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 Poulet à l'étuvée (titre en construction)

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Anton GunofBoucher
Anton Gunof



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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 3 EmptyLun 18 Jan 2016 - 23:56
Elle sortait de son arrière-boutique un peu remontée. Avec une minutie presque maniaque, elle s’affaire à se couler autour de la porte, qu’elle gardait la plus close possible. Ca ne mettait guère à l’aise Tybald, qui ne se sentait déjà pas bien à l’idée d’avoir surpris une conversation apparemment personnelle, et pas non plus en confiance d’avoir interrompu la dispute. Le ton que prit l’herboriste était à la mesure de ses craintes, et c’est d’une voix irritée qu’elle lui demanda ce qu’il lui voulait. Il articula quelque chose, mais les mots n’étaient pas très audibles, ni même structurés correctement. C’était de toute façon noyé d’un flot d’onomatopées embarrassées. Il s’accorda la récompense de fermer sa gueule quand il s’eut assez ridiculisé. Elle reprit la parole, d’une voix plus douce, mais sacrément fatiguée. Voilà qu’elle voulait lui donner quelque chose en récompense. Mais elle le disait elle-même, il n’était pas obligé. Il ne faisait pas ça dans l’espoir de quoi que ce soit. Ca lui tira un peu sur le cœur, qu’elle le considérait comme cela. Et ça le décida aussi à se montrer plus affirmé.

Après tout, même si l’individu en question n’était pas un patient comme les autres, est-ce que ça enlevait à son intervention ? Non. Elle était visiblement dans une mauvaise passe, pas question de faire le docile et la laisser à son supplice personnel.
« C’est qui ce type, Denea ? Ca gueulait fort là dedans… » chuchota-t-il, visiblement soucieux. « Qu’est-ce qu’il te veut ? Il a pas l’air de te vouloir du bi… »
Derrière la porte, le plancher grinçait, tandis que l’homme en question semblait grogner dans son coin. Et puis d’un coup, l’huis retentit avec intensité, arrachant un mouvement de surprise à Denea comme Tybald. « MAUDITE GAUPE » ponctua Anton, sa voix plus près du sol qu’elle ne devait l’être. Le bruit, c’était lui qui se fracassait, bras en avant, contre la porte. « TU PERDS RIEN POUR ATTENDRE, DENEA ! » Le grincement, de nouveau, du plancher, le son assourdi d’une respiration rapide et laborieuse. « VIENS, VIENS QUE J’EXPLIQUE ! » l’invitait-il, essayant d'ouvrir la porte, en ne parvenant qu’à la secouer de toutes ses forces, frénétiquement, comme s'il s'agissait de quelque talisman magique.

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Denea AlberickHerboriste
Denea Alberick



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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 3 EmptyMar 19 Jan 2016 - 9:27
Tybald était gentil, peut-être même trop gentil à cet instant. Il ne voulait surement que l’aider en essayant de comprendre ce qui se passait, mais cela n’était pas vraiment pour plaire à Denea, ne sachant pas vraiment ce qu’elle pouvait répondre d’assez précis pour qu’il n’incite pas et d’assez vague pour qu’en fait, elle n’ait rien à avouer.

Presque heureusement, une insulte fusa de la pièce d’à côté suivi d’un grand fracas. Un frisson parcouru, la jeune femme, si Gunof était assez remis pour se lever ça devenait plus compliquer, plus dangereux, plus insoutenable. Ça voulait dire qu’il était peut-être assez fort pour recommencer. Ce qui sauvait l’herboriste de la panique fut le fait qu’une porte close les séparait, et surtout qu’il ne semblait pas réussir à l’ouvrir.

« C’est un milicien qui est passé il y a quelques semaines de ça … et qui à laisser un sale merdier derrière lui. »


S’était tout ce qu’elle était à peu près disposée à en révéler, le blond devrait faire avec, que ça lui suffise ou non.

Le garde beuglait au travers de là, pas si épaisse, porte en bois. Il voulait expliquer. La jeune femme s’approcha, restant tout de même à une distance qu’elle jugeait plutôt respectable de la porte, ce disant que si elle finissait à céder au moins elle aurait le temps de le sauver avant qu’un homme détestable et fiévreux ne lui tombe dessus.

« Je suis là Gunof alors explique, j’attends que ça. »


La voix était forte sans pour autant cirer, surement que de son côté, l’ordure l’entendrait étouffer, mais au moins il l’entendrait et Denea n’avait pas l’impression d’ameuter tout le voisinage. Avoir Tybald comme témoin de ce face-à-face, si l’on pouvait dire, était déjà bien suffisant.
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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 3 EmptyMer 20 Jan 2016 - 10:31
Il arrêta de tambouriner la porte quand Denea, lovée du côté de Tybald, qui la tenait, un peu crispé par cette interruption soudaine et fracassante, eut terminé de crier qu’il fallait effectivement qu’il lui expliqua certaines choses. Le silence, bizarre et lourd, fut seulement dérangé par un ou deux « KORF KORF » passant à travers la porte. Tybald et Denea, pas plus à leur aise que ça, fixaient l’huis, la lampe à huile faisant trembler sa lumière douceâtre contre le bois immobile. Finalement, on entendit, après quelques instants de flottement, la clinche de la porte s’enclencher, se relever. Le mécanisme d’ouverture cliqueta, et la porte s’ouvrit.

