Marbrume


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 [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé]

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La Poisse
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MessageSujet: [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé]   [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé] EmptyVen 7 Oct 2016 - 20:06
[Event]
Du pain et des jeux

Groupe Convoyage
Sur la route du Labret, à mi-lieue entre Conques et Sarrant

avec Sydonnie d'Algrange, Alaric le Miraculé, Alexandre Leramey, Cyrielle Dolwen et Marwen l'Esbigneur


5 juillet 1165
Route du Labret
Midi


Le chemin qui reliait le Labret jusqu'à la ville de Marbrume paraissait presque être une Voie Sacrée pour les quelques rares survivants terrés dans le Morguestanc. Pour les gens qui s'étalaient dans les ruelles de la vieille cité, c'était de cette route que venaient les céréales et produits qui leur permettaient de remplir leurs estomacs bien vides. Pour les occupants du plateau, c'était de là que venaient toutes leurs ressources nécessaires à leur survie et à leur travail. Matériel et informations d'un côté, nourriture et ressources agricoles de l'autre...

Une étape à Conques, avec le vieux donjon de Traquemont qui pointait à l'horizon, le chemin ne prenait pas un temps excessif à parcourir, les convois pouvaient se permettre d'être réguliers, les incursions de bannis étaient certes craintes mais heureusement encore rares ; Il n'y avait qu'une chose que tout le monde redoutait, une chose qui ouvrait les sphincters des hommes les plus braves et les plus courageux : La Fange.

C'était cette pensée qui hantait les quelques caravaniers qui empruntaient le vieux chemin rempli de cailloux et de boue. Il y avait un gros orage, et de la pluie qui ruisselait en abondance sur le sol. Une torture à emprunter ce genre de chemins. En temps normal, les quelques employés de la Compagnie Gropuis auraient repoussé leur voyage à un autre jour. Mais il y avait de l'argent à se faire, le Labret n'arrêtait pas de les presser, et l'orage était arrivé si rapidement... Alors ils marchaient. Ils marchaient, de l'eau giclant à chacun de leurs pas, qui s'enfonçaient dans des flaques d'eau formées par endroits sur une voirie qui n'est plus entretenue depuis que les fangeux sont apparus. La seule chose qui peut les aider maintenant, c'est les Dieux.

- J'suis trempé jusqu'aux os ! Comment c'est possible un torrent comme ça ?! Hurla un des jeunes hommes de sa voix qui n'avait pas encore muée, caché sous une sorte de vieille cape rafistolée de partout à l'aide de gros coups de couture.
- Ferme ta gueule, Jehan ! Je t'ai dis de pas paniquer, alors ne panique pas ! Hein ! Pourquoi tu paniques ?! Hurla le grand frère de Jehan sus-nommé, la mâchoire tremblante, en train justement de paniquer.
- C'est fou ! Qu'est-ce qu'on a fait aux Bons Dieux ?! Y a pas trois ans c'était un endroit sympa ici ! Les morts-vivants qui anéantissent tout je veux bien, mais pas un orage ! Pas un orage par-dessus !
- Parle pas des Dieux Jehan.

Les Dieux c'est un sujet sensible par contre. Pas seulement parce qu'il les aimait, mais parce qu'un Dieu c'est vicieux, ça peut punir les gens qui blasphèment. Il avait sorti cet ordre avec un ton tout sec, en tournant sa tête pour observer son petit frère qui se contenta de le dévisager et de regarder tout droit.

Un grand jet de lumière illumina la route. Cinq secondes passèrent. Puis on entendit le bruit du tonnerre qui gronda horriblement. L'un des chevaux paniqua : Il se mit à hennir et à lever ses deux pattes avant. Jehan, qui le tirait, se retrouva projeté par terre, tendant de maintenir la demi-tonne de la bête avec ses deux bras de jeune garçon ; Il hurla et gémit tandis que d'autres collègues foncèrent pour venir l'aider. Il fallait vite calmer le cheval, fallait vite relever Jehan et repartir.
Sur les côtés du convoi, quelques miliciens et mercenaires servant d'escorteurs observaient la scène. Ils se mettaient à crier, à gronder eux aussi, tandis que d'autres éclairs surgirent au-dessus d'eux. Ils avaient horreur de s'arrêter : Chaque seconde perdue, c'était un risque d'avoir un fangeux de plus aux fesses. Tout le monde le savait, aussi les caravaniers se contentaient de marmonner dans leurs barbes et d'obéir comme de gentils chiens.

Et ils avancèrent, encore et encore, sous le déluge au-dessus d'eux. Un véritable calvaire. Les bêtes étaient agitées, la voie impraticable, la peur omniprésente, et au bout d'un moment, on entendit un gros choc. Tout le monde se retourna pour observer : L'un des wagonnets venait de tomber sur le côté, laissant tomber sur le sol des tas d'épées bien forgées et d'outils qui étaient censées être acheminées au Labret.

Tout le monde s'approcha, en hâte, pour voir ce qui s'était passé. L'un des essieux s'était brisé. Il était déjà endommagé avant de partir, mais personne avait eut le temps de le réparer, et avec le terrain accidenté qu'ils empruntaient.

Jehan se mit à rire ; Un rire nerveux, tant il n'en pouvait plus.

- Ah ah ! Putain ! C'est sérieux ?
Azy Serus, tu viens, tu niques ma sœur j'te suce la bite ?


On entendit un hurlement fluet. Et à nouveau, tout le monde se retourna instinctivement, comme des poules alertées. L'un des miliciens était en train d'être déchiqueté par un fangeux.

- Oh Jehan, oh Jehan... Pourquoi tu ne fermes jamais ta gueule ?




Aujourd'hui
Cité de Marbrume


Quelques temps que l'orage était passé sur le Labret maintenant. Et bien des dégâts avaient été faits... En temps normal, ce genre de dégâts seraient réparés en un certain temps, sans grande hâte ni urgence. Sauf que l'on vit dans un monde où la moindre petite faille peut servir à des démons sortis des pires enfers pour venir prendre les corps et les âmes des pauvres paysans.
Après la perte d'un de leurs convois, la Compagnie Gropuis, caravaniers de pères en fils, s'était mise à avoir des sueurs froides. Le patron de la famille Gropuis avait immédiatement cassé sa tirelire pour racheter des bêtes, des charrettes, engager du personnel et acheter du tas de matériel. Non pas par un quelconque sens de service civique, mais surtout parce qu'il savait que les gars du Labret allaient avoir besoin d'un paquet de merdaille pour tout remettre en ordre. Des outils surtout. Mais il allait aussi falloir escorter du personnel, des solides gars pour couper le bois et tailler la pierre. Le clergé avait profité d'une récente grande messe pour lancer un appel à « partir servir Serus » dans ce « pays de Cocagne qu'est le Labret ».
La Compagnie Gropuis, en effet, avait été plus-ou-moins réquisitionnée par le duc. L'urgence était énorme, si on avait pu s'imaginer respirer à un moment, l'orage tout récent avait redonné un coup de chaud à toute la cité. À présent, le duc était au plateau, et il ne se contentait pas de demander la bonne volonté des caravaniers. Il exigeait qu'ils bossent pour lui. Mieux vaut ne pas se mettre dans son chemin...
Mais malheureusement, les gars qui partent au Labret ne sont pas tous des gens mués par la défense de la cité. Certains n'y vont que dans leur plus pur intérêt égoïste...

- Bon écoute Marwen. J'vais pas passer par quatre chemins. Tu m'écoutes hein ? J'te jure t'as l'air de pas m'écouter ! Désolé si j'suis un peu pressant mais c'est une question urgente hein, alors, heu, tu m'écoutes ou pas ?

Dans une des places du bas-quartier, la Compagnie Gropuis se prépare. Depuis ce matin, des miliciens sont arrivés en grand nombre pour les aider. Il y a eut du serrage de mains en règle, et des volontaires qui sont arrivés, et il a fallu charger les bêtes et les hommes. Un chargement pas très conséquent... La situation à Marbrume est critique. Le fer est pas illimité. Y a même des gars qui, pour trouver de quoi manger, s'amusent à aller dans les marais à la recherche d'épées et d'outils qu'ils pourront vendre, ce qui explique pourquoi pas mal des marteaux, des pinces ou des fauchons qu'on est en train de lier avec des tiges en osier étaient particulièrement sales et rouillées. Il y avait aussi une famille d'artisans qui avaient passé la semaine à préparer des gambisons ; Pas des belles armures très chères en plate, mais des vieilles jacques en cuir, qu'on prépare avec un mélange de merde de chien. L'odeur empestait de la tannerie adjacente, ça donnait envie de vomir. Dieux merci, la plupart des gens ne mangeaient plus à leur faim et n'avaient donc plus rien à vomir.

- J'ai un gars au Labret, tu vois ? Un gars qui peut... Nous faire passer de la marchandise. Sous le manteau qu'on dit. Et moi, j'ai mes contacts au marché noir. Tu peux pas savoir à quel point y a des trucs qui sont devenus chers... Deux douzaines d’œuf et une pinte de lait, tu trouves plus ça dans les commerces. Pourtant y faut bien que les gens riches et bien élevés y mangent bien, les sagouins.
Bah écoute Marwen, j'ai entendu des trucs sur toi, hein. 'Fin j'veux dire, je sais pas si t'es en dèche de boulot, mais moi oui. J'avais un gars qui m'aidait pour le transport, mais la milice lui a foutu le grappin dessus, qu'ils ont dit que c'est illégal de faire d'la contrebande, alors ils lui ont coupé les oreilles et arraché onze dents. Ils l'ont même pas banni le type ! Qu'ils disent qu'ils étaient « généreux » !
Donc bref. Du coup, ça fait qu'il y a une place qui s'est libérée. Qu'est-ce t'en dis ?


L'homme qui a mis le grappin sur Marwen et le suit depuis ce matin, c'est un type qui a l'air sacrément louche. Il pue le truand à cinquante mètres, avec ses cheveux gras, son nez crochu et sa mâchoire un peu en avant. Tout ce que Marwen sait de lui, c'est qu'il s'appelle « Marcel » et qu'il semble avoir assez d'argent pour payer bière sur bière, de la vraie bière avec du houblon, pas un vieil alcool de chaussette fermentée. Le mec n'a l'air ni fin, ni intelligent, ni puissant. Mais tous les bandits puissants ils sont tombés, comme ce gros malin d'Écu Rouge qui se retrouvait à faire un passionnant travail d'arrosage de salades, aussi, il ne faut pas s'étonner si une ascension sociale se met en place quand la société s'effondre. Même chez les criminels.

Marcel Petitgros:

- Le type qui dirige la Compagnie Gropuis fait pas dans l'illégalité... Mais en bossant pour eux ça nous donne une excuse légitime pour aller jusqu'au Labret. Là-bas, j'ai des gens qui me doivent des faveurs, et j'peux nous mettre la main sur des colis de trucs à vendre. Du vin, du sauciflard, du vrai beurre, le genre de truc qui va se vendre très très bien à Marbrume, surtout sur l'Esplanade.
Le seul truc, eh bah... J'peux me débrouiller pour l'achat et la vente. Le problème, c'est le transport. C'est là que t’entre en jeu.
En temps normal, je me contenterais de me ramener avec mon bœuf et j'irai cracher des pièces pour corrompre les miliciens de l'entrée. Sauf que maintenant l'entrée elle grouille d'hommes d'armes, et j'ai pas de quoi rincer une vingtaine de brigands juste pour aller écouler mon yaourt à la comtesse Mirail ou à la gamine de Son Altesse le duc ! Donc, j'ai besoin d'un gars compétent, avec de la ressource, malin, pour faire passer ma cargaison.
T'en penses quoi Marwen ? T'es avec moi ? J'te jure qu'il y a du fric à se faire sur ce coup.


La place se remplit petit à petit de gens. Et Marwen arriva avec son nouvel « ami » près des caravanes, pour aller voir le contre-maître qui surveillait bien qu'on remplissait une à une les charrettes. Marcel alla saluer le contre-maître tout souriant, en lui pointant le nouveau.

- Salut m'sieur. Vous avez d'la place pour mon ami ? Il vient au Labret lui aussi.
- Oh ? Sérieux ?

Le contre-maître détourna à peine le regard pour regarder l'Esbigneur. Il se contenta de ricaner en continuant son travail.

- J'ai jamais vu tas de merde aussi haut !
D'ac, il peut venir. Mais avant faut qu'il comprenne les termes du contrat, d'accord ? Ahem.
La Compagnie Gropuis nie toute responsabilité en cas de blessures, sévices, ou mort occasionnée par des criminels ou des fangeux. En cas de vol de marchandise appartenant à la Compagnie Gropuis, vous serez immédiatement condamnée à la réparation civile, c'est à dire, à donner tout votre argent et tout ce que vous possédez avant d'être remis aux autorités. En cas de problème avec la milice, la Compagnie Gropuis nie toute responsabilité et vous laissera subir la justice de Son Altesse le duc. Si vous mourrez, vous autorisez la Compagnie Gropuis à prendre possession de tout ce que vous portez sur vous, y compris vos vêtements et vos chaussures.
On donne aucun argent d'avance. Zavez droit à vingt deniers quand on arrive au Labret, puis vingt autres une fois de retour à Marbrume. La Compagnie se réserve le droit de faire une retenue sur votre salaire en cas de dommage ou de retard.
Maintenant hop, déguerpissez et allez charger le matériel si vous voulez mériter votre paie.


L'argent proposé par la Compagnie était une misère. Heureusement, Marcel et Marwen ne comptaient pas vraiment travailler comme de simples escorteurs tout justes bons à pousser un âne et à se faire manger par les fangeux. Non, non, le convoi à terre c'est pour les mauvais, c'est pour les esclaves, c'est pour...
...Les miliciens.

Et il en grouille, des miliciens, aujourd'hui. Deux coutilliers sont arrivés avec leurs lances respectives. Marcel ricanait en observant la tête des hommes d'armes placés sous leur commandement. Alors que lui et Marwen commençaient à charger les mulets et les bœufs, il observa rapidement quel genre de personnes allaient bien les protéger des fangeux.

- Regarde-moi ça, Marwen. Elle est pas belle la milice ? Ils engagent même des femmes maintenant. Et des gamins. C'est vraiment pas sérieux ce genre de choses.
Encore que celle-là elle est grave mignonne, j'la foutrais bien pour réchauffer mon lit.


À peine ce commentaire dit, un homme passa en coupe-vent devant la charrette sur lequel les deux bourgeois de Marbrume travaillaient. Un grand soldat, son manteau volant derrière-lui, s'approcha vers les miliciens réunis devant la place, avec leur paquetage sur leur dos. Le voyant, tous les hommes se levèrent et se tinrent droit, ayant reconnu là celui qui allait être leur chef, probablement à cause de son armure plus coûteuse et resplendissante que les leurs.
C'était un grand homme, le visage couvert de cicatrices, aux cheveux bruns très courts et à la face très ridée. Malgré son âge apparemment avancé, ne transpirait de lui qu'une force et une vigueur toute particulière.

