[Event] Du Pain et des jeux - Partie Marbrume - [Equipe 1] [Clôturé]

Oriane se contenait pour ne point montrer son empressement et son excitation à l’idée d’obtenir un indice auprès du marchand, peut être enfin véridique. Ils avaient une direction, s’ils pouvaient en plus glaner des précisions, finalement sans trop se fouler, ou plutôt sans trop DE foulées, voilà qui allait très bien à la jeune femme. La mercenaire était habitué aux regards et aux réflexions que son accoutrement pouvait générer, tenue à présent un peu sale, merci Séraphin. Vivre auprès d’hommes qui ne la jugeaient pas, l’y avait grandement aidé. Elle avait tout de même longuement hésité à porter une de ses robes confortables mais elle ne s’y sentait plus aussi à l’aise qu’autrefois, n’en portant qu’en de très rares occasions, et surtout, cela l’aurait pénalisé. Sa course éperdue dans les rues de la ville en était une preuve suffisante, mais cela risquait de lui compliquer les choses à un moment ou à un autre selon qui se trouverait en face d’elle...

Pour l’heure, toutefois, les choses se présentaient bien. Jetant un regard au Pierrot un instant, elle se tourna à nouveau vers l’homme qui venait de lui offrir gracieusement une piste, qu’il fallait espérer précieuse, parce que les regards insistant étaient pesant. Si les autres avaient de la chance et qu’enfin ils avaient le même son de cloche, alors peut être que tout n’était pas perdu, c’était tout ce qui devait compter.

- Messieurs, je vous suis infiniment reconnaissante de votre aide, sachez que je ne l’oublierais pas. Je vous souhaite une très belle fête !

Oriane s’était même fendu d’un de ses sourires charmeurs dont elle avait l’inconscient secret. Faisant volte face, elle avait croisé le regard du baron, non loin d’elle, puis celui de Finn qui se dirigeait dans leurs directions.

- Ces hommes ont eu la gentillesse de me conseiller de m’adresser à leur collègue, Gelland, c’est le poissonnier. Il aurait potentiellement entendu ou vu quelque chose qui pourrait nous intéresser. J’y vais de ce pas !

D’un geste du menton, la jeune femme leur désigna la direction avant de la prendre, zigzaguant entre les badauds et les clients potentiels, ragaillardis par les informations déjà obtenus par le baron.

Spoiler:

Un instant fugace, un bref coup d’oeil et Séraphin vit le Baron glisser sa perle dans la main d’une ribaude qui battait un peu trop bien des paupières, tout ça pour attraper la chtouille, quel gâchis…

    Tandis qu’Hector usait et abusait de ses charmes, avec toutefois un certain succès, Finn s’était fait rabrouer par un clochard en guenilles, à croire qu’une malédiction pesait sur lui tant le malheur et la malchance semblaient hanter le moindre de ses pas. La belle Oriane de son côté avait eu plus de chance et s’était mise en quête d’un poissonnier providentiel. Cette aventure semblait s’être finalement décidée à prendre une bonne tournure, pourvu que cela dure...

    De retour à sa taciturnité, il attendit dans l’ombre et observa, scrutateur, la foule qui s’agitait autour d’eux. Attentif au moindre détail qui pourrait les aider, mais celui qu’il repéra, à défaut d’être un très gros détail n’avait pas l’air de sembler vouloir les aider, bien au contraire. Il rôdait autour d’eux comme un fauve à l'affût, son regard torve et libidineux planait sur Oriane depuis quelques temps maintenant. L’homme n’avait pas repéré Séraphin mais semblait inquiet et jetait régulièrement des coups d’oeil autour de lui, il préparait un mauvais coup et tout laissait à penser que les formes félines et gracieuses de la mercenaire n’y étaient pas étrangères.

    Et ça, c’était juste ce qu’il fallait pour énerver encore un peu plus un Séraphin déjà bien irrité.

    Usant de sa discrétion, Séraphin attendit que le groupe s’éloigne en direction de l’étal du poissonnier. Eu égard à la sainte trouille que ce dernier lui inspirait et au fait qu’il se faisait discret depuis un moment, l’arbitre supposerait qu’il rôdait autour d’eux et ne chercherait pas spécialement à savoir où il se terrait.

    Immanquablement, le rôdeur emboîta le pas au petit groupe, relâchant ainsi sa vigilance, ce qui permit à un Séraphin enragé de le contourner et de le coincer dans une ruelle. Ils étaient désormais face à face, et seuls. Et c’était aussi affreux à voir de près que de loin, peut-être même plus encore. La mine patibulaire et l’oeil vitreux, des dents sales et en éventail, une démarche chancelante et courbée. Et cette bosse dans ses braies qui ne semblait pas vouloir disparaître…

    Le type reconnut immédiatement l’uniforme de Séraphin et recula contre le mur le plus proche en hoquetant de plates excuses et des justifications farfelues. Il savait qu’il était coincé, et que s’il tentait quoi que ce soit ou menaçait le milicien, ce dernier l’éventrerait sur place. Il leva donc les mains en signe d'apaisement et attendit la suite.

    “Ma parole a force de loi, et je peux certifier que tu nous traquais avec des intentions on ne peut plus…” Un signe du menton en direction du bas ventre du malfrat. “Malsaines, et tu sais pertinemment quel sort est réservé à des engeances telles que la tienne, je m’assurerai de te trouver un compagnon de cellule ayant les mêmes, penchants, que toi. Ou tu peux m’aider, tu nous a suffisamment observés pour savoir ce que nous cherchons, et tu te caches assez bien pour avoir vu des choses, ne me dis pas qu’une petite sirène ne serait pas à ton goût? A toi de voir, tu m’aides et tu disparais, ou c’est au mieux les cachots, au pire le bannissement. Et j’imagine que tu sais ce qu’il t’arrivera si jamais tu croises mon chemin à nouveau…”

    Le message avait l’air d’être passé, reste à savoir quelle décision Tartempion allait prendre. Ensuite Séraphin irait rejoindre ses camarades.

Chacun y allait de son enquête, de sa tentative de persuasion, ou de temps en temps, de séduction. Sauf un. Juste un seul. Profitant de ce que l’arbitre n’avait pas l’attention centrée sur le milicien moribond, Séraphin alpagua, sans réelle délicatesse, le rôdeur qui traînait non loin d’Oriane, depuis un petit moment. Visiblement ses intentions étaient loin d’être cléricales, ou tout du moins eusse-t-il alors fallu voir là un parallèle avec les plus gros scandales socio-religieux rapportés dans un bien lointain futur. Mais trêve de considérations pédophiles. Jouant sur le trafic humain, la filature et le détournement, le soldat finit par réussir à coincer le maraudeur dans une sombre ruelle dispensée de toute circulation. Ce qui contrevient légèrement à mon arrêt concernant les références salaces. Quoi qu’il en soit, l’homme traqué par Séraphin ne payait pas de mine du tout. Enlaidi par l’époque difficile, et très probablement un manque total d’hygiène, de négligence et d’abus de substances aussi diverses que nocives, il observait, couard, le soldat qui l’avait piégé. Ses yeux, fuyants, scrutaient par dessus son épaule, évitant à tout pris de croiser le regard de son potentiel agresseur. Il se recroquevillait légèrement sur lui-même, épaules voûtées, maigre protection contre la présence non désirée. Zut, il avait perdu la trace d’Oriane. Il se mordit légèrement la lèvre, au discours du milicien, cependant.

