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 Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid]

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Ambre de VentfroidFondatrice
Ambre de Ventfroid



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MessageSujet: Re: Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid]   Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid] - Page 2 EmptyMar 12 Juil 2016 - 16:31
Le doux clapotement de l’eau du bain s’était fait plus présent, plus rythmé, plus chaotique. Des vagues et des remous apparaissaient sur la surface de l’eau, venant lécher les rebords de la cuve, s’échappant parfois pour éclabousser le sol d’une gerbe humide.

Ambre continuait les va-et-vient de son poignet, le nez tantôt baissé vers les profondeurs de l’eau pour observer ses propres gestes, imprimer dans sa mémoire la bonne façon de faire, tantôt relevé vers le visage de Morion pour admirer ses réactions, déceler les marques du désir et du plaisir sur sa peau et ses expressions. C’était grisant de le sentir entre ses mains – au sens figuré comme littéral. Lui donner du plaisir attisait sa propre envie, et elle adorait entendre le comte soupirer, onduler sous ses gestes. Lui qui d’ordinaire était si droit et distant, si mystérieux. Il n’était qu’un homme, et si son corps avait connu des douleurs atroces au cours de son éduction, il savait aussi profiter du bon. Et il profitait diablement bien.

Morion se laissa toucher, caressa la jeune femme tandis qu’elle était concentrée sur sa besogne. Glissant sur le bras de la rousse, sa main termina par rejoindre celle de son amante, puis la guida sur le geste à effectuer. Ambre frissonna de sentir sa poigne masculine autour de ses doigts fins. Elle apprécia partager le moment, cet espèce d’instant de complicité où ils s’entraidaient mutuellement à faire monter le plaisir. La comtesse se laissa guider, pressa un peu plus le sexe lorsqu’il augmenta sa poigne autour de sa main, et se cala sur le rythme qu’il désirait. Lascifs, profonds, les va-et-vient terminèrent de trouver leur mesure, et la main de Morion la quitta pour des caresses différentes.

Les doigts plongèrent sous l’eau pour atteindre l’intimité de sa femme. Ambre agrippa de sa main libre l’épaule droite de Morion pour prendre appui et se cambrer légèrement, de façon complètement intuitive. En remontant ainsi, la distance de la pulpe des doigts de l’homme et de ses chairs intimes se réduisit plus vite, mais Morion connaissait très bien son affaire et prit tout son temps. Ses doigts écartèrent la fente, passèrent sur tout le long, et quand l’entrée du vagin fut à portée, mais évitée, entourée, Ambre lâcha un bref soupir de désir contre les lèvres de son mari, comme pour se remettre de ses émotions. Il vint jouer avec le renflement rosé, et cela eut pour conséquence d’accélérer grandement le rythme respiratoire de la comtesse, qui se mit également à se tortiller légèrement au-dessus de lui. Elle répondait à ses baisers avec la même fougue, gémit quand il se courba pour caresser ses seins de ses lèvres, puis, surtout, quand son majeur, après de nombreuses feintes, entra en elle. Elle se mordit l’intérieur d’une joue sous le mouvement, les pommettes embrasées de chaleur, ondulant du bassin alors qu’il entamait des va-et-vient de son poignet.

A la demande de Morion, ce fut un gémissement presque rageur qui retentit à l’oreille du comte. Remettre de l’eau, sérieusement ? Alors qu’il venait de la pénétrer d’un doigt ? Elle n’en avait pas envie, non, elle ne voulait pas briser l’étreinte nouvelle et le rythme qui s’était installé. De longues secondes passèrent durant lesquelles elle n’obtempéra pas, trop concentrée sur la main de son mari entre ses cuisses, comme si cette dernière la séquestrait. Une séquestration très agréable.
Puis, elle termina par interrompre le travail de ses propres mains, quitta le membre gorgé de sang, remonta sur le torse de son mari, l’embrassa à pleine bouche alors qu’elle étendait les bras derrière lui. Ses mains ne vinrent pas enlacer l’homme cependant. Bras tendus, tâtonnant un peu en aveugle alors qu’elle ne quittait pas les lèvres de son mari, ses mains terminèrent par rencontrer les rebords du seau posé sur le brasero, qui avait été placé par son mari précédemment, exprès pour qu’ils n’aient pas à se relever. La jeune femme contracta ses bras pour pouvoir soutenir le poids du seau, et avec un geste très précautionneux, souleva le récipient. Quand ce dernier se retrouva très proche de la surface du crâne de son mari, Ambre fit basculer le tout, et une longue gerbe d’eau coula sur son mari, glissant sur son visage, ses épaules pour rejoindre la cuve. Cheveux soudain complètement trempés, mèches collées sur les joues, l’homme était beau à voir, et Ambre pouffa doucement contre ses lèvres, taquine. Un « oups » amusé franchit ses lèvres alors qu’elle reposait le seau vide derrière, et ses mains revinrent bien vite s’occuper du sexe de son mari.

Ses lèvres intimes étaient gonflées de désir. L’intérieur des cuisses d’Ambre était complètement offert à son mari. Elle se laissait toucher, explorer, avec volupté. Le seau d’eau chaude rajouté avait grandement contribué à augmenter la température, mais petit à petit Morion continuait à la faire grimper, toujours plus. Son index rejoignit l’intérieur de la comtesse en compagnie du majeur, et elle rabattit légèrement la tête en arrière en fermant les yeux, savourant l’instant. Involontairement, sa poigne autour du membre de son mari se relâcha un temps. Ambre se rendait compte qu’il était particulièrement difficile de profiter de son propre plaisir tout en en procurant à l’homme. Ses doigts réveillèrent en elle les sensations de la veille, qu’elle découvrait toujours avec une égale surprise, et un désir aussi ardent. La comtesse geignit un peu, dans la moiteur ambiante de la salle des ablutions, et en voulait plus. Ses doigts faisaient des merveilles, mais elle en voulait encore, et instinctivement, ses coups de poignet autour du membre de son époux se firent plus pressants, plus rapides, miroir des mouvements qu’elle désirait ressentir entre ses cuisses. Morion la poussait à bout cependant, et gardait un rythme lascif, l’amenant au bord de la défaillance. Ambre avait beau augmenter la pression sur son membre, il gardait son propre rythme, alors que tous ses autres gestes étaient pourtant témoins du feu qui couvait en lui aussi. Il était venu agripper ses lèvres avec force, mordant la chair rose, réveillant une légère douleur chez Ambre aussitôt apaisée par une langue douce. La comtesse entrouvrit les lèvres, ouvrant le passage, et leurs langues se caressèrent, étouffant les gémissements dans sa gorge.

Ambre termina par se reculer, un peu subitement. Elle lâcha l’entrejambe de son mari, et son mouvement de recul fit glisser les doigts de son mari en-dehors de son corps. Elle adorait ça, terriblement, mais avait envie d’autre chose que des doigts désormais. Aussitôt que le geste eut permis de libérer l’intérieur de ses cuisses, Ambre revint presque immédiatement contre son homme, en écartant ses mains cependant. Quelque peu brutalement, elle remonta d’une main le menton de son mari, pouce sous la mâchoire, le reste des doigts en éventail sur la joue. Elle vint butiner ses lèvres, se surélevant doucement au-dessus de lui pour justement pouvoir baiser la bouche remontée de son mari. Elle se rapprocha encore, et ses genoux vinrent buter contre la cuve, de chaque côté des fesses de Morion.

Enfin, elle se cambra. La fente de son sexe vint caresser le membre du comte, glissant sur le gland. Les lèvres intimes s’écartèrent d’elle-même sous la pression. Ambre oscilla doucement, effleurant ainsi son intimité, s’attisant en même temps que lui. Quand le membre dressé termina par se présenter à l’ouverture de son vagin, Ambre laissa le geste en suspens, lèvres entrouvertes, yeux baissés sur son mari qu’elle surplombait toujours un peu grâce à la position. Une langue taquine fit le tour de l’orée de la barbe. Fébrile, elle unit alors leurs deux corps, s’aidant d’une main qui regagna bien vite la nuque de son mari une fois la pénétration assurée.
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Morion de VentfroidComte
Morion de Ventfroid



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MessageSujet: Re: Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid]   Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid] - Page 2 EmptyMar 12 Juil 2016 - 17:56
Il était vraiment difficile, pour le comte comme pour son épouse visiblement, de contenir le désir qui s’éveillait plus vite qu’un feu de brousse. Hier la nuit était prompte à la découverte de chacun, à savourer seconde par seconde chaque impulsion de plaisir, laisser doucement monter le désir, tout goûter petit à petit avant de profiter à cent pourcent de leurs corps. Ambre n’avait alors aucune expérience, et c’était autant un plaisir mutuel qu’un respect des traditions ancestrales. Là, maintenant, tout de suite, l’envie qui les brûlait et les guidait ne souffrirait pas une pareille attente. D’où, quelque part, la demande de Morion. Une fois le bain réchauffé, peu importe qu’ils inondent la salle, ils pourraient s’en désintéresser totalement. Il goûta avec un certain amusement la frustration de son amante. Elle finit néanmoins par obtempérer, et lui qui voulait de l’eau, il fut servit à bon compte. Jetant un regard faussement torve à son épouse lorsque la vague fut passée, il laissa échapper un léger soupir, mêlant une exaspération feinte devant la gaminerie de sa femme, aussi drôle qu’imprévue, et l’amusement. Il recracha un mince filet d’eau, et laissant une main entre ses cuisses, l’autre vint plaquer ses cheveux en arrière, avant qu’il ne se mette à les déguster à la place des lèvres pulpeuses de sa femme. Il la sanctionna, cependant, à sa manière. Ses mouvements lascifs se firent nettement plus profonds et appuyés, leur rythme augmenta légèrement.

Lorsqu’elle cessa ses caresses autour de son membre, c’est un mélange de frustration et de soulagement qui l’envahit. La frustration car c’était bien trop agréable pour qu’il ait envie que cela s’arrête maintenant, le soulagement car le rythme qu’elle avait donné à son poignet était devenu fiévreux, lui donnant envie d’aller plus loin encore. Elle avait la même envie, d’ailleurs. Il la laissa guider son visage, ses lèvres, vers les siennes, un coin de lèvre étiré en un sourire discret. L’envie, l’impatience, faisait légèrement trembler ses doigts fébriles, qui couraient sur son corps, libérés de leur travaux de stimulation, venant griffer légèrement son dos, remontant sur ses épaules, et, lorsqu’elle lia leur deux corps, lui arrachant un soupir, agripper le galbe de ses fesses. Lorsqu’il fut complètement en elle, il se laissa légèrement glisser dans la cuve, l’entraînant avec lui. Il fléchit légèrement les genoux. Ses mains toujours positionnées au même endroit, servant d’accompagnement, cette fois, plus que de guide, s’écartèrent légèrement, la chair de sa femme prise en étau entre ses doigts avides, pour optimiser l’angle et la pénétration elle-même. Il sur-éleva alors le bassin, entamant des allers retours lents au début, qui s’accélérèrent au bout de quelques dizaines de secondes. Il s’occupait, cette fois, de l’effort, laissant cependant Ambre libre de l’aider, l’accompagner, ou modifier sa position pour leur plaisir.

Il finit par s’arrêter, cependant. Pas totalement, mais il eut un sourire mutin, ses mains grimpèrent dans le dos d’Ambre, laissant des traînées rosâtres sur sa peau. Il éleva le bassin d’un coup ferme, et la plaqua en même temps contre lui. Il la séquestrait d’une certaine manière, contraignant sa liberté de mouvement. Il voulait juste qu’ils se sentent l’un l’autre, quitte à rendre l’attente insoutenable. Qu’elle le sente en elle, alors qu’il oscillait à peine le bassin, lui prodiguant ainsi des sensations au compte-gouttes, qui l’attisaient lui-même terriblement. Il l’embrassa fiévreusement, encore et encore, se fichant bien de l’eau qui, au rythme de leurs précédents mouvements, avait déjà largement coulé en dehors de son récipient. Talen allait tirer une tête formidable quand il verrait les dégâts. Quand la frustration commença, doucement, à prendre le pas sur le plaisir, il la libéra de ses mouvements, et reprit les allées et venues de son membre en elle, plus fougueusement encore. Le plaisir, ou même désir, étaient bien plus explosifs que la veille. Peut-être était-ce le fait du bain, de l’atmosphère particulière de la salle d’ablutions, ou des visions délectables du corps secoué de sa femme, humide, trempé même, du confinement de la cuve, ou peut-être de la nouveauté de ce mariage. Voire même son départ futur, qui rendait chaque instant urgent, une inquiétude latente, pour elle comme pour lui, qui se muait, dans l’intimité, en un désir presque sauvage. Ils n’avaient tout simplement pas le temps de goûter, de prendre des heures pour se pouponner, ils se voulaient, s’entre-dévoraient avec sensualité. Quelque part, de pareils ébats, répétés, seraient un motif supplémentaire pour Morion d’abattre tous ses ennemis et rentrer entier. Goûter à pareil corps, pareille femme, se faire tant plaisir, pour que tout soit détruit au bout de même pas un mois d’union, voilà qui n’était clairement pas dans ses projets. Cette pensée, qui lui traversa l’esprit le temps d’un éclair, le poussa à serrer plus fortement sa femme dans ses bras. Il ne tolérait pas l’échec. Et s’il ne revenait pas, ce serait un échec absolu à tous points de vue. Il laissa un baiser brûlant dans son cou, et se redressa légèrement, augmentant en même temps la cadence de ses mouvements.

Le regard fixé sur celui de sa femme, il conduisit l’une de ses mains vers son visage. Il passa ses doigts sur sa joue, le long de l’arrête saillante de sa mâchoire, et passa de la pointe de l’index sur la surface de ses lèvres avec lenteur. Lèvres qu’il connaissait déjà bien, mais dont il ne se lassait ni du goût, ni de la sensation qu’elles lui procuraient, une fois qu’elles étaient collées aux siennes, ou sur n’importe quel autre endroit de son corps. Et il ne s’en lasserait probablement jamais. Tel était son sentiment, en tout cas, quand la pulpe de son doigt passa sur les lippes humides, entrouvertes. La vigueur de la pénétration augmenta de fait, secoué d’une vague de désir supplémentaire, déterminé à gratifier Ambre du maximum de plaisir dont il était capable à chaque fois que cela serait possible. Son autre main passait langoureusement sur sa poitrine durcie, venait cueillir l’eau du bain pour l’y laisser couler, visant parfois pile le mamelon, dans un sursaut d’espièglerie, avant d’y promener ses doigts, de les presser entre ceux-ci.

