Motivations pour nourrir les pauvres ou intérêts personnels ? [RP Libre Commun]

Après mon discours quelque peu enflammé sur les nobles mais sitôt rattraper pour tout mettre sur le dos des fangeux, ces foutus créatures, Gondemar prit le relais et fort heureusement, il semblait que j'avais rattrapé ma bêtise qui avait failli provoquer une émeute.
Maintenant la responsabilité de la famine et de la misère fut amené sur les créatures à nos portes ... Et Gondemar attisa cette vérité et on entendit des:

"OUI ! A BAS LA FANGE !!"
"LE GRAND DADAIS À RAISON !"
"OUAIS ! BIEN DIT !!"

Réajustant le jeune marc dans mes bras pendant que les bonnes gens se bousculaient pour se servir comme ci ça devait être leur dernier repas. Je remarquai alors une forme humaine familière dans la foule. Non ce n'était pas Xandra qui déjà s'approchait de Gondemar mais une de mes ... Servantes. La petite malingre Louise Ochaison. On aurait dit un poulet balloté en large et en travers dans un poulailler.
Néanmoins, elle travaillait pour moi dans mon laboratoire clandestin qui faisait des recherches sur les Fangeux.
Apparemment la petite était venu pour s'approvisionner en nourriture ... Il fallait bien en profiter, surtout lorsque nous avons un petit être fragile et vulnérable à charge.

Elle murmurait quelque chose mais que je compris tout de même. Je regardai le petit Marc et je me relâchait puis il partit en courant dans la direction opposée. Je hocha la tête en direction de la jeune mère avec un grand sourire puis je me détourna de cette fourmilière pour me diriger vers Gondemar et Xandra. Je dis alors en ouvrant grand les bras et gardant mon sourire aux lèvres.

«Xandra Erkal ! La petite voleuse aussi rapide qu'un renard est devenu une milicienne,si je m'attendais à cela !»

Théodemar avait réajusté son discours à la situation, les esprits se calmait, un peu, mais pas assez pour qu’elle se permettre de baisser sa vigilance, mais elle était trop curieuse, comme toujours. La rousse s’autorisa donc à jeter un oeil dans sa direction. Visiblement il l’avait vu et n’avait eu aucun mal à la reconnaître, du moins il lui sembla que son sourire lui était adressé. Elle prit quelques secondes pour le dévisager avant se concentrer à nouveau sur les pauvres gens, sur son nouveau binome. Elle trouvait que Théo avait bien plus changé avec les années que Gondemar; Peut être parce qu'elle l’avait bien moins contempler à l’époque…

D’ailleurs ce fut les mots Gond qui mirent un terme définitif à l’agitation ambiante, ou plutôt qui l'orientât vers autre chose, en l'occurrence toutes cette nourriture. La rousse écarta la main de son fourreau, tourna à nouveau les yeux vert eux et décida de les rejoindre.

Je ne serais pas longue.

Le milicien lui demanda ce qu’elle allait foutre mais la jeune femme ne lui répondit pas.
Elle commença à se frayer un chemin dans la foule empressé, encouragé par un signe de main de Gondemar.

Xandra entendit faiblement une voix de femme prêt d’elle, elle ne garda que les mots qui l'intéressait à l’esprit, “Ecu rouge”, sans ça elle n’y aurait pas prêté attention. Bien sur elle avait déjà entendu ce surnom, la jeune milicienne savait tout ce qu’il représentait, qui il désignait. Mais elle ne le connaissait pas cet Ecu rouge, elle, ne connaissait que Théo.

Avec un sourire timide elle s’approcha de Gond. Elle serra son bras brièvement avec affection.

Je suis vraiment contente de voir.

Ce n’était pas l’endroit pour le dire, mais elle le pensait avec une telle sincérité que les mots avait dépassé sa pensée. La rousse jugea utile de se rattraper.

Je ne pensais pas qu’on se reverrait si tôt, encore moins ici. Je n’avais pas souvenir que tu parlais si bien…

Un mouvement proche détourna son attention, Le fameux Ecu rouge s’approchait d’eux. Elle fixa Théodemar, ses prunelles bleu allant et venant sur lui sans chercher à se montrer polit. Cherchant ce qui avait tant changé dans son regard, dans les traits de son visage. Elle écouta ce qu’il lui disait distraitement. La jeune femme était mal à l’aise car elle ne savait pas vraiment quoi lui répondre. Ils n’avaient jamais été vraiment proche, elle était contente de le revoir, ça elle en était certaine, mais il y avait toujours eu une distance entre eux. La différence d'âge peut être, le fait qu'il l'intimide aussi,leurs caractères. La rousse pencha légèrement la tête sans bouger.

Théo...

Bravo Xandra, qu'elle répartit…

Les choses changent Théodemar Ecuviel.

Elle se décida enfin à lui sourire.

Je suis aussi surprise que toi, ce n’est pas vraiment comme ça que j’avais imaginé la suite. Ni pour vous ni pour moi.

La rousse laissa son regard se perdre dans la foule.

En tout cas, belle initiative...

Le petit Marc attrapa un pain avant de fuir comme si les Fangeux lui collaient aux basques. Pépin le suivit, non sans attraper sa propre portion. Inutile de repartir les mains vides alors que des victuailles se présentaient à lui ainsi. Ce que pouvait bien dire Theodemar à une milicienne ne l'intéressait nullement. Le nain se permit juste de couler un regard vers Louise, cette dame qui s'était souciée de l'enfant alors que la foule avait limé ses dents. Bien trop vite d'ailleurs. La révolte éclaterait un autre jour, Pépin en était certain. Theodemar n'avait fait que reculer l'échéance.

« Prenez soin d' vous m'dame. Marbrume est pas sûr. »

Courant sur ses courtes jambes, Pépin quitta le Goulot pour retrouver la quiétude de son logis.

Citation :

Et c'est sur ce dernier poste que Pépin quitte le sujet. Bon jeu à vous !

25 mars 1165.

L’homme était milicien. Un homme d’une trentaine d’années, peut-être un peu plus. Sa barbe était mal taillée, son équipement un peu sale et légèrement endommagé. Mais son épée brillait fièrement à sa ceinture, élément déjà très dissuadant pour les passants ; symbole de son rôle et de sa capacité d’autorité.
De faction au Goulot avec son escouade, quelle ne fut pas sa surprise de tomber sur une distribution de nourriture. Sourcil haussé, voyant les étals qui s’installaient et les crieurs qui annonçaient de la ripaille pour tous et gratuitement, l’homme et son équipe restèrent aux alentours, surveillant l’avancement des évènements. Ecuviel, ce riche marchand de la ville, qui faisait soudain preuve de charité ? Et tous ces crève-la-faim qui s’amassaient soudain en espérant que cela soit vrai, certains sentant déjà les effluves de quelque nourriture prisée.
L’homme d’armes apprécia l’initiative, décidant de rester avec ses collègues pour s’assurer que tous ces pauvres à qui l’on mettait soudain des tonnes de nourriture ne fassent pas trop n’importe quoi. Ce genre d’évènement pouvait vite tourner à l’émeute. Et, aussi, l’homme espérait peut-être grappiller quelques grains pour sa propre famille, ses fins de mois n’étant pas non plus particulièrement faciles.