- Allez, venez, dépêchons. Mon nom est Simon Lavigne, et j'ai... Il soupira en sortant la prochaine phrase de sa bouche. « L'immense honneur » d'être votre coutillier pour cette affectation.

Simon Lavigne:

Il parlait avec une voix assez aiguë, désagréable, alors qu'on aurait pu imaginer en voyant sa tête qu'il irait parler d'une voix grave, de grand chef charismatique. Non, il semblait très mal à l'aise à se tenir devant les miliciens qui le regardaient avec une certaine appréhension toute normale pour un subordonné envers son supérieur.

- Bon. Je vous connais pas. Je sais pas qui ici est un gros bretteur-aventurier qui arrête pas de raconter qu'il passe ses nuits dans les marais, ni qui a rejoint la milice parce qu'il avait plus de mari à qui nettoyer les chemises, n'est-ce pas ?
Mais je vais pas passer par quatre chemins avec vous. Le Labret il va pas dépendre de nous, on ira pas raconter nos super-exploits de gars qui accompagnent les ânes dans des chansons de gestes, alors pensez même pas à jouer aux héros, ou ce genre de grosses conneries. Vous voyez les gars derrière-moi ? Eux c'est des héros, c'est les gars qui vont aller occuper les garnisons du Labret.


Il pointa derrière-lui les renforts qui allaient accompagner l'armée du duc jusqu'au Labret, et aller se battre pour tenter de garder les fangeux hors du plateau. Ces miliciens-là tranchaient beaucoup avec la moyenne constatée parmi les militaires : Ils avaient l'air légèrement mieux équipés, mais surtout, bien plus expérimentés. Simon ne pouvait s'empêcher de les regarder avec un petit sourire, comme un père fier de ses enfants.

- Vous en revanche, vous êtes juste les gardes-champêtres.
Donc, vous vous tenez sur les côtés, vous surveillez bien les arbres et la route. Si vous voyez un criminel armé vous sonnez l'alarme. Et si vous voyez un fangeux, au nom des Trois, je vous en conjure... N'essayez même pas de déserter. Si c'est pas les démons qui vous bouffent, je vous jure, c'est moi qui irait vous poursuivre pour vous péter les bras.
Respirez un bon coup. Je vous donne le droit de siffloter une chanson si vous voulez, tant que ça me casse pas les couilles. Tout ce qu'on vous demande de faire c'est marcher, même les débiles savent marcher.
Alors allons-y.


Seulement cinq minutes plus tard, tout le monde équipé, tout le monde préparé, la caravane se mit en marche vers le Labret. Une marche lente, à la vitesse des bêtes de traits.
C'était toujours un moment nerveux, la marche. Pas de murs derrière lesquels se cacher. Un terrain accidenté. Les fangeux omniprésents... Mais Simon avait raison, c'était, au bout d'un moment, devenu habituel.
Tout ce qui pouvait les protéger, maintenant, c'était les Trois.
Qu'ils ne s'amusent pas à les blasphémer comme les précédents caravaniers avaient fait.




Treize heures

Le temps était orageux. On le voyait aux gros nuages noirs qui s'accumulaient dans le ciel. Mais heureusement, pas de gouttes de pluie pour l'instant. Il n'empêche... Le sol était collant. Il accrochait aux pattes, aux semelles, aux sabots des bêtes qui devaient se déplacer là-dedans. Vraiment pas pratique s'il fallait fuir devant l'arrivée de fangeux...
Hors de question pour le duc de permettre à de minables bannis de mettre en danger cette opération. Même si on avait déjà, par le passé, subit des razzias de caravanes par quelques criminels désargentés, on avait cette fois déployé des moyens. Tout autour de la colonne se trouvaient des cavaliers légers, à cheval, qui patrouillaient en avant et dans les bois adjacents, à grande vitesse, sautant par-dessus les ronces d'arbres et autres obstacles, torches à la main. L'orage avait anéanti la forêt, provoqué quelques incendies même, et les cavaliers devaient virevolter à travers des troncs arrachés qui encombraient la voie en certains endroits. Heureusement, ces éclaireurs permettaient de prévenir le convoi, histoire qu'on puisse aviser... Mais il fallait prier les trois de ne pas se retrouvé empêtré dans un bourbier. Si quelque rouge que ce soit leur tombaient dessus, ils seraient passés à l'épée avant même de pouvoir voir l'avant-garde du convoi.

Du coup, le travail de Sydonnie d'Algrange, d'Alaric le Miraculé, d'Alexandre Leramey et de Cyrielle Dolwen, hommes d'armes du Duc et du Bon Peuple de Marbrume, était... Ennuyant. C'était presque fou à s'imaginer ça, que sortir hors de Marbrume pouvait être ennuyant. Mais oui, ils se contentaient de marcher sur la route, comme ça, auprès des prochains arrivants du Labret, qui allaient débarquer avec tout un tas de matériel pour aider les travailleurs et les paysans du plateau.
Pourtant, Simon, qui était perché sur l'une des charrettes, n'oubliait pas de leur filer un coup de pression.

- Quand des gars sont venus occuper le Labret il y a quelques mois, les fangeux leur sont tombés dessus et ça a été un massacre. Hein. Alors restez sur vos gardes.

Mais ce convoi n'avait strictement rien à voir avec les raflés qui avaient dû marcher en convoi serré, extrêmement nombreux, comme des sardines piégées dans un filet de pêcheur... Non, il n'y avait ici « qu'une » soixantaine d'hommes, avec charrettes et wagons. De bien légers renforts, qui pourtant regroupaient tout ce que Marbrume pouvait encore se permettre de jeter dans cet effort désespéré de survie. Si même ça ne réussissait pas, alors tout allait s'effondrer.

Le village de Conques avait été traversé. Maintenant il fallait faire une bonne trotte à pied et sans aucune protection, à part Rikni en leurs cœurs. Et la mer d'Anûr, bien à leur droite, qui purifiait la Fange bien plus efficacement que toutes les flammes dont certains raffolaient...

Marche. Marche. Marche. Les semelles des godasses s'usaient tout autant que les sabots des chevaux. Et on entendait plein de cliquetis, d'entrechoquement de bois, de gars qui marmonnaient un peu.

Bien entendu, il fallut bien que quelque chose vienne troubler toute cette jolie paix.

Un cavalier arriva au galop de l'ouest. Simon, en le voyant, c'était levé sur sa charrette, mais avait fait signe au conducteur, ce bon Marwen, de continuer et de ne pas s'arrêter. Le cavalier arriva jusqu'au niveau du coutillier et lui fit un signe en se tapant le poing contre le torse. C'était un milicien, couvert de sang, de la tête aux pieds, et qui semblait à bout de souffle. Il fit cabrer son cheval qui continua à marcher au pas à côté de la charrette de Marwen.

- Qu'est-ce qui se passe soldat ? D'où viens-tu pour être dans cet état ?
- Du littoral m'sieur ! Y a un navire qui s'est échoué sur la plage ! Quelques brigands sont sur place, en train de voler de grandes quantités de nourriture !
- Ah, c'est bête... Dommage qu'il n'y a rien qu'on puisse faire.

Le soldat fronça les sourcils. Il semblait d'un coup non plus épuisé, mais enragé.

- Pardon ? Comment ça ? Vous vous êtes vus ? Vous avez des gars armés avec vous ! Une lance complète ! Si vous venez avec moi, on peut chasser les bannis et aider l'équipage, pour qu'ils se remettent à flot !
- C'est hors de question. J'ai reçu mes ordres du capitaine lui-même, il dit que je dois accompagner coûte que coûte cette caravane à bon port.
- La route est dégagée ! Il y a aucun fangeux ! Vos hommes ici n'ont rien d'autre à faire que de se foutre les pognes dans le futal ! Les brigands qui attaquent le navire ne sont pas nombreux ni bien armés, j'en ai tué trois en venant ici, c'est leur sang sur mon armure !
J'ai juste besoin de quelques soldats à pied pour aller aider les matelots, ils sont tout près !

- Non c'est non soldat, ne discutez pas !

Le cavalier ricana en donnant un coup d'étrier dans les flancs de son cheval. Immédiatement, la bête sprinta vers nos quatre compères miliciens qui étaient juste devant.

- Mon nom est Tancrède. Je m'en vais sauver des gens en danger et récupérer de la nourriture pour nourrir nos familles à Marbrume.
Est-ce qu'il y a des volontaires pour y aller, ou bien je vais devoir récupérer la gloire tout seul ?


Tancrède Leclerc:

Simon se leva sur la charrette. Il était devenu tout rouge, et une veine manquait d'exploser sur son front.

- Non ! Ne lui obéissez pas ! Vous êtes sous mon commandement, vous êtes sous mes ordres !
- Ou bien vous pouvez juste suivre ce convoi comme des moutons. C'est vous qui voyez les gars.
Allez, je sais que vous avez des bourses ! Venez, on a du banni à tuer !

- Celui qui le suit subira ma punition !

Tancrède s'en alla au pas, en faisant de grands sourires aux miliciens.
Marcel donna un coup de coude à Marwen, avant de lui parler discrètement.

- Un bateau échoué ? Il doit y avoir des cales remplies de tonneaux... Ça vaut pas le coup, tu penses ?



Prochain post : le 16/10 entre 20h et 23h




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Marwen l'EsbigneurContrebandier
Marwen l'Esbigneur



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MessageSujet: Re: [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé]   [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé] EmptySam 8 Oct 2016 - 14:44
Au contraire, Marwen affectait tout à fait l’air de celui qui écoute son interlocuteur, une expression grave et sérieuse imprimée sur le visage. Il ne disait mot, demeurant quiet et attentif, pendant que l’autre s’excitait comme une puce. Plus volubile que jamais, il donnait le sentiment de n’être aucunement rassuré, comme s’il était constamment surveillé par la milice. La chose était possible, mais l’Esbigneur ne s’en formalisait pas, et le laissait parler tout son saoul, récupérant çà et là les informations que le bougre lui distillait.

L’idée s’avérait des plus élémentaires en théorie, et dans la même trame que ce qu’il avait coutume d’organiser d’ordinaire. Faire passer en douce quelques marchandises, au nez et à la barbe de la milice. Mais bien que simple d’apparence, le projet promettait dans sa pratique d’être périlleux ; il fallait se rendre au Labret, et ainsi traverser ces marécages en empruntant des routes et des tortilles qui n’étaient plus entretenues, avant d’effectuer tout le trajet retour jusqu’à Marbrume pour réussir à s’esbigner avec la cargaison interlope. S’introduire au sein du convoi en partance pour le Plateau n’était en soit pas un problème fort arêteux, mais le défendre constituait dès lors un défi. Se frotter aux bannis ne l’effrayait pas plus que cela, les hommes restant des hommes. En revanche, les fangeux étaient une tout autre paire de manches, il en avait déjà fait les frais. Enfin, dernièrement, il ne détenait encore aucune information sur la teneur de la cargaison à transporter et à délivrer ; il s’agissait là d’un détail à régler en compagnie de ce gus avec lequel il s’aboucherait au Labret.

« J’en suis. »

Marcel, toujours aussi loquace, ne tarda pas à le mener au lieu de l’enrôlement, lequel se fit de façon expéditive. Le contrat, des plus primitifs, stipulait simplement que toutes les merdes possibles et inimaginables relevaient de la faute du salarié, et que, dans le cas de la mort de ce dernier, tout le patrimoine de celui-ci revenait à l’employeur. En vérité, Marwen se demanda bien si la compagnie Gropuis n’avait pas mieux intérêt à ce qu’aucune de ses caravanes envoyées ne parvienne à destination.
Son nouveau compère avait pour lui de sympathique qu’il semblait partager les idées du contrebandier, et contemplait la déchéance de la capitale d’un œil mauvais.

« Ouais, sale histoire que ces putains de bonnes femmes qui prennent les armes. Sans doute aucun, même si l’on survit aux fangeux, ce que je ne pense guère, cette idée aussi révolutionnaire que merdique ne tardera pas à nous faire bouffer les pissenlits par la racine. Mais t’as aucune chance avec elles, mon gars. C’est de la pure tribade », réagit Marwen face à la dernière phrase de Marcel.

Alors que tout le monde se réunissait autour des chariots à conduire et à protéger, en prévision du départ prochain, un nouveau personnage fit son apparition, se présentant comme le coutilier chargé de commander cette expédition. N’en résultat là que le portrait d’un homme à la voix éraillée, bien trop aiguë pour le rôle qui lui avait été conféré, et sa fougue comme son exaltation en disaient long sur l’estime qu’il portait à sa propre mission. A son image, le discours qu’il leur tint, cette première harangue chargée de les encourager fut aussi triste que fade. Il lorgnait plutôt du côté de la soldatesque, la vraie, qui partait à pied pour le Plateau, et l’on pouvait ressentir une pointe d’amertume à ne pas être de la partie.
Ainsi, le plan était des plus simples. Marcher, marcher, et marcher encore, tout en surveillant les environs, et atteindre le Labret.

Marcher, ce fut effectivement ce qu’ils firent, tous, ou presque. Car si la majorité de la piétaille s’embourbait les bottes dans le sol conglutineux, d’où ressortait à chaque pas un horrible bruit de succion, Marwen, de son côté, baguenaudait quiètement à l’avant du tombereau, tenant dans ses mains la bride de l’âne Xandra. Mais il se trouvait également d’autres petits veinards en les personnes de ces cavaliers qui, eux aussi, laissaient tout le soin à leur monture que d’allègrement patauger dans la boue. Il fallait parfois faire de longs détours pour contourner un arbre que la foudre du dernier orage avait abattu, ou encore pour s’écarter d’un soudain trou d’eau qui, curieusement, avait inondé la route, submergeant les pavés déchaussés. Mieux valait ne pas s’y attarder, car nul ne savait ce qui hantait le dessous de cette onde croupie, verdâtre, capable de faire ressurgir les peurs les plus enfouies.

La journée se forlongea dans ce paysage qui ne subissait aucune variation. C’était toujours les mêmes arbres et les mêmes ronciers, les mêmes étangs vaseux et les mêmes buissons épineux, tant bien que l’on eût presque l’impression de tourner en rond. Les conversations naissaient et mouraient prématurément de manière aléatoire, selon le bon gré ou le bon entregent de chacun. L’on faisait connaissance de-ci de-là tout en épiant par-dessus l’épaule du prochain, craignant de voir surgir des ombres une silhouette cadavérique mais pourtant ô combien agile. Mais au bout d’un certain moment, même si le temps refusait ribon-ribaine à s’abeausir, l’on se détendit naturellement, et la peur se substitua à l’ennui. Ce fut lent, long, laborieux, quoique l’arrivée dans le village de Conques, notant une avancée certaine, leur mît du baume au cœur.

