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 Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac]

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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac]   Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac] - Page 2 EmptyJeu 11 Juin 2020 - 11:37
Soucieuse de l'apparent inconfort qui semblait alors s'emparer du Comte de Rougelac, la baronne de Sibran prit finalement l’initiative de mettre fin à la visite caritative dans le modeste logis de la fille de joie. Consciente du trouble qui s'était emparé du mondain peu habitué à dévoiler ainsi de tels sentiments, Esméra avait donc une dernière fois étreint Rosalie avant de quitter le domicile de cette dernière non sans un dernier regard en direction des deux bambins fort occupés à profité des cadeaux du sang-bleu. Pour Victor quitter ce lieu fut à la fois un réel soulagement mais aussi un déchirement. Il aurait voulu passer plus de temps en compagnie des deux enfants, seulement, son étique, sa fierté l'en dissuadait. Il exécuta une discrète révérence à l'endroit de la catin qu'il avait côtoyé il y a de cela des années déjà sans vraiment avoir prêter attentions aux derniers échanges entre elle et la veuve. Il se contenta ensuite de quitter les lieux sans un regard pour les enfants car cela lui aurait fait de la peine et il ne voulait nullement laisser s’échapper quelques larmes de tristesse.

Dans la ruelle, il laissa s'échapper un fin et discret soupir de soulagement avant de s'en trouver surprit par le bras de la Dame d'Hagerth qui vint s’accrocher à lui. Une marque d’affection certaine qui rapidement fut confirmée dans un murmure et par la mine radieuse que lui offrait la baronne de Sibran. Ce sourire radieux semblait réchauffer le cœur du mondain qui s'interdisait alors de céder à quelques sentiments d'affections pourtant bien présent. Les mots que prononcèrent ensuite la jeune femme raisonnèrent dans l'esprit du Gouverneur de Sombrebois qui indéniablement portait plus que de l'estime pour ce petit bout de femme aussi généreux que valeureux. Et si elle s'osait à le taquiner, c'est qu'elle savait fort bien ne rencontrer aucun courroux de la part de son cavalier du jour.

Dans l’anonymat de leur pas, qui les ramenaient lentement mais surement en direction de l'Esplanade, le duo, qui semblait se dessiner comme une couple à présent, ne pouvait s’empêcher de deviser sur cette expérience qu'ils avaient vécu ensemble. Ce fut d'ailleurs bien naturelle que la noble cherchait alors à prendre le poux de son acolyte, réclamant qu'il lui donne ses impressions sur l'oeuvre qu'ils avaient réalisé ensemble.

- Je ne devrais pas ainsi montrer mes sentiments. Cela pourrait me nuire j'imagine. Ai-je en effet une réputation à conserver... Cela dit... je dois vous l'accorder mon amie, cela fut plaisant. Vous dire que j'y prendrais gout serait présomptueux, mais force est de constater que vous êtes capable de me faire quitter ma zone de confort.

Il lui adressa un regard et un sourire admiratif, l'azur de ses prunelles s'interrogeant alors qu'en au devenir de leur relation. Comme à son habitude, il dissimula ses intentions par des sous entendus, des mots à double sens.

- Maintenant que vous avez mit à mal ma personnalité calculatrice et manipulatrice, je vais être contraint de faire disparaître toute preuve de mes faiblesses. Que vais-je faire de vous, dite moi ? Je connais quelques moyens efficaces pour vous faire taire à jamais, mais il ne faudra pas crier ni appeler à l'aide. Je ferais cela proprement...

Annonça-t-il sur un ton léger et taquin. Il ne pensait évidement pas ce qu'il disait, il ne pouvait faire le moindre mal à ce petit bout de femme, Esméra devait lire à nouveau entre les lignes, un exercice qu'elle allait pouvoir apprivoiser à mesure de sa relation avec le Comte de Rougelac.

- Nous avons beaucoup à nous dire je crois, n'êtes vous pas d'accord ? mais je préfère que cela se passe dans un cadre plus... feutré et léger... Mais je suis disposé à vous laisser choisir le lieu pour cela.

Il raffermit sa prise qui la tenait à l'avant bras, adressant un regard aussi mutin que complice à l'endroit de la veuve de Sibran.
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Esméra de SibranBaronne
Esméra de Sibran



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MessageSujet: Re: Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac]   Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac] - Page 2 EmptyJeu 11 Juin 2020 - 23:03
- Je sais, Victor. Mais…, elle s’approche de son oreille pour murmurer, vous êtes touchant de sincérité quand vous vous autorisez à sortir de vos habitudes. L’honnêteté des sentiments vous va bien.

La baronne lui sourit, tout à fait malicieuse à présent, et reprend sa place à ses côtés, avant de jeter un œil sur les alentours. La vie grouille en cet endroit. Il y a du bruit, des gens qui parlent fort, des femmes qui secouent des pans de tissus depuis leurs fenêtres, saupoudrant les passants de fine poussière, il y a des enfants aussi, des petits gredins qui se faufilent entre les jambes à la recherche de bourse à couper ou d’autres choses à voler avant de s’enfuir en riant. Esméra marche d’un bon pas, pour les éloigner de la rue populeuse et afin de regagner au plus tôt l’Esplanade.

Elle soutient fort bien son regard azur lorsqu’il parle à demi-mots. Bien sûr qu’il plaisante, elle n’en doute pas une seule seconde. Cela étant, il y a une part de vérité dans ce qu’il dit : elle a mis à mal ses apparences et ses faux-semblants. Elle en esquisse un sourire canaille parfaitement de circonstance, tout en levant les yeux au ciel et en posant son doigt sur son menton, comme si elle réfléchissait sérieusement à la question :

- He bien, faites en sorte que je ne dise rien, mais sans user de violence, je vous prie. Cela fait désordre. Cela étant…pour me faire taire, mon ami…, un autre sourire, franchement joueur celui-ci, je vous mets au défi de seulement essayer.

La baronne lui lança un regard en coin avant d’éclater de rire, un vrai rire pur et tranquille, ravie. Esméra passe un très bon moment et n’a pas envie de l’interrompre, les derniers propos du Comte tombent donc à point nommé.

- En ce cas, cette fois, nous irons deviser calmement chez vous. A votre tour de me recevoir, ne croyez-vous pas ? En sus, j’imagine qu’il vous tarde de réintégrer votre demeure afin de vous changer. En ce qui me concerne, j'ai l'habitude d'être vêtue simplement.

Cela évitera ainsi à Sophie de s’arracher les cheveux tout en regardant les placards presque vides, tout comme cela permettra à Esméra de voir Victor évoluer dans sa résidence, dans tout ce qui lui est familier. Après avoir passé les contrôles d’usage, ils réintègrent donc leur monde, l’Esplanade, et marchent d’un pas plus mesuré, pour se rendre chez Victor, tout en parlant de choses et d’autres. Esméra ne prête plus aucune attention aux regards qui les suivent, elle n’écoute que lui, et souligne quelques fois les paroles du Comte d’un rire joyeux.

Ce n’est qu’en parvenant en la demeure de Victor que la baronne s’apaise peu à peu. Cette bâtisse reste impressionnante, mine de rien, et y entrer en compagnie du Comte la rassure quelque peu même si aucune inquiétude ne transparaît sur son visage de poupée. Ces pierres taillées, ce portique immense, ces lourdes portes travaillées...tout ceci restent tout de même hors du commun. Dès qu’ils seront à l’intérieur, la baronne enlèvera elle-même sa cape, en dépit de la gouvernante qui est déjà là et qui aurait pu l’y aider.

- Votre résidence est fabuleuse, Victor. Mais je suppose qu’on vous l’a déjà dit maintes et maintes fois. Je vous suis, mon ami.

Elle attend que le comte l’invite à le suivre, toute droite et digne, toujours ce fin sourire fiché sur ses lèvres.
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac]   Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac] - Page 2 EmptyVen 12 Juin 2020 - 14:40
vous êtes touchant de sincérité quand vous vous autorisez à sortir de vos habitudes. L’honnêteté des sentiments vous va bien.

Peut être cela convenait à la Baronne de Sibran, mais le Comte de Rougelac ne partageait pour l'heure pas son avis, y percevant plutôt une forme de faiblesse. Mais il n'en dit pas mot, préférence adresser un faux sourire entendu à la donzelle qui lui tenait l'avant bras. Si elle avait mis à mal ses apparences et ses faux-semblants cela le rendez aussi confortable que curieux. Et sa curiosité avait franchi un cap symbolique, celui de porter à l'endroit de la jeune veuve, des intentions plus concrètes. Il ne pouvait guère plus faire marche arrière et l'avenir, s'il était encore incertain, était pourtant plein de promesse. Esméra avait provoquer le trouble chez le mondain à la réputation complexe et ce dernier n'avait plus d'autre choix que de faire de la Dame d'Hagerth une alliée ou une ennemi.

Le personnage de Victor était si complexe qu'il veillait toujours à vivre sa vie comme s'il s'agissait d'une vaste partie d'échec. De fait, il avançait sans cesse des pions, les reculait pour certains voir en sacrifiait d'autre. La Dame Blanche qui lui faisait face l'avait mit en échec et ce coup, il ne l'avait pas vu venir, lui qui pourtant était fort prudent et calculateur. Sa Dame Noire lui avait été arraché et l'échiquier était quelque peu clairsemée au moment où nous parlons, contraignant le Roi Noir à s'oser à une initiative aussi délicate que dangereuse. Écoutant d'une oreille distraite la rhétorique de la donzelle qui amenait même cette dernière à éclater de rire, Victor avait pourtant son esprit ailleurs... Formantant un plan, il ne regagna la réalité des événements que lorsque la sang-bleu se risqua à choisir le lieu de la future bataille en terrain conquis, hostile, celui de l'antre du Gouverneur de Sombrebois : son manoir. Cela pouvait bien lui facilité la tâche à vrai dire, Esméra ne pourrait compter sur l'appui de son homme de main Etienne ou de sa suivante Sophie.

