Marbrume


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 [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête

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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête - Page 2 EmptyMar 7 Mai 2019 - 14:08
Il était grand temps de fermer cette maudite porte, malgré toute l'horreur que cela impliquait. Le battant claqua avec fracas, tandis que nous nous préparions à la bloquer pour de bon. Un jeune garçon probablement plus éveillé que les autres vint me prêter main forte, mais voyant que la table restait bien trop lourde pour deux personnes, même volontaires, d'autre vinrent nous aider à la déplacer jusqu'à la porte. L'exemple fut ainsi donné et rapidement d'autres se mirent à imiter notre geste. La table fut presque aussitôt rejointe par d'autres meubles de tailles plus ou moins importantes. Les bancs et les chaises allant renforcer les appuis des tables pour les maintenir en place. Il fallait espérer que cela suffirait..

Je remerciais le jeune homme d’un hochement de tête avant d’aller retrouver Finn pour m'assurer que tout allait bien de son côté. La tenancière s'approcha, déposant une main frêle, mais ferme, sur mon bras avant de me sourire. Un remerciement silencieux que j'accueillis avec un rictus quelque peu pincé. Elle grimpa ensuite sur le comptoir, demandant ainsi toute l'attention de l'assistance qui tarda à l’écouter… Heureusement, la demoiselle eut l'idée de s'emparer d'une poêle afin de ramener à l'ordre la populace grâce à une bien désagréable cacophonie.

Maline la rouquine, demander à chacun de nous de lever la main pour compter ceux qui ne le pouvait plus… Les morts… Comprenant son intention, je ne pus que chercher moi aussi tout ceux ne pouvant esquisser ce simple geste, même si de mon point de vue, je ne pouvais tous les voir… Je me tournais alors vers Finn qui devait également avoir compris la nature de la bien sordide besogne qui l'attendait.

-Ça va aller ? lui demandais-je, un peu soucieuse.

Je ne pus toutefois m'attarder plus longtemps, l'on venait également de m’attribuer une tâche qui ne devait attendre. J'offris donc un sourire à mon ami avant de me rendre à l'étage accompagnée d'une poignée d'hommes.

-Allez, bougez-vous, grondais-je en poussant tout ce petit monde dans les escaliers.

Nous débouchâmes alors sur le palier, menant à un petit couloir donnant sur cinq portes… Cinq pièces et probablement autant de fenêtres à condamner, sinon plus. J'avisais la petite bande, petite, mais suffisante puisque j'avais avec moi sept hommes… Dont le petit jeune volontaire d'un peu plus tôt. Sa manière de parler tout comme sa tenue tranchaient vivement avec celle des autres, malgré une certaine simplicité, je pouvais aisément y reconnaître une qualité totalement inaccessible aux plus pauvres. Un riche… Bourgeois ou noble, je n'en savais rien, mais je ne voulais pas courir le risque de le voir se faire écharper par un homme paniqué et sans le sou croyant avoir tout perdu… La peur provoque bien des réactions imprévisibles, autant essayer d'anticiper les risques.

-Séparons-nous en deux groupes, quatre à droite, quatre à gauche. On se retrouve pour la pièce du fond, vu son emplacement, elle doit couvrir les deux côtés avec au moins deux ouvertures. Toi,(Alric)tu viens avec moi.



J'entraînais les trois hommes avec moi. Nous avions à notre charge deux chambres donnant sur la place. Nous entrâmes dans la première, elle comprenait deux lits pouvant accueillir une seule personne. Un petit guéridon sur lequel trônait une bougie éteinte. En face, se tenait un meuble bas. Et une seule fenêtre… Ma curiosité me poussa à l'entrebâiller un instant pour observer l'extérieur. L'horreur prenait une toute autre dimension vue d'en haut, il y avait beaucoup moins d’agitation et pour cause… Il m’était impossible de compter le nombre de cadavre gisant aux sols tant ils étaient nombreux. Certains servaient même de repas aux goules qui les abandonnait sitôt une proie encore vivante aperçue. Je refermais le volet en soupirant, avant de le bloquer à l’aide d’une petite barre en métal qui ne servait à rien mis à part à empêcher une brise de l’ouvrir.

-Servons-nous des lits et de la commode, dis-je en retirant toute la paillasse du premier.

Cela fut assez rapide, il nous suffit de répéter la même opération dans la chambre suivante. Je poussais le guéridons contre l’amoncellement de meubles lorsque j’entendis un hurlement de dément venir de l’autre bout du couloir.

-Ils sont rentrés ? commença à paniquer l’un des hommes.
-J’en doutes, l’autre côté donne sur une cours intérieure... répondis-je sèchement en me baissant pour m’emparer de la dague soigneusement dissimulée dans ma botte.
-C’était quoi alors ?
-J’en sais rien… Fermez-la et aller bloquer les fenêtres de la dernière pièce… Je vais aller voir.

J’abandonnais la petite troupe, ou presque, lorsque le jeune riche passa à côté de moi, je me saisis de son poignet pour le retenir.

-Reste derrière moi, si quelque chose tourne au vinaigre, va prévenir le grand blond en armure et dit lui de bloquer l’accès aux escaliers. C’est bien compris ?

L’agitation dans la pièce perçait à travers les murs, cris, grognement, meubles renversés… Cela sentait mauvais, très mauvais. Je déglutis péniblement, serrant fermement la poignée de ma dague entre ma main peu assurée. J’ouvris alors la porte pour entendre un mot qui me glaça les sangs.

-Un fangeux !grogna une voix masculine.Il a été mordu ! Il va se transformer, regarder ses yeux ! A l’aide ! Au secours ! Il faut le faire sortir d’ici !

L’homme beuglait comme une vache effrayée, pointant un pauvre maigrichon au teint livide, probablement plus de peur qu’autre chose. Ses yeux n'exprimaient rien d'autres que sa peur... À peine fis-je entrée que les deux autres grands gaillards présent ne se firent pas prier pour quitter la pièce en vitesse... Bande de lâches...

-C’est vrai ce qu’il dit ? demanda l’autre en venant s’accrocher à ma chemise manquant presque de s’embrocher sur ma lame. Je vais mourir et me transformer en l’une de ces choses ?
-Il faut lui couper la tête, poussez-vous !
-Non, non, non, pitié, non, je ne veux pas mourir… Non,pitié.
-Calmez-vous tous les deux, il a parlé d’une morsure, où est-elle ? Montre-la moi.

Le maigrichon tremblait comme une feuille en soulevant la manche pour découvrir une griffure ridicule qui ne ressemblait en rien à une morsure ou une quelconque blessure occasionnée par une goule.

- Si c’est une blague, elle n’est franchement pas drôle ! grondais-je en serrant les dents.Il a dû s’accrocher à quelque chose en fuyant, c’est tout.
-Qu’en sais-tu rouquine ? grogna le deuxième en plaçant un couteau dans sa main.Pousse-toi de là, femelle, il faut le tuer, le décapiter et le brûler. Il faut protéger tous ces gens en bas.
- Folie ! Cet homme est aussi sain que toi et moi… Bien que je doute que tu sois si sain que ça.

La peur ronge l’âme et l’esprit pour le troubler. Elle fausse la perception des plus faibles pour les transformer en monstre. Son effroi lui montrait une blessure qui n’existait pas. L’homme inventait des signes tout plus absurde les uns que les autres qu’il interprétait à sa manière... Pas la bonne, à l'évidence.

-Pousse-toi j’ai dis, où tu l’accompagnera dans la mort.
-Gamin ! Conduis-le en bas, fuyez d’ici ! ordonnais-je en poussant le presque blessé vers le jeune riche avant de refermer la porte pour m’enfermer avec le fou.

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Lyanna DesrosesVoleuse
Lyanna Desroses



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête - Page 2 EmptyMar 7 Mai 2019 - 23:13
Lyanna était en proie à la panique, enfermée dans une torpeur dont elle n'arrivait pas à se tirer. En état de choc, assise contre le mur, la jeune femme se tenait le bras comme si cette simple pression pouvait être suffisante par arrêter le sang de couler. Elle fixait le sol, quelque peu tâché de son sang, et les pans de sa robe bleue eux aussi maculés de traces d'un rouge sombre. Son regard était fixe, vide, si ses lèvres semblaient bouger, aucun son n'en sortait. Dans sa tête, tout était sans dessus dessous. Et la jeune femme ne semblait rien entendre.
Découragée par son état catatonique, la femme qui lui avait fait remarqué qu'elle saignait se détourna d'elle. De toute façon, Lyanna n'y prêtait aucune attention. Le brouhaha enveloppant la taverne n'avait aucun sens pour elle, elle l'entendait à peine. Ses sens étaient comme brouillée, et au lieu de cette pièce, la seule chose qu'elle voyait, encore et encore, inlassablement, c'était les immondes créatures qui sévissaient encore au dehors, dévorant les pauvres âmes n'ayant trouver aucune cachette où se terrer. Autres que les cris et le bruit de mastications féroces de goules, elle entendait encore la voix désespérée du malheureux qui l'avait attraper plus tôt, la suppliant de lui venir en aide. Ca tournait en boucle...
La rousse n'avait pas mal à son bras. A vrai dire, ça ne devait même pas être une blessure très sérieuse. Tout du moins, sa vie ne devait pas être en danger. La seule sensation qu'elle avait alors, autre que la stupeur et l'horrification dont elle était victime, c'était l'impression d'avoir la tête prise dans un étau et qu'il lui était tout bonnement impossible de l'en sortir. Son esprit tournait au ralentit... Ses songes étaient douloureux et terrifiants...
Des doigts fins et chauds se posèrent sous son menton, la forçant dans la plus grande douceur à relever le visage et à faire face à la propriétaire de cette main bienveillante. Rousse, des yeux clairs, cette jeune femme disait vaguement quelque chose à Lyanna. Son regard azuré se planta dans ceux de la jeune femme, cherchant, trifouillant sa mémoire, sans pour autant retrouver l'accès à ses souvenirs. La douce lui parla avec une grande gentillesse et sa voix apaisa l'angoisse dont souffrait la voleuse, toujours inexpressive, toujours sous le choc. Pourtant, cette nouvelle chaleur, ces paroles rassurantes, ramenèrent doucement la demoiselle jusqu'au monde réel. Clignant des yeux, comme si elle réveillait d'un terrible cauchemar, Lyanna ne trouva ni la force ni la motivation de sourire à la jeune femme dont elle ne retrouvait toujours pas l'identité. Suivant son conseil, la rousse prit plusieurs inspirations lentes et accentuées, jusqu'à parvenir à retrouver quelque peu ses esprits.


- D'accord... Merci...

La voleuse se laissa entraînée, se relevant, suivant la tenancière au travers la salle.
Revenue à elle, Lyanna profita de cette traversée pour observer les survivants qui s'entassaient dans la salle. Beaucoup pleuraient et se lamentaient... D'autres serraient contre eux des êtres chers eux aussi rescapés du carnage... Quelques un priaient... Certains étaient dans le même état qu'elle, hébétés par la situation... Il y avait pas mal de blessés, dont des grièvement... Et il en avait un petit nombre qui s'activaient, sécurisant les accès, soignant les mal en points, s'agitant et hurlant des ordres... Comme cette rousse, là-bas... Elle semblait autoritaire et efficace...
Bien qu'elle soit revenue de sa stupeur, Lyanna était encore loin d'être en mesure de réfléchir comme il se devait. Elle n'était pas capable d'analyser la situation, ni leur chances de s'en tirer. Quelles étaient les priorités, les points vitaux à traiter... Pourtant, d'ordinaire, il était de son lot quotidien de tout calculer. Question de survie. Mais là, c'était encore et toujours le brouillard... Le bordel, complet. De même, elle semblait privé de son libre arbitre, et elle suivait simplement l'inconnue qui était venu à son aide, consciente qu'elle devait être bien plus lucide qu'elle même.
Elles s'arrêtèrent devant le comptoir...
Mais putain, ils étaient où tous déjà? Lyanna, il serait temps de te reprendre...
La jeune femme rousse grimpa sur le comptoir...
Eh puis, elle, c'était qui? Il lui semblait vraiment qu'elle la connaissait...

