. L’herboriste prit le temps de poser le dit gobelet sur un meuble juste à côté de la porte avant de passer d’une pièce à l’autre, s’assurant que l’arrière-boutique ne reste que peu visible, ne faisant qu’entrouvrir et fermer la porte.

« Qu’est –ce qu’il y a Tybald ? »

Elle avait essayé de ne pas se montrer trop agacée, mais l’heure tardive et le faire que le patient se montre si réticent à répondre à une simple question de l’irritait quelque peu, en plus de ce malaise constant qu’il lui infligeait par sa simple présence.

« Pardon de t’avoir laissé comme ça, mais c’est pas vraiment le moment comme tu vois. Si tu repassais demain matin que je te donne quelque chose pour ta peine quand même. T’étais pas obliger de venir m’aider. »

S’approchant de la porte, qui était resté ouverte, l’herboriste espérait que ça inciterait le blond à ne pas poser de question, et à s’en aller gentiment retrouver sa famille et ce qui lui servait de lit.
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