 
|
|
| | [Quête] ⚜ Ordre, soin et prière ft. Louisa Courtepointe - 1er Juin 1167 ⚜ |    |
| |
Louisa CourtepointePrêtresse
![[Quête] ⚜ Ordre, soin et prière ft. Louisa Courtepointe - 1er Juin 1167 ⚜ - Page 3 Empty](https://2img.net/i/fa/empty.gif) |  Sujet: Re: [Quête] ⚜ Ordre, soin et prière ft. Louisa Courtepointe - 1er Juin 1167 ⚜ Mer 8 Mar 2023 - 7:46 | | | Louisa avait repris son ascension après avoir remarqué la chute d’autres marins, mais elle s’arrêta de nouveau en sentant le filet qui la soutenait s’agiter encore plus que précédemment. Elle baissa les yeux à temps pour voir la créature qui s’était jetée sur elle entamer la montée à son tour. Un brin de colère se mêla à la panique. Est-ce qu’on ne pouvait la laisser en paix juste… cinq minutes ?! Que lui voulait cette chose, au juste ?!
La prêtresse s’agrippait de toutes ses forces aux épaisses cordes alors qu’elle grimpait, encore et encore, le vent soulevé par l’étrange tempête la ballottant dans tous les sens. Ses mains commençaient déjà à lui faire mal mais elle ne s’arrêta de nouveau qu’une fois arrivée sur la vergue de la deuxième voile et s’accrocha au mât.
Elle regarda d’abord en bas. La bête la suivait toujours mais elle avait autant de difficultés que Lou’ avec le vent. La monstruosité serait toutefois bientôt sur elle. Elle remarqua alors les autres… Tous les autres. Partout où elle posait les yeux, soit d’autres créatures étaient apparues, soit d’autres personnes s’étaient effondrées. La prêtresse eut donc la confirmation de ses précédentes suspicions : c’était bien les gens malades qui tombaient comme des mouches et se transformaient en… ces choses dégoutantes. Est-ce qu’elles allaient toutes se jeter à ses trousses ?
Elle releva alors les yeux vers le haut, pour évaluer le chemin qu’il lui restait à parcourir. Ah mais non, hein ! L’une de ces choses la regardait d’en haut, ses horribles mandibules s’agitant comme si elle se préparait à un intéressant repas. La prêtresse jura tout bas. Monter tout là haut n’aurait peut-être pas été une si bonne idée de toutes façons. Qu’aurait-elle fait, une fois au sommet du mât, sans aucune échappatoire ?
Le navire fit une nouvelle embardée sous l’impulsion de la mer déchainée et Louisa se cramponna un peu plus fort au mât. Elle ne pouvait ni monter, et encore moins redescendre. Que faire, par les Trois ? La frustration combinée à la peur commençaient doucement à l’affoler… Si elle avait réellement été dans un cauchemar, ou dans un délire, tout cela n’aurait eu aucun sens, aucun impact. Ce qui se passait dans les rêves n’affectait pas la réalité. Mais pouvait-elle tout à fait exclure la possibilité d’avoir… oublié les jours voire les semaines qui l’avaient menée là ? Ou qu’il s’agisse d’une autre situation qu’elle ne pouvait tout simplement pas concevoir ?
Une rafale plus forte que les autres, accompagnée d’un éclair et d’un coup de tonnerre assourdissant, termina de la convaincre. Elle remercia silencieusement cet insolite orage de ne pas amener de la pluie en plus de tout le reste, et elle s’engagea sur la vergue libre. Le support de bois était plutôt large à hauteur du mât et elle n’eut aucun mal à faire les premiers pas, s’aidant de ses bras pour tenter de se stabiliser. Mais une fois qu’elle eut suffisamment avancer pour que tenter de faire demi-tour relève du suicide, elle sentit son équilibre la trahir sous l’effet d’une énième bourrasque, son pied glisser et son poids basculer. La prêtresse tenta de contrebalancer sa chute et jeta ses mains en avant, pour essayer d’attraper quelque chose, n’importe quoi, et si possible retomber sur la vergue. |
|  | | MurmureMaître du jeu
| | Sujet: Re: [Quête] ⚜ Ordre, soin et prière ft. Louisa Courtepointe - 1er Juin 1167 ⚜ Mar 14 Mar 2023 - 12:40 | | | Aloys Au bout du couloir, les sifflements agressifs de la créature continuaient de retentir, précédant le son des pas lourds de sa course. Les portes se succédaient dans le couloir exigu. Fermées, les unes après les autres, malgré les tentatives du jeune homme pendant sa course effrénée. Armé de sa lanterne, il s'enfonçait dans le boyau de bois qui paraissait ne jamais connaître de fin. Et pourtant ... Et pourtant après plusieurs minutes à avoir couru à la suite de la lanterne qui éloignait les ténèbres, une embrasure d'où filtrait une lumière bleuté apparut devant le noble. Une porte, semblable à toutes les autres était cette fois entrouverte. La promesse d'une échappatoire ? - HRP:
Derrière cette porte, une pièce immense remplie de sacs à oeufs, semblables à des oeufs d'araignées. La vraie différence c'est que ces sacs faisaient la moitié de la taille d'un homme.
Louisa La religieuse s'engagea dans une traversée périlleuse et mettant son équilibre à l'épreuve. Seulement, la houle, la pluie, l'angoisse d'être poursuivie par ces créatures ignobles, tout ceci n'aidait guère. Le pied de la nonne glissa et se déroba sur le bois mouillé. Et la voilà, basculant dans le vide. Heureuse dans son malheur, son pied se prit dans une drisse et ce qui aurait pu être une chute mortelle se mua en une suspension toute aussi périlleuse. Tel un jambon séchant dans ue cave, elle se retrouvait la tête en bas, entre la vergue du perroquet et celle du hunier, le long de la voile. Les créatures commençaient à atteindre sa hauteur et elles avaient visiblement envie de charcuterie ...
Dernière édition par Murmure le Mer 15 Mar 2023 - 11:53, édité 1 fois |
| | | | InvitéInvité
| | Sujet: Re: [Quête] ⚜ Ordre, soin et prière ft. Louisa Courtepointe - 1er Juin 1167 ⚜ Mar 14 Mar 2023 - 19:50 | | | Le Baron de Tourbière continuait à courir sans relâche, s’enfonçant plus profondément dans le boyau de bois obscur. Le souffle court et le cœur battant à toute vitesse, il ne savait pas combien de temps il avait couru ni combien temps il pourrait continuer à courir. Derrière lui, il pouvait entendre les sifflements agressifs et les pas lourds de la créature qui le poursuivait. Le couloir semblait sans fin, tel un labyrinthe de ténèbres oppressantes…
Et pourtant, alors qu’il continuait à courir, il aperçut quelque chose qui le fit reprendre espoir : une porte ouverte dont s’exfiltrait une faible lueur bleue au loin. La promesse d’une échappatoire ? Son cœur bondit alors dans sa poitrine alors qu’il accélérait sa course, l’espoir de survivre ranimant ses forces épuisées.