Citation :

Test de persuasion

♦ Séraphin Chantebrume - Charisme : 9.
Bonus pour Interrogatoire (+1).
♦ Maraudeur Obsédé - Endurance : 8.

Jet (Séraphin) : 5. Réussi.
Jet (Maraudeur) : 19. Echec Cuisant.

Le moral du rôdeur flancha dès les premiers mots. Menaçant Séraphin paraissait plus grand encore dans l’ombre de cette rue, occupant presque toute la place disponible. L’épée à son flanc, son armure, voilà qui contribuait à le rendre pas seulement inquiétant, mais également terrifiant. Il hésita quelques secondes, puis secoua frénétiquement les mains pour se dédouaner, jugeant que le beau cul d’une aventurière ne valait peut-être pas le bannissement.

Il recula de quelques pas, effrayés. Il secoua négativement la tête, les mains levées devant lui en signe de paix. Par les dieux, pas le bannissement non, il était juste… Il se mordit la lèvre inférieure, puis répondit d’un ton précipité :

«Non m’sieu, j’vous jure, vous vous méprenez. J’ai juste trouvé la mousmé fort à mon goût, m’en voulez pas, par là on s’coltine que des cagaudes avec plus de vers entre les cuisses que d’mites dans les jupons, si vous voyez c’que j’veux dire. Avouez qu’à ma place vous auriez tiqué aussi nah ?»

La bouche pleine de postillon qu’il dispersait généreusement, maculant le cuir vêtant Séraphin, la lueur lubrique dans ses yeux s’éveilla une fois de plus quand il fit référence à Oriane.

Citation :

Test d’observation

♦ Séraphin Chantebrume - Intelligence : 10.
Bonus pour Sens du détail (+1).
Bonus pour Discernement (+1).
Jet : 2. Réussi.

L’on donnerait bien cet homme coupable de nombreux méfaits, et c’était probablement le cas. Il semblait sérieusement n’être attiré que par Oriane, en dépit du but réel de votre présence dans les rues. Apparemment, seules les phéromones dispersés par l’aventurière avaient attiré cet homme infect. S’il ne savait rien au sujet de votre chasse, il n’avait cependant clairement pas l’air d’un enfant de choeur, qu’on se le dise. Ses yeux parlaient pour lui.

Pas de chance. Au mieux un prédateur sexuel, mais certainement pas un homme qui savait quelque chose à propos des sirènes en maraude dans les ruelles de la ville. Quoi qu’il puisse se passer par la suite, en tout cas, cet homme ne serait d’aucune utilité. Tu as peut-être réussi à empêcher un viol, cependant. Au fond, ce n’est pas si mal.


En ce qui concernait les trois autres, Finn avait réussi l’exploit de se faire, une énième fois, refouler. Quand il ne s’agissait pas de son propre cerveau, il s’agissait de mendiants, et d’autres personnes qui décidément, ne le laissaient pas vivre en paix. Cela surprit cependant le mendiant, lorsque le mercenaire, malgré ses vertes rebuffades, lui laissa un sou. Il observa la pièce un moment, un long moment même, gagné par un vague sentiment de culpabilité. Parce qu’il ne savait rien, peut-être, et qu’un homme généreux méritait une aide, quelle qu’elle soit. L’on ne le saurait jamais.

En toute honnêteté, les choses partaient cependant très bien. Hector avait obtenu, voire limite extorqué, vu l’état de la pauvre ribaude humide à en guérir la soif de la ville, de précieuses indications, et le charme décidément ravageur d’Oriane lui avait attiré la sympathie un brin espiègle des commerçants, dont le collègue savait visiblement beaucoup de choses. Quitte à ce qu’ils perdent de nouveau un membre de leur équipe en la personne du terrible soldat Séraphin, ils partirent donc tous trois vers la zone indiquée. Il devait être aisé de la trouver. Le centre de la Hanse, le Marché Couvert, voilà qui était suffisant. Vraiment ?

Citation :

Test d’orientation groupé

♦ Oriane Manceau - Intelligence : 8.
Bonus pour Mémoire (+1).
Jet : 2. Réussi.

♦ Hector de Sombrebois - Intelligence : 12.
Jet : 13. Raté.

♦ Finn Gallagher - Intelligence : 8.
Jet : 5. Réussi.

Si Hector semblait aussi paumé qu’il était possible de l’être dans ce quartier qu’il n’avait peut-être pas l’habitude de fréquenter, ce n’était pas le cas pour Finn, ni pour Oriane. Ils trouvèrent bien vite le marché, ainsi que la poissonnerie indiquée par les commerçants. Il y avait de nombreux étals, présentant une grande variété de poisson. Et l’on comprenait pourquoi; le tenancier, un homme ridiculement costaud, à la mine patibulaire, lézardée par de nombreuses cicatrices, jaugea d’un air méfiant ceux qui s’approchaient de sa boutique. Il avait été un marin coriace, cela se sentait, et devait probablement avoir essuyé dans sa carrière plus de violentes tempêtes qu’une vie permettait de supporter. L’un de ses yeux, barré d’une épaisse triple cicatrice, témoignait aussi d’une rencontre avec un probable fangeux. Laiteux, il ne voyait plus rien depuis déjà bien longtemps. Mais l’homme était rangé, désormais. Près de lui, une enfant, de sept ou huit ans tout au plus, était assise sur une barrique pleine de sel. Elle comptait joyeusement les pétales d’une marguerite, et esquissa un petit sourire espiègle, lorsqu’elle vit les concurrents arrivés. Un sacré contraste entre le paternel et sa progéniture, s’il en était. L’une fleurant l’innocence et la gaieté, l’autre dépassant allègrement le double mètre, aussi large que haut, le bras prompt à vous rompre les os.

Il jeta un oeil de biais à sa fille, qui entra prestement dans la modeste boutique. Celle-ci était composée d’une maison, car ils vivaient là, de bien petite taille, et dans une pièce annexe, un saloir. Il expliquait d’ailleurs la présence d’autant de sel proche des étaux et aux alentours de la maisonnée. Cette poissonnerie, pour qui savait se fournir en aliments, si elle ne jouissait d’aucune réputation, était réputée comme étant la meilleure de toute la ville. Et de très loin. Car son tenancier, cet homme si menaçant, avait en réalité, d’après les on-dits en tout cas, reçu la bénédiction d’Anür elle-même. Alors qu’il courait les mers, dans sa jeunesse, et même après, il avait connu de nombreux naufrages, de nombreux abordages par les pirates. Et à chaque fois, il avait survécu. Aujourd’hui, s’il se contentait de vendre du poisson, c’est parce qu’à la faveur d’une mer d’huile, surmontée par l’oeil glacé de l’astre lunaire, il reçut la parole d’Anür. Une fantastique créature d’une beauté irréelle, mi-femme, mi-poisson, aux airs aussi séducteurs que majestueux, si belle qu’elle ne pouvait même pas être regardée en face, lui dit qu’en échange de sa protection, il devait arrêter de défier son royaume par ses cavalcades effrénées. Le monde aurait un jour besoin de lui, sur terre. Mais qu’il répande donc ses dons, ses petits enfants, car l’homme n’aurait bientôt plus que cela pour survivre.

