Tout n'est que jeu [Rosen x Victor]

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Que pouvait bien répondre le Comte de Rougelac à la Baronne de Sombrebois bien décidé à ne pas ravaler une once de sa fierté. Qui puis est, l'échange entre eux avait eut le mérite de redonner un peu de vigueur à une Rosen affaiblie qui malgré ses efforts pour rester forte devant ses sujets souffrait de maux autant physique que psychologique. Ainsi, lui tenir la dragée haute risquait encor une fois de créer une situation de querelle sans intérêt. Alors, pour toute réponse, Victor la gratifia d'un large sourire sincère et entendu avant de lui relever le menton légèrement pour alors déposer un baisé sur son front.

- Vous n'avez pas de corde mais je suis certaine que vous resterez cramponné à moi si je vous lâchais.

Il écarta alors les bras et senti instinctivement son fardeau humain s'agripper à lui. Il se ressaisit rapidement de Rosen avant de prendre la direction de sa propre chambre.

- Bien, vous l'aurez voulu. Si je dois vous prouver être en mesure d'honorer nos devoirs conjugaux, alors en route. MAIS, une seule fois pour ce soir ! Si tout comme moi vous avez un emploi du temps chargé pour demain, autant ne pas veiller trop tard. Vous choisirez la position et je m'attèlerais à vous soulager... votre Honneur ? ou Attachiante ? que préférez-vous ?

Il termina son chemin jusqu'à sa couche et déposa la blonde sur les couvertures avant de se déshabiller sans autre forme de procès pour ensuite rejoindre sa nouvelle compagne dans le lit, pas tout à fait encore conjugal.

- Autant utiliser celui-ci pour nos galipettes que de casser un lit neuf. Dit-il sur un ton taquin. Otez moi vos frusques et qu'on se mette au boulot. Lâcha-t-il ensuite en claquant une cuisse de sa comparse pour la motiver à presser la cadence. Et pour votre gouverne, j'ai confiance en mes hommes, comme j'ai confiance à quiconque serait susceptible de les payer plus que je le fais déjà. A bon entendeur. Et je vous le répète, vous aurez tôt ou tard à emprunter les couloirs mondain de la capitale si vous voulez un tant soit peu obtenir de crédit. D'ailleurs, cela vous aiderez peut-être à obtenir certains contrats qu'il vous manquerez. Marbrume et le Labret sont des lieux avec qui nous et surtout VOUS devrez y dénicher des partenaires d'affaires pour faire prospérer Sombrebois. Mais comme je l'ai dit rien ne presse à ce sujet.

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Tout n'est que jeu

Rosen feat Victor

Pour toute réponse à ma dernière question, mon amant dépose un baiser sur mon front après un franc sourire et répond une blague à la mienne. L’instant paraît quelque peu déstabilisant, et si je voulais une réponse concrète, peut-être aurais-je eu plus de chances si je n’en avais pas faite.

Pour le coup, je fronce les sourcils mais je n’ai évidemment rien le temps de répondre que cet idiot m’a déjà lâchée. Je m’accroche alors à lui dans une courte exclamation de surprise, me hissant sur son épaule pour avoir meilleure prise en même temps que j’enroule mes jambes autour de ses hanches.

« Espèce d’idiot ! », je râle sans conviction en lui tapant l’épaule, plus amusée qu’autre chose.

Mais il referme bien vite ses bras pour réassurer un soutien de mon corps, se dirigeant finalement vers sa chambre. Ah ben voilà, c’était pas si compliqué de le convaincre !

« C’est vrai ? Vrai de vrai ? Vous me laissez choisir la position ?! »

Mon sourire s’élargit et s'illumine joyeusement comme il me dépose sur le lit. Je crois qu’il ne doit réaliser que maintenant l’erreur qu’il vient de commettre.

« Trop tard pour vous raviser ! »

A moins que ce ne fut savamment calculé ? Bien possible. Je retire ma robe en un mouvement fluide et rapide comme il me l’a demandé, tape à mon tour sur sa cuisse, n’écoutant plus la suite de ses propos. Je ne comptais pas payer ses hommes et je n’ai pas envie d’entendre parler de stupides mondanités pour l’heure.

« Allez, sur le dos les pattes en l’air, ma Dame ! »

Et c’est reparti pour un tour !

Je l’embrasse alors avec grande fougue en reprenant sa tête entre mes mains comme un peu plus tôt dans la soirée.

« Promis, je ferme ma gueule cette fois. »

Ma main glisse lentement vers son membre pour le réveiller un peu. C’est quand même plus pratique pour s’amuser.

« On va travailler un peu votre souplesse ! l'informé-je ensuite. Repliez les jambes en l’air, allez ! Genoux en arrière, pieds vers le plafond ! Vite vite vite ! »

Puisqu’il est pressé, ne perdons pas de temps ! Je le suis aussi.

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Qu'est ce que Victor n'avait pas dit là !!!! Rougelac n'avait même pas eu le temps de bien s'installer dans la couche qu'il fut rapidement manipulé par la blonde s'en donnant aussi à coeur joie de lui imposer cette satanée position quelque peu humiliante pour lui. Il n'eut même pas le temps d'en placer une qu'il se retrouva jambes en l'air et écartées à se voir donner des directives par la Baronne.

- Non, NOn, NON !!!! Mais diantre ! Qu'est ce que... ROSEN !!!

Face à l'opportunisme et là hâte de sa partenaire, Victor était resté pantois, même si son membre réagissait positivement aux attentions de la Baronne de Sombrebois.

- Cette position est inconfortable ! Vous ne pouviez pas penser à quelque chose de moins ! Bonté divine ! Cessez de vous prendre pour un mâle et de me faire passer pour une donzelle !!!! Lâchez-moi voyons !

Le Gouverneur cherche alors à s'extraire de l'emprise de Rosen, gesticulant des pieds et des jambes pour tenter de la repousser. Serais-ce suffisant pour autant ?

- Je ne suis pas votre Dame sacrebleu !! Protesta-t-il. Je me ravise ! Je vous demande de vous arrêter !!