La porte semblait être sa seule issue de secours, et il se précipita alors vers elle, lanterne en main. Il referma rapidement la porte derrière-lui une fois dans la nouvelle pièce. Avec un peu de chance, le monstre le perdrait de vue et continuerait à tracer sa route dans le couloir infini. Le Seigneur poussa un soupir de soulagement, et se laissa même presque tomber au sol, jusqu’à ce qu’il ne réalise la gravité de la nouvelle situation.
L’immense pièce était remplie de sacs à œufs, semblables à des œufs d’araignées. Immobile et figé d’effroi, Aloys contemplait les sacs faisant la moitié de la taille d’un homme. Tant de nouvelles questions lui traversaient l’esprit… Quand cela allait-il cesser ? Ces monstres, se reproduisaient-ils, en plus de contaminer et transformer les hommes ? Quoi qu’il en fût, le jeune noble devait agir, et vite.
Aloys considérait trop tard et trop risqué, de faire marche arrière et s’aventurer de nouveau dans le couloir sans fin. Il s’agissait désormais d’un véritable jeu de hasard, et il préféra suivre son intuition sur le moment donné. Avec un peu de chance, il existait réellement une échappatoire dans cette pièce. Le cas contraire, il devrait rebrousser le chemin sans plus tarder.
Avec précaution, il s’engagea dans la pièce, prenant au maximum ses distances avec les sacs à œufs géants. Il préférait ne pas imaginer ce qui se passerait, si ceux-ci venaient à éclater, toutefois il ne pouvait s’en empêcher. Libéreraient-ils des créatures similaires à celle qui l’eut poursuivi précédemment ? De temps en temps, il s’arrêtait pour observer son environnement, car il ne pouvait prendre le risque de simultanément regarder tout autour de lui tout en évitant les œufs. La moindre faute d’inattention pourrait mener à sa mort…
Que voyait-il sur son chemin ? Des objets pouvant se révéler utiles ? Une issue de secours ? Un moyen de sortir une bonne fois pour toute des cabines ? Aloys avançait lentement mais sûrement, vers la source de la lumière bleue…
|
| | | | Louisa CourtepointePrêtresse
| | Sujet: Re: [Quête] ⚜ Ordre, soin et prière ft. Louisa Courtepointe - 1er Juin 1167 ⚜ Mar 14 Mar 2023 - 20:37 | | | En sentant que ses mains ne rencontraient aucune résistance, Louisa avait fermé les yeux, un cri coincé dans la gorge et se préparant à l’impact. Mais quand celui-ci ne vint pas et que quelque chose accrocha douloureusement sa cheville, elle les rouvrit brusquement. Il ne lui fallut pas bien longtemps pour comprendre qu’elle était pendue tête en bas et ses mains s’agitèrent pour remonter ses robes et lui permettre de voir qui lui serrait la cheville, craignant de tomber nez à nez avec une de ces bestioles. Mais non, ce n’était qu’une corde, qui s’était enroulée pendant sa chute et ensuite tendue sous son poids. Tiraillée entre soulagement et cette panique profonde qui lui retournait les entrailles, elle débita un bref mais coloré chapelet d’injures à destination des monstruosités qui s’étaient engagées sur la vergue à sa suite, mais aussi de la corde. Parce que bon, elle avait l’air fin maintenant.
Remonter sur la vergue lui demanderait un effort qu’elle n’était pas certaine de pouvoir fournir. Et même si elle y parvenait, elle devrait ensuite partager le bout de bois sans issue avec ses poursuivants…
Descendre, donc… Il semblait en effet qu’elle n’intéressait pas spécialement les choses qui s’étaient transformées après sa montée au filet. Ne l’avaient-elles pas vue ou avaient-elles simplement moins faim que leurs congénères ? Quoi qu’il en soit, elles étaient toujours moins menaçantes que celles qui luttaient maintenant elles aussi pour se stabiliser sur la vergue.
Lou’ n’avait jamais été particulièrement athlétique… Mais elle était jeune et passer ses journées à courir après des gamins l’avait gardée en forme. Grimper sur la vergue n’était peut-être pas dans ses compétences mais se redresser suffisamment pour attraper la corde de ses deux mains au-dessus de sa cheville piégée, oui. Son cœur battant toujours la chamade et avec des gestes rendus gourds par la peur, elle mit le plus de poids possible sur ses mains, libérant ainsi la pression sur sa cheville, en tout cas assez pour l’extraite de l’étreinte de la corde.
Ses mains lui faisaient de nouveau mal et, pendant un bref instant, elles se détendirent, faisant glisser la jeune prêtresse de quelques dizaines de centimètres le long de la corde et ajoutant un sensation de brulure à la douleur déjà présente. Lou’ retint un gémissement de douleur en affirmant sa prise sur la corde. Allez, un peu de nerf. Elle n’avait pas fait toutes ces acrobaties pour rester pendue là… Elle commença à descendre à l’assemblage de cordes, sans grande technique et manquant régulièrement de tout lâcher, mais lentement pour ne pas attirer trop l’attention. Elle aurait de toutes façons difficilement pu aller plus vite, les muscles de ses bras et de ses épaules, déjà bien éprouvés pendant la montée, lui faisant rapidement connaître leur avis sur cette expédition.
Tentant un regard vers le bas, elle remarqua que sa petite aventure sur la vergue l’avait amenée vers une partie du pont un peu moins fréquentée. Elle remit pied à terre – enfin, terre…- en tentant de garder sa respiration erratique sous contrôle pour faire le moins de bruit possible. Puis, là, sur sa droite un amas de caisses en bois. Pourrait-elle s’y cacher en attendant que tout ça s’arrête ? Était-elle passée inaperçue ?