La suite de l'escapade n'était que flot d'amabilité sur un ton pourtant léger, source de rires et de sourire, Victor s'efforçant de mettre dans les meilleurs conditions la donzelle à ce qui allait bientôt survenir entre ses murs. Finalement de retour au Manoir, Esméra ne put qu'exprimer à nouveau toute sa fascination pour ce lieu presque insolent, indécent de beauté architecturale. Pour simple réponse un sourire entendu avant qu'il ne l'a guide vers l'escalier. Là, à ces pieds, il se figea, récupérant son bras et s'excusant auprès de la baronne avant de faire volte face pour diriger son attention vers la Gouvernante un peu prise de court. Il s'en approcha avant de lui indiquer de nombreuses consignes que ne pu entendre la Dame d'Hagerth. La domestique se hâta alors de disparaître et l'on pu entendre rapidement la bâtisse grouiller de pas, de va et vient tandis que Victor regagna le bras de sa comparse et amorça enfin la montée de l'escalier en charmante compagnie.

- Saviez-vous que je ne refuse aucun défi ?

Dit-il presque de manière anodine, mais la question venant certainement faire écho à la conversation qu'il avait tenue plus tôt dans la ruelle. C'est alors qu'il lui servit un de ces plus redoutable sourire de prédateur qu'on lui connaissait et lorsqu'ils furent enfin arrivé à l'étage, il observa par le dégagement les ténèbres qui allaient prochainement envahir les rues de la capitale.

- J'ai bien peur que vous n'ayez point choisit le cadre idéal pour que nous poursuivions nos réjouissances du jour... la nuit est sombre et pleine de terreur... sur ce lieu... après ce que j'ai pu vous dire, cette mise en garde riche de sous entendus...

La première étape de leur arrivée au Manoir les amena au boudoir, ceci afin que les domestiques puissent préparer l'ensemble des exigences de leur seigneur sans que la baronne de Sibran ne puisse rien constater de ses propre yeux. Il l'a déposa devant un fauteuil, la priant de s'asseoir avant de reprendre la parole.

- Mes domestiques vous prépare un bain et veillent en ce moment même à vous trouver une tenue de soirée convenable. Vous êtes en mon antre, vous devrez donc vous plier à mes exigences. Rien de bien méchant évidemment.

Lâcha-t-il, un regard en coin malicieux.

L'ex dame de compagnie de sa défunte épouse apparut alors muni d'un plateau d'argent et de quelques rafraîchissements. Un classique dont nous n'allons rien détailler plus que de mesure. Il s'assit face à Esméra, croisant les jambe en la sondant du regard quelques instants avant de rajouter sans un regard pour la dame de compagnie présente et qu'il très vite s'éclipsa.

- J'espère que tout ceci n'est point trop source d'angoisse pour vous mon amie, ma très chère amie... ? Je peux recevoir de bien des façons, celons le contexte et la personnalité de mes invités. Bien, je vous laisserez prendre un rafraîchissement, après quoi je ferais mander une domestique qui attend dans le couloir afin que vous puissiez être lavé et vêtu dans la plus strict intimité.


Acheva-t-il alors que dans son esprit déjà, il savait qu'il en serait tout le contraire, certains murs du manoir était doté de couloir dissimulés derrière la pierre et que les murs possédaient plusieurs entailles permettant d'observer sans être vu ce qui se déroulait dans certaines pièces.
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Esméra de SibranBaronne
Esméra de Sibran



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MessageSujet: Re: Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac]   Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac] - Page 2 EmptyVen 12 Juin 2020 - 23:10
Esméra reste poliment immobile, attendant que le Comte finisse de donner ses instructions. Aussitôt, une agitation presque fébrile se répand dans les couloirs, ce qui ne manque de surprendre la baronne qui reprend sa place aux côtés de son hôte.

- Vous avez tort. Il y a parfois des défis que l’on est destiné à perdre, mon ami.

La jeune femme affiche un doux sourire à l’adresse de son compagnon du jour. La nouveauté de la situation lui plaît, tout autant que les efforts du Comte pour se métamorphoser en prédateur féroce.

- Peu importe le cadre, je suis ici pour deviser en paix, sans oreille anonyme et indiscrète. J’ai choisi votre demeure pour équilibrer la balance. Pas parce que vous vivez dans une demeure splendide. Ou par curiosité. De surcroît…Je n’ai pas peur de vous.

Tout ceci est dit de la façon la plus naturelle du monde, son bras toujours accroché au sien, observant dans la même direction que le comte, amusée. Non elle n’a pas peur de lui. La baronne a gagné en confiance ces dernières semaines et ses rencontres avec le contrebandier au sourire canaille en sont en grande partie responsables. Elle pénètre donc avec lui dans un boudoir, pièce ravissante, et prend place dans un fauteuil, ravie que leur conversation se tienne dans un endroit aussi intimiste. C’était sans compter, évidemment, sur le caractère joueur de Victor qui prend place dans le fauteuil opposé après lui avoir annoncé qu’on lui prépare un bain.

- Plaît-il ?

La baronne hausse un sourcil en direction de son hôte et sourit, avant d’éclater de rire.

- Êtes-vous sérieux ? Mais enfin mon ami…Vous aurais-je donc incommodé par quelque effluve ?

Esméra est d’une hygiène qui confine presque à la maniaquerie sur ce point. Elle déteste la saleté. Il y a donc peu de chance qu’il s’agisse de cela. Elle plisse un instant les yeux, le visage illuminé d’un sourire moqueur qui s’estompe peu à peu. C’est donc ainsi. Sa maison, ses règles ? D’accord. Elle prend la boisson offerte par la servante avant de dire, d’un ton léger :

- Cela étant…Un bain, une tenue correcte…Si vos exigences s’arrêtent à cela, je m’y plie volontiers. Il en faut bien plus pour m’angoisser. J’imagine toutefois que vous ne recevez guère tout le monde de la sorte. Ou du moins, j’ose l’espérer.

Elle incline la tête en sa direction avant de boire une gorgée de vin. La baronne n’est pas aussi crédule qu’il le pense. Le fait que le comte évoque un concept aussi abstrait que la plus stricte intimité démontre déjà en soi qu’il n’en sera rien. Après toutes ses fracassantes démonstrations de virilité et ses propos parfois malséants face à une dame, il est bien évident que le risque encouru est immense. Sa réputation n’est plus à faire, et elle a vu et entendu suffisamment de choses de sa part pour sérieusement douter que ce bain sera totalement privé. Ce qui amène la baronne a une solide réflexion, tout en faisant tourner le liquide carmin dans son verre.

Elle pourrait refuser poliment, évidemment, prétextant une indisposition toute féminine ou n’importe quel autre petit malaise de dame. Elle pourrait mettre fin à la conversation et à ce rendez-vous sur le champ. Et pourtant elle n’en fait rien. Parce qu’elle n’en a pas envie. Jouer avec le Comte, c’est jouer avec le feu et prendre le risque de s’y brûler mais…Victor a en face de lui une personne qui aime autant le jeu que lui, si ce n’est plus. S’il accepte tous les défis, Esméra, elle, relève toutes les provocations, et celle-ci n’y échappera pas. Il y a autre chose, en sus, quelque chose que la baronne n’avouera jamais, même à son hôte : cela l’amuse énormément. Un petit sourire moqueur ponctue ses pensées alors qu’elle dépose son verre sur la petite table qui les sépare et s’apprête à suivre la servante mandée par Victor. La baronne effectue alors une gracieuse révérence :

- A tout à l’heure mon ami.

Esméra disparaît alors à la vue de Victor, dans un souple bruissement d’étoffe, suivant une jeune femme qui la conduit dans une pièce nouvelle, de laquelle s’échappent de grandes volutes de vapeur.

La salle d’eau est absolument remarquable, à l’image même de l’ensemble de cette demeure extravagante. En son centre attend un bassin taillé à même la pierre, ceinturé de marches blanches qui permettent d’y accéder. Cette cuve, de laquelle s’exhalent des senteurs exquises, est surplombée d’une voute de pierre soutenue par quatre piliers eux-mêmes agrémentés de plantes diverses. Dans un coin de la pièce, un âtre entretient la chaleur ambiante. Tout a été préparé dans les moindres détails. Esméra ne put s’empêcher de sourire. Il savait qu’elle dirait oui.

La servante approche alors de la baronne pour ôter ses bottines puis défaire les nœuds qui retiennent sa robe toute simple et Esméra lui permet de remplir son office jusqu’à ce qu’elle l’arrête d’une main, en murmurant :

- Laissez-moi, je vous prie. Attendez dehors et ne venez que si je vous appelle. Je voudrais être seule.