Un sourire étira ses lèvres. Le plaisir augmentait plus rapidement qu’hier, et il espérait qu’il en était de même pour elle, bien que ses soupirs, sa respiration saccadée, le haut de son buste rougi, lui donnaient de bons indices. Elle avait apprécié ses attentions la nuit précédente, et avait fait montre d’une soif honorable de découvertes, aussi se sentait-il plus libre de laisser cours à ses envies. Ses mains s’agrippèrent à ses hanches, après être descendues sur ses flancs. Il la maintint fermement en place, bloquant son bassin, et remonta son bassin avec vigueur, en même temps qu’il plaquait celui d’Ambre contre le sien. Un mouvement profond, ferme, qu’il réitéra plusieurs fois. Le rythme était plus saccadé, moins rapide, mais les sensations, elles, étaient décuplées. Il gardait ses yeux fixés sur le visage de son épouse, bien qu’il s’égarât à plusieurs reprises sur son corps qui vibrait ou tremblait au rythme de ses impulsions. Corps prompt à l’embraser, d’ailleurs, dont la simple vue était en soi un moteur de désir.
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MessageSujet: Re: Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid]   Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid] - Page 2 EmptyMar 12 Juil 2016 - 20:42
Ah ça, Talen risquait d’en faire une tête formidable, c’était certain. La cuve était pleine et le moindre de leurs mouvements un peu trop enfiévré déclenchait des vagues qui venaient s’échouer par-dessus le bain, diminuant de quelques pouces la hauteur de l’eau. Il leur faudrait faire particulièrement attention en sortant se sécher de ne pas glisser et se briser la nuque. Leur peau, propre et parfumée, coulait l’une sur l’autre, imprimait le corps de l’amant, s’embrasait à la moindre caresse. Si la veille avait été propice à la retenue et la découverte, là, leurs longues minutes de discussions chastes dans un bain chaud avaient servi de préliminaires à elles toutes seules. L’attente chaude et enfouie qui avait couvé durant toute la première partie de leurs ablutions explosait d’un coup et rendait les amants presque brutaux. Ambre aimait cette passion. Il y avait un temps pour tout ; la tendresse, la douceur, et le sauvage, le désir brûlant à s’en faire mal. Après des mois – que dire, des années – d’abstinence, Ambre se découvrait en tant qu’épouse mais aussi en tant qu’amante, et il serait hypocrite de dire qu’au cours de ces dernières années, être vierge ne l’avait pas frustrée. Si elle n’avait jamais au grand jamais envisagé de rompre les traditions ancestrales, elle restait humaine et son corps possédait des envies qui avaient été particulièrement agaçantes à refouler. Alors, il n’était effectivement pas étonnant de découvrir chez l’ancienne Mirail un feu passionné, même si rendu relatif par son inexpérience. Morion était son premier amant, et serait le dernier. Elle comptait bien s’offrir toute entière, le laisser déguster son corps tout comme elle apprendrait à goûter le sien à toutes les sauces.

Morion était particulièrement séduisant ainsi, dans l’intimité, les cheveux mouillés. Les mèches qui revenaient le gêner durant leur ébat, Ambre les caressait de ses doigts, les replaçant derrière les oreilles, quand elle ne crochetait pas toute la chevelure du comte en arrière dans une poigne de désir, pour affirmer sa prise sur lui et approfondir leurs baisers. Quand leurs corps se lièrent, Ambre soupira de concert avec Morion, savourant sa présence en elle. Les sensations étaient… différentes que la veille. L’eau, déjà, rendait tout innovant. Les doigts de Morion, avides, crochetaient sa peau, empoignaient ses hanches, guidaient le corps d’Ambre sur son sexe pour approfondir la pénétration. L’eau, elle, sournoisement, ajoutait des caresses à chaque mouvement, d’une façon plus douce, plus sensuelle en comparaison de la passion dévorante qui animait les deux amants. Les courants et les petites vagues venaient lécher sa poitrine, titiller son ventre en des sensations qui exacerbaient le plaisir, et parfois même les gouttes d’eau explosaient entre eux lorsque le buste des deux mariés se rejoignait un peu trop vite, plaqué l’un sur l’autre.

Le comte engagea lui-même des mouvements de bassin, glissa un peu contre la cuve, arrondissant son corps que pour mieux se fondre sur celui de sa femme, la redressant indirectement contre lui en remontant les genoux. Ambre agrippa Morion au-niveau des trapèzes, et un frisson incontrôlable parcourut son échine lorsque l’homme empoigna ses fesses, alors qu’elle était ainsi au-dessus de lui. Les muscles de ses fesses étaient étrangement particulièrement sensibles, et, lorsque les doigts de Morion les caressaient plus qu’il ne les agrippait, il pouvait sentir des soubresauts s’élever parfois, surtout à leur naissance, dans la continuité de la chute de reins. Des soubresauts similaires à ceux qui agitaient les muscles sensibles d’un dos massé, sauf que là, il suffisait d’une simple caresse pour réveiller la peau terriblement érogène. Ambre découvrit elle-même à cet instant cette sensibilité si particulière – elle connaissait, en fait, que peu son propre corps lorsqu’il s’agissait de plaisir charnel, n’ayant pas la coutume de se caresser seule.

Ambre cala ses déhanchements sur les mouvements de bassin de Morion. Lorsque son membre la quittait doucement, elle se relevait au-dessus de lui en poussant sur ses genoux, augmentant la distance entre leurs pubis. Quand il replongeait en elle jusqu’à la garde, elle abattait son bassin, épousant sa peau de ses lèvres intimes, s’aidant de ses mains refermées sur les épaules de l’homme pour intimer un minimum de force dans l’échange.

A un moment, Morion bloqua son bassin d’une poigne ferme, interrompant les va-et-vients qui avaient commencé à se faire vraiment torrides. Bloqués l’un contre l’autre dans une immobilité presque parfaite, seulement troublée par quelques effleurements du comte, Ambre se cambra en prenant une immense respiration, prenant le temps de le sentir en elle. Par réflexe, elle contracta son entrejambe, augmentant la pression et la présence de l’homme entre ses cuisses. C’était… bon de le sentir en un lieu si intime, qui ne verrait pas d’autre membre que le sien, symbolique de leur union, symbolique des dieux. Lorsque les vagues de plaisir, qui avaient gonflé, furent retombées à cause de cette immobilité, Morion reprit. Pas doucement, mais avec une cadence encore accélérée, comme si cette petite pause avait ébranlé sa propre patience.

Le corps d’Ambre vibrait sous les assauts de son mari, ses seins humides ballotaient légèrement, et ses cheveux, précédemment noués en un chignon rapide sans aucun ustensile, cédèrent bientôt à cause du rythme. Ambre sentit petit à petit le nouage se rompre, et après un dernier glissement, sa chevelure rousse s’épanouit sur ses épaules, derrière son dos. Les pointes plongèrent dans l’eau agitée. Ambre secoua la tête en arrière, autant pour éviter qu’ils ne lui viennent devant les yeux que pour jouir du plaisir qui gonflait en elle encore et encore. Sous leur union presque bestiale, la cuve elle-même commença à osciller au rythme de leurs va-et-vient, alors Ambre en profita pour empoigner le rebord du bain derrière Morion. Pour stabiliser le panneau de bois, mais aussi pour prendre appui, avec une force accrue sans avoir besoin de lacérer les épaules de son mari. Ainsi accrochée à la surface du bois, ses coups de bassin sur le membre de Morion se firent plus impérieux. Sa respiration était devenue carrément frénétique, les gémissements roulaient dans sa gorge. Elle était débordée entre son envie d’ouvrir les yeux et observer le corps et le visage de son mari gorgés de plaisir, et celle de fermer les yeux pour s’abandonner à ses propres sensations.

Dans un sursaut de désir, Ambre revint dévorer les lèvres de Morion, glisser sur sa mâchoire, agripper le lobe d’une oreille entre des dents taquines, qu’elle contrôla in extremis pour ne pas être douloureuse. Ses dents menacèrent ensuite le cou, et Ambre descendit dans le creux, où sa langue goûta la surface de la peau. Ses dents mordirent ensuite la chair, fermement, dans ce désir brûlant qui l’animait, et ce dernier geste acheva de faire tomber ses barrières. Elle gémit, encore, espérant que personne ne pouvait l’entendre réagir ainsi dans le manoir, et quand elle sentit Morion sur le point de venir, elle se redressa d’un coup, cambrée, plaquant le visage de l’homme entre ses seins en faisant pression sur sa nuque.
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MessageSujet: Re: Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid]   Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid] - Page 2 EmptyMar 12 Juil 2016 - 22:38
La frénésie, la bestialité qui menait leur danse, voilà un sentiment particulièrement délicieux. Parfait même, à ce moment précis. Morin était d’un naturel excessivement calme. Une contenance absolue peu importent les circonstances. Une capacité, il fallait le dire, très durement acquise, mais néanmoins nécessaire. Garder un esprit froid et logique, compte tenu de ses actions, des jugements qu’il avait parfois à prononcer, et de toutes les décisions qui lui incombaient était essentiel. Mais c’était là toute la beauté de la chose. Si souvent concentré, calculant, jaugeant, mesurant, il n’avait que très peu de moment pour laisser échapper ses tensions intérieures; il était humain, après tout. Quand il lisait, durant ses moments de repos, il ne faisait que museler le magma qui couvait en lui. Estrée avait raison de s’inquiéter. Il était en permanence une bombe à retardement, dont l’explosion pourrait bien tout dévaster dans un rayon horriblement vaste. Mais à cette instant précis, ce même magma, déformé et mélioré par le désir, le plaisir, la fièvre charnelle, le galvanisaient brutalement. Par chance (ou non, peut-être bien), ils étaient assez à l’étroit dans la cuve, et Morion ne pouvait donner cours absolu à la bestialité qui l’habitait. En revanche, il faisait parfaitement honneur aux moyens dont il disposait. Il prenait possession du corps d’Ambre. Elle s’offrait à lui, et il la prenait avec plaisir, avec langueur. En retour, il lui offrait tout le plaisir qu’il était en mesure de lui offrir. Il lui offrait également le sien, qui se manifestait à travers ses mouvements fermes, son souffle rauque et rapide, ses caresses avides, ses baisers voraces.

Morion, plus la danse gagnait en intensité et en frénésie, ne se contentait plus de savourer l’instant. Il le dévorait à pleine bouche. L’idée seulement de connaître une autre femme après son mariage ne l’avait jamais effleuré. Mais si tel avait été le cas, si vraiment il était de ceux qui, même mariés, convoitaient d’autres chairs, Ambre aurait largement oblitéré ces pulsions hypothétiques. Deux jours, et encore, une nuit et un jour qu’ils apprenaient à se connaître autrement que par des mots et des discussions, et sa faim d’elle avait déjà gagné en potentiel.

Elle l’accompagnait dans ses mouvements, les rendait même plus intenses que s’il avait été seul à se mouvoir, aussi il s’autorisa à lâcher une de ses hanches. Il passa sa main dans sa chevelure désormais lâchée, crochetant les mèches, glissant sur sa nuque, l’arrière de son crâne. La main redescendit et passa cette fois sur son buste, empoignant l’un de ses seins avec une fermeté envieuse, palpant et malaxant la chair tendre, stimulant son mamelon. Le visage de sa femme, lorsqu’il revint près du sien, irradiait une chaleur qui n’avait rien à voir du tout avec celle qui avait envahi la pièce lorsque le bain avait été préparé. C’était une chaleur purement fiévreuse, mêlée des fragrances des huiles, du savon, et, derrière, plus subtile, l’odeur de la chair chaude, une odeur caractéristique propre à chacun. Morion avait déjà saisi celle d’Ambre la veille, mémorisé, et l’absorbait avec un ravissement renouvelé. Son bassin se mouvait presque instinctivement. Il n’avait aucune envie d’arrêter pour jouer sur les sensations, il voulait juste les voir exploser en eux deux. Il penchait la tête pour lui libérer l’accès à son cou, sa main libre venait appuyer sur sa nuque pour l’encourager à se servir jusqu’à satiété. Les éclairs de douleur sourde, lorsque les dents marquaient la chair un peu trop brusquement, n’étaient qu’un pas de plus faits dans la direction de la jouissance, et pas l’inverse. Si leur première nuit avait été une découverte et une véritable escalade vers le plaisir, lente mais sûre, entrecoupée de jeux taquins sur les désirs de l’autre, c’était aujourd’hui un maelström de sensations qui les prenait aux tripes et incendiait leurs veines, leurs chairs. Ambre avait fort bien saisi l’utilité de son périnée dans le plaisir qu’elle pouvait s’accorder, et en même temps offrir à Morion, et en joua une fois de plus. Volontairement ou non c’était peu important, à vrai dire. Les résultantes l’étaient bien plus. Pour preuve, les mouvements du comte gagnèrent, une dernière fois, en intensité. Il était proche de perdre souffle tant l’ébullition était active. Ses mains vinrent une nouvelle fois enserrer ses fesses, lorsque ses résistances lâchèrent une à une. Il les écarta légèrement, dans les derniers va-et-vient qu’il pouvait offrir avant que la jouissance ne brise sa frénésie. Il sentit la sensibilité d’Ambre à ce niveau, et en joua sans retenue. Son auriculaire et son annulaire en caressaient, massaient la naissance.

Il se sentit tiré en avant, d’un seul coup, la tête plongée entre les seins de son épouse. Une goutte de trop. Ses doigts cessèrent leur caresse, d’un coup, s’agrippant à son fessier, ses lèvres vinrent embrasser voracement sa poitrine, et il lui asséna un dernier coup de bassin, le souffle coupé, tandis que les spasmes agitaient son membre quand il se répandit en elle. Il plaqua son bassin contre le sien et ne bougea plus, la joue appuyée contre son buste, et relâcha le souffle qu’il avait retenu jusque là. Il inspira et expira plusieurs fois profondément, comme s’il avait couru des kilomètres, et relâcha doucement son étreinte. Entraînant son épouse, il se rabattit doucement en arrière, posant sa nuque contre le rebord du bac. Ses mains se saisirent du visage de son épouse, quand son souffle fut suffisant pour l’y autoriser, et il l’embrassa, longuement, avec une tendresse et une langueur infinies.

Ils restèrent ainsi un moment. A récupérer leur souffle. Se caresser, s’embrasser, savourant la fin de cet instant magique, onirique, voluptueux, bestial à bien des égards. Ses muscles se détendaient progressivement, et il sentait, par contrecoup, les sensations résiduelles des morsures et griffures. Elles étaient délicieuses.

Ils ne sortirent que bien plus tard, quand le bain avait retrouvé de sa tiédeur. Ce qu’il restait du bain, en tout cas. L’eau en était arrivé à la moité de son niveau d’origine, et quand, finalement, ils sortirent de la cuve, le niveau baissa encore légèrement.

Morion se saisit des étoffes qui devaient leur servir à se sécher. Elles étaient encore chaudes. Observant quelques secondes le corps trempé de son épouse, son teint encore rosi, il esquissa un sourire. Il passa l’étoffe autour de ses épaules, et les pressa doucement, frottant sa peau avec délicatesse. Il l’enroula autour de son corps (l’étoffe était de taille humaine en longueur), et passa ses mains sur tout son long, l’essuyant doucement. Sur ses bras, plus légèrement sur sa poitrine qui pointait à travers le tissu, puis sur son ventre. Il caressa son pubis, s’arrêtant à la naissance de son intimité, puis la serra contre lui, laissant ses mains effectuer la même tâche dans son dos et sur son fessier.

«Je crois qu’ils vont nous penser morts, en bas…, dit Morion dans un souffle ou perçait l’amusement.»
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MessageSujet: Re: Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid]   Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid] - Page 2 EmptyMer 13 Juil 2016 - 0:51
Cela n’était que la deuxième fois qu’elle le sentait jouir, mais c’était… Par les Trois, elle n’avait pas les mots. C’était terriblement grisant de l’entendre lâcher un râle d’agonie délicieux pendant ou après l’orgasme, témoin de l’apogée de son désir, de ce plaisir puissant qui, avec le temps, leur offrirait des enfants. Grands dieux, s’ils commençaient avec un tel rythme, elle ne savait pas si leurs corps tiendraient la cadence. Même si c’était une compensation bienvenue pour la prochaine absence du comte, loin de ses bras, loin de leur manoir, pendant au moins une semaine, une semaine qui s’avérerait potentiellement mortelle – et Ambre l’ignorait encore, mais sa blessure et son besoin d’administrer son domaine le tiendrait au loin trois semaines en tout, une absence encore plus mordante et inquiétante, qui la rendrait folle.

Ambre massa doucement la nuque de son mari alors qu’il avait toujours le visage posé contre sa poitrine, faisant des douces pressions à la racine des cheveux, soupirant du plaisir qu’elle sentait encore entre ses cuisses, de son intimité palpitante. Pour le coup, son souffle était tout sauf calme à elle aussi. Frénétique, elle aspirait l’air entre ses lèvres, se remettant difficilement de l’effort, enlacée contre Morion. L’air ambiant de la salle des ablutions, terriblement chaud et humide, n’aidait pas à se rafraîchir. Sa peau était encore brûlante, et sa bouche légèrement asséchée par toutes ces attentions.