Un événement vint pourtant perturber la tranquille évolution de la caravane. Un cavalier, peut-être pas du même groupe, accouru bride abattue dans leur direction, et les signes qu’il esquissa furent assez éloquents pour que l’on comprît qu’il voulait faire une halte. Jetant un regard en direction de Simon, le difficilement charismatique Simon Lavigne, Marwen attendit un ordre qui vint rapidement. L’on continuait la route. Haussant des épaules, le contrebandier n’effectua donc aucun geste pour arrêter le convoi.

Voyant cela, l’inconnu cavalier se porta à leur hauteur, trottant au même rythme que Xandra. Lui et Simon s’expliquèrent sur les derniers événements traversés par le soldat. Apparemment, un navire avait fait naufrage sur la côte, déversant son lot de marchandises sur la plage, ce qui n’avait pas manqué d’attirer brigands et, sûrement, bannis. Aussi Tancrède, ledit cavalier, voulait que l’on aille porter secours au petit contingent de militaires restés sur place afin de protéger l’épave en attendant du renfort, ce qui permettrait de repousser les chapardeurs de nourriture. Mais le coutilier ne l’entendait nullement de cette oreille, et disposa que l’on continuerait coûte que coûte la route jusqu’au Labret. L’homme s’opiniâtrait dans sa décision, et rien ne semblait lui faire changer d’avis.

Et il en allait de même pour Tancrède, lequel s’aheurtait tout autant dans sa volonté de repousser les malandrins s’attaquant au navire échoué. S'apercevant que Simon ne réagissait pas, il prit le parti d'asticoter la sensibilité et l’ego des miliciens. Ne le voyaient-ils pas ? La route s’avérait totalement dégagée, sans rémora ni bissêtre à l’horizon ; l’on pouvait assurément se passer de deux ou trois hommes afin d’aller récupérer le restant de provision qu’était en train de gâter l’eau de mer. N’y avait-il donc aucun soldat possédant des couilles dans cette caravane ?

En réalité, le petit manège de Tancrède lui courait sur le haricot. Comment escomptait-il que certains eussent des gonades lorsqu’il s’adressait à une moitié de bonnes femmes ? Sans compter ce désir soudain de mettre à vif la fierté de ses interlocuteurs, ce dont Marwen n’avait strictement rien à foutre. Il pouvait l’interpeller comme il le souhait, peu lui en chalait ; il continuerait d’avancer, pour le moment, selon le bon vouloir de Simon, n’en déplaise à Marcel qui, d’un discret coup de coude, s’adressa à lui pour lui glisser en douce que l’idée du cavalier n’était peut-être pas si mauvaise. Aussi l’Esbigneur lui répondit-il, juste assez fort pour que Simon pût l’entendre également.

« Ça ne me paraît pas mal pour tomber dans un piège et étriper la soldatesque qui s’en irait récupérer la marchandise, ouais, et ça diviserait d’autant plus nos forces que l’on en deviendrait vulnérable à une prochaine attaque. Et je ne sais pas pour toi, mais moi, je compte bien ne pas donner mes bottes à la compagnie Gropuis. »

Stoïque, il ne coula pas moins un long regard, calme, tranquille, mais profond, à l’attention de Marcel ; la simple idée de désobéir au coutilier, là, le premier jour, à la première tribulation, lui paraissait totalement débile.

« Je reste avec Xandra. Brave bête », conclut-il en donnant une tape amicale sur la croupe de l’âne.
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé]   [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé] EmptyDim 9 Oct 2016 - 14:12


Du pain et des jeux - Partie Labret

…Marche, marche, marche…
Je ne savais pas vraiment d’où m’était venue cette idée de participer à tout ça, au fond, j’avais moi-même du mal à me comprendre parfois. Quoi qu’il en soit j’étais là, écoutant les âneries d’un supérieur qui se prend bien trop au sérieux pour moi. Évitant soigneusement les réflexions sur ma position vis-à-vis de mon statut féminin, le temps m’avait appris à passer outre, je n’avais plus à prouver ma place. Ma participation à bons nombres d’enquêtes plus glauques et sordides les unes que les autres suffisaient à présents pour qu’on me fiche un temps soit peu la paix, enfin presque. Ils restaient encore les lourds, ceux qui ne lâchent pas l’affaire, qui reste ancrée dans l’ancien et n’accepte pas le changement, ceux qui penseront éternelle qu’une femme n’est bonne qu’à écarter les cuisses et non à tenir une arme. A ceux-là, je me contente de lancer un regard froid pour ne pas dire noir. Un bref coup d’œil vers mes partenaires de fortunes, ou plutôt de misère pour me rendre compte que cette fois, je ne connaissais ces personnes que de vus. Tant mieux, cela m’évitera de me taper les blablatages de Raoul, le silence a du bon parfois.
…Marche, marche, marche…

Le ciel est sombre, couvert, il nous nargue, attends sagement le bon moment pour nous arroser d’une pluie froide… Je le sais, je le sens, je le vois. J’essaie d’ignorer le nuage qui nous surplombe et j’avance, la boue nous colle aux godasses, l’environnement pu presque autant que les chemises de Barral, mais c’est calme. Personne ne discute, personne n’aborde personne, on se contente d’encadrer les charrettes et d’avancer à leurs rythmes. L’ennui commençait lentement à pointer le bout de son nez et comme une enfant en manque d’occupation, j’avais lâché un grognement qui en disait long. Notre chef lui, avait cru bon de nous rappeler que la dernière escorte avait été lâchement dévoré par les Fangeux. Il était inutile de nous faire un rappel sur le sujet, si nous étions suffisamment intelligents pour marcher, on l’était aussi pour connaitre le « risque F ». Oui c’est comme ça que j’avais décidé de nommer les Fangeux, le danger F, l’alerte F, l’aboutissement F, le renouvellement F… Bref toute une série de mot avec la lettre F, ça sonne mieux, c’plus rapide, plus simple… Efficace. Enfin, en tout cas pas de F dans le coin, juste l’odeur de la merde insoutenable, du silence et truc immonde qui colle à nos chaussures. Sploik… Sploik.. Sploik.
…Marche, marche, marche…

Tout ne pouvait cependant pas rester calme, puisque dans toute situation arrive toujours un imprévu et cette fois ce fit un milicien à cheval qui fut notre événement perturbateur. Il ralenti au niveau de notre charrette, avance au pas, l’odeur du sang qui coagule me prend le nez, pourtant ce n’est pas ça qui doit sentir le plus mauvais, enfin. Le milicien explique qu’un bateau a échoué et cette première information me fait lever un sourcil, un bateau ? Qui serait suffisamment idiot pour prendre la mer avec un temps pareil, d’autant plus qu’il n’y a quasiment plus de bateau de nos jours… Avec la fange. Enfin, je continue d’avancer, me concentrant droit devant moi, avec l’espoir qu’on arrive plus rapidement que prévu à notre destination. Le milicien lui, il poursuit son récit, pire nous demande de l’aide et je me demande si, lui par contre il n’est pas un peu con. Qu’est-ce qui est le plus important ? Un navire et un équipage qui coule ou bien les armes et outils à ramener au labret pour ENFIN avoir un peu de bouffe. Dans ma tête le choix est vite fait, hors de questions que je me retrouve encore dans une situation complexe. Entre le risque F, bannis et autres conneries, c’est plus prudent qu’on reste tous ensemble à faire avancer ces maudites charrettes, il faut penser bien, faut penser nourriture. Le milicien à cheval lui, ne semble pas l’entendre de cette oreille, balance quelques provocations qui ont au moins pour effet de m’étirer un sourire. Si il avait pu en tuer autant qu’il le prétend tout seul, qu’il y retourne face le travail et encore récolte toute la gloire, mais par les trois qu’il arrête de nous faire chier à avec ces conneries. Notre chef, lance une dernière menace. Nous pense-t-il suffisamment stupide pour suivre un inconnu ?
…Marche, marche, marche…

Un bref coup d’œil vers mes compères sans changer ma trajectoire. Je me demande bien qui serait suffisamment con pour suivre ce type qui semble vouloir vendre son corps à coup de sourire pour convaincre des types de sauver un navire. Moi, je ne bouge pas, je reste là, avec le groupe le plus important. En cas d’attaque de F, le nombre fera la force.
Spoiler:
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AlaricGarde de Sombrebois
Alaric



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MessageSujet: Re: [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé]   [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé] EmptyMer 12 Oct 2016 - 14:32
Son regard balayait l’horizon, scrutant les moindres recoins du plateau de Labret. Sur ses gardes en permanence, il tapotait régulièrement sa ceinture de sa main droite, prêt à dégainer au besoin. La route était longue, mais il aimait ça. Être à l’extérieur des remparts de Marbrume lui prodiguait toujours une sensation de liberté inégalée. Peut-être était-ce parce qu’il ne se sentait jamais aussi vivant que lorsqu’il risquait sa vie dans les marais. Pour l’heure, cependant, point de risque en vue. La marche était silencieuse et monotone. De temps à autre, il entendait l’un de ses camarades soupirer d’ennui. Alaric ne préférait pas se plaindre. Il s’était engager dans la milice et se devait d’accepter ce genre de besogne. Même s’il adorait trancher quelques créatures, il espérait qu’elles ne sortent pas de leur sombre cachette aujourd’hui. La mission était bien trop importante, il pouvait bien mettre son appétit de meurtre démoniaque de côté, pour une fois. Et puis, le terrain, boueux et spongieux, n’était pas à leur avantage. La veille, des cordes d’eau avaient inondé les marais et ses entourages et le ciel menaçait de recommencer. Alaric releva les yeux vers ce dernier et fronça les sourcils à la vue des nuages noirs qui s’amoncelaient au loin. Pourvu que tout se passe bien, se répétait-il inlassablement, tandis que ses bottes s’enfonçaient toujours un peu plus sur le sol inégal.

Soudain, des bruits de pas se firent entendre et le milicien porta la main à sa ceinture d’un geste vif. Il se radoucit cependant lorsqu’il aperçut un camarade courir à leur rencontre, barbouillé de sang poisseux. Un certain Tancrède que le jeune milicien ne connaissait pas. Il écouta attentivement ce que ce dernier avait à leur raconter, et fut instinctivement pris d’une envie de le suivre. L’idée n’était pourtant pas au goût de Simon Lavigne, ce brave homme qui les dirigeait durant cette périlleuse mission. Alaric ne bougea pas, réfléchissant à la situation, pesant le pour et le contre. Risquait-il gros s’il partait avec Tancrède ? Il serait certainement le seul à prendre cette décision. Quoiqu’il était vrai que Cyrielle était parmi eux – ce qui le remplissait de joie- mais elle était en retrait et il ne pouvait capter son regard discrètement. Quant aux autres collègues, il ne les connaissait que de vue et ne préférait pas se risquer à penser qu’ils l’aideraient. Dans la milice rôdaient de pires crapules que dans les cachots de Marbrume.

Ce sont les propos du fameux Tancrède qui finirent par le dissuader de lui donner un coup de pouce. Son arrogance et cette provocation outrancière lui déplaisait. Et puis, bon, des brigands volaient de la nourriture, eux aussi avaient bien besoin de se restaurer de temps à autre, non ? Au sourire de Tancrède, Alaric répondit :

- Quel milicien peut croire qu’il n’y a pas de danger parce que la route est dégagée ? Tu ne dois pas avoir croisé la route de beaucoup de créatures, pour déblatérer une telle connerie.

Haussant les épaules, le jeune homme ajouta :

- Cette mission est importante pour l’avenir de la cité, bien plus qu’un navire échoué avec quelques rations de pain. J’espère que tu comprendras.
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Alexandre LerameyMilicien
Alexandre Leramey



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MessageSujet: Re: [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé]   [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé] EmptyVen 14 Oct 2016 - 22:25
Comme souvent ces dernières semaines, il faisait un temps de merde et on marchait depuis un bon moment dans la boue. Pour tout dire, je n’avais aucune envie d’être là. D’habitude, je suivais les ordres. J’avais signé pour servir, je servais. Ca s’arrêtait là et ça m’empêchais de penser à de la merde du genre « qu’est-ce que je foutais de ma vie » ou « est-ce que je devrais me poser et avoir une femme et une descendance ». Bref, ça me libérais de l’espace de cerveau pour ce que je savais bien faire à savoir me battre et … suivre les ordres justement.

Seulement voilà, ce jour-là, il fallait que ce soit avec Simon Lavigne. Je l’avais renommé Simon Lalala, car c’était une petite chanson que je chantais dans ma tête quand il ouvrait sa grande gueule pour beugler un ordre ou un insulte, voir plus souvent, un mélange des deux. Et ce jour ne me faisait pas mentir. Bref, je n’étais pas d’humeur.

Du coup, quand un soldat vint se présenter, requérant notre aide pour une mission qui me semblait importante, à savoir, reporter à plus tard notre putin de problème de famine, je souris intérieurement devant l’opportunité qui s’offrait à moi. Enfin, ça, c’était sans compter sur Simon et .. Mais bordel, qu’est-ce que j’en avais à foutre de ses ordres au final ? J’en avais plein les bottes et le cul, il faisait un temps de chiotte, pour une fois dans ma vie …

Une partie des hommes de l’escorte refusèrent la proposition, lui préférant le confort de leur situation totalement déresponsabilisé. C’était un choix égoïste, mais je les comprenais. L’autre partie des miliciens restant attendaient, surement trop fatigué ou abruti pour répondre et faire preuve d’initiative.

Je me mordrais la langue, comme pour tester ma conviction face au choix que j’allais prendre. J’allais… désobéir… à un ordre… direct. Ne laissant pas à mon esprit le temps de reprendre le contrôle sur cette pulsion qui naissait en moi, Je levais la main en direction du soldat à cheval.

-Moi Tancrède, je vais te suivre. Nous sommes là pour servir Marbrume et pour une fois, je vais faire ce qui me semble le mieux pour elle. J’assumerais avec joie les conséquences de mon acte si je sais que pendant quelques jours au moins la population de notre cité mange à sa faim. En désobéissant à tes ordres Lavigne, j’agis pour le bien du plus grand nombre. Ta lance pourra se passer de moi.

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Cyrielle DolwenMilicien
Cyrielle Dolwen



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MessageSujet: Re: [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé]   [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé] EmptySam 15 Oct 2016 - 11:08
Celui qui n’avait pas entendu parler du Labret depuis les derniers mois devait réellement vivre dans une grotte, enterré, sourd et pas encore revenu à la vie sous forme de fangeux. D’après Cyrielle, même eux devaient se passer le mot comme le prochain coin de grignotage favori, au vu du délai de réapprovisionnement. Soit, ils avaient réussi à établir un semblant de camp sur place, mais rien n’était gagné, et c’était bien ce qui l’inquiétait. Lors de la première mission de conquête de ce terrain ennemi peuplé et plus que dangereux, elle était passée entre les mailles du filet, et elle en avait été plutôt soulagée, pour ne pas se mentir. Personne n’avait pensé à elle, quelque part dehors, déjà en train de cavaler pour une raison ou pour une autre. Cette fois, il s’agissait de maintenance, de serrer les rangs et de consolider les acquis définitivement, la milicienne n’avait pas échappé au recrutement.