Un Anton colère et mal en point apparut de l’autre côté. Ses petits yeux étaient deux striures noires, son visage une grimace patibulaire. Il leva mollement un bras en direction de Tybald, qui ne savait trop quoi faire sinon tenir un peu l’herboriste au bord de la peur panique. Il n’avait pas l’air de vouloir expliquer grand-chose, l’officier sourire. Fermant toujours sa gueule, il approcha d’un pas ou deux pour s’approcher du couple, son regard rebondissant du visage de la boutiquière à celle du voisin altruiste. « Qui t’es toi ? Qui c’est ça, Denea ? » Il avançait toujours, cahin-caha, en pointant le doigt en direction de Tybald, on voyant mieux son visage pâle et sa barbe où perlait encore quelques gouttes d’eau. « Ecoute, le garde, tu délires, laisse-la tranquille et retourne au pieu. Ca vaut mieux pour chacun, le vieux. » tenta Tybald qui, à mesure qu’Anton se dirigeait péniblement jusqu’à eux, s’avança un peu pour faire écran entre Denea et les ‘explications’ qu’il voulait lui asséner.

Ca ne plaisait pas vraiment à l’Anton, que le gars se sente des élans de protecteur. Et qui était vieux ?! L’enfant de putain n’attendait rien pour attendre. « Toi mon tout-beau, tu vas me… » Et sans même terminer sa menace, le milicien destina un bourre-pif à l’ancien charbonnier, qui, faute d’espace, le reçut bien comme il faut. Le choc lui arracha un « HURENSOHN ! » ainsi qu’une pluie de gnons à l’adresse d’Anton, qui n’en mena pas large. Le garde baissa la tête et fonça sur Tybald en espérant l’accrocher, mais ce dernier, d’un pas sur le côté qui bouscula l’herboriste médusée, propulsa son adversaire contre le mur le plus proche. Ce dernier avait à peine fracassé un ou deux bocaux de la tête que Tybald la lui replongea contre le mur, afin qu’il pilonne quelque chose de dur avec le haut de son front.

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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 3 EmptyMer 20 Jan 2016 - 13:56
Le silence qui suivit les quelques mots de la jeune femme ne firent pas vraiment rassurant. Elle s’était rapprochée de la seule présence un tant soit peu rassurante qui se trouvait dans la boutique, à savoir Tybald qui avait presque instinctivement pris la place de protecteur. Il n'avait pas fière allure le garde, il était même terrifiant dans un sens, toute cette rage était la seule chose qui semblait le tenir debout.

Qu’est-ce qu’il lui faisait là ?
Encore un peu et on aurait presque pu penser à de la jalousie.

Gunof avait attaqué le pauvre voisin qui voulait seulement rendre service. Il s’était mis à se battre comme des chiffonniers au milieu de la petite officine, sous le regard mi médusé, mi paniqué de la propriétaire de lieux. Puis l’inévitable se produisit, ils finirent par casser des pots contenant les précieuses herbes. Le bruit de la terre cuite se cassant fit l’effet d’une claque.

« Tybald Arrête ! Arrête ! T’es en train de tout détruire ! »

Le cri était teinté de peur de colère et désespoir, surtout de désespoir.

« Tu veux qu’en plus d’avoir des problèmes pour les traces de coups qu’il a, je puisse plus travailler parce que j’ai plus de plantes ?! »

Parce que des problèmes, elle allait surement en avoir, à savoir comment le garde s’en sortirait et si il y avait moyen de trouver un joli mensonge qui puisse être crédible. Mais surtout s’ils continuaient, elle n’aurait plus rien pour exercer et ce n’était pas maintenant qu’elle allait trouver de quoi renouveler tout ce gâchis.

« Travailler, c’est la seule chose qui me permet de pas penser à … »

Sa voix semblait s’éteindre et se serrer au fur et mesure que les mots sortait de sa bouche. Tybald était un gentil garçon, mais elle ne voulait certainement pas lui dire la triste et sale vérité. Elle semblait reprendre du poil de la bête juste l’espace d’un instant, juste le temps de pousser le blond vers la sortie. S’était ingrat de sa part, il avait pris un sale coup, mais s’était mieux comme ça, le garde ne devait pas devenir le problème du voisin serviable.

« Sort! Je sais que tu voulais pas mal faire. Je suis désolée. Rentre chez toi. »

On sentait qu’elle était sur le point de craquer. Il était tard, la journée avait été longue et éprouvant, comme presque tous les jours depuis des semaines. L’accablement se faisait sentir maintenant plus que jamais. Elle ne ferma pas la porte à clé derrière Tybald, trop anxieuse de ce qui pouvait se passer.