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Tout n'est que jeu

Rosen feat Victor

Euh… d’accord…

Je le regarde continuer de se débattre et de ruer comme un cheval alors que je viens de reculer et de lâcher ses jambes, presque éjectée par terre par ses gesticulations.

« C’est bon, vous avez fini ? C’était bien la peine de me dire que je pouvais choisir la position ! »

Je roule des yeux. Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre.

« Ça va, j’ai compris, vous n’êtes pas assez souple. On peut repartir sur celle d’hier alors où vos jambes n’était pas relevées à ce point là. Ça vous va, ou il va falloir vous attacher pour arriver à quelque chose ? »

Je lui adresse un large sourire.

« Fallait pas m’appeler Monseigneur aussi ! Si je suis le seigneur vous êtes la dame ; vous vous êtes attribué tout seul ce statut. Et arrêtez vos grandes manières mijaurées là, vous aimez bien cette position au fond ! »

Ah bah oui, il peut bien faire genre de toute façon c’est évident qu’il aime ça. Je m’approche alors prudemment pour l’embrasser suavement, amusée, et retenter le coup avec douceur en faisant en sorte que ça soit plus confortable pour lui puisque de lui relever autant le bassin semblait l’incommoder.

« Voilà, je vais vous ménager un peu. Reprenons comme hier… C’est mieux comme ça ? »

Avant de lui laisser le temps de protester une seconde fois, je l’embrasse à nouveau avec un peu plus de fougue cette fois en prenant place en même temps pour commencer le rapport. Parfois, il faut juste un peu forcer les choses et nul doute qu’il finira par s’y habituer assez pour ne plus se plaindre.

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Etait-il nécessaire de tirer la langue à la chapardeuse ou de lui envoyer au visage quelques répliques piquantes ? Non, Victor se contenta de la surveiller du regard avant qu'enfin le couple s'exerce au plaisir charnel. Rosen semblait avoir une faim dévorante à ce sujet que le Comte n'avait pas mesurer. Il serait difficile de tenir la cadence sur le long temps avec ces presque 20 années qui les séparaient.

Tout se termina finalement sans le moindre autre incidence, le duo comblé par leur partie de jambes en l'air qui s'était fini dans les bras de Morphée. Une nuit des plus paisible et sereine se déroula au cœur des appartements du courtisan à la main de la baronne. Au petit matin, le couple se réveilla enlacé sous une douce musique émise par les oiseaux des marécages.

Bis répétita de la veille lorsque Pénélope pénétra dans la chambre armée de son plateau composé du petit déjeuner des deux sang bleu. La présence du quadragénaire et de Rosen à nouveau ensemble allait-il la perturber comme la veille ? Fesses à l'air, Rougelac se redressa sur un coude et frotta les paupières en jetant un œil dans la direction de la jeune femme.

- Hmm... Bonjour Pénélope, posez le plateau du coté de Rosen je vous prie.

Il s'étira finalement, le drap glissant alors légèrement sur le coté, dévoilant le membre réveillé du mondain. Ce n'était un secret pour personne (à part pénélope peut-être) qu'un homme bandait au petit matin !

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Tout n'est que jeu

Rosen feat Victor

C’est donc à peu près tranquillement que se passent les ébats, se terminant sans autre facétie de ma part. Des caresses, des baisers, des regards, des gestes doux et d’autres plus vifs, de nombreux gémissements, un ou deux changement de position et un endormissement assez rapide à la fin.

Je suis réveillée assez rapidement après - peut-être même juste avant de ne réellement m’endormir - devant aller allaiter Athanase. Je le trouve alors étrangement calme comparé à la journée passée, mais je ne vais pas m’en plaindre. Peut-être vais-je arriver finalement à filer mon petit monstre à Laura. Je me rendors difficilement une fois mon fils remis à Pénélope, et la fin de ma nuit me paraît assez tranquille. Des cauchemars, encore et toujours, mais grâce à la présence de Victor à côté contre qui je me blottis, j’arrive à finalement me détendre dans mon sommeil.

Au matin, c’est justement sa voix s’adressant à Pénélope qui me réveille et j’ouvre les yeux en marmonnant. La cuisinière pose le plateau sur la table de chevet qui est de mon côté et alors qu’elle m’informe m’amener bientôt Athanase, je la vois rougir et détourner brusquement le regard en se dirigeant vers la sortie. J’en comprends vite la raison en voyant le manque de délicatesse et d’implication du Rougelac qui s’étire largement en exhibant ses nobles attributs dans un sans gêne des plus affligeants. J’ai tout juste le temps de lancer à Pénélope de nous laisser déjeuner avant de m’amener ma progéniture que la porte s’est déjà refermée.

Ça lui devient une habitude de me claquer la porte au nez décidément…

Je me penche vers le plateau pour récupérer une baie que je mange avant de le prendre pour le poser à ma place dans le lit afin de me positionner à califourchon sur mon amant – difficile de bien me placer quand ce dernier se trouve avec son engin au garde à vous, m’enfin. Piochant dans le bol une autre baie pour lui mettre dans la bouche, je lui souris.

« Alors, bien dormi ? »

J’en prends une autre pour la manger, léchant précieusement mes doigts.

« Je me disais… nous n’avons du coup pas eu l’occasion hier de reparler des festivités. Que pensez-vous de simplement profiter de la fête des jeux d’été qui aura lieu toute la dernière semaine de juin ? Comme je vous disais hier, ça serait parfait pour faire des tournois et proposer aux vainqueurs un poste. »

Je prends un petit moment de réflexion avant de poursuivre.

« On manque un peu d’effectifs au château… trois hommes pour la sécurité et la surveillance du chemin de garde en haut, c’est franchement pas terrible. Et que dire pour la chasse, la coupe du bois et tout le reste… »

Je prends une autre baie que je place délicatement entre mes dents avant de me pencher vers lui en approchant ma bouche de la sienne afin qu’il la récupère dans un baiser.

