Marbrume


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 [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête

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Estelle LorrenAubergiste
Estelle Lorren



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MessageSujet: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête EmptyVen 26 Avr 2019 - 12:58


1er mai 1166,
RP EVENT

[Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête Fdfd10


Il y a des habitudes qu’on apprécie sans même le savoir, des régularités, des personnes qu’on aime sans forcément sans apercevoir. On prend trop souvent pour acquis le quotidien, on prend bien trop souvent pour acquis ce qu’on voudrait obtenir et conserver pour toujours. Allongée, parfaitement enroulée dans un drap qu’elle aurait dû partager avec celui qui partageait désormais très souvent ses nuits, Estelle ne semblait pas avoir dans l’idée de s’éveiller. Pourtant la journée s’annonçait particulièrement chargée, les chambres de la chope sucrée étaient toutes complètes et les clients pointeraient leur nez dès les premiers rayons du soleil. Aujourd’hui, le duc devenait Roi. Bien loin de cette préoccupation, ce fut un grognement qui s’échappa de ses lèvres alors que les doigts de son amant parcouraient ses courbes, alors qu’une main venait tirer doucement sur le drap protecteur qui lui évitait bien toute notion de réalité. Ce fut un deuxième grognement, quand une tête vint se glisser jusqu’à son visage, venant se perdre dans le creux de son cou, venant mordiller, pincer, alors qu’un fin sourire se dessinait sur sa bouche. Estelle n’était définitivement pas du matin, peu importe les jours qui s’écoulaient, les semaines, ou les mois et ceux peu importe que Merrick s’applique toujours à la réveiller en douceur.

Un grognement encore, alors que l’homme tentait une énième tentative, venant la taquiner avec des mots qu’eux seuls avait le secret. Ce ne fut que lorsque la rouquine comprit que la journée avançait, ce ne fut que lorsque son esprit se rappela à elle, que la journée s’annonçait chargée et que tout Marbrume resplendissait comme jamais auparavant, qu’elle avait fini par tolérer l’idée même de se lever. Repoussant les draps pour offrir un sourire et un regard encore un peu endormi, bien trop tendre, bien trop sincère à son milicien, elle ne put retenir un énième grognement alors qu’elle se frottait les yeux, qu’elle laissait ses doigts dans sa crinière indomptable avant de venir laisser ses doigts courir sur le visage de son homme d’armes.


- « Il faut vraiment ? » grommela-t-elle « En plus tu m’abandonnes pour ‘participer’ à la fête » souffla-t-elle avec cette mine boudeuse « Tu as toujours une raison pour échapper aux contraintes, Merrick Lorren »
- « Estelle de Chantauvent, essayerais-tu de me faire te prendre en pitié ? » Demanda-t-il d'un ton faussement outré. « Cela ne fonctionnera pas avec moi ! » S'insurgea-t-il, incapable de réellement savoir s'il serait véritablement en mesure de résister à cette vile attaque. Puis un peu plus sérieusement et doucement. « Je resterais avec toi si j'en avais l'occasion, Estelle. Mais parfois, le devoir réussit même à m'appeler moi... Et puis ainsi, nos retrouvailles n'en seront que plus exubérantes ce soir ! » Termina-t-il avec malice.

Venant déposer ses lèvres sur celle du milicien, se redressant de ce fait, la rouquine avait fini par se lever, tirant volontairement le drap pour s’enrouler dedans. Inutile de jouer la carte de la tentation ce matin, elle n’avait pas le temps, elle le savait et le premier bruit dans les autres chambres lui indiquait qu’elle était déjà en retard. Mine contrariée sur le visage, dernier regard vers le lit et vers celui qui y était encore, elle s’autorisa à lui tirer la langue, avant d’ouvrir son placard pour s’habiller, pas de temps à perdre, elle enfila une chemise blanche tout en simplicité, passa au-dessus une robe violine, pourpre dont le bas était brodé, ainsi que deux poches. La jeune femme glissa ensuite une ceinture à sa taille, avant de laisser ses doigts remonter dans sa longue crinière de feu pour l’attacher dans un chignon rapide, dont quelques mèches s’échappaient encore.

- « Le devoir à bon dos, je ne sais guère si je serais tout disposé ce soir, monsieur Lorren, l’épuisement de la journée n’est-ce pas…. » elle lui offrit un petit clin d’œil complice. « Habille-toi, même si cette vision me convient parfaitement… Si je suis en retard, toi aussi. »

Ce fut sur cette révélation que Merrick Lorren réalisa qu’Estelle de Chantauvent ne disait pas que des bêtises, comme bien souvent, l’homme disparut rapidement, s’habillant, revenant déposer ses lèvres sur celle de la tenancière avant de descendre les marches et de partir faire ce qu’il devait faire. Prenant une grande inspiration, le quotidien d’Estelle avait semble-t-il évoluer et si très souvent la réalité du mariage si proche venait lui tirer un visage particulièrement triste, elle s’était jusque-là appliquée à ne pas y penser, ne pas prendre en considération la condamnation approchant à grands pas. Ce fut presque naturellement qu’elle retrouve son masque de tenancière, de bonne humeur, alors qu’elle s’échappait de sa chambre –non sans ouvrir volet et fenêtre avant-, avant de descendre les marches pour se retrouver dans ses occupations habituelles. Chauffer de l’eau, préparer les petits encas qui seront distribués tout au long de la journée, aligner les bouteilles, nettoyer les chopes, tout devait être parfait. La clochette n’avait pas tardé à se faire entendre, laissant les premiers clients passer le seuil de l’établissement, souriant, la bonne humeur semblait être omniprésente durant ce grand jour.

Les murmures allaient à un rythme effréné, chacun voulant y aller de son argumentation vis-à-vis de la nouvelle position du Duc, globalement les avis semblaient positifs, l’homme avait repris le Labret, empêché les créatures de rentrer dans la ville et même si la vie semblait toujours aussi complexe, l’espoir semblait renaître avec cette immense fête. La ville n’avait jamais été aussi propre, surtout le goulot ou les profondeurs des bas quartiers. La rouquine ne pouvait que se réjouir de cette animation, qui allait lui apporter des bénéfices non négligeables. Avait-elle déjà mal aux pieds, de galoper ainsi de droite à gauche, même sa voix semblait parfois lui manquer alors que ses lèvres s’étiraient dans un très large sourire pour souhaiter la bienvenue aux clients arrivants, à tous et toutes, sans exception. Regrettait elle-même de ne pas avoir pris une aide supplémentaire, ou tout du moins autoriser son frère à l’aider, quoique, lui-même n’aurait pas cédé à son caprice et n’aurait jamais renoncé à l’idée de participer à l’ensemble des animations. Serait-elle bientôt mariée pour résoudre ce genre de problème, comme il aimait le dire, avec son prétendant, ou par un miracle improbable Merrick Lorren.


- « Bienvenue à la chope sucrée, il doit rester une petite place par-là » souffla-t-elle de sa voix chantante pleine d’entrain « Une autre chope ? Oui, oui. »

La dame avait fini par rapidement disparaître de nouveau dans son arrière-salle, elle avait rajouté des tables pour l’occasion, mais rien n’y faisait, l’établissement ne semblait pas se désemplir, pas la moindre seconde. Aurait-elle les pieds enflés et des cloques sans aucun doute, qu’importe, cette journée s’annonçait sous le meilleur jour. La matinée avait fini par s’écouler, ponctuée par un calme tout relatif au moment du couronnement du nouveau Roi, elle aussi avait osé mettre le nez dehors, découvrant les préparatifs mis en place avec des yeux d’enfants. C’est que le dirigeant avait fait les choses en grand, l’ambiance là aussi semblait apaisé, voir apaisante, difficile de croire que dehors les protecteurs de la cité devaient encore mourir. Estelle aurait apprécié rester là, un long moment, peut-être rejoindre Merrick, profiter des derniers moments encore à deux, avant de voir tout se chambouler, tout valser, à cette pensée son cœur se serra si fortement qu’elle crut en faire un malaise. Ce fut la voix de son frère, Adrien qui la replongea dans le moment présent :

- « Tu n’as pas une multitude de chopes à préparer petite sœur ? »
- « Tu ne devrais pas être à la cérémonie de notre Roi ? »

Il c’était mis à rire, venant l’enlacer un instant, comme il savait faire, comme à chaque fois pour se faire pardonner le fait qu’il lui avait passé la corde au cou, qu’il l’avait condamné à faire une croix sur un homme qu’elle aimait, le fait qu’il lui avait rappelé de la pire des manières que la femme n’était rien et que le pouvoir n’appartenait qu’à la gent masculine. C’était un fait qu’elle savait, qu’elle connaissait, l’avait-elle un peu oublié simplement dans cette année de ‘calme’ où le deuil lui avait offert une indépendance relative. D’un signe de tête, elle l’avait invité à rentrer et tous deux s’étaient installés à une table, ni l’un ni l’autre n’aborderait le sujet du mariage, ni de Merrick, trop délicat, trop douloureux pour l’une et plein d’amertume pour l’autre. Se relevant la dame n’avait pu s’empêcher de servir son frère d’une chope de bière, avant de finalement en prendre une pour l’accompagner, savourant pleinement ce moment de calme.

- « Roi, c’est fou quand on y pense, jamais je n’aurais pensé que nos vies pourraient reprendre un semblant de normalité. »
- « Il n’est pas apprécié par tous, il faut voir la suite… Mais je suis heureux d’être encore en vie pour profiter de cette journée. »

La conversation avait dû perdurer un temps, avant que les hurlements de joies, les mouvements de foules qui accompagnaient le désormais Roi ne viennent animer la place. Se relevant, Adrien avait offert un clin d’œil à sa sœur, avant de disparaître pour profiter de l’événement, avait-il raison, sans aucun doute. Deux chopes entre les mains rejoignant son comptoir, la rouquine ne put que se faire surprendre par la clochette qui se faisait déjà entendre, à peine avait-elle eu le temps d’attraper un torchon, que foule de nouveaux clients se pressaient pour commander.

- « Bienvenue à la chope sucrée ! J’arrive ! »

Et l’éternel recommencement repris rapidement, sous les pieds douloureux de la rousse qui retrouvait un rythme effréné pour servir tout le monde sans trop d’attente. L’établissement connaissait des vagues de calme, puis de surcharge et ce ne fut véritablement que lorsque le premier duel fut annoncé qu’elle eut un peu de temps pour souffler. Tout le monde s’était pressé à l’extérieur, luttant dans la foule pour se trouver une bonne place, tout le monde sauf Estelle de Chantauvent qui détaillait l’accumulation de chope vide sur les tables, de tâches, d’écuelle à passer sous l’eau. Rapidement, elle fit des piles, se dirigeant dans son arrière-salle pour plonger dans la bassine d’eau froide le tout et attaquer un premier rinçage. Malgré la fatigue, qui devait déjà se lire au fond de ses yeux, malgré ses pieds qui la tiraient en remontant jusqu’à ses mollets, la rousse semblait heureuse et ravie. Ce fut un premier cri qui la tira de ses pensées, alors qu’elle avait relevé la tête vers l’extérieur, sans rien voir, dans cette pièce précise. Pensa-t-elle naïvement que le combat devait être grandiose, mais le second, puis le troisième et le quatrième l’alertèrent beaucoup plus. Écuelle en main, elle s’était précipitée jusqu’à la porte de la chope sucrée, l’ouvrant pour aviser l’horreur. La mort, les cris, l’odeur du sang, les mouvements de paniques, son cœur se serra, se pinça alors qu’elle ne put penser qu’immédiatement à Merrick, à Adrien, s’était-elle précipitée à contre-courant, écuelle toujours en main à la recherche de ceux qui n’avaient pas le droit de mourir, de disparaître.