BAMM

Lyanna sursauta en entendant le son que produit la poêle. Ses yeux s'écarquillèrent et le voile sembla se déchiré, dévoilant avec plus de netteté la situation dans laquelle ils étaient tous plongés depuis quelques minutes déjà. La voleuse leva la tête, et là... Elle la reconnue presque immédiatement.
C'était Estelle de Chantauvent, la tenancière de la Choppe Sucrée. Et elle était tout justement dans cette taverne. Ils s'y étaient tous réfugiés suite à une attaque - Lyanna déglutit d'effroi en le réalisant d'un seul coup pleinement - de fangieux.
La propriétaire des lieux ordonna à tout le monde de lever la main bien haut, de sorte à ce qu'elle put toutes les voir. La voleuse s'exécuta, de son bras qui ne dégoulinait pas de sang, la main tremblante. Elle ne comprenait pas quelle était l'intention d'Estelle par le biais de cette demande, mais mal lui en aurait prit de ne pas obéir. Pour certains, tout ceci semblait avoir du sens.
Suite à cela, une volée de directives fusèrent. Le calme plana quelques instants sur la salle, alors que la tenancière donnait des consignes essentielles à suivre. Lyanna, comme les autres, l'écouta sans piper mot. Les personnes désignées s'exécutèrent à leur tour sans rechigner, et la demoiselle redescendit finalement de son perchoir pour revenir vers elle.
Estelle lui donna un morceau de tissu et lui demanda de le maintenir contre son bras, puis, mentionnant un autre problème, se tourna vers une jeune homme qui s'étaient rapproché d'elles. La rousse jeta un coup d'oeil à ce nouveau protagoniste. Il ne lui disait rien, elle ne le connaissait sans doute pas... Sa mémoire lui jouait peut être des tours, mais non, vraiment, pas souvenir de l'avoir déjà croisé. Son allure, sa manière de se tenir, on eut dit... un mercenaire, peut être? C'était bien les seules informations qu'il lui était nécessaire, dans l'immédiat, d'autant qu'elle n'eut pas beaucoup l'occasion de réfléchir. La tenancière fut plus discrète, cette fois-ci, quant à ses directives à donner.
Alors qu'elle parlait, Lyanna juste à côté d'eux, la jeune femme se sentait sa tête tournée et une nausée la gagner... Des morts? Six morts? Il y avait déjà de quoi flipper à se retrouver en présence de cadavres... Mais si en plus il s'agissait de victimes de la Fange, alors là, ils se retrouvaient tous dans de beaux draps ! Elle n'avait pas besoin de possédé la totalité de ses facultés pour comprendre l'urgence qui s'imposait : se débarrasser des corps, avant qu'ils ne reviennent à la vie pour créer un nouveau bain de sang. Et à présent qu'ils étaient tous enfermé ici, si ne serait ce que l'un d'eux venait à se réveiller de son sommeil éternel, autant dire que s'en était finit d'eux tous.
Estelle finalement, se retourna vers elle et entreprit de soigner. Dans ce même temps, elle lui expliqua avec une douceur surprenante en vue des événements qu'une fois ses soins terminés, elle devrait aider le jeune homme dans la pénible tache qui l'attendait. Lyanna avala sa salive avec difficulté, serrant les dents en ressentant pour la première fois les picotements brûlants qui couraient sur sa chaire tailladée.


- Je... Oui... Oui d'accord. Je ferais de mon mieux...

Estelle lui promit même de lui offrir un bon verre d'alcool cela fait. Voilà qui était bien sa veine... Il lui en aurait fallut un tonneau pour accuser le coup et se donner le courage nécessaire à la mission qu'on lui avait confié à l'instant. Néanmoins, cette petite idée réconforta la jeune femme qui adressa un minuscule sourire maladroit, mais malgré tout reconnaissant, à la tenancière, avant de se tourner vers son coéquipier.
Pas besoin de masque, pour le coup. Pauvre, riche, honnête ou mal-honnête, ils étaient tous dans le même bateau à présent.
Elle bougea un peu son bras, testant la résistance de son bandage et la douleur qui la parcourait. C'était acceptable, elle en avait vu d'autre... Elle devait sans doute être en mesure de venir en aide à l'homme avec qui elle se devait de faire équipe.


- Ne perdons pas de temps... Nous devrions sans doute nous occuper des plus éloigner de la cuisine d'abord... Sait on jamais...

Sans parler que s'ils devaient bouger les corps un à un à leur force à eux d'eux, ils risquaient de fatigués rapidement. Autant faire le plus gros de l'effort tant qu'ils en étaient encore capables, et profiter de l'activité régnant dans la salle pour sécurisé l'établissement pour faire ces transports sans être remarqué.
Bon, bien sûr, Finn devait être bien plus fort qu'elle... Mais elle était endurante, et elle y mettrait tout les efforts nécessaires pour l'aider. Il en allait aussi de sa survie...
Lyanna attrapa le poignet du jeune homme, du sorte qu'ils ne perdent pas de temps à se retrouver dans la foule, d'autant que la voleuse n'était pas d'une très grande taille. Puis l'emmenant avec lui, elle tenta de rejoindre l'endroit qu'avait désigné Estelle : les deux personnes dans le coin opposé à la cuisine. Ils leur fallu batailler un petit temps contre la population entassée pour atteindre l'endroit dit.
Lyanna s'arrêta devant les deux personnes affalées contre le mur, le visage retombant contre leur poitrine. L'un d'eux avait les yeux fermés, l'autre, avait un regard vitreux fixement collé sur le plancher. La jeune femme du prendre une profonde inspiration pour ne pas vomir... C'était une chance que personne n'ait fait attention à lui, sinon, ça aurait créé un terrible mouvement de panique. Prenant son courage à deux mains pourtant, la jeune femme alla poser deux doigts sur le haut du cou de chacun des deux hommes. Aucun d'eux ne respiraient encore... Ils étaient tout deux morts.
Se redressant avant de se retourner vers Finn, Lyanna s'approcha de lui suffisamment pour pouvoir parler sans être entendu par d'autres oreilles indiscrètes.


- Ils sont bien morts... Nous devrions commencer par celui qui à les yeux ouverts... Histoire de ne pas créer une émeute...
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Alric de ClaireauxChâtelain
Alric de Claireaux



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête - Page 2 EmptyVen 10 Mai 2019 - 18:39
J'écoutais la réponse de la tenancière. En somme, nous avions donc face à la porte de la cuisine un cul-de-sac. Ce qui signifiait également que la seule issue possible était la porte d'entrée que nous venions, à grand peine, de barricader. Bref, si fuite il devait y avoir, nous étions dans de beaux draps.

Je pensais déjà à la suite. C'était mieux que de s'apitoyer sur son sort. S'occuper l'esprit, s'occuper des autres, c'était un bon moyen de ne pas penser à la boucherie qui avait lieu à l'extérieur même si je pouvais entendre les cris de ceux qui n'avaient pas eu la chance de pouvoir entrer et le bruit des créatures qui se repaissaient.

Je me pliais au recensement. Je comprenais parfaitement. Vu le nombre de personne qui se trouvait à l'intérieur, il était essentiel de s'assurer de l'état de chacun. J'avais déjà vu mon lot de morts, je n'étais pas vraiment impressionné, ni effrayé. On vit. On meurt. C'est le cycle de la vie. Certaines morts sont plus marquantes que d'autres, j'étais bien placé pour le savoir. L'urgence, là, tout de suite, c'était de traiter ses cadavres pour ne pas qu'ils deviennent un souci supplémentaire.

« J'ai un nom, vous savez. Je m'appelle Alric de Claireaux. »

Noblesse oblige, il fallait bien faire son chieur un peu. J'allais pas me laisser marcher dessus quand même ! Mais, je la suivis, je ne voulais pas qu'on puisse dire qu'un sang bleu était resté inactif alors que la populace se mourrait. Ce n'était pas seulement ma "fierté" de noble qui réagissait. En mon fort intérieur, je ne pouvais pas rester les bras ballants alors que j'avais reçu justement une éducation pour être au service de celui dont je portais à présent le nom.

En haut des escaliers, j'observais les portes. Il n'y avait aucune fenêtre dans le couloir. Un bon point. Je suivais le groupe dans les chambres et m'attelais à la tâche. On pourrait faire monter quelques personnes ici pour éclaircir la grande salle.

« Les fangeux ça ne parle pas .»

C'était pour cette raison que je me trouvais à Marbrume. J'en avais déjà vu de très près. Ce n'était pas des histoires. Je ne pouvais pas la laisser y aller seule.

« Je viens avec vous. Nous ne savons pas sur quoi nous allons tombé. »

Je me retrouvais derrière elle à écouter un homme accuser un autre d'être un fangeux. Que de sornettes.

« Personne ne se transforme de son vivant .» Enfin, je n'en savais trop rien après tout, mais je n'avais jamais encore vu un humain devenir fangeux de la sorte, était-ce possible ? La femme me fourra l'homme accusé quasiment dans les bras. « Descend, va te faire soigner et tient ta langue » puis je repris à l'attention de la femme « Je ne suis pas un gamin. Je ne serais ...»

Je ne terminais pas ma phrase. La porte se referma devant mon nez. Que les gens sont têtus parfois ! Elle voulait que j'aille chercher un homme un bas. Avait-elle seulement réfléchi que cet homme en question était peut-être occupé à faire autre chose ? Nous étions montés à huit pour sécuriser l'étage, cela devrait suffire pour raisonner un fou.

Je décidais de poursuivre notre but. Il ne restait que la pièce du fond. En ouvrant la porte, je constaté qu'il s'agissait de la salle d'eau. Il y avait deux étroites ouvertures que l'on combla sans trop de difficulté avec des meubles des pièces adjacentes.

« Venez. On va raisonner l'autre idiot.»

Une bonne douche froide devrait faire son effet. Je fis remplir deux seaux et me saisit d'un troisième vide. Revenu derrière la porte, j'écoutais puis fit signe à celui qui avait les mains libres d'ouvrir pour que les autres arrosent.

« Maintenant ! »
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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête - Page 2 EmptySam 11 Mai 2019 - 7:09
Ce n'était pas la première fois que je me retrouvais dans pareille situation, même si le fond du problème pouvait paraître inédit, la forme restait la même. Je n'ai jamais commis la bêtise de sous-estimer un homme effrayé, la panique a le don de nous faire perdre toute raison et tous nos moyens au même titre que l’alcool. Néanmoins, je ne mis guère de temps à maîtriser le pauvre homme, lui faisant lâcher son couteau rouillé pour placer ses bras dans son dos. Je m'apprêtais d’ailleurs à sortir lorsque la porte s'ouvrit brusquement sur le petit noble et la petite troupe que je venais pourtant de renvoyer.

« Maintenant ! » cracha-t-il en même temps qu'une eau glaciale se déversa sur l'homme bien plus calme… Et sur moi, par la même occasion.

Passé la surprise qui m'arracha tout de même un gros nerveux, ne restait que cette sensation purement désagréable du tissu moite et gelé collant sur ma peau. Autant dire que je vis rouge… “Quel idiot ce gosse !” songeais-je en serrant poings et mâchoires tout en lui lançant un regard des plus noir.

-Mais bon sang, m'exclamais-je vraiment énervée.C'est quoi ton problème à la fin?! C'est trop difficile pour ta fierté d'écouter ce que dit une femme ?

Comme si c'était le moment de se laisser aller à sa fierté de mâle…

Je poussais mon prisonnier droit devant moi, sans aucun ménagement toujours en tenant ses bras dans son dos. Ah, il était penaud l'illuminé trempé, lui non plus n'avait rien vu venir de cette attaque aussi sournoise qu'inutile dont je me serais, évidemment, bien passée. Par les Trois, si je ne supportais pas les nobles et leurs manières avant cela, nul doute que le comportement de celui-ci n'allait en rien apaisé mon mépris. Et les autres… N'avaient-ils aucun raisonnement propre pour le suivre aussi aveuglément ?

