[Event] Du Pain et des jeux - Partie Marbrume - [Equipe 1] [Clôturé]

6 juillet 1165 – Début d’après-midi

Voilà presque une semaine désormais que Marbrume était en fête. L’on fêtait Anür, déesse des mers. L’été était une période très propice à la célébration de cette divinité, et les jeux d’eau au port ou à tout autre point d’eau disponible en ville faisaient tous les ans fureur.
Cette année, cela étant, les festivités étaient… particulières. C’étaient les premières que l’on célébrait depuis la Fange, les premières où les autorités avaient mis du leur pour rendre honneur à la déesse avec la modestie nécessaire durant cette période de crise. Les dates d’honneur pour Rikni et Serus étaient somme toute restées assez inaperçues cette année, à cause de l’hiver très rude et surtout, le manque de ressources. Tout le monde l’avait célébré, mais pas avec les envergues d’antan. Mais désormais que le Labret commençait à porter ses fruits, les autorités de la ville avaient terminé par considérer qu’il était temps d’offrir au peuple un peu de joie pour venir éclairer le voile d’horreur qui s’était abattu sur la ville depuis presque un an.

Ainsi l’on avait décoré la cité. Guirlandes, banderoles, tapisseries : tout un panel d’étoffes colorées avaient été étendues entre les bâtiments, et les ruelles resplendissaient sous un toit de couleur et de fleurs. L’on pouvait noter subtilement que les décorations avaient toutes été placées à une hauteur certaine, pour éviter des vols de la part de malotrus qui profiteraient de la situation pour dérober du tissu de valeur que l’on retrouverait aussitôt dans les réseaux de contrebande. Les plus zélés pouvaient toujours grimper et risquer de se briser la nuque, mais pour l’instant, l’on pouvait admirer des ruelles colorées jusqu’à l’orée des quartiers les plus malfamés, où l’on avait évité d’y placer la fête.
De nombreux jeux avaient été montés. Au port, par exemple, une course de relais aquatique faisait fureur. Les participants devaient nager jusqu’à une bouée taillée grossièrement selon la forme d’une sirène puis faire demi-tour, cela le plus vite possible, laissant la place à son coéquipier, et ainsi de suite, jusqu’à ce que l’équipe la plus rapide ait fait passer tous ses membres.
Sur les ruelles pentues, l’on installait parfois des bâches humides pour s’adonner à des jeux de glisse. Les bombes à eau étaient très appréciées également, quoique moins quand l’on s’en prenait une en pleine face : l’eau salée dans les yeux n’était pas toujours agréable.
Bref, tous les jeux d’eau étaient à l’honneur, en sus de ceux, plus traditionnels, qui pouvaient parsemer les rues. La populace avait pour habitude d’arborer des bijoux représentant la sirène, et les repas durant la semaine de festivités étaient surtout à base de poisson – ce qui, en la situation actuelle de Marbrume, tombait bien, étant donné que le poisson restait la seule ressource exploitable sans danger.

Rien ne semblait pouvoir arrêter l’enthousiasme des habitants, pas même l’orage subi le soir du 5 juillet 1165 et la nuit qui suivit. Il y eut des dégâts, certes, et l’on demanda aux gens de rester barricadés chez eux le temps de l’orage. Au matin, malgré les quelques dégâts, malgré les décorations envolées, malgré les étals parfois détruits, l’on reprit avec bonne humeur. Oh, l’on entendit parler du Labret qui avait souffert. L’on entendit parler d’un envoi de miliciens pour aller prêter main forte. Mais c’était normal après une tempête, non pas ? Il fallait s’assurer que tout aille bien. La population évoluait dans une ivresse irréaliste, loin des problèmes graves qui étaient soudain apparus durant la nuit. Les autorités, non contentes de ne pas avoir de foule hystérique ou déraisonnablement inquiète, laissèrent les festivités en l’état. Rien ne serait annulé. Au contraire, même, il fallait garder la façade, tant que le Labret était debout. Même s’il risquait d’être perdu dans les jours, les semaines à venir.

Ainsi, en-dehors des autorités ou des membres en contact avec celle-ci, personne ne se doutait vraiment de l’urgence actuelle. L’affaire était étouffée. A Marbrume, l’on dansait, l’on célébrait Anür. Un contraste saisissant, terriblement morbide, avec le Labret. Les fangeux avaient senti cette effervescence. Ils entendaient toutes les nuits le tapage de la fête, les cris, les rires, les chants. Toutes les nuits, ils venaient gratter au pied des remparts, hurlant de rage devant ces murs trop hauts. Les gardes en surveillance déglutissaient en les voyant s’amasser en bas, ne desserrant les dents qu’à l’aube, lorsque les rayons du soleil retranchaient les bêtes à l’ombre des marais.

En ce jour du 6 juillet 1165, une chose était très attendue : la chasse au trésor. Parmi des centaines de volontaires, quatre équipes de quatre joueurs allaient être tirés au sort. Marbrume étant une ville immense, il était impossible de gérer une chasse où chaque habitant pouvait participer. Alors, tous les ans, il fallait sélectionner les rares élus qui pourraient jouer et évoluer dans la cité sous les encouragements du reste de la population.
Vers les quatorze heures, les festoyeurs commencèrent à se diriger dans la grande rue des Hytres, et plus précisément devant la porte des Anges. Une estrade avait été placée, et l’on attendait le Duc pour ouvrir la chasse, comme tous les ans. Petit à petit, la foule engorgeait la plus grande rue de la cité. Pour ceux qui avaient été présents le 3 mars 1165, l’image rappelait le départ des migrants vers le Labret, migrants qui avaient encombré cette rue au point de ne plus pouvoir en observer un seul pavé. Cette fois-ci, l’ambiance était bien évidemment bien plus joyeuse. Les sourires étaient sur les visages, et aucun pleurs d’enfant ne venait briser le silence : il était au contraire difficile de se faire entendre.

Bientôt, quelques trompettes sonnèrent. Les gens attroupés cessèrent en quelques secondes le brouhaha ambiant, pour relever le nez et laisser place à l’arrivée du Duc. La porte des Anges, celle-là même qui menait sur l’Esplanade, s’ouvrit lentement et progressivement. Alors s’avança au regard de tous Vincent de Sylvrur, fils du Duc actuel Sigfroi de Sylvrur, et futur héritier du titre. Derrière lui sa mère, Eugénie de Sylvrur, ainsi que son frère et sa sœur, encore enfants. Mais nulle trace du Duc Sigfroi.
Si l’on pouvait qualifier les deux autres héritiers du Duc « d’enfants », l’aîné n’était pour autant pas beaucoup plus âgé. Du haut de ses seize années, Vincent était désormais un homme fait, déjà bien rodé aux subtilités de gérance enseignées par son père le Duc. Néanmoins, l’on retrouvait encore sur son visage les traces de l’adolescence. Sa barbe brune, encore clairsemée, s’épanouissait sur des joues pleines. Ses épaules étaient larges, mais pas encore assez pour un homme mûr. Cela étant… son regard était droit. Pas le moins du monde gêné par le fait de devoir s’adresser à une foule entière, habitué aux parades et à ce que chaque âme de cette cité connaisse son visage, il s’avança sur l’estrade, très noble, vêtu en raccord avec les festivités actuelles : pourpoint coloré et épée d’apparat. Si son expression participait à la liesse générale, et qu’il octroyait de larges sourires au peuple qui venait de l’accueillir avec des acclamations, l’on pouvait néanmoins noter pour les plus observateurs, que l’homme avait mûris. Vincent était celui qui reprendrait le flambeau de son père. Il serait le duc qui hériterait d’un monde perdu, d’un duché en ruines, d’un peuple au bord de la mort. Les responsabilités que cela demandait, et l’éducation accélérée que Sigfroi avait mise sur les épaules de son fils alors que sa survie n’était désormais plus assurée au long terme, tout cela se voyait sur le visage de Vincent de Sylvrur. La question qui demeurait était : saurait-il gérer le domaine avec autant de poigne que son propre père ?


Après avoir intimé le silence d’un geste de la main, Vincent jeta un dernier regard sur la foule.

