Nuances de bleu [PV Victor de Rougelac]

Au delà du respect et de l'amour qui transpirait des paroles de la Baronne de Sibran, le Comte en saissait aussi et surtout le grand respect qu'elle portait pour son père. Il avait été comme un héros, une idole, une figure, un modèle. Les synonymes ne manquaient pas à ce sujet, tout comme la tristesse d'un passé révolu signa la visage de la veuve Sibran. Irrémédiablement, la Fange en était la cause... et cela en devenait même banal. La morosité qui s'empara d'Esméra en se rappelant à ses souvenirs devait cesser au plus vite de l'avis du Comte. Bien heureusement, il se passait quelque d'aussi électrisant qu'ardent, qu'un simple échange de regard entre eux, dissipa ce moment embarrassant. Chemin faisant, l'irrésistible passion qui les animait poussa la donzelle à regagner la proximité de son hôte, index sur son torse. Ses sous-entendus avaient fait mouche et la sang-bleu se plaisait toujours à donner la réplique en toute légèreté. Elle semblait si confiante, si sûre d'elle, qu'elle en était un objet de fascination à part entière. Elle se plaisait à se laisser entraîner dans cet univers que lui proposait le Comte et ce jeu complice qui montait en intensité jusqu'à qui sait s'embraser pour ne jamais se consumer et rester vivace telle une rose éternelle.

Mais nous n'en étions pas encore à ce stade bien que leur sentier semblait à présent tout tracé. Il était déjà certain que la prochaine visite du gouverneur de Sombrebois serait tout sauf monotone et il se réservait le droit de penser que la jeune femme serait plus à la hauteur que lui de sa prochaine réception. Un sourire grivois aux lèvres, Victor observa l'être qu'il courtisait, ce petit bout de femme surprenant qui se dirigeait sereinement vers l'escalier pour regagner le rez-de-chaussée.

Se chargeant de récupérer une bouteille pour cet énième chapitre de la soirée, il rejoignit la donzelle qui en retour l'interrogea sur ces parents, récupérant son brocart au passage. Il avisa la pièce de tissu plié avant de relever le menton et tendre la main en direction de sa comparse.

- Je vous l'offre. Après tout, il porte mon odeur. Cela vous permettra ainsi de vous rappeler à nos bons moments lorsque vous serez retourner à vos obligations.

C'était plutôt arrogant de sa part mais à la fois de bonne guerre persuadé qu'elle ne prendrait pas pour argent content son attitude au parfum de désinvolture et d'amour de soit. Lui offrant ensuite son avant bras, Victor la guida vers le hall avant de reprendre la direction du grand escalier qu'ils gravirent pour la seconde fois. Durant le trajet qui les séparaient de l'office du Comte, Rougelac s'employa à satisfaire la curiosité de son amie, toujours dans un style décalé qu'on pouvait lui connaitre.

- Il me reste tout au plus quelques cousins et... dois-je vous l'accorder, une légion de bâtard sans nul doute. C'est que je ne suis plus tout jeune voyez-vous... alors, en ai-je butiné des pots de miel.

La référence était burlesque, osée voir d'une impolitesse saisissante. Mais Esmera connaissair suffisement le personnage pour ne pas s'attarder sur ses mots.

- Mes parents s'en sont allés rejoindre les Trois depuis déjà fort longtemps. Bien heureusement, ils m'ont légué un patrimoine que j'ai su fructifier très tôt. Je n'ai manqué de rien et je n'ai pas à me plaindre de leur éducation, d'ailleurs se sont ils sans doute retourner maintenant fois dans leur tombes en voyant mes méthodes de travail et certains de mes... vices.

Victor lui servit un sourire mutin avant d'enfin s'arrêter devant une porte qu'il ouvrit avant d'y pénétrer à la suite de la jeune femme. Les deux sang-bleu déboucherent donc dans une pièce qui inspirait une certaine sérénité. L'imposant bureau en chêne massif ne manquait pas d'allure comme les nombreuses bibliothèques qui tapissant les murs. La décoration de l'office était à l'image de son propriétaire finalement. Il y avait là l'audace, la démesure et pourtant une forme de sobriété, de rigueur dans les dispositions des éléments qui la composait.