C’est ainsi qu’elle s’était retrouvée affectée au convoyage. Lui laisser le choix aurait été beaucoup trop d’honneur, seuls les hommes les plus influents de la milice pouvaient se le permettre, du moins, parmi ceux, assez peu importants pour être obligés de participer. Elle serait largement satisfaisante pour les tâches ingrates et trop dangereuses. Seule maigre consolation, elle n’était pas la seule à avoir été envoyée dans la fosse aux lions, une autre milicienne faisait partie de son équipe, et si elle ne l’avait pas encore croisée, elle espérait bien ne pas se crêper le chignon avec elle, à défaut de s’en faire une alliée. La vraie bonne nouvelle était celle de retrouver Alaric dans les rangs du convoyage. La seule entrevue qu’ils avaient eue lui laissait encore un souvenir enjoué, même si elle n’avait pas trop le loisir de se plonger dans ses pensées.

Il fallait être plus que prudent, c’est aussi ce qui l’avait empêchée d’essayer d’établir le contact avec lui. Leurs positions durant l’escorte n’étaient pas assez proches pour cela, surtout avec la vigilance qui leur était demandée. Elle avait déjà méchamment pris en grippe leur « charmant » coutilier, mais elle n’allait pas écouter ses conneries et se la couler douce en attendant que les « vrais héros » fassent tout le boulot. Du coup, Cyrielle marchait, suivant le rythme imposé, s’accommodant tant bien que mal au terrain infect qu’ils étaient obligés de pratiquer. Ce n’était effectivement pas compliqué et il était toujours aussi difficile de rester concentrer sur le décor, aussi agréable puisse-il être à regarder. Le cerveau humain n’est pas fait pour rester concentré trop longtemps sur quelque chose d’aussi monotone, et c’est bien là que résidait tout le danger d’un voyage qui se passait calmement.

Heureusement, après un temps qui lui parut bien trop long, leur marche avait enfin été interrompue, et ce n’était pas par une bête féroce et sanguinaire. Un cavalier plus que pouilleux semblait leur demander de l’aide pour un bateau qui s’était échoué. Le fait que tous soient intimidés par les ordres du sagouin qui leur servait de coutilier lui parut immédiatement suspect. Malgré la tête plutôt avenante du fameux Tancrède, elle n’avait aucune envie de le suivre ou de l’aider. La proposition semblait bien trop facile et bien trop alléchante. Même si elle ne voulait pas s’avouer que l’inquiétude au sujet de la « punition » promise jouait également beaucoup dans la balance. Elle savait qu’ils étaient bien trop efficaces et imaginatifs lorsqu’il s’agissait de trouver un châtiment pour une femme, que celle-ci leur plaise ou non. De plus, Alaric semblait déjà avoir exprimé son avis.

Il était inutile de lui accorder plus d’attention et d’importance qu’ils ne lui en témoignaient déjà. Elle détourna son regard, retournant à son objectif premier pour se concentrer sur la route à faire. Peu importe qui décidait de le suivre ou non, elle en resterait à sa mission. Elle n’avait aucune raison de croire qu’elle gagnerait quoi que ce soit à aider ce bateau, et elle ne courait pas après quelque chose d’aussi futile que la gloire. Ce genre de choses ne l’intéressaient pas actuellement. Elle était prête à se remettre en route, attentive et sur ses gardes l’air de rien. La raison pour laquelle elle avait rejoint la milice n’était ni la perte d’un mari, ni la reconnaissance d’inconnus.

Par contre, une réflexion l’amena à tout de même dégainer son épée et à se montrer légèrement hostile. Les bandits qui attaquaient le bateau n’étaient prétendument pas bien armés, ni très nombreux, mais si c’était un mensonge, ces derniers auraient très bien pu le suivre pour ensuite venir s’en prendre à leur expédition. S’ils étaient plus malins qu’ils ne l’avaient prouvé jusque-là, ou qu’ils avaient pris le dessus sur ce fameux navire en son absence, ils pouvaient devenir une menace pour eux, une menace qui ne se présentait pas encore, mais qui pourrait leur poser une embuscade. Cyrielle préférait garder ses mauvais augures et ses visions pessimistes pour elle, mais elle dissuadait le soldat de l’approcher pour tenter de la convaincre, prête à se défendre.

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La Poisse
La Poisse



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MessageSujet: Re: [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé]   [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé] EmptyDim 16 Oct 2016 - 20:51
Tancrède attendit la réaction des quatre miliciens. Certains l'ignorèrent. Alaric lui, assurait son collègue que sauver un bateau rempli de vivres n'était pas une bonne idée, là où Alexandre était prêt à le suivre et à partir avec lui.

Mais Simon, toujours dressé sur le wagonnet, était devenu rouge. Tellement rouge, qu'il se mit à poser la main sur son épée pour menacer le cavalier sanguinolent.

- Il suffit ! Milicien Leramey, vous restez ici ! Quant à vous Tancrède, si un autre mot sort de votre gueule, je vous-

Tancrède fit tourner sa bête, pour s'approcher du milieu du convoi. Il y avait ici d'autres miliciens, mornes, barbus, couvertes d'armures d'acier, qui attendaient d'être déployés dans la garnison du fort. Ceux-là n'étaient pas techniquement en charge de l'escorte du convoi, puisqu'ils se faisaient escorter.

- Et vous, les gars ? Vous allez rester ici sans rien faire ?
À quoi ça sert de mourir face aux fangeux, si au final, les rares herbes et céréales arrachées à une terre sale et infertile vont dans les ventres d'engeances criminelles ?
Vous avez déjà bravé la fange ! Qu'est-ce qu'ils sont face à ça ?!


Citation :
Charisme Tancrède : 14
Jet : 4. Réussi.
Charisme Simon : 7
Jet : 13. Échec.

- Ah le bâtard, il me donne envie d'y aller...
- Alors qu'est-ce qu'on attend ?

Cinq des soldats regardèrent silencieusement vers leur chef. Il soupira, longuement, avant de relever sa tête, et de faire un petit mouvement de tête, complètement convaincu.

- Oui. Allons-y.

Ils jetèrent tous leurs paquetages dans une des charrettes, pour ne garder sur eux que leurs armes et leurs armures. Ils allèrent alors juste devant le convoi, sous le regard médusé de Simon, qui était en train de se décomposer sur place.

- V... Vous êtes en train de faire quoi ? Arrêtez immédiatement !

Le chef des combattants se retourna pour observer Lavigne. C'était un homme très grand, couvert de cicatrices de la tête aux pieds, à qui il manquait deux doigts à la main droite.

- Nous allons faire notre devoir pour la cité.
- Votre mission est d'aller au Labret ! Pas de partir sur le littoral faire la pêche aux moules et la pendaison de bannis !

Le soldat se contenta de soupirer. Il ne supportait pas Simon, ses remarques, tout ce qu'il avait été obligé d'endurer depuis qu'ils avaient quitté la sécurité de Marbrume.

- Nous allons sauver ce navire, et nous allons rejoindre le Labret. Il n'y a aucune raison pour que nous ne puissions pas faire les deux.
Libre à vous de continuer votre route, coutillier. Obéissez aux ordres du capitaine. Ainsi nous ferons tous deux notre devoir.


Il fit un signe de tête à Simon. La diplomatie, avec les gens débile, c'était le mieux.
Mais avant de partir avec sa troupe, il posa sa main sur l'épaule d'Alexandre, tout en lui faisant un grand sourire.

- Viens avec nous. Un brave de plus à mes côtés, je dis jamais non.

Sa voix était très douce, malgré un tremblement rauque de ses cordes vocales. Et ainsi, tous les sept, ils suivirent Tancrède qui caracolait sur la selle de son cheval, au pas.

- Continuez immédiatement. Il faut que le convoi atteigne le Labret.




Alexandre Leramey

Ils quittèrent donc le convoi, qui continuait de marcher tout droit vers le Labret. Beaucoup devaient faire des remarques, paniqués, se demandant bien pourquoi des miliciens partaient, mais ils continuaient de marcher tout de même sans poser de questions...

- Mon nom est Guillaume le Preux, se mit soudain à dire le chef de la petite bande de miliciens. On avait déjà été envoyés au Labret, ça va être le troisième tour qu'on fait sur les palissades du plateau.
Et toi alors, le brave ? Qui es-tu ? T'as beaucoup de cran de tenir tête à ton coutillier comme ça, mais je te dis, t'as fait la bonne chose.
On va sauver ce navire et on va rentrer au Labret avec juste un petit détour.
Mais pour cela, Tancrède, tu me dois des explications. Soit plus précis. Dis-moi tout ce qui s'est passé, d'où tu viens, et le reste.

- Bien sûr, sire Guillaume.
Voilà, en fait, je viens du plateau. Je suis messager, on m'avait demandé d'envoyer un colis à la sergenterie de la ville...


Il sorti de son mantel un petit paquetage scellé, pour montrer à tous qu'il ne mentait pas.

- Plutôt que suivre les routes, ce que je trouve toujours trop dangereux, j'ai décidé de suivre le littoral. Tant que mon cheval a ses pattes dans l'eau salée, les fangeux ne viennent pas. Vous me croyez pas ? Je vous jure que c'est vrai, c'est pas juste une rumeur !
Enfin bref, j'étais presque à mi-chemin quand j'ai... J'ai vu ça. Un bateau, qui est entré dans une sorte de petite rade, qui va à l'intérieur des terres. L'embarcation était pas endommagée, non, mais, je sais pas ce qui s'est passé, j'ai vu les gars qui ont foncé tout droit vers la plage, et qui se sont échoués sur la plage.
En fait, j'ai vite compris pourquoi. Ils étaient poursuivis. Juste derrière eux, il y avait une cogue, et sur la plage, des bandits qui sont arrivés. Je crois qu'ils ont été attirés là-dedans, comme quand on s'arrange pour qu'un lapin fonce droit dans un piège, vous savez ?
Les matelots ont été brutalisés et accrochés. Je me suis approché, mais je me suis retrouvé à devoir me battre et fuir. Je suis allé sur la route parce que je savais que je tomberai sur un convoi pour m'aider.

- T'as été suivi ?
- Je pense, oui. Ils avaient des chevaux. Mais je les ai semés avant d'arriver, je ne suis pas un crétin.
- Bien. Beau travail Tancrède. Mais écoute, jeune gars, je sais que t'es excité et que l'adrénaline te prend encore le corps, mais il faut que tu respires doucement et que tu te concentres. On va analyser la situation intelligemment et pas foncer comme des crétins.

Tancrède agita sa tête de bas-en-haut pour acquiescer. Et le petit groupe continua à marcher en direction du navire. Une bonne marche, de trois quart d'heures, jusqu'à atteindre ce qui était un petit mont qui surplombait le littoral.
Tancrède descendit de son cheval pour s'approcher. Il y avait une vue plongeante sur le paysage. Une petite plage, à l'intérieur des terres, entourée de récifs plutôt escarpés. Un petit cabanon de pêcheur, duquel on voyait des gens aller et venir. Et des chaloupes. Deux chaloupes, qu'on était en train de charger de tonneaux, et qui partaient vers une cogue, un petit bateau à fond plat et avec une voile dressée, au milieu de la mer.

- Combien sont-ils, Tancrède ?
- Je ne sais pas. Ils doivent être quinze, peut-être vingt. Très peu armés, je vous rassure. Je n'en ai vu aucun avec une quelconque broigne ou autre.
Mais le problème, c'est qu'à l'intérieur de la cabane de pêcheurs, vous voyez, ils ont mis les marins du navire coincé sur la plage. Ils doivent les utiliser comme otages, peut-être qu'ils les tueront s'ils nous entendent arriver.

- C'est vrai. On ne peut pas juste foncer à pied. Mais il faut qu'on prenne le contrôle de cette plage et qu'on en chasse les bannis.

Dans le sol, et avec la pointe de son couteau, Guillaume se mit à dessiner de façon très abstraite un plan.

Croquis:

- Hm hm hm.
Chef. Vous vous rendez compte que ce n'est pas du tout proportionné ?

- C'est difficile de dessiner avec trois doigts, soldat !
Vous comprenez où je veux en venir et c'est l'essentiel. Le terrain est plat, et il y a des buissons et quelques arbres sur le chemin, mais comme vos voyez il y a un banc de plage et un autre chemin plus loin. Nous on est derrière la colline, là, au sud, et-

- Et là il y a la cabane de pécheurs et là-bas le navire échoué. Oui chef on avait tous compris, on a des yeux vous savez.

Guillaume fusilla son soldat du regard.

- Bref. Je vais être honnêtes avec vous, je ne sais pas trop comment désamorcer cette situation... C'est pas comme si on pouvait jouer les discrets, ils risquent de nous voir venir de loin...
Mais on a des arbalètes.
Tancrède, le Brave, on pourrait peut-être vous couvrir depuis cette colline, pendant que vous deux vous vous approchez de la cabane et que vous tentez de tuer les gars qui menacent les matelots.
Et en attendant, Étienne, je t'envoie avec les autres pour tenter d'attaquer la plage. Ne tuez pas tous les bandits, contentez-vous de les faire fuir, pour qu'on puisse reprendre le navire.
Je pense que c'est un bon plan, non ?


Alexandre regarda depuis la colline, pour voir ce qu'il devrait faire s'il se décidait à suivre ce plan.
Il lui faudrait traverser, le plus discrètement possible, un petit bois derrière la plage. Trois ou quatre minute de marche rapide pour atteindre le cabanon. Il ne voyait pas d'opposition. Tout juste un bandit qui, très nerveux, faisait les cent pas autour de l'endroit, et il était tout seul.
Peut-être que c'était un plan de merde, peut-être que ce serait mieux de faire une diversion, ou bien d'attaquer tous ensemble la cabane... Guillaume lui-même n'avait pas l'air très sûr de son plan, cela se voyait au fait qu'il passait sa main sur sa bouche, nerveux.

- Il y a quelle distance, d'ici à la plage ? Je veux dire, niveau portée d'arbalète ?
- Même si on voulait tirer, on peut pas, on a aucune ligne de tir.
- Alors non, c'est une mauvaise idée, on peut pas rester sur cette colline.
Tancrède, je vais aussi faire en sorte que mon ami Garald vous accompagne. Il a une arbalète et il sait l'utiliser, il se chargera d'occire à distance quiconque vous observe sur le trajet.
C'est mieux si on fait comme ça ?




Marwen, Cyrielle, Alaric, Sydonnie

L'orage risquait de bientôt frapper. Le ciel devenait de plus en plus noirâtre. Cela n'annonçait rien de bon.
Mais le plus chiant, c'est que plus on s'avançait, plus le terrain devenait accidenté. La route était remplie de boue, les charrettes avaient du mal à circuler, et même les hommes fatiguaient dans ce contexte.

