[Intrigue] Une rumeur persistance

L'homme se mettait donc à parler et pour sûre il était de nature très causante, ne jouant pas vraiment la carte de la prudence. De l'avis du Comte de Rougelac, cette particularité tendait à lui faire penser que l'individu n'était pas de sang noble ou tout du moins qu'il n'avait pas eu l'éducation réservé à la Haute. Ainsi donc, l'homme prétendait avoir le soutien de la bourgeoisie, une bourgeoisie qui depuis quelques mois d'ailleurs semblait trouver grâce auprès du Roi, ce qui venait en contradictoire avec les prétendues affirmations du prétendu souverain légitime.

Le mondain écoutait attentivement son interlocuteur, faisant fi du reste, se concentrant sur son vocabulaire et sur le fond des propos que l'homme lui tenait. Ce dernier cherchait donc à obtenir une certaine forme de neutralité de la noblesse dans ses aspirations à conquérir la couronne et souhaitait que Victor en soit le levier providentiel. Ne s'arrêtant en si bon chemin, il évoquait la problématique au sujet de la milice et esquissa l'idée d'user de corruption pour ne pas la voir nuire a ces desseins.

Était-il réellement légitime ? Était-ce seulement un fou opportuniste ? Victor commençait à se forger une idée précise qui dans tous les cas n'allait pas changer sa plans. S'acoquiner à un tel homme, usurpateur ou pas, était un projet bien trop risqué à concevoir.

- Nous en avons certainement, moi et mon ami ici présent.

En désignant la "Muraille" d'un regard appuyé avant de faussement laisser croire qu'il pesait le pour et le contre. Finalement, afin de n'éveiller aucun soupçon, Rougelac opina du chef, prêt à laisser croire qu'il adhérait à ce complot.

- Il m'est préférable de me ranger dans le camp du vainqueur. Vous semblez avoir fédéré d'importants soutiens. Je ferais le nécessaire pour vous dégagez la voix sur l'Esplanade et mon ami, vis à vis de la Milice. Mais aurais-je besoin de garantie quant à une place de choix au sein de votre "gouvernement".

Menti-il. Mieux valait ne pas trop montrer un empressement soudain à rallier sa cause au risque que l'homme n'ai de doutes quant aux réelles intentions du mondain.

- Je vous ferez savoir mes revendications par l'intermédiaire de votre bonne amie ici présente, Madame Mohartie. Si vous n'avez d'autres objections, mieux vaut ne pas s'attarder ici tous les quatre. Je suggère que nous quittions, moi et mon ami, le Temple, quelques minutes avant vous. Ainsi, tout possible espionnage, dont nous ferions l'objet, serait voué à l'échec, question de prudence.

Si tel n'était pas le cas, Rougelac offrait toutefois ce cadre illusoire s'installer dans l'esprit de l'individu et de la bourgeoise pour rendre toujours plus réaliste le traquenard qui se préparait à l'extérieur. Ce fut le moment d'attendre l'approbation de ces deux interlocuteurs avant de passer à la seconde étape du plan concocté avec son allié Desmond de Rochemont.

Victor semble accepter totalement le discours de notre interlocuteur et je dois dire que je suis assez déçu, acceptant tout ce que le prétendu fils du premier Roi indique, ne posant aucune question, ayant juste une seule demande, une place de choix dans le gouvernement auquel le prince s’empresse de répondre :

Vous serez récompensé au-delà de vos espérances les plus folles, j’ai besoin d’un premier ministre compétent et je suis sûr que vous serez parfait à ce poste.

Il sourit en prononçant ses dernières paroles et il me fait un clin d’œil, comme si sa victoire était déjà acquise, il ajoute même :

Concernant votre ami, il occupera le rôle de chef de la milice.

Là, il marque un point, finalement, il ne manque pas d’esprit ce petit jeune, il est même assez intelligent pour remarquer qu’il a en face de lui, un homme d’exception comme ma personne. Mais Victor met fin à la discussion, en indiquant qu’il souhaite que nous partions en avance pour perdre d’éventuels espions. J’acquiesce donc à ses paroles et après nous être rhabillés, pour ne pas choquer les gens au-dehors, nous quittons le temple.