Ce fut donc, à l’origine, avec sérieux et professionnalisme qu’il resta en retrait avec ses hommes, mais présent, la main sur la garde, pour dissuader les mauvais esprits de faire les malins. Il ne comptait pas intervenir plus que nécessaire sauf si la foule devenait violente, mais la suite l’obligea à reconsidérer la question. Une distribution de charité, hein ? Et l’on ouvrait un discours sur la noblesse d’entrée de jeu ?
Le milicien était un milicien comme un autre, mais il servait depuis vingt ans la cité de Marbrume. Cette dernière avait sombré bas, bien bas depuis la fange, il est vrai. Mais l’homme, fidèle au pouvoir en place depuis des années, ne gouta que peu les propos virulents d’Ecuviel. Sa mine perdit la satisfaction qu’il avait arborée de prime abord. Ah ça, il avait vraiment cru qu’enfin un peu de charité viendrait embellir ces quartiers crasseux. Mais non, encore et toujours, il s’agissait de pouvoir et d’influence. Et, là, en l’occurrence, l’homme n’appréciait réellement pas les propos contre le pouvoir en place.

- Ah mon con. Va prévenir la caserne Gert’. On a un couillon qui insulte not’ bon Duc, il attise les ventres vides.

Pas très pertinent pour un grand marchand de la ville de s’exposer dans de tels propos virulents. Savait-il qu’on avait coupé des langues pour moins que ça ? Qu’on avait pendu pour moins que ça ? Gert partit prestement, et notre milicien avança de quelques pas. Il était un homme du peuple, mais pourtant, là tout de suite, il ne put s’empêcher de mépriser ceux qui approuvaient de tels propos. Crachant au sol, s’éloignant de quelques mètres de ses collègues qui le suivirent instinctivement, il se rapprocha de la zone où Ecuviel se trouvait, sur sa gauche. Une dizaine de mètres les séparait alors. Sa voix forte et grave, tranchante, se fit une place à travers les mugissements de la foule.

- REGARDEZ-VOUS UN PEU, TOUS ! Qu’une bande de moutons, qui ne fait pas honneur à notre sainte cité, et à la seule cité qui survit encore face au Fléau. Entendez-vous seulement ce qui vient de se dire ? On n’insulte pas impunément le pouvoir en place, encore moins devant moi et tous les miliciens qui ont encore un peu de jugeote. L’homme se tourna vers Théodemar. Vous parlez au nom du peuple, messire Ecuviel ? « Nous » mourrons de faim ? Vous, votre langue de vipère et vos richesses à en faire vomir même les petits châtelains du coin. Vous, vous mourrez de faim ? Ah c’est sûr que votre situation elle est bien pire que celle de nos bons dirigeants, hein ? Alors toute cette bouffe sort de votre cul peut-être, hein ? Il se détourna pour lancer un regard à la foule. Il vous mène en bateau, bande d’ignares que vous êtes ! Et vous, vous êtes là, à remercier la main qui vous tend le pain, sans voir que le reste du bras est pourri ! Alors quoi, vous allez manger pendant une semaine, et après ? Il fait quoi notre bon Ecuviel pour nous, hein ? Ah ça, aucun noble n’est présent ici ? Mais par les Trois, avez-vous déjà vu un noble se balader dans les pires ruelles de la ville pour prendre du bon temps ? Pensez-vous pouvoir croiser des nobles charitables faire leurs courses, quand ces derniers sont en train de MOURIR pour vous !

Ses propres propos attisaient sa rage et son émotion, et il prit du temps pour reprendre son souffle.

- J’ai jamais entendu pire connerie dans toute ma vie ! Je suis milicien depuis vingt ans mon bon monsieur. Je servais déjà la ville quand tu chiais encore dans tes couches. J’ai combattu dans l’armée aussi, et je suis allé au Labret, moi ! Aux côtés de nos dirigeants que vous dénigrez tant, et j’y serais encore si mes ordres avaient été différents. Ah ils ont bon dos les nobles, hein ? Bien sûr qu’ils ne peuvent pas aider en ce jour, ils sont tous encore au Labret pour défendre les paysans qui tentent de semer les premières graines, ils commandent des hommes comme moi pour les défendre face aux créatures ignobles qui assiègent leurs maisons chaque nuit. Et vous, vous êtes là, entre des murs bien secs, en sécurité, tous ingrats que vous êtes à cracher sur ceux qui tentent de trouver des solutions. Si vous êtes pas contents il fallait y aller, au Labret ! Vous insultez tous ceux qui ont donné leur vie aujourd’hui, qu’ils soient nobles, miliciens, ou fermiers ! Vous oubliez les héros qui ont permis de nous apporter une ripaille assurée dans quelques semaines ! Hugues de Noblecoeur, qui a perdu presque tous ses hommes avec son opération de cors ! Yseult de Traquemont et ses chevaliers, Hector de Sombrebois, Morion de Ventfroid, Alexandre de Terresang, tous ou presque blessés pour la Cité, et qui triment depuis trois semaines loin de Marbrume pour que la conquête du 3 mars n’ait pas été vaine. A notre bon Duc qui se mine la santé à commander toute cette cité de merde. Alors allez-y, déplorez d’être aussi bien armés que des insectes, et tournez-vous contre la Fange, ouais. Allez planter vos dents dans des ennemis que vous n’avez pas eu les couilles d’affronter, car vous êtes tous là, loin du Labret, loin des volontaires. Et le jour où vous prendrez les armes contre le Duc, et contre tous les nobles avec qui j’ai combattu et que je servirai jusqu’à ma mort… Mes bons enfants, soyez sûrs que je vous tuerai tous jusqu’au dernier.

Il cracha au sol, grattant son ventre au niveau de sa ceinture. Cela le démangeait beaucoup de donner quelques coups.

- MAINTENANT PRENEZ TOUS VOTRE PAIN ET DEGAGEZ DE LA SINON JE FAIS VENIR LA SERGENTERIE !

Citation :

Rappel :

"La populace a faim et attend le résultat de cette mission, bénissant avec une mauvaise foi évidente le courage des participants alors que, trois semaines plus tôt, elle crachait contre l’absurdité d’une telle entreprise et sa rafle.
La noblesse et le duc gagnent, à cette occasion, pour avoir pensé cette mission, les faveurs du peuple (remontée à +2)." (Topic du contexte, Chronologie.)