- « MERRICK !! ADRIEN » hurla-t-elle à s’en faire saigner la gorge et les poumons, poussait-elle les gens, tentait-elle de remonter encore, de trouver, sans jamais y parvenir.

Au milieu de cette foule, ballotté par des mouvements, chuta-t-elle sur une femme qui était tombée, protégeant son enfant, le dos lacéré par des griffes des fangeux, se redressant, une main sur le haut de son crâne, la dame de Chantauvent compris, compris que la fin était là, que l’humanité était perdue. Attrapant la dame, l’aidant à se relever en portant la gamine, elle ne put s’empêcher de l’accompagner vers la chope. Le bruit des créatures, des épées, le hennissement des chevaux de la cavalerie qui était venue en renfort, tout lui donnait envie de vomir, tout instaurait cette vague d’angoisse de panique.

- « Venez, la chope sucrée, allez à la chope sucrée » avisant autour d’elle, comprenant que bon nombre aurait besoin d’un abri et contrairement à certains de ses collègues qui s’étaient déjà cloîtrait, verrouillant leur boutique, la dame ne put se résoudre à faire de même « ALLEZ A LA CHOPE SUCRÉE » hurla-t-elle « METTEZ-vous à l’abri !! »

Ce ne fut que lorsqu’elle passa le seuil de son établissement, qu’elle avisa les premiers survivants se précipiter, parfois juste apeuré, parfois grièvement blessé, parfois couvert de sang, qu’elle comprit une nouvelle fois que l’heure était grave. Ne pouvait-elle s’empêcher de penser à Merrick d’espérer le voir, réellement, mais là n’était pas le moment de s’attrister, fallait-il garder espoir.

- « Les blessés là-bas, ceux capables de bouger renforcer la porte, préparez-vous à faire des barricades » ordonna-t-elle d’une voix forte « ÉCOUTEZ-MOI » hurla-t-elle finalement, provoquant une vague de silence « Les blessés là-bas, si quelqu’un sait soigner, allez avec eux, les autres en état aidez-moi à consolider la porte, on va préparer les barricades, dès que l’établissement est trop surpeuplé on bloquera tout ! »

C’était tout, tout et rien, elle l’avait dit, elle ne pourrait pas aider tout le monde, sauver tout le monde.
Petite note hrp a écrit:

Bonjour à tous et toutes,

Vous l'avez compris, c'est un RP qui va se dérouler durant l'évent, cependant attention, pas de participation à l'attaque, l'enquête ou la défense. Juste un moyen de reprendre la première partie et de l'acter pour nos personnages qui n'ont pas pu participer officiellement à l'évent.

Quelques règles cependant pour le bon fonctionnement d'un rp de groupe :
- Une réponse/semaine au moins, pour pas ralentir vos partenaires.
- Ne répondez que si vous pouvez suivre le rythme, que si vous y trouvez un intérêt.
- Passez le rp de groupe en prio vis à vis de vos rps "a deux"

Merci et bon jeu :)
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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête EmptySam 27 Avr 2019 - 15:29
Depuis toujours, l'on avait veillé à me garder loin des gros rassemblement, simplement par crainte de voir la supercherie de mon père révélée au grand jour. Même si je trouvais cela complètement stupide. À mon sens, je pouvais très bien assister à ces manifestations de mon côté, revêtant une robe spécialement pour l'occasion… Personne n'aurait jamais rien su… Mais non, Rodrick ne pensait pas ainsi, il préférait que l'on l'interroge sur l'absence de son dernier-né, plutôt que de laisser sa fille se rendre seule aux joutes et autre rassemblement festifs. Non, moi, on me laissait enfermée dans une vieille bicoque ou dans une chambre d'auberge miteuse empestant la moisissure. Il paraît que l’Humain est fait pour s'adapter à tout, alors je m'y suis habituée, en venant même à développer une sorte de dégoût pour tout événement du genre.

Je n'avais donc aucune intention de me rendre à celui-ci, qu'importe la rareté d'un couronnement. Qu'importe l'engouement de mes frères et leur insistance quant à ma venue. J'avais dit non… Non. Non. Non et Non. Qu'ils me fichent la paix ces trois-là, j'avais pris ma décision, puis il fallait bien que quelqu’un reste à l'auberge pour aider Geneviève non ? Même elle comptait me pousser dehors sous prétexte que, moi aussi, j'avais bien le droit de m'amuser. Mais face à mon refus, toujours aussi catégorique, la vieille dame avait elle aussi laissé tomber…

Alors pourquoi me trouvais-je pourtant ici, parmi la populace marbruméenne venue féliciter son ancien duc, devenu roi autoproclamé, en assistant à ces pseudo-combats, soi-disant honorables, entre nobles et chevaliers ? La réponse est pourtant simple : C'est Sa faute.

-Ce sera l'occasion de voir combattre des nobles, j'aimerais bien voir comment ils s'en sortent avec une épée à la main.

Finn aussi avait insisté, bien que de manière tout à fait différente. Point d'amusement selon lui, mais plutôt un moyen de s'instruire en observant les sang-bleus se taper dessus sans autre raison que de distraire le peuple… Néanmoins, s'il avait affirmé cela avec le sourire, le second n'en demeurait pas moins sérieux et m'exposa son point de vue de façon plus logique et méticuleuse que mes frères. Du moins, c'était l'impression qu’il me donnât, ce qui suffit à me faire changer d'avis. L'on pouvait dire que le mercenaire savait s'y prendre avec moi, avec lui, je pouvais discuter. Nos entraînements m'offraient la possibilité de me défouler tout en en apprenant plus sur le combat, mais aussi sur lui. Je lui faisais confiance, suffisamment pour me laisser convaincre d'assister à ces fichues joutes.

Il était venu me chercher à l'auberge, seul. Après tout ce qu'il m'avait raconté, je pensais qu'il avait organisé cette sortie en groupe, mais à l’évidence, je me trompais. Néanmoins, passé la surprise, je dois bien avouer que je me sentais plutôt soulagée. En dehors de mes frères, Finn était le seul membre de la compagnie avec lequel j'entretenais une bonne relation. Il me taquinait, bien sûr, mais sans aucune mauvaise pensée derrière, si bien que, peu à peu, je réussis à rester naturelle et franche tout en laissant tomber mon attitude constamment sur la défensive.

En arrivant sur place, mon premier réflexe fut de chercher mes frères du regard. Pas pour les rejoindre, mais plutôt pour être parfaitement certaine que ceux-ci soit aussi éloignés de moi que possible. S'ils me voyaient ainsi avec le second, ils auraient tôt fait d'imaginer je-ne-sais-quoi, autant éviter. Néanmoins, j'eu beau chercher, je ne les voyais nulle part… Mince, cela ne m'arrangeait pas, comment les éviter si je ne pouvais les voir…

Il me fallut un certain temps pour réussir à me détendre. Je n'aimais pas me retrouver au milieu de la foule ainsi, même si la présence de Finn apaisait mes nerfs. Mais au bout d'un moment, lorsque toute mon attention se porta sur les combats, force est d'avouer que l'expérience s'avéra aussi instructive que distrayante. Le second et moi, nous amusions à parier sur les participants, commentant leurs positions, leurs passes… Je m'amusais tellement que j'en étais à me montrer presque aussi euphorique que les autres, même si j'étais bien loin d'hurler chaque fois que l’un des deux réussissait à toucher l'autre. En somme, je passais un très bon moment et j'éprouvais une certaine reconnaissance envers le mercenaire d’avoir réussi, aussi facilement finalement, à me convaincre de venir.

Je riais franchement lorsque le premier cri retenti. Je n'eu guère le temps de m'interroger sur son origine que déjà d'autres s'enchaînèrent de toutes part. Des fangeux dans la cité…Comment ? Il n'en fallait pas plus pour que la fête se transforme en véritable cauchemar. Les gens, effrayés et désireux de sauver leur peau coûte que coûte, n’hésitaient pas à bousculer leurs voisins, allant même jusqu'à les piétiner purement et simplement. Des cris de terreur et de douleur résonnaient de partout si bien que je me retrouvais bien vite totalement perdue dans tout ce tintamarre.

Par réflexe, ma main chercha celle de Finn, sans pour autant l'atteindre. Ballottée en tous sens dans cette mêlée épouvantable contre laquelle il était inutile de lutter, je me retrouvais rapidement totalement isolée de mon compagnon. Impossible de le retrouver là-dedans, je ne le voyais nulle part. J'avais beau l’appeler, mais le son de ma voix devait se perdre au milieu de centaine d'autre ce qui la rendait impossible à entendre. Il fallait que je sorte de cette masse grouillante… Tant pis, à mon tour de jouer des coudes pour réussir à passer. Je fus bousculée un nombre incalculable de fois, mais je continuais d'essayer de forcer le passage tout en veillant à ne surtout pas tomber… Une femme trébucha juste devant moi, si bien qu'il me fut impossible de l'éviter. Je chutais la première tout l'entrainant avec moi… Je sentis son corps se tendre sous le mien tandis que je me recroquevillais sur elle pour la protéger. On me marcha dessus, une fois, puis deux. Un homme se prit les pieds dans les miens, entraînant alors d'autres personnes qui l'imitèrent…Une goule en profita pour se jeter sur la pile et entamer les chairs de la personne reposant sur le dessus. Les hurlements de la victime résonnèrent douloureusement dans mon crâne, le martelant si violemment qu'ils furent très vite remplacés par une sorte de sifflement aiguë qui ne me quitterait pas de sitôt. Il fallait que je sorte de là… Je ne voulais pas être la cible de l'une de ces choses…


Ce n'était peut-être pas juste, mais cette horrible scène de repas m'offrit l'occasion de m'extraire de cet amas humain. Je tendis la main à la jeune femme afin de l'aider à se relever, avant de reprendre ma route sans me retourner. Les gens couraient en tous sens, si bien que je ne savais plus ni où j'étais, ni où je voulais aller. J’essuyais le sang qui s’écoulait lentement d'une petite plaie apparemment située sur mon front. Impossible de me souvenir à quel moment je m'étais blessée et je dois dire que je m’en fichais cordialement. Mes préoccupations se situaient ailleurs.

-FINN ! appelais-je encore tandis que les sifflements continuaient de me marteler le crâne.

Aucune réponse. Mon cœur battait si vite que ma vision s'en retrouva totalement brouillée. Ma respiration se fit plus rapide, moins profonde, je suffoquais presque… Je ne pouvais rester-là. De coin de l’œil, j'aperçu une autre de ces créatures, sans traîner, je me mis à courir de nouveau laissant aux autres le soin de lui remplir l’estomac.

- ALLEZ A LA CHOPE SUCRÉE ! METTEZ-vous à l’abri !! hurlait presque frénétiquement une rouquine se trouvant devant la taverne en question.

Un abri… Un lieu de rassemblement… Un moyen de m'extraire de ce cauchemar et peut-être même de retrouver Finn et les autres. Je me laissais entraîner vers cette échappatoire tout en observant les alentours et lorsque je vis la silhouette du mercenaire se détacher des autres, je ne pus m'empêcher de l’appeler avant de me jeter dans ses bras. Je ne m'y attardais pas, préférant l'observer sous toutes les coutures pour voir s'il allait bien. Et une fois rassurée, le temps de soulagement laissa place à l'urgence de la réalité.

L'intérieur de la taverne grouillait de monde. Certains étaient blessés, plus ou moins gravement, tandis que d'autres semblaient simplement effrayés. La rouquine commença à aboyer des ordres que personne écoutait. Je relâchais finalement Finn pour rejoindre celle qui semblait être la propriétaire des lieux, mais surtout la seule qui avait su garder la tête froide. Niveau soin, je ne pouvais faire grand-chose, mis à part panser quelques plaies. Je n'avais certainement pas la force d'un homme, mais je disposais tout de même de deux bras et deux jambes encore en état de fonctionner.