« Je verrais bien un thème différent chaque jour de la semaine. Le premier on pourrait faire un tir à l’arc. Ça me rappelle le Lièvre d’or à l’époque… en juillet l’été dernier. Vous souvenez-vous ? J’étais tellement… furieuse de n’avoir eu qu’une seule cible que j’avais retirée ma robe devant tout le monde. Hilde avait gagné tellement facilement. Je crois que j’aurais pu retirer ma chainse aussi. »

Je ris un peu, me replonge quelques secondes dans ce passé avec une nostalgie douloureuse. La belle époque. Et pourtant… je n’en avais même pas conscience. Je pose ma tête sur l’épaule de Victor. A l’époque, il y avait encore tout le monde. Hilde, Florian, Rodron, Marie-Ange, Alaric, et Hector, bien sûr. Même Victor avait encore sa femme.

« On pourrait faire plusieurs tournois dans la journée. Un à l’arc, des combats. Les vainqueurs pourront venir au château, ça améliorera la défense. Les jours suivant, on pourrait faire des tournois pour mesurer le talent ouvrier. Un couper d’arbres, de la pêche, la chasse… on aurait de quoi faire sur la semaine. Avez-vous des idées de votre côté ? », lui demandé-je avant de me redresser pour boire une gorgée de tisane. A la suivante, je me re-penche vers lui pour l’embrasser et lui faire passer doucement la boisson sur plusieurs secondes.

Je lui caresse les hanches dans un effleurement, descendant et remontant le long des côtes.

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Si Rosen pouvait être une vrai peste lunatique et caractérielle doublée de folie, elle pouvait aussi se montrer d'une grande tendresse. preuve en fut à ce second réveil dans la couche de son amant Rougelac. Douce, attentionnée et sensuelle lorsqu'elle s'offrit le luxe de donner la béquet à son futur époux, la Baronne de Sombrebois semblait apprécier l'instant présent non sans énumérer ces idées au sujet des festivités propice pour trouver de la main d'œuvre de qualité.

Embrassant la blonde avant d'avaler le fruit, Victor l'écouta avec attention, elle qui décidément, aimait par dessus tout le surplomber de son corps. Profitant des bienfaits que lui procurait la jeune veuve, le Gouverneur du Sud posa ses mains caleuses sur la croupe de son interlocutrice et la caressa avec affection avant de rouvrir la bouche pour recevoir le liquide que venait de mettre en bouche la sang-bleu. Il fini par déglutir, croisant le regard complice de son hôtesse avant de prendre un être songeur et pensif, non sans frissonner aux caresses prodigué par la jeune femme contre ses flancs.

- Vos idées sont très bonnes. Il nous faut aussi bien des artisans que du personnel de sécurité. Avons-nous besoin de faire épauler Pénélope en cuisine ou saura-t-elle se débrouiller ? Il faudra anticiper le fait qu'il y aura beaucoup plus de bouche à nourrir au château, donc de surcroit revoir les effectifs de la domesticité. Un page peut être également ? Tournois et concours seront en effet le meilleur prétexte pour nous attacher les service des plus compétent de la communauté.

Il prit une pause pour alors pétrir plus vélocement la croupe de sa partenaire avant de la saisir par la nuque et la forcer à pencher la tête pour la gratifier d'un brûlant baisé.

- La fête des jeux d'été sera le moment propice en effet ! Par contre, vous devrez avoir conscience que nous allons opérer un virage important pour le Bourg et le château, je serais donc dans l'obligation d'augmenter la dîme. Dit-il sur un ton des plus solennelle.

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Tout n'est que jeu

Rosen feat Victor

Se montrant réceptif à mes petites attentions sensuelles et à mes propositions, Victor pose ses mains sur mon séant, m’embrasse avec grande fougue et je dois bien avouer qu’il est agréable d’avoir des moments détentes comme ça.

« Eh bien, il y a eu deux aides pour Pénélope qui étaient venues la seconder, mais elles ne sont pas restées bien longtemps. Berthe et Martha qu’elles s’appelaient, je crois. Quelque chose comme ça. Je pense que Pénélope peut s’en sortir en cuisine si on la déleste de ses autres tâches à côté. Nadia l’aide souvent d’ailleurs. »

Oui, j’ai dû un peu trop me reposer sur cette pauvre Pénélope...

« Je n’aimerais pas avoir trop de monde ici de toute façon, et les finances sont assez compliquées en ce moment comme vous vous en doutez. Je ne peux pas me permettre de recruter à tour de bras. »

Avec toutes les dettes que j’ai sur le dos… entre les frais des rénovations du bourg à la couronne, les traites de la Bonne Fortune à Victor – encore que pour celles là, l’établissement suffit à les assurer, mais quand même. Et au moins, les matériaux de la seconde rénovation après l’attaque on été gracieusement offerte par la couronne… la moindre des choses après ce beau cadeau explosif, n’est-ce pas ? Mais avec le mariage qui s’annonce prochainement, j’imagine que ça aidera déjà bien le budget. Il faut bien qu’il y ait quand même des avantages à se marier après tout.

« Mais il faudrait des personnes pour l’entretien du fort. J’ai déjà trouvé la nourrice pour mon fils, et j’ai comme dans l’idée que vous m’aiderez dans la gestion administrative et la comptabilité. Je n’ai de toute façon pas envie de laisser cette responsabilité à un inconnu. »

Je marque alors un arrêt, déstabilisée, réalisant que je suis en train de faire preuve de confiance à son égard. Meh… dans tous les cas, qu’il ne s’imagine pas pouvoir faire n’importe quoi avec les comptes et le reste ; je ne serai jamais bien loin pour y garder un œil !

« Bref, il faudra surtout des bûcherons pour le bois, des pêcheurs et des chasseurs déjà, changé-je rapidement de sujet. Pour les taxes, il faudra voir de combien nous pouvons nous permettre de monter. D’ailleurs, je ne me souviens pas de vous avoir parlé d’un contrat que j’ai passé avec un marchand ? »

Mazette. C’était tellement le bordel à ce moment-là que ça m’est complètement passé par dessus la tête. Et puis c’est tout de même assez récent.