Alors il avait obéi. Ne pêchant plus qu’à quelques milles nautiques du port, il revenait les filets toujours chargés de nombreux poissons, et les vendait au prix le plus adapté au marché. Sa fille était née moins d’un an après cet étrange songe éveillé. Y voyant là un message des plus clairs, il avait toujours chéri l’enfant, malgré l’absence de fils, comme s’il s’était agi d’une incarnation d’Anür elle-même. Un homme plus pieux et amoureux de sa déesse que nombre de clercs pourtant zélés.

Il jaugea les concurrents, pendant quelques minutes, puis écarta l’un des étals qui bloquait l’entrée de l’habitat. Il se plaça néanmoins devant l’entrée.

Entrez, elle est à l'intérieur. Je vous conseille cependant d'agir avec le respect dû à une incarnation de la déesse, quand bien même celle-là est factice.

Il jaugea chacun des participants, puis esquissa un petit sourire avenant. Sur sa face, cela semblait pourtant une menace à peine voilée. Il finit donc par s'écarter.

A l'intérieur, cela empestait sérieusement le poisson. Dans le saloir, c'était encore pire, l'air mêlant les effluves maritimes avec l'iode, qui pénétrait et agressait sauvagement les narines. Un foulard noué autour du visage - depuis combien de temps était-elle là ? - une jeune femme, d'environ la vingtaine d'années, déambulait trident en main entre les poissons pendus et recouverts de sel. Elle se retourna, l'air joyeux - pour ce que l'on en pouvait voir - vers les concurrents. L'arbitre suivait de près. Il s'inquiétait un peu de la disparition de Séraphin, mais néanmoins, avait bien compris que dans cette équipe, l'inquiétude était quoi qu'il arrive une mauvaise chose.

La sirène s'inclina poliment, un sourire déformant légèrement le masque de tissu qu'elle portait.

«Félicitations à vous ! Vous avez fini par me trouver, j'ai cru que je passerais la nuit ici sans que quelqu'un ne me découvre... Elle laissa un petit soupir lui échapper, avant de reprendre son discours de congratulations. Puisque vous êtes les premiers à me débusquer, voilà l'indice pour la seconde épreuve.»

Elle sortit de sa tunique divine une boîte cylindrique de bois. Scellée par un cachet de cire à l'effigie d'Anür, elle le laissa en possession des joueurs, saluant au passage l'arbitre d'un sourire avenant.

«Je vous conseille de l'ouvrir dehors, néanmoins. Ici il fait assez mauvais sentir, et je pense que le soleil est bien plus agréable pour la découverte d'un trésor mystérieux, ne pensez-vous pas ?»

Elle eut un petit rire amusé, et s'en fut, cette petite sirène, fille aînée de notre énorme poissonnier. Autant dire qu'elle remonta juste dans les étages. Une fois sortis, ils purent découvrir l'indice, le temps que Séraphin les rejoigne. Le poissonnier, amusé, avait remis son étal en place, et contemplait, l'air peut-être un peu nostalgique, ces gens qui parcouraient les rues en l'honneur de la déesse. Fut un temps il faisait de même sur les mers. Mais son trésor, il l'avait trouvé, lui.

La boîte abritait une carte. Voilà ce qui apparaissait au recto.

Le reste leur appartenait, en revanche.

Citation :

Félicitations, vous avez vaincu ! Enfin ! Et de fait, bienvenue dans la seconde épreuve. Alors, pour tout ce qui concerne vos réflexions sur la carte, afin de ne pas influencer l'autre équipe si jamais ils traînent par là, je vous conseille de mettre vos dialogues et pensées concernant vos indices sous hide, c'est un conseil.

En dehors de ça.... bon courage pour la suite !

Prochain post : 27/11 au soir

“Non m’sieu, j’vous jure, vous vous méprenez. J’ai juste trouvé la mousmé fort à mon goût, m’en voulez pas, par là on s’coltine que des cagaudes avec plus de vers entre les cuisses que d’mites dans les jupons, si vous voyez c’que j’veux dire. Avouez qu’à ma place vous auriez tiqué aussi nah ?”

    “Rien que tu ne mérites pas raclure, décale de là en vitesse et souviens toi, si je te revois rôder autour d’elle tu vas souffrir à un point que tu ne peux même pas imaginer. Si tu es encore là quand j’aurai fini de cligner des yeux, je t’incruste dans le sol, dégage maintenant.”

    Tout ça pour rien, un maraud sans valeur ni informations, doublé d’un sociopathe libidineux. La mousmé, c'eût été Séraphin seul, sans équipe ni règlement, le type aurait mangé le pavé, et peut-être même pataugé dans ses propres intestins. Dommage, ça lui aurait passé la frustration d’avoir le sentiment de tenter de pêcher à mains nues.

    C’est un Séraphin dépité qui rejoignit ses camarades de chasse au pas de course, non sans jouer des coudes, ni sans faire valser quelques clampins, tant pis pour eux. Il arriva juste à temps devant l’étal du poissonnier, pour le poisson par contre le temps était plus que passé, l’escadron de mouches qui gravitait autour de l’entrée du séchoir pouvait en attester. Juste à temps pour voir émerger son équipe de ce cloaque puant, une belle boîte en bois dans les mains, contenant une carte, à première vue absconse, mais à y bien regarder…

    “Félicitations à vous les amis, je ne vous ait pas été d’une grande utilisé à chasser les détraqués, mais mon instinct ainsi que mon honneur m’y poussaient. Tout le mérite vous revient! Voyons voir cette carte, pour moi il s’agit du port, reste à savoir si nous devons récupérer un indice au bout de chaque ponton, ou si nous n’en avons besoin que d’un. Reste à éclaircir le symbole du serpent, qui à mon avis pointe vers un apothicaire, ou quelque chose s’y rapportant, J’ai aussi remarqué que le ponton le plus au nord est dessiné d’un trait plus fin et plus net, peut-être devrions nous commencer par celui-là. Qu’en pensez vous?”

    La compagnie des poissons prit donc la direction des quais, une fois sur place ils entreprirent d’explorer chacun des embarcadères en long et en large, en se penchant même à l’occasion pour scruter les eaux sombres, et examiner l’envers des pontons. Séraphin observait silencieusement, ayant décidé de laisser la partie “communication avec la populace” du travail à ses coéquipiers, la faute semble-t-il à sa tête de tueur ou son caractère de cochon, allez savoir. Quand il aperçut deux miliciens qui patrouillaient, assez paresseusement pour avoir le temps de discuter.

    “Mes respects sergent, soldat Chantebrume au rapport. Moi et mes coéquipiers sommes en lice pour la chasse au trésor de la fête d’Anür, ainsi je ne peux vous révéler aucun détail concernant notre progression, je vous demanderais simplement ceci : connaitriez vous un ou plusieurs apothicaires sur le port et aux alentours?”

    Ils avaient là suffisamment d'indices et beaucoup de pain sur la planche, en espérant avoir un peu de chance.

Hector de Sombrebois était peut-être un grand enquêteur - ou un grand séducteur - mais il dut s'avouer inférieur à la jolie Oriane. S'il avait trouvé le marché, elle avait trouvé le commerçant !

- Bravo Oriane... c'est du beau travail ! Lui glissa-t-il dans la boutique du poissonnier, là où se cachait la belle et jeune sirène.