|
| | | | MurmureMaître du jeu
| | Sujet: Re: [Quête] ⚜ Ordre, soin et prière ft. Louisa Courtepointe - 1er Juin 1167 ⚜ Mer 15 Mar 2023 - 13:01 | | | Aloys Les sacs à oeufs couvraient le sol de cette pièce incongrue. Les amas de boules blanchâtres s'agglutinaient en grappe dégoutante. Derrière la porte, les sifflements suraigus de la créature qui pourchassait le jeune homme s'étaient estompés. Il ne restait que l'homme, sa lanterne et ces monticules qui culminaient à la taille du baron. La lueur bleue qui baignait la pièce semblait pulser du fond de celle-ci et projetait des ombres torturées sur les parois de bois. Aucun doute, il était toujours à bord de ce maudit navire, même si cet endroit paraissait hors du temps. Sous le mucus qui suintait des sacs à oeufs, on devinait les vestiges de couches superposées, de coffres et d'étagères. Une plainte retentit, grave, lanscinante ... Du fond de la pièce, une silhouette insectoïde se déploya. Les contours de la créature laissait apercevoir des mandibules gigantesques et deux paires de bras qui se terminaient pas des griffes acérées. En réponse à l'apparition de l'atrocité, les sacs à oeufs vibrèrent avant de se mettre à gonfler lentement. La bête, qui évoquait ce qu'était devenu le vieux médecin, mais en plus grand, plus gros et plus grotesque tourna lentement sa trogne vers la lanterne qui vacillait dans la poigne du jeune noble. Le rugissement qui suivit ne laissait pas de place à l'interprétation. Elle l'avait vu ... Les premiers oeufs se mirent à éclore dans une série de claquements secs. Louisa La religieuse se contortionna, se balança, usa de toute l'énergie qu'elle put trouver pour s'accrocher aux drisses qui pendaient depuis le mât. L'adrénaline qui courait dans son corps fit son office, et telle une héroïne de roman, elle retrouva le sol boisé du pont. Sur la vergue où avait commencé à avancer les immondes hybrides à tête de criquet, des cris de frustration retentir en voyant leur proie s'échapper. La nonne repéra quelques caisses qui lui offrirait une cachette aussi bienvenue qu'inespérée. Entre le bastingage et la bâche qui couvrait les conteneurs de bois, il se pouvait qu'elle eut trouver un oasis de tranquilité dans la tempête qui faisait rage autour d'elle. Un nouveau grondement retentit. Depuis les flots déchaînés, entre écume et vagues, quelque chose émergea. Des lames ? Des cornes ? Trois de ces choses perçèrent la surface salée. Anguleuses, elles s'élevaient vers le ciel chargé alors que le mugissement s'intensifiait. Un trident ? Une couronne ? L'étrange apparition continuait son ascension pour laisser apparaître un crâne gélatineux et immense. Des tentatcules jaillirent à la suite, fouettant l'air avant de se diriger vers le navire qui tanguait dans la tempête. Et dire qu'elle pensait avoir trouvé un endroit où souffler ...
|
| | | | InvitéInvité
| | Sujet: Re: [Quête] ⚜ Ordre, soin et prière ft. Louisa Courtepointe - 1er Juin 1167 ⚜ Ven 17 Mar 2023 - 10:48 | | | Le Baron de Tourbière traversait la pièce en tentant d’éviter tant bien que mal les œufs de taille moyenne recouvrant coffres et étagères. Le reste, légèrement plus petit, tapissait presque l’entièreté de la pièce. Les coquilles craquelaient sous les bottes du jeune noble, libérant ensuite d’immondes monticules qui culminaient à sa taille. La boule nauséeuse dans l’estomac et le haut-le cœur imminent, il frissonnait de tout son corps à la vue de ces répugnantes choses qui ne pouvaient que provenir d’Étiol.
Aloys avait vu des choses dégoûtantes dans sa vie, comme les noyés d’Hendoire sur les plages du Royaume de Morguestanc, mais rien ne pouvait le préparer à cela. Il détournait le regard de temps à autre, mais les œufs étaient en bien trop grande quantité pour en faire véritablement abstraction. De toute évidence, la vision était désormais gravée dans sa rétine, si bien qu’il pouvait encore la voir clairement les yeux fermés.
Au fur-et-à-mesure de sa traversée, le dégoût montait en flèche chez le Seigneur, laissant un goût amer dans sa bouche et un écoulement de salive qu’il avait du mal à avaler. La nausée s’intensifiait de plus en plus forte, comme si quelque chose essayait de sortir de son estomac. Ajouté à cela, l’odeur nauséabonde émanant des œufs lui emplissait les narines et lui faisaient tourner la tête. Il sentit son corps trembler de dégoût, ses yeux larmoyer, et finalement il se mit à tousser.
L’apparition d’une silhouette insectoïde prévint le jeune homme de se vider l’estomac. Il ne s’agissait nul autre que du vieux médecin, en plus grand, plus gros et plus grotesque… Comment cela était-ce possible ? L’objet de son aversion se mit soudainement à vibrer, gonfler et voire-même éclore dans une série de claquements secs. Quand allait-il enfin lui lâcher la grappe ?
Ce ne fut qu'au moment où ses yeux rencontrèrent le monstre, qu'il se rendit compte qu'il avait marché tout droit dans un piège. La lueur bleutée l'eut berné, lui faisant croire à une possible échappatoire. Foutaise ! Son adversaire semblait bien plus puissant désormais, et le Baron de Tourbière devint dubitatif sur la capacité de la lanterne à brûler l'ennemi. Ses ennemis ? De toutes ses forces, il balança donc l'objet au sol entre lui et la créature pour provoquer un incendie. Il condamnerait le navire, ce géant combustible, mais ne l'était-il pas déjà ? À ce moment-là, son instinct de survie prima sur tout le reste, et en créant une barrière de feu, il espérait par la même occasion gagner assez de temps pour rebrousser le chemin. Qui sait, peut-être que la créature s'inquiéterait-elle également pour ses rejetons ? Le Seigneur mit donc son plan à exécution, puis accourut vers la porte censé mener au sempiternel couloir. |
| | | | Louisa CourtepointePrêtresse
| | Sujet: Re: [Quête] ⚜ Ordre, soin et prière ft. Louisa Courtepointe - 1er Juin 1167 ⚜ Ven 17 Mar 2023 - 11:14 | | | Louisa n’eut pas le temps de ressentir la moindre once de soulagement tant les roulis du bateau s’intensifièrent. Il y avait beau ne pas pleuvoir au milieu de cette étrange tempête, les vagues qui se heurtaient à la coque projetaient des gerbes d’eau sur le pont et le vent faisait battre les pans de sa robe autour de ses chevilles. Elle combla rapidement la distance qui la séparait de l’amas de caisses, courbée en deux pour se faire encore plus petite, et surtout discrète, qu’elle ne l’était déjà. Elle se glissa ensuite entre le tas bâché et le bastingage, prenant une seconde pour reprendre son souffle. Quel cauchemar… Littéralement.
Le même grondement qui l’avait déjà affolée plusieurs fois retentit alors à nouveau, la glaçant des pieds à la tête. Était-il possible que le son ait été plus fort que précédemment ? Prise d’un horrible doute, elle se faufila pour jeter un œil par-dessus le bastingage et assista, médusée, à l’émergence d’une terreur sans nom. Par les Trois, était-elle maudite ?
