Tout n'est que jeu [Rosen x Victor]

Tout n'est que jeu

Rosen feat Victor

Le gouverneur n’a pas cherché à me faire finir ma phrase inachevée, se contentant de répondre directement à ma question après avoir ri de bon cœur avec moi, m’accompagnant dans cette joyeuse frivolité badine qui ne me quitte jamais. Plus vénale que lui ? Pas que je sache.

« Voilà une bien drôle de vénalité dont je dois faire preuve quand on sait que quelques temps plus tôt encore, je m’inquiétais de votre projet d’augmenter les taxes à Sombrebois, ne trouvez pas ? »

Je lui souris comme il me laisse le toiletter son entrecuisse en reposant sa tête contre mon épaule pour me regarder et surtout me taquiner comme il en a l’habitude. Un petit coup de chiffon taquin au visage, et je le laisse, finalement, m’énumérer ce qui lui plaît chez moi.

Combien de fois m’a-t-on qualifié de lâche, de pleurnicheuse, juste parce que j’étais en plein doute ? Combien de temps cela m’a pris à prendre mes marques ici, la première fois à mon arrivée ? Et la seconde après ce maudit renouveau ? Aussi, je suis presque surprise lorsqu’il me sort des atouts qui sont à l’antipode de tout ça. Il est déstabilisant de se dire qu’en fonction des personnes ou des situations, des époques, on peut montrer des traits et un caractère complètement différents.

Ceci dit, je dois sourciller lorsqu’il me définit comme ayant du cœur et étant sincère avant de m’embrasser. Si j’avais su qu’un jour, on me dirait ça ! C’est renversant. Est-ce que c’est qualificatifs me définissent réellement ? Ai-je pu autant changer en une année ? Non. On ne peut pas changer d’une façon aussi diamétralement opposée et au fond de soi, il reste toujours ce fond, cette essence, notre essence, qui ne change jamais.

« Avez-vous déjà vu ou possédé des chats ? Il y en a deux dans le fort si vous voulez les observer un instant. Les chats… ces adorables boules de poils. J’adore leur moment de folie lorsqu’ils courent dans tous les sens. J’adore aussi leur ronronnement lorsque je les caresses et qu’ils dorment paisiblement sur mes genoux, leur ventre et leurs petites patounes en l’air, c’est tellement doux, apaisant. Il n’y a rien de plus mignon qu’un petit chat ! Surtout quand ils nous patounent... Je ne connais pourtant pas de meilleures machines à tuer. Et cette cruauté lorsqu’ils jouent avec leurs proies… Avez-vous vu de quelle manières ils forcent les souris ou les oiseaux à bouger afin de mieux apprécier leur planter leurs griffes dans le corps ? Comment faites-vous après avoir évolué dans un monde ou tout n'est que faux semblant et complots pour encore vous arrêtez aux apparences ? » lui demandé-je alors quelque peu surprise avant de hausser les épaules.

Est-ce que ne pas supporter l’injustice fait de moi une personne ayant ‘du cœur’ ? Quant à la sincérité, je ne sais pas vraiment d’où il sort ça. Peut-être une façon de mettre en avant son comportement d’intriguant par opposition…

« Ne me sous estimez pas autant. Une pièce aura toujours deux faces… et croyez-moi, si vous saviez ce qui m’habite… vous seriez terriblement surpris. Ne vous êtes-vous jamais demandé ce qui avait pu m’attirer ou me plaire chez Desmond ? Si tant est que vous connaissiez un minimum votre homme de main… »

Je souris légèrement avant de me remettre à promener le chiffon sur son dos, remarquant soudainement une nouvelle cicatrice sur son corps, mais je ne lui demande pas son histoire cette fois.

« Peut-être même que vous auriez peur de moi, chuchoté-je de cet adorable air enfantin que j’apprécie tant avant de déposer un baiser sur sa joue. Voudriez-vous me frotter le dos ? »

◈◈◈◈

Victor écoute sagement les histoires et les parallèles entre elle et les félins. Il ne s'attardait évidemment pas sur le sujet et comme pu le deviner ou tout du moins le déduire la Seigneur des Marais, les propos qu'il avait pu tenir n'avait de sens et d'intérêt que de marquer l'opposition des classes entre elle la femme de petite naissance devenue sang-bleu par le mariage et lui l'Intriguant de Cours.

