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 [Terminé]L'ami d'aujourd'hui est l'ennemi de demain | Jocelyn

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Serena de RivefièreCoutilier
Serena de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé]L'ami d'aujourd'hui est l'ennemi de demain | Jocelyn   [Terminé]L'ami d'aujourd'hui est l'ennemi de demain | Jocelyn - Page 3 EmptyMar 20 Aoû 2019 - 10:52
Difficile de retenir le sourire sur ses lèvres lorsqu’elle comprit que non seulement Jocelyn acceptait son contact, mais le perdurait à sa manière une douceur inimaginable. Apaisée, la milicienne avait l’agréable sensation de se retrouver dans un cocon. Loin de tous ses ennuis, elle pouvait pleinement profiter de ses instants de tendresse qui la berçait au point où elle se permit de fermer les yeux. Là, elle visualisa sans mal les images que lui décrivait le banni. Le rêve était beau, magnifique même et ô combien précieux. Le partager avec lui était aussi ce qui le rendait si beau. Elle s’apprêtait d’ailleurs à lui en faire la promesse avant qu’il ne se détourne légèrement de son image d’innocence.

Ses yeux émeraude s’ouvrirent pour mieux se poser sur lui alors qu’il tentait tant bien que mal d’expliquer le fond de sa pensée. Pour le coup, Serena ne savait trop comment réagir. Devait-elle s’en sentir flattée ? S’en inquiéter ? Il était évident qu’il était au moins aussi perdu quelle vis-à-vis de toute cette situation. Ses lèvres s’entrouvrirent pour prendre la parole avant qu’elles ne s’arrêtent soudainement. Un instant d’hésitation passa avant qu’elle ne lui fasse part de ses pensées.

« Je n’ai pas envie de penser à demain ou après-demain. »

La phrase était courte, mais longue de sens. Profiter de l’instant était tout ce qu’elle souhaitait pour le moment. L’avenir était particulièrement incertain et elle ne voulait donc pas que ses inquiétudes viennent gâcher ce moment avec lui.

Pourtant, ce fut exactement ce qui se produit. En parlant de ce qui l’attendait le lendemain justement, elle crut bon de partager quelques aveux. Sans grande surprise, le rêve cessa et Jocelyn s’éloigna son regard rempli d’autant de colère que d’incompréhension.

Toujours sur place, elle l’observa longuement s’énerver, s’inquiéter de ses actes. Blessée ? Pas vraiment. Au contraire, mais elle devait bien avouer être déçue de le voir s’éloigner. Elle replia donc un genou contre elle pour mieux l’entourer de ses bras et y déposer sa joue. Ainsi appuyer, elle se perdit un peu plus dans ses pensées. Étrangement, ce fut un nouveau sourire, léger, qui illumina son visage.

« Parce que tu ne crains rien. » Lâcha-t-elle finalement pour mieux reprendre. « Il s’agit des personnes en qui j’ai le plus confiance en ce bas monde… je leur confierai ma vie sans hésitation. Et puis, en parler est bien plus dangereux pour eux, pour moi que pour toi. »

Ses yeux se posèrent alors sur le doigt encore pointé en sa direction. Lentement, mais sûrement, sa main se tendit en sa direction, ses doigts glissèrent sur les siens pour mieux agripper sa main avec douceur.

« Et puis, je ne suis pas la seule à avoir conté nos aventures… » Lui lança-t-elle en lui remémorant sa propre petite révélation. Mais ce n’était pas une expression accusatrice qui recouvrit son visage, mais plutôt espiègle.

« Tu penses peut-être que les jolies blondes au caractère de cochon courent les rues chez l’externe ? »

Elle ricana un peu avant d’hausser ses épaules et émettre un simple soupir.

« Je te fais confiance. A tort, sûrement. Mais l’idée de me perdre sur une plage à tes côtés me plaît... » Son visage se tourna à nouveau sur l’horizon, rêvant de ce qu’elle pourrait découvrir au-delà de tout cela. « Ha, mais tu te trompes si tu penses ne pas devoir te mouiller. Il faut bien que la vue soit équitable pour tous ! » Elle sourit en lui jetant un regard au coin. Pas question qu’elle soit la seule à profiter ou ne pas profiter justement. Mais le sujet étant un peu sensible, du moins pour elle, car elle avait bien du mal à garder son cœur serein, elle revint sur le premier sujet de conversation.