La prêtresse serra les dents et les poings sous la frustration. Elle se sentait tellement impuissante. Depuis qu’elle s’était éveillée ici, elle ne faisait que fuir. Après tout, elle n’avait jamais été une bagarreuse. Et pour la première fois depuis très longtemps, elle se mit à regretter la présence de son petit frère, Pierre, à ses côtés, le seul qui l’ait jamais protégée. Pourtant, elle l’avait abandonné à Marbrume, comme tous les autres…
Tétanisée par la vision de pure horreur qui se dressait devant elle, Lou’ considéra ses options et les trouva bien maigres. De toutes façons, même si elle l’avait voulu, comment aurait-elle pu se battre contre ça, au juste ? Elle était perdue… Ce fichu bateau tout entier était perdu. Les immenses et immondes tentacules s’élancèrent alors vers le navire et la prêtresse fit un bond en arrière, un cri de pure détresse passant ses lèvres. Son pied cogna le bord d’une caisse et elle faillit bien valser au sol. Mais… Là bas ! Une porte qui menait vers l’intérieur du bateau ! Elle ne serait pas à l’abri d’un monstre pareil, c’était évident, mais au moins n’aurait-elle pas à voir ce qui allait se passer. Elle se rua vers la porte, les étranges monstres insectoïdes étant soudainement devenus le cadet de ces soucis.
|
| | | | MurmureMaître du jeu
| | Sujet: Re: [Quête] ⚜ Ordre, soin et prière ft. Louisa Courtepointe - 1er Juin 1167 ⚜ Lun 20 Mar 2023 - 15:59 | | | Grondements, sifflements, fracas de tonnerre, bois qui geignait sous le ciel chargé ... Tout se mêlait en un chaos indescriptible ... Face au baron, les flammes s'élevèrent à toute allure tandis que l'énorme insectoïde écartait ses mandibules pour délivrer une plainte aigüe. La religieuse se précipita vers cette porte salvatrice tandis que les tentacules heurtaient la coque du navire, le secouant encore plus que ne le faisaient les vagues. Les sacs à oeufs s'embrasaient comme du naphte fraîchement sorti des marais. Bientôt la pouponnière infâme se transforma en un brasier terrifiant. Le bastingage vola en éclats et les cris des hommes-insectes qui passaient par-dessus bord emplirent l'atmosphère. Cette porte, cette maudite porte, elle refusait de s'ouvrir. Elle avait beau pousser, tirer, tambouriner, rien n'y faisait ... Au milieu des flammes, le jeune baron tenta de rebrousser chemin à travers la fumée opaque et noire qui envahissait les endroits que le feu n'avait pas encore atteint. Il sentit grouiller des centaines de petites pattes le long de ses jambes tandis que sa respiration se faisait plus douloureuse et déclanchait une quinte de toux à chaque inspiration. Un nouveau grondement et puis ... le silence. Absolu ... Le temps avait suspendu sa course, les sons s'étaient éteints ... Un frémissement finit par rompre le silence. D'abord lointain, ténu, le son prenait de l'ampleur à chaque battement de coeur ... Derrière le céphalopode qui attaquait la coque au milieu de la tempête, un mur d'eau s'élevait. Une vague, si immense qu'elle semblait toucher le ciel. Les flammes étaient partout. Dans cette chappe de fumée et de chaleur, impossible de trouver sa route. Le brasier grondait comme un fauve avide qui se ruait sur sa proie ... La vague, coiffée d'écume, scélérate et cyclopéenne s'enroula sur elle-même ... L'incendie venait lécher la peau du jeune noble ... La lame s'abattit sur le pont et la religieuse tétanisée ... Le feu et l'eau ... *** Sur le sol de la chambre, le baron ouvrit les yeux pour découvrir le corps évanoui de sa compagne un peu plus loin. Louisa s'éveilla en sursaut quelques secondes plus tard. Entre les deux, un cube noir dépourvu de tous reflets désormais ... Un simple cube peint ... - HRP:
Voici le dernier post du MJ. Seul vous pouvez savoir ce que vous garderez de cette étrange expérience. Aloys, une tâche grise est apparue sur ton mollet, le même où tu as senti grouiller les pattes arachnéennes avant que le cauchemar prenne fin. Louisa, l'intérieur de tes paumes, là où la corde t'a tant brûlé pendant tes acrobaties, sont devenues grises. Ces tâches disparaitront au bout de deux à trois jours.
Est-ce la fin ou juste le début ? Seuls vous pouvez le déterminer ... Merci d'avoir participer à cet évènement, j'espère qu'il vous a plu ! N'hésitez pas à me mp si vous avez des questions.
|
| | | | InvitéInvité
| | Sujet: Re: [Quête] ⚜ Ordre, soin et prière ft. Louisa Courtepointe - 1er Juin 1167 ⚜ Mer 22 Mar 2023 - 20:00 | | | Le Baron de Tourbière était désormais pris au piège dans la pièce enfumée, les flammes rugissantes dévorant tout sur leur passage. La chaleur était insupportable, brûlant ses poumons et le faisant suffoquer. Il cherchait désespérément la porte salvatrice, ses mains tremblantes tâtant devant lui à la recherche de la sortie.
Le chaos régnait tout autour de lui, la plainte aigüe de l’énorme insectoïde se mêlant au crépitement des flammes. Les coffres et étagères, souillés par le mucus qui suintait des sacs à œufs embrasés, prenaient feu les uns après les autres, propageant leur chaleur infernale dans toute la pièce. L’air était devenu irrespirable, chaque inspiration semblait arracher la gorge du Seigneur.
Malheureusement pour ce dernier, il ne parvenait pas à trouver l’issue au travers de la fumée noire et opaque. Et comme si cela ne suffisait pas, il se mit à sentir grouiller des centaines de petites pattes le long de ses jambes… Était-ce la fin ? Chaque mouvement était une torture, chaque souffle une brûlure vive dans sa poitrine.
Les brûlures sur la peau du garçon étaient atroces. La chaleur ardente des flammes avait transformé peu à peu sa peau douce en une toile grossière de cicatrices. Puis ce fut au tour des tissus de sa tunique, ceux-ci se déchirèrent en lambeaux, brûlés et calcinés, ne laissant que des plaies béantes exposées à l’air brûlant. Ses nerfs nus hurlaient de douleur, provoquant des frissons dans tout son corps.
Tout à coup… le silence absolu. Aloys ouvrit les yeux pour découvrir le corps évanoui de Louisa un peu plus loin, et entre les deux, le fameux cube noir désormais dépourvu de tous reflets. Eut-il été victime d’un malaise ? Lui et la prêtresse, visiblement… ? Cela ne pouvait être une coïncidence. Il contemplait ses bras et ses mains : les brûlures d’un rouge vif, enflammées et enflées avaient disparu. De même que les énormes cloques qui l’eut fait tant gémir…
Rampant presque, il se rapprocha de celle qu’il eut accusé d'empoisonnement précédemment. Était-elle encore en vie ? Le jeune homme vint poser une main tremblante sur la poitrine de la bonne sœur, mais il ne ressentait rien sous le tissu. Peut-être était-il si troublé par sa récente expérience, qu’il ne parvenait point à se concentrer sur les battements de son cœur. Ses doigts hésitants se déplacèrent ensuite vers le pouls féminin… Finalement, il poussa un long soupir de soulagement, lorsqu’il ressentit enfin la pulsation attendue.
- « Sœur Louisa… ? », appela-t-il plusieurs fois à voix basse, dans l’espoir de réveiller délicatement la jeune prêtresse.