Ses forces semblaient l’abandonnée et elle se laissa glisser au sol. Elle n’était pas résignée, elle était fatiguée. D’un revers de manche, elle essuya les larmes qui perlaient au coin de ses yeux.

« Qu’est-ce que tu veux Gunof ? Pourquoi tu fais ça ? »

Elle était calme mais on sentait qu’elle était au bout pour ce soir.
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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 3 EmptyMer 20 Jan 2016 - 15:40
Tybald enfonçait la tête de Gunof dans quelque chose de dure dans des allers-retours méthodiques lorsque la voix de Denea siffla dans les airs. Le garde cependant se démenait pour rendre la vie dure à Tybald, qui ne se sentait pas de recevoir la contre-attaque. Aussi, trop occupé à maîtriser l’animal, il n’entendit que distraitement les premiers appels au calme. C’est seulement quand la résistance d’Anton se calma, une fois qu’il eut vomi un bon coup, que le charbonnier inemployé tourna son attention vers une boutiquière visiblement remuée par la tournure que prenaient les choses. Elle lui parlait des problèmes qu’elle aurait pour les coups que recevait l’homme qui se serait transformé en agresseur s’il n’avait pas été sur son chemin, craignait de perdre tout son fonds de commerce au train où allait cette satanée bagarre.

Il reçut les remontrances avec incrédulité, la bouche bée et muet comme une carpe. Il balança entre la contrition et finir d’emplâtrer son adversaire dans le mur une bonne fois pour toute, afin qu’il ne fît plus de problèmes. « Je… pardonne… moi ? » dit-il finalement, éberlué d’en arriver là et de prononcer ces mots. Il observait de tous ses yeux la jeune femme à la limite de la crise de nerf reprendre empire sur elle-même. Les paroles qu’elle prononçait passaient d’une oreille et sortaient d’une autre, Tybald était encore mutique et immobile, tandis que l’autre geignait doucement, à terre, gigotant faiblement dans les débris de verre, il ne faisait que voir. « Sors ! » Ca, il l’entendit. C’était comme un glas. Il était maintenant plus sonné encore que la carcasse nommée Gunof, et ne fit aucune difficulté à Denea quand elle le bouta hors de sa boutique. Il essaya d’articuler quelque chose à propos de tout ça, du fait qu’il devait rester, que ce type ne lui voulait que du mal, mais il ne trouva pas la… le… la verve en somme, et la porte se ferma devant son nez.

« Reviens… huresohn… Je vais te… » Dans le dos de Denea, c’était la fameuse carcasse qui se ramassait sur elle-même, d’abord à quatre patte, maintenant un pied sur le plancher jonché, crissant sous les bris. Il se retourna, laissant paraître un nez sanguinolent, une barbe souillée de débris de verre et de vomis. « KORF KORF, enfant de… KORF KORF » s’agita Anton en se relevant et se balançant péniblement en direction de la porte d’entrée, d’où avait été congédié son adversaire. Il s’appuyait un peu sur les étagères et, au hasard d’un casier, se saisit de quelque chose qui avait l’air de faire mal avant de reprendre sans lente poursuite, les yeux exorbités.

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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 3 EmptyMer 20 Jan 2016 - 18:27
Elle s’en voulait tellement pour ce qu’elle avait dû faire à Tybald.

Mais il n’avait pas son compte, non visiblement pas. Même en loque, le milicien en voulait encore. Il essayait. Elle s’était relevée en même temps que lui pour l’empêcher de le poursuivre.

« Fait pas ça Gunof …. C’est moi, c’est ma faute, c’est moi qui t’ais mise en colère, lui il a juste voulu m’aider. Il le payera demain, tu l’as pas manqué. »

D’ailleurs, elle ira surement lui présenter ses excuses et lui proposer quelques soins pour tenter de se faire pardonner. Elle lui devait bien ça, au moins, surement bien plus. Le pauvre Tybald qui n’avait voulu que l’aider. Le garde n’était pas vraiment calmé, peut-être les yeux justes moins exorbités. Il était surement surpris de la voir s’adoucir si facilement après ce qu’elle avait fait.

Elle était devant la porte, appuyée pour l’empêcher d’attraper la poignée, comme cet après-midi-là. Pourtant, cette fois dans ses yeux tout ce qu’on voyait était de la lassitude et un peu de supplication.

Elle sortit de la poche de son tablier un chiffon qui n’était certes pas très propre surtout qu’il qui avait servi un peu toute la journée. Ses gestes ne semblaient plus vraiment réfléchit, elle agissait seulement, elle voulait seulement qu’il arrête peut-importe ce que ça lui coûterais de toute façon il était trop remis pour avec un quelconque pouvoir sur lui.