- Voici mon lieu d'étude. Il s'en est fait et défait a ce bureau des alliances tout comme des traîtrises. Prenez vos aises, je vais chercher dans l'une des bibliothèque de quoi ouvrir cette bouteille et le servir. Oh... si je ne vous sollicite pas en déraison, regardez dans le premier tiroir de mon bureau. J'y ai laisser sans doute l'une de mes pipe et ma bague à tabac.

Amusée par les propos du Comte, la baronne s’incline tout de même avec un certain respect face à Victor lorsqu’il lui offre le brocart. Les yeux tout pétillant de malice, elle se retient de commenter, pour une fois, l’extraordinaire prétention de son hôte. Comme si elle allait dormir avec ce vêtement, comme une jeune fille amoureuse d’un garçon et qui a réussi à lui subtiliser un mouchoir, un mouchoir qu’elle garderait contre son cœur tout en songeant à son aimé. L’idée même qu’elle puisse faire cela l’amuse terriblement. Qui sait ? Peut-être que ce soir, elle dormira en brocart. Elle essayera, juste pour voir ce que cela fait.

- Je vous remercie Victor, c’est une pièce magnifique, j’en prendrai soin.

Posant sa main libre sur l’avant-bras offert, elle gravit donc les marches en sa compagnie, tout en l’écoutant se vanter de ses nombreuses conquêtes et par là même…de sa très probable et nombreuse descendance illégitime. Une fois de plus, Victor emploie des mots que ne renierait pas le plus vil pourvoyeur de plaisir des bas quartiers de la cité. Cela étant, la baronne sait qu’il s’agit ici du phrasé typique de Victor quand il se sent à l’aise avec la personne qui l’accompagne. Il n’a plus tellement de barrière, tout du moins se permet-il de prendre des libertés avec le vocabulaire généralement admis dans une conversation entre un noble seigneur et une noble dame. D’autres en auraient été offensées, pas elle. Parce qu’elle a compris qui il est. Tout au plus se permet-elle de lever les yeux au ciel en disant, avec un sourire :

- Vous avez fait voir du pays à tant de femmes, mon ami, que vous devriez vous reconvertir en guide touristique.

Elle n’a pu s’empêcher de lui rappeler les mots qu’il lui avait dit lors de sa méprise, lors de leur première rencontre. La référence est donc tout aussi burlesque et déplacée, sans que cela ne pose le moindre petit souci d’étiquette, de convenance ou de bienséance à la baronne. Elle reprend toutefois son sérieux lorsqu’il évoque ses parents.

- Je suis navrée pour vos parents.

La baronne n’a pas le temps de pousser davantage la conversation au sujet des parents du Comte, elle est invitée à entrer dans une grande pièce décorée de bibliothèques, et d’un énorme bureau de chêne disposé en son centre. L’élégance du mobilier est en concurrence directe avec toute la rigueur d’un tel endroit dévolu au travail et non à la détente. Curieux endroit pour prendre un verre de vin en bonne compagnie. Quoiqu’il en soit, elle dépose avec prudence le brocart sur une console et va donc ouvrir le premier tiroir du bureau du Comte, cherchant du regard ce qu’il a indiqué.

Cela sera assez facile à trouver. Une petite blague de cuir ouvragé à côté d’un étui allongé dans lequel trône très certainement une pipe apparaissent alors qu’elle écarte quelques feuillets parcheminés.

Soulevant les deux objets, elle aperçoit, juste dessous, des tas de documents qu’elle devine parfaitement confidentiels. Elle ferme le tiroir rapidement, sans se permettre une seule seconde de lire, et revient vers son hôte, pour lui tendre ce qu’il souhaitait obtenir.

- Ce n’est guère un endroit propice à la détente, si c’est ici que vous travaillez.