J’avoue être en pleine confusion, ne sachant pas sur quel pied danser, mais commençant à connaitre mon allié, je sais que parfois ses mots et son attitude sont exactement contraire à ce qu’il pense vraiment. Finalement, même une fois que nous avons quitté le bâtiment, il ne m’indique pas de mettre fin à l’opération « endormissement », et je laisse donc ma souricière en place. Comme prévu, je ne fais aucun signe à mes hommes, au cas où nous serions épiés et je passe devant la charrette remplis de foin et les trois hommes qui vont suivre le plan à la lettre.

J’accompagne donc mon allié jusqu’au Manoir, espérant que tout s’est bien passé lors de notre opération. Je suis assez confiant, mais on ne se sait jamais ce qui peut arriver, c’est comme sur un champ de bataille, la meilleure stratégie vole en éclat dès la première flèche tiré. Maintenant, il ne reste plus qu’à attendre le résultat, si tout a bien fonctionné, nous irons dans le bâtiment abandonné rue des écartelés questionner de manière plus « approfondis » nos otages.

Est-ce que Victor veut renégocier sa position ? Il a les épaules pour devenir roi, c’est sûr, je pourrais ainsi devenir chef d’état-major de la future armée, ce qui sera toujours mieux que chef de la Milice. En tout cas, il fera un bien meilleur dirigeant, car il sait faire des compromis, je pourrais dire que c’est un politicien accompli, dans le bon sens du terme. Mais il faut d’abord accomplir un premier pas, qui commence ce soir.

Prononçant de belles promesses, le mystérieux voyageur cherchait donc bien à gagner les faveurs des deux nobles en position de négociation. Le commun des mortels n'aurait pu raisonnablement refuser une telle opportunité mais Rougelac était devenu suffisemment sage et prudent pour ne pas se laisser tenter par une offre si généreuse, peut être même trop généreuse à son goût.

S'il accepta les termes de cette négociation ce n'était que pour mieux endormir la vigilance du prétendu héritier dont il devait gagner la confiance avant que ces hommes ne le cueillent à la sortie du temple. Pour se faire, il devait se prémunir de se trouver directement impliqué dans ce traquenard tant que celui ci n'était couronné de succès.

Certes, quitter le temple avant les deux cibles était une décision qui pouvait s'en trouver risqué, seulement, le déploiement de leur force était en place pour assurer la continuité de leur plan. Ainsi, les deux nobles regagnèrent sereinement le Manoir Rougelac dans l'attente du rapports des deux hommes de mains du Comte. La première ligne était composée des mercenaires recrutés pour l'occasion par Ser Desmond Rochemont, tandis que la seconde était composée des hommes de main de Victor, ayant pour mission de superviser les opérations. Si les choses tournaient mal, la milice ne devrait mettre la main que sur les mercenaires et ainsi ne pas pouvoir remonter la tête du réseau.

Gagnant l'un des salons du Manoir, le mondain invita son subalterne à prendre place sur un siège. Attendre n'était jamais chose plaisante mais dans une telle affaire, il s'agissait d'une prérogative indispensable pour préserver la notoriété des deux sang bleu. Conscient que cet état de fait devait frustrer son allié, Victor chercha à le rassurer.

- Je peux lire en vous que vous auriez préféré participer à cette opération, seulement, vous m'êtes trop précieux pour risquer de vous voir mis au fer si cette affaire tournait mal. Je suis convaincu que vos mercenaires se débrouillerons fort bien sans vous. Si la tournure des événements risquait de ne point nous être favorable, nous auront au moins l'avantage de dissimuler notre implication.

Il prit un temps de pause avant de rajouter sur un sujet sans doute éveillant la curiosité du chevalier.

- Soyez certain que je ne changerais pas de ligne conductrice. Malgré l'offre de cet opportuniste, je préfère garantir toutes mes chances de préserver mes acquis. Je livrerais cet homme aux autorités car nous aurions bien trop a perdre à nous acquoquiner à ce dernier. Je n'ai pas obtenu ma richesse et mon influence en misant sur des "variables". Tout est question d'équation mon ami, et de probabilité. Cela peut vous paraître bien abstrait, mais croyez-en mon expérience.

Restait à présent à savoir si leur plan et l'organisation du rapt sous la houlette de Desmond allait porter ces fruits.

