[TERMINÉ] À qui fait mal jamais les excuses ne manquent [Rosen x Hector]

À qui fait mal jamais les excuses ne manquent

Rosen feat Hector

Que faire de plus ? M’ouvrir le bras, m’excuser, lui dire que je tiens à lui et tenter de lui faire faire un retour dans le passé n’ont servi à rien. Alors je vous le demande : que faire de plus ?! Après avoir terminé mon long monologue où je lui ai demandé s’il voulait toujours de moi, la seule chose qu’il m’a répondu est « Dormons s'il vous plaît... dormons... »

Me laissant dans une cruelle incertitude. Veut-il toujours de moi ? Ne veut-il plus de moi ?! C’est vraiment trop cruel... J’ignore si c’est bon signe ou mauvais signe. S’il a besoin de plus de temps pour se décider. S’il veut juste me faire souffrir pour se venger. Si c’est tout ça à la fois. Toujours est-il qu’il reste aussi froid qu’un cadavre à tout ce que je peux lui dire. Je me sens juste rejetée. Terriblement rejetée. Et je ne comprends plus.

J’ai besoin d’aide. Mais si mon propre époux ne m’aide pas, qui le fera ? Un instant, j’imagine – ou j’essaie plutôt – mon avenir. Seule, répudiée, perdue dans les marécages avec un bébé à venir. Retourner à Mabrume ? C’est impossible. Il est de plus en plus éprouvant d’y aller et je n’y reste plus bien longtemps. Je me ferais lyncher…

Non décidément, je ne vois vraiment que la mort et les tourments. Puisqu’il n’est pas disposé à parler, que puis-je faire de plus ? Je me tais donc pour le laisser tranquille et j’obéis, décrispant mes doigts pour ne pas lui faire mal, luttant pour respirer au mieux en gardant on oreille contre son cœur.

J’ai une nausée terrible et mal au ventre. Et ce poids dans la poitrine… Je me sens à bout de force. Je me rends compte que j’ai des soubresauts réguliers et que je tremble et la chaleur de son corps ne parvient pas à me réchauffer.

Je sursaute et ressers un peu mon étreinte de peur qu’il ne s’éloigne si je m’endors. Mon bras et ma tête me lancent. Je crois que j’ignore comment je pourrais faire pire. J’aurais envie qu’il me rassure. Qu’il me prenne encore dans ses bras comme il l’a si souvent fait. Le refera-t-il un jour ?

Je ne sais plus où j’en suis. J’ai fait tout ce que j’ai pu. Je me suis rabaissée bien plus bas que je ne l’ai jamais fait, mais ça n’a servi à rien. Il m’a humiliée devant tout le château. Il reste totalement insensible… Ah, si seulement je ne me sentais pas aussi désarmée… je pourrais le rendre fou de moi encore et encore. Mais je ne suis plus que l’ombre de moi même et je n’arrive plus à imaginer la moindre relation charnelle… Si seulement je pouvais faire passer ça.

Quand enfin Hector semble prêt à sortir de sa léthargie, et même s’il ne semble toujours pas prêt à m’adresser à la parole, je tente de terminer la conversation. Je ne sais pas comment. Tout ce que je peux dire glisse sur lui et semble passer au dessus… Peut-être faudrait-il que je m’ouvre l’autre bras et que j’atteigne l’artère pour qu’il réagisse.

« Hector... je sais que quoi que je puisse dire ne changera rien… mais si vous voulez bien me laisser une dernière chance je ferai des efforts… J’ai bien conscience que ça ne peut pas continuer comme ça, je ne peux pas continuer à m’isoler et à fuir tout le château… Mais je n’ai jamais réussi à trouver ma place ici… et plus ça va, plus ça empire parce que je n’arrive plus à endurer ces épreuves que nous avons vécues. Parce que plus ça va et plus on me voit comme une cinglée. Plus ça va et plus je me sens humiliée et plus je cherche à m’isoler… Mais moi aussi j’en ai assez de tout ça ! Nous allons avoir un enfant. Je ne veux pas qu’il vive ce que j’ai vécu. Je veux qu’il grandisse dans sa famille, à l’abri du besoin autant que possible et qu’il ait la même joie de vivre que vous… Qu’il soit aussi fort que vous et que rien ne puisse l’atteindre. J’en ai assez de toutes ces conneries maintenant et de constamment être sur la défensive et d’avoir peur que vous m’abandonnez. Je veux me sentir chez moi et me consacrer à nous, à cet enfant. Que nous nous consacrons tous les deux à notre enfant. Il sera bien vite là et rien que d’y penser je suis terrifiée… »

Je reprends ma respiration.