Belle sirène qui, d'ailleurs, sortit de sa tunique avec une grâce divine, une fine boîte de bois cylindrique. A dire vrai, Hector était plus troublé par la peau (qui n'avait rien d'écailleuse) de la demoiselle que par la récompense enfin dévoilée, mais il se souvint des mots du père poissonnier : "Je vous conseille cependant d'agir avec le respect dû à une incarnation de la déesse" et vue la carrure du papa, mieux valait suivre ses conseils !

Alors Hector remercia et salua père et fille avec une reconnaissance noble et distante, inclinant légèrement la tête avant de retourner, avec ses compagnons, à l'extérieur du magasin.

Là, l'air y était bien plus respirable et - autre bonne nouvelle - Séraphin était de retour ! A ses premiers mots, le baron répondit :

- Merci mon brave, cela fait également grand plaisir de vous revoir ! Regardez ce que nous avons gagné... approchez !

Et là, la petite troupe d'aventuriers rassemblés forma un cercle autour du porteur de la boite afin de l'ouvrir aussi discrètement que possible. Le feuillet que l'on en extirpa était à n'en point douter une carte.

On y distinguait le port de Marbrume et ses cinq embarcadères. Aux bouts de ceux-ci étaient tracés des croix. Le doute n'était pas permis. C'était là les prochaines destinations de nos heureux joueurs. Avant d'y aller, Séraphin eut une bonne idée au sujet du petit serpent qui était dessiné dans un coin de la carte - Hector l'avait noté mais il n'y avait attaché aucune importance. Le milicien y vit le symbole des apothicaires et proposa de chercher une telle échoppe.

- Bonne idée Séraphin, cherchons le serpent... mais je propose que nous voyons d'abord ce qui se cache au bout de ces embarcadères. Les croix me semblent des indices plus tangibles que ce mystérieux petit reptile !

Chacun avait eu le temps de reprendre son souffle. Aussi, à grand pas, l'on retourna sans plus attendre vers le port, mais cette fois, en longeant la mer, sur ces quais où les vents marins, iodés, donnaient à Hector des envies de moules. Arrivé au bout des embarcadères, Hector se pencha en avant pour scruter le fond de l'eau. Il espérait ne pas avoir à y plonger car la natation était loin d'être son activité physique préférée !

Peu après, il vit une femme d'un certain âge, habillée de manière relativement riche. Le genre de femme qui, a priori, fréquentait les boutiques de potions et d'onguents salvateurs...

- Excusez-moi chère madame, commença-t-il souriant et charmeur, Hector de Sombrebois. Sauriez-vous où je puis trouver un apothicaire non loin d'ici ?

Autant il était capable de se perdre lorsqu'il avait la tête ailleurs, autant lorsqu'il l'avait au moment présent, il lui était possible de réfléchir davantage et de trouver son chemin. Ainsi Finn s'épargna-t-il une seconde gêne en sachant où aller et comment s'y rendre, accompagné de son amie Oriane qui tout comme lui connaissait ce quartier au vu de sa proximité avec le Quartier Général de la Compagnie des Lames. Diantre, il n'y avait plus qu'à espérer qu'ils ne croisent pas le Capitaine, quoique ce genre de liesse ne soit peut-être pas à son goût, difficile à dire. Ils parvinrent cependant à l'endroit désiré, interrogeant le poissonnier à la réputation bien connue dans ce quartier de Marbrume et dont les avertissements furent pris fort au sérieux par le Mercenaire, lequel hocha gravement la tête. Quand il s'agissait de respecter la Trinité, lui-même pouvait se montrer assez pieu à des moments. La sirène était à l'arrière, trident en main et sourire qu'on devinait derrière le tissu, de même qu'un certain soulagement dans ses paroles : chaque année était-ce la même chose ? Devait-elle, avec d'autres consœurs, courir à travers la ville, poursuivie par des gens plus ou moins recommandables ? Pour le coup l'homme d'arme la plaindrait presque. Cependant il s'attacha moins à ces considérations qu'aux paroles dont elle usa pour leur parler du coffret. On ouvrit le coffret, révélant la carte et ses croix rouges intrigantes. Un nouveau mystère se présentait à eux.

Finn pour sa part secoua la tête en écoutant chacun de ses collègues de chasse, comprenant que leurs déductions puissent être exactes et, dans le même temps, songeant à ce qui ressemblait à ses yeux à un indice donné par l'incarnation de la Déesse en ce jour de fête.

- Je suis d'accord pour les apothicaires, mais je crois qu'il ne faut pas oublier ce qu'a dit la sirène : "je pense que le soleil est bien plus agréable pour la découverte d'un trésor mystérieux". Il faudrait qu'on garde ça à l'esprit quand nous chercherons des indices au niveau de ces embarcadères.

Dit-il à l'intention de Séraphin, un léger sourire au coin des lèvres, choisissant donc de l'accompagner pour explorer les pontons. Une fois sur place, il s'appliqua tout autant que le Milicien, continuant de chercher quand celui-ci s'éloigna pour parler à une patrouille qui passait par là. Avec un peu de chance, ils pourraient trouver une indication, quelle qu'elle soit, mais toujours il songeait à ces mots de la sirène qui pouvaient être à la fois un indice en eux-même ou juste une phrase lancée pour les enjoindre à se presser. Difficile à dire en vérité.

Spoiler:

Oriane était restée silencieuse depuis l’ouverture de la boite, se posant de multiples questions, tout comme ses camarades, quant à ce que pouvait représenter ce serpent, le reste étant évident pour tout le monde, les cinq croix étaient au bout de le représentation des embarcadères.

Là ou Séraphin avait songé au symbole des apothicaires, la mercenaire, elle, y voyait une potentielle représentation, là aussi toute relative, de Rikni. Cette idée ne l'avançait pas beaucoup toutefois et lui semblait un peu tiré par les cheveux, mais mieux valait, peut être, en faire tout de même part à ses camarades. Alors, tandis qu’ils prenaient le chemin du port, Oriane prit la paroles, tournant les yeux vers l’ensemble de ses partenaires.

- Pour ce qui est du beau temps, à mon avis la sirène faisait juste fait allusion au fait que ça empestait sévère là dedans et voulait nous rappeler qu’on est pas les seuls dans la course, mais je suis d’accord, gardons ça à l’esprit, on ne doit rien négliger, rien. On ne sait jamais...D’ailleurs, peut être trouverez vous ça stupide, mais Rikni est souvent représenté avec le bas du corps d’un serpent, je ne vous apprend rien, je pense que nous devrions également y songer, si la piste des apothicaires ne donne rien. Ou, peut être, plus basiquement, ce que nous recherchons possède cette forme, celle du serpent ou d'une drôle d'anguille, pour rester dans le thème...

Songeuse, la jeune femme partageait à haute voix ses pensées, même les plus ridicules, continuant à y réfléchir sur le chemin. Puis, comme ses autres compagnons, Oriane s’approcha des pontons, le poids de ses épaisses bottes masculines faisant résonner le bois. Laissant ses compagnons chercher de leurs cotés, la jeune femme s’approcha d’un autre embarcadère, observant l’eau avant de s’y coucher pour regarder “sous” le ponton. Sait-on jamais...