- Marbrumeux, Marbrumeuses. Qu’Anür vous garde vous et vos défunts proches, commença-t-il avec une des salutations traditionnelles liées aux divinités. J’escompte à ce que vous passiez de très bonnes fêtes, et que chacun d’entre vous honore la déesse comme il se doit malgré la torpeur dans lequel le monde est tombé. Ce n’est qu’en redoublant notre foi que nous pourrons vaincre ; que la déesse nous accorde une chance à la hauteur de notre fête.

Il fit une légère pause, embrassant du regard la foule qui s’amassait.

- Mon père le Duc s’excuse de son absence inopinée ; vous devez vous être étonnés de ma présence en ouverture. Il a dû partir s’assurer que le Labret n’avait point trop souffert de l’orage, mais rassurez-vous, il sera de retour rapidement.

Il jeta un coup d’œil derrière lui pour regarder sa mère. La duchesse mit une main douce dans le dos de sa fille de treize ans, qui apporta un récipient en verre à son frère. Vincent agrippa l’objet, dans lequel l’on pouvait noter la présence de petits morceaux de parchemin.

- Vous devez être tous impatients de connaître les noms de nos chanceux tirés au sort pour la chasse au trésor annuelle. Cette année, nos participants devront retrouver la Couronne Perdue d’Anür. Un murmure embrasa la foule, mais Vincent s’empressa d’ajouter : Non, malheureusement il ne s’agit pas de la réelle relique perdue de la légende, mais une simple fabrication pour cette occasion festive. Malgré sa création artisanale, elle est faite en or, et assurera richesse à l’équipe qui la trouvera. La valeur du bijou sera divisée équitablement entre les joueurs de l’équipe gagnante, soit en or, soit en nourriture, selon les vœux des gagnants. De quoi permettre une vie soulagée par les maux de la pauvreté en ces temps troublés.

La tension était bien évidemment à son comble. Rares étaient ceux qui crachaient sur un telle récompense. Les plus pauvres des Marbrumeux rêvaient de s’en sortir. Cette chasse pouvait pour certains être un enjeu énorme.
Vincent plongea doucement la main dans la bulle en verre, pour mélanger les morceaux de papier. Il tint la foule en haleine durant quelques instants.

- Bien, je vais donner le nom des élus ! Lorsque votre nom sera appelé, avancez-vous jusqu’au garde qui vous attend à droite de l’estrade, s’il vous plait. Il sortit le premier papier après d’autres secondes de suspense. Hector de Sombrebois !

Des applaudissements retentirent tandis que l’on laissait le concerné s’avancer, mais l’on put entendre quelques sifflets parmi la foule.

- Kira de Terresang !

Cette fois-ci, les sifflets redoublèrent. Quelques voix se firent entendre, comme des « ils sont nobles », « ils n’ont pas besoin de gagner d’argent ! », « tricherie ! », « ingrats ! ». L’héritier ignora ces quolibets. Tel avait été le choix des dieux. La suite des noms calma la foule cela dit, car ils furent tous inconnus, des gens du peuple :

- Finn Gallagher ! Séraphin Chantebrume ! Lily Celey ! Wilhem Terrfière ! Oriane Manceau !

Et les noms continuèrent à tomber, pour former en tout quatre équipes de quatre joueurs, qui se formèrent près de l’estrade. L’héritier s’approcha pour les féliciter, et continuer l’ouverture.

- Bien ! Nous avons là nos participants. Je vais désormais faire un rappel des règles. Pour trouver ou obtenir vos indices, il est interdit de recourir à la violence. Molester, menacer, frapper, blesser un habitant de la cité sera sévèrement puni par votre arbitre. Il est interdit de voler l’indice qu’une équipe adverse a déjà trouvé. En revanche, vous avez le droit de vous mettre des bâtons dans les roues et tenter de retarder les autres équipes de quelque manière que ce soit. Bien évidemment, il est également interdit de tricher en demandant à ce que d’autres habitants de la cité résolvent les énigmes à votre place. Vous pouvez demander votre chemin, demander où trouver les différents lieux emblématiques de la cité pour ceux qui ne connaissent pas toutes les ruelles, mais il est strictement banni de faire réfléchir qui que ce soit d’extérieur à votre équipe sur les indices obtenus. Pour s’assurer que vous respectiez bien les règles, un arbitre est assigné à chacune des équipes, arbitre qui suivra les joueurs tout au long de la chasse. Si vous tentez d’échapper à toutes ces règles… eh bien, faites en sorte de ne pas vous faire prendre, conclut Vincent avec un clin d’œil, déclenchant un rire général parmi la populace.

Le discours approchait à sa fin.

- La première épreuve est assez simple : lorsque j’aurai donné le coup d’envoi, les équipes pourront s’éparpiller dans la ville à la recherche… d’Anür. Oui, vous m’avez bien entendu. Trois personnes déguisées en notre sirène divine se cachent dans la cité. Puisqu’il existe quatre équipes, cela veut dire qu’au terme de cette épreuve, seules trois resteront en lice. Une fois qu’une Anür est trouvée, elle ne possède plus d’indice. Ces Anür sont joueuses et changent parfois d’endroit lorsqu’on tarde à les trouver… n’hésitez pas à demander aux Marbrumeux s’ils ont vu passer des écailles !

Il s’assura que tout le monde ait bien compris, et que toutes les équipes assurent être prêtes pour le coup d’envoi.

- Bien. La chasse dure trois jours pour laisser aux joueurs le temps de faire travailler leurs esprits sur les indices qui seront parfois difficiles. L’héritier prit une profonde inspiration avant de conclure de sa voix adolescente : Je déclare la chasse ouverte !

Citation :

Vous pouvez chercher n’importe où : votre zone de jeu est la cité toute entière. Durant le discours de l’héritier, les organisateurs vous auront donné un petit badge à agrafer sur votre torse pour distinguer les chasseurs du reste de la population, et vous auront permis de vous concerter dans votre équipe à l'abri des oreilles des autres équipes.

Votre arbitre est un homme âgé d’une cinquantaine d’années, poli et souriant, peu loquace, qui pour l'instant écoute simplement votre stratégie, sans commenter, très neutre.

Les 2 équipes de PNJs seront gérées en externe par les Mjs grâce à des tirs de dés pour décider de leur avancement de leurs actions. Vous êtes fortement susceptibles de les croiser au cours de votre quête, peut-être même tenteront-ils de vous ralentir… Ouvrez l’œil !

Contrairement à une croyance répandue, le temps n’est pas l’ennemi de l’amour, au contraire, il lui fait du bien, le nourrit, l’entretien. C’était la première fois qu’Oriane venait participer à des festivités depuis la mort de Tancrède, son époux. Une sensation de vide, de solitude accompagnait chacun de ses pas malgré la présence de son frère d’arme, Finn Ghallager, soutien discret mais indispensable qui avait décidé lui aussi de profiter, d’oublier la noirceur cachée sous toute ses banderoles de couleurs.

La mercenaire s’efforçait malgré tout de se laisser porter par l’euphorie ambiante, c’est ce qu’il aurait voulu pour elle. Dans un monde noir comme l’était devenue le leur quelques longs mois plutôt, s’amuser, relâcher la pression revêtait une autre importance, devenait une nécessité pour survivre, au même titre que combattre, se cacher, se nourrir. Vitale.

Oriane parvenait de mieux en mieux à passer outre son absence. Un mal terrible, un mal nécessaire qui lui avait permit de grandir, de changer, de rejoindre la Compagnie, de rencontrer son ombre, Corvo. Alors, si elle n’avait participé à aucun jeux depuis le début des festivités, elle avait rit, elle avait encouragé, elle avait sourit. C’est avec une certaine fierté envers elle même, qu’aujourd’hui elle gagnait la Porte des Anges, attendant avec une certaine impatience, le discours, comme la masse grouillante déjà amassée là.