C’est donc confortablement assis que nous discutons Victor et moi, comme deux parfais nobles, à la fois calmes et posés, alors que nous avons en vue, une opération d’enlèvement en plein Marbrume. Mon allié me connait bien car il voit parfaitement mes sentiments, n’ayant guère l’habitude de ne pas participer à l’action. Même quand j’avais mon propre domaine, je chargeai toujours à la tête de mes soldats, appréciant particulièrement de faire partie intégrante de la bataille.

Toutefois, je le comprends, je ne travail plus tout seul et mes actions influencent directement la réputation de toute la maisonnée des Rougelac. Je hoche donc simplement la tête et lui réponds :

Comme d’habitude, vous avez raison. Même si j’ai confiance dans les hommes que j’ai en partie formés, je ne peux m’empêcher de me dire que j’aurais été plus utile là-bas qu’ici.

La suite des propos de Victor ne me surprend pas, il est aussi insaisissable qu’une anguille et c’est pour cela qu’il est devenu une des plus grandes figures de l’Esplanade. En tout cas, nous allons nous attirer ainsi les faveurs du Roi et c’est une bonne chose, c’est juste que je n’aimerais pas être à la place du prétendu fils de l’ancien dirigeant et de dame Mohartie, celui qui a maintenant la couronne semble prêt à tout pour la conserver.

Pour passer le temps, je sors une des cartes du quartier, elle a été grossièrement dessinée à la main par un scribe, mais elle m’a bien servi pour expliquer le plan à mes hommes et je recommence encore une fois :

Cinq rues partent du temple, j’y ai positionné trois mercenaires dans chacune d’elle. Je les ai engagés via un mercenaire expérimenté, qui est aussi un ami, afin que l’on ne puisse pas remonter à nous, ils ignorent complètement l’identité de celui qui les a payés. Leur but est de les menacer discrètement à l’aide d’une dague pour éviter que la populace autour ne remarque le ménage. Ils n’auront pas d’autre choix que de les suivre.

Je m'arrête ensuite une minute pour montrer le Temple:

Quatre de nos hommes déguisés en paysan et poussant une charrette de foin, vont les suivre, arrêtant quiconque essayera de s’échapper, à l’aide de leurs dagues ou leurs gourdins. Si les choses tournent mal et qu’il y a des blessés ou des morts, ils seront cachés dans la carriole. Il y a que nos hommes qui connaissent le lieu où ils devront nous attendre, un bâtiment abandonné rue des écartelés, où se trouve déjà tout le nécessaire avec des chaines pour les attacher.

Si l’opération se passe bien, un de nos hommes viendra nous chercher et nous pourrons nous y rendre en toute sécurité. Si les choses tournent mal, par exemple, une bataille où tous nos mercenaires sont tués par une force supérieure en nombre, les gardes ont pour consigne d’abandonner l’affaire et de continuer à jouer leur rôle de simples paysans, minimisant ainsi les risques.

Voilà, je pense avoir pensé à tout et je sers un verre de l’alcool préféré de Victor, pendant que je prends une chope de bière, appréciant à la fois son côté onctueux et légèrement fruité à la pomme, faisant ainsi passé ainsi agréablement le temps.

-- Demande Mjitage --

Difficulté de l'action : Importante (Le temple est un lieu fréquenté, il y a des rondes fréquentes de la milice ; l'homme à l'habitude de fuir )
Présence de la milice autour : Oui
Présence des deux cibles : Oui

-- Mjitage : Discrétion des hommes de Desmond --

Discrétion : 12
Nombre de rand à effectuer : 15
Pour réussir il faut des rands inférieurs à 12 ou égal à 12
Pour réussir l'action de discrétion il faut la moitié +1 des rands soit une réussite pour que l'action soit une réussite (soit 8 rand réussi)
Note : En cas d'échec critique il faudra un rand supplémentaire de réussite ;
Note : En cas de réussite critique il faudra un rand de moins en réussite pour réussir ;

Résultat : 13 ; 17 ; 4 ; 19 ; 11 ; 18 ; 10 ; 20 ; 16 ; 6 ; 12 ; 16 ; 6 ; 18 ; 19 ;

Commentaire : Malheureusement, il semblerait qu'il faudra revoir l'entrainement des hommes, puisque la plupart se font rapidement repérer... Reste à savoir par qui.