Elle le regarde, puis observe à nouveau la pièce avant de demander :

- Vous m’honorez de votre confiance, en me laissant ouvrir le tiroir de votre bureau. Si c’est ici que se font et se défont les alliances de la famille Rougelac, c’est d’autant plus aimable à vous de m’avoir laisser accéder à cet endroit. Cela étant, mon ami…vous devriez ranger un peu plus soigneusement vos feuillets. J’ai du en soulever quelques-uns qui étaient négligemment posés sur vos petits accessoires à vice.

Elle montre la blague et l’étui d’un regard amusé.

- Je n’ai pas vu de quoi il retourne mais s’ils sont rangés là, c’est qu’ils sont importants.

La baronne a un grand sourire avant d’ajouter :

- Excusez-moi je suis moi-même extrêmement méthodique et ordonnée, n’y voyez rien de personnel dans ce que je vous ai dit. Tout au plus voyez cela comme une gentille suggestion de la part d’une femme qui a à cœur de vous donner un petit conseil, rien de plus.

Esméra regarde alors la bouteille et demande, en s’approchant encore :

- Alors, de quel cru s’agit-il ?

A dire vrai, la baronne de Sibran n'était pas une femme d'une compagnie monotone. S'en était même tout le contraire tant elle semblait apprécier l'exercice de la réplique, tantôt légère, piquante ou même solennel. Elle savait garder son sérieux lorsque les circonstances s'y prêtait comme elle était fort enclin à la plaisanterie lorsqu'on lui donnait du grain à moudre en ce sens. Après avoir offert la pièce de tissu à sa courtisé trouvant sa démarche digne d'un jeune coq de la vingtaine à peine, il n'eut pas à attendre longtemps pour voir resurgir la personnalité joyeux et taquine de sa comparse. Sa verbe, qui venait le rappelait à leur première rencontre des plus insolite ne manqua pas non plus de faire mouche, provoquant chez les mondain un large sourire qui laissait apparaître sa dentition.

- C'est une idée mon amie, c'est une idée. Levant le regard pensivement, il rajouta. Le circuit serait mémorable ! Le voyage serait tantôt bucolique tantôt raffiné, un terroir unique. Il y en aurait pour tous les goûts ! J'imagine qu'en cette perspective, vous seriez mon hotesse d'accueil.

Dit-il en la gratifiant d'une œillade complice et taquine. Ce qui paraissait étrange c'est que la Dame d'Hagerth ne semblait pas la moins du monde jalouse. Cela le rendait perplexe car avec sa vie de dépravée de la luxure, il aurait cru qu'elle chercherait à le museler... à moins qu'elle ne s'y emploierait après une éventuelle union ? Seule la veuve pouvait le savoir. Pour le reste, elle avait raison, l'endroit était plus propice au travail qu'à la détente, mais Victor appréciait s'y réfugier pour d'autres choses.

- C'est aussi un lieu sujet à la méditation. On s'y sent serein d'une certaine façon.

Ne devisant pas plus au sujet de ses parents, il laissa donc toute latitude à la donzelle à fouiller dans ses affaires pour lui ramener finalement les objets indispensable à l'un de ces petits pêché mignon : la consommation d'herbe. La Veuve Sibran, cela aurait un fait nom de vin des plus vendeur d'ailleurs, s'employa à gratifier alors son hôte d'une nouvelle flopée d'amabilité alors qu'elle se tenait tout à coté de lui en admirant les lieux de son regard frai et nouveau. Puis elle lui avoua un sens prononcé pour le rangement. Une maniaque donc ? Cela semblait le cas d'après ses propos ce qui poussa Victor à lui adresser un sourire amusé avant de prendre les effets qu'elle lui ramena et les posa sur un plateau où il venait d'y entreposer alcool et verres.

- Vous avez raison, je manque peut-être un peu d'organisation dans ma paperasse. Mais ce lieu est interdit à la domesticité, et comme je n'ai guère de goût prononcé pour le rangement... Vos conseils sont les bienvenue, gage à présent à moi de trouver un parti capable d'être en mesure de pallier à mes carences.