Par principe, par habitude, comme tous les ans, elle s’était inscrite pour la chasse au trésor qui faisait probablement plus envie encore à la populace, que le discours et la vue de leur bon Duc.
Bon Duc qui ne se présenta pas, son fils le remplaçant, enfant presque adulte, quel responsabilité de gouverner un jour un monde comme celui là. Le Capitaine, les autres, étaient ils aux Labret ? Oriane l’ignorait, mais c’était une possibilité. Sans y croire une seule seconde, la jeune femme au long cheveux auburn se mit à réfléchir à ce qu’elle ferait, si elle gagnait. Elle donnerait tout à son supérieur, en confiance, pour améliorer le quartier général, leurs faciliter le quotidien à tous, car tout, oui, tout cela serait un jour à elle.

Si la jeune femme ne se laissa pas à aller à une quelconque réplique ou à un sifflement vindicatif, elle observa néanmoins les premiers nominés, n’en pensant qu’à peine moins. Des nobles, ils ne manquaient de rien et ils allaient voulaient avoir encore plus. Mais c’était ce que les Dieux voulaient, alors, peut être le méritaient ils ? Après tout, les féstivités c’était pour tout le monde.

Vint aussi….Finn ??Avec une grande tape dans le dos la jeune femme l’encouragea, un petit rire amusé et satisfait s’échappant de ses lèvres. Puis vint d’autres noms, des anonymes, des visages ordinaires et enfin...elle ?

Elle s’avança, accueillant quelques coups amicaux sur l’épaule, dans le dos, quelques applaudissements, quelques regards jaloux, comme les autres. Oh oui, si elle gagnait, elle pouvait rendre la vie plus douce à ses camarades, alors son sourire disparu, son visage se figea dans une moue déterminé alors qu’elle rejoignait les autres appelés pour peu d’élus. Gagner, elle devait gagner, sans tricher mais à tout prix. Qu’ils en bavent les autres, pour la Compagnie, pour...l’avenir.

Quand fut venu l’heure de se retrouver, Oriane salua le juge, poliment, se représenta à ses coéquipiers et si elle n’y alla pas à grand renfort d’idées, elle donna tout de même son avis :

- Si la personne déguisée en Anur porte une tenue de sirène, il n’en reste pas moins que notre Déesse, l’est de bien des choses, symbolisant la vie, la mort, les étapes de la vie, en autres. Peut être que nous devrions songer, maintenant ou plus tard, à voir au delà des apparences. Ne pas s’enliser dans une certitude qui risquerait de nous faire passer à côté de quelque chose.

Hector était venu à Marbrume avec sa domestique Lily. Ils avaient beaucoup de choses à y faire. Des achats principalement, mais aussi des amis à voir et leurs familles à visiter - bon pour Hector sa famille se résumait à sa fille adoptive Mérédith. Hector ne comptait cependant pas rester plus que nécessaire dans la grande ville. Sa vie à Sombrebois lui allait bien et il préférait retrouver la relative quiétude de ses terres le plus rapidement possible. Mais c'était sans compter sur... la célébration d'Anür et sa semaine de festivités ! Le fait qu'ils arrivent à ce moment précis n'était-il pas le signe qu'il fallait y participer ? Hector pensait cela et il se disait également que sa jeune domestique aimerait sûrement rester un peu plus longtemps avec sa famille et, pourquoi pas, participer à quelques uns de ces jeux, elle qui était si vivante et enthousiaste. C'est pourquoi les deux habitants de Sombrebois décidèrent de s'inscrire à la chasse au trésor. Ensuite, ils vaquèrent chacun à leurs occupations en se donnant rendez-vous devant la porte des Anges, le jour J.

En attendant ce jour, Hector se rendit donc auprès de Mérédith. Avec Pénélope, sa gouvernante, elles habitaient un joli petit appartement non loin de la grande rue des Hytres. Garder le manoir eut été trop cher et disproportionné. Les retrouvailles furent chaleureuses et Hector hésita un instant à ramener la petite avec lui, à Sombrebois. Mais pour l'heure, c'était encore trop dangereux et puis, la petite avait plus à apprendre, plus à faire, ici dans la grande ville pleine de vie et de petits amis à côtoyer. Pénélope lui apprit qu'en effet, Mérédith jouait beaucoup avec les petits voisins, qu'elle grandissait très bien. Hector voyait bien comme elle parlait, comme elle réfléchissait. Il lui semblait que pour son âge, la petite était très intelligente et cela le ravit. Il ne voyait vraiment pas pourquoi il aurait dû la ramener avec lui dans ce grand château fort froid et sombre.

Les soirs de cette semaine, Hector retrouvait souvent son ami Louis et, en sa compagnie - ou pas - il allait s'encanailler dans les plus luxueux bordels de la ville. C'était bien la seule chose qui lui manquait à Sombrebois, les draps chauds, les femmes apprêtées, les alcools doucereux, les caresses déplacées, les tentures aux couleurs sombres, brillantes, le luxe désuet et la luxure délicieuse...

Son séjour fût des plus agréable. Il ne rencontra que très peu de nobles, finalement. Lorsque tout cela toucha à sa fin, il était légèrement écœuré par tout ce qu'il avait fait pendant ces quelques jours, cet argent dépensé, ces femmes embrassées. Il était temps que l'ermite retourne dans sa "grotte". En ce jour de chasse au trésor, il se rendit à la porte des Anges et, comme il ne pensait pas être sélectionné pour celle-ci, il chercha Lily afin de prendre avec elle le chemin du retour. Seulement, alors qu'il aperçut enfin la petite femme et qu'il fendait la foule pour la rejoindre... son nom retentit !

Ainsi il avait été tiré au sort pour participer à ce jeu. Obligé de changer de destination, il s'approcha de l'estrade alors qu'il entendait des applaudissements mêlés à quelques sifflets. Il comprenait bien la déception du peuple de voir l'argent partir - peut-être - entre les mains d'un noble... Mais il avait tant fait pour les gens de Marbrume que ceux qui le sifflaient ne pouvaient être que ceux qui ne le connaissaient pas. A ceux qui défiaient son regard, il répondait tout de même "Je donnerais cet argent aux bonnes œuvres".

Après avoir savouré à sa juste valeur ce bain de foule, Hector atteint l'estrade où était présent non pas le Duc, parti au Labret, mais son fils aîné Vincent. Le baron épousseta son beau pourpoint bleu ciel et salua le dignitaire en baissant légèrement la tête.

- Monsieur le Duc.

Le garçon semblait avoir bon fond. Aurait-il un jour l'occasion de gouverner la grande cité ? Sombrebois salua la foule d'un signe de main et d'un sourire amical. Il écouta ensuite a liste des autres "élus" et il y eut d'abord - et quelle surprise ce fût ! - Kira, sa tendre Kira, son alliée et amante... Enfin, qu'en était-il à présent ? c'était difficile à dire. Hector eut un pincement au cœur en la voyant arriver, en entendant les sifflets qui lui étaient adressés et en se trouvant dans l'impossibilité de lui parler, séparés qu'il étaient par le fait d'être dans deux équipes différentes... Peut-être parviendraient-ils à se voir lors de la chasse ou juste avant de retourner au fort. Elle était encore si particulière aux yeux d'Hector...
Et puis, parmi les autres sélectionnés, il y avait sa domestique ! Quelle incroyable coïncidence ! Son sourire s'élargit en la voyant le rejoindre.

- Bonne chance, Lily ! Fit-il joyeusement. On se retrouvera après cette chasse alors...

Et oui, ils étaient dans deux équipes différentes. Et, à vrai dire, si l'équipe de Lily l'emportait, le baron en serait tout à fait heureux. Cette petite et sa famille méritaient bien un peu d'argent.

Hector avisa et salua ensuite ses propres équipiers : Finn Gallagher, Oriane Manceau et Séraphin Chantebrume. Trois personnes qu'il ne connaissait pas et qui semblaient, ma foi, fort sympathiques.

- Chers compagnons, je suis heureux de faire votre connaissance. Appelez moi "Hector", nous sommes de la même équipe alors considérez-moi comme l'égal de chacun d'entre vous. Et j'espère que vous aurez quelques idées... Pour ma part, je ne suis guère inspiré. Simplement, peut-être devrions nous aller voir du côté du port ? Les sirènes se trouvent généralement dans l'eau ou à côté, n'est-ce pas ?