Théo, aussi, il faudra que tu m’expliques d’où plusieurs escouades de miliciens (UNE CENTAINE D’HOMMES !!) bloquent les quartiers pour tes beaux yeux et ta distribution de nourriture. Théodemar n’ordonne à aucune milice, ceci est encore le privilège du Duc et de la noblesse mandatée par le Duc pour ce faire. Il aurait fallu demander autorisation, et cela ne devient que plus... gênant... de voir une centaine de miliciens assister à tes propos anti-noblesse (et donc par définition anti-Duc, à qui ils obéissent) sans rien faire. Merci donc d’éditer en disant qu’il s’agit de tes hommes, tes mercenaires, ou autre. Pas de la milice.[

Mon intervention est certainement un peu tardive, mais je n'avais pas encore pris le temps de me pencher sur ce rp.

Bon jeu à tous.

Ambre.

Gondemar était de la rue et avait connu la misère au même titre que tous ceux qui se trouvaient présents en ce jour. Plutôt que la milice, sitôt qu'il en avait eu l'âge, c'est l'armée royale qu'il avait choisit car, à cette époque alors, il croyait encore assez en celui-ci et en sa royale autorité pour faire régner l'ordre et la paix au sein du royaume. Il avait été heureux, avec sa femme et son fils, jusqu'à l'arrivée de la Fange et de l'horreur qui l'avait accompagné. Rare survivant d'une armée royale en déroute, massacrée sur un champ de bataille qui n'en avait jamais été un face aux Fangeux, il était revenu à Marbrume et avait choisit l'abri que lui offrait son ami à son service, la Milice lui paraissant à la fois trop risqué des fois qu'on le reconnaitrait, à la longue, si d'aventure un ancien camarade devait le côtoyer chaque jour que les Trois font. Mais voilà, en tant que Conseiller de Ecuviel, il lui arrivait souvent de tenter de détourner son ami du mauvais chemin qu'il avait continuer d'emprunter quand leur groupe de jeunesse avait éclaté à leurs majorités. Cette distribution de nourriture avait été de loin l'une des meilleures idées qu'il lui semblait avoir suggéré, à ceci près que Théodemar vouait une haine farouche et partiellement aveugle aux Nobles, la faute à ce prétendu père qui ne l'avait jamais aimé, l'avait trainé dans la misère jusqu'à finalement le rappeler à lui quand ça l'avait arrangé, faute de "mieux" comme héritier. L'ami d'enfance de Gondemar n'avait peut-être jamais digéré tout cela, même si personne n'était dans son esprit, mais c'était en tout cas ce que pensait l'ex-soldat qui demeurait à ses côtés malgré certains agissements qu'il condamnait. Philippe de Tourres lui avait dit qu'il devait se désolidariser de l'individu, que celui-ci l'entrainait vers le bas, mais l'amitié fraternelle qui les liaient ne pouvait permettre qu'on abandonna l'autre ainsi en le laissant se noyer. Ainsi en ce jour de Distribution de Nourriture, l'homme de haute taille avait-il tenté de modifier les propos apportés par Ecuviel afin que la colère des gens ne soit pas dirigée contre les Nobles -dont plusieurs se battaient réellement pour eux tous- mais plutôt contre la Fange. Hélas, hélas... La Milice veillait et n'avait pas été sourde à de telles paroles et un homme d'âge mûr s'avança, parlant haut et fort, la voix grave et pourtant claire, se faisant nettement entendre. Gondemar songea alors qu'il n'aurait pu dire plus grande vérité et se surpris à acquiescer visiblement, approuvant ses dires alors que la populace, toute autour, semblait s'être calmée d'un seul coup autant par la sagesse des paroles que par la menace d'une arrestation par la Sergenterie.

- Il a raison, Théodemar.

Souffla son ami après s'être rapproché de celui-ci, posant la main sur son épaule en lui adressant un regard équivoque, de ceux qu'il utilise lorsqu'il ne veut pas qu'un conflit perdure.

- Il ne faut pas dresser le peuple contre l'autorité en place, ce serait l'anarchie et tout ce que tu obtiendras, c'est un massacre et le chaos, avec la Fange comme seul vainqueur.

Les doigts pressèrent le tissu de l'épaule d'Ecuviel à ces mots, car en vérité l'idée que les humains puissent être assez stupides pour s'entretuer et laisser ainsi toute latitude aux Fangeux d'entrer dans la cité, les faisant tous périr, donnait envie à Gondemar de reprendre officiellement les armes, chose qu'il ne ferait pas, sauf comme lorsqu'une faille de sécurité avait permit à ces monstres d'entrer.

- Laisse-moi aller lui parler et présenter tes excuses. Après tout je suis ton Conseiller.

Il eut un sourire sans joie et, après un regard à Théodemar et Xandra sans avoir laissé le temps au premier de répondre, s'éloigna d'un pas rapide, mais tranquille, en direction du milicien qui avait parlé, bien décidé à empêcher les choses de s'envenimer. Ils étaient là pour les affamés -en tout cas c'était son cas- pas pour semer le désordre. Se faufilant entre les gens affamés qui se servaient allègrement sur les tables, il lui adressa un bref signe de salutation de la main afin qu'il ne soit pas en alerte face à son approche. Une fois arrivé à sa hauteur ainsi qu'à celle de ses hommes, il leur adressa un grave signe de tête, ses yeux bleu scrutant le Milicien avec une certaine intensité.

- Théodemar Ecuviel vous prie de bien vouloir accepter ses excuses et ses salutations. Il a conscience de s'être quelque peu emporté suite à l'absence de réponses de la part des Nobles encore présents au sein de la Cité et qu'il avait espéré voir se joindre à la liesse en ce jour. Il tient à vous affirmer que cela ne se reproduira pas et que sa loyauté envers le Duc demeure inchangée. En ce qui me concerne...

Gondemar les regarda tous, tour à tour et un par un, avant de revenir au visage du Milicien, reprenant d'une voix grave, un peu rauque faute de servir assez souvent, mais d'un ton tranquille.

- Je suis également loyal envers notre Duc qui a su maintenir cette cité en place malgré le Fléau. En tant que Conseiller de Ecuviel, je vous enjoint à participer vous aussi à ce jour et à prendre ce dont vous et vos familles auriez besoin. Il est vrai qu'il n'y aura jamais assez de nourriture pour que tous aient de quoi faire pour un mois, mais si chacun peut manger à sa faim pendant ne serait-ce qu'une ou deux semaines, ça sera déjà ça de pris, en attendant que le Labret devienne productif.

Cette fois l'expression de l'ancien soldat se fit d'une gravité presque frémissante et il baissa d'un ton afin que la populace autour n'entende pas.