« C’était au début du mois. Un pêcheur qui voulait établir ici un comptoir marchand et à qui j’ai cédé une partie du bois – à l’est - et des étangs en échange essentiellement de poissons et d’un pourcentage des ventes. Il voulait traiter directement le bois avant de le revendre. Ça aurait déjà réglé mon manque de main d’œuvre pour le couper, ce bois, mais j’ignore si cet accord tient toujours la route. Le malheureux n’a plus donné signe de vie depuis près d’un mois et je crains qu’il n’ai péri dans les marais. J’ai oublié de vous tenir au courant parce qu’il y avait énormément de choses à gérer à ce moment-là, et pas seulement les nouveaux travaux… Il y a eu une nouvelle histoire d’attentat à mettre au clair… je tenais à peine debout avec ma blessure et je devais courir partout. Et j’avais encore des comptes à rendre sur tout… il y a un nouveau représentant de la Couronne qui avait débarqué et je ne savais franchement plus où donner de la tête. »

Je soupire, me renfrognant brusquement en repensant à toutes ces histoires à laquelle je n’ai plus du tout envie de repenser avant de me coucher sur mon amant pour me blottie dans son cou comme pour me cacher.

« J’aurais bien eu besoin de votre aide pour gérer tout ça… vous n’imaginez même pas à quel point ça a été éprouvant. J’ai bien failli craquer plus d’une fois avec toute cette pression. C’était un foutoir total et j’arrivais à peine à m’imposer et à me faire respecter. J’avais l’impression de ne plus avoir aucune autorité ni crédit… C’était vraiment épouvantable. »

Oui, malgré toutes ses intrigues et le fait qu’il est assez délicat de l’avoir dans les pattes, j’aurais vraiment eu besoin de lui pour me soutenir, me remplacer ce temps-là, même. Il n’y avait absolument rien qui n’allait… Mais j’imagine qu’il a eu besoin de prendre un peu de temps pour se remettre de ses émotions après l’attaque du mois dernier, sans compter toutes ses affaires à Marbrume. Il est finalement assez vite revenu d’ailleurs.

J’entends alors les pleurs d’Athanase et Pénélope me le ramène pour la tétée avant de disparaître. Je me redresse, bois un peu de tisane avant de mettre mon bébé au sein, mais l’envie d’alcool revient avec puissance.

« Vous pensez vraiment qu’il faille monter les taxes ? demandé-je assaillie d’un certain doute. Les gens ont déjà du mal à manger décemment… »

D’un autre côté, si ça peut aider justement à payer des chasseurs, cueilleurs, pêcheurs et bûcherons… ça serait déjà. Mais je ne suis pas sûre que le peuple voit ça d’un bon œil. Moi, je le connais, l’envers décors. La misère de la plèbe, je l’ai connue. Et payer les taxes n’est pas la chose qui aide le mieux à sortir de l’adversité. Décidément, ce vieux rat ne perd pas de temps et en plus, il essaie d'imposer comme si je n'avais pas mon mot à dire !

« Il faudrait présenter la chose sous un angle engageant pour ne braquer personne… présenter les avantages qui en découleront, comme financer ainsi un meilleur approvisionnement en nourriture pour le bourg et une meilleure économie. Et peut-être ne les augmenter que temporairement, le temps que tout se mette en place... Si on doit augmenter les taxes, il faut vraiment une raison légitime. Je veux dire, autre que de vous remplir les poches avec, si vous voyez ce que je veux dire… »

Oui, autant cadrer les choses directement.

« Je réfléchis depuis un petit moment pour trouver un moyen de mettre en place des cultures dans le bourg. Peut-être serait-il possible de se fournir en terre au Labret afin de pallier au problème d’infertilité de notre sol mauvais ? Ça serait au moins une bonne raison de les augmenter, les taxes, si on en faisait quelque chose de concret pour le bien être du bourg. »

Athanase semble un peu retomber dans son agitation de la veille et j’espère qu’il va bien vouloir téter un peu quand même. Vivement que je colle à la nourrice celui-là ! C'est franchement pas gagner vu comme il s'agite déjà, mais il tète au moins un peu. C'est déjà ça...

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C'était peut-être la discussion la plus sérieuse et profonde qu'avait pu échanger les deux nobles jusqu'à présent. L'avenir de la place forte des marais était dans leur esprit et prenait une place prépondérante dans leur préoccupation, bien au delà de leur petite personne. Les propos tenus par la Baronne de Sombrebois le confirmait et le ton employé, tout comme le contenu de ses paroles, démontrait à quel point Rosen prenait le sujet à bras le corps. Pourtant, dans un aveux d'impuissance, elle signifia aussi à son amant ô combien elle comptait sur son aide, prémisse d'une confiance à naître ?

- J'enverrais des mercenaires faire la lumière sur cette disparition. Mais il ne faut pas se faire trop d'illusion. Votre initiative vous honore et je me doute que vous avez traversé une période difficile. Vous avez surmonté ces épreuves puisque je vous ai retrouvé à la tête du Bourg et je suis à présent là pour vous épauler et vous alléger de ce lourd fardeau.

Quittant ensuite la couche alors qu'Anasthase venait prendre le sein de sa mère, le Comte de Rougelac se dirigea vers son dressing pour y choisir sa tenue du jour, offrant une agréable vue de son fessier à son amante. Rosen émettait des réserves quand à une hausse des taxes, esquissant alors un plan pour justifier d'une telle mise en œuvre. Portant son dévolu sur une tunique, Victor gardait une oreille attentive aux propos de la Baronne, finissant par acquiescer à la fois sur le choix de des vêtements que sur la proposition de la blonde.

- Il me paraît tout aussi évident que vous de ne pas augmenter les impôts sans de bonnes raisons. Si vos sujets comprennent que cet effort a pour objectif d'améliorer leur condition de vie, il accepterons sans protester.

Il se retourna pour de rediriger vers le lit et y poser ses vêtements avant de venir d'un index caresser affectivement le haut du crane de l'enfant à la tétée puis l'une des joue de sa mère qu'il fixa ensuite.