Un petit sourire en coin éclairait son visage barbu.

A Oriane qui disait qu'il faudrait se méfier des apparences, Hector répondit :
- Vous avez sans doute raison... mais commencer à nous raccrocher à ce qu'Anür peut nous inspirer, c'est déjà un moyen de lancer notre quête !

Puis il fixa le badge à son pourpoint. Si les autres étaient partant pour le port, il n'y avait pas de temps à perdre. Même s'il ne jouait pas sa vie à l'occasion de cette chasse au trésor, Hector se laissait petit à petit gagner par le jeu. Il était prêt à observer, écouter, fureter, bref, ses sens étaient en éveil et son esprit aux aguets. Pas une écaille, pas une queue de poisson, pas un coquillage pour cacher quelque désirable attribut n'échapperait à son regard !

Dernièrement les affaires avaient été florissantes pour la Compagnie et ses membres, lesquels n'avaient guère manqués de travail, pourvu qu'ils acceptent de quitter parfois l'abri des murs de la Cité pour quelque expédition pour le Labret. Finn n'avait pas à se plaindre de ses ressources, il avait su dégoter assez de missions pour accumuler de quoi tenir un certain temps, mais également pour participer à la vie de la Compagnie des Lames, partageant toujours une partie de ses récompenses avec les autres, comme cela se faisait au sein de cette grande famille pour le moins singulière. L'annonce des dégâts causés par l'orage n'avait pas manqué de l'interpellé, mais une fois n'est pas coutume, il ne s'était point précipité pour aller prêter main forte à qui en avait besoin. La raison ? L'égoïsme. Depuis que Ilhanne et lui avaient passés un nouveau cap, mais hélas aussi après qu'elle eut été sérieusement blessée durant le convoyage de retour du Plateau, le Mercenaire songeait très sérieusement à se faire plus sélectif concernant les Fangeux et les Bannis qu'il pourrait être amené à rencontrer. Son esprit de vengeance, bien que toujours très présent, s'était amoindri à l'idée qu'il puisse succomber bêtement sans avoir pu profiter davantage de cette nouvelle vie où la Chasseuse avait apporté un peu plus de lumière et de joie. C'est ainsi que le jeune homme, plutôt que d'aller chercher le danger au Labret, choisit de demeurer à Marbrume où il s'inscrivit aux festivités, les premières auxquelles il assisterait de sa vie. Oriane, qui avait bien besoin de se changer les idées, s'était retrouvée en sa compagnie et ils avaient décidés de passer du temps entre amis, arpentant les rues en savourant la gaieté ambiante et les couleurs vives des décorations. Oh bien sûr, ils savaient tous deux ce que tout cela dissimulait, ce que cette tentative d'occultation représentait, mais ils n'en avaient que faire pour une fois et cela leur faisait le plus grand bien.

L'après-midi arriva, apportant son lot d'agitation et son flux de passants qui se dirigeait vers la Porte des Anges où l'on avait annoncé que se tiendrait le tirage au sort de la fameuse Chasse au Trésor. Chacun y allait de son commentaire, ceux qui avaient connus les précédentes affirmant ça et là qu'il s'agissait d'une épreuve amusante et que de voir les gens cavaler à travers la ville les amusaient toujours beaucoup. En somme, les participants apportaient un peu de gaieté et de bonne humeur, prêtant à rire gentiment si d'aventure on les voyaient peiner un peu avec leurs indices ou bien se tirer dans les pattes entre équipes adverses. Debout au milieu de la foule en compagnie de Oriane, Finn eut la même surprise que tout un chacun en voyant arriver non pas le Duc, mais son héritier, le jeune Vincent, lequel semblait avoir mûri depuis sa dernière apparition. Il présentait fort bien, mais à l'inverse de son père, portait encore sur ses traits et dans ses expressions, cette légère douceur, presque gentillesse, que son géniteur semblait avoir banni depuis fort longtemps de son visage. Qui sait s'il ne ferait pas un meilleur Duc lorsqu'il devra prendre la succession de Sigfroi ? En tout cas le tirage au sort fut effectué et, si le Mercenaire lui-même sentit un début d'indignation s'emparer de lui en voyant deux Nobles être appelés à la suite, la surprise manqua le clouer sur place lorsque ce fut son nom qui sortit. Allons bon ! Les Trois avaient été fort généreux, plus encore que lors de ses combats, louée soit Rikni. La tape dans le dos de Oriane empêcha le jeune homme de tomber en léthargie et, au lieu de ça, il sourit, ragaillardi, fendant la foule pour gagner l'estrade et incliner respectueusement la tête envers l'héritier de Marbrume.

- Que les Trois vous protègent, Seigneur de Sylvrur.

Puis il alla se placer sur le côté, près de Hector de Sombrebois, non sans garder un bon pas d'écart par souci de respecter le Noble et de ne point l'importuner, bien qu'il soit lui-même fort propre sur lui malgré le port de son armure et d'une épée bâtarde, ayant laissé sa Claymore au Quartier Général. Lorsque le nom de Oriane sortit, il ne pu retenir un rire franchement amusé et secoua la tête, se reprenant rapidement cependant pour écouter la suite des appelés, ignorant qui était ce Séraphin Chantebrume, mais le saluant malgré tout d'un signe de tête entendu : les Miliciens connaissaient plus ou moins de visu les membres de la Compagnie des Lames, puisqu'on faisait parfois appel à eux pour certaines missions délicates. L'homme n'avait guère l'air commode, mais qui sait si l'équipe ne parviendrait pas à s'entendre malgré tout ? Déjà le Baron demandait à ce qu'on l'appela par son prénom, chose assez rare pour être notée et qui reçu un signe de tête approbatif de la part de l'ancien artisan. Il écouta ce qui se disait, acquiesça en silence et se tint prêt au départ de la chasse au trésor, bien décidé à aider au mieux son équipe.

La cité était en liesse, et pour cause, après les événements de l’année passée, une occasion d’oublier et de s’amuser un peu ne se refusait pas, les décorations étaient somptueuses et les couleurs vives, vibrantes, l'air résonnait du rire des enfants. C'était presque comme si rien ne s'était passé, que le monde n'était pas devenu fou et les morts affamés.

L’orage de la veille aurait pu doucher l’enthousiasme de la population mais il n’en était rien, l’on avait réparé ce qui devait l’être, replacé les décorations qui s’étaient envolées, et à la faveur de l’aube les dernières flaques d’eau s’étaient évaporées, la foule avait ré-investi les rues et les festivités avaient pu commencer.

Séraphin s’était porté volontaires comme tous ses camarades de la caserne, pour tromper l’ennui et s’amuser un peu, pour l’or aussi, et peut-être un peu pour la gloire. Toujours est-il qu’il n’avait aucun espoir d’être sélectionné, lui parmi tant d’autres.

Pourtant c’est bien son nom qui sortit de la bouche du fils du Duc, et celui d’autres personnes qu’il ne connaissait pas ou peu, le Baron de Sombrebois était une figure bien connue ici à Marbrume, et fichtre quel tarin! Les gens disaient vrai, il pourrait aisément fumer la pipe en pleine tempête! Mais hormis celui-ci, cela lui donnerait une occasion d’élargir son cercle de connaissances, et pourquoi pas d’amis?

Le petit groupe s’était rassemblé à quelques encablures de la rue des Hytres, afin de faire connaissance et parler stratégie. Il y avait Oriane, à la beauté féline et douloureuse, et Finn, mercenaire accompli mais néanmoins jovial et sympathique.

Le baron avait suggéré de commencer par le port, les sirènes étant nécessairement proches de l’eau, cela se tenait, et il fallait bien commencer quelque part.

“Pas d’objections pour ma part, préparez vos filets, on part à la pêche.”

Martin observait, circonspect, les joueurs qu'il devait surveiller. Il se sentait un peu... déçu et perplexe. La chasse venait de s'ouvrir, les équipes étaient déjà en train de se concerter pour savoir dans quel endroit chercher en priorité les Anür, et sa propre équipe se retrouvait, comment dire... Vide de toute idée. A part ce cher Baron de Sombrebois, nul ne semblait avoir pris la peine d'émettre une hypothèse. Gentil qu'il était, il avait bien envie de les mettre sur une piste, afin d'au moins leur donner matière à discuter, mais les règles le lui interdisaient. Au lieu de cela, il écouta calmement, observant un peu la foule des badauds, et les autres équipes.