- J'espère qu'ils survivront tous et que nous pourrons reprendre nos terres à ces monstres. Croyez bien que si Ecuviel se doit de demeurer ici pour gérer ses affaires, j'irais moi-même aider si d'aventure l'on avait besoin d'hommes sachant se battre, car nul ne saurait demeurer inactif en ces temps de trouble.

Une façon comme une autre d'assurer au Milicien que Théodemar, fut-il marchand, aiderait toujours d'une façon ou d'une autre, bien qu'en l'occurrence Gondemar n'ai jamais abordé le sujet avec son ami : si un jour il lui prenait l'envie de partir, il savait bien que son "frère" ne le retiendrait pas et comprendrait son besoin d'en découdre de nouveau avec les Fangeux et d'aider son prochain. Les yeux bleus ne mentaient pas et, malgré le deuil qui l'accablait, l'ancien soldat sentait chaque jour revenir doucement celui qu'il avait été, celui qui n'avait jamais dissimulé son identité et qui avait combattu dans l'armée royale. L'intervention de cet homme d'armes avait en quelque sorte ravivé cette partie de lui et, quelque part, cela lui faisait le plus grand bien.

Spoiler:

J'avais rattrapé ma bêtise , Gondemar m'y avait aidé, certes mais c’était sans compter sur la participation d'une grosse bedaine de milicien qui venait faire le caïd de la Rue. Il venait m’emmerder avec un monologue digne d'un grand orateur. Mes avis qu’il n'avait pas besoin de la nourriture sur ces étals. Il pouvait bien prendre sur ses réserves quelques jours. grosse bedaine m'insulté … il m'insulté, moi Théodemar Ecuviel. Le Marchand qui organise une distribution de nourriture pour ces pauvres bougres pendant que les nobles festoient. Moi qui me ruine à moitié … je me fais insulter par un vulgaire soldat de rue qui se croit tout permis.
C'est alors que le pseudo soldat se lança dans un discours des plus émouvant, j'en aurais presque versé une larme. Les Nobles meurent ? Et les paysans, ils font quoi ? Ils font joujou avec les fangeux ? Heureusement qu’ils meurent ! Ce sont nos dirigeants.

C’est alors qu’une voix familière se détacha de celle de Grosse Bedaine… c’était celle de Gondemar… il lui donna raison. Quoi ?! Je deviens fou ? Non, non ! Gondemar donne bien raison au truc qui sert de milicien … il est vrai que j'avais manqué de tact mais … rah ! J'y crois pas ! Il voulait présenter des excuses en mon nom. En tant que mon Conseiller. Je dis alors avec un visage impassible :

«Fait donc cela, mon ami. Et dis lui bien d'aller se … je me repris avec un grand sourire D’accepter mes excuses et que ma loyauté va au duc.

Je regardai alors Gondemar se frayer un chemin dans l'amas de populace qui se poussait presque pour avoir leur nourriture. Puis en attendant qu’il revienne je ne comptais pas partir avant la fin de cette journée. Je regardai par la suite Xandra.

«Alors que de viens-tu depuis l’époque bénie de l'enfance ? Tu es milicienne je le vois bien mais quoi de neuf ?

Xandra avait écouté le discours du vieux de la vieille avec un grand intérêt, ça avait le mérite de la faire réfléchir, qu’elle soit complètement d’accord ou non, en l'occurrence elle était plutôt de son avis. Elle pensa aux deux nobles qu’elle avait côtoyé récemment sans le quitter des yeux, à tout un tas d’autres choses puis son regard avait croisé celui de Gond. La rousse lui sourit aussitôt d’instinct en le regardant s’avancer. Une fois de plus ce fut lui qui arrondit les angles.

«Alors que de viens-tu depuis l’époque bénie de l'enfance ? Tu es milicienne je le vois bien mais quoi de neuf ?

La voix de Théodemar détourna son attention. Quoi de neuf ? On ne pouvait pas dire que la rousse avait une vie des plus palpitantes, sauf si l’on prenait en compte les fangeux. Elle n’allait pas se plaindre au contraire, en avoir encore une de vie était un privilège qu’elle mesurait à sa juste valeure, mais ce n’était pas vraiment suffisant pour une conversation palpitante, et après tant d’années elle aurait aimé savoir quoi lui dire. Mais Xandra n’avait jamais été très douée dans ses relations avec lui et les choses n’avait pas vraiment changé.

Elle baissa les yeux, se mordilla la lèvre, un peu stressé, puis trouva enfin quoi répondre :

Tu te souviens de Roy ? Le petit teigneux là ? J’habite là bas dans sa piaule, sous les toits. Plus personne ne se souviens de ce taudis, c’est pratique. Comme je suis seule ça me conviens.

Xandra l’observa un moment avant de reprendre, c’était pas particulièrement intéressant ce qu’elle lui bavait...

Je me suis débrouillé pour remplacer un gars de l’intérieur aujourd’hui, histoire de...vous voir. Mais je suis de la milice extérieure, ça te donne une idée de mon quotidien. Fangeux et “mâles” à supporter !

La rousse lui sourit, amusé, elle essayait de deviner ce qu’il allait lui répondre, essayait de se souvenir de ses expressions d'autrefois, de les retrouver sur son visage d'adulte.

Citation :

Effet du discours du milicien sur la foule
Charisme du milicien : 11
Bonus +2 pour la situation politique actuelle de la ville et la réputation des nobles du Labret
Résultat des dés : 6.
Réussi.

A son intervention, la foule se tut. Beaucoup de ceux qui avaient élevé la voix pour se plaindre du pouvoir en place avaient commencé à s’entre-regarder, penauds, leurs bouts de pain entre les mains. C’était comme s’ils venaient de se prendre une averse sur la tête : ils avaient rentré le menton entre leurs épaules, détournaient le regard, et se reconcentraient sur leurs paniers à remplir, peu désireux d’offenser un représentant de la loi qui avait eu, il fallait l’avouer, des propos honorables. Des nobles étaient morts au Labret, oui, d’autres étaient rentrés des membres en moins pour leurs gens. N’avaient-ils pas été égoïstes, à les accuser d’être la raison de tous leurs maux ? Mais ils avaient faim, et avaient besoin de trouver un responsable. Et grands dieux, ce que c’était dur de se dire que les responsables étaient des démons dont la mortalité était risible comparé à la leur.

Il y eut donc des mots d’excuses, quelques-uns pour approuver les propos de l’homme de loi, pour soutenir le Duc. Mais les exclamations se tarirent rapidement, et tous revinrent se préoccuper des tables de nourriture, qui étaient bientôt toutes vides. Sous l’œil de l’escouade milicienne, la distribution devint plus calme, l’on se bousculait moins et l’on se battait moins pour les denrées, mais cela restait difficile d’une manière générale. Beaucoup de pauvres ères tombèrent au sol, quelques pains glissant parfois de leur panier, et il fallait réagir rapidement avant qu’une main ne la leur chipe pas.