« Quant à mon frère, oui et non. Disons que les deux étant exceptionnels, je ne pouvais rêver mieux pour eux. Alors lorsque mes parents les ont fiancés, je leur ai demandé de se laisser une chance. Maintenant, ils partagent un lien que je ne pourrai jamais… Je les jalouse un peu. » Un long et profond soupire lui échappa. « Fort probable que si par miracle je parviens à atteindre Traquemont, celle-ci leur reviendra. »


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JocelynBanni
Jocelyn



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MessageSujet: Re: [Terminé]L'ami d'aujourd'hui est l'ennemi de demain | Jocelyn   [Terminé]L'ami d'aujourd'hui est l'ennemi de demain | Jocelyn - Page 3 EmptyLun 26 Aoû 2019 - 9:30
Elle ne semble pas avoir trop mal pris mon propos concernant la baignade en mer et cela me rassure un peu. Pas parce qu'on pourrait le vivre, mais parce qu'elle semble m'envisager un peu plus que comme un banni. Comme un homme, et comme un ami, sans doute. Et je ne réfléchis plus trop quand elle m'avoue ne pas vouloir penser à demain.

- Tu me manqueras aussi, Serena, quand tu seras partie.

Ben oui, j'aime bien sa présence, mais il faut rester réaliste. Et la réalité est cruelle car ils restent deux êtres venant de deux mondes différents. Et elle semble prendre un malin plaisir à leur rappeler sa présence.

- Je me fiche que tu aies confiance en eux, Serena. Rien n'est immuable, la colère peut animer bien des cœurs et détenir contre toi une telle arme... Alors oui, c'est toi que ça met le plus en danger, mais tu crois que j'ai envie que tu meures par ma faute, sérieusement

Quand elle me rétorque qu'elle n'est pas la seule à en avoir parlé, je hausse les épaules en boudant. C'est qu'c'est pas pareil. Isaure n'est pas une chasseuse de miliciennes, déjà. Puis elle est probablement celle qui se mélange le mieux aux villageois, elle a donc une expertise. Qui parmi les amis de Serena peut se targuer d'avoir une expertise avec les bannis ? Personne, même si certains ont pu en connaître une ou un. Non mais oh ! Alors le coup de la jolie blonde au caractère de cochon.

- Ah bon, t'es jolie ?

Une question posée innocemment. Je ne remets pas en doute sa blondeur ni son caractère, juste sa beauté. C'est innocent, cela semble être de la maladresse ou un trop plein d'innocence, mais non, c'était bien une attaque. D'ailleurs, j'lui tire la langue. Zut, maintenant elle sait que j'le pensais pas. Quand elle m'avoue que ça lui plairait d'être sur une plage avec moi, je commence à visualiser la scène. Ce qui n'est pas bon car forcément elle y est nue. Mais le fantasme s'évapore bien vite car elle voudrait que je me baigne aussi. La colère ne domine plus, pas plus que la râlerie un brin enfantine. Tiens, sait-elle seulement que je n'ai que 18 ans ? A part Isaure, nul ne le sait et je dois dire que ça m'arrange. Non, c'est la tristesse qui prend le dessus.

- Je crains alors qu'il n'y ait aucun plaisir. Parce que de mon côté, je serai trop mal à l'aise que pour profiter de la vue, et du tien, si tu sais voir au-delà des horreurs à voir, tu me verras mal à l'aise et forcément, ça te mettra mal à l'aise aussi.

Je ne sais pas si je suis clair, alors dans le doute, je tente d'expliquer.

- Imagine que là, aujourd'hui, tu as, quelque part, sur le ventre par exemple, une cicatrice vraiment moche, qui te fait honte, et aussi visible qu'un nombril par exemple. Moi, c'est carrément une moitié de corps. Imagine le combat que ça serait pour toi de me laisser le voir ou pire le toucher. Sincèrement, j'pense que tu préférerais que j'aie les yeux bandés et les mains liées, non ? Moi, c'est à ce point. J'ai montré juste ma main à une soigneuse. Elle a l'habitude des sales blessures et des trucs moches. En voyant ma main, elle a pleuré. Elle s'en est excusée, mais elle a pleuré. Et ma main, c'est pas la pire de mes blessures.

