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 Une soirée en toute discrétion (Alcème et William)

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MessageSujet: Re: Une soirée en toute discrétion (Alcème et William)   Une soirée en toute discrétion (Alcème et William) - Page 2 EmptyMar 5 Juil 2016 - 1:12
      Je n’entendis aucun bruit. Comme si la pièce s’était soudainement éteinte et plongée dans le plus grand silence. Même le feu dans la cheminé ne semblait plus émettre un son. La seule chose que j’entendais à présent, était les battements de mon cœur. Peut-être que celui qui se tenait en face de moi les entendait aussi ? Je n’en savais rien. Je n’osais pas regarder le fils de la noble famille de pleine face. J’avais peur qu’il m’aveugle d’un coup de couteau. Cependant, je ne pouvais pas non plus garder les yeux baissés, sous peine de l’insulter, certainement. De ce fait, je levais parfois les yeux sur lui avant de les détourner. Pour toujours constater la même chose : Alcème de Vauront me regardait sans la moindre expression. Il m’était impossible de savoir ce qu’il pensait actuellement. Peut-être était-il en train de réfléchir sur la meilleure manière de me faire taire ou de me faire disparaître avec le cadavre du messager ? Peut-être était-il en train de se dire que de toute façon, je ne dirai rien et qu’il pouvait me laisser partir en paix. Mais j’avais peu d’espoir concernant cette dernière hypothèse…
Je le vis soudain avancer vers moi. Doucement, je commençais à me faire à l’idée de mourir.
« Marthe avait raison, je ne rentrerai pas ce soir » me dis-je intérieurement, alors qu’Alcème de Vauront avançait toujours vers moi.
               Il se planta droit devant mes yeux et continua de me regarder. Personnellement, je ne savais toujours pas vers où tourner mon regard. Mais… tant qu’à mourir, autant regarder la mort en face, ainsi que celui qui l’administre. C’étaient les mots que mon père avait prononcés plus d’une fois. Pour lui, un marin, il s’agissait surtout des vagues et des tempêtes. Mais au fond de lui, je savais qu’il pensait aux monstres marins gigantesques et incroyables qui peuplaient les récits de ma mère, bien qu’il ne l’avouât jamais. Petit, je pensais que si je devais mourir ainsi, comme lui, je préférais ne pas le savoir. Fermer les yeux me semblait une bonne solution. Alors quand, les soirs de tempêtes, j’avais l’impression que la maison allait s’écrouler, je fermais les yeux, caché sous ma couverture. Mais aujourd’hui, je comprenais les paroles qu’il avait dîtes. Elles revenaient à signifier « perdu pour perdu, autant ouvrir les yeux sur notre fin ». Moi qui méprisais le peuple de Marbrume justement pour cette formidable capacité de vouloir ignorer sa lente agonie au milieu de fangeux, voilà que je me retrouvais presque dans la même position. Pitoyable…
               Nos regards restèrent donc un moment ainsi, l’un face à l’autre. Peut-être mon père aurait-il au moins était fier de cela. Si je n’avais été l’homme qu’il aurait voulu, au moins serais-je mort comme ce qu’il pensait être la définition de l’honneur… Finalement, Alcème de Vauront leva une main maculée de sang et caressa une de mes joues avec une certaine délicatesse, laissant une trace rougeâtre sur celle-ci. Comme on caresse l’animal qu’on s’apprête à exécuter pour le rassurer. Mon corps ne put retenir un tremblement. L’odeur de sang n’allait donc pas me laisser ? Il fallait donc qu’elle soit mon dernier souvenir ?
               Alors que j’attendais ma mort imminente, je fus surpris de constater qu’il n’en fut rien. Au lieu de levé à nouveau l’élégant couteau de table, le jeune homme passa sa main derrière ma nuque. Je connaissais ce geste, mais mon cerveau refusait encore de croire à cela.
 
               Et pourtant bien malgré moi, je répondis à ce qu’il était en train de faire. Ce n’était pas une envie, mais un automatisme. Je le faisais parce que j’avais fini par prendre cette habitude. Comme à chaque fois, le métier parlait de lui-même. Je me souvenais de la première fois où j’avais pu répondre ainsi au baiser d’une cliente. Je ne m’étais jamais senti aussi sale que cette fois-là. On m’avait retrouvé à pleurer dans la cuisine de Marthe. C’était Hilda, une ancienne de la profession, qui venait de finir une passe, elle aussi. Elle s’était nettoyé les jambes avant de me demander ce que j’avais à chougner comme ça. Je ne lui avais pas répondu tout de suite. Mais quand j’avais fini par desserrer les dents pour lui faire part de mon malaise, je n’avais eu droit qu’à un éclat de rire agressif et un de ses fameux poncifs. « C’est le métier qui rentre » avait-elle dit avant de repartir en me laissant seul.
               Il fallait bien admettre que le métier s’était parfaitement imprimé dans mon esprit vu l’ardeur que je donnais ce soir-là. Je retins une grimace de justesse quand le goût du sang envahi ma bouche. Si l’odeur était déjà détestable, le goût me sembla bien pire… du genre à me soulever l’estomac. Mais il n’était pas question de vomir ce soir, encore moins qu’un autre.
               Alcème de Vauront rompis le baiser avec un certaine douceur, mais je savais bien qu’elle n’était qu’illusoire, tout comme le ton qu’il employait pour me dire que je n’échapperais pas au plan qu’il avait prévu pour moi. J’avais essayé de sortir de son jeu sans trop de blessures depuis le début, louvoyant entre les questions et les regards. Mais je commençais à comprendre qu’à ce jeu, j’avais perdu avant même d’avoir commencé à jouer, dès que j’avais mis les pieds dans cette pièce.
               Mon hôte eut tout de même la bonté de m’éclaircir la situation, alors que mon regard se posait, une nouvelle fois, sur la fameuse missive qu’il venait de laisser sur la table. Je compris vite qu’il ne me demandait que de faire ce pour quoi j’étais venu, mais avec quelqu’un d’autre. Il me donna un nom, mais je le retins à peine. La seule idée que j’avais, était que si je faisais cela, je pourrais partir et m’en tirer sans trop de mal. Oui, cela était dans mes cordes. Oui, je comprenais bien. Après tout, ce n’était pas la première fois qu’un noble « m’offrait » à un autre. Je hochais la tête pour le lui signifier et il s’estima sans doute satisfait de ma réponse muette.
               Je le vis tourner les talons, visiblement pressé. Je restais interdit. Allait-il vraiment se présenter chez cette personne avec ses vêtements éclaboussés de sang ? Cela ne le gênait-il pas ? Je portais discrètement la main à mon visage qui s’était lui aussi tâché de sang. Allais-je devoir me présenter ainsi ? Ce n’était généralement pas bon pour les affaires de ne pas être impeccable devant son client… J’aurai pu essuyer le sang d’un revers de manche, me je savais combien il était dur à faire partir et je ne tenais pas non plus à salir le seul vêtement propre que je possédais.
               Un claquement de botte me sorti de mes pensées. Je n’avais clairement pas le loisir de tergiverser sur tout cela. J’étais attendu…Non, j’avais des comptes à rendre. Ce qui était singulièrement différent. Je tournais à mon tour les talons, pressant le pas pour rejoindre mon hôte. Nous partîmes, laissant derrière nous le cadavre du messager, dont je ne doutais pas qu’il aurait disparu au matin.
               Je retins un soupir, certain d’une chose : je n’allais pas rentrer tôt.
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Alcème de VaurontBaron
Alcème de Vauront



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MessageSujet: Re: Une soirée en toute discrétion (Alcème et William)   Une soirée en toute discrétion (Alcème et William) - Page 2 EmptyJeu 1 Sep 2016 - 17:36
Alcème traversa le couloir avec William sur ses talons.