La demoiselle pince les lèvres et obéit pourtant, sortant sans dire un mot et laissant Esméra seule, la robe ouverte dans le dos. La baronne tourne alors la tête vers le bassin et s’en approche, à pas feutrés, avant de s’agenouiller avec grâce afin de caresser l’eau de ses longs doigts, pour en vérifier la bonne température. Les yeux clos, elle inspire les fragrances qui s’échappent de cette cuve, tout simplement enivrantes. Il règne un calme absolu dans cette pièce, un calme seulement troublé par les craquements des bûches cédant sous la chaleur.

Elle se relève alors et lève les bras pour atteindre le filet de perles d’acier qui retient sa chevelure. Elle en ôte les attaches, une à une, avant que le petit accessoire ne cède sous la pression, libérant en un instant une somptueuse chevelure de jais roulant en boucles sur ses reins. La baronne sait qu’une servante pourra la recoiffer sans problème, il lui suffira de donner le filet à des mains expertes et délicates. Elle dépose les petits accessoires à ses pieds avant de se relever à nouveau et de faire glisser sa robe afin qu’elle tombe au sol, dans un doux bruit d’étoffe qui se froisse. La finesse de la chemise laisse apparaître, en filigrane, un corps svelte et souple, tandis qu’elle s’affaire à dénouer le petit col brodé qui retient le dernier rempart. D’un mouvement doux et parfaitement maîtrisé, la chemise glisse le long d’un bras, puis de l’autre, avant de rejoindre la robe. Esméra est désormais totalement nue, seulement drapée de sa chevelure luxuriante qui ne dissimule pourtant rien de toute la grâce et toute la beauté d’un corps soigneusement entretenu, des jambes fermes, une taille fine, une poitrine ronde et délicate mise en valeur par une peau blanche et douce. Une main dans ses cheveux, la baronne gravit les petites marches qui mènent à la cuve et y plonge en douceur un pied, puis l’autre, avant de s’immerger jusqu’aux épaules, dans un soupir d’aise.

Esméra ramène l’essentiel de sa chevelure devant elle et la tresse en silence, grossièrement, avant de la nouer lâchement sur sa nuque, sans aucune attache. La baronne savoure le plaisir d’être là, dans cette pièce magnifique, attrapant un linge afin d’effectuer elle-même ses ablutions, tout en laissant l’eau rouler sur na nuque, ses épaules et sa poitrine, un fin sourire satisfait s’affichant enfin sur son visage radieux.

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MessageSujet: Re: Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac]   Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac] - Page 2 EmptySam 13 Juin 2020 - 7:01
La jeune femme n'avait pas peur et se targuait que certains défis étaient destinés à être perdus. Le Comte n'avait nul envi de la contrarier et son azur brillait soudain d'un éclat pénétrant. Ce petit bout de femme était soit inconscient, soit extraordinairement calculateur et sûre de ses capacités. S'interdisant toute réplique, il lui servit alors un sourire entendu à l'approche du boudoir. Ce lieu avait été volontairement choisit par Victor pour tenter de dérouter la donzelle tout comme son discours qui suivi et qui prônait tout contrôle sur le cours des événements.

Esméra avait le chic pour tourner les situations au burlesque, atténuant loin sans faux l'atmosphère inquiétante et ténébreuse que c'était efforcer de mettre en place le Comte de Rougelac. Elle était aussi doté d'un talent certain à l'effronterie, toute subtile soit-elle et si la veuve parasitait quelques peu ses plans, elle fini tout de meme par accepter les exigences de son hôte alors qu'ils sirotaient une coupe de vin.

- N'y voyez aucun manque de respect mon amie. J'ai bien assez apprivoiser vos effluves pour savoir qu'ils sont ivresse. Je réserve en effet ce traitement de faveur qu'à de rares personnages et vous serez gré de vous y soumettre. Ce n'est que pur nécessité apres que nous ayons parcouru ces ruelles crasseuses.

Se prêtant volontiers au jeu du Comte, la baronne était indéniablement une donzelle joueuse ce qui l'a rendait d'autant plus spéciale aux yeux de Victor. Jouter, quelque en soit la manière et les circonstances était un pécher mignon du mondain qui s'en trouvait être dans la force de l'âge en cette fin d'année 1166. De surcroît, la docilité, toute relative de la veuve Sibran lui permettait d'asseoir non pas son autorité ni sa supériorité, mais plutôt certains de ses fantasme de veuf quadragénaire.

Loin d'être naïve, Esmera prit alors congé, comme si elle avait très clairement capté les besoins du Comte a la savoir prendre un bain en toute intimité, une intimité toute relative car à peine la jeune femme avait rejoint de l'autre côté du couloir la salle d'eau, d'une rare beauté, qu'il quitta son fauteuil, non sans remplir sa coupe de vin au passage. Là, tendis qu'il entendit la voix de la Baronne sommant la domestique d'attendre à l'extérieur de la pièce, il se faufilla par un passage secret, à même le mur.

Si un couloir sombre et étroit se profilait devant lui, Rougelac semblait à son aise, allumant une simple bougie avant de progresser à pas de velours pour finalement se stationner devant une discrète fente face à laquelle se trouvait une assise faite de pierre. S'y instant, il passa bien vite son œil droit contre le mur où venait percer un mince rayon de lumière. Là, le spectacle s'affichant devant ses yeux fut des plus... délectable.

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MessageSujet: Re: Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac]   Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac] - Page 2 EmptySam 13 Juin 2020 - 22:54
Le temps semble s’être arrêté pour la baronne. Le linge délicatement replié dans sa main parcourt son corps avec maîtrise et douceur, comme si elle savourait chaque instant passé là. Et c’est très précisément le cas. En sa demeure, elle ne possède qu’une petite cuve de bois tapissée d’un linge fin, quelque chose de sommaire mais pratique qui ne l’oblige pas à se rendre aux termes. Même si elle n’est pas d’une nature pudique, elle préfère tout de même le confort simple de ses quatre murs aux thermes ouverts à tous. Le bain en ces lieux lui permet de se déplacer, de bouger, comme si elle se trouvait dans un cocon de chaleur et de bien-être. Tout en appliquant une huile à la fragrance florale sur ses bras, une douce et irrésistible chanson s’élève alors depuis le bassin.

Un chant de son domaine natal, loin, très loin d’ici, chanté dans une langue aux intonations longues et à l’accent roulant, tellement mélancolique. La voix de la baronne est pure. Elle n’a que peu d’occasions de chanter, ne connaissant pas grand-chose aux chants populaires de la cité. Elle sait par contre que les petits chants de son domaine ont la faculté d’apaiser les malades, même s’ils ne comprennent pas un mot de ce qu’elle dit. Elle n’a pas pu s’en empêcher. Les moments de plaisirs purs sont rares et ce bain, aussi peu privé qu’il soit, en est un. Elle se sent bien. Et elle le manifeste de cette façon, sans la moindre honte, de la façon la plus naturelle qui soit.

Lorsque les dernières notes se meurent sous la voute de pierre, elle soupire de bien-être et se dirige vers le bord du bassin. Elle en sortira avec la même grâce qu’à son entrée, attrapant un long linge blanc ivoire disposé sur une petite table afin de s’en draper, exquise beauté désormais dissimulée aux yeux de tous.

- Madame ? J’en ai terminé. Pouvez-vous m’aider, s’il vous plaît ?

Finissant d’attacher le linge autour de sa poitrine, elle accueille la servante qui vient de faire son apparition et lui montre les petites attaches et le filet de perles de métal qui garnit ordinairement ses cheveux.

- Pouvez-vous me recoiffer ? Il n’est pas très compliqué à mettre en place, et j’en ai besoin pour contenir…ceci.

Elle passe une main sur ses cheveux, rieuse. La servante, elle, ne se permet pas la moindre remarque pas plus qu’elle n’aura un sourire en ramassant les accessoires, les vêtements abandonnés au sol et en la menant ensuite à la pièce attenant à la salle d’eau, une chambre vaste, indéniablement féminine celle-ci. La baronne serre le linge tout contre elle, un peu intimidée, pour la première fois depuis son arrivée. Il règne ici une atmosphère étrange, un peu lourde. Est-ce dû au comportement réservé et distant de la servante ? la décoration ? Tous les accessoires de femme laissés là, sur une table ? Comme si son occupante allait surgir d’un moment à l’autre ? La baronne a l’impression de pénétrer dans un mausolée aussi garde-t-elle le silence, un long moment, déambulant sans un bruit dans la pièce, avec le plus grand respect.

Était-ce ici que se reposait la précédente épouse du Comte ? Il n’y a guère lieu d’en douter. La qualité des tissus et des drapés qui décorent ce lit sont magnifiques, tout autant que les peignes, les fioles, le petit miroir poli encastré dans une structure de bois complexe…La baronne prend place dans un petit fauteuil, pensive, tandis que la servante s’affaire déjà dans son dos, utilisant les peignes et la brosse avec une dextérité et une adresse rares. Esméra a un sourire gentil pour cette dame.

- Je vous remercie de vos bons soins. Vous avez des doigts précieux…comme ceux de ma servante, Sophie.