J'aime pas parler de ça, j'aime vraiment pas. Et je la laisse faire quand elle agrippe ma main droite, protégée qu'elle est par mon gant de fauconnier, qui est renforcé. Et là, je lui souris.

- Le gant est vraiment épais, mais c'est parce que les serres d'un oiseau de proie sont acérée et que parfois il aime y planter son bec. Et malgré ça il n'est pas trop user, mais je ne ressens rien via cette main, à cause du gant et de la blessure. Et ça, tu m'en voudras pas, mais j'ai envie d'en profiter.

Et sans me libérer de son étreinte, je mords dans le gant de la main gauche pour libérer ma main, saine celle-là et avec laquelle je sentirai tout et au moins le contact de sa peau. Le geste aura, en plus d'une chouette symbolique, une jolie saveur. J'écoute ce qu'elle ajoute sur son frère et sa belle soeur, sa jalousie et le fait que ça sera probablement eux qui bénéficieront de son succès si elle reprend Traquemont, et je n'y trouve pas grand chose à redire, sinon une question :

- Cela serait grave si tu ne bénéficiais pas de la gloire liée à la reprise de Traquemont ? L'important, ce n'est pas de savoir que tu l'as fait ?

Je ne sais pas. Si j'ai un objectif, je le poursuis sans m'inquiéter de qui en profitera au final. Quand je lance mes cultures dans les marais, ce qui tient de la folie, je ne m'inquiète pas de savoir qui au final mangera mes légumes. Mais bon, je doute que cet argument soit compréhensible. Traquemont a une autre symbolique que quelques panais.

- Mon faucon n'est pas très présent, ce qui ne me dérange pas. il s'est trouvé une compagne et ils nidifient. Cela ne l'empêche pas de me retrouver de temps à autre, parfois avec une proie, comme s'il voulait s'excuser de son absence. Mais il vieillit et il est temps pour moi d'envisager d'avoir un autre faucon. Ca prend pas mal de semaines, j'y passerai une bonne partie de mon printemps. Ca va être un sacré objectif, déjà de le trouver. Je serai encore moins au village qu'à l'ordinaire.

Je l'ai probablement rassurée un brin en lui contant mes objectifs. Si je souhaite un nouveau faucon, c'est que je n'ai pas l'intention de mourir demain, que je table encore sur l'avenir. Mais la nuit avance et si on veut repartir de bon pied demain, il va falloir dormir.

- Je me réveille toujours avec le soleil, mais celui-ci n'attend pas que j'aie fini ma nuit. Alors il est temps de dormir. Pas moyen de faire du feu, on est en hauteur, les forêts sont plus fraîches qu'une maison. Alors, je pourrai négocier pour que tu dormes contre moi, mais je ne le ferai pas. Cette fois, je l'exige. Il nous reste quelques fruits pour le déjeuner du matin. Je ne tenterai pas d'en profiter, ou pas trop, parce que j'ai toujours souvenir de notre première nuit, mais, et sauf si tu me le demandes gentiment, il ne se passera rien qu'il faille confesser.

Je me couche sur le sol, lui offrant mon épaule valide comme coussin, ce qui emprisonnera aussi ma main, celle qui peut "toucher et ressentir", en espérant que ça la rassure un peu. On s'est rapprochés, la peur devrait être moins présente. Puis j'ai vraiment pas envie d'avoir froid, même si je le supporte assez bien.
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Serena de RivefièreCoutilier
Serena de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé]L'ami d'aujourd'hui est l'ennemi de demain | Jocelyn   [Terminé]L'ami d'aujourd'hui est l'ennemi de demain | Jocelyn - Page 3 EmptyJeu 29 Aoû 2019 - 14:56


Sincèrement touchée par ses mots, la milicienne sentit ses joues s’empourprer malgré elle. Impossible pour elle de savoir s’il pensait réellement ces dires, mais entendre ces mots ne pouvait que réchauffer son cœur. Oui, cela faisait du bien. Tout comme sa présence à ses côtés, l’absence de barrières et la confiance apportée par le respect mutuel. Oui, on pouvait dire qu'une certaine complicité s’était formée entre eux deux. Simple et compliquée à la fois, elle leur permettait de se confier, parler et avancer sans peur de se faire juger. Et si certains sujets restaient glissants, ils étaient au moins certains ne pas être hostile l’un envers l’autre et c’était tout ce qui importait.