Au milieu de tout ça, le milicien, perché sur sa petite caisse de bois qui lui avait donné de la hauteur pour faire son intervention, avait fixé Théodemar Ecuviel avec un dégout évident. Alors que la milice de la ville s’était adressée à lui, l’homme n’avait pas même réagi. Il avait posé son regard sur le vétéran milicien, et avait envoyé un sous-fifre, sans même exposer des excuses publiques envers le pouvoir en place. Le milicien écarquilla légèrement les yeux en voyant Gondemar se présenter.

Citation :

Charisme de Gondemar : 8
Bonus +2 pour ton approche calme et raisonnée, mais malus -2 car le milicien se fait sévèrement snober par ton supérieur…
Résultat des dés : 14
Raté.
L’homme est en colère.

- Ah ça, l’est tellement désolé votr’ Ecuviel qu’il laisse un employé parler à sa place, hein ? Un homme d’honneur présente ses propres excuses en personne, mais peut-être ce bon marchand se place-t-il au-dessus des lois à ne pas avoir besoin de traiter avec la Milice en personne, gronda l’homme, gourd, le regard étréci par la fureur. J’irai pas faire d’esclandre supplémentaire aujourd'hui, ajouta-t-il en pointant l’index sur Gondemar et en redescendant de sa caisse, mais soyez-sûr qu’on va vous garder à l’œil, vous et votre organisation douteuse. Votre supérieur sera convoqué, un jour peut-être, et j'espère que ça ne saurait tarder.

Citation :

A partir de ce jour, le corps de la Milice sera méfiant envers le marchand Théodemar Ecuviel. Les miliciens seront habilités à recevoir des missions contre le réseau d’Ecuviel en rp – surveillance, infiltration, etc. Avis aux pjs miliciens si cela intéresse et vous donne des idées de rp.

Aux dernières paroles de Gondemar, l’homme commença à se détendre un peu cependant. Sa mission avait été accomplie, la foule s’était calmée ; il pouvait passer à autre chose, même s’il retroussait les ailes du nez en reniflant à chaque fois qu’il voyait Théodemar. L’homme eut un sourire triste envers Gondemar.

- Mais mon bon ami, nous n’avons jamais plus eu besoin d’hommes sachant se battre qu’en ces jours sombres. Si vous êtes prêt à vous engager, faites-le. C’est avec des passifs comme ça – il désigna les hommes potentiellement forts dans la foule de ceux qui se servaient de la nourriture mais qui n’étaient point des miliciens ou des fermiers du Labret – que nous perdrons Marbrume.

C’est sur ces mots qu’il quitta Gondemar, et rejoignit son escouade. En plissant les yeux, il avait observé la jeune Xandra Erkal, milicienne de son état, en train de converser gaiement avec Théodemar Ecuviel.

- Vous me ferez appeler cette femme à la caserne demain à la première heure. Une petite discussion s’impose, je crois.

Car une milicienne qui laissait proférer de tels propos contre ses supérieurs sans réagir, mais qui conversait comme cul et chemise avec celui qui en était le responsable, ça faisait un peu tâche dans la profession...

Citation :

Xandra, je ne mjiterai pas ce passage, mais sache donc juste que tu seras appelée à propos de Théo, et que l’on t’interrogera sur cet homme, et sur les potentielles informations pertinentes que tu pourrais avoir sur lui. Qu'on te redresse un peu les bretelles peut-être, aussi.
Tu pourras me dire ce que tu auras laissé entendre si tu le souhaites, ou rp la scène si tu as envie dans un rp personnel si tu as envie ! Mais je laisse champ libre je n’irai pas mjiter à moins que tu en possèdes l’envie, en ce cas hésite pas à contacter l’équipe mj qu’on voit qui a le temps de s’y consacrer ! =)

Citation :

Théo, tu n'as toujours pas édité ton premier post à propos du "contingent de miliciens" qui gère ta distribution. Il faudra que cela soit fait rapidement à la réception de ce post rp, merci de me prévenir une fois cela fait, que je n'ai pas à surveiller tous les quatre matins ce rp :)

Gondemar accueillit la colère du Milicien avec un calme acquis durant son temps au sein de l'armée royale. Il écouta sans l'interrompre cet homme d'armes qui fulminait de voir Ecuviel agir et parler comme il le faisait, allant même jusqu'à acquiescer en silence avec un regard entendu et résigné. Lui-même avait espéré que tout se passerait sans incident, mais la haine farouche que son ami d'enfance vouait aveuglément aux Nobles, faute à son vécu et à la vision tronquée qu'il en a eu par la faute de son géniteur, avait le don de ressortir aux pires moments et sans aucun filet pour retenir ne serait-ce qu'un peu de toute cette hargne qui brûlait en lui. L'idée d'être gardé à l’œil déplu fortement à Gondemar qui grimaça intérieurement, ne faisant aucun commentaire à ce sujet et préférant parler de l'avenir de Marbrume et des humains en général. La réponse du Milicien lui fit tourner la tête en direction des gens qui se préoccupaient davantage de leur sécurité que de la survie du plus grand nombre, le laissant songeur quelques secondes.

- Je ne puis m'engager chez vous, cependant je vais très sérieusement songer à venir vous prêter mains fortes lors de vos prochains convois jusqu'au Labret.

La voix grave et calme, Gondemar reporta son attention sur l'homme et eut une ombre de sourire qui ne monta pas jusqu'à ses yeux et qui disparu aussi vite qu'elle était venue.

- Aussi je pense que nous nous reverrons sans doute.

Il leur adressa à tous un signe de tête puis tourna les talons sans plus s'attarder auprès du Milicien, traversant la foule dans l'autre sens en affichant un visage fermé, due aux réflexions qui jaillissaient au sein de ses pensées et qui promettaient de l'accaparer un moment. Et s'il avait fait fausse route ? Peut-être était-il temps de réfléchir à la suite des évènements et c'est avec gravité qu'il rejoignit son ami d'enfance, visiblement peu enjoué.

- C'est fait. Je pense que tu devrais te montrer prudent à l'avenir mon ami, ces gens ne plaisantent pas et il ne faut pas les sous-estimer.

Car qui sous-estimait la détermination des justes en payait toujours le prix, cela était bien connu, les Trois en soit témoins.

Théodemar n'écoutait Xandra que d'une oreille. Il regardait alors du coin de l'oeil, Gondemar allant vers le Milicien "La Grosse Bedaine" comme il l'aimait l'appeler dans ses pensées. Il reporta rapidement son attention vers la jeune femme pour ne pas qu'elle pense que le marchand se fichait d'elle.

«Oh, Roy. Il est mirt , je crois. Tabassé par un malade de Marbrume, il y a pas moins de dix ans. Hm... Eh bien tu as eu raison. Il est plus accommodant de voir de vrais mâles plutôt que des fangeux et des machins sans intérêts.»