Comme rien ne semblait l’atteindre, le garçon approcha sa joue contre la partie basse du visage de l’inconsciente, dans l’espoir de sentir un éventuel souffle…
|
| | | | Louisa CourtepointePrêtresse
| | Sujet: Re: [Quête] ⚜ Ordre, soin et prière ft. Louisa Courtepointe - 1er Juin 1167 ⚜ Mer 22 Mar 2023 - 21:01 | | | Cette fichue porte ne voulait pas s’ouvrir… La petite voix qui l’accompagnait partout et tout le temps avait beau lui répéter que ça n’aurait de toutes façons pas changé grand chose à la situation, Lou’ s’échinait à essayer, finissant par tambouriner jusqu’à abîmer ses petits poings sur le pan de bois. Le désespoir la submergea alors que le navire oscillait dangereusement sous les coups du monstre marin et qu’elle s’accrochait à la poignée de la porte pour ne pas valser par dessus bord. Mais ça ne servait à rien… La bête était en train de trouer la coque… Ils allaient couler… à quoi bon s’accrocher?
Puis ce silence… Ce si étrange silence au milieu du bruit de la tempête qui lui emplissait les oreilles depuis qu’elle s’était éveillée ici. La prêtresse sut, au fond d’elle-même, que ce n’était pas bon signe. Qu’est-ce que les Dieux lui avaient réservé, cette fois?
La vague qui s’approcha alors, s’élevant de plus en plus de seconde en seconde, avait quelque chose de presque poétique. Un châtiment divin par excellence. Mais qu’importe où son esprit la portait en cet instant, elle n’arrivait pas à comprendre ce qu’elle avait fait pour mériter un tel traitement.
La panique, paralysante et aveuglante, la tétanisait sur place. Même si elle avait pu nager, il n’y avait aucun moyen de survivre à ça. Elle retint son souffle, par réflexe, tandis qu’elle était emportée par les flots qui s’abattirent sur le navire. Ballottée dans tous les sens, elle ne surprit qu’une seule pensée une fois submergée: la peur absolue à l’idée de devoir reprendre son souffle.
Et puis, le noir.
Quand elle revint à elle, ce fut avec une grande inspiration, presqu’un hoquet d’horreur, qu’elle ouvrit les yeux. Sur un visage tout proche du sien. La panique qui la tenaillait quelques instants plus tôt refit immédiatement surface et ses mains se levèrent en défense, agrippant la tunique de la personne tandis qu’elle la repoussait et se redressait, maintenant presqu’assise. C’est alors seulement qu’elle le reconnut - le Baron.
Des images lui revinrent alors en mémoire: Aloys, debout à côté d’elle devant la cheminée, un cube dans la main; sa figure évanouie au sol alors qu’elle peinait pour rester éveillée; la cale du bateau et ses mourants; le pont et ses bêtes insectoïdes; le monstre marin aux horribles tentacules et enfin, la vague. La terreur la saisit de nouveau, comme si elle y était encore. Ça avait semblé si réel… Au moins le Baron était-il éveillé. Mais le bref soulagement qu’elle ressentit à cette pensée fut englouti par l’horreur de ce qu’elle avait vécu. Sa main gauche resta accrochée à la tunique du noble tandis que la droite venait étouffer les sanglots qui lui échappèrent. Il était hors de question qu’on entende une femme larmoyer dans la chambre du Baron.
Pourtant, Louisa n’avait plus pleuré… vraiment pleuré… depuis que Pierre et Léonie avaient… six ans? Elle devait donc en avoir sept, quand elle avait compris à quel point ses émotions impactaient ses petits frères et soeurs. Quelques larmes silencieuses par-ci par-là, peut-être, mais plus de pleurs, jamais. Elle s’imposait généralement un contrôle de fer, encore plus devant les hommes. Alors cette démonstration de sensiblerie était loin d’être à son goût. Elle tenta rapidement de se calmer par elle-même, se forçant à prendre de lentes et longues respirations.
« Désolée… Je… Je suis désolée… Pardon… », répéta-t-elle comme une litanie dès qu’elle fut suffisamment calmée pour parler. Persuadée d’avoir été la cible d’un châtiment divin, Louisa ne savait pas vraiment à qui elle demandait pardon. Aux Dieux, pour quelque offense qu’ils aient retenu contre elle? Ou au Baron auquel elle était bien en peine d’expliquer la raison de ce désordre ? Même si elle essayait, probablement se moquerait-il d’elle. Qui se mettait dans des états pareils pour un simple cauchemar, aussi réel eut-il semblé ? |
| | | | InvitéInvité
| | Sujet: Re: [Quête] ⚜ Ordre, soin et prière ft. Louisa Courtepointe - 1er Juin 1167 ⚜ Ven 24 Mar 2023 - 13:12 | | | Aloys était penché au-dessus de la prêtresse évanouie, son visage soucieux et ses mains tremblantes alors qu’il cherchait désespérément à trouver un signe de vie. Pendant un court moment, il sentit un souffle chaud lui caresser la joue, puis soudainement, il se retrouva presque envoyé en arrière. Sœur Louisa venait d’ouvrir les yeux, à peu de choses près d’un hoquet d’horreur et un sursaut.
Ses yeux grands ouverts brillaient comme des étoiles, tandis qu’elle tentait de comprendre ce qui s’était passé. Lui-même avait du mal à saisir par l’esprit ce qui venait de se produire, mais il savait que quelque chose avait changé en eux, ou plutôt, entre eux ? Leur regard se croisa, et il sentit un frisson parcourir son corps alors qu’il prenait conscience de la proximité de leur visage. Ce ne fut point pas la première fois en cette interminable soirée, et pourtant… Les choses étaient différentes à présent.
Puis, finalement, la prêtresse ne put davantage contenir ses émotions. Assise au sol auprès du Baron, elle étouffait désormais les sanglots dans sa frêle main droite. Par intimité et respect, le jeune homme détourna le regard. Il imaginait les épaules de la jeune femme trembler sous le poids de la douleur qu’elle ressentait, les yeux rougir par les larmes qui coulaient sur ses joues… Il n’avait pas à être témoin de tout cela.
Toutefois, la main gauche de Louisa s’accrochait désespérément à la tunique du garçon qu’elle eut repoussé par réflexe précédemment. Que faire ? Ce fut comme si celui-ci était devenu sa seule ancre dans cet océan de chagrin. Enfin, des excuses s’échappèrent de ses lèvres vacillantes comme un flot de larmes, ambiguës et soudaines. Seulement, lui étaient-elles adressées ?
Hésitant aux premiers abords, le Seigneur finit par enrouler timidement ses bras autour de la prêtresse, l’approchant délicatement contre son torse. Il n’était guère habitué à réconforter autrui, mais il essaierait de son mieux, tout en suivant naturellement son intuition. Il sentait son propre cœur se serrer en entendant les sanglots tandis qu’il restait silencieux. Visiblement, les larmes étaient pour elle le seul remède, la douleur étant trop profonde pour être exprimée par des mots.