Peu à peu, la baronne se détend sous les doigts de la servante, observant les lieux avec un demi sourire rêveur. Cela faisait bien longtemps que l'on ne s'était occupé ainsi de la baronne. Sophie, même si elle est sa servante, a également des tâches à effectuer à l’extérieur et il n’est pas rare que ce soit la baronne elle-même qui soit obligée de se coiffer. Ces jours-là…Elle porte une longue tresse, modestement dissimulée sous une capuche ou un voile, voire…un chapeau à larges bords…Elle laissera à la servante le soin de choisir une tenue adaptée à cette soirée. La baronne se bornera à une petite exigence, énoncée avec douceur :

- Le Comte a demandé que je porte une tenue correcte. Auriez-vous une tenue dans les tons de rouge ? J’aime cette couleur.
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MessageSujet: Re: Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac]   Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac] - Page 2 EmptyDim 14 Juin 2020 - 13:53
Le Comte ne boudait son plaisir de contempler la jeune veuve dans sa plus strict intimité et à l'insu de son plein gré. Un spectacle d'une grande beauté et surtout une mise en scène magistrale digne d'une pièce de théâtre interdit aux gens n'ayant encore atteint leur majorité. Victor se plaisait à imaginer d'ailleurs qu'il aurait pu faire fortune en tant que metteur en scène de spectacles controversé et cela le fit sourire tandis que son regard restait fixé, à travers la fente, sur la créature qui semblait se plaire à profiter du bassin d'eau qu'on lui avait permit d'envahir l'espace d'une longue toilette.

Mais comme toute bonne chose avait une fin, le mondain aux appétits voyeuriste, dû se résoudre à quitter son poste d'observation lorsqu'enfin la Dame d'Hagerth ce fut lassé de barboter dans l'eau tiède de la salle d'eau. Il n'avait évidemment rien manqué de la chansonnette qu'avait poussé son invitée de marque, lui offrant de concert une vue ainsi qu'une écoute des plus divertissante. L'artiste de son propre chef-d'oeuvre n'en avait pourtant pas terminé. Le second acte allait ensuite se dérouler dans les appartements de feu son épouse dont il n'avait eu jusqu'alors le courage d'y toucher. L'endroit était resté intact, comme figé dans le temps, comme si sa propriétaire était encore de ce monde et pouvait à tout moment y revenir.

La situation pouvait être aussi gênante que déroutante pour la veuve de Sibran, mais alors que le sang-bleu avait récupéré à la fois sa main et sa bougie pour gagner un autre poste d'observation qui offrait une vue imprenable sur les appartements de la Dame de Rougesoleil, force est de constater que son invitée semblait s'accommoder de ce lieu pourtant pesant de souvenirs.

L'ex dame de compagnie de la Comtesse fit finalement son office, bien malgré elle. Coiffant la longue tignasse de la baronne, elle reçu ses compliments sans sourciller ni n'offrant la moindre réaction. Par l'intermédiaire de la Gouvernante, Bathilde avait donc été chargé de rendre présentable la donzelle, une mission qu'elle devait réaliser sans accro au risque de se voir chasser de ces murs et trouver la pauvreté des ruelles de la capitale. Gardant tout du moins le silence, elle écoutait les instructions de la Baronne, lui offrant pour toute réponse un hochement de tête entendu avant de poser le peigne pour se rendre dans le vaste dressing qui faisait face au large lit à baldaquin.

La dame de compagnie ne réapparut que de nombreuses minutes plus tard, sa silhouette presque recouverte par un amoncellement de tissu qui regroupait les exigences de la jeune femme. On vit à peine la tête de la domestique dépasser tandis qu'elle venait déposer les différentes tenues au pied du lit. Dans un ballet de présentation, Bathilde exposa chaque tenue dont la rouge était évidemment prépondérant.

La première d'entre elle, un ravissant bliaud, la robe près du corps avec de larges manches est parée d’une ceinture large et longue marquant la taille, se croisant dans le dos pour se nouer devant. Cette longue robe ample et très serrée à la taille, possède des manches serrées aux épaules jusqu’aux coudes puis de plus en plus larges. Un cercle métallique est posé sur le voile, un long amigaut (fente sur le devant du vêtement en partant de l’encolure) bordé de galon (bandes de tissus d’or, d’argent et de soie), un fermail, une chemise blanche avec des fronces au niveau des épaules et des manches évasées. Des nattes sont tressées des deux côtés de la tête avec un ruban de couleur, un corselet entoure la taille jusqu’à la poitrine. Une longue ceinture croisée à pendants vient terminer la tenue.

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Reposant l'étoffe, Bathilde revient rapidement devant la coiffeuse où était installée la baronne de Sibran, lui exposant sa seconde trouvaille. Il s'agit d'une cotte verte qui est portée sous le surcot sans manches aux emmanchures profondes. Le mantel au rouge carmin est maintenu aux épaules par une cordelière qui est retenue par la main. Un touret écrue termine l’ensemble. La coiffure commence avec un touret à résilles avec une barbette passant sous la gorge (mentonnière en forme de voile). Une chemise en lin est portée sous la cotte. Un fermail maintient le mantel rouge en laine, un long amigaut descend jusqu’à la ceinture à laquelle pend une bourse. C’est un petit sac destiné à contenir de l’argent et quelques objets, comme un miroir et des clefs.

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La troisième tenue présentée était bien plus sensuelle et provocante. Les femmes commençaient à porter des robes moulantes, cousues sur elle. La robe rouge et noire présentée à la Dame d'Hagerth était découpée en plusieurs lès et se fermait sur le devant par un laçage. Les cheveux sont relevés sous la coiffure, dégageant le cou, découvrant les épaules et remontant la poitrine. Ainsi la cottehardie fut présentée.

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La dernière trouvaille dépéchée par la domestique depuis la penderie de feu la Comtesse était un surcot ouvert. Réduit à un plastron, qui met en valeur les épaules, elle rétrécit le buste et remonte la poitrine. Sous la cotte, se trouve un plastron de fourrure garni de bijoux posé sur le surcot ouvert doublé de fourrure. une ceinture de plaques ouvragées. Le mantel rouge termine la robe et est maintenu par un fermail.

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(imagine qu'elle est rouge hein ^^)

Reposant la dernière tenue, Bathilde revient modestement devant la baronne, main jointe devant elle, la tête légèrement inclinée.

- Si madame à la délicatesse de se lever et procéder aux essayages...


De son point d'observation, Victor épiait la scène, le regard brillant de gourmandise. Un rapide coup d'oeil vers le lit le fit également sourire lorsque son attention se posa sur une collection de bas qui avait été entreposé là pour la seconde partie des essayage, très probablement. Reposant ses lèvres sur le contour de sa coupe, il garda volontiers le nectar en bouche quelques instant, savourant son bouquet.
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MessageSujet: Re: Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac]   Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac] - Page 2 EmptyDim 14 Juin 2020 - 22:35
La baronne ne peut s’empêcher de se redresser, comme si elle allait bondir pour aider la femme de chambre. Ecarquillant les yeux sous une totale surprise de voir tous les vêtements déborder de ses bras, Esméra reste pourtant assise et observe la servante s’affairer à disposer les habits, de telle manière que la jeune femme puisse effectuer un choix. Et quel choix opérer, par les Trois ? Toutes ces tenues sont tout simplement divines et ne sont pas sans lui rappeler ce qu’elle portait en d’autres temps, d’autres lieux, quand elle était encore l’épouse d’un seigneur. Quoique, à bien y regarder, non…Si les coupes et les tissus sont à peu près semblables à ce dont elle se souvient, il est indéniable que les tenues présentées sont bien plus riches, bien plus élégantes et bien plus seyantes que tout ce qu’elle n’a jamais pu porter.

La baronne approche alors et passe ses doigts sur chacune d’entre elles, par pur plaisir de toucher de si jolies choses, tout en songeant à cette dame qui avait vécu ici, porté ceci. Était-elle belle ? Était-elle douce ? Avait-elle une jolie voix ? Esméra jette un regard à la servante qui ne dit rien et qui regarde, d’un air morne. La baronne a un discret soupir. Visiblement sa présence en ces lieux ne plait pas à cette femme. Pour des raisons qu’elle devine fort bien étant donné la façon qu’elle a de se déplacer ici avec assurance, tout en sachant où se trouve tous les petits ustensiles nécessaires à la beauté des dames.

- Je suis infiniment navrée pour votre maîtresse. Je ne suis ici que parce qu’il l’a demandé, il n’entrait pas dans mes intentions d’être discourtoise ou envahissante…

La baronne ne dira rien de plus. Elle se saisit alors de la première tenue, posant son choix en la tendant à la femme de chambre, avec un aimable sourire plein de compassion.

- …mais j’ai besoin de vous. Je n’ai plus porté pareille tenue depuis des mois et je suis bien malhabile en ce qui concerne les laçages dans le dos.

La servante prendra les habits avant qu’Esméra n’approche de bas disposés avec soin. Des bas. Par les Trois…Elle se saisit d’une paire, amusée. Très amusée. Tout en regardant les fins tissus, elle ne put s’empêcher de songer à tout cet étalage de choses, cette maison, cette salle d’eau, ces tenues…Oui, Victor est puissant. Et tout ceci ressemble à une façon de le lui montrer. C’est une façon de le lui montrer, oui. Mais dans quel but ? La séduire ? Ce ne sont pas ces choses qui la séduisent, même si elles sont indéniablement agréables. Elle a été infiniment séduite par contre par ce qu’elle a vu tout à l’heure. Un mouvement du cœur. Quelque chose de sincère. Là…Elle a vu ce qu’elle voulait voir. Et c’est à cela qu’elle pense en serrant les bas contre sa poitrine avant de laisser le drap qui l’entoure choir au sol.

Posant un pied sur le bord d’une chaise, elle enfile avec d’infinies précautions le premier bas couvrant ses pieds, ses mollets et s’arrêtant à mi-cuisse afin de nouer délicatement la fine corde qui retiendra le petit accessoire de mode sur ses jambes. Elle effectue la même opération sur l’autre jambe, sous le regard circonspect de la femme de chambre, privée de son office. Esméra dépose le pied au sol et se tourne vers la servante, nue et en bas, afin qu’elle lui passe la chemise.