-- Mjitage réparage Milice ou cible --

Sur les 15 hommes, 9 sont repérés par
Entre 1 et 4 : Ils parviennent à rattraper leur échec précédent et maintenir les illusions
Entre 5 et 15 : Ils sont repérés par les cibles ;
Entre 16 et 20 : Ils sont repérés par la milice ;
Note : si des mercenaires parviennent à se rattraper et si le total arrivent à 9 (8 initial +1 de l'échec critique) de réussites précédentes, la tentative d'enlèvement peut encore avoir lieu

Résultat : 4 ; 12 ; 9 ; 15 ; 14 ; 9 ; 8 ; 2 ; 14 ;

Commentaire : Les mercenaires ont la chance de ne pas se faire repérer par les miliciens, cependant les deux cibles les repèrent et décident de se séparer. S'en suit un jeu de cache cache dans la ville.

-- Mjitage fuite des deux cibles --

Difficulté de l'action : Entre moyenne et difficile (ils ont réussis à repérer avant l'attaque les hommes, mais il faut maintenant arriver à s'échapper complétement)
Niveau de difficulté : 11
Pour réussir, ils doivent faire 11 et moins ;
Pour échouer, ils doivent faire 12 ou plus ;
Note : En cas d'échec critique ils seront arrêtés par la milice pour le trouble ;
Note : En cas de réussite critique, ils disparaitrons sans possibilité d'être retrouvé ;

Résultat : 2 ; 8

Commentaire : les deux cibles disparaissent dans la ville ; ils vous appartient d'abandonner ou non, de faire remonter l'information à qui de droit ou non ; de laisser comme ça et de reprendre une enquête plus tard ...

Plus d'une heure après avoir regagné l'Esplanade et le Manoir Rougelac, l'attente des deux nobles, anormalement longue se solda par une bien mauvaise nouvelle lorsque l'un des homme de main du Comte se présenta dans le salon, la mine morne. Victor le toisa un instant, comprenant derechef que l'homme n'allait pas leur annoncer le succès de leur mission.

Prié de faire son rapport promptement, l'individu semblait quelque peu fébrile, craignant le courroux de son maître et son allié à la carrure imposante. Il détailla alors le cours des évènements. S'ils 'étaient joué des patrouilles miliciennes, tout portait à croire que la bourgeoise et son acolyte avaient flairé leur présence. Expliquant en détails la course-poursuite qui s'en suivi avec les mercenaire à la solde du chevalier Rochemont, les deux cibles s'étaient d'après lui séparés et avaient réussi à disparaitre dans les dédalles de rues du quartier populaire de Bourg-Levant. L'échec semblait sans conteste et cette situation laissait à penser que les deux amants avaient peut-être préparer eux aussi un plan de fuite.

La mine maussade, le mondain resta un moment interdit de toute réaction, de toute parole avant qu'il ne lance un regard inquisiteur dans la direction de l'homme venait de faire son malheureux rapport.

- Regroupez tous les hommes au repère abandonné rue des écartelés. Je ne saurais dire si nos cibles se doute de notre implication dans cette évènement, mais nous devons réagir et mettre la main sur l'un ou l'autre de ces pièces maitresse de l'affaire. Va et que tout le monde se tienne prêt.

Il laissa l'homme prendre congé non sans lui lancer une dernière réplique.

- Ser Desmond Rochemont mènera les opérations. Hors de ma vue maintenant!!

Après ces mots, il laissa la porte se refermer avant d'appuyer son regard sur son acolyte qui s'était offert quelques collations pour passer le temps. Dans une parfaite maitrise de ces émotions, il s'accouda à la table et joignit ses deux mains sous son menton avant de reprendre la parole.

- Nous avions une chance sur deux de mettre la main sur eux. Ils semblent plus prudent que je ne l'aurais pensé. A moins que... nous nous soyons fait devancé. Qu'importe, il faut agir vite. Vous avez la direction des opérations. Vous avez carte blanche pour me ramener l'homme ou sa complice la bourgeoise. Evitez une effusion de sang si cela est possible. Pour l'heure nous n'avons commis aucun délits qui pourrait permettre à la milice de remonter jusqu'à nous. Si nous récupérons au pire Madame Mohartie, nous tenterons de la faire parler avant de la confier aux autorités. Je crains qu'il soit difficile de retrouver notre homme, sans doute coutumier des bas quartiers. Faite votre possible, j'aviserais à votre retour.