Pendant ce temps, le feu de cheminée mourait lentement, répandant une faible lueur dans la pièce. Les flammes, qui avaient été si vives avant l’incident, n'étaient plus qu'un faible souvenir de leur ancienne gloire. La chaleur qui avait rempli la pièce était remplacée par un froid glacial, qui envahissait chaque recoin et menaçait maintenant de faire frissonner ses occupants.
La chambre d’invité elle-même semblait plus sombre et plus triste. Les meubles semblaient s'effacer dans l'obscurité, leurs contours à peine perceptibles dans le crépuscule. Même les deux individus semblaient perdre de leur éclat, leurs couleurs devenues fades et ternes. Tout était silencieux, à l’exception des sanglots étouffés de la prêtresse qui résonnaient dans l’endroit, où même l’obscurité semblait se confondre avec les larmes.
Quand le Baron de Tourbière sentit Louisa s’échapper peu à peu de la torpeur, il se retira doucement. Il fouilla ensuite dans sa poche pour y sortir un mouchoir de tissu, qu’il glissa dans le creux de la main qui s’était tant agrippée à sa personne, avant de refermer celle-ci avec autant d’attention. Son regard se portait de nouveau sur le cube au sol. Était-ce l’objet de tous leurs malheurs ? Il jurait que celui-ci semblait différent à présent, comme si l’artefact eut perdu de ses couleurs, de sa magie… ?
Le Seigneur se leva lentement pour venir ramasser le cube un peu plus loin. Il ne connaissait rien à la sorcellerie, et il n’avait jamais été témoin d’une telle pratique. Toutefois, il avait entendu des légendes, selon lesquelles sa défunte et traîtresse sœur Victoriane se serait adonnée à la magie par le passé. Ces récits de grimoires et d’expérimentations avaient terni la réputation de la famille Tourbière.
Chassant les douloureux souvenirs de l’impostrice de son esprit, il jeta habilement l’objet sur les braises encore chaudes de la cheminée qui avait presque complètement brûlé. Les flammes reprirent vie et commencèrent à s’embraser avec une lueur nouvelle et brillante, illuminant la pièce à nouveau. Par-dessus le feu, il y déposa en plus l’une des bûches empilées dans le panier à côté de l’âtre.
La chaleur du feu commença à remplir la pièce une fois de plus, chassant le froid qui avait envahi chaque recoin. Les meubles retrouvèrent leur éclat et les visages des deux humains regagnèrent leurs couleurs. Comme perdu dans ses pensées, le Baron demeurait silencieux, la lueur dansante des flammes dans les yeux. Il redoutait de sombrer une fois de plus dans les bras de Rikni…
|
| | | | Louisa CourtepointePrêtresse
| | Sujet: Re: [Quête] ⚜ Ordre, soin et prière ft. Louisa Courtepointe - 1er Juin 1167 ⚜ Ven 24 Mar 2023 - 16:55 | | | La prêtresse était perdue, engloutie pas des émotions trop fortes que pour pouvoir les gérer après tout ce qui s'était passé en cette terrible journée. La peur était toujours là, étouffante, mais aussi un fond de colère dirigée contre sa propre personne: pour sa faiblesse, son manque de contrôle, mais aussi cette vulnérabilité dont elle faisait preuve devant le noble. Parce que oui, quand les bras du Baron s'étaient refermés sur elle, elle s’était abandonnée à l’étreinte, cherchant du réconfort auprès de cet homme qu’elle connaissait à peine mais avec lequel elle ressentait soudain un étrange lien. Elle avait vu son regard, sentit son trouble. Et alors que Louisa laissait son front s’appuyer contre l’épaule d’Aloys, elle comprit qu’il avait vu - vécu? - une expérience semblable à la sienne.
Ses pleurs se calmant, elle relâcha la main qui étouffait ses sanglots maintenant apaisés et les doigts ainsi libres s’emmêlèrent aussi à sa tunique.
Lou' reprenait aussi peu à peu le contrôle de sa personne et elle lâcha sa prise sur le vêtement d'Aloys quand celui-ci s’écarta doucement. La prêtresse n’osait pas croiser son regard, pas encore, aussi garda-t-elle la tête baissée alors qu’il lui confiait son mouchoir et se relevait. Elle prit le petit morceau de tissu et le froid s’installa dans ses os maintenant qu’il s’était détourné. Louisa dut reprendre une profonde inspiration pour ne pas replonger dans le désespoir à la perte de son ancrage. Il fallait qu’elle se secoue, qu’elle se reprenne… Ce n’était pas sérieux. Elle essuya ses larmes et se hissa sur des jambes tremblantes, reportant son attention sur le Baron qui se tenait à présent devant la cheminée, le cube à la main. Ses jambes faillirent céder de nouveau à la vue du petit objet maudit et elle fit les quelques pas qui la séparaient du lit pour s’y asseoir. Enfin, ‘s’y laisser tomber’ serait plus juste.
Le feu de cheminée était ravivé et Lou’ gardait ses yeux rivés sur le cube au milieu des flammes, même si elle ne parvenait déjà presque plus à le distinguer.
« Je… » Elle s’interrompit, se rendant compte que sa voix était beaucoup trop faible. Elle reprit une profonde inspiration et retenta, presque suppliante : « Je vous jure que je n’avais jamais vu cet objet avant… Je l’ai remarqué pour la première fois dans le nécessaire de soins, pendant que je m’occupais de vos plaies. Je ne sais pas s’il était dans le sac qui m’a été donné au Temple ou s’il était déjà ici, au sol… » Elle sentait le besoin de se justifier, se souvenant très bien de l’accusation d’Aloys avant qu’il ne s’évanouisse. Elle supposait qu’il ne la pensait plus coupable - l’aurait-il prise dans ses bras sinon? - mais elle voulait clarifier les choses.
« Qu’avez-vous vu? », finit-elle par demander ensuite, d’une voix toujours défaillante. La prêtresse n’était pas sûre de vouloir réellement savoir ce qui était arrivé au Baron pendant qu’ils étaient évanouis mais peut-être cela les aiderait à comprendre ce qui leur était arrivé?
Enfin, les bras noués autour d’elle comme pour continuer à se réconforter elle-même, Louisa regarda un peu mieux autour d’elle, et plus particulièrement vers la fenêtre. Oh non…
« Combien de temps… Combien de temps pensez-vous que nous soyons restés… absents? », interrogea-t-elle, un vent de panique la traversant. Combien de temps était-elle restée seule, avec un homme, dans sa chambre, alors que plusieurs personnes savaient exactement où et avec qui elle se trouvait?