Le jeune noble croisa un valet qui lui fit un discret signe de tapoter un mouchoir sur le coin de ses lèvres. Alcème ralenti un instant en se demandant à quoi rimait cette mascarade. Les domestiques jouaient aux mimes à présent ? Il était décidément difficile de trouver du bon personnel de nos jours... Le bougre réitéra son cirque silencieux en touchant délicatement ses avant bras en croisant les mains.

Alcème finit par observer ses avants bras et compris que le valet lui indiquait qu'il était couvert de sang. Il sourit en écartant les bras vers le valet et pencha légèrement la tête vers la droite en signe de remerciement. Sans quitter cette posture il pivota sur lui même pour faire façe à William.

Allons mon cher ami ! Vous auriez pu me dire que je ressemble à un boucher couvert de sang d'un cochon, je ne me serais pas vexé vous savez... Je doute que demoiselle De Vauquiéras soit à l'aise avec ce genre de tenue plus que choquante ! Je vais donc vous demander de m'excuser une minute le temps que choisisse une liquette plus adaptée au circonstances...

Alcème se tourna alors de nouveau vers le valet.

Firmin, faites préparer une fiacre à double place, nous partons en goguette... Et donnez donc à Monsieur Ward des vêtements que l'on porte en présence de la bonne société, cela sera une sorte d'extra pour ses services...

Sur ces enterfaits le jeune noble trottina alors jusqu’à ses appartements, pensant à la mission confiée par son père. Il n'avait bien sur pas besoin de William : si il avait voulu gagner les faveurs de la demoiselle par le sexe, il en était parfaitement capable tout seul. Mais l'occasion faisait le larron et il profiterais du garçon de passe comme bouclier si le besoin s'en faisait sentir. Car si le noble ne l'avait pas dit qu garçon, il se pourrait bien qu'il y ai du grabuge ce soir...

Lorsque Alcème arriva devant la porte du manoir, Firmin était en pleine discussion avec William. Il était très agité et faisait de grands gestes visiblement contrarié par quelque chose. Les contrariétés d'un domestiques intéressaient Alcème en aucune façon alors il coupa court d'un ton autoritaire avant de subir la moindre jérémiade.

Firmin, je vous prie de traiter les invités avec le respect qui leur est du. Qu'ils soient Duc ou gens du peuple, il est de notoriété publique que les invités du Manoir De Vauront sont toujours reçu dans le plus pur respect des usages. Je ne crois pas que vos tribulations soient une justification suffisante pour mettre un terme à cette tradition ancestrale, si fait ?

Alcème savait parfaitement que ce qu'il venait de dire n'avais pas vraiment de sens et que la famille De Vauront jouissait d'une réputation d’assassins plutôt que de mécènes. Mais jamais un domestique n'oserait contredire un noble et moins encore un De Vauront...

Non, bien sur Monsieur. Excusez moi pour de débordement regrettable, cela n'arrivera plus...

Très bien alors c'est réglé ! En voiture Monsieur Ward et en route pour la Maison Vauquiéras !

Les deux hommes embarquèrent alors dans le fiacre qui se mit en route dans les rues de l'Esplanade.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Une soirée en toute discrétion (Alcème et William)   Une soirée en toute discrétion (Alcème et William) - Page 2 EmptyDim 4 Sep 2016 - 21:41
      Le valet d’Alcème de Vauront me fit rentrer dans une petite pièce, certes pourtant beaucoup plus grande que la chambre que j’occupais à l’auberge, où il fit rapidement apporter un baquet d’eau et des vêtements propres, ainsi que l’avait demandé son maître. Il s’attarda quelques secondes, comme s’il voulait ajouter un mot, puis secoua la tête et sorti, me laissant seul.
     Je restais quelques instants interdit, abruti par tout ce qui venait d’arriver, comme quand on se réveille d’un sommeil trop profond. Puis, reprenant mes esprits, je me précipitais sur l’eau et saisissant un linge, je le trempais et frottais ma joue aussi fermement que possible. L’idée de garder ce sang séché sur moi me dégoutait. Je frottais encore un peu, puis retrempais le linge dans l’eau qui se tinta d’un rouge pâlot. Je me redressai, quelque peu soulagé. Ma joue était rougie, comme si je venais de recevoir une claque magistrale, mais je m’en moquais bien. L’important était qu’elle fut propre. En repensant à ce que je venais de voir, les larmes me montèrent aux yeux. Si j’avais été seul dans ma chambre ou dans la cuisine de Marthe, sûrement les aurais-je laissé s’échapper. Mais en ces lieux, cela me paraissait aussi sûr que de me jeter contre un fangeux à mains nues.
       Je passais une main sur mes yeux pour me calmer. Il fallait que je reste maître de moi-même encore un peu. Si craquais maintenant, je n’arriverais jamais au bout de cette nuit, j’en étais sûr. Et cela aurait certainement fait trop plaisir au fils prodigue de la famille de Vauront. Fierté, quand tu nous tiens…
 
    Je soupirai, et me dirigeai vers le tas de vêtements qu’on avait déposé pour moi. Si je l’avais pu, j’aurais gardé mes vêtements, même si ces derniers étaient usés et rapiécés. Je les aimais cent fois plus que tous ce qu’on aurait pu me donner ce soir, parce qu’ils étaient rassurants. Parce que la petite veuve qui me les avait offerts, était un souvenir rassurant des nuits que j’avais pu passer. J’aurai pu faire l’affront de ne pas me changer, de rester tel que j’étais. S’il n’y avait pas eu le cadavre du messager entre-temps, nul doute que je l’aurais fait. J’aurais certainement trouvé une excuse, comme souvent. Mais ce soir, on ne jouait plus selon mes règles…
      Je posai une main sur la tunique devant moi. La douceur du tissu me surprit. Depuis tout ce temps que je visitais les manoirs des nobles de Marbrume, je n’avais jamais pensé au fait que l’opulence passait aussi par le fait de posséder des vêtements qui ne grattaient pas. En touchant toujours le tissu, je me sentais stupide de ne pas y avoir pensé plus tôt.
     Je soulevais le vêtement et le dépliais pour le regarder dans son ensemble. Il était très beau. Je restais bouche-bée devant, comme quand on m’avait offert ma tunique bleue. Comme un enfant devant un arbre de Noel comportant mille et un cadeaux. Je me sentais stupide d’être comme cela, mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Mon cynisme avait ses limites et mes envies, aussi profondément cachées soient-elles, étaient tout aussi grandes que celles des autres habitants de la ville. Plus je regardais ce vêtement, plus je prenais conscience du fossé qui me séparait d’une vie paisible. Il était la cristallisation parfaite de la barrière qui séparait la ville en deux, là, juste devant moi. Ce que je ne serai jamais…
 