Et bien sûr, jamais rien ne va comme prévu. Il y avait maintenant des ronces sur la route, des dégâts provoqués par les chutes d'arbres et le vent. Rien d'insurmontable pour un homme à pied. Beaucoup plus compliqué quand il s'agit de faire circuler des véhicules.

Marcel avait déjà vu le truc venir. Il se contenta de soupirer avant de poser sa main sur l'épaule de Marwen.

- Ça sert à rien. La charrette passera pas.

En effet. Devant l'âne Xandra se trouvait un passage étroit, avec tout un tas de troncs d'arbres et d'autres merdes qu'il allait falloir déblayer. Simon sauta et observa. Tout le convoi s'était arrêté en plein milieu de la route. Cela n'annonçait jamais rien de bon.

Le contre-maître de la société Gropuis s'était avancé pour regarder. Il soupira.

- Mes gars ont des pelles et des bras, on peut débarrasser la route.
- Et combien de temps cela vous prendra ?
- Un bon moment...
- Si les fangeux nous tombent dessus maintenant, on est tous morts. Tous.- On pourrait peut-être se séparer ?
- Oui... Je vais envoyer l'arrière du convoi rebrousser chemin et contourner par l'ancien passage qu'on a vu tout à l'heure. C'est plus salissant, mais peut-être que le feu provoqué par l'orage aura nettoyé la végétation...
Mais vous, vous vous occupez pas de ça. Restez ici, et assurez-vous de nettoyer le passage.
Allez, hop hop, faites passer le mot, on doit bosser.


Heureusement, tous les outils nécessaires étaient déjà transportés. Et Simon, quand bien même il pouvait se révéler être un vrai con lorsqu'il s'y mettait, n'était pas du tout un pacha. Il était bien décidé à montrer l'exemple.
Mais avant, il se décida à aller tout à l'autre bout du convoi, pour aller récupérer ses affaires. Et notamment son aigle qu'il avait laissé dans une cage. C'est du moins ce qu'on devina lorsqu'on le vit enfiler un gros gant pour accueillir le rapace sur son bras. Est-ce qu'il comptait l'utiliser pour envoyer un message au Labret ? Ou à Marbrume ?

En tout cas, Marcel était descendu et avait lui aussi enfilé des gants. Même s'il se plaignait. Il enfonça ses bottes dans la boue collante pour commencer à tirer hors de là les grosses branches et tout ce qui avait été accidenté.

- Vous avez vu, putain ? Le vent il a même attiré des chariots là-dedans ! Regardez, je rigole pas, il y a une roue de-

Sitôt que Petitgros s'était saisi de la roue en question, il se mit à sortir un hurlement fluet et à tomber en arrière, pour faillir sur ses fesses.
Il y avait là une main, une main humaine, arrachée.
Le bordel qui était devant eux n'était pas juste un tas de branches d'arbres échouées sur la route. Une caravane était déjà passée par là, et avait subit la tempête.

Qu'ils ne blasphèment pas les Dieux, sous peine, peut-être, de finir comme eux.

- Putain, ça m'a foutu les jetons !
Vite, vite, qu'on déblaye un passage qu'on puisse partir d'ici !


Tout le monde se mit au travail. Même les miliciens ne pouvaient se contenter de rester là, les bras croisés. Ils se salirent tous les mains pour permettre de dégager la place. De toute façon, les éclaireurs à dos de cheval continuaient, autour d'eux, à faire des rondes, à caracoler, à s'assurer de pouvoir prévenir la troupe si un fangeux pointait le bout de son nez. Il fallait de la force et de l'endurance pour braver cet environnement, mais rien d'impossible.

Travail, travail, travail. Fallait vite rendre la route praticable. Mais bien sûr, bien sûr, les choses se passent rarement comme prévu...

Les chevaux des cavaliers suivaient, autour d'eux, toujours la même trajectoire, avec la même ronde spécifique, chronométrée à la seconde près, avec une minutie militaire. On les entendaient hennir, on les voyait caracoler, puis disparaître dans un bout de la forêt pour ré-apparaître plus tard à un autre.
Aussi, il ne fut pas étonnant que, lorsqu'ils eurent 2 minutes de retard seulement, Marcel Petitgros fit tomber sa pioche et posa sa main à son couteau placé à sa taille.

Il y eut un silence de mort. Complet. Les trois miliciens étaient tout seuls avec quatre collègues, tandis que quinze civils comme Marwen continuaient d'arracher les ronces enfoncées dans la boue. Plus loin dans le convoi, les gens ne faisaient que des allers-retours, ou alors s'amusaient à garder la lisière de la forêt. Et avec une bonne lance de miliciens qui étaient partis avec Tancrède, à présent la troupe était particulièrement dégarnie.

Un cheval revint en hennissant. On l'entendit trotter. Et tout le monde le regarda ;
Son cavalier était raide mort, le pied bloqué dans l'un des étrier, traîné dans la boue.

- AH MERDE !

Citation :
Compétence tir bandit ? : 15
Jet : 15. Réussite médiocre.
Compétence tir bandit ? : 15
Jet : 20. Échec critique.
Compétence tir bandit ? : 15
Jet : 7. Réussi.
Compétence tir bandit ? : 15
Jet : 6. Réussi.
Compétence tir bandit ? : 15
Jet : 15. Réussite médiocre.

Des projectiles volèrent des buissons. Pas d'une zone en particulier. De partout ; De devant, des côtés, peut-être même de derrière. Il y eut juste des cris, et une peur panique.
Des gerbes de sang volèrent en l'air, tandis que 2 miliciens s'écrasaient raides morts, face dans la boue. Deux autres hurlèrent alors qu'ils furent blessés, touchés à l'épaule ou à la jambe, et tous allèrent se cacher derrière ce qui pouvait bien servir de couverture ; Un tronc d'arbre, un morceau de charrette qu'on retournait, ou alors, juste un petit fossé rempli de boue sur le côté de la route.

L'un des tireurs n'avait pas seulement raté son tir, il s'était complètement découvert. Il était sur la droite, derrière un buisson, et commençait à recharger son arbalète. Alaric n'attendit même pas de recevoir un ordre pour bander son arc et lui tirer une flèche dans sa direction.

Citation :
Je suppose de façon logique que tu réagis avec une flèche aussitôt car tu as les moyens d'agir à distance, mais si ce n'est pas le cas et que ton personnage s'adonne à une autre stratégie, surtout n'hésite pas, je modifierai.
Compétence tir Alaric : 11
Jet : 2. Réussi.
Jet de localisation : 1. Tu touches en pleine tête.

Sa flèche s'enfonça dans le crâne du bandit, qui vola en arrière comme une poupée de chiffon.
Mais les tirs reprirent aussitôt. Ni Cyrielle, ni Sydonnie, ni Alaric, ni leurs deux collègues blessés étaient capables de voir avec exactitude où étaient placés les assaillants. Mais ils semblaient ne pas être répartis d'un seul côté ; Ils s'étaient placés à chaque coin du convoi, pour prendre les miliciens dans un tir croisé.

De l'arrière du convoi arrivèrent des miliciens en courant, mais furent eux aussi obligés de reculer sous un tir nourri, duquel ils se protégeaient à l'aide de boucliers.
Ce nouveau barrage d'acier cloua les civils sortis de Marbrume au fond de la boue, à se couvrir les oreilles, et à prier les Trois à voix hautes ; Certains ici mettaient les pieds dehors pour la première fois depuis le début de la Fange.

Et d'ailleurs, certains se mettaient clairement à paniquer.

- M'sieur les miliciens ! Vous attendez quoi ?! Allez, chargez la forêt et virez-les !
- Il faut qu'on parte ! J'veux pas crever ici ! Brailla un autre des employés de Gropuis.
- Ferme-la et reste couché, répondit Marcel en lui attrapant le bras.
- Non putain ! C'est qui ces mecs ?! C'est les bandits dont a parlé le mec à cheval ?! J'veux partir !

Il s'arracha à l'emprise de Marcel et s'en alla en courant vers l'autre bout du convoi. D'autres voulaient l'imiter, et ces abrutis risquaient juste d'être une proie facile pour les bandits tout autour qui continuaient à tirer.


Prochain post : le 23/10 entre 20h et 23h


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Ajustement de pourcentage :
Suite à des actions indépendantes de votre volonté, votre zone reçoit un malus de -5%, et tombe à 70%.
En effet, suite à des actions déroulées dans la zone de Constructions, pendant un ou deux jours inrp, le ravitaillement en fer et en bois sera très perturbé, vous empêchant de recevoir des ressources.

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AlaricGarde de Sombrebois
Alaric



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MessageSujet: Re: [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé]   [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé] EmptyLun 17 Oct 2016 - 15:03
Alaric regarda les sept miliciens quitter leur rang complètement abasourdi. Se rendaient-ils compte de l’erreur qu’ils étaient en train de commettre ? Apparemment pas. Certes, Lavigne était un abruti doublé d’une grande gueule, mais leur réaction était puérile et irréfléchie. Ce n’était pas en se séparant en plusieurs groupes qu’ils pourraient faire face au danger, qu’il s’agisse de bandits, bannis, ou pire, de Fangeux.

C’est en grommelant qu’Alaric reprit la route avec le reste du convoi. Il pressa le pas en apercevant le ciel se dégrader au loin. Il en était certain, ils n’échapperaient pas à la pluie. Et pourtant, puisse les Trois les épargner tant le chemin devenait de plus en plus impraticable. Bientôt, ils durent déblayer le passage, les charrettes ne pouvant franchir les fossés causés par le déluge de la veille.
Le milicien était occupé à déblayer des ronces enchevêtrées lorsqu’un cheval revint sans son cavalier. À partir de là, tout se déroula très vite : des flèches fusèrent de tous les côtés. Du coin de l’œil, Alaric repéra l’un des assaillants et décocha une flèche le plus rapidement qu’il le pouvait. Celle-ci se ficha entre les deux yeux de son adversaire et ce dernier tomba à la renverse. Tuer un homme, Alaric détestait toujours autant cela. Mais l’heure n’était pas à la compassion. Afin d’éviter les autres attaques, il plongea dans un fossé boueux et se tapi du mieux qu’il pouvait. Impossible de savoir où ces salopards pouvaient se planquer, ni de connaître leur nombre exacte.

Soudain, un des civils se releva de sa cachette pour rejoindre l’autre bout du convoie. Alaric jura. Non mais qu’est-ce qu’ils avaient tous aujourd’hui à agir comme des abrutis ? Des miliciens jonchaient déjà le sol – mais heureusement, le jeune homme ne vit pas le corps de Cyrielle- et bientôt, les civils les rejoindraient s’il n’agissait pas. Le plus furtivement possible, il se mit à ramper dans la boue, essayant tant bien que mal de se fondre dans le décor. Une fois qu’il parvient à atteindre un arbre, il s’y plaqua, le cœur tambourinant à sa poitrine. Alors, d’où venaient ces satanées flèches ? Il releva les yeux et aperçu une branche qu’il pourrait atteindre en se hissant sur une racine proéminente. Mais tout était atrocement glissant. Même lui n’était pas certain d’y arriver. Cependant, de là, peut-être apercevrait-il un bandit ou deux ? Mieux que cela, ces derniers ne penseraient certainement pas à viser les feuilles alourdies par l’humidité.

[Bon alors, si jamais Alaric est repéré lorsqu’il rampe, il réagira en attaquant. Distance ou corps à corps, suivant la situation. Là mes deux actions c’était ramper-grimper à l’arbre, il pourra attaquer deux fois ce tour s’il est repéré]

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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé]   [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé] EmptyLun 17 Oct 2016 - 18:32
Je n’arrivais pas à y croire, mes yeux ce sont certainement écarquillés sous la surprise. Impossible d’encaisser sans broncher, comment pouvaient-ils tous être aussi abrutis ?! Je jurais, je rageais intérieurement devant l’incompétence de ces hommes, mais surtout de celui qui était parti le premier, sous prétexte d’agir « pour Marbrume ». Encore un qui n’avait absolument rien compris et qui terminerait certainement sans vie au bord d’un chemin. Inutile de s’attarder sur les incompétences, nous avions une mission à accomplir et ce n’était pas en restant ici qu’on allait pouvoir parvenir à quoi que ce soit. Lâchant un soupir interminable, j’avais poursuivie avec le convoi, perplexe, dégoûtée, écœurée par cette division qui nous mettait tous en danger. Je pense que c’était ça qui m’agacé le plus, l’égoïsme. Peu importe, plus le temps de réfléchir ou de ruminer, nous rencontrions déjà d’autre problématiques, le chemin devenait de plus en plus impraticable, la chute fut proche à plusieurs reprises, mais non présente… Puis finalement ce fut le moment de désencombrer le passage, de découvrir des corps et de ne rien montrer.

Le lieu puait, les branches, ronces nous écorchaient les mains et pourtant tout le monde semblait vouloir terminer ça au plus vite. Finalement, nous avions peut-être irrité du groupe le plus cérébré, le plus bosseur et ça, par contre ça m’emballait, clairement même. Étrangement, on avance vite, trop vite, trop bien et forcement ce qui devait arriver, arriva… Un cheval sans cavalier, une pluie de fiche qui s’abat sur nous, des morts, des cris, de l’incompréhension. Premier réflexe, je me jette égoïstement sur le sol avant d’observer mes compères proche de moi et d’aider si besoin, certain à s’aplatir dans la boue. Ce n’est pas le moment de penser à son bien-être, il faut se protéger, s’entraider. Je grommèle un à « a couvert », vérifie que personne proche n’est blessé et nécessiterait donc assistance. J’avise notre archer qui semble gérer et quand je le vois se lancer sur le sol, je n’ai plus qu’une idée, l’assister.

- « Ca va, personne n’a besoin d’aide ? Restez sur le sol » grommelais-je instinctivement. Plus pour mettre en garde les éventuels débiles qui souhaiteraient se relever, que par véritable instinct de compassion.

Je rampe dans la boue, entre les branches, les ronces et le sol puant. Je suis les trajets des flèches, du moins, j’essaie afin de progresser jusqu’à nos assaillants et me retrouver donc au corps à corps. C’est le moment de montrer ce qu’on a tous dans le bide, et moi la première j’ai beaucoup de chose à prouver, à me prouver. J’avance encore et encore, m’arrêtant parfois pour m’aplatir lâchement sous l’intensité des flèches qui s’abattent autour du groupe, un bref coup d’œil en arrière pour que je décide d’accélérer le rythme, si on veut s’en sortir, il faut impératif mettre hors d’état de nuire nos agresseurs.