Et puisque de toute façon, personne n'émit d'avis contraire à celui d'Hector, les quatre compères, liés temporairement par l'alliance que le sort avait forgé, ils finirent par prendre la direction du port.

Citation :

TEST D'OBSERVATION
Etat des autres équipes.

Hector de Sombrebois - Intelligence : 12.
Jet : 18. Raté.

Oriane Manceau - Intelligence : 8.
Jet : 3. Réussi.
Ce que tu réussis à voir t'est communiqué par MP.

Tu notes, alors que vous partez vers le port, que vous êtes plusieurs à prendre la direction de l'est de la ville. Si estimer leur trajet est impossible, le risque qu'ils se dirigent vers le port est cependant tout à fait plausible. Seule l'équipe 2 - Celle de Kira et consorts - prend la direction opposée à la votre, en direction du Temple.

Finn Gallagher - Intelligence : 8.
Jet : 15. Raté.

Séraphin Chantebrume - Intelligence : 10.
Bonus pour Sens du Détail (+1)
Jet : 17. Raté.

Vous prenez donc, sans avis contraire exprimé à voix haute, la direction orientale de la ville. Les rues sont à cette heure-ci bondée, si bien qu'il n'est pas toujours évident de se déplacer au milieu de la foule. Certains, un peu perturbés par la présence du noble à la carrure d'ours, cependant, s'écartent d'eux-mêmes devant lui afin de ne pas le gêner dans sa démarche conquérante. Simplement... les rues ne sont pas toujours rectilignes, et la surcharge de monde, couplé à l'ambiance de fête, les bruits ambiants, les rires et les chants, suivant nos protagonistes durant leur avancée, peuvent avoir raison de leur sens de l'orientation.

Néanmoins, l'Ours Hector, de sa belle mise et de son physique imposant, s'avérait d'une grande aide pour la progression au travers des rues. Cependant la vue d'un noble au coeur de la ville attisait de nombreuses convoitises, jusqu'à ce qu'un marchand de poisson, puisque c'était dans le thème de la journée et que le commerce rencontrait, aujourd'hui, un succès inespéré, s'approche du nobliau, jugeant d'un oeil critique les autres personnes qui l'accompagnaient. La vue du milicien le fit hésiter quelques instants, mais il prit le parti de les aborder.

«Excusez-moi, messire, et vous autres de vous importuner, mais aujourd'hui, nous avons eu, louée soit Anür, une pêche absolument fantastique. Peut-être que ce porte-bonheur vous aidera dans votre quête ?»

Il exhiba alors un objet que l'on voyait surtout au cou des femmes les plus aisées : une perle, parfaitement sphériques aux douces couleurs nacrées, que le soleil irisait de ses reflets.

Pendant que le marchand exhibait sa marchandise, effectivement attrayante, l'arrêt impromptu de la petite troupe leur permit de jeter un oeil aux alentours, qui sait, pour éventuellement trouver la position des autres équipes. Au lieu de voir les membres d'une autre équipe en revanche, l'éclat ambré de la tenue brilla dans la foule. Un "oh" du marchand sembla indiquer la présence surprenante de cette personne ici, suivi de près par d'autres cris. Une des équipes, justement, sortit en trombe d'une des rues perpendiculaires à la leur.

«Vite ! Attrapez-la !»

Les quatre chasseurs foncèrent dans la foule, pendant que la silhouette faussement divine se dissimula parmi les passant, et finit par se volatiliser. Il en fut de même pour les chasseurs à sa poursuite, qui foncèrent vers le sud, où était partie la jeune femme. Le marchand leur jeta un regard amusé, quoiqu'un peu triste. Lui aussi avait laissé sa candidature pour la chasse, mais n'avait absolument pas été tiré au sort, le condamnant, comme beaucoup d'autres aujourd'hui, à une journée normale, qui bien que festive, le coinçait à son étal à essayer d'appâter ceux qui vadrouillaient dans les rues, ceux-là même qui, de façon générale, en plus d'être pauvres à en manger les chats errants, s'intéressaient plus aux festivités qu'aux marchandises que l'on avait à proposer.

«Ah, je crois que votre proie vient de se faire courser par des pêcheurs plus sportifs que vous, ricana le marchand, remballant sa perle. Laissez donc mes bijoux, vous devriez foncer.»

Citation :

Apparition d'une Anür sauvage ! Libre à vous de choisir, soit vous leur courez après, soit vous continuez dans la direction que vous avez prise. Durant votre course, vous pouvez bien évidemment interagir avec les badauds, leur poser des questions, savoir dans quelle direction sont partis la sirène ou les chasseurs, ce genre de choses.

HRP a écrit:

C'est une compétition, messieurs dames, et si vous ne communiquez pas, vous risquez de perdre de l'avance, et pire, de prendre un retard colossal. Que vous répondiez tard ou non n'a guère d'importance, mais n'ayez pas peur de prendre des initiatives, de donner votre avis, de vous organiser, même hrp, pour faire avancer votre chasse. Sans quoi je me retrouve sans rien à MJiter, et obligé de vous faire comme vous : un post bateau qui n'a que peu d'intérêt, là où le groupe d'Aigue Marine par exemple, a tout de suite exprimé des avis et des projets. Essayez donc de rendre la chasse plus interactive, le sort vous le rendra !

Il fallait le reconnaitre, Finn n'était pas spécialement versé dans l'art de la compétition. Il avait grandit dans un petit village paisible, entouré d'affection et pour seule rivalité les exploits physiques ordinaires des jeunes gens qui grandissent en grimpant aux arbres, en nageant dans la rivière et en travaillant le bois de ses mains. Tout au plus avait-il prit plaisir à courir les jolies demoiselles à une époque, mais tout ceci n'avait rien à voir avec la Chasse au Trésor à laquelle il s'était inscrit, davantage par envie de découverte que par réel sens du challenge... tout du moins le croyait-il lui-même jusqu'à il y a peu. Le groupe formé après le tirage au sort était des plus hétéroclites et il fallait reconnaitre que hormis Oriane, les deux autres personnes ne lui étaient nullement familières et qu'il ne savait pas trop quelle attitude adopter dans le cas présent. Aussi suivit-il d'abord le mouvement, nonchalant ou peu s'en fallait, observant davantage les décorations festives que les autres équipes qui prenaient différentes directions qu'il n'identifia ni ne remarqua même pas, à l'inverse de sa camarade. Les rues étaient animées, tout cela participait à une journée radieuse après l'orage qui était passé et le Mercenaire aurait presque pu se croire en promenade estivale lorsqu'il stoppa devant l'étal du marchand avec les autres, admirant la magnifique perle qu'il leur présentait en songeant que cela ferait un fort beau pendentif pour une certaine Chasseuse de sa connaissance.

- J'avoue que c'est très tentant.

L'ancien artisan pensait davantage au présent qu'il pourrait faire qu'à la chance qu'il pourrait garder pour lui, songeant que Ilhanne en avait davantage besoin que lui au vu des récents évènements. Ce fut une vive agitation qui attira cependant son attention à l'opposé de l'étal, ainsi que celles des membres de l'équipe qui virent une jeune femme déguisée en divinité aquatique passer en courant, poursuivie à plus ou moins bonne distance -pour le moment- de leurs adversaires visiblement bien plus motivés qu'eux et qui semblaient prendre tout cela avec le plus grand sérieux. Quant à Finn et les autres... d'un regard ils surent, en se concertant l'espace d'une seconde d'un bref coup d’œil, que leurs idées se rejoignaient à la vue de la fausse sirène poursuivie par l'équipe adverse. Ils acquiescèrent, chacun à leur façon, l'un d'eux lâcha un délai et tous partirent au pas de course dans des directions différentes, se séparant dans les ruelles alentours avec pour unique objectif d'intercepter la cible avant leurs concurrents. Entrainé et rendu soudain motivé par un vif afflux d'adrénaline, le Mercenaire emprunta une voie parallèle à celle de leur cible, accélérant au maximum de ses capacités, esquivant aussi habilement que cela lui était possible les badauds qui, voyant l'agitation, s'écartaient autant que possible au vu du nombre de gens présents et de l'étroitesse des ruelles ou l'affleurement des étals au abord des bâtiments. Sitôt qu'il en aurait l'occasion, Finn bifurquerait dans la rue où avait fuit la jeune femme : avec un peu de chance, soit il pourrait l'intercepter, soit il se retrouverait au pire en avance sur l'autre équipe. Pourvu que les autres soient chanceux.