- Ce ne sera pas temporaire, je le craint. Mais je vous rejoins sur votre projet, bien qu'il soit complexe à mettre en œuvre. Ramener de la terre fertile en quantité ne sera pas sans risque, mais le jeu en vaut la chandelle. Que diriez-vous si nous nous rendions tous les deux au Labret pour concrétiser ce projet ?

Il recula de quelques pas pour s'emparer de ces braies qu'il enfila.

- Notre communauté prospère, mais nous dépendons bien trop du Labret et de Marbrume pour subvenir à nos besoins primaires. Au delà de votre projet de terres fertiles à ramener du Labret, nous devrions également nous attacher les services de biologistes à même de trouver des semis assez peu gourmandes en sol riche en minéraux. L'hybridation afin d'adapter nos cultures à notre environnement particulier, je suis persuadé qu'il y a quelque chose à exploiter en ce sens, qu'en pensez-vous ? Cela nécessitera évidemment un investissement conséquent pour se doter d'un laboratoire d'expérimentation.

Finissant de s'apprêter, le Gouverneur du Sud se dirigea vers la coiffeuse qu'il avait fait installer dans sa chambre pour ainsi vérifier son apparence et agrémenter sa silhouette de quelques parures discrètes.

- Je prendrais sur mes deniers personnels afin d'avancer une partie de sommes qui nous serons nécessaire dans la mise en œuvre de vos projets. Voyez en un engagement concret de ma part et un geste de confiance que je vous tends. Pour cela, il nous faudra faire un court séjour à la capitale afin que je puisse réunir les fonds nécessaires.

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Tout n'est que jeu

Rosen feat Victor

Qui sait. Tant sa présence n’aurait pas vraiment aidé. Tant il aurait été dans le sens de cet idiot de baron. Après tout, ce n’est pas comme si je pouvais lui vouer une confiance aveugle, mais quelque chose au fond de moi me dit que ça n’aurait jamais pu empirer la situation. Il aurait sans doute pris en main les démarches en cours, se serait impliqué puisque il a au moins, contrairement à l’autre crétin, une autorité officielle ici. M’enfin, passons et laissons le passé au passé. Il y a bien assez à faire encore.

« Je ne sais pas s’il serait judicieux d’envoyer des hommes à la recherche de ce marchand. En fait, il se trouve que je lui avais confié une tâche à laquelle il n’est jamais revenu. Je pense que la fange a dû avoir raison de lui et de ses hommes. Inutile d’en mettre d’autres en danger. S’il réapparaît ces prochains temps, nous verrons ça à ce moment-là. A tout hasard, j’essaierai quand même de lui envoyer un courrier pour voir si je peux avoir de ses nouvelles. »

Je le regarde se lever pour aller choisir une tenue, revenir la poser sur le lit, s’approcher de moi et du bébé pour donner à ce dernier un petit signe d’affection étrange qui me perturbe. Au fond de moi, une gêne remonte, refait surface. Non, je n’ai pas oublié tout ce qu’il s’est passé. J’essaie de passer à autre chose, mais mon cœur de mère ne pourra jamais oublier ce manque d’empathie totale qu’il m’a témoigné il n’y a pas si longtemps, et qu’importe toutes les règles de ce jeu stupide. Les faits sont là, restent, tourbillonnent et prennent soudain de la hauteur à l’inverse de mon regard qui, pensif, tombe quelques secondes sur mon fils, avant de remonter pour se plonger dans celui du gouverneur lorsqu’il effleure ma joue. J’ai un imperceptible mouvement de recul instinctif, mal à l’aise à ce contact pourtant agréable. Toute la question est de savoir si son geste à ce moment-là est tout à fait fortuit ou pour mieux faire passer l'idée d'augmenter les taxes. Le connaissant...

Je n’aime pas tellement l’idée de les augmenter de façon permanente. Et si cela faisait fuir les gens ? Y-a-t-il seulement pensé ?

« Cela pourrait faire repartir une partie de la population. Certains risquent de ne pas pouvoir assumer cette hausse. Il faudrait trouver quelque chose en compensation à leur offrir. Peut-être rendre la nourriture plus accessible, je veux dire, outre le fait que ces taxes aideront justement à développer l’agriculture. Beaucoup ne mangent pas à leur faim… alors si cet argent nous aide à développer de quoi les nourrir, et en parallèle, à ce que la nourriture leur coûte moins cher, cela pourrait équilibrer les choses. Après tout… si nous parvenons à avoir une certaine autonomie alimentaire, cela fera de sacrées économies. »

L’idée d’aller au Labret est à la fois agréable et angoissante. Oui, cela me ferait très certainement du bien de prendre un peu l’air et de ne plus avoir à penser à toutes mes responsabilités ici. D’un autre côté, je n’aime pas vraiment l’idée de m’éloigner d’Athanase. Et si je trouvais le bourg complètement rasé à mon retour ?! Mon fils à nouveau disparu encore une fois ? Non, je ne le supporterais pas. Mais je ne vais pas rester enchaînée à ce bourg toute ma vie.

« Eh bien… oui, je pense que ce serait un bon début que d’aller nous rendre sur place pour voir si ce projet peut être réalisable, approuvé-je pendant qu’il commence à s’habiller. Il faudra effectivement faire beaucoup de tentatives. Concernant le sol actuel, il est parfait pour les champignons et certaines fleurs comme les iris, peut-être pourrions nous faire commerce de ces fleurs ? Je pense que nous pourrions peut-être libérer un entrepôt à bois afin d’y cultiver des champignons déjà à la belle saison lorsqu’il fait trop chaud et trop sec dehors pour en trouver. »

Oui, je me souviens de nos expéditions avec Desmond quand nous nous tuions à la tâche à nous relayer pour aller chercher de quoi nourrir les habitants du châteaux avant tout ça. Nous ramenions assez peu de gibier, mais généralement une belle quantité de champignons jusqu’à ne plus pouvoir les supporter d’ailleurs.