-Prenez les tables, les bancs et tout ce que vous trouverez. Bloquez les fenêtres et tout autre accès que cette porte ! grondais-je à mon tour tout en attrapant une chaise pour donner l'exemple.

Les gens continuaient à entrer, se bousculant les uns les autres, essayant même de passer à plusieurs au risque d’encombrer l’accès et ainsi condamner les autres à rester à l'extérieur… Il faudrait réguler cela…
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Finn GallagherMercenaire
Finn Gallagher



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête EmptySam 27 Avr 2019 - 16:48
Finn avait toujours aimé les festivités organisées à Marbrume. Il se souvenait fort bien des jeux d'été en l'honneur d'Anür et, bien qu'il ne garda pas un très bon souvenir de son errance dans une foule compacte tandis qu'il cherchait son chemin, il n'en apprécie pas moins ces moments où le peuple se retrouve pour célébrer d'une seule voix les choses positives que la vie peut encore offrir. La politique n'est pas sa préférence, assurément, mais le Mercenaire vit une certaine logique dans le fait que le dernier Duc encore existant dans cette partie de leur monde se proclame Roi de la Cité et des terres environnantes. Après tout, n'agissait-il pas en tant que tel ? N'avait-on guère plus aucune nouvelle des territoires éloignés, des îles lointaines ? Ils étaient peut-être les derniers survivants, seuls les Trois pouvaient le dire, alors il n'y avait rien d'étonnant à ce que Sigfroi se proclame souverain de Marbrume. Cette information aurait pu être un simple moment de sacrement du pouvoir d'un homme, mais le concerné décida d'organiser un grand tournoi avec des joutes et des combats à l'épée, de telle sorte que cela piqua la curiosité du Second de la Compagnie des Lames qui écouta avec attention ce que les crieurs publics avaient à dire. Il n'hésita qu'à peine avant de décider de se rendre aux festivités, trop heureux de pouvoir assister à des passes d'armes entre les Nobles inscrits, espérant à la fois y voir de beaux affrontements et en retirer quelque chose d'utile, peut-être même y aurait-il des blessés ? Se remémorant ses entraînements avec Aeryn, il songea qu'inviter la Mercenaire à l'accompagner pourrait être l'occasion pour eux de découvrir ensemble comment s'en sortaient ces sangs-bleu et peut-être même qu'ils pourraient se moquer un peu en passant.

- Ce sera l'occasion de voir combattre des nobles, j'aimerais bien voir comment ils s'en sortent avec une épée à la main.

Tels furent les mots exacts qu'il utilisa pour convaincre la rousse et cela ne manqua pas de piquer la curiosité de cette dernière. Le chemin se fit au milieu d'une foule assez grande, les deux jeunes gens arrivant trop tard pour s'installer à l'endroit où ils l'auraient voulu. Qu'à cela ne tienne, ils trouvèrent un point d'observation et se posèrent juste à temps pour voir le début du premier affrontement. Il s'amusèrent autant du spectacle donné que des commentaires qu'ils entendaient alentours, sans parler de leurs propres appréciations, de leurs paris et même des passes inattendues qu'ils purent observer, souriant avec bonne humeur et riant même parfois de bon cœur... jusqu'à-ce que le premier cri ne résonne. Si la plupart des personnes présentes ne réalisèrent pas immédiatement qu'un problème venait de survenir, Finn pour sa part reconnu l'intonation de cette voix terrifiée, horrifiée, et se redressa immédiatement, son attention se désintéressant immédiatement des festivités pour guetter de toutes ses oreilles, repérant alors un nouveau hurlement, suivi d'un autre, puis d'éclats de voix dont les mots firent se glacer son sang, alors même qu'il s'était levé, les muscles tendus et aux aguets : des fangeux dans la cité. Encore.

- Non pas ça...

Souffla-t-il d'une voix blanche, la terreur martelant son esprit, lui rappelant le souvenir de ses missions qu'il balaya, avant que ne lui soit imposé le souvenir de son père devenu Fangeux, de cet éclat mort d'une faim dévorante et inhumaine, de ces sons gutturaux et de l'odeur nauséabonde, juste avant qu'il ne se jette sur lui et... Déjà les gens hurlaient tout autour d'eux, ramenant le Second au moment présent, à cette marée humaine qui se mit en branle sans leur laisser la moindre seconde de répit. Finn fit signe à Aeryn de le suivre, mais alors même qu'ils se décidaient à bouger, on vint les percuter sans aucune retenue, les poussant dans un sens puis dans l'autre, les ballotant de gauche à droite alors que le Mercenaire tendait la main vers son amie, cherchant à la saisir pour leur éviter d'être séparés.

- AERYN !

Trop tard, déjà elle disparaissait à quelques mètres de lui seulement, emportée par des visages inconnus et des corps plus hauts qui la masquèrent immédiatement de sa vue, alors qu'il se sentait poussé dans une direction différente. Jouant des coudes et de sa carrure, le Mercenaire sentit très clairement les coups involontaires des gens paniqués autour de lui qui menaçaient de le broyer sous la pression, faisant remonter à la surface sa propre panique, sa propre angoisse qui d'ordinaire demeurait tapie au fond de lui. Il gueula à son tour pour qu'on le laisse, décocha même quelques coups de poings aux plus fous, ceux qui hurlaient qu'ils allaient mourir, faisant taire des aberrations de lâcheté qui n'aidaient en rien. Il appela au milieu de la foule, tentant de nager contre le courant en quelque sorte, mais il su que sa voix devait se perdre au milieu des centaines d'autres. Sa pensée n'était tournée que vers une seule chose, retrouver la rousse, ne pas l'abandonner à son sort et surtout pas alors que ces atrocités envahissaient la Cité. La Cité... la Compagnie, le Capitaine ! Finn poussa un juron et sentit ses forces se décupler sous l'effet de l'adrénaline et des nerfs, sous l'afflux d'une volonté de ne pas finir comme ça, alors même que non loin de lui un premier Fangeux se jetait dans la mêlé, trop heureux de pouvoir faire son repas au milieu de tous ces humains paniqués s'empêchant de s'enfuir comme il l'aurait fallu. Le Mercenaire tenta bien de porter la main à sa Claymore dans son dos, mais il était si bousculé et compressé par les gens autour de lui qu'il n'y parvint pas. Trop tard, il lui fallait s'éloigner de la masse s'il voulait pouvoir combattre ! C'est ainsi qu'il commença à se frayer difficilement un chemin vers les bâtiments plutôt que de rester au milieu du passage, sentant son corps percuté douloureusement, parvenant malgré tout à s'extirper des grouillots et manquant de tomber à genoux une fois libéré. A peine eut-il le temps de reprendre une inspiration qu'il entendit une voix hurler non loin de là.

« ALLEZ A LA CHOPE SUCRÉE ! METTEZ-vous à l’abri !! »

Une nouvelle inspiration, la vision de Finn se porta sur cette femme qui faisait signe aux gens de venir se réfugier dans l'auberge, réalisant alors qu'il allait y avoir de nombreux innocents incapables de se défendre, entassés là-dedans et...

- AERYN !

La rousse venait d'apparaître dans son champ de vision et se dirigeait droit vers lui, venant certainement de le repérer un peu avant lui. Il fut surpris qu'elle se jeta dans ses bras, s'accrochant à lui avec force alors que lui-même passait ses bras autour d'elle, soulagé de la savoir en vie alors qu'autour d'eux cela hurlait de plus belle. Ils s'écartèrent rapidement l'un de l'autre, se détaillant d'un regard vif et exercé, lui sentait son corps douloureux et devinait déjà qu'il serait couvert d'ecchymoses dans quelques instants, elle avait le front entaillé, mais sans gravité heureusement. Un hochement de tête mutuel, un regard complice comme pour quiconque a l'habitude de travailler ensemble, et ils se précipitèrent vers la porte de l'établissement alors que dans leurs dos les hurlements de fangeux se mêlaient à ceux des humains dévorés vivants au milieu d'une foule hystérique. Nombreux étaient ceux qui vinrent se réfugier à l'intérieur, mais sitôt qu'il fut entré, le Mercenaire dégaina sa Claymore, attendant que celle qui devait être la tenancière referme les portes.

- Je te laisse faire Aeryn, je vous couvre au cas où l'un de ces monstres essaierait d'entrer.

Il jeta un regard à la femme qui leur avait indiqué de venir se mettre à l'abri, lui offrant un sourire qui manquait clairement de joie et ne pouvait dissimuler tout son sérieux et sa concentration.

- Si cela vous convient. Et merci pour votre aide.

Oui, lui et les autres devaient une fière chandelle à cette femme, parce qu'avec des fangeux en liberté et des victimes à foison, ils allaient avoir une véritable invasion incontrôlable sur les bras. Une partie de Finn s'en voulait d'être bloqué ici, mais l'autre partie savait également que le Capitaine saurait faire le nécessaire et que la Compagnie survivrait à tout cela. Il le fallait, n'est-ce pas ?
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Meser GlasobrinAssassin
Meser Glasobrin



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête EmptySam 27 Avr 2019 - 21:27
En ce jour béni des Trois, le duc devient Roi. L’occasion donc pour tout un chacun de se détendre grâce à des fêtes organisées en conséquence. Tournoi opposant nobliaux et chevaliers ? Joutes et combats à l’épée ? Tout ceci promet des scènes glorieuses et avec un petit peu de chance, le sculpteur réussira à trouver un endroit suffisamment à l’écart de la masse, pour essayer de représenter l’un ou l’autre des gagnants, essayant par la suite de revendre la dite sculpture contre quelques sous.

La journée est belle, le spectacle est au rendez-vous, mais hélas, tout Marbrume semble s’être donné rendez-vous pour assister aux fêtes et le charpentier ne leur en tien pas rigueur, il n’a pas la place pour s’installer et réaliser ses sculptures, voilà tout. Cela ne l’empêche pas de profiter des festivités pour autant, bien au contraire.

Des réjouissances qui se voient troublées par des cris et des hurlements d’horreur. Un mouvement de foule, des cris de panique, et tout bascule. La magnifique journée qui s’annonce se transforme en enfer. Des Fangeux. Encore.

La fuite est la seule et unique option envisageable, tout le monde le comprend bien. Meser se retrouve donc dans un boyau que l’on considère normalement comme une rue, mais qui devient un abattoir lorsqu’une foule paniquée s’y engouffre. Recevant des coups dans les côtes, les jambes crochetées, bousculé, bahuté par une liasse d’hommes et de femmes fuyant pour leur vie, le sculpteur essaye tant bien que mal de s’approcher des bords de la rue, cherchant une porte ouverte, un détour, une échappatoire à toute cette folie.

Grâce à Rikni, la foule en délire porte le tailleur de bois jusqu’au devant d’une auberge, dont la gérante offre l’accès à qui souhaite sauver sa peau. Dehors, les hurlements de douleurs qui font échos à ceux des fangeux vrillent les oreilles, tandis que l’odeur de poussière mélangée à celle du sang commence à prendre à la gorge. Il ne faudra pas le dire deux fois à l’assassin qui s’engouffre pour sauver sa peau.

A peine le temps de reprendre ses esprits, que Meser entend une rouquine donner des ordres. L’homme aux yeux bleu s’attelle donc avec d’autres réfugiés à barricader comme il peut les fenêtres, utilisant le mobilier présent, tandis qu’un frisson lui parcourt l’échine.

« Dites-voir ! » Hurle-t-il pour se faire entendre. « Ils risquent pas de passer par les fenêtres à l’étage j’espère ?! »

Il ne manquerait plus que ces abominations escaladent les murs pour passer par en haut et les contourner.