Le visage de Serena se changea en une forme de grimace lorsque le banni osa remettre en question sa beauté. Prenant ainsi un faux air vexé, elle lâcha finalement un rire, puis un soupir. Était-elle narcissique ? Pas vraiment, ce trait étant plutôt dédié à l’un de ses frères cadets. À ses yeux, Serena n’était ni laide ni magnifique. Elle faisait attention à elle, mais ses entraînements l’éloignait toujours plus de code de beauté de la société : trop musclée et sa peau trop amochée avec en plus un air de garçon manqué. Raison pour laquelle, elle n’était certainement elle-même pas assez à l’aise pour réellement pouvoir se dénuder si facilement devant autrui. Oh évidemment, l’habitude noble d’être habillée et lavée par quelques domestiques aidait un peu. Mais elle n’en restait pas moins pudique, réellement.

« … Je comprends. »

Fit-elle sur un ton qui se voulait plus rassurant qu’accusateur. En réalité, elle ne s’était pas montrée sérieuse lorsqu’elle avait insinué bien vouloir courir nue sur la plage. Non, et cela lui avait semblé évident, mais…

« Nous avons tous nos complexes… aussi petits ou grands soient-ils. Moi-même, je n’aime pas attirer trop l’attention, qu’on me regarde… Cela me met mal à l’aise, car j’ai l’impression d’être jugée sur des critères qui me déplaisent fortement. »

Elle ne pouvait donc qu’imaginer ce que lui pouvait ressentir avec ses propres blessures. Toutefois, là n’était pas là où elle voulait en venir, pas du tout.

« Mais l’idée se retrouver ensemble, rire ou juste sourire sur la plage, me plaît réellement. Nul besoin d’ôter ses habits, ou du moins pas complètement, pour se rafraîchir un peu. »

Le mettre mal à l’aise n’était donc pas son but. Qu’il soit rassuré sur ce point, elle ne lui forcerait jamais la main. Elle préférait plutôt lui proposer d’autres solutions, plus saines et innocentes, mais tout aussi agréables à ses yeux. Enfin, elle espérait sincèrement un jour avoir l’occasion de réaliser ce moment avec lui.

« Oh, ce n’est pas la gloire que je recherche… mais l’indépendance. Traquemont est un moyen comme un autre pour moi de m’évader de la citée et peut-être de gagner en influence. C’est seulement en en gagnant que j’obtiendrai plus de liberté, car je dépendrai alors de moins de personnes… Malheureusement, cela reste toujours compliqué à réaliser, surtout pour une femme… aussi compétente soit-elle. »

Ses épaules se haussèrent simplement, tout en gardant précieusement sa main dans la sienne. C’était un fait qu’elle devait absolument apprendre à accepter. La société actuelle n’était pas près de permettre aux femmes de gagner trop de pouvoir ou de liberté. Les hommes étaient toujours les premiers sur la liste et toujours ceux à qui revenait le mérite du travail collectif.

« Pourquoi ne simplement tenter de trouver son nids ? Je ne suis pas grande connaisseuse, mais… On m’a toujours dit qu’il était plus aisé d’élever et dresser de jeunes individus. Si ton faucon fait un nid, c’est l’occasion pour toi de trouver un jeune pour prendre la relève… Non ? »

Peut-être disait-elle une bêtise. Elle n’y connaissait rien après tout. Mais elle était contente qu’il partage ce souhait, ce projet avec elle. Par contre, elle avait bien de la peine à imaginer comment on parvenait à dresser un tel oiseau. Peut-être qu’un jour, elle aurait l’occasion de l’observer à l’œuvre, mais pour l’heure, il était temps de se coucher. Et les déclarations du chasseur ne manquèrent pas de l’amuser.

« Belle argumentation… »

Sourire au coin, elle le regarda prendre place avec un brin d’hésitation. Ce n’était pas dans ces habitudes de dormir dans les bras d’autrui. Et puis, ce n’était pas pour rien qu’elle l’avait évité lors de la dernière nuit. Mais visiblement, elle n’avait pas vraiment le choix. Ou du moins, pas de réelle raison de refuser son invitation.