   Je me déshabillais prestement, ma tunique tombant sur sol dans un bruit de froissement. Rapidement, je délaçais mes bottes, frissonnant au contact froid du sol sous mes pieds. Je commençais à baisser mon pantalon de toile quand j’entendis un bruit dans mon dos. Je fis volte-face subitement. Un bruit de pas retentit. La porte était entre-ouverte, l’ombre du valet juste derrière. Sans doute avait-il jeté un coup d’œil. Je n’allais pas rougir de cela. Les valets des familles nobles de Marbrume m’avaient déjà surpris dans pire situation. Et la curiosité semblait être un trait commun à tous les membres de cette caste.
    Mon pantalon rejoint bien vite ma tunique bleue. Je les posais tous deux sur une chaise…non, un fauteuil tout proche. J’espérais bien les revoir avant de pouvoir rentrer chez moi, à l’auberge. Cela voulait dire devoir rentrer avec le fils de Vauront avant de repartir. Autant dire que cela ne me réjouissait guère, mais je n’avais pas le choix, je ne pouvais aller me balader dans les quartiers populaires de Marbrume avec les vêtements qu’on venait de poser devant moi. J’aurais été bon pour être poignardé dans une ruelle, mon potentiel agresseur pensant pouvoir retirer une grosse somme.
     Alors que j’allais passer la tunique si douce, j’aperçu rapidement ma silhouette dans le reflet d’un vaste miroir. Légèrement trop petit pour mon âge et trop maigre aussi. Peut-être que si j’avais pu manger aussi bien tous les soirs, j’aurai eu la taille et la corpulence adéquate. A côté de cela, je ressemblais encore à un enfant qui aurait grandi trop vite. Je ne me plaignais pas de ce que j’étais devenu. Je me sentais mieux loti que ceux qui dormaient dans la rue, mais il était sûr qu’à côté de la noblesse, je faisais pâle figure. Je m’observais encore quelques minutes, depuis combien de temps déjà n’avais-je pas eu ce luxe (?), puis je passais la tunique. Elle glissa sur ma peau comme de l’eau et je ne pus m’empêcher de sourire à ce contact. Je passais le reste rapidement et me regardais à nouveau dans le miroir.
     Les vêtements étaient quelque peu trop grands pour moi. Il fallait croire que je mangeais véritablement moins bien que la famille de Vauront. Je remontais quelque peu les manches de la tunique, pour que mes mains ne disparaissent pas totalement, puis j’arrangeais mes cheveux. Un garçon de joie se doit d’être toujours présentable.
 
   Alors que je m’occupais de mon apparence, j’entendis une voix derrière moi :
 
« Voilà donc à quoi vous ressembleriez, si vous étiez un grand seigneur… »
 
   Je me retournais, c’était le valet. Comment était son nom déjà ? Je crois bien que je ne m’en souvenais plus. Cela avait-il une quelconque importance ?
   La phrase qu’il venait de prononcer me dérangeait déjà plus. Je ne pus m’empêcher de me sentir quelque peu humilié par cette dernière. Comparer ainsi un garçon de passe et un membre de la noblesse…il était évident que le beau rôle ne me revenait pas. Rien de tel pour me ramener à ma condition. Je souris rapidement cependant :
 
« Peut-être ressembleriez-vous aussi à un noble seigneur si vous portiez ce genre de vêtements… »
 
S’il ne trouva pas la plaisanterie à son goût, il ne le montra pas et s’approcha. Je ne reculais pas.
 
« Vous ne devriez pas faire attendre mon jeune maître » dit-il simplement.
 
Je m’approchais de lui doucement et le regardais. Puis, posant un doigt sur ses lèvres, je déclarais :
 
« Je vous suis ! »
 
   Il se recula vivement, le rouge lui montant aux joues. Mon sourire s’étira et mes yeux brillèrent. C’était une vengeance mesquine, mais je la savourais en regardant le visage du valet s’empourprer.
   Je sortis de la pièce et commençais à emprunter le chemin inverse afin sortir du manoir. Le domestique ne mit pas longtemps à me rattraper et me retint par le bras. Je m’arrêtais et le regardais. Je crus l’espace d’un instant qu’il allait me gifler devant l’affront que je lui avais sans doute fait. Je le vis se pencher sur moi, je me reculais, la surprise se peignant sur mon visage. Lui-même se redressa, mal à l’aise sans doute, tout comme moi. Nous reprîmes notre chemin, sans rien dire. Puis il se tourna vers moi et commença à parler. Je ne l’écoutais pas, entièrement concentré sur ce qu’il allait m’attendre durant la nuit.

   Nous sortîmes devant le manoir. C’était bien la première fois que je me tenais devant les portes officielles de la demeure d’un noble. D’habitude, on me réservait l’entrée de service. Le fiacre demandé était déjà là, superbe comme n’importe quel autre fiacre pouvait l’être. Deux places, l’une à côté de l’autre. Je tirais sur le col de ma tunique. Je n’avais absolument aucune envie d’être si proche d’Alcème de Vauront. Encore moins maintenant que lorsque j’étais arrivé. Je frissonnais à l’idée que si tout c’était déroulé comme prévu, je serais certainement déjà en train de dormir dans le lit du noble, mon travail finit et mon argent gagné. Le valet m’attrapa par la manche pour attirer mon attention. Je le regardais alors qu’il disait :
« Cette ville est perdue ! »
   Comment en était-il arrivé là ? Je n’en savais rien, j’écoutais rarement les valets, sauf quand ils pouvaient m’apprendre des choses intéressantes. Ce qui n’était pas en train d’arriver. Il lâcha mon bras et parla encore et encore. Quelque chose comme les vieilles valeurs se perdaient, que rien n’allait aujourd’hui. D’un côté, il n’avait pas tort. Marbrume était perdue, c’était certain. Mais je n’avais aucune envie de débattre sur le sujet. Mon travail n’était toujours pas accompli et je ne savais pas ce que me réservais cette soirée. Le froid de la nuit me prenait aux jambes et me faisait trembler. Comme je voulais retrouver mon lit !
      Alors que je soufflais sur mes mains pour les réchauffer, Alcème de Vauront fit son apparition, un habit impeccable passé sur lui. En le voyant ainsi, qui aurait pu se douter que quelques minutes plus tôt, il était couvert du sang d’un cadavre qu’il venait fraîchement de tuer ? Je le regardais approcher du coin de l’œil, alors que le valet parlait toujours d’un ton emporté. Le jeune noble fronça les sourcils, je le soupçonnais d’intervenir tôt ou tard. Cela ne se fit d’ailleurs pas attendre, le noble apostropha son valet d’un ton sans appel. Je regardais le valet s’incliner en guise d’excuse.
      Alcème de Vauront grimpa dans le fiacre d’un pas vif et décidé et, la mort dans l’âme, je montais à mon tour et m’installais à ses côtés. Je regardais le paysage défiler en silence, tentant de ne pas paraître trop perturbé. Mais je ne pouvais m’empêcher de penser que l’homme qui se tenait à mes côtés venait de tuer un homme de sang-froid, que ce n’était sûrement pas le premier, certainement pas le dernier et que je pouvais très bien être le prochain. A cette pensée, j'eus l'impression que ma joue rougie brûlait là où le sang s'y était trouvé. Cela se voyait-il sur mon visage ? J'y portais la main et continuais de regarder le paysage. A nous voir partir ainsi à plein galop, j’avais juste l’impression que la nuit était en train de nous dévorer.
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Alcème de VaurontBaron
Alcème de Vauront



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MessageSujet: Re: Une soirée en toute discrétion (Alcème et William)   Une soirée en toute discrétion (Alcème et William) - Page 2 EmptyLun 5 Sep 2016 - 22:07
Alors que le fiacre faisait route vers le manoir Vauquiéras, Alcème pris une minute pour observer William.