« Et si ça marche bien… peut-être pourrions nous les proposer avec d’autres nourriture faciles d’accès pour un prix dérisoire à la population afin qu’elle ait toujours de quoi manger même si les revenus ne sont pas suffisants. Et peut-être même en donner gracieusement aux plus démunis. Personne ne devrait mourir de faim. Et encore moins dans le bourg que je préside. »

Oui, c’est un point d’honneur sur lequel je souhaite farouchement veiller. Et Hector n’aurait certainement jamais laissé personne souffrir de la faim. Je le sais. Victor finit de s’habiller puis se dirige vers une table de toilette dont je n’avais pas souvenir d’avoir déjà vu là pour finir de s’apprêter. Moi aussi, il y a une époque, je prenais grand soin de mon apparence en permanence. A une époque lointaine où j’en avais encore la force l’envie et le temps et surtout, où ça servait encore à quelque chose. A présent, je ne réserve ce luxe que lors de grandes visites protocolaires.

Mais il faut bien dire que je ne fais que cacher la misère. Il y a bien longtemps que je ne suis plus capable de me sentir un tant soit peu jolie, et je ne compte plus le nombres de fois où j’ai dû demander à Pénélope de retoucher les coutures de mes robes pour les ajuster à ma maigreur, lorsque les ceintures ne suffisaient plus à cacher l’ampleur des vêtements dans lequel je nageais presque.

Si cela m’a paru une réelle nécessité pour garder une certaine décence – il en faut bien un minimum quand on est à la tête d’un bourg – j’ai fini par me laisser aller sur le reste à moins d’occasions où il fallait maquiller au mieux les lourds cernes et les autres traces d’épuisement.

Difficulté à m’alimenter, à trouver le temps de me reposer, de soigner mes blessures, d’apaiser mes angoisses, de déléguer mes mes responsabilités... la mort frôlée si souvent, mon sang difficile à se refaire à force de couler si souvent à tel point que je ne peux plus avoir la moindre saignée médicinale. Rien pour aider à me faire avoir bonne mine, et qu’importe les astuces et la bonne volonté employées par Pénélope pour donner le change, la marque des trop nombreuses tragédies ne disparaît jamais totalement.

Parfois, je passe du temps devant le miroir à regarder ces pattes d’oie disgracieuses qui me donnent l’impression d’avoir pris au moins dix ans d’un coup, et le creusement de mes joues. Et si la fatigue peu se cacher à peu près, il n’y a pas grand-chose pour renflouer un visage émacié qui vieilli un peu trop vite.

Il me faudrait bien me reprendre un peu en main à présent. Peut-être qu’enfin, le moment est venu, et que je vais trouver un peu de temps pour moi. Pour me reposer et me refaire une santé. Victor termine en disant qu’il avancera de son argent personnel pour le projet quand nous passerons chez lui.

« Eh bien, merci pour votre implication. Je pense que nous pourrons voir cela sérieusement après les jeux d’été. »

Pénélope repasse peu après chercher Athanase qui décidément, a râlé plus qu’il n’a tété. Je me lève alors pour récupérer ma robe et me diriger derrière mon amant.

« Cela vous dirait-il d’aller prendre votre bain avec moi ? lui proposé-je en enroulant mes bras autour de son cou, reposant mon menton sur son épaule après avoir déposé un baiser sur sa joue. D’ailleurs vous ne m’avait pas dit… me trouvez-vous plus chiante ou plus attachante ? »

Je fixe notre image dans le miroir malicieusement, continuant de l’enlacer en attendant sa réponse. S’il me répond que je suis attachante, j’irai dans son sens en essayant de l’attacher avec ma robe. Et s’il me répond que je suis chiante, je ferai la même chose. En fait, quel que soit sa réponse, il est fait. Soit j’irai dans son sens en montrant qu’effectivement j’attache bien, soit s’il me trouve plutôt chiante, je lui montrerai que je le suis bien en effet, mais que je suis surtout attachante, littéralement en tout cas !

◈◈◈◈

Le Gouverneur du Sud n'émit aucune réserve ni désaccord avec la Baronne au sujet d'une éventuelle enquête sur le marchand disparut. Après tout, si Rosen ne désirait pas pousser d'investigation pour x ou y raison, c'était de sa responsabilité, Rougelac n'avait que proposer son aide le cas échéant. Par contre, leur débat qui s'installait sur une possible hausse des taxes semblait diviser les deux parties en présence et sur ce point, le quadragénaire ne désirait pas céder à moindre concession.

- Mon intention n'est pas de faire fuir les membres de la communauté sombreboisienne. Il n'a jamais été question de les prendre à la gorge. Chacun à sa manière prospère ici, là où à Marbrume ou au Labret, ils auraient sans doute mendier pour survivre. Ce qui est une certitude c'est que nous devons trouver notre autonomie alimentaire. Pardon, je voulais dire que vous trouviez votre autonomie alimentaire car tant que nous ne seront point lié, je me refuse à m'inclure dans l'équation. Rappela-t-il en l'avisant d'un regard très sérieux. Toute communauté florissante doit participer à l'effort collectif. Réglez le problème alimentaire et cette taxe en sera plus que justifiée si vous voulez voir Sombrebois continuer à se développer. Refusez cela et vous verrez alors très rapidement les limites des ambitions d'une telle place forte.

Son discours était net, clair et sans fioriture, Victor ne cherchant pas à convaincre sa partenaire, mais simplement à lui exprimer son point de vue régit par des dizaines d'années d'expériences, même s'il n'avait certes jamais administrer un Bourg, ce n'était pas par complaisance total qu'on l'avait propulsait au poste de Gouverneur.

Un peu plus tard, Pénélope réapparut pour récupérer le bébé, Rosen profitant alors du huit-clos retrouvé avec son amant pour l'enlacer en le surprenant dans son dos tandis qu'il soignait son apparence devant la coiffeuse. Retrouvant une Rosen plus épanouis et désireuse de passer du temps avec son amant, Victor ne put que lâcher un sourire satisfait avant de lui donner la réplique.

- Votre Honneur me fait un tel "honneur" justement, il serait indécent de me refuser à votre propisition. Dit-il en appréciant le contact de la jeune femme. Plus attachante à présent, mais cela dépendant des moments, vous le savez. Je dois encore apprendre à vous connaître et à m'adapter pour éviter vos mauvais cotés.