Acceptant une nouvelle fois de baisser la garder et de lui accorder sa confiance, Serena s’allongea à ses côtés, ou plus précisément contre lui. Contrairement à la première fois, son visage était contre lui et son regard l’observait avec calme et attention.

« Quels souvenirs de notre première nuit as-tu gardés exactement ? »

La question avait été posée avec curiosité évidente, mais aussi un peu de malice. La proximité entre eux la rendait nerveuse, mais pas forcément dans le mauvais sens du terme. Elle décida néanmoins de détendre l’atmosphère en lui glissant une énième taquinerie.

« Parce que moi, je me souviens de ton haleine de vers entre deux ronflements. »



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JocelynBanni
Jocelyn



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MessageSujet: Re: [Terminé]L'ami d'aujourd'hui est l'ennemi de demain | Jocelyn   [Terminé]L'ami d'aujourd'hui est l'ennemi de demain | Jocelyn - Page 3 EmptyDim 1 Sep 2019 - 10:11
- La seule fois où j'ai vu la mer, c'était depuis une falaise. Et c'était magique. J'ai bien aimé, l'odeur surtout, le vent plus mordant aussi, mais qui semble amener des senteurs venues d'ailleurs. Mais j'ai pas pu m'en approcher. Je sais pas où sont les plages et le seul endroit où la terre semblait toucher la mer, c'était un port, donc forcément ça m'était interdit. Et il faisait encore froid. Mais si tu connais un endroit où il y a une plage, pour sûr, j'irai.

L'invitation reste sérieuse de mon côté et visiblement, la voir nue n'est pas mon objectif premier. Je ne rejette pas l'idée pour la cause, mais c'est plus de la curiosité qu'autre chose. Traquemont revient dans la conversation.

- L'un des soucis est que vous avez déjà une sorte de forteresse dans les Marais. Totalement inutile si tu veux mon avis, vous y perdez trop d'hommes. Mais comme la concentration se fait par là pour aider, les ravitaillements seront complexes pour Traquemont si vous récupérez ce lieu. Faudrait que vous "perdiez" Sombrebois avant. D'un point de vue stratégique, hein ! Traquemont est plus intéressant.

Je suis loin d'être un général d'armée, mais abandonner un lieu pour un autre plus intéressant, voire en provoquer la perte pour tirer un bénéfice ailleurs, me paraît être un bon plan. En prime, elle obtiendrait des soutiens. Car pour l'heure, elle occasionnera surtout des soucis.

- Par contre, pour l'indépendance, évite le mariage. C'est déjà une prison pour les hommes de ce qu'on m'en a dit, alors pour les femmes... C'est le mari qui décide de tout, sacré merdier.

Par contre, elle a dû voir ma tête changer quand elle a suggéré que je prenne mon futur faucon dans le nid de mon faucon actuel.

- Les animaux ont un instinct qui les pousse à protéger leurs petits. Tu crois pas que je perdrais mon faucon si je venais à voler son fils ?

Finalement, je passe de "choqué" à "attendri". J'oublie qu'elle n'est pas censée le savoir et j'imagine que pour mon maître fauconnier, celui qui a pris le temps de m'apprendre, j'ai dû en poser, des questions qui lui ont parues idiotes. L'important, à la fin, c'est le résultat, non ? Elle ne deviendra pas fauconnière, mais elle s'intéresse à mon projet, certes moins prestigieux que de reconquérir une place forte pour aider l'humanité à mieux se sécuriser, mais ça reste un projet. L'autre, ça pourrait être la plage. Quelque part, je me dis que ma fascination pour la mer cache peut-être que mon destin était de devenir marin. J'ai une relation bizarre à l'eau. C'est elle qui m'a détruit le corps, c'est elle qui m'attire, et, même si j'ai du mal à l'admettre, c'est sans doute pour elle que je mourrai. Parce que cette fascination la rend dangereuse. C'est en allant voir la mer que je me suis occasionné cette entorse à la cheville, et sans souplesse, proche d'une ville, cerné par les fangeux, je ne m'étais pas offert les meilleures chances, mais soit.

Le "coucher" est plus problématique, car elle s'allonge face à moi. La dernière fois, elle ne me regardait pas. Ici, elle pourrait voir sous les interstices de mon masque ou plus certainement de mon collier car forcément ce dernier ne pouvait être plaqué, le cou devant rester mobile. Bon, elle joue l'humour pour désamorcer, mais il reste une question délicate, à savoir les souvenirs que j'ai gardés de notre première nuit.