- Pfff, reste donc loin de moi...

Je ramenais mon prisonnier jusqu'au rez-de-chaussée pour l'installer à l'écart des autres, là où il ne risquait plus de blesser qui que ce soit. Je le garderai à l'œil, c'était certain, loin de moi l'idée de mettre les autres en danger. L'homme ne pipa mot, probablement trop confus pour oser bouger ne serait-ce que le petit doigt.

-Je te conseille de ne pas bouger d'un millimètre, je reviens tout de suite.

Je ne vis aucune haine dans son regard, seulement une sorte d'hébétude comme s'il venait de réaliser ce qu'il avait failli faire sur le coup de la peur. Je m'en allais chercher la propriétaire des lieux, Estelle si je me souvenais bien de son prénom. Je ne tardais pas à la trouver et me plantais devant elle totalement trempée. Ma chemise blanche collait à ma peau, mes cheveux se retrouvaient plaqués sur mon visage continuellement fermé. Ma colère était passée, du moins en grande partie, il restait encore tant à faire.

-Excusez-moi, mais auriez-vous une corde ou un linge assez solide ? Nous avons eut quelques problèmes avec cet homme assis là-bas, il est plus calme à présent, mais j'aimerai mieux ne pas prendre le risque de le voir de nouveau céder à la panique, lui demandais-je en désignant le bonhomme d’un bref mouvement de tête. L'étage étant sécurisé, en quoi puis-je me rendre utile ?


Dernière édition par Aeryn Monclar le Sam 11 Mai 2019 - 8:45, édité 1 fois
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Finn GallagherMercenaire
Finn Gallagher



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête - Page 2 EmptySam 11 Mai 2019 - 8:40
L'ordre naissait du Chaos disait-on, et ce qui se passait dans cet endroit n'aurait pu être plus parfait comme exemple concret. A la cohue générale et aux ordres lancés ici et là, aux bonnes volontés qui s'étaient mises en branle pour tenter d'apporter une aide salvatrice dans tout ce chaos, succéda un début d'organisation que la propriétaire des lieux acheva de mettre en ordre, attribuant des fonctions à certains, rassurant d'autres pour éviter toute panique, l'ensemble commençait à prendre forme et tout irait prochainement aussi bien que possible malgré le malheur qui frappait la cité. Finn avait proposé son aide pour la plus sale des besognes et la tenancière accepta sans attendre, avisant une rousse aux cheveux carmin à qui elle fit un rapide bandage avant de la lui assigner comme acolyte pour la tâche qu'ils avaient à effectuer. Aeryn lui lança un regard qu'il jugea relativement soucieux, lui demandant si cela irait, ce à quoi il répondit avec un léger sourire assuré.

- Oui ne t'inquiète pas, j'ai l'habitude.

Il se pencha pourtant pour embrasser son front, un geste qu'il n'avait encore jamais eu à son égard, mais dont il avait eu envie à cet instant et, après un sourire en coin, s'éclipsa avec l'autre femme qui déjà l'entraînait par le poignet en direction des deux premiers corps. D'un regard le Mercenaire su qu'ils étaient morts, par la force de l'habitude, mais il laissa la rousse faire ses vérifications avant d'acquiescer gravement.

- Je m'occupe de les transporter.

Dit-il à voix basse, gardant son regard rivé aux cadavres par mesure de précaution.

- Toi va vérifier les autres et revient me dire. Rassemblons-les d'abord tous avant d'agir.

Puis alors qu'elle amorçait un pas pour s'éloigner, il la retint par le bras.

- Au fait, je m'appelle Finn.

Puis après qu'elle se soit présentée, le Second entreprit de soulever le premier corps, prenant garde à le transporter prudemment comme s'il s'agissait d'un blessé et non d'un mort, le portant d'un pas aussi rapide que possible dans la petite cour intérieure. Il revint plus vite encore, faisant de même avec le second, puis avec tous ceux que lui indiquerait Lyanna. Les courbatures menacèrent au bout du quatrième corps, mais le Mercenaire ne ralenti pas une seule seconde, laissant la rousse l'aider à porter les morts, l'une aux pieds pour épargner son bras, l'autre aux épaules pour supporter le plus lourd de la charge, le plus dur demeurant les trois aux niveaux des marches qui ajoutèrent de la difficulté au transport. Lorsque les six morts furent isolés dans la cour, Finn s'assura que personne ne venait les suivre avant de dégainer son épée, portant sur la jeune femme un regard sombre.

- Va à la porte et attends-moi de l'autre côté, ce n'est pas un spectacle pour toi. Si jamais l'un d'eux se relève, je crierais et tu t'enfermeras à l'intérieur, d'accord ? J'en ai déjà tué, mais on est jamais trop prudent. Il faut protéger les autres avant tout.
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Joséphine ClaircombeMilicienne
Joséphine Claircombe



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête - Page 2 EmptySam 11 Mai 2019 - 14:50
Les yeux de la milicienne passèrent de l'homme étendu à son épée et grimaça. Non pas qu'elle éprouvait un quelconque dégoût à s'occuper de cette tâche, mais peut-être pas là, comme ça. Il fallait être drôlement motivé pour décapiter un homme avec une simple épée courte, et sans doute l'aurait t-elle été s'ils avaient été seuls avec lui, sans aucune autre arme à leur disposition, mais ce n'était pas le cas. Le mercenaire avait en sa possession quelque chose de bien plus efficace qu'elle, et aussi une force bien plus considérable, il fallait bien l'avouer.

D'ailleurs, c'est à ce dernier qu'on confia la lourde mission de s'occuper des morts et le ballet macabre des corps traînés jusqu'à l'arrière cour débuta. Les blessés qui attendaient leur tour n'arrivaient pas à détacher leur attention de ce sordide cortège, sans doute anxieux à l'idée des les rejoindre bientôt. Une femme qui tenait son jeune fils blessé dans les bras se mit à pleurer, son corps secoué de sanglots incontrôlables. D'autres se mirent à s'agiter avec angoisse et donnaient l'impression de vouloir prendre leurs jambes à leurs cous d'un instant à l'autre.

Joséphine reporta son attention sur la lame que son « guérisseur » avait laissé tranquillement chauffer dans l'âtre de la cuisine. L'idée folle de s'en charger elle-même lui traversa brièvement l'esprit, comme si elle redoutait de laisser son sort entre les mains d'un inconnu. Mais c'était une fausse bonne idée... Sa propre main tremblerait trop pour le faire, et son instinct de survie se refuserait à lui laisser s'infliger cela. Non, il allait falloir serrer les dents, puisqu'elle n'avait pas vraiment le choix.

D'un geste, elle attrapa la bouteille que l'assassin avait dans les mains et en but plusieurs gorgées avant de lui rendre. C'était du courage en bouteille, pour endurer la suite. Elle ôta ensuite le haut de son armure de cuir et remonta sa chemise de lin sur sa poitrine pour laisser le libre accès à sa blessure, et se faisant, elle put à loisir constater les dégâts. La blessure était située sur le côté droit de son abdomen, sous son nombril, et elle saignait beaucoup. Pas de quoi la vider de son sang dans l'heure mais suffisamment pour qu'elle ressente quelques vertiges.


- Bon, dépêchez-vous, je ne vais pas rester là toute la journée.

Oui, voilà, faire comme si cette situation n'était qu'une formalité. Elle n'avait toujours pas mal, mais cela changerait bientôt. Et en effet, la douleur fut t-elle qu'elle poussa un long gémissement lorsque la lame chauffée à blanc entra en contact avec sa peau. Les larmes lui montèrent aux yeux et elle agrippa le bras de l'inconnu par réflexe, plantant ses ongles dans sa chair.
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Lyanna DesrosesVoleuse
Lyanna Desroses



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête - Page 2 EmptyDim 12 Mai 2019 - 0:24
Le mercenaire acquiesa à ses propositions. Il décida qu'il se chargerait de porter pendant qu'elle vérifirait l'état des autres personnes décédées. Lyanna en fut soulager. Il semblait plus fort qu'elle et avec sa blessure, elle n'était pas sur d'être en réelle mesure de se charger de pareil poids. Ce fut donc son tour d'adhérer au plan du mercenaire qui ne tarda pas à se saisir du premier corps. Il s'appliqua à le prendre de la manière la moins douteuse possible, si bien qu'on eut vraiment dit que le défunt n'était autre qu'un blessé de plus à transporter dans la cuisine, avec les autres.
Avant de s'éloigner, il se retourna et se présenta à la jeune femme qui ne tarda pas à faire de même.


- Et moi Lyanna.

Elle aurait bien ajouté un enchanté, qui aurait pu être tout à fait de mise à leur rencontre, mais les circonstances ne semblaient vraiment pas s'y prêter. Et puis, il avait encore beaucoup de pain sur la planche. Le danger demeurait palpable.
Alors qu'il s'éloignait, la voleuse prit la direction des autres victimes. Silencieuse et gracile, elle se faufila dans la foule. Il fallait lui accorder cette qualité, essentielle à son métier de l'ombre : elle était d'une très grande discrétion. Personne ne lui preta attention lorsqu'elle s'agenouilla tour à tour vers chacun des cadavres pour vérifier de leur mort certaine... et qu'ils demeuraient bel et bien morts. Si elle demeurait anxieuse, terrifiée à l'idée qu'ils ne se réveillent subitement alors qu'elle se trouvait penchée sur eux, son angoisse laissa peu à peu place à la froideur nécessaire à leur situation.
Finn revient après avoir porté seul les deux premiers corps jusqu'à la cour. Il semblait encore suffisamment en forme et ne réclama pas plus d'aide. Il se chargea donc seul des deux autres personnes.
Quand il l'a rejoint pour les deux derniers, en revanche, il avait le souffle court et semblait bien plus éprouvé par l'effort. Il fallait dire que le dernier gars était un gros morceau et elle avait déjà eu de la peine à laisser le mercenaire fournir seul l'effort que représentait de le porter. D'autant qu'il faisait de son mieux pour n'éveiller aucun soupçon auprès des autres civils déjà suffisamment paniqués et sur les nerfs.
Aussi, cette fois-ci, elle arrêta le jeune homme d'une voix sympathique, murmurant pour que lui seul puisse l'entendre :


- Je vais t'aider pour ceux-là. Tu as besoin de garder un peu de force, au cas où tout ça dégénérerait...

Le remu ménage qui se produit à l'étage aida grandement le duo dans sa mission. Les réfugiés levèrent les yeux, inquiet par le boucan que faisait l'autre équipe, et presque personne ne prêta attention au drôle de cortège que firent Lyanna et Finn. La jeune femme, portant les cadavres par les pieds, se retenait d'afficher une grimace quant à la douleur que produisait son bras sous l'effort.
Finalement, dans la cour, leur besogne prit une nouvelle dimension.
Finn prit de nouveau la tête des opérations et la somma de le laisser seul se charger de cette partie. La jeune femme, en effet, restait plantée devant les corps disposés les uns à côté des autres, sans être capable du moindre geste. Bien sûr, elle avait son petit poignard dans sa botte... Mais l'idée d'entamer des corps d'innocents, de cette manière, lui collait une nausée de tout les diables.
Aussi, ne se fit elle pas prier quand le mercenaire décida qu'il ferait le sale boulot tout seul. Néanmoins, avant de s'éloigner, elle posa doucement une main sur son bras.


- D'accord... Mais, Finn... Fais attention à toi. S'il s'avérait qu'ils... Revenaient à eux... S'il-te-plait, rejoins moi à l'intérieur...