- Comment croyez-vous que mon Manoir puisse se protéger de ces rongeurs ? Bien entendu que le comportement de ces félins ne m'est pas inconnu et il fascine tout autant que vous. C'est juste que l'équation est un peu différente pour eux puisqu'ils doivent cohabiter avec mes chiens... D'ailleurs, devrais-je certainement les faire venir ici au grand air, cela leur ferait le plus grand bien ! N'est-ce pas ?

Rosen cherche alors à rappeler à son amant qu'elle n'est pas à sous-estimer et dans un sourire provoquant, l'incite à pousser sa réflexion quand aux sources d'intérêt de Desmond au sujet de la blonde, ce à quoi le Comte de Rougelac réagit dans une réplique presque aussi sèche qu'une gifle qu'on attendait pas de recevoir.

- A vrai dire, je me contre fou de ce qui a pu vous plaire chez Ser Desmond. Mais une chose est sure, ce n'était pas son intelligence qui vous a fait succomber. Vous sous-estimer ? Allons dont ! C'est mal me connaître très chère. Si je suis ici c'est déjà une forme d'estime que je vous porte, sinon j'aurais déjà initié un soulèvement populaire et vous seriez pendu au gibet et exposé à la vue de tous vous faire dévorer par les corbeaux.

Il se retourne à la proposition de la Baronne avant d'esquisser un léger sourire à la commissure de ses lèvres, sse saisissant du bout de chiffon avant de s'apprêter à prendre le relai.

- Peur de vous ? La peur est gage de survie. Ici plus qu'ailleurs. Alors oui, j'ai bien peur d'avoir peur de vous et c'est ce qui me permet d'envisager l'avenir ici à vos cotés.

Il l'invite alors à se retourner puis pose le chiffon sur l'un des épaules de Rosen avant... avant de quitter les eaux chaude du bain sans autre forme de procès.

- Je vous frotterez le dos une autre fois ma chère. Je vous offre là l'occasion de me haire encore un peu. Je sais que vous êtes avar de jurons, ne vous retenez pas. Je ne me suis que trop prélasser dans ces eaux pour aujourd'hui malgré votre délicieuse et dévouée compagnie.

Il lui adresse un clin d'oeil taquin avant de s'éloigner et se sécher.

- Ne traîner pas ! Mais promis, je vous rendrais la monnaie de votre pièce, ne soyez pas bougonne.

◈◈◈◈

Tout n'est que jeu

Rosen feat Victor

Victor répond un peu à côté concernant mon image féline, mais nul doute qu’il a compris où je voulais en venir. Finalement, il semble quelque peu s’agacer, soulève la stupidité du colosse. Je me demande si c’est une certaine jalousie à son égard qui fait étrangement surface, ou si c’est juste le fait que je lui signale de se méfier de moi. Quoi qu’il en soit, j’éclate de rire. Pour sûr, Desmond n’a jamais été le couteau le plus affûté du tiroir.

« Eh bien, pourquoi pas ? Ça serait sympa, une petite meute de chiens de garde dans le bourg... Je ne serais pas contre avoir un petit chiot à moi d’ailleurs… s’il vous arrive d’avoir des portées de temps à autre ? Mais vous sous estimez encore les gens… sans avoir la lumière à tous les étages… il a quand même réussi à me surprendre au moins une ou deux fois. »

M’enfin ! S’il se contre-fou de ce que je peux être… S’il ne souhaite pas apprendre à connaître la personne avec qui il s’apprête à vivre, je ne le forcerai pas. Mais cela m’étonne quand même venant de lui…

Mais ce qu’il me baragouine est incompréhensible. Il ne me sous estime pas, mais me porte estime car sinon il m’aurait fait tuer ? Bah dites donc, il y en a qui ont le meurtre facile ! Encore que cela me parait un brin hors sujet. Passons ! Je le regarde sourire alors qu’il se retourne et m’invite à faire de même pour accéder à ma requête. Sauf que quand je me tourne, il se fout totalement de ma gueule en posant le chiffon sur mon épaule pour quitter le bain !