Morion se laissa aller contre le bois de la cuve, se détendant progressivement, entraînant Ambre avec lui. Elle se laissa faire bien volontiers, désireuse elle aussi de compenser ce dernier ébat particulièrement torride par un peu de tendresse, maintenant que l’orage était passé, en quelque sorte. Elle butina doucement les lèvres du comte, se fondant contre son corps, et ils restèrent ainsi, se délectant de la présence de l’autre, leurs bustes se soulevant, instinctivement, en même temps.
C’était une pensée qui lui serait parue étonnante quelques semaines, mois plus tôt, mais Morion… Morion paraissait être un homme aimant. Du moins aimant avec la femme qu’il s’était choisie. C’était surprenant, oui, mais surprenant dans le bon sens. Lui qui avait proposé, stoïque, dans son cloître, une alliance d’intérêts, sans faire de détours. Oh elle n’avait jamais pensé qu’elle serait malheureuse avec cet homme, elle n’avait juste pas vraiment envisagé, à la base, qu’ils partagent plus que des intérêts communs et une tendresse désintéressée. Elle s’était liée à un Ventfroid après tout, elle avait fermé les yeux sur certains désirs en prenant cet homme pour époux, de base. Mais là… comprendre, dès le premier jour de leur union, qu’il lui offrirait bien plus que cela soulevait en elle une satisfaction évidente, et un bonheur un peu niais de pouvoir honorer Anür autrement qu’avec un simple échange d’alliances. Elle pourrait construire bien d’autres choses avec cet homme, et sachant qu’il serait un jour le père de ses enfants, c’était quelque chose qu’on ne pouvait pas laisser passer. Elle espérait sincèrement que sa relation avec Morion durerait aussi bien qu’elle était partie, et que toutes ces bonnes surprises ne perdraient pas trop vite de leur éclat au fil des mois. Le voir aussi aimant avec elle dans ces ébats, mais aussi dans son comportement quotidien, respectueux de la femme qu’il avait pris pour épouse ne pouvait que la pousser elle-même à devenir une mariée honorable, et dévouée.

La respiration d’Ambre se calma progressivement. Posée contre son torse, elle caressait sa peau tranquillement, sous l’eau, dehors, goûtait ses lèvres, profitant simplement de la présence de l’autre en silence. Ce ne fut que lorsque le bain eût sévèrement tiédi, voire commençait à devenir froid, soulevant des frissons sur leur chair, qu’ils consentirent à se séparer pour sortir. Précautionneusement, Ambre posa un pied au sol, évitant l’eau qui stagnait encore. Pauvre Talen. C’était presque indécent, de laisser de telles preuves de leur ébat. Si peu discret. Ambre fut presque tentée de nettoyer la pièce.

Morion lui enroula une serviette autour des épaules, et entreprit de la sécher. Ambre le laissa la frictionner, resserrant elle-même l’étoffe autour de son corps. Visage relevé vers celui de Morion, qui la surplombait de sa taille maintenant qu’ils étaient debout, elle se pressa contre lui lorsqu’il passa sur le dos pour frotter, et en profita pour déposer de petits baisers contre sa barbe encore humide.
Après quoi, elle noua brièvement la serviette au-niveau de sa poitrine, et entoura son homme d’un tissu sec lui aussi. Elle passa l’étoffe dans ses cheveux d’abord, toujours terriblement trempés par sa faute, et pressa doucement les mèches entre ses deux mains recouvertes de la serviette. Le résultat n’en fut que plus désordonné, mais ce détail se réglerait bientôt. Elle essuya le torse ensuite, le ventre, son sexe, puis enroula la serviette autour des épaules de l’homme, et continua de frictionner comme il l’avait fait avec elle. Un rire cristallin retentit dans la pièce en réplique à ses propos.

- Morts, ou au contraire bien trop vivants, souffla-t-elle, terriblement amusée. Il est peut-être temps de se montrer en chair et en os cependant, l’on va m’accuser après que je détourne un Ventfroid de ses devoirs. Bien que l’exploit me soit tout à fait flatteur, tu en conviendras. Regard particulièrement taquin, alors qu’elle titillait doucement le torse de son mari entre les pans de la serviette, regard levé vers les prunelles adamantines de l’homme. Tu me laisses un peu de temps pour me préparer, et l’on descend ?

Ils regagnèrent la chambre, et, au grand soulagement de la comtesse, elle nota que certaines de ses affaires avaient été montées. Certainement par Talen, ou Anne peut-être, durant les premières minutes après que le couple ait gagné la salle des ablutions. Au moins n’aurait-elle pas à descendre à moitié nue pour apostropher un domestique.

Avant de s’habiller et se concentrer sur sa présentation cependant, elle revint vers Morion, armée d’un peigne et d’un sourire. Elle entreprit, doucement, de réparer ses précédents méfaits, et passa derrière l’homme pour le coiffer, délicatement. Jusqu’à défaire les nœuds que leur ébat avait créés, et rendre l’homme un peu plus présentable – elle n’était pas la seule à avoir souffert de leurs efforts. Quand ce fut fini, elle partit chercher le ruban qu’elle lui avait retiré la veille, et qui traînait toujours près de la bibliothèque. Là, elle noua ses cheveux derrière sa nuque, comme il le faisait d’ordinaire. Admirant le résultat durant quelques instants, elle déposa un doux baiser sur ses lèvres après être revenue face à lui.

- Comme neuf.

Ambre le laissa s’habiller convenablement, et fit de même de son côté. Pour ce premier jour, elle enfila une robe pourpre qu’elle appréciait beaucoup, aux brocards dorés. Si mettre la robe fut très rapide, torsader ses cheveux fut un tantinet plus long en revanche. Sa domestique étant absente, elle prit plus de temps que d’ordinaire, et demanda même finalement à Morion de l’aider à nouer quelques attaches derrière la nuque. Quand ce fut fait, une petite note de parfum vint s’échouer sur son cou. Ambre était parée. Et étrangement… un peu fébrile. Elle allait se déplacer dans le manoir en tant que comtesse de Ventfroid désormais. Les domestiques poseraient un tout autre regard sur elle.
Se rapprochant de Morion, elle enlaça doucement son bras pour se tenir à ses côtés, avant qu’ils ne quittent la chambre conjugale.

- Tu me fais une visite générale ? J’en avais déjà reçu une, la première fois que j’ai mis les pieds ici, mais nous étions restés au rez-de-chaussée principalement. Oh, et ton bureau, aussi, car tu m’avais montré l’endroit où tu avais entreposé mon tableau. Je suis prête à découvrir le reste maintenant, cher époux.
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Morion de VentfroidComte
Morion de Ventfroid



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MessageSujet: Re: Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid]   Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid] - Page 2 EmptyMer 13 Juil 2016 - 3:29
Morion plissa légèrement les yeux, amusé, lorsqu’il entendit la remarque d’Ambre, quant à ses devoirs. Vu la journée de la veille, riche mais éprouvante, surtout lors du vin d’honneur, il trouvait qu’il avait plutôt largement mérité ce jour de congé. Une journée entière en lumière, centre de l’attention, voilà quelque chose dont les Ventfroid ne raffolaient absolument pas. Qu’on s’étonne de leur réputation de vampires, lorsqu’ils fuyaient le feu des lampes pour se réfugier dans l’ombre. Néanmoins… Cette journée avait valu le coup d’être vécue, à de très nombreux égards. Surtout lorsque l’on voyait l’énergie déployée par les amants afin de célébrer leur union. Morion se demanda brièvement si tous consommaient leurs mariages avec autant de zèle, avant de décréter tout aussi brutalement qu’il s’en fichait. Il n’avait jamais compté prendre exemple sur quiconque à part lui-même, sur ce point.

«Me détourner de mes devoirs… Tu n’en es pas encore là, répliqua Morion avec une égale taquinerie. Son doigt s’égara entre la serviette et sa peau, sans tirer, une simple caresse. Prends le temps que tu souhaites. Même si tu es tout à fait exemplaire ainsi, ajouta-t-il, une lueur mutine dans les yeux.»

Il ne voulait cependant pas provoquer d’attaque chez Talen. Ni que ses gens pensent que la nouvelle Dame de Ventfroid était une dévergondée. Il se réservait le droit de la voir dans pareil accoutrement. Et elle semblait encline à lui réserver mieux encore.

Après l’avoir laissé nouer et discipliner ses cheveux, lui-même lui vint en aide, avec une habileté certaine. Ses propres cheveux avaient bâti son expérience, ainsi que les bons conseils d’Estrée. Pour sa tenue, elle ne différait guère de celles qu’il portait d’ordinaire. Des chausses noires, brodées d’arabesques argentées aux chevilles, serrées par une ceinture de la même couleur. Il portait une chemise anthracite en haut, dont il laça soigneusement le col, laissant cependant une légère ouverture, par confort autant que par habitude, sur sa gorge et la naissance de son torse. Il passa une simple veste par dessus, qui tombait droit sur son corps et s’arrêtait aux genoux. Il en releva le col, l’ajusta. Rapide, sobre, efficace. Et beaucoup plus seyant, à ses yeux, que la tenues qu’il portait hier. Bien qu’il eut reçu des compliments à ce sujet, rien ne valait les tissus amples et simples qu’il portait d’ordinaire. Il remit sa chevalière d’argent, et vint prendre le bras de sa femme pour l’accompagner. Il l’observa un moment, sourire aux lèvres.

«Bien mise en toutes circonstances.»


Leurs couleurs s’assortissaient assez bien, le sombre et le pourpre, l’or et l’argent, leur complémentarité ressortait décidément quelle que soit la situation. Il hocha la tête. Les domestiques attendraient pour les voir, à cette heure ils étaient de toute façon presque tous occupés. La visite ne serait de toute façon pas si longue. Tout du moins, elle ne les occuperait pas jusqu’au soir.

«Bien sûr. A cet étage, il n’y a rien de très intéressant. Une aile est condamnée, et l’aile qui nous fait face abrite les logis des domestiques qui servent ici.»

Il l’accompagna ainsi, guidant la marche. Le couloir dans lequel ils étaient donnait sur un mur fenêtré du côté opposé aux chambres, et l’on pouvait voir le cloître, en contrebas, une dizaine, voire un peu plus, de mètres plus bas. Vide et silencieux, on percevait clairement, cependant, le reflet de l’astre solaire au centre du bassin qui était au centre du petit jardin.

L’escalier se trouvait plus loin, au centre de l’aile nord. Ils descendirent au premier étage, le plus utilisé du manoir, finalement.

«Je vais en profiter pour te montrer la salle de musique, tiens.»

Il joignit le geste à la parole, et la conduisit non loin de leur chambre, à un étage près. Le bureau de Morion se trouvait exactement sous sa chambre, chambre désormais conjugale. Un large pan de mur le séparait de la fameuse salle, de l’autre côté du couloir. Morion avait installé son bureau dans un endroit où il se sentirait réellement seul et tranquille, il avait donc choisi le côté du bâtiment où les allées et venues du personnel étaient moins nombreuses (ils étaient de toute façon interdit d’accès à l’étage), mais la mère du comte, elle, adorait jouer de la musique et l’enseigner à ses filles en ayant la vue sur quelque paysage. Elle avait donc choisi le côté de l’aile Est qui donnait sur le cloître, bien plus proche maintenant qu’ils avaient descendu d’un niveau. Morion avait pris la précaution de se saisir d’un trousseau de clés fourni, et navigant entre les différentes pièces métalliques, il finit par trouver la bonne. Il ouvrit la porte et… L’on sentait bien qu’elle n’avait pas servi depuis des mois. Le vieux bois se faisait sentir, et le sol, s’il avait été parfaitement nettoyé à plusieurs reprises, était bien plus propre que les instruments. Morion avait interdit qu’on y touche. Ainsi, ils n’avaient pas bougé depuis la dernière fois qu’une des femmes Ventfroid avait mis la main dessus, à savoir sa mère. Une fine couche de poussière les recouvrait.

La salle était spacieuse, et disposait de grandes fenêtres, munies d’une balustrade pour chacune d’elles. Morion alla d’ailleurs les ouvrir, laissant Ambre visiter la pièce, si elle le souhaitait. Sur le côté droit de la salle, juste face à l’entrée en fait, une petite estrade, dédiée aux musiciens. Quelques instruments posés sur des trépieds trônaient solennellement. Plus on s’éloignait de la porte, moins il y en avait. De la porte aux fenêtres, il devait y avoir trois mètres, et le double dans la largeur. Quelques portraits de poètes ou de musiciens célèbres ornaient les murs. Le seul excès décoratif toléré par Isidore. Et encore, Morion soupçonnait sa mère d’avoir contrevenu à ses ordres en achetant plus de portraits que nécessaire. Un sourire bref lui fut arraché à cette pensée. L’air qui s’engouffra dans la pièce le fit frissonner, après la chaleur intense de la salle d’eau et de la chambre.

«Tu pourras l’aménager comme bon te semble, si tu le souhaites. Nous disposons d’une bonne réserve de meubles inutiles, ici, que nous pourrons faire monter selon tes besoins. C’est toi qui décides, madame la Comtesse.»


Il vint pincer les cordes d’une vielle, distraitement, repensant à quelques journées où il se détendait, après un entraînement d’une rudesse sans nom. Il se posait dans le cloître, sur un banc qui faisait face au bassin. Il savourait tranquillement le clapotis de l’eau, et lisait en silence les chroniques de sa famille, ou tout autre ouvrage qui présentait un potentiel instructif. Marianne attendait souvent ce moment, car elle ouvrait la fenêtre. Cela coïncidait, souvent, avec leurs leçon de musique et de chant. Estrée avait une voix sublime. Et Marianne l’accompagnait diablement bien. Le jeune comte ne faisait jamais aucune remarque, là dessus, mais il aimait beaucoup l’attention de sa jeune soeur, et écoutait attentivement les notes, parfois un peu loupées, qu’elle générait, accompagnée parfois par leur mère. Des moments qui, si la douleur physique était difficile à supporter, l’apaisaient beaucoup.

Il chassa le spectre de nostalgie qui l’avait saisi en secouant brièvement la tête, et lâcha un petit soupir. Si Ambre s’installait ici, cela redonnerait une nouvelle vie à cette salle. C’était une bonne chose. Sarah apprécierait sûrement beaucoup. Si elle aimait Morion autant qu’elle le craignait, elle avait cependant toujours montré une dévotion proche de la vénération pour la petite Marianne, louant sans cesse ses qualités de musicienne. Elle bondirait aux premières notes qui se feraient entendre par les fenêtres, ça c’était certain.

«Qu’en penses-tu ?»
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MessageSujet: Re: Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid]   Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid] - Page 2 EmptyMer 13 Juil 2016 - 16:34
Tout à fait exemplaire ainsi. Ambre eut un sourire en coin, sans commenter. Elle ne doutait pas qu’il se plaisait à la voir habillée d’une simple serviette – ou de rien du tout –, mais il se douterait bien aussi qu’elle non plus ne comptait pas s’offrir au regard des autres. Pas même par souci de se réserver à un seul homme. Il y avait de cela, certes, mais c’était surtout une question d’éducation pour le coup. Même sans être mariée à Morion, elle n’aurait jamais accepté d’apparaître mal accoutrée. Même ses passages aux thermes d’Anür, lorsqu’elle en faisait, elle avait toujours pris soin d’user de bassins privés, ou s’ils ne l’étaient pas, toujours réservés uniquement aux femmes – malgré le goût pour la populace pour les bains mixtes et totalement ouverts à tous, et Ambre était bienheureuse qu’il existât d’autres alternatives pour ceux qui voulaient profiter de l’eau sacrée sans se dénuder devant n’importe qui.