La servante approche alors et effectue la première partie de la tâche, dissimulant le corps sous une file toile de lin, douce au toucher. La baronne ne peut s’empêcher de soupirer d’aise. La chemise lui sied parfaitement et dissimule ses petits pieds. La robe sera alors enfilée par-dessus, à l’aide de la femme de chambre. Une robe qui, comme la chemise, lui va à ravir. Le rouge est la couleur qui lui va le mieux au teint, soulignant ses cheveux de jais et ses yeux gris de tempête. Elle laisse la servante mettre la dernière main à la tenue, serrant un lacet ici, replaçant correctement un pli là, avant de chausser ses pieds de confortables petites chaussures d’intérieur. La baronne délaisse d’un geste la cape, jugée inutile en demeurant à l’intérieur mais accepte le voile et ce cercle de métal à déposer sur ses cheveux.

Le voile fin tombe sur ses épaules jusqu’au milieu de son dos, le petit cercle de métal travaillé lui apporte une dignité totalement incomparable. Après avoir passé de longues minutes entre les mains de la femme de chambre, la baronne jeta un coup d’œil sur l’image que lui renvoie le miroir. Elle est tout simplement magnifique, parfumée, très élégante et très belle. Elle reste d’ailleurs un long moment à contempler son reflet, perdue dans des souvenirs lointains avant de se lever et de murmurer :

- Je pense que nous en avons terminé. Je vous remercie pour tous vos bons soins. Pouvez-vous disposer mes effets personnels de manière à ce que je puisse les récupérer avant de m’en aller ? Pouvez-vous me conduire au Comte, s’il vous plaît ?

Dans un doux bruissement de tissu, la baronne suivra alors la femme de chambre, tout sourire, curieuse de voir la réaction du comte à son entrée. Elle espère que cela lui sera agréable tout comme tout ceci l’a été pour elle.

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MessageSujet: Re: Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac]   Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac] - Page 2 EmptyLun 15 Juin 2020 - 11:10
Soucieuse de ne se montrer discordieuse à l'endroit de la Dame de compagnie de feu Adelaide de Rougesoleil, la baronne de Sibran semblait pleinement consciente qu'elle s'affichait en une forme l'usurpatrice en ce lieu sacré qui avait été le nid douillet de la Comtesse. Suffisant pour s'accorder les grâces de Bathilde ? Il faudrait très certainement du temps au temps pour que la domestique puisse apprécier la jeune veuve, quand bien même il y aurait quelques perspectives d'union entre son seigneur et cette dame. Seulement la symbolique était belle et bien présente, car donner le droit à la Dame d'Hagerth de choisir une toilette dans les appartements de la défunte épouse du Comte n'avait rien d'anodin.

Suivant donc le cours des événements derrière le mur, Rougelac ne perdait pas une miette du spectacle et seul un œil averti aurait pu découvrir l'azur du Comte a travers un tableau mettant en scène une scène de chasse à courre. L'oeil en question balayait la pièce du regard et ce regard de ce chasseur mettant à terre un cerf n'était autre donc que celui de Victor. Un mondain pas peut gêné de se glisser dans l'intimité de son invitée de marque. Alors, lorsque cette dernière se décida à poser son pied sur une chaise pour ensuite enfiler une des pair de bas, le sang-bleu se plaqua plus encore contre le mur pour se délecter de ce spectacle au parfum d'érotisme. Ces jambes, au galbe fin, au teint poudreux étaient si appétissantes au goût du voyeur et lorsque la jeune femme en fût recouverte des tissus, Victor en eut le souffle court tant il fantasmait sur la silhouette sans défaut de son invitée ainsi mise en scène contre son gré.

Il se passa à nouveau la langue sur ces lèvres, l'oeil grand ouvert décomplexé de tout manque de pudeur à l'endroit de la veuve qui a présent enfilait avec l'aide de la dame de compagnie la robe qu'elle avait rapidement choisit. Bathilde laça volontiers le dos de la donzelle, un peu moins enclin à la contrainte, comme si les mots d'Ésmera eurent commencer à faire leur œuvre dans l'esprit de la jeune femme. Lorsque la toilette fut enfin enfilé dans sa totalité, Esmera préférant et à juste titre ne pas porter la cape qui aurait été résolument encombrante, elle se contempla devant le miroir de la coiffeuse, semblant satisfaite alors que son hôte la détaillait, affamé de l'autre côté du mur.

Lorsque la Baronne de Sibran reprit la parole, Bathilde se montra légèrement gênée et hésitante...

- C'est que... sauf votre respect... Messire le Comte a déjà donné certaines instructions à ce sujet. Vos effets doivent être ramener à votre demeure dans la soirée... Je...


Balthilde hésita à poursuivre tandis que Victor fronçait des sourcils de son post d'observation.

- Je crois que le Comte... a quelques desseins pour la soirée et qu'il ne vous libérera pas avant l'Aube.


Les joues de la domestique s’empourprèrent face à cette révélation et elle se formula en excuse dans l'instant à travers une révérence de circonstances.

- Mais... ne lui dites rien, il pourrait me punir pour cela. Je dois faire le deuil de mon amie et maîtresse, mais pour autant je ne souhaite pas qu'il vous arrive malheur même si je ne vous connais que peu.

Victor en avait assez entendu et disparut reprendre sa place non pas au boudoir de l'etage mais dans le hall d'entrée du rez-de-chaussée qui donnait accès au petit salon, qui avait tout l'air d'un second boudoir. Biensure après avoir réaliser une toilette sommaire pour se frapper d'une tunique obsidienne à col haut qui a la lueur des bougies révélait des motifs argentés de toute sorte de symbole dont la géométrie semblait cousu à la perfection. Un brocard pourpre venait finir la toilette du Comte.

Quittant après quelques minutes les appartements de la Comtesse, les deux femmes arpentaient longuement couloirs de l'étage, Balthilde offrant une succinctes visite à la baronne afin de laisser le temps à son maître de se préparer avant de gagner le haut de l'escalier. Elles purent toutes deux voir le Comte les attendre au bas de celui, fringuant mais ténébreux à la fois. Là, la domestique s'osa a un murmure avant de l'inviter à descendre les marches.

- Pas un mot je vous en conjure ma Dame... et soyez prudente... j'ai bien peur que la Malédiction du Comte ne soit pas une légende.

Ce faisant, elle se recula pour laisser Esmera sous le feu des projecteurs et permettant au Comte de la suivre du regard lorsqu'elle descendit avec élégance les marches unes à unes.

- Vous êtes... splendide ma très chère amie. Le choix du rouge est d'une excellente inspiration, cela vous met en valeur, assurément.

Lorsqu'elle put enfin finir sa lente chevauchée jusqu au hall d'entrée, Victor lui tendit alors son avant-bras, pliant le coude pour ainsi recevoir le bras de son invitée de marque... qui sait... sa proie... question de point de vue.
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MessageSujet: Re: Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac]   Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac] - Page 2 EmptyLun 15 Juin 2020 - 23:22
Esméra accueillit les paroles de la femme de chambre avec toute la circonspection d’usage et eut tout le temps de songer à ceci lors de leur lente déambulation dans les couloirs du manoir. Le comte aurait donc ordonné de faire expédier ses habits en sa demeure ? Il aurait le projet de l’accueillir ici pour la nuit ? Inspirant profondément, elle eut un regard pour la vue offerte par une fenêtre du couloir. Tout est possible quand on parle de Victor de Rougelac, elle le sait. Cela étant, elle ose penser que son hôte a quelque estime pour elle, sinon pourquoi lui avoir ouvert sa salle d’eau et la chambre de sa défunte épouse ? La baronne est bien consciente de toute la symbolique de ces gestes, elle n’est pas idiote. Tout cela ne serait qu’une tentative d’endormir sa méfiance ? La baronne secoue la tête. Victor a eu cent occasions de s’en prendre à elle, s’il avait été le terrible prédateur sans pitié que l’on se plait à dépeindre partout. Il a eu des tas d’occasions et n’a rien fait. Tout ce qu’il a fait, en revanche, c’est la provoquer. Sans cesse. Sur tous les sujets, sur tous les plans, sur tous les fronts. Comme s’il était en recherche d’une faiblesse sur laquelle appuyer. Une stratégie comme une autre, après tout, et peut-on réellement le lui reprocher?

Il est riche. Il est influent. Il est encore dans la force de l’âge, portant fièrement ses quarante années. Il est un excellent parti, elle le reconnait bien volontiers. Probablement le meilleur qui soit si on reste dans des considérations purement financières et prestigieuses. Tout cela, cependant, n’est pas ce qui attire la baronne. Elle a épousé une personne par convenance autrefois, une personne probablement aussi riche que Victor, aimant les jolies choses et les belles personnes et elle a été malheureuse pendant des années, trompée, humiliée un nombre incalculable de fois. En plus de tous ces traits particulièrement déplaisants, feu le baron de Sibran avait l’inélégance de lever la main sur elle dès qu’il en avait l’occasion. Dès lors…Esméra se moque bien des fastes et des velours, des dentelles et des brocarts…Ce qui l’intéresse, ce n’est pas ce qu’il montre, mais ce qu’il cache et qu’elle n’a fait qu’apercevoir. Et ce qu’elle a aperçu…La baronne a un doux sourire malgré les avertissements de la femme de chambre.