Je lui lance le chiffon mouillé dans le dos avant de me lever pour attraper la cruche, la plonger dans le bain et lui lancer le contenu dessus.

« Alors il aurait fallu me faire pendre plus tôt, ça aurait au moins sauvé des vies ! crié-je furieuse avant de taper des poings dans l’eau à plusieurs reprise pour finalement me resaisir de la cruche pour l’arroser de nombreuses fois, acharnée, inondant sol, gouverneur et serviette. Voilà ! Comme ça, vous ne vous sécherez pas de sitôt ! Alors maintenant, revenez tout de suite dans ce bain me frotter le dos espèce de mufle ! »

…

En fait de bain, je crois que j’ai dû vider la moitié de l’eau du baquet par terre. Bah… il en reste bien assez pour me frotter le dos j’imagine… si ce goujat veut bien le faire. J’éclate finalement de rire en m’accoudant au rebord du baquet.

« Si vous voulez bien vous montrer un peu gentil, j’irai vous chercher une autre serviette pour remplacer celle que je viens de tremper... »

En fin de compte, je ne lui laisse pas l’occasion de me le frotter, ce dos, et je me lève pour quitter le bain à mon tour et aller l’embrasser.

« C’est pas grave... vous aurez d’autre occasions de le faire. »

Mais j’arbore un sourire tellement rayonnant qu’il devrait se douter de quelque chose. Ma vengeance sera terrible... Je crois qu’il commence à me connaître assez pour se douter que pour chaque coup reçu, j’en rends le double !

Je me pelotonne quelques secondes contre lui.

« Dites... Etes-vous jaloux ? demandé-je d’un air mutin avant de confirmer. Oui, vous êtes jaloux ! Vous êtes jaloux, vous êtes jaloux, vous êtes jaloux ! »

Riant d’un rire sibyllin, je surenchéris alors.

« Desmond au moins, LUI, il m’aurait frotté le dos ! »

Je lui tire la langue avant de filer derrière le paravent pour chercher une serviette avec laquelle je m’essuie rapidement, et je la lui lance ensuite par dessus. Les serviettes sèches, ça se mérite ! Mais le plus drôle reste à venir… En deux temps trois mouvements, je me rhabille.

« Dites ? Qui suis-je ? »

Je retourne alors lui faire face, habillée… avec ses habits.

« Je suis… Monseigneur de Rougelac ! », m’exclamé-je ensuite d’un ton enjoué.

Je referme mes bras sur moi même comme si je me blottissais contre quelqu’un.

« Allez ! Allez ! intimé-je en tapant des mains. Dites moi pourquoi vous êtes jaloux, sinon je sors de la salle de d’eau comme ça et vous serez coincé ici tout nu avec une robe pour seul vêtement à porter ! Êtes-vous tant attaché à moi que ça ? »

Je m'admire alors dans le miroir.

« Ca me va si bien ! Je devrais porter ça tous les jours ! »

◈◈◈◈

La bougresse avait du répondant et un grain de folie certain ! Preuve en fut à nouveau dans cette salle d'eau pourtant propice à la détente et aux échanges. Seulement voilà, le Comte de Rougelac, en fin taquineur, avait eu l'audace ou plutot l'outrage de laisser sa comparse en plan sans lui donner le change ce qui provoqua naturellement la révolte de la blonde. Une révolte incitant son amant à ne pas quitter les lieux et débouchant alors sur une démarche des plus surprenante de la part de la Baronne soupoudrer d'un agaçant besoin de savoir Victor jaloux. Par tous les Trois qu'elle était têtu et sévèrement barré !

Face à ce simulacre de noble apparence masculine, le Gouverneur du Sud, toujours nu, posa ses points sur ses hanches l'air inquisiteur tout en secouant de la tête, exaspérer par la réaction de Rosen.

- Premièrement, je vous renverrez vos menaces au centuple si vous osez quitter cette pièce ainsi. Deuxièmement, je vous rappel que je me tiens entre vous et la porte de sortie, ce qui fait que vous devrez me passer sur le corps pour pouvoir vous échapper. Et troisièmement, pourquoi faut-il absolument que je sois jaloux ? Je vous offre l'opportunité de baisé ailleurs, certes non sans intérêt mais tout de même.