Dit-il en lui adressant une seconde oeillade pour ensuite soulever le plateau et se diriger vers le bureau afin de le poser dessus. Si les tiroirs étaient en désordre, au moins son plan de travail faisait place nette. Il se plu alors à répondre à sa comparse sur le cru qu'il venait de choisir. Allait-il à nouveau laisser place aux allusions tendancieuses ? Certainement ! Sur l'instant, à son proche contact, le mondain eut l'ardant désire de lui faire goûter séance tenant un cru d'une autre couleur et épaisseur mais s'abstint de toute vulgarité de la sorte car il aurait très certainement dépasser plus que des limites de l'entendement.

- Il s'agit d'un petit vin du plateau du Labret. Vous verrez son parfum... mêlant note florale et boisée. En bouche... il se déguste avec sensualité. L'on pourrait presque la vider d'une traite tant il s'en trouve léger dans son épaisse. Et sa robe... très légèrement rosée...

Il tira le bouchon de liège, servit deux coupes et en tendis une à la donzelle, l'invitant à observer le liquide carmen et y poser ses lèvres avec une infime tendresse.

- Lentement, prenez le temps de laisser ce liquide se rependre sur votre palais... Là où certain vin frappe fort et vite, s'éteignant au bout de quelques instant, celui-ci vous transporte de longue seconde durant et sa saveur se mue à mesure que vous le gardez en bouche.

Il effleura ses lèvres des siennes avant de faire quelques pas en arrière pour l'inviter à prendre place dans le fauteuil face au bureau. Il contourna l'ouvrage pour s'installer à sa propre place avant d'ouvrir la blague à herbe et fourrer une partie de son contenu dans la pipe qu'il alluma par la suite, diffusant de large rond de fumée au dessus de lui, se dissipant ensuite au contact du plafond.

Le comportement du Comte est tout sauf apaisant, et cela même si la pièce est destinée à distiller une certaine sérénité. Le sang bleu provoque la baronne sur tous les plans, sur tous les sujets et elle a fort à faire pour résister à l’attraction que suscite cette provocation. Elle n’aura pas un mouvement aux gestes du Comte, se contentant de sourire légèrement sous ses lèvres, avant de prendre place dans le fauteuil qu’il lui indique, le laissant s’occuper de son herbe à fumer, tandis qu’elle déploie sa jupe pour prendre place sur l’élégant siège capitonné.

Suivant les conseils judicieux de son hôte, Esméra laisse le vin caresser son palais avant de le laisser s’écouler dans sa gorge avant d’esquisser un autre sourire, un sourire d’intense satisfaction.

- Une merveille…

Elle garde son verre à la main et le regarde, l’homme puissant en train de scrupuleusement préparer sa pipe. Elle a la très surprenante impression de vivre un moment à part, quelque peu hors du temps. Un des rares moments où Victor ne joue plus son rôle de Comte presque omnipotent, mais son rôle d’homme. Un homme qui invite la noble dame qu’elle est à partager un moment intime et à l’abri des regards. Voilà qui ressemble presque à une vision abstraite d’un quotidien de couple. C’est du moins l’impression qu’en a la baronne sur le moment même. Il y a une espèce d’accord tacite entre eux, un accord sur bien des points, un accord muet et pourtant bien présent.

Esméra ne dit rien pendant de longues secondes, toute à ces considérations qui la poussent à remettre pas mal de choses en question, comme son existence sur l’Esplanade, tout son passé, tout ce qui a fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. Cela la pousse à inévitablement se projeter, dans des contours mal définis, dans un avenir différent de celui qu’elle s’était toujours imaginé. Un avenir ici, entre ces murs. L’espèce d’un instant, elle songe que ce genre de moment à deux, posé et tranquille, pourrait devenir une habitude. Plus tard…Pour l’instant, elle reprend la conversation, parlant de choses et d’autres avec le Comte, d’un ton doux et paisible, tout à fait en accord avec l’ambiance posée de cette pièce et cela durant de longues minutes. Le Comte est tout à sa pipe, exhalant des volutes de fumée odorante qui ne dérange en rien la baronne.