« Que Rikni nous viennent en aide. »
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Le CapitaineMercenaire
Le Capitaine



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête EmptyDim 28 Avr 2019 - 15:02
Destin, hasard ou coïncidence ? Tout comme les ennuis se suivent les uns les autres, les âmes liées par une quelconque alchimie, bonne ou mauvaise, avaient tendance à se recroiser plus souvent que la providence ne l'aurait permise.

Alors que dehors, la foule essayant d'entrer commençait à doucement s'épuiser et se disperser, deux hommes se tracèrent un chemin. Même dans leur panique, hommes et femmes n'oubliaient pas un instinct gravé en eux : celui de s'écarter quand quelque chose de plus grand s'approche.

Le Capitaine était arrivé. Terminus Est dans le dos, son armure de cuir noir plaquée d'acier étaient toujours recouverte de son grand manteau sombre habituel.

Se frayant un chemin à travers la foule tel un navire fendant les flots, attiraient derrière lui un sillage de réfugié, il soutenait un homme claudiquant.

- ECARTEZ VOUS. Dit-il d'une voix ferme, grondante et teintée de colère, roulant comme le tonnerre, aux octaves bas mais impossibles à ne pas entendre.

- S'il vous plaît ! repris une voix, d'homme elle aussi, mais pleine d'inquiétude. Keral, le meilleur ennemi d'Aeryn, était soutenu par son Capitaine. Ce dernier jeta un regard noir à la porte, un peu trop petite pour lui, et se baissa en avant afin d'entrer, soulagé de voir que la hauteur sous plafond était satisfaisante.

- J'ai un blessé.

Plusieurs personnes se retournèrent vers lui, jetant un regard inquiet et colérique envers Kéral. Dans ces conditions, personne ne voulait d'un homme agonisant, ou pire, risquant de se transformer.

- Hey ! Pas d'embrouille se défendit le veuf et ancien père de famille. Je me suis juste foulé la cheville.

- Il dit vrai. Confirma la colosse. Il jeta un oeil à la rousse qui semblait diriger les opérations. Une belle femme pleine d'énergie et d'intelliegence. Comme tout homme de son statut, il reconnaissait d'instinct les leaders, et appréciait ce qu'il devinait en elle.

- Je le met entre vos mains. Merci. Son oeil unique fixa le comptoir derrière elle, et son nez identifia les vapeurs d'alcool typique de ce genre d'établissement.

- Si nous survivons, je vous payerai un verre. Son visage sevère s'éclaircit d'un sourire extrêmement bref.

- FINN ! AERYN ! LA TRINITE SOIT LOUEE !

Keral avait vu le duo, et les gratifia d'un sourire soulagé et sincère, se trainant jusqu'à eux.

- Vous avez rien ? Par Sérus, c'est déjà ca ! C'est un bordel montre dehors ! Je suis content que vous alliez bien ! Le Capitaine et moi allions vers le Quartier Général !

Il n'y avait nul mensonge dans sa voix. Malgré ses accrochages avec eux, Keral restait un membre de la compagnie, qui connaissait le principe de fraternité. Et s'il lui arrivait parfois de souhaiter qu'Aeryn se prenne une correction, leur rivalité n'allait pas plus loin. A la jeune femme qu'il n'aimait pas voir avec des armes, il souhaitait tout sauf une mort atroce aux mains des Fangeux.

Il se sentait aussi gêné, conscient d'interrompre des retrouvailles entre deux êtres qui... s'appréciaient bien plus qu'il ne l'appréciait plus. Il se jura, intérieurement, de les laisser le plus possible tranquilles durant l'événement.

Le Capitaine s'approcha d'eux, posant une lourde main sur chacun d'eux.

- Finn. Aeryn.

Son ton était grave, rapide. L'homme avare de mot bouillait d'une colère intérieure grandissante, comme un volcan sur le point d'entrer en éruption.

- Je vous laisse Keral. Mettez vous à l'abri. Je vais sécuriser notre chez-nous.

Sans dire un mot de plus, il se retourna, et, à contre-sens de la foule, bien contente de laisser sortir quelqu'un prenant la place de deux d'entre eux, il disparu dans les ruelles.
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Joséphine ClaircombeMilicienne
Joséphine Claircombe



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête EmptyMar 30 Avr 2019 - 1:31
Une migraine terrible lui vrillait le crâne, l'intensité de la douleur lui brouillait la vue et l'écho des cris autour d'elle n'arrangeait rien. Des cris de joie, des cris d'un peuple en liesse, au moins au début. Et puis tout avait dégénéré. La stupeur avait laissé place à l'horreur, l'horreur de voir l'impensable arriver. Pendant quelques secondes, elle se demanda si elle était réellement en train d'assister à cette scène ou c'était seulement un cauchemar. Un cauchemar particulièrement réaliste, jusque dans les odeurs. Du sang, et l'odeur de la fumée. Par n'importe laquelle, celle d'un bûcher où l'on aurait empilé des corps, par dizaine, celle de la chair brûlée. Sang et cendre.

Elle avisa l'épée qu'elle portait à la ceinture, toujours en place. Elle ne l'avait pas dégainée, elle ne comptait pas le faire. À quoi bon ? La foule se pressait déjà contre elle, prête à la piétiner pour fuir. Elle avait l'impression de lutter contre un raz de marée humaine. Ses sens semblaient fonctionner mais son instinct de survie ne s'était pas enclenché. Elle subissait les événements comme prisonnière d'un corps qui ne voulait plus lui répondre. Sidération totale.

Et pourtant il fallait bouger. Courir. Fuir. Ou protéger. Un recoin de son esprit la rappelait à l'ordre, lui disant qu'il fallait penser aux autres avant elle-même. Elle en était incapable. Les seules personnes qu'elle avait envie de retrouver, de protéger, n'étaient pas là. Teddy. Et Sébastian. Elle avait eu une discussion déplaisante avec lui un peu plus tôt, comme l'étaient souvent leurs discussions. Et il était peut-être mort maintenant. L'idée la glaça, lui retourna l'estomac.

Quelqu'un avait chuté près d'elle, ventre contre les pavés, et continuait de lutter pour avancer alors même qu'un fangeux l'ouvrait comme un poisson avec une facilité déconcertante, répandant ses entrailles sur la Place des pendus. Ses yeux croisèrent les siens, elle y lit de l'incrédulité, et une prière muette. Il voulait qu'on l'achève, mais son épée restait obstinément dans son fourreau. L'idée même de l'en sortir était vaine. La dernière fois qu'elle avait vu un fangeux d'aussi près, c'était lorsque l'un d'entre eux avait pénétré dans leur ferme du Labret. Son père s'était débattu avec l'un d'eux, et ce jour-là son instinct ne lui avait pas fait défaut comme aujourd'hui. Elle avait fui, elle et ses sœurs. Était-ce l'absence de personnes chères à protéger qui l'empêchait d'agir ?

Un coup extrêmement violent la projeta plusieurs mètres en arrière, et son dos s'écrasa contre une charrette laissée à l'abandon. Quelque chose avait percé le cuir de son armure, peut-être une griffe, mais la douleur ne vint jamais, comme si son cerveau bloquait volontairement le message. Et puis tout se mit en route. La scène qui s'était déroulée devant elle au ralenti passa brusquement à une rapidité hallucinante. Elle eut le réflexe de rouler sous la charrette avant que la bête ne s'en prenne à elle une nouvelle fois. Attirée par d'autres proies, elle s'éloigna bientôt pour trancher dans le tas que formaient les fuyards, s'attardant parfois pour goûter la chair de ses victimes. Le spectacle était ignoble, plus l'était encore les cris qui l'accompagnaient.

La respiration haletante, Joséphine se sortit de là et rejoint au pas de course le seul endroit qu'elle repéra comme un abri potentiel : la Chope Sucrée. Une fois à l'intérieur de l'auberge, ses vieux réflexes refirent surface et elle aida les autres à barricader les fenêtres. Aucun son n'était encore sorti de sa bouche, et elle savait qu'elle n'en était pas capable. Pas pour l'instant. Une part d'elle-même se reprochait ce moment de faiblesse. Elle ne trouvait pas honteux d'avoir peur, mais elle ne supportait pas l'idée que sa peur puisse la paralyser.

Elle porta une main à son abdomen discrètement et grimaça lorsqu'elle sentit le cuir trempé sous ses doigts. Et cette odeur de sang, elle était désormais impossible à ignorer. Elle refoula la nausée qui tentait de l'assaillir et ferma les yeux un instant lorsqu'un léger vertige la fit chanceler. Non, elle devait continuer. Ce n'était pas une petite blessure qui l'arrêterait. Ignorant la douleur qui commençait doucement à faire surface, elle continua de porter tout le mobilier du lieu pour fermer chaque accès donnant sur l'extérieur, entrée exceptée, tant que les réfugiés continuaient d'affluer.
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Estelle LorrenAubergiste
Estelle Lorren



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête EmptyMer 1 Mai 2019 - 23:28


Estelle était immobile, au milieu de la pièce, observant l’ensemble de la situation qui n’avait de cesse de s’empirer. Comment en étaient-ils arrivé là, comment ? Les mots n’avaient de cesse de s’accumuler dans son esprit, alors qu’une partie d’elle ne mourait que d’une envie, abandonner la chope, les personnes s’y trouvant et essayer de retrouver Merrick et Adrien. Ce ne fut qu’après avoir formulé ses ordres, ce ne fut qu’une fois avoir été bousculé une fois ou deux par ceux qui venait se mettre à l’abri que la dame de Chantauvent réalisa qu’elle pour l’instant, la priorité était de sécuriser le lieu, trouver de quoi soigner, mais aussi éviter que son établisse ne s’écroule devant la quantité de personnes entrantes, et celle s’agglutinant encore à l’extérieur. Une rousse, une autre, s’appliquait à prendre le commandement du renforcement à du bas, sécuriser les fenêtres, la porte, les ouvertures, n’importe quelle ouverture. Un homme sembla soudainement s’adresser à elle, la faisant légèrement sursauter.

- « Oui, oui très bien… » répondit-elle un peu perdu, l’esprit encore embrouillé par l’ensemble « Prenez les chaises, les tables, le plancher, tout… NON POSEZ BRIGITTE immédiatement » hurla-t-elle après un pauvre type qui venait d’emprunter sa poêle.

Estelle avait abandonné celui qui lui avait parlé, pour récupérer son arme de prédilection, non pas sans abattre le bougre d’un bon coup sur la tête. Nerveuse, la raison et sa patience n’étaient pas forcément celles exemplaires qu’elle avait toujours eues. Le pauvre homme n’avait rien pu faire et s’était écroulé juste devant le comptoir. Prenant une grande inspiration, passant une main légère dans sa chevelure de feu, la tenancière semblait avoir quelque difficulté à faire face à l’ensemble. Retenant un juron entre ses lèvres, la dame de Chantauvent ne put que dévisager celui qui venait de soulever une problématique épineuse, l’étage. Il avait raison, sans aucun doute, il fallait renforcer les fenêtres du haut, le détaillant avant de laisser son attention se faire emporter par le restant de la foule rentrer, la rouquine ne put qu’écarquiller les yeux devant l’évidence. L’établissement ne pourrait pas accueillir encore beaucoup de monde.

- « Que les blessés » fit-elle en direction de ceux qui renforçaient le devant de l’établissement « Les blessés, les enfants, ceux encore en mesure de courir doivent fuir vers les autres quartiers, le temple ! »

S’avançant pour aider, avant de tomber plus ou moins nez à nez avec un homme dont la grandeur devrait être interdite. Presque immédiatement, la responsable du lieu se sentit particulièrement petite et insignifiante, trop insignifiante même, elle opina simplement, appréciant ce sourire qui fut aussi bref, que concis. Il avait raison, il fallait s’occuper des blessés, opinant elle indiqua une zone, s’approchant vivement de celui qui avait évoqué l’étage.