De toute manière, Lyanna se sentait bien incapable d'enfermé un innocent à la merci de six fangieux...
Enfin, parfois, on ne se rend pas bien compte de tout ce qu'on serait capable de faire, juste pour sa propre survie.
Néanmoins, elle insista de son regard azuré, avant de ne regagner l'entrebaillement de la porte de la cuisine, qui donnait sur la cour intérieur.
Peu désireuse d'assister au macabre spectacle qu'allait livrer son coéquipier, la rouquine préféra se tourner vers le poste de soin improvisé qui se déroulait à l'intérieur. Beaucoup de blessés... Peu de soignants... Beaucoup trop peu de soignants... Son regard croisa celui d'une jeune femme blonde, assise plus loin. Une milicienne (Joséphine). Sa mine était anxieuse, et elle était blanche. En y regardant bien, impossible de manquer la tâche de sang étendue sur le côté de son abdomen. Lyanna déglutit. Puis relevant les yeux vers ceux de la jeune femme, elle lui adressa un petit sourire du genre "Ca va allez. Tenez bon !". Puis la jeune femme détourna le regard, s'attarda sur une mère qui tenait son enfant. On aurait su dire lequel des deux pleuraient le plus... Que ça devait être dûr, de craindre pour la vie de quelqu'un qu'on aimait plus que tout au monde...
Beaucoup la regardait, anxieux de savoir si les choses se passaient comment elles se devaient. La rousse était mal à l'aise, ainsi observé comme si on attendait elle une nouvelle qu'elle n'était pas en mesure de fournir.
Passant la tête à l'extérieur, elle demanda :


- Tout se passe comme tu veux?
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Meser GlasobrinAssassin
Meser Glasobrin



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête - Page 2 EmptyDim 12 Mai 2019 - 4:41
L’assassin observe placidement les blessés qui s’accumulent tandis que le temps passe et que chacun vaque à ses occupations. L’angoisse ambiante ne l’épargne pas, mais celui-ci se concentre sur la tache qu’on lui a imposée, essayant de faire de son mieux pour se faire bien voir des un et des autres. Inutile d’attirer l’attention dans une telle situation. La décapitation des victimes semble être le lot d’un mercenaire, le même qui a fermé la porte, un homme à retenir pour Meser. Ceux qui gardent la tête froide sont des alliés de taille en temps de crise, le tailleur de bois se promet donc d’aller à sa rencontre, s’ils survivent tous les deux à ce cauchemars.

L’impatience de la milicienne arrache un sourire à l’assassin, lequel la dévisage en haussant un sourcil pendant qu’elle se prépare pour le soin. Le spectacle n’est pas déplaisant, si l’on oublie les fangeux, le risque de mort permanent et l’anxiété ambiante. En d’autres temps et circonstances…

L’assassin secoue la tête, il n’est ni l’heure, ni l’endroit pour penser à de telles choses et bien que la plaie ne soit pas si grave, le saignement est encore présent, la cautérisation se trouve alors requise. S’approchant du feu, le charpentier saisit son nouvel instrument de travail par le manche de bois, prenant quelques secondes en observant la lame incandescente. Des souvenirs douloureux viennent parasiter son esprit, ravivant d’anciennes douleurs dont les stigmates sont encore visibles sur sa peau.

Tandis que Meser se retourne pour faire face à la milicienne blonde, celui-ci s’efforce de paraître le plus neutre possible, sans prendre le temps d’offrir à sa patiente un faux-semblant de compassion qu’il n’éprouve pas. Inutile de la prévenir de la possible douleur du soin, inutile de lui demander d’avoir du courage, inutile enfin de lui signifier que ce n’est qu’un mauvais moment à passer.

Saisissant la lame chauffée à blanc, l’homme applique simplement la cautérisation, tandis que se dégagent les effluves de viandes cuites alors que les chairs de la blonde subissent les affres des flammes. Milicienne oblige, l’assassin prend le temps qu’il faut pour que le soin soit réalisé de la meilleure des façons. Il est toujours bon d’être bien vu dans la milice, même si cette blonde l’aura certainement oublié d’ici la fin de la journée.

L’odeur de grillades qui se dégage du soin, la présence de toute cette nourriture dans la cuisine, l’heure qui tourne et le stress de cette journée provoque l’inévitable chez l’assassin, son ventre pousse un grondement sourd alors le charpentier se relève, haussant les épaules en avisant la milicienne. Une provocation verbale lui brûle les lèvres, une remarque acerbe sur la présence d’une femme en armes ici, du rentre-dedans basique de fond de taverne, mais Meser est avant tout un homme pragmatique.

« J’ai faim. »

Saisissant la bouteille de gnôle, l’assassin s’envoie une bonne rasade avant de se détourner de la blonde, replaçant la lame dans le feu, avant d’y déposer d’autres ustensiles de cuisine suffisamment longs pour servir à ses soins. Laissant la milicienne reprendre ses esprits après une telle épreuve, le charpentier ne perd pas de temps et prépare son prochain patient, un homme dont la cuisse est largement entaillée sur plusieurs centimètres.

Meser éprouve une certaine satisfaction en voyant l’horreur dans le regard des blessés alors qu’il s’avance dans leur direction, une lame incandescente en main. Certes l’alcool atténue leurs jugements, mais c’est toujours impressionnant d’être face à un homme, une arme fumante en main, qui s’apprête à nous transformer en côte de porc.

Les soins s’enchaînent, les hurlements de douleur atténués par les linges et l’alcool peinent à franchir le seuil de la cuisine. Cependant, bien qu’elle soit l’activité favorite de l’assassin, la cautérisation n’est pas le seul soin qu’il doit prodiguer. Et si le mercenaire inconnu s’occupe de rapprocher les chairs, Meser s’occupe aussi de réaliser quelques bandages, utilisant les linges et la bassine d’eau qu’on lui a apporté.

L’occupation du soigneur de fortune ne l’empêche pas de remarquer le manège de la rouquine et du mercenaire, lequel semble rester seul dans la cour extérieure du bâtiment. Ladite rouquine d’ailleurs, qui possède comme la blonde une tache écarlate impressionnante sur le côté de sa tenue.

« Que Rikni me guide, j’en sortirais jamais... » Un dernier regard à la blonde, afin de surveiller qu’elle n’a pas rendu l’âme, l’assassin s’approche à pas feutrés de la rouquine, tandis qu’elle lui tourne le dos pour s’adresser au mercenaire au dehors.

Restant à quelques mètres pour prévenir une quelconque gifle réflexe, les nerfs des femmes ne sont pas connus pour être solide, Meser se contente simplement de toussoter pour faire savoir sa présence, bouteille d’alcool et linge dans la main droite.

« Humpf ! ‘Scusez moi. Mais pendant que vot’ collègue règle ce problème, permettez que je soigne ça ? » Demande-t-il en désignant la blessure de la rouquine. « Ca serait idiot que vous les rejoignez. »
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Estelle Lorren



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête - Page 2 EmptyLun 13 Mai 2019 - 21:27


Hurlement. Gémissement. Odeur de sang. L’esprit de la tenancière semble tourner légèrement alors qu’elle déglutit, alors qu’elle ne parvient plus à réfléchir dans le bon sens. La porte est désormais fermée, personne ne rentre, personne ne sort et elle ne sait pas si cela doit la rassurer ou davantage l’inquiéter. Merrick. Cette pensée, ce prénom lui fait serrer le cœur, comme si le battement s’arrêtait pour reprendre ensuite forcé, forcé par la vie, par les besoins, par le rythme qui vient titiller les nerfs de la jeune femme. Observant autour d’elle, la situation lui semble dramatique, étrange, dévastatrice. Un semblant d’organisation vient de se mettre en place, les blessés dans la cuisine, les morts dans la cour, les ‘blessés pas trop graves et survivants en état de choc’ dans la pièce principale et une équipe termine de tout barricader à l’étage. Adieu chope sucrée, c’est ce qu’elle réalise en avisant les dégâts, en enjambant un homme qui est étalé sur le bois de son parquet, en larme, frappant du poing sur le sol en questionnant ‘pourquoi, pourquoi’ sans jamais s’arrêter, sans jamais finir sa phrase.

Elle déglutit encore, alors qu’elle s’approcha d’un enfant, vient se mettre à sa hauteur et passe une main sur son visage. Il réclame sa mère, son père, sa sœur, mais malgré la description et le regard insistant de la tenancière elle ne voit personne, personne remplissant les critères. Elle déglutit une troisième fois, attrape le bambin dans ses bras, lui promet que tout va bien se passer. Comment tout peut bien se passer quand son propre corps semble rencontrer ses limites, quand son regard s’humidifie alors que la vie du sang qui a semble-t-il décidé de repeindre le lieu et la fait glisser de temps en temps est omniprésent. Estelle voudrait bien se renseigner oui, mais rentrer dans la cuisine avec un môme n’est pas la meilleure idée qu’elle puisse avoir, alors elle le dépose proche de la dame qui a déjà une petite fille, se met à son niveau, dépose un doigt sur son nez et lui demande de ne pas bouger.

Pour la quatrième fois, elle déglutit, se force à avaler une salive qui lui semble aussi étouffante que l’atmosphère de la pièce, aimerait-elle sans aucun doute ouvrir les fenêtres, mais c’est impossible, impossible, alors elle commence à monter les marches, prendre un peu de hauteur, un peu… Et puis, la dame de Chantauvent fini par percevoir le mouvement à l’étage, la difficulté, alors elle fuit, ni monte pas, ni rentre pas, porte une main à son front, à sa joue, passe une main dans ses cheveux, puis derrière sa nuque. La cuisine, donc. De nouveau elle traverse l’établisse, enjambe les gens, trébuche sur des mains et des pieds qui traîne et dont les propriétaires non semble-t-il que faire. La dame finit par pousser la porte de la cuisine, butte sur un homme qui hurle alors que ses doigts semblent coincer sous l’ouverture, mauvais réflexe, elle referme brusque, érafle tout le dessus des doigts. Ça n’avait cas pas traîné là.


- « Pardon » ça voix est sèche, sans sentiment, signe qu’elle commence à sombrer « Elle attrape une bouteille sur l’étagère, puis le lui donne « Ça fera passer le mal, c’est fort, attention »

Relevant le nez, elle ne peut retenir une nausée, alors que l’odeur du cochon griller vient lui titiller les narines, son regard se porte sur un couteau chauffé qui se dépose sur une chaire et dont la fumé ne peut que démontrer que l’homme peut particulièrement bien brûler. Elle prend une inspiration, puis une deuxième, déglutit pour la sixième fois. Son regard se porte sur le soigneur en chef qu’elle a désigné, puis sur celle qui semble-t-il vient d’être soigné (Joséphine), elle s’agenouille et la regarde un instant :

- « Est-ce que ça va ? » elle aurait bien voulu lui donner une bouteille à elle aussi, mais ce n’est pas le moment « Faut l’aider avec les blessés, d’accord ? Ça va aller ? »

Dans le fond, elle n’a pas vraiment le choix elle non plus, mais qu’importe, son attention se porte sur ledit soigneur, celui qui semble prendre plaisir à cramer tout ce qui bouge, si ça fonctionne, ce n’est pas la Chantauvent qui va s’en plaindre, elle le questionne d’un regard, enjambe encore quelques corps vivants qui s’entasse un peu partout avant de rejoindre la rousse. Là aussi, elle aurait tant de questions à lui poser, mais le simple fait de son regard insistant sur la porte doit suffire à lui-même. Pour autant elle dépose une main sur son épaule, lui offre un mince sourire compatissant, tout le monde se retrouve dans la même merde finalement.