Il s'avança prudemment vers la silhouette de Rosen vêtu de son apparat de mondain.

- Je n'aime pas vous voir travesti. Vous êtes une femme et ce ne sont pas des habiles pour vous. JE NE SUIS PAS JALOUX ! Peut être possessif, j'en conviens. Mes maîtresses vous le dirons certainement. Dit-il pour la piquer en retour. Maintenant, rendez-moi mes vêtements ! Evidemment que je m'attache à vous, espèce d'idiote écervelée. Mais pour que je m'attache plus encore, montrez-vous plus femme et un peu plus en chair et surtout que nos petites joutes restent dans le cadre privé, alors n'espérez pas que je sorte en robe. Ce que vous portez ne vous sied pas du tout, un point c'est tout !

Grommela le mondain bien décidé à ce que Rosen de Sombrebois se ravise, non sans lui lâcher quelques aveux pour lui faire plaisir. Quand à sa meute de chiens, il n'avait pas pu lui répondre, voilà l'occasion d'accéder à sa requête.

- Il m'arrive d'avoir des portées de chiots, mais vous ne faites rien pour que je daigne accéder à votre caprice. Montrez-vous moins chiante et plus attachante et je vous offrirais l'une des ces boules de poil.

On en revenait toujours à ça: Rosen l'attachiante !!

◈◈◈◈

Tout n'est que jeu

Rosen feat Victor

L’air exaspéré du gouverneur m’arrache un rire d’enfant. C’est tellement imprenable ! Mais au fil de ses paroles, l’amusement se nuance tantôt d’agacement tantôt de déstabilisation.

« Laissez donc tomber la baise… je suis visiblement trop maigre pour vous plaire, et vous, vous êtes trop vieux, le rembarré-je en croisant les bras. Faudra pas vous plaindre si je trouve quelqu’un qui me trouve jolie et attirante comme je suis et si j’y succombe ! »

Il l’aura bien cherché cet espèce de scélérat. Jamais un mot gentil ou une attention délicate !

« Eh bien moi, j’aime bien me voir comme ça ! Ça vous rappellera peut-être qu’avant d’être du sexe faible, je suis un dirigeant et que vous me devez du respect ! »

Ça, c’est toujours bon à lui rappeler, même si ça recommence à devenir n'importe quoi. Je continue de me regarder dans le miroir, ajustant par endroit le vêtement.

« Ceci dit, c’est vrai que ça m’irait encore mieux si je reprenais un peu de poids… bien que ça me va déjà mieux que les tuniques de Hector. Je nageais clairement dedans… »

Quant au fait qu’il puisse s’attacher à moi… on verra quand il me le montrera.

« Vos maîtresses… je crois qu’il ne vaut mieux pas que j’aie à les voir, lui annonçé-je la couleur. Laissez votre passé au passé…. Voulez-vous bien ? »

Mon regard en dit long, devenant l’espace de quelques secondes menaçant. Contrairement à ces passades qu’il peut toujours décider d’aller retrouver à tout moment, Desmond lui ne risque pas de revenir, alors c’est bien bas d’être aussi mesquin !

« Encore que pour quelqu'un de possessif, vous aviez bien l'air décidé à me partager avec du monde. Mais la jalousie ne découle-t-elle pas de la possessivité ? le confronté-je, satisfaite de cet aveux involontaire qu'il vient de m'accorder. C’est votre droit de ne pas chercher à savoir ce qui peut me plaire chez quelqu’un, mais si vous tenez réellement un minimum à moi comme vous le prétendez, ayez au moins la décence de tirer un trait sur vos puterelles parce que je vous le dis, ce n'est pas de sitôt que j'accepterai de vous partager. Vous voulez vos habits ? Je vous en prie… venez me déshabiller, et vous me direz quel effet ça vous fait de déshabiller un homme, ma Dame ! Sûrement aussi grisant que de vous faire baiser les pattes en l’air ? Vous savez quoi ? »

Mon sourire renaît alors sur mon visage.

« Vous avez oublié qu’il y a une autre porte ici qui donne sur la cuisine... »

Je lui indique celle se situant à ma dextre.