Si Desmond voulait encore rester prendre du bon temps, un verre d'alcool en main, sans doute pouvait-il comprendre qu'il n'était plus temps de se pavaner et que l'action l'attendait, sous couvert des ordres de son allié.

C’est donc raté ! Au fur et à mesure que l’homme nous fais son rapport, je sens la colère montée en moi, finalement, j’aurais dû y aller moi-même, je les aurais pris par la peau du cou et les aurais ramenés de force, s’il le faut. Victor demande à tous les hommes de m’attendre à la base que j’avais choisie et il m’enjoint de prendre l’affaire en main, sans bien sûr faire trop couler le sang et bien évidement le plus rapidement possible.

Je ne prends même pas la peine de finir mon verre et je m’élance vers la sortie du manoir, puisque je suis déjà équipé de mon armure et de mon épée. Je sors rapidement de l’esplanade en passant par la porte des Anges et je retrouve mes hommes au lieu indiqués. Je leur indique rapidement :

J’ai renvoyé les mercenaires, nous sommes maintenant entre personne de confiance, alors notre mission est de chopper la femme et de la ramener ici, si possible sans la tuer, mais l’heure n’est plus aux demi-mesures, vous avez compris ? Maintenant changez-vous en marchand, vous avez deux minutes.

Je les vois tous hocher la tête et nous partons en direction de la demeure de Dame Mohartie. Le mercenaire est comme d’habitude devant la bâtisse et semble particulièrement inquiet, je lui dis simplement, sans même m’arrêter :

J’ai été demandé, vous devez savoir pourquoi.

Il ne m’arrête pas, persuadé que j’ai été invité par la maitresse des lieux. Je laisse mes hommes à l’intérieur et jouant mon va-tout j’indique au domestique :

Nous sommes là pour escorter votre maitresse, elle est en grand danger.

Lui aussi ne me pose pas de question et il m’emmène rapidement dans le petit salon qui est dans un désordre indescriptible, la femme semble avoir ouvert tous ses tiroirs et elle met frénétiquement des documents dans de grands sacs. Elle sursaute en me voyant arrivé et sort même une dague, prête à se défendre, mais je lui indique :

Nous avons été attaqués sur le chemin du retour, le comte est blessé mais toujours en vie. Il nous attend dans un endroit sûr.

Je regarde ensuite tout autour de moi, mais je ne vois personne d’autre, je demande donc à la jeune femme :

Où est le fils du Roi ?

Celle-ci fond brutalement en larme et me réponds entre deux hoquets :

C’est terrible, nous avons été suivit également ; nous nous sommes séparés et je ne sais plus où il est. J’avais prévu de fuir Marbrume, mais comment pourra-t-il me retrouver ?

Je hoche la tête pour montrer que j’ai compris et je lui dis :

Ne vous inquiétez pas, je vais laisser un de mes hommes ici, il l’amènera à notre base secrète si besoin.

Je décide de la mettre en confiance et je lui continu :

Amenez votre garde et votre domestique, on n’est jamais trop prudent.

C’est donc en grand nombre que nous sortons, j’indique à un des sbires de Rougelac de payer un gamin des rues pour nous ramener l’homme si celui-ci revient, mais à une autre adresse pour éviter toute surprise, même si elle est très proche de la rue des écartelés et nous partons à l’endroit indiqué. Le reste des hommes portent les différents sacs qui doivent comporter des documents compromettants, sans doute des noms liés au complot. Nous arrivons ainsi à destinations sans encombre et la première chose que je fais c’est leur dire :

Je vais vous conduire au comte, mais vous ne pouvez pas y entrer armer et votre homme devra rester à l’extérieur.

Elle m’assure bien comprendre et fais tout ce que je lui demande. Nous arrivons ainsi devant deux portes, la première est à destination des employés de Dame Mohartie que j’enferme à double tour, puis je pousse cette dernière à l’intérieur de l'autrepièce, en lui disant :

Vous êtes désormais ma prisonnière !

Je peux ainsi envoyer un message à l’intention de mon allié, la mission est à moitié terminé, quand à moi, je reste ici, la vigie que j'ai laissé dans l'autre bâtiment m'avertira si quelqu'un approche.