[ En bref : Sydonnie abandonne sa place pour aider ses compères, si blessé il y a, elle aidera à les mettre en zone « plus ou moins sécurisé ». Elle décide ensuite d’imiter Alaric en rampant sur le sol pour essayer de trouver un agresseur, si elle parvient jusqu’à un d’entre eux, elle essayera immédiatement de le blesser, voire de l’abattre en attaque par surprise ou non en corps à corps. ]
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Marwen l'EsbigneurContrebandier
Marwen l'Esbigneur



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MessageSujet: Re: [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé]   [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé] EmptyMar 18 Oct 2016 - 17:36
Le discours de Tancrède n’eut assurément pas l’effet qu’il escomptait provoquer en s’adressant ainsi aux hommes que dirigeait Simon Lavigne. La plupart darda sur le cavalier un regard peu amène, assez morne, ennuyé, et il y en eut même quelques-uns qui s’offusquèrent de cette soudaine remise en cause de leur virilité. Mais l’on fit bloc, ensemble, et après sa harangue, on lui demanda cordialement d’aller se faire foutre. Quoique, non ; sortit de l’ombre un super-connard qui décréta que, si, lui, il s’en irait appuyer la petite équipe de Tancrède. Marwen, tranquillement assis sur la charrette, observa les expressions et les attitudes des uns et des autres. Qu’un gus s’en aille conter fleurette à quelques bandits de grand chemin, ça passait. Par contre, ce qu’il craignait véritablement, c’était l’effet boule de neige qu’un seul et unique type pouvait déclencher. C’était toujours dans ces situations délicates, où l’on se mirait entre incertitude et hésitation, où l’on attendait qu’une seule personne porte ses couilles pour les poser sur la table, que l’équilibre se rompait soudainement ; tous les peureux récalcitrants, après le mouvement d’un seul homme, devenaient subitement de valeureux briscards qui s’essayaient au jeu de l’insubordination. Mais en dépit de l’écart de conduite du certain Leramey, personne d’autre ne bougea son cul. Parfait ; les forces demeuraient suffisamment importantes pour protéger le convoi en cas d’attaque.

Mais ce petit échec n’en fut pas assez pour définitivement décourager Tancrède. Si jamais l’avant-garde refusait de caracoler avec lui sus à l’ennemi, peut-être que le gros des troupes, lui, serait enclin à se désennuyer. Faisant volte-face sur sa monture, il galopa jusqu’à une autre bataille pour leur tenir la même logorrhée. Mais là, ces nouvelles oreilles lui prêtèrent une attention toute particulière, et ses paroles furent l’étincelle qui ralluma le brasier belliqueux qui couvait en chacun de ces guerriers. Alors que le coutilier laissait librement exploser son endêvement au détriment de sa réputation et de son autorité, une poignée de miliciens sembla hésiter, pesant le pour et le contre, avant d’opter pour l’action. Après avoir explicité leur décision, ils rejoignirent Leramey, et s’en furent dans les bois. Nouveau regard aux alentours. Ça allait encore ; ils n’avaient rien perdu en comparaison du nombre total de soldats disponibles. Aussi continuèrent-ils la route.

S’accordant parfaitement à l’environnement dans lequel le convoi évoluait, le temps se montrait tout autant hostile, en la présence de lourds nuages qui, s’enchevêtrant les uns dans les autres, formaient une ligne noire et infinie dans le ciel. Ils ne cessaient de s’accumuler au-dessus de leur tête, menaçants, s’agglutinant grassement, et l’on ne s’étonnerait aucunement si tout cela se mettait à tonner. La boue continuait de retenir les talons fatigués, les flaques croupies ne se lassaient jamais de se dresser en travers du chemin, et il fallait toujours naviguer entre chacun de ces obstacles pour ne pas abîmer les essieux des charrettes ou exténuer davantage les hommes. Encore que ces derniers se demandaient bien si, à force, foncer tout droit n’eût pas été plus simple et moins laborieux. L’Esbigneur, quant à lui, demeurait toujours aussi tranquillement assis sur le tombereau, dirigeant Xandra d’une main ferme. Il avait une bonne place, mais peut-être pas pour bien longtemps.

Rapidement, un nouvel imprévu se dressa devant eux. En plus des nids de poule et de pavés manquants, des arbres gisaient là, couchés sur la voirie en piteux état. Dans leur chute, ils avaient emporté fougères et ronciers, et le tout s’entremêlait dans un bordel forestier qu’il ne serait pas aisé de forcer. Les paroles de Marcel firent échos aux pensées de Marwen. L’on ne passerait pas.

« Ouais », répondit le contrebandier, le plus simplement du monde.
Il leur fallait donc déblayer tout cela. L’on s’arma de pelles, de cisailles et de haches pour faire un sort à ces emmerdeuses de lianes. Marwen haussa des épaules ; fallait bien se bouger le fion un jour ou l’autre. Il sauta à bas de la charrette, s’emparant d’un de ces outils pour se mêler aux autres employés de la compagnie Gropuis. Alors qu’il était en train de s’acharner sur un tronc d’arbre, il se dit que cette même compagnie aurait définitivement pour trouver un nom ou un emblème plus alliciant. Enfin, ça, c’était leur souci.

Mais ce qui ne tarderait pas à devenir son problème, en revanche, ce fut la décision qui fut prise suite à l’échange qui rassembla plus qu’il n’opposa un contremaître et Simon Lavigne. Ils se trouvaient tous dans une sale situation, embourbés jusqu’à la mouise avec ce barrage naturel, l’orage qui menaçait de leur éclater sur la tronche et, peut-être plus lointain mais inexorable cependant, l’arrivée de la nuit. Alors, oui, en la présence de potentiels fangeux ou de bannis, tout cela demeurait bien dangereux. D’où l’improbable idée de se séparer.

« Quoi ? Se séparer dans une telle position, diviser nos forces au moment même où nous sommes le plus vulnérables ? Ouais, clairement, ça me paraît vraiment pas mal, ça, comme illumination. »
La pire décision du monde, digne de… Marwen ne savait pas quoi, mais se séparer ainsi dans une situation des plus incertaines et menaçantes, il ne doutait pas que, d’ici quelques siècles et sur un certain support visuel, ça deviendrait une des idées les plus banales autant que l’une des plus débiles. Soupirant d’un air fataliste, il continua sa tâche.

Apparemment, plus que des ronces et des arbres abattus, s’y trouvaient surtout les vestiges d’un ancien convoi, désormais écrasé par les troncs brisés et recouvert d’une dense végétation qui formait comme un tombeau autour de ses restes. Le cri de Marcel fut assez éloquent, et tout le monde ressentit l’intense désir de se barrer de là. Les miliciens ne tardèrent pas à rejoindre les ouvriers de la compagnie commerciale, et, bientôt, entre deux hennissements diffus, le cliquètement des mailles se mêla au bruit sourd des coups de hache et aux jurons des charretiers.

Rapidement, toutefois, l’on oublia l’ardeur de la tâche pour commencer à s’observer les uns les autres, l’air indécis. Quelque chose de poignant, de lourd, s’appesantit sur leurs épaules, sans qu’ils pussent savoir de quoi il en retournait. Un certain malaise latent vous mettait le doute au cœur, et ce n’était aucunement à cause de l’orage. La forêt, bien que déjà muette, s’était imprégnée d’un silence de mort, de celui qui annonce un cataclysme. Et pour cause.

Au détour d’un sentier, une monture revint sans son cavalier. Ou plutôt, l’on s’aperçut de sa présence que trop tard, le pied bloqué dans l’étrier, traîné comme un porc par son propre cheval. Et juste après, les sifflements stridents de sagettes effilées qui fusèrent dans leur direction. Certains eurent assez de lucidité pour se jeter à terre ou derrière un couvert, quand bien même ne savait-on pas encore de quel sens provenait l’attaque. D’autres, des civiles plus généralement, demeurèrent hébétés, fixés sur place par la surprise et la prestesse de l’agression. Et ils rejoignirent bien assez vite le cavalier dans la mort. L’on se planqua, ce fut le sauve-qui-peut, et Marwen bondit sous le couvert de la charrette. Les enculés, ils allaient assurément buter Xandra, à tirer dans le tas sans même prendre la peine de viser.

L’Esbigneur ne fit pas bien attention à ce qui se passa autour de lui, entre les cris, les ripostes, et les gémissements de douleur. La clef de la situation, pour lui, s’avérait d’observer les empennages des flèches, lesquels ne manqueraient pas de lui indiquer la localisation des archers embusqués. Ou, à tout le moins, les endroits se soustrayant à leur ligne de mire et ceux au sein desquels il ne fallait pas rester.

La panique avait eu raison de la sanité de bien des ouvriers, et ça se mettait à courir dans tous les sens dans l’espoir d’échapper à la mort. Cette piètre manœuvre, Marwen s’en doutait en rassemblant son sang-froid, ne permettait qu’ajouter à la confusion de la bataille. Les brigands tireraient sur les fuyards comme l’eussent fait des braconniers avec un cerf, et les miliciens chargés de les défendre, eux, ne sauraient où donner de la tête. Pire encore, et leurs ripostes, s’ils détenaient eux aussi des arcs, risqueraient de moucher un couard détalant ventre à terre.

« Putain de merde », grogna Marwen en demeurant planqué derrière son couvert. C’était le bordel, partout, et risquer un œil au-dehors relevait presque du suicide. Ces connards étaient bien dissimulés dans la broussaille, indétectables, ou si peu, et ils avaient largement l’avantage de la distance, à défaut du nombre. Et encore, vu la pléthore de traits qui pleuvait, le contrebandier n’était pas non plus certain de ce dernier cas. Lui n’avait rien pour leur rendre la pareille. Il aurait pu, certes, s’adonner à quelques combats rapprochés, mais rien ne lui permettait, dans l’instant présent, de défendre ainsi sa vie. Et puis, merde, ce n’était pas son travail que d’aller mourir pour sauver autrui. Il donnerait du sien lorsque tout ceci serait plus clair. Il n’était pas encore prêt à filer gratuitement ses bottes à ces fils de putes d’employeurs.
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Cyrielle DolwenMilicien
Cyrielle Dolwen



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MessageSujet: Re: [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé]   [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé] EmptyMer 19 Oct 2016 - 20:56
Un large sourire orna son visage lorsqu’elle comprit ce qui allait arriver. C’est rassuré qu’elle observât l’un des miliciens rejoindre Tancrède pour qu’enfin il parte, emportant ses mauvais augures avec lui. Du moins, c’est ce qu’elle espérait. Il était inévitable que le groupe se sépare, Cyrielle le savait d’expérience. Il y en avait toujours au moins un pour voir le côté positif de chaque situation et évaluer qu’ils étaient en surnombre pour ce qu’on leur demandait. Sur le moment, c’était vrai, pour la suite, c’était un pari à prendre. Lorsqu’il en valait la peine, le gain était gros, dans l’autre cas, personne n’en attestait parce que trop peu s’en sortaient. Finalement, ils étaient bien plus nombreux qu’elle l’aurait pensé, malgré le fait que les « vrais héros » leur aient fait faux bond. Elle n’en voulait pas à ces miliciens, tous avaient appris à vivre comme si chaque moment était le dernier, personne ne pouvait les empêcher de risquer la leur dans la cause qui leur semblait le plus juste.

Penser uniquement au fait qu’eux étaient mis en danger par leur faute était aussi égoïste que leur décision, ce qui ne servait strictement à rien. Leur choix de rester les mettait également en danger dans leur investissement. C’est après avoir rangé soigneusement son épée que la milicienne s’accorda à se remettre en route sans ajouter quoi que ce soit. Son attention se focalisa à nouveau sur le chemin à parcourir, les obstacles, les flaques de boue de plus en plus profondes et les ralentissements de plus en plus significatifs des charrettes. Ce rassemblement d’observations, additionné au ciel sombre annonciateur de pluie, n’était que plus menaçant encore. Impossible d’accélérer la cadence dans ces conditions, et les yeux de chacun étaient beaucoup trop souvent rivé sur le sol pour ne pas tomber, plutôt que vers l’horizon afin de guetter. Ce cheminement devenait de plus en plus dangereux avant de les mettre définitivement à l’arrêt, pour le meilleur comme pour le pire. Cyrielle n’était pas encore capable de le dire, mais ils n’allaient pas tarder à le découvrir par eux-mêmes.

Un mur de végétation se dressait devant eux. Il y avait des arbres qui s’étaient effondrés, le tout recouvert de buissons et de ronces qui avaient poussé là pour gagner du terrain et s’étendre. La jeune femme pesta mentalement avant de mettre la main à la pâte. Malgré la peau de plus en plus dure de ses mains, grâce à la pratique de l’arc, elles se firent écorcher sans pitié. La douleur ne l’atteignait que peu sous la gravité de la situation et l’anxiété qui lui collait à la peau dans ce genre de situations. C’était un allié et un poids à la fois. Lorsque l’un d’eux laissa échapper un cri, elle se releva immédiatement. Elle vit un bras s’écraser au sol et se faire recouvrir de boue. Un bras qui n’était attaché à rien. Elle en arriva à la même conclusion que l’homme qui venait très probablement de se pisser dessus dans la plus grande discrétion. Un autre convoi était passé par là et s’était fait surprendre par ce qui avait eu la force de faire basculer ses arbres. Il fallait débarrasser la route au plus vite et préparer un feu pour s’assurer que personne ne se relèverait de cette catastrophe.

Pourtant, avant que la moindre bonne intention ou bonne action n’ait pu être entreprise, voilà qu’autre chose leur tombait sur la tête. Pour deux miliciens s’était le cas de le dire, ils avaient été abattus d’une seule flèche, leur laissant admirer pendant une fraction de seconde l’ampleur de la menace avant de réagir. Son sang-froid lui était plus utile que jamais. La balafrée se jeta au sol avec la même vigueur que les autres. Pendant qu’Alaric semblait vouloir conduire une offensive, suivi de près par l’autre miss du convoi, sa stratégie à elle consistait à être plus mobile. Elle ne pouvait qu’espérer sortir de la trajectoire de la majorité des flèches sans se mettre sur la trajectoire d’une autre. Si quelques écorchures devaient la suivre à travers son armure, soit. Sa mobilité se concentrait surtout pour rejoindre les divers paysans qu’ils escortaient. Elle ne voulait hurler de se mettre à l’abri, sous peine de devenir la cible prioritaire des tirs.

Elle rejoignit plus ou moins calmement les diverses personnes au sol, prenant refuge d’au moins un côté à chaque fois pour pouvoir avancer le plus prudemment possible dans cette situation, se rendant un peu plus imprévisible dans ses déplacements. La milicienne leur disait de se réfugier sous les charrettes. C’était les cachettes idéales. Ceux qui étaient en hauteur dans les arbres ne pourraient pas les atteindre, et bien placé sous la charrette, seule une toute petite partie de leurs ennemis seraient capables de les atteindre. C’était le meilleur choix à faire pour la majorité. Elle continuait à naviguer ainsi, pensant à Rikni en s’espérant protégée, laissant la charge de la première répartie à ceux qui en prenaient l’initiative. De son côté, malgré les salves qui s’enchainaient, elle ne pouvait que penser que leur nombre de flèches était limité. Ils étaient nombreux, et ils devaient faire le maximum de dégâts avant qu’ils ne se mettent à réfléchir. Elle espérait qu’ils tombent à court de flèches et n’aient enfin le courage de les affronter à la régulière.