Morion, tout à son habitude, se vêtit d’habits sombres, qui seyaient à son rang tout comme à son caractère. Il était différent d’Evan sur ce point, qui avait moins de scrupules à porter des couleurs ou du clair. Il était différent des Mirail de manière générale, mais étrangement, cette sobriété n’était pas quelque chose qui gênait l’artiste. Un Ventfroid qui se montrait en public était déjà un évènement qui soulevait murmures et étonnement, il n’avait pas besoin de se faire plus remarquer par des tenues trop chatoyantes. Rien de nouveau à sa mise finalement, à part un petit détail, discret mais important : l’alliance d’argent qui ornait désormais son annulaire gauche. Ambre appréciait cette vision, bien évidemment. Bijou qui symbolisait aux autres, où qu’ils soient, qu’ils étaient liés à quelqu’un. Tant de conséquences dans une simple bague.

Au bras de son mari, alors qu’ils quittaient la pièce, Ambre s’étonna d’une chose cependant :

- Une aile condamnée ? La comtesse papillonna des yeux un instant, véritablement surprise. Des pièces insalubres, ou mal construites à en devenir dangereuses…?

Qu’une aile entière soit fermée… C’était bizarrement intrigant. Chez les Mirail, toutes les pièces avaient une utilité, et toutes portaient une décoration choisie, soigneuse, même si la pièce concernée était peu usitée. Ils auraient remis en état toute zone du manoir qui n’était pas habitable, et une telle négligence paraissait étrange chez des nobles, même chez les Ventfroid. Aussi elle n’était pas certaine que cette hypothèse soit la bonne.

La comtesse se laissa guider, embrassant du regard les couloirs et les embranchements qui s’offraient à ses yeux, comme si elle voulait graver chaque pierre sur sa rétine. Elle avait pu prendre quelques habitudes au manoir déjà depuis leurs fiançailles, mais cela concernait surtout le rez-de-chaussée, où elle avait partagé beaucoup d’instants avec Morion au salon, ou dans le cloître. Les étages, elle tâtonnait déjà plus.

Au premier étage se trouvait le bureau du comte, ça elle le savait déjà. La bibliothèque occupait une grande partie de l’étage également, Ambre le savait, mais n’y avait encore jamais pénétré. Connaissant Morion, elle devait être conséquente, lui qu’elle surprenait toujours avec un manuscrit non loin, que cela soit sur son bureau, dans le salon, ou même posé sur un banc tandis qu’il profitait du cloître.

Quand Morion eut la volonté de lui montrer la salle de musique, Ambre lâcha son bras, et le laissa déverrouiller la porte qui y menait. La porte s’ouvrit avec une difficulté perceptible, comme rouillée d’être restée immobile durant des mois. Le panneau s’écarta, et les deux nobles purent entrer. Aussitôt l’ouverture passée, l’odorat de la comtesse fut titillé par un mélange de vieux, de poussière, mais aussi, subtile, d’huile de cirage, souvent utilisée pour entretenir le bois des instruments de musique qui prenaient alors une odeur tout à fait reconnaissable.

Certains instruments étaient recouverts d’un drapé blanc, pour les protéger, d’autres étaient à l’air libre, ornés d’une couche de poussière mélancolique. Une atmosphère particulière s’échappait de cette pièce. Ambre garda un silence à la fois respectueux, émerveillé et humble. L’on sentait qu’il y avait eu beaucoup de vie dans cette pièce. Les instruments paraissaient être encore placés précisément là où ils étaient utilisés, et l’on pouvait aisément imaginer une Ventfroid en manipuler un. Si l’on tendait l’oreille, peut-être entendrait-on les notes perchées d’une harpe, ou la douceur d’une vielle jaillir des murs ? L’endroit couvait une mélancolie certaine, témoin d’une vie passée, heureuse, dans les chants et la musique, alors que désormais il n’y avait que mort et malheur au-delà des remparts.

Tandis que Morion ouvrait les fenêtres, Ambre évolua dans la pièce, l’œil intéressé, et acéré. Elle louvoya entre les instruments, en effleurant quelques-uns de ses doigts fins, apprécia la profondeur de la pièce, essayant de placer depuis son esprit ses propres affaires dans cette salle. Son bureau pourrait venir dans le coin gauche de la pièce, avec quelques étagères, pour former un espace de travail – ou de détente selon ses lectures, mais elle avait toujours apprécié s’évader ailleurs pour ça, se posant dans un bout de jardin, ou du salon, plutôt que rester enfermée constamment dans la même pièce sans que personne ne la voit jamais. Ses instruments de musique iraient, bien sûr, sur la petite estrade à l’autre bout, présente pour cela. Ses tréteaux, ses toiles, ses tabourets, ses meubles de rangement pour ses pigments, sa table, il y avait de la place pour tout cela dans le reste de l’espace. Son atelier au manoir Mirail était devenu un peu à l’étroit avec le temps, étouffant sous les productions, ses affaires rangées avec une logique qu’elle seule pouvait comprendre. Cette pièce-là était plus spacieuse et lui permettrait de moins entasser ses effets personnels.

Après avoir fait le tour sous l’œil curieux de Morion, Ambre constata qu’en effet, elle se voyait bien dans cette pièce. Elle refit un deuxième tour cependant, puis un autre, observant des choses que Morion ne saisirait probablement pas. Il était midi passé, le soleil était haut dehors, et la comtesse regardait la façon dont les rayons lumineux tombaient à travers les fenêtres et s’échouaient sur la pièce, selon l’endroit où l’on se trouvait, et l’angle abordé. Ce qu’elle constatait lui plaisait visiblement, car plus elle évoluait dans l’endroit, plus sa mine s’éclairait d’un sourire.

Quand elle eut terminé le troisième tour de salle, Ambre s’approcha d’une des fenêtres, glissant ses paumes sur la balustrade. Elle baissa les yeux sur la vue qui s’offrait. Le cloître, paisible, bruissait sous la brise de l’hiver, certains brins d’herbe encore gelés s’ils étaient restés à l’ombre. Elle aperçut le banc de pierre, près du bassin, où Morion lui avait proposé une alliance maritale, des mois plus tôt. Elle avait l’impression qu’il s’agissait d’un autre temps, de deux autres personnes, tant certaines choses avaient évolué depuis.
La vision du cloître plut à la comtesse. Beaucoup. Avoir vue sur cette partie du manoir était très agréable, et inspirerait probablement nombre de ses peintures.

- J’en pense que… c’est une très jolie pièce. Je me vois bien ici, déclara-t-elle, pensive, le regard encore baissé par la fenêtre. Elle était sincère, et avait déjà hâte que ces murs soient aménagés selon ses goûts. Son petit endroit exclusif. Les lieux deviendraient certainement très « Mirail ». J’espère que tes sœurs ne me tiendront pas rigueur que je transforme leur salle de musique en atelier personnel… souffla-t-elle après quelques secondes. En tous les cas, si tu le veux bien, je pense que les domestiques pourront monter mes affaires ici dès ce jour. Il y avait nombre de chevalets, d’ustensiles et de meubles que la jeune femme ramenait du manoir Mirail exprès pour son atelier. Anne ira inspecter les meubles inutilisés dans ta réserve pour ce qui me manque ; elle connait mes exigences, elle saura quoi faire monter si besoin. C’est…

S’écartant de la balustrade – l’air de l’hiver avait commencé à lui donner froid –, elle se rapprocha de son mari, qu’elle vint embrasser doucement devant la fenêtre où il se trouvait.

- Merci. J’escompte bien que l’isolation de cette pièce est toujours aussi bonne qu’à l’époque, sans quoi tu risques de regretter de m’avoir placée non loin de ton bureau.

Ambre toisa un instant son mari en restant contre lui, ayant saisi la nostalgie qui l’avait pris en pénétrant la pièce.

- Tes sœurs te manquent beaucoup, n’est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid]   Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid] - Page 2 EmptyMer 13 Juil 2016 - 18:45
La valeur qu’accordait Morion à cette salle, avant qu’Ambre ne s’y installe, était purement sentimentale. Et c’était exactement pour cette raison que depuis qu’elle avait cessé d’être fréquentée, il n’y avait plus mis un seul pied. Si son caractère et sa façon de vivre détonaient sévèrement par rapport à celle de ses pairs, il n’en restait pas moins aussi humain qu’eux, la plupart du temps. Et soumis à des réminiscences incontrôlables. Sans forcément avoir à entrer ici, d’ailleurs. Quand il lisait, dans le cloître, ou dans la galerie quand le temps ne permettait pas de profiter de la proximité de la végétation ou du ciel au dessus de sa tête, il levait, parfois, la tête vers les rideaux de cette pièce. Il n’entendait aucun son en sortir, mais l’imaginaire était fertile, et il se souvenait avec exactitude de nombre de partitions jouées par ses soeurs, ou bien sa propre mère. Elle adorait jouer, même seule, quand son mari était trop occupé, absent. Une passionnée, d’une certaine manière.

Il lui laissa le temps qu’elle voulait, pour inspecter, voir ce qu’elle avait envie de voir, imaginer son atelier à la place de l’espace un peu poussiéreux. Aux yeux de Morion cela avait pour l’instant des allures de cimetière. Et la vision ne lui était vraiment pas agréable. Que ses soeurs se vexent ou non (fait dont il doutait beaucoup), Ambre aurait tout le loisir d’insuffler à nouveau de la vie ici. A sa manière, moins Ventfroid, et plus Mirail. Cela lui allait tout à fait. Il se retourna quand sa femme revint vers lui, répliquant à son baiser avec tendresse. Il observa la pièce un moment, et finit par montrer son assentiment d’un hochement de tête.

«Talen fera circuler un chariot jusqu’au manoir des Mirail, ce sera plus rapide et plus facile. Ils auront tout le temps de déposer le matériel ici.»

La question qui vint après le laissa mutique, pendant quelques secondes. Il passa sa main sur son bras, une caresse innocente, et un bref soupir s’échappa de ses lèvres, suivi d’un faible haussement de ses épaules.

«Je n’ai plus vraiment le temps de m’accorder ce genre de réflexion. Quelqu’un doit gérer le domaine, et j’ai choisi une voie qui m’empêche d’y être aussi souvent que je ne le devrais. Estrée ne pouvait tout gérer seule là bas, alors Marianne et Edric, le chevalier commandant les hommes d’armes, sont à ses côtés. Il balaya la pièce d’un regard superficiel, presque morne. On ne peut que s’adapter aux situations auxquelles nous sommes confrontés. Elles me manquent, oui. Avant de t’épouser, si je ne compte pas Talen, je n’avais qu’elle d’eux comme autres représentantes de ma famille. Et je les ai jetées dans la fosse aux lions.»

Il s’écarta légèrement de sa femme, et évolua à son tour dans la pièce, passant un doigt sur un instrument recouvert de poussière, ou touchant de la paume un drap recouvrant l’un d’entre eux.

«Les choses ont une cruelle tendance à être bien plus complexes qu’elles ne veulent bien laisser paraître. Je me suis retrouvé temporairement partagé entre le désir de garder mes deux soeurs près de moi, et de leur donner, dans la mesure de mes moyens, les vies qu’elles méritent en tant que filles et soeurs de Comte, et préserver nos terres, notre héritage, notre pouvoir. L’avenir me dira bientôt si j’ai bien agi. Et finalement, la solitude m’a permis de me concentrer pleinement sur mes objectifs. Qui sait comment les choses auraient été, si je les avais retenues ici, au lieu de leur laisser une charge que leurs épaules réunies peinent à porter.»

Qui sait, en effet. Il suffisait parfois d’un choix anodin, différent de celui qu’on aurait du faire, pour changer du tout au tout la direction que prenait une vie. Selon ceux qu’aurait pu faire Morion, il ne serait, si cela se trouvait, même pas là aujourd’hui à en parler. Mort à la guerre, loin d’ici, ou resté dans son domaine, libérant le manoir de la présence des Ventfroid, et se consacrant uniquement à leur survie.

«Peu importe, les choses sont ce qu’elles sont, et j’ai tout de même la chance de les voir assez régulièrement.»


Il déposa un baiser léger sur le front de sa femme, après être revenu vers elle, et l’entraîna une nouvelle fois à sa suite. Le bureau, elle le connaissait, il était assez proche, et ne comptait pas lui montrer une nouvelle fois. Désormais, elle était libre d’y entrer quand elle le souhaitait. Toutes les informations compromettantes que Morion conservait, et qui aurait pu les mettre en danger, n’étaient pas ici. En tout cas pas dans le bureau. La prochaine étape était la bibliothèque, qui occupait toute l’aile sud.

La salle était… vaste. Elle n’était pas verrouillée, contrairement à la plupart des salles de l’étage. L’étage étant de toute façon privé… Des rayonnages, perpendiculaires à la longueur de la pièce, s’accumulaient de chaque côté des murs porteurs. Près des fenêtres, sur le mur qui faisait face à l’entrée, des torches avaient été fixées et étaient prêtes à l’emploi. Morion était très assidu du lieu, il fallait dire. La vue était… Pittoresque. L’on voyait, en contrebas, les quartiers populaires de Marbrume qui s’étalaient, et se terminaient brutalement, stoppés par les remparts. Plus loin, un espace vague, qui abritait les faubourgs, et au loin, l’ombre des marais. Un spectacle agréable, de jour comme de nuit. Que Morion regardait assez rarement. Tout comme le reste du manoir, et à l’image de l’esprit du comte, les rayons étaient scrupuleusement rangés par discipline. Et elles étaient nombreuses. Des contes simples, ou fantastiques, parfaitement fictifs, en passant par des traités de botanique, ou d’alchimie, l’on pouvait percevoir clairement la soif de savoir qui animait Morion. Il n’avait pas tout lu, mais avait bien entamé le processus. Au fond de la bibliothèque, à la droite de l’entrée donc, se trouvait la table de travail de Morion, qui consistait en un simple pupitre, large et légèrement incliné. Non loin se trouvait l’étagère dissimulant la porte qui conduisait à l’annexe, une salle bien plus petite, mais contenant l’histoire presque complète de sa famille. Une salle bien évidemment verrouillée, dans laquelle un seul étranger avait jusqu’à présent pénétré.

«C’est ici, le plus grand trésor que l’on ait aujourd’hui. Tu y trouveras même des ouvrages musicaux, ou même historiques. Je n’ai pas eu le temps de tout lire.»

Il la guida entre les rayonnages, la laissant visiter à sa guise, présentant les rayons un à un. Comme le lui précisa, la plupart de ces livres avaient été achetés à des enchères, ou récupérés dans des villes saccagées par la guerre, chez des renégats, dans des territoires ennemis… Il y avait même des rouleaux de parchemins écrits dans des langues étrangères. Les ouvrages étaient parfois si vieux qu’ils étaient enveloppés dans de vieilles étoffes, pour les préserver un maximum du contact de l’air.

«Tu es une Ventfroid, maintenant, il me semble. Viens.»

Une mine énigmatique gravée sur le visage, il s’avança vers le fond de la pièce, et glissa la main entre les rayonnages. Main qui tenait une grande clé, d’une facture des plus simples. Il tâta la pierre un moment, avant de trouver la serrure et d’y insérer le fer forgé. Quelques cliquetis plus tard, il tira sur le cadre de l’étagère, fixée au mur, beaucoup plus fin à cet endroit.