Arrivée devant les marches de l’escalier, elle écoute d’une oreille distraite la servante, avant de la regarder, de hocher la tête avec un sourire. La baronne a ensuite un regard pour la silhouette qui l’attend là, en bas. Un regard où il n’y a nulle crainte. Posant sa main sur la rambarde, elle tient de l’autre l’ample jupe qui suit ses pas, avançant à pas mesurés pour ne pas tomber, sous le regard de Victor qui ne la quitte pas des yeux.

Le comte s’est drapé de belles étoffes, obsidienne parée d’argent et de pourpre. Il est d’une élégance folle, ainsi qu’elle a déjà pu s’en rendre compte lors de ce bal royal où elle n’a fait que l’apercevoir. Un ravissant sourire s’affiche sur le visage de la baronne avant qu’elle ne s’incline modestement et ne vienne ensuite déposer une main douce et parfumée sur son avant-bras.

- Je vous remercie, Victor. Vous êtes vous même très élégant…Je gage que vous êtes heureux d’avoir pu délaisser cette chemise de lin au profit de vos brocarts…

Peu importe le point de vue, la baronne est là parce qu’elle en a envie, sinon elle serait partie depuis longtemps déjà. Elle est curieuse de voir ce que réserve cette soirée et approche donc de son hôte. Elle est si proche qu’il pourra sentir tous les effluves qui lui sont familières, celle des fragrances disponibles dans la salle d’eau et dans la chambre de la comtesse.

- Je vous remercie pour les merveilleux moments de détente que vous m’avez offerts, mon ami. Vous n’imaginez pas à quel point cela m’a plu…Vous avez beaucoup de chance de posséder une telle infrastructure.

Si proches l’un de l’autre, le compte pourra voir que le regard gris de tempête s’est considérablement adouci et le couve désormais d’une autre flamme. Quelque chose de plus profond et d’infiniment séduisant.

- He bien ? Que faisons-nous, à présent, Victor ? Avez-vous prévu quelque harpiste et autre barde pour agrémenter cette soirée ? Ou des cracheurs de feu ? Il semble que cette demeure soit à la semblance de ces palais des merveilles décrits dans les contes, comme si on pouvait y trouver tout ce que l’on désire ardemment…

La baronne ne le quitte pas des yeux et sourit toujours, tendrement cette fois. Il n’y a ni calcul, ni mauvais dessein dans ce regard ou dans ce sourire qu’elle lui offre. Le Comte, en parfait analyste de ses congénères, saura qu’elle est apaisée, tranquille et sincèrement curieuse de tout ce qui touche à sa personne, en dépit des avertissements de la femme de chambre.
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MessageSujet: Re: Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac]   Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac] - Page 2 EmptyMer 17 Juin 2020 - 10:26
Dévorant la donzelle du regard tandis que cette dernière descendait les marches d'un pas mesuré, se tenant à la rembarde et relevant légèrement sa robe pour ne pas coincer l'étoffe sous ses chausses, le Comte de Rougelac profitait de l'instant présent, se rappelant à ses actes délictueux de voyeurisme. Devinant volontiers les fines jambes de la jeune femme emmitouflé sous une pair de bas qui lui arrivait à mit cuisse, Victor se laissait porter par de salaces pensées avant d'accueillir en bas de l'escalier son invitée à la mine bien heureusement.

Savait-elle réellement ce qu'impliquait toute cette mise en scène ? Retrouver alors la proximité de la Baronne de Sibran éveillait en Victor bien des perspectives et les compliments qu'elle lui jetait tel un bouquet de fleur ne put que le conforter dans l'exécution de la suite de ses desseins.

- Vous n'avez pas idée en effet ô combien je suis heureux d'avoir retrouver mes brocards. Ne suis-je apres tout, pas plus présentable ainsi? Comme vous l'êtes, vêtu à la mesure de votre rang ? N'oubliez jamais qui vous êtes ? Du sang noble coule dans vos veines ma très chère amie.

Esmera était à présent si proche que le Comte de Rougelac senti un frisson parcourir son échine alors que les effluves qui s'échappait de la peau de la veuve chatouillait avec gourmandise son odorat, lui rappelant par la même occasion sa défunte épouse qui n'avait su lui rester à ses côtés, sans doute par lâcheté. Mais voilà, il n'y avait plus Adelaide et le minois assuré et gracieux qui se présentait à quelques centimètres de lui semblait déterminé et ce regard qui le fixait semblait brûler d'une flamme qui ne prêtait plus guère à la confusion.

A son bras, le Comte initia le pas pour finalement prendre la direction du petit salon. Avant d'entrer dans la pièce, il tourna discrètement la tête pour lancer un regard inquisiteur à la Dame de Compagnie restée immobile en haut de l'escalier avant de venir pencher sa tête pour que ses lèvres viennent frôler la nuque de son invitée.

- Cessez donc de me remercier mon amie. J'aurais manquer de courtoisie si je ne vous avez point offert ceci. Cela vous rappelle à votre condition... et croyez bien que ce Manoir n'est nullement le fait de la chance, mais d'un travail de longue haleine. J'ai bâti tout cela car je m'en suis donner les moyens. Rendez plutôt grâce à mes affaires et les intrigues qui m'ont amené à vous accueillir ici.

Il fini par lui chuchoter dans le creux de l'oreille.

- Qui sait d'ailleurs si... une autre fois, ne vous ferais-je point visiter la résidence de Nerra... J'ai ce luxe d'être plus que fortuné et les titres qui vont avec. Savez-vous d'ailleurs quels sont-ils ? Je met vous mets au défi de vos connaisances en héraldiques.

Le mondain captait sans nul doute toute la tendresse dans le regard et la voix de son invitée. Séduite par les lieux et certainement apr son hôte, la jeune femme n'offrait guère peu de défense dans l'éventuelle perspective où le quadragénaire aurait l'intention de lui nuire. Il l'avait averti, elle n'en avait cure, cela le déroutait autant que cela éveillait sa curiosité. Relevant fièrement le menton, il déambula donc en la charmante compagnie de la baronne pour se retrouver devant le confort d'un divan.

- L'on peut trouver ce que l'on désir et bien plus encore, même si je dois vous l'avouer, vous serez décu de savoir qu'aucun cracheur de feu n'ébouillra vos prunelles. Bathilde nous rejoindra en salle à manger pour nous jouer de la harpe, mais ce que je vous réserve pour l'heure est quelque chose que je vous avez promis lorsque nous devision dans les jardins du Palais. Un peintre de renom est en route et si vous l'acceptez, il couchera votre charmante silhouette sur une toile. D'où mon insistance à vous voir drapper de riches apparats.

Il retira son bras, saisissant la baronne de Sibran du bout des doigts avant de l'inviter à s'allonger dans ce divan qui ne comptait aucun dossier, simplement un accoudoir.

- Prenez pleinement vos aises madame, je vous en prie.

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MessageSujet: Re: Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac]   Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac] - Page 2 EmptyMer 17 Juin 2020 - 21:37
- Je n’ai jamais oublié qui je suis, Victor. Pas une seconde. Mais…Ce que nous sommes ne se mesure pas qu’à l’aune des brocarts et des velours. Ce que nous sommes est également défini par nos actes. La noblesse coule en nos veines, à nous de l’exprimer au monde de la manière qui nous semble la plus adéquate et la plus en accord avec les principes qui nous sont propres.

Elle ponctue ses phrases d’un regard brillant, passant une main sur le drapé pourpre du Comte pour en réarranger l’ordonnance et apporter sa touche à la tenue de son hôte, en toute familiarité. Il initie ensuite la marche et c’est le cœur léger que la baronne avance à son bras, tenant de l’autre main la longue jupe qui balaie le sol dans un doux bruit d’étoffe froissée.

Esméra s’avoue, secrètement, qu’il est bien agréable de retrouver, le temps d’une soirée, tous les délices d’une vie moins austère que celle qu’elle vit en sa pette demeure de l’Esplanade. Sans aimer l’apparat et les dépenses fastueuses, la baronne aime le confort et elle est heureuse de pouvoir revivre quelques heures comme elle vivait à la Cour de Sibran, sans ce triste Philippe à ses côtés, un peu comme si elle avait cette fois tous les avantages sans les inconvénients.

Victor n’est pas Philippe. Philippe n’a jamais considéré son épouse comme un être muni de facultés de réflexion et d’intelligence. Pour feu le baron de Sibran, Esméra n’était qu’un trophée à ajouter à sa collection, le joyau ultime qu’il montrait à tous, un joyau qui se tenait toujours un pas derrière lui, jamais à ses côtés. Rien que le fait de déambuler au bras d’un homme, à ses côtés, dans une atmosphère de douceur et de séduction grisante, est une nouveauté. Qu’on lui fasse la cour est inédit. Et elle aime cela. Cette façon qu’il a de la regarder, cette étincelle dans le regard qu’elle est tout proche, cette façon qu’il a de se pencher vers elle, comme à présent, pour répandre son souffle brûlant sur sa nuque puis à son oreille…

- Je ne connais pas tous vos titres, mon ami…J’imagine qu’ils sont nombreux, je serais heureuse que vous m’éclairiez à ce propos à l’occasion…quand vous me ferez visiter cette résidence, par exemple.