Désormais que les démonstrations de capacités athlétiques ou séductrices étaient à mettre au rebut, la course effrénée des chasseurs bel et bien terminée, il fallait faire montre de perspicacité, d’inventivité, et de compréhension. La carte avait donné une information évidente aux enquêteurs, qui s’étaient empressés d’échanger leurs idées. Fort bien. L’idée du port était, somme toute, assez simple à avoir, la présence d’embarcadères sur la carte ne laissant aucune place au doute. Mais était-ce vraiment tout ? Une simple carte indiquant des positions précises, tel était vraiment le chemin vers l’autre épreuve ? En tout cas, il fallait bouger. Qui plus est, contrairement à la première épreuve, l’aide d’une personne extérieure à leur équipe était bien évidemment à proscrire. Sans quoi, toute l’équipe serait disqualifiée. Et ça, ce n’était souhaitable pour personne.

Au port, la fête battait son plein comme jamais. Cracheurs de feu, marchands, concours de pêche et cortèges d’hommes et de femmes déguisés pour rendre honneur et hommage à la déesse, ils infestaient le port de leur présence. Le port, probablement le seul endroit réellement sûr de la ville, en dehors du bastion qu’était l’Esplanade. Du sel à profusion, de l’eau, quelques coques de noix, et de larges espaces où fuir si la fange apparaissait. Et c’était devenu, en presque un an, le point alimentaire le plus crucial de la ville. L’alimentation étant désormais essentiellement en provenance de la mer, ce lieu avait retrouvé un prestige que l’on lui avait refusé du temps de la paix, du temps où le fléau n’était même pas encore une légende.

Cependant, à l’arrivée de l’équipe… D’autres étaient déjà présents. Certains pêcheurs étaient là, évidemment. Le commerce du poisson, en cette période dédiée à la déesse, connaissait un beau pic de succès, les prix étaient volontairement baissés pour satisfaire tout un chacun, et la faune foisonnante des mers les autorisait largement à diminuer le coût des denrées maritimes. Néanmoins, il n’y avait pas qu’eux. L’embarcadère qu’ils avaient choisi, fait du sort ou non, était déjà occupé par une équipe. Pour Hector, ce serait facile à identifier. Kira de Terresang était avec eux, et si ma mémoire est bonne (celle du narrateur évidemment), ces deux là avaient quelques accointances. Impossible de dire depuis combien de temps ils étaient là, cela étant… Deux hommes, trois mêmes étaient là, en plus de Kira. Un dont l’identité importait peu, quant aux deux autres, Wilhem, le beau gosse de Marbrume, et Azhim, le sombre et ténébreux domestique, qui était pour le coup complètement trempé.

En dehors de cela l’équipe eut cependant la présence d’esprit de se vouer en premier lieu à leur tâche, celle de trouver d’éventuels indices pour cette épreuve. Les inspections, elles, ne donnèrent pas grand chose.

Citation :

Je ne tire pas de dés d’observation pour l’inspection des pontons, pour la simple et bonne raison qu’en gage de description, sachez qu’il n’y a nul besoin d’être observateur pour constater que le port est tel qu’il est toujours, l’ambiance festive en plus. Bateaux amarrés, pêcheurs qui chargent ou déchargent du matériel, festivaliers qui déambulent sur les quais, certains bateaux en mer en train d’essayer de ramener les prises les plus rares, et peu de choses, en vérité. Il n’y a aucun indice spécifique à voir sur les pontons.

Mais les joueurs n’en étaient pas qu’à la simple observation. Puisque l’hypothèse de l’apothicaire semblait avoir fait mouche, en dépit des ajouts non moins pertinents d’Oriane et Finn, Séraphin et Hector se dirigèrent dans deux direction vers des personnes à interroger. L’attention de l’arbitre, elle, restait vivace. Il les surveillait tous les deux, et avait également conservé la carte, avant qu’ils ne partent, afin d’être sûrs qu’ils ne la montrassent pas à des inconnus. Un gage de sûreté.

Citation :

Test de Séduction
♦ Hector de Sombrebois - Charisme : 11.
Bonus pour Séduction (+1).
Jet : 12. Réussi de justesse.
♦ MILF - Endurance : 10.
Bonus pour Carence en Oestrogènes (+1).
Jet : 3. Réussi, nettement mieux.

La femme toisa Hector. Est-ce ainsi que l’on s’adressait à une riche bourgeoise, tout seigneur qu’il était ? Sa fortune, du temps de l’absence du fléau, aurait pu racheter la moitié de la ville, et lui avec, tiens ! Elle ajusta la lourde étole qu’elle portait sur les épaules, malgré la chaleur ambiante, et eut un petit reniflement méprisant.

«Mon petit monsieur, si votre vêture est d’un certain goût, je le reconnais, je ne vois en revanche pas en quoi je puis vous être utile si malgré votre évidente opulence, vous n’êtes point capable de vous souvenir comment les rues de notre belle cité sont agencées. Faites place, avant que je n’appelle mon mari et ses serviteurs. C’est mon air que vous respirez, là.»

Elle le chassa d’un geste nonchalant et dédaigneux de la main, comme s’il n’était guère plus important et amusant qu’un moustique. Au temps pour la séduction du cher Baron de Sombrebois, qui venait de prendre un sacré coup de plomb dans l’aile.

Séraphin lui, eut plus de succès. Même si le gradé auquel il s’adressa eut tout de même du mal à encaisser le fait qu’un troufion s’autorise à quitter les rangs le temps d’une randonnée en ville, il ne pouvait rien dire. De nombreux autres soldats s’étaient portés volontaires, et les Capitaines de milice eux-mêmes avaient assurés à tous que si leur nom était retenu, ils pourraient y participer, sur ordre de sa Majesté le Duc. Visiblement le pouvoir en place sentait que la vie milicienne était dure, et offrir un peu de distraction aux défenseurs de la ville était une excellente manière d’étouffer les brasiers de colère qui pouvaient commencer à naître, après un an de lutte acharnée et presque futile. Ce furent les bas-gradés qui répondirent les premiers, le sourire aux lèvres, un peu moqueurs de voir un collègue aux prises avec une chasse au trésor. Ils se battaient contre des fangeux, bordel, mais demandez-leur de réfléchir cinq minutes, et le combat devenait bien plus épineux.

«Ouais, t’y trouv’ras une échoppe pas loin, dans la rue qui longe le rempart de l’esplanade, là bas, dit-il en pointant l’embouchure de la rue du doigt, à une centaine de mètres. T’as une ‘tite vieille qui vend ses onguents au tout v’nant, j’sais pas c’que ça vaut mais si c’est d’la potion d’intelligence que tu cherches, c’est pas là qu’y faut aller mon gars.»

La blague fit grassement rire les compagnons du milicien, et détendit même le masque sévère du gradé. Bon, on était en période de fête, un peu d’amusement, même pendant le service, ne faisait de mal à personne.

Citation :

Voilà pour ce tour-ci. Comme vous pouvez le constater, vous êtes également en présence de l’équipe 2, mjitée par Aigue-Marine. Etant donné votre proximité, vous pouvez bien évidemment discuter entre vous si l’envie vous en prend, selon les réponses de chacun je les copierai dans mon prochain post, cela vous permettra de répondre vous aussi (elle fera de même avec son équipe).