L’annexe faisait un tiers seulement de la bibliothèque, et était si encombrée de livres que l’on aurait pu n’y tenir qu’à trois, peut-être quatre personnes maximum. Une seule torche, bien éloignée des livres, était fixée au mur. Le comte n’y toucha pas, préférant ouvrir le rideau et la vitre de l’unique fenêtre présente. Les ouvrages avaient à peu près tous la même tête. Selon l’endroit, ou l’époque durant laquelle ils avaient été écrits, le cuir qui composait la reliure et les couvertures était légèrement différent, mais ils avaient la même épaisseur, la même sombre austérité, et tous un numéro gravé puis coulé d’argent sur la première de couverture. Pas de titre enluminé, pas de nom d’auteur. Et pour le coup, ils reposaient dans une salle bien plus confortable. Plus ou moins. Au lieu d’un bête siège de bois, il y avait un fauteuil, et le bureau avait été légèrement rabaissé pour correspondre à la taille d’un homme assis dessus. L’odeur de cette pièce était chargée de cuir, mais surtout d’une histoire très, très, très ancienne.

«Si mes ancêtres sont encore quelque part, c’est ici. Qui sait, peut-être rédigeras-tu des chroniques, toi aussi.
Il esquissa un petit sourire, se retournant vers le pupitre. Un seul ouvrage reposait dessus : celui que Morion était en train d’écrire. C’est notre plus ancienne tradition, à laquelle même les pires d’entre nous n’ont point dérogé. Notre héritier devra lui aussi un jour s’asseoir ici, et écrire son histoire.»
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Ambre de VentfroidFondatrice
Ambre de Ventfroid



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MessageSujet: Re: Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid]   Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid] - Page 2 EmptyMer 13 Juil 2016 - 22:00
Il est vrai que cela avait été un choix singulier. Morion, seigneur des terres de Ventfroid, qui quittait son propre domaine au profit de ses sœurs, se retirant à Marbrume pour jouir d’une place plus resserrée auprès des protagonistes et des actions qui se dérouleraient en ces temps de fin du monde. C’était un choix fort, aux lourdes conséquences pour ses terres qui se retrouvaient sans leur tête dirigeante principale – bien que Morion corresponde activement avec ses proches restés là-bas, pour les épauler et réagir lorsque sa présence et ses décisions s’imposaient. Il était possible, qu’à tout moment, l’homme reçoive une missive aux nouvelles terribles. Ambre n’imaginait pas quelle serait la réaction de l’homme si ses sœurs venaient à mourir là-bas, loin de lui. Elle espérait que ce jour n’arriverait jamais, autant pour lui que pour elle. Même si, d’un autre côté, si Morion était resté sur ses véritables terres tout ce temps, probablement n’auraient-ils jamais eu l’occasion d’entrevoir les avantages d’une union. A moins qu’Ambre ne se soit perdue un jour sur le domaine Ventfroid, mais… peu probable.

- Jetées dans la fosse aux lions… De ce que j’ai vu, Estrée est particulièrement forte. Et digne. Jamais elle – ni sa sœur je présume – n’aurait accepté une si lourde tâche si elle ne la considérait pas essentielle elle aussi. Peut-être rêvent-elles de lâcher prise, de trouver époux également pour profiter avant notre trépas à tous… Mais elles ne le font pas. Par devoir, ou espoir, je ne sais. Tu peux être fier d’elles dans tous les cas.

Ambre espérait les rencontrer bientôt, même si tout était relatif. Rien ne pouvait être envisagé sans connaître l’avancement du Labret. Et la comtesse avait toujours aussi peu envie de voir cette échéance arriver. Tout comme elle avait envie de faire meilleure connaissance avec sa belle-famille, tout en craignant l’échange. Elle avait toujours grandi dans une famille aimante, et souhaitait que ses relations avec ses belles-sœurs soient tout autant courtoises, et qu’elles puissent toutes s’estimer les unes les autres. Le temps dirait si elle parviendrait à se faire une place dans le cœur de tous les Ventfroid, ou si son union avec Morion ne satisferait que lui.

Par la suite, Ambre se laissa entraîner hors de son futur atelier. Comme elle s’y attendait, Morion la mena jusqu’à la bibliothèque. Contrairement à la salle de musique, où l’odeur de poussière avait légèrement piqué le nez, là, l’ambiance qui pesait dans la pièce était agréable. Les fragrances des parchemins séchés, des épais ouvrages qui faisaient plier légèrement les étagères sous leur poids, l’impression de calme absolu qui se dégageait des lieux, tout était extrêmement apaisant… et majestueux. Des centaines de reliures se trouvaient ici, et Ambre entrouvrit légèrement les lèvres en levant les yeux sur les rayonnages. Elle aussi avait beaucoup de livres chez ses parents, mais pas autant il fallait le concéder.

Quittant légèrement la compagnie de son mari, Ambre s’avança entre les étagères, faisant courir ses yeux sur les noms des livres et des étagères, sortant parfois un ouvrage de son support pour en feuilleter quelques pages rapidement, avant de repartir explorer. La comtesse comprenait mieux comment Morion pouvait y rester des heures sans se lasser. En combien d’années, générations, les Ventfroid avaient-ils pu emmagasiner tout cela ? Les autres à l’Esplanade, ou même le Temple, savaient-ils qu’un tel savoir se trouvait confiné ici ?

- Un trésor… c’est une merveille tu veux dire, souffla Ambre, ne sachant dans quel rayon donner de la tête.

Elle s’arrêta finalement dans un endroit où étaient entreposés contes et histoires, et cela rappela à son esprit le présent que leur avait accordé Hector de Sombrebois la veille. Un sourire incontrôlable éclaira le visage de la comtesse, qui préféra ne pas rappeler l’épisode à son mari. Borné comme il était, Morion aurait pu mettre l’ouvrage au feu, malgré son respect évident pour toute production manuscrite. Elle veillerait à ce qu’il n’en soit rien.

- As-tu des ouvrages favoris à me conseiller, pour commencer ? J’aurai beaucoup de temps à combler durant… ton absence.

Elle passa vite sur l’hésitation qui avait couru dans sa voix, peu désireuse de revenir sur le Labret. Ils en avaient longuement parlé un peu plus tôt dans le bain, nul besoin d’épiloguer. Ambre avait aussi envie d’apprendre à connaître son mari d’une autre manière. A parcourir les écrits qui l’avaient passionné, pouvoir en parler avec lui, même.

La bibliothèque recelait d’autres surprises, et Morion ne tarda pas à les lui faire découvrir. Ambre le suivit, fort curieuse après son évocation à propos du nom qui était désormais le sien. D’une main glissée entre deux étagères, il fit cliqueter une serrure savamment dissimulée, et un pan entier de mur s’ouvrit, dévoilant une petite pièce reculée. Les livres, cette fois, possédaient une facture différente des autres. Ceux-là étaient tous similaires, ou presque. La même taille, la même façon de fabrication. Pas d’indication sur les reliures, juste une couverture sombre, et un chiffre. Ambre se demanda sincèrement de quoi il s’agissait avant que Morion ne le lui explique.

- Tu veux dire que tous les souvenirs de tes ancêtres sont consignés ici, dans ces livres ? souffla Ambre, un tantinet stupéfaite. Jusqu’à quand remonte le plus vieil ouvrage ? …Pourrai-je lire ?

Elle repensa aux journaux de son père Isidore, qu’il avait lui-même évoqué dans la matinée, mais Ambre avait été loin de se douter qu’il s’agissait d’une réelle tradition ancestrale. Un intérêt non dissimulé s’afficha sur ses traits lorsqu’elle posa les yeux sur le livre sombre posé sur le pupitre : le livre encore en cours d’écriture par le seigneur des lieux. Ce genre d’héritage était particulièrement personnel et intime. Et Ambre voulait, un jour, pouvoir pleinement faire partie de cette famille, comprendre leur fonctionnement, apprécier leurs souvenirs et leur façon de vivre peut-être. Et en effet, un jour, elle écrirait sûrement ses propres chroniques. Cela ne serait pas digne d’une Ventfroid de ne point le faire, n’est-ce pas ? Ambre aussi avait un certain sens du devoir et de l’honneur. Une autre occupation à ajouter durant le Labret, donc, si elle avait l’esprit capable d’une telle concentration. Finalement, peut-être allait-elle pouvoir passer le temps sans tourner en rond, avec tout ce qu’elle voyait déjà à faire dans ce manoir. En fait, il lui faudrait certainement des mois ou des années pour en venir à bout.

- Nos héritiers, corrigea Ambre, doucement, en passant sans faire attention une main sur son ventre. Il n’y aura pas que le premier qui sera élevé selon les traditions.

Ambre eut un bref sourire, ayant encore du mal à s’envisager mère, même si elle le désirait sincèrement. Se rapprochant de son mari, elle vint caresser doucement la surface du journal du comte, sans l’ouvrir. Sa curiosité était forte, et difficilement contenue.
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Morion de VentfroidComte
Morion de Ventfroid



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MessageSujet: Re: Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid]   Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid] - Page 2 EmptyJeu 14 Juil 2016 - 0:54
Fier, il l’était, oui. Il n’aurait pu en être autrement. Elles n’avaient été élevées que pour être de dignes femmes de la famille Ventfroid, jamais pour tenir le rôle qu’aurait du avoir Morion. Talen et le Comte, après l’invasion, avaient donné beaucoup, même si le tout était un peu décousu, pour leur offrir une formation en accéléré dans les domaines les plus importants. Edric, voilà un homme envers qui Morion estimait avoir une dette. Même si le chevalier ours avait fait son devoir de vassal envers ses seigneurs, il avait fait montre d’un incroyable zèle, n’hésitant pas à lui même se renseigner auprès de réfugiés pour parfaire les connaissances des deux jeunes filles. Morion ne s’étonnait pas de voir Estrée si proche du commandant. Ils passaient la plupart de leur temps ensemble, et ses allures bourrues et joviales en faisaient automatiquement quelqu’un dont la paternité était rassurante.

«Elles sont admirables, c’est certain. Peut-être qu’avec le temps je pourrai porter leur fardeau à leur place, nous verrons. Le choix ne m’appartient guère, pour l’instant.»

Des paroles un peu fatalistes, mais vraies, d’un autre côté. Il ne dépendait pas que de lui de sécuriser les routes du duché, ou son propre domaine. Seul le temps pourrait lui apporter une véritable réponse. Il espérait juste qu’elles tiendraient le coup. S’il était remis de la perte de ses parents et de son frère, nul doute qu’il aurait bien plus de mal à surmonter la perte de ses deux soeurs.

Une fois dans la bibliothèque, il observa sa femme évoluer entre les rayonnages, presque aussi hauts que large, observant ce qu’ils, lui et ses ancêtres, avaient contribué à créer, rassembler, garder. C’était la partie de la demeure qui lui inspirait le plus de fierté. Peu pouvaient se vanter d’avoir conservé autant d’écrits. L’ancienneté de sa famille avait beaucoup joué, et même si quelques uns de ses ancêtres s’étaient séparés de plusieurs ouvrages précieux pour leur richesse personnelle, financer un effort de guerre ou recouvrer des dettes… Leur collection restait enviable. Très largement. Sans compter ceux qui figuraient dans la bibliothèque du château, que Morion avait mis à disposition, selon conditions, aux érudits, pour leur faciliter la tâche.

«Des ouvrages à conseiller… Morion s’avança parmi les étagères, et se saisit d’un ouvrage épais, sans nom. Il l’ouvrit, et le montra à Ambre. Celui-ci t’occupera un moment. C’est un recueil de contes, notés au fur et à mesure des pérégrinations d’un homme de foi, itinérant. On y trouve de tout. Certains se basent sur des faits réels, d’autres sur de pures inventions. Les Etoiles Jumelles, c’est celui que je préfère.»

Il retira un autre ouvrage, dans un autre rayon, et revint vers sa femme en tapotant sa couverture d’un cuir exotique, aux écailles étranges, rugueuses, d’un vert terni par le temps, mais qui avait été autrefois éclatant.

«Celui-ci… Je ne sais encore trop qu’en penser, même s’il est terriblement instructif. Il explique certains procédés musicaux, fabrications d’instruments et donne même des partitions des hommes qui étaient là avant nous, sujets de Langres. Ces hommes étaient des païens, peu civilisés, mais je me suis étonné de voir leur culture musicale. Ils possédaient beaucoup d’instruments semblables aux nôtres, le savais-tu ? Tu n’es pas forcée de jouer ces airs, mais je pense qu’il t’éclairera sur beaucoup de chose. Beaucoup de prêtres zélés brûleraient cet ouvrage. Ce serait pourtant une perte considérable.»

Il le referma et le posa à plat sur d’autres livres d’un rayon. Sa couverture était si facile à identifier qu’il serait très rapidement retrouvé par la comtesse. Un petit air amusé le saisit, il eut une idée de conseil à lui confier, et s’empressa, d’un pas vif, d’aller chercher un ouvrage un peu plus mince, mais bien fourni, notamment en enluminures.

«Je ne sais par quel tour des dieux il s’est retrouvé en notre possession mais… C’est de la littérature hmm… courtoise ? Le terme est faible. Tu découvriras quelques choses en le lisant. C’est rédigé en vers pour que ce soit plus digeste mais il reste très instructif sur certaines manières qu’ont les hommes et les femmes de se montrer leur affection. C’est très amusant.»


Ces oeuvres, assez innocentes et rédigées d’une patte à la fois poétique et humoristique, relataient, bien souvent, les aventures d’un héros au secours de sa jouvencelle. En revanche, l’auteur prenait un malin plaisir à décrire avec nettement plus de détails, paraphrasés en métaphores très intéressantes, les faveurs que s’octroyaient les héros de ses histoires. Il n’était pas assez naïf pour s’en inspirer, mais disons qu’il avait trouvé la lecture extrêmement divertissante.

Dans l’annexe, à l’atmosphère plus étouffante, plus secrète, il balaya d’un regard amusé les livres qui s’entassaient, et passa sur Ambre, un sourire aux lèvres. Il se dirigea vers un des rayonnages, le plus éloigné de l’unique fenêtre, et tira une lourde malle de sous la structure de bois. Il l’ouvrit avec d’infinies précautions, et sortit un ouvrage enroulé dans une étoffe, elle-même recouverte d’une épaisse couche de cuir. Il referma d’ailleurs la fenêtre, et repoussa un peu l’entrée de la petite salle avant de les retirer. Le cuir du premier ouvrage qu’il en sortit était horriblement vieux. Reprisé, rénové, ciré, mais le temps l’avait irrémédiablement craquelé. Certaines pages partaient carrément en poussière sur les bords, et Morion montra une très grande attention lorsqu’il l’ouvrit. La première page voyait son encre s’écailler légèrement, mais l’on voyait encore les inscriptions qui la recouvraient, peu nombreuses, en guise d’introduction :

«Nos âmes sont de fer. Nos coeurs, faits de la glace dont nous héritames. Fils du nord, enfants des blizzards hurlants, l’hiver et son suaire blanc sont nos manteaux. Nous sommes les Ventfroy. Notre foi n’a d’égal que notre dureté.

En l’honneur d’Anür, ménage heureux tu feras.
A Serus, longue et fertile vie légueras.
De Rikni le coeur, du sang félon nourriras.

Dans la Glace figée, les Trois Lois de Ventfroy.
Jusqu’à ton dernier souffle tu ne dévieras.

Angus de Ventfroy.»

Morion souffla très, très doucement sur la page, et invita Ambre à venir l’observer de plus près.

«Les lire… Nous verrons. Il le faudra bien, de toute façon. Tu fais partie, depuis hier, d’une lignée aussi ancienne que ce royaume. C’est presque dommage de dire ça, mais c’est un poids assez lourd que tu t’apprêtes à porter. Je ne doute pas que tu y arrives, mais je préfère que nous amenions les choses en douceur. Certaines des choses écrites ici me condamneraient à mort séant, sanction applicable par n’importe qui. Te révéler ces choses te rendraient complices et… Laisse moi préserver quelques scrupules à ce sujet.»


L’air amusait qui ornait son visage diluait un peu le sérieux de sa tirade, mais son regard était parfaitement. Nombre de crimes étaient confessés ici, avec une neutralité parfois perturbante, mais tout de même. C’étaient des preuves, noir sur blanc. Et s’ils avaient agi au nom de valeurs sacrées, tous n’auraient pas cette interprétation de la chose. Ils n’étaient pas des vengeurs de l’ombre pour rien. Leur indépendance et leur anonymat leur permettait des choses… assez horribles.