Dehors, la nuit est bien installée désormais et le silence a envahi les rues de l’Esplanade. Le verre de la baronne est vide, elle le dépose à ses côtés, sur une petite table délicatement travaillée.

- Vous n’avez pas ménagé vos efforts pour que cette journée soit mémorable, Victor. Jamais de toute ma vie je n’ai eu l’occasion de voir presque toutes les facettes d’une personne en quelques heures…

Elle a un ravissant sourire pour son hôte, les mains croisées sur ses jambes, le dos droit.

- …et jamais personne ne s’est donné autant de mal pour que je me sente bien, à tout moment du jour. Je vous remercie pour tout cela. Cela étant, il commence à se faire tard, et je n’ai pas pour habitude de veiller plus que de raison. Même si je n’ai rien prévu pour la journée de demain, j’aimerais ne pas me départir de certaines habitudes.

La baronne ajoute, dans un grand sourire :

- Vous levez-vous tôt mon ami ? Peut-être pourrai-je vous voir demain matin avant de regagner ma résidence ?

L'épilogue de cette soirée touchait à sa fin. La Baronne de Sibran faisait remarquer à son hôte ô combien elle avait apprecier partager ces moments en sa compagnie et semblait si ravi d'avoir pu découvrir de nombreuses facettes chez ce dernier. Le moins que l'on puisse dire, et Victor s'en nota le constat mentalement, c'est que cette soirée ne s'était pas le moins du monde déroulé comme il l'avait initialement prévu. D'ordinaire, cet état de fait lui aurait laissé un goût amer en bouche, seulement, étrangement, il n'en ressentait pas cette sensation.

Ses besoins quand à tourmenter la frêle donzelle c'étaient dissipés à mesure des événements et il fallait bien l'admettre, la Dame d'Hagerth en était la responsable indirectement. Elle ne s'était jamais montré terrorisée ni même offensée par les mots et l'attitude du mondain. A chaque fois, elle avait su tourner en quelque sorte la situation à son compte, rendant toute hostilité inexistante, renforçant l'entretien d'une relation qui prenait des allures passionnels et sincères.

Sur les bon mots de la sang-bleu, ils se quittèrent donc, ne partageant la même couche, en se promettant un dernier tête à tête le lendemain matin avant que ne se rompe la magie de cette rencontre riche en émotions, révélations et rebondissements. Un dernier baise main et le duo regagna donc leur couche respective avant qu'aux premières lueurs du jour, le Comte de Rougelac ne s'introduise dans les appartements de la jeune femme. Une sorte d'ultime escarmouche pour signifier à la veuve Sibran qu'il restait toujours imprévisible.

Une fois n'était pas coutume, il portait un plateau d'argent composé de lait et autres boissons chaudes le tout accompagner de petites douceurs. Déposant ses effets sur la console jouxtant le lit à baldaquin. Il s'assis en bout de lit pour contempler Esmera en plein sommeil, la couverture ne dissimulant qu'à moitier son corps tentateur, signe qu'elle avait sans doute vécu une nuit mouvementé mais qui sait, peut être par des rêves heureux.

Ses doigts vinrent quelques bref instant flirter avec ses hanches puis l'une de ses cuisses, descendant lassivement, sensuellement jusqu'à son mollet puis ses chevilles et enfin son pied, se retirant dès lors qu'il pouvait sentir la demoiselle se réveiller.

- Chose promise, chose dûe ma très chère amie. Je vous ai apporté de quoi vous restaurer et vos effets ont été soigneusement entreposés sur une chaise. Si vous ressentez le besoin d'une petite baignade avant votre départ, faite mander Bathilde.

Il se redressa alors, mimant son intention de prendre congé pour vaquer à ses affaires et obligations car de toute évidence, sa tenue d'apparat semblait tout indiqué qu'il serait de sorti sur l'Esplanade aujourd'hui pour quelques... intrigues de cours à n'en point douter.