- Beaucoup de questions, déjà. Puis-je poser ma main là ? Va-t-elle s'offusquer si je me rapproche ? Ou si je m'éloigne ? Mon bras s'endort, comment le bouger sans la réveiller ? Toutes les filles ont la même odeur qu'elle ? Quel goût peuvent avoir ses lèvres ? Qui est-elle sans son masque ? Vaut-elle vraiment la peine que je m'expose pour la ramener vers la civilisation ou dois-je l'abandonner ? Arriverais-je à me baigner sans qu'elle me suive ? Dois-je surveiller sa toilette ? Réalise-t-elle que nous sommes plus morts que vifs ? C'est normal que ces cheveux sentent bon ? Pourquoi elle se colle maintenant ? M'aurait-elle seulement regarder si la Fange n'avait pas existé ? L'aurais-je regardée si... Ben oui je l'aurais regardée, c'est une fille. Un goût salin, non ? Crois-tu qu'elle se méfie encore de moi ? Dois-je toujours me méfier d'elle ? Sucré-salé j'ai l'impression. Puis bon, ça doit pas être si agréable que ça, un baiser sur les lèvres. Et pourquoi je ne m'endors pas, moi ? Et pourquoi je fais semblant de dormir ? Et j'me suis endormi, puis réveillé, puis rendormi, puis reréveillé. Et là j't'en ai voulu à mort. Parce que mon bras était plus qu'engourdi. Puis je me suis apaisé en tentant de me rappeler la couleur de tes yeux mais il y a trop de couleurs dans tes yeux. Et là je pense que tes lèvres ont un goût pomme.

Elle voulait savoir, elle sait. Si tu veux pas savoir, tu ne demandes pas
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Serena de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé]L'ami d'aujourd'hui est l'ennemi de demain | Jocelyn   [Terminé]L'ami d'aujourd'hui est l'ennemi de demain | Jocelyn - Page 3 EmptyLun 16 Sep 2019 - 14:50


« N’est-ce pas toi qui me conseillais l’inverse, il y a quelque temps ? »

Fit-elle dans un sourire sournois lorsque ce dernier revint sur le sujet du mariage. Peut-être commençait-il enfin à comprendre son dilemme à ce sujet ô combien sensible ? En tout cas, elle l’espérait, mais se contenta de hausser ses épaules et soupirer.

« Je sais bien… Pourquoi penses-tu que je fuis autant l’inévitable malgré tout ? »

Mais, elle se souvenait de lui lui parlant de trouver un partenaire possédant les mêmes valeurs qu’elle. Évidemment, cela serait une solution presque idéale… malheureusement, trop peu de personnes partageaient sa vision. Et encore moins la supporterait comme femme, elle en était convaincue.

« Je vois… »

Avait-elle simplement rétorqué au sujet de son faucon. Un peu bête pour le coup, elle avait dévié son visage et la conversation. Mais là n’était que des prémices de ce qui l’attendait pas la suite. Rarement, Serena eut autant l’envie de disparaître intensément. Maudit soit-il pour réussir à déballer de tels aveux aussi naturellement !!! Franc, trop franc pour son propre bien et la santé de son entourage, voilà ce qu’était ce terrible chasseur qui parvint à nouveau à tirer les flammes sur ses joues. Oh, non, son cœur ne s’était pas préparé à entendre ce genre de confession et qu’elle le détestait pour réussir à la prendre ainsi par la surprise.

Amusée, surprise puis embarrassée, chacune de ces émotions s’était clairement affichée sur son visage sans qu’elle ne puisse rien y faire. Confuse, elle s’était totalement figée à la conclusion de ce dernier, ne sachant absolument pas quoi répondre à tout cela. Maudite soit-elle pour avoir posé pareille question.

« … et… tu as trouvé tes réponses ? »

Idiote. Comment pouvait-elle se montrer si… La curiosité finirait par l’emporter au-delà, car pas sûre que son cœur parvienne à la supporter encore longuement. Toujours est-il que son visage était toujours tourné vers lui et ses yeux posés dans les siens avant qu’ils ne descendent sur ses lèvres. Quelques secondes suffirent pour que son esprit embrouillé perde la notion de réalité. Désir, curiosité, solitude, peu importe, son visage s’était finalement approché du sien pour sceller un baiser aussi doux que bref.