Théodemar fit un signe de tête vers le sergent "Grosse Bedaine" avec un grand sourire. Il la détailla du retard et ce souvient d'une chose dans une ruelle. Une femme aux prises d'un homme, sauvée par un héros méconnu. Il s'enleva cette idée de la tête en fermant et rouvrant les yeux et dit alors:

«Et comment va ta situation amoureuse ? Un homme, une femme ou tu espères toujours avoir Gondemar ?» dit-il avec un grand sourire espiègle.

C'est alors que la foule s'était comme figée suite au discours du Milicien. Théodemar la regarda alors. Le gros sergent avait réussi son coup, on dirait. Il regardait alors Gondemar et avec ce petit silence, il pouvait entendre les propos par bribes du Milicien et de Gondemar.

*Un homme sans honneur. Il me traite d'homme sans honneur ?!* fulmina t-il en pensée.

Théodemar avait le visage aussi cramoisie qu'une tomate. Il fulminait.

*Ce croyait t-il tout permis ce gros lard ? Il va regretter ses paroles !*

Avant qu'il s'agisse, Gondemar était revenu.

«On va voir, si je ne sois pas les sous-estimer.

Il mit une main sur l'épaule de son compagnon et se fraya un chemin vers l'escouade du Sergent. Jamais on ne l'avait ainsi insulté. Les rares personnes qui l'avaient fait étaient désormais dans une fisse commune.
Il regarda les miliciens pendant qu'il apostropha le Sergent:

«Eh, Sergent ! Je demande un duel de réparations, ici et maintenant ! Je ne me laisserai mas insulter de la sorte ! Dégainez et montrez moi votre honneur, soldat ! »

Sur ces paroles, Théodemar dégaina sa propre épée de son fourreau de la main droite pour se mettre en position :
Sa jambe droite vers l'avant, son pied gauche vers l'arrière bien ancré dans le sol boueux du Goulot et son épée en avant.

«En garde ! Si vous ne le faites pas c'est que vous même n'avez d'honneur et que vous êtes tout juste bon à lécher le cul des nobles ! »

Décidemment, cette journée était pleine de surprises, pour notre bon vieux milicien Enguerrand. Car là était-ce son nom. Il pensait avoir terminé son travail, ce cher Enguerrand, avoir calmé la foule qui déblatérait des conneries sur leurs dirigeants, et avoir fermé la grande bouche de ce marchand arrogant. Il aurait bien mis aux cachots ce diffamateur aussitôt, mais c’était qu’il avait aussi un peu de cœur ce vieux soldat – les gens venaient faire la queue pour manger, et fermer la distribution pour la connerie de son organisateur, ça lui aurait fait un peu mal au cœur quand même, même si la foule était aussi intelligente qu’un canard. Faire remonter la scène à ses supérieurs en ayant contenu l’émeute, voilà tout ce qu’il considérait devoir faire. L’homme pensait rester là, dans un coin calme en surveillant la fin de la distribution, sans faire plus d’esclandre que bougonner dans un coin et observer de loin Théodemar en le gardant un œil. Ce satané marchant qui pétait plus haut que son cul, qui osait snober les autorités de la ville et qui discutaillait tranquillement avec une amie pendant qu’un milicien usait de de la parole du Duc – car c’était ce qu’il était, représentant de la parole du Duc, de bien des manières. Alors certes, des miliciens véreux y’en avait foule, mais pas lui, pas ce bon vieux vétéran Enguerrand, qui servait la milice depuis plus de vingt ans.

Alors, quand Théodemar entendit une partie de ses derniers échanges avec Gondemar et sortit de son mutisme pour venir sauter sur le milicien, parlant d’honneur et du duel, Enguerrand resta stupéfait. Un instant, son visage énervé et méprisant laissa place à une expression de surprise sincère. Ses yeux s’étaient écarquillés face aux paroles. Pardon ? Il osait défier l’autorité de la ville ? Mais par les Trois, ne savait-il que s’enfoncer, ce type ?
Enguerrand trouva l’homme strictement ridicule. Cependant, il ne fut pas d’humeur à rire. Son visage se figea, une ombre de colère sourde passa sur ses traits. Ses hommes, derrière, avaient eu la même réaction, et avaient placé chacun une main sur la garde de leur arme, prêts à réagir à toute attaque. Tous semblaient stupéfaits, et même la foule s’était arrêtée de se servir, observant l’esclandre.

- Sergent, hein… ? J’suis pas sergent mon gars, je suis simple coutilier moi, sinon j’aurais pas menacé de faire appeler la sergenterie plus tôt, crétin. Que j’suis juste bon à lécher le cul des nobles ? Aah elles sont bien bonnes les excuses de ton second, tiens ! Que ça regrettait les paroles face à nos dirigeants, que ça s’était laissé emporter par l’effervescence du moment !

L’homme cracha au sol.

- Tu mérites que dalle un duel. Ça parle d’honneur mais ça insulte notre bon Duc, et en plus de pas avoir les couilles de revenir sur ses paroles, ça vient défier les autorités de la ville ! C’est les cachots que tu vas connaître mon gars, et j’en ai rien à faire que tu t’appelles Théodemar Ecuviel !

C’était surtout l’homme qui parlait, là, plus que le milicien. Un homme en rage, sincèrement stupéfait qu’on puisse faire preuve de tant de stupidité. Mais, soudain, il arracha l’un de ses gants et le jeta au visage de Théodemar. Il lui accorda l’escarmouche, mais en vérité, c’était juste parce que cela lui offrait la possibilité de lui démonter la gueule légalement. Un duel avec témoins. Rien de mieux que pour évincer des personnes gênantes. C’était pour son honneur, aussi, car Enguerrand était un homme d’armes. Un fidèle homme du Duc qui n’avait jamais plié face à la corruption.

- Tu mérites pas, mais tu vas voir, je vais te montrer ce qu’on vaut à la milice, gronda le coutilier.

Puis il dégaina, lui aussi.

Citation :

Enguerrand – Coutilier de Rang 3
FOR 11 | END 10 | HAB 13 | CHA 11 | INT 11 | INI 10 | ATT 14 | PAR 12 | TIR 11 | NA 2 | PV 80

Initiative Enguerrand supérieure à celle de Théodemar. Enguerrand frappe le premier.

Round 1 – Théodemar possède 1 NA et 1 demi-action, Enguerrand 2 NA et 1 demi-action.

Tour d’Enguerrand – 1ère NA
Attaque d’Enguerrand : 14
Malus -1 pour le port d’une cotte de mailles, bonus +1 pour Arme de prédilection : épée courte à une main.
Résultat des dés : 13
Réussi.

Jet de localisation : 9. Le milicien vise les jambes.