« Vous courrez vite ? Moi, je crie très fort… et je mords fort aussi. Alors attention à vos mains… même s’il ne faudrait pas que tout le monde radine pour voir ce qu’il se passe et vous trouvent tout nu... »

Dans un éclat de rire, je me précipite vers la dite porte en lui disant de m’attraper.

◈◈◈◈

Quelle insolence ! Rosen se montrait d'une effronterie sans égale, digne d'une fillette capricieuse à qui ont devait tout. Pourtant, Victor le savait, la Baronne faisait justement tout pour le faire réagir, l'inciter à entretenir cette flamme de la provocation mutuelle qui faisait le sel de ce couple. Elle ne perdait évidemment rien pour attendre et lui non plus d'ailleurs, ce qui mettait les deux amants face à une situation toujours aussi borderline !

Sans attendre la fin de la phrase de la blonde, le Comte se rua sur elle et évidemment, Rosen n'avait pas tarder à tenter de mettre à excécution sa menace en se dirigeant promptement vers cette seconde issue. Porte qu'elle entrouvrit de sorte que la malheureuse Pénélope, qui à ce moment là était en cuisine, entraperçu la silhouette nu du Gouverneur dans l'encadrée avant que ne se referme la porte. Victor avait en effet réussit à saisir d'une main Rosen tandis que l'autre s'était appuyé sur la porte, la refermant dans un claquement sec.

- Et bah voilà ! Quelqu'un m'a vu ! Vous êtes contente j'imagine ?

Il attrapa Rosen fermement et la fixa en fronçant les sourcils.

- Je ne suis pas et je ne serais jamais votre Dame ! Et vous n'êtes pas plus un homme que vous ne le deviendrez jamais !

Il tait alors la moindre protestation de la blonde en l'embrassant avec fougue avant de prendre un peu de recul.

- Arrêtez de jouer maintenant et rendez-moi mes affaires ! Et puis, vous n'allez tout de même pas crier sur votre amant ni le mordre ! Vous n'êtes tout de même pas un animal sauvage !!! Que voulez-vous sérieusement à la fin !?

Râla l'homme nu comme un vers.

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Rosen feat Victor

La porte à peine ouverte, je croise le regard de Pénélope qui ne comprend décidément rien à ce qu’il se passe.

« Coucou ! Je suis mons… essayé-je de dire hilare à la jeune femme avant de me faire tirer en arrière par Victor qui referme la porte sur le champ.
- Grands Dieux ! », s’est exclamé la pauvre cuisinière en échappant un plateau qu’elle était en train d’essuyer à terre.

Nul doute qu’elle a remarqué la nudité de mon amant. Amant qui n’est pas vraiment amusé, lui, me demandant si je suis contente.

« Ouiiiiiiii ! jubilé-je devant son agacement avant qu’il ne m’embrasse passionnément.

Je passe mes bras autour de son cou en lui rendant son baiser.

« Que vous me frottez le dos ! réponds-je dans un grand sourire victorieux à sa dernière question, le prenant par la main pour retourner vers le baquet. Allez, hop hop hop ! »

Sauf qu’à peine l’ai-je poussé à y retourner et à s’y asseoir que je me ravise brutalement.

« Quoi que… non, en fait je n’en ai plus envie. Mais je veux bien que vous me massiez les pieds à la place ! Je me suis fait un peu mal en courant… tout ça à cause de vous. »

J’émets un nouveau rire devant sa tête incrédule. S’il savait à quel point tout ça ne fait que commencer…

« Mais plus que tout, je veux te faire tourner en bourrique pour que tu arrêtes de me tenir tête ! dis-je pleine d’assurance en touchant son nez de mon index avant de rapprocher mes lèvres des siennes, lui souriant à pleine dents. Que tu réalises que tu n’es rien, que ni ton sexe ni ta fortune ni même ton arrogance ne t’aideront à être supérieur à la simple femme que je suis. »

Je l’embrasse à pleine bouche en prenant sa tête entre mes mains avant de chuchote à son oreille :

« Sors déjà de là et déshabille-moi doucement… et allonge-toi sur le dos. Sinon... je fous tout ton linge dans l’eau et tu n’auras vraiment rien à te mettre pour sortir d’ici. T’as le choix… »

Ah, je ne serais peut-être jamais un homme, et il ne sera jamais ma Dame. Mais ce n’est pas ce qui m’empêchera de le plier à ma volonté. Je laisse glisser mes mains le long de ses flancs en lui murmurant des insanités à propos de ma bouche parcourant son corps et sa virilité.