Aucun indice sous les pontons, zut de flûte, n’est-ce pas ? Et vous n’êtes pas les seuls à avoir tenté. Continuez donc à réfléchir, explorer, whatever. Et une dernière choses, sous vos paroles en hide, évitez de colorer vos dialogues, mettez-les en italique ou encore en gras, je m’en fiche, mais certaines polices, je pense à Séraphin, Hector et Finn, arrachent littéralement la gueule. :’)

Bon courage pour la suite !

Prochain post : 04/12 au soir

Cette vieille peau était hautaine et méprisante. Elle ne se rendait même pas compte de l'honneur que le baron de Sombrebois lui faisait en daignant lui adresser la parole. Hector aurait pu en rire : elle était ridicule, elle lui faisait penser à cet homme du peuple qui avait participé à la vente aux enchères où il avait accompagné Ambre de Ventfroid. Cet homme avait acheté un lot religieux au nez et "à la barbe" de la comtesse. Cet homme transpirait la suffisance. Comme cette dame, il n'avait aucun respect pour les nobles, aucun respect pour le monde, en fait. C'était des gens qui n'aimaient qu'eux-même... et qu'il convenait de combattre ou, à défaut, d'ignorer.

- Retournez donc auprès de votre mari et de ses serviteurs ; leur vieille guenon leur manque, sans doute...

Et Hector tourna le dos à la femme et examina le port et les personnes qui s'y trouvaient. Au loin, il vit la belle Kira. Elle était avec ses équipiers, et là bizarrement, bien plus qu'au matin, Hector avait envie de s'approcher d'elle. Un sentiment de manque lui étreignait le cœur. Qu'était-elle devenue depuis qu'ils s'étaient séparés ? Allait-elle bien ? Était-elle heureuse ? Il se demanda même pourquoi ils ne s'étaient jamais revus. Devait-il aller lui parler ou retourner auprès de son équipe ? Il jeta un œil vers ses équipiers. Visiblement, Séraphin avait eu plus de succès que lui. Il était en discussion avec des miliciens et ils souriaient. Peut-être son partenaire était-il parvenu à glaner quelques indices...

Hector décida finalement qu'une nouvelle entrevue avec Kira ne devait pas être le fruit du hasard... Un jour, il irait frapper à sa porte et il verrait alors si elle avait envie de le revoir. Il marcha jusqu'à Séraphin, repensant à la mystérieuse carte gagnée précédemment...

- Alors qu'avez vous trouvé ? Demanda-t-il au milicien. Pour ma part, j'ai eu une idée...

- ... Les cinq croix ne sont peut-être là que pour nous indiquer le chiffre cinq ! Si nous allons chez un apothicaire, vérifions tout ce qui marche par cinq. Le cinq est sans doute la clef de l'énigme !

Hector et ses compagnons n'ayant rien vu dans l'eau, mieux valait directement se rendre dans le seul endroit qui semblait pouvoir les faire avancer... et y chercher cinq choses ou quelque chose en rapport avec le chiffre cinq...


Lorsque Hector pénétra dans la boutique, il salua la maîtresse des lieux. Les odeurs qui se mélangeaient ici étaient si disparates, si étranges, si prenantes qu'Hector en eut presque un haut-le-cœur ! Malgré cela, il trouvait du charme à ce lieu qu'il découvrait pour la première fois. Légèrement euphorique, il commença à flâner dans les rayonnages de l'échoppe à la recherche de cinq choses, de flacons à cinq cotés, d'étoiles à cinq branches, etc.

Peut-être trouverait-il son bonheur derrière cette petite boite en bois de sapin qui lui rappelait tant la forêt de Sombrebois ?

Le sergent avait pas l’air enchanté qu’une sous-race de chair à fangeux comme Séraphin prenne du bon temps et accessoirement une journée de congé, mais il ne dit rien et le renseigna du mieux qu’il le pouvait sans oublier de le chambrer au passage. Rien de plus normal en somme. Séraphin les remercia et prit la direction de l’échoppe en saluant, très vite rejoint par un Hector furieux de s’être fait rabrouer.

    “Mes camarades m’ont indiqué l’échoppe d’un apothicaire non loin d’ici, je propose d’y aller et d’observer les rayonnages, quelque chose finira surement par attirer notre attention.”

    Baron dont les idées avaient le mérite d’être originales, mais après tout pourquoi pas? Parfois les idées les plus simples sont les meilleures.

   L’intérieur de la boutique était feutré, une lumière douce provenait des fenêtres aux vitres teintées, offrant à la pièce une atmosphère tamisée qui respirait le calme et la quiétude. Les rayons étaient couverts de toutes sortes de fioles de pots et d’objets divers, parfois douteux, desquels émanaient des odeurs à la fois fortes et entêtantes.

    Séraphin décida de laisser la parlotte à Hector et se concentra sur l’étude de la multitude d’objets qui trônaient ça et là, répertoriant tout ce touchait de près ou de loin à la mer ou à la déesse, puis chercha des symboles ou représentations de serpents et tant qu’à faire, puisque deux des trois dieux étaient jusqu’à présent évoqués dans cette histoire, tout ce qui pouvait se rapporter à Sérus et ses diverses allégories.

    Il proposa ensuite à Hector d’inverser les rôles, que chacun repasse la boutique en revue selon les critères de l’autre, comme on dit : quatre yeux valent mieux que deux. Ainsi ils étaient certains de ne rien laisser passer.

    “Je te laisse t’occuper de questionner le propriétaire, ma trogne a tendance à réduire au silence les pires malfrats, alors un humble apothicaire…”

L'on ne pouvait pas dire que Finn avait beaucoup de chance et encore moins quand il s'agissait de chasse au trésor, mais la distraction était au rendez-vous et, même s'il aurait pu profiter de cette journée pour s'amuser au milieu du peuple comme tout un chacun, le fait demeurait que c'était des plus vivifiants que de faire une quête de ce genre. Les pontons n'apportèrent hélas aucun indice d'aucune sorte, si ce n'est leur montrer que l'autre équipe était également présente. Le Mercenaire les salua d'un bref signe de la main accompagné d'un léger sourire, puis s'en revint vers ses compagnons, écoutant ce qui se disait en hochant de la tête. Bon, l'idée n'était point mauvaise, mais il doutait de pouvoir être utile en quoi que ce soit. Bah, qu'importe, il suivit d'un bon pas et avec entrain, réfléchissant à la suite et aux énigmes qui se posaient à eux depuis le début. Point toujours évident d'être un manuel plutôt qu'un cérébral.

Une fois qu'ils arrivèrent tous à la boutique qu'on leur avait indiqué, Finn entreprit de suivre le Baron de Sombrebois pour aller questionner la vieille femme qui tenait l'endroit. Si certains pouvaient trouver à redire au sujet des apothicaires, le jeune homme pour sa part avait toujours aimé ces endroits singuliers dont l'aspect très personnel lui donnait l'impression de pénétrer non pas dans une boutique, mais directement chez un habitant. Il salua poliment, un sourire gentil sur les lèvres, espérant que son armure de cuir et son épée dans le dos ne l'inquiéteraient nullement.

- Bien le bon jour à vous. Nous participons à la chasse au trésor et nous nous sommes dit que nous pourrions trouver des indices ici. C'est une belle enseigne que vous avez et les gens semblent vous connaitre, vous êtes implantée ici depuis longtemps ?