Il ferma l’ouvrage quand Ambre eut son content de curiosité.

«C’est le tout premier livre de notre lignée, écrit de la main d’Angus lui-même. Suivent les autres volumes. Outre leur valeur historique, ce sont de véritables reliques. Quelques ouvrages ont été perdus au fil des siècles, mais ceux-ci valent plus que notre propre vie.»

Il rangea le tout, et accompagna ensuite sa femme hors de la bibliothèque, en ayant pris soin de refermer et verrouiller l’annexe. La prochaine étape était le rez de chaussée, puis le sous-sol. Une partie, en tout cas. Ils descendirent ainsi d’un niveau supplémentaire, à partir d’un escalier qui jouxtait l’entrée de la salle qu’ils venaient de quitter. Morion ouvrit, après avoir toqué deux fois, la porte qui était juste à côté de la cage d’escaliers. Elle donnait sur un petit bureau, deux fois moins grand que celui de Morion, mais tout de même largement assez grand pour y travailler. A cette heure ci, Talen travaillait consciencieusement, calculant les soldes des autres domestiques. Il se leva aussitôt à l’entrée du couple, et effectua une brève révérence.

«Comte Morion, Comtesse Ambre.

- Restez assis, Talen. Je fais simplement visiter le manoir à Ambre. Elle risque de requérir plusieurs fois vos services lorsque je m’absenterai à l’avenir, alors je lui montrais votre bureau.

- Fort bien, maître Morion. Dame Ambre, lorsque je ne suis pas affairé à quelque endroit de la demeure ou en mission extérieure pour monseigneur, c’est ici que vous me trouverez. Vous pourrez même envoyer ici l’un de vos gens si vous ne souhaitez pas vous déplacer. Je serai fort aise de vous assister dans les tâches que vous voudrez bien me confier. Si vous pouviez, en fin d’après midi, nous attendre, les autres domestiques et moi-même, dans le hall d’entrée, nous pourrions éventuellement procéder à une présentation de madame aux gens de la maison. Ils seraient ravis.

- Excellente idée. D’ici là, arrangez-vous pour faire atteler un charriot, avec la domestique d’Ambre, pour faire transporter les affaires qu’elle a laissé au manoir des Mirail ici. Elle va s’installer dans la salle de musique.»

Il accusa le coup, surpris. Il ne s’attendait pas à cela. La salle de musique, il y avait passé beaucoup de temps, à y accompagner les deux petites Ventfroid, ou simplement pour assister sa maîtresse et femme d’Isidore, Elise. Un petit sourire passa rapidement sur son visage. Que l’idée vienne de Morion ou d’Ambre, il semblait l’approuver. Il indiqua son assentiment à la demande du comte d’un hochement de tête.

Il se rassit ensuite, et reprit ses affaires lorsque Morion referma la porte derrière eux. La salle d’arme était sous l’aile est. Il n’y avait qu’un accès, non loin de la sortie donnant sur le cloître, et ils y descendirent. La rupture avec le reste de l’ambiance de la demeure se fit immédiatement sentir : il y faisait un froid parfaitement hivernal. Quelques torches brûlaient pour compenser le manque de luminosité diffusée par les soupiraux en haut des murs, mais c’était bien insuffisant : l’air circulait à son gré. Des râteliers d’armes y étaient disposés un peu partout, ainsi que des armures. Il n’y avait pas de meubles, rien d’autre qu’une surface en pierre, glaciale, rayée par des années d’utilisation, tout comme les murs qui avaient été sévèrement éraflés par certains combats acharnés. C’est ici que le comte avait passé le plus clair de son enfance, finalement. Malgré ce qui avait pu s’y passer, il aimait bien cette salle. Son dernier véritable adversaire avait été Yseult de Traquemont, des mois plus tôt, séance pendant laquelle ils avaient failli s’entretuer. Le reste du temps, c’est Talen qui jouait le rôle de maître d’armes.

«Voilà la dernière pièce principale et régulièrement usitée du manoir. Pour le reste… Nous verrons plus tard. Un repas a du nous être préparé, veux-tu aller le prendre au salon ? Si le temps est adéquat, nous pourrons sortir un peu dans le jardin.»
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MessageSujet: Re: Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid]   Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid] - Page 2 EmptyJeu 14 Juil 2016 - 16:16
Lorsqu’il fut question de lui conseiller des lectures, le comte se montra très friand d’apporter des réponses. Beaucoup auraient haussé les épaules, un peu gênés de ne pas savoir quoi conseiller, sans trop connaître les goûts de leur interlocuteur. Pas lui. Témoin des heures et des jours entiers qu’il avait passés dans cette bibliothèque, Morion se dirigea spontanément vers des rayons particuliers. Il connaissait visiblement les lieux par cœur, comme s’il avait été l’auteur de chacune des productions présentes, et les suppositions de lecture lui venaient très rapidement en tête. Ambre le regarda évoluer parmi les étagères avec une certaine fascination et admiration, découvrant un pan de son mari qu’elle n’avait jamais vraiment eu l’occasion de saisir pleinement.
Un recueil de contes, des anciennes partitions, et un ouvrage érotique. Un panel original. Ambre haussa un sourcil légèrement amusé à la présentation du dernier livre, l’ouvrant au hasard pour parcourir quelques pages d’un œil rapide. Son regard s’arrêta sur une illustration fort suggestive, et elle s’amusa d’imaginer Morion lire pareil ouvrage dans un passé plus ou moins proche. Après avoir refermé l’ouvrage d’un petit claquement, elle le reposa à plat en compagnie des deux autres proposés, pour les retrouver plus facilement lorsqu’elle reviendrait ici.
S’amuser à découvrir des livres que le comte ne connaissait pas encore, pour pouvoir les lui conseiller aussi, serait probablement divertissant également. Bien que la tâche se montrerait plus ardue, il avait une avance considérable sur elle, et devait avoir lu des centaines d’œuvres ici présentes. Et avec ses propres loisirs que constituaient la peinture et la musique, elle avait moins de temps pour la lecture que lui. Mais elle s’y consacrerait un minimum, autant par plaisir personnel que par envie de découvrir cet héritage qui était désormais aussi le sien.

Dans l’annexe, lorsqu’Ambre évoqua le premier ouvrage de leur héritage familial, Morion sourit doucement, et entreprit de chercher quelque chose. L’ouvrage qu’il porta aux yeux de la comtesse après l’avoir sorti de son coffret avec des milliers d’attentions précautionneuses, était vieux. Très vieux, à un point qu’il semblait impossible de lui donner un âge, comme s’il avait toujours été là, depuis la création du monde. C’était intrigant comme les vestiges d’un autre temps devenaient particulièrement précieux à leurs yeux, alors qu’au fond, il ne s’agissait que de bouts de papiers prêts à partir en fumée. Le savoir était cependant inestimable, et qui avait le savoir avait le pouvoir.
La jeune femme se rapprocha doucement de Morion, observant le livre d’Angus de Ventfroy avec intérêt, sans oser le toucher cependant. Elle le laissait entre les mains de son mari, et parcourut la première page des yeux. Les préceptes des Ventfroid apparaissaient, inscrits ici depuis… des siècles ? En voyant avec quelle férocité cette lignée tenait à leur parole et leur honneur, Ambre envisageait difficilement que certaines générations se soient écartées de leurs traditions. Un effet secondaire lié à trop de restrictions, possiblement. Mais difficilement compréhensif.

La comtesse fronça légèrement les sourcils lorsqu’il fut question de sujets compromettant, qui condamnerait le comte s’ils venaient à être découverts. Ambre tiqua, un peu. Chaque famille avait ses secrets, mais en l’occurrence, il s’agissait du passé, non pas ? Si sa famille s’était rendue coupable de choses assez graves pour amener exécution, à l’époque, elle voyait mal comment Morion, ou le reste de la descendance, pouvait être accusée de complicité alors qu’ils n’étaient pas même nés au moment des faits. A moins que les actions de leur famille soient assez récentes pour que le comte soit concerné directement, ce qui changerait en effet la donne.

- Je te trouve bien précautionneux avec moi… répondit Ambre avec un petit sourire. Je me rends déjà coupable et complice en t’ayant épousé, quoi que contiennent ces lignes. Sans oublier les… convergences d’opinion qui auront permis notre union. On ne peut pas dire que je sois innocente, de base, et que je sois moins condamnable que toi, souffla-t-elle enfin.

Elle eut un air presque mélancolique en concluant cela. Le temps où elle évoluait dans sa vie, sans poids sur les épaules, sans sombre projet à entreprendre, était révolu. D’un côté elle aimait cela ; elle n’était plus une enfant, et avait définitivement gagné la maturité nécessaire à son rang, son titre et ses devoirs. D’un autre côté, elle rêvait de revenir à une situation plus stable, où ses seules préoccupations seraient le bonheur de son mari et l’éducation de ses enfants. C’était devenu impossible, bien évidemment. La Fange briserait bien des vies, et continuer une vie en faisant fi du voile de mort qui peu à peu s’abattait sur la ville était signe d’une stupidité sans nom. Les générations à venir allaient être particulières, c’était certain. Forgées dans la peur et la révolte de l’humanité contre le Fléau. Elles sombreraient dans le désespoir, ou l’accoutumance. Peut-être termineraient-ils tous par devenir des barbares, oublieux des préceptes de leurs ancêtres, devenus à moitié fous dans une volonté de s’échapper de cette cité devenue prison. Ambre espérait que, quoi qu’il arrive, sa lignée resterait intacte de toute perversion, et qu’elle honorerait les dieux en toute circonstance.

La comtesse n’insista pas cependant. Elle respectait la volonté de Morion, et ne comptait pas piquer une colère. Elle avait déjà beaucoup de choses à faire au manoir. Et si sa curiosité était évidente, visible, fébrile, elle termina par retirer ses doigts, qui étaient venus caresser doucement le grain d’une page. Tant qu’elle savait, qu’un jour, le comte aurait assez confiance pour lui faire découvrir leur histoire, c’était suffisant. Morion savait le respect et la retenue qu’elle pouvait posséder sur certains sujets, raison pour laquelle sûrement il lui montrait tout cela. Il ne l’aurait pas fait s’il s’était attendu à une crise de colère après lui avoir montré des secrets qu’elle n’avait pas encore le droit de découvrir.

- N’as-tu pas peur de laisser tous ces trésors ici ? Entre les murs d’une cité qui ne t’appartient pas ?

Quoique, les déménager au domaine n’était pas non plus une opération aisée, et risquer de les perdre sur la route était en fait un risque peu pertinent de prendre. Sans compter que le domaine Ventfroid avait des jours plus comptés que Marbrume elle-même.

Une autre question lui vint à l’esprit.

- Ces manuscrits, si vieux, aucun ne relate-t-il d’épisode similaire à celui que nous traversons ? J’imagine que tu as déjà dû chercher… Je l’ai fait, aussi, au Temple, mais il semble que nous soyons les premiers hommes à rencontrer pareil fléau.

Morion termina par refermer l’annexe, et Ambre enfouit sa curiosité dans un fond de son esprit alors que les manuscrits n’étaient plus sous sa vue. L’homme rangea les clés dans sa poche, et ils purent continuer la visite.

Talen était affairé dans son bureau, et Ambre passa un regard intéressé à travers la pièce. Si sa propre domestique, Anne, avait eu aussi sa petite pièce personnelle, la différence d’usage était flagrante. Là où la domestique entassait effets personnels, étoffes, vêtements et autres ustensiles non nécessaires à son travail dans une petite chambre, Talen avait un vrai bureau. Mais il était lettré et d’ascendance noble, aussi cela n’était plus si étonnant.

- J’en serai ravie aussi, répondit Ambre à la proposition soigneuse de Talen. Elle connaissait déjà certains domestiques, pour ses passages nombreux depuis leurs fiançailles, mais c’était uniquement depuis la veille qu’elle était réellement devenue Ventfroid. Même si la plupart des domestiques lui avaient déjà accordé cet honneur alors qu’elle portait encore le nom de Mirail. Pour le déménagement et le placement de mes affaires, n’hésitez pas à me solliciter si vous avez des questions. Je viendrai aider si nécessaire.

L’idée qu’elle s’installe dans la salle de musique ne semblait pas lui déplaire à lui non plus, aussi Ambre fut confortée dans son choix. Voyant les deux époux enfin descendus, nul doute que Talen ne tarderait pas à terminer son travail et aller « ranger » la chambre des mariés. Avec un peu de chance, l’eau éclatée sur le sol de la salle des ablutions aurait eu le temps de s’évaporer, sauvant un peu les apparences.

Ils terminèrent par la salle d’armes. Au sous-sol, l’endroit était froid et sombre. Ambre avait déjà eu l’occasion d’y passer, quelques fois, mais avait rarement vu Talen et Morion s’y entraîner. Ils faisaient ça tôt le matin, en règle générale, et quand elle ne vivait pas encore au manoir, ses visites étaient principalement concentrées l’après-midi ou le soir. Elle prendrait plaisir à les voir échanger des rixes, et pas que dans cette salle, peut-être dans le jardin aussi lorsque le temps se ferait plus propice. Elle trouvait cela bien plus agréable il fallait dire, car cette salle était assez glauque, en toute franchise, et ressemblait à s’y méprendre à des cachots, ainsi placée au sous-sol. Ambre ne manquerait aucune occasion de voir Morion prendre en main la nouvelle lame qu’elle lui avait offerte cependant. Elle espérait que cette dernière lui permettrait de lui revenir en vie, et pas trop estropié.

- Je viendrai te voir t’entraîner. En espérant que cela ne te déconcentrera pas trop, pouffa-t-elle. Il ne devait pas être habitué à avoir des spectateurs, encore moins une femme qui profiterait des échanges pour parfois admirer son adresse avec quelques arrière-pensées. Parfois. Il est déjà si tard ? ajouta-t-elle ensuite à la mention du repas, réellement surprise. Le temps paraissait couler différemment depuis qu’ils étaient levés. Allons-y alors.

--

Le reste de la journée, après la présentation aux domestiques, Ambre participa activement avec ces derniers – et son mari si celui-ci fut désireux d’aider – au placement et rangement de ses affaires. Elle cala une petite coiffeuse dans la chambre conjugale, dans le coin gauche de la pièce, juste après les bibliothèques et contre le mur de la première fenêtre. Le meuble n’était pas encombrant mais nécessaire pour qu’elle puisse se préparer le matin et sortir de leur chambrée en étant présentable. Anne viendrait la coiffer au matin, lorsqu’elle le désirerait.
Ce fut surtout l’aménagement de l’atelier qui prit la grande partie de la soirée. Evan passa en fin d’après-midi, arrivant depuis le manoir Mirail – il avait profité du passage des domestiques qui récupéraient les affaires de sa sœur pour venir les saluer. Ils en vinrent à bout, et toutes les affaires désirées par la comtesse s’y trouvèrent en fin de journée, même s’ils n’étaient pas encore tous placés comme elle le souhaitait. Mais ça, elle le ferait le lendemain, les domestiques étaient déjà tous bien fatigués par le déménagement, et ils leur donnèrent congé pour la nuit sans contrainte. De même, les instruments des sœurs Ventfroid y furent laissés, un peu entassés dans un coin de l’atelier, le temps que la comtesse prenne le temps de tous les remettre en état, avant de les ranger ailleurs, là où ils ne prendraient pas de coups de pinceaux par inadvertance.
Ils se couchèrent tard, cette nuit encore, et Ambre fut heureuse de se sentir petit à petit chez elle ici. Elle espérait que cette nouvelle présence ne perturberait pas trop le manoir, et que les domestiques ne verraient pas d’un mauvais œil toutes ces nouvelles affaires. Même si, en toute franchise, la comtesse doutait peu que cela dérange – Morion était solitaire et énigmatique, alors, nul doute qu’ils apprécieraient un peu ce changement dans leur vie quotidienne.
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MessageSujet: Re: Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid]   Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid] - Page 2 EmptyJeu 14 Juil 2016 - 17:20
18 Février 1165.