Après le départ du chevalier de Rochemont, le Comte de Rougelac s'offrit quelques heures de repos. Un moment propice à la réflexion quant à cette affaire qui prenait du plomb dans l'aile. Rien n'avais jamais été acquis d'avance pour Victor durant sa longue vie d'intriguant semé de succès tout autant que de désillusions, mais son caractère opiniâtre avait souvent raison de ces moments difficiles.

L'intrigue autour de ce prétendu héritier au trône semblait pourtant au centre de ces préoccupations car il le savait mieux que quiconque, cela pouvait améliorer grandement sa réputation qu'il s'évertuait depuis maintenant de longs mois à entretenir parallèlement à ces projets d'envergure au sein de la noblesse et sur les terres du baron de Sombrebois.

Il reçu finalement des nouvelles de son allié par message et se rendit comme convenu au repaire de ce dernier. Son noble homme de main semblait avoir retrouvé la bourgeoise ce qui le remettait sur les étrier au sujet de cette affaire. Desmond avait su neutraliser sans effusion de sang la garde rapprochée de cette dernière et d'un hochement de tête à l'endroit de la muraille, il lui signifia toute sa satisfaction avant de se diriger vers la cellule de fortune de la jeune femme.

Pénétrant la pièce sous l'escorte de son allié, il fixa alors d'un regard inquisiteur la prisonnière avant de définitivement écarter toute attitude de faux-semblant.

- Madame Mohartie, ne jouons plus la duperie à présent. Vous avez pu mettre en échec mes hommes à l'extérieur du Temple, mais vous avez commis l'erreur de retourner dans notre demeure. Je ne vais pas vous mentir, je n'ai aucune intention d'accepter l'offre de votre amant. Et je vais vous faire une toute dernière proposition. Aidez-nous à le retrouver et à le livrer au Roi et vous pourrez continuer à jouir de votre avantageuse position, ou entêtez-vous dans une cause perdu et vous tomberez avec lui. Votre amant n'a et n'aura jamais le soutien nécessaire pour renverser l'ordre des choses, que vous le vouliez ou non, c'est une réalité. Pensez à vous et dites-nous où il se cache.

Il tourna autour de la donzelle avant de rajouter.

- Vous êtes intelligente, alors ne me contraignez pas à vous livrer au Roi pour complicité. Qui sais quelle méthode il usera pour vous faire avouer. Acceptez ma main tendue.

info a écrit:

Besoin éventuellement d'un jet de dé MJ pour voir si Victor arrive à persuader la bourgeoise ?

L’affaire est dans le sac, c’est sans aucun doute ce que Desmond et Rougelac avaient dû se dire en parvenant à embarquer l’ensemble des gens de la noble dame. Cependant, le chevalier avait commis une erreur qui allait être fatale aux deux hommes. Ne pas vérifier que l’ensemble des domestiques étaient bien présents. Une petite main, fluette, fragile s’était glissée dans une armoire, apeurée par la taille imposante du chevalier, elle avait suivi le groupe jusqu’à la cachette et avait avisé avec horreur l’enfermant de ceux avec qui elle travaillait jusqu’ici. Consciente d’être l’unique chance de sa maîtresse, elle s’était précipitée, pieds nus jusqu’à la caserne pour hurler la sombre affaire à qui voulait bien l’entendre. Soucieux de la gravité des accusations, mais ne pouvant laisser le doute planer, ce ne fut deux coutilleries qui furent envoyées en direction de l’endroit, deux coutilleries oui, mais pas seulement un sergent fut embarqué dans l’affaire, alors qu’on faisait déjà mander les capitaines. Une bien sombre affaire, sans aucun doute, affaire qui mériterait d’être décortiquée avec minutie afin que l’ensemble des tenants et aboutissants soient traités convenablement. Suivant la gamine qui n’avait de cesse de sangloter, persuadée que sa maîtresse serait retrouvée morte, ou pire, abusée, elle hésita cependant à plusieurs reprises avant de retrouver le bon chemin. La coutillerie ne tarda pas a envahir l’endroit, libérant ceux qui s’étaient retrouvés enfermés, écoutant les premiers témoignages, alors que la seconde, accompagnée du sergent, ne tarda pas à interpeller l’ensemble des hommes de main de Rougelac, chevalier compris. Tous étaient désormais en état d’arrestation, tous sans exception et les passe-droits de nativités du comte n’y changeraient absolument rien. L’ordre venait de bien trop haut pour permettre l’espoir naïf de négociation ou autre.