- « Vous savez soigner ? Non ? Moi non plus ! » elle prit un soupir « Essayez de trier les blesser, plus grave moins grave, on fait des tas, enfin des regroupements » elle dégluti une fois, deux fois « Prenez ce dont vous avez besoin, cuisine, comptoir, alcool. Mais personne n’abuse de l’alcool, ce n’est pas le moment d’être ivre.»

Ou peut-être que si, justement c’était le moment, gravement le moment, mais après, une fois que le groupe serait en sécurité. Enjambant des personnes qui se trouvaient sur le sol, avisant des enfants, pleurer, couiner, des couples se serrer l’un contre l’autre effrayé, la dame sentit une nouvelle fois son cœur se pincer douloureusement. Merrick, il devait vivre. S’approchant de celle qui ressemblait à une milicienne son visage, vrillant sur l’épée, elle ne put avoir qu’une obsession à l’esprit : « savoir ».

- « Mademoiselle » l’interpella-t-elle en posant une main sur son épaule « Est-ce que vous avez vu Merrick, est-ce que vous le connaissez ? Vous l’avez vu ? Merrick Lorren, c’est un milicien comme vous.»

Son regard descendit doucement vers ce qui ressemblait à du sang, immédiatement les yeux d’Estelle s’écarquillèrent, elle lui attrapa la main pour la conduire, là où devait se retrouver celui qui triait les blessés. Prenant une inspiration, elle murmura à son intention :

- « Vous êtes blessés ! Il faut soigner ça avant toute chose » affirma-t-elle « Monsieur ! Vous avez une cliente ! Vous êtes entre de bonnes mains madame ! Des mains parfaites » ajouta la rouquine qui se voulait rassurante !

Observant davantage la scène, ne sachant pas réellement quoi faire de plus, elle finit par sentir un léger tournis la prendre à son tour, comment ? Comment tout ceci avait bien pu finir par se produire. Prenant une intense inspiration, tout en détaillant l’immense géant repartir à l’extérieur, elle ne put que se dire qu’elle devait aider, à sa façon certes, mais aider tout de même. Farfouiller derrière son comptoir, elle attrapa tous les morceaux de tissus, attrapa une marmite dont l’eau chauffait encore, pour la renverser dans un immense récipient. Une respiration, puis une deuxième, elle abandonna l’ensemble non loin de l’inconnu.

- « Je suis Estelle au fait » fit-elle en sa direction « Je vous la laisse, les blessés aussi ! Madame, dès que vous êtes en état, j’aurais besoin d’aide à l’étage. »

Elle alla directement revoir le duo et les autres qui barricadaient l’entrée. Estelle était un peu nerveuse, elle n’avait vraiment pas l’habitude de ce genre de situations, dans Marbrume, sur la place… Comment ? Celle qui tentait de garder son calme n’en menait pas large non plus. Pour autant s’était-elle la responsable du lieu, s’était à elle de gérer, de prendre les devants, elle n’avait pas le droit de craquer, pas de suite, pas maintenant. Les mains tremblantes, le cœur battant, si fort, fort, elle dut se mordre avec force la lèvre inférieure pour sortir de sa torpeur, pour sortir de cet état d’immobilisation qu’elle avait dû avoir en scrutant de nouveau l’ensemble de la pièce pleine à craquer de survivant. Survivant, elle était devenue elle aussi, une survivante.

- « Il faut faire l’étage aussi » murmura-t-elle avant de répéter beaucoup plus fort « Utilisez les lits, les armoires, prenez ce dont vous avez besoin. Il y a trois chambres et la mienne… Soit quatre chambres à l’étage et une salle avec une grande bassine. »

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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête EmptyJeu 2 Mai 2019 - 13:11
Il n’était pas temps de bâiller aux corneilles, l’urgence de la situation nous forçait à agir rapidement. Peut-être même un peu trop pour nous laisser le temps de réfléchir correctement. Tout s'enchaînait à une vitesse folle, trop rapidement même pour pouvoir réaliser quoi que ce soit. Aussi ne remarquais-je nullement l’entrée du Capitaine et de son fardeau boiteux, qui pourtant ne manqua pas de faire réagir les autres. Je ne réalisais donc que leur arrivée que lorsque Kéral vint à notre rencontre se réjouissant, un peu trop précipitamment à mon goût, de notre survie à tout deux. Le Capitaine nous rejoignit aussitôt, nous gratifiant de quelques ordres simples avant de disparaître aussi brusquement qu'il était entré… Voyant le colosse repartir, je ne pus que me retourner vers Finn. Je connaissais son respect envers le Capitaine, ainsi que toute l’affection qu’il lui portait aussi, il me semblait logique que le second souhaite accompagner celui qu’il aimait comme un père.

-Tu es veux y aller?interrogeais-je mon ami, même si mon inquiétude devait parfaitement se lire sur mes traits tant je ne supportais pas l’idée de le savoir dehors avec ces charognes ambulantes.

Je n'étais nullement en droit de le retenir, je comprendrais même qu'il le fasse puisque s'il s’agissait de l'un de mes frères, peut-être n'aurais-je même pas hésité à me mettre en danger simplement pour le protéger.

-Tu es blessé ? demandais-je brusquement au mercenaire boiteux.
- À vue d’nez, rien de plus qu'une vulgaire foulure ! J’en ai vu d'autres.
-Tu ne nous seras pas utile ici, vas donc aider les blessés, je crois savoir que tu sais recoudre les plaies.
- Ouais, enfin, je sais rassembler les chairs, mais ce ne sera pas propre.
-Mieux vaut une vilaine balafre que la mort, tu ne crois pas ?
- Euh ouais…

Je les abandonnais là, m’éloignant à grands pas pour faire le point sur la situation qui devenait de plus en plus préoccupante.

L’auberge ne tarda pas à se remplir de manière inquiétante. Les gens se pressaient les uns les autres, allant même jusqu’à blesser leurs voisins simplement pour pouvoir passer cette foutue porte. Le chaos ne pouvait engendrer que le chaos. Les pauvres hères sans défenses face à pareils assaillants, n’étaient plus capables de faire la différence entre ami et ennemi, seule leur survie leur importait. Mettre de l’ordre dans tout ce fouillis de terreur ne serait pas une tâche aisée et il suffisait d’observer autour de nous pour le comprendre. La grande salle grouillait de monde, si bien que l'atmosphère se faisait plus lourde, plus oppressante… Il devint vite évident qu'elle ne pourrait en contenir plus...

Le sang-froid me semblait être devenu une sorte d’expression légendaire, même pour moi. Je demeurais quelques secondes interdite, mes yeux parcourant inlassablement l’espace afin de réfléchir à la meilleure façon d’agir. Non pas la bonne, mais bien la meilleure. Le reste ne serait que question de hasard plus ou moins chanceux. Un homme souleva un problème épineux. Je n’avais jamais été confrontée à la fange et ne connaissais strictement rien de la capacité de ces créatures. Néanmoins, je n’ai jamais été du genre à écarter un problème si je n’étais pas absolument certaines de la conclusion…


Mais il fallait gérer un problème à la fois, et ce dont nous manquions actuellement, c’était d’organisation. La tenancière faisait de son mieux, mais il me paraissait évident que le sang-froid lui faisait cruellement défaut, ce qui se comprenait. Qui d’entre nous n’avaient pas des proches à l’extérieur ? Qui parmi nous n’était pas inquiet et effrayé quant à l’issue de cette attaque, pour nous, comme pour tous ceux auxquels nous tenions encore coincés à l’extérieur ? Je pensais moi-même à mes frères, comme aux autres membres de la compagnie des lames en espérant que tous se trouvaient bien à l'abri au quartier général. La panique semblait donc prendre le pas sur le reste, si bien que peux de personnes écoutaient les paroles, pourtant sensées, de notre bien généreuse hôtesse. Et cela commençait à m’agacer sérieusement.

Faire seulement entrer les blesser pouvait paraître être une bonne idée, sauf que nous manquions de soigneurs compétant pouvant réellement les aider… Bon sang, tout ceci me donnait la migraine… Il serait pourtant plus simple et logique de fermer définitivement les portes, même si l'idée d'abandonner ainsi ces pauvres gens me rendrait malade.

- On se calme, bordel, grondais-je en voyant que trop peu de gens semblaient réagir aux paroles de la jeune femme. C’est bien, vous êtes à l’abri, mais pour le rester va falloir se bouger un peu. Que toutes les personnes valides, hommes, femmes, enfants, se lèvent pour venir nous aider. Les blessés mineurs, occupez-vous de ceux étant en plus mauvais état que vous. Ce n’est pas le moment de se montrer nombrilistes ! On ne peut pas toujours compter sur les autres pour sauver nos miches, donc vous avez entendus la dame ? Il faut renforcer toutes les ouvertures, TOUTES, à l’étage aussi et le premier que je vois essayer de voler quoique ce soit à notre sauveuse, je jure de lui couper la main ! ON SE BOUGE !

Bon, c’est bien beau de gueuler, mais il ne faut pas pour autant rester en arrière à se tourner les pouces. Histoire de montrer l’exemple, je repousse deux hommes installés sur un banc pour les forcer à bouger avant d’aller me placer en bout de table pour me saisir du pan.. Le bois épais lourd et solide serait parfait pour barrer l’une des fenêtres, voir même la porte qui restait encore ouverte et devant laquelle les gens se pressaient pour entrer… Fermez-là bordel… On ne s’en sortira jamais sinon.

-Besoin d’aide par ici !
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Alric de ClaireauxChâtelain
Alric de Claireaux



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête EmptyVen 3 Mai 2019 - 16:30
Un couronnement ce n'était pas tous les jours qu'on pouvait y assister. C'était l’événement à ne pas manquer pour moi. Qui aurait cru que je puisse assister à une telle chose ! Qui aurait cru également que je connaisse deux rois ! Certes de l'ancien, je n'avais connu que son nom, même si j'habitais alors proche de la capitale, mon père ne m'avait jamais emmené avec lui dans ses réunions. Je n'avais cette fois si aucune excuse pour manquer cela. J'étais le représentant de la famille Claireaux, je me devais donc d'être présent.

Certes, les temps étaient durs. Devais-je m'en plaindre ? Pour la forme, pour jouer mon rôle, je rouspétais de temps à autre sur le manque de certaines ressources, mais au fond, même si j'avais été éduqué pour vivre dans un univers luxueux, je m'accommodais de la situation. Les choses auraient pu être pires. La vie n'avait pas de prix. J'en savais quelque chose. Je me contentais de peu.
Pour l'occasion, je portais le manteau qui m'avait permis d'entrer dans la cité. Le manteau orné du blason des Claireaux. Pour le reste, je ne préférais pas trop regarder l'état et la qualité du tissu. J'avais pu puiser dans les affaires du mari de ma logeuse. On m'avait trouvé une chemise blanche, passée de mode, mais plutôt bien conservée. Je pris aussi avec moi l'épée familiale. Qui dit sacre dit forcément serment à faire.