Les habits que le noble lui avait offert étaient un peu grand pour lui mais ils lui conféraient une certaine prestance. Le pourpre sombre (presque noir) de la Famille de Vauront faisait ressortir son teint pâle et ses yeux vert d'eau. Alcème s’amusa de cette similitude avec sa propre personne : ses propres yeux étaient verts mais plus vif que ceux du garçon de passe. Si il était né du mauvais coté de la barrière, il serait peut être devenu comme lui...

Si fait ! La Trinité ne fait jamais rien au hasard et le fait qu'Alcème soit né noble et William va nu pied était écrit d'avance ! La peur et l’inquiétude qui se lisait dans les yeux du garçon avaient probablement décidé Serus à en faire un ovin qui serait emmené un jour à abattoir... Nul doute que Rikni elle même s'était penchée sur le berceau d'Alcème pour lui insuffler la rage et le venin qui faisait de lui ce qu'il était aujourd'hui... Tout cela était une évidence aux yeux de l'hériter : personne ne subissait sa naissance mais chacun était à sa place et tout était parfait ainsi.

Alcème ne se gênait pas pour observer le jeune homme, il le fixait sans aucun égard et tentait de déchiffrer ce qui se passait sous ces beaux cheveux. Il en arriva à la conclusion que le lion ne pouvait pas comprendre ce que ressentait la gazelle, alors il se mit à discourir d'un ton enjoué.

Mon cher William, je tenais à vous dire que je suis bien aise de notre rencontre ! Si notre entrevue n'a pas pris la tournure que j'avais initialement prévue je suis sur que notre soirée sera des plus attrayantes !

Laissez moi vous éclairer sur notre entreprise chez la demoiselle de Vauquiéras : comme je vous l'ai déjà dit, un petit moment agréable en votre compagnie sera mon cadeau pour un service rendu. Ceci dit il n'est pas question d'arriver et de vous présenter comme un vulgaire morceau de viande, nous ferons preuve de plus de finesse et de distinction.

Je vous présenterais comme un de mes disciples que j'initie à la vie mondaine : ainsi si vous faites quelque entorse au protocole elle ne vous en voudras pas. Cependant je gage deviner que si vous ne maîtrisez pas tout les codes de notre société, vous devez connaitre quelques unes de nos usages vu votre activité et votre clientèle...


Alcème marqua une courte pause pour laisser infuser ses paroles dans l'esprit de William.

Je compte sur vous pour être irréprochable, tant dans votre comportement que dans vos services. Peu importe ce que l'on vous demande vous vous exécutez sans discuter, est-ce clair ? Vous pourrez constater que la demoiselle de Vauquiéras à des goûts... plutôt particuliers dirons nous. Pour ne rien vous cacher, il se peut que vous ne soyez pas seul dans le lit...

Alcème ponctua sa dernière phrase d'un sourire coquin plutôt inquiétant et guetta la réaction de William
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MessageSujet: Re: Une soirée en toute discrétion (Alcème et William)   Une soirée en toute discrétion (Alcème et William) - Page 2 EmptyDim 11 Sep 2016 - 23:17
     J’écoutais le jeune noble à côté de moi en silence, alors que le paysage défilait toujours devant mes yeux. Sa voix me semblait bien trop joyeuse, vis-à-vis des évènements dans lesquels nous nous plongions. Il semblait même bien trop satisfait du déroulement de sa soirée… Autant dire que j’étais moins enthousiasme que lui sur la mienne. Je laissais mes pensées dériver quelques secondes vers l’auberge de Marthe, ma chambre et mon lit dont le matelas était un peu trop dur, mais qui à cet instant précis, me donnait l’impression d’être le lieu le plus accueillant de la ville…
     Je me reprenais vite cependant : je ne pouvais pas me permettre de donner l’impression d’être ailleurs plus longtemps. Quand un client passait commande, le client passait avant tout. C’étaient les règles du métier. Je me tournais donc vers Alcène de Vauront, un sourire collé sur mon visage. Le revirement ne passerait certainement pas inaperçu à ses yeux perçants, mais j’imaginais qu’il serait toujours agréable pour mon hôte de voir que je pouvais rester professionnel en toutes circonstances. Nos yeux se rencontrèrent à nouveaux. Il me fixait en parlant. Un autre que moi aurait certainement éprouver quelque malaise, mais je commençais à avoir l’habitude de cela, il n’était pas le premier à faire cela. Cependant, il était le premier à le faire comme si de rien n’était, malgré les actions qu’il avait pu commettre sous mes yeux.
     Je réfléchissais alors qu’il me parlait. La maison Vauquieras… je ne la connaissais pas personnellement. Ho, bien sûr les rumeurs avaient tôt fait de m’avertir sur ce qu’il pouvait s’y passer quand personne ne regardait ; les filles de joies étant toujours rapides quand il s’agissait de raconter des histoires à leurs collègues. Mais, aussi surprenant que cela puisse paraître, je n’y avais jamais mis les pieds. Je me souvenais qu’une nuit, certaines de mes connaissances m’avaient proposé de venir avec elles, mais j’étais déjà engagé chez un client fidèle et qui payait bien. C’était tout naturellement que j’avais refusé, bien que l’envie de connaître ce qu’il pouvait se passer derrière les murs de la demeure m’avait quelque peu taraudé.  Cependant, la somme que j’avais récoltée ce soir-là avait tari ma curiosité très rapidement et on ne m’avait pas recontacté par la suite.
      Un frisson me parcouru quand un coup de vent me fouetta le visage. Je me recalais dans mon siège et m’étonnai de ne pas avoir plus froid que cela. Je jetais un coup d’œil au vêtement qu’on venait de me prêter. C’était donc cela, ne pas avoir froid en permanence, malgré le climat néfaste de Marbrume ? Autant j’aimais ma tunique bleue, autant cette dernière ne me protégeait plus des intempéries depuis longtemps. Je resserrai légèrement mes bras autour de moi, profitant du confort qui était le mien pour l’instant, alors qu’Alcène de Vauront continuait de m’expliquer ce qui nous attendait ce soir :
 
« … Ceci dit il n'est pas question d'arriver et de vous présenter comme un vulgaire morceau de viande, nous ferons preuve de plus de finesse et de distinction.
 