« Je ne veux plus être constamment arrachée d’une vie à l’autre. Je veux une vie stable. Je ne veux plus entendre parler de notre fin. Je ne veux plus que l’on se déchire. Je veux que l’on redevienne ce que l’on était au début et qu’on avance dans la même direction. Ça peut prendre un peu de temps, mais ça reviendra. Je veux que l’on prenne du temps pour nous. Pour se retrouver… Qu’on se comprenne… Je ferai ce qu’il faut parce que je veux être une bonne épouse et que sans ça on y arrivera pas… je ferai des efforts pour repartir sur de bonnes bases avec tout le monde… même avec votre prêtresse, comme vous me l’avez demandé... Mais maintenant il faut que vous me dites si vous voulez me laisser cette chance… et si vous voulez toujours que je vous appartienne. »

J’ai bien pu dire ce que je voulais pendant notre voyage, mais je suis sa femme alors bien sûr que je lui appartiens. J’ai pu vouloir lui tenir tête, mais ça me va très bien de l’être. Parfois, quelques malheureux mots même pas pensés peuvent aboutir à une tragédie… je veux éviter ça. Même si pour ça je dois accepter d’enterrer la hache de guerre avec une personne qui a voulu me tuer. S’il le faut je le ferai. Je suis prêtre à tout pour reprendre ma vie en main. De chercher l'absolution aussi d'ailleurs. Et il faudrait bien que je commence par là...

À qui fait mal jamais les excuses ne manquent

Rosen feat Hector

Il n’y a vraiment plus rien à faire. C’est sans espoir… J’aurais beau faire ou dire n’importe quoi, rien ne changera. Je pourrais faire tous les efforts du monde que ça ne changerait rien. Je pourrais me suicider sous ses yeux que ça ne changerait rien. Je me suis déjà ouvert le bras… N’a t-il donc pas même une once d’inquiétude pour son enfant que je suis en train porter ?! Qu’attendre donc de cet homme ?

Je n’aurais jamais cru qu’il pourrait un jour me traiter de la sorte. Où est l’homme que j’ai épousé et qui ne pouvait pas se résigner à me laisser partir ? Où est cet homme qui était si bon ? Maintenant il pourrait me laisser crever avec son enfant sans le moindre remord… Tout est fichu. Que faire de plus alors ?! Il n’y a pourtant pas énormément de solutions. Rester, partir, mourir.

Rester pourquoi ? Pour souffrir indéfiniment ? Partir où ? A Marbrume ? C’est impossible, je ne peux plus vivre là-bas. Dans les marais ?! Si je me massacre bien le bras, j’ai peut-être une chance d’arriver à me faire passer pour une bannie si je trouve leur village… en espérant que personne ne connaisse mon visage. Mourir ? Je ne suis pas sûre que ce soit là la solution.

Le remède risque d’être bien pire que le mal et je ne suis pas pressée de devoir rendre des comptes… Mais quoi alors ?!

Hector m’a répondu que ce ne sont que des paroles et il est parti, me laissant totalement démunie. Que j’attende son bon vouloir… De mieux en mieux. Ne me suis-je donc pas assez rabaissée comme ça ?! Ne l’a-t-il pas lui même assez fait ? Je voulais faire des efforts, j’étais prête à tout pour me concentrer sur nous et faire tout ce qu’il faut pour que ça aille à nouveau. Mais il ne veut rien savoir. Peut-être est-il juste trop lâche pour me répudier…

Et il m’abandonne une fois de plus. Jusqu’au jour où ce sera définitif. Je me laisse choir sur le lit après son départ. Je crois que je dois me résigner… Je n’avais déjà plus grand honneur en l’épousant, mais je crois qu’il a piétiné le peu qu’il me restait. Et moi, stupidement, et moi, pauvre folle que je suis, je lui ai servi les miettes sur un plateau. Quelle conne…

Des fois, je ne me reconnais vraiment plus non plus. C’est comme si j’avais transféré cette noirceur que je traîne en moi à Hector...Et comme si j’avais sapé ce qu’il y avait de bon en lui. Je dois me rendre à l’évidence, cet homme ne pourra jamais prendre soin de moi comme il le faudrait. Si je mourrais, sans doute qu’il serait soulagé. Il n’est plus un bon époux et il ne sera jamais un bon père. Quel père ne ferait rien pour protéger son enfant ?!