Les joutes débutèrent. Évidemment, pour que toute la populace puisse y assister, c'était dans le quartier de la milice que tout avait été organisé. Et comme tous, j'admirais le premier duel entre l'expérience et la jeunesse. Je me souviens alors des histoires que racontait mon père. Je sentais le poids de cette épée à mon flanc. Mais je n'avais pas souhaité m'inscrire. Participer impliquait pouvoir se payer un équipement. L'argent ne coulait pas vraiment à flots pour moi. La moindre économie était précieuse. Un comble pour un noble. Et puis mon rôle de composition m'imposait de ne pas trop attirer l'attention à moi. Je ne voulais pas trop qu'on s'intéresse à moi et que l'on découvre mon secret. J'étais en train d'admirer les passes d'épée de la nouvelle paire qui s'affrontait lorsque des cris de panique retentirent.
Le mouvement de foule fut d'une telle force que je n'eus pas le choix que de le subir à défaut de finir piétiner comme quelques-uns de ces malheureux trop peu solides. Fangeux ! Rien qu'à entendre ce mot, je sentis mes poils se hérisser pourtant, je savais également que je devais rester calme et lucide. J'aurais bien aimé regagner la sécurité du rempart intérieur, mais après quelques secondes, il parut évident que le mieux à faire s'était de rentrer dans la première porte qui s'offrait à moi.

Ballotté, secoué, ma route se stoppa donc dans la grande salle d'une auberge bondée. J'avais trébuché en entrant, bousculant ceux qui se trouvaient devant moi. À présent, je savais qu'il n'était plus question de sortir même si je n'étais pas blessé. Dehors, on entendait les cris des malheureux qui se faisaient happer par les griffes. C'était insupportable.

Je savais déjà que crier haut et fort que j'étais un sang bleu ne me serait d'aucune aide. Je devais participer à l'effort de survie, à ma survie également. Je ne connaissais pas les lieux. Je voyais un escalier, entendis parler la femme rousse qui devait être la propriétaire. Comment défendre un tel endroit ? C'était la question qui me venait à l'esprit.

« Y'a-t-il un autre accès à l'extérieur par la cuisine ? »

Je pensais également à autre chose. Si l'on devait rester quelques temps ainsi avec des blessés, plus ou moins grave, peut-être bientôt des morts en transformation imminentes, il fallait aussi prévoir une pièce où les mettre.

Je n'étais pas taillé pour le combat par manque d'entrainement surtout mais je n'étais pas non plus du genre à me défiler. La peur était présente, peut-être même visible sur mon visage, mais cette même peur me rappelait que j'étais toujours en vie et que par conséquent je devais tout faire pour le rester.

D'abord il fallait à tout prix clore cette porte. Je jouais à nouveau des coudes pour retourner près de l'entrée. Une femme, à l'allure militaire, essayait en vain de contenir les gens de l'extérieur. Elle demandait de l'aide. J'allais la lui fournir.

« Laissez-moi vous aider. »

Bien trop poli comme réponse mais tant pis, personne n'était parfait ! De toute façon mon manteau trahissait ma condition.
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Finn GallagherMercenaire
Finn Gallagher



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête EmptySam 4 Mai 2019 - 12:30
L'apparition du Capitaine fut comme l'éclat d'un phare dans une nuit d'orage sur des flots déchainés, et Finn sentit son cœur bondir en le voyant ainsi, debout sur ses jambes et l'air de ne souffrir d'aucune blessure. La vision de Keral soutenu par celui qui était à la tête de la Compagnie ne manqua pas d'inquiéter le Second qui fut pourtant soulagé d'apprendre qu'il ne s'agissait que d'une foulure. L'air grave, le jeune homme écouta l'ordre de se mettre à l'abri et dû se faire violence pour ne pas emboîter le pas à celui qu'il considérait comme un père, hochant la tête avant de le regarder repasser la porte en sentant son cœur se serrer. Les rues devaient grouiller de Fangeux et tel un héros des contes chantés par les bardes, le Capitaine s'en retournait dans la tourmente pour aller s'occuper des siens demeurés au quartier général. L'heure n'était pourtant pas à l'apitoiement ni à l'émotion, aussi Finn jeta-t-il un regard à Aeryn, lui offrant un bref sourire qui se voulait encourageant, la laissant aider Keral à aller s'installer avec les autres blessés pour mieux se précipiter vers la porte. Le flot de réfugiés commençait à se tarir, mais il y en avait encore qui désiraient se mettre à l'abri, tandis que la tenancière les rejoignaient, une certaine Estelle de ce qu'il lui semblait avoir entendu. Sauf que...

- On doit fermer sinon ils vont rentrer !

Lui dit-il alors qu'elle parlait de l'étage, alors que Aeryn demandait de l'aide et qu'un homme répondait présent, un jeune noble de ce que pu en apercevoir le Second avec le manteau qu'il portait. Finn se plaça en première position au niveau de la porte, commençant à forcer avec leur aide en hurlant pour ceux qui se trouvaient dehors en train de pousser pour entrer.

- AU TEMPLE ! FUYEZ AU TEMPLE !

Il y eut des hurlements beaucoup trop proches de lui, puis un fangeux se jeta sur un pauvre hère à quelques mètres de la porte seulement. Un homme en sang était en train de tendre le bras, bloquant la porte alors qu'un autre Fangeux se tournait vers eux, en direction de l'auberge. Le Mercenaire poussa un juron, repliant la jambe avant d'en décocher un violent coup au malheureux qui se retrouva projeté en arrière, droit sur le fangeux qui était en train de foncer finalement vers eux. Le battant de bois se referma vivement dans un bruit sourd alors que de l'autre côté un nouveau hurlement résonna, s'achevant en gargouillis sanglant. On posa en travers de la porte le mobilier à disposition et Finn fit volte-face, essuyant une petite gerbe de sang qui l'avait éclaboussé en plein visage.

- Puisse les Trois avoir pitié d'eux.

Il jeta un regard à Aeryn, assombri par son propre choix, puis vint poser sa main sur son épaule en signe de réconfort avant d'aviser le Noble qui leur était venu en aide.

- Il faut bloquer les autres accès, qui va à l'étage et qui va voir derrière la cuisine ?

Un bref regard aux blessés et le Second perçu très nettement cette petite voix qui l'intimait de vérifier si certains avaient été contaminés, mordus, griffés... Qui pouvait dire comment l'on devenait Fangeux ? Les rumeurs les plus folles courraient à ce sujet, mais une certitude demeurait : ceux qui mourraient dans cet endroit devraient être décapités sans hésitation.

- Dame Estelle.

Il lui fit signe de s'approcher, baissant de plusieurs tons afin de parler à voix suffisamment basse pour qu'elle seule entende.

- Pourriez-vous me prévenir si certains de nos blessés devaient succomber ? Je ferais le nécessaire pour qu'ils ne se relèvent pas en Fangeux.

Un regard entendu, un hochement de tête, puis il s'éloigna en direction de là où l'on avait besoin de lui, notant dans un coin de son esprit la Milicienne blessée ainsi que l'homme qui avait évoqué l'étage à protéger.
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Meser GlasobrinAssassin
Meser Glasobrin



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête EmptySam 4 Mai 2019 - 20:34
On crie, on pousse, un géant passe comme un coup de tonnerre pour déposer un blessé avant de ressortir, une rouquine décide de prendre la tête des opérations, une autre assomme un homme pour une poêle, on essaye simplement de survivre en somme. C’est une sensation inédite que celle de barricader des fenêtres avec le mobilier d’une taverne tout en priant pour sa vie, alors que l’on peut entendre à ce moment distinctement les victimes de l’autre côté du mur servir d’amuse-bouche à des créatures de cauchemars.

Hurlements se terminant en gargouillis sanglants, accompagnés de l’odeur métallique du sang, rapidement suivis par la nauséabonde effluve des Fangeux, les bruits d’os broyés, de vêtements déchirés, de la chair tranchée, tout ceci s’ajoute aux suppliques des citoyens encore bien vivant dans la rue, essayant tant bien que mal de survivre à ce déferlement de violence. Le tout s’ajoute au tableau déjà bien trop horrible de cette journée qui s’annonce longue.

Pour Meser la scène est dérangeante. Le tailleur de bois se trouve dans une taverne qu’il ne connaît pas, avec un nombre de personnes bien trop important pour se sentir en sécurité, entouré de plusieurs hommes et femmes d’armes dont certains semblent se connaître, Flinn et Aeryn les a nommé un géant qui est ressorti affronter la mort, de blessés plus ou moins graves et de citoyens en panique. Le potentiel de dangerosité des blessés est encore à évaluer, et l’anxiété commence à ramper le long de la colonne de l'assassin telle une lointaine amante bien trop longtemps oubliée.

Le charpentier se passerait donc bien d’être dans une pièce bondée, menacé par des bêtes sanguinaires tueuses d’hommes. De la peur ? Bien évidemment. On peut même dire alors qu’il manipule une énième table pour bloquer la dernière fenêtre que l’assassin n’en mène pas large. Lui qui déteste l’imprévu, le voici largement dépassé. Son regard vogue de l’un à l’autre, s’attardant sur les blessés, sachant pertinemment que si l’un d’eux meurt, il faudra trouver une solution expéditive pour diminuer les risques dans un endroit clos.

Aussitôt la montagne de muscles ressorti et la barrière de fortune posée contre la fenêtre mise en place, qu’une tempête de cheveux roux l’assomme de mots. Non il ne sait pas soigner. Trier ? Les blessés ? Oui ça peut être une bonne idée. Prendre ce dont il a besoin ? Les jambes à son cou, voilà ce que le travailleur du bois veut faire, mais qu’importe. La tenancière s’approche à nouveau de lui et offre une nouvelle victime. Encore ? Une nouvelle épreuve de Rikni ? Devoir soigner des gens ? Lui ? Il n’est pas prêtre par les Trois.

Un blessé n’est qu’un poids dans une situation pareille, que l’on ouvre une fenêtre à l’étage pour balancer les faibles en pâture aux bêtes pour laisser les autres s’enfuir par les Dieux. Meser dévisage alors avec dédain la personne qu’on lui adresse. Une blessée ? Et milicienne en plus de ça… Les femmes ne sont véritablement pas faites pour la guerre. Mais la position du charpentier ne lui permet pas de tels affects à ce moment, aussi affiche-t-il son plus beau et poli sourire alors qu’il prend en charge la femme.

« De bonnes mains… Je suis plus à l’aise avec une gouge qu’avec des linges. Mais passons. Que l’on regroupe les blessés contre le comptoir ! Déplacez les plus mal en points dans la cuisine, on refermera tout ça avec le feu. » Un regard vers la gérante de la taverne, Estelle se présente-t-elle, puis vers la milicienne. Il est temps de se mettre au travail et ça ne va pas être de la dentelle. Un regard pour le mercenaire apporté par le colosse, qui déclare savoir rassembler les chairs, l’assassin lui indique alors la cuisine.

« La cuisine, c’est là où seront les pires. Faites vot’ job. » Avisant la milicienne finalement. « Venez avec moi. Vous avez l’armure poisseuse, qu’est-ce qu’il vous est arrivé ? On va soigner ça dans la cuisine, pareillement. »   Élevant la voix « Faites chauffer de l’eau et préparer des linges propres ! Serviettes, nappes, les jupes de votre mère, la dentelle de vot’ sœur il nous faut de tout. »
Accompagnant la milicienne, l’assassin inspecte la plaie et les possibles complications. Le sang rend l’armure poisseuse, mais l’abdomen semble bien atteint. Pointant la source de l’hémorragie le charpentier hausse un sourcil, dévisageant la blonde de ses yeux bleus. « Rassurez donc un citoyen qui n’a rien demandé. C’pas une blessure de Fangeux ça. Hein ? Dites ? Non parce que ma bonne dame… ‘Fin il faudrait aller au Temp- »

Une réflexion qui reste en suspens alors qu’un mercenaire repousse violemment un citoyen pour refermer la porte devant lui, abandonnant le malheureux à son sort, le sacrifiant en l’honneur des Dieux à la mauvaise grâce des Fangeux pour sauver la taverne. Avec des gens de cet acabit, peut-être auront-ils une chance… Finn d’après ce qu’il a cru entendre.