Elle s’était avait doucement approché sa main, tenant le chiffon sur un endroit à peu près propre. Pour essuyer les verres l’eau et le vomi qu’il restait dans la barbe du garde.

« Qu’est-ce que tu veux ?! Dis-moi ! DIS-MOI ! »

Peut-être son supplice de ce soir prendrait fin comme cela. Il y avait de la colère et de l’énervement dans ses derniers mots.

« C’est ça que tu veux ?! »

Elle n’en revenait pas d’arriver à une telle extrémité. Elle était réellement en train de faire cela ? Son estomac se serrait, elle luttait contre ce sal réflexe. Elle avait envie de vomir.

Mais elle ne pouvait l’oublier s’était bien ses lèvres qui étaient posée sur celles de Gunof. Un baiser sans sentiments à part une pointe de colère et de dégoût.
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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 3 EmptyJeu 21 Jan 2016 - 14:35
Elle tournait autour de lui comme une tornade, ou en tout cas ça ressemblait à une tornade dans sa tête. Parce que ça lui rappelait des souvenirs de bateau, comme il était à présent. Le sol qui tangue, vos jambes qui vous trahissent, pendant qu’autour tout tourne, tout s’agite dans une confusion noirâtre. Là c’était un peu pareil. Ses yeux déjà petits étaient gênés par des coquards qui enflaient progressivement, limitant sa ligne de mire, tandis que son corps endolori et brûlant, suintant par tous les pores, le tractait laborieusement, vers le sujet de sa dernière haine. Vers la porte, vers le jules à Denea. Et elle qui ne s’arrêtait pas de lui tourner autour, son image se réduisant à des mouvements, une silhouette qu’il ne regardait pas et une voix qu’il n’écoutait que trop. Elle avait des paroles propres à attirer son oreille, et une intonation qui tranchait avec tout ce qu’il avait pu entendre sortir de sa bouche jusqu’à présent.

Même dans ses rêves, elle n’avait eu cette voix, ce miel. Jamais elle ne l’avait flatté, caressé dans le bon sens du poil, dans ses rêves. Jamais dans la vraie vie non plus. Ca n’empêchait pas ses guiboles de parcourir inexorablement le chemin, mais ça le faisait tiquer, et son visage parfois se reportait du côté de la voix, jetant une œillade interrogative, pour voir s’il ne rêvait pas ici aussi. Il baissait vite le regard et persistait dans la même direction, et elle le tenait, le prenait par le bras, le bousculer, son visage parcouru par des sillons de larmes, ses traits apaisés ou tirés dans une expression suppliante, avec quelque chose de résigné. Elle était à ses côtés, il sentait son odeur et ses mains qui voulaient l’empêcher. Il tournait de plus en plus le visage, pour apercevoir, sur sa route, ses grands yeux verts qui lui criaient d’arrêter.

Quand il fut à la porte, elle s’y plaqua, ses bras tendus contre lui pour qu’il cesse son avancée. Il essayait de forcer le passage, en vain. Les forces contraires décrurent, les mots de contrition de l’herboriste résonnaient dans le crâne malmené du soudard, et ça l’apaisait. Il tenait à peine debout quand elle passa son chiffon sur son visage, et ce geste lui était si bon qu’il releva son regard placide jusqu’à ce visage en larmes. Comme il était au bord de s’écrouler et d’abandonner, il se renfrogna un peu plus. Elle-même se secoua, elle réveilla sa colère, la fit passer en pilonnant toujours cette même question, celle de savoir ce qu’il attendait d’elle, ce qu’il lui voulait. Une rage noire fit étinceler son regard smaragdin sur sa face harassée et perdue, et elle l’embrassa.

Il ne se l’était jamais imaginé comme ça, au vrai. Dans ses rêves c’était souvent à pleine bouche, dans la chaleur du lit, de la table, du comptoir, or ici, c’était ses lèvres gercées qui accueillaient Denea, et une bouche sèche comme un désert, occupée par le goût de ses relents. Mais merde aux idéaux et aux rêves, c’était pas des circonstances incongrues qui allaient l’empêcher. Et ces lèvres humides, c’était comme l’oasis. Il l’avait enfin, son eau, avec la bouche humide de cette sorcière. Il enroula instinctivement ses bras autour d’elle tandis qu’il laissait la gravité prendre les choses en main, se laissant choir contre la porte, avec Denea entre. Sa bouche l’attrapait voracement, son poids neutralisait sa réticence. Il assurait sa prise, s’appuyant presque à elle, replaçant ses jambes pour la plaquer tout à fait contre la porte. Ses mains tombaient sur ses fesses, palpaient, son poitrail écrasait le buste de Denea. « Oui… oui ! » confessa Anton, les yeux fermés alors qu’il lâchait les lèvres de l’herboriste un instant avant de retourner l’embrasser comme un affamé, sans relâche, toujours plus intensément, en la comprimant contre la porte.
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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 3 EmptyJeu 21 Jan 2016 - 17:20
Ce n’était presque plus une femme dont le garde se délectait, la pressant de plus en plus contre la porte. Denea faisait presque figure d’une poupée de chiffon, absente, molle elle ne semblait tenir debout que parce qu’on la pressait contre ce support dur qu’était la porte. Si il avait relâché son étreinte, surement se serait-elle écroulée.