- Quand même, je persiste, ça me semble trop facile le Port…

Oriane ronchonnait, toujours déterminée à “voir au délà des apparences”, même s’il elle ne savait pas trop comment, sûre qu’ils passaient à côté de quelque chose, elle fixait de ses deux émeraudes les alentours. Si la plupart de leurs concurrents prenaient, tout comme eux, la direction la plus évidente, d’autres, en revanche, crapahutaient en direction du lieu de culte.

- Regardez ! Ils vont vers le temple. On devrait réfléchir maintenant à notre prochaine destination, au cas ou on arriverait à rien ici ou que les autres là- elle désigna les autres groupes du menton- la trouve avant...

«Excusez-moi, messire, et vous autres de vous importuner, mais aujourd'hui, nous avons eu, louée soit Anür, une pêche absolument fantastique. Peut-être que ce porte-bonheur vous aidera dans votre quête ?»

La mercenaire jeta un regard noir au marchand, ils avaient des têtes à se faire avoir ? Un porte bonheur, bien sur...Bon sang, ils perdaient du temps. Oriane ouvrit de grands yeux toutefois, d’abord par intérêt pour la perle qu'on leurs collait sous le nez, qui était parfaite, ensuite de surprise devant la bouille de son ami. Il pensait sûrement à cette fameuse chasseuse, Ilhanne qui avait sut conquérir son cœur. Un petit sourire se dessina sur le visage de la jeune femme la détournant un très bref instant de son objectif.

Oriane chercha à repérer à nouveau les autres élus de la chasse, mais elle ne vit rien, d’abord, puis il se passa deux choses simultanément. Un “oh” prononcé par ce vil marchand freinant les futurs gagnants, il le fallait, pour la Compagnie, et le passage éclair d’une sirène poursuivi par de maléfiques concurrents. Parce que, bien décidé à gagner comme elle l’était, elle ne voyait en eux que des adversaires qu’on ne pouvait malheureusement pas assommer à coup de bouclier. Bouclier resté au quartier général.

«Vite ! Attrapez-la !»

Sans se poser plus de question, la jeune femme, immobile, lâcha un :

- En tenaille, il faut qu’on les prenne de vitesse, moi, je les perds pas de vue !

Après un clin d’oeil amusé à Séraphin et un sourire à qui croisait son regard, Oriane fonça à travers la foule à grand renfort de :

- Vous l’avez vu ? Pardon, pardon, poussez vous s’il vous plait ! Elle est partit par ou la sirène, vous l’avez vu, s’il vous plait blabla... ?

Parce que, pour l’heure, elle n’avait plus le visuel de la fausse Anûr, seulement des chasseurs, du moins lui semblait-il et le maintenir dans une telle foule, restait possible mais difficile. Mais clairement vital. Alors en soufflant comme un bœuf, courant et jactant en même temps, la mercenaire faisait de son mieux pour se frayer un chemin et se montrer charmante, souriante et papillonnante des cils, avec tout ceux qui croisaient sa route, susceptible de l'aider. Histoire de leurs donner envie de répondre.

Plus vite, plus vite...

Ils s’étaient fait berner et en beauté, une telle inattention ne pardonnait pas et pour cause, leur petite halte à l’étal du marchand allait bien finir par leur coûter cher. Oriane les yeux écarquillés et la bouche entrouverte semblait comme figée, son attention toute entière rivée sur la perle que le camelot agitait sous son nez. Le bougre avait du flair, il avait repéré sa proie au premier coup d’oeil, peut-être était-il posté ici afin de ralentir les participants?

Nul n’aurait l’occasion de le savoir, une soudaine agitation dans la foule arracha les joueurs à leur contemplation, juste à temps pour apercevoir une sirène fendre la cohue, suivie de près par une équipe adverse.

Tous se regardèrent un instant et après un clin d’oeil appuyé qui lui allait d’ailleurs fort bien, Oriane lâcha un :
“En tenaille, il faut qu’on les prenne de vitesse, moi, je les perds pas de vue !”

Ni une ni deux tous partirent en trombe, chacun dans une direction, espérant prendre leurs rivaux de court. Séraphin eut juste le temps d’entendre Le Baron leur dire de rebrousser chemin d’ici cinq minutes si la pêche était vaine.

Pas de temps à perdre, il ne s’embarassa pas de précautions et les badauds qui ne s’écartèrent pas assez vite en furent pour leurs frais, de sa grosse voix il héla la chalanderie.
“Faîtes place, écartez vous!’’


Voilà qui finirait d’attirer leur attention, petit à petit un passage se dessinait devant lui, et il pu presser le pas, s’arrêtant de temps à autres afin de demander à des marchands s’il avançait dans la bonne direction, courrant à en perdre haleine, il tourna à gauche à un croisement et tomba nez à nez avec Oriane, enfin plutôt tomba dans Oriane, et les deux s’étalèrent de tout leur long dans la boue, sales et haletants.

“Nous voilà beaux, je crois qu’on les a vraiment perdus maintenant, à ton avis qu’est-ce qu’on devrait faire? Le port ça parait un peu facile, et à mon avis ils auront mis la main dessus avant qu’on arrive là bas, non je pense qu’on devrait partir dans la direction opposée, pourquoi pas vers le quartier de la milice? C’est pas un mauvais endroit pour se cacher, et c’est plutôt sûr. Retournons voir les autres, peut-être qu’ils auront d’autres idées.”

Plus vite, plus vite…ou pas.

Quittant une énième ruelle pour une autre, la mercenaire focalisée sur son objectif, eu tout juste le temps de sursauter avant d’être percuté de plein fouet, de perdre son souffle et de se retrouver étalée par terre, écrasée par un concurrent qui ne voulait pas se faire voler sa sirène !
La jeune femme releva le visage et planta son regard vert et courroucé sur…

Séraphin ?! Écartes toi et aides moi à me relever veux-tu ? Tu ne peux pas faire attention bon sang ! C’est notre seule chance de rattraper notre retard !

La mercenaire grimaçante s’aida de la main de son partenaire de jeux pour se remettre sur pied.

- Ah ça pour être beau on est beau ! La faute à qui ?

Par réflexe plus qu’une autre chose la jeune femme s’essuya les fesses à deux mains, dans un geste vif qui témoignait de son agacement avant de lâcher un petit ricanement qui frôlait le grognement à ses mots.

- Le quartier de la milice ? Les thermes, moi je parierais là dessus ! Mais si tu veux mon avis, il est trop tard pour réfléchir, ça, c’était avant qu’il fallait le faire. De plus, je refuse d’abandonner, pas après qu’on se soit ridiculisés de la sorte ! Oh non, je me fiche des cinq minutes ! On va l’attraper cette sirène et lui tomber sur le râble. Elle nous oubliera pas de sitôt ! Fais moi confiance !

Elle saisit le milicien par le poignet, salissant encore davantage ses vêtement, avant de finalement se rendre compte de son geste déplacé et de le lâcher aussitôt. Fort heureusement, sa longue course effrénée cacha au milicien le rouge qui lui était monté aux joues. Quel geste déplacé ! Ce jeux lui faisait perdre tout raison ! Oriane poursuivi sa mission presque divine, interrogeant les passants toujours aussi mielleusement, courant dans l’espoir de rattraper son retard, espérant que les autres se soient montrés plus efficaces et plus chanceux.

Je vous en conjure, une seule calamité dans l'équipe, pas deux !