- « On boira après tout ça, on boira jusqu’à ce que tout soit terminé » murmure-t-elle « Dehors… Dehors… tu n’aurais pas vu… » elle ne finit pas sa phrase, il était inutile de se faire du mal, inutile de tourner le couteau dans la plaie ouverte « Peu importe, ça va, il s’en sort ? »

Elle pousse la porte qui n’est pas verrouillée visiblement, entrevoit juste le massacre, son visage devient blanc, aussi blanc que les corps qui se trouvent sur le sol. Elle déglutit violemment pour la septième fois. Se forçant à offrir un mince sourire compatissant, elle lui offre un simple sourire, un pincement de lèvre et referme la porte pour prendre une grande inspiration. Cette fois-ci, plus rien ne va pas et c’est comme si la totalité de ses sens la suppliait de sortir de là. C’est ce qu’elle fit, détaillant la rousse, elle redéposa une main sur son épaule avant de sortir, de s’éloigner pour retourner dans la pièce principale. Loin des blessés, de l’odeur de cochon, loin des morts, des têtes sans corps, loin, loin, loin. Elle déglutit pour la huitième fois, s’éloigne, enjambe écrase des mains, des mollets, trébuche, mais ne tombe pas. Elle prend la porte, la referme, s’adosse un instant contre pour avaler une grande bouffée d’air, de l’air chargé par l’odeur du sang. La rouquine ne peut s’empêcher de mettre sa main devant sa bouche, sentant le liquide chaud et désagréable remonter le long de sa gorge, elle repasse au-dessus des gens, de tous ses gens, croisent le regard du môme qu’elle a abandonné un temps, bouscule celle qui vient de lui adresser la parole, en lui faisant signe d'attendre (Aeryn) puis trébuche sur ce qui lui semble être un pied se rattrape à la carrure masculine et plutôt jeune.(Clovis)

- « Par-pardon » souffle-t-elle en relevant le nez vers l’inconnu, un jeune homme visiblement « Ça va ? Vous allez bien ? Pas de blessure ? » questionne-t-elle en déglutissant bruyamment.

Puis elle s’éloigne brusquement, s’accroche à ce qui doit rester d’une chaise pour aller dans un coin de la pièce, ne pouvant retenir la nausée qui la submergeait et le vomis qui s’étale le long du mur et sur le plancher. Blanche, pâle et désormais un peu gêné, le fait de relâcher un peu cette pression lui a fait du bien. Toussant à plusieurs reprises, s'essuyant la bouche d'un revers de manche, elle se redresse, prend une inspiration détaille celle qui dégoulinante sans comprendre pourquoi, fronce les sourcils avant de lui faire signe

- « La, la.. La cuisine, juste derrière la porte. Ca va ? Si il est dangereux il faut le mettre avec votre... votre ami dans la cour. »

[Vous êtes plutôt libre dans vos réponses, sauf pas de fangeux. C'est tout, soucis de cohérence, ça serait trop un carnage. Après crise panique, personne qui se tape dessus, personne qui veulent sortir, vous êtes plutôt libre]

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Finn GallagherMercenaire
Finn Gallagher



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête - Page 2 EmptyMar 14 Mai 2019 - 8:06
L'on croyait toujours qu'une décapitation en valait toujours une autre, pourvu que l'on ait une lame assez grande pour le faire, pourtant il y avait un monde entre la hache d'un bourreau affûtée dans ce seul et unique but, et une épée de combat, quand bien même celle-ci était un Espadon de bonne facture. Lyanna avait fait preuve de courage et de bonne volonté en aidant Finn à transporter les corps malgré son bras blessé et le spectacle que les cadavres incarnaient, mais son compagnon d'infortune ne désirait pas qu'elle resta pour assister à la profanation des corps des malheureuses victimes, car cela n'avait rien d'agréable ni de propre. Il promit d'un hochement de tête et d'un sourire qui se voulait confiant de rejoindre la jeune femme si par malheur l'un des morts se relevait, puis il attendit qu'elle ait refermé derrière elle pour commencer sa sinistre besogne. Poussant du pied un corps alangui sur le côté, il leva son arme et l'abattit d'un coup sec en mettant un genou à terre dans le même mouvement afin de pouvoir trancher net au niveau du coup. Certains parvinrent à perdre la tête en une fois, pour d'autres il fallu redonner un second coup, mais cela se passait sans grande difficulté fort heureusement, à un élément près : les morts étaient encore frais et le sang pas encore tout à fait figé, pas assez en tout cas pour ne pas l'éclabousser un peu. C'est ainsi que lorsque le Mercenaire entendit la porte dans son dos et qu'il pivota sur ses jambes pour voir qui osait prendre le risque de venir ici, ce fut un visage aspergé de sang où trônaient deux yeux clairs à l'éclat aussi dur que le métal qui accrochèrent le regard de la rousse dont la chevelure n'était pas sans rappeler le liquide carmin qui maculait ses propres bottes et une partie de son plastron et de ses gantelets.

- Oui, aucun ne bouge pour l'instant, retourne à l'intérieur.

Ni une, ni deux, le Second de la Compagnie des Lames reprit sa besogne sans perdre une seconde, ne désirant pas laisser le temps à un Fangeux de renaître au milieu des corps. Il lui sembla percevoir quelques secondes plus tard le bruit de la porte dans son dos mais, croyant qu'il s'agissait encore de Lyanna qui devait vouloir le surveiller, ne se retourna pas cette fois, s'activant sur l'avant-dernier corps sans plus de délicatesse. La tête roula légèrement en se détachant du tronc, l'odeur de sang déjà omniprésente vint s'imprégner un peu plus dans ses narines et le liquide l'éclaboussa encore un peu plus également, mais à ce stade il n'en avait plus grand-chose à faire. Une fois le dernier cadavre "sécurisé", le jeune homme recula de quelques pas, avisant l'ensemble, s'assurant que rien ne bougeait avant de faire volte-face, allant droit à la porte qu'il ouvrit et passa pour la refermer dans un claquement sourd, tirant le verrou avant de soupirer fortement. Ses yeux clairs accrochèrent le visage de Lyanna et il lui offrit un sourire qui se voulait encourageant et joyeux, bien que celui-ci n'atteignit pas son propre regard, avant de tirer un chiffon de sous son armure afin de nettoyer la lame de son Espadon avec la force de l'habitude et l'attention qu'un guerrier seul ou un forgeron peu porter à une arme.

- C'est fait, nous n'aurons rien à craindre de ce côté-là. Est-ce que tu pourrais me donner de quoi me nettoyer ? Je ne peux pas me montrer ainsi devant les autres, ils pourraient avoir peur.

Couvert de sang, il ressemblait davantage à un envoyé de la Mort ou à un barbare sanguinaire qu'à un Mercenaire venant d'accomplir une noble tâche pour éviter la naissance de Fangeux. Sa lame redevenue immaculée, le Second la rangea dans son dos en l'enclenchant dans les attaches prévues à cet effet, attrapant un pichet d'eau qui se trouvait là pour en boire une grande rasade à même le goulot, au diable les manières, il lui fallait quelque chose pour faire passer le goût du sang que son esprit lui donnait l'impression d'avoir sur la langue.

- Aucun problème de ton côté ? Comment vont les autres ?

Demanda-t-il gentiment, se montrant relativement avenant alors que l'ombre quittait progressivement son visage pour laisser de nouveau place à celui qu'il était lorsque le devoir ne commandait pas d'agir par les armes. Prenant ce que Lyanna lui tendait pour se nettoyer, il entreprit d'ôter en premier lieu le sang de son visage et de ses mains avec un certain acharnement, la mâchoire crispée, avant de s'attaquer au plastron de son armure. Au diable ses bottes, cela ne servirait à rien vu les blessés dans cet endroit, personne n'y prêtera grande attention.

- Où est la Patronne ? Il faut que je vois où je peux me rendre encore utile. Tu voudras encore m'aider d'ailleurs ou tu as des choses à faire ?

Peut-être Lyanna avait-elle quelques personnes qu'elle connaissait ici, ou même envie de faire autre chose que de surveiller s'il y avait des morts et qu'ils ne se relevaient pas en monstre. Décidément cette attaque sur la Cité était de loin la pire chose que Finn ai jamais vu, mais il faisait son possible pour ne pas y songer, pour ne s'occuper que de l'urgence de la situation et rien d'autre, sans quoi il finirait par s'inquiéter lui aussi et il n'avait pas besoin de ça. Tête froide et main sûre, voilà ce qu'il lui fallait conserver.
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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête - Page 2 EmptyMar 14 Mai 2019 - 10:29
On ne vit pas ce genre d'événements tous les jours, heureusement. La peur, le stress, l'angoisse, l'inquiétude étaient autant de mauvais conseillers de l'âme humaine. Chacune de ces émotions ne pouvait qu'engendrer le pire chez l'Homme, certains se recroquevillaient comme des enfants effrayés, d'autres paniquaient plus ouvertement au point de transmettre leur angoisse aux autres qui en faisaient tout autant avec leur voisin. Ce genre de chose était bien évidemment à éviter, car il est particulièrement difficile d'arrêter un vent de panique… Voir impossible. L'exemple de la place des pendus est tout à fait notable, sous l'effet de la peur, la vraie, l'Homme devient le pire danger pour lui-même. Et dans un environnement clos, comme celui dans lequel nous nous trouvions, il ne faudrait pas grand-chose pour que la situation ne dégénère en massacre involontaire.

Peu d'individus étaient capables de garder leur sang-froid dans pareille situation. Mon père y verrait probablement un énième signe de faiblesse et d'infériorité, mais pas moi. Personne n'est capable de prédire ses réactions dans ce genre de cas, absolument personne. Moi-même, je ne devais mon calme, somme toute apparent, qu’à l'activité permanente, sans quoi j'aurai tôt fait de paniquer à mon tour. Il ne me fallait pas grand-chose, seulement en imaginer mes frères dehors face aux charognes. Ils étaient forts, certes, mais ces abominations l'étaient bien plus encore. Il ne me restait qu'eux, derniers vestiges d'une grande famille un peu étrange, mais qui restait pourtant la mienne. Je ne pouvais donc pas me permettre de me poser, pas même une seconde. Il le fallait agir, constamment, pour ne pas sombrer, pour ne pas me laisser aller à mes propres émotions.

Le cas du bonhomme effrayé m'offrait une occupation, même si, pour l'heure, il restait sagement dans son coin, la tête enfouie entre ses jambes. Je finis par retrouver la tenancière qui n'avait plus vraiment fière allure. Le teint livide, les joues creusées, les yeux cernés par des auréoles grisâtres en disaient long sur son état… C'en était beaucoup trop pour cette rouquine qui semblait être en train de sombrer… Et ce qui devait forcément arriver, arriva, le contenu de son estomac se répandit sur le mur, sur le sol…

-Quelqu'un peu nettoyer ça, s'il vous plait ? demandais-je en plaçant un bras sous l'aisselle de la tenancière pour la soutenir. Ça, va, ne vous en faites pas, c'est juste un pauvre bougre effrayé. Allez, venez.

Hors de question de l'isoler totalement des autres, mieux valait rester un minimum groupé. Je la guidais donc jusqu'à l'arrière du comptoir, son domaine. Je la fis s'asseoir au sol, dans un angle qui la préserverait des regards.


-Placez votre tête entre vos genoux, respirez lentement, lui murmurais-je. En vivant ici, vous avez dû en rencontrer des bardes, non ? Vous devez connaître tout un tas de chanson entêtante. Choisissez-en une et ne pensez qu’à celle-ci. Chantez, à voix haute ou seulement pour vous, mais chantez. Oubliez tout sauf cette chanson. Ça va aller.

J'essayais de me montrer aussi rassurante que possible, même si ce n'était probablement pas mon fort.

-Je me nomme Aeryn, appelez-moi si vous avez besoin de quelque chose. N’importe quoi, d'accord ?

Je devais encore m'occuper de l'autre fou trouver cette fichue corde… “Dans la cuisine”, avait-elle dit, c'est donc là que je me rendis, non pas sans interpeller le grand gaillard au visage étrangement poupin.

-L'homme là-bas, assis contre le mur du fond, lui désignais-je. Il vient de faire une crise de panique qui a manqué de le pousser au meurtre, peux-tu le tenir à l'œil un instant, s'il vous plaît ?