Un goût atroce, des mains baladeuses, un corps fiévreux à l’odeur forte et désagréable et ces lèvres toujours plus avides, au toucher aussi rêche qu’une vielle planche de bois pleine d’échardes. Puis, cette impression d’avoir subitement perdu toute dignité.

S’était-elle qui avait déclenché tout cela, s’était sa faute cette fois, elle ne pourrait le blâmer. La fatigue et l’accablement l’avaient résignée à ce point, au point de préférer faire une croix sur le peu de fierté qu’il lui restait pour un peu de calme ou du moins pour ne plus se battre constamment. Même souffrant, Gunof avait gagné. Et il en profitait bien le salaud, laissant ses mains redécouvrir, le corps et les forme de l’herboriste. Goutant la peau, tandis que sa barbe la grattait, l’irritait. Il humait aussi, cette odeur de plante et de fleur qui se dégageait d’elle, surtout de ses cheveux qu’elle avait encore relevés.

Au moins, ce qu’il voulait, ce qu’il avait toujours voulu était clair. Il semblait avoir complètement oublié Tybald qui devait être rentré chez lui maintenant.

L’herboriste se sentait mal entre le milicien qui la pressait toujours plus, lui coupant la respiration, ses baisers sans douceurs qui lui volaient son souffle et la panique, la répugnance, toutes ses émotions que ses attentions de l’homme lui infligeaient. Elle se sentait faiblir.

Dans un geste désespéré, elle repoussa cette chose qui pesait de tout son poids sur elle et son esprit. Elle ne pouvait dire si elle l’avait fait chanceler, ou juste réussi à se glisser hors de son emprise pour faire un pas plus.

Elle se sentit partir.

Tomber.

Toujours tomber.

Tomber jusqu’à toucher quelque chose.
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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 3 EmptyVen 22 Jan 2016 - 13:48
Et toucher quelque chose, notamment quelque chose de rude et dure, elle en avait eu un vague aperçu pendant ces quelques minutes. A force de frottements et de chaleur combinés entre les deux corps, l’information était arrivée jusqu’au sexe d’Anton. Ca se raidissait sur la cadence de l’étreinte et s’ajoutait au mouvement que l’homme en rut imposait luxurieusement. Au va-et-vient toujours plus obscène le reste du tableau n’était pas moins perturbant pour la désespérée, qui l’entendait la humer bruyamment, soupirer d’un souffle appréciateur les fesses que ses mains pinçaient. Sa peau, quand elle n’était griffée par le poil d’où se dégageait une arrière-odeur de relents, accueillait les baisers toujours plus lécheurs, toujours plus mordeurs venus d’une gueule naguère sèche, maintenant salivante. Ses yeux, secoués par les soubresauts de l’embrassade, quand ils n’allaient pas se perdre dans le vague apercevaient la tête fiévreuse d’Anton se repaître de son parfum puis de sa peau, aller forer à travers le haut de son tablier puis du corset de sa robe.

« Embrasse-moi. » Lui disait-il quand d’une main il dénudait son épaule. « Embrasse-moi, putain ! » commanda-t-il alors qu’elle essayait de prendre la mesure de ce qu’il voulait. Il la serrait d’un bras impérieux pour la presser, avec un air qui ordonnait ou sollicitait. Elle s’exécuta, à bout de souffle. Il se remit à l’œuvre, elle n’en put plus. D’un geste elle se cabra de nouveau, le poussa comme elle put, glissa sur le côté en faisant non de la tête sans en avoir conscience. Un pas plus tard, elle tomba en pâmoison. Son corps, encore solidarisé à celui d’Anton le fit trébucher. Il reprit son équilibre, elle s’affala sur le plancher. C’eut l’effet de l’extraire de son rêve humide-éveillé. Il jeta un œil surpris vers l’évanouie avant de s’agenouiller à son côté.

D’abord, la pensée qui lui vint c’est : que fout-on dans pareille situation. Il se contenta de caresser le visage de l’inconsciente en envisageant sérieusement l’idée de la gifle. « Denea ? » l’appela-t-il avant de la secouer.
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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 3 EmptyVen 22 Jan 2016 - 15:11
Quelqu’un l’appelait vaguement, une voix agressive et désagréable, même si l’intonation en elle-même ne semblait guère malveillante. Elle ne voulait pas, elle était bien ici, loin de ça, loin de tout, pourquoi elle n’avait pas le droit à un instant de calme ?