En attendant ce moment, elle encourageait de plus en plus de monde à se mettre le plus à l’abri possible. Même si Cyrielle bougeait beaucoup, elle évitait pour l’instant de s’approcher trop des lieux de cachette de leurs attaquants, elle n’était pas non plus suicidaire au point d’offrir une cible de choix. Elle ne voulait pas faire diversion. Elle serait bien assez à découvert au moment de mener l’assaut. Ils avaient le désavantage de la surprise et ne pas voir leurs ennemis, mais qui savait combien de temps ils tiendraient à ce rythme. De plus, des renforts étaient arrivés et n’attendaient que la fin de cette offensive pour intervenir. Elle espérait bien qu’ils n’attendraient pas trop pour commencer à les chasser dans les bosquets.
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Alexandre LerameyMilicien
Alexandre Leramey



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MessageSujet: Re: [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé]   [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé] EmptySam 22 Oct 2016 - 19:00
Le chef du petit groupe de miliciens, un certain Guillaume le Preux, et Tancrède discutaient de la stratégie à adopter pour l’attaque de la plage. J’en profitais pour leur faire remarquer que comme ils savaient que Tancrède s’en était sorti, ils devaient surement s’attendre à une contre-attaque du Labret ou de Marbrume. Il fallait donc rester sur nos gardes.

La discussion sur comment aborder la situation n’en finissait pas, et plus le temps passait, plus les bannis pillaient le bateau. Il fallait agir au plus vite.

Je proposais un autre angle d’attaque.

- Sinon vous pourriez approcher par l’est. Vous ne risquez pas de vous faire voir par les bannis et vous pouvez atteindre plus facilement la cabane si vous êtes discret. Dès que vous y êtes, on lance une attaque bien bruyante et violente sur la plage depuis le sud et ceux qui ont approché par l’est rentrent dans la cabane pour sauver les matelots et les envoyer nous rejoindre sur la plage. Si on agit de concert, le groupe de bannis va surement fuir devant une attaque venant simultanément de l’est et du sud. Le but étant de briser leur cohésion. Guillaume, si tu envoies tes deux hommes le plus discrets s’infiltrer par l’est, on peut être 6 pour charger la plage, ce qui leur donnera une superbe diversion, même s’il y a d’autres bannis dans la cabane.

Guillaume acquiesça.

- Ce plan me plaît. En chargeant, ceux qui ont une arbalète pourront tirer, ce qui devrait accentuer leur désorganisation.

Il fit un signe à deux de ses hommes qui se mirent immédiatement en route. Nous attendîmes un peu qu’ils se rapprochent de la cabane. L’attaque allait commencer…
Je serais mes deux fléaux en espérant que courir vers eux en les faisant tournoyer ferait son petit effet sur leur moral.


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La Poisse
La Poisse



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MessageSujet: Re: [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé]   [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé] EmptyDim 23 Oct 2016 - 21:26
C'était le chaos absolu pour les quelques caravaniers empêtrés dans un bourbier absolu. Marwen, bientôt imité par son « ami » Marcel, décida de rouler sous une caravane comme un gros bébé pour éviter de se faire pénétrer par les morceaux de fer volant partout autour d'eux. Une tactique de lâche, qui devait bien expliquer le sobriquet d'Esbigneur qui lui avait été affublé. Enfoncé dans la boue, il était dans une sécurité relative, alors que tout autour de lui, les tirs continuaient.

Cyrielle décida de rallier les hommes, qui étaient apeurés, certains en train de fuir. Et c'était un exercice bien plus périlleux qu'elle ne l'avait imaginé... Il lui fallait hurler, en attraper certains par le col pour les balancer sous une maigre couverture.

Citation :
Charisme Cyrielle : 8 (Sang-froid)
Jet : 4. Réussite.

Heureusement, la milicienne fit un travail admirable. Rapidement, les civils comprirent que courir n'importe où comme des poules ne servirait à rien, et sous les rugissements de la femme, ils se mirent tous à se coucher.
Simon vit ça, et ne put s'empêcher de faire un grand sourire.

- Allez ! On a perdu assez de temps !
En avant !

Des miliciens, équipés de pavois ou de larges boucliers rectangulaires, s'approchèrent doucement, très doucement, pour tenter de capter les flèches et les carreaux que leur envoyaient les criminels tout autour.

Pendant ce temps, Alaric, plus courageux que d'autres, décida de ramper vers la position d'où venaient les tirs. Il devait pour cela rouler dans un petit fossé près de la route avant de continuer, ventre à terre, à grimper jusqu'à la position qu'avaient pris les assaillants. Un exercice périlleux. Il se transformait en homme de boue, il s'y mêlait complètement ; Il se retrouvait trempé jusqu'aux os, son uniforme bruni par la vase et la tourbe.

Citation :
Compétence intelligence bandit ? : 12
Jet : 1. Réussite critique.
Compétence habilité Alaric : 12 (Malus : -1, situation hostile)
Jet : 19. Échec.

Après avoir longtemps rampé, il était toujours incapable de regarder au-dessus de lui, incapable de relever la tête, même, sous peine de se faire repérer. Mais il pouvait clairement entendre les bandits en train de se donner des ordres entre eux.

- Là-bas ! 5 hommes viennent de la route, fais-les se planquer à terre !
- Tout de suite !
- Jules, immobilise le convoi !
- Aye.

Si Tancrède le messager n'avait pas menti en disant que les bandits du navire n'étaient que des bannis faibles et mal équipés, alors ces gars-là n'étaient sûrement pas les mêmes... Ils se parlaient comme des militaires, organisés, se relevant pour continuer à faire feu. Et il entendait un bruit caractéristique, celui d'une arbalète qu'on rechargeait par intervalle.

Malheureusement, le milicien ne put réagir à ce qui allait venir...

Citation :
Compétence intelligence bandit ? : 12
Jet : 3. Réussite.
Compétence habilité Sydonnie : 12 (Malus : -1, situation hostile)
Jet : 10. Réussite.

Un homme arriva juste au-dessus d'Alaric. Il avait le visage camouflé par un linge de couleur rouge, mais il put clairement voir ses pupilles brillantes, dilatées, comme s'il était drogué ou juste particulièrement hilare.
Il se mit à parler à Alaric, avec une voix de fou, complètement délirant.

- Salut ! Tu viens souvent par ici ?!

Alaric n'eut même pas le temps de mettre la main à sa dague, qu'il reçu en pleine face un coup de botte de la part du bandit.
Celui-ci profita que le milicien soit sonné pour lui attraper le bras, et le soulever de tout son poids ; Il lui déboîta presque le membre, le traînant pour le remonter derrière la branche d'arbre qui servait de couverture.
Sydonnie avait vu ça. Elle se prépara à se relever pour aller sauver son collègue, quand elle fut alertée, à sa droite, par le craquement de quelques branches.
Dans un pur réflexe, elle se mit à rouler sur le côté et à tomber dans le fossé, pour éviter une flèche tirée dans sa direction.

- Bordel, mais... Tu fais quoi avec lui ?!
- C'est un otage. C'est pas cool ?
- T'as... Ah putain ! Ouais, t'as raison, un otage !
Allez, on se casse !


L'un des bandits souleva Alaric en lui attrapant une touffe de cheveux, avant de lui faire une clé de bras pour fuir avec, l'obligeant à courir le plus vite possible.
Derrière, ses collègues jetèrent sur la route des chausses-trappes, une jolie surprise pour les bottes des miliciens qui tenteraient de les poursuivre à travers les marais.

Au bout d'un moment, il n'y eut plus aucun tir vers le convoi. L'âne Xandra s'était calmée, et il y avait au sol pas mal de cadavres et de blessés qu'il fallait rapidement prendre en charge.
Le coutillier Simon s'était relevé. Il avait soudain le visage plus livide, crade, couvert de sang. Il s'approcha de Cyrielle, et lui donna une grosse tape dans le dos.

- Bravo, petite.

Maintenant, il y eut un long silence de mort, gênant. Mais ils ne pouvaient pas se permettre de rester là. Pas au milieu de la route.

- Je sais pas à quoi rimait cette attaque... Et j'ai pas envie de le savoir.
Rembarquez, on continue.

- Chef... Je crois qu'ils ont capturé l'un des notre.
- On s'en fout. Je ne vais pas risquer d'autres hommes pour en sauver un seul.
On continue.

- Mais ils viennent juste de partir... Ce serait pas mieux de les poursuivre, maintenant ? Je sais pas... C'est des bandits, ils risqueraient de revenir et d'attaquer de nouveau, non ?

Simon ne répondit même pas. Il se contenta d'aller ramasser les civils cachés sous les charrettes, pour les forcer à remonter sur leurs bêtes pour repartir.

- Sérieux, les gars... On va quand même pas rentrer à Marbrume comme si rien ne venait de se passer ?!

- Ferme ta gueule et retourne au boulot, lui répondit Marcel en allant s'occuper de Xandra.




Le plan du milicien Leramey avait le double avantage d'être extrêmement simple et pourtant extrêmement efficace. Sitôt que tout le monde avait convenu quoi faire, deux miliciens s’échappèrent et firent un long contour par l'est, pour tenter d'éviter les deux criminels qui patrouillaient calmement dans le bois.
Les miliciens du groupe de Guillaume semblaient anormalement bien entraînés. Ils devaient être d'anciens mercenaires, quelque chose comme ça. Parce qu'ils se déplaçaient dans la forêt avec un calme à toute épreuve, d'un naturel incroyable. Ils trottaient, un par un, se relevant pour se couvrir avec une arbalète. On aurait dit deux petits lapins qui allaient de terrier en terrier pour jamais se faire voir. Après un bon moment de course, ils se collèrent aux murs de la cabane de pêcheur, et attendirent calmement.

- Bien. Parfait. Ils sont en position. On va pouvoir attaquer.
- Un plan en particulier à nous donner, chef ?
- Baudouin et Robert vont placer leurs deux pavois près des arbres, mais ne faites pas feu dans la mêlée, j'ai pas envie de me faire trouver par un carreau de mes propres troupes. Pendant ce temps, on va juste charger à 4 quand on sera hors de la forêt. Tuez-les au hasard, rapidement, par surprise. Ils ne devraient pas être une opposition trop dangereux.
En avant.


Tancrède laissa son cheval sur place, alors que les 6 décidèrent de se plonger à l'intérieur de la forêt, très discrètement eux aussi.
Il n'y avait devant eux que deux jeunes hommes qui parlaient ensemble. Ils étaient légèrement armés, mais ils pouvaient encore alerter leurs comparses sur la berge.

Citation :
Compétence tir milicien vétéran (Baudouin) : 16 (Malus -4 : Vise la tête)
Jet : 6. Réussite.
Compétence tir milicien vétéran (Robert) : 16 (Malus -4 : Vise la tête)
Jet : 3. Réussite.

Deux carreaux leur percutèrent le crâne. Immédiatement après, Alexandre et Tancrède foncèrent pour attraper leurs cadavres et les cacher, de manière à ce que ceux dans la petite cabane ne les voient pas par la fenêtre.

Le plan s'exécutait à merveille. Cela en était presque trop facile.
Maintenant, nos 6 compères étaient juste devant la plage, bien cachés, et observaient ce qui était en train de se passer.

Il y avait là un beau vaisseau, une cogue, qui était échouée sur la plage. Les cales avaient été ouverte, et on faisait rouler des tonneaux sur la plage. Ils chargèrent un petit canot, qui était juste à côté.

Sur la plage, on pouvait maintenant entendre les gens discuter.

- Les mercenaires auraient pu rester ! Je me sens pas à l'abri en sachant qu'ils soient pas là !
- De quoi avez-vous peur ? Ils sont partis pour aller tuer le milicien messager. S'ils ne parviennent pas à le rattraper, on risque d'avoir des gars qui vont venir dans notre dos.
- Et vous vous imaginez quoi, exactement ? Qu'une demi-douzaine de miliciens vétérans et énervés vont nous cribler de carreaux d'arbalète pendant qu'on parle sur une plage ? Allons, cessez de vous croire au théâtre. Les miliciens sont une bande de pleureuses, ils n'auront jamais les bourses de venir jusqu'au littoral. Même lorsqu'on vole les fruits du labeur de Marbrume sous leur nez... Non, moi, ce que je crains, c'est les fangeux.
- Comment vous comptez écouler la marchandise, d'ailleurs ?
- Le Séraphin le fera, petit à petit. Vous inquiétez pas, vous recevrez votre paye, une fois que tout sera vendu au Marché Noir.
En espérant que notre collaboration puisse continuer.


L'un des hommes, vêtus d'un superbe mantel, grimpa avec d'autres employés sur le canot. À la force de leurs bras, ils se mirent à tirer l'embarcation qui avait sur elle des sacs de céréale et une barrique de vin. Ils allèrent jusqu'au bout de la rade, où, à flot, se trouvait une autre cogue.
Il n'y avait maintenant sur la plage que 6 hommes, qui piaillaient ensemble et gardaient le navire échoué. C'était presque trop facile.
Guillaume sorti l'épée de son fourreau et sauta au-dessus de ce qui lui avait servi de cachette. Il se mit à hurler, à plein poumon, histoire de bien se faire voir.

- MONTJOIE !

Citation :
Compétence tir Baudouin : 16 (Malus -4 : Visée à la tête)
Jet : 17. Échec.
Compétence tir Robert : 16 (Malus -4 : Visée à la tête).
Jet : 7. Réussite.

L'un des bandits reçu immédiatement un carreau en plein dans la mâchoire, et s'écrasa raide mort. Mais les autres sortirent immédiatement leurs armes pour plonger dans la rixe face aux hommes de Guillaume. Une sacrée mêlée totalement improvisée et réclamée par personne.

Alexandre commença en fonçant vers l'un des criminels, qui se planta devant lui avec une jolie masse d'arme.

Citation :
Le Briscard a une initiative supérieure à Alexandre. Il commence donc l'assaut.
Compétence attaque : 10
Jet : 9. Réussite.
Compétence habilité Alexandre : 12 (+1 Acrobatie)
Jet : 4. Réussite.
Alexandre esquive le coup de massue du banni, et réplique en tentant de l'écraser avec son fléau d'armes.

Compétence attaque : 10.
Jet : 6.
Compétence habilité briscard : 11
Jet : 17.
Localisation : 1 (Crâne).

Leramey parvint, à l'aide de son fléau, à exploser le crâne du banni devant lui. C'était vraiment pas beau à voir ; Des morceaux d'os et de cervelle volèrent en éclat, et se projetèrent sur sa tronche.
Autour de lui, les bannis luttèrent un peu. Il y eut quelques blessures, des gens qui se poussaient comme dans une mêlée de soule mal foutue, mais rapidement, les criminels se décidèrent simplement à tourner les talons et à fuir le plus vite possible, vers la forêt.
La cogue venait d'être libérée, et les miliciens rugirent d'un cri de guerre, tous ensemble, heureux de leur victoire.

Tancrède regarda tout ça, satisfait, avant de s'éloigner.