Je vous présenterais comme un de mes disciples que j'initie à la vie mondaine : ainsi si vous faites quelque entorse au protocole elle ne vous en voudra pas. Cependant je gage deviner que si vous ne maîtrisez pas tous les codes de notre société, vous devez connaitre quelques unes de nos usages vu votre activité et votre clientèle... »
 
Faire preuve de finesse et de distinction… voilà bien qui était propre à la noblesse, surtout concernant un sujet comme celui-ci. Je ne voyais pas en quoi le fait de me déshabiller devant tout le monde pouvait être introduit avec de la distinction. Mais, je hochais la tête pour lui signifier que je comprenais parfaitement où il voulait en venir et que j’allais être extrêmement professionnel, comme à mon habitude.
      Alors que le fiacre avançait toujours dans la nuit, je laissais me regard dériver à nouveau sur le paysage. Je me préparais au rôle que j’allais devoir tenir. Présenté ainsi comme son disciple, j’allais devoir suivre ses « conseils » toute la soirée, sans savoir ce que cela pouvait me réserver. Devoir suivre les désirs des clients ne me dérangeait pas, d’habitude. Après tout, cela était mon métier. Mais ce soir, après tout ce qu’il venait de se passer, je n’en n’éprouvais pas particulièrement l’envie. Toutefois, je n’en laissais rien paraître et gardais mon sourire. Il n’était pas question que le noble me voit trembler encore une fois. Ce n’était pas uniquement ma fierté qui parlait. Si je tenais à sortir vivant de cette histoire, j’allais devoir participer à ce jeu d’équilibriste : savoir me déplacer en présentant une certaine assurance, sans toutefois faire preuve de trop de témérité. J’espérais juste me montrer doué à ce jeu.
    Je remontai le col de ma tunique après un autre coup de vent alors que mon hôte continuait sur le même ton enjoué :
 
« … plutôt particuliers dirons nous. Pour ne rien vous cacher, il se peut que vous ne soyez pas seul dans le lit... »
 
Il ponctua ses paroles d’un petit sourire, comme pour illustrer ses sous-entendus. Me pensait-il si ignorant ? Pensait-il que j’allais prendre peur et pâlir devant lui ? Non, certainement pas. Il devait évidemment se douter que cela n’allait pas être la première fois que je participais à ce genre de nuit. Et il avait raison. Plusieurs fois, on m’avait fait venir avec d’autres filles de joies pour divertir les assemblées d’une certaine partie de la noblesse. Les orgies pouvaient rapporter gros, mais je ne les aimais pas beaucoup. Je ne cherchais pas l’intimité durant une passe, cela aurait été utopique, mais être ainsi donné à la vue de tous me donnait toujours, et encore, l’impression d’être salit. Bien sûr, dans l’absolu, n’importe qui trouverait mon corps et mon esprit souillés chaque nuit que je remplissais. Mais, l’habitude aidant, je ne me sentais plus atteint par grand-chose, durant ce genre de passe tranquille, « en tête à tête » comme disaient certaines, avec un client…
       Je me consolais quelque peu en me disant, que j’allais peut-être pouvoir manger convenablement ce soir encore. C’était toujours ça de pris.
         Je restais coi quelques secondes pour réfléchir aux paroles du jeune noble, alors qu’il laissait le silence s’installer entre nous, certainement pour que son discours s’imprime de manière claire dans ma mémoire. Finalement, estimant que j’avais retenu ma voix assez longtemps, je déclarai, souriant comme j’en avais l’habitude :
 
    « Je ferai évidemment comme il plaira à Monseigneur ce soir. Je n’oublie pas que je suis toujours vôtre, malgré les évènements nouveaux. J’espère pouvoir vous contenter, comme je contenterais Mademoiselle de Vauquièras et ses… convives. »
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MessageSujet: Re: Une soirée en toute discrétion (Alcème et William)   Une soirée en toute discrétion (Alcème et William) - Page 2 EmptyJeu 15 Sep 2016 - 10:22
Alcème apprécia la réponse de William.

Elle était certes convenue et un peu banale, mais le jeune noble aimait savoir que le garçon de passe lui obéirait au doigt et à l’œil. La nature du noble le rendait sensible à ce type de flatterie mais il appréciait sincèrement le fait que William ai conscience de sa condition et ne cherche en aucun cas à en sortir. Le peuple devait obéir au noble, le garçon de passe à son client et tout irait bien dans le meilleur des monde.

Les compétences du jeune homme seraient réellement mises à contribution (et probablement celle d'Alcème) mais contenter Hélène de Vauquièras n'était pas le véritable objectif de la soirée.

Misandras de Vauront (le père d'Alcème et patriarche de la famille) était en affaire avec Boniface de Vauquièras qui possédait de nombreuses terres sur le plateau du Labret. Un chargement de bois provenant de ses forets avait été livré il y à quelques semaines aux de Vauquièras. Ce chargement était convoité par Misandras et malgré un prix des plus convenables, Boniface n'avait pas donné suite à la proposition de Misandras. Il soutenait mordicus que le prix était bien trop bas, que les armateurs du port lui offriraient bien plus pour cette précieuse cargaison...

Mais Misandras n'est pas de ces hommes à qui l'on dit "non" sans en subir les conséquences.

Un père entouré de sa famille est généralement fort et sur de lui mais lorsque il perds ce qu'il à de plus cher il devient plus vulnérable. Ces faiblesses étaient des outils précieux pour ceux qui savaient et voulaient s'en servir, y compris en affaires... Alcème avait donc été chargé par son père d'enlever sa fille pour que Boniface soit plus enclins à négocier sa précieuse marchandise.

Bien sur une famille noble ne pouvait pas être reliée de près ou de loin à ce genre d'activité, même si elle se nomme "De Vauront". Tout passerait donc par des intermédiaires dont le rôle serait d'éloigner toute connexion à la Famille au Lys Pourpre.

Alcème avait donc profité de la présence de William pour poser le premier pion sur l’échiquier : William sera pointé comme l’instigateur de ce rapt. Le jeune noble ferait en sorte que la famille de Vauquièras le voit bien entrer avec le garçon et que tout le monde comprenne bien ce qu'ils venaient faire ici. Ce ne serait pas bien compliqué avec le gout presque insatiable d'Hélène pour les choses de la chair. Alcème se glisserait dans le lit en leur compagnie et au moment propice endormira la jeune fille avec un poison spécialement conçu à cette fin. Il ne lui resterait plus qu'a évacuer la demoiselle discrètement et de laisser William endosser la responsabilité de cette disparition.

Cependant Alcème n'avait pas encore décidé quelles implications cette élèvement aurait pour William. La découverte de la disparition d’hellène pouvait se faire de deux façon : un garçon de passe hagard et couvert de sang ou un jeune noble horrifié criant à l'aide face à un garçon de passe malhonnête. La méthode que choisirait Alcème dépendra en grande partie du comportement et des réactions de William au moment où il lui expliquerai ses véritables intentions (probablement quand il aurait endormi la jeune femme). Mettre William au pied du mur avec le choix de la peste ou du choléra emplissait Alcème d'une impatience joyeuse qu'il dissimulait de son mieux.