Pendant un instant, lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle eut l’impression que tout cela n’était qu’un sale rêve, qu’une invention de son esprit sommeillant, extrapolant à partir de ces vifs et douloureux souvenirs. Elle était seulement tombée du coffre de ce coffre ou elle s’était endormie à force de veiller l’odieux milicien. Rien de tout ça ne s’était passé, il était encore complètement au prise avec la fièvre, pas de Tybald, pas de bagage, pas de baiser…

Sa vue devint plus claire, elle n’était pas tombée de ce foutu coffre, elle n’était même pas dans l’arrière-boutique. Puis ce goût âpre et répugnant qui lui restait dans la bouche, tout ça avait bien existé.

Lorsqu’elle croisa le regard de Gunof elle eut un bref moment d’affolement. Le plus vite qu’elle put, elle s’assit, se collant contre le mur le plus proche, de toute façon quoi qu’elle fasse, qu’elle cherche à se sauver, il aurait tout le temps de l’attraper et de la maîtriser.

Son souffle était encore un peu éraillé et court, elle ne voulait regarder le milicien. Se sentant prise au piège, un petit animal blessé à la merci de son prédateur. Denea avait craquée, complètement craquée, si on esprit avait flanché par lassitude et sous pression, son corps lui l’avait juste lâche abandonner, la rendant encore plus faible et vulnérable face au bourreau.

D’ailleurs, il n’avait pas décidé d’abandonner, si il n’était plus si brusque et empressée, il n’avait cessé de rester proche de manière à pouvoir la toucher. Ce qui était insupportable à l’herboriste qui les dégagea, une fois, puis deux, puis trois.

La gifle qu’elle se prit, elle aurait dû s’y attendre.

Ça y était la colère refaisait son apparition, un violent rappel à l’ordre. Denea n’eut pas vraiment envie d’en prendre un deuxième, celui-là ayant été assez efficace pour étouffer ses quelques réticences.

D’un geste malasuré et résigné, elle attrapa doucement le battoir qui venait de lui remettre les idées en ordre, sans son ordre à lui pour la reposer dans vraiment de conviction sur son épaule qu’elle n’avait rhabillée, le regardant pas vraiment rassurée, ne sachant trop si son geste allait suffire à le faire changer d’humeur.
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Anton GunofBoucher
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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 3 EmptyLun 25 Jan 2016 - 14:18
D100. Impair, Anton parvient à besogner Denea ; pair, Anton finit inconscient avant d’avoir fait son affaire. Résultat : 3, arf. Lanceur : Yseult de Traquemont.

Le reste était à prévoir. Le geste de Denea avait été une invitation pour Anton, qui ne demanda pas plus de preuve. Déjà il était sur elle, à la dévorer de pied en cap. Elle ne le perturbait plus. Elle consentait, molle et résignée. Ils se relevèrent et il la plaqua. Et le plus infect lorsqu’il la prenait pendant tout ce temps, c’était cette propension qu’il avait à l’embrasser.

Quand il eut fini, il tomba comme une masse et ronfla fort.
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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 3 EmptyMar 26 Jan 2016 - 17:26
Pas en état de lutter, elle avait consenti, subit.

Gunof allongé sur le sol, ronflant. Il fallut quelque instant à Denea pour reprendre pleinement conscience, remettre pied dans la réalité. Lorsqu’elle réalisa elle fut frappée d’une violente nausée, se précipitant dans l’arrière-boutique pour trouver le bac ou le patient avec vomi toute la soirée. Elle eut l’impression que toute sa dignité partait avec le contenu de son estomac se mêlant à ce miasme noir venant de lui.

Il y eut un moment de flottement, où Denea eut du mal à réaliser ce qui venait de se passer. Comment avait-elle fait pour tomber aussi bas ?

Elle voulait oublier, que rien ne se soit passé. Mais tout ne faisait que lui rappeler, que ce soit le bac à côté duquel elle était assise et qui était remplis de cette sécrétion malodorante qui était sortie de Gunof et dont elle avait malgré elle tester l’horrible goût. Le tissu de sa robe, sa peau tout était encore imprégner de l’âpre odeur du garde.

Elle se relava non sans une certaine difficulté. Le contre coup était rude. La honte, la colère, la peur tout se mêlait dans son esprit fatigué.

Elle s’assura d’abord que Gunof ronflait toujours. Il ne fallait surtout pas qu’il se réveille. Surtout pas !

Puis elle se mit à consciencieusement faire disparaître toute trace de cette journée et de cette nuit que ce soit dans la pièce ou sur elle-même. Il fallait qu’elle se débarrasse de cet effluve répugnant. Il avait fallu frotter, peu importe que ça puisse abîmer.

La nuit était presque finie lorsque qu’elle eut terminé. La seule trace indélébile qui restait dans toute la bâtisse était Anton lui-même qui n’avait cessé de rappeler bruyamment sa présence. Denea n’avait même pas essayé de le bouger, ne voulant pas prendre le risque de le sortir de son sommeil. Exténuée, elle s’était emmitouflée dans une couverture pour se rouler en boule sur sa paillasse. Le moment où elle ferma les yeux ne lui parut duré qu’un instant. Elle ne rêva pas, ne cauchemarda pas, ne fit que se reposer.