La cuisine, juste derrière la porte…

J'entrais dans la pièce en grimaçant face à cette sale odeur parfaitement reconnaissable entre toute. Chair humaine passée sous le feu… Tous ceux ayant subi une cautérisation se souviennent de l'odeur, de la douleur lorsque la lame rencontre la plaie à vif… Il ne m'en faut guère plus pour raviver la souffrance d'une vieille blessure située à l'abdomen, pourtant cicatrisée depuis des lustres. Je trouve la corde à sa place et m'en saisis aussitôt pour la transmettre à un homme qui sortait à ce moment-là. Ses mains abîmées attestaient d'un travail de labeur, son teint hâlé évoquait le grand air, ou celui plus iodé de la mer… Il saurait s'en servir, aucun doute. Je lui indique mon prisonnier et lui demande de l'attacher solidement sans pour autant le blesser…

La plupart des blessés étaient rassemblés là. Hommes, femmes, enfants… Quelques vieillards, mais assez peu… Affaiblis par les années, les plus âgés faisaient des proies idéales pour la fange. Il faisait chaud dans cette pièce maudite à l'air vicié. Trop de personnes réunis au même endroit chauffé par une cheminée bien allumée… Une blonde gisait sur la table, ses plaies carbonisées bien visibles… Une blessure pareille appelait la mort, si elle ne fut donnée par la fange, celle-ci viendra des humains trop effrayés pour se permettre de voir une autre abomination s'éveiller devant eux. Je trouvais un linge propre sur une table et m'en saisis aussitôt… Du beurre, du beurre… Je cherchais du regard le contenant habituel que je ne tardais pas à dénicher. J'attrapais le pain presque fondu avec une chaleur pareille et en imbibais soigneusement le tissu avant de rejoindre la blonde abandonnée par son guérisseur.

-Ceci apaisera la douleur, lui dis-je en posant le tissu sur son ventre. Il ne faut pas garder une telle plaie à l'air, et pas seulement par soucis de cicatrisation.

Je détournais le regard pour mieux désigner celui des autres. Nombreux étaient ceux qui se posaient sur elle, visiblement inquiet. La porte menant à l'arrière-cour s'ouvrit alors brutalement accaparant ainsi toute mon attention focalisée sur la silhouette qui venait d'entrer.

-Excuse-moi, lancais-je à la blonde avant de rejoindre mon ami à qui l’on avait confié la plus ingrate des besognes.

À son allure, je compris qu'il avait fait l'effort d'effacer toutes traces visibles pouvant attester de sa tâche, probablement par crainte d'effrayer les autres... Même s'il n'avait pu tout enlever tout seul… Les corps devaient encore être assez chaud pour garder le sang liquide et volatile qui ne se gênait pas pour gicler à tout-va au moindre impact. Une épée, même tranchante, n'est pas une hache et la décapitation n'est pas si aisée que l'on pourrait le croire en voyant un bourreau à l'œuvre. La cour de la Chope Sucrée dut alors prendre des allures l'arrière-salle d'une boucherie.

Tout en approchant, je déchirais l'une de mes manches encore trempée avant de me poster devant mon ami.

-La tenancière avait besoin de s'isoler un peu. Il t'en reste un peu par là... murmurais-je en approchant le tissu de son visage pour éliminer le reste du sang encore visible. Comment vas-tu ?

Mon regard se porta sur les quelques marques carmines qui restaient à effacer. J'évitais son regard pour quelques raisons obscures, le souvenir étrange de ses lèvres sur mon front encore bien ancré dans ma mémoire, bien que je m'efforçais de ne pas y penser. Ce n'était pas le bon moment pour cela. Mais même si je veillais à paraître calme et distante, je n'en étais pas moins inquiète. Finn avait son caractère, certes, il était fort, à n'en point douter, mais il restait humain avant tout. J’étais donc soucieuse de le voir perdre pied, lui plus que tout autre. Personne ne peut prévoir à l'avance quelle sera sa réaction face à pareille situation, après tout.

-Le plus gros a été fait. Il reste des blessés en manque de soin et il faudrait réussir à apaiser les tensions dans la grande salle… Si quelqu'un a une bonne histoire à raconter, je pense que c'est le moment.

Je souriais, pour une fois, même si mon rictus n'exprimait qu’une ironie évidente dans une situation désastreuse. Il fallait occuper leur esprit, ou bien prier… Mais en observant la populace rassemblée dans cette pièce, je compris bien vite qu’aucun représentant du Temple n'était présent pour les guider… Dommage. En pareil moment, les Hommes ont besoin d'être guidés, rassurés.

-Voilà, propre comme un sou neuf, déclarais-je tout en éloignant ma main de son visage. Bravo mercenaire, tu ne risques plus de faire fuir les demoiselles avec ton masque sanglant.
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Joséphine ClaircombeMilicienne
Joséphine Claircombe



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête - Page 2 EmptyMar 14 Mai 2019 - 13:07
Les battements de son cœur pulsaient contre ses oreilles et pendant un moment elle n'entendit plus les gémissements et les pleurs autour d'elle, juste ce rythme effréné. Elle avait machinalement bloqué sa respiration et semblait incapable de desserrer les dents. La lame avait déjà quitté sa peau mais la douleur était persistante, comme si sa chair continuait encore de cuir. Et cette odeur épouvantable, elle avait maintenant le cœur au bord des lèvres.

- J'ai faim.

Elle posa les yeux sur son guérisseur -non, son bourreau- et se demanda pendant un moment si elle avait bien entendu. Comment ce type pouvait penser à manger dans un moment pareil, au milieu de blessures suintantes, des os brisés et de la chair carbonisée ? Il était fou, probablement. Elle-même se retenait tout juste de ne pas déverser le contenu de son estomac sur ses chaussures. Les gens autour d'elle la regardait avec anxiété, aucun ne semblait avoir envie de subir le traitement qu'elle venait de recevoir. Qui aurait pu les en blâmer ? Il y en avait un en tout cas qui semblait s'amuser de la crainte qu'il inspirait à présent.

Elle le regarda s'éloigner sans dire un mot, pas un merci, rien. Est-ce qu'un « merci » était de toute façon nécessaire ? Elle avait plus l'impression d'être passée dans les mains d'un boucher que d'un soigneur. Elle osa enfin jeter un œil à sa blessure. Ce n'était pas très beau à voir. Certes, elle ne saignait plus, mais tout était à vif et affreusement douloureux. Et rien ne garantissait que ça ne finisse pas par s'infecter et qu'elle ne rejoigne pas les morts dans l'arrière cour plus tôt qu'escompté. Cette pensée noua son estomac pour de bon, elle était certaine de ne plus pouvoir manger quoi que ce soit. Jamais.

T'as merdé, Joséphine. Et maintenant tu vas crever comme un chien. Voilà qu'elle était en colère après elle-même. Mais la colère valait mieux que n'importe quel autre sentiment. C'était toujours préférable que de rester focalisé sur la douleur, ou sur une peur qui serait légitime de ressentir à sa place.

La tenancière s'accroupit près d'elle, lui demanda si tout allait bien, si elle pouvait aider l'autre type avec les blessés. Elle n'en avait pas vraiment envie, à vrai dire. Elle voulait simplement sortir de cette pièce dont l'air vicié la faisait suffoquer. Mais elle répondit machinalement :


- Oui, bien sûr. Autant se rendre utile, après tout. Et puis, si Joséphine était douée pour une chose, c'était bien s'oublier pour se consacrer aux autres, non ? Juste un instant, le temps de reprendre mes esprits.

Elle parvint à se relever, sa tête bourdonnait toujours furieusement mais elle tint bon. Une autre rousse vint à sa rencontre et lui tendit un linge imbibé de graisse qu'elle posa avec reconnaissance sur sa plaie. Sa mère avait l'habitude de confectionner des baumes et cataplasmes pour soigner tous les petits bobos qu'elle avait pu se faire avec ses frères et sœurs. L'un d'eux était particulièrement efficace contre les brûlures, mais peut-être pas aussi importante que celle-ci. La milicienne dévisagea la rouquine et chuchota un « Merci » avant que celle-ci ne s'éloigne.

Joséhine se servit de sa ceinture pour maintenir le tout en place, ce qui à défaut d'être confortable lui permit de garder ses deux mains libres. Une rapide reconnaissance lui permit déjà de trier les blessés ; les blessures les plus graves devaient être traitées bien évidemment en priorité. Cette tâche accomplie, elle entreprit ensuite de laver les plaies pour que ces dernières soient bien propres avant de passer à la cautérisation, dans le but de faire gagner un peu de temps à leur guérisseur de fortune.

Lorsque ce fut au tour du jeune garçon dont les larmes avaient fini par se tarir avec le temps, sa mère le resserra un peu plus contre sa poitrine, et darda sur elle un regard menaçant, comme une louve prête à défendre son petit.

- Ne vous approchez pas de lui.

Elle avait parlé à voix basse, mais le ton qu'elle employait était furieux.

- Pardon ?
- Je vous ai dit de ne pas vous approcher de lui. Je vous ai vue, vous savez, dehors. Alors allez-vous-en, je ne le répéterai pas.

Un long silence s'en suivit, pendant lequel la milicienne digérait calmement les paroles de cette femme et ce qu'elles impliquaient. Alors, c'est comme ça que ça allait se finir ? Elle sentit un vent de panique la saisir jusque dans ses tripes. Lentement, comme si elle avait affaire à un animal qu'il ne fallait pas provoquer, elle éloigna le linge humide du garçon blotti dans les bras de sa mère, et se leva pour s'occuper d'un autre blessé, de préférence à l'autre bout de la pièce. Elle n'avait pas encore alerté tout le monde, ce qui était assez surprenant. Pourquoi gardait-elle le silence ? Est-ce qu'elle attendait simplement les premiers symptômes d'une transformation avant de faire paniquer tout le monde ? Elle arrivait à sentir le regard de cette femme sur sa nuque, alors qu'elle s'appliquait à lui tourner consciencieusement le dos pour ne pas avoir à la regarder de nouveau. Elle était à présent convaincue d'être en sursis et une certaine fébrilité commençait à se trahir dans le moindre de ses gestes.
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Clovis LegrandCoutilier
Clovis Legrand



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête - Page 2 EmptyMer 15 Mai 2019 - 9:02
C'est la promotion pour le Duc. Voilà comment Clovis a compris la journée qui s'annonçait. Quand il y a une promotion, on fête, les gens boivent, po lui, il peut po, sont heureux et tout, mais parfois, avec l'alcool, y'a d'la bagarre, alors lui et son chien, ils auront du boulot. Pour contrôler la foule, pour assommer les soulards, pour coincer les voleurs, car il y aura du cossu aussi. Kador, elle est la bienvenue, parce que qu'elle est éduquée et tout, et habituée. Mais Noulouk est mis au repos. Oh, c'est l'meilleur chien qu'il ait eu, possible même qu'il devienne meilleur que Kador avec le temps, mais ça reste un chiot, en apprentissage. Et ça s'rait mal v'nu d'grogner sur un sergent un peu énervé ou de poser une crotte aux pieds du nouveau Roi.

Puis est venu une évidence dans le Temple. Chez les cul bénis, on s'amuse po comme à la milice. Font dans l'tape à l'oeil et ils crient hourra quand on pose un bol sur la tête du Duc. Cossu le bol, hein, mais bon. Puis ça cause bien, l'discours a d'la gueule. 'fin, il croit, car il a pas tout compris, le Clo'.

C'est po qu'il est idiot. On l'a dit, un temps, mais quand un poing t'explose le nez en réponse, on trouve d'autres formules. Le Clo' n'est pas idiot, il comprend lentement. Et il n'est pas sans ressources. Déjà, il a été bâti costaud. C'est un fils de forgeron, son paternel avait l'air d'un géant et sa mère était loin d'être maigrichonne. Et dès la naissance, c'était un solide bébé et son développement l'a confirmé. Deux mètres de haut, une carrure impressionnante et un tour de bras plus large que le tour de cuisse d'un solide travailleur, le gaillard en impose. Et le plus effrayant est qu'il ne semble pas encore avoir fini sa croissance. C'est une force de la nature et tout homme avec un minimum d'intelligence craindra de se prendre le poing de ce gaillard dans la figure. Cela en fait un milicien très utile pour calmer les foules. Quand un gars pareil dit "Tu bouges po", en général, tu ne bouges pas.