Plus le temps passait, plus la guerre se rapprochait. Enfin, guerre… Ils ne savaient pas encore ce qui allaient leur tomber dessus, forcément. Mais tous savaient à quel point cette opération était risquée. Etonnamment, le temps chez les Ventfroid coulait de façon… paisible. Ils profitaient, les deux mariés, de leur union, et du temps qu’il leur restait avant le départ de Morion. Bien entendu, il ne négligeait pas son travail pour autant. Maintenant qu’Ambre s’habituait aux lieux et à la vie ici, il pouvait lui laisser l’indépendance qui lui revenait, se consacrer plus avant à ses devoirs de comte. Notamment la préparation de l’attaque. Estrée et lui correspondaient avec une assiduité triple, comparé à l’habitude qu’ils avaient. Elle donnait l’état des forces, l’avancement des récoltes de ressources diverses, le tout pour prévoir avec un maximum de précision les forces qui pourraient le rejoindre sur le plateau afin de le sécuriser, pendant que la procession ferait le trajet jusqu’à celui-ci. Il passait pas mal de temps dans la bibliothèque, entre deux échanges de missives, à se gaver d’ouvrages traitant de stratégies militaires, toutes plus diverses les unes que les autres. Leur ennemi potentiel n’était pas les bannis, il n’y en avait clairement pas assez pour qu’ils tentent quoi que ce soit contre deux mille cinq cents âmes. Mais les fangeux n’exprimaient aucune peur ni crainte de la mort; ils l’étaient déjà. Néanmoins, dans tout ça, Ambre lui apportait une paix bienvenue. Il prenait quelques fios des instants de répits, assez rares en fait, pour rester avec elle, quand elle peignait notamment, où il se contentait de rester dans la salle qu’elle avait choisi comme atelier, près d’une fenêtre, un livre en main. Il l’observait en silence. Cela suffisait à le détendre. Et bien entendu, d’autres moments, bien plus intimes, venaient égayer ses nuits, parfois ses matins. Il savourait chacun d’eux avec un plaisir croissant à mesure que son départ se rapprochait.

Néanmoins, il s’inquiétait également pour elle. La noblesse était un milieu aussi hostile qu’imprévisible. Et pas que. Pendant l’opération tous seraient occupés, très occupés, et même Talen, qui aux ordres de Morion veillait à la sécurité d’Ambre quoi qu’il arrive, ne serait pas là le jour de l’opération. Il avait un moment soupesé le pour et le contre, et avait fini par prendre une décision.

Ambre était dans son atelier, quand il se décida à bouger. Il quitta son bureau, laissant de côté les ouvrages et les plans de bataille, et toqua à sa porte. Quand il entendit sa voix en réponse, il entra. Rien ne l’obligeait à faire cela, à vrai dire, il entrait où il voulait quand il voulait après tout. Néanmoins il ne tenait pas à s’imposer de façon anarchique quand sa femme travaillait ou profitait d’un moment de détente, bien que pour ces derniers, ils avaient tendance à en profiter à deux. Il fit quelques pas dans la pièce, s’éloignant à peine de l’entrée, observant Ambre un petit moment. Un sourire effleura son visage à sa vue, mais il retrouva assez rapidement son sérieux.

«Désolé si je t’interrompt, mais j’aimerais que tu me rejoignes en bas, s’il te plaît. Tu devrais enfiler quelque chose de plus confortable et léger, d’ailleurs. Je serai dans la salle d’armes.»


Morion redescendit ensuite, laissant Ambre se préparer pour le rejoindre. Il ne comptait pas l’entraîner, non. Enfin, pas dans l’idée qu’on se faisait d’un entraînement. Simplement, il venait de prendre conscience qu’en cas d’absence de Talen et Morion en même temps, situation qui pouvait se présenter plusieurs fois dans l’avenir, il la laissait sans réelle protection. Sans avoir la volonté d’en faire une duelliste affirmée, tâche qu’il savait impossible, et qu’il n’avait de toute façon pas envie d’accomplir, il pouvait au moins lui apprendre à se défendre un minimum par ses propres moyens. Les dagues suffisaient. Faciles à dissimuler dans un repli de tissu, pouvant être enduites de poison, peu importe, c’était toujours bon d’être armé, à Marbrume. Il avait préparé pour l’occasion deux dagues, émoussées. Leur garde était assez large, elles étaient parfaites pour apprendre à s’en servir. Il avait également allumé les torches de la salle, qui distribuaient une lumière tremblotante dans la pièce. L’après midi avait été bien entamé, et le temps leur offrait la chance de dispenser un peu de soleil, qui pénétrait discrètement par les soupiraux, et rendait la pièce un tout petit peu moins fraîche.

Une pensée que Morion gardait secrète, une espèce de crainte diffuse, qu’il se forçait à ignorer, c’était également le fait que dans sa rancune, Cassandre pourrait éventuellement tenter quelque chose pendant l’absence du comte, à l’encontre de son épouse. Il doutait qu’elle en arrive déjà à de telles extrémités, mais pour connaître la jeune femme, il savait parfaitement de quoi elle était capable. Et de fait ne pouvait pas écarter ce risque, surtout si elle avait besoin d’utiliser le manoir à des fins professionnelles. Il ne tenait vraiment pas à rentrer et découvrir, malgré l’infime probabilité que cela arrive, que sa femme avait blessée, ou pire.

Il était vêtu très simplement, comme à son habitude. Il avait simplement retiré sa veste, et conservait une simple chemise de couleur bleu sombre, ainsi que ses chausses de couleur plus ou moins similaire. L’exercice ne serait pas violent ni même ardu, sauf sur la durée s’il s’éternisait, il n’avait pas besoin de se mettre en tenue pour ça.

Il accueillit Ambre avec un petit sourire, lorsqu’elle revint.

«Pardonne ma demande un peu cavalière, mais il va falloir que je t’enseigne quelques rudiments de défense. Je ne serai pas là pendant un moment, Talen rentrera avant moi, mais tu seras tout de même seule plusieurs jours. Si tu sors, je ne peux pas certifier que tu seras en sécurité, même sur l’Esplanade. Je vais donc t’apprendre à manier une dague, ce qu’il faut pour que tu puisses réagir à une agression si elle venait à se produire. J’ose espérer que ça te convient, car je ne compte pas me récuser.»


Il vint la prendre dans ses bras, comme pour la rassurer, et déposa un baiser sur son front.
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MessageSujet: Re: Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid]   Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid] - Page 2 EmptyJeu 14 Juil 2016 - 23:39
Voilà une semaine que les Ventfroid étaient mariés. L’effervescence des festivités était passée, le sujet parmi les gens de l’Esplanade tout comme de la basse ville s’était tari, et peu évoquaient encore les noces. La vie, petit à petit, reprenait son cours, dans cette morne routine que la ville avait adoptée depuis ces derniers mois maussades. Cette routine, néanmoins, était perturbée par l’opération Labret à venir. La milice était tendue, les volontaires et les raflés grouillaient dans les quartiers, préparant leurs affaires, leurs adieux. Le mécontentement grondait parmi le peuple, les hommes qu’on arrachait à leur famille pour enrôler de force hurlaient parfois dans une ruelle alors qu’on les traînait à la caserne milicienne, dans des cris déchirants et devant les pleurs de leur famille. Les ordres étaient cependant les ordres, et tout homme qui contrevenait à ses devoirs face à son suzerain était menacé de condamnation pour traîtrise, lui et ses proches.
Au château ducal, les protagonistes qui commanderaient les troupes était très régulièrement conviés, pour convenir tous ensemble d’une stratégie précise, qui ne souffrirait d’aucun défaut le temps venu. Morion était bien évidemment l’un des participants, et parfois rentrait-il très tard, soit satisfait des discussions qui avaient été faites, soit passablement agacé d’avoir débattu pour des détails et des stratégies sur l’art de la guerre qu’il ne partageait pas avec les autres. Ces soirs-là, Ambre attendait son retour, éveillée, cernée même, n’ayant pas le cœur de s’endormir seule dans leur couche. Elle le ferait bien assez dans quelques semaines.

La journée aussi était consacrée à la préparation de la guerre, et Morion s’y investissait avec un zèle et un sérieux exemplaires. Si la mort venait le cueillir sur le voyage, les dieux ne pourraient pas dire qu’il n’avait pas tout tenté pour être préparé. Les journées au manoir Ventfroid étaient ainsi très occupées, car plus l’échéance approchait, plus le comte redoublait son travail et réglait les problèmes qui apparaissaient parfois, tout comme chaque noble qui prendrait part à l’exode. Ambre aussi participait à sa manière. Elle ne supportait pas rester inactive alors que Morion se préparait à la guerre, alors avait-elle avancé ses travaux à propos des plans pour le domaine Ventfroid. Elle resta des heures, des jours, à déchiffrer les anciens dessins, les anciennes instructions, pour les refaire au propre, jusqu’à délaisser souvent ses activités habituelles. Elle ne pourrait tous les reproduire avant le départ du comte, mais un gros panel aurait déjà été fait.
En tous les cas, avec l’action du Labret qui se préparait, ce n’était donc pas une première semaine de noces très… idyllique, disons.

Pourtant, les deux époux savaient très bien apprécier le temps qui leur était accordé. Si le ventre d’Ambre se nouait chaque jour un peu plus à l’approche de l’exode, elle profitait de tous les instants passés avec son mari. Avec une passion souvent exacerbée par leur séparation à venir, et jamais elle n’avait partagé des moments avec lui avec une lucidité si accrue. Chaque seconde, minute, même si elle était passée dans le silence, enlacés l’un contre l’autre devant un feu de cheminée, était précieuse. Ambre appréciait ces moments de simplicité, et quand ils voulaient tous les deux se détendre alors qu’ils avaient passé la journée chacun dans son coin, l’un dans son bureau, l’autre dans son atelier, la comtesse prenait souvent une broderie à coudre ou un petit parchemin et un fusain, et se posait sur un canapé de leur salon, contre son mari qui lisait la plupart du temps un livre. Ils continuaient ainsi leurs occupations de détente l’un contre l’autre, mais aussi souvent délaissaient-ils toute activité pour seulement rester enlacés, et discuter tranquillement. En général, ces moments dérivaient vers une tendresse plus charnelle, les époux étant encore peu habitués à une telle proximité physique sans finir par envisager une proximité plus intime encore.
Morion venait l’observer peindre aussi, parfois. Au début, la sensation d’être épiée durant son travail la gêna, un peu. Mais elle y prit goût, et lui demandait quelques fois son avis sur l’avancée de l’œuvre, ou le questionnait sur ce qu’il supposait ce que cela représentait, les courbes et les couleurs ne formant au début qu’une masse informe et illogique pour quelqu’un qui n’était pas le créateur du dessin.

Ce matin-là, Ambre était penchée au-dessus de son bureau. La pointe de sa plume glissait sur la surface d’un parchemin, tandis que ses yeux étaient posés sur un manuscrit gardé ouvert par son autre main. Elle finalisait un énième plan de charrette pour le domaine, et se félicitait souvent d’avoir un poignet de peintre entraîné, sans quoi elle aurait déjà de terribles douleurs à force de garder la main ainsi courbée.
Morion frappa à la porte et se présenta dans l’atelier, la faisant relever le nez. Elle le toisa quelques instants, un peu surprise de la mystérieuse demande, mais ne s’en offusqua en rien. Elle ne rechignait jamais à des moments passés avec lui, c’était même tout à fait l’inverse : dès que les préparations pour le Labret permettaient des instants de répit, elle fondait – ou presque – sur le comte.

- Très bien, je te rejoins dans quelques minutes, répondit Ambre avec un sourire enjoué.

Elle termina les derniers traits sur son parchemin, cela dura une dizaine de minutes, tout au plus. Puis elle se leva, prenant de la distance avec le bureau de bois, et embrassa son atelier du regard un instant.

La pièce avait été aménagée rapidement, et désormais, elle était tout à fait dans son élément. Le coin travail et liseuse, avait été placé dans tout le côté gauche de la pièce, comme elle l’avait envisagé durant sa première visite dans cette pièce. C’était là qu’elle se trouvait présentement, près du bureau et des étagères – bien que ces dernières soient beaucoup moins garnies que celles de son mari, mais elle tenait à certains ouvrages.
Entre les trois grandes fenêtres de la pièce, qui faisaient face à quelqu’un qui pénétrait dans la pièce, deux petites commodes occupaient le pan de mur. Un fauteuil, également, avait été placé auprès d’une des deux commodes, place que le comte prenait lorsqu’il venait observer sa femme peindre. Cette dernière, pour dessiner, avait placé son chevalet en biais dans la pièce, de façon à ce qu’elle ne soit pas totalement dos aux fenêtres lorsqu’elle peignait, car sa propre ombre assombrirait la toile.
Près du mur opposé aux fenêtres, quelques buffets et commodes de rangement étaient présents, mais pas collés au mur. Ce dernier devait rester libre si, un jour, la comtesse se sentait d’humeur ambitieuse, et avait besoin de peindre une toile qui nécessitait une surface bien plus large que celle d’un chevalet. Pour l’instant, ça n’était pas le cas, et le tableau offert par Morion pour leurs noces ornait la pierre.
Non loin, une grande table en bois de chêne, dont la surface était rarement visible sous les toiles vierges enroulées, ou celles terminées, dont les couleurs transparaissaient par à-coups, ainsi que des pots dont les points de pinceaux dépassaient, ou encore des fioles de pigments à moitié vides. Cette table avait toujours été un bordel sans nom, même au manoir Mirail, et cela n’avait pas changé ici. Le reste de la pièce, cependant, était d’une propreté et d’un rangement exemplaires. Un tapis ornait le sol au-niveau du bureau, ainsi que de la table. Au fond, l’estrade pour la musique abritait sa harpe, sa vielle, ainsi que les instruments des sœurs Ventfroid, qu’elle n’avait pas encore eu le temps de remettre en état.

Spoiler:

La pièce était bien garnie, ainsi, et en ressortait principalement une ambiance chaleureuse et colorée. Quittant l’encadrement de son bureau, Ambre observa un temps son reflet dans un miroir qu’elle avait placé près de la bibliothèque, et se demanda ce que Morion avait voulu dire par « plus léger ». Elle portait une robe classique aux manches longues, vert émeraude, et s’y sentait très à l’aise dedans. Autour de son cou se trouvait le bijou doré que le Ventfroid lui avait offert pour leurs noces, qu’elle ne quittait jamais sauf pour leurs nuits. Des boucles d’oreilles assorties pendaient doucement, appuyant sa coiffure relevée sur la nuque. Pourquoi voulait-il qu’elle se change pour le rejoindre dans la salle d’armes ? Il ne comptait pas lui proposer un duel tout de même ?

Faisant fi du conseil, elle descendit, ainsi, curieuse. Souriant à plusieurs domestiques sur son passage, elle termina par rejoindre la salle d’armes. Morion était charmant, comme toujours. Lorsqu’il quittait sa veste, il apparaissait très détendu, cela donnait un autre style.

- Oh.

Ambre fut surprise par l’initiative, et un peu touchée. Malgré tout ce à quoi il devait penser pour le Labret, Morion parvenait à s’inquiéter de sa sécurité, alors qu’il était de loin celui qui risquait le plus d’être blessé. C’était… attentionné, et touchant. Elle le laissa l’enlacer, le serrant brièvement contre elle. Quand ils s’écartèrent un peu, Ambre délesta doucement Morion d’une dague, qu’elle retourna entre ses doigts précautionneusement.