Ce trop court instant de calme fut troublé par quelqu’un qui tambourinait à la porte. Encore dans les brumes l’herboriste mit quelques instants à se rendre compte de ce qui se passait.
On frappait ? Qui cela pouvait bien être ? Quelle heure était-il ?

Tout ce qu’elle voyait était la faible lueur du jour, il était encore tôt.

Et si s’était la famille ?! La réalité se rappela à la jeune femme aussi vive que la claque qu’elle avait prise plus tôt dans la nuit, lui alignant aussi efficacement les idées. Mais si s’était eux, qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir leur dire sur le fait que leur proche était étendu là sur le sol avec des marques de coup sur le visage.

Elle se leva précipitamment enfilant un pantalon pour couvrir ses jambes, une chemise l’enveloppant déjà. Attrapant son châle elle se précipita dans la boutique où le garde ne ronflait plus si fort, surement que le remue-ménage commençait déjà à le sortir de son sommeil.

Et si elle leur disait simplement que dans un accès de fièvre il avait déambulé et s’était cogné contre le bord su comptoir ? Ça se tenait ! Ça devait se tenir… Ce n'est pourtant pas très rassurée qu’elle entrouvrit la porte.

Si elle s’était attendue à ça.

« Tybald ? Qu’est … qu’est-ce que tu fais là ? »


Il était bien la dernière personne qu’elle s’était attendue à voir vu ce qui s’était passé quelque heures plus tôt et la façon dont elle l’avait viré de la boutique. Pourtant, elle n’était pas vraiment mécontente de le voir, même si gênée, très gênée.
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Anton Gunof



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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 3 EmptyVen 29 Jan 2016 - 10:20
Les frottements frénétiques d’une Denea perdue ne dérangèrent pas le sommeil d’Anton. Le froid par contre, le fit. Le patient de la belle herboriste portait encore une tunique bien trop courte lui arrivant, en station debout, au genou. Le fin et court tissu était la seule chose qui couvrait la pudeur du bonhomme, et ce dernier, à mesure que le froid reprenait ses droits dans la vaste bâtisse de l’herboristerie Alberick, se recroquevilla, se ramassa sur lui-même pour essayer instinctivement de préserver au mieux la chaleur que dégageait son corps. Parfois ses ronflements s’interrompaient à cause d’un frisson qui le secouait, et il s’attrapait un peu plus encore, son visage traversé par des grimaces perturbées. Parfois, ce sommeil, peu confortable à cause de la rigueur du plancher et de la froideur, était assaillie de nouveaux cauchemars ou de rêves plus neutres mais non moins puissants, car il lâchait, de temps à autre, des murmures inaudibles tandis que des spasmes, dus à ses rêves ou à sa toux, le sortaient quelque peu de sa position fœtale.

Denea se retournait à chaque son anormal, et parfois, quand elle ne se remettait pas immédiatement à la tâche pour faire disparaître ses troubles. Elle contemplait cet Anton si différent. Elle ne voyait guère son visage, plongé entre ses épaules, ses bras et ses genoux, mais elle voyait ce tas d’os et de chair remué par le froid et la mauvaise conscience, inoffensif et vulnérable, à sa merci. La fatigue de l’herboriste sembla lui faire oublier toute velléité de meurtre. Elle se détournait alors, et essayait de s’occuper l’esprit de nouveau, jusqu’à ce que, le travail fini, elle ne se barricade loin de Gunof et s’affala sur sa paillasse, vidée.

Le répit ne dura pas. Tybald débarquait. La gêne était plantée sur son visage, comme la veille, mais pour les mêmes raisons. Il semblait plus distant, cette fois-ci. Amical, mais sur ses gardes. Il était habillé comme la veille, et un gonflement à la mâchoire rappelait le souvenir de l’échauffourée avec le patient. Il eut un sourire de sympathie devant la stupeur de Denea, puis leva une sorte de bec, un instrument censé extirper les clous. Il le remua un peu l’outil et dit : « La nuit est finie, je viens comme j’avais dit. Pour enlever les planches, si c’est comme… si ça t’est encore utile, hu. » Un ronflement qui se transforma en toux parvint jusqu’à ses oreilles, Tybald esquissa un mouvement de curiosité avant de se réfréner et fixer Denea en y cherchant des réponses. Mais il se détourna bien vite et se dirigea vers la première fenêtre barricadée pour, lui aussi, se mettre à la tâche pour ne pas trop penser.
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Denea AlberickHerboriste
Denea Alberick



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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 3 EmptyVen 29 Jan 2016 - 11:23
A oui, les volets barricadés, elle les avait complètement oubliés avec tout cela. Le gonflement sur la mâchoire du gentil voisin donnait un terrible sentiment de culpabilité à Denea. S’était sa faute, même si elle ne savait pas vraiment ce qu’elle avait mal fait. Laisser le blond entré ? Surement. Ne pas avoir donné au garde ce qu’il voulait d’ambler ? Assurément.