◈◈◈◈

Que... que diantre !!!!?? (Mais What the fuck?! comme dirait les jeunes d'aujourd'hui). Rosen était complètement barrée ! Voilà que, fort d'une tentative de laisser son amant déambuler nu dans les couloirs du château, voilà qu'à présent, après moultes revirements, baignoire, pas baignoire, masse du dos, pas massage du dos, la bougresse exigeait de son futur époux qu'il la déshabille pour ensuite devoir s'allonger sur le dos à même le sol de la salle d'eau. Et pour couronner le tout, plus aucune distance verbale, le tutoiement était définitivement de mise ! Victor allait-il sagement se laisser manipuler au bon vouloir de la Seigneur des Marais.

- Votre veuvage vous à un peu trop taper sur le cerveau à défaut du soleil sur votre crâne! S'exclame-t-il en sortant de la baignoire après qu'elle l'ai embrassé à pleine bouche. Rosen lui laissait un choix cornélien, décidée à le faire plier à sa volonté.

Ainsi, le Gouverneur décide de déshabiller docilement la blonde et jeter ses affaires un peu plus loin à coté du paravent, à l'abris de l'eau. Il la fixe intensément avant de la saisir à la gorge sans montrer d'agressivité ni même de geste qui pouvait s'en trouver douloureux pour elle.

- Nous pourrions nous retrouver tous les deux à devoir porter des vêtements détrempés... j'ai le choix de refuser et de moi aussi dicter mes règles. Si vous pensez pouvoir me mater.

Elle lui glisse alors à l'oreille des insanités à propos de sa bouche parcourant son corps et sa virilité. Mais il l'a voit venir évidemment. Il est peut être le sexe faible en ce domaine, il n'en demeure pas moins un quadragénaire avec une grande expérience de la vie et de ces techniques pour faire plier la gente masculine.

- Si vous avez besoin de soumettre des hommes, alors soit, je vous en enverrais assouvir vos fantasmes d'homme refoulé. Mais avec moi, vous n'aurez pas le plaisir de me faire plier à votre volonté. Vous parlez beaucoup et nous avons du pain sur la planche aujourd'hui alors remettons à plus tard cette affrontement. Maintenant, si vous avez une envie incontrôlée de baiser, agenouillez-vous, lubrifiez ce qui doit être et prenez vous même cette place au sol sur le dos.

Les affaires semblaient donc se corser pour la Baronne de Sombrebois qui faisait face à un homme peut désireux de combler ses folies passagères. Mais pourtant, Victor cherchait à ne pas totalement la frustrer en lui proposant un compromis, qu'il savait loin d'être accepter par une Rosen décidément imprévisible.

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Rosen feat Victor

Eh bien qu’on les porte tous les deux, nos habits mouillés !

« Ça ne serait pas plus mal, il fait tellement chaud... mais juste pour information, c’est juste vous que j’ai envie de soumettre ! l’informé-je comme il semble m’étrangler sans la moindre conviction. Alors vos hommes, vous pouvez vous les faire vous même. Je suis assez grande pour aller en trouver par mes propres moyens si j’en veux d’autres. »

Et après ça se dit possessif… cela dit je lui souris.

« Allons, mais j’ai déjà eu le plaisir de vous faire plier à ma volonté… »

A-t-il déjà oublié ? Ce qu’il n’a pas l’air d’avoir compris, c’est qu’il y a une différence entre vouloir réellement le soumettre et juste le taquiner pour le piquer. Je l’embrasse à nouveau.

« Forte tête ! dis-je en souriant. C’est bon… je sais, je suis trop maigre, trop folle, trop insatiable, tout ça. Allons plutôt nous mettre au travail. »

Je lui fais un clin d’œil avant de me diriger vers le paravent pour m’habiller. Il faudrait bien que j’aille boire… je me sens assoiffée et j’ai l’impression de recommencer à trembler un peu. Quelques gorgées d'eau de vie ne me feront pas de mal...