Le capitaine n’avait pas tardé à arriver lui aussi, haletant à cause de son retard, contrarié par les soupçons et rumeurs qu’ils avaient perçus qu’on lui avait compté, expliqué et déformé. Son regard jugeur et sévère c’était déposé sur la silhouette du noble, visiblement commanditaire de l’ensemble, puis de la noble, qui commençait à sangloter, comprenant sans doute bien trop vite ce qui l’attendait. L’homme d’armes leva la main, imposant un silence alors qu’il ordonnait que tout ce beau monde ne soit emmené à la milice, sans aucune discrétion, sans aucune compassion pour la réputation de ceux qui étaient présents et dont l’influence n’avait à cet instant aucun impact.

- « Desmond, en tant que Chevalier de la milice vous me décevez, je me demande où sont vos priorités. J’ose croire que la traitrise ne fait pas partie de votre vocabulaire, sans quoi, la dernière chose qui vous attend, c’est la corde »

sa voix était dure, froide, son regard aiguisé par l’aigreur et l’incompréhension. Jamais n’aurait-il pu envisager qu’un homme ayant offert sa lame au roi, qu’un homme qu’il avait directement sous ses ordres et dont le sang bleu imbibait ses traits aurait pu se résoudre à telle bassesse. Scrutant Rougelac, il lui passa lui-même les liens autour des poignets, le forçant sans aucune délicatesse à se relever. Le comte n’avait jamais commis de méfait contre la couronne, à sa connaissance du moins, mais son absence de participation au grand événement hormis d’un point de vue financier ne l’aidait pas à gagner la moindre faveur pour ce capitaine jurant par les faits d’armes.

- « Vous feriez mieux de garder le silence » l’invita-t-il cependant « Et à me suivre sans lutter, vous vous expliquerez dans mes bureaux et j’ose espérer que votre explication tiendra la route, pour vous, tout du moins » conclut-il en le poussant vers la sortie.

L’ensemble des individus présents furent accompagnés dans la ville, sous le regard incrédule des passants, des observateurs extérieurs qui ne devaient pas comprendre de quoi il retournait, ni de ce qu’il était en train de se passer. Desmond fut séparé du comte, conduis dans le bureau du sergent pour être entendu, Victor lui allait être écouté directement par le capitaine et allait-il devoir se targuer d’une très bonne explication. Il aurait qu’une chance, une unique chance pour éviter le pire, tout comme sa montagne qui partait déjà du mauvais pied avec le capitaine.

Dans la même journée, la noble dame fut condamnée à mort et son corps se retrouva suspendu au bout d’une corde. La foule hurlait à la traitrise, les cailloux venaient heurter son corps sans vie, alors qu’à ses côtés, le fameux potentiel bâtard du premier roi pendait lui aussi. Comment la milice avait réussi à retrouver si vite l’individu, personne ne le savait, toujours était-il que les rumeurs allaient vites se répandre et cette pseudo nouvelle lignée plus légitime s’était éteinte bien trop rapidement pour gagner la moindre légitimité. Le bailli avait été informé des agissements de l’ensemble et s’était saisi lui-même de l’affaire. Rougelac et Desmond furent libérés le lendemain après une nuit dans les geôles humides de la milice, sans nourriture, sans eau et l’unique information transmise aux deux individus, furent qu’une missive ne tarderait pas à se présenter à eux… Ne restait-il plus qu’à savoir si la nouvelle serait bonne ou mauvaise.

Note Mj a écrit:

Bien le bonsoir,

Nous avons été plutôt désagréable surpris de voir une réussite sur un jet d'échec. De ce fait, nous avons décidé de jouer le jeu en offrant la sanction de manière IRP et de vous offrir du jeu. Ainsi, vous le comprenez, l'intrigue se termine sur votre participation et la résolution du mystère ne devrait pas tardé à être révélé :

- Victor, tu as reçu un courrier du bailli ou devrais-je dire deux : ici et ici
- Desmond la tienne est ici, perçoit le temps d'attente de réception de cette lettre comme le temps de réflexion du bailli (qui permet hrp d'éviter toutes incohénces) : juste là

Néanmoins, félicitations pour la résolution du mystère !