« Maintenant ? »

Sur la retenue, elle osait à peine le regarder dans les yeux. Mais il serait faux de dire qu’elle regrettait son geste. Non, elle en avait même éprouvé une certaine satisfaction et était prête à recommencer, comme pouvait en témoigner sa main désormais posée tendrement sur son masque, non pas pour le lui retirer, mais pour en dessiner ses contours.



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JocelynBanni
Jocelyn



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MessageSujet: Re: [Terminé]L'ami d'aujourd'hui est l'ennemi de demain | Jocelyn   [Terminé]L'ami d'aujourd'hui est l'ennemi de demain | Jocelyn - Page 3 EmptyMer 25 Sep 2019 - 9:33
- Je n'aime pas cette idée d'inévitable, Serena. La seule chose qu'on ne peut éviter, c'est la mort. Le reste, c'est une question de choix.

Voilà que je rephilosophe... Bon sang, être en présence d'une fille des villes me rend vraiment chêvre. Pourquoi je l'aide, déjà ? Ah oui, parce qu'elle est touchante quand elle est déstabilisée. Cela ne doit pas lui arriver souvent. Et j'adore quand elle essaie de le cacher. Sauf que là, vraiment, elle n'y arrive pas. Ca en devient touchant... Oh, elle me pose une question...

- Les premières réponses, tu les connais, puisque j'ai fait le choix de t'aider. Les autres questions n'ont pas grand intérêt. C'est comme se demander quel effet ça fait de voler comme un aigle. Cela fait du bien. Cela occupe. Mais tu sais bien que ça n'arrivera jammmmmmmh...

Euh... Elle m'a embrassé, là ? Elle m'a embrassé ! Bordel, j'ai pas rêvé ! C'était pas désagréable du tout. Même plutôt agréable. Comment je m'appelle, encore ?!

- Pomme... !

Dis donc, elle est toute tendre et toute touchante, la milicienne. Cela donne des envies. De protection déjà, comme la serrer dans mes bras. Mais pas que. J'ai envie d'y retourner. Je sais, on m'a bien dit que les filles sont fourbes, mais quand même. Je réalise seulement maintenant qu'elle a sa main sur mon casque et en dessine les contours. Hey, on avait un deal. Moi sans mon masque, c'est aussi intime qu'elle sans vêtements. Je le lui ai dit, bordel. C'est pas ses yeux de biche qui vont changer le deal. Autant le lui rappeler par geste. Et puisqu'elle touche mon casque, je plaque ma main sur son sein. La seule libre, la droite. Sur le sein le plus accessible, le gauche. Et moi, j'effleure pas. Elle doit bien sentir ma main, elle. J'la prends pas en traitre. Et

- Bordel, forcément, faut que je le fasse avec ma main gantée parce que l'autre est prisonnière. Ma main qui de toute façon ne ressent rien. Cela me fera même pas un souvenir !

Merde, je l'ai dit à voix haute ? Oh, qu'importe. Je ne retire ma main de son sein que pour éloigner sa main de mon visage. Avant de pointer un doigt accusateur

- T'as pas le droit, mince ! Pourquoi tu gâches ce moment ? Je ne suis pas un objet sexuel, merde !

Peut-être pas la réaction qu'elle espérait, mais j'ai du mal à ne pas hausser le ton, tant je suis énervé !

- S'il y a le feu dans ton pantalon, éteins-le toute seule. Mais pourquoi t'as fait ça ? On est en mode survie, on n'a pas le temps pour ces conneries. Et n'allume pas des feux que tu ne peux éteindre. Il va se passer quoi, après ? J'vais penser à ton cul et être moins attentif, cela me mettra en danger. Si tu te fais attaquer, j'vais me sentir obligé de venir te secourir, alors que la règle veut qu'au moins un tente de survivre. Mais non, je viendrai, commandé par ma bite, pour sauver tes fesses, parce que j'ai envie de me perdre dedans. Tu trouves que ça en vaut la peine ?

J'ai bien eu envie de lui coller une gifle pour lui remettre les idées en place. Je préfère finalement lui tourner le dos et me mettre en position foetale.