Mais cela ne se limite pas à sa carrure à lui. L'adolescent est accompagné d'un chien qui tient du loup, sauf que ses yeux sont bleus et pas jaunes. Et le chien semble lui obéir au doigt et à l'oeil. Si encore tu peux te dire qu'avec un peu de chance, tu pourrais surprendre le maître, tu es certain que derrière, le chien t'arrache une cuisse. Quand on voit les dents du chien, l'option "poing" du maître semble presque moins inquiétante. Et comme l'homme n'est pas né malin, le sait et donc obéit docilement aux ordres, ça en fait un excellent milicien pour le service d'ordre. Il se place devant pour les bastons, sait faire peur, sait frapper avec une force qui assommerait un boeuf et pour ne rien gâcher, c'est un bourreau de travail. Il semble avoir trop d'énergie et avoir perpétuellement besoin de se dépenser.

Dommage qu'il soit si lent d'esprit, car en enquête, il ne doit pas être loin d'être le pire milicien de l'histoire. Il croiserait le voleur chargé de son butin qu'il se proposerait de l'aider à porter. Bref, il y a des jours où il est très efficace et d'autres où c'est une calamité. Mais aujourd'hui, c'est un jour efficace. Bon, au Temple, c'était facile et le Tournoi, il connait les lieux. Les gens sont calmes, lui patrouille gentiment, pour montrer que la milice est là pour le cas où. Ils veulent voir les combats. Clovis en profite pour regarder un peu. Il est déçu. Cela se bat en armure, c'est lent, pas de bourre-pifs et le bouclier ne sert qu'à s'défendre. Clovis n'est pas l'plus rapide des miliciens, mais il est convaincu qu'en poussant bien un des combattants avec sa forcé, il tombe et le combat est gagné. Le combat suivant est un grand contre un petit, mais ils ont tous les deux des armures aussi. Le milicien se demande même comment le petit arrive à bouger, mais il se débrouille. Cette fois, ça l'amuse un peu plus. Puis soudain un cri et un mouvement de panique. Il n'aurait pas cru que c'était réellement une attaque fangeuse si Kador n'avait pas une attitude mélangeant agressivité et peur. Et jamais Clovis n'a douté de l'instinct de sa chienne.

On lui a donné l'ordre de ne pas abandonner son poste alors Clovis reste sur place. De l'autre côté, ça hurle, ça massacre, tout le monde est débordé et un paquet de gens fuient par ici. Kador qui n'impressionne plus personne, pas plus que Clovis, car entre un Clovis et un fangeux, même Clovis combattrait Clovis et fuirait le fangeux, Kador donc panique, voudrait fuir, mais son maître ne bouge pas, alors elle reste avec, mais risque d'être piétinée. Clovis aussi s'il chute. Mais le gaillard est costaud et bien planté sur ses pieds. Kador se glisse entre les jambes de son maître pour se protéger. Clovis écarte les bras pour se signaler. Difficile de ne pas le voir. Mais les gens courent en regardant derrière eux et un coup de bouclier en sèche deux, puis son poing un troisième. Un autre tombe sur un des assommés. Le barrage est fait, désormais on évite Clovis et son chien, mais ça fuit toujours.

Le milicien se retourne pour recevoir des ordres, mais plus personne de sa coutillerie. Ont-ils fui ? Sont-ils partis ailleurs ? Il ne le sait pas. Un Sergent hurle, il faut des hommes pour placer une barricade, alors Clovis délaisse son poste pour aider à porter. Il porte bien, le Clo'. Mais un autre ordre arrive, il faut couper les têtes des morts. Le genre de boulot qu'on aime pas faire, Clovis est volontaire. Mais tout le monde il est pas mort alors il demande au sergent comment qu'on sait qui qui va mourir et qui qui va pas mourir. Un tri se fait, à peu près et un autre ordre tombe. Faut porter les blessés au Temple. Le Clo' est costaud, il prend un blessé sous le bras et fonce vers le temple. Ah, on lui place une adolescente sur le dos aussi. Blessée au pied, mais elle peut s'accrocher. Et deux blessés sont acheminés au Temple. Clovis leur dit qu'il va en venir beaucoup d'autres et qu'ils sont pas assez. Et quand on lui demande combien, il répond qu'il croit pas que le temple sera assez grand. Puis il s'en retourne vers la place des Pendus, pour prendre d'autres blessés. Il en croise beaucoup qui remontent par eux mêmes, en s'entraidant. C'est bien. Lui porte ceux qui savent plus marcher, et les enfants. Et t'as beau être costaud, tu t'épuises quand même.

La fatigue est là et il faut rentrer les gens dans les maisons pour laisser les miliciens et les combattants gérer le merdier plutôt que les blessés. Il y a une taverne encore ouverte, Clovis y mène des gens qui pour la plupart s'y rendaient quand même et les pousse à l'intérieur avant d'aider à la fermeture des portes, puis d'aider à porter pour les barricades. Et au milieu d'un "joyeux" bordel, il est perdu. Il pourrait bien couper des têtes mais un autre s'en charge. Il pourrait tenter de calmer les gens mais il est couvert de sang, même que le soigneur veut le soigner. C'est à peine si on voit encore ses couleurs miliciennes. Puis il prend de la place, alors il se cale contre un mur pour pas déranger. S'il y a besoin de quelque chose, on lui demandera, après tout.

C'est le moment que choisit une rousse pour s'agripper à lui avant de vomir ses tripes. Bon, c'est pas super frais, mais quand on supporte pas la vue du sang, ça a de quoi retourner. Lui s'occupe des écuries, des latrines et de tous les boulots sales à la Milice, ça ne le dérange pas. Le plus drôle, c'est que c'est elle qui s'inquiète pour lui.

- Milice marbruméenne, m'dame. Clovis que j'm'appelle. Clooooooooooo... vis ! C'est po bin compliqué. Ce sang est po l'mien, ça va. Mais j'ai perdu mon chien. J'sais po quand j'pourrais le r'trouver.

Avec tout ça, Kador a fui et Clovis ne lui en veut pas. La panique, c'est un risque de s'faire piétiner. Possible que déjà sa chienne le cherche... ou qu'elle soit retournée à la Caserne, d 'ailleurs. Une autre madame lui demande de jeter un oeil à un homme qui a paniqué. Il hausse les épaules.

- Tout le monde il a paniqué, t'sais, m'dame. Y'a plus de blessés à cause des mouv'ments d'la foule qui a eu peur que de morts causés par la fange. Les fangeux, ça casse pas les n'os, sinon en ouvrant tout. J'en ai porté, des gens qui avaient des jambes cassées parce qu'on a marché d'ssus. Mais s'il faut l'assommer, t'peux compter sur moi. Faut juste que j'tape po trop fort.

Et il surveille sans s'en cacher le gaillard. S'il faut se battre pour calmer un mouvement de panique, nul doute que le Clovis sera utile. Apparemment, lui n'a pas trop paniqué. Mais pour être franc, il n'en a pas eu le temps. Quand tout devient trop compliqué, il attend les ordres.

- Ca va po être simple de tout ranger ici, j'espère que des gens resteront pour aider l'patron. Moi, dès qu'on peut sortir, faudra que j'va à la Caserne pour retrouver les autres et prendre les ordres. En attendant, j'va m'rendre utile ici. Puis j'en ai un peu marre de porter les blessés. Avec juste les bras, quand tu dois avoir ton bouclier et ton épée, c'est po simple. S'il faut aut' chose qu'assommer qui qui panique, vous m'l'dites et j'le fais, si j'sais. J'sais po soigner, par exemple. J'sais pas cuisiner non plus. J'peux pas boire non plus. D'alcool, hein, l'eau et le lait, j'peux !

Il fait un grand sourire, mais se doute qu'il se fera engueuler. S'il était mort, ça irait encore, on pourrait dire qu'il a combattu, ou qu'il a été surpris. Mais si t'es vivant, tu vas prendre des ordres et au bout d'un moment, comme il y avait des ordres de partout, il a fait ce qui lui semblait le plus simple. Personne ne sait où il est, et lui sait pas ce que fout sa coutillerie, ou son sergent. Il a obéi à d'autres. Bon, d'un autre côté, il a rien fait d'mal non plus. Il verra bien, mais ça sent encore la corvée pour lui...
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Lyanna DesrosesVoleuse
Lyanna Desroses



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête - Page 2 EmptyJeu 16 Mai 2019 - 22:30
A la vue du sang maculant la cour, ainsi que les vêtements et la figure du mercenaire, Lyanna fut prise d'une violente nausée qu'elle réprima du mieux qu'elle put. Pas qu'elle était douillette, mais là... Ca faisait vraiment beaucoup de sang. Et la situation se prêtait à rendre tout cela encore plus glauque et détestable.
Malgré ça, elle offrit un infime sourire maladroit à Finn avant de suivre son ordre comme une bonne petite fille sage et obéissante.
Lorsqu'elle referma la porte et retourna la tête vers la salle, elle tomba nez à nez avec le "soigneur" de fortune qui avait été désigner par la tenancière des lieux. Il avait patiemment attendu qu'elle ait fini avec son coéquipier pour pouvoir lui parler. Désignant le ventre de la jeune femme, celui-ci lui proposa de venir à bout de sa blessure, tant qu'elle était disponible. Lyanna le fixa avec des yeux ronds, peinant à nouveau à comprendre de quoi on lui parlait là. Puis, baissant les yeux sur sa robe, elle remarqua la grosse marque de sang qui en avait taché le tissu bleu d'un rouge casi noir. Elle passa la main sur ses côtes, mais à part peut être quelques bleus liés à ses nombreuses chutes en tentant de fuir, elle ne décelait pas de réelles blessures au travers le vêtement. Non, ce sang était celui de quelqu'un d'autre... Celui d'un ou de plusieurs innocent sur qui elle serait tombée, chanceuse de ne pas endurer leur sort, et de ne pas finir dévorée comme ils avaient du l'être à cette heure.
La rousse releva les yeux sur le guérisseur qui n'en avait que le titre. Il ne lui inspirait pas confiance, celui-là. Un truc clochait, au plus profond de ses yeux. Ses instincts la trompaient rarement, mais elle était en droit de douter de leur totale garantit pour l'heure : après tout, ne venait elle pas d'endurer un choc autant physique qu'émotionnel d'une ampleur qu'elle n'avait jamais connu jusqu'alors? Mais sa nausée, combinée à l'odeur de chair brûlée qui régnait dans la pièce, les yeux noirs de l'homme et sa lame prête à l'emploi achevèrent de la décider.
Sa voix fut rapide, comme pressée de se défaire de cette conversation, comme voulant être le plus convaincante possible pour qu'il ne lui fasse pas subir l'immonde souffrance de faire fondre sa peau d'une lame chauffée à blanc.


- Non non, ce n'est rien. Ce n'est pas mon sang, c'est celui des victimes... Je veux dire, pas celles-ci, mais tout à l'heure dans la rue...

Une flopée de souvenirs confus... Elle les réprima immédiatement.
Pour être bien sûr qu'il n'insista pas, elle dissimula son bras gauche derrière son dos, cachant le bandage de fortune que lui avait fait Estelle et qui s'était petit à petit perlé de sang à son tour. Rien de sérieux, mais inutile d'éveiller des envies de boucherie à l'homme qui lui proposait son aide.
Lyanna jeta un nouveau coup d'oeil anxieux au dehors, pressé que Finn rentre au plus vite à l'intérieur... Tant pour sa sécurité à lui, que pour qu'elle se sente en sécurité elle même.
Il revint finalement, maculé de sang. Il boucla la porte avant de lui assuré qu'ils étaient tous tranquille pour l'heure. Elle attrapa un chiffon qui traînait et le trempa dans une bassine d'eau non loin, avant de l'essorer et le tendre au mercenaire pour qu'il se débarbouille un peu.