Dévisageant la milicienne, l’assassin affiche une moue contrariée, avant de saisir un linge qu’il trempe dans une bassine d’eau chaude, pour l’appliquer sur la plaie. « Bon ça va être douloureux, mais on va rincer avant de cautériser. Peut-être que ça purgera le mal. » Meser hausse les épaules. Il est encore temps pour la milicienne d’échapper à son sort, mais si elle l’accepte, sa plaie sera refermée par le feu.

Tandis que l’assassin joue aux prêtres, les mauvaises nouvelles s’accumulent, le tri des blessés met à jours quelques personnes en trop mauvais état pour espérer passer la journée, certains ont d’ailleurs déjà perdu connaissances...
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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête EmptySam 4 Mai 2019 - 23:30
Le contact sur son épaule la fit sursauter et, pour la première fois depuis l'attaque, sa main se posa instinctivement sur le manche de son arme, prête à dégainer. Lorsque ses yeux se posèrent sur la tenancière, son bras retomba mollement le long de son corps. Elle mit un certain temps avant de comprendre de quoi cette dernière lui parlait. Merrick Lorren, ce nom lui disait bien quelque chose mais...

- Je suis désolée, je ne l'ai pas vu aujourd'hui.

Non pas qu'il passait beaucoup de temps à la caserne ces derniers temps de toute façon. Mais pourquoi s'intéressait-elle à lui ? Et puis elle comprit. Dans ses yeux brillait de l'inquiétude, le même genre d'inquiétude qu'on devait lire dans les siens lorsque l'on évoquait son frère ou sa sœur. Son estomac se noua à nouveau, elle repoussa ces pensées parasites.

- Je vais bien, c'est juste une égratignure, avait-elle murmuré alors que la rouquine la traînait déjà vers les cuisines.

Vers les cuisines... Ou plutôt là où l'on entassait les futurs macchabées. Elle était supposément entre de bonnes mains... non, certainement pas. L'homme qui lui faisait face n'avait pas vraiment l'air à l'aise avec son nouveau rôle de guérisseur. Elle n'était pas vraiment à l'aise dans le rôle de la blessée non plus. Et malgré tout, une petite partie d'elle devait reconnaître qu'elle ne pourrait rien faire de plus sans qu'on la rafistole un peu, car elle se laissa examiner sans broncher. L'homme inspecta la plaie mais la douleur était toujours absente.


- Rassurez donc un citoyen qui n’a rien demandé. C’pas une blessure de Fangeux ça. Hein ? Dites ?


Elle réprima un frisson et ses pensées s'égarèrent alors qu'elle prenait toute la mesure de ce qui lui était arrivé. Blessée par un fangeux, ça sonnait comme quelque chose de mauvais, d'effrayant. Le type en face d'elle semblait avoir besoin d'être rassuré, elle en était bien évidemment incapable. « Ce n'est qu'une égratignure » aurait-elle eu envie de répéter, mais égratignure ou pas, elle avait été touchée par le Mal, et on ne pouvait plus revenir en arrière. Qu'est-ce que cela impliquait exactement ? Qu'elle se relèverait après sa mort ? Ce n'était pas une perspective réjouissante mais encore fallait-il qu'elle succombe, et elle avait encore des tas de choses à faire. Que la mort l'emporte une fois que sa sœur sera à l'abri, pas avant. Et même là encore, il lui faudrait rester pour assurer la suite. C'était peut-être bien la seule chose qui l'avait fait tenir debout ces deux dernières années.

- C'est profond ? demanda t-elle avec calme, semblant nullement inquiétée par sa propre situation.

Ses yeux se posèrent autour d'elle et elle remarqua des blessures autrement plus préoccupantes que la sienne. Fallait-il vraiment qu'on perde du temps avec son cas ? Elle se sentait parfaitement bien. Enfin aussi bien qu'on pouvait l'être après une charge d'une fangeux.


- Lui, là, ça fait plus de cinq minutes qu'il n'a pas ouvert les yeux et je crois que sa respiration vient de s'arrêter, dit-elle à voix basse en désignant un homme allongé près du comptoir. Si on ne s'en occupe pas maintenant, on aura un problème bien plus urgent sur les bras. Je peux attendre.
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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête EmptyDim 5 Mai 2019 - 0:53
Le monde appartient à ceux qui se lève tôt, parait il...
Pourtant, ce matin-là, Lyanna aurait dû se contenter de flemmarder dans son grenier et de ne pas pointer le nez dehors... La chaleur de sa paillasse miteuse semblait la retenir, l'avertissant que ce n'était pas jour à jouer à ses petits jeux futiles. Elle restait allongée, guettant les premières lueurs du jour au travers les planches du plafond. Une paresse inhabituelle l'animait... Il fallait dire que les dernières semaines s'étaient montrées bien mouvementées pour la voleuse... Entre ses péripéties personnelles et les contrats qui fusaient en grand nombre, sans parler de ses nouvelles obligations vis à vis du comte de Rougelac et de ses intrigues plus que douteuses... La rouquine n'avait pas eu grand temps à flâner et à profiter de la vie qui ne demandait pourtant qu'à s'offrir à elle. Elle était épuisée par ce rythme effréné, pourtant, il était de son quotidien.
C'est pourquoi Lyanna finit par se lever. Il eut été dommage de rater l'incroyable événement que promettait d'être le couronnement du Duc... Ou du Roi, plutôt... Et qui sait? Peut être réussirait elle à chaparder quelques babioles au passage?
Se revêtant d'une robe bleue canard qu'elle trouva dans l'armoire d'une chambre de la maison abandonnée dans laquelle elle avait élue domicile, la jeune femme prit sans empressement le chemin de la place des pendus.

Les réjouissances avaient attirées foule. A se demander si quelques citoyens de Marbrume en avait décliné l'invitation ! Les rires, la joie, les bavardages fusaient de toutes parts en un brouhaha continue qui ne décroissait à aucun moment. Les joutes avaient commencées, offrant le spectacle tant attendu par les habitants de la cité comme des alentours.
Lyanna, quant à elle, ne profitait aucunement des duels qui sévissait. Trop petite, elle n'avait pas réussit à se faufiler dans la foule serrée et compact pour atteindre un endroit du quel elle aurait pu voir correctement. C'était dommage... Ca aurait peut être été l'occasion de revoir Hector, qu'elle n'avait plus croisé depuis le bal masqué à la Choppe Sucré... Ou de voir Ulysse, pourquoi pas... L'idée de le voir combattre lui donnait le sourire aux lèvres. De le voir tout court aussi, d'ailleurs... Ou peut être qu'elle aurait pu tranquillement observer Victor, de loin, de sorte à lui trouver une faille lui permettant de se défaire de son emprise...
Mais bon, tant pis. Il fallait s'adapter. Au lieu de participer à l'allégresse générale, elle se contentait de passer entre les gens trop occupés pour la remarquer. Ca et là, elle cueillait une bourse, un bracelet, une friandise... Elle fourrait le tout dans une petite besace qu'elle portait au côté. La journée s'annonçait fructueuse. Elle ne s'était pas levée pour rien, elle aurait eu tord de demeurer enfermée...
Pensait elle... Elle n'avait jamais eu aussi tord.

Un cri perçant domina tout le brouhaha de la foule. Lyanna l'ignora d'abord, songeant qu'une blessure particulièrement impressionnante venait d'être infligée à l'un des combattants. Mais lorsque d'autres suivirent, emplis de terreur, la jeune femme se figea. Quelques choses n'allaient pas... Quelque chose d'anormal était entrain de se produire... Un danger approchait, à vive allure... La Mort...
D'un coup un seul, la masse compact de personnes s'ébranla. Tous se mirent à fuir à toutes jambes, dans la même direction, hurlant, se précipitant, se frappant même les un les autres. Lyanna tentait de résister au mouvement de panique. Elle n'y comprenait rien... Que se passait il?
La réponse ne se fit pas attendre... Et Lyanna se sentit sombrer dans un état qu'elle n'avait encore jamais connu jusqu'alors... Devant elle, un homme s'effondra, poussé par une bête hideuse qui, immédiatement, planta ses crocs dans sa tête qui explosa sous la pression. Son hurlement à en déchirer les tympans sembla demeurer même s'il n'était de tout évidence plus en vie. Lyanna écarquilla les yeux...
Etait-ce...?


- DES FANGIEUX ! FUYEZ !

Hurlait un autre homme juste à côté d'elle.
La jeune femme n'eut pas à réfléchir... Elle n'eut même pas le temps de réaliser. Son corps agit de son propre chef. Son instinct de survie avait prit le dessus. Déjà, elle tentait de se frayer un chemin parmi les autres fuyards. Plusieurs se retrouvaient renversés, piétinés. Lyanna trébuchait ça et là, était poussé et repoussée par les autres... Elle ne parviendrait jamais à ressortir vivante de cet enfer...
Une main agrippa sa cheville, la faisant tomber à la renverse. Au sol, elle se retourna, craignant voir l'une des horribles créatures refermer son étreinte sur elle. Mais c'était un homme, prit au piège par d'autres corps sans doute morts qui l'empêchaient de se relever. Dans ses yeux, on lisait la peur.


- Aidez moi, par pitié ! Je vous en supplie, aidez moi !

Marche automatique... Là encore, Lyanna n'était plus qu'un animal fuyant le prédateur... C'était chacun pour soit.
Elle lui asséna un violent coup dans la figure de son pied libre. Il la lâcha.
En tentant de se relever, on la bouscula violemment. Perdant l'équilibre, elle se retrouva projetée contre le mur. Sa tête tapa... Du moins, il lui semblait... Et elle sentait une étrange chaleur émanée de son bras.
Pas le temps de s'en préoccupée...


- ALLEZ A LA CHOPPE SUCREE ! METTEZ-VOUS A L'ABRIS !

La rouquine n'hésita pas un instant et se glissa parmi la foule de survivants qui s'engouffraient dans l'établissement. Elle se terra au fond de la salle, dos contre le mur...
Les premières minutes qu'elle passa à l'intérieur lui semblèrent être un véritable chaos. Les bruits et les voix étaient confuses et paniquées... Les ordres aboyés lui semblaient même ne pas être dit dans la même langue... Les visages étaient inconnus... Flous... En fait, elle ne distinguais rien, à par les battements affolés de son coeur et sa respiration rapide et saccadée.
Elle était en état de choc, incapable de réalisée ni de revenir des limbes dans lesquelles elle s'était perdue...
La porte fut finalement fermée... Elle n'était plus en un danger immédiat...
Une femme lui parlait. Elle ne la connaissait pas, elle ne comprenait pas. Elle devait être une simple femme du peuple... Elle semblait anxieuse, comme si s'inquiétait pour elle... Quoi? Blessée?
La voleuse baissa les yeux et son coeur loupa un battement. Du sang... Il y avait beaucoup de sang... Sa robe était toute tâchée, sa peau... Son cou... Sa figure... Il y avait des éclaboussures et des tâches de partout. Mais ce n'était pas le sien... Elle le savait...
Par contre, la petite flaque de sang qui se formait par terre, ça, c'était bien le sien... Ce n'est qu'à ce moment-là qu'elle comprit que l'étrange chaleur qu'elle avait ressentit plus tôt, sur son bras gauche, était dû à une longue coupure d'où s'échappait le sang, ruisselant sur sa main, puis ses doigts, avant de s'écraser contre le sol en des gouttelettes conséquentes et rapprochées.
Sa tête tourna. Elle se laissa glissée contre le mur, compressant la plaie de son bras de sa main valide. Le derrière de sa tête lui faisait mal... Mais déjà, elle ne se souvenait plus de quelle manière elle s'était fait mal.
Son visage était blanc... Pas tant qu'elle était au bord de défaillir, mais plutôt qu'elle commençait à comprendre toute l'horreur de ce qu'elle venait de voir et de vivre... Et surtout, elle réalisait petit à petit qu'ils étaient loin d'être sauvés...