Bien sûr on pourrait lui reprocher de perdre du temps à bavasser, mais le Mercenaire avait cru comprendre que le poissonnier chez qui ils avaient trouvé la sirène était une figure locale et peut-être cette vieille dame était-elle également quelqu'un de notable, assez pour que ceux qui avaient dispersés les indices dans la Cité soient venus ici pour soit donner des instructions, soit déposer quelque chose qui pourrait leur être utile.

- Est-ce que vous avez déjà vu d'autres chasses de ce genre par le passé dans Marbrume ? Peut-être pourriez-vous nous prodiguer quelques conseils avisés.

Pas facile pour Finn de choisir ses mots en ce genre de circonstances, mais si son naturel aimable et son sourire pouvaient aider -bien qu'il ne pensa pas de façon aussi calculatrice, songeant davantage au fait d'être poli et avenant que charmeur- alors cela valait le coup d'essayer. Qui sait, la moindre information pouvait être une piste à exploiter.

Spoiler:

Oriane ne se sentait pas vraiment à la hauteur, pour l’instant, continuant, pour sa part à se focaliser sur l’hypothèse de Rikni. A tort peut être, mais de toute façon, pour le moment, rien d’autres de plus pertinent ne s’imposait à elle si la piste des apothicaires tombait à l’eau. Voir ses rivaux lui avait mit un coup, bien qu’elle s’en doutait. D’ailleurs, d’autres allaient surement faire leurs arrivés sous peu. A moins qu’ils aient vu autre chose à la lecture de la carte qui leurs échappait, mais quoi ?

Son regard s’était d’ailleurs posé sur l’équipe adversaire, renfrogné pour ne pas dire désagréable. Elle hésitait à trouver un moyen discret de les gêner mais du peu qu’Oriane en voyait, ils pataugeaient aussi pour le moment. Puis l’échange de regards entre le baron et l’une des membres de l’équipe ne lui avait pas échappé, raison suffisante pour la dissuader, pour le moment, de les ralentir. La jeune femme craignait de créer des soucis au seins de l’équipe si le baron l’apprenait. Elle repensait donc aux hypothèses de Finn en plus des siennes, l’importance des paroles de la sirène.
Plutôt que de suivre ses compagnons, qui n’avaient pas vraiment besoin d’elle, finalement, Oriane décida, non sans les avoir prévenus au préalable, de rester du côté du port. Mais avant, dos à l’eau, sur l’un des pontons, elle fixa les quelques bâtiments au loin qui lui faisaient face en détails, fenêtres, façades, portes, puis les coques et les voiles des navires à quai ou au large dès qu’elle se mit en route. Pendant sa marche boudeuse, la jeune femme réfléchissait à sa théorie sur Rikni. Peut être à la lumière de la lune, le soir venu, quelque chose d’invisible pour l’instant se révélerait à eux ?

Faisons les comptes. Depuis le début de cette seconde épreuve, révélée par une sirène qu’il n’avait pas été facile de retrouver, nos chers amis en étaient à un ponton exploré dans le vide, une bourgeoise vexée au-delà du raisonnable, et un escadron de miliciens fort amusés par les galères d’un de leurs confrères. Un score assez pitoyable s’il en était, mais qui ne manquait pas d’un certain comique de situation. Nous avions là des personnes extraites de tous les milieux, qu’il s’agisse du peuple, du bras armé du Duc ou encore de la fière et forte noblesse, et pourtant, face au questionnement sur un indice, une solution, une éventuelle réponse à l’épineuse problématique posée par cette carte, tous en étaient au même point, sur un pied d’égalité.

Ils ne perdaient pas courage, cependant, et c’était probablement là le plus important. Ils prenaient cette chasse à coeur, et l’on eût été zélé pour moins que cela au vu du gain fort attrayant qui avait été promis par ses Majestés à l’issue de ce défi.

Centrons nous alors sur les recherches. Et l’arbitre. Détenteur de toutes les solutions, il observait dans un parfait silence, comme s’il en avait fait voeu éternel, ses pupilles traquer chaque possibilité, émettre des hypothèses. Il eut peur, un instant, que la présence d’autres équipes sur les lieux provoque un tollé. Il avait vu le milicien, savait que cette mine patibulaire et féroce dissimulait un soldat qui l’était probablement encore plus. Quant à Hector, n’en parlons pas, il avait subi la charge de ce buffle bipède et savait à quoi s’en tenir. Sans parler de sa propension à séduire la moitié de la ville pour parvenir à ses fins, la présence de Kira de Terresang, dont il ignorait les accointances avec le baron, mais dont il pouvait fort constater la beauté, lui fit craindre une trop forte émanation de phéromones, et ainsi, une nouvelle charge guerrière. Mais, les Trois en soient loués, il n’en fut rien.

Lorsque le groupe se sépara, Oriane s’en tenant à l’inspection du port, et les autres partis chez la personne qu’ils avaient décidé d’interroger, en conclusion de leurs réflexions, il avait suivi la majorité. Les deux éléments exothermiques de la troupe se trouvaient parmi eux. Hors de question de les quitter des yeux, cela coulait de source.

[Groupe 1 - Asclepios Discipuli]

Dans la boutique, l’on sentait l’expérience, mais également tout le déclin économique de la cité. Quelle utilité avaient les potions et onguents lorsque presque toutes les blessures étaient mortelles ? Les décoctions de charlatan n’avaient plus le charme d’antan, désormais que l’humeur était morose entre les murs de la cité. L’on vendait surtout de la potion de fertilité - en tout cas était-elle vendue comme telle - afin d’assurer la survie de l’homme. Le reste… quelle importance ? L’on avait eu connaissance des vertus protectrices du sel, mais cela ne nécessitait en aucune manière l’intervention d’un spécialiste, quand bien même ceux-ci eussent tenté de se faire un petit magot sur ce prétexte. Un cuisant échec.

La vieillarde qui tenait l’échoppe en question observa, en tout premier lieu, le regard pétillant au milieu des rides arachnéennes qui déformaient son visage, les visiteurs. Des clients ? La chasse avait rendu les gens moins pingres, plus enclins à dépenser leur maigre pécule dans diverses babioles, comme si célébrer la déesse ravivait leur consumérisme, mais il n’en fut rien. Ils posèrent des question. Cet élan de joie fut ainsi bien vite étouffé par une amère pointe de déception. Pas d’argent. Encore que… peut-être pouvait-elle leur extorquer une ou deux piécettes ? Elle les jaugea un moment. Un milicien. Il tuait tout ce qui bougeait du regard. Ce qui ne bougeait pas aussi, visiblement. Solde au rabais, noyé dans la masse des armes. Aucun intérêt. Un mercenaire. Qui avait les moyens de s’en payer, aujourd’hui ? Pas grand monde. Encore un solde au ras des pâquerettes. Et… un bien mis. Trop noble à son goût. Elle ne voulait pas finir la langue tranchée pour avoir mal parlé. Décidément… Elle se contenta donc d’un sourire affable, et répondit poliment aux questions. Si elle les aidait, alors peut-être pourrait-elle récolter, en gage de sa bonne foi, une petite récompense.

«L’échoppe est là depuis longtemps, mais moi, je ne suis là que parce que mon botaniste de fils a été pris par la Fange, monsieur. Je fais de mon mieux pour tenir son magasin, en attendant que ma petite fille puisse la reprendre. Elle fouilla quelques secondes dans la toile nébuleuse de ses souvenirs, pour ne point laisser de question en suspens. Il y en eut des chasses par le passé, oui. Même si les récompenses n’étaient pas les mêmes, cela arrive, en été, oui.»