- Je ne pensais pas sortir seule, tu sais, si quelque raison me poussait à quitter nos murs durant ton absence. Nous avons d’autres gardes, Talen n’est pas le seul à savoir défendre son prochain. Si cela peut te rassurer.

Elle eut une pause, observant l’arme entre ses doigts. La comtesse n’avait évidemment jamais été éduquée au maniement des armes, même d’une simple dague. Ses domestiques s’en serviraient sûrement mieux qu’elle, par le simple fait d’être accoutumé à préparer les repas, par exemple.

- Je concède cependant que nous vivons désormais dans des temps où il fait bon d’apprendre à se défendre, même pour une femme… J’imagine que cela me servira aussi pour le jour où tu me mèneras au domaine. Il serait peu intelligent de tomber sur un fangeux sans même être armée. Tant que tu ne me proposes pas de m’apprendre à manier une épée. Elle aurait complètement refusé un tel enseignement, pour le coup. Ça n’était pas digne d’une femme. La dague ou le poignard, c’était déjà quelque chose de plus raisonnable.

Elle empoigna doucement la garde de l’arme, peu accoutumée au mouvement, et un peu craintive. Elle avait peur de se blesser avec la lame – et avec n’importe quelle lame de manière générale.

- J’ai bien fait de rester habillée ainsi, ne penses-tu pas ? C’est une tenue de tous les jours ; le même genre que je porterais si je venais à être attaquée un jour en me promenant dans les ruelles de la cité. Même si je vois mal qui pourrait vouloir me poignarder de la sorte. Elle haussa un peu les épaules. Je vais retirer mes bijoux cependant, je ne prendrai pas le risque de les abimer, eux.

Elle s’écarta un instant de son mari en lui laissant la dague, se rapprochant d’un petit meuble où étaient entreposés quelques poignards, près d’un râtelier d’épées. Ambre déposa doucement ses boucles d’oreilles, puis son pendentif auquel elle tenait beaucoup malgré qu’il soit un présent encore très récent. Après quoi elle revint auprès de Morion. Elle s’inclina doucement, imitant la salutation d’usage qu’un homme lançait à son adversaire avant un duel. Un petit sourire amusé ornait son visage, comme d’ordinaire, mais l’homme pouvait sentir son appréhension. Ça n’était définitivement pas un domaine dans lequel elle se sentait à l’aise.

Ambre reprit la dague des mains de son mari, la tenant mal sûrement.

- Que dois-je faire ?
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MessageSujet: Re: Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid]   Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid] - Page 2 EmptyVen 15 Juil 2016 - 1:17

A vrai dire, Morion se fichait bien qu’elle sorte, même en compagnie d’une armée. Il ne la pensait en sécurité que lorsqu’elle était avec lui. Et encore, même dans ces cas là, il suffisaient qu’ils quittent l’Esplanade, et qu’un homme, une femme, en voulant particulièrement aux nobles, viennent à se faufiler dans la foule et réussir leur assaut… Non, il avait pris quelques jours pour mûrir les scénarii possibles. Et comme toujours, il préférait partir du principe que celui qui adviendrait serait nécessairement le pire d’entre eux. C’était une façon de voir les choses, de les envisager, qui lui avait à de nombreuses reprises sauvé la vie. Finalement la seule option qui s’était imposé à lui, même s’il fallait l’avouer, était un peu bancale, était l’entraînement de sa femme. Des bases pouvaient s’avérer salvatrices dans les pires moments. Et c’était là dessus qu’il comptait. Dans le cas improbable où toutes les défenses de son épouses seraient franchies, qu’elle soit capable de faire face. Cela ne se ferait pas en une journée, c’était certain. Et elle ne serait jamais une manieuse avertie. Il n’était pas dans ses projets d’en faire une femme capable de se battre comme un guerrier. Bien qu’elle fusse la femme d’un Ventfroid, son rôle était de vivre en tant que femme et mère de ses enfants. Il avait eu moins de scrupules pour Estrée et Marianne, mais ne comptait pas répéter ce genre d’erreurs. Le combat changeait parfois, souvent les gens. Rarement en bien.

Il esquissa un petit sourire à sa question, et hocha doucement la tête.

«Je ne ferai que t’initier, aujourd’hui.
Il désigna la robe d’un petit mouvement du menton. Cela ne sera pas un obstacle.»

Il voulait juste lui enseigner les mouvements de base, notamment “tenir une dague”. Cela pouvait paraître idiot, mais il en voyait souvent, au domaine par exemple, se servir d’une dague et la tenir comme un vulgaire couteau à viande. Alors que sur le principe, l’arme était faite pour mutiler, idéalement tuer d’un coup d’un seul. Au fur et à mesure, c’est ce que Morion lui apprendrait. Il n’avait envisagé cette possibilité que pour une seule raison : sa femme avait de solides bases en anatomie humaine. Elle peignait beaucoup, et avec talent. Cela ne nécessitait pas qu’un bon coup de pinceau, mais également une bonne connaissance des modèles représentés. Là dessus, lui comme elle avaient de la chance.

«On ne connait qui nous veut du mal que lorsqu’il tente de le faire. Avec succès ou non, cela dépendra de toi. Il fronça légèrement les sourcils, glissant sa propre dague dans sa ceinture, et aida Ambre à se saisir de l’arme. Une position classique, poing serré autour du manche, proche de la garde, la lame dressée à la verticale devant elle. Et pour contrevenir à toutes les éventualités… Voilà, comme ça.»

Il recula légèrement, et tint sa dague à l’identique. Il se mit juste à côté d’elle, afin de lui montrer les mouvements qu’elle pouvait exécuter. Il avança d’un pas, lame en avant.

«L’estomac. Nul besoin de prendre de l’élan. Un coup sec, suffit à percer la chair.
Il mima le mouvement, sa lame légèrement redressée vers le haut. Une fois que la lame est entrée… Il fit tourner la lame à l’horizontale, d’un geste rapide. Tu agrandis la plaie. Ce n’est pas mortel, mais très dangereux. Sans secours rapide, l’assaillant y laissera la vie. Et la douleur est horrible, il ne t’attaquera pas une seconde fois. Un moyen classique mais efficace. Geste sec, vers l’avant, précis. Vas-y.»

Morion baissa le bras, et observa Ambre effectuer les mouvements, corrigeant au besoin l’angle de son bras, sa prise sur sa lame, quand il estimait qu’elle n’était pas assez ferme. Il lui donnait, patiemment, des instructions supplémentaires quand elle en avait besoin, et n’hésitait pas à détailler lorsqu’il le fallait. Il s’était déjà essayé à l’instruction avec ses soeurs, et avait ainsi acquis une certaine pédagogie, et une patience à toute épreuve.

«Le coup dans l’estomac est pratique dans la foule, mais souvent ton ennemi s’y attend. Il s’approcha d’Ambre, et palpa ses côtes, sur chacun de ses flancs. Il s’arrêta sur celles positionnées juste en dessous de sa poitrine. Ici. Les poumons, et avec un coup suffisamment bien placé, avec une lame assez longue, le coeur. La mort est presque systématique.»

Il recula une nouvelle fois, et mima le mouvement, une fois de plus. Effectuant un mouvement latéral, son bras se détendit, et s’arrêta au niveau d’une cage thoracique imaginaire. L’élan était plus ample, et le geste assez brutal.

«Même si tu frappes sur un os, la lame va pénétrer les chairs en glissant dessus. Et une fois que c’est fait… Il fit un pas en avant, maintenant la lame dans sa position originelle. Tu tranches dans le lard. Il faut généralement y mettre de la force, mais même quelques centimètres en plus sur la plaie originelle seront létaux.»

Il répéta le même manège. Cette fois-ci cependant, afin qu’elle s’entraîne à viser le bon endroit, il se mit face à elle.

«Vise moi. Il détacha quelques pans de sa chemise, et finit même pas la retirer. Il leva le bras, jusqu’à ce que ses côtes soient saillantes. Il palpa les deux espaces qu’il voulait qu’elle cible. Des mouvements lents, s’il te plaît, je n’ai pas envie de finir embroché. Tu observes, et tu frappes. Répète le mouvement plusieurs fois, lentement, en regardant au début, puis ensuite, en me regardant dans les yeux. Regarder la direction de ton attaque, c’est le meilleur moyen pour qu’elle soit attendue, et donc déjouée.»

Bien que sa femme n’ait aucune expérience dans le domaine, il n’était pas fou, et avait conservé sa propre arme pour déjouer ses attaques si elles devenaient dangereuses. Il écarta légèrement les bras afin qu’elle puisse apercevoir sa cible, un petit sourire aux lèvres.

«Allez, lance toi. Je te rassure, tu ne me blesseras pas. Mais n’aie pas peur de le faire. Contente toi de bien imprimer le mouvement et sa direction, on aura déjà fait un grand pas en avant.»
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MessageSujet: Re: Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid]   Soleils ambrés, nuits azurées, cercle parfait. [Ambre & Morion de Ventfroid] - Page 2 EmptyVen 15 Juil 2016 - 23:22
Ambre resserra son poing autour de la garde, lame brandie à la verticale, comme le voulait Morion. Cela n’était pas la position qu’elle aurait adopté spontanément. S’il ne lui avait rien dit, elle aurait probablement tenu l’arme à l’horizontale, pointe vers l’avant. Ambre se sentait gauche, et réticente, comme s’il s’était agi d’une arme brûlante qui menaçait de lui exploser dans la main. Elle était bien plus à l’aise avec un pinceau, une plume ou un archer. La comtesse n’avait jamais pensé qu’elle serait un jour contrainte à manier une arme ; les temps avaient bien changé, et elle admettait qu’il fallait s’y adapter, même si elle ne le faisait pas forcément avec un enthousiasme marqué.

Il fallut planter la lame dans un estomac imaginaire d’abord. Lever la lame, frapper, tourner. Ambre s’exécuta, observant les mouvements de Morion à côté de lui, avant de les répéter. Les siens étaient beaucoup plus lents et hésitants, évidemment. Elle répéta donc jusqu’à ce que sa poigne se fasse moins réticente. Elle se sentait assez ridicule, cependant. La belle Ambre de Ventfroid, drapée dans sa petite robe émeraude, aussi délicate que la rosée comme pourrait dire un poète de passage, en train de faire des coups d’estoc avec une dague mortelle, c’était assez cocasse. Surtout qu’en fait, viser dans le vide en imaginant une cible inexistante rendait la tâche plus compliquée pour la comtesse. Elle imaginait bien qu’il fallait prendre le coup de poignet avant de s’acharner sur des patrons de bois ou autre, mais cela restait délicat pour elle.

Morion était patient et pédagogue. Il passait derrière elle parfois, glissant la main le long de son bras pour corriger ses gestes, ses angles abordés. Elle se concentra, sourcils légèrement froncés, et continua les gestes, jusqu’à ce qu’il soit satisfait. Son rythme cardiaque s’était accéléré, non pas à cause de l’effort physique fourni – car il était presque nul –, mais à cause de sa volonté de bien faire. Elle se mettait un peu la pression, devant cet homme qui savait manier les armes depuis tout petit. C’était déjà perturbant, en tant qu’épouse, de se faire éduquer au maniement d’une dague. Pas très… attirant disons, pour l’image d’une femme. Alors si elle finissait cette première séance sans avoir progressé d’un pouce, cela serait davantage honteux.

Quand il lui demanda de s’essayer à des mouvements contre lui, la comtesse s’interrompit, sceptique, les yeux légèrement arrondis sous la proposition. N’allait-il pas un peu vite en besogne ? Non, non, ce crétin quittait déjà la chemise pour l’aider à repérer son anatomie. Comme si elle n’avait pas déjà gravé ce corps sur sa rétine assidûment depuis une semaine. Ambre toisa Morion un instant, les lèvres légèrement entrouvertes, un peu figée.

- Tu plaisantes j’espère ? lâcha-t-elle dans un souffle. Cela ne fait que vingt minutes que nous avons commencé. Elle n'était pas prête à tenter déjà sur une personne.

Il ne plaisantait visiblement pas. Bras écartés, torse saillant, il attendit, debout, qu’elle s’exécute. La comtesse laissa couler quelques secondes, sourcils froncés, indécise voire un peu agacée. Elle craignait de le blesser, et n’avait vraiment pas confiance en elle sur ce coup. Ambre était une femme qui connaissait ses capacités, ses talents et ses propres lacunes. Morion avait l’expérience pour la déjouer facilement, certes, mais là il était bras ballants, attendant qu’elle amorce un mouvement pour lui trancher le torse et qu’elle sache l’arrêter à temps ?

Pli visible entre les sourcils, elle resserra la garde de la dague. Stressée, elle l’était un peu, oui. Doucement, elle imita le mouvement que lui avait montré Morion, regard fixé sur le point qu’elle voulait atteindre. La pointe de la lame s’arrêta à un ou deux centimètres de la peau de l’homme, et elle recommença, travaillant la trajectoire, sans aucune brusquerie. Elle tremblait un peu lorsque son poignet se courbait pour couvrir les derniers centimètres, et quand elle recommença en regardant Morion cette fois-ci et pas l’espace entre ses deux côtes, il fut clair qu’il attendait un peu plus de conviction et de vitesse dans l’exécution de l’attaque.

Citation :
Habileté d’Ambre : 13
Résultat des dés : 8
Réussi

Habileté d’Ambre : 13
Malus -2 pour augmentation de la vitesse d’exécution
Résultat des dés : 5
Réussi

Habileté d’Ambre : 13
Malus -4 pour augmentation de la vitesse d’exécution
Résultat des dés : 9
Réussi

Eh bha putain. Tu échappes à la vraie entaille, chanceux va, tu l’aurais mérité grrr è_é

Ambre augmenta sa vitesse d’approche, petit à petit, à force d’enchaîner plusieurs fois le même mouvement. A un moment, elle tarda un peu trop pour arrêter le geste, et la lame buta contre une côte. Ce fut léger, la chair ne fut pas entamée, mais ce fut assez pour que la comtesse sente l’obstacle, le choc, et qu’elle se rétracte brusquement. Elle retint son souffle en sursautant, échappant la dague qui vint rebondir sur le sol. Durant une demi-seconde, elle avait vraiment cru le blesser. Elle ne pourrait pas continuer l’entraînement sérieusement en se servant de son Morion comme cobaye, ça n’était pas possible. Ses mouvements seraient toujours bridés inconsciemment.

La comtesse ramassa la dague, mâchoire un peu raide. Elle se rapprocha de son époux, dangereusement, venant effleurer ses lèvres des siennes en parlant. Le ton était quelque peu doucereux, comme si elle retenait quelque grief qu'il ne la force à brandir une arme contre lui.

- L’estomac, les poumons… Un attaquant un minimum préparé aura des protections sur ces zones, non ? Elle n’évoquait pas non plus une armure de plates, mais quelque chose d’assez solide pour faire ripper la lame d’une dague. Son ton était curieux, intéressé. C’était une vraie question, elle n’était pas accoutumée à ce genre de situations. Mais elle posa, doucement, très très doucement, en laissant à Morion le temps d’observer le geste, le plat de la lame de son arme contre le creux du cou de son époux. Mais elle le laissa en place quelques secondes seulement, craignant trop qu’un geste de son époux, ou une maladresse de sa part, ne termine par le blesser. Je préfèrerais viser la gorge. Par contre, hors de question de m’entraîner sur toi. Faire rebondir mon arme sur une de tes cotes, déjà n’y suis-je pas encline, mais tu ne me convaincras pas de m’essayer à trancher une de tes carotides. Tu n’as pas des épouvantails grossiers ou des pantins sur lesquels je pourrais m’entraîner sans craindre pour toi ?

Elle ramena la lame le long de son corps, se reculant pour mieux observer son époux.
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