"On part à la pêche" ! Ah ah ah ! Ce Séraphin ne manquait pas d'humour. Le baron marcha à ses cotés en direction du port, lui expliquant qu'il n'avait jamais pêché mais que pour une première expérience, ramener une sirène dans ses filets serait, à proprement parler, une pêche miraculeuse ! Mais les deux hommes n'eurent guère l'occasion de plus discuter. Les rues de la villes étaient pleines en ces festivités et celles menant vers le quartier portuaire ne dérogeaient pas à la règle. Hector, par la force des choses, se retrouva rapidement en première ligne, imposant son physique et son rang pour ouvrir un couloir à travers la foule dense.

Malheureusement, la vue d'un noble attisait également les convoitises. Un marchand tenta de refourguer à Hector un porte bonheur, une perle nacrée. Hector ne croyait pas en ces superstitions et n'avait pas non plus de femme à honorer d'un tel présent. Il fit "non" de la tête et pensait continuer... mais Finn Gallagher se montra tenté par la perle. Hector s’apprêtait à lui dire ce qu'il pensait de cette perle quand un éclat nacré frappa son regard. Les cris de surprise de la population conforta le baron dans l'idée qu'il en avait bien une, de ces sirènes ! Seulement une autre équipe, également sur le qui-vive, se lançait déjà à la poursuite de la fausse Anür.

Hector et ses équipiers se regardèrent. Il fallait foncer et tenter de prendre la sirène à revers. Seulement comment se retrouver après cela ? Le baron de Sombrebois eut tout juste le temps de crier "On s'retrouve ici dans cinq minutes !" que ses compagnons s'étaient lancés, chacun par une rue différente, pour prendre la femme en tenaille. A son tour il partit. Et comme il n'était pas un coureur rapide, il décida non pas de contourner la sirène, mais de suivre simplement son trajet (et celui des membres de l'autre équipe). Peut-être saurait-il se montrer plus malin, en examinant les recoins de la rue où la sirène s'était engouffrée. Elle s'était peut-être cachée dans un tonneau, sous un étal, derrière une caisse... Hector prenait - au risque de se salir - le temps de bien inspecter chaque recoin... et, lorsqu'il tombait sur une personne qui lui semblait de bonne foi, il lui demandait "Auriez-vous vu la sirène ?", "S'est-elle cachée par ici ?", etc. Il était tranquille, la baron, pas essoufflé pour un sou, il suivait sa piste tel un fin limier, faisant confiance à son flair et à son instinct de chasseur !

Elle était clairement furieuse, mais l’espace d’un instant, alors qu’elle lui saisissait le poignet pour l’entrainer à sa suite, elle avait rougi imperceptiblement, oh elle pensait que sa folle course et le rouge qu’elle portait déjà aux joues suffiraient à camoufler son embarrassement, mais il n’en était rien, et cela lui allait fort bien!

“Le quartier de la milice ? Les thermes, moi je parierais là dessus ! Mais si tu veux mon avis, il est trop tard pour réfléchir, ça, c’était avant qu’il fallait le faire. De plus, je refuse d’abandonner, pas après qu’on se soit ridiculisés de la sorte ! Oh non, je me fiche des cinq minutes ! On va l’attraper cette sirène et lui tomber sur le râble. Elle nous oubliera pas de sitôt ! Fais moi confiance !”

“Les Thermes? tu crois qu’elle va sagement nous attendre en barbottant dans la flotte? Bon de toutes façons tu as l’air d’être aussi têtue que moi, je te suis, on continue vers le port donc? C’est pas un peu trop simple? Je pense que la sardine a voulu nous faire croire qu’elle filait par là-bas, mais qu’elle a bifurqué avant, c’est rusé la poiscaille, m’est avis qu’elle est pas loin, planquée quelque part, elle s’est montrée juste pour nous faire cavaler. Mais bon, ce que femme veut, j’irais où tu iras jolie mercenaire!”

«Elle court, elle court, la parodie d’Anüüür ! ♫» — Séchel Mardou, Troubadour Itinérant.

La Sirène courait, courait au loin, sachant pertinemment que le moindre arrêt pourrait être la clé de la victoire pour ses poursuivants. Elle zigzaguait dans les ruelles, revenant parfois sur ses pas, accélérant, ralentissant, se servant des étals de certain marchands de sortie comme cachette, ressortant au moment opportun. Ce qu’elle ne savait pas, c’est que deux équipes étaient à sa suite, et non une seule. Ou en tout cas… une et demie. Deux éléments d’une équipe, pour ne citer aucun nom, un soldat au nom angélique traîné par une mercenaire aux prunelles viridiennes, s’étant télescopés lors d’une folle et imprudente cavalcade, le délai imposé a pris une tournure plus dramatique. Tout n’est pas perdu cependant. Car fort de leur constitution physique, l’une athlétique, l’autre purement guerrière - quoi qu’un peu trop bon vivant, si l’on en juge à l’embonpoint - les deux autres membres de l’équipe qui nous intéresse ici ont continué leur progression dans les ruelles. Quant à l’avancement des protagonistes ayant aperçu la sirène les premiers…

Citation :

TEST DE PROGRESSION

♦ Sirène
Jet : 10. Moyen.

♦ Groupe 3
Jet : 4. Bonne réussite.

Au bout de quelques longues minutes de course effrénée, la sirène commença à ralentir. Elle était une femme sportive, mais il ne fallait pas exagérer. Son souffle commençait à se saccader de plus en plus, et une désagréable douleur commençait à percer son flanc gauche. Elle s’arrêta totalement quelques secondes, et prit l’outre d’eau que lui offrit grâcieusement un marchand présent non loin d’elle, conscient de ce qu’elle représentait, et de la difficulté de l’épreuve pour ces pauvres sirènes devant échapper aux assauts de leurs “agresseurs”. Elle souffla encore une petite minute, puis reprit sa course, plus lentement cette fois.

Néanmoins, derrière elle, l’équipe qu’elle avait réussi à semer progressait, et rapidement. Au contraire de Séraphin, Oriane, Finn et Hector, ils s’étaient groupés, et avaient avancé selon le trajet emprunté par la sirène. Quatre personnes, quatre fois plus de personnes interrogées au même endroit, quatre fois plus d’endroits inspectés. Une stratégie qui semblait payer, si l’on s’en référait aux deux ruelles qui séparaient l’équipe en question de la sirène. Les autres n’étaient en revanche pas en reste, malgré leurs quelques déconvenues.

Citation :

TEST DE PROGRESSION

♦ Finn Gallagher
Jet : 20. Echec Critique. Rip.
Malgré ta course effrénée et endurante, le moment fut choisi par une procession de prêtres, animant et guidant un cortège en l’honneur de la déesse pour te barrer la route, alors que tu te rapprochais incessamment de ta cible. Tous s’écartant sur le côté de la ruelle pour laisser passer les religieux, les déguisés, les porteurs de tridents et de torche et les troubadours, tu te retrouves avec trois choix possibles : prendre une ruelle direction le Goulot, prendre une ruelle direction le Port, ou attendre. L’attente te faisant perdre énormément de terrain.

♦ Hector de Sombrebois
Jet : 15. Moyen moins.
Tu avances Hector, et dans la bonne direction. Malheureusement, le chemin que tu as emprunté, à la suite de cette sirène, est parsemé de miséreux, qui s’ils sont heureux d’assister aux festivités, ne peuvent rater la présence d’un noble avec une telle carrure, probablement bien nourri. Ils ne cessent de t’aborder au rythme de ta course, quémandant piécettes, bénédictions et un peu de nourriture. Et ils sont nombreux.

♦ Oriane Manceau et Séraphin Chantebrume
Jet : 1. Réussite Critique. Les boulets qui font un perfect… J’y crois pas.

Vous arrivez dans la zone où se cache la sirène. Et vous y arrivez vite. La course des précédents poursuivant ayant aidé à dégager un peu les rues, vous avez tôt fait de les rattraper. Cependant, un badaud, charmé par la beauté acérée d’Oriane, ou peut-être par l’air menaçant de Séraphin, le choix est votre, s’approche de vous pour vous révéler qu’elle s’est dissimulée derrière l’étal d’un tanneur, cachée derrière les fourrures puantes. A vous de voir si vous attendez / cherchez vos collègues, ou non.