« Je ne devrais plus être là…Les gens… Les gens vont s’imaginer des choses… », murmura-t-elle. |
| | | | InvitéInvité
| | Sujet: Re: [Quête] ⚜ Ordre, soin et prière ft. Louisa Courtepointe - 1er Juin 1167 ⚜ Sam 25 Mar 2023 - 0:51 | | | Aloys demeurait immobile, les yeux rivés sur les flammes dansantes du feu de cheminée. Il avait l’air profondément absorbé dans ses pensées, comme s’il était plongé dans un monde intérieur qui le coupait du reste. Il était comme hypnotisé, fasciné par la chaleur qui émanait de l’âtre. C’était ce même feu, qui l’eut mené vers une mort onirique quelques minutes plus tôt… Ses doigts se tendirent, cherchant à caresser cette chaleur palpable, à la sentir contre sa peau.
Pendant ce temps-là, la prêtresse semblait s’être remise de ses émotions, et elle fut la première à briser de nouveau le silence qui planait dans la pièce. Le Baron de Tourbière sentit sa présence derrière lui, mais il ne se retourna pas. Il avait appris, au fil des années, à écouter les gens sans nécessairement les regarder. Néanmoins, il se sentait également quelque peu gêné, après avoir causé tant de tort à son invitée.
« Je sais. », répondit-il seulement à ses justifications, de manière assez audible et assurée. Il sentit la chaleur de plus en plus près de sa peau, ses poils se dressant sous l’effet de la chaleur intense. Elle lui demanda ensuite ce dont il eut été témoin… dans ses songes ? Il s’agissait d’une drôle de question, à la fois ambiguë et soudaine. Il hésita un instant, se demandant s’il était sage de lui dépeindre le portrait de ses images incohérentes. Peut-être le prendrait-elle pour un insensé…
Les yeux fermés, il revivait son cauchemar, avant de répondre à son interlocutrice, d’une voix hésitante : « De monstrueuses créatures… différentes de ce que nous avons pu voir jusqu’à maintenant. ». C’était la chose qui l’avait le plus marqué, mais ce n’était point le seul élément troublant. « Un navire… mais aussi la maladie. », décrit-il aussi. « Puis… la mort. », conclut-il, avant d’hausser les épaules face à la dernière question qui lui était adressée. Ce tourment lui avait semblé durer une éternité.
Finalement, il atteignit les flammes de sa main encore tendue, et un frisson parcourut son corps tout entier. La douleur le surprit, brûlante et vive, bien plus que dans ses rêves. Toutefois, il resta silencieux, serrant les dents sur le moment. Il voulait sentir quelque chose de réel, quelque chose qui lui rappelle qu’il était encore vivant. L’artefact n’avait pas eu raison de lui… Il était encore bel et bien de ce monde. Il retira rapidement sa main, mais l’étreinte brûlante du feu avait laissé une empreinte presque indélébile.
Le jeune homme se retourna, la paume de son autre main serrant son poignet à l’extrémité encore brûlante. Dos au feu et à contre-jour, son visage était presque tapi dans l’ombre. « Des choses… ? », interrogea-t-il d’une voix désormais sereine, suite à la remarque de la dame assise sur son lit.
|
| | | | Louisa CourtepointePrêtresse
| | Sujet: Re: [Quête] ⚜ Ordre, soin et prière ft. Louisa Courtepointe - 1er Juin 1167 ⚜ Sam 25 Mar 2023 - 10:42 | | | La simple affirmation du Baron quant à son implication dans cet événement suffit à la calmer et une vague de soulagement bienvenue la traversa. Il répondit ensuite à sa question et Lou’ se tendit de nouveau. Les descriptions, certes succinctes mais qui lui parlaient pourtant tellement, firent frissonner la prêtresse dans sa propre étreinte. Était-ce seulement possible?… Mais alors qu’elle allait l’interroger plus avant, elle s’arrêta net en remarquant son manège avec les flammes. Partagée entre la surprise et une forme d’étrange fascination, elle ne sortit de sa torpeur que lorsqu’il se tourna vers elle, tenant le poignet de sa main de toute évidence brûlée de son autre main. Allons donc, voila qu’il se blessait exprès maintenant!
Une décharge d’inquiétude la secoua, ranimant ses jambes faiblardes, et Lou’ combla à nouveau la distance les séparant en quelques pas. Elle n’arrivait même pas à être fâchée.
Louisa prit alors la main du Baron, si grande dans les siennes si petites, d’autorité et répondit à son interrogation, qu’elle trouva un peu naïve, sans aucun jugement dans la voix toutefois.
« Oui, des choses… Un homme et une femme, seuls dans une chambre pendant les Dieux seuls savent combien de temps... Allez savoir ce que les gens vont s’imaginer. » Et le fait qu’elle soit prêtresse n’y changerait rien. Elle retourna alors sa main dans les siennes afin d’examiner les dégâts. C’est seulement alors qu’elle remarqua les étranges marques grisées dans ses propres paumes. Elle eut un nouveau temps d’arrêt, amenant sa main droite un peu près de son visage alors que la gauche maintenait toujours celle du Baron en hauteur entre eux. Les cordes?…
Elle croisa un bref instant ses orbes ocres, ses propres yeux d’ambre remplis de questions avant de faire le tour de la pièce du regard à la recherche de… Ah! Un baquet d’eau, dans un coin, qui avait dû servir à la toilette du Seigneur, plus tôt dans la soirée. Lou’ raffermit alors sa prise sur le poignet d’Aloys, l’emmena vers le grand récipient - il s’était blessé tout seul, il n’avait rien à dire! - et, après avoir vérifié la température de l’eau, y plongea la main brûlée. Ils durent tous les deux s’agenouiller pour ne pas rester le dos inconfortablement courbés.
La prêtresse garda sa prise sur le poignet quelques instants, lui faisant comprendre de laisser sa main immergée, puis elle le lâcha et attrapa une serviette en lin à portée. Elle en mouilla une extrémité et entreprit d’effacer les traces de sa crise de nerfs de son visage fatigué, tout en surveillant qu’il gardait bien sa main dans l’eau fraîche. Elle ne ferait aucun commentaire sur cet étrange écart, mais ce que le Baron lui avait raconté de son rêve continuait à la déranger.
« J’étais aussi sur un navire… », fit-elle enfin, de nouveau à voix basse vu leur proximité. « Les marins étaient malades. Ces étranges écailles grisées semblaient les faire souffrir terriblement… Puis, ils ont commencé à tomber, les uns après les autres, et à se transformer en ces horreurs, comme de gros insectes… Et ensuite, la vague… »
La serviette posée sur ses genoux, ses yeux se portèrent à nouveau sur les marques dans ces paumes. Avaient-ils… partagé le même rêve? Comme s’il pouvait suivre le fil de ses pensées, elle reprit:
« Mais ce n’est pas possible, pas vrai? Les gens… ne peuvent pas rêver de la même chose, si? » Et surtout, même les pires cauchemars ne laissaient pas de vestiges physiques sur les rêveurs.