La soirée était décidément encore plus passionnante qu'il ne l'aurait cru...

Tandis qu'Alcème était perdu dans ses plans et ses considérations, le fiacre ralentit et s’immobilisa sur le porche d'une maison richement décorée. Les Vauquièras n'étaient pas nobles depuis très longtemps, à peine deux ou trois génération, mais leur fortune et leur influence allaient grandissantes. Ils avaient fait plusieurs fois agrandir et redécorer leur demeure pour marquer chaque pas qu'ils faisaient un pas de plus dans le grand monde Marbrumeux.

Alcème se pencha vers William.

En scène mon ami ! Je compte sur vous pour être irréprochable : suivez moi de prés et ne répondez que lorsque l'on vous adresse la parole...

Les deux hommes descendirent de voiture et se dirigèrent vers la porte où les attendait Hélène de Vauquièras.

Bienvenue dans la Maison de Vauquièras mon cher Alcème ! Le billet de votre père indiquait une affaire urgente à me soumettre et vu de l'heure tardive de cette chaude soirée, vous me voyez bien intriguée par l'objet de votre venue...

Alcème se courba dans une révérence impeccable, baisant la main de la jeune femme avec une grande délicatesse.

Hélène, votre seule compagnie est une affaire urgente qui nécessite de se déplacer à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Comment voulez-vous que je passe une bonne soirée si je suis privé de votre présence ? Mon ami et moi même n'avons pas pu résister au plaisir de venir vous rendre une petite visite, affaires familiales ou non...

La jeune femme pencha le cou vers William.

Et qui est donc votre ami ?

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MessageSujet: Re: Une soirée en toute discrétion (Alcème et William)   Une soirée en toute discrétion (Alcème et William) - Page 2 EmptyDim 25 Sep 2016 - 22:50
    Le fiacre s’arrêta doucement au fond d’une rue. Me penchant en avant d’un air curieux, j’observais le manoir Vauquiéras. Comme toujours, les nobles avaient toujours les plus grandes demeures. Celle-ci me sembla différente de celles que j’avais vu… Certains murs présentaient des traces d’ancienneté quand d’autres devaient être plus récents. La maison Vauquièras avait-elle été régulièrement rénovée et élargie ? Sans doute…
Je m’apprêtais à descendre quand Alcème de Vauront m’arrêta d’un geste et se pencha vers moi. De sa voix doucereuse, il déclara :
 
« En scène mon ami ! Je compte sur vous pour être irréprochable : suivez moi de prés et ne répondez que lorsque l'on vous adresse la parole... »
 
     Je l’observais quelques secondes, avant de hocher la tête poliment et de descendre du fiacre. Avait-il peur que je dise une quelconque idiotie ? Peut-être que je me trahisse ? Après tout, il n’avait pas vraiment eu le temps de juger mes talents d’acteurs ce soir...
Quand j’étais plus jeune, ma mère m’avait parlé de plusieurs conteurs qu’elle avait vu enfant. Selon elle, celui qui l’avait le plus marqué avait déclaré devant son public : « … le monde est une scène… ». Elle ponctuait toujours cette anecdote d’un sourire entendu. Elle devait sans doute avoir parfaitement compris ce que voulais dire cet homme. Mais, enfant, j’avais beau réfléchir sur le sens de cette phrase, une fois dans mon lit à regarder le plafond, il ne m’était jamais apparu. Il avait fallu attendre Marbrume et les nuits enfumées de la taverne de Marthe pour le saisir. « Le monde est une scène et chacun y est comédien »… à différents niveaux et différents talents. Je pouvais sans doute me targuer d’être un des meilleurs acteurs de la ville, avec les filles. Cherchez une fille ou bien un garçon de joie, et vous trouverez sans aucun doute un être fait pour la scène et la simulation…. Quoique, Alcème de Vauront aurait pu me faire de l’ombre dans le domaine aussi, présumais-je amèrement.
               Alors que nous nous approchions, la demoiselle de Vauquiéras se décida à sortir de chez elle pour nous accueillir. Je l’observais à la dérobée. C’était une jolie fille, il fallait le reconnaître. Je regardais ses mains : potelées. Dieu, que j’aimais les mains un petit peu potelées chez les femmes, je trouvais cela extrêmement séduisant, mais je m’étais toujours gardait de l’énoncer à haute voix. Je réprimais un sourire tenté, pas question d’être surpris ainsi ! Laissant traîner mon regard encore un peu, je remarquai que la jeune femme n’avait pas que les mains de potelées. Comme la plupart des nobles, ses rondeurs étaient apparentes, signe d’une (très) bonne alimentation. Je repensais soudainement à ma cuisinière empotée chez Marthe : petite et maigre, comme toutes les miséreuses… Comme elle me manquait actuellement ! Je laissais les manches trop longues de la tunique couvrirent mes mains et mes poignets, trop maigres pour paraître vraiment noble.
               Je ne fis que peu attention aux paroles échangées entre les deux nobles, des convenances à ne point en douter, comme il est d’usage « en bonne société ». Alcème de Vauront se baissa ensuite dans une référence parfaitement exécutée et donna un baisemain élégant à la jeune femme. Il releva le regard vers la jeune femme et déclara :
 
   « Hélène, votre seule compagnie est une affaire urgente qui nécessite de se déplacer à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Comment voulez-vous que je passe une bonne soirée si je suis privé de votre présence ? Mon ami et moi-même n'avons pas pu résister au plaisir de venir vous rendre une petite visite, affaires familiales ou non... »
 
  Le voyant faire, il s’en fallut de peu que j’explose de rire. Tout étant si parfaitement programmé et joué, c’en était merveilleux, une vraie œuvre d’art ! Convenances et hypocrisie : le parfait duo d’acteur sur la scène de la noblesse de Marbrume ! Et je pus confirmer mes soupçons : les fils prodigue de la famille de Vauront était un bon acteur lui aussi. Les hautes sphères de la ville ne cesseraient donc jamais de m’étonner…
     Je déguisais mon fou rire dans un sourire poli. Laisser aller mes sentiments maintenant, c’était signer mon arrêt de mort d’une manière ou d’une autre. D’autant plus que la charmante demoiselle tout en forme se penchait vers moi, certainement pour connaître mon identité.
 