•Position de Finn Gallagher : > 100m.
•Position de Hector de Sombrebois : ~ 30m.
•Position de Oriane Manceau et Séraphin Chantebrume : ~ 10m.

Ainsi, l’équipe dispersée approchait peu à peu la fausse sirène. Mais durant les pérégrinations de chacun des groupes, l’équipe qui avait alerté celle d’Hector et consorts savait qu’elle n’était pas la seule à chasser. Il y avait quatre équipes en tout, et il était probable que leurs idées convergent, au bout d’un moment. Alors tout en traquant cette sirène, dont la distance qui les séparaient ne faisaient que diminuer, il traquaient également l’autre équipe. Nul droit à la violence, certes, mais ils pouvaient leur barrer le chemin, n’était-il pas ?

Citation :

TEST D’OBSERVATION

♦ PNJ numéro 1 - Intelligence : 8
Jet : 13. Raté.

♦ PNJ numéro 2 - Intelligence : 8
Jet : 17. Raté.

♦ PNJ numéro 3 - Intelligence : 8
Jet : 3 Réussi.

♦ PNJ numéro 4 - Intelligence : 8
Jet : 13. Raté.

Malheureusement pour Oriane et Séraphin, l’un des membres de l’équipe finit par entrevoir l’uniforme militaire du milicien, détonnant violemment avec l’ambiance, et surtout, isolé, inclus dans aucun binôme, ou unité. Il réfléchit quelques secondes à une stratégie pour l’handicaper, puis, un sourire mesquin aux lèvres, s’approcha d’un des badauds.

«Toi, là. Je te promets un écu si tu arrives à faire filer le soldat, là-bas. Trouve une excuse, mais tu seras récompensé s’il quitte le quartier.»

Appâté par le gain, forcément, la somme colossale d’un écu pouvant lui assurer une certaine dose de nourriture pendant un bon moment, il eut une légère hésitation, puis fonça sur le soldat, s’ébouriffant un peu les cheveux au passage, prenant un air alarmé, apeuré même, allant même jusqu’à feindre les larmes.

«Sieur milicien, sieur milicien ! Vite ! Nous… il reprit son souffle après une petite pause et repris, le teint rougeaud. Nous avons été… cambriolés par des bannis. Ils ont pris la fuite, mais courent toujours, je vous en prie !»

Citation :

TEST D’OBSERVATION

♦ Séraphin Chantebrume - Intelligence : 10.
Bonus pour Discernement - (+1)
Jet : 4. Réussi.

Tu peux sentir que l’homme n’est pas totalement honnête. Il n’a pas l’air si effrayé ou outré que cela, finalement, et sa tenue n’est pas exactement celle que l’on pourrait attendre d’un marchand, plus susceptible d’être cambriolé qu’un simple manant. De plus, tu remarques qu’il n’a pas du courir bien longtemps et que son essoufflement est démesuré.

Plus loin, le commanditaire de cette tentative ratée d’éloignement reste observer la scène, pendant que les autres poursuivent les recherches.

PROCHAIN POST : 30/10 entre 20h et 23h.

Hector ne trouvait rien dans cette rue. Rien... enfin pas tout à fait. Des gamins des rues, des mendiants, des quémandeurs de toutes sortes, ça oui, il en trouvait !

- Monseigneur, une pièce pour manger !
- Z'auriez que'que chose pour moi et mes enfants ?
- Sire, un écu, siouplaaaiiiiiiit !
- Je n'ai pas d'argent sur moi ![...] Plus tard ![...] Lâchez moi, voyons ! Tonnait-il pour écarter la populace de ses basques... mais sans grand succès.

Au bout d'un moment, après avoir constaté que les tonneaux étaient vides de sirènes et que personne ne se cachait derrière les étals de poissons ou les caisses de bois, Hector repoussa les pauvres hères. Jouer l'inspecteur n'était pas - pour l'heure en tout cas - la bonne stratégie. Se redressant, se mettant sur la pointe des pieds, même, pour regarder au loin, le baron de Sombrebois avisa la course effrénée qui déplaçaient des spectateurs à une trentaine de mètres devant lui...

C'est là bas que ça se joue ! Se dit-il, convaincu.

Sans réfléchir plus avant, il prit son élan...

- Place ! Faites place !

... et il se lança à la poursuite de ses adversaires et de ses partenaires ! Il n'avait pas de temps à perdre et, au risque de bousculer certains spectateurs, il décida de foncer dans la mêlée tel un sanglier dans un troupeau de brebis ! A croire que le jeu, la compétition, lui était vraiment monté à la tête.

Lorsqu'il vit qu'Oriane et Séraphin étaient devant lui, à la poursuite de la sirène, il leur cria :

- Continuez ! Ne m'attendez pas !

Il avait un peu de retard sur les plus habiles et rapides coureurs, mais il ne doutait pas qu'avec sa carrure de 3ème ligne, il n'aurait pas de mal à s'extirper de la mêlée pour plaquer la sirène - avec classe et douceur, évidemment !

“Les Thermes? tu crois qu’elle va sagement nous attendre en barbottant dans la flotte? Bon de toutes façons tu as l’air d’être aussi têtue que moi, je te suis, on continue vers le port donc? C’est pas un peu trop simple? Je pense que la sardine a voulu nous faire croire qu’elle filait par là-bas, mais qu’elle a bifurqué avant, c’est rusé la poiscaille, m’est avis qu’elle est pas loin, planquée quelque part, elle s’est montrée juste pour nous faire cavaler. Mais bon, ce que femme veut, j’irais où tu iras jolie mercenaire!”

Oriane avait croisé les bras pour fixer le mercenaire, incapable de décider si cet homme l’agaçait définitivement ou non, le fait d’avoir mal aux fesses après sa chute ne jouait pas en sa faveur mais il savait parler aux dâmes. Le fait est, qu’elle l’avait été, dans une autre vie.
Aussi, un sourire se dessina t’il brièvement sur son visage.

- Monsieur est un beau parleur, mais ça me va ! Tu n’a pas tord, elle nous fait tourner en bourrique mais on va le lui faire payer, elle est à nous.

Le menton un peu relevé, témoignant d’une certaine fierté, un peu ridicule, crotté comme ils l’étaient, la jeune femme s’était remise en route, Séraphin, qui n’avait pas mentit, sur les talons. Ils n’avaient pas fait beaucoup de pas qu’à nouveau, quelque chose les ralentissait. La jeune femme se retourna et soupira bruyamment, ne cachant pas sa mauvaise humeur à celui qui osait les interrompre dans sa quête de fortune pour la Compagnie.

«Sieur milicien, sieur milicien ! Vite ! Nous… il reprit son souffle après une petite pause et repris, le teint rougeaud. Nous avons été… cambriolés par des bannis. Ils ont pris la fuite, mais courent toujours, je vous en prie !»

Plantant ses deux billes vertes sur son partenaire, la rouquine ne put s'empêcher de répondre, avant ou après lui, peu importe, dès que l’occasion d’en placer une se présenta :

- De la sécurité y en a partout, de toute façon c’est trop tard non ? Des bannis seront vite rattrapés. Ne me dis pas que tu vas t’occuper de ça ? Ton moment de gloire tu l’auras quand on aura trouvé la poiscaille, comme tu dis. N’oublie pas, ce que femme veut…

S’il lui faisait faux bon, elle comptait bien le lui faire regretter par un snobisme exemplaire. C’est à ce moment qu’elle se rappela avoir entendu la voix du baron les encourageant à continuer. Ce qui la réveilla de ses quelques instant perdus, une erreur qui pouvait leurs coûter cher !

- Fais comme tu veux, moi je continue, on est trop prêt du but !

Avec un petit air déterminé, qui était à la mesure de ce qu’elle ressentait, la mercenaire était décidé à passer l'air de rien devant l'étal du tanneur indiqué avant de sauter dans le tas tel un diable sortant de sa boite. Si elle se montrait trop insistante du regard, la sirène, ou leurs rivaux, risquaient d'utiliser cette information durement gagné à la sueur de son charsime, sans aucun doute.