Hésitant un instant, le voyant se diriger vers la première fenêtre elle lâcha tout de même quelques mots. Elle avait du mal à le regarder, pourtant, elle se forçait. Pour se donner un peu plus de courage elle s’emmitoufla dans son étole qu’elle venait d’enrouler autour de ses épaules.

« Tybald, je suis … je suis désolée de t’avoir parlé comme ça et t’avoir jeté dehors alors que t’essayais juste de m’aider. »

Être désolé ne changerait rien à ce qui était passé, mais au moins elle s’était excuser. Il n’avait pas mérité ça.

« … J’aurais tellement voulu que cette nuit … »

Ne soit qu’un cauchemar, comme elle s’était pris à le penser quelques heures plus tôt. Pourtant, il n’en était rien ce n’était que la sordide réalité. Sa voix s’était légèrement étranglée sur le dernier mot. Cela n’était toujours pas fini, il y avait toujours Gunof qui ronflait sur le parquet semblant presque inconscient de tout ce qu’il avait bien pu faire. L’herboriste semblait avoir encore un peu de temps avant que la famille ne rapplique avec ses questions. Il fallait au moins essayer de le ramener dans l’arrière-boutique qu’ils ne croient pas qu’elle l’ait laissé comme ça à même le sol. S’était mauvaise pour sa réputation, très mauvais…
Il était beaucoup trop lourd.

L’idée lui traversa l’esprit.

« J’ai l’impression d’abuser de ta gentillesse, mais … est-ce que tu pourrais m’aider à le bouger ? Il s’est effondré en plein milieu de la boutique peut après que je t’ai fermé la porte et j’arriverais jamais à le bouger toute seule. »

Dans les yeux éteints et humides de la jeune femme on pouvait lire toute sa détresse. Elle avait l’impression de n’être plus qu’une coquille vide, un vase fêler qui pouvait se briser au moindre choc.
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MessageSujet: Re: Poulet à l'étuvée (titre en construction)   Poulet à l'étuvée (titre en construction) - Page 3 EmptyVen 29 Jan 2016 - 13:51
Il ne disait rien, la regardait gentiment, un sourire mi-contrit, mi-bienveillant trônant sur les lèvres. C’est qu’elle ne tirait pas, encore une fois, une bonne mine, son herboriste. Elle avait le regard fuyant qui en disait long sans que l’ancien charbonnier put vraiment comprendre ce qu’il y avait à. Et des fois elles arrêtaient ses grands yeux verts et tristes sur lui, avec un effort qui était palpable. Il était pitoyable, ce regard buté, et mélancolique, et embarrassée. Il se dit qu’elle regrettait la façon dont elle l’avait sorti hier, se souvint pour la millième fois ce matin ce qui s’était produit la veille et se sentit désolé une nouvelle fois, bien qu’un ineffable sentiment d’injustice lui trottait toujours dans la tête. Quelque chose ne tournait pas rond, c’était évident. Elle s’excusait, s’excusait encore. Elle exprima le début d’un regret, mais la voix lui manqua et son regard retourna dans le vague.

Ca ne faisait pas du bien de la voir comme ça, la Denea. Et il se sentait bien con d’avoir encore son outil en main, Tybald, et bien con de ne pas l’embrasser, de la mettre entre ses bras pour la consoler d’une peine aussi inconsolable qu’inconnue de lui. Un ange flotta dans les airs, et Denea semblait partir avec lui. Et puis une idée éclaira ses yeux, et elle lui demanda son aide. Tybald s’enjaillait déjà à l’idée de l’assister, à l’idée de les lui changer, justement, les idées, avec de l’action, avec du travail, inconscient que la jeune femme n’avait fait que ça du reste de sa nuit, noyer ses pensées dans le labeur. Il déchanta vite quand elle lui apprit qu’il s’agissait de l’aider à remonter le connard de la veille, qui avait mis un point d’honneur semblait-il à s’endormir à côté de la porte, sous le regard des étagères à bocaux. Un voile passa sur le visage de Tybald, la rencontre d’hier encore dans la gorge, mais l’air de désolation qui avait envahi Denea et fait mouiller ses émeraudes le désarma de toute l’hostilité dont il aurait pu être capable.

« Avec plaisir, Denea. » répondit-il à tout ce qu’elle venait lui dire. Il entra sur son invitation, et contempla un moment ce petit homme recroquevillé, cette petite boule d’agressivité. Un rictus de dégoût le fit grimacer en réaction au spectacle. Il releva ses yeux vers elle, qui n’en menait pas large. « Tu veux… Il a fait du raffut quand tu m’as… ? Je veux dire, il a cassé des choses ? Il t'a recausé du souci ? »
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