   « Et qui est donc votre ami ? »
 
C’était à mon tour d’entrer en scène. Devais-je penser qu’elle m’avait adressé la parole ? Après tout, on avait été clair ce soir, je ne devais parler que si l’on me l’avait demandé. Techniquement, ce n’était pas à moi que l’on avait fait appel ici. Je pouvais jouer sur les mots et ne rien dire, laissant un malaise certain s’installer. Cela aurait pu être très drôle, mais je l’aurai regretté, sans aucun doute.
               J’offris donc à la demoiselle de Vauquièras un de mes plus beau sourire, celui où se mêlent tendresse et sensualité et laissais mes yeux briller. Me penchant en avant, je mis en pratique toutes mes connaissances pour faire la révérence la plus élégante dont j’étais capable. Puis, je relevais le regard, toujours le même sourire sur le visage et prit la main de la jeune noble pour y déposer un baisemain, comme j’avais pu en déposer tant d’autres durant mes passes. Je me redressai, une main posée sur le cœur avant de déclarer d’une voix chantante :
 
    « Je ne suis qu’un humble jeune homme dans l’apprentissage de la vie auprès de mon mentor. Je puis me permettre d’ajouter que je suis sincèrement enchanté de vous rencontrer, si ce n’est plus encore. J’espère que vous imposer ma compagnie ce soir ne vous incommodera pas. J’en serais mortifié, ma Dame. »
 
    Et je ponctuais mes paroles d’un grand sourire, comme je savais si bien faire.
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MessageSujet: Re: Une soirée en toute discrétion (Alcème et William)   Une soirée en toute discrétion (Alcème et William) - Page 2 EmptyLun 26 Sep 2016 - 17:24
William jouait à merveille son rôle.

Alcème ne doutait pas que l’hypocrisie de la scène avait du sauter aux yeux du jeune homme, peut être même aurait-il rit au nez des deux nobles face à autant de condescendance et d’obséquiosité. Le jeune noble aimait prendre ce masque de galanteries et de bonne manières si propre à la noblesse, il en avait même fait sa marque de fabrique. Ses entrées étaient soigneusement répétées et sentaient toujours une bienséance trop polie pour être honnête... Cela lui donnait un air un peu ridicule dont il aimait tirer parti avant de fondre sur sa proie quand le besoin (ou l'envie) se faisait sentir.

William avait si se contenir et se montrer à la hauteur du rôle auquel Alcème l'avait cantonné. Peut être ne le condamnerait-il pas à l'exil ou la potence finalement ? La suite de la soirée scellera probablement son destin...

Alcème pris de nouveau la parole.

Ce jeune homme délicieux mais un peu étourdi se nomme William ! Allons mon ami, ne savez-vous pas qu'il est impoli de pas donner son nom à une demoiselle ? Surtout lorsqu'elle est aussi délicieuse qu'Hélène...

Sans attendre la réponse de William, il balaya l’étourderie de la main et arbora une mine réjouie.

Ce n'est pas bien grave, votre modestie vous honore mon ami !

Et à la surprise de l'assemblée, il gratifia William d'une embrassade toute théâtrale.

C'était bien sur deux rapides baisers posés sur les joues, comme cela pouvait se faire entre personnes bien nées, la convenance ne permettant pas de laisser planer le moindre doute sur les relations de deux jeunes gens du même sexe. Mais Alcème glissa une caresse sur les avants bras de William qui ne pourrait pas échapper à Hélène. La jeune femme connaissait la réputation sulfureuse du noble et ne manquerait pas de remarquer cet insignifiant détail qui aurait jeté l'opprobre sur Alcème si il l'avait fait devant les mauvaises personnes.

Alcème se décolla de William pour reporter son attention sur la demoiselle de Vauquièras. Le timbre de voix du jeune noble commença fort et clair pour devenir de plus en plus traînant, comme si portait toute la misère de sa condition sur ses frêles épaules...

Si fait, Mademoiselle ! Assez d'embrassades et de badinages pourtant si plaisants, mais le devoir s'impose à nous ! Vous n'imaginez pas ce que ces affaires de grandes personnes m’ennuient... Des écus, des piastres, des terres, des ressources, des alliances... Comme tout cela est pesant ! Si pesant... C'est d'un ennui et d'une inutilité si flagrante qu'elle en serait risible si nous ne devions nous lever au milieu de la nuit !

Son œil se teignit d'une lueur faussement nouvelle.

Et si nous laissions à plus tard toutes ces palabres de gens bien nés ? Mon père m'a mandé pour venir vous trouver immédiatement mais il n'a pas dit quand je devais rentrer...

La demoiselle de Vauquièras ne se le fit pas dire deux fois.

Hé bien Messieurs j'avoue être tentée... Je vous approuve : les affaires peuvent attendre mais il nous faudra quelque chose de fort pour passer le mauvais goût des obligations... Que proposez vous mon cher Alcème ?

Le jeune De Vauront y avait bien sur pensé depuis presque cinq bonnes minutes. Mais il fit malgré tout mine de réfléchir et de trouver la solution dans la même spontanéité feinte que quelques secondes auparavant.

Notre ami William - et moi même également je le confesse - sommes follement amusés par le jeu de Go ! C'est un jeu certes classique mais très tactique, exotique et follement excitant lorsque l'on aime observer les joueurs ! Que pensez-vous de faire une petite partie avant de de parler affaire ?

L'héritière de Vauquièras se fendit d'un sourire étrangement glouton.

Qu'attendons nous ? Allons-y !

La petite troupe entra alors dans le Manoir et se dirigea vers un petit salon où trônait un jeu de Go richement sculpté.
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MessageSujet: Re: Une soirée en toute discrétion (Alcème et William)   Une soirée en toute discrétion (Alcème et William) - Page 2 EmptyVen 21 Oct 2016 - 20:42
    En entrant dans le grand salon, je regardais le plateau de… comment avait-il dit ? Un « go » ?... Je ne connaissais rien des jeux de la noblesse. J’avais participé à certains avec quelques clients à de très rares occasions, mais je m’arrangeais toujours pour perdre devant eux. Ce n’était pas difficile vu qu’on ne prenait pas souvent la peine de m’expliquer la subtilité des règles… Après tout, c’était toujours le gagnant qui avait le droit de réclamer son prix.
 
     La jeune noble nous fit signe de nous assoir devant la table de jeu, et nous nous exécutâmes avec une rapidité confondante. Je pus alors observer le plateau de plus près. C’était un très bel ouvrage, n’importe qui aurait pu en convenir. Le bois était finement sculpté, vernis avec soin. Chaque case était tracée au millimètre près. Rien ne pouvait entacher la beauté de ce jeu, sinon ma grande méconnaissance. Ce n’était visiblement pas le cas des deux nobles. Ces deux-là avaient certainement été formé depuis leur plus jeune âge à ce genre de divertissement. L’aisance avec laquelle ils prenaient place devant le plateau en disait long. On était bien loin des jeux de cartes déchirées de la taverne enfumée de Marthe…
     Je tâchais de jouer mon rôle aussi bien que possible en m’essayant avec les autres, dissimulant mon trouble. La discussion continuait comme si toute cette situation était parfaitement normale. Quand j’y réfléchissais, rien ne semblait l’être ce soir. La chaleur de la cheminée me réchauffait doucement, après la fraicheur de la nuit et de la course. Je fermais les yeux, fatigué de la soirée et de la tournure des évènements. La chaleur aidant, je manquais de m’endormir. Ma tête dodelina et je rouvrais les yeux. Alcème de Vauront entretenait toujours la demoiselle de bonne famille. Comme on me l’avait demandé, je me tenais coi, respectant le rôle qui m’avait été attribué. Relevant la tête, mon regard croisa celui de la jeune Hélène, alors qu’elle plaçait les pions sur le plateau. Un petit sourire naquît sur son visage, alors qu’elle me regardait. Il n’était pas difficile de deviner pourquoi. La caresse que j’avais reçu quelques minutes plutôt ne lui avait pas échappé. Evidemment, elle ne le pouvait pas et tout avait été fait à propos. Alcème de Vauront calculait le moindre de ses gestes après tout.
      La noble reporta son attention sur le jeu et d’un geste de la main, invita à prendre les pions. Je fis comprendre que je préférais être spectateur pour cette manche. Observer me permettrait peut-être de comprendre suffisamment les règles pour pouvoir donner le change à la prochaine partie ?
 