Elle pencha légèrement la tête en gage de respect, refoulant rhumatismes et méningismes raidissant chacun de ses mouvements.

«Je n’ai en revanche jamais participé à l’une d’elle, bien qu’ayant connu des candidats. Tout ce que je peux vous dire, c’est de réfléchir au plus fort de votre esprit. Les questions ont souvent des réponses plus simples que ne le laissent penser leur énoncé.»

L’arbitre, qui avait jaugé l’échange d’un air curieux, essayant de détecter une quelconque forme de triche, fut satisfait de ce qu’il entendit, et reporta son attention sur Hector et Séraphin, qui observaient le contenu de la boutique. Il tenait toujours la carte en main, disposé à la remettre à l’un des chasseurs s’il le voulait.

Citation :

Test d’observation
♦ Hector de Sombrebois - Intelligence : 12.
Jet : 1. Réussite Critique.
Durant ton inspection, tu aperçois des tas de produits, drôles de bestioles en bocal. Parfois liées à la mer, souvent liées à Sérus, mais d’autres fois à Rikni. Potion de bravoure, disent-ils, mais également un lot de cinq fioles de somnifères. Un par jour de la semaine, sûrement, si l’on omet le samedi et le dimanche. Elles trônent fièrement sur une étagère, et portent le fameux serpent sur leur étiquette parcheminée.

♦ Séraphin Chantebrume - Intelligence : 10.
Bonus pour Sens du détail (+1)
Jet : 19. Epic fail.

Quant à savoir si leurs observations seraient fructueuses, ce bon vieux Martin n’en dirait rien. Il ne faisait que suivre le mouvement, aussi, hors de question de tenter d’avoir la moindre influence sur le cours des événements.

[Groupe 2 - La mer est ton miroir; tu contemples ton âme]

Sur le port, toujours autant d’activité, de joie et de cris. Face à l’immensité maritime, les hommes et femmes s’activaient, pour beaucoup ayant déjà oublié l’allocution du fils de Sigfroi, s’étant à nouveau focalisés sur les festivités, dès lors que leur nom n’avait pas été sélectionné par les organisateurs. Ils avaient pour certain croisé un certain nombre de chasseur, dont le badge était aisément reconnaissable, mais passé cette petite fulgurance de jalousie envieuse, les avaient oubliés. Il y avait beaucoup à faire et à voir, aujourd’hui, comme depuis une semaine. Et c’était un réel plaisir que d’oublier temporairement, même un bref instant, la condamnation de leurs âmes à une mort certaine et turpide.

Oriane avançait, réfléchissait. Un bon point pour elle alors que ses compagnons s’étaient précipités vers l’évidence qui leur avait sauté aux yeux. Mais si le port était aujourd’hui le berceau d’une incroyable cacophonie, tantôt ponctuée des notes guillerettes des troubadours, tantôt des cris d’encouragement des badauds venus assister aux défis et concours organisés face à l’étendue miroitante d’Anür, voire même à sa surface, il restait désespérément muet, profondément silencieux, à l’analyse d’Oriane. Peut-être devrait-elle faire part de ses réflexions à ses compagnons, car ici, sur le sol crasseux, aux pavés polis par le temps et les pieds, fendillé par les intempéries et l’âge, exhalant une forte odeur iodée mêlée de viscères de poisson, personne ne lui viendrait en aide. Seule au milieu de la foule, elle aurait pu ne pas exister. A plus forte raison alors que cette chasse était organisée entre équipes, et non éléments désolidarisés. Même une femme pouvait faire valoir ses pensées et sa voix.

Citation :

Voilà pour ce tour ci. Vous pataugez un petit peu, je ne puis que vous conseiller de débattre plus encore. Vous cherchez des solutions, mais ne parlez pas assez entre vous ! Envoyez-vous des MP si besoin est, discutez, c’est comme ça que les idées viennent !
Je crains que ce soit encore chou blanc pour cette fois, mais ne désespérez pas.

Prochain post : 11/12 au soir.

Hector regretta presque aussitôt de ne pas être allé voir Kira. Quelle importance avait ce jeu comparé à ce que la belle rousse représentait pour lui ? Il n'avait ni besoin de gloire, ni d'argent, ni de la reconnaissance de ses partenaires. S'assurer de la santé et du bonheur de son tendre alliée, et - qui sait ? - lui en donner, était, à ses yeux, bien plus important. Dès qu'il en aurait fini avec cette satanée chasse au trésor, il irait la retrouver. Il le décida séant, la main sur le rayonnage, les yeux sur les nombreux objets étranges qu'il portait. En attendant, il convenait de poursuivre les recherches...

Les yeux du baron de Sombrebois s'illuminèrent progressivement tandis que son regard se portait sur un lot de fiole des plus intéressant...

- Un, deux, trois, quatre... cinq ! Chuchota-t-il

Ah aaaah ! Je les ai trouvées !

D'une main précautionneusement lente, il prit les cinq fioles.

- Venez voir ce que j'ai trouvé ! Fit-il à Séraphin.

Lorsque ce dernier fut à ses cotés, il ajouta avec enthousiasme :

- Cinq fioles ! Et regardez, là !

Il désigna les petits serpents.

- Nous touchons au but, voyez-vous !

Tout sourire, il s'avança jusqu'au comptoir. Point de séduction au programme. Il avait déjà trouvé ce qu'il cherchait ici !

- Chère madame, j'achète ces cinq fioles ! Fit-il en insistant sur le "cinq".

Il leva ensuite les sourcils d'un air de dire "Alors vous n'avez rien à me dire ?"

Spoiler:

A croire que sa chance l’avait abandonné, ou qu’il n’était finalement bon qu’à repérer des violeurs en maraude. Ses observations les plus poussées n’eurent pas plus d’effet qu’un pet sous l’eau et il avait simplement dérangé une quantité étonnante de poussière des étagères qu’il avait fouillées.

   Cependant Hector lui avait fait mouche, enfin serpent, et avait fait l’acquisition d’un magnifique lot de cinq fioles de ce qui semblait être un somnifère, ou une drogue quelconque, estampillées d’un serpent ressemblant à s’y méprendre à celui figurant sur la carte. Pendant que le Baron questionnait l’apothicaire Séraphin réfléchit à toute vitesse, il voulait être sûr de rien laisser au hasard. C’est ainsi qu’il fit une entorse à sa taciturnité coutumière et tentant de paraître le plus avenant possible s'avança vers la marchande afin de la bombarder de questions.

    “Excusez moi mais à quoi servent ces fioles, pourquoi sont-elles vendues par cinq et pourquoi y a-t-il un serpent sur l'étiquette? J’aimerais aussi savoir si ce symbole figure sur d’autres de vos articles, ainsi que leur utilité éventuelle.”

    Il n’y avait plus qu’à attendre une réponse providentielle ou non de la part de l’apothicaire, mais il y avait de fortes chances qu’Hector ait au moins partiellement débloqué la situation. Séraphin irait rejoindre les autres à l’extérieur à l’issue de sa conversation avec la marchande, et qui sait, les bras peut-être chargés de biens mystérieux et d’indices tout aussi abscons.