Je ne suis pas la personne dotée de la meilleure fibre maternelle qui soit. J’ai voulu me défaire de cet enfant. J’ai été incommodée par sa venue. Je lui en est presque voulu, à ce pauvre petit être, d’être arrivé si vite et d’avoir foutu ma vie en l’air. Pourtant, je sais qu’à présent, s’il courrait le moindre risque, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour le protéger… Et je sais que je ne peux qu’être une mère déplorable ! Que penser de Hector alors ?! Il n’y a plus rien à penser.

Je ferais mieux d’en finir avec ma vie et de l’emporter avec moi dans l’outre monde… je ferais mieux de lui éviter un monde si terrifiant. Je vais essayer de me reprendre… et de partir. Mais je me sens tellement épuisée… J’ai l’estomac noué et l’envie de vomir me tourmente incessamment. Le temps passe, file, avec une lenteur insoutenable. Je me sens clouée au lit et frissonnante. Je ne sais pas ce que j’ai, je me sens si faible… Et je n’arrive pas à trouver la force de quitter le lit. Je me sens vidée.

Attendre… Attendre qu’il revienne ? Attendre qu’il se décide ? Je ne suis pas du genre soumise ni passive et je sens la rancœur me ronger de l’intérieur. J’essaie de fuir vers le sommeil, sommeil qui ne vient pas. Mais alors que je somnole, perdue quelque part suspendue hors du temps, quelques coups à la porte, dans mon dos, me sortent soudain de ma torpeur.

J’ouvre les yeux sans bouger. Qui peut bien me vouloir quoi encore ? Je n’ai plus envie de voir personne. Je veux juste la paix… La paix ! Si je ne réponds pas, peut-être que la personne repartira. Mais la porte s’ouvre, évidemment, et la voix de Pénélope me parvient rapidement. Elle m’amène à manger et essaie de prendre de mes nouvelles. Comme si j’avais seulement envie de manger… Cette seule idée me donne un violent haut le cœur.

« Merci Pénélope, mais je n‘ai pas faim, dis-je sans me retourner. Je mangerai plus tard… »

Je sais qu’il est important que je mange. Mais je suis tout bonnement incapable d’avaler quoi que ce soit. Quelle importance après tout ? Hector ne s’en soucie pas. C’est que ça ne doit pas être si dramatique que je ne mange presque plus rien depuis des jours, non ?

Pénélope repart alors en laissant l’assiette sur ma table de chevet. Assiette que je ne toucherai pas de la journée. Il faudrait bien que je me lève pour me laver et me changer, mais pour le moment, c’est au dessus de mes forces. Peut-être demain…

Pour l’heure, je ne sais plus où j’en suis ni ce que je vais faire. Et la journée passe. Quand Hector se décide à repasser enfin, je n’ai toujours pas quitté le lit ni mangé. Il me trouve de mon côté du lit sans réaction. Pas que je veux jouer les cadavres, mais je crois que j’ai donné tout ce que j’avais et qu’il ne me reste plus rien. Plus d’espoir ni d’envie de quelque sorte que ce soit.

Plus envie de me battre ni de me faire rejeter encore et encore. S’il veut que je parte, je partirai. S’il veut de mes efforts, je les ferai. Et s’il ne veut rien de plus, je resterai dans le lit. La vie est si simple au fond. Je ne ressens plus rien qu’une grande lassitude à présent. J’en ai beaucoup trop fait... Qu’importe ce qu’il doit arriver, on ne peut échapper à son destin. Alors je le laisserai faire un pas vers moi quand il en aura envie, car moi, je n'arriverai plus à le faire.