     Il ne me fallut pas longtemps pour saisir le but de ce jeu. Celui qui gagné était celui qui capturé les pions de l’adversaire. Le reste n’était que stratégie et logique. Des choses que j’avais pu expérimenté dans la vie de tous les jours, mais pas en jeu ou sur une carte en prévision d’une bataille. Autant dire que je n’allais pas en mener large. Et cela avait certainement été pensé à l’avance par le fils prodigue de la noble famille. Intérieurement, je le maudissais sur plusieurs générations. Ce type s’amusait un peu trop à mes dépens et quelque chose me disait que cela lui procurait un immense plaisir.
    La première manche s’acheva, et Hélène de Vauquiéras se tourna vers moi. Il était sans doute temps que j’entre dans la partie.
 
   « A nous maintenant ? » proposa-t-elle en laissant planer le doute sur ses réelles intentions.
 
J’aurais pu rebondir sur ses paroles avec un sous-entendu bien placé. Mais n’avais-je pas une figure d’ingénu à tenir (en apparence tout du moins) ? Avec un sourire doux, je pris les noirs, laissant les blancs à la jeune fille. Le blanc n’était-il pas symbole de pureté ? Quand bien même la fille de Vauquiéras se donnait à quelques soirées douteuses, de nous trois, elle devait être celle qui se rapprochait le plus de ce qu’on pouvait appeler « pureté ». Si tant est qu’il en restait quelque trace dans une ville comme Marbrume. Je la laissais commencer et elle plaça ses pions d’une main experte, suivant certainement des techniques qu’on lui avait apprise et qu’elle avait pu perfectionner avec le temps. Puis elle me regarda à nouveau avec un large sourire, me laissant jouer.
     Je levais la main, tachant de cacher mon air incertain. Je n’avais absolument aucune idée de ce que je pouvais faire. Les yeux des deux autres me fixaient, je le savais et cela n’était pas sans augmenter mon incertitude. Je regardais le plateau, observais les pions, et tentais une avancée. Hélène de Vauquiéras eu un petit rire et encercla mon pion aussi rapidement qu’un chat attrape une souris. Je ne m’en formalisais pas : mon geste avait été plus que mauvais ! Et puis… s’il fallait que les nobles parlent affaire, autant laisser gagner la demoiselle et flatter son ego.
     La partie ne fut pas longue et je la perdis sans surprise. Hélène de Vauquièras rit encore quand elle prit mon dernier pion, certainement très heureuse de gagner. Je regrettais mes cartes usées, j’avais fini par être imbattable avec elle… quand je n’étais pas face à un client bien sûr. Je pris un petit sourire contrit et remettais une mèche derrière mon oreille doucement.
 
    « J’ai bien peur que ma passion pour ce jeu ne puisse me rendre plus doué que je ne le suis… » déclarais-je avec douceur à la jeune femme avec le sourire que je réservais à mes meilleures clientes.
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MessageSujet: Re: Une soirée en toute discrétion (Alcème et William)   Une soirée en toute discrétion (Alcème et William) - Page 2 EmptyMer 26 Oct 2016 - 17:17
La partie se déroula sans accroc.

Alcème joua la première manche et William la seconde. Si Alcème avait volontairement perdu face à la demoiselle, il n'en allait probablement pas de même pour le garçon de passe. Le malheureux avait enchaîné bourde sur bourde, visiblement étranger aux subtilités de ce jeu. Les règles étaient très simples et il ne fallait pas plus de cinq minutes à un enfant pour les comprendre. Mais l'on pouvait jouer une vie entière au jeu de go sans en maîtriser toute la stratégie et les combinaisons complexes qui en faisaient le sel de ce jeu.

Après une bonne heure, la partie se termina et William sorti son plus beau sourire enjôleur pour la jeune femme.

L'objectif des deux hommes était de combler la demoiselle de Vauquièras : c'était chose faîte à entendre comment elle riait. Alcème riait lui aussi avec elle pour entretenir cette joie alimentée par une ivresse grandissante avec les verres que l'on ne manqua pas de leur servir. Lorsque le jeune femme fut grisée à point, Alcème ramena la conversations aux affaires. Mais il le fit à sa façon, comme toujours...

Ha Hélène, comme je suis heureux de notre soirée ! Moi qui pensais venir pour une sombre histoire de gens biens né, nous passons une soirée formidable ! Laissons les affaires où elles devraient toujours rester : dans le cabinet d'un comptable ennuyeux et aux lorgnons ridicules ! Concluons plutôt notre jolie incartade dans cette intimité qui à déjà été la notre en y conviant notre beau William...

Alcème frôla alors de sa main droite celle d’Hélène et de sa main gauche celle de William. Son comportement et la contact avec leurs peaux était sans équivoque, faisant courir un frisson de plaisir sur son échine...

Hélène roula alors des yeux et rougit un petit peu. Même la demoiselle de Vauquièras pouvait être gênée par une proposition aussi franche mais cela ne dura qu'une seconde.

Vous êtes toujours aussi étonnant Alcème et vous savez très bien que ce n'est pas pour me déplaire...

Elle se tourna alors vers William, plus entreprenante que jamais.

Mais vous, Monsieur, je ne vous connais pas... A part avoir pu constater que le jeu de Go n'est pas votre fort je ne sais ni d'où vous venez, ni ce que vous me voulez vraiment...

Elle pointa un doigt mi-lubrique, mi-accusateur en direction de William et dodelina de la tête sous l'effet de l'alcool.

Peut-être êtes vous mandé par mon père pour tester vertu... Ou peut être même êtes vous un espion qui n'a d'autre entreprise que celle de m'occire dans une entretenue inconvenante...

Alcème tenta de rattraper la situation qui prenait une tournure des plus désagréables.

Enfin ma chère, je n'aurais jamais introduit auprès de vous quelqu'un qui vous voudrait du mal ! William à des références solides qui...

La jeune femme leva la main avec autorité, stoppant net Alcème dans son explication.

Assez Alcème ! Je connais votre nom, votre réputation et (sourire gourmand) toutes vos qualités... Mais vous Monsieur ! Je ne connais même pas votre nom ! Donnez le moi je vous prie et dîtes m'en un peu plus sur vous...

Cette fois les dés étaient jetés et Alcème ne pouvait plus intervenir. Le jeune noble espérait que le garçon de passe ne ferait pas de bourde ou, pire encore, ne se trouve une inspiration soudaine pour la protection d'une future victime. Alcème le lui avait bien sur pas dévoilé ses véritables intentions, mais William avait bien du voir quel genre d'homme il était avec l'épisode du messager...

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