Plaisanta-t-il avant d'écarquiller légèrement els yeux en voyant passer un bout de tissu au dessus de lui pour alors sentir ses avant bras se nouer contre ses flancs et se rendre compte que la Veuve des Marais venait de l'attacher avec sa propre robe.

- Ne dites rien, je parie que cette réaction à a voir avec votre question. Mais je crains faire fort mauvaise impression si je vous accompagnait au bain maintenu de la sorte. L'on me porterait peu de crédit n'est ce pas ? Et vous devrez compter sur un époux dont la réuptation devra-t-elle soignée ? Hm ? Oh, à moins que vous n'ayez pas digéré notre précédente nuit où j'ai du m'employer à vous contrôler quelque peu ? Dans l'une ou l'autre des hypothèse, il serait sage de me libérer de cet entrave si nous voulons réaliser tout le travail qui nous attend derrière les portes de nos appartements.

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Tout n'est que jeu

Rosen feat Victor

J’ai souri à sa supposition, ayant même émis un petit rire enfantin.

« Oui, j’illustre parfaitement votre propos ! m’exclamé-je gaiement en refermant à nouveau mes bras sur lui. Ne trouvez vous pas ? Je fais preuve d’un bel et réel attachement. »

Il fallait bien que je me venge un peu, tout de même ! Mais c’est sûr que de déambuler de la sorte serait pas ce qui nous donnerait la meilleure des images. Bon, encore que ma nudité, peu n’ont pas dû la connaître. M’enfin, on va éviter oui !

Je dépose alors un baiser sur ses lèvres avant de le détacher pour enfiler ma robe.

« Bien, alors en avant pour le bain ! »

Je récupère sur le chemin une tartine que je lui tends, mange la mienne qui est bien plus petite et s’apparente plutôt à une bouchée, puis je le prends alors par la main pour l’entraîner à pas lents avec moi jusqu’à la salle d’eau, m’apprêtant alors à clôturer le sujet précédent concernant les taxes. Évidemment qu’il y a certaines nécessités désagréables auxquelles il est difficile d’échapper et que redresser la situation de tout un bourg est complexe est requiert des sacrifices de chacun. A quoi servirait-il de faire des économies si c’est pour manquer de commodités et de nourriture à acheter ?

Mais je continue à douter fortement quant à la pertinence d’augmenter de la sorte les charges de la population. La misère est partout, et même si Sombrebois a joui un temps d’un havre de paix et d’espoir, il ressemble dorénavant à un lieu dangereux où la mort peut frapper d’un jour à l’autre et où les gens se figurent que, finalement, il n’y fait pas aussi bon vivre que l’on pouvait le penser de prime abord. Temporairement encore, je ne dis pas… Mais définitivement…

« Bon, si vous pensez qu’il faille monter les taxes... »

Je soupire un peu ennuyée. Je ne suis pas sûre que la nouvelle ne ravisse la foule, mais s’il le faut…

« Soit. Je vous laisse donc préparer votre discours pour l’annoncer de la façon la plus diplomatique possible lorsque vous le jugerez nécessaire. Mais je crains que ça n’entache quelque peu l’ambiance festive des jeux d’été. »

J’arbore alors un petit sourire espiègle comme nous descendons les escaliers.

« Et je serai là pour veiller qu’il n’y ait pas la moindre erreur dans votre comptabilité qui pourrait malencontreusement causer un trop perçu dans votre bourse… je n’ose imaginer à quel point vous seriez contrit et à quel point votre concentration peut vous faire défaut à votre âge. »

Qu’il n’espère pas s’amuser à voler de pauvres gens si facilement. Je ne le laisserai certainement pas faire, qu’il n’y songe même pas. Je lâche sa main juste avant de descendre les escaliers menant au hall et demande à Pénélope de faire couler un bain lorsque nous la croisons dans la cuisine.

Lorsqu’enfin il est prêt et que nous pouvons y entrer, je me déshabille en un battement de cil et m’installe face à lui.

« Alors, dites moi, n’avez-vous pas peur d’envisager d’épouser la femme la plus instable du royaume et qui a la pire des réputations ? »

Si la question est lancée sur un ton léger, elle n’en demeure pas moins sérieuse malgré tout.

« Vous qui prenez tant soin de votre image... »

On se rappelle encore l’épisode de la veille avec le sale tour de cochon que je lui ai joué. Bien sûr, les choses sont censées avoir été posées assez vites à ce sujet, de ne jamais se nuire ou de se porter atteinte en public. Mais les mots ne sont que des mots, comme disait l’autre, ou plutôt son grand-père. Et Victor lui même a déjà pas mal enfreint la plupart de nos règles. Mais j’ose espérer que nous saurons assez nous tenir pour parvenir à respecter une certaine limite sérieuse à ne jamais franchir.

« Voulez-vous que je vous frotte le dos ? »

◈◈◈◈

On était bien loin des éternels querelles que pouvait entretenir Rosen et Victor, non la situation était à présent suffisamment clair et établi pour que le couple trouve le moyen de rendre leurs échanges constructifs et obtenir des compromis qui leur permettent d'entrevoir un futur où tout deux pouvaient trouver leur place. Après que la Baronne eut terminer sa petite démonstration de personnalité, les deux amants se décidèrent à rejoindre la salle d'eau non sans que la blonde veille à mettre en garde de façon subtilement sous-entendu, son promis quand à l'idée de détournement de fond. Cela rendait la jeune femme finalement de plus en plus impliquée dans les affaires du domaine et ce n'était pas une mauvaise chose.

Sans dire mot, le mondain acquiesça, troquant la provocation pour une forme de sagesse bienvenue. L'intriguant comprenant depuis son arrivée qu'il serait plus utile et constructif que les tensions s'apaisent et disparaissent entre eux s'il voulait que ce projet d'union se concrétise. Ainsi, il ne répliqua pas à la pique de la Veuve des Marais et s'installa à sa suite dans le bain chaud avant de finalement devoir sortir de son silence pour différentes raisons.