- Mais qu'est-ce que je fous-là...?
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Meser Glasobrin



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête EmptyDim 5 Mai 2019 - 20:24
Le tri des blessés poursuit son court, accompagné des immanquables jérémiades que l’on peut attendre de n’importe quel citoyen en période de crise importante. Des pleurs, des plaintes, des suppliques. Les uns appellent leurs enfants, les autres cherchent d’un regard effrayé la présence d’un proche, des adultes pleurent leurs disparus, des enfants hoquettent entre deux larmes à la recherche de leurs mères et nombreux sont ceux trop abattue pour ne faire autre chose que prier à mi-voix.

Le tout sublimé par les gémissements des blessés, suppliant pour un semblant d’aide, un peu d’eau, d’alcool, n’importe quel moyen pour soulager la douleur qui leur envahie le crâne. Au milieu de ce fond sonore servant d’accompagnement morbide, de sordides râles et cris étouffés s’échappent épisodiquement de la cuisine. La boucherie du mercenaire débute et avec elle l’horrible mélodie des complaintes de douleurs des blessés les plus graves, lesquels se voient confiés aux ignobles soins de celui en charge de rapprocher des chairs.

Les taches s’attribuent naturellement, et Meser est toujours avec sa milicienne sur les bras, laquelle n’est pas vraiment une priorité à ses yeux. Mais, il est toujours intéressant d’aider une figure de l’autorité, fût-elle uniquement une récente recrue. Un lien dans la milice lui promet d’être utile, et peut avoir différents avantages immédiats. Celui de sortir de ce bourbier en vie en fait partie.

Le questionnement de la milicienne provoque chez l’assassin un haussement de sourcils circonspect. « Et bien si c’était vraiment profond… Nous n’aurions pas cette discussion. Je suppose. » Le charpentier hausse les épaules, le soin n’est vraiment pas son fort. « Un avis d’expert serait agréable. Celui d’un prêtre par exemple… Mais nous n’en avons visiblement pas de présents. »

Alors que la blessée observe la salle, la boucherie qui s’organise provoque un relent de mauvais souvenir chez l’assassin. La cautérisation en devenir de la blonde ravive des plaies lointaines, la fulgurance du tison ardent sur sa peau, apparition fugace d’une relique du passé, comme un flash dans son esprit. Le charpentier cligne des yeux en dévisageant sa patiente, mettant quelques secondes à comprendre ce qu’elle vient de lui énoncer.

Penchant lentement la tête sur le côté pour observer la forme inerte au sol que lui indique la milicienne, Meser contemple un homme mort. Certainement mordu ou griffé par un Fangeux, au vu de la flaque carmin qui s’étale sous son corps, le pauvre homme a rendu son dernier souffle, ce qui implique un « problème bien plus urgent » comme le dit si justement la blonde devant lui. Posant à nouveau son regard sur la milicienne, Meser hausse simplement les épaules devant la fatalité divine, tandis qu’un frisson remonte le long de son échine devant les conséquences que cette mort implique.

« On a pas vraiment le choix. Soit on le brûle, mais toute la taverne risque de prendre feu, soit on lui coupe la tête. » L’homme souffle un rire jaune, avant de désigner l’épée de la femme d’arme du doigt. « Je vous laisse vous en charger ? Mais essayons de le transporter dans la cuisine avant, évitons d’infliger ce spectacle à nos amis déjà bien trop traumatisés. »

Laissant la milicienne à son choix éthique, l’assassin commence à préparer sa table d’opération. Un plan de travail servira à allonger les victimes, une bassine et des linges permettront de nettoyer. L’homme se redresse enfin après avoir placé un couteau lame dans le feu, souriant à la milicienne en saisissant une bouteille d’alcool fort. « La lame et l’alcool c’est pour vot’ blessure une fois le cas de ce problème résolu. C’est pas urgent, mais j’préfère refermer un truc qui vient de ces choses, surtout chez quelqu’un armé et d’autorité. » Meser hausse les épaules avant de glisser les doigts de sa main droite dans sa barbe. « Bon après, vous êtes milicienne hein, j’vais pas vous forcer, j’suis pas fou. Si vous voulez pas la cautérisation, j’vous laisse avec le bouch… Le mercenaire. »

Avisant la salle de préparation des repas, l’assassin se saisit d’un couperet à viande, dévisageant la femme blonde blessée face à lui avec un regard lasse, avant de soupirer. « Et concernant notre… Problème. Si vous n’avez plus la force de dégainer. Je m’en charge hein... » Du coin de l’œil, Meser remarque déjà un certain nombre de blessés. Le feu va faire rôtir de la chair en cette longue journée.
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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête EmptyMar 7 Mai 2019 - 11:43


- « Faites donc, faites donc » fit la rousse en direction de l’homme qui acceptait de prendre en charge les blessés « Pour le reste faites-vous donc aider par quelqu’un de valide »

Parce qu’elle ne pouvait pas tout faire non et si en effet, elle était revenue rapidement avec des tissus et de l’eau, il fallait déjà penser à la suite. La chope sucrée avait fini par se remplir en un claquement de doigt, jamais n’aurait-elle imaginé que son hurlement rameuterait autant de monde. Dernier souvenir de feu son mari, dernier rempart de survie sur la place et l’établissement se retrouvait rapidement sens dessus dessous. Les meubles étaient déplacé pour boucher les ouvertures, les fenêtres, brisées aussi parfois par un surpoids de personnes sur une chaise ou le coin d’une table, se pinçait-elle régulièrement la lèvre en observant la foule, les gémissements, les larmes et les blessés, ne pouvait s’empêcher de chercher le visage de Merrick, malgré les dires de la milicienne plus tôt. Elle ne l’avait pas vu, non, est-ce que s’était une bonne ou mauvaise chose, Estelle commençait à s’interroger, mais fut rapidement ramenée par la réalité. Il fallait se concentrer sur le moment présent, sur tous les blessés et futurs morts, s’organiser. Fermer la porte. Fermer la porte ? C’était un choix atroce, cela voulait dire condamner définitivement ceux qui tentent encore de survivre, mais la survie du plus grand nombre ne devait-elle pas primer ?

Se mordillant encore la lèvre, elle avait fini par s’approcher de celle qui quémandait de l’aide, avant de voir un homme se rapprocher pour le faire, l’interrogeant par la même occasion par la cuisine et un potentiel accès vers l’extérieur. Relevant le nez vers lui, elle sembla hésiter, comme si la réponse à la question qu’elle connaissait pourtant ne parvenait pas à sortir, comme si les mots refusaient d’avoir encore du sens, dans ce méli-mélo de non-sens. Serrant les poings, comprenant que ce n’était vraiment pas le moment, elle prit une intense respiration.


- « Oui, mais c’est une cour fermée, avec le puits de l’établissement, aucun risque que la fange ne parvienne jusque-là, sauf si elle passe par les toits » sa phrase provoqua une énième vague de frisson le long de son dos, la fange était-elle capable de faire ça ? Dans le doute « Il faut la bloquer également. »

Bien, sa décision était prise, il était hors de question de mettre qui que ce soit en danger. Était-il plus prudent de tout protéger que rien du tout, pour le reste, il serait bon de s’arranger plus tard. Son regard fut néanmoins immédiatement happé par le bruit de la porte qui se ferme, n’avait-elle pu s’empêcher d déglutir alors que la porte d’entrée venait d’être définitivement fermé. Murmurant une première dont elle seule devait avoir le secret, elle s’approcha rapidement de la rousse et du mercenaire qui faisait un effort conséquent pour sauver l’ensemble, déposant son bras sur celui de la femme lui offrant un sourire sans que rien d’autre ne s’échappe, une forme de merci sans aucun doute, certainement même. Fut-elle rapidement déstabilisé par le murmure du second mercenaire, ou peut-être milicien elle ne savait pas trop.

- « Hein ?! Ok..Ok, oui, oui vous avez raison. » fit-elle dans un balbutiement pleine d’incertitude. Prenant une intense respiration, elle repartit voir celui qu’elle avait chargé du soin.

Suivant du regard, ou plutôt essayant de positionner son regard sur l’homme, ses yeux clairs s’arrêtèrent finalement sur une nouvelle rouquine. Décidément, n’en avait-elle jamais vu autant au même endroit d’un coup, se pinçant la lèvre inférieure, la faisant saigner tant elle s’acharnait dessus depuis le début, elle ne put que se mettre à genou devant elle (Lyanna), passant un doigt sous son menton pour le relever l’obliger à la regarder.

- « Respirez doucement, je vous promets que tout va bien se passer, vous êtes en sécurité ici… d’accord ? »

N’était-ce pas son rôle à la tenancière de rassurer l’ensemble, la porte était fermée, le reste n’allait pas tarder à l’être aussi. De ce fait, oui, le plus gros du danger se trouvait dehors, sauf si évidemment un fangeux se trouvait à l’intérieur et pour ça, il n’y avait qu’une solution vérifier que tous ceux qui se trouvait ici, était encore bien vivant. Portant son regard vers la blessure de la jeune femme, elle luit tendit une main pour l’aider à se relever, celui qui s’était retrouvé aux soins allait avoir du travail, mais elle l’aiderait, elle, une fois soigné.

- « Venez, nous allons soigner ça, d’accord ? » ça voix était douce, légère, mais fut soudainement plus forte alors qu’elle montait sur son comptoir « ÉCOUTEZ-MOI, LEVEZ TOUS LA MAIN s’il vous plaît ! J’ai besoin de faire un point »

Si la première fois qu’elle le souffla personne avait réagi, le second alors qu’elle tambourinait contre sa Brigitte qu’elle avait récupéré eut un plus franc succès. Les mains se levèrent, même si peu de personnes avaient dû comprendre l’intérêt de la démarche, ils avaient au moins eu le don d’exécuter le problème. De sa hauteur, Estelle pouvait parfaitement déterminer l’ampleur des dégâts et du danger et ce fut en croisant le regard des deux mercenaires qu’elle fit un signe à chacun d’entre veux vers les corps qui ne bougeait plus.

- « Bien, bien merci ! ALORS, les blessés légers ici, les blessés graves dans la cuisine ÉCOUTEZ MOI, ceux qui peuvent encore bouger avec la demoiselle rousse à l’étage pour renforcer l’ensemble. Vous là.. heu… » elle montra le noble « Avec elle, et vous… mercenaire milicien, chevalier, que sais-je… Avec moi »

Elle redescendit de son perchoir, avisa un long moment Lyanna, lui offrit un nouveau sourire de façade qui se voulait rassurant.

- « On va vous soigner, mais maintenez ça sur la blessure, on doit déjà régler un autre problème, plus important. Mh ? » comprenait-elle, peu importe toujours, était-il qu’elle pivota vers le mercenaire qui venait d’arriver (Finn). « J’ai compté six morts, deux dans le coin là-bas, celui avec le haut vert et bleu, un à droite du comptoir le foulard rouge autour du cou, et les trois autres sont en bas des marches, un homme deux femmes. Il faut être discret, amener l’ensemble dans la cuisine et s’occupe de la problématique, mettez tout dans la petite cour avec le puits par la suite, avant qu’on bloque l’accès » avisant la rouquine « Je vais serrer ça autour de votre bras et vous allez l’aider, d’accord ? Et après promis, je vous offre un bon tord-boyaux et je referme ça. »

Tout en s’appliquant à réaliser ce qu’elle venait d’expliquer, elle fit plusieurs bandages avec le bas de sa robe qu’elle venait de déchirer de façon à arrêter le saignement, elle avait serré aussi fort que possible, tout en laissant la possibilité au sang de circuler, ce n’était pas un garrot non plus.


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