- Soulage-toi, je ne regarderai pas. Puis ne refais jamais ça, et ne repose jamais la main sur mon masque. Sinon, j'oublie que tu es mon amie et j'agis avec toi comme un banni avec une prisonnière dont il doit se débarrasser. Compris ? Bien ! Oh, et évite de gémir, ça grimpe aux arbres, les fangeux, si ça nous repère.

Je ferme les yeux. Fassent les Trois que je m'endorme vite... Et que je ne ronfle pas. J'ignore si je respire fort quand je m'endors en colère.
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Serena de RivefièreCoutilier
Serena de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé]L'ami d'aujourd'hui est l'ennemi de demain | Jocelyn   [Terminé]L'ami d'aujourd'hui est l'ennemi de demain | Jocelyn - Page 3 EmptyJeu 21 Nov 2019 - 15:12


Une ligne, une bulle séparait chaque être vivant. Peu importe la distance, elle était toujours là. Il s’agissait d’une limite, une frontière, un espace à ne pas franchir. Évidemment, il y avait autant de variantes que de personnes et de relations. Cela faisait déjà quelque temps que Serena frôlât celle du banni jusqu’à finalement décider intentionnellement de la franchir. Fébrile, elle avait conscience des risques. Personne ne pouvait rentrer dans la bulle d’un autre sans également laisser une brèche dans la sienne. Pour autant, elle pensait, elle espérait y trouver bon accueil. Naïve était-elle.

Aucune douceur, aucune tendresse par les gestes ou les paroles ne lui furent finalement retournées. Au contraire, c’était une main brusque, ferme et déplacée qui était venue s’agripper à sa poitrine. Surprise autant par l’acte que par les pensées échappées du banni, la milicienne se crispa nette. Forcée de constater qu’elle s’était lourdement trompée, Serena s’éloigna tout en écoutant les nombreux accusations et reproches sur son geste.

La honte s’embarra bien vite de ses joues et de son cœur tant qu’elle ne s’était pas préparée à pareille réaction. Stupide se sentait-elle pour avoir cru…espérer…voulu… Elle ne savait plus. Il avait raison, oui… Il avait raison, mais était obligé de…


« Me… »


Finalement la colère prit enfin le dessus. Méritait-elle réellement un tel traitement ? Pour un simple baiser ? Devait-elle réellement être traitée comme une… La guerrière serra finalement les dents et les poings face à autant de violence dans les paroles de ce dernier. Pensait-il vraiment qu’elle allait… ? Désormais assise à contempler ce dos tourné d’un regard rempli de colère et de déception, Serena vivait en plein cauchemar.


« Ça n’arrivera plus. »


Lâcha-t-elle finalement lorsqu’elle réussit enfin à rassembler assez de courage pour se mouvoir. Blessée, honteuse et forcément pleine de regret quant à ce geste, elle s’éloigna plus encore de son compagnon d’arme pour mieux rejoindre le coin opposé de la cabane et s’y asseoir en silence.

Voilà à peine quelques minutes en arrière qu’elle rêvait de pouvoir prolonger cet instant alors que désormais, elle priait les Dieux pour la sortir de là rapidement. Oui, elle aurait tout donné pour effacer ce faux pas, pour oublier et même pour disparaître loin de sa vue. Néanmoins, impossible de fuir, si ce n’est prétendre le sommeil.

Chose qu’elle ne fit qu’à moitié tant que son esprit était embourbé par la situation. La nuit fut terriblement longue et pas la moindre attaque fangeuse pour la libérée de ces tourments. Le lendemain matin, la fatigue se lisait sur son visage. Première levée, elle prépara soigneusement ses affaires avant de saluer simplement le chasseur. Distante, ses yeux ne croisèrent point les siens, mais ses paroles se voulaient aussi rassurantes que possible.


« Je te remercie pour ton aide et tes conseils, Jocelyn. Puissions-nous nous revoir bientôt, en d’autres circonstances. »


En tant que camarades, en tant qu’alliés, en tant qu’amis. Les barrières étaient à nouveau bien visibles entre eux et la milicienne ne comptaient les franchir aussi facilement. Un sourire, faible, désolé et pourtant tendre et sincère illumina désormais son visage alors qu’elle osa pour la première fois relever son regard dans le sien. Puisse-t-il lui pardonner son faux pas. Puissent-ils continuer à s’entraider.


« Prends soin de toi. »





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