- Si vous me le proposez, j'accepte volontiers très chère. Dit-il tout en rompant la distance avec Rosen dans le bassin pour se tourner et lui présenter son dos tandis qu'il se calait tranquillement entre les cuisses de la jeune femme. Vous voulez une confidence ? Alors parlons en toute honnêteté. Il est évident que je prends un risque pour mon image et ma réputation en vous épousant. Mais, il faut savoir prendre des risques, saisir des opportunités, sans quoi la vie ne mérite pas d'être vécu.

Il inclina la tête sur le coté pour tenter de percevoir la réaction de sa promise, encore quelque peu contracté craignant qu'elle prenne mal ses paroles.

- Il n'y a pas de peur là dedans. J'y vois un défi bourré d'adrénaline. C'est une source de motivation. Et vous, madame la baronne, quelle folie vous anime pour vouloir prendre la main d'un homme au sextuple titres qu'on dit dévoré d'ambition ?

Ces mains viennent alors se poser sur chaque cuisses immergées de sa partenaire, les caresses avec douceur.

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Tout n'est que jeu

Rosen feat Victor

Je commence à frotter doucement le dos de mon partenaire après avoir récupéré le chiffon de lavage et l’avoir trempé dans le bain parfumé à la senteur de diverse herbes aromatiques dont je crois reconnaître au moins le thym et la lavande. Placé à présent dos à moi et assez près, il me confirme bien avoir évidemment conscience de la délicatesse de ce mariage à venir, tournant légèrement la tête comme pour m’observer. J’arrête un instant de frotter son dos pour me rapprocher, collant ma poitrine à son dos pour lui murmurer à l’oreille.

« Soucieux de votre image et de votre réputation en plus d’être fier comme un coq... Je pourrais si aisément vous tourmenter. »

Je lui mordille une ou deux seconde le lobe de l’oreille avant de lui donner un baiser sur la joue et de reprendre mon ouvrage en me reculant un peu. Je pense que nous commençons l’un comme l’autre à être habitués à revoir sortir nos tirades revisitées, mais cela garde toujours ce petit effet délicieux je trouve. Il me retourne ensuite la question, commençant par la même à caresser mes cuisses. Je laisse glisser le tissus le longue de son bras pour continuer à le laver, sans me soucier que ce soit une partie accessible facilement pour lui même.

« Pourquoi ? A votre avis ? »

La réponse est quand même évidente, mais je ne peux m’empêcher de rire en lui la donnant, dans une franchise certainement quelque peu désarmante.

« Les caisses du bourg sont vides, c’est la misère… Ya besoin d’argent, vous êtes quand même un bon parti pour ça ! De plus, vous êtes mon financeur pour la Bonne Fortune… je trouve cela assez pratique de retrouver l’argent des traites mensuelles d’une certaine façon. Toujours plus d’argent ! m’exclamé-je joyeusement en changeant de bras après avoir glissé sous l’aisselle. Et puis... »

Je baîlle alors en remontant vers l’aisselle du deuxième bras pour ensuite passer devant au niveau de son cou et faire à présent la poitrine, sans toutefois finir ma phrase laissé en suspend. A la place, je commence à glisser lentement le chiffon le long de son corps vers le bas, dans un geste évident d’aller nettoyer son entrejambe.

« Je ne crois pas vous avoir demandé ce qui vous plaisait le plus chez moi ? Si jamais vous me trouvez quelques qualités toutefois, mise à part mon talent au lit… »

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La qualité des échanges entre la Baronne de le Gouverneur s'améliorait grandement et à présent leur bavardage s'entretenait à l'occasion d'un bain où la Veuve se montrait fort avenante. Car en effet, cette dernière prit l'initiative de laver son amant de manière bien méticuleuse et Victor n'avait rien contre se laisser faire tel un coq en pâte, aussi fier soit-il. Ah Rosen était finalement plus éveillée intellectuellement que le Comte ne l'aurait pensé et cette relation taquine entre eux venait agrémenter à merveille la symbiose qui commençait à s'installer dans leur couple.

Un sourire, puis un rire communicatif, chaque intervention de la blonde venait avec son lot de légèreté malgré l'environnement si hostile qui les entourait au cœur des marais. Pourquoi la réplique de la Veuve de Sombrebois ne l'étonnait pas ? Il ne manqua pas de poser son propre diagnostique.

- Seriez-vous devenu plus vénale que je le suis ? Devrais-je craindre de vous que vous me suciez ma fortune aussi facilement que vous êtes capable de me sucer ma semence ? Plaisanta-t-il avant de sentir la main portant le chiffon glisser inlassablement vers son entre jambe, rare endroit encore rescaper de l'œuvre bienveillante du moment. Ecartant volontiers les cuisses pour laisser toute la latitude à Rosen de travailler sur la zone, il inclina sa tête sur le coté pour la poser sur une des épaules de sa promise tout en la fixant d'un regard carnassier.

- Les Trois soient loués, vous ne m'avez point demander de vous énumérer vos défauts ! Je crois que nous en aurions eu pour la matinée entière ! Plaisata-t-il avant de rouler son regard et reprendre un peu de son sérieux et cherchant à se montrer charmeur. Ce qui me plait ? Votre persévérance, vous ne lâchez rien, même si vous vous montrer au bord du précipice, vous avez cette détermination à vous relever, j'aime ce trait de personnalité. Et puis vous êtes une femme spontanée, sur qui on ne peut guère douter de sa sincérité, contrairement à moi qui peut souvent laisser paraître les faux semblants. Et peut être que là où il m'en manque par moment l'essence, vous avez du cœur. Une qualité qui certes peut être utiliser contre vous, mais une grande qualité tout de même.

Victor se décide finalement à lui saisir le menton et l'embrasser dans un exercice pas forcément le plus agréable pour lui mais il tenait à marquer les lèvres de Rosen de son empreinte avant de clôturer.

- Je vais certainement pouvoir découvrir d'autres qualités chez vu durant els prochains mois. Du moins, je l'espère, rassurez-moi ? Mais vous avez aussi à vous refaire une santé comme je vous l'ai déjà dit et lorsque la santé et le physique iront, le mental suivra aussi.

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