Tour de Théodemar – 1ère demi-action ; tentative de parade
Parade de Théodemar : 8
Malus -1 pour la chemise de mailles
Résultat des dés : 10
Raté.

Dégâts de l’épée courte d’Enguerrand : 14+1d8. Résultat des dés : 3. Les dégâts montent à 17.
Dégâts finaux : 22 (force milicien x2) + 17 (dégâts épée) – 10 (endurance de Théo) – 4 (protection jambières de cuir de Théo) = 25.

Théo tombe de 70 pvs à 45 pvs, salement touché à la cuisse par l’épée du milicien. Il aura désormais des malus pour supporter une parade ou engager une charge.

Tour d’Enguerrand – 2ème et dernière NA
Attaque d’Enguerrand : 14
Malus -1 cotte de maille ; bonus +1 pour Arme de prédilection
Résultat des dés : 7
Réussi.

Jet de localisation : 17. L’homme vise le torse.

Tour de Théodemar – 1ère et dernière NA
Parade de Théodemar : 8
Malus -1 pour la cotte de mailles et -2 pour la blessure à la cuisse
Résultat des dés : 4
Réussi.

Théodemar est ébranlé par l’attaque qui aggrave sa douleur à la jambe, mais réussit à ne pas prendre d’autre coup puissant.

Dégâts de l’épée courte d’Enguerrand : 14+1d8. Résultat des dés : 5. Les dégâts montent à 19.
Dégâts finaux : 22 + 19 – 10 – 8 (parade de l’épée) – 9 (chemise de mailles) = 14.

Théodemar tombe à 31 pvs.

Round 2

Tour d’Enguerrand – 1ère NA
Attaque d’Enguerrand : 14
Malus -1 cotte de maille ; bonus +1 pour Arme de prédilection
Résultat des dés : 16
Raté.

Tour de Théodemar – 1ère NA
Attaque de Théodemar : 9
Malus -1 pour la cotte de mailles et -2 pour la blessure à la cuisse.
Résultat des dés : 14
Raté.

Tour d’Enguerrand – 2ème NA
Attaque d’Enguerrand : 14
Malus -1 cotte de maille ; bonus +1 pour Arme de prédilection
Résultat des dés : 15
Raté.

Plus de NA pour ce tour.

Round 3

Tour d’Enguerrand – 1ère NA
Attaque d’Enguerrand : 14
Malus -1 cotte de maille ; bonus +1 pour Arme de prédilection
Résultat des dés : 15
Raté.

Tour de Théodemar – 1ère NA
Attaque de Théodemar : 9
Malus -1 pour la cotte de mailles et -2 pour la blessure à la cuisse.
Résultat des dés : 12
Raté.

Tour d’Enguerrand – 2ème NA
Attaque d’Enguerrand : 14
Malus -1 cotte de maille ; bonus +1 pour Arme de prédilection
Résultat des dés : 2
Réussi.

Jet de localisation : 2. Enguerrand vise la tête.

Tour de Théodemar – 1ère demi-action ; tentative de parade
Parade de Théodemar : 8
Malus -1 pour la cotte de mailles et -2 pour la blessure à la cuisse
Résultat des dés : 8
Raté.

L’épée, dans un mouvement d’estoc parfait, atteint le visage et glisse contre la peau, la déchirant dans une gerbe de sang.

Dégâts de l’épée courte d’Enguerrand : 14+1d8. Résultat des dés : 4. Les dégâts montent à 18.
Aucune protection à la tête.
Dégâts finaux : 22 + 18 – 10 = 30.

Théodemar tombe à 1pv.

Après l’enchaînement, qui met Théodemar définitivement hors d’état de nuire, le milicien garda son épée pointée vers lui durant quelques secondes, l’adrénaline du combat courant encore dans ses veines. Il termina par se redresser en reniflant de dégoût, mais satisfait en voyant Théodemar ployer sous ses blessures. Il rangea son arme dans son fourreau, et récupéra son gant qui traînait à quelques mètres.

- Voilà ce qu’elle te dit, la milice de Marbrume ! L'homme reprit une voix plus forte, une voix de soldat qui reprenait ses droits. Par l'autorité qui m'est conférée, je vous arrête, Théodemar Ecuviel, pour entrave à la milice et attaque contre cette dernière, ainsi que pour diffamation envers le suzerain de cette cité. Qu'on me foute ça aux cachots !

Les hommes du coutilier s’empressèrent d’obéir, et d’entourer le blessé pour le traîner bientôt vers les cachots.

"Oh le c..." est ce qu'aurait pu penser Gondemar lorsque son ami lui avait tapoté l'épaule avant de le dépasser pour se diriger droit vers le Milicien avec qui il venait de s'entretenir et qu'il appréciait assez suite à leur échange, fallait bien le reconnaitre. La surprise était trop grande et l'on pu voir le Conseiller pivoter sur ses jambes, médusé, suivant de ses yeux bleus la silhouette de Théodemar alors qu'il que ce dernier rejoignait le représentant de l'autorité ducale sur cette place, l'apostrophant avec une verve indigne autant du marchand que de l'homme d'arme. Comment ça, un duel de réparation ?! Non, non, non ! Très mauvaise idée ! Le Milicien n'avait rien d'un jeunot incapable de blesser le premier venu, mais tout du vétéran capable de beaucoup.

- Par les Trois, il a perdu l'esprit...

Souffla le Mercenaire à haute voix, autant pour Xandra à ses côtés que pour lui-même, amorçant un premier pas avant de s'arrêter net, songeant qu'il ne devait ni ne pouvait intervenir dans le cadre d'une provocation directe, d'autant plus que celle-ci s'accompagnait de presque insultes qui n'allaient pas arranger le cas de Ecuviel. Et merde... Ce fut donc en simple spectateur, comme tous les gens présents en ce jour pour la distribution de nourriture, que l'ancien soldat de l'armée royale regarda son ami d'enfance recevoir la somme de ses erreurs, en pleine cuisse d'abord, puis en plein visage ensuite, sans que le Coutilier ne lui laisse la moindre chance de riposte, tout juste si le marchand pu parer, ce qui était déjà bien au vu de la différence de niveau. Malgré tout, quand son ami tomba au sol, Gondemar ne pu que s'avancer de nouveau, non pas pour intervenir -ça aurait été pure folie- mais parce qu'il désirait voir et entendre ce qui allait suivre, l'ayant deviné dès lors que Théodemar avait provoqué en duel le Milicien.

- Par l'autorité qui m'est conférée, je vous arrête, Théodemar Ecuviel, pour entrave à la milice et attaque contre cette dernière, ainsi que pour diffamation envers le suzerain de cette cité. Qu'on me foute ça aux cachots !