- Ca à l'air d'aller ici, pour le moment. Les gens sont sous le choc, ou paniqués. Mais il semblerait que personne n'est encore succombé de ses blessures.

Si tôt dèsaltéré, Finn entreprit de faire disparaître le gros des tâches de sang qu'il portait sur lui. Il commença par son visage avant de passer à ses vêtements. La rousse le regarda faire en silence, jusqu'à ce qu'il ne lui pose de nouvelles questions. L'une d'elles l'étonna particulièrement. Est-ce qu'elle avait des choses à faire? De quel genre? La lessive? Son marché? Pleurée toute seule dans un petit coin de la taverne? Bien sur, elle comprit vaguement qu'il sous-entendait par là qu'elle avait peut être quelqu'un à retrouver. La triste vérité était évidemment que non. Ni ici, ni ailleurs. Et elle se sentait davantage en sécurité et bien moins angoissée en compagnie du mercenaire, et ce malgré la pénibilité de leur besogne.

- Je crois l'avoir vu passé par là tout à l'heure, puis elle est ressortit, blanche comme un linge... Je préférerai resté avec toi, si ça ne te dérangeait pas. Je veux me rendre utile, moi aussi...

Lyanna, reprennant le chiffon humide et à présent rouge de sang, s'apprêtait à lui faire remarquer qu'il en avait oublié quelques traces sur son visage...

- Vous avez encore un peu de...

... mais fut coupée par une jeune femme rousse qui s'approcha d'eux avec un certain aplomb. Sans perdre un instant, et sans jeter un seul regard à Lyanna, elle lui nettoya elle-même les résidus de sang et conversa immédiatement avec le mercenaire. Lyanna sentit un drôle de mélange s'opérer en elle : de l'amertume, de l'indignation, de la jalousie... Un peu d'attendrissement. Ces deux là se connaissaient, et on devinait sans mal qu'ils étaient proches. Peut être une amie? Ou une soeur? Non, ils se ressemblaient trop peu. Ou peut être était ce quelques choses de plus romantique qui les liait l'un à l'autre? Quoi qu'il en soit, respectueuse de leur intimité, Lyanna fit un pas en arrière pour laisser la place à l'inconnue qui ne semblait pas souvent faire preuve d'hésitation.
Détournant le regard par pudeur, elle remarqua alors que la milicienne au ventre brûlé s'était à présent levée. Etonnant, après pareil sort, beaucoup se serait évanouit de douleur... Et elle, elle marchait, avec difficulté, mais résignation. Elle cherchait à aider les blessés en leur appliquant les premiers soins. Lyanna fronça les sourcils en découvrant le refus de la mère qui serait son enfant tout contre elle. Si la rouquine n'entendait pas ce que lui disait la femme, elle devinait au visage livide de la blonde qu'il ne s'agissait pas de petites paroles caressantes de gentillesses.
Elle aurait aimé interpeller le mercenaire et lui dire de l'attendre. Mais il lui semblait mal venu de le faire, de les interrompre, et pour quelles raisons, de toute manière? Aussi, elle n'en fit rien.
Laissant Finn à son entrevue avec son amie qui le débarbouillait encore, Lyanna marcha tout droit en direction de la scène à laquelle elle venait d'assistée en sourd. Rattrapant la milicienne, elle agrippa son poignet et la retint avec douceur.


- Vous ne devez pas vous laissez faire. Vous ne devez pas croire ce qu'on vous dit. Vous devez vous battre, pour vous comme pour nous tous.

L'entraînant avec elle, elle l'a ramena jusque devant la mère qui lançait un regard farouche vers la blonde.
Lyanna était redevenue Lyanna. Sa confiance, sa colère... Son percutant... Son sang-froid...
Elle les planta là, et dardant la femme d'un regard inexpressif, exposa les faits de la façon la plus simple à comprendre possible. Elle ne parlait pas fort, inutile de faire un scandale, et sa voix avait retrouvé un soupçon de cette sensualité qui lui était coutumière.


- Cette femme n'est pas un monstre. Cette femme est une personne, un être humain et elle a des sentiments, tout comme vous. Elle a souffert le martyr avec cette blessure et a reçu ses soins avec plus de courage qu'aucun d'entre nous n'aurait pu le faire. Et l'instant d'après, elle était debout. Vous savez pour quoi? Pour vous. Pour vous venir en aide, pour vous soignez. Pour sauver votre petit garçon.

Elle laissa un moment s'écouler, de sorte que le message imprègne bien la mère qui se tenait au sol. Son regard était froid, dûr. Mais elle était bien sûr que c'était ce qu'il fallait.

- Maintenant, vous avez le choix. Vous la laissez s'occuper de vous et prendre soin de votre petit garçon. Sinon, j'emmène directement ce petit ange dans l'arrière cour, ainsi nous gagnerons du temps. Vous n'aurez personne d'autre qu'elle.
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Finn GallagherMercenaire
Finn Gallagher



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MessageSujet: Re: [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête   [Libre- Terminé] Quand la mort s'invite à la fête - Page 2 EmptyDim 19 Mai 2019 - 21:18
Lyanna était d'une pâleur qui trahissait l'état de nervosité dans lequel elle devait se trouver, forcément au vu de la situation et du coup d’œil qu'elle avait jeté dans la cour, il y avait de quoi se sentir défaillir et elle avait très certainement une grande force de caractère pour faire face malgré l'épreuve que tout cela représentait. Finn avait conscience que l'image qu'il renvoyait à cet instant ne devait rien avoir de rassurant, aussi lorsque la jeune femme lui tendit un linge humide pour se nettoyer, commença-t-il par son visage afin d'ôter le plus gros du sang qui l'avait aspergé, s'occupant ensuite de ses mains et de son plastron avec un acharnement trahissant sa propre rage mêlée de frustration. Il aurait dû être dehors à combattre, s'occuper des cadavres ne lui suffisait pas, pour autant il savait être l'un des rares présents dans l'établissement à pouvoir lutter contre un fangeux si par malheur l'un d'eux parvenait à s'infiltrer dans la bâtisse... ou à naître parmi eux. Rassuré par la réponse de la rousse, le Mercenaire eut finalement un léger sourire chargé d'une sincère gratitude à son intention.

- C'est une bonne chose, ça veut dire que toi et moi n'aurons pas besoin de recommencer de sitôt notre petit manège.

Un peu de légèreté pour tenter de repousser la gravité de la situation, pour tenir à l'écart la moindre tentative d'infiltration de la peur et pour essayer de se remonter un peu le moral. Finn termina son nettoyage rapide et soupira un peu, soulagé d'avoir ôté le liquide carmin qui avait le don de réveiller chez lui des instincts de survie primaire qu'il préférait voir demeurer enfouis, écoutant Lyanna lui dire qu'elle préférait rester avec lui pour se rendre utile. Le Second l'observa alors avec attention et nota que malgré le courage dont elle faisait preuve, elle était visiblement un peu perdue et effrayée, tout en lui reprenant doucement le chiffon des mains.

- Oui bien sûr, je n'y vois pas d'inconvénient, on fait une bonne équipe.

Un autre sourire cette fois plus amical, après tout elle l'avait aidé à porter les cadavres après avoir vérifié qu'ils étaient bel et bien morts, une tâche que tous n'auraient pas pu effectuer, surtout en étant pas rompu aux armes et aux combats, à la présence de la mort comme c'était son cas.

- Vous avez encore un peu de...

Il avait cligné des yeux, étonné en la voyant commencer à lever le chiffon vers lui sur l'un des rares coins encore immaculé, avant qu'une autre chevelure rousse ne s'impose à sa place, plus claire et surmontant un visage familier.

- La tenancière avait besoin de s'isoler un peu. Il t'en reste un peu par là...

Se laissant faire docilement, le Mercenaire observa Aeryn avec surprise avant de reporter son attention sur Lyanna qui semblait déçue, il n'aurait pu en être certain. Il la vit faire un pas en arrière, puis se détourner pour s'éloigner rapidement, ce qui ne manqua pas de lui pincer le cœur au vu de l'expression qu'il aperçu brièvement sur son visage avant qu'elle ne soit hors de vue.

- Comment vas-tu ?

- Ça va, je me suis assuré avec une nouvelle camarade que personne ne se relèverait.

Il désigna d'un bref signe de tête la porte verrouillée non loin d'eux, cessant ensuite de bouger pour se laisser nettoyer, écoutant avec attention le compte-rendu de la rousse comme s'ils étaient en pleine mission et non en train de tenter de survivre à une attaque sans précédent sur la cité de Marbrume.

-Le plus gros a été fait. Il reste des blessés en manque de soin et il faudrait réussir à apaiser les tensions dans la grande salle… Si quelqu'un a une bonne histoire à raconter, je pense que c'est le moment.

Son attention revint à la jeune femme qui lui faisait face et qui s'occupait des dernières tâches de sang sur son visage, chose assez inattendue venant d'elle et qui eut le mérite de lui arracher un léger sourire attendri. Il n'était jamais le dernier pour raconter de bonnes blagues, en tout cas à ses débuts à la Compagnie des Lames, mais il fallait reconnaître que depuis plusieurs mois maintenant il n'en faisait plus autant, voir même plus beaucoup, alors essayer de détendre tout un groupe de réfugiés...

-Voilà, propre comme un sou neuf. Bravo mercenaire, tu ne risques plus de faire fuir les demoiselles avec ton masque sanglant.

Cette fois Finn ne pu s'empêcher d'éclater brièvement de rire, secouant la tête avant de répondre avec amusement.

- Non, ça c'est toi qui t'en charge.

Et avant que la fière Mercenaire n'en prenne ombrage, il vint tapoter son index sur le bout de son nez avec un sourire au coin des lèvres, la fixant un peu plus longuement avant de la contourner, brisant le contact visuel et coupant court à tout égarement potentiel en lui faisant signe de le suivre. Se dirigeant vers la salle principale, il reprit la parole sans s'embarrasser des regards qu'on pouvait lancer à ses bottes encore maculées de sang. Il lui suffirait de prétendre que c'était celui des blessés voilà tout.

- Je pense que la jeune femme qui était là pourra nous aider à détendre l'atmosphère, vous devriez bien vous entendre vu vos tempéraments et peut-être même que v...

- Maintenant, vous avez le choix. Vous la laissez s'occuper de vous et prendre soin de votre petit garçon. Sinon, j'emmène directement ce petit ange dans l'arrière cour, ainsi nous gagnerons du temps. Vous n'aurez personne d'autre qu'elle.

Finn venait de lever la main en apercevant Lyanna et une femme à ses côtés qui portait la tenue de la Milice, s'apprêtant à la saluer et s'arrêtant net dans son élan en l'entendant menacer ainsi la mère visiblement récalcitrante, bien qu'il n'ai rien suivi de ce qui venait de se passer. Éclatant franchement de rire sans pouvoir s'en empêcher -et sans vouloir le faire il fallait bien le reconnaître- il s'approcha de la rousse volcanique et de sa comparse Milicienne (Joséphine) qu'il salua d'un grand sourire et d'un signe de tête.

- Et bien je vois qu'on s'amuse bien par ici ! Besoin d'un coup de main ? Aeryn, je te présente Lyanna qui m'a aidé à transporter les plus amochés. Lyanna très chère, je te présente Aeryn, mon bras droit au sein de la Compagnie des Lames. Dame Milicienne, je vous salue également !

Tout cela venait d'être dit sur un ton léger et clairement enjoué au milieu de survivants qui commençaient pour les plus proches à fixer le quatuor pour le moins singulier. Comment cet homme pouvait-il rire au nom des Trois ?! En voilà un qui avait décidé de laisser de côté toute gravité assommante pour passer aux choses sérieuses afin de détendre l'atmosphère, même si user d'un peu de menace et d'humour noir n'était pas de refus, bien au contraire.
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