- Bien... Bon. Les gars, je reviens pas, j'ai une livraison à faire.
Au plaisir. Merci de m'avoir prouvé qu'il y avait encore des gens avec des couilles dans la milice.


Immédiatement après, les matelots sortis de la cabane vinrent à la rencontre de leurs sauveurs. L'un des marins, un homme extrêmement grand et large, s'approcha de Guillaume et d'Alexandre pour les remercier.

- Messieurs... Je ne peux vous dire à quel point je vous suis redevable. Ces truands allaient nous tuer, ou nous lâcher dans les marais avec les fangeux, ce qui revenait au même. Mais vous êtes arrivés, nul doute que les Dieux vous ont guidé jusqu'à nous.
Mon nom est Sandoval, j'étais capitaine de ce vaisseau. Mais nous avons été forcés dans cette rade par des pirates, et nous avons été obligés de nous échouer sur la plage.
Néanmoins, vous allez devoir rester avec nous. Voyez-vous, nous ne pouvons repartir à pied. Il y a, sur ce navire, beaucoup de nourriture qui servira à remplir les ventres des bonnes gens de Marbrume.
Mais comme vous voyez, le navire est coincé sur la plage...

- Que suggérez-vous ?
- Nous allons rester ici, et attendre la marée haute. Cela n'est qu'une affaire de quelques heures.

Grondement dans l'atmosphère.
En haut de leurs têtes, les nuages deviennent noirs. L'orage est pour bientôt.

- Bordel... Je sais pas trop. C'est un peu une idée folle...
- Les fangeux craignent l'eau de mer. Une fois à marée haute, nous serons à l'abri. Et nous pourrons rentrer à Marbrume, et au Labret, sans aucun problème. Nous serons saufs.
- Oui, mais en attendant... Si une horde de fangeux arrive, nous sommes cuits.
- Un risque à prendre.

Guillaume observa autour de lui. La plage n'était pas tellement défendable, malheureusement. Elle était minuscule, et tout autour, il n'y avait que des arbres, un terrain dans lequel les fangeux excellaient pour désorganiser les humains.

- Si quelqu'un a une idée, qu'il la donne maintenant.




Cela faisait un bout de temps que Alaric était baladé dans la forêt. Les bandits qui l'avaient capturé étaient anormalement compétents, beaucoup plus que de simples criminels. À chaque fois que le pauvre milicien tentait de se débattre, il était séché par un coup de poing ou de pied, et il se retrouvait à devoir courber l'échine devant eux.
Le manège dura un bon moment... Une bonne vingtaine de minutes au moins. Quand d'un coup, des hommes en courant arrivèrent, du sable mouillé sur leurs bottes.

- Halte ! Qui va-là !
- Bordel, vous revoilà les gars !
Vous auriez jamais dû partir ! Des miliciens nous ont chassé du navire, et le Séraphin est parti sans nous.

- Quel abrutis ! Je savais qu'on ne pouvait pas faire confiance à ce pirate de mes deux !
Qu'importe. On va se déployer, les attaquer par surprise et leur trancher la gorge.
En avant.


Citation :
Force Alaric : 10
Jet : 17

Alaric sentait que l'emprise du banni était bien, bien trop forte. Il était incapable de fuir. À la place, il continuait de se faire balader comme une poupée de chiffon, un couteau sous sa gorge, alors qu'on continuait de le faire avancer en avant.
Le bandit qui lui faisait une clé de bras se mettait à lui chuchoter dans l'oreille.

- À quoi tu penses, mon ange ? Tu veux t'enfuir ? Tu peux essayer si tu veux... Mais j'te promet de te péter une jambe si tu réussis.




Bonus : Pendant ce temps-là, sur une route de douanier.

L'aigle de Simon Lavigne était arrivé au plateau du Labret, avec un message à la patte. Il prévenait le guet en charge de la zone que le convoi allait prendre du retard sur la route, et qu'un navire était échoué sur le littoral. Des informations essentielles pour la petite organisation qui se mettait en place. On renvoyait l'aigle à son propriétaire, hurlant dans le ciel, alors qu'un des vaguemestres se préparait à partir pour Marbrume.

- Loïc ! Attend !

Le messager était monté sur son coursier quand son supérieur hiérarchique vint à lui en courant.

- J'ai une missive de dernière minute pour toi.
- Je la livre à qui ?
- Manoir de Vauront, sur l'Esplanade !
- Ce sera fait alors.

Ne pouvant passer par le littoral à cause de la crainte de passer par des bandits, ni sur la route principale qui était encombrée, le jeune coursier se décida donc à prendre une route secondaire. Il parti au galop, le plus vite possible, pour tenter de rejoindre Marbrume.
Dommage que l'orage avait fait des dégâts... L'endroit était noir, accidenté, et rempli de ronce et de boue partout.
Et au milieu du trajet, il entendit une sorte de... De grognement, rauque, reconnaissable de partout.

Une minute d’inattention, et voilà qu'il pouvait voir le museau d'un fangeux qui pointait le bout de son nez.

Citation :
Habilité du Coursier : 16
Jet : 20. Échec critique.

Et un autre, qui surgissait d'un buisson.
Il hurla, bien sûr, alors que de puissantes mains l'arrachèrent à sa selle. Il n'eut même pas le temps de sortir son épée, que déjà des dents se plantaient dans son cou et dans ses bras.

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Ajustement de pourcentage :
Suite à des actions indépendantes de votre volonté, votre zone reçoit un malus de -5%, et tombe à 65%.
En effet, suite à des actions déroulées dans la zone de Récoltes, un des meilleurs coursiers du Labret meurt, et avec lui disparaissent de nombreuses missives et colis pourtant essentiels pour organiser le convoyage. La zone écope donc d'une pénalité de -5%.

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Marwen l'EsbigneurContrebandier
Marwen l'Esbigneur



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MessageSujet: Re: [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé]   [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé] EmptyMar 25 Oct 2016 - 3:04
Roulant sous l’une des caravanes, Marwen ne put qu’entendre les sifflements stridents des flèches que l’on décochait de partout, que ce fût dans son camp comme de l’autre. Ça fauchait le feuillage, ça ricochait contre les branches, ça pénétrait le bois des véhicules dans un vrombissement mat, tout juste arrêté net, et ça perforait encore la peau et les chairs dans des cris déchirants. De là où il se trouvait, le contrebandier ne pouvait qu’apercevoir des pieds foulant un sol inégal, détrempé, et horriblement boueux. Lui-même était agenouillé dans la fange, et s’il ne désirait pas à ce que ces enfoirés de la compagnie qui l’avait embauché ne récupèrent pas ses bottes, son jugement manquait d’être altéré lorsqu’il les aperçut maculées comme jamais, à l’instar de ses chausses et de sa tunique. S’il en sortait vivant, toutefois, il ne doutait pas de se fondre dans la masse comme un véritable caméléon ; dans une telle situation, l’on préférait de loin la vie à la propreté de sa vêture, et nombre de civils comme de miliciens s’étaient jetés de concorde dans la gadoue.

Et les sagettes ne cessaient pas de pleuvoir autour de lui, mouchant çà un corps, faisant naître une étincelle sitôt que leur pointe barbelée mordait le fer des essieux ou les barres métalliques des tombereaux. La menace de se prendre un trait en travers de la figure s’appesantissait sur chacun d’eux, y compris lui-même, alors toujours planqué, et il ne pouvait décemment pas s’extraire de sa cachette et espérer trouver la sécurité. S’il devait défendre sa vie et celles des autres, certes, il s’y lancerait bien volontiers, mais uniquement motivé par ce désir de sauver sa propre peau. Car c’était dans l’union qu’ils avaient tous le plus de chances de s’en sortir, pour d’évidentes raisons, mais là, courir sus à l’ennemi armé d’une simple lame, c’était avant tout se jeter dans la gueule du loup. L’Esbigneur continuait d’entendre des gémissements de mourants, des cris désespérés, des glapissements surpris, et quelques ordres disparates aboyés de droite à gauche sans que jamais l’on ne comprît ni le message, ni l’émetteur. Impossible pour lui de suivre ce qu’il se déroulait au-dehors et en bordure du chemin, sous la broussaille et dans les fossés. Il demeurait totalement imperméable à toute nouvelle, n’attendant que fermement l’arrivée d’un gus à la tronche qu’il imaginait aussi patibulaire qu’inconnu. Là, Marwen saurait que ce jeu de chat et de la souris, mené à distance, aurait cessé, et que l’on engagerait dès lors un corps-à-corps au cours duquel il se sentait bien plus utile que perdu au milieu d’un déluge de flèches tirées presque au hasard. Ses seules pensées, pour le moment, s’envolaient en direction de Xandra. La pauvre bête, innocente au milieu de la barbarie humaine, ne devait pas comprendre ce qu’il se passait tout autour d’elle, et l’Esbigneur imaginait sans peine ses oreilles grises tirées en arrière, paniquée qu’elle était.

Ce ne fut qu’au bout d’un long moment, qui menaçait par ailleurs de tourner à l’ennui lorsque le contrebandier se rendit compte que rien ne pouvait l’atteindre de sa position, que l’accalmie se fit soudainement. Ce fut comme si les nuages avaient disparu à l’horizon, comme si le soleil brillait de nouveau dans le ciel et que la pluie comme le vent s’en étaient allés ailleurs. En vérité, rien de tout cela n’était devenu ; il faisait toujours aussi sombre et venteux dans la forêt, et un lourd tapis noir recouvrait perpétuellement le dessus de leur tête. Peut-être avaient-ils juste l'esprit un petit peu plus léger à l’idée d’être encore en vie, pour le moment, et que l’anxiété avait quitté leur cœur en même temps que les bannis les environs du convoi.

L’on s’extirpa du mieux possible de la fange et du dessous des charrettes, et l’on compta les maccabhées tout en pansant les premiers blessés en leur prodiguant des soins qui s’avérèrent bien primaires. Si un sentiment d’embellie avait repris ses droits sur la caravane, ce n’était pas pour tout le monde, et l’accalmie ne concernait pas l’ouïe ; le bruit des mourants, les appels à l’aide et les plaintes inintelligibles régnaient sur l’après champ de bataille, là où l’odeur capiteuse du sang s’était répandue à hauteur de narines. L’on haussa la voix pour appeler un camarade ou un ami, délaissant l’espace de quelques instants les blessés gisant au sol.

Rapidement, le bruit courut que les belligérants s’étaient emparés de l’un des miliciens du convoi, et les idées les plus stupides commencèrent à arpenter les esprits les plus faibles. De nouveaux Tancrède en puissance se révélèrent au grand monde, insistant pour s’en aller sauver le gaillard fait prisonnier. Marwen leva les yeux au ciel en maudissant les dieux d’avoir conçu les humains aussi cons, encore que cela ne fût pas forcément généralisé. Rien de mieux encore, que de courir sus au danger, de se séparer une fois de plus, de diviser les forces pour conduire la moitié d’entre elles au beau milieu d’un guet-apens que les attaquants n’auront eu aucun mal à préparer. De toute façon, il sembla bien que la poursuite demeurât impossible ; dans leur refuite, les gus avaient balancé çà et là des chausse-trappes, et l’Esbigneur n'était pas trop dans l'humeur d’aller se faire trouer les pieds. Ou autre chose.

Lui n’avait par ailleurs aucunement le droit de débattre là-dessus, d’autant plus qu’il n’en ressentait pas non plus l’envie. De toute façon, Simon avait déjà pris sa décision, et, en homme avisé qu’il pouvait parfois être, statua sur la poursuite de la mission. Pour cela, encore fallait-il continuer de déblayer la route, et ce fut précisément la tâche sur laquelle se focalisa le contrebandier, au beau milieu des mourants qui gueulaient parfois à tue-tête.

« Oh ça va, ça va, ta gueule, putain. Ils vont arriver, tes secours », gueula à son tour l’Esbigneur à un gus qui lui cassait les burnes à demander son aide alors même que ce premier exprimait sa frustration contenue sur une lourde branche chue, à coups de hache. Il n’avait aucunement la fibre médicale, et ne se voyait même pas tenter de secourir le type. La seule chose pour laquelle il aurait pu être utile, en matière de soin, c’eût été l’amputation d’un bon coup de lame. Au pire.
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Alexandre LerameyMilicien
Alexandre Leramey



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MessageSujet: Re: [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé]   [Event] Du pain et des jeux - Partie Labret [Convoyage] [Clôturé] EmptyJeu 27 Oct 2016 - 21:48
Il nous fallait une idée et vite. D’autant que les matelots rescapés semblaient oublier une menace potentielle, peut-être plus réelle qu’une hypothétique attaque de fangeux si loin des marais… Une contre-attaque des bandits que nous venions de chasser. Nous avions repris la plage, certes, mais c’était une attaque surprise, un coup de bluff et maintenant qu’ils étaient retournés dans la forêt, c’était eux qui pouvaient nous lancer des attaques surprises… Il fallait nous tenir prêt.

Pourtant si Guillaume avait pris la tête de notre petit groupe, il semblait complètement dépassé par la situation. Il n’avait aucun plan et semblait succomber à la peur.

- Reprend-toi Guillaume. Regarde.

Je tendais mon bras désignant la plage.

- Tu y vois une plage entourée de forêt. J’y vois une forteresse imprenable. Nous avons à notre disposition deux sites stratégiques : la cabane et le bateau. De plus nous avons la mer. Si un groupe de fangeux nous attaque, ce dont je doute beaucoup, nous pourrons nous jeter à la mer, ils ne nous y suivront pas. Pensez à ôter votre armure avant…

Je rangeais mes fléaux à ma ceinture tout en m’avançant vers le bateau.

- Si nous nous postons dans le bateau, ils devront l’escalader pour nous rejoindre et s’ils nous tirent dessus, nous ne manquerons pas de couverts. Et n’oublie pas cette vieille cabane. S’ils nous voient sur le bateau, ils l’oublieront et si nous y cachons deux ou trois bons guerriers, nous pourrons alors les attaquer sur leur flanc ou par derrière, ce qui nous donnera un avantage énorme alors qu’ils se feront attaquer par nos lances et nos arbalètes restées sur le bateau. A moins qu'ils n'aient laissés leurs archers derrières, dans ce cas, ils feront une cible de choix pour notre petit groupe de combattant.
Nous pourrons aisément les empêcher de monter à bord avec nos armes.


Je me retournais vers la forêt.

- Si nous avions plus de temps, nous aurions pu préparer notre défense mieux que ça en creusant des tranchées, mais je ne veux pas courir le risque de subir une attaque alors que nous sonne en train de creuser le sable. Tenons nous en à ce plan. Si des fangeux nous attaque, sautez à l’eau. Si ce sont des pillards, faisons leur ravaler une seconde fois leur fierté.

Je haussais le ton pour nous donner du courage.

- Nous sommes la milice, par Rikni. Nous n’allons pas nous faire avoir par de vulgaires brigands. Pour Monjoie, qui est avec moi ?!


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