L'ancien soldat ne dit ni ne fit rien, regardant les hommes d'arme de la cité soulever le vaincu pour l'emporter déjà, sentant sa gorge se serrer face à cette vision, alors que les paroles d'un certain prêtre lui revenaient en mémoire : avait-il vraiment cru pouvoir convaincre son ami de changer ? Cette initiative de générosité avait prit un tournant à la fois politique et révoltant, un esclandre qui n'avait pas eu lieu d'être et qui risquait de déboucher sur bien pire. Franchissant les derniers mètres le séparant du Coutilier, Gondemar jeta un bref regard au marchand qu'on emmenait avant de reporter son attention sur l'homme d'arme.

- Que va-t-il lui arriver maintenant ?

Autant être paré à tout et, en tant que Conseiller officiel, il voyait déjà venir les responsabilités qui allaient lui incomber le temps que son ami ne sorte du cachot... en espérant qu'il n'y ai pas de procès, sans quoi s'annonçaient de longues nuits d'insomnies à venir.

«Oh, Roy. Il est mirt , je crois. Tabassé par un malade de Marbrume, il y a pas moins de dix ans. Hm... Eh bien tu as eu raison. Il est plus accommodant de voir de vrais mâles plutôt que des fangeux et des machins sans intérêts.»

Elle haussa un sourcil bien malgré elle, qu’elle froideur. Ceci dit les faits remontaient, contrairement à elle, il ne venait pas d’apprendre un décès. Elle ne voyait pas ou il voulait en venir par “minchins sans intérêts” mais se garda bien de le faire remarquer. Un léger “hum” s’échappa de ses lèvres, comme ses yeux pâles se tournaient vers Gondemar et le gradé.

Sa vie sentimentale, il n’y allait pas quatre chemins, s’il avait été si direct, elle n'en gardait aucun souvenir. Mais il lui semblait qu’il avait changé, bien plus qu’elle ne le pensait. Les rumeurs étaient peut être plus brodés de réalité qu’elle ne l’avais pensé. Elle avait viré de couleur en l’entendant parler de Gond, pas pour un rouge d’adolescente plutôt un blanc pâlichon, un peu agacé. Xandra lui rendit un maigre sourire malgré tout.

Ni l’un, ni l’une, ni l’autre.

Elle haussa les épaules, au fond ce n’était pas vraiment important. Elle se perdit dans la contemplation du dos de celui qu’elle avait ardemment désiré, longtemps.
La tension était palpable dans l’air. Les intonations, les murmures, tout changeait autour d’elle et elle détacha les yeux de Gond, oublia Théodemar un instant.

Puis Xandra fronça les sourcils en voyant s'avancer le marchand, elle pouvait presque respirer sa colère tant elle palpable, visible dans ses mouvements. Bon sang, l’ancien soldat avait il calmé le jeu vainement ?

Attend...

«Eh, Sergent ! Je demande un duel de réparations, ici et maintenant ! Je ne me laisserai mas insulter de la sorte ! Dégainez et montrez moi votre honneur, soldat ! »

Il n’était pas sérieu ? Non ? Si. Bruit de métal, déjà l’épée quittait son fourreau. La main de la rousse se posa sur son front. Avait il perdu la tête ? Qu’essayait il de prouver ? L’honneur n’avait rien à voir avec ce “duel”, là au milieu de ces pauvres gens, des miliciens. Peu importe l’issue du combat, la situation était passablement ridicule. D’agacée elle passa à franchement énervée et surtout perdue. Quelque chose lui échappait, mais quoi ? Il ne pouvait s’agir que de ça. Elle fronça les sourcils, réfléchissait vainement. Qu’avait il à y gagner ? Parce que de ce qu’elle savait de lui, il agissait par intérêt, se doutait de l’issue de ce combat.

Qui es tu devenue Théo, qu’est ce que tu fais ?

Pourquoi tant de hargne, de provocations, d’absence de prudence ? Il n’était plus question que d’une colère transmise, acquise enfant, un peux excessive, un peu injuste, qu’on gardait au fond de soi pour avoir quelque chose sur quoi cracher après un verre de trop.

Que l’ancien milicien accepte de répondre à cette provocation ne lui semblait pas non plus tenir du bon sens, ce n'était pas une bonne chose. Elle se tourna à nouveau vers Gondemar, leva le nez vers lui pour croiser son regard rassurant.

Par les Trois, il a perdu l'esprit…

Gond...Je ne devrais pas te dire ça, mais peut être devrais tu prendre tes distances dès que tu le pourras. Sinon...

Il sera trop tard...

Il paierait tôt ou tard les pots cassés. Elle ne voulait pas ça pour lui, il ne le méritait pas. Mais il ne l'écouterait pas, elle n’insista pas. Observa passivement.

Que va-t-il lui arriver maintenant ?

Elle ferma les yeux, un long moment, inspira une bouffée d’air qui ne lui apporta guère de réconfort, de réponses. Il allait passer des heures sombres, il ne s’agissait pas que de l’arrêter mais d’une rancœur devenu personnelle. Difficile de le lui reprocher au coutiller. Oh oui la situation n’allait pas être agréable.

Xandra regarda les miliciens emmener l’homme, s'avança, murmura ses derniers mots à Gondemar.

Si tu as besoin de quoique ce soit...

Il n'y avait rien à ajouter, il savait, il comprenait. Sur ces quelques mots elle tourna les talons, elle voulait revoir celui qu'on appelait maintenant l'Ecu Rouge, elle avait vu, elle n’avait plus rien à faire ici. Nul doute qu'on lui demanderait des comptes, mais pas ici et surtout pas maintenant.

«Et alors ? Un homme, un vrai, ne revient mas sur ses paroles ! Alors bats-toi milicien !

C'est alors que le Milicien accepta le combat au grand dam de Théo qui allait vite le regretter. Il n'eut pas le temps de réagir que déjà le Milicien lui asséna un violent coup d'épée dans la cuisse ce qui lui valut d'être à genoux un court instant mais dans quoi il s'était engagé ? Il pensait vraiment pouvoir battre un milicien surentraîné ? C'est pas parce que Môssieur Ecuviel combattu la fange lors de l'attaque de la Hanse qu'il doit se croire tout puissant ... Et encore, il avait fallu qu'un milicien et qu'un chevalier en haillons l'aide pour tuer un seul de ces monstres. Alors quoi ? Fallait ce croire Rikni ? Grossière erreur. Toutes ses attaques étaient inopérantes... Contrairement à Enguerrand.

Il avait essayé de lui avait envoyé un violent coup d'épée au niveau du thorax mais qu'il était agile le bougre ! Et .../Tchac/ voilà ! Un putzin de coup d'estoc sur sa joue qui s'ouvrit... Il avait même perdu une ou deux dents. Il tomba alors à genoux ... Puis s'affale ventre à terre en disant en haussant la voix.

«FIFE LA MILIFE ! puis /plop/ son nez mrit cher. Il fut ensuite entraîné vers les cachots . Mais bon dieu, quel con !