Il ne fait aucun doute pour la baronne qu’elle visitera cette demeure en compagnie du Comte. Le ton assuré avec lequel elle lui répond est à lui tout seul un aveu. Dissimulant un sourire espiègle, elle entre alors dans le petit salon qu’elle observe avec la plus grande attention pour y retrouver toute l’élégance et la sophistication qui caractérisent cette demeure. Toujours à son bras, elle écoute ce que dit Victor avec la plus grande attention jusqu’à ce qu’un fabuleux sourire vienne illuminer son visage.

- Un peintre ? Vous parlez sérieusement ? J’accepte avec joie ! Mais…N’aurait-il pas mieux valu attendre la pleine journée ? L’on dit les artistes friands de lumière naturelle…

Prévenant et délicat, il défait son emprise du bras de la baronne pour l’accompagner du bout des doigts vers un divan sur lequel elle prend place, de la façon la plus élégante qui soit. Reposant de son avant-bras sur l’accoudoir capitonné, elle est voluptueusement installée, tout en ayant pris soin d’étaler cette large jupe de manière à ne pas en froisser les plis. Cette tenue ne lui appartient pas, elle en prend donc le plus grand soin.

- Vous êtes un hôte charmant. Je vous avoue qu’un tel meuble confortable me change totalement de mes fauteuils un peu rudes et qui moulinent le dos.

La baronne a un regard pour le reste de la pièce, à demi couchée, envahie par une sensation de bien être telle qu’elle n’en a plus connue depuis longtemps. Alors, tout ce qu’elle avait envie de lui dire tout à l’heure trouva un chemin en son esprit pour s’exprimer de la plus douce et reconnaissante façon qui soit :

- Maintenant que nous sommes seuls et vêtus de nos tenues élégantes de nobles sangs, puis-je vous dire à quel point je vous ai trouvé merveilleux avec François et Jean, mon ami ? Vous avez été…parfait. Vous avez su leur donner quelque chose de rare, vous les avez traités avec respect. En retour, vous avez reçu quelque chose de tout aussi rare, vous avez reçu leur affection sincère. Et j’ai vu à quel point cela vous a touché. C’est le tableau le plus attendrissant qu’il m’ait été donné de voir depuis des mois…

Le regard de la baronne accroche celui du Comte. Il y a toujours cette flamme couvant sous le gris de tempête. Elle a ensuite un regard pour sa jupe, lissant les plis avec déférence, pensive :

- Vous voyez donc qu’il est possible d’obtenir des choses rares et sincères sans inspirer la peur ou la crainte…Ceci est valable pour tous les domaines, mon ami. Quand on inspire la peur, l’on ne peut être aimé. Quand on laisse son cœur s’exprimer, il arrive parfois que quelqu’un réponde et d’une façon si délicieuse et si déroutante qu’on se surprend à en vouloir toujours plus. Comme lorsque le petit François a réclamé vos bras.

Elle a un petit sourire tendre avant de reprendre :

- Je sais que ceci a été une épreuve pour vous. Je l’ai vu également dans votre regard. Cela étant vous avez fait face. Vous avez toute mon admiration, mon respect et ma gratitude pour cela, Victor de Rougelac.

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MessageSujet: Re: Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac]   Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac] - Page 2 EmptyJeu 18 Juin 2020 - 11:40
La Dame d'Hagerth développait sans conteste une forme de virtuosité qui lui était propre. Loin de vouloir désavouer l'esprit intriguant de son hôte, elle possédait ce don à tempérer les discours du Comte et gagner sa sympathie tout en cherchant à le séduire par des gestes, fugace et attentionné comme il en fût lorsqu'elle posa une main sur le drapé pourpre du Comte afin de le réarranger. Volontaire ou non, Esméra posait ses griffes sur ce personnage à la réputation controversée.

Loin de se targuer de connaitre l'histoire des plus triste de son invitée, le Comte de Rougelac était en effet un homme qui jamais n'avait considérer une femme comme un objet de convoitise qui devait se tenir en retrait pour ne pas m'éclipser dans quelques situations. Non, une femme était certes, de son avis, un objet de convoitise, à la différence que cet objet avait une place à part entière dans l'exécution de ses desseins. Jusqu'à son mariage avec la Dame de Rougesoleil, Victor était en quête d'un parti qui lui permettait de consolider son rang, ses titres et sa fortune. A présent qu'il avait héritier du patrimoine de sa défunte épouse, Victor recherchait un digne successeur à sa main qui saurait le comprendre et l'accepter pour ce qu'il était, voir qui lui permettrait de trouver d'autres sources d'inspiration. L'on ne pouvait pas se mentir pour autant, l'homme était avare de titres et la baronne semblait l'en ignorer ce qui provoqua un léger étirement de lèvres chez son hôte.

Soucieuse de maintenir un ton assuré en toute circonstance, la donzelle écoutait et devisait, le roulement de ces "r" sonnant toujours à l'oreille du Comte comme une douce mélodie et lorsqu'enfin il se dégagea de son emprise pour l'inviter à prendre ses aises, lui révélant qu'elle serait sous peu l'objet d'un chef d'oeuvre artistique, le mondain fur presque étonné par l'une des remarques qu'elle lui adressa.

- L'on dit également que le génie d'un artiste se relève dans la difficulté. L'homme qui va venir figer votre silhouette sur une toile, vous mettra dans la lumière à travers ce jeu aussi sensuel que pervers qu'est la pénombre qui vient enlacer l'espiègle lueur des flammes. Quand au reste, je vous prend au mot. Je vous ferais visiter la résidence de Nerra un lieu chatoyant pour qui sait... s'en trouvera devenir un nid douillet pour qui voudra s'en approprier les murs.

Le sous entendu était subtile, gage à la veuve Sibran d'en comprendre le sens. Cette fameuse résidence pourrait être la demeure officielle de sa future épouse, après tout, il en était le propriétaire par les liens sacré du mariage, et de fait en disposait comme il l'entendait. Se faisant, Esmera changea soudainement le cours des événements, revenant volontiers sur l'affaire du debut de journée qui avait vu se révéler un homme bien différent de ce que l'on pouvait attester en temps normal. Un homme généreux et sensible, qui comme dit, avait reçu sans la moindre intention d'obtenir, qui avait développé des sentiments nouveau sans la moindre préméditation. Ce fut une épreuve pour Victor à n'en point douter et s'il pouvait être en désaccord sur certains point, n'était pas apres tout les différences qui forgeait une solide union ?

- Je n'apprécie guère paraître attendrissant mon amie. Je suis heureux d'avoir pu me rendre utile à votre égare et de gagner votre admiration tout comme votre respect et votre gratitude, mais permettez moi d'avoir toujours en moi ce malin qui me consume et m'interdit pour l'heure de changer mes valeurs et ce que je suis.

Il prit une pause, observant ce regard tempête qui se changeait presque en braises et dont la signification a son endroit ne portait plus à confusion. Il ne pouvait mentir plus longtemps à l'objet même de sa convoitise.

- Mais... je dois vous accorder raison sur bien des aspects... seulement, comprenez qu'il me faut du temps pour accepter. De même que vous devez comprendre que mon influence ne s'est pas bâti sur quelques sentiments de compassion ou même de tendresse. Mon jeu est celui que vous connaissez et demeurera comme tel, mais je puis volontiers l'agrémenter d'une touche plus humaine, avec peut-être votre concours si d'aventure nous...

Victor fut coupé court par l'arrivée du peintre renommé, Massimo Debreuil, lourdement chargé et qui de surcroît faisait un vacarme du tonneur dans le hall d'entrée avant de faire irruption dans le petit salon. L'homme, la cinquantaine à la longue barbe grise et tout de carmin vêtu, croisa immédiatement la silhouette étendue de la Baronne.

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- Mmmmmaaaaaaaaa ! Quééééééé !!!! Est-ce bien la Dame qui féra ouffice dééé modéle !???? Magnificooo !!!! Somptuosooooo !!!! Arg, né bouché pas madame !!!

Sans prendre la peine de se présenter ni de saluer le Comte, l'homme d'art figea la scène des pouces et des index de ses deux mains, formant un cadre où en son centre se retrouvait la Dame d'Hagerth. Un œil fermé l'autre plié, il entrouvrir à nouveau les lèvres.

- Votre menton ! Plus haut, ouiiiii ! Sublimo ! Massimo vous dit dé né plus bouché !!!

Sur ces mots, l'homme se rua sur son outillage, commençant par placer la toile vierge sur son support en bois avant d'ouvrir une large malette où s'en trouvait tout le nécessaire pour exprimer ce qui lui valait une immense réputation à Marbrume. Ruminant, il semblait parler dans sa barbe, laissant sans doute l'occasion à Esméra de réagir.
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Esméra de SibranBaronne
Esméra de Sibran



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MessageSujet: Re: Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac]   Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac] - Page 2 EmptyJeu 18 Juin 2020 - 22:22
Nonchalamment étendue sur ce divan non loin du Comte, les paroles de ce dernier sonnèrent en son esprit au point de réellement la troubler pour la première fois de la journée. Elle avait été parfaitement stoïque, limite moqueuse à la vision du Comte totalement nu, chose qui aurait choqué n’importe qui, et là voilà à présent troublée par ce sous-entendu qui n’est pas tellement un. Esméra ouvrit de grands yeux et regarda Victor sans pourtant oser relever ce qu’il vient de dire. Vient-il, à mots couverts et soigneusement choisis, d’évoquer une alliance ? Elle le scrute, cherchant sur son visage et dans sa gestuelle quelque chose qui pourrait lui suggérer l’idée qu’il pourrait éventuellement se moquer…mais non. Il a l’air on ne peut plus sérieux et digne, ce qui la trouble encore plus.