Elle secoua alors légèrement de la tête, comme pour se débarrasser d’une sensation désagréable et se remit sur ses pieds. Il était temps de s’activer. Elle revint près du siège qu’Aloys occupait à son arrivée et rassembla son nécessaire de soin toujours éparpillé au sol dans sa besace qu’elle repassa en bandoulière, isolant le baume pour les brulures. Elle ramassa également le pot d’onguent qui avait roulé sur le tapis plus tôt - non, non, elle ne repenserait pas à ça maintenant -, remis le couvercle et, après avoir attiré l’attention du Baron, le déposa sur la table de chevet.
« Pour votre ecchymose… Deux fois par jour, jusqu’à ce que la douleur s’estompe. »
Louisa revint ensuite auprès du jeune Seigneur et, saisissant une serviette propre, lui demanda de se relever.
« Donnez-moi votre main… »
Elle la sécha délicatement, tamponnant avec une extrême douceur la brûlure enflammée, puis s’appliqua à étaler le baume apaisant avec tout autant de retenue. Cela devait sans aucun doute faire mal mais, dans le fond, il l’avait un peu cherché…
« La mort… Quel genre de mort? », demanda-t-elle encore, en bandant la main blessée pour lui épargner des frottements intempestifs pendant la nuit.
« Je devrais retourner au Temple. Je n’ai même pas pu voir Margaux… », fit-elle enfin, les yeux baissés mais sans pourtant faire de mouvement pour partir. Louisa venait probablement de passer la pire journée de sa vie. Non, c’était définitivement le pire jour de sa vie. Entre l’attaque du convoi, la violente intervention d’Almère, l’agression du milicien contre Margaux et puis son arrestation, et enfin cette vision de terreur qui avaient fait naître une profonde angoisse en elle, il n’y avait qu’ici, dans cette chambre, dans ses bras, qu’elle avait trouvé un moment d’apaisement. Même le bref instant où elle avait craint qu'il ne s'impose à elle pâlissait en comparaison des horreurs de cette journée et elle n’était pas certaine de vouloir franchir cette porte pour de nouveau faire face au monde. Mais il le faudrait bien pourtant.
|
| | | | InvitéInvité
| | Sujet: Re: [Quête] ⚜ Ordre, soin et prière ft. Louisa Courtepointe - 1er Juin 1167 ⚜ Lun 27 Mar 2023 - 0:24 | | | La prêtresse bondit du lit pour se précipiter vers le Baron de Tourbière, les jambes encore faiblardes. Sa silhouette élancée se dessinait avec grâce dans la lumière dansante de la cheminée, et ses pas légers résonnaient sur le sol en pierre. Elle arriva à ses côtés en un rien de temps, la main tendue vers la sienne, comme pour apaiser la douleur qui lui vrillait les doigts. La prise, si petite et pourtant si ferme sur la main du jeune homme, lui fit cette fois-ci réellement reprendre ses esprits. Le songe l’avait profondément affecté, au point qu’il ne saisit guère le sous-entendu de son interlocutrice dans l’immédiat. Il apparaissait beaucoup moins résilient que l’on ne l’imaginait.
Il hocha doucement la tête. « Vous avez raison. », admit-il, sans davantage s’attarder sur l’inquiétude. Puis, observant la prêtresse examiner sa propre main droite, le Seigneur s’interrogea, pensant que celle-ci eut découvert quelque chose d’anormal après son toucher. Il demeura néanmoins silencieux, se laissant ensuite entraîner vers le baquet d’eau. Elle y plongea la main du Seigneur, après avoir elle-même vérifié la température. Le garçon sentit une brève décharge électrique, un choc froid qui sembla encore amplifier la douleur. Puis, progressivement, l’eau froide envahit sa main brûlante, comme une caresse bienfaitrice qui apaisait peu à peu la brûlure.
Aloys, agenouillé près du baquet d’eau aux côtés de Louisa, l’observait silencieusement se rafraîchir le visage. Il appréciait la patience, la tendresse ainsi que la compassion qui l’habitait, malgré les évènements survenus. Lorsqu’elle se confia à lui vis-à-vis de son rêve, il ne put s’empêcher d’acquiescer lentement au fil de son récit. « J’ai également aperçu un homme aux écailles grisées s’effondrer, avant de se transformer… Ces écailles grisées… Elles couvraient une infime partie de mon propre corps. », répondit-il pour compléter par sa version. « Je me suis retrouvé piégé dans les entrailles d’un navire tanguant, en proie à une violente tempête. », ajouta-t-il ensuite à ses propos.
« Cela ne peut être qu’un signe des Trois. », affirma-t-il avec conviction, quand la prêtresse s’interrogea sur la possibilité d’un tel phénomène. Seulement, était-ce une punition pour la luxure défendue qui eut traversé l’esprit des deux individus ? Ou bien cela faisait-il partie d’un plus grand dessein ? Une seconde fois, il remarqua son regard se poser sur ses propres paumes. Enfin, elle se leva pour aller rassembler ses affaires qui trainaient un peu partout dans la pièce. L’heure avançait, et ne lui fallait davantage tarder au risque de paraître suspect.
Tandis que le Baron de Tourbière écoutait attentivement Louisa au sujet de son traitement, la fraîcheur eut terminé d’envelopper chaque doigt, chaque jointure. Également, il sentait que son pouls avait ralenti sous cet effet apaisant. Finalement, il se leva, ôtant sa main du baquet d’eau, puis coopéra avec celle qui n’eut cessé de prendre soin de lui depuis ce début de soirée. Malgré la douleur, il desserra les dents pour répondre à la question de la bonne sœur, mais hésita quelques instants. Il comprit enfin qu’elle faisait de nouveau référence au songe. « Par les flammes. », précisa-t-il alors, les yeux rivés sur sa main se faisant bander soigneusement.
Lorsque Louisa eut terminé sa tâche, elle lui fit comprendre que c’était désormais l’heure des au-revoir. En dépit des malheureux incidents, Aloys avait trouvé en la prêtresse, un certain réconfort, et ce fut comme si celle-ci faisait maintenant partie du décor de la pièce. Le garçon s’était habitué à sa présence en si peu de temps et avait appris à apprécier sa compagnie. Toutefois, il ne l’incita pas à rester davantage, même si l'envie fut… Les risques demeuraient bien trop importants. Il se tiendrait donc compagnie à lui-même.
Le Seigneur saisit délicatement les frêles mains de son interlocutrice, cherchant le regard de celle aux yeux baissés. « Vous avez ma reconnaissance… Je ne l’oublierai jamais. Vous en avez fait plus qu'assez ce soir, prenez soin de vous à présent. », murmura-t-il. Sur ces paroles réconfortantes, Aloys lâcha prise. Il sentait l’appétit, le désir, lui revenir peu à peu en contemplant les lèvres de la prêtresse. Finalement, il détourna le regard vers la porte, redoutant s’attirer une nouvelle fois les foudres des Trois. Peut-être était-il plus sage de s’en tenir là pour la soirée.
|
| | | | Contenu sponsorisé
| | Sujet: Re: [Quête] ⚜ Ordre, soin et prière ft. Louisa Courtepointe - 1er Juin 1167 ⚜ | | | |
| | | | |
| | Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|