- Peut-être est-il parfaitement possible de concilier ces deux aspects de votre personnalité, mon ami. La façade que vous arborez en toutes circonstances afin de garder cette distance et cette crainte que vous appréciez tant et qui vous sont indispensables en affaires. Et la pièce secrète située derrière cette façade, une pièce dont vous confierez la clé à la personne qui vous semble la plus adéquate pour la conserver.

Il semblerait que les leçons de conversations et les exercices de lecture entre les lignes semblent porter leurs fruits. La baronne emploie les mêmes armes que lui afin de lui faire part de son ressenti.

Y a-t-il quelqu’un de mieux placé qu’elle pour savoir que chacun possède le visage qu’il désire montrer et un autre pour le privé, l’apparence secrète dévoilée à un nombre restreint de personnes de confiance ? N’est-elle pas, elle-même, discrète noble dame aux yeux de tous et Essie le gentilhomme au chapeau, certains soirs ? Personne sur cette Esplanade n’est dans la confidence. Les seuls qui l’étaient ont disparu. Elle est donc seule maîtresse de son secret. Peut-être que, dans un souci d’équité, il serait souhaitable d’en aviser le comte mais…pas maintenant. Il sera toujours temps de le surprendre à ce sujet à un autre moment, mais pas ce soir.

Ce soir, l’atmosphère est tout entière dédiée à la douceur d’une séduction partagée qui se manifeste par leurs paroles, leurs regards complices et certains gestes effectués de chaque côté avec brio. Elle écoutait d’ailleurs avec la plus grande attention son hôte avant de hocher la tête, fronçant les sourcils un bref instant à l’entrée du peintre qui avait coupé Victor en plein…en plein quoi au juste ? Elle ne le saura probablement pas avant un moment. Voici l’artiste qui s’installe, petite homme bouillonnant qui a tôt fait de dissiper l’ambiance douce qui s’était installée.

La baronne servit pourtant son plus gracieux sourire au peintre, avant de pouffer de rire et de relever le menton comme il le lui suggérait, l’œil luisant de bonne humeur. Décidément, tout est toujours surprenant, quand Victor de Rougelac tire les ficelles. Il ne fait aucun doute que le portrait que désire le comte ne pourra être terminé en une soirée. La baronne joue donc le jeu, comme d’habitude, contrainte de garder la pose pour la postérité.

- J’espère tout de même avoir le droit de parler ou à défaut de pouvoir boire quelque chose, Monsieur. Vous ne pouvez exiger d’une dame en habit d’apparat de demeurer ainsi durant des heures…

Esméra a un regard pour le peintre présentement en train de fouiller dans une immense mallette avant de regarder le Comte, très amusée.

- Avouez que vous l’avez fait exprès pour que je sois obligée de demeurer immobile sous vos yeux…

Il n’y a aucune rancune dans ses paroles, elle se contente de lancer un regard pétillant à son hôte, avant d’ajouter, sur le ton du jeu et du défi :

- Je refuse d’être la seule à souffrir, mon ami. Venez donc prendre place à mes côtés afin que nous puissions continuer de deviser sans distraire l’artiste…

Esméra lève la main pour qu’il la rejoigne, tout sourire. Dans ce geste si simple passe toute la familiarité que la baronne s’autorise avec lui sans que la présence du peintre ne la gêne en quoi que ce soit. Elle attendra patiemment qu’il la rejoigne pour dire, d’une voix douce et paisible :

- Vous étiez sur le point de dire quelque chose avant l’entrée pleine de fougue de ce peintre. Vous souhaiteriez donc que je ponctue votre jeu d’une touche humaine à l’occasion ? Que vouliez-vous dire par là mon ami ?

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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac]   Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac] - Page 2 EmptyVen 19 Juin 2020 - 12:52
La baronne de Sibran avait sans doute appréhendé la personnalité du Comte de Rougelac bien plus rapidement que le commun des mortels. Elle semblait même être une élève averti et a présent rompu à l'exercice des sous entendus. Ce que la jeune femme déclara ne tombait pas dans l'oreille. Elle comprenait à la fois les obligations du rôle que tenait son homologue dans la sphère publique et le soucis de faire paraître que dis-je, d'inspirer crainte et controverse, et en même temps elle prônait une certaine forme de conciliation avec le visage plus humain que lui avait offert le mondain. A cet instant, le Comte aurait volontiers déposé une clé dans le creux de la main de la veuve pour lui avouer qu'elle incarnait cette personne, seulement il préféra lui déclarer sa flamme de vive voix...

Mais l'arrivée du maître peintre mit bien malgré lui en déroute les intentions du sang-bleu. Signe du destin ? Etait-il peut-être prématurée d'exprimer de tels sentiments, une telle confiance acquise si rapidement ? Victor avait peut-être laissé trop de place à ses sentiments et en avait oublier toute prudence ? Il avisa le drôle et insolite petit bonhomme du regard, ne se formalisant pas sur le manque totalement de convenance du vieillard et pour cause, il s'agissait d'un brillant artiste et on connaissait ces excentriques et prodigieux personnage comme quelque peu déconné de la réalité. Et puis... il l'avait peut-être involontairement sauver d'une erreur de jugement ? Reléguant donc ce doute qui s’immisça dans son esprit, le sang-bleu laissa donc l'artiste faire son entrée et s'atteler à l'esquisse de sa future oeuvre.

Le vieille homme qui avait le nez dans ses affaires balaya burlesquement l'air de ses bras, écoutant d'une oreille distraite les commentaires de la donzelle qu'il allait coucher sur sa toile et tout en cherchant dans ses affaires les pigments qu'il allait devoir utiliser, il marmonna.

- Faite faite, mais né perdait pas votre pose Bella ! Maaaahh !!! Où ai-je donc mit cé pinceau !!!

Ronchonnant quelques instants, il sorti de sa mallette les pigments ainsi que ces instruments, sautillant finalement sur place malgré son âge avancé et l’arthrose qui gagnait ses articulations. En cet instant, était-il alors plus judicieux ne narrer la gestuel et les coup de pineau de l'artiste ? Ou était-il préférable de s'intéressait au duo de noble, Esméra requérant la présence à ses coté de son hôte capable de la surprendre au point de la faire rire et de lire dans son regard une forme certaine de passion pétillante ? Le jeu et le défi semblait être omniprésent dans la relation qui animait les deux nobles et après lui avoir servit un regard tout aussi mutin, Victor se dirigea vers une commande pour en sortir deux coupe ainsi qu'une bouteille de vin.

- Maaaaaa !!! Yéééé vous vois !!! Yé besoin aussi de boire amigo !! Céla décuple les sens et mon art !!


Souriant face à l'intervention du Maître peintre, Rougelac décida de sortir une troisième coupes avant de les remplir. Il en posa ensuite une sur une console toute proche de Massimo avant de se diriger vers le divan et se délester d'une seconde coupe qu'il glissa dans la main de son invitée de marque. Certes, la baronne avait été familière mais cela ne choque personne, Victor en semblait même apprécier l'exercice de style. Nul timidité de transparaissait chez cette jeune veuve, non, elle semblait si sûre d'elle et ses exigences n'était finalement que de bonne guerre.

Embrassant le dos de la main libre de la Dame d'Hagerth, il s'installa à ses cotés, une proximité d'une étrange sensualité que le peintre Debreuil, saisit sans mal.

- Prodigieux. Madame, allongé légérément votre jambe, mais né dévoilé pas votre grain dé peau ! sourtout pé !

Victor s'inquiéta alors de ce que le maître artiste semblait vouloir réaliser. La toile ne devait comporter que, la baronne et non lui car cela laisserait plus que des certitudes transpirer de l'oeuvre. Alors, avant de répondre à la baronne de Sibran, il avisa Massimo qui su immédiatement lire son inquiétude.

- Mon chér Comte, soyez sans crainte, vous apparaitrez sur cé chef d'oeuvre de manière détournée ! Mé !!! Laissez moi vous garder la surprise pour la fin !

De quoi il en retournait ? Nul ne le savait et peut être d'ailleurs que la baronne émettrait quelques réserves, voir quelques exigences ? C'était en tout cas le moment pour elle de l'exprimer alors que le peintre commençait à tracer au charbon l'esquisse de ce tableau en devenir. Le Comte lui, retourna son attention sur la délicieuse jeune femme aux multiples facettes avant de pouvoir enfin lui donner la réplique.

- Je ne peux donc rien vous refuser. Je l'avoue, l'idée de vous avoir devant moi, figée dans le temps, m'a beaucoup plus et le mot est faible. Il sembla alors légèrement hésitant quand à la suite. Et pour votre concours, je... non... il serait bien trop opportun d'affirmer certaines choses. Il me serait agréable de... Non, ce n'est point le lieu pour une telle discussion, mais sachez que votre présence ne me laisse insensible. Vous êtes si conciliante, vous ne jugez sur les apparences et peu de gens peuvent se targuer d'avoir un esprit aussi ouvert qu'averti. J'ai encore beaucoup à apprendre de vous et sur vous, et comme vous l'avez comprit, vous allez devoir vous libérer ces prochaines soirées afin de notre bon artiste puisse achever son chef d'oeuvre. A ce moment là, Massimo releva la tête de sur sa toile et acquiesça